Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-04-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 avril 1938 25 avril 1938
Description : 1938/04/25 (A39,N17). 1938/04/25 (A39,N17).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272081p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
Le ministère Daladier ne peut pas ignorer
que l'appel permanent aux produits étrangers,
comme on l'a fait depuis deux ans, et l'igno-
rance de l'appoint de nos colonies en matière
économique, sont deux dangers redoutables
aujourd'hui, encore plus en cas de conflit, qu'il
importe de conjurer.
L'idée du « Conseil restreint » est à retenir,
mais il faut la compléter par l'organisation du
chef unique, autorisé à parler, au nom de tous,
en matière économique.
Alexandre DUVAL, député de l'Eure.
(La Nation). *
--* f ranc Lundi 25 avfi l .1938.
39* année. - N" l7.. Fondateur :Marcel^RUEDEL. ---E^îHon Kebilomaclaïr*. Prix'tfu numéro î Un franc - ,,-.. Lundi 25 avril 1938.
; Les Annales Coloniales
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Les
* FONDÉES EN 1900 '*.
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,T - c C ; PO$-t'a
- -, -,-'" ,. ,,-,1». : ,-
Correspondants particuliers dans tout l'Empire-- et dansles ports cie. la Métropole. ̃ - -, ','
LeS manUsèrilsne sont pas rendus. • v> i.
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PROPAGANDE
LE PLUS COLONIAL
Voici cinq ans M. Gasparin, signataire de l'article ci-dessous, se trouvait
au Togo où 11 fît une conférencedevantdes cheft hïdîgènes.
JfHJUIW :11 :rl111~!nm:1111HnHmH!HHWnm n:::nw:!:n;:rmn
Le - Cameroun doit rester
If*w Ma nM Ç~ da i! O C Par Lucien GASPARIN
français Député de la Réunion
-- Lors de son séjour à Paris, un de nos plus distingués gouver-
neurs, M. Boisson, commissaire de la République au Cameroun, a
parlé des revendications coloniales allemandes au poste de Radio-
Cité. --
A près avoir montré ce que la France a fait pour les indigènes, il
terminait ainsi sa causerie particulièrement émouvante :
« J'ai encore dans le cœur l'écho de cette Marseillaise que des
Bêcheurs de Douala. après une course de pirogues, ont spontanément -
chantée devant la colonie européenne rassemblée sur le terre-plein de
la foire que j'inaugurais ; et j'ai encore sous les yeux cette phrase
d'un discours qu'un de nos collaborateurs indigènes m'adressait à
Yaoundé le 14 juillet dernier : « Nous savons ce que la France a fait
pour la jeunesse du Cameroun et nous voulons rester Français. »
Dans ce Cameroun que nous avons conquis, qui nous a été aban-
donné, nous avons fait lever une moisson, moisson de richesse, mois-
son de santé, moisson de confiante reconnaissance, et -je dis : « Les
richesses, s'échangent,, s'achètent, -se troquent. Ce qui ne se vend
à ààètht prix, c'estltconfianced&toutes les popaîations qui se sonc
données à la France pour toujours. »
C'est le moment que choisissent certains diplomates pour sug-
gérer que, la France ayant beaucoup de colonies, la perte de l'une'
d'elles ne l'affaiblirait pas, surtout si, en échange, elle obtenait une
sérieuse compensation. --
On n'examinera pas ici ce que cette solution aurait d'illusoire et
de dangereux : l'échange du Cameroun contre des engagements qui
ent beaucoup de chance de n'être jamais respectés.
Mais avant même de parler de cession et d'en admettre le prin-
cipe, il faudrait peut-être consulter les indigènes intéressés.
-, Ceux-ci depuis vingt ans vivent a l'abri du drapeau tricolore et,
au contact de ses ifls, ils ont appris à aimer cette France qui selon
la belle expression de M. Boisson « a fait lever parmi eux une mois-
son de confiante reconnaissance ».
La mission parlementaire présidée par M. Nouelle, qui s'est ren-
due en A. O. F. l'année dernière, a donné un compte rendu de son
travail ; elle a tout particulièrement parlé du serment de fidélité
prêté à la France par les'Togolais.
Si en dépit de tout, l'Allemagne s'installait dans les territoires
placés sous notre mandat : le Togo et le Cameroun, je ne crois pas
que l'occupation se ferait facilement ; nos protégés sont disposés à
réagir dans toute la mesure de leurs forces.
(URE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
Tout dernièrement fut créé un nouveau ministère -.--celui de la Propagande. Répondant à un
besoin indiscutable, sa création fut unanimement approuvée. Il semble toutefois que, dans l'esquisse
de programme dont il fut ,fait état, Y action sur le plan impérial ait été oubliée."
Nous le regretterons, bien que ce ministère ne soit plus. y '1
Comment devrait s'exercer sur le plan impérial
d '* la
l'action d'un ministère de la Propagande ?
Dans l'éventualité de la renaissance de cet organisme- sous une forme ou sous une autre
et dans l'espoir d'aider à combler cette lacune, nous sommes allés poser cette question, dans le cadre
de la propagande coloniale, à quelques-uns de nos grands confrères, chacun sur le plan d'expression
qui est le sien : presse, lettres, radio, cinéma, qui iont les quatre principaux moyens de diffusion. ,
Nous donnons aujourd'hui quatre opinions sur -la presse et les lettres.
Dans notre prochain numéro nous en donnerons quatre autres sur la radio et le cinéma.
La presse
EDOUARD HELSEY
journaliste et grand reporter, parti-
culièrement connu du public colonial
par ses voyages en A.O.F. et récem-
ment en Indochine.
L'action de la presse en matière de
propagande coloniale doit poursuivre
deux buts : en France, développer le
sens impérial qui manque encore au
grand public ; à l'étranger faire con-
naître nos efforts pour la mise en valeur
de l'Emoire.
Cette propagande existe déjà, mais
sous forme de tentatives isolées, souvent
sans rapport avec l'actualité. On opère
en ordre dispersé, au gré des inspirations
de chacun : ici un reportage sur la sor-
cellerie noire, là une étude sur la colo-
nisation à Madagascar, ailleurs des sta-
tistiques sur les exportations d'okoumé;
etc., etc.
Tout cela tombe dans l'indifférence
d'un public blasé qui a vu mieux au
cinéma ou qui a d'autres chiens à fouet-
ter que de s'occuper du bois dont sont
faits ses meubles.
(Lire la suite page 3.)
-
ROBERT. POWIAINE
Chef du service colonial du Temps,
auteur de nombreux reportages, no-
tamment en Afrique du Nord et en
Afrique Equatoriale Française.
Il faut toucher le gros public avec
du reportage vivant, pittoresque, épiso-
dique, vrai surtout. Il faut absolument
détruire la légende des colonies mal-
saines, du colonial dévoyé, alcoolique,
devenant fou avec son paludisme.
Suivant leur clientèle, les journaux
devront présenter différemment leur pro-
pagande coloniale et en se gardant
bien de laisser comprendre au lecteur
que propagande il y a. Les informations
doivent être présentées quotidiennement,
sous la même forme et dans le même
cadre que l'information métropolitaine.
Par contre, la documentation pourra
être présentée dans une rubrique spé-
ciale. Mais il faudra « l'habiller » pour
enlever aux chiffres leur aridité. Enfin
l'article de fond traitant de questions
coloniales devra paraître en bonne place,
(Lire la suite page 3.)
