Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-05-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 mai 1938 09 mai 1938
Description : 1938/05/09 (A39,N19). 1938/05/09 (A39,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272083h
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
398 ann'ée. - N°I9. Fondateur : Marcel RUEDEL édition hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc Lundi 9 mai 1938.
« La concession.. faite par Mussolini à
Laval dans les entretiens de Rome en janvier
11935 au sujet du statut des Italiens en Tunisie
ne peut être considérée que comme une me-
sure tactique de caractère provisoire. »
Ce sont deux auteurs allemands, MM.
Hummel et Siewert, qui veulent bien nous en
avertir, charitablement.
(« L'ŒUVRE ».)
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiimii
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Les Annales Coloniales
* - FONDËES EN 1900 - *
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LE PLUS COLONIAL
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PROPAGANDE
COLONISATION
EVOLUTION
Par Mario ROUSTAN
Sénateur, ancien ministre
Dans son étude tout à fait remarquable sur Là formation de l'idée
de progrès, Ferdinand Brunetière rappelle J'anecdote de Boileau,
surprenant son petit laquais à lire Le Diable boiteux, qui venait de
paraître en 1707, et l'affirmation de Dubos prétendant que, dès ce
temps-là, « pas un petit bourgeois n'eût reçu un laquais, même une
cuisinière qui ne sût lire et écrire ». J'ai moi-même rapproché cë
propos de celui que tenait un ambassadeur vénitien qui, en plein'
XVlo siècle, écrivait qu'il n'y avait personne en France qui ne si 4
lire et écrire ; l'exagération apparaît et je notais que, si on croyait
M. l'ambassadeur, notre pays, en plein XX. siècle, serait en retard
sur ce qu'il était quatre cents années auparavant.
Il en est de même de cette histoire empruntée par Ferdinand1
Brunetière aux Mémoires d'une femme d'esprit qui, à l'âge de 16 ou
17 ans, est obligée, vers 1710, de coucher dans une « vraie taverne de
la vallée d'Auge », à Saint-Pierre-sur-Dives. « Le lit qu'on me donna,
dit-elle, était adossé à une mince cloison qui séparait ma chambret
d'une autre où j'avais vu entrer quelques soldats et des charretiers.
La nécessité d'entendre leurs propos n'était pas ce qui m'effrayait
le moins. Je fus bien rassurée et surprise quand j'entendis qu'ils dis-
putaient de la rondeur de la terre et des antipodes. » C'est possible,
après tout, mais « surprenant ». Ce qui est vrai, c'est qu'à mesure
que les années passent, un public se forme, par la lecture, plus nom-
breux, plus étendu, plus varié, plus mêlé que l'ancien. Ce qui est
vrai aussi, c'est qu'à mesure que ce public se forme, il devient de plus
en plus difficile de le maintenir dans l'existence passive. Ce que Bru-
netière appelle le « ferment de la démocratie » fait son œuvre. Et il
me souvient d'un passage que j'avais moi-même noté dans l'Allemand
Storch : « Tout le monde lit à Paris (vers la fin du XVIIIe siècle).
Chacun, surtout les jeunes, a un livre dans sa poche. On lit en voi-
ture, à la promenade, au théâtre, dans les entr'actes, au café, au bain.
Dans les boutiques, femmes, enfants, ouvriers, apprentis lisent ;
le dimanche, les gens qui s'assoient à la porte de leur maison lisent ;
les laquais lisent derrière les voitures ; les cochers lisent sur leur
siège ; les soldats lisent au poste et les commissionnaires à leur
station. » Et Caraccioli de s'écrier dans les Lettres Récréatives :
« On ne voit que des gens qui ne se lassent point de lire et tant pis
pour eux. » Tant pis pour les servitudes et tant mieux pour toutes
les libertés. - -
Pourquoi ces souvenirs 1 Parce que je viens ae voir imprimee en
gros caractères dans La Revue franco-annamite une page sur les
progrès de la lecture dans ce pays. Il y a quelque temps à peine, les
lournaux n'étaient lus que par De élite restreinte, qui, en Annam
et au Tonkin, ne connaissait guère que les caractères chinois. Que
tout cela est changé ! Il y a présentement 47 périodiques annamites,
quotidiens, hebdomadaires, revues. Et voici les lignes qui m'ont rap-
pelé le tableau que j'avais tracé moi-même, des dernières années
qui ont précédé notre Révolution : « Toute cette presse paraît en
quôc-ngu. Elle pénètre de plus en plus les masses populaires. A pré-
sent on ne s étonne plus de voir
un coolie-pousse qui, assis dans
la rue entre les brancards de son
véhicule, lit, en attendant son
maître, le journal. »
Les laquais, derrière les voitu-
res ; les cochers, sur leur siège ;
le coolie-pousse, entre les bran-
cards de son véhicule.
(Lire la suite page 3.)
Les manifestations sportives se sont succédé à Tananarive pendant les fêtes de Pâques.
N'étaient les casques coloniaux, cette vue de la tribune d'honneur ferait croire à une manifes-
tation dans un cadre métropolitain. (Photo Schaffner)
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1 ; 1 ----------------------------- 1----1-------- :3Hr;;;::;r:;;;n:::::: :T::::;;:
La France ., veut-elle
commercer avec ses colonies ?
Ce que réclament
les acheteurs
coloniaux
Le Monde Colpnial.Illitatré vieiit de
se livrer auprès des acheteurs colo-
niaux à une vaste enquête sur les con-
ditions dans lesquelles les fournisseurs
métropolitains pourraient améliorer le
commerce France-Colonies.
De cette enquête, retenons tout d'a-
bord une conclusion d'ordre général :
l'acheteur colonial ne témoigne d'aucu-
ne faveur spécial pour les produits
étrangers.
(IAre la suite page 3.)
Il est décevant de constater que
dans la plupart de nos colonies,
le commerce étranger tient les
marchés et de loin ! au dé-
triment du commerce français.
Lors d'une conférence à tIns-
titut colonial, que nous analysions
récemment, M. René Hoffherr
,. donnait d'ailleurs les chiffres dé-
ficitaires càractêrÉsum la balance
commerciale avec l'étranger de la
plupart de nos possessions.
A quoi cela est-il dû ?
Pouvons-nous y remédier ?
Voici deux réponses à ce pro-
blème, telles que les présentent
deux de nos confrères parisiens et
telles que nous croyons pouvoir
les interpréter pour notre part.
JEAN MANI.
Ce que proposent
les commerçants
., français
!-Le prochain Congrèsr diction, colo-
niale, qui vient de s'ouvrir à Marseille,
fera-t-il revivre les essais de fondation
d'une Chambre de commerce franco-
coloniale tentés voici près de huit ans ?
