Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 10 janvier 1938 10 janvier 1938
Description : 1938/01/10 (A39,N2). 1938/01/10 (A39,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272067d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
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-39e annee - Nu 2. Fondateur : Marcel RUEDEL. édition hebdomadaire. - Prix du numéro : Un franc Lundi 10 janvier (938.
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Les Annales Coloniales
M~abma~ZbMM
« En somme, dans la grande querelle qui
divise le monde, querelle où ils apportent des
solutions raisonnables, lés trois Etats démo-
cratiques ont contre eux d'abord de n'être
pas unis et de n'être pas prêts. Et ensuite de
ne pas encore avoir compris la gravité de la
situation, ét de ne pas avoir mesuré, à côte
de faiblesses réelles, leurs forces. *
Pierre DOMINIQUE (La République).
DIRECTION
RÉDACTION
12* rue Le Peletier. Paris (9 ). Téléphone : Provence 49.81. et 82. C. C. postaux Paris 147385,
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LE PLUS PARISIEN M - LE PLUS COLOIIAL
France et Colonies.,. o' 1 an. : 200 francs
étranger et Colonies.,. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
L'Afrique du Nord
et le peuplement
de la boucle du Niger
; t par G. NOUELLE,
..: Député, président de la Commission des Colonies.
Dans un précédent article nous n'avons fait qu'indiquer com-
ment, par le peuplement en Berbères du delta central nigérien, Pn
pourrait remédier au malaise actuel de l'Afrique du Nord et aux
difficultés qui seront rencontrées très prochainement dans le recru-
tement des colons nécessaires à la mise en valeur des terres irriguées
du Soudan.
La question mérite d'être serrée de près. -
Les origines des grands travaux exécutés en ce moment en pleine
brousse ne sont pas bien connues du public et doivent être ici rap-
pelées.
La mission d'études envoyée dans la Vallée du Niger en 1919-1920,
pour déterminer les possibilités d'irrigation de cette vaste contrée,
ayant retenu la région de Ségou, le gouvernement général de l'A.O.F.
décida, en 1922, la création, sur la rive droite du fleuve, de la station
expérimentale de Niénébalé chargée de la mise au point des condi-
tions de la culture irriguée du cotonnier.
En 1924, la station fut transformée en centre de colonisation et le
premier village fut installé, avec une quinzaine de familles recrutées
dans les cantons voisins, pour l'exploitation d'une superficie de 200
hectares dont le tiers était arrosé à l'aide d'une petite usine éléva-
toire. Les indigènes, encadrés par des Européens, étaient considérés
comme faisant partie d'une exploitation européenne, étaient payés
à la journée et touchaient une ration de vivres pour tous les membres
de la famiile. Ce régime de salariat fut remplacé, après la campagne
1926-1927 aux résultats médiocres, par le régime actuellement en
vigueur de la propriété familiale : chaque famille travaillant à son
, compte sur les terres qui lui ont été données en partage, selon des
directives données, et à charge de rembourser ultérieurement à
J'administration les frais d'aménagement.
Il Le centre de Niénébalé couvre aujourd'hui une surface de près de
A.400 hectares, dont 475 irrigués où prédominent les rizières, avec
rcne population de 1.500 personnes.
Les résultats probants ainsi obtenus encouragèrent le gouverne-
z rient général et déterminèrent la réalisation d'un plus grand pro-
gramme : le système d'irrigation de Sotuba, commencé en décembre
1*925, inauguré en février 1929.
Situé sur la rive droite du Niger, près de Bamako, le canal de
Sotuba devait, dans l'esprit de ceux qui l'ont entrepris, non seule-
m ent irriguer des surfaces importantes sises entre Bamako et Kouli-
koro, mais encore, en cas d'échec de la politique d'irrigation et de
co \onisation, permettre l'installation d'une usine hydroélectri-
Mttf pour le service du fleuve par la jonction dès biefs navigables
Ko uroussa-Bamako et Koulikoro-Gao.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS) ::
AU MAIOC-
Protection sanitaire scolaire
par Camille BRIQUET,
D'épaté, ancien vice-président de la Commission des Colonies.
