Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 31 janvier 1938 31 janvier 1938
Description : 1938/01/31 (A39,N5). 1938/01/31 (A39,N5).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272070w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
39e année. W° 5. - Fondateur : Marcel RUEDEL. - Edition heb
Les Annales Coloniales
"IS. 'nnaeSx'D' 'anll,eS,
taM~'MaktatSZbMM
Nous avons voulu être une nation colo-
niale et nous voulonk le rester. Mais nous ne
voulons pas avoir une marine de guerre. Alors
il faudra nous résigner à devenir une sorte de
Hollande. Nous conserverons notre empire
d'outre-mer comme les Hollandais conservent
les Indes Néerlandaises : jusqu'à ce qu'un
Japon quelconque décide de s'en emparer.
G. de MARSILLY. (Le Petit Bleu).
DIRECTION
RÉDACTION
12. RM La Pelêtetri Paris (9e). - Téléphone: Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la MétroDOle.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
ABONNEMENTS
France et Colonies 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
Etranger et Colonies.1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
DEVANT LA - QUESTION COLONIALE
, ,
LA
POSITION
ALLEMANDE
Il est indéniable que dans le monde actuel un problème se-pose : celui des colonies consi-
dérées comme sources des matières premières indispensables à l'économie des nations occidentales
industrialisées. , :
On ne saurait plus longtemps ignorer ce problème dont les revendications allemandes souli-
gnent l'importance. * , ',' :', , ,
N'est-il pas permis de penser qu'avec son règlement se jouera, non seulement le sort-du
continent africain, mais aussi celui de l'Europe.? La recherche d'une solution demande beaucoup
de bonne volonté de part et d'autre et une entière bonne foi. , ,
LA
POSITION
FRANÇAISE
(Nous avons besoin pour
pouvoir vivre
de nos anciennes colonies ».
déclare
le général von EPP
Reichsstatthalter de Bavière, ,
Chef de l'Office colonial
national-socialiste
Le général von Epp, chef de l'Of- M. Georges Scapini, député de Pa-
fice colonial du Parti national-socia- ris, président du Comité-France-Al-
tiste, a bien voulu exposer dans nos lémagne, grand mutilé de guerre ré-
colonnes le point de vue du Reich. Pond' ici, très précisément, à l'éx-
C est la première fois qu'une per- pose du leader de la politique colo-
niaJe allemande. -
soimalité allemande hautement qua- -. Nul ne inettra eil doute, en France
lifiée s'adresse directement au pu. ni outre-Rhin la haute volonté de
blic français au sujet des revendica- compréhension et d'objectivité de
tions coloniales allemandes. M. Scapini en la matière.
« Une simple rétrocession
ne peut pas permettre
d'atteindre ce but ».
répond
1 M. Georges SCAPINI 1
Député de Paris,
Président du Comité
France - Allemagne
Aux revendications coloniales de 1KAllemagne on oppose les
considérations les plus diverses, qui ou bien veulent démontrer par
l'absurde que ces revendications ne seraient pas fondées ou qui ten-
tent de prouver que la restitution des colonies allemandes n'appor-
terait ni à l'Allemagne, ni au monde les avantages qu'escomptent
ceux qui se prononcent en faveur d'une telle restitution.
Toutefois, les revendications allemandes ne sont nullement
inéquitables. ni excessives. Le peuple allemand ne veut rien ravir
à un autre peuple ; il veut seulement obtenir la restitution des ter-
ritoires d'outre-mer qu'il avait acquis naguère par la voie légale et
pacifique et dont il a maintenant un besoin absolu pour pouvoir
vivre.
Dans cette question, nous autres Allemands avons foi dans le
bon sens qui ne manquera pas de se faire jour. Nous attendons que
disparaisse la psychose née de la guerre mondiale, créée à f-intention
de cette guerre et-dont les effets ont perpétuellement fait obstacle
à la paix.
Il est impossible de transformer en une unité pacifique et flo-
rissante l'abondance des uns, les riches, et la misère forcée des au-
tres, les gueux ; il est impossible d'assurer le maintien durable de
cet état de choses. Les peuples de l'Occident, liés par une civilisation
commune de olus de dix siècles. ont toutes raisons de faire cesser
les hositilités entre eux. Mais ceci implique aussi la nécessité que
ceux entre les peuples blancs qui disposent de territoires suffisants
dans le monde, n'empêchent pas les autres qui manquent de ter-
ritoires, de posséder les territoires supplémentaires dont eux aussi
ont besoin. La revendication de la restitution de ses colonies signi-
fie pour l'Allemagne : la réacquisition de sa base vitale indispen-
sable.
Aussi la revendication coloniale allemande présente-t-elle une
voie permettant de résoudre pacifiquement cette question euro-
péenne, des plus urgentes, des territoires d'outre-mer.
On forme parfois l'objection que les anciennes colonies alleman-
des se seraient fondues à tel point avec les territoires des pays man-
dataires qu'elles ne pourraient plus en être détachées sans entraîner
de graves préjudices, cette objection ne fait que reprendre une con-
sidération discriminant d'une manière tout à fait unilatérale, le pays
le plus populeux de l'Europe. Peut-on donc être le voisin de toutes
les nations et de toutes les races sauf celui du peuple allemand ? Il
reste absolument incompréhensible que des hommes d'Etat puis-
sent réclamer un règlement général de la question européenne s'ils
ne sont pas prêts à reconnaître aussi l'égalité absolue des droits de
l'Allemagne dans la question coloniale.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
Dans l'état actuel des positions politiques européennes, le retour à l'Allemagne de ses anciennes
colonies africaines le Cameroun en particulier équivaudrait à prolonger jusqu'au Congo l'axe de fer
Berlin-Rome.