C'est à notre confrère, M. Soulier-
Valbert que nous reprenons cette ques-
tion, posée par lui dans le Bulletin des
Halles.
Le principe même de cette création
ne pourrait, semble-t-il qu'être favora-
blement accueilli, tant par le commerce
colonial que par les organismes chargés
des transactions métropole-colonies.
Peut-être trouverait-on là le moyen
de résoudre pratiquement nombre de
difficultés chroniques entre transpor-
teurs et producteurs, entre métropoli-
tains et coloniaux.
(Lire la suite page 3.)
LE BAGNE
et la colonisation
Par Henry FONTANIER p.
ancien député :
On nous dit eue le bagne est a la
veille de disparaître. En 1936, M. Marius
Moutet, alors ministre des Colonies, dé-
posa un projet en ce sens. M. Monner-
vine, député de !a Guyanne, fut chargé
par la commission des Colonies de le
rapporter. Son rapport est prêt depuis
janvier 1937. La Chambre va-t-elle se
décider à !e discuter ? Il serait souhai-
table qu'elle s'y décidât.
Posée en 1906 par le sénateur Emile
Chautemps, la question n'a pas, trente
ans après, encore reçu de solution. M.
MonnervHle montre qu'il est urgent de
prendre une décision.
Le régime établi en 1854 est depuis
longtemps condamné. Il a fait faillite au
point de vue pénal et colonial et il nous
porte un très grave préjudice dans l'opi-
nion internationale.
Le législateur de 1854 fondait de
grands espoirs sur les bienfaits que la
colonisation pourrait retirer de l'institu-
tion du bagne. Le rapporteur, M. de
Mirai, croyait que, !oin de la métropole,
le condamné s'améliorerait, deviendrait
un honnête homme, un travailleur qui
contribuerait au développement de la co-
lonie. Il résumait sa thèse en cette
phrase : « Il fallait, écrivait-il, améliorer
l'homme par la terre et la terre par
l'homme. » La formule est élégante, mais
la réalité n'a pas vérifié la doctrine qu'elle
exprimait. Elle reposait sur une erreur
psvchololrÎQue.
« L'expérience a montré, en effet, qu'on
ne colonise pas avec des déchets so-
ciaux. La colonisation, ainsi que M. Mou-
tet l'a montré avec force, exige des hom-
mes d'énergie, d'une valeur certaine tant
au point de vue physique qu'au point
de vue moral. Une colonie pénitentiaire,
c'est un pénitencier et non une colonie.
C'est une vérité évidente. La Grande-
Bretagne, auprès de laquelle, quoiqu'en
pensent certains, nous aurions beaucoup
à apprendre, a depuis longtemps compris
que la présence d'un pénitencier dans
une eolonie-empêche celle-ci d'être inté-
grée dans la vie et l'économie métropo-
litaine et fait qu'on la considère comme
le dépotoir des éléments les plus indési-
rables. Au reste, rien ne vaut en pareille
matière l'argument que nous apportent
les faits. L'exemple de l'Australie et celui
de la Nouvelle-Calédonie sont là pour
confirmer cette thèse.
Pour ce qui est de la Guyane, M.
Monnerville, dont on ne saurait contes.
ter l'autorité en ce cas, déclare : « Le
bagne tue la Guyane. » Il jette sur elle
le plus grand discrédit et lui cause le
plus grave préjudice en lui conférant une
réputation qui écarte d'elle toutes les
énergies créatrices. Il est une entrave
capitale au développement économique
et humain de la colonie. Il ne lui a rendu
aucun service et il coûte trente millions
par an au contribuable métropolitain. En
quatre-vingts ans, il n'a même pas pu
permettre l'établissement d'un réseau
routier convenable.
La raison en est évidente. La main-
d'œuvre pénitentiaire est une mauvaise
main-d'œuvre. Sans stimulant véritable,
vivant dans des conditions d'hygiène ali-
mentaire défectueuses, le forçat est un
travailleur sans énergie physique et mo-
rale. Il ne constitue même pas une main-
d'œuvre de valeur moyenne. « La main-
d'œuvre pénale, écrit M. Monnervilie, est
la mauvaise main-d'œuvre qui chasse la
bonne. Sa présence en Guyane rend en
fait impossible l'immigration. Les pays
voisins interdisent à leurs ressortissants
d'aller travailler dans notre colonie. Le
bagne supprimé, il serait possible de
faire appel aux travailleurs libres et no-
tamment à ceux que pourraient fournir
nos Antilles. Ainsi pourrait-on mettre en
œuvre les ressources naturelles consi-
dérables que possède ce coin de l'Amé-
rique du Sud. Chacun sait en effet que
la Guyane française en est largement
pourvue et qu'à côté des mines et de la
forêt dont l'exploitation en est presque
à ses débuts, la culture des plantes tex-
tiles, oléagineuses et tinctoriales peut
constituer une abondante source de re-
venus.
Il est en outre une autre considération
que nous ne pouvons qu'indiquer rapi-
dement. Le problème du bagne a un côté
international. Sa présence en Guyane
cause à notre pays un préjudice consi-
dérable dans l'opinion de l'Amérique et
dans celle du monde anglo-saxon. Elle
alimente contre nous des campagnes
dont nous trouvons les manifestations
dans la presse et au cinéma, ainsi qu'en
font foi les rapports de nos agents à
l'étranger. L'opinion courante dans les
pays du nord de l'Amérique du Sud et
dans l'Amérique Centrale est que le
maintien du bagne compromet le pres-
tige de la France comme nation coloni-
satrice et humanitaire.
Ces considérations de caractère divers
ne sauraient échapper au Parlement. Ce
n'est pas formuler un souhait excessif
que d'émettre celui que bientôt soit vo-
tée la loi qui supprimera enfin le bagne.
-1 -1 -1 ; 1 ; -1 -;;;; ;ii
LE GRAND PRIX
DE LITTÉRATURE (OLONIALE
revient à M. René Guillot
avec « Ras el Gua, poste
du Sud » et « Frontières
de brousse »
Mardi dernier a été décerné le
« Grand Prix de Littérature coloniale »
d'une valeur de cinq mille francs qui,
chaque année, depuis vingt ans, révèle
au grand public un écrivain de notre
Empire colonial. Témoins : Jean Mar-
quet (1921) ; Maurice Le Glay (1922) ;
André Demaison (1924); Georges Gros-
lier (1929) ; Robert Delavignette
(1932); E.-F. Gautier (1933); Maurice
Martin du Gard (1934) ; Oswald Du-
rand (1935), etc.