Un vaste programme d'hygiène et
fie protection de la santé des écoliers
est actuellement en voie de réalisation
dtans le protectorat.
Jusqu'au début de cette année seules
les villes possédaient une organisation
iireparfaite d'ailleurs, d'inspection sa-
nitaire des écoles.
k ne sais quand le programme
pourra être entièrement exécuté cela
dépendra des crédits budgétaires qui
pourront y être consacrés ; dès main-
tenant il faut féliciter ceux qui l'ont
conçu qui ont su en faire un vérita-
ble programme d'ensemble s'appli-
quant à tous les enseignements secon-
daire, ist primaire, dans les villes com-
me dans les campagnes et s'étendant
aussi bien aux indigènes musulmans
CM israclites qu'aux Européens.
En ce qui concerne les élèves la
tnrveillance s'exerce à la fois pour les
soustraire individuellement et' collec-
tivement aux maladies contagieuses et
Ina fois pour suivre chacun d'eux non
seulement dans son travail scolaire, 1
mais encore dans ses exercices physi-
"m et même dans ses jeux.
La surveillance des locaux fait, elle
Ansi, partie du programme, véritable
pJaI1 d'ensemble d'hygiène scolaire
établi par la direction de la Santé et
de l'hygiène publique en accord avec
tt direction de l'Enseignement.
Je ne veux pas, et ne le pourrais
zdaems pas, dans le cadre d'un court
tarrëcïe examiner en détail chacun des
poifats de cette vaste organisation ;
je une bornerai à tracer dans ses gran-
des lignes le but que se proposent les
administrations intéressées de la ré-
sidence.
N *
Le* principe directeur est que le ser-
vice d'hygiène scolaire doit fonction-
ner à la fois comme centre d'étudas
et de. recherches et aussi comme or-
ganisme de liaison entre les méde:im:
et le corps enseignant du Maroc pn\!r
la mise en œuvre progressive des im-
portantes questions suivantrs.
1. inspection médicale scolaire.
2. Contrôle médical de l'éduçafon
physique et sportive.
3. Contrôle périodique des facu t-s
"-te!! avec sa croissance physique.
Le médecin inspecteur scolaire a
t'nq tâches principales : l'inspection
des locaux scolaires, la vaccination
antivariolique, la surveillance médi-
cale des écoles, l'inspection en temps
d'épidémie, la tenue du casier sani-
t?ire de l'école.
H doit fournir un rapport chaque
b. imest1:e et un rapport annuel dans
lequel li»s renseignements doivent être
dmnés de façon prédsesùr, tout ce
qui touche aux conditions hygiéniques
«ie> l'ccoSe.
1-8 écoles primaires ont été pour-
vues de médicaments usuels, objets de
pansements et matériel nécessaire à
l'entretien des pharmacies scolaires.
Dans le but de faciliter la tâche de
ceux qui doivent s'en servir, les four-
nitures pharmaceutiques, sont les mê-
mes dans tous les établissements sco-
laires ; un maître peut changer de ré-
gion quelle que soit l'école a laquelle
il sera affecté il trouvera les mêmes
produits classés selon une nomencla-
ture simple et groupés dans 4 cais-
settes standart correspondant aux
écoles de 1, 2, 3, Ou 4 classes, prépa-
rées toutes de façon identique par
la pharmacie centrale du service de la
Santé et de l'hygiène publique.
(Lire la suite page 5)
L C création
Y Le Cameroun française
Les revendications coloniales alle-
mandes ont mis notre domaine africain
à l'ordre du jour, et l'on tente de mieux
connaître ce continent, sur lequel beau-
coup de Français n'ont que d'impréci-
ses connaissances.
M. Boisson, gouverneur du Came-
roun, vient de faire à Radio-Cité une
fort intéressante causerie
Ayant précisé que le Cameroun ne
fut et ne sera jamais comme vou-
drait le faire croire l'Allemagne une
colonie de peuplement, M. Boisson dé-
montre combien l'œuvre française a été
active sur ce territoire :
Nous administrons le Cameroun, dit-
il, depuis vingt ans. C'est à peu près
pendant vingt ans que nos prédéces-
seurs Vont tenu. Quand ils nous l'ont
rendu, Douala n'avait pas de port vé-
ritable ; aujourd'hui. Douala est un des
plus beaux ports de la Côte occidentale
d'Afrique. Nous avons trouvé 300 kilo-
mètres de routes et nous en avons cmlS-
truit plus de 6.000 kilomètres, pratica-1
bles aux automobiles en toutes saisons.