II convient donc de poser cette question :
Les revendications territoriales de l'Allemagne en Afrique sont-elles purement allemandes ou bien
participent-elles du dynamisme de l'association germano-italienne ?
Il est fort naturel que l'Allemagne pose le problème de la resti-
tution de ses, anciennes colonies. Mais, ainsi que l'ont maintes fois
affirmé les gouvernements allemand et français, il s'agit là d'un pro-
blème de mandats qui ne peut être réglé que sur le plan juridique,
ou doit faire l'objet d'un accord général entre les puissances déten-
trices de mandats.
Si l'on reprend l'argumentation du général von Epp, on peut en
dégager l'inspiration par les trois paragraphes suivants :
1" « Il est impossible de transformer en une unité pacifique et
florissante l'abondance des uns : les riches, et la misère forcée des
autres : les gueux.
« 2° Les peuples de l'Ocèident, liés par une civilisation com-i
mune de plus de dix siècles, ont toutes raisons de faire cesser les
hostilités entre eux. :
« 3° La revendication coloniale allemande présente une voie
permettant de résoudre pacifiquement la question européenne, si
urgente, des territoires d'outre-mer. »
Si nous sommes d'accord sur l'essentiel de ces trois points; nous
ne croyons pas qu'il soit possible par le simple système d'une rétro-
cession, d'atteindre le but que poursuit le général. Nous pensons
plutôt que la conversation devrait s'engager sur l'organisation écono.
mique de l'Europe, organisation qui comprendrait nécessairement
son complément : le continent africain. :.,
Tous les pays d'Europe, individuellement, sont malades écono-
miquement et ont procédé à une sorte d'aménagement provisoire de
leur économie interne. L'erreur des Nations européennes consiste :
1° A ne pas avoir aperçu que la conséquence directe de la guerre
interdisait, à peu de chose près, la conquête des marchés extérieurs,
dans le même temps qu'elle contraignait l'Europe à défendre son
propre marché intérieur ;
2" A perdre de vue que Fautarchie, où elles se trouvaient condam-
nées, ne pouvait être viable qu'à la condition de s'appliquer à dé
vastes espaces où ne manqueraient ni la variété des productions ni
un nombre important de consommateurs.
En d'autres termes, à l'issue de la guerre, le monde a évolué sur
le plan des autarchies continentales et l'Europe, par un anachro-
nisme singulier, s'est cristallisée en autarchies nationales.
Vue sous cet angle, la revendication allemande s'inscrit dans un
vaste plan de réorganisation économique de l'Europe et de ses
dépendances coloniales. Le tout serait enfermé et protégé par un
réseau douanier, les richesses circulant quasi librement à l'intérieur
de ce circuit puissant.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
L'INDOCHINE ET SON DESTIN
« Elle ne demeurera
française que si nous
savons lui donner une
personnalité. »
nous déclare
M. Alexandre VARENNE
ancien gouverneur général
de l'Indochine
En un moment où, selon l'expression
d'un journal hanoïen, « la physionomie
de l'Indochine apparaît chargée d'in-
quiétudes, de tristesses et de soucis »,
nous sommes allés demander à son an-
cien gouverneur général, M. Alexandre
Varenne, de nous dire ce qu'il pensait
des problèmes posés par la situation de
notre grande possession d'Extrême-
Orient.
M. Varenne, qui a effectué un voyage
dans la Fédération en 1937. a bien vou-
lu nous faire les déclarations suivan-
tes :
« Laissez-moi tout d'abord vous ré-
péter ce que je ne cesse d'affirmer par-
tout : L'Indochine n'est pas une colonie
sn: ::::: ::::=: =: ==:; ;;=::;:::::::: =
Cabinet de M. Monnerville
Sont nommés au cabinet du sous-
secrétaire d'Etat au ministère des Co-
lonies :
Chef de cabinet : M. René Hoffherr,
professeur à l'institut des hautes étu-
des marocaines et à l'Ecole des scien-
ces politiques.
Chef adjoint : M. Paul Rébufat, ré-
dacteur principal au ministère des Co-
lonies.
Chef du secrétariat particulier : - Mlle
Claire Lapeyre.
Attachés : MM. Xavier Torre, rédac-
teur au ministère des Colonies ; M.
Henri Causse, licencié.
Chargés de mission : MM. André
Bayardelle, administrateur des colo-
nies ; Gabriel Bureau ; Emile Themire,
rédacteur principal des P. T. T.
Chargés du service parlementaire :
MM. Jean-Emile Bénech, receveur de
l'enregistrement (Chambre) ; Louis
Clémeni, fonctionnaire de l'administra-
tion des P. T. T. (Sénat).
comme les autres. Je ne connais dans
l'Empire français et même dans l'Em-
pire britannique aucun groupement qui
puisse lui être comparé ! Quelle fédéra-
tion comporte, en effet, des peuples aus-
si divers, parvenus à des degrés d'évo-
lution aussi inégaux ? On a trop ten-
dance en France à ne parler que des
Annamites, en bloc. On oublie les Cam-
bodgiens, les Laotiens, les Moïs. - On ne -
fait point la différence entre les culti-
vateurs des deltas et les montagnards
de la chaîne centrale ou du Haut-Ton-
kin.
De ces diversités de populations et
de mœurs découlent sans doute des di-
versités nécessaires dans notre tutelle ?