Les résultats ont été proclamés à
l'issue du déjeuner traditionnel, chez
Drouant, place Gaillon. T"-
Le jury était composé de : Pierre
Mille, président ; Jean Ajalbert, Henri
Bérenger, Louis Bertrand, Robert de
Caix, Robert Delavignette, André De-
maison, Félix Dubois, Claude Farrère,
Général Gouraud, Henri Gourdon,
Georges Hardy, Mme Myriam Harry,
MM. Marius et Harry Leblond, André
Lichtenberger, Julien Maigret, A. de
Pouvourville, Robert Randau, Stanislas
8 Reitzler, Jérôme et Jean Tharaud,
Jean ViJmaud.
Parmi les candidats, très nombreux
cette année, le jury a retenu :
René Guillot : Ras el Gua, poste du
Sud et Frontières de brousse (8 voix).
Etaient sur les rangs - O. P. Gilbert :
La piste du Sud (3 voix) ; M. Bouron :
Kalaat-AUah (3 voix) ; Jean Paillard :
GMna, ville perdue ; Louis Brustier :
Samba Tourougou ; Marcel Bosshard :
Ces routes qui ne mènent à rien, etc.
M. René Guillot, saintongeois d'ori-
gine, est depuis 1935 professeur au
cours secondaire de Dakar. Ses princi-
paux ouvrages sont : Histoire d'un
blanc qui s'était fait nègre ; Contes
d'Afrique ; Chansons de la terre ; Ty-
phus.
----------------------------- n:;::::::::::::::::::::::
« Pour arriver à un accord européen, reste la question colo-
niale », déclare-t-on à Rome dans l'entourage du Führer, qui en
discute actuellement avec le Duce.
Et l'on ajoute : « Nous espérons que ce problème ne soulè-
yera pas de grandes difficultés. »
Que les Allemands l'espèrent, c'est leur droit. Il ne faut
d'ailleurs pas s'en étonner, le chantage, jusqu'alors, leur ayant
fort bien, réussi. Mais nous, allons-nous accepter plus longtemps
* de laisser peser sur les entretiens diplomatiques l'équivoque de
notre silence officiel ?
Laissant ainsi sans contre-partie les revendications allemandes
s'affirmer, nous perdons à chaque coup.
Le NON qu'il faut dire doit faire partie du programme de
Mgdressemeni de M. Daladier. ijr
; a
=-
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Dakar et sa base
Que l'on n'hésite pas
à faire grand et large
Son hydrobase doit être une
plaque tournante internationale
L'agrandissement du port de com-
merce et l'accroissement des moyens
de défense de Dakar commencent à
prendre dans les préoccupations na-
tionales la place qu'ils méritent.
Il est, pour le ravitaillement du
pays, en temps de guerre, aussi im-
portant de disposer au Cap-Vert
d'une rade spacieuse et bien protégée
que d'avoir la libre entrée de Bor-
deaux ou de Nantes, car plus de la
moitié du ravitaillement de l'hémi-
sphère sud et de l'Extrême-Orient
viendra relâcher à Dakar.
Que l'on n'hésite pas de faire grand
et large.
Cela est surtout vrai pour la dé-
fense de la position fortifiée, elle est
vulnérable de trois côtés aux atta-
ques maritimes et, malgré cette situa-
tion désavantageuse, on continue à
accumuler, dans un rectangle de
4 km. sur 5 tous les organes de com-
mandement, d'approvisionnements,
de têtes de communication. Bien
mieux, les plus importants s'étalent
à la vue du large, en première ligne,
comme voulant tenter un sous-marin
ou un croiseur entreprenant.
Le remède' est pourtant facile à
trouver car on dispose de l'espace,
on dispose aussi des effectifs d'occu-
pation, les régiments indigènes épars
dans l'intérieur.
On peut donc préparer des.empla-
cements de postes de commande-
ment, de plates-formes de batteries
avec aménagements défilés. Si.le dé-
placement des approvisionnements
en charbons, des arsenaux maritimes
est impossible, du moins peut-on
constituer des réserves de combus-
tibles-hors des coups venant du large.
Ce qui est impossible pour les bas-
sins et ateliers maritimes est facile,
par contre, pour les installations
d'avions et d'hydravions.
Au lieu de créer une hydrobase à
Hahn, en la protégeant par une digue
coûteuse et qui ne la masquera pas
des vues, rien n'est plus simple que
de la placer dans une lagune de la
côte nord où les dunes la garantiront
du large. Relier tout ce système par
des voies de communication dont
profitera l'économie locale. En un
mot, armer non plus la seule position
de Dakar, mais le point d'appui du
Cap-Vert. Avec quelques pièces de
gros calibres sur tracteurs, des postes
de guet bien placés, un dracken, ce
camp retranché sera inviolable.
L'utilité de chercher à grouper à
Dakar les bases de départ des avia-
tions de toutes nations ayant à fran-
chir l'Atlantique-Sud n'a pas été ad-
mise unanimement par les spécialis-
tes et, ppr une singularité unique, ils
ne se sont pas divisés suivant la ligne
de. partage des opinions politiques.
M. Séjo, de L'Action Française, a fait
des objections très vigoureuses au
projet de M. Allègre, directeur de
l'Air-France, alors que, au contraire,
M. de La Grange appuyait ce dernier.
[Lire - la suite page 3.);- --
11.11 :: ::::: ::::::: :r::::::::: ::::::::: ::
Le grand
moyen
Redressement ! Ce mat à lui seul
contient tout le programme du gou-
vernement. Et dans ce programme
"Empire aura sa part. Pour sa mise
en valeur des décrets-loi vont interve-
nir. Ils apporteront des possibilités
nouvelles, dont nous ne saurions pré-
juger. Mais ces mesures ne pourrons
donner que les éléments matériels du
redressement à opérer. Pour leur mise
en œuvre d'autres mesures, politiques
celles-là, ne devront-elles pas en fixer
les moyens d'application ?
Au cours de ces dernières années
une politique nouvelle conséquence
de l'expérience métropolitaine s'est
fait jour, outre-mer. Comme en Fran-
ce, et plus encore, les facteurs sociaux
furent ébranlés, intervertis même.
Avant toute chose, pour pouvoir opé-
rer le redressement recherché, ne con-
viendrait-il pas de reconstituer les ba-
ses essentielles de la société coloniale,
en rétablissant l'ordre des facteurs ?
P. LE VERBE.
(Lire la suite page 3.)
Il
PROPAGANDE .,
- - COLONIALE
Une mission parlementaire
très éclectique est allie en
A. O. F. Grand tam-tam à Da-
kar, la tournée ayant été mani-
festement organisée par le sym-
pathique maire de Dakar, M.