Nous avons prolongé, révisé, recons-
truit les chemins de fer existants ; nous
avons arrêté les ravages de l'effroyable
maladie du sommeil, sauvé des races
en voie d'abolition ; nous avons intro-
duit des cultures nouvelles comme cel-
les du café et de la banane, développé
celles qu'on connaissait déjà. En bref,
nous avons pris un champ inculte, nous
en avons fait un domaine de vie heu-
reuse.
Ce n'est pas seulement sur les rou-
tes, dans le sol, que s'est inscrite notre
œuvre, mais aussi ne l'oublions pas
dans les âmes ; cette politique d'é-
ducation, de coopération a porté ses
fruits :
C'est parce que nous avons vu dans
ces noirs des hommes - attardés sans
doute, mais semblables à nous-mêmes
et non du matériel humain, c'est
parce que nous avons su corriprendrs
que ̃notre tâche devait être non d'ex-
ploitation égoïste, mais de patiente
éducation, que ces noirs nous sonf dé-
sormais profondément attachés.
Nous avons pour eux ouvert des éco-
les rurales où, en même temps .qu'il
apprend à parler français, le petit in-
digène apprend, sur le champ qu'il tient
à la classe, à mieux semer, à mieux
planter, où il apprend à soigner son bé-
tail, ou pour tout dire en un mot, il
apprend à mieux vivre.
Ecoles d'agriculture, stations d'essai,
centres vétérinaires, sociétés de pré- j
voyance, nous avons tout mis en œuvre
pour obtenir la confiance de l'indigène : ;
Et M. Boisson conclut :
J'ai encore dans le cœur l'écho de
cette Marseillaise que les pêcheurs de
Douala, après une course de pirogucs,
ont spontanément chantée devant toute
la colonie européenne rassemblée sur le
terre-plein de la foire que j'inaugurais;
et j'ai encore sous les yeux cette phase
d'un discours qu'un de nos collabora-
teurs indigène m'adressait à Yaoundé,
le 14 juillet dernier : « Nous savons
tout ce que la France a fait pour la jeu-
nesse du Cameroun et nous voulons res-
ter Français. »
Dans ce Cameroun que nous avons
conquis, qui nous a été abandonné, nous
avons fait lever une moisson, moisson
de riclwsses, moisson de santé, moisson
do confiante reconnaissance, et je vous
dis :
Les richesses s'échangent, s'achètent,
se troquent. Ce qui ne se vend pas
à aucun prix c'est la confiance de
toutes ces populations qui se sont don-
nées à la France pour toujours.
La question du Cameroun ne peut
pas se poser r il est et doit rester Fran-
çais. ",
Le « Jeanne-d'Arc », faisant escale à Tourane, reçoit la visite dtf S.M. Bao-Daï, empereur d'Annam
Le problème
des métis
en Indochine
On sait qu'il existe en Indochine un
assez gros noyau d'Eurasiens, autre-
ment dit de métis franco-annamites.
Rejetés par les deux races dont ils sont
issus, ces métis forment actuellement
un élément instable, voué d'ailleurs au
chômage et à la misère, et partout,
propre à créer un jour de graves trou-
bles dans la Fédération.
Raisons d'humanité,. raisons socia-
les et raisons politiques militent donc
en faveur d'une solution prompte à cet
irritant, et au demeurant, assez triste
problème.