Certes. Il convient de contenir les
impatiences des uns et de stimuler par
contre l'inertie des autres. Nous devons
encourager ici certains élans, mais bri-
der là des tendances imprudentes ou
peu averties. C'est tout un monde com-
plexe à animer, à-guider, particulière-
ment sur le plan politique et social où
nous avons à concilier les apports d'une
vieille civilisation avec les impératifs
d'une société moderne.
Puisque vous évoquez cet aspect
de notre politique, pouvez-vous nous
dire, Monsieur fe gouverneur général,
quelle est actuellement la position de
la monarchie en Annam ?
Je vous répondrai sans hésiter que
le loyalisme de là grosse majorité du
peuple est absolu. Les républicains (il
y en a) ne sont que quelques-uns et ne
représentent qu'une fraction infime de
l'élite. Mais il y a une autre face à
la question : celle des relations entre
les gouvernements de Hué ou de Pnom-
Penh et notre propre administration.
(ZAre ïa auitepageb)
AVIATION FRANÇAISE
,',' Lignes
coloniales
de l'an 1937
L'aviation française, exploitant des
lignes coloniales et internationales de
grande portée, a vu, en 1937, le trafic
de ses passagers s'accroître de plus
de 35 p.. cent. Pour les seules lignes
d'Air-France, ce trafic a atteint
90.000 au cours de la dernière année,
la proportion des étrangers étant d'en-
viron 80 p. cent.
Par contre, le transport des messa-
geries est en diminution : 900 tonnes
contre 1.343 en 1934.
Quand à la sécurité, elle est totale.
C'est ainsi que dans l'aéronautique co-
loniale, ou ne signale qu'un accident
grave pour 5.557 heures de vol.
Parmi les améliorations apportées au
réseau sur le plan colonial, signalons
l'ouverture au trafic général, à raison
d'un aller et retour par semaine, du
tronçon Damas-Bagdad de la ligne
d'Extrême-Orient. ----
La ligne Tananarive-Broken-Hill a
été incorporée au réseau d'Air-Afri-
que, et le tronçon Bangui-Elisabeth-
ville de notre grande ligne africaine
dessert à présent Stanleyville. Le
voyage Alger-Tananarive a été abré-
gé de 24 heures et dure par suite exac-
tement 7 jours (contre 25 jours par
mer, de Marseille à Majunga).
Enfin, une ligne aérienne exploitée
par la Compagnie Aéro-maritime des
Chargeurs Réunis fonctionne réguliè-
rement chaque semaine, de Dakar à
Pointe-Noire, dans les deux sens.
Mais pour accroître le rendement-de
notre réseau commercial aérien, il im-
porte avant tout que soient mis en ser-
vice des avions à grande capacité,
permettant un aménagement des prix
de revient et des tarifs jugé néces-
saire pour nos transports, particuliè-
rement en ce qui intéresse les colonies.
=s:; n::! =: :; 1: =:: : !: i ! = =: : :,:; : = = n:
CO ORDINÀ TION
DES SERVICES
DE LA DEFENSE NATIONALE
M. Daladier, vice-président du Con-
seil, ministre de la Défense nationale
et de la guerre, a fait approuver par
le Conseil, les décrets - fixant, l'action
de la direction et de coordination du
ministre de, lai Défense ;natiqn^Jfc. - $.•
LA
par P. LE VERBE
Quiconque a tant soit peu parcoure
notre Afrique Noire n'a pas été Mn<
rencontrer, au long des routes, ces lon-
gues et mornes théories d'hommes et,
disons-le, de femmes qui, sous la garde
de miliciens, se traînent lamentable-
ment vers d'éternels chantiers : ceux-
ci sont des prestataires.
En Afrique, tout comme en France
chaque homme valide et majeur doit
annuellement quinze journées de tra-
vail à l'administration. Ces journées
ne peuvent être rachetées que par
quelques indigènes tel que fonctionnai-
res, commerçants patentés ou domes-
t.ques d'Européens (à la rigueur).
En principe elles doivent être four-
nies dans un rayon déterminé autour
du village ?ieu de résidence ; au delà
de ce rayon 'e temps du voyage doit
être défalqué et les prestataires doi-
vent être nourris.
Les travaux consistent généralement
en construction ou réfection de routes
ou de bâtiments administratifs. En ap-
pliquant à la lettre la réglementation
pour l'emplqi des journées de presta-
tions, "effort demandé à chaque indi-
gène âgé de 18 à 50 ans .n'est nulle-
ment disproportionné à ses possibilités.
Malheureusement l'application rigou-
reuse de cette réglementation est pra-
tiquement impossible dans la brousse
tant par le manque d'organisation de
la société indigène que par la diversité,
l'éloignement des travaux et la mau-
vaise volonté que les Noirs ne man-
quent jamais de manifester. 1
(Suite en 3' page) : , -
Le fonds colonial italien est
créé :
Par décret publié à la Gazette
officieUe, l'Etat italien fournira,
pendant six ans, une contribution
annuelle d'un milliard à l'Afri-
que Orientale pour permettre à
celle-ci d'équilibrer son budget.
En outre,, pendant cette, m~
période,- une somme de 12' liiii-
liards sera consacrée, à raison de ̃̃
*2 milliards par an, inscrits à^bud-
get extraordinaire, à. la réalisation
de grands travaux en E 1
fit le notre; en panne depniN
- Séfa^t,: qttandje
ser*4-H ,,; ,,, V. -.:' .'-.' 'j
AVIATION ITALIENNE
Rome
, Dakar
Rio de Janeiro
Trois avions italiens, respectivement
pilotés par le colonel Biseo, lé capi-
taine Moscatelli et Bruno Mussolini se
sont envolés de Rome le 24 janvier à
7. h. 30 pour se poser à Dakar le
même jour à 17 h. 30. L'étape ainsi
réalisée représente 4.300 kilomètres
parcourus en 10 heures 54 minutes,
soit une vitesse moyenne de près de
400 kilomètres-heure.
