Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-03-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 07 mars 1938 07 mars 1938
Description : 1938/03/07 (A39,N10). 1938/03/07 (A39,N10).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272074j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
« C'est sur le Rhin
que la France doit
défendre son vaste'
Empire colonial. »
Paul REYNAUD.
f:WJn1 J!!J=J:=:== u:::::=n;t:tt:: :Ht:::!:JW~
39e année. N° 10. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition.hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc. Lundi 7 mars 1958.
,', ,,- ','" - , ',-', ',; :. ,
Les Annales Coloniales
* FONDEES EN 1900 *
DIRECTION
RÉDACTION
12, rue Le Peletier, Paris (9e). - Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.-
Les manuscrits ne sont pas rendus. 1.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9°),
par la Société Africaine, de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France et Colonies 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
Etranger et Colonies t 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies 1. an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies;-.:.,. - 1 an : 300 francs : numéro*
PROPAGANDE
AU MAROC :
REDRESSEMENT
E TONNANT pays dont la mise en valeur est si rapide qu'on
tM peut mesurer en quelques mois les progrès accomplis.
En moins d'un an et demi un travail considérable a été
effectué. Avant de les retracer brièvement, il faut dire
que ce qui frappe le plus, c'est la reprise de contact et de confiance
très nette, avec l'élite musulmane.
Une telle affirmation paraîtra pour le moins surprenante,, après
le mouvement d'opposition des journées de septembre et d'octobre.
Et pourtant il en est bien ainsi maintenant que l'atmosphère a
été assainie par l'élimination d'un quarteron d'opposants systéma-
AFRIQUE.
nLr U
tiques, qui empoisonnaient les rapports entre la France et le peuple
marocain, soit en. s'attribuant le mérite des réformes librement ac-
cordées par le protectorat, soit en pratiquant une surenchère déma-
gogique à l'égard de ces améliorations.
Il fallait donc éliminer ces ferments de discorde après quoi le
fossé qui s'était progressivement élargi depuis 1930 pouvait être
comblé.
Le général Noguès après avoir taillé s'est appliqué à recoudre.
Il a su trouver les gestes habiles, les paroles qui convenaient pour al-
léger une ambiance si chargée depuis tant d'années, faire renaître
cette sympathie compréhensive qu'avait instauré le maréchal, et
reprendre avec l'élite le contact nécessaire, une politique de force
et de sévérité ne pouvant suffire.
La section indigène a été réunie trois fois en un an avec consul-
tation élargie des élites musulmanes en faisant participer aux travaux
de l'assemblée les jeunes associations d'anciens élèves des collèges
musulmans, les membres des commissions musulmanes rompus aux
affaires publiques, les « mohtanebs » prévôts et marchands qui re-
présentent les corporations.
La discussion sérieuse et attentive a fait comprendre à ceux
de nos protégés que la passion n'aveugle point que la collaboration
n'était pas un décor vain, mais une substantielle et féconde réalité.
Le Résident a tenu à associer à l'étude des différents problèmes,
J'élite musulmane qui trouve la place qui lui revient légitimement
dans le Conseil de la Radio, institué en décembre, dans le Comité
de l'habitat indigène urbain, dans l'Office du Blé, etc. Enfin le
Cabinet du Résident sfest enrichi deMarocajns ci*ils et militaires.
-- .., DELMAS.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
",.,,,.,,,,.,.,,,,,,, --------
PROPAGANDE
COLONIALE
LE VRAI TOURISME
Dernièrement une agence pa-
risienne de voyage a organisé,
sous le nom de « pèlerinage
Mermoz» un important voyage
collectif pour assister à Dakar à
l'inauguration de la stèle élevée
au vaillant aviateur.
Sous prétexte que son voyage
avait à sa base une organisation
commerciale, toutes les initia-
tives locales, y compris le Syn-
dicat de Tourisme local, ont
abandonné les voyageurs à leurs
propres moyens. Le résultat fut
brillant ! les hôtels étaient
pleins, les taxis ne voulaient pas
conduire les excursionnistes «à
cause des mauvaises routes ».
! Quant au gouverneur général de
Coppet, qui avait l'habitude de
recevoir des Altesses Royales du
Tchad, il dédaigne ce menu fre-
tin, et n'aurait peut-être même
pas assisté aux cérémonies offi-
cielles sans un ordre formel du
ministre.
Et pourtant, le tourisme ne
peut être entièrement à base du
snobisme. II faut bien quelques
Français moyens pour payer
leur voyage, les frais d'hôtel et
de séjour dont le commerce est
bien le premier à profiter.
Voilà le vrai tourisme.
Qu'on se le dise.
EXTREME-ORIENT
sous l'angle
français
Bien qu'on en parle moins les
récents événements d'Europe ayant pris
l'actualité le conflit d'Extrême-
Orient n'en continue pas moins, con-
servant en puissance les mêmes dan-
gers pour le monde en général, pour la
France, avec l'Indochine, en particu-
lier.
Sous l'angle français la question a
été largement traitée à l'Institut colo-
nial par M. Outrey, gouverneur géné-
ral honoraire, ancien député de la Co-
chinchine. M. Jacques Stern, député,
ancien ministre des Colonies, y rattache
avec beaucoup d'à-propos le problème
du Pacifique qu'il vient de nouveau
d'étudier aux Etats-Unis.
Pour nous, en Extrême-Orient, de-
vant ce conflit général qui menace, le
problème à résoudre est la défense de
l'Indochine. Celle-ci est menacée de
tous les côtés : par le Siam, qui re-
vendique les provinces qui lui apparte-
naient et qui entretient, avec le tiers
de son budget, une armée de 70.000:
hommes appuyée par une récente avia-
tion et une marine toute nouvelle ; le
Japon, s'il s'empare de la Chine du!