De récentes manifestations prouvent
que la presse d'Indochine tout entière
s'émeut de la situation faite aux Eura-
siens et M. Marinetti, délégué du Cam-
bodge, vient à ce sujet d'adresser une
lettre ouverte à M. Manus Moutet,
lettre dans laquelle il examine les so-
lutions possibles. _@
Tout d'abord, M. Marinetti insiste
sur le fait que les œuvres d'assistance
et d'éducation créées en faveur des
métis en Indochine ne peuvent suffire
à. une mission dépassant de beaucoup
leur nombre et leurs moyens. Il serait
donc nécessaire , selon lui, de prévoir
l'exode sur la France du trop plein de
ces œuvres. Les enfants pourraient
être concentrés dans la métropole en
des centres spéciaux où ils recevraient
une éducation qui ferait d'eux des
Français. Le service, voire la carrière
militaire, les recueillerait ensuite, et,
à une époque où il nous faut envisa-
ger sur des bases considérablement
élargies la mise en état de défense de
nos possessions d'Asie, ees troupes
composées d'Eurasiens, parlant la lan-
gue du pays et de culture française,
constitueraient un élément de défense
permanent parfaitement adapté aux
A ceux que l'armée ne retiendrait
pas, il conviendrait d'assurer, d'une
part, des emplois dans l'administration
de la colonie, et d'autre part, grâce à
un enseignement artisanal et agricole
bien compris, des débouchés dans le
commerce, l'industrie ou la plantation.
De toutes manières, conclut M. Ma-
rinetti. la France se doit puisque
après tout ce sont des fils de son sang
de sortir « les Français d'Indochi-
ne s- de l'état social misérable auquel
ils ont été réduits jusqu'à présent.
C'est d'un élémentaire devoir humain
et en outre d'une sage prévoyance po-
litique.
LA GRANDE
QUERELLE
« Le joug des Blancs sur les races
jaunes doit disparaître. Naturellement.
une réalisation rapide de cet affranchis-
sement amènera une conflagration géné-
rale. Ainsi le veut le destin ; l'essentiel
est de. réaliser notre niission sans nous
arrêter à des considérations secondaii-es. »
Ainsi s'exprime en toute franchise,
reconnaissons-le 1 amiral buelsugu,
ministre de l'Intérieur japonais, homme
de confiance du prince Konoye, prési-
dent du Conseil, personnalité que l'on
considère comme son successeur, demain.
A ceux qui persistent à douter du pé-
ril jaune impérialiste et xénophobe.
que faut-il de plus ?
Le monde blanc a élevé dans sou sein
une vipère jaune. Pendant un demi-siè-
cle les petits « Japs z ont fait notre ad- j
miration. Ils ont été l'objet de tous nos
<.;me -–* ̃ • |
Maintenant les élèves ont dépassé les
maîtres, i\on seulement -ils considèrent
ne plus rien avoir a apprendre de nous
mais ils entendent maintenant nous en-
seigner : « la race jaune jouira de la
part de bonheur que--le ciel lui réserve
et la fin de l'hégémonie des Blancs inau-
gurera vraiment l'ère de justice, d'huma-
nité dont les Européens et les Améri-
cains parlent constamment. x-
La leçon qu'ils comptent nous donner,
allons-nous l'apprendre au prix de notre
civilisation ? -
(Lire la suite page trois)
PROPAGANDE
COLONBAILIE
n paraîtrait qu'en dépit des
démarches de son collègue des co-
lonies, le ministre des Finances
s'est refusé jusqu'à ce jour à
exonérer du prélèvement de 10
les bourses accordées par nos co-
lonies à leurs étudiants.
Seule, une de nos vieilles Isles
(représentée au Parlement, il est
vrai) aurait obtenu satisfaction
en la matière.
Et ceci nous amène à deux sor-
tes de conclusions. Tout d'abord
qu'il convient sans doute de récu-
pérer tout au moins en part;e
- dans le portempnnato des étu-
diants, l'argent que l'on a renoncé
à prélever sur les traitements des
parlementaires, fonctionnaires et
autres salariés de l'Etat.
Ensuite qu'il existe deux caté-
gories dans nos domaines d'outre-
mer : ceux qui ont la chance
d'être représentés au Parlement et
obtiennent toutes les faveurs ; et-
ceux qui, n'ayant pa* été jugés
dignes de cet honneur, n'ont que
le droit de se taire et de suppor-
ter._
Quant au reste, on pourra tou-
jours prononcer de grands dis-
cours en faveur de nos jeunesses
estudiantines coloniales : 10
sur une bourse annuelle de 6.000,
cela fait quand même 600 francs
dans la caisse de l'Etat.
Si avec cela nos finances ne
sont pas sauvées !_.