Poursuivant leur raid vers l'Amé-
rique du Sud les aviateurs italiens dé-
colaient de Dakar le 25 à 8 h. 10. Brû-
lant Natal, le colonel Biseo et Bruno
Mussolini atterrissaient à Rio de Ja-
neiro le même jour à 18 h. 57, cou-
vrant ainsi une étape de 5.000 kms
à la vitesse .moyenne de 357 kms-heu-
re, et battant de 58 minutes le record
de Codos (11 h. 5).
Il ne convient pas de minimiser cet
éclatant succès des ailes italiennes,
encore que l'appareil de Moscatelli
ait été contraint d'abandonner à Natal.
Ce raid, accompli à bord d'appareils
de série Savoia S-79, servira grande-
ment le prestige fasciste en Améri-
que du Sud. L'Italie entend d'ailleurs
jouer sous peu un rôle de premier
plan dans les liaisons Europe-Améri-
que et il est hors de doute que le pool
franco-allemand de l'Atlantique Sud
va se trouver demain ; en face d'une
redoutable concurrence.
Les ambitions italiennes ne se limi-
tent pas. à cet effort. Une autre ligne
tout aussi importante est à l'étude :
Rome-Tripoli-Le Cap.
Ce projet serait assez avancé, au-
tant que nous sachions et, dans la
première semaine de février un appa-
reil doit faire un premier vol de re-
connaissance par Fort-Lamy-Leopold-
ville-Messamedès- Walflsh-bay.
_: e ;::::=:::;:;:;:: :::;:111::;:n:111::
'", COORDINATION
: ; DE LA POLITIQUE
EN AFRIQUE DU NORD
lie nouveau ministère vient de con-
firmer -par décret à M. Albert Sar-
raut, maintenant ministre de l'Inté-
rieur,. les attributions qu'il détenait
dans le précédent, comme minlatre
d'Etat, pour la coordination de la po-
litique française en Afrique du Nord.
COMMUNICATIONS SAHARIENNES
par Albert LE BAIL,
Député, vice-président
du groupe parlementaire
de l'A. O. F.
Facteur important de
la défense nationale,
garantie de l'Afrique
du Nord.
Au cours d'un voyage au Soudan,
effectué en compagnie de mes amis,
MM. Lamoureux et Tony Revillon, nous
avons emprunté à l'aller comme au re-
tour les pistes sahariennes parcourues
par la Compagnie générale transsaha-
rienne.
Jusqu'à ces dernières années, la Fran-
ce ne pouvait communiquer avec ses
possessions lointaines de l'Afrique Oc-
cidentale que par les routes maritimes.
La mer est toujours prête à s'ouvrir
devant l'étrave d'un solide bateau. Elle
réunit les continents bien plus qu'elle
ne les sépare. Mais si ses voies sont
faciles, elles sont longues et dangereu-
ses en cas dé conflit mondial.
Aussi l'ouverture de la voie transsa-
harienne à la circulation automobile
fut-elle un événement important pour la
France d'outre-mer.
Si nous laissons de côté la Rébnion,
Madagascar, grande comme la France,
et notre petite colonie de la Côte des
Somalis, stratégiquement si importante,
les possessions françaises d'Afrique se
divisent en deux grands blocs : au
Nord, celui de l'Afrique méditerranéen-
ne : Maroc, Algérie, Tunisie, ensemble
fertile, riche en hommes et en énergie.
Au Sud, l'énorme masse de l'Afrique
Occidentale et de l'Afrique Equatoriale
Française, pleine de possibilités indéfi-
nies, réservoir d'hommes dont l'esprit
de discipline et la valeur militaire ne
sont plus à démontrer.
Le Sahara sépare par l'immense
étendue de ses espaces désertiques, pi-
quetés de rares oasis, ces deux blocs.
Entre Gao, sur le Niger, et Colomb-
Béchar, tête dé ligne d'un petit chemin
de fer, il y a 2.300 km. à travers le
désert aride.
Une mer serait un trait d'union entre
ces deux blocs, une sorte de Méditer
ranée nouvelle sillonnée de bateaux.
Le désert ne peut constituer ce trait
d'union que s'il est parcouru par des
pistes bien aménagées permettant aux
voitures automobiles et aux camions
d'effectuer les parcours dans le mini-
mum de temps, en transportant une
charge utile importante.
Alors son rôle devient très grand.
II semble à peu près certain que si
une guerre éclatait demain, le front se
stabiliserait rapidement en Europe de-
vant les formidables positions fortifiées
élevées par les divers pays à leurs fron-
tières.
CLire la suite page 5)
lt:::: ::: :::::::::::::::::: ::: 1 1 H 1 HUI
Cabinet de M. Steeg
Le cabinet du ministre des Colonies
est composé comme suit :
Directeur du cabinet : M. Mony-Sa-
bin.
Chef du cabinet : M. Georges Mas-
son, administrateur en chef. -
Chef adjoint : M. Jean Rapenne.
sous-chef de bureau à l'administration
centrale du ministère des Colonies. --,'
Chef du secrétariat particulier : M.
Paul Dubroca.
Attachés : MM. Georges Brunet, ad-
ministrateur de 1" classe ; Fernand
Videt, inspecteur principal au minis-
tère de l'Agriculture, service parlemen-
taire (Sénat) : André Trémaud, sous-
préfet, service parlementaire (Chambnf
des Députés).
Chargé de mission (travaux IdeW
tifs) : M. Alfred Kairpmann.
