Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-02-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 février 1938 21 février 1938
Description : 1938/02/21 (A39,N8). 1938/02/21 (A39,N8).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272072q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
- - :
39' anné £ N°8. Fondateur : Marcel RUEDeL Edition hebdomadaire. Prix; franc.. Lundi 21 février 1938.
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Nt~S~~aMtat~~M~
En prétendant incorporer à la nation des
hommes qui ne seraient pas soumis à la loi na-
tionale, M. Viollette ne francise pas l'Algérie,
il l'islamise. Ses partisans l'ont bien compris.
Voici comment s'exprime le cheikh Benbadis,
président des oulamas :
Celui qui s'est fait naturaliser Français est
un renégat.
Celui qui fait appel à la justice française
d'un jugement du Cadi est un renégat.
Celui qui se marie avec une non-musulmane
est un apostat.
(LA DEPECHE ALGERIENNE).
DIRECTION
RÉDACTION
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par 5
numérbs
PROPAGANDE
CONTRE LA
CESSION DU
TOGO
Par Mario ROUSTAN
Sénateur, ancien ministre, président de la Commission
sénatoriale des Colonies
Le général Maroix de l'Infanterie coloniale, ancien commandant
des troupes françaises d'opérations au Togo en 1914, a bien voulu me
rendre visite à Nice. Il m'a parlé de son ouvrage : « Le Togo, pays
d'influence française ». Je reçois le livre aujourd'hui avec, un mot
dont je lui sais gré. Le nouveau président de la commission des Co-
lonies a suivi avec un intérêt passionné le récit de la prise du Togo-
land, récit sobre, précis, rapide, où l'émotion se devine plus qu'elle
ne se dévoile, compte rendu où les souvenirs palpitent sous les mots,
où les visions se succèdent, où l'on entend battre le ccéur d'un sol- I
dat d'une grande nation civilisatrice. -,'
Mais ce soldat français assiste à la campagne journalière, infa-
tigablement conduite par le parti colonial allemand qui réclame le
retour au Reich des territoires sous mandat. Il ne dit pas oui, il ne
dit pas non : ce n'est pas son affaire. Il n'a eu, lui, qu'à assurer le
succès de nos armes, puis à administrer, comme il dit. avec humanité,
justice, clairvoyance ; il l'a fait ; il déclare, sans se lancer dans des
phrases grandiloquentes, sans hausser le ton, que là-bas nous, pou-
vons « être fiers de nocre œuvre qui, par son instruction libérale a
donnée aux hommes le droit à penser, aux femmes conscience de
leur dignité et de leur rôle, à tous le respect du voisin, toutes choses
qu'ils ignoraient avant notre administration tutélaire et qu'ils ont le
droit de ne plus vouloir perdre. » Sunt verba et voces. Il y a ici autre
chose que la phraséologie oratoire des fins de banquets. Le livre
du général Maroix vous apporte des faits, des chiffres, des compa-
raisons, des documents incontestables. Ce sont les faits qui louent,
et non la manière de les raconter, et non les commentaires que, né-
cessairement ils appellent. - -
Mais s'il ne discute pas le fond même de la question, il demande
que des - « distinctions » soient introduites, et il démontre que s'il
faut en faire une, c'est avant tout pour le Togo. Il écrit que c'est
un « cas très particulier », et il le prouve.
Au point de vue économique, ce territoire ne renferme aucune
des matières premières que le Reich réclame comme indispensables.
S'il exporte des huiles et amandes de palmes, du café, du coton, du
sisal, on ne saurait prétendre que c'est en quantités industrielles.
Au reste, la France aurait pu, conformément aux textes, réserver la
liberté du commerce avec le Togo aux Etats membres, de la Société
des Nations. Elle a été plus libérale : les firmes allemandes y con-
tinuent léurs opérations exactement comme si l'Allemagne hitlé-
rienne n'avait pas quitté Genève. Et Dieu sait avec quel fracas ! Les
statistiques l'établissent. : L'Allemagne, n'a jamais eu de nombreuses
relations commerciales avec le, Toçjoypt /e- //,- n'y a rièn de changé.
W fLIRELÀSUITE ÉN!TRÔISIE#te PAGE» ,,1
Pour un manuel scolaire
d'Histoire coloniale
Soit : vieille rengaine que le déve-
loppement de la mystique coloniale
dans le public français. Surtout dans
les circonstances actuelles,il ne faut
pas craindre d'être taxé de radoteur
en revenant sur cette question, inlas-
sablement,tant que rien de sérieux
et d'efficace n'aura été tenté dans cet
ordre d'idée.
En Allemagne, il a suffi que la pro-
pagande nazie donnât un ordre :
« Pensez colonial », pour qu'immé-
diatement les campagnes de presse,
meetings, associations, se multiplient
sur ce sujet.
En France, une telle directive ne
rencontrerait qu'indifférence quasi
générale.
Ne nous frappons donc pas la tête
contre les murs et essayons de vio-
lenter nos compatriotes en utilisant
des armes qui conviennent à leur
tempérament.
Voyons d'abord ce qui a été fait
pour tenter qu'autour de nous nous
n'entendions plus ces phrases stu-
pides : « Mais donnons nos colonies
à l'Allemagne pour qu'elle nous f.
la paix ! »
Le premier je l'avoue, car la vie
n'est qu'un éternel enseignement et
si je me mets en scène c'est afin de
discuter sur des réalités j'ai com-
mis une erreur lorsque, voici déjà
quelques années, l'on me demanda
quelques causeries coloniales dans
certains postes d'Etat. J'ai cru que
le public était assez ouvert à la
« chose d'outre-mer » pour me per-
mettre de savants exposés économi-
ques ou ethniques. Résultat je l'ai
su par la suite après dix phrases
certains auditeurs tournaient - le bou-
ton.
Il ne m'intéressait pas de bavarder
devant un micro pour toucher un ca-
chet (bien que ce dernier ne fût pas
à dédaigner). J'avais le modeste
amour-propre de m'attacher à une
oeuvre utile. Dès que l'on m'eut pré-
venu d'une réaction, que j'eus ten-
dance à généraliser, je tentai autre
chose. Je passai immédiatement au
Par PierrEf FONT AtNE
pittoresque, à la sorte de variété co-
loniale parlée. Et, sans vaine modes-
tie, je reçus des demandes de repro-
duction de mes causeries, des com-
mandes d'articles et de conférences
privées. i'
Cela, c'est la leçon de l'expérience,
l'expérience reine de l'effort effi-
cient ; tâchons donc d'en faire notre
profit.
Je ne suis du reste pas seul à avoir
compris qu'il fallait utiliser des argu-
ments répondant à la tournure d'es-
prit du public français.
(Lire la suite en cinquième page.)
Et voilà pourquoi votre fille est
muette.
Cette remarque, dans les Propos
lu Hargneux du Monde Colonial
Illustré :
c Apprenez. que la Nouvelle Ca-
lédonie a vu passer depuis 1891,
vingt et un gouverneurs et les Nou-
velles-Hébrides, trente et un depuis
1901 tandis qu'à la Résidence bri-
tannique de cet archipel, pendant
le même temps, cinq fonctionnairês
anglais ont dirigé la politique de ;
l'Angleterre ». j
L'AERONAUTIQUE AFRICAINE
I
L'Empire a les hommes
qu'il faut. Mais s'il con-
vient d'équiper les ter-
rains, Il faut aussi pour.
voir les énergies. Les
hommes feront le reste
par surcroît.
Délégué par la Commission de l'Aé-
ronautique de la Chambre, M. Lapie
vient d'effectuer un long périple aérien
autour de notre Afrique Noire. Par Air-
France, de Toulouse à Dakar, puis par
l'Aéro-Maritime de Dakar à Pointe-
Noire, il a rejoint Air-Afrique à Fort-
Lamy, par avion militair- à travers l'A.