Sud ; par la Chine du Sud elle-même si,
au lendemain du conflit actuel, celle-ci
se voit dans la nécessité de s'appuyer
sur le Tonkin - qui était placé sous
sa souveraineté avant notre arrivée
jour avoir accès à Haïphong, le grand
sort dont elle aurait alors un impé-
'ieux besoin.
CLire la suite page 3.)
AU MAROC. La politique de collaboration. Une classe au
collège musulman de Fez-avec maîtres français et marocains.
Lors du récefnt débat sur la politique extérieure que nous a valu le dernier discours de
M. Hitler et la démission de M. Eden, deux députés de IIEst; MM. François Valentin et Marcel
Boucher, ont traité à la Chambre des revendications coloniales allemandes.
Au gouvernement, tous deux ont posé une question.
M. François VALENTIN
C'eut vraiment une singulière manière de défendre
notre sécurité (l'éventualité d'une rétrocession du
Togo et du Cameroun). H serait grand temps, sem-
ble-t-il, qu'on fasse officiellement savoir qu'il n'est pas
possible à la France de l'envisager. Peut-être même
eût-il été préférable de le faire savoir plus tôt et de
ne pas être amené à prendre, une fois de plus, l'atti-
tude fâcheuse du défendeur morose.
Dans l'intérêt même des relations futures entre la
France et l'Allemagne il est nécessaire de poser avec
force que la question coloniale ne peut offrir un terrain
d'entente, ni même de discussion.
Et, puisque nous avons affaire à un peuple qui, si
souvent et si volontiers a soutenu ses revendications
au nom de son honneur, ne craignons pas de lui dire :
« Nous aussi, certes, nous voulons la paix, mais comme
vous, dans l'honneur.
N'imaginez donc pas que nous puissions démante-
ler notre empire. L'honneur du peuple français ne le
permet pas.
M. Marcel BOUCHER
Comment aurait-il su (M. Hitler) que nos colonies
nous tiennent à cœur quand il a pu constater que notre
gouvernement était le seul à ne pas opposer un refus
immédiat et énergique à ses audacieuses revendica-
tions ?
Car c'est un fait qu'en France, notre gouvernement
a évité de se prononcer sur cette question, alors qu'en
Angleterre, M. Eden dans un discours retentissant, en
Belgique MM. Van Zeeland et Spaak en des termes
particulièrement énergiques, repoussaient les préten-
tions allemandes.
"! Réaction identique au Portugal et au Japon.
En France, la question ayant été posée au ministre
des Colonies (M. Moutet), nous l'avons vu se dérober
sous un prétexte de préséance.
La France, pour nous, c'est la France tout entière,
la France continentale avec la France d'outre-mer.
C'est le patrimoine national auquel il ne faut pas que
l'on touche.
Cette déclaration doit être faite enfin et plus que
jamais à l'heure présente.
En fin de débats MM. Chautemps et Yvon Delbos répondirent aux interpellateurs, fixant
les grandes lignes de leur politique. Dans leurs discours, pas la moindre allusion à la question
coloniale :
TOUJOURS LA POLITIQUE DE L'AUTRUCHE !
"I\I" "II'I~#lI'-'I' ~1tI#I'
EN ALGÉRIE CONTINUITE
L
ORS de là réunion annuelle du bureau de la
Région économique de l'Algérie, le gouverneur
général Le Beau déclarait : « La montée conti-
nue de nos échanges prouve la croissance inin-
terrompue de ce pays. Tandis que l'Europe, pour des
causes multiples, vit dans une atmosphère économique
imprégnée d'inquiétude, l'Algérie donne, au contraire,
une impression d'équilibre évident. » ",
Bien des Français seront sans doute surpris de ce
langage, se souvenant qu'on ne leur a guèreparlé de
L'AIgérieq u'^l'occasionde ses teoabl–poBWyiegyay-
DU NORD.
mon DU' 0 @au
certaines récoltes déficitaires, de misères dans les cam-
pagnes, etc.
Sa situation budgétaire se soldait, cependant, fin
1937, par un excédent de 75 millions de recettes. Cer-
tes, la hausse des prix, le relèvement des traitements
d'Etat, le déficit des chemins de fer obligeaient le
gouvernement général à demander des avances de tré-
sorerie de l'ordre de 250 millions, pour des dépenses
extra-budgétaires, mais la balance commerciale, nette-
ment favorable, justifiait amplement cette traite tirée
sur 1938.
: Quel effort, au surplus, et dans tous les domaines
d'activité, reste à poursuivre ! Moins que jamais il
faut se restreindre aux conceptions d'une Algérie
« province submétropolitaine », mais bien la consi-
dérer comme une seconde France ayant sa politique
propre, ses besoins spéciaux, son orientation économi-
que particulière.
De ces trois ordres de questions nous retiendrons
ici ce qui a déjà. été réalisé pour l'organisation des
djemaas et sur la terre, en faveur du paysannat indi-
gène. Nous verrons ensuite brièvement le problème
des frets et l'état des relations économiques entre l'Al-
gérie et certaines autres parties de l'Empire, telles que
l'A. O. F. et l'Indochine.
à A à
La loi de 1919 a conféré aux djemaas des droits
importante pour la gestion des intérêts des douars.
L'expérience a permis de constater que ces disposi-
tions libérales n'avaient pas été partout appliquées
dans le même esprit. Aussi M. Le Beau a-t-U prescrit
aux administrateurs de communes mixtes de s'em-
ployer auprès de ces assemblées à jouer le rôle d'édu-
cateurs, afin d'habituer progressivement les indigènes
à la gestion directe de leurs intérêts.
n est certain, par ailleurs, que la nouvelle mission
confiée aux sociétés indigènes de prévoyance, suite
dollar création de l'Office.du Blé;doit inciter les dje-
maas a prendre davantage conscience de leur véritable
'.; ;
/'AWsc'est* le paysannat indigène qui pose actuelle-
ment l'une des questions les plus importantes pour
l'avenir de l'Algérie. Amener l'indigène à la vie séden-
taire, lui donner le goût du confort et de l'hygiène, lui
assurer une alimentation suffisante, tel est le pro-
gramme.