Voici quelque temps, nous nous
sommes fait l'écho de l'éventuelle
nomination de M. Belime, direc-
teur général de l'Ofnce du Niger,
au poste de gouverneur général
à Dakar.
A ce premier nom nous sommes
aujourd'hui en mesure d'ajouter
ceux de M. Lamoureux, - député,
ancien délégué de l'A.E.F. et de
l'actuel secrétaire général à Da-
kar, le gouverneur Geismar.
Il semble bien que la succes-
sion de M. de Coppet - dont
l'action à Dakar ne paraît pas
très appréciée pour de multiples
et diverses raisons ne saurait
tarder à être ouverte. -- ̃
(fun:: 1 Hl::~:J ~l~n~:
RUPTURE
syro- libanaise
LA SEPARATION DES lN.
TERETS COMMUNS EST
: UN FAIT ACCOMPLI.
Dans notre précédent numéro, le sé-
Bateur Lémery, étudiant les raisons
que nous avions de ne point ratifier
nous sa forme actuelle le traité franco-
syrien écrivait : « Nous, réembarqués,
Ce sera immédiatement le gâchis. »
L'Etat syrien, dont nous avons tenu
à faire l'essai, en apporte aujourd'hui
comme un avant-goût en décrétant la
rupture douanière avec le Liban.
On sait qu'au lendemain de la
guerre et sous l'égide de la France, la
Syrie et le Liban avaient conclu une
union d'autant plus justifiée que cha-
cun des deux Etats y apportaient des
ressources différentes : la Syrie sa ri-,
chesse agricole, le Liban son intérêt
touristique et son avenir industriel.
Une prospérité relative s'était dévelop-
pée en vingt ans à la suite de ce libre
échange entre les deux pays et de
l'essor économique de chacun d'eux dû
au travail de la France.
lIÀre la suite page 3.)] -
Paysages madécasses
LE NORD-OUEST DE MADAGASCAR
, o'Par' F. POLETTI De Majunga
,Dé<éguédeMadaga au Conseil Supérieur à DiégO - SliareZ
de ,la Franee. d outre-mer
de la France a outre-mer
-
Au point de vue touristique, les ré.
gions nord-ouest et nord de la Grande
De présentent un intérêt bien plus
grand qu'on pourrait s'imaginer.
Si, sur les Hauts-Plateaux, l'on trou-
ve un harmonieux mélange de sites eu-
ropéens et tropicaux, les vestiges d'une
civilisation d'origine malaise, une ville
comme Tananarive, qui n'a pas sa pa-
reille dans l'océan Indien, on pourra
admirer, dans les contrées sur lesquel-
les nous nous proposons de donner ici
un bref aperçu, les paysages des tropi-
ques dans toute leur variété, et se pen-
cher sur les mamrs;des.peuglade,s pri-
mitives, jadis réputées à tort à no-
tre avis pour leurs instincts guer-
riers : les Sakalaves, dont les différen-
tes tribus sont installées sur la plus
grande partie de la région occidentale
de Madagascar.
Il y a 43 ans, les troupes du corps
expéditionnaire débarquaient à l'embou-
chure de la Betsiboka, sur un rivage
plat, désertique, marécageux. Le palu-
disme et la dysenterie firent rapidement
de tels ravages parmi elles que le pays
fut appelé le « tombeau des Euro-
péens ».
Depuis, sous l'influence française,
cette côte est devenue hospitalière :
une coquette ville, Majunga, s'y est
élevée ; dans l'intérieur, les Européens
.ne redoutent plus de-vivre sur cette
partie de Madagascar où, après la paci-
fication, l'agriculture et le commerce
prirent vite de l'importance. L'industrie
elle-même, encore à ses débuts, mérite
plus qu'une mention. y
C'est, tout d'abord, à Boanamary,
l'importante usine frigorifique qui ex-
porte vers l'Europe, chaque année, dix
mille tonnes de viande congelée ou d'en-
daubage. Tout près de là, utilisant les
boues inépuisables de roches jurassi-
ques, une fabrique de ciment artificiel
(procédés Yicat^ fist installée selon Je,
derniers progrès de la technique. Dans
la banlieue de Majunga, les filatures
et tissages de « paka » occupent plu-
sieurs centaines d'ouvriers et d'ouvriè-
res indigènes et leur production vient
concurrencer, dans la métropole, les
sacs de jute indien. Plusieurs usines,
enfin, décortiquent les milliers de ton-
nes de riz, dont le principal, eehtre de
production est Marovoay, port fluvial
situé à 80 km. en amont de Majunga,
sur la Betsibokai : -/-rr 3>r:-
Capitale du pays Sakalave, Majunga
présente l'aspect riant de la ville co-
loniale « type », avec ses avenues rec-
tilignes, bordées de cocotiers, de flam-
boyants ou de badamiers. Le boulèvard
de la Corniche, qui dominé la mer d'une
vingtaine de mètres, est le lieu de la
promenade vespérale, où la population
majungaise va respirer la vivifiante
brise du large.
C'est par une excellente route, en
partie goudronnée, que le touriste pour-
ra se rendre, en moins de deux heures
d'auto, au centre rizicole de Marovoay.
Après avoir traversé la forêt de Maro-
hogo, classée comme « réserve natu-
relle », la route se développe, pendant
une trentaine de kilomètres, sur un
plateau d'où la vue s'étend sur le vaste
estuaire de la Betsiboka. A peu de dis-
tance de Marovoay, le touriste admirera
l'immense travail d'hydraulique qui a
transformé en une plaine fertile les
marais à malaria d'il y a cinquante
ans : la route emprunte, en effet, une
digue de retenue des eaux, limitant le
réservoir d'Amboronazo. Le chasseur
y pourra, à son gré, envoyer du plomb
à la sauvagine ou des balles aux croco-
diles.
1
Majunga et Diégo-Suarez sont main-
tenant reliés par une piste automobila-
ble, ouverte à la circultion de mai à
novembre.
{Lire la suite en cinquième page,),-
::HU::: Hf: U!1JUJ:! Ir r:UfrrlHnlf:
VERSUM MARCHÉ
DE DUPES
L'accord anglo-italien est signé sur
le même plan des conversations franco-
italiennes vont s'amorcer avec l'envoi
très prochain enfin d'un ambas-
sadeur à Rome. Bref, tout s'annonce
pour le mieux ; l'atmosphère européen-
ne semble se détendre. Aussi, tout est
pour le mieux, répétons-le. autant que
cette entente ne se fasse pas sur notre
dos.
Pourquoi cette réserve, qui peut pa-
rattre une manifestation intempestive
d'un pessimisme maladif ?
Parce que, dans Taçcord anglo-ita-
lien une clause nous inquiète, une petite
clause; relative aux armées indigènes :
« l'Italie s'engage à circonscrire aux
besoins de police l'utilisation militaire
des indigènes à condition que les au-
tres puissances coloniales procèdent de
même pour les forces noires qui sont
sous leur dépendance ». Et, sur ce
point, la presse italienne de préconiser
un engagement international en préci-
sant que «Je secret.de.L'efficacité pra-
tique de cette disposition est A Paris ».