E. F. Au cours de ce circuit complet,
M. Lapie s'est arrêté dans chacune de
nos bases africaines et a eu ainsi la
possibilité d'en étudier les ressources
avec les autorités civiles et militaires
dont elles dépendent. Bien que M. La-
pie soit tenu de réserver les conclusions
de son inspection pour le rapport qu'il
va adresser incessamment à la Commis-
sion de l'Air, nous sommes allés lui de-
mander de bien vouloir nous confier
pour les lecteurs des Annales quelques-
unes de ses impressions : -
- Ce dont j'ai été frappé avant tout,
nous dit-il, c'est de la régularité et,
oserais-je dire, de la simplicité avec les-
quelles j'ai pu effectuer mon voyage.
II y a encore peu d'années, pareil péri-
ple eut constitué une prouesse aventu-
reuse. Aujourd'hui c'est un service nor-
ma), assuré d'ailleurs par un personnel
admirable- ,-' .-
Sur ce point, M. Lapie tient à insister
immédiatement : -
En avant des réalisations, il 'y a
les hommes. J'étais allé en Afrique
pour la première fois il-y a. cinq ans
J'avais en,somme découvert'les colo-
niaux à cette-époque. Je'les'ai retrou-
Telles sont les conclusions que
rapporté d'Afrique M.. Lapre,
député, membre de la commis-
sion de l'Aéronautique.
:. : fi'
vés, cette fojs-ci, eux, "et puis" lies Vau-
tres, ceux, de l'Air. IRy a là. des:.éner-
gies, des caractères," des types "^d'hom-
mes dont nous pouvons .être fiç'rs,' qu'ils
soient civils ou militaires d'ailleurs. A
bord d'un âvion, comme dans'un poste
perdu dans* la- brousse, on trouve un
esprit « chic. » et'un goût de la respon-
sabilité que la vie d'Europe étouffe 'trop
souvent chez. nous.L'Empire a.. tes
hommes qu'il faut, partout aii il faut !.
Puis nous. entrons 'dans le domaine
des constatations d'ordrë technique
domaine réservé à la Commission de
l'Air! - » ,', -. : - -
Sans enfreindre aucun secret, je
puis cependant vous dire que" j'appuie-
puis cependant v 'ous d q u e. j'a o puie-:
rai; dans mon rapport, sur l'équipement
de notre infrastructure. Les terrafns
d'abord : j'ai e éié-.très heureusement
surpris du nombre des terrains de se-
cours ; pensez donc, en A.O.F. un tous
les 50 km., cela représente un gros ef-
fort de débroussement et d'entretien qui
mérite des encouragements et des félici-
tations, surtout en zone forestière. La
radio et la météo, ensuite; qui vont de
pair avec les terrains : plus qu'ailleurs,;
en zone tropicale, l'avion a besoin d'être
suivi en même: temps que gufdé. Il y a
les orages, les tornades, les temps bou-
chés.
'Et ici M. Lapie nous livre une formule
qui figurera certainement dans son rap-
port : -' ; :
La régularité doit primer la rapi-
dité. Quand il s'agit de relier à la Fran-
ce, en quelques' jours, des- régionsvqui
en étaient: auparavant à des semaines,
voire des mois de .temps, on n'est pas
à quelques heures: près..
(Lire-la suite page 3.)-
Avant la cérémonie d'inauguration du nouvel hôtel de ville de Casablanca, le général Noguès,
le sous-secrétair. d'Etat aux Affaires étrangères dtf Tessan-et le grand vizir Si El Mokri saluent
- le drape«nMjii.ler zouaves
M. MOUTET
exprime
son idéal humain
M. Moutet vient d'être ministre rue
Oudinot pendant un an et demi. On
sait qu'il s'attacha activement à sa
tâche. Son action fut critiquée par oer-
tains, louée par d'autres.
Au Populaire, l'ancien ministre des
Colonies vient de donner deux articles
dans lesquels il rappelle ses efforts. :
Comment ai-je administré 1
En donnant à tous le sentiment qu'il
avait lui-même une direction générale,
qu'il savait, ce qu'il voulait et- ; On il
allait, et en convainquant chacun de ses
collaborateurs, à tous les degrés de la
hiérarchie, de le suivre, de seconder
son effort qui n'avait qu'un but : éle-
ver à la dignité d'hommes l'ensemble
des rerésentants des races peuplant
[ nos colonies, veiller à, assurer de meil-
lettres conditions d'existence,, ~3eyef
leur jUvéau sdcial,sàtisfdii'e. lëur¡r:'fltf:
Soins essentiels, assurer le maximum
de libertés compatibles avec le déve-
loppement intellectftel" économique et
social, organiser la production, non
pour le profit de quelques privilégiés,
mais pour l'intérêt du plus grand nom-
bre. -
.et exprime son idéal :
Cette tâche, je l'ai' poursuivie avec
joie, avec une allégresse passionnée,
avec une foi profonde et un optimisme
constant. J'ai trouvé les concours dont
j'avais besoin et, dans beaucoup de cas,
j'ai eu plus à suivre qu'à précéder.
Certes de grands efforts et de beaux
résultats avaient été acquis que j'ai
eu à poursuivre et à développer. Mais
j'ai le sentiment d'avoir pénétré davan-
tage notre action colonisatrice de cette
vérité : ,que la préoccupation essen-
tielle n'était pas seulement d'adminis-
trer les choses, mais agit pour les Hom-
mes et que la colonisation ne pouvait se
dë/otdre, sinon se légitimer, qu'en là.
prenant au sens humain et social. Car
civiliser, ça n'est pas produire le plus
de richesses possible par tous les
moyens. C'est assurer à l'ensemble des
êtres -humains. la satisfaction de leurs
besoins élémentaires.
L'AFRIQUE
champs clos
de TEurope
Une information de Rome annonce
que, cette année,les grandes manoeu-
vres' itattennes M dérouleront en - Li-
bye.
Ainsi"s'affirmè, par une nouvelle ma-
nrfettatteh tangjtbte, la politique ro-
maine, 'àxée sur l'Afrique en s'àp-1
,.
puyant sur BerHn.
Du Brenner, voici trois ans, elle
passe au Sahara. Evolution ! ;.
A l'annonce de cette nouvelle, ii n'est
pas sans Intérêt de rappeler l'hypo-
thèse d'un Conflit ayant l'Afrique' potir
théâtre d'opération.
Sous l'angle des positions actuelles,
un conflit en Europe ne parait pas pou-
voir être appelé a se dénouer rapide-
ment. Forces et armements en présence
impliqueraient foct probablement
apefe» ûi* p £ émléf! th«c>d$é. pljffs^vf^
lervt» –r- <|é* /rôntjs.
L'histoire de ta dernière guerre se ré-
péterait ; celte, -àctuelfe, de la guerre
d'Espagne. Dans ces -conditions,. les bel-
ligérants,en mesure d'assurer sur l'ex-
térieur leur, ravitaillement se trouve-
raient posséder le meilleur atout- pour
une guerre d'usure.
L'Allemagne et "l'Italie, par leur po-
sition géographique, n'ont -pas cet
atout. ; ': ',' ,," -
.: : a R. LE VERBE.
- (Lire la suite page 3.)
PROPAGANDE
, COLONIALE
:
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Nous vivons le siècle de la pu-
blicité. Il n'est pas un produit,
si bon soit-il, qui puisse se pas-
ser d'elle. De même il n'est plus
de pays qui puisse, quel que soit
son rayonnement, s'abstenir de
la propagande.