CREATION D'UNE GARDE
REPUBLICAINE AU MAROC
L'Officiel publie un décret portant
création d'une garde, républicaine au
Maroc.
Les opérations de maintien de l'or-
dre récemment effectuées au Maroc
ont montré que les effectifs de la lé-
gion de gendarmerie étaient insuffi-,
sauts.
La création d'une compagnie de gar-
de républicaine mobile à trois pelotons
apparaît par suite indispensable.
La compagnie de garde républicaine
mobile du Maroc comprend trois pelo-
tons à pied. La composition organique
de ces unités est la même que celle
des unités de garde républicaine mo-
bile de la métropole.
Elle fait partie -intégrante de la lé-
gion de gendarmerie du Maroc et cons-
titue une réserveià la disposition du
résident général.
En dehors de sa participation au
maintien de l'ordre, elle prête son con-
cours à la gendarmerie départementale
du Maroc, dans-les mêmes conditions
Le problème
des juifs
à Madagascar
On sait qu'un accord était intervenu
entre les gouvernements français et
polonais au sujet des travaux prépara-
toires à l'installation d'émigrants juifs
polonais à Madagascar. Une commis-
sion d'experts polonais, envoyés dans la
grande He, vient de rentrer à Varso-
vie avec des conclusions on ne peut plus
favorables.
Dans leur revue de presse, les Annu-
les Coloniales ont, à diverses reprises,
souligné auprès 'de leurs lecteurs l'op-
position grandissante des colons et des
indigènes malgaches devant l'a mesure
envisagée.
Or, selon la presse anglaise, laquelle
attache une grande importance à cette
question, c'est non seulement Madagas-
car, mais nos autres colonies qui se-
raient jâjmsf: offertes.,aux juifs de Polo-
gne Le BaPy Titegrapk aff îrm 2 que
M. Léon Blum aurait discuté avec le
colonel Beck d'une telle pOssibilitiè,
Xous comprenons fort bien que. les
Anglais attachent une telle.importance
à ces tractations, en raison de l'expé-
rience malheureuse qu'ils ont faite des
problèmes juifs en Palestine sans
parler des difficultés soulevées en Afri-
que du Sud par la prépondérance gran-
dissante des éléments israélites sur le
plan commercial.
N'éprouvons-nous pas nous-mêmes
les plus légitimes inquiétudes devant
l'invasion libano-syrienne en A. O. F.
et le moment est-il bien choisi pour
créer un danger analogue à Madagas-
car avec les éléments polonais que l'on
prétend y introduire ?
Le projet porterait sur quelques
30.000 familles. Devant une telle masse
que deviendraient nos quelques mil-
liers de compatriotes ?
Aucune réglementation ne pourra ja-
mais empêcher ces immigrants de sui-
vre leur penchant naturel pour le né-
goce, à l'exclusion de la culture dont
toute leur hérédité les éloigne.
Ce sera donc, à bref délai, la ruine
du commerce français et indigène à
Madagascar et la mainmise économique
sur la grande Ile par un élément
étranger.
dont à ce moment-là, soyons-en sûrs,
la Pologne se souviendra que, quoique
juif, il lui appartient politiquement.
L'aviation en progrès
," et notre politique
coloniale par Michel GEISTDOERFER, s
Député. président de la Commission
de la Marine marchande, vice-présid. de la Commission des Colonies.
De plus en plus la vit. colon;qlo
subit les influences et doit obéir aux
mêmes lois que la vie m-HropoIitr. i
A Paris, on ne semble pas s'en cîrs
encore suffisamment aperçu. *.
Trop d'administrateurs iaisonnc.it
encore comme s'ils vivaient en 1901».
Cependant, sans qu'ils v prennent
garde, l'aviation est en tr.in.de-bou-
leverser la vie moderne en « trans-
posant r, tous les problèmes : ceux d4
la Paix comme ceux de hi guerre.
Chaque jour apporte .un prog^s i
nouveau et remet en question les so-
lutions adoptées la veille.
Il est temps que certains servi-
ces du ministère des Colonies s'en
aperçoivent et agissent en consé-
quence en cessant de se confine"
dans une routine et dans une in-j^,.?
qui pourrait nous être fatale.