On s'occupe d'ores et déjà de rechercher les cultu-
res les mieux adaptées à la nature des terres, de pour-
voir les fellahs de plants et de semences sélection-
nés et de procéder à des expériences rationnelles en vue
d'améliorer les rendements des cultures. L'eau des:
barrages permettra de recaser des familles vivant péni-i
blement dans des régions déshéritées, sur des terres où
elles pourront se livrer à leurs cultures traditionnelles, j
C'est tout un programme qu'il importe de mettre ei.
œuvre progressivement, en ayant soin de ne pas heur-
ter brutalement les coutumes des indigènes.
L'augmentation des frets a soulevé en Algérie une
émotion justifiée.
La production agricole de l'Algérie doit nécessai-
rement être dirigée vers les marchés métropolitains.
Dès lors, si les frais de transport deviennent prohibi-
tifs, l'Algérie va se trouver en concurrence avec l'étran-
ger et éprouver des difficultés considérables pour
l'écoulement de sa production. Déjà, pour parer à cette
éventualité, on envisage de traiter sur place les pro- !
duits du sol qui ne pourront plus être exportés et d'im-
planter, par conséquent, des industries en Algérie.
P.-L. VADIER.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
L'EVOLUTION POLITIQUE
DE L'ANGLETERRE
Ainsi que l'on sait M. Eden a remis
sa démission au premier ministre, M.
Chamberlain qui, aux Affaires étrangè-
res, l'a remplacé par lord Halifax.
Les grandes lignes de la nouvelle
orientation de la politique anglaise sont
maintenant : rapprochement avec
Rome ; conversations avec Berlin.
Avec Rome les négociations sont
menées pour la conclusion d'un pacte
méditerranéen qui impliquerait pour
Londres la reconnaissance de l'Empire
italien.
On a annoncé que Rome désirait par-
ticiper à la défense du canal de Suez
et retirerait une partie de ses troupes
de Libye (80.000 hommes). Ces deux
informations ont été démenties.
Avec Berlin, Londres attend la vi-
site de M. von Ribbentrop visite qui
aurait lieu mercredi et au cours de la-
quelle le ministre du Reich présente-
rait ses lettres de rappel.
Pour les revendications coloniales on
assure que Londres aurait fait deman-
der des précisions à ce sujet.
On considère à Tendres que cette
question, qui ne pourrait faire éventuel-
lement l'objet que d'un règlement d'en-
semble, serait la plus délicate et la
plus difficile à traiter si l'Allemagne
devait maintenir la formule absolue de
sa revendication, car il n'y a aucune
raison pour que les puissances colonia-
les renoncent au profit du Reich à des
territoires qu'elles tiennent régulière-
ment des traités et où elles ont su se
créer-des intérêts d'une importance ca-
pitale..
LE CAMEROUN
FRANÇAIS
CONTINUE.
et sur cette affirmation
le gouvereneur Boisson
regagne Yaoundé
Ainsi que nous l'avons annoncé, M.
Boisson, commissaire de la Républi-
que au.Cameroun, accompagné de son
chef de cabinet, M. Rousseau, en mis-
sion depuis octobre, est parti samedi
pour rejoindre Yaoundé par Air-Afri-
que.
Vendredi, l'Institut colonial, à son
intention, a organisé un déjeuner où
se trouvèrent réunis nombre de person-
nalités, notamment l'amiral Lacaze,
MM. Stern, Lamoureux, Marquet, Ri-
volet, Gemut, Alcide Delmont, Canda-
ce et Brunet, ancien ministres.
A cette occasion le gouverneur Bois-
son exposa le programme d'équipement
qu'il entend poursuivre au Cameroun
et pour lequel il a demandé un em-
prunt de 150 millions.
Ce programme de petits. et moyens
travaux de complément équipement
en profondeur a reçu le plein assen-
timent du ministère ; cependant avant
l'octroi de cette autorisation d'em-
prunt, les Finances ont demandé que
soit au préalable utilisé un reliquat de j
12 millions provenant de l'emprunt de
1934.
(Lbrela suite page 3.)
LE TRAITE FRANCO-SYRIEN
EVOQUE A LA CHAMBRE
Au cours du dernier débat sur la po-
litique extérieure M. de Champeaux,
traitant de la situation méditerranéen-
ne, s'est exprimé ainsi au sujet du
traité franco-syrien :
« Ledit traité semble faire insuffi-
samment de cas des grands sacrifices
consentis, au cours des vingt dernières
années, par la France, pour éduquer,
moderniser et pacifier ces peuples. et
dont le seul aboutissement serait un
simple pacte d'alliance et d'amitié, sur
les bases de complète liberté, souve-
raineté et indépendance, d'une durée
de vingt ans, pour la Syrie, vingt-qua-
tre ans, pour le Liban, dans le cadre
de la Société des Nations.
« Au moment où un malaise évi-
dent, entretenu par certaines propagan-
des étrangères, se manifeste dans les
pays de protectorat, depuis plus long-
temps sous notre égide, est-il bien in-
diqué de faire miroiter aux yeux de
peuples de grande culture, et de tra-
dition, certes, mais rétrogrades au
point de vue de la maturité politique,
une possibilité de complète indépen-
dance, qui risque de les jeter dans le
désordre social et économique, de les.
soumettre aux influences d'autres na-
tions et de priver-la France d'une par-
tie de son rayonnement islamique ? i
L'évolution politique de Londres nous
permet-elle en effet de poursuivre une
politique d'abandon en Méditerranée.
comme ailleurs ?
Mais poser la question n'est paa la:
résoudre. - ̃
!. !.J
EN ALGERIE. La politique dtf l'eau. Cette vue du grand
barrage de Perregaux, sur l'oued Fergoug.