Les Etats autoritaires l'ont
bien compris. Ils en eurent be-
soin pour couvrir leurs excès ;
elle est nécessaire pour étayer
leur élément primordial : le
prestige ; enfin elle sert leurs
desseins d'hégémonie en exal.
tant leur idéologie, tout en s'ap.
pliquant à discréditer l'action de
leurs opposants.
Si tes démocraties n'ont pas
les mêmes raisons de se servir
de la. propagande,, elles ont ce-,
pendant le devoir de se défen- j
dre contre les-attaques dont elles ;
sont l'objet. Maintenant que les
luttes entre nations ont débordé
le cadre ancien –l'armée, la
dioloniatie .--avec les nouveaux
moyens de la technique pres-
se, cinéma, radio. il :" faut
qu'ehes puissent se défendre sur
ce nouveau terrain.
La récente « guerre des on-
des » entre rAngteterre et: rita.
lie vient de démontrer cette né-
cessité.
Aussi, outre-Manche, celle-ci
est-eHe maintenant pleinement
réalisée. Nos voisins s'organi-
sent. Ils viennent de constituer
un Comité de coordination de la
propagande britannique, qui sera
particulièrement chargé « de
corriger tes fausses nouvelles, et
les commentaires malveillants
relatifs à l'Angleterre ».
- Avec la Palestine, les Anglais
ont touché du doigt le danger
des attaques de la propagande
étrangère.
Avec l'Afrique du Nord le
Maroc, en particulier n'en !
avons-nous pas , fait'. autant ?
Faut-it aussi parler du discrédit
que nos adversaires font peser;
sur nous, .partout à l'étranger. ? j
Alors qu'attendons-nous pour;
nous défendre1 en- luttant contre
la calomnie ? 1
Que l'Angleterre nous, .«ut
donné' l'exemple ? SI c'ést-cela, f
c'estfait '.ff
M. STEEG
exalte
notre œuvre coloniale
-
Le président Steeg, ministre des Co-
lonies, a fait pour le Daily Telegraph,
qui consacre dans ses colonnes une
étude pour la France d'outre-mer, les
déclarations suivantes sur l'œuvre co-
loniale de la France :
Son domaine est. immense et la phy-
sionomie en est infiniment variée. Les
races les plus diverses s'y rencontrent.
On y. trouve des civilisltions bien diffé-
rentes, les unes primitives et rudimen-
taires, les autres anciennes et raffi-
nées. Nous nous sommes appliqués à
assouplir, à adapter nos formules ad-
ministratives, nos systèmes de coloni-
sation à des états sociaux dissembla-
bles:
Nous avons éveillé chez tous les peu-
ple&-avpci lesquels ̃ 'nous sommes entrés
eftieonfaçt, le. ^sentiment de 4a- dignité
humaine-par le respect même que nous
leur avons tcmoignë, Notre tâche est
devenue'de plus ,en plus difficile à me-
sure que nous Varions mieux accomplie.
Les. progrès acquis appellent des pro-
grès .nouveaux. Par 4ous les moyens,
nouq nous efforçons de faire accéder
nos sujets et nos :protégés indigènes
à des, conditions. d'existence, meilleures
et plus sûres. Qu'il reste beaucoup à
faire, nul, n'en est plus persuadé que
celui qui a l'honneur èt la lourde char-
ge de présider à. cette grande œuvre
de justice et de générosité. Cependant,
ceux qui liront l'étude du Daily Tele-
graph constateront que le bilan de l'ac-
tion de la III' République n'est pas dé-
ficitaire et que la France, sans méga-
lomanie déclamatoire, mais non sans
fierté, peut devant les nations affir-
mer que son domaine colonial est bien
le prolongement de son être, car elle
lui a donné le meilleur de son intel-
ligence et de son cœur.
A une époqué où certains contestent,
plus ou moins ouvertement, nos droits
coloniaux, il n'est pas superflu qu'une
personnalité aussi qualifiée puisse ex-
poser nos références.
Elles sont sérieuses.
LA FRANCE AU MAROC
A Casablanca, M. de Tessan
sous-secrétaire d'Etat aux Af-
faires étrangères, fixe ainsi
la base, essentielle de notre
politique : : = • •
[ , -:. f ̃
.; .J,." ,'. ~r
Poursuivant son.voyage au Maroc sui-
>vant l'itinérairè prévu; Mi François de
Téssan.i- squs-seçrétaiçe d'Etat- aux : Af-
faires étrangères a, en compacte du
gpnçral Noguès, quitté Rabat le 11 pour
,Casatilanca' où il-inaugura le nouvel hô-
tel dç .ville.. Il étai/ de retour à Rabat le
lêndemàiii et avait' un" Ibng-entretien
avec le sultan puis il fit une visita à
Port-Lvautev.
"Parti le 14, toujours accompagné du
général- Noguès, par Léfrou, Mr de Tes-
san-est arrivé à Meknès où il-fut notam-
ment reçu par, les Anciens Combattants
et présida le banquet de clôture de leur
congrès.
Puis le voyage; avec réception dans
chaque centre s'est continué sur Fez,
où une importante prise d'armes a eu
lieu, et se, poursuit maintenant dans le
Sud.
M. de Tessan ne rentrera en France
qu'à la fin du mois.,
♦ ♦ ♦
A Casablanca, à l'inauguration de
l'hôtel de'ville, M. de Tessan a pronoftcé
un important discours. Après avoir ap-
porté à la populationmarocaine le salut
cordial du gouvernement qui l'a chargé
d'être son interprète, il félicita les Casa-
blancais d'avoir doté leur cité d'un mo-
nument si -représentatif, .du dynamisme
marocain : , i
« Vous avez,-dit^il,> l'Âme et la foi des
pionniers et des bâtisseurs; du Nouveau
Monde » et- il ajûHita :Ceux qui ont
vu grand;ont,Vu juste.dans cette renais-
sance ^générale du pays. »
"Abordant la question économique, M:
de Tessan -déclara ique « la prospérité
des:" Français -du : Maroc né serait pas
diirable si elle n'avait pour corollaire 'ta
prospérité1 des Marocains :
La collaboration franco-
marocaine serait vouée à
la stérilité si elle n'était
pas fondée sur une
étroite solidarité dans le
bien-être comme dans les
épreuves.
, « Le régime du protectorat a sans
.cesse recherché les moyens les plus effi-
caces pour atteindre ce double résultat.
La collaboration franco-marocaine se-
rait vouée à la stérilité, si elle n'était
pas fondée sur une étroite solidarité,
dans le bien-être comme dans les épreu-
ves. »
Enumérant les efforts financiers ac-
complis en faveur de l'amélioration du
sort des indigènes, M. de Tessan cons-
tata :
« Au.reste, s'il fallait un indice patent
de l'œuvre féconde du protectorat en
terre marocaine, ne le trouverait-on pas
dans les chiffres d'un- démographie en
rapide ascension tels qu'ils résultent du
dernier recensement. Là encore, l'appui
du protectorat est indispensable pour
ménager l'avenir et pour assurer sans
heurts la croissance de la population. »
D'ailleurs, le problème n'est pas inso-
luble :
« Quand on évoque dans son ensemble
le problème marocain et quand on ana-
lyse les malaises qui se sont produits
à la suite de la crise de croissance, des
difficultés d'adaptation, on ne saurait
le déclarer insoluble.
« Nous sommes fermement résolus à
donner, à la collaboration franco-maro-
caine toute la vigueur, toute la souples-
se, toute la confiance qui doivent l'ani-
mer. Rien n'est plus générateur d'espoir
que,l'énergie et le travail. »
Mais pour, atteindre ce but, la France
réclame la confiance totale et la fin des
campagnes défaitistes :
(Lire la suite en cinquième page.)