Officier d'ordonnance : M. le chef
d'escadron Fourrier, de l'artillerie ee-
JODlaIt. -
Les Annales Coloniales
"IS. 'nnaeSx'D' 'anll,eS,
taM~'MaktatSZbMM
Nous avons voulu être une nation colo-
niale et nous voulonk le rester. Mais nous ne
voulons pas avoir une marine de guerre. Alors
il faudra nous résigner à devenir une sorte de
Hollande. Nous conserverons notre empire
d'outre-mer comme les Hollandais conservent
les Indes Néerlandaises : jusqu'à ce qu'un
Japon quelconque décide de s'en emparer.
G. de MARSILLY. (Le Petit Bleu).
DIRECTION
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12. RM La Pelêtetri Paris (9e). - Téléphone: Provence 49.81 et 82. - C. C. postaux Paris 147385.
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, ,
LA
POSITION
ALLEMANDE
Il est indéniable que dans le monde actuel un problème se-pose : celui des colonies consi-
dérées comme sources des matières premières indispensables à l'économie des nations occidentales
industrialisées. , :
On ne saurait plus longtemps ignorer ce problème dont les revendications allemandes souli-
gnent l'importance. * , ',' :', , ,
N'est-il pas permis de penser qu'avec son règlement se jouera, non seulement le sort-du
continent africain, mais aussi celui de l'Europe.? La recherche d'une solution demande beaucoup
de bonne volonté de part et d'autre et une entière bonne foi. , ,
LA
POSITION
FRANÇAISE
(Nous avons besoin pour
pouvoir vivre
de nos anciennes colonies ».
déclare
le général von EPP
Reichsstatthalter de Bavière, ,
Chef de l'Office colonial
national-socialiste
Le général von Epp, chef de l'Of- M. Georges Scapini, député de Pa-
fice colonial du Parti national-socia- ris, président du Comité-France-Al-
tiste, a bien voulu exposer dans nos lémagne, grand mutilé de guerre ré-
colonnes le point de vue du Reich. Pond' ici, très précisément, à l'éx-
C est la première fois qu'une per- pose du leader de la politique colo-
niaJe allemande. -
soimalité allemande hautement qua- -. Nul ne inettra eil doute, en France
lifiée s'adresse directement au pu. ni outre-Rhin la haute volonté de
blic français au sujet des revendica- compréhension et d'objectivité de
tions coloniales allemandes. M. Scapini en la matière.
« Une simple rétrocession
ne peut pas permettre
d'atteindre ce but ».
répond
1 M. Georges SCAPINI 1
Député de Paris,
Président du Comité
France - Allemagne
Aux revendications coloniales de 1KAllemagne on oppose les
considérations les plus diverses, qui ou bien veulent démontrer par
l'absurde que ces revendications ne seraient pas fondées ou qui ten-
tent de prouver que la restitution des colonies allemandes n'appor-
terait ni à l'Allemagne, ni au monde les avantages qu'escomptent
ceux qui se prononcent en faveur d'une telle restitution.
Toutefois, les revendications allemandes ne sont nullement
inéquitables. ni excessives. Le peuple allemand ne veut rien ravir
à un autre peuple ; il veut seulement obtenir la restitution des ter-
ritoires d'outre-mer qu'il avait acquis naguère par la voie légale et
pacifique et dont il a maintenant un besoin absolu pour pouvoir
vivre.
Dans cette question, nous autres Allemands avons foi dans le
bon sens qui ne manquera pas de se faire jour. Nous attendons que
disparaisse la psychose née de la guerre mondiale, créée à f-intention
de cette guerre et-dont les effets ont perpétuellement fait obstacle
à la paix.
Il est impossible de transformer en une unité pacifique et flo-
rissante l'abondance des uns, les riches, et la misère forcée des au-
tres, les gueux ; il est impossible d'assurer le maintien durable de
cet état de choses. Les peuples de l'Occident, liés par une civilisation
commune de olus de dix siècles. ont toutes raisons de faire cesser
les hositilités entre eux. Mais ceci implique aussi la nécessité que
ceux entre les peuples blancs qui disposent de territoires suffisants
dans le monde, n'empêchent pas les autres qui manquent de ter-
ritoires, de posséder les territoires supplémentaires dont eux aussi
ont besoin. La revendication de la restitution de ses colonies signi-
fie pour l'Allemagne : la réacquisition de sa base vitale indispen-
sable.
Aussi la revendication coloniale allemande présente-t-elle une
voie permettant de résoudre pacifiquement cette question euro-
péenne, des plus urgentes, des territoires d'outre-mer.
On forme parfois l'objection que les anciennes colonies alleman-
des se seraient fondues à tel point avec les territoires des pays man-
dataires qu'elles ne pourraient plus en être détachées sans entraîner
de graves préjudices, cette objection ne fait que reprendre une con-
sidération discriminant d'une manière tout à fait unilatérale, le pays
le plus populeux de l'Europe. Peut-on donc être le voisin de toutes
les nations et de toutes les races sauf celui du peuple allemand ? Il
reste absolument incompréhensible que des hommes d'Etat puis-
sent réclamer un règlement général de la question européenne s'ils
ne sont pas prêts à reconnaître aussi l'égalité absolue des droits de
l'Allemagne dans la question coloniale.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
Dans l'état actuel des positions politiques européennes, le retour à l'Allemagne de ses anciennes
colonies africaines le Cameroun en particulier équivaudrait à prolonger jusqu'au Congo l'axe de fer
Berlin-Rome.
II convient donc de poser cette question :
Les revendications territoriales de l'Allemagne en Afrique sont-elles purement allemandes ou bien
participent-elles du dynamisme de l'association germano-italienne ?