$Ml~%eeeee$ieleell~'ill~'o,~$%$.,.d-
:;;: =:: :::::; ::::::::::1 :;':'::1:: ;:;::t:::::Ü :::::::::::::::;::: = = =::]: :::: :: ::::
LA ROUTE DU CAP
« Une grande idée française
dont toute notre Afrique doit
retirer un immense profit. >
nous dit le gouverneur général ALFASSA.
[M. le gouverneur général Al-
fassa, dont on se souvient qu'il
effectua la première liaison Mau-
ritanie-confins marocains avec le
groupe du général Trinquet, est
un fervent ouvrier de nos routes
africaines; Il a en particulier tenu
à parcourir lui-même les princi-
paux itinéraires projetés en ter-
ritoire français pour la route
Alger-Le Cap dont il a bien
voulu accepter de nous parler
4 aujourd'hui] ; '•
Ce n'est pas seulement la route
« Alger-Le Cap », mais bien « Am-
sterdam-Paris-Fort-Lamy-Le Cap »
qu'il faut dire. Cette question d'un
grand axe eurafricain de circulation
touristique est d'ailleurs encore in-
connue du public et même de la plu-
part des milieux coloniaux.
Quand le moment sera venu des
réalisations, il faudra s'attendre à
pas mal de polémiques. Il y aura
tout - d'abord les sceptiques, ceux qui
diront : « Qu'est-ce encore que cette
fantaisie rùineuse ? »
Et puis il y aura les sympathisants
passionnés, les tenants du bel itiné-
raire, les promoteurs de telle tête de
ligne. Prévoyons des orages sans ce-
pendant les redouter : quelle grande
œuvre en fut exempte ?
A quel moment pourrions-nous,
Monsieur le Gouverneur général, faire
remonter la naissance d'un tel pro-
jet ?
-' L'idée d'une liaison nord-sud
transafricaine n'est pas nouvelle et
les Anglais ont eu les premiers la
conception du Cap-Caire.
Du côté français, et dès la soudure
réalisée en 1900 de notre bloc afri-
cain, le problème des relations trans-
sahariennes fut posé. Vous en con-
naissez les étapes jusqu'à l'établisse-
ment des services actuels, automo- --
biles et aériens-
Mais la question que nous posons
aujourd'hui est plus vpste : il s'agit
d'une véritable coopération interna-
tionale ayant toute l'Afrique pour ob4
jet et le tourisme à travers le conti.
nent pour but.
♦ ♦ ♦
Qu'y a-t-il de fait déjà, que reste-l-il
à réaliser ? C'est ce que M. Alfassa
va nous exposer à présent :
Et d'abord, la route existe d'ores
et déjà. Oh ! entendons-nous. Une
route assez sportive, plus ou moins
praucaoïc suivant les saisons et les
régions. On p-ut aller d'Alger au
Cap en auto. Admettons que ce soit
encore une sorte d'exploit. Mais en-
fin l'exploit est réalisable et c'est déjà
beaucoup. Une ligne existe qu'il ne
reste plus qu'à préciser ici, amélio-
rer là. équiper un peu partout. Ce
n'est déjà plus un itinéraire pour ex-
plorateur. Il reste à en faire une ar-
tère pour touristes : vous voyez la
différence et toute l'immensité de
la tâche.
- Qui donc s'en occupe ?
(Lire la sitite page 5)
- - OW**~
EN TUNISIE :
INQUIÉTUDES
C
E n'est pas sans., peine que le Résident général a DU obtenir
du Grand Conseil 7e vote du budget de 1938. Tant à la
section française qu'à la section tunisienne' de l'assem-
1.. blee, >1. opposition a été très vive et a persisté jusque
aans ies derniers jours de. la session, laquelle se prolongea beaucoup
plus longtèmps qùe .de coutume. Tractations laborieuses et prières
instantes' ont -¡¡ni 'par, ,vaincre' les résistances, surtout du côté des
in(!iâênes.. ,,' , ; :
Les'conseillers français estimaient avec quelque raison,, que le
gouvernement di £ protectorat' ayant pris en cours d'exercice, de-nom-
1938
'.," ',.' -
breuses initiatives. en matière de relèvements d'impôts, d'aménage-
ment de la loi des cadres, d'application des lois sociales, sans prendre
l'avis du Grand Conseil, violant ainsi la charte de l'assemblée, mé-
ditait une leçon, qui devait se traduire par le refus de voter le budget.
:A l'exception de quelques uns d'entre eux, qui s'en sont expliqués
:dans une motion, les conseillers 'français ont préféré collaborer au
j redressement d'une' situation économioue et politinue, qui s'avère
difficile pour tout le monde y compris le gouvernement. Ils ont voté
le budget, non sans avoir souligné toutefois que ce budget devait
servir, avant tout, a assurer le fonctionnement des services dans le
cadre des réalités économiques, avec le souci de revenir à une poli-
tique de travail, d'ordre et d'économie.
Le transfert, sans ménagement, sur le plan tunisien, de toute
une législation sociale empruntée à la-Métropole, a eu pour résultats
immédiats de désaxer là production locale, de rendre de plus en plus'
irritantes les relations entre emp/ôyés et employeurs, jusqu'alors
éordiales, et d'exacerber les passions partisanes. Ces erreurs d'adap-
tatiQn, qui, du social, ont débordé: dans le politique, mettent, aujour-
d'hui, en danger l'œuvre de colonisation et de civilisation entreprise
par la France..
La section française du 'Grand Conseil a donc bien agi en don-
nant'au gouvernement les moyens financiers nécessaires ; elle n'a
pas non plus reculé devant les tesponsabilités en votant des ressour-
ces fiscales nouvelles. J.-B. LEFRANC.