PEUPLEMENT DE LA BOUCLE DU NIGER
et fiiHHl des Irrigations
','" du delta nigérien
Par Alcide DELMONT
Délégué de la Côte d'Ivoire au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer
Mieux vaut-il soigner un malade et
tenter de le sauver que l'abandonner
pour essayer de procréer de nouveaux
sujets ?
Mieux vaut-il continuer lfensemeo-
cer des terres fertiles en essayant de
les rendre encore plus productives que
chercher à rendre fécondes des terres
ignorées ?
Mieux vaut-il consacrer des capi-
taux à améliorer le sort d'humanités déjà
existantes, qui ne demandent qu'à vivre,
à se développer et à enrichir le sol au-
quel elles sont attachées, que tenter de
créer de toutes pièces dans des déserts
de sables totalement dépourvus de
moyens d'existence des richesses pour
le moins imaginaires ?
Enfin, a-t-on le droit de disposer
des sommes considérables empruntées
et à quel taux ! par le Gouverne-
ment général de l'A.O.F. et dont les
populations aéfiennes font les frais
pour entreprendre des travaux d'Hercule
dans le but de fertiliser des milliers
d'hectares susceptibles dans combien
d'années ? de produire des cultures vi-
vrières telles que le riz, que notre Indo-
chine est à même de fournir à des con-
ditions bien meilleures ?
Tel se pose, pour moi, le problème
du peuplement de la boucle du Niger
et du financement de ses irrigations.
je ne veux pas contester un seul ins-
tant le projet de colonisation du Soudan
nigérien Qui 1. été conçu d'après des
constatations relevées au Soudan anglo-
égyptien et aux Indes anglaises.
Je ne suis cas un technicien de l'hy-
draulique agricole et je laisserai à d'au-
tres, que Ip. question intéresse, le soin
de déterminer si les éléments qui se pré-
sentenf dan" ces trois pays sont corn- j
paiïrMeîr e4. permettent d'en tirer dësl
conclusions favorables pour la boucle
du Niger. -
J'avoue que je serais, pour ma part,
très heureux de les connaître et je re-
grette quelque peu que l'on ait déjà en-
gagé et dépensé des centaines de mil-
lions, sur le vu de rapports extrêmement
documentés, mais qu'il aurait, néan-
moins, été de la plus élémentaire sagesse
de faire vérifier et contrôler.
N'a-t-on pas le droit de se montrer
sceptique sur les rendements énoncés
quand on sait ce qu'ont coûté à l'A.O.F.
les expériences d'un grand spécialiste
américain qui a consenti au prix de
combien de dollars ? à étudier au Ni-
ger la culture irriguée du coton.
Or, les statistiques douanières sont là
pour nous rappeler que l'A.O.F. exporte
annuellement environ 4.000 tonnes de
coton, dont la majeure partie ne vient
pas, comme on pourrait le croire, du
Soudan français, mais bien de la Côte
d'Ivoire et du Dahomey.
L'expérience du spécialiste américain
a coûté cher. Je me méfie des grandes
entreprises. Et quand on parle d'irriguer
en moins de quatre ans 250.000 hectares
par les canaux du Macina et du Sahel,
dont 20.000 hectares pourront être, d'ici
1941, aménagés et colonisés, j'avoue
mon scepticisme.
Je ne crois pas plus à ces prévisions
qu'à celles que j'ai relevées dans le plan
de financement des aménagements nigé-
riens et d'après lesquelles, à partir de
1946, 15.000 hectares doivent être amé-
nagés chaque année pour aboutir, en
1972, à une superficie totale de 458.000
hectares.
Il est vrai qu'en 1972 ceux de ma
génération ne seront plus là pour enre-
gistrer les .ésultats_. l'échec !
--,', (Suite en 3* page) ,---
Socialisme soviétique
et communisme annamite
Par A.-M. TAO KIM HAI
Le.dernier courrier aérien apporte
d'Indochine le dernier numéro du Dông-
Duong Tap-Chi, contenant le dernier
d'une série d'articles de M. Phan-KIwi
contre le Confucianisme. Mais que
vient faire, dites-vous, une doctrine
vieille de vingt-cina siècles dans un
journal « avancé » ? C'est que, aux
dires de notre confrère, Kong-Fou-Tseu
est un affreux réactionnaire qui a com-
plètement obnubilé la jugeote de ses
compatriotes dont le signataire de
cet article et les a rendus parfaite-
ment inaptes à comprendre la doctrine
sociale du bon Karl Marx.
Pour vous rendre compte du mal im-
mense dont nous souffrons sans le sa-
voir, victimes d'une mouche tsé-tsé qui
répand la trypanosomiase sociale, lisez
cette désolante constatation :
« En Annam il existe, dans le man-
darinat comme dans toutes les autres
classes de la population, des personnes
très attachées à la monarchie et aux
idées confucéennes. Même dans les mi-
lieux jeunes et évolués, beaucoup res-
tent traditionalistes et rovalistes,
« Tout cela nous permet d'affirmer
qu'il est fort difficile de réaliser les
théories socialistes en notre pays tant
que les vieilles idées confucéennes de-
meurent vivaces dans les esprits. »
Mais aux grands maux, les grands
remèdes. Et l'auteur de .la campagne
anticonfucéistc nous suggère des moyens
Énergiques :
« Bien que l'enseignement des carac-
tères chinois soit aujourd'hui supprimé,
la plupart des institutions fondées sur
les principes confucéens existent encore.
Peut-être faudra-t-il les supprimer, sur-
tout celles qui ne conviennent plus aux
temps modernes, pour que puissent ger-
mer les idées nouvelles ?' »
Que ne doit-on pas faire pour que
germent enfin les idées nouvelles et que
s'annonce mirobolante la récolte de riz,
de paix et de liberté, sous le signe de
la faucille et du marteau !
Par quoi commencer dans ce travail
de démolition ?
D'abord la Monarchie. A-t-on idée de
conserver cette vieille institution archaï-
que, bonne tout au plus pour la Belgique
ou pour l'Angleterre ? Ce qu'il nous
faut, c'est un président omnipotent à vie
qui sache faire fusiller sans jugement
les ennemis du prolétariat, qui réalise
l'unanimité absolue en n'acceptant com-
me candidats que les candidats du parti
et qui pousse la sollicitude pour la santé
morale et intellectuelle du peuple jus-
qu'à supprimer toute controverse par la
plume ou par la parole. La France s'est
bien, à la légère, engagée « à garantir
l'intégralité des Etats de S. M. le roi
d'Annam, à dcfendr!.' ce souverain contre
les agressions du dehors et contre les
rébellions du dedans. « Mais que vaut
un engagement solennel devant la volon-1
té d'une minorité agissante sachant ma-
nier « l'action directe » ?
(Lire la sitite page 3.)
t.c- l'Ctits cadeaux entretiennent
l'amitié
Cent mille kilos de café d'Abys-
sinie viennent d'arriver à Ham-
bourg, offert par le Duce à I'oeuvre'
nationale-socialiste des secours d'hi-
ver.
Sur chaque paquet on lit une dé-1
dicace de M. Mussolini : « Puisse
des millions d'Allemands trouver sa-
voureux ce café du Harrat ».
Kr. iivrant sa cargaison le capi-
taine du vapeur italien a déclaré :
« Le présent du Duce symbolise le
vœu de l'Italie de voir l'Allemagne
amie recouvrer bientôt ses colonies »
39' anné £ N°8. Fondateur : Marcel RUEDeL Edition hebdomadaire. Prix; franc.. Lundi 21 février 1938.