..-.-~.:.-:.M~;~
- -(L
~:IJfI I~U: -M ----------------- J,J,H
Conversations
à Rome
L'accord anglo-italien
est signé
.Que contient-il. en. substance.? Ceci
avant tout : que l'Angleterre renonçant
à une hégémonie traditionnelle recon-
naît la parité à une autre puissance en
Méditerranée et dans: la mer Rouge.
Pour la Méditerranée on ne fait
guère plus que reprendre les disposi-
tions du gentlemen's agreement de
1935. La mer Rouge et les pays arabes
constituent par contre l'étape nouvelle
des relations entre les deux signataires.
Angleterre et Italie, s'y entendent, sur
la base de la parité de leurs droits et
de leurs positions. Ecartant a priori
l'intervention de toute autre puissance
sur leur commune route impériale, elles
transforment, en somme, la mer Rouge
en un condominium italo-britannique.
La trêve entre les deux nations s'étend
à l'Arabie où elles" veilleront en com-
mun sur l'indépendance des états ara-
bes. Une seule modification au « statu
quo » : l'extension de la souveraineté
britannique dans l'Hadramont.
En ce - qui concerne l'Ethiopie et ou-
tre la reconnaissance par l'Angleterre
de la souveraineté italienne, l'accord
garantit le régime des eaux du Nil bleu
et du lac Tsana.
Quant à l'utilisation militaire des in-
digènes d'Ethiopie, l'Italie donne l'en-
gagement de la circonscrire aux be-
soins de la police et de la défense des
territoires italiens d'Afrique orientale,
à condition que les autres puissances
coloniales procèdent de même pour les
-forces noires qui sont sous leur dépen-
dance. • -
Enfin, il est convenu qu'en Libye les
effectifs actuellement sur le pied de
guerre seront ramënés aux effectifs du
temps de paix.
Les conversations
franco-italiennes
sont commencées
ji Ainsi qu'il avait été prévu entre
Londres et Paris lorsque les pourpar-
lers anglo-italiens fureXLtL décidés, la
France, maintenant,- entreprend ses
premières conversations en vue de con-
clure un accord similaire. ,','
Ji:; l' Il:1 l' l' l' rn l'l' 111: J,: f: 1:: 111 :11': 1' 1 1 1
PROPAGANDE
-.' .;é", COLONIALE
, Le bulletin d'informations du
J gouvernement général de l'A.
( O.F. prend une allUre de plus
1 en plus confidentielle. II s'est
I même enfoui dans une couver-
I ture grise pour plus; de sécurité.
1 Imprimé recto verso il, ne peut
| plus servir dans les salles de ré-
1 daction mais Il faut être du mé-
̃ tier pour le savoir.
1 Et dans le fond. Il ifçst pèut?.
f être pas fait pour cela.
J 0 Delavignette 1 0 Charton 1
1 votre enfant chéri va bien cWIe-
| ment tourner i - -
Les lettres
JEAN VICNAUD
Président de la Société
des Gens de Lettres
Journaliste et en cette qualité di-
recteur littéraire du Petit Parisien
- On dit partout que les Français
n'ont pas le sens impérial et l'on en
déduit que toute propagande coloniale
est auprès d'eux vouée à l'échec. Eh
bien ! c'est inexact, d'abord parce que
l'Empire, c'est bien eux qui l'ont créé.
Quant à la propagande, ceux qui procla-
ment sa vanité devraient bien souvent
ne s'en prendre qu'à eux-mêmes de son
peu de résultats : c'est qu'ils n'ont pas
su la faire.
On peut aujourd'hui parler de l'esprit
colonial avec l'espoir d'être compris, ce
qui n'était pas il y a une trentaine d'an-
nées. Alors un colonial était considéré
comme un casse-cou, une tête brûlée
dont on ne parlait qu'à voix basse. Toute
une littérature dramatique ou romanes-
que entretenait d'ailleurs cet esprit dans
le public.
(Lire la &uite page 3.)
PIERRE MILLE
V'-1f..r.-",.v-,,' .::',':~ro:;:,..:. '.:'
grand romancier colonial, père de
l'immortel B^mâvaux, ancien prési-
dent et membre de l'Académie des
sciences coloniales.
Inciter Jes Lettres à servir une pro-
pagande « impériale » ? Belle idée à
première-vue. Mais à quoi'et comment
l!àppliauer ?
il nous faudrait d'abord une littéra-
ture coloniale et ensuite un public. Or,
je ne vois-rien de tel, sur le plan popu-
laire, qu'il convient d'envisager.
Eh quoi ! Et Loti ? dira-t-on.
Mais Loti fut et demeura strictement
un marin. Il apporta une littérature d'es-
cale dont le mérite n'est pas à discuter
mais dont la portée strictement colo-
niale est nulle. Quant au public il suit
les valeurs littéraires comme il suit les
valeurs de Bourse : c'est Paris qui fait
la cote. Or, Paris est, par-excellence,
ville continentale et ville égocentrique.
Rien ne la prédispose à prôner des gran-
deurs d'outre-mèr.
(Lira la suite page t)
Un concours agricole et artisanal vient de se tenir à Dakar. Voici l'origcid
pavillon du cerde de Sine Saloum, au Sénégal..
;tHn: f: Ht: t:: lm 1::: 1::1 H 11::::: ::1:::: 11: HnI: 1::::: 1:1 J 1: 1: ::::::::J::U
-----------------
La sécurité dans le bled
pthberthon tunisien
Au lendemain des émeutes dont la
Régence vient d'être le théâtre
émeutes qui se sont aussi produites
dans les campagnes il nous parait
des plus opportun de publier cet ar-
ticle dont la parution avait été retar-
dée par l'abondance des questions à
traiter.
Il souligne l'inquiétude des colons
du bled, en expose lès causes et sug-
gère le remède.
C'est un cri d'alarme auquel la pé-
nible actualité donne toute sa valeur.
et son angoisse.
Une tentative d'assassinat dont a été
victime, en Tunisie, un colon français :
M. Gérard d'Ortho, gérant d'un domaine
d £ ià .Société des Fermes françaises dans
la région du Sers, a soulevé une émotion
considérable dans la population agricole
de la Régence. -
En février dernier, M. d'Ortho était
abattu chez lui d'un coup de feu tiré
presque à bout portant par un Arabe
qui, à la faveur de la nuit, avait réussi
à s'introduire dans la maison d'habi-
tafioo. .,'
Le forcené déchargeait encore son
arme par deux fois sur sa victime tom-
bée évanouie et prenait la fuite non
sans avoir frappé le père de M. d'Ortho,
presque septuagénaire.
La gendarmerie eut tôt fait d'arrêter
quatre individus de la région, particuliè-
rement mal notés.
L'auteur de l'attentat, un ancien ou-
vrier de la ferme, congédié pour vol par
M. d'Ortho, avait voulu se venger de ce
renvoi. Il s'était abouché avec trois au-
tres indigènes du douar qui travaillaient
ou avaient travaillé sur le domaine. Il
était convenu entre eux qu'on assassine-
rait le « roumi » et qu'on en profiterait
pour faire une razzia dans la maison.
Les circonstances, heureusement, n'ont
pas permis que l'attentat dégénère en
tragédie.
Il n'en est pas moins acquis que quatre
indigènes avaient l'intention bien arrê-
tée de tuer et de voler leurs patrons.
Comme nous le disons plus haut, cette
agression et les circonstances odieuses
dans lesquelles elle s'est déroulée ont
causé une énorme émotion dans la po.
pulation agricole.