Goux. La mission devait avoir
un but bien déterminé : démolir
l'Office du Niger. Si les rancu-
nes personnelles doivent exister
même en Afrique, si les Français
d'outre-mer ne peuvent jamais
se défaire de leur funeste pen-
chant au dénigrement de leurs
concitoyens et aux luttes intes-
tines, est-il bien nécessaire, au
moment où certains .peuples
tournent leurs regards vers nos
richesses, est-il bien nécessaire
de s'entre-déchirer?
Ne vaudrait-il pas mieux se
serrer la main et tous s'atteler
au même char ?
Ne vaudrait-il pas mieux ne
pas- entraîner les représentants
du peuple de France et les com-
promettre dans ces luttes .- sté-
ritet X r ! ̃
~l, Il Il Il Il e $ $ Il, Il $ $ Il $ $ $ $ $ ~l, $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $$$ $ $ e $ I. $
La maladie du sommeil
«Danger sérieux, mais
non fléau grandissant
nous assure-t-on au service de
santé du ministère des Colonies
Une mission s'étant, récemment
rendue, en A .O.F. : pour: s'enquérir de
la situation exacte de la maladie du
soinmeil, nous avons tenu à recueillir
auprès du service de santé du mi-
nistère des Colonies tous renseigne-
ments susceptibles de fixer nos lec-
teurs sur cet-inquiétant problème.
.: « « ♦ :
Après avoir été méconnue, voire
niée dans certaines de nos colonies,
la maladie du sommeil s'est imposée
à l'opinion jusqu'à y susciter de véri-
tables alarmes. C'était là tomber
d'une extrémité dans une autre. La
vérité est que la trypanosomiase est
un danger méritant toute l'attention
des pouvoirs publics, mais qu'il ne
convient-cependant pas de suresti-
mer comme un fléau montant, im-
possible à endiguer.
Nos lecteurs se souviennent à ce
sujet dès' remarquables articles' don-
nés depuis deux ans ici même par
notre collaborateur M. Camille Bri-
quet. Nous n'y reviendrons point.
Pour répondre cependant à certai-
nes inquiétudes nouvelles dont plu-
sieurs de nos correspondants se sont
fait l'écho, nous avons tenu à obtenir
de certaines personnalités médicales
et coloniales éminentes une sorte de
mise au point actuelle de la question.
Et tout d'abord la maladie du som-
meil témoigne-t-elle depuis quelques
années d'une dangereuse recrudes-
cence ainsi qu'on l'a signalé par
exemple en Côte d'Ivoire ?
Eh bien ! non. En ce qui concerne
particulièrement cette dernière colo-
nie, - on a fait état de pourcentages
d augmentation- qui ne tenaient pas
compte d'un fait nouveau, cependant
capital : c'est qu'à, la suite dut rema-
niement territorial ayant abouti à la
suppression de la Haute-Volta en tant
qu'unité administrative, la Côte
d'Ivoire avait hérité: des districts de
Dedougou, Ouagadougou et Léo, qui
étaient les pluslinfectës- de la, colonie
supprimée. Il était donc obligatoire
qu'un contingent important de som-
meilleux vienne s'ajouter à l'effectif
premier de l'ancienne Côte d'Ivoire.
En outre, le développement des
moyens de dépistage au cours de ces
trois dernières années a fait appa-
raître, un peu partout un nombre de
malades jusque-là inconnu. On a
trouvé ce que l'on cherchait. C'est
nos méthodes d'investigation qui
étaient en progrès et non point la
maladie.
Enfin, et pour pouvoir faire état
d'une prétendue recrudescence du
fléau, il aurait fallu pouvoir partir
d'un recensement antérieur exact et
précis des malades. Or, ce recense-
ment n'existait que sous forme d'éva-
luations empiriques, basées sur un
certain nombre de sondages partiels
et, soit forcées, soit rabaissées selon
le degré d'optimisme ou de pessi-
misme de leurs auteurs.
(Lire la suite page 3.)
:::::::::::: : :::::::::::::::::::::::::: :::::::::::::::: ::f
LE COMITÉ
FRANCE - AMÉRIQUE
retour du Maroc
exprime son admiration
pour la grande œuvre française
Les membres de la mission organi-
sée par le Comité c France-Amérique »
sont revenus, à bord du Djenné, de
leur voyage d'études et de documenta-
tion au Maroc.
Les personnalités du monde diploma-
tique d'Amérique du Sud ont fait les
constatations les plus intéressantes.
S. Ex. M. Thomas A. Le Breton.
ambassadeur d'Argentine à Paris, a été
très frappé du développement agricole
du Maroc et des possibilités de rela-
tions économiques entre l'Argentine et
la France.
Le ministre de Bolivie a pu étudier
l'heureuse action que l'œuvre de la
civilisation française a eue sur la vie
indigène. Cette œuvre, le ministre de
Costa-Rica l'exposera dans une série
d'articles présentée à ses compatrio-
tes. <: Les possibilités futures du Ma-
roc, sont très grandes », a enfin dé-
claré M. Borrero, ministre de l'Equa-
teur, qui a comparé les conditions de la
production avec celles de son pays.
Par ce bref exposé, on se rend comp-
te que la visite de notre protectorat a
causé une excellente impression à tous
les membres de la mission qu'a dirigée
M. Gabriel-Louis Saray, président du
Comité France-Amérique.
Ce n'est pas sans raison que le mi-
nistre de Cuba a exprimé son admira-
tion pour notre œuvre dans le Sud-
Marocain.
Ne poursuit-on pas partout de mul-
tiples travaux de mise en valeur ?
La politique d'équité et la politique
sociale poursuivies par le résident gé-
néral Noguès portent leurs fruits. La
période de « démarrage » est dépas-
sée. S'il reste beaucoup à faire, nous
pouvons nous montrer fiers du travail
accompli et cela est un sûr garant pour
l'avenir.
A. LUBRANO.
:;::: n:::: ----------------------------- :J
Le gouverneur général Le Beau et le général Noguès ont
tenu à rallier Paris pour se présenter au nouveau gouvernement
et à leur chef hiérarchique.
La rapidité des communications, l'avion notamment, per-
mettent ce « contact personnel *, si nécessaire pour la bonne
compréhension des grands-problèmes d'outre-mer, car la corres-
pondance et le : câble ne suffisent pas toujours à créer une unité
de vues et cet esprit d'équipe si nécessaire pour le redressement
de la France.