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Les Annales Coloniales ,'",';
1 ;* -
Nt~S~~aMtat~~M~
En prétendant incorporer à la nation des
hommes qui ne seraient pas soumis à la loi na-
tionale, M. Viollette ne francise pas l'Algérie,
il l'islamise. Ses partisans l'ont bien compris.
Voici comment s'exprime le cheikh Benbadis,
président des oulamas :
Celui qui s'est fait naturaliser Français est
un renégat.
Celui qui fait appel à la justice française
d'un jugement du Cadi est un renégat.
Celui qui se marie avec une non-musulmane
est un apostat.
(LA DEPECHE ALGERIENNE).
DIRECTION
RÉDACTION
1 p 'IIi P' .1+7385
.- 12. rue Le Peletier.. Paris - (2«-) -. .-.Téléphone: Proyenee 49:81 et 82. C. C.1 postaux; Paris ,147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de ia Métronde. - .:
• Les manuscrits ne sont pas rendus. , • >:i
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par là Sodété - Africaine - de Publicité et-d'Editions françaises.
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par 5
numérbs
PROPAGANDE
CONTRE LA
CESSION DU
TOGO
Par Mario ROUSTAN
Sénateur, ancien ministre, président de la Commission
sénatoriale des Colonies
Le général Maroix de l'Infanterie coloniale, ancien commandant
des troupes françaises d'opérations au Togo en 1914, a bien voulu me
rendre visite à Nice. Il m'a parlé de son ouvrage : « Le Togo, pays
d'influence française ». Je reçois le livre aujourd'hui avec, un mot
dont je lui sais gré. Le nouveau président de la commission des Co-
lonies a suivi avec un intérêt passionné le récit de la prise du Togo-
land, récit sobre, précis, rapide, où l'émotion se devine plus qu'elle
ne se dévoile, compte rendu où les souvenirs palpitent sous les mots,
où les visions se succèdent, où l'on entend battre le ccéur d'un sol- I
dat d'une grande nation civilisatrice. -,'
Mais ce soldat français assiste à la campagne journalière, infa-
tigablement conduite par le parti colonial allemand qui réclame le
retour au Reich des territoires sous mandat. Il ne dit pas oui, il ne
dit pas non : ce n'est pas son affaire. Il n'a eu, lui, qu'à assurer le
succès de nos armes, puis à administrer, comme il dit. avec humanité,
justice, clairvoyance ; il l'a fait ; il déclare, sans se lancer dans des
phrases grandiloquentes, sans hausser le ton, que là-bas nous, pou-
vons « être fiers de nocre œuvre qui, par son instruction libérale a
donnée aux hommes le droit à penser, aux femmes conscience de
leur dignité et de leur rôle, à tous le respect du voisin, toutes choses
qu'ils ignoraient avant notre administration tutélaire et qu'ils ont le
droit de ne plus vouloir perdre. » Sunt verba et voces. Il y a ici autre
chose que la phraséologie oratoire des fins de banquets. Le livre
du général Maroix vous apporte des faits, des chiffres, des compa-
raisons, des documents incontestables. Ce sont les faits qui louent,
et non la manière de les raconter, et non les commentaires que, né-
cessairement ils appellent. - -
Mais s'il ne discute pas le fond même de la question, il demande
que des - « distinctions » soient introduites, et il démontre que s'il
faut en faire une, c'est avant tout pour le Togo. Il écrit que c'est
un « cas très particulier », et il le prouve.
Au point de vue économique, ce territoire ne renferme aucune
des matières premières que le Reich réclame comme indispensables.
S'il exporte des huiles et amandes de palmes, du café, du coton, du
sisal, on ne saurait prétendre que c'est en quantités industrielles.
Au reste, la France aurait pu, conformément aux textes, réserver la
liberté du commerce avec le Togo aux Etats membres, de la Société
des Nations. Elle a été plus libérale : les firmes allemandes y con-
tinuent léurs opérations exactement comme si l'Allemagne hitlé-
rienne n'avait pas quitté Genève. Et Dieu sait avec quel fracas ! Les
statistiques l'établissent. : L'Allemagne, n'a jamais eu de nombreuses
relations commerciales avec le, Toçjoypt /e- //,- n'y a rièn de changé.
W fLIRELÀSUITE ÉN!TRÔISIE#te PAGE» ,,1
Pour un manuel scolaire
d'Histoire coloniale
Soit : vieille rengaine que le déve-
loppement de la mystique coloniale
dans le public français. Surtout dans
les circonstances actuelles,il ne faut
pas craindre d'être taxé de radoteur
en revenant sur cette question, inlas-
sablement,tant que rien de sérieux
et d'efficace n'aura été tenté dans cet
ordre d'idée.
En Allemagne, il a suffi que la pro-
pagande nazie donnât un ordre :
« Pensez colonial », pour qu'immé-
diatement les campagnes de presse,
meetings, associations, se multiplient
sur ce sujet.
En France, une telle directive ne
rencontrerait qu'indifférence quasi
générale.
Ne nous frappons donc pas la tête
contre les murs et essayons de vio-
lenter nos compatriotes en utilisant
des armes qui conviennent à leur
tempérament.
Voyons d'abord ce qui a été fait
pour tenter qu'autour de nous nous
n'entendions plus ces phrases stu-
pides : « Mais donnons nos colonies
à l'Allemagne pour qu'elle nous f.
la paix ! »
Le premier je l'avoue, car la vie
n'est qu'un éternel enseignement et
si je me mets en scène c'est afin de
discuter sur des réalités j'ai com-
mis une erreur lorsque, voici déjà
quelques années, l'on me demanda
quelques causeries coloniales dans
certains postes d'Etat. J'ai cru que
le public était assez ouvert à la
« chose d'outre-mer » pour me per-
mettre de savants exposés économi-
ques ou ethniques. Résultat je l'ai
su par la suite après dix phrases
certains auditeurs tournaient - le bou-
ton.
Il ne m'intéressait pas de bavarder
devant un micro pour toucher un ca-
chet (bien que ce dernier ne fût pas
à dédaigner). J'avais le modeste
amour-propre de m'attacher à une
oeuvre utile. Dès que l'on m'eut pré-
venu d'une réaction, que j'eus ten-
dance à généraliser, je tentai autre
chose. Je passai immédiatement au
Par PierrEf FONT AtNE
pittoresque, à la sorte de variété co-
loniale parlée. Et, sans vaine modes-
tie, je reçus des demandes de repro-
duction de mes causeries, des com-
mandes d'articles et de conférences
privées. i'
Cela, c'est la leçon de l'expérience,
l'expérience reine de l'effort effi-
cient ; tâchons donc d'en faire notre
profit.
Je ne suis du reste pas seul à avoir
compris qu'il fallait utiliser des argu-
ments répondant à la tournure d'es-
prit du public français.
(Lire la suite en cinquième page.)
Et voilà pourquoi votre fille est
muette.
Cette remarque, dans les Propos
lu Hargneux du Monde Colonial
Illustré :
c Apprenez. que la Nouvelle Ca-
lédonie a vu passer depuis 1891,
vingt et un gouverneurs et les Nou-
velles-Hébrides, trente et un depuis
1901 tandis qu'à la Résidence bri-
tannique de cet archipel, pendant
le même temps, cinq fonctionnairês
anglais ont dirigé la politique de ;
l'Angleterre ». j
L'AERONAUTIQUE AFRICAINE
I
L'Empire a les hommes
qu'il faut. Mais s'il con-
vient d'équiper les ter-
rains, Il faut aussi pour.
voir les énergies. Les
hommes feront le reste
par surcroît.