Jusqu ici, en effet, pour le colon fran-
çais installé dans le bled, la sécurité
était cor plète. Celui-ci pouvait aller et
vctiir danc la brousse, circuler de jour et
de nuit dans la campagne sans que les
malandrins songent à l'attaquer. •
Il s'était établi, en effet, une espèce
de solidarité entre le colon et les popu-
iaions indigènes au milieu- desquelles 1
vivaiL
Au fur et à mesure d'un contact jour-
nalier, les angles s'arrondissent et les
hommes apprennent à se mieux con-
naître. Les colons comme les fellahs se
sont rendu compte qu'ils avaient les
mêmes intérêts, la pluie tombe aussi bien
pour les champs du « roumi » que pour
la « méchia » (1) du bédouin et la sé-
cheresse est désastreuse pour tous.
Seulement, en année de misère, le bée
douin imprévoyant est bien content d'al-
ler trouver son voisin, le Français, pour
lai demander quelques sacs de blé pour
subsister jusqu'à la moisson prochaine.
Dans le, circonstances ordinaires de
la vie, les indigènes trouvent auprès du
colon un appui, un conseil
(Lire la suite page 3.)
(1) Superficie de terrain qui peut être
labourée et ensemencée à l'aide d'une
paire de bœufs (méchia) estimée à 10 ha.
Poste aérienne sans surtaxe
EQUIPEMENT des LIGNES COLONIALES
Voici ce qu'en: m. Paul rives
Député, rapporteur du Budget
", P à la Commission de l'Air
':'
M.' Paul Rives ayant bien voulu nous
accorder un entretien à la fin de la
session parlementaire, nous lui avons
demandé tout d'abord de nous faire con-
naître où en était la question de la poste
aérienne sans surtaxe, question intéres-
sant particulièrement le public colo-
nial :
En prônant une pareille réalisa-
tion, nous a déclaré M. Paul Rives, je
crains que l'on ait aiguillé l'opinion sur
une fausse voie. On n'a pas suffisam-
ment .tenu compte de l'aspect budgé-
taire du problème, aspect qui pourrait
fort bien aboutir deiriain à faire sup-
porter au contribuable colonial plus de
charges que la surtaxe de son courrier
ne lui en impose actuellement.. -
; « Certes, le courrier aérien à tarif ordi-
naire và prochainement fonctionner en
France. Il en coûtera 40 millions par an
aux P.T.T. Mais cette somme sera com-
pensée en partie par la' diminution des
paièments aux compagnies: de chemins
de fer. En outre le nouveau réseau per-
mettra l'entraînement utile et complet
d'un grand nombre de pilotes, réduits
pour le moment à tourner en rond au-
tour des, aérodromes.
< Donc, et sur ie plan intérieur, pas
de difficultés !
- - - - - -
- < Mais sur le réseau colonial le pro-
blème est tout .différent. Rien que pour
l'A.O.F. l'instauration du courrier sans
surtaxe entraînerait une dépense de 50
à 60-millions, impossible à récupérer.
Une telle charge devrait, par suite, être
répartie -entre le budget des , P.T.T ,. et
les budgets coloniaux intéressés. Or,
vous savez combien ceux-ci sont déjà
obérés.~
- A l'étranger cependant, M. le dé-
puté ?.
"Je sais ! Cest l'argument de beau-
coup : l'Angleterre et la Hollande ont
détaxé leur courrier aérien. Eh bien 1
ce n'est pas tout à fait exact. Si, en
effet, sur la plupart de leua Jigpfe i*s
I; Anglais "et les Hollandais ont considéra-
blement abaissé, voire • supprimé, la sur-
taxe, .ils ont du même coup réduit le
,poids' des envois comportant l'affran-
chissement ordinaire. Pour- la même
somme on n'a droit, par exemple, qu'à
vingt grammes au lieu de trente. Ceci
çst à l'avantage des lettres, mais se re-
trouve largement, par contre, sur les
colis, les papiers d'affaires, etc. Per-
sonnellement,, je, serais d'ailleurs. parti-
san d'une disposition analogue chez
nous. Le petit courrier du particulier s'en
trouverait favorisé sans que le courrier
pfus lourd, en soit affecté. Il ne le serait,
en tout cas, pas plus qu'avec la surtaxe
actuelle. C'est, il me semble, dans ce
sens qu'on devrait s'orienter, beaucoup
plus que dans une formule plus specta-
culaire que réaliste et paraissant inap-
plicable sur les grands parcours de
l'outre-mer.
- Ces grands parcours, M. le dé-
puté, vous venez d'en couvrir récemment
quelques-uns. Que vous semble-t-il de
l'équipement actuel de nos lignes?
- Il ne paraît pas nécessaire de re-
dire ici l'admiration que j'éprouve pour
le personnel et. l'organisation de nos
trois grandes firmes : Air France, Air
Afrique et Aéromaritime. Venons-en
plutôt, sinon aux critiques, du moins
aux possibilités d'amélioration éviden-
tes. Je songe particulièrement à Air-
Afrique qui soutient avec des moyens
limités, un effort considérable : son
Bloch 120 actuellement en service est
un appareil régulier, très sûr, un peu
lent peut-être, mais répondant parfai-
tement aux exigences de l'air colonial.
Maineureusement il n otfre qu'un nom-
bre de places-passagers insuffisant, à
tel point qu'Air-Afrique se trouve litté-
ralement embouteillé et ne suffit pas à
répondre au nombre de passages qui
lui sont demandés.
-JLfr» to suite en fM*)}
Service ! Service ! Nous écri-
vions la semaine dernière que si
M. Mandel ne se contentait que
de mettre de l'ordre rue Oudinot,
il « aurait bien mérité des colo-
nies ».
Nous sommes heureux d'ap-
prendre. que son-action dans ce
sens est déjà commencée. Ne dit-
on pas, en effet, que des inspec-
teurs des colonies, depuis plu-
sieurs, jours, se présentent des
potron-minet (à 9 h. moins le
quart) dans les différents services
ainsi que dans les agences, pour
contrôler les heures d'arrivée. Et
comme sanction : allant de la re.
commandation simple à la révo-
cation !
––<
::: 11;:: n:::: ::r:r:: ::J::: :::J~
A TUNIS
après l'émeute
LE CALME DE LA POPULA.
TION PROUVE LE BLUFF
NEO-DESTOURIEN.
Bien que très atténué l'état de siège
est toujours effectif à Tunis et à Sous-
se. L'autorité militaire s'est chargée
de l'application du décret de dissolu-
tion du néo-Destour ; dans toute la
Régence les cellules de ce parti ont été
fermées et les chefs arrêtés. De plus les
arrestations de militants se montent
actuellement à près de 500, tant pour
excitation à la haine des races que
pour port d'arme prohibé.
, A
V
Outre les chefs du bureau politique
et les chefs de cellules il convient de
noter l'arrestation de Mohamed Bou-
chara, ancien directeur de Tunis natio-
naliste, déjà poursuivi ; les avocats
Hassouna Azachi, Melika et l'interprète
du tribunal régional, Ben Youss de
Sousse.
Des documents saisis prouveraient
des faits graves. Un postier a été ar-
rêté pour sabotage. i
t-A ¥*» awflf* ji-
que l'appel permanent aux produits étrangers,
comme on l'a fait depuis deux ans, et l'igno-
rance de l'appoint de nos colonies en matière
économique, sont deux dangers redoutables
aujourd'hui, encore plus en cas de conflit, qu'il
importe de conjurer.