Nul doute que M. Mandel aura à cœur de convoquer
et de recevoir les chefs de nos grandes fédérations coloniales
qui sont maintenant à moins d'une semaine de la Métropole
grâce à nos grandes lignes «fôfnnet. j$ '1
.., - - -,,
« La concession.. faite par Mussolini à
Laval dans les entretiens de Rome en janvier
11935 au sujet du statut des Italiens en Tunisie
ne peut être considérée que comme une me-
sure tactique de caractère provisoire. »
Ce sont deux auteurs allemands, MM.
Hummel et Siewert, qui veulent bien nous en
avertir, charitablement.
(« L'ŒUVRE ».)
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimiiiiiiimii
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Les Annales Coloniales
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LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies.;.-.;-01 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies.1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
COLONISATION
EVOLUTION
Par Mario ROUSTAN
Sénateur, ancien ministre
Dans son étude tout à fait remarquable sur Là formation de l'idée
de progrès, Ferdinand Brunetière rappelle J'anecdote de Boileau,
surprenant son petit laquais à lire Le Diable boiteux, qui venait de
paraître en 1707, et l'affirmation de Dubos prétendant que, dès ce
temps-là, « pas un petit bourgeois n'eût reçu un laquais, même une
cuisinière qui ne sût lire et écrire ». J'ai moi-même rapproché cë
propos de celui que tenait un ambassadeur vénitien qui, en plein'
XVlo siècle, écrivait qu'il n'y avait personne en France qui ne si 4
lire et écrire ; l'exagération apparaît et je notais que, si on croyait
M. l'ambassadeur, notre pays, en plein XX. siècle, serait en retard
sur ce qu'il était quatre cents années auparavant.
Il en est de même de cette histoire empruntée par Ferdinand1
Brunetière aux Mémoires d'une femme d'esprit qui, à l'âge de 16 ou
17 ans, est obligée, vers 1710, de coucher dans une « vraie taverne de
la vallée d'Auge », à Saint-Pierre-sur-Dives. « Le lit qu'on me donna,
dit-elle, était adossé à une mince cloison qui séparait ma chambret
d'une autre où j'avais vu entrer quelques soldats et des charretiers.
La nécessité d'entendre leurs propos n'était pas ce qui m'effrayait
le moins. Je fus bien rassurée et surprise quand j'entendis qu'ils dis-
putaient de la rondeur de la terre et des antipodes. » C'est possible,
après tout, mais « surprenant ». Ce qui est vrai, c'est qu'à mesure
que les années passent, un public se forme, par la lecture, plus nom-
breux, plus étendu, plus varié, plus mêlé que l'ancien. Ce qui est
vrai aussi, c'est qu'à mesure que ce public se forme, il devient de plus
en plus difficile de le maintenir dans l'existence passive. Ce que Bru-
netière appelle le « ferment de la démocratie » fait son œuvre. Et il
me souvient d'un passage que j'avais moi-même noté dans l'Allemand
Storch : « Tout le monde lit à Paris (vers la fin du XVIIIe siècle).
Chacun, surtout les jeunes, a un livre dans sa poche. On lit en voi-
ture, à la promenade, au théâtre, dans les entr'actes, au café, au bain.
Dans les boutiques, femmes, enfants, ouvriers, apprentis lisent ;
le dimanche, les gens qui s'assoient à la porte de leur maison lisent ;
les laquais lisent derrière les voitures ; les cochers lisent sur leur
siège ; les soldats lisent au poste et les commissionnaires à leur
station. » Et Caraccioli de s'écrier dans les Lettres Récréatives :
« On ne voit que des gens qui ne se lassent point de lire et tant pis
pour eux. » Tant pis pour les servitudes et tant mieux pour toutes
les libertés. - -
Pourquoi ces souvenirs 1 Parce que je viens ae voir imprimee en
gros caractères dans La Revue franco-annamite une page sur les
progrès de la lecture dans ce pays. Il y a quelque temps à peine, les
lournaux n'étaient lus que par De élite restreinte, qui, en Annam
et au Tonkin, ne connaissait guère que les caractères chinois. Que
tout cela est changé ! Il y a présentement 47 périodiques annamites,
quotidiens, hebdomadaires, revues. Et voici les lignes qui m'ont rap-
pelé le tableau que j'avais tracé moi-même, des dernières années
qui ont précédé notre Révolution : « Toute cette presse paraît en
quôc-ngu. Elle pénètre de plus en plus les masses populaires. A pré-
sent on ne s étonne plus de voir
un coolie-pousse qui, assis dans
la rue entre les brancards de son
véhicule, lit, en attendant son
maître, le journal. »
Les laquais, derrière les voitu-
res ; les cochers, sur leur siège ;
le coolie-pousse, entre les bran-
cards de son véhicule.
(Lire la suite page 3.)
Les manifestations sportives se sont succédé à Tananarive pendant les fêtes de Pâques.
N'étaient les casques coloniaux, cette vue de la tribune d'honneur ferait croire à une manifes-
tation dans un cadre métropolitain. (Photo Schaffner)
----------------------------------------------------------- - --
1 ; 1 ----------------------------- 1----1-------- :3Hr;;;::;r:;;;n:::::: :T::::;;:
La France ., veut-elle
commercer avec ses colonies ?
Ce que réclament
les acheteurs
coloniaux
Le Monde Colpnial.Illitatré vieiit de
se livrer auprès des acheteurs colo-
niaux à une vaste enquête sur les con-
ditions dans lesquelles les fournisseurs
métropolitains pourraient améliorer le
commerce France-Colonies.
De cette enquête, retenons tout d'a-
bord une conclusion d'ordre général :
l'acheteur colonial ne témoigne d'aucu-
ne faveur spécial pour les produits
étrangers.
(IAre la suite page 3.)
Il est décevant de constater que
dans la plupart de nos colonies,
le commerce étranger tient les
marchés et de loin ! au dé-
triment du commerce français.
Lors d'une conférence à tIns-
titut colonial, que nous analysions
récemment, M. René Hoffherr
,. donnait d'ailleurs les chiffres dé-
ficitaires càractêrÉsum la balance
commerciale avec l'étranger de la
plupart de nos possessions.
A quoi cela est-il dû ?
Pouvons-nous y remédier ?
Voici deux réponses à ce pro-
blème, telles que les présentent
deux de nos confrères parisiens et
telles que nous croyons pouvoir
les interpréter pour notre part.
JEAN MANI.
Ce que proposent
les commerçants
., français
!-Le prochain Congrèsr diction, colo-
niale, qui vient de s'ouvrir à Marseille,
fera-t-il revivre les essais de fondation
d'une Chambre de commerce franco-
coloniale tentés voici près de huit ans ?
C'est à notre confrère, M. Soulier-
Valbert que nous reprenons cette ques-
tion, posée par lui dans le Bulletin des
Halles.