(LIRELASUITEENTROISIEAIEPAQE)
que la France doit
défendre son vaste'
Empire colonial. »
Paul REYNAUD.
f:WJn1 J!!J=J:=:== u:::::=n;t:tt:: :Ht:::!:JW~
39e année. N° 10. Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition.hebdomadaire. Prix du numéro : Un franc. Lundi 7 mars 1958.
,', ,,- ','" - , ',-', ',; :. ,
Les Annales Coloniales
* FONDEES EN 1900 *
DIRECTION
RÉDACTION
12, rue Le Peletier, Paris (9e). - Téléphone : Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.-
Les manuscrits ne sont pas rendus. 1.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9°),
par la Société Africaine, de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France et Colonies 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
Etranger et Colonies t 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies 1. an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies;-.:.,. - 1 an : 300 francs : numéro*
PROPAGANDE
AU MAROC :
REDRESSEMENT
E TONNANT pays dont la mise en valeur est si rapide qu'on
tM peut mesurer en quelques mois les progrès accomplis.
En moins d'un an et demi un travail considérable a été
effectué. Avant de les retracer brièvement, il faut dire
que ce qui frappe le plus, c'est la reprise de contact et de confiance
très nette, avec l'élite musulmane.
Une telle affirmation paraîtra pour le moins surprenante,, après
le mouvement d'opposition des journées de septembre et d'octobre.
Et pourtant il en est bien ainsi maintenant que l'atmosphère a
été assainie par l'élimination d'un quarteron d'opposants systéma-
AFRIQUE.
nLr U
tiques, qui empoisonnaient les rapports entre la France et le peuple
marocain, soit en. s'attribuant le mérite des réformes librement ac-
cordées par le protectorat, soit en pratiquant une surenchère déma-
gogique à l'égard de ces améliorations.
Il fallait donc éliminer ces ferments de discorde après quoi le
fossé qui s'était progressivement élargi depuis 1930 pouvait être
comblé.
Le général Noguès après avoir taillé s'est appliqué à recoudre.
Il a su trouver les gestes habiles, les paroles qui convenaient pour al-
léger une ambiance si chargée depuis tant d'années, faire renaître
cette sympathie compréhensive qu'avait instauré le maréchal, et
reprendre avec l'élite le contact nécessaire, une politique de force
et de sévérité ne pouvant suffire.
La section indigène a été réunie trois fois en un an avec consul-
tation élargie des élites musulmanes en faisant participer aux travaux
de l'assemblée les jeunes associations d'anciens élèves des collèges
musulmans, les membres des commissions musulmanes rompus aux
affaires publiques, les « mohtanebs » prévôts et marchands qui re-
présentent les corporations.
La discussion sérieuse et attentive a fait comprendre à ceux
de nos protégés que la passion n'aveugle point que la collaboration
n'était pas un décor vain, mais une substantielle et féconde réalité.
Le Résident a tenu à associer à l'étude des différents problèmes,
J'élite musulmane qui trouve la place qui lui revient légitimement
dans le Conseil de la Radio, institué en décembre, dans le Comité
de l'habitat indigène urbain, dans l'Office du Blé, etc. Enfin le
Cabinet du Résident sfest enrichi deMarocajns ci*ils et militaires.
-- .., DELMAS.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
",.,,,.,,,,.,.,,,,,,, --------
PROPAGANDE
COLONIALE
LE VRAI TOURISME
Dernièrement une agence pa-
risienne de voyage a organisé,
sous le nom de « pèlerinage
Mermoz» un important voyage
collectif pour assister à Dakar à
l'inauguration de la stèle élevée
au vaillant aviateur.
Sous prétexte que son voyage
avait à sa base une organisation
commerciale, toutes les initia-
tives locales, y compris le Syn-
dicat de Tourisme local, ont
abandonné les voyageurs à leurs
propres moyens. Le résultat fut
brillant ! les hôtels étaient
pleins, les taxis ne voulaient pas
conduire les excursionnistes «à
cause des mauvaises routes ».
! Quant au gouverneur général de
Coppet, qui avait l'habitude de
recevoir des Altesses Royales du
Tchad, il dédaigne ce menu fre-
tin, et n'aurait peut-être même
pas assisté aux cérémonies offi-
cielles sans un ordre formel du
ministre.
Et pourtant, le tourisme ne
peut être entièrement à base du
snobisme. II faut bien quelques
Français moyens pour payer
leur voyage, les frais d'hôtel et
de séjour dont le commerce est
bien le premier à profiter.
Voilà le vrai tourisme.
Qu'on se le dise.
EXTREME-ORIENT
sous l'angle
français
Bien qu'on en parle moins les
récents événements d'Europe ayant pris
l'actualité le conflit d'Extrême-
Orient n'en continue pas moins, con-
servant en puissance les mêmes dan-
gers pour le monde en général, pour la
France, avec l'Indochine, en particu-
lier.
Sous l'angle français la question a
été largement traitée à l'Institut colo-
nial par M. Outrey, gouverneur géné-
ral honoraire, ancien député de la Co-
chinchine. M. Jacques Stern, député,
ancien ministre des Colonies, y rattache
avec beaucoup d'à-propos le problème
du Pacifique qu'il vient de nouveau
d'étudier aux Etats-Unis.
Pour nous, en Extrême-Orient, de-
vant ce conflit général qui menace, le
problème à résoudre est la défense de
l'Indochine. Celle-ci est menacée de
tous les côtés : par le Siam, qui re-
vendique les provinces qui lui apparte-
naient et qui entretient, avec le tiers
de son budget, une armée de 70.000:
hommes appuyée par une récente avia-
tion et une marine toute nouvelle ; le
Japon, s'il s'empare de la Chine du!
Sud ; par la Chine du Sud elle-même si,
au lendemain du conflit actuel, celle-ci
se voit dans la nécessité de s'appuyer
sur le Tonkin - qui était placé sous
sa souveraineté avant notre arrivée
jour avoir accès à Haïphong, le grand
sort dont elle aurait alors un impé-
'ieux besoin.