Délégué par la Commission de l'Aé-
ronautique de la Chambre, M. Lapie
vient d'effectuer un long périple aérien
autour de notre Afrique Noire. Par Air-
France, de Toulouse à Dakar, puis par
l'Aéro-Maritime de Dakar à Pointe-
Noire, il a rejoint Air-Afrique à Fort-
Lamy, par avion militair- à travers l'A.
E. F. Au cours de ce circuit complet,
M. Lapie s'est arrêté dans chacune de
nos bases africaines et a eu ainsi la
possibilité d'en étudier les ressources
avec les autorités civiles et militaires
dont elles dépendent. Bien que M. La-
pie soit tenu de réserver les conclusions
de son inspection pour le rapport qu'il
va adresser incessamment à la Commis-
sion de l'Air, nous sommes allés lui de-
mander de bien vouloir nous confier
pour les lecteurs des Annales quelques-
unes de ses impressions : -
- Ce dont j'ai été frappé avant tout,
nous dit-il, c'est de la régularité et,
oserais-je dire, de la simplicité avec les-
quelles j'ai pu effectuer mon voyage.
II y a encore peu d'années, pareil péri-
ple eut constitué une prouesse aventu-
reuse. Aujourd'hui c'est un service nor-
ma), assuré d'ailleurs par un personnel
admirable- ,-' .-
Sur ce point, M. Lapie tient à insister
immédiatement : -
En avant des réalisations, il 'y a
les hommes. J'étais allé en Afrique
pour la première fois il-y a. cinq ans
J'avais en,somme découvert'les colo-
niaux à cette-époque. Je'les'ai retrou-
Telles sont les conclusions que
rapporté d'Afrique M.. Lapre,
député, membre de la commis-
sion de l'Aéronautique.
:. : fi'
vés, cette fojs-ci, eux, "et puis" lies Vau-
tres, ceux, de l'Air. IRy a là. des:.éner-
gies, des caractères," des types "^d'hom-
mes dont nous pouvons .être fiç'rs,' qu'ils
soient civils ou militaires d'ailleurs. A
bord d'un âvion, comme dans'un poste
perdu dans* la- brousse, on trouve un
esprit « chic. » et'un goût de la respon-
sabilité que la vie d'Europe étouffe 'trop
souvent chez. nous.L'Empire a.. tes
hommes qu'il faut, partout aii il faut !.
Puis nous. entrons 'dans le domaine
des constatations d'ordrë technique
domaine réservé à la Commission de
l'Air! - » ,', -. : - -
Sans enfreindre aucun secret, je
puis cependant vous dire que" j'appuie-
puis cependant v 'ous d q u e. j'a o puie-:
rai; dans mon rapport, sur l'équipement
de notre infrastructure. Les terrafns
d'abord : j'ai e éié-.très heureusement
surpris du nombre des terrains de se-
cours ; pensez donc, en A.O.F. un tous
les 50 km., cela représente un gros ef-
fort de débroussement et d'entretien qui
mérite des encouragements et des félici-
tations, surtout en zone forestière. La
radio et la météo, ensuite; qui vont de
pair avec les terrains : plus qu'ailleurs,;
en zone tropicale, l'avion a besoin d'être
suivi en même: temps que gufdé. Il y a
les orages, les tornades, les temps bou-
chés.
'Et ici M. Lapie nous livre une formule
qui figurera certainement dans son rap-
port : -' ; :
La régularité doit primer la rapi-
dité. Quand il s'agit de relier à la Fran-
ce, en quelques' jours, des- régionsvqui
en étaient: auparavant à des semaines,
voire des mois de .temps, on n'est pas
à quelques heures: près..
(Lire-la suite page 3.)-
Avant la cérémonie d'inauguration du nouvel hôtel de ville de Casablanca, le général Noguès,
le sous-secrétair. d'Etat aux Affaires étrangères dtf Tessan-et le grand vizir Si El Mokri saluent
- le drape«nMjii.ler zouaves
M. MOUTET
exprime
son idéal humain
M. Moutet vient d'être ministre rue
Oudinot pendant un an et demi. On
sait qu'il s'attacha activement à sa
tâche. Son action fut critiquée par oer-
tains, louée par d'autres.
Au Populaire, l'ancien ministre des
Colonies vient de donner deux articles
dans lesquels il rappelle ses efforts. :
Comment ai-je administré 1
En donnant à tous le sentiment qu'il
avait lui-même une direction générale,
qu'il savait, ce qu'il voulait et- ; On il
allait, et en convainquant chacun de ses
collaborateurs, à tous les degrés de la
hiérarchie, de le suivre, de seconder
son effort qui n'avait qu'un but : éle-
ver à la dignité d'hommes l'ensemble
des rerésentants des races peuplant
[ nos colonies, veiller à, assurer de meil-
lettres conditions d'existence,, ~3eyef
leur jUvéau sdcial,sàtisfdii'e. lëur¡r:'fltf:
Soins essentiels, assurer le maximum
de libertés compatibles avec le déve-
loppement intellectftel" économique et
social, organiser la production, non
pour le profit de quelques privilégiés,
mais pour l'intérêt du plus grand nom-
bre. -
.et exprime son idéal :
Cette tâche, je l'ai' poursuivie avec
joie, avec une allégresse passionnée,
avec une foi profonde et un optimisme
constant. J'ai trouvé les concours dont
j'avais besoin et, dans beaucoup de cas,
j'ai eu plus à suivre qu'à précéder.
Certes de grands efforts et de beaux
résultats avaient été acquis que j'ai
eu à poursuivre et à développer. Mais
j'ai le sentiment d'avoir pénétré davan-
tage notre action colonisatrice de cette
vérité : ,que la préoccupation essen-
tielle n'était pas seulement d'adminis-
trer les choses, mais agit pour les Hom-
mes et que la colonisation ne pouvait se
dë/otdre, sinon se légitimer, qu'en là.
prenant au sens humain et social. Car
civiliser, ça n'est pas produire le plus
de richesses possible par tous les
moyens. C'est assurer à l'ensemble des
êtres -humains. la satisfaction de leurs
besoins élémentaires.
L'AFRIQUE
champs clos
de TEurope
Une information de Rome annonce
que, cette année,les grandes manoeu-
vres' itattennes M dérouleront en - Li-
bye.
Ainsi"s'affirmè, par une nouvelle ma-
nrfettatteh tangjtbte, la politique ro-
maine, 'àxée sur l'Afrique en s'àp-1
,.
puyant sur BerHn.
Du Brenner, voici trois ans, elle
passe au Sahara. Evolution ! ;.
A l'annonce de cette nouvelle, ii n'est
pas sans Intérêt de rappeler l'hypo-
thèse d'un Conflit ayant l'Afrique' potir
théâtre d'opération.
Sous l'angle des positions actuelles,
un conflit en Europe ne parait pas pou-
voir être appelé a se dénouer rapide-
ment. Forces et armements en présence
impliqueraient foct probablement
apefe» ûi* p £ émléf! th«c>d$é. pljffs^vf^
lervt» –r- <|é* /rôntjs.
L'histoire de ta dernière guerre se ré-
péterait ; celte, -àctuelfe, de la guerre
d'Espagne. Dans ces -conditions,. les bel-
ligérants,en mesure d'assurer sur l'ex-
térieur leur, ravitaillement se trouve-
raient posséder le meilleur atout- pour
une guerre d'usure.
L'Allemagne et "l'Italie, par leur po-
sition géographique, n'ont -pas cet
atout. ; ': ',' ,," -
.: : a R. LE VERBE.
- (Lire la suite page 3.)