Il est fort naturel que l'Allemagne pose le problème de la resti-
tution de ses, anciennes colonies. Mais, ainsi que l'ont maintes fois
affirmé les gouvernements allemand et français, il s'agit là d'un pro-
blème de mandats qui ne peut être réglé que sur le plan juridique,
ou doit faire l'objet d'un accord général entre les puissances déten-
trices de mandats.
Si l'on reprend l'argumentation du général von Epp, on peut en
dégager l'inspiration par les trois paragraphes suivants :
1" « Il est impossible de transformer en une unité pacifique et
florissante l'abondance des uns : les riches, et la misère forcée des
autres : les gueux.
« 2° Les peuples de l'Ocèident, liés par une civilisation com-i
mune de plus de dix siècles, ont toutes raisons de faire cesser les
hostilités entre eux. :
« 3° La revendication coloniale allemande présente une voie
permettant de résoudre pacifiquement la question européenne, si
urgente, des territoires d'outre-mer. »
Si nous sommes d'accord sur l'essentiel de ces trois points; nous
ne croyons pas qu'il soit possible par le simple système d'une rétro-
cession, d'atteindre le but que poursuit le général. Nous pensons
plutôt que la conversation devrait s'engager sur l'organisation écono.
mique de l'Europe, organisation qui comprendrait nécessairement
son complément : le continent africain. :.,
Tous les pays d'Europe, individuellement, sont malades écono-
miquement et ont procédé à une sorte d'aménagement provisoire de
leur économie interne. L'erreur des Nations européennes consiste :
1° A ne pas avoir aperçu que la conséquence directe de la guerre
interdisait, à peu de chose près, la conquête des marchés extérieurs,
dans le même temps qu'elle contraignait l'Europe à défendre son
propre marché intérieur ;
2" A perdre de vue que Fautarchie, où elles se trouvaient condam-
nées, ne pouvait être viable qu'à la condition de s'appliquer à dé
vastes espaces où ne manqueraient ni la variété des productions ni
un nombre important de consommateurs.
En d'autres termes, à l'issue de la guerre, le monde a évolué sur
le plan des autarchies continentales et l'Europe, par un anachro-
nisme singulier, s'est cristallisée en autarchies nationales.
Vue sous cet angle, la revendication allemande s'inscrit dans un
vaste plan de réorganisation économique de l'Europe et de ses
dépendances coloniales. Le tout serait enfermé et protégé par un
réseau douanier, les richesses circulant quasi librement à l'intérieur
de ce circuit puissant.
(LIRE LA SUITE EN TROISIEME PAGE)
L'INDOCHINE ET SON DESTIN
« Elle ne demeurera
française que si nous
savons lui donner une
personnalité. »
nous déclare
M. Alexandre VARENNE
ancien gouverneur général
de l'Indochine
En un moment où, selon l'expression
d'un journal hanoïen, « la physionomie
de l'Indochine apparaît chargée d'in-
quiétudes, de tristesses et de soucis »,
nous sommes allés demander à son an-
cien gouverneur général, M. Alexandre
Varenne, de nous dire ce qu'il pensait
des problèmes posés par la situation de
notre grande possession d'Extrême-
Orient.
M. Varenne, qui a effectué un voyage
dans la Fédération en 1937. a bien vou-
lu nous faire les déclarations suivan-
tes :
« Laissez-moi tout d'abord vous ré-
péter ce que je ne cesse d'affirmer par-
tout : L'Indochine n'est pas une colonie
sn: ::::: ::::=: =: ==:; ;;=::;:::::::: =
Cabinet de M. Monnerville
Sont nommés au cabinet du sous-
secrétaire d'Etat au ministère des Co-
lonies :
Chef de cabinet : M. René Hoffherr,
professeur à l'institut des hautes étu-
des marocaines et à l'Ecole des scien-
ces politiques.
Chef adjoint : M. Paul Rébufat, ré-
dacteur principal au ministère des Co-
lonies.
Chef du secrétariat particulier : - Mlle
Claire Lapeyre.
Attachés : MM. Xavier Torre, rédac-
teur au ministère des Colonies ; M.
Henri Causse, licencié.
Chargés de mission : MM. André
Bayardelle, administrateur des colo-
nies ; Gabriel Bureau ; Emile Themire,
rédacteur principal des P. T. T.
Chargés du service parlementaire :
MM. Jean-Emile Bénech, receveur de
l'enregistrement (Chambre) ; Louis
Clémeni, fonctionnaire de l'administra-
tion des P. T. T. (Sénat).
comme les autres. Je ne connais dans
l'Empire français et même dans l'Em-
pire britannique aucun groupement qui
puisse lui être comparé ! Quelle fédéra-
tion comporte, en effet, des peuples aus-
si divers, parvenus à des degrés d'évo-
lution aussi inégaux ? On a trop ten-
dance en France à ne parler que des
Annamites, en bloc. On oublie les Cam-
bodgiens, les Laotiens, les Moïs. - On ne -
fait point la différence entre les culti-
vateurs des deltas et les montagnards
de la chaîne centrale ou du Haut-Ton-
kin.
De ces diversités de populations et
de mœurs découlent sans doute des di-
versités nécessaires dans notre tutelle ?
Certes. Il convient de contenir les
impatiences des uns et de stimuler par
contre l'inertie des autres. Nous devons
encourager ici certains élans, mais bri-
der là des tendances imprudentes ou
peu averties. C'est tout un monde com-
plexe à animer, à-guider, particulière-
ment sur le plan politique et social où
nous avons à concilier les apports d'une
vieille civilisation avec les impératifs
d'une société moderne.