Le principe même de cette création
ne pourrait, semble-t-il qu'être favora-
blement accueilli, tant par le commerce
colonial que par les organismes chargés
des transactions métropole-colonies.
Peut-être trouverait-on là le moyen
de résoudre pratiquement nombre de
difficultés chroniques entre transpor-
teurs et producteurs, entre métropoli-
tains et coloniaux.
(Lire la suite page 3.)
LE BAGNE
et la colonisation
Par Henry FONTANIER p.
ancien député :
On nous dit eue le bagne est a la
veille de disparaître. En 1936, M. Marius
Moutet, alors ministre des Colonies, dé-
posa un projet en ce sens. M. Monner-
vine, député de !a Guyanne, fut chargé
par la commission des Colonies de le
rapporter. Son rapport est prêt depuis
janvier 1937. La Chambre va-t-elle se
décider à !e discuter ? Il serait souhai-
table qu'elle s'y décidât.
Posée en 1906 par le sénateur Emile
Chautemps, la question n'a pas, trente
ans après, encore reçu de solution. M.
MonnervHle montre qu'il est urgent de
prendre une décision.
Le régime établi en 1854 est depuis
longtemps condamné. Il a fait faillite au
point de vue pénal et colonial et il nous
porte un très grave préjudice dans l'opi-
nion internationale.
Le législateur de 1854 fondait de
grands espoirs sur les bienfaits que la
colonisation pourrait retirer de l'institu-
tion du bagne. Le rapporteur, M. de
Mirai, croyait que, !oin de la métropole,
le condamné s'améliorerait, deviendrait
un honnête homme, un travailleur qui
contribuerait au développement de la co-
lonie. Il résumait sa thèse en cette
phrase : « Il fallait, écrivait-il, améliorer
l'homme par la terre et la terre par
l'homme. » La formule est élégante, mais
la réalité n'a pas vérifié la doctrine qu'elle
exprimait. Elle reposait sur une erreur
psvchololrÎQue.
« L'expérience a montré, en effet, qu'on
ne colonise pas avec des déchets so-
ciaux. La colonisation, ainsi que M. Mou-
tet l'a montré avec force, exige des hom-
mes d'énergie, d'une valeur certaine tant
au point de vue physique qu'au point
de vue moral. Une colonie pénitentiaire,
c'est un pénitencier et non une colonie.
C'est une vérité évidente. La Grande-
Bretagne, auprès de laquelle, quoiqu'en
pensent certains, nous aurions beaucoup
à apprendre, a depuis longtemps compris
que la présence d'un pénitencier dans
une eolonie-empêche celle-ci d'être inté-
grée dans la vie et l'économie métropo-
litaine et fait qu'on la considère comme
le dépotoir des éléments les plus indési-
rables. Au reste, rien ne vaut en pareille
matière l'argument que nous apportent
les faits. L'exemple de l'Australie et celui
de la Nouvelle-Calédonie sont là pour
confirmer cette thèse.
Pour ce qui est de la Guyane, M.
Monnerville, dont on ne saurait contes.
ter l'autorité en ce cas, déclare : « Le
bagne tue la Guyane. » Il jette sur elle
le plus grand discrédit et lui cause le
plus grave préjudice en lui conférant une
réputation qui écarte d'elle toutes les
énergies créatrices. Il est une entrave
capitale au développement économique
et humain de la colonie. Il ne lui a rendu
aucun service et il coûte trente millions
par an au contribuable métropolitain. En
quatre-vingts ans, il n'a même pas pu
permettre l'établissement d'un réseau
routier convenable.
La raison en est évidente. La main-
d'œuvre pénitentiaire est une mauvaise
main-d'œuvre. Sans stimulant véritable,
vivant dans des conditions d'hygiène ali-
mentaire défectueuses, le forçat est un
travailleur sans énergie physique et mo-
rale. Il ne constitue même pas une main-
d'œuvre de valeur moyenne. « La main-
d'œuvre pénale, écrit M. Monnervilie, est
la mauvaise main-d'œuvre qui chasse la
bonne. Sa présence en Guyane rend en
fait impossible l'immigration. Les pays
voisins interdisent à leurs ressortissants
d'aller travailler dans notre colonie. Le
bagne supprimé, il serait possible de
faire appel aux travailleurs libres et no-
tamment à ceux que pourraient fournir
nos Antilles. Ainsi pourrait-on mettre en
œuvre les ressources naturelles consi-
dérables que possède ce coin de l'Amé-
rique du Sud. Chacun sait en effet que
la Guyane française en est largement
pourvue et qu'à côté des mines et de la
forêt dont l'exploitation en est presque
à ses débuts, la culture des plantes tex-
tiles, oléagineuses et tinctoriales peut
constituer une abondante source de re-
venus.
Il est en outre une autre considération
que nous ne pouvons qu'indiquer rapi-
dement. Le problème du bagne a un côté
international. Sa présence en Guyane
cause à notre pays un préjudice consi-
dérable dans l'opinion de l'Amérique et
dans celle du monde anglo-saxon. Elle
alimente contre nous des campagnes
dont nous trouvons les manifestations
dans la presse et au cinéma, ainsi qu'en
font foi les rapports de nos agents à
l'étranger. L'opinion courante dans les
pays du nord de l'Amérique du Sud et
dans l'Amérique Centrale est que le
maintien du bagne compromet le pres-
tige de la France comme nation coloni-
satrice et humanitaire.
Ces considérations de caractère divers
ne sauraient échapper au Parlement. Ce
n'est pas formuler un souhait excessif
que d'émettre celui que bientôt soit vo-
tée la loi qui supprimera enfin le bagne.
-1 -1 -1 ; 1 ; -1 -;;;; ;ii
LE GRAND PRIX
DE LITTÉRATURE (OLONIALE
revient à M. René Guillot
avec « Ras el Gua, poste
du Sud » et « Frontières
de brousse »
Mardi dernier a été décerné le
« Grand Prix de Littérature coloniale »
d'une valeur de cinq mille francs qui,
chaque année, depuis vingt ans, révèle
au grand public un écrivain de notre
Empire colonial. Témoins : Jean Mar-
quet (1921) ; Maurice Le Glay (1922) ;
André Demaison (1924); Georges Gros-
lier (1929) ; Robert Delavignette
(1932); E.-F. Gautier (1933); Maurice
Martin du Gard (1934) ; Oswald Du-
rand (1935), etc.