CLire la suite page 3.)
AU MAROC. La politique de collaboration. Une classe au
collège musulman de Fez-avec maîtres français et marocains.
Lors du récefnt débat sur la politique extérieure que nous a valu le dernier discours de
M. Hitler et la démission de M. Eden, deux députés de IIEst; MM. François Valentin et Marcel
Boucher, ont traité à la Chambre des revendications coloniales allemandes.
Au gouvernement, tous deux ont posé une question.
M. François VALENTIN
C'eut vraiment une singulière manière de défendre
notre sécurité (l'éventualité d'une rétrocession du
Togo et du Cameroun). H serait grand temps, sem-
ble-t-il, qu'on fasse officiellement savoir qu'il n'est pas
possible à la France de l'envisager. Peut-être même
eût-il été préférable de le faire savoir plus tôt et de
ne pas être amené à prendre, une fois de plus, l'atti-
tude fâcheuse du défendeur morose.
Dans l'intérêt même des relations futures entre la
France et l'Allemagne il est nécessaire de poser avec
force que la question coloniale ne peut offrir un terrain
d'entente, ni même de discussion.
Et, puisque nous avons affaire à un peuple qui, si
souvent et si volontiers a soutenu ses revendications
au nom de son honneur, ne craignons pas de lui dire :
« Nous aussi, certes, nous voulons la paix, mais comme
vous, dans l'honneur.
N'imaginez donc pas que nous puissions démante-
ler notre empire. L'honneur du peuple français ne le
permet pas.
M. Marcel BOUCHER
Comment aurait-il su (M. Hitler) que nos colonies
nous tiennent à cœur quand il a pu constater que notre
gouvernement était le seul à ne pas opposer un refus
immédiat et énergique à ses audacieuses revendica-
tions ?
Car c'est un fait qu'en France, notre gouvernement
a évité de se prononcer sur cette question, alors qu'en
Angleterre, M. Eden dans un discours retentissant, en
Belgique MM. Van Zeeland et Spaak en des termes
particulièrement énergiques, repoussaient les préten-
tions allemandes.
"! Réaction identique au Portugal et au Japon.
En France, la question ayant été posée au ministre
des Colonies (M. Moutet), nous l'avons vu se dérober
sous un prétexte de préséance.
La France, pour nous, c'est la France tout entière,
la France continentale avec la France d'outre-mer.
C'est le patrimoine national auquel il ne faut pas que
l'on touche.
Cette déclaration doit être faite enfin et plus que
jamais à l'heure présente.
En fin de débats MM. Chautemps et Yvon Delbos répondirent aux interpellateurs, fixant
les grandes lignes de leur politique. Dans leurs discours, pas la moindre allusion à la question
coloniale :
TOUJOURS LA POLITIQUE DE L'AUTRUCHE !
"I\I" "II'I~#lI'-'I' ~1tI#I'
EN ALGÉRIE CONTINUITE
L
ORS de là réunion annuelle du bureau de la
Région économique de l'Algérie, le gouverneur
général Le Beau déclarait : « La montée conti-
nue de nos échanges prouve la croissance inin-
terrompue de ce pays. Tandis que l'Europe, pour des
causes multiples, vit dans une atmosphère économique
imprégnée d'inquiétude, l'Algérie donne, au contraire,
une impression d'équilibre évident. » ",
Bien des Français seront sans doute surpris de ce
langage, se souvenant qu'on ne leur a guèreparlé de
L'AIgérieq u'^l'occasionde ses teoabl–poBWyiegyay-
DU NORD.
mon DU' 0 @au
certaines récoltes déficitaires, de misères dans les cam-
pagnes, etc.
Sa situation budgétaire se soldait, cependant, fin
1937, par un excédent de 75 millions de recettes. Cer-
tes, la hausse des prix, le relèvement des traitements
d'Etat, le déficit des chemins de fer obligeaient le
gouvernement général à demander des avances de tré-
sorerie de l'ordre de 250 millions, pour des dépenses
extra-budgétaires, mais la balance commerciale, nette-
ment favorable, justifiait amplement cette traite tirée
sur 1938.
: Quel effort, au surplus, et dans tous les domaines
d'activité, reste à poursuivre ! Moins que jamais il
faut se restreindre aux conceptions d'une Algérie
« province submétropolitaine », mais bien la consi-
dérer comme une seconde France ayant sa politique
propre, ses besoins spéciaux, son orientation économi-
que particulière.
De ces trois ordres de questions nous retiendrons
ici ce qui a déjà. été réalisé pour l'organisation des
djemaas et sur la terre, en faveur du paysannat indi-
gène. Nous verrons ensuite brièvement le problème
des frets et l'état des relations économiques entre l'Al-
gérie et certaines autres parties de l'Empire, telles que
l'A. O. F. et l'Indochine.
à A à
La loi de 1919 a conféré aux djemaas des droits
importante pour la gestion des intérêts des douars.
L'expérience a permis de constater que ces disposi-
tions libérales n'avaient pas été partout appliquées
dans le même esprit. Aussi M. Le Beau a-t-U prescrit
aux administrateurs de communes mixtes de s'em-
ployer auprès de ces assemblées à jouer le rôle d'édu-
cateurs, afin d'habituer progressivement les indigènes
à la gestion directe de leurs intérêts.
n est certain, par ailleurs, que la nouvelle mission
confiée aux sociétés indigènes de prévoyance, suite
dollar création de l'Office.du Blé;doit inciter les dje-
maas a prendre davantage conscience de leur véritable
'.; ;
/'AWsc'est* le paysannat indigène qui pose actuelle-
ment l'une des questions les plus importantes pour
l'avenir de l'Algérie. Amener l'indigène à la vie séden-
taire, lui donner le goût du confort et de l'hygiène, lui
assurer une alimentation suffisante, tel est le pro-
gramme.