Puisque vous évoquez cet aspect
de notre politique, pouvez-vous nous
dire, Monsieur fe gouverneur général,
quelle est actuellement la position de
la monarchie en Annam ?
Je vous répondrai sans hésiter que
le loyalisme de là grosse majorité du
peuple est absolu. Les républicains (il
y en a) ne sont que quelques-uns et ne
représentent qu'une fraction infime de
l'élite. Mais il y a une autre face à
la question : celle des relations entre
les gouvernements de Hué ou de Pnom-
Penh et notre propre administration.
(ZAre ïa auitepageb)
AVIATION FRANÇAISE
,',' Lignes
coloniales
de l'an 1937
L'aviation française, exploitant des
lignes coloniales et internationales de
grande portée, a vu, en 1937, le trafic
de ses passagers s'accroître de plus
de 35 p.. cent. Pour les seules lignes
d'Air-France, ce trafic a atteint
90.000 au cours de la dernière année,
la proportion des étrangers étant d'en-
viron 80 p. cent.
Par contre, le transport des messa-
geries est en diminution : 900 tonnes
contre 1.343 en 1934.
Quand à la sécurité, elle est totale.
C'est ainsi que dans l'aéronautique co-
loniale, ou ne signale qu'un accident
grave pour 5.557 heures de vol.
Parmi les améliorations apportées au
réseau sur le plan colonial, signalons
l'ouverture au trafic général, à raison
d'un aller et retour par semaine, du
tronçon Damas-Bagdad de la ligne
d'Extrême-Orient. ----
La ligne Tananarive-Broken-Hill a
été incorporée au réseau d'Air-Afri-
que, et le tronçon Bangui-Elisabeth-
ville de notre grande ligne africaine
dessert à présent Stanleyville. Le
voyage Alger-Tananarive a été abré-
gé de 24 heures et dure par suite exac-
tement 7 jours (contre 25 jours par
mer, de Marseille à Majunga).
Enfin, une ligne aérienne exploitée
par la Compagnie Aéro-maritime des
Chargeurs Réunis fonctionne réguliè-
rement chaque semaine, de Dakar à
Pointe-Noire, dans les deux sens.
Mais pour accroître le rendement-de
notre réseau commercial aérien, il im-
porte avant tout que soient mis en ser-
vice des avions à grande capacité,
permettant un aménagement des prix
de revient et des tarifs jugé néces-
saire pour nos transports, particuliè-
rement en ce qui intéresse les colonies.
=s:; n::! =: :; 1: =:: : !: i ! = =: : :,:; : = = n:
CO ORDINÀ TION
DES SERVICES
DE LA DEFENSE NATIONALE
M. Daladier, vice-président du Con-
seil, ministre de la Défense nationale
et de la guerre, a fait approuver par
le Conseil, les décrets - fixant, l'action
de la direction et de coordination du
ministre de, lai Défense ;natiqn^Jfc. - $.•
LA
par P. LE VERBE
Quiconque a tant soit peu parcoure
notre Afrique Noire n'a pas été Mn<
rencontrer, au long des routes, ces lon-
gues et mornes théories d'hommes et,
disons-le, de femmes qui, sous la garde
de miliciens, se traînent lamentable-
ment vers d'éternels chantiers : ceux-
ci sont des prestataires.
En Afrique, tout comme en France
chaque homme valide et majeur doit
annuellement quinze journées de tra-
vail à l'administration. Ces journées
ne peuvent être rachetées que par
quelques indigènes tel que fonctionnai-
res, commerçants patentés ou domes-
t.ques d'Européens (à la rigueur).
En principe elles doivent être four-
nies dans un rayon déterminé autour
du village ?ieu de résidence ; au delà
de ce rayon 'e temps du voyage doit
être défalqué et les prestataires doi-
vent être nourris.
Les travaux consistent généralement
en construction ou réfection de routes
ou de bâtiments administratifs. En ap-
pliquant à la lettre la réglementation
pour l'emplqi des journées de presta-
tions, "effort demandé à chaque indi-
gène âgé de 18 à 50 ans .n'est nulle-
ment disproportionné à ses possibilités.
Malheureusement l'application rigou-
reuse de cette réglementation est pra-
tiquement impossible dans la brousse
tant par le manque d'organisation de
la société indigène que par la diversité,
l'éloignement des travaux et la mau-
vaise volonté que les Noirs ne man-
quent jamais de manifester. 1
(Suite en 3' page) : , -
Le fonds colonial italien est
créé :
Par décret publié à la Gazette
officieUe, l'Etat italien fournira,
pendant six ans, une contribution
annuelle d'un milliard à l'Afri-
que Orientale pour permettre à
celle-ci d'équilibrer son budget.
En outre,, pendant cette, m~
période,- une somme de 12' liiii-
liards sera consacrée, à raison de ̃̃
*2 milliards par an, inscrits à^bud-
get extraordinaire, à. la réalisation
de grands travaux en E 1
fit le notre; en panne depniN
- Séfa^t,: qttandje
ser*4-H ,,; ,,, V. -.:' .'-.' 'j
AVIATION ITALIENNE
Rome
, Dakar
Rio de Janeiro
Trois avions italiens, respectivement
pilotés par le colonel Biseo, lé capi-
taine Moscatelli et Bruno Mussolini se
sont envolés de Rome le 24 janvier à
7. h. 30 pour se poser à Dakar le
même jour à 17 h. 30. L'étape ainsi
réalisée représente 4.300 kilomètres
parcourus en 10 heures 54 minutes,
soit une vitesse moyenne de près de
400 kilomètres-heure.