Les résultats ont été proclamés à
l'issue du déjeuner traditionnel, chez
Drouant, place Gaillon. T"-
Le jury était composé de : Pierre
Mille, président ; Jean Ajalbert, Henri
Bérenger, Louis Bertrand, Robert de
Caix, Robert Delavignette, André De-
maison, Félix Dubois, Claude Farrère,
Général Gouraud, Henri Gourdon,
Georges Hardy, Mme Myriam Harry,
MM. Marius et Harry Leblond, André
Lichtenberger, Julien Maigret, A. de
Pouvourville, Robert Randau, Stanislas
8 Reitzler, Jérôme et Jean Tharaud,
Jean ViJmaud.
Parmi les candidats, très nombreux
cette année, le jury a retenu :
René Guillot : Ras el Gua, poste du
Sud et Frontières de brousse (8 voix).
Etaient sur les rangs - O. P. Gilbert :
La piste du Sud (3 voix) ; M. Bouron :
Kalaat-AUah (3 voix) ; Jean Paillard :
GMna, ville perdue ; Louis Brustier :
Samba Tourougou ; Marcel Bosshard :
Ces routes qui ne mènent à rien, etc.
M. René Guillot, saintongeois d'ori-
gine, est depuis 1935 professeur au
cours secondaire de Dakar. Ses princi-
paux ouvrages sont : Histoire d'un
blanc qui s'était fait nègre ; Contes
d'Afrique ; Chansons de la terre ; Ty-
phus.
----------------------------- n:;::::::::::::::::::::::
« Pour arriver à un accord européen, reste la question colo-
niale », déclare-t-on à Rome dans l'entourage du Führer, qui en
discute actuellement avec le Duce.
Et l'on ajoute : « Nous espérons que ce problème ne soulè-
yera pas de grandes difficultés. »
Que les Allemands l'espèrent, c'est leur droit. Il ne faut
d'ailleurs pas s'en étonner, le chantage, jusqu'alors, leur ayant
fort bien, réussi. Mais nous, allons-nous accepter plus longtemps
* de laisser peser sur les entretiens diplomatiques l'équivoque de
notre silence officiel ?
Laissant ainsi sans contre-partie les revendications allemandes
s'affirmer, nous perdons à chaque coup.
Le NON qu'il faut dire doit faire partie du programme de
Mgdressemeni de M. Daladier. ijr
; a
=-
- - - --- Ï$$$$ --------------
Dakar et sa base
Que l'on n'hésite pas
à faire grand et large
Son hydrobase doit être une
plaque tournante internationale
L'agrandissement du port de com-
merce et l'accroissement des moyens
de défense de Dakar commencent à
prendre dans les préoccupations na-
tionales la place qu'ils méritent.
Il est, pour le ravitaillement du
pays, en temps de guerre, aussi im-
portant de disposer au Cap-Vert
d'une rade spacieuse et bien protégée
que d'avoir la libre entrée de Bor-
deaux ou de Nantes, car plus de la
moitié du ravitaillement de l'hémi-
sphère sud et de l'Extrême-Orient
viendra relâcher à Dakar.
Que l'on n'hésite pas de faire grand
et large.
Cela est surtout vrai pour la dé-
fense de la position fortifiée, elle est
vulnérable de trois côtés aux atta-
ques maritimes et, malgré cette situa-
tion désavantageuse, on continue à
accumuler, dans un rectangle de
4 km. sur 5 tous les organes de com-
mandement, d'approvisionnements,
de têtes de communication. Bien
mieux, les plus importants s'étalent
à la vue du large, en première ligne,
comme voulant tenter un sous-marin
ou un croiseur entreprenant.
Le remède' est pourtant facile à
trouver car on dispose de l'espace,
on dispose aussi des effectifs d'occu-
pation, les régiments indigènes épars
dans l'intérieur.
On peut donc préparer des.empla-
cements de postes de commande-
ment, de plates-formes de batteries
avec aménagements défilés. Si.le dé-
placement des approvisionnements
en charbons, des arsenaux maritimes
est impossible, du moins peut-on
constituer des réserves de combus-
tibles-hors des coups venant du large.
Ce qui est impossible pour les bas-
sins et ateliers maritimes est facile,
par contre, pour les installations
d'avions et d'hydravions.
Au lieu de créer une hydrobase à
Hahn, en la protégeant par une digue
coûteuse et qui ne la masquera pas
des vues, rien n'est plus simple que
de la placer dans une lagune de la
côte nord où les dunes la garantiront
du large. Relier tout ce système par
des voies de communication dont
profitera l'économie locale. En un
mot, armer non plus la seule position
de Dakar, mais le point d'appui du
Cap-Vert. Avec quelques pièces de
gros calibres sur tracteurs, des postes
de guet bien placés, un dracken, ce
camp retranché sera inviolable.
L'utilité de chercher à grouper à
Dakar les bases de départ des avia-
tions de toutes nations ayant à fran-
chir l'Atlantique-Sud n'a pas été ad-
mise unanimement par les spécialis-
tes et, ppr une singularité unique, ils
ne se sont pas divisés suivant la ligne
de. partage des opinions politiques.
M. Séjo, de L'Action Française, a fait
des objections très vigoureuses au
projet de M. Allègre, directeur de
l'Air-France, alors que, au contraire,
M. de La Grange appuyait ce dernier.
[Lire - la suite page 3.);- --
11.11 :: ::::: ::::::: :r::::::::: ::::::::: ::
Le grand
moyen
Redressement ! Ce mat à lui seul
contient tout le programme du gou-
vernement. Et dans ce programme
"Empire aura sa part. Pour sa mise
en valeur des décrets-loi vont interve-
nir. Ils apporteront des possibilités
nouvelles, dont nous ne saurions pré-
juger. Mais ces mesures ne pourrons
donner que les éléments matériels du
redressement à opérer. Pour leur mise
en œuvre d'autres mesures, politiques
celles-là, ne devront-elles pas en fixer
les moyens d'application ?
Au cours de ces dernières années
une politique nouvelle conséquence
de l'expérience métropolitaine s'est
fait jour, outre-mer. Comme en Fran-
ce, et plus encore, les facteurs sociaux
furent ébranlés, intervertis même.
Avant toute chose, pour pouvoir opé-
rer le redressement recherché, ne con-
viendrait-il pas de reconstituer les ba-
ses essentielles de la société coloniale,
en rétablissant l'ordre des facteurs ?
P. LE VERBE.
(Lire la suite page 3.)
Il
PROPAGANDE .,
- - COLONIALE
Une mission parlementaire
très éclectique est allie en
A. O. F. Grand tam-tam à Da-
kar, la tournée ayant été mani-
festement organisée par le sym-
pathique maire de Dakar, M.