L'idée du « Conseil restreint » est à retenir,
mais il faut la compléter par l'organisation du
chef unique, autorisé à parler, au nom de tous,
en matière économique.
Alexandre DUVAL, député de l'Eure.
(La Nation). *
--* f ranc Lundi 25 avfi l .1938.
39* année. - N" l7.. Fondateur :Marcel^RUEDEL. ---E^îHon Kebilomaclaïr*. Prix'tfu numéro î Un franc - ,,-.. Lundi 25 avril 1938.
; Les Annales Coloniales
-M
Les
* FONDÉES EN 1900 '*.
-' ..- ., , --
DIRECTION
RÉDACTION
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'- Z
1 - , ',- - ",": t l' :-'. 1
<2, nw Le Peletier, Paris (98)» Tétéphc^Tfro^|ce 49.8l ét 82. Ç. C. postaux Paris 147385; t
,T - c C ; PO$-t'a
- -, -,-'" ,. ,,-,1». : ,-
Correspondants particuliers dans tout l'Empire-- et dansles ports cie. la Métropole. ̃ - -, ','
LeS manUsèrilsne sont pas rendus. • v> i.
.* * .,.- V Les annonces sont reçues à Paris, 12, rut Le PfelèBer (9*), '--",,-.-
, ", par la Sodété Africaine de PublIcIté. et d'Edllfons, françaises.
ADMINISTRATION
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PROPAGANDE
LE PLUS COLONIAL
Voici cinq ans M. Gasparin, signataire de l'article ci-dessous, se trouvait
au Togo où 11 fît une conférencedevantdes cheft hïdîgènes.
JfHJUIW :11 :rl111~!nm:1111HnHmH!HHWnm n:::nw:!:n;:rmn
Le - Cameroun doit rester
If*w Ma nM Ç~ da i! O C Par Lucien GASPARIN
français Député de la Réunion
-- Lors de son séjour à Paris, un de nos plus distingués gouver-
neurs, M. Boisson, commissaire de la République au Cameroun, a
parlé des revendications coloniales allemandes au poste de Radio-
Cité. --
A près avoir montré ce que la France a fait pour les indigènes, il
terminait ainsi sa causerie particulièrement émouvante :
« J'ai encore dans le cœur l'écho de cette Marseillaise que des
Bêcheurs de Douala. après une course de pirogues, ont spontanément -
chantée devant la colonie européenne rassemblée sur le terre-plein de
la foire que j'inaugurais ; et j'ai encore sous les yeux cette phrase
d'un discours qu'un de nos collaborateurs indigènes m'adressait à
Yaoundé le 14 juillet dernier : « Nous savons ce que la France a fait
pour la jeunesse du Cameroun et nous voulons rester Français. »
Dans ce Cameroun que nous avons conquis, qui nous a été aban-
donné, nous avons fait lever une moisson, moisson de richesse, mois-
son de santé, moisson de confiante reconnaissance, et -je dis : « Les
richesses, s'échangent,, s'achètent, -se troquent. Ce qui ne se vend
à ààètht prix, c'estltconfianced&toutes les popaîations qui se sonc
données à la France pour toujours. »
C'est le moment que choisissent certains diplomates pour sug-
gérer que, la France ayant beaucoup de colonies, la perte de l'une'
d'elles ne l'affaiblirait pas, surtout si, en échange, elle obtenait une
sérieuse compensation. --
On n'examinera pas ici ce que cette solution aurait d'illusoire et
de dangereux : l'échange du Cameroun contre des engagements qui
ent beaucoup de chance de n'être jamais respectés.
Mais avant même de parler de cession et d'en admettre le prin-
cipe, il faudrait peut-être consulter les indigènes intéressés.
-, Ceux-ci depuis vingt ans vivent a l'abri du drapeau tricolore et,
au contact de ses ifls, ils ont appris à aimer cette France qui selon
la belle expression de M. Boisson « a fait lever parmi eux une mois-
son de confiante reconnaissance ».
La mission parlementaire présidée par M. Nouelle, qui s'est ren-
due en A. O. F. l'année dernière, a donné un compte rendu de son
travail ; elle a tout particulièrement parlé du serment de fidélité
prêté à la France par les'Togolais.
Si en dépit de tout, l'Allemagne s'installait dans les territoires
placés sous notre mandat : le Togo et le Cameroun, je ne crois pas
que l'occupation se ferait facilement ; nos protégés sont disposés à
réagir dans toute la mesure de leurs forces.
(URE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
Tout dernièrement fut créé un nouveau ministère -.--celui de la Propagande. Répondant à un
besoin indiscutable, sa création fut unanimement approuvée. Il semble toutefois que, dans l'esquisse
de programme dont il fut ,fait état, Y action sur le plan impérial ait été oubliée."
Nous le regretterons, bien que ce ministère ne soit plus. y '1
Comment devrait s'exercer sur le plan impérial
d '* la
l'action d'un ministère de la Propagande ?
Dans l'éventualité de la renaissance de cet organisme- sous une forme ou sous une autre
et dans l'espoir d'aider à combler cette lacune, nous sommes allés poser cette question, dans le cadre
de la propagande coloniale, à quelques-uns de nos grands confrères, chacun sur le plan d'expression
qui est le sien : presse, lettres, radio, cinéma, qui iont les quatre principaux moyens de diffusion. ,
Nous donnons aujourd'hui quatre opinions sur -la presse et les lettres.
Dans notre prochain numéro nous en donnerons quatre autres sur la radio et le cinéma.
La presse
EDOUARD HELSEY
journaliste et grand reporter, parti-
culièrement connu du public colonial
par ses voyages en A.O.F. et récem-
ment en Indochine.
L'action de la presse en matière de
propagande coloniale doit poursuivre
deux buts : en France, développer le
sens impérial qui manque encore au
grand public ; à l'étranger faire con-
naître nos efforts pour la mise en valeur
de l'Emoire.
Cette propagande existe déjà, mais
sous forme de tentatives isolées, souvent
sans rapport avec l'actualité. On opère
en ordre dispersé, au gré des inspirations
de chacun : ici un reportage sur la sor-
cellerie noire, là une étude sur la colo-
nisation à Madagascar, ailleurs des sta-
tistiques sur les exportations d'okoumé;
etc., etc.
Tout cela tombe dans l'indifférence
d'un public blasé qui a vu mieux au
cinéma ou qui a d'autres chiens à fouet-
ter que de s'occuper du bois dont sont
faits ses meubles.
(Lire la suite page 3.)
-
ROBERT. POWIAINE
Chef du service colonial du Temps,
auteur de nombreux reportages, no-
tamment en Afrique du Nord et en
Afrique Equatoriale Française.
Il faut toucher le gros public avec
du reportage vivant, pittoresque, épiso-
dique, vrai surtout. Il faut absolument
détruire la légende des colonies mal-
saines, du colonial dévoyé, alcoolique,
devenant fou avec son paludisme.
Suivant leur clientèle, les journaux
devront présenter différemment leur pro-
pagande coloniale et en se gardant
bien de laisser comprendre au lecteur
que propagande il y a. Les informations
doivent être présentées quotidiennement,
sous la même forme et dans le même
cadre que l'information métropolitaine.