PROPAGANDE
, COLONIALE
:
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Nous vivons le siècle de la pu-
blicité. Il n'est pas un produit,
si bon soit-il, qui puisse se pas-
ser d'elle. De même il n'est plus
de pays qui puisse, quel que soit
son rayonnement, s'abstenir de
la propagande.
Les Etats autoritaires l'ont
bien compris. Ils en eurent be-
soin pour couvrir leurs excès ;
elle est nécessaire pour étayer
leur élément primordial : le
prestige ; enfin elle sert leurs
desseins d'hégémonie en exal.
tant leur idéologie, tout en s'ap.
pliquant à discréditer l'action de
leurs opposants.
Si tes démocraties n'ont pas
les mêmes raisons de se servir
de la. propagande,, elles ont ce-,
pendant le devoir de se défen- j
dre contre les-attaques dont elles ;
sont l'objet. Maintenant que les
luttes entre nations ont débordé
le cadre ancien –l'armée, la
dioloniatie .--avec les nouveaux
moyens de la technique pres-
se, cinéma, radio. il :" faut
qu'ehes puissent se défendre sur
ce nouveau terrain.
La récente « guerre des on-
des » entre rAngteterre et: rita.
lie vient de démontrer cette né-
cessité.
Aussi, outre-Manche, celle-ci
est-eHe maintenant pleinement
réalisée. Nos voisins s'organi-
sent. Ils viennent de constituer
un Comité de coordination de la
propagande britannique, qui sera
particulièrement chargé « de
corriger tes fausses nouvelles, et
les commentaires malveillants
relatifs à l'Angleterre ».
- Avec la Palestine, les Anglais
ont touché du doigt le danger
des attaques de la propagande
étrangère.
Avec l'Afrique du Nord le
Maroc, en particulier n'en !
avons-nous pas , fait'. autant ?
Faut-it aussi parler du discrédit
que nos adversaires font peser;
sur nous, .partout à l'étranger. ? j
Alors qu'attendons-nous pour;
nous défendre1 en- luttant contre
la calomnie ? 1
Que l'Angleterre nous, .«ut
donné' l'exemple ? SI c'ést-cela, f
c'estfait '.ff
M. STEEG
exalte
notre œuvre coloniale
-
Le président Steeg, ministre des Co-
lonies, a fait pour le Daily Telegraph,
qui consacre dans ses colonnes une
étude pour la France d'outre-mer, les
déclarations suivantes sur l'œuvre co-
loniale de la France :
Son domaine est. immense et la phy-
sionomie en est infiniment variée. Les
races les plus diverses s'y rencontrent.
On y. trouve des civilisltions bien diffé-
rentes, les unes primitives et rudimen-
taires, les autres anciennes et raffi-
nées. Nous nous sommes appliqués à
assouplir, à adapter nos formules ad-
ministratives, nos systèmes de coloni-
sation à des états sociaux dissembla-
bles:
Nous avons éveillé chez tous les peu-
ple&-avpci lesquels ̃ 'nous sommes entrés
eftieonfaçt, le. ^sentiment de 4a- dignité
humaine-par le respect même que nous
leur avons tcmoignë, Notre tâche est
devenue'de plus ,en plus difficile à me-
sure que nous Varions mieux accomplie.
Les. progrès acquis appellent des pro-
grès .nouveaux. Par 4ous les moyens,
nouq nous efforçons de faire accéder
nos sujets et nos :protégés indigènes
à des, conditions. d'existence, meilleures
et plus sûres. Qu'il reste beaucoup à
faire, nul, n'en est plus persuadé que
celui qui a l'honneur èt la lourde char-
ge de présider à. cette grande œuvre
de justice et de générosité. Cependant,
ceux qui liront l'étude du Daily Tele-
graph constateront que le bilan de l'ac-
tion de la III' République n'est pas dé-
ficitaire et que la France, sans méga-
lomanie déclamatoire, mais non sans
fierté, peut devant les nations affir-
mer que son domaine colonial est bien
le prolongement de son être, car elle
lui a donné le meilleur de son intel-
ligence et de son cœur.
A une époqué où certains contestent,
plus ou moins ouvertement, nos droits
coloniaux, il n'est pas superflu qu'une
personnalité aussi qualifiée puisse ex-
poser nos références.
Elles sont sérieuses.
LA FRANCE AU MAROC
A Casablanca, M. de Tessan
sous-secrétaire d'Etat aux Af-
faires étrangères, fixe ainsi
la base, essentielle de notre
politique : : = • •
[ , -:. f ̃
.; .J,." ,'. ~r
Poursuivant son.voyage au Maroc sui-
>vant l'itinérairè prévu; Mi François de
Téssan.i- squs-seçrétaiçe d'Etat- aux : Af-
faires étrangères a, en compacte du
gpnçral Noguès, quitté Rabat le 11 pour
,Casatilanca' où il-inaugura le nouvel hô-
tel dç .ville.. Il étai/ de retour à Rabat le
lêndemàiii et avait' un" Ibng-entretien
avec le sultan puis il fit une visita à
Port-Lvautev.
"Parti le 14, toujours accompagné du
général- Noguès, par Léfrou, Mr de Tes-
san-est arrivé à Meknès où il-fut notam-
ment reçu par, les Anciens Combattants
et présida le banquet de clôture de leur
congrès.
Puis le voyage; avec réception dans
chaque centre s'est continué sur Fez,
où une importante prise d'armes a eu
lieu, et se, poursuit maintenant dans le
Sud.
M. de Tessan ne rentrera en France
qu'à la fin du mois.,
♦ ♦ ♦
A Casablanca, à l'inauguration de
l'hôtel de'ville, M. de Tessan a pronoftcé
un important discours. Après avoir ap-
porté à la populationmarocaine le salut
cordial du gouvernement qui l'a chargé
d'être son interprète, il félicita les Casa-
blancais d'avoir doté leur cité d'un mo-
nument si -représentatif, .du dynamisme
marocain : , i
« Vous avez,-dit^il,> l'Âme et la foi des
pionniers et des bâtisseurs; du Nouveau
Monde » et- il ajûHita :Ceux qui ont
vu grand;ont,Vu juste.dans cette renais-
sance ^générale du pays. »
"Abordant la question économique, M:
de Tessan -déclara ique « la prospérité
des:" Français -du : Maroc né serait pas
diirable si elle n'avait pour corollaire 'ta
prospérité1 des Marocains :
La collaboration franco-
marocaine serait vouée à
la stérilité si elle n'était
pas fondée sur une
étroite solidarité dans le
bien-être comme dans les
épreuves.
, « Le régime du protectorat a sans
.cesse recherché les moyens les plus effi-
caces pour atteindre ce double résultat.
La collaboration franco-marocaine se-
rait vouée à la stérilité, si elle n'était
pas fondée sur une étroite solidarité,
dans le bien-être comme dans les épreu-
ves. »
Enumérant les efforts financiers ac-
complis en faveur de l'amélioration du
sort des indigènes, M. de Tessan cons-
tata :
« Au.reste, s'il fallait un indice patent
de l'œuvre féconde du protectorat en
terre marocaine, ne le trouverait-on pas
dans les chiffres d'un- démographie en
rapide ascension tels qu'ils résultent du
dernier recensement. Là encore, l'appui
du protectorat est indispensable pour
ménager l'avenir et pour assurer sans
heurts la croissance de la population. »
D'ailleurs, le problème n'est pas inso-
luble :
« Quand on évoque dans son ensemble
le problème marocain et quand on ana-
lyse les malaises qui se sont produits
à la suite de la crise de croissance, des
difficultés d'adaptation, on ne saurait
le déclarer insoluble.