Poursuivant leur raid vers l'Amé-
rique du Sud les aviateurs italiens dé-
colaient de Dakar le 25 à 8 h. 10. Brû-
lant Natal, le colonel Biseo et Bruno
Mussolini atterrissaient à Rio de Ja-
neiro le même jour à 18 h. 57, cou-
vrant ainsi une étape de 5.000 kms
à la vitesse .moyenne de 357 kms-heu-
re, et battant de 58 minutes le record
de Codos (11 h. 5).
Il ne convient pas de minimiser cet
éclatant succès des ailes italiennes,
encore que l'appareil de Moscatelli
ait été contraint d'abandonner à Natal.
Ce raid, accompli à bord d'appareils
de série Savoia S-79, servira grande-
ment le prestige fasciste en Améri-
que du Sud. L'Italie entend d'ailleurs
jouer sous peu un rôle de premier
plan dans les liaisons Europe-Améri-
que et il est hors de doute que le pool
franco-allemand de l'Atlantique Sud
va se trouver demain ; en face d'une
redoutable concurrence.
Les ambitions italiennes ne se limi-
tent pas. à cet effort. Une autre ligne
tout aussi importante est à l'étude :
Rome-Tripoli-Le Cap.
Ce projet serait assez avancé, au-
tant que nous sachions et, dans la
première semaine de février un appa-
reil doit faire un premier vol de re-
connaissance par Fort-Lamy-Leopold-
ville-Messamedès- Walflsh-bay.
_: e ;::::=:::;:;:;:: :::;:111::;:n:111::
'", COORDINATION
: ; DE LA POLITIQUE
EN AFRIQUE DU NORD
lie nouveau ministère vient de con-
firmer -par décret à M. Albert Sar-
raut, maintenant ministre de l'Inté-
rieur,. les attributions qu'il détenait
dans le précédent, comme minlatre
d'Etat, pour la coordination de la po-
litique française en Afrique du Nord.
COMMUNICATIONS SAHARIENNES
par Albert LE BAIL,
Député, vice-président
du groupe parlementaire
de l'A. O. F.
Facteur important de
la défense nationale,
garantie de l'Afrique
du Nord.
Au cours d'un voyage au Soudan,
effectué en compagnie de mes amis,
MM. Lamoureux et Tony Revillon, nous
avons emprunté à l'aller comme au re-
tour les pistes sahariennes parcourues
par la Compagnie générale transsaha-
rienne.
Jusqu'à ces dernières années, la Fran-
ce ne pouvait communiquer avec ses
possessions lointaines de l'Afrique Oc-
cidentale que par les routes maritimes.
La mer est toujours prête à s'ouvrir
devant l'étrave d'un solide bateau. Elle
réunit les continents bien plus qu'elle
ne les sépare. Mais si ses voies sont
faciles, elles sont longues et dangereu-
ses en cas dé conflit mondial.
Aussi l'ouverture de la voie transsa-
harienne à la circulation automobile
fut-elle un événement important pour la
France d'outre-mer.
Si nous laissons de côté la Rébnion,
Madagascar, grande comme la France,
et notre petite colonie de la Côte des
Somalis, stratégiquement si importante,
les possessions françaises d'Afrique se
divisent en deux grands blocs : au
Nord, celui de l'Afrique méditerranéen-
ne : Maroc, Algérie, Tunisie, ensemble
fertile, riche en hommes et en énergie.
Au Sud, l'énorme masse de l'Afrique
Occidentale et de l'Afrique Equatoriale
Française, pleine de possibilités indéfi-
nies, réservoir d'hommes dont l'esprit
de discipline et la valeur militaire ne
sont plus à démontrer.
Le Sahara sépare par l'immense
étendue de ses espaces désertiques, pi-
quetés de rares oasis, ces deux blocs.
Entre Gao, sur le Niger, et Colomb-
Béchar, tête dé ligne d'un petit chemin
de fer, il y a 2.300 km. à travers le
désert aride.
Une mer serait un trait d'union entre
ces deux blocs, une sorte de Méditer
ranée nouvelle sillonnée de bateaux.
Le désert ne peut constituer ce trait
d'union que s'il est parcouru par des
pistes bien aménagées permettant aux
voitures automobiles et aux camions
d'effectuer les parcours dans le mini-
mum de temps, en transportant une
charge utile importante.
Alors son rôle devient très grand.
II semble à peu près certain que si
une guerre éclatait demain, le front se
stabiliserait rapidement en Europe de-
vant les formidables positions fortifiées
élevées par les divers pays à leurs fron-
tières.
CLire la suite page 5)
lt:::: ::: :::::::::::::::::: ::: 1 1 H 1 HUI
Cabinet de M. Steeg
Le cabinet du ministre des Colonies
est composé comme suit :
Directeur du cabinet : M. Mony-Sa-
bin.
Chef du cabinet : M. Georges Mas-
son, administrateur en chef. -
Chef adjoint : M. Jean Rapenne.
sous-chef de bureau à l'administration
centrale du ministère des Colonies. --,'
Chef du secrétariat particulier : M.
Paul Dubroca.
Attachés : MM. Georges Brunet, ad-
ministrateur de 1" classe ; Fernand
Videt, inspecteur principal au minis-
tère de l'Agriculture, service parlemen-
taire (Sénat) : André Trémaud, sous-
préfet, service parlementaire (Chambnf
des Députés).
Chargé de mission (travaux IdeW
tifs) : M. Alfred Kairpmann.
Officier d'ordonnance : M. le chef
d'escadron Fourrier, de l'artillerie ee-
JODlaIt. -
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