Par contre, la documentation pourra
être présentée dans une rubrique spé-
ciale. Mais il faudra « l'habiller » pour
enlever aux chiffres leur aridité. Enfin
l'article de fond traitant de questions
coloniales devra paraître en bonne place,
(Lire la suite page 3.)
Voici quelque temps, nous nous
sommes fait l'écho de l'éventuelle
nomination de M. Belime, direc-
teur général de l'Ofnce du Niger,
au poste de gouverneur général
à Dakar.
A ce premier nom nous sommes
aujourd'hui en mesure d'ajouter
ceux de M. Lamoureux, - député,
ancien délégué de l'A.E.F. et de
l'actuel secrétaire général à Da-
kar, le gouverneur Geismar.
Il semble bien que la succes-
sion de M. de Coppet - dont
l'action à Dakar ne paraît pas
très appréciée pour de multiples
et diverses raisons ne saurait
tarder à être ouverte. -- ̃
(fun:: 1 Hl::~:J ~l~n~:
RUPTURE
syro- libanaise
LA SEPARATION DES lN.
TERETS COMMUNS EST
: UN FAIT ACCOMPLI.
Dans notre précédent numéro, le sé-
Bateur Lémery, étudiant les raisons
que nous avions de ne point ratifier
nous sa forme actuelle le traité franco-
syrien écrivait : « Nous, réembarqués,
Ce sera immédiatement le gâchis. »
L'Etat syrien, dont nous avons tenu
à faire l'essai, en apporte aujourd'hui
comme un avant-goût en décrétant la
rupture douanière avec le Liban.
On sait qu'au lendemain de la
guerre et sous l'égide de la France, la
Syrie et le Liban avaient conclu une
union d'autant plus justifiée que cha-
cun des deux Etats y apportaient des
ressources différentes : la Syrie sa ri-,
chesse agricole, le Liban son intérêt
touristique et son avenir industriel.
Une prospérité relative s'était dévelop-
pée en vingt ans à la suite de ce libre
échange entre les deux pays et de
l'essor économique de chacun d'eux dû
au travail de la France.
lIÀre la suite page 3.)] -
Paysages madécasses
LE NORD-OUEST DE MADAGASCAR
, o'Par' F. POLETTI De Majunga
,Dé<éguédeMadaga
de ,la Franee. d outre-mer
de la France a outre-mer
-
Au point de vue touristique, les ré.
gions nord-ouest et nord de la Grande
De présentent un intérêt bien plus
grand qu'on pourrait s'imaginer.
Si, sur les Hauts-Plateaux, l'on trou-
ve un harmonieux mélange de sites eu-
ropéens et tropicaux, les vestiges d'une
civilisation d'origine malaise, une ville
comme Tananarive, qui n'a pas sa pa-
reille dans l'océan Indien, on pourra
admirer, dans les contrées sur lesquel-
les nous nous proposons de donner ici
un bref aperçu, les paysages des tropi-
ques dans toute leur variété, et se pen-
cher sur les mamrs;des.peuglade,s pri-
mitives, jadis réputées à tort à no-
tre avis pour leurs instincts guer-
riers : les Sakalaves, dont les différen-
tes tribus sont installées sur la plus
grande partie de la région occidentale
de Madagascar.
Il y a 43 ans, les troupes du corps
expéditionnaire débarquaient à l'embou-
chure de la Betsiboka, sur un rivage
plat, désertique, marécageux. Le palu-
disme et la dysenterie firent rapidement
de tels ravages parmi elles que le pays
fut appelé le « tombeau des Euro-
péens ».
Depuis, sous l'influence française,
cette côte est devenue hospitalière :
une coquette ville, Majunga, s'y est
élevée ; dans l'intérieur, les Européens
.ne redoutent plus de-vivre sur cette
partie de Madagascar où, après la paci-
fication, l'agriculture et le commerce
prirent vite de l'importance. L'industrie
elle-même, encore à ses débuts, mérite
plus qu'une mention. y
C'est, tout d'abord, à Boanamary,
l'importante usine frigorifique qui ex-
porte vers l'Europe, chaque année, dix
mille tonnes de viande congelée ou d'en-
daubage. Tout près de là, utilisant les
boues inépuisables de roches jurassi-
ques, une fabrique de ciment artificiel
(procédés Yicat^ fist installée selon Je,
derniers progrès de la technique. Dans
la banlieue de Majunga, les filatures
et tissages de « paka » occupent plu-
sieurs centaines d'ouvriers et d'ouvriè-
res indigènes et leur production vient
concurrencer, dans la métropole, les
sacs de jute indien. Plusieurs usines,
enfin, décortiquent les milliers de ton-
nes de riz, dont le principal, eehtre de
production est Marovoay, port fluvial
situé à 80 km. en amont de Majunga,
sur la Betsibokai : -/-rr 3>r:-
Capitale du pays Sakalave, Majunga
présente l'aspect riant de la ville co-
loniale « type », avec ses avenues rec-
tilignes, bordées de cocotiers, de flam-
boyants ou de badamiers. Le boulèvard
de la Corniche, qui dominé la mer d'une
vingtaine de mètres, est le lieu de la
promenade vespérale, où la population
majungaise va respirer la vivifiante
brise du large.
C'est par une excellente route, en
partie goudronnée, que le touriste pour-
ra se rendre, en moins de deux heures
d'auto, au centre rizicole de Marovoay.
Après avoir traversé la forêt de Maro-
hogo, classée comme « réserve natu-
relle », la route se développe, pendant
une trentaine de kilomètres, sur un
plateau d'où la vue s'étend sur le vaste
estuaire de la Betsiboka. A peu de dis-
tance de Marovoay, le touriste admirera
l'immense travail d'hydraulique qui a
transformé en une plaine fertile les
marais à malaria d'il y a cinquante
ans : la route emprunte, en effet, une
digue de retenue des eaux, limitant le
réservoir d'Amboronazo. Le chasseur
y pourra, à son gré, envoyer du plomb
à la sauvagine ou des balles aux croco-
diles.
1
Majunga et Diégo-Suarez sont main-
tenant reliés par une piste automobila-
ble, ouverte à la circultion de mai à
novembre.
{Lire la suite en cinquième page,),-
::HU::: Hf: U!1JUJ:! Ir r:UfrrlHnlf:
VERSUM MARCHÉ
DE DUPES
L'accord anglo-italien est signé sur
le même plan des conversations franco-
italiennes vont s'amorcer avec l'envoi
très prochain enfin d'un ambas-
sadeur à Rome. Bref, tout s'annonce
pour le mieux ; l'atmosphère européen-
ne semble se détendre. Aussi, tout est
pour le mieux, répétons-le. autant que
cette entente ne se fasse pas sur notre
dos.
Pourquoi cette réserve, qui peut pa-
rattre une manifestation intempestive
d'un pessimisme maladif ?
Parce que, dans Taçcord anglo-ita-
lien une clause nous inquiète, une petite
clause; relative aux armées indigènes :
« l'Italie s'engage à circonscrire aux
besoins de police l'utilisation militaire
des indigènes à condition que les au-
tres puissances coloniales procèdent de
même pour les forces noires qui sont
sous leur dépendance ». Et, sur ce
point, la presse italienne de préconiser
un engagement international en préci-
sant que «Je secret.de.L'efficacité pra-
tique de cette disposition est A Paris ».