Goux. La mission devait avoir
un but bien déterminé : démolir
l'Office du Niger. Si les rancu-
nes personnelles doivent exister
même en Afrique, si les Français
d'outre-mer ne peuvent jamais
se défaire de leur funeste pen-
chant au dénigrement de leurs
concitoyens et aux luttes intes-
tines, est-il bien nécessaire, au
moment où certains .peuples
tournent leurs regards vers nos
richesses, est-il bien nécessaire
de s'entre-déchirer?
Ne vaudrait-il pas mieux se
serrer la main et tous s'atteler
au même char ?
Ne vaudrait-il pas mieux ne
pas- entraîner les représentants
du peuple de France et les com-
promettre dans ces luttes .- sté-
ritet X r ! ̃
~l, Il Il Il Il e $ $ Il, Il $ $ Il $ $ $ $ $ ~l, $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $ $$$ $ $ e $ I. $
La maladie du sommeil
«Danger sérieux, mais
non fléau grandissant
nous assure-t-on au service de
santé du ministère des Colonies
Une mission s'étant, récemment
rendue, en A .O.F. : pour: s'enquérir de
la situation exacte de la maladie du
soinmeil, nous avons tenu à recueillir
auprès du service de santé du mi-
nistère des Colonies tous renseigne-
ments susceptibles de fixer nos lec-
teurs sur cet-inquiétant problème.
.: « « ♦ :
Après avoir été méconnue, voire
niée dans certaines de nos colonies,
la maladie du sommeil s'est imposée
à l'opinion jusqu'à y susciter de véri-
tables alarmes. C'était là tomber
d'une extrémité dans une autre. La
vérité est que la trypanosomiase est
un danger méritant toute l'attention
des pouvoirs publics, mais qu'il ne
convient-cependant pas de suresti-
mer comme un fléau montant, im-
possible à endiguer.
Nos lecteurs se souviennent à ce
sujet dès' remarquables articles' don-
nés depuis deux ans ici même par
notre collaborateur M. Camille Bri-
quet. Nous n'y reviendrons point.
Pour répondre cependant à certai-
nes inquiétudes nouvelles dont plu-
sieurs de nos correspondants se sont
fait l'écho, nous avons tenu à obtenir
de certaines personnalités médicales
et coloniales éminentes une sorte de
mise au point actuelle de la question.
Et tout d'abord la maladie du som-
meil témoigne-t-elle depuis quelques
années d'une dangereuse recrudes-
cence ainsi qu'on l'a signalé par
exemple en Côte d'Ivoire ?
Eh bien ! non. En ce qui concerne
particulièrement cette dernière colo-
nie, - on a fait état de pourcentages
d augmentation- qui ne tenaient pas
compte d'un fait nouveau, cependant
capital : c'est qu'à, la suite dut rema-
niement territorial ayant abouti à la
suppression de la Haute-Volta en tant
qu'unité administrative, la Côte
d'Ivoire avait hérité: des districts de
Dedougou, Ouagadougou et Léo, qui
étaient les pluslinfectës- de la, colonie
supprimée. Il était donc obligatoire
qu'un contingent important de som-
meilleux vienne s'ajouter à l'effectif
premier de l'ancienne Côte d'Ivoire.
En outre, le développement des
moyens de dépistage au cours de ces
trois dernières années a fait appa-
raître, un peu partout un nombre de
malades jusque-là inconnu. On a
trouvé ce que l'on cherchait. C'est
nos méthodes d'investigation qui
étaient en progrès et non point la
maladie.
Enfin, et pour pouvoir faire état
d'une prétendue recrudescence du
fléau, il aurait fallu pouvoir partir
d'un recensement antérieur exact et
précis des malades. Or, ce recense-
ment n'existait que sous forme d'éva-
luations empiriques, basées sur un
certain nombre de sondages partiels
et, soit forcées, soit rabaissées selon
le degré d'optimisme ou de pessi-
misme de leurs auteurs.
(Lire la suite page 3.)
:::::::::::: : :::::::::::::::::::::::::: :::::::::::::::: ::f
LE COMITÉ
FRANCE - AMÉRIQUE
retour du Maroc
exprime son admiration
pour la grande œuvre française
Les membres de la mission organi-
sée par le Comité c France-Amérique »
sont revenus, à bord du Djenné, de
leur voyage d'études et de documenta-
tion au Maroc.
Les personnalités du monde diploma-
tique d'Amérique du Sud ont fait les
constatations les plus intéressantes.
S. Ex. M. Thomas A. Le Breton.
ambassadeur d'Argentine à Paris, a été
très frappé du développement agricole
du Maroc et des possibilités de rela-
tions économiques entre l'Argentine et
la France.
Le ministre de Bolivie a pu étudier
l'heureuse action que l'œuvre de la
civilisation française a eue sur la vie
indigène. Cette œuvre, le ministre de
Costa-Rica l'exposera dans une série
d'articles présentée à ses compatrio-
tes. <: Les possibilités futures du Ma-
roc, sont très grandes », a enfin dé-
claré M. Borrero, ministre de l'Equa-
teur, qui a comparé les conditions de la
production avec celles de son pays.
Par ce bref exposé, on se rend comp-
te que la visite de notre protectorat a
causé une excellente impression à tous
les membres de la mission qu'a dirigée
M. Gabriel-Louis Saray, président du
Comité France-Amérique.
Ce n'est pas sans raison que le mi-
nistre de Cuba a exprimé son admira-
tion pour notre œuvre dans le Sud-
Marocain.
Ne poursuit-on pas partout de mul-
tiples travaux de mise en valeur ?
La politique d'équité et la politique
sociale poursuivies par le résident gé-
néral Noguès portent leurs fruits. La
période de « démarrage » est dépas-
sée. S'il reste beaucoup à faire, nous
pouvons nous montrer fiers du travail
accompli et cela est un sûr garant pour
l'avenir.
A. LUBRANO.
:;::: n:::: ----------------------------- :J
Le gouverneur général Le Beau et le général Noguès ont
tenu à rallier Paris pour se présenter au nouveau gouvernement
et à leur chef hiérarchique.
La rapidité des communications, l'avion notamment, per-
mettent ce « contact personnel *, si nécessaire pour la bonne
compréhension des grands-problèmes d'outre-mer, car la corres-
pondance et le : câble ne suffisent pas toujours à créer une unité
de vues et cet esprit d'équipe si nécessaire pour le redressement
de la France.
Nul doute que M. Mandel aura à cœur de convoquer
et de recevoir les chefs de nos grandes fédérations coloniales
qui sont maintenant à moins d'une semaine de la Métropole
grâce à nos grandes lignes «fôfnnet. j$ '1
.., - - -,,
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