On s'occupe d'ores et déjà de rechercher les cultu-
res les mieux adaptées à la nature des terres, de pour-
voir les fellahs de plants et de semences sélection-
nés et de procéder à des expériences rationnelles en vue
d'améliorer les rendements des cultures. L'eau des:
barrages permettra de recaser des familles vivant péni-i
blement dans des régions déshéritées, sur des terres où
elles pourront se livrer à leurs cultures traditionnelles, j
C'est tout un programme qu'il importe de mettre ei.
œuvre progressivement, en ayant soin de ne pas heur-
ter brutalement les coutumes des indigènes.
L'augmentation des frets a soulevé en Algérie une
émotion justifiée.
La production agricole de l'Algérie doit nécessai-
rement être dirigée vers les marchés métropolitains.
Dès lors, si les frais de transport deviennent prohibi-
tifs, l'Algérie va se trouver en concurrence avec l'étran-
ger et éprouver des difficultés considérables pour
l'écoulement de sa production. Déjà, pour parer à cette
éventualité, on envisage de traiter sur place les pro- !
duits du sol qui ne pourront plus être exportés et d'im-
planter, par conséquent, des industries en Algérie.
P.-L. VADIER.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
L'EVOLUTION POLITIQUE
DE L'ANGLETERRE
Ainsi que l'on sait M. Eden a remis
sa démission au premier ministre, M.
Chamberlain qui, aux Affaires étrangè-
res, l'a remplacé par lord Halifax.
Les grandes lignes de la nouvelle
orientation de la politique anglaise sont
maintenant : rapprochement avec
Rome ; conversations avec Berlin.
Avec Rome les négociations sont
menées pour la conclusion d'un pacte
méditerranéen qui impliquerait pour
Londres la reconnaissance de l'Empire
italien.
On a annoncé que Rome désirait par-
ticiper à la défense du canal de Suez
et retirerait une partie de ses troupes
de Libye (80.000 hommes). Ces deux
informations ont été démenties.
Avec Berlin, Londres attend la vi-
site de M. von Ribbentrop visite qui
aurait lieu mercredi et au cours de la-
quelle le ministre du Reich présente-
rait ses lettres de rappel.
Pour les revendications coloniales on
assure que Londres aurait fait deman-
der des précisions à ce sujet.
On considère à Tendres que cette
question, qui ne pourrait faire éventuel-
lement l'objet que d'un règlement d'en-
semble, serait la plus délicate et la
plus difficile à traiter si l'Allemagne
devait maintenir la formule absolue de
sa revendication, car il n'y a aucune
raison pour que les puissances colonia-
les renoncent au profit du Reich à des
territoires qu'elles tiennent régulière-
ment des traités et où elles ont su se
créer-des intérêts d'une importance ca-
pitale..
LE CAMEROUN
FRANÇAIS
CONTINUE.
et sur cette affirmation
le gouvereneur Boisson
regagne Yaoundé
Ainsi que nous l'avons annoncé, M.
Boisson, commissaire de la Républi-
que au.Cameroun, accompagné de son
chef de cabinet, M. Rousseau, en mis-
sion depuis octobre, est parti samedi
pour rejoindre Yaoundé par Air-Afri-
que.
Vendredi, l'Institut colonial, à son
intention, a organisé un déjeuner où
se trouvèrent réunis nombre de person-
nalités, notamment l'amiral Lacaze,
MM. Stern, Lamoureux, Marquet, Ri-
volet, Gemut, Alcide Delmont, Canda-
ce et Brunet, ancien ministres.
A cette occasion le gouverneur Bois-
son exposa le programme d'équipement
qu'il entend poursuivre au Cameroun
et pour lequel il a demandé un em-
prunt de 150 millions.
Ce programme de petits. et moyens
travaux de complément équipement
en profondeur a reçu le plein assen-
timent du ministère ; cependant avant
l'octroi de cette autorisation d'em-
prunt, les Finances ont demandé que
soit au préalable utilisé un reliquat de j
12 millions provenant de l'emprunt de
1934.
(Lbrela suite page 3.)
LE TRAITE FRANCO-SYRIEN
EVOQUE A LA CHAMBRE
Au cours du dernier débat sur la po-
litique extérieure M. de Champeaux,
traitant de la situation méditerranéen-
ne, s'est exprimé ainsi au sujet du
traité franco-syrien :
« Ledit traité semble faire insuffi-
samment de cas des grands sacrifices
consentis, au cours des vingt dernières
années, par la France, pour éduquer,
moderniser et pacifier ces peuples. et
dont le seul aboutissement serait un
simple pacte d'alliance et d'amitié, sur
les bases de complète liberté, souve-
raineté et indépendance, d'une durée
de vingt ans, pour la Syrie, vingt-qua-
tre ans, pour le Liban, dans le cadre
de la Société des Nations.
« Au moment où un malaise évi-
dent, entretenu par certaines propagan-
des étrangères, se manifeste dans les
pays de protectorat, depuis plus long-
temps sous notre égide, est-il bien in-
diqué de faire miroiter aux yeux de
peuples de grande culture, et de tra-
dition, certes, mais rétrogrades au
point de vue de la maturité politique,
une possibilité de complète indépen-
dance, qui risque de les jeter dans le
désordre social et économique, de les.
soumettre aux influences d'autres na-
tions et de priver-la France d'une par-
tie de son rayonnement islamique ? i
L'évolution politique de Londres nous
permet-elle en effet de poursuivre une
politique d'abandon en Méditerranée.
comme ailleurs ?
Mais poser la question n'est paa la:
résoudre. - ̃
!. !.J
EN ALGERIE. La politique dtf l'eau. Cette vue du grand
barrage de Perregaux, sur l'oued Fergoug.