..-.-~.:.-:.M~;~
- -(L
~:IJfI I~U: -M ----------------- J,J,H
Conversations
à Rome
L'accord anglo-italien
est signé
.Que contient-il. en. substance.? Ceci
avant tout : que l'Angleterre renonçant
à une hégémonie traditionnelle recon-
naît la parité à une autre puissance en
Méditerranée et dans: la mer Rouge.
Pour la Méditerranée on ne fait
guère plus que reprendre les disposi-
tions du gentlemen's agreement de
1935. La mer Rouge et les pays arabes
constituent par contre l'étape nouvelle
des relations entre les deux signataires.
Angleterre et Italie, s'y entendent, sur
la base de la parité de leurs droits et
de leurs positions. Ecartant a priori
l'intervention de toute autre puissance
sur leur commune route impériale, elles
transforment, en somme, la mer Rouge
en un condominium italo-britannique.
La trêve entre les deux nations s'étend
à l'Arabie où elles" veilleront en com-
mun sur l'indépendance des états ara-
bes. Une seule modification au « statu
quo » : l'extension de la souveraineté
britannique dans l'Hadramont.
En ce - qui concerne l'Ethiopie et ou-
tre la reconnaissance par l'Angleterre
de la souveraineté italienne, l'accord
garantit le régime des eaux du Nil bleu
et du lac Tsana.
Quant à l'utilisation militaire des in-
digènes d'Ethiopie, l'Italie donne l'en-
gagement de la circonscrire aux be-
soins de la police et de la défense des
territoires italiens d'Afrique orientale,
à condition que les autres puissances
coloniales procèdent de même pour les
-forces noires qui sont sous leur dépen-
dance. • -
Enfin, il est convenu qu'en Libye les
effectifs actuellement sur le pied de
guerre seront ramënés aux effectifs du
temps de paix.
Les conversations
franco-italiennes
sont commencées
ji Ainsi qu'il avait été prévu entre
Londres et Paris lorsque les pourpar-
lers anglo-italiens fureXLtL décidés, la
France, maintenant,- entreprend ses
premières conversations en vue de con-
clure un accord similaire. ,','
Ji:; l' Il:1 l' l' l' rn l'l' 111: J,: f: 1:: 111 :11': 1' 1 1 1
PROPAGANDE
-.' .;é", COLONIALE
, Le bulletin d'informations du
J gouvernement général de l'A.
( O.F. prend une allUre de plus
1 en plus confidentielle. II s'est
I même enfoui dans une couver-
I ture grise pour plus; de sécurité.
1 Imprimé recto verso il, ne peut
| plus servir dans les salles de ré-
1 daction mais Il faut être du mé-
̃ tier pour le savoir.
1 Et dans le fond. Il ifçst pèut?.
f être pas fait pour cela.
J 0 Delavignette 1 0 Charton 1
1 votre enfant chéri va bien cWIe-
| ment tourner i - -
Les lettres
JEAN VICNAUD
Président de la Société
des Gens de Lettres
Journaliste et en cette qualité di-
recteur littéraire du Petit Parisien
- On dit partout que les Français
n'ont pas le sens impérial et l'on en
déduit que toute propagande coloniale
est auprès d'eux vouée à l'échec. Eh
bien ! c'est inexact, d'abord parce que
l'Empire, c'est bien eux qui l'ont créé.
Quant à la propagande, ceux qui procla-
ment sa vanité devraient bien souvent
ne s'en prendre qu'à eux-mêmes de son
peu de résultats : c'est qu'ils n'ont pas
su la faire.
On peut aujourd'hui parler de l'esprit
colonial avec l'espoir d'être compris, ce
qui n'était pas il y a une trentaine d'an-
nées. Alors un colonial était considéré
comme un casse-cou, une tête brûlée
dont on ne parlait qu'à voix basse. Toute
une littérature dramatique ou romanes-
que entretenait d'ailleurs cet esprit dans
le public.
(Lire la &uite page 3.)
PIERRE MILLE
V'-1f..r.-",.v-,,' .::',':~ro:;:,..:. '.:'
grand romancier colonial, père de
l'immortel B^mâvaux, ancien prési-
dent et membre de l'Académie des
sciences coloniales.
Inciter Jes Lettres à servir une pro-
pagande « impériale » ? Belle idée à
première-vue. Mais à quoi'et comment
l!àppliauer ?
il nous faudrait d'abord une littéra-
ture coloniale et ensuite un public. Or,
je ne vois-rien de tel, sur le plan popu-
laire, qu'il convient d'envisager.
Eh quoi ! Et Loti ? dira-t-on.
Mais Loti fut et demeura strictement
un marin. Il apporta une littérature d'es-
cale dont le mérite n'est pas à discuter
mais dont la portée strictement colo-
niale est nulle. Quant au public il suit
les valeurs littéraires comme il suit les
valeurs de Bourse : c'est Paris qui fait
la cote. Or, Paris est, par-excellence,
ville continentale et ville égocentrique.
Rien ne la prédispose à prôner des gran-
deurs d'outre-mèr.
(Lira la suite page t)
Un concours agricole et artisanal vient de se tenir à Dakar. Voici l'origcid
pavillon du cerde de Sine Saloum, au Sénégal..
;tHn: f: Ht: t:: lm 1::: 1::1 H 11::::: ::1:::: 11: HnI: 1::::: 1:1 J 1: 1: ::::::::J::U
-----------------
La sécurité dans le bled
pthberthon tunisien
Au lendemain des émeutes dont la
Régence vient d'être le théâtre
émeutes qui se sont aussi produites
dans les campagnes il nous parait
des plus opportun de publier cet ar-
ticle dont la parution avait été retar-
dée par l'abondance des questions à
traiter.
Il souligne l'inquiétude des colons
du bled, en expose lès causes et sug-
gère le remède.
C'est un cri d'alarme auquel la pé-
nible actualité donne toute sa valeur.
et son angoisse.
Une tentative d'assassinat dont a été
victime, en Tunisie, un colon français :
M. Gérard d'Ortho, gérant d'un domaine
d £ ià .Société des Fermes françaises dans
la région du Sers, a soulevé une émotion
considérable dans la population agricole
de la Régence. -
En février dernier, M. d'Ortho était
abattu chez lui d'un coup de feu tiré
presque à bout portant par un Arabe
qui, à la faveur de la nuit, avait réussi
à s'introduire dans la maison d'habi-
tafioo. .,'
Le forcené déchargeait encore son
arme par deux fois sur sa victime tom-
bée évanouie et prenait la fuite non
sans avoir frappé le père de M. d'Ortho,
presque septuagénaire.
La gendarmerie eut tôt fait d'arrêter
quatre individus de la région, particuliè-
rement mal notés.
L'auteur de l'attentat, un ancien ou-
vrier de la ferme, congédié pour vol par
M. d'Ortho, avait voulu se venger de ce
renvoi. Il s'était abouché avec trois au-
tres indigènes du douar qui travaillaient
ou avaient travaillé sur le domaine. Il
était convenu entre eux qu'on assassine-
rait le « roumi » et qu'on en profiterait
pour faire une razzia dans la maison.
Les circonstances, heureusement, n'ont
pas permis que l'attentat dégénère en
tragédie.
Il n'en est pas moins acquis que quatre
indigènes avaient l'intention bien arrê-
tée de tuer et de voler leurs patrons.