« Nous sommes fermement résolus à
donner, à la collaboration franco-maro-
caine toute la vigueur, toute la souples-
se, toute la confiance qui doivent l'ani-
mer. Rien n'est plus générateur d'espoir
que,l'énergie et le travail. »
Mais pour, atteindre ce but, la France
réclame la confiance totale et la fin des
campagnes défaitistes :
(Lire la suite en cinquième page.)
PEUPLEMENT DE LA BOUCLE DU NIGER
et fiiHHl des Irrigations
','" du delta nigérien
Par Alcide DELMONT
Délégué de la Côte d'Ivoire au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer
Mieux vaut-il soigner un malade et
tenter de le sauver que l'abandonner
pour essayer de procréer de nouveaux
sujets ?
Mieux vaut-il continuer lfensemeo-
cer des terres fertiles en essayant de
les rendre encore plus productives que
chercher à rendre fécondes des terres
ignorées ?
Mieux vaut-il consacrer des capi-
taux à améliorer le sort d'humanités déjà
existantes, qui ne demandent qu'à vivre,
à se développer et à enrichir le sol au-
quel elles sont attachées, que tenter de
créer de toutes pièces dans des déserts
de sables totalement dépourvus de
moyens d'existence des richesses pour
le moins imaginaires ?
Enfin, a-t-on le droit de disposer
des sommes considérables empruntées
et à quel taux ! par le Gouverne-
ment général de l'A.O.F. et dont les
populations aéfiennes font les frais
pour entreprendre des travaux d'Hercule
dans le but de fertiliser des milliers
d'hectares susceptibles dans combien
d'années ? de produire des cultures vi-
vrières telles que le riz, que notre Indo-
chine est à même de fournir à des con-
ditions bien meilleures ?
Tel se pose, pour moi, le problème
du peuplement de la boucle du Niger
et du financement de ses irrigations.
je ne veux pas contester un seul ins-
tant le projet de colonisation du Soudan
nigérien Qui 1. été conçu d'après des
constatations relevées au Soudan anglo-
égyptien et aux Indes anglaises.
Je ne suis cas un technicien de l'hy-
draulique agricole et je laisserai à d'au-
tres, que Ip. question intéresse, le soin
de déterminer si les éléments qui se pré-
sentenf dan" ces trois pays sont corn- j
paiïrMeîr e4. permettent d'en tirer dësl
conclusions favorables pour la boucle
du Niger. -
J'avoue que je serais, pour ma part,
très heureux de les connaître et je re-
grette quelque peu que l'on ait déjà en-
gagé et dépensé des centaines de mil-
lions, sur le vu de rapports extrêmement
documentés, mais qu'il aurait, néan-
moins, été de la plus élémentaire sagesse
de faire vérifier et contrôler.
N'a-t-on pas le droit de se montrer
sceptique sur les rendements énoncés
quand on sait ce qu'ont coûté à l'A.O.F.
les expériences d'un grand spécialiste
américain qui a consenti au prix de
combien de dollars ? à étudier au Ni-
ger la culture irriguée du coton.
Or, les statistiques douanières sont là
pour nous rappeler que l'A.O.F. exporte
annuellement environ 4.000 tonnes de
coton, dont la majeure partie ne vient
pas, comme on pourrait le croire, du
Soudan français, mais bien de la Côte
d'Ivoire et du Dahomey.
L'expérience du spécialiste américain
a coûté cher. Je me méfie des grandes
entreprises. Et quand on parle d'irriguer
en moins de quatre ans 250.000 hectares
par les canaux du Macina et du Sahel,
dont 20.000 hectares pourront être, d'ici
1941, aménagés et colonisés, j'avoue
mon scepticisme.
Je ne crois pas plus à ces prévisions
qu'à celles que j'ai relevées dans le plan
de financement des aménagements nigé-
riens et d'après lesquelles, à partir de
1946, 15.000 hectares doivent être amé-
nagés chaque année pour aboutir, en
1972, à une superficie totale de 458.000
hectares.
Il est vrai qu'en 1972 ceux de ma
génération ne seront plus là pour enre-
gistrer les .ésultats_. l'échec !
--,', (Suite en 3* page) ,---
Socialisme soviétique
et communisme annamite
Par A.-M. TAO KIM HAI
Le.dernier courrier aérien apporte
d'Indochine le dernier numéro du Dông-
Duong Tap-Chi, contenant le dernier
d'une série d'articles de M. Phan-KIwi
contre le Confucianisme. Mais que
vient faire, dites-vous, une doctrine
vieille de vingt-cina siècles dans un
journal « avancé » ? C'est que, aux
dires de notre confrère, Kong-Fou-Tseu
est un affreux réactionnaire qui a com-
plètement obnubilé la jugeote de ses
compatriotes dont le signataire de
cet article et les a rendus parfaite-
ment inaptes à comprendre la doctrine
sociale du bon Karl Marx.
Pour vous rendre compte du mal im-
mense dont nous souffrons sans le sa-
voir, victimes d'une mouche tsé-tsé qui
répand la trypanosomiase sociale, lisez
cette désolante constatation :
« En Annam il existe, dans le man-
darinat comme dans toutes les autres
classes de la population, des personnes
très attachées à la monarchie et aux
idées confucéennes. Même dans les mi-
lieux jeunes et évolués, beaucoup res-
tent traditionalistes et rovalistes,
« Tout cela nous permet d'affirmer
qu'il est fort difficile de réaliser les
théories socialistes en notre pays tant
que les vieilles idées confucéennes de-
meurent vivaces dans les esprits. »
Mais aux grands maux, les grands
remèdes. Et l'auteur de .la campagne
anticonfucéistc nous suggère des moyens
Énergiques :
« Bien que l'enseignement des carac-
tères chinois soit aujourd'hui supprimé,
la plupart des institutions fondées sur
les principes confucéens existent encore.
Peut-être faudra-t-il les supprimer, sur-
tout celles qui ne conviennent plus aux
temps modernes, pour que puissent ger-
mer les idées nouvelles ?' »
Que ne doit-on pas faire pour que
germent enfin les idées nouvelles et que
s'annonce mirobolante la récolte de riz,
de paix et de liberté, sous le signe de
la faucille et du marteau !
Par quoi commencer dans ce travail
de démolition ?
D'abord la Monarchie. A-t-on idée de
conserver cette vieille institution archaï-
que, bonne tout au plus pour la Belgique
ou pour l'Angleterre ? Ce qu'il nous
faut, c'est un président omnipotent à vie
qui sache faire fusiller sans jugement
les ennemis du prolétariat, qui réalise
l'unanimité absolue en n'acceptant com-
me candidats que les candidats du parti
et qui pousse la sollicitude pour la santé
morale et intellectuelle du peuple jus-
qu'à supprimer toute controverse par la
plume ou par la parole. La France s'est
bien, à la légère, engagée « à garantir
l'intégralité des Etats de S. M. le roi
d'Annam, à dcfendr!.' ce souverain contre
les agressions du dehors et contre les
rébellions du dedans. « Mais que vaut
un engagement solennel devant la volon-1
té d'une minorité agissante sachant ma-
nier « l'action directe » ?
(Lire la sitite page 3.)
t.c- l'Ctits cadeaux entretiennent
l'amitié
Cent mille kilos de café d'Abys-
sinie viennent d'arriver à Ham-
bourg, offert par le Duce à I'oeuvre'
nationale-socialiste des secours d'hi-
ver.
Sur chaque paquet on lit une dé-1
dicace de M. Mussolini : « Puisse
des millions d'Allemands trouver sa-
voureux ce café du Harrat ».
Kr. iivrant sa cargaison le capi-
taine du vapeur italien a déclaré :
« Le présent du Duce symbolise le
vœu de l'Italie de voir l'Allemagne
amie recouvrer bientôt ses colonies »
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