$Ml~%eeeee$ieleell~'ill~'o,~$%$.,.d-
:;;: =:: :::::; ::::::::::1 :;':'::1:: ;:;::t:::::Ü :::::::::::::::;::: = = =::]: :::: :: ::::
LA ROUTE DU CAP
« Une grande idée française
dont toute notre Afrique doit
retirer un immense profit. >
nous dit le gouverneur général ALFASSA.
[M. le gouverneur général Al-
fassa, dont on se souvient qu'il
effectua la première liaison Mau-
ritanie-confins marocains avec le
groupe du général Trinquet, est
un fervent ouvrier de nos routes
africaines; Il a en particulier tenu
à parcourir lui-même les princi-
paux itinéraires projetés en ter-
ritoire français pour la route
Alger-Le Cap dont il a bien
voulu accepter de nous parler
4 aujourd'hui] ; '•
Ce n'est pas seulement la route
« Alger-Le Cap », mais bien « Am-
sterdam-Paris-Fort-Lamy-Le Cap »
qu'il faut dire. Cette question d'un
grand axe eurafricain de circulation
touristique est d'ailleurs encore in-
connue du public et même de la plu-
part des milieux coloniaux.
Quand le moment sera venu des
réalisations, il faudra s'attendre à
pas mal de polémiques. Il y aura
tout - d'abord les sceptiques, ceux qui
diront : « Qu'est-ce encore que cette
fantaisie rùineuse ? »
Et puis il y aura les sympathisants
passionnés, les tenants du bel itiné-
raire, les promoteurs de telle tête de
ligne. Prévoyons des orages sans ce-
pendant les redouter : quelle grande
œuvre en fut exempte ?
A quel moment pourrions-nous,
Monsieur le Gouverneur général, faire
remonter la naissance d'un tel pro-
jet ?
-' L'idée d'une liaison nord-sud
transafricaine n'est pas nouvelle et
les Anglais ont eu les premiers la
conception du Cap-Caire.
Du côté français, et dès la soudure
réalisée en 1900 de notre bloc afri-
cain, le problème des relations trans-
sahariennes fut posé. Vous en con-
naissez les étapes jusqu'à l'établisse-
ment des services actuels, automo- --
biles et aériens-
Mais la question que nous posons
aujourd'hui est plus vpste : il s'agit
d'une véritable coopération interna-
tionale ayant toute l'Afrique pour ob4
jet et le tourisme à travers le conti.
nent pour but.
♦ ♦ ♦
Qu'y a-t-il de fait déjà, que reste-l-il
à réaliser ? C'est ce que M. Alfassa
va nous exposer à présent :
Et d'abord, la route existe d'ores
et déjà. Oh ! entendons-nous. Une
route assez sportive, plus ou moins
praucaoïc suivant les saisons et les
régions. On p-ut aller d'Alger au
Cap en auto. Admettons que ce soit
encore une sorte d'exploit. Mais en-
fin l'exploit est réalisable et c'est déjà
beaucoup. Une ligne existe qu'il ne
reste plus qu'à préciser ici, amélio-
rer là. équiper un peu partout. Ce
n'est déjà plus un itinéraire pour ex-
plorateur. Il reste à en faire une ar-
tère pour touristes : vous voyez la
différence et toute l'immensité de
la tâche.
- Qui donc s'en occupe ?
(Lire la sitite page 5)
- - OW**~
EN TUNISIE :
INQUIÉTUDES
C
E n'est pas sans., peine que le Résident général a DU obtenir
du Grand Conseil 7e vote du budget de 1938. Tant à la
section française qu'à la section tunisienne' de l'assem-
1.. blee, >1. opposition a été très vive et a persisté jusque
aans ies derniers jours de. la session, laquelle se prolongea beaucoup
plus longtèmps qùe .de coutume. Tractations laborieuses et prières
instantes' ont -¡¡ni 'par, ,vaincre' les résistances, surtout du côté des
in(!iâênes.. ,,' , ; :
Les'conseillers français estimaient avec quelque raison,, que le
gouvernement di £ protectorat' ayant pris en cours d'exercice, de-nom-
1938
'.," ',.' -
breuses initiatives. en matière de relèvements d'impôts, d'aménage-
ment de la loi des cadres, d'application des lois sociales, sans prendre
l'avis du Grand Conseil, violant ainsi la charte de l'assemblée, mé-
ditait une leçon, qui devait se traduire par le refus de voter le budget.
:A l'exception de quelques uns d'entre eux, qui s'en sont expliqués
:dans une motion, les conseillers 'français ont préféré collaborer au
j redressement d'une' situation économioue et politinue, qui s'avère
difficile pour tout le monde y compris le gouvernement. Ils ont voté
le budget, non sans avoir souligné toutefois que ce budget devait
servir, avant tout, a assurer le fonctionnement des services dans le
cadre des réalités économiques, avec le souci de revenir à une poli-
tique de travail, d'ordre et d'économie.
Le transfert, sans ménagement, sur le plan tunisien, de toute
une législation sociale empruntée à la-Métropole, a eu pour résultats
immédiats de désaxer là production locale, de rendre de plus en plus'
irritantes les relations entre emp/ôyés et employeurs, jusqu'alors
éordiales, et d'exacerber les passions partisanes. Ces erreurs d'adap-
tatiQn, qui, du social, ont débordé: dans le politique, mettent, aujour-
d'hui, en danger l'œuvre de colonisation et de civilisation entreprise
par la France..
La section française du 'Grand Conseil a donc bien agi en don-
nant'au gouvernement les moyens financiers nécessaires ; elle n'a
pas non plus reculé devant les tesponsabilités en votant des ressour-
ces fiscales nouvelles. J.-B. LEFRANC.
(LIRELASUITEENTROISIEAIEPAQE)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.18%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.18%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6272074j/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6272074j/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6272074j/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6272074j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6272074j
Facebook
Twitter