Comme nous le disons plus haut, cette
agression et les circonstances odieuses
dans lesquelles elle s'est déroulée ont
causé une énorme émotion dans la po.
pulation agricole.
Jusqu ici, en effet, pour le colon fran-
çais installé dans le bled, la sécurité
était cor plète. Celui-ci pouvait aller et
vctiir danc la brousse, circuler de jour et
de nuit dans la campagne sans que les
malandrins songent à l'attaquer. •
Il s'était établi, en effet, une espèce
de solidarité entre le colon et les popu-
iaions indigènes au milieu- desquelles 1
vivaiL
Au fur et à mesure d'un contact jour-
nalier, les angles s'arrondissent et les
hommes apprennent à se mieux con-
naître. Les colons comme les fellahs se
sont rendu compte qu'ils avaient les
mêmes intérêts, la pluie tombe aussi bien
pour les champs du « roumi » que pour
la « méchia » (1) du bédouin et la sé-
cheresse est désastreuse pour tous.
Seulement, en année de misère, le bée
douin imprévoyant est bien content d'al-
ler trouver son voisin, le Français, pour
lai demander quelques sacs de blé pour
subsister jusqu'à la moisson prochaine.
Dans le, circonstances ordinaires de
la vie, les indigènes trouvent auprès du
colon un appui, un conseil
(Lire la suite page 3.)
(1) Superficie de terrain qui peut être
labourée et ensemencée à l'aide d'une
paire de bœufs (méchia) estimée à 10 ha.
Poste aérienne sans surtaxe
EQUIPEMENT des LIGNES COLONIALES
Voici ce qu'en: m. Paul rives
Député, rapporteur du Budget
", P à la Commission de l'Air
':'
M.' Paul Rives ayant bien voulu nous
accorder un entretien à la fin de la
session parlementaire, nous lui avons
demandé tout d'abord de nous faire con-
naître où en était la question de la poste
aérienne sans surtaxe, question intéres-
sant particulièrement le public colo-
nial :
En prônant une pareille réalisa-
tion, nous a déclaré M. Paul Rives, je
crains que l'on ait aiguillé l'opinion sur
une fausse voie. On n'a pas suffisam-
ment .tenu compte de l'aspect budgé-
taire du problème, aspect qui pourrait
fort bien aboutir deiriain à faire sup-
porter au contribuable colonial plus de
charges que la surtaxe de son courrier
ne lui en impose actuellement.. -
; « Certes, le courrier aérien à tarif ordi-
naire và prochainement fonctionner en
France. Il en coûtera 40 millions par an
aux P.T.T. Mais cette somme sera com-
pensée en partie par la' diminution des
paièments aux compagnies: de chemins
de fer. En outre le nouveau réseau per-
mettra l'entraînement utile et complet
d'un grand nombre de pilotes, réduits
pour le moment à tourner en rond au-
tour des, aérodromes.
< Donc, et sur ie plan intérieur, pas
de difficultés !
- - - - - -
- < Mais sur le réseau colonial le pro-
blème est tout .différent. Rien que pour
l'A.O.F. l'instauration du courrier sans
surtaxe entraînerait une dépense de 50
à 60-millions, impossible à récupérer.
Une telle charge devrait, par suite, être
répartie -entre le budget des , P.T.T ,. et
les budgets coloniaux intéressés. Or,
vous savez combien ceux-ci sont déjà
obérés.~
- A l'étranger cependant, M. le dé-
puté ?.
"Je sais ! Cest l'argument de beau-
coup : l'Angleterre et la Hollande ont
détaxé leur courrier aérien. Eh bien 1
ce n'est pas tout à fait exact. Si, en
effet, sur la plupart de leua Jigpfe i*s
I; Anglais "et les Hollandais ont considéra-
blement abaissé, voire • supprimé, la sur-
taxe, .ils ont du même coup réduit le
,poids' des envois comportant l'affran-
chissement ordinaire. Pour- la même
somme on n'a droit, par exemple, qu'à
vingt grammes au lieu de trente. Ceci
çst à l'avantage des lettres, mais se re-
trouve largement, par contre, sur les
colis, les papiers d'affaires, etc. Per-
sonnellement,, je, serais d'ailleurs. parti-
san d'une disposition analogue chez
nous. Le petit courrier du particulier s'en
trouverait favorisé sans que le courrier
pfus lourd, en soit affecté. Il ne le serait,
en tout cas, pas plus qu'avec la surtaxe
actuelle. C'est, il me semble, dans ce
sens qu'on devrait s'orienter, beaucoup
plus que dans une formule plus specta-
culaire que réaliste et paraissant inap-
plicable sur les grands parcours de
l'outre-mer.
- Ces grands parcours, M. le dé-
puté, vous venez d'en couvrir récemment
quelques-uns. Que vous semble-t-il de
l'équipement actuel de nos lignes?
- Il ne paraît pas nécessaire de re-
dire ici l'admiration que j'éprouve pour
le personnel et. l'organisation de nos
trois grandes firmes : Air France, Air
Afrique et Aéromaritime. Venons-en
plutôt, sinon aux critiques, du moins
aux possibilités d'amélioration éviden-
tes. Je songe particulièrement à Air-
Afrique qui soutient avec des moyens
limités, un effort considérable : son
Bloch 120 actuellement en service est
un appareil régulier, très sûr, un peu
lent peut-être, mais répondant parfai-
tement aux exigences de l'air colonial.
Maineureusement il n otfre qu'un nom-
bre de places-passagers insuffisant, à
tel point qu'Air-Afrique se trouve litté-
ralement embouteillé et ne suffit pas à
répondre au nombre de passages qui
lui sont demandés.
-JLfr» to suite en fM*)}
Service ! Service ! Nous écri-
vions la semaine dernière que si
M. Mandel ne se contentait que
de mettre de l'ordre rue Oudinot,
il « aurait bien mérité des colo-
nies ».
Nous sommes heureux d'ap-
prendre. que son-action dans ce
sens est déjà commencée. Ne dit-
on pas, en effet, que des inspec-
teurs des colonies, depuis plu-
sieurs, jours, se présentent des
potron-minet (à 9 h. moins le
quart) dans les différents services
ainsi que dans les agences, pour
contrôler les heures d'arrivée. Et
comme sanction : allant de la re.
commandation simple à la révo-
cation !
––<
::: 11;:: n:::: ::r:r:: ::J::: :::J~
A TUNIS
après l'émeute
LE CALME DE LA POPULA.
TION PROUVE LE BLUFF
NEO-DESTOURIEN.
Bien que très atténué l'état de siège
est toujours effectif à Tunis et à Sous-
se. L'autorité militaire s'est chargée
de l'application du décret de dissolu-
tion du néo-Destour ; dans toute la
Régence les cellules de ce parti ont été
fermées et les chefs arrêtés. De plus les
arrestations de militants se montent
actuellement à près de 500, tant pour
excitation à la haine des races que
pour port d'arme prohibé.
, A
V
Outre les chefs du bureau politique
et les chefs de cellules il convient de
noter l'arrestation de Mohamed Bou-
chara, ancien directeur de Tunis natio-
naliste, déjà poursuivi ; les avocats
Hassouna Azachi, Melika et l'interprète
du tribunal régional, Ben Youss de
Sousse.
Des documents saisis prouveraient
des faits graves. Un postier a été ar-
rêté pour sabotage. i
t-A ¥*» awflf* ji-
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