Trois « faits nouveajx :> domi-
nent la vie coloniale et rous oh'i.
gent à « rajeunir » nour ainsi di-v
notre politique coloniale et ses < ten-
dances :>.
L'aviation est sur le point de de-
venir le seul moyen de transpo'"!
c rapide :> non seutcnrnt à l'inté-
rieur même des colonies mais entr;
la France et ses territoi -os d'outre-
mer et. par conséquent, entr? ) 1
France et les divers pays 1.111 se trou
vent sur le parcours franet.-colonii'.
Les essais effectués ixto dernier
par les Anglais et les Amôricainsl'Atlantique Nord, le succès des équi-
pages qui viennent d'aller en Ivli
chine et qui ont été félicités comme
il convient par le ministre de l'Air
et par le ministre des colonies, !:.-
magnifique record de Maryse tfi!"z
faisant le parcours Paris - Saigon
malgré le mauvais temps, en 92 heu-
res 32 minutes, prouvent que la U,¡Õ.
son intercontinentale devient de plu !
en plus étroite.
La poste aérienne est déjà o.,g i-
nisée. Certains Etats, comme la Ho.-
lande et l'Angleterre, ont décide de
supprimer les surtaxes iérie iii..;
pour la correspondance ordinaire
avec leurs colonies. En France, la
question est posée tout au moins
pour les comptoirs où les lignes aé-
riennes postales fonctionnent. Il con-
vient d'abaisser, et même dans cer-
tains cas, de supprimer It surtaxa
postale sans qu'on porte en rien
atteinte aux droits acquis et à l'ai le
indispensable accordée aux lignes .!e
navigation maritime.
(Lire la suite page 3.)
p~ 1': $$:
Le budget de l'Algérie
et des territoires du Sud
Cependant que. le gouverneur-géné-
ral Le Beau, sa mission terminée, s'em-
barquait à Marseille, le 3 janvier, à
destination d'Alger, le Journal Officiel
publiait le décret portant règlement du
budget de l'Algérie pour 1938. Les dé-
penses sont arrêtées à 2.173.785.238 fr.
contre 2.173.848.028 fr. de recettes. Le
budget annexe des P. T. T. est fixé à
260.875.515 fr.
- Le budget des territoires du Sud est
arrêté à un peu plus de 34 millions.
..ÿ -
A son arrivée à Alger, mercredi, le
gouverneur général a déclaré à la
presse :
f Je vais mettre en œuvre avec mes
services l'exécution de ces budgets qui,
dans leurs grandes lignes sont confor-
mes aux décisions prises, sur les pro-
positions de mon administration, par
les assemblées algériennes. Sans doute,
les nécessités de la trésorerie ont-elles
obligé le pouvoir central à opérer cer-
taines réductions, en ce qui concerne le
budget extraordinaire. Mais nous nous
efforcerons, dans la limite des crédits
accordés par le gouvernement, de pour-
suivre la réalisation du programme de
grands travaux, comme aussi l'exécu-
tion des mesures intéressant particuliè-
rement les populations indigènes. >
e $ el'* Il, $ e Ï Io I. Ï $ 'Io $ e el., .l e I. e e e e e Il e 9 $ 1 i , i $ I. el. $ e $ ~~e e el. 1 1. 1 le -1 , m ,
EN INDOCHINE
Le point de vue de l'indigène
par TAO KIM HAI,
Les déclarations de l'amiral Suet-
sugu, ancien commandant en chef
des forces navales, actuel ministre de
l'Intérieur et futur chef du gouverne-
ment de S. M. le Mikado, ne sauraient
trop retenir l'attention des nations
blanches ayant des intérêts en Extrê-
me-Orient en général et celle de la
France en particulier.
Ce n'est pas un simple écart de lan-
gage, comme certains confrères métro-
politains veulent le croire, plus peut-
être pour se rassurer et rassurer l'opi-
nion publique que par une forte con-
viction intime étayée sur des connais-
sances solides. Sans doute est-on ha-
bitué en Europe à entendre des décla-
mations outrecuidantes, même de la
part de chefs de gouvernement. Il ne
L'homme 4 1/ 1 f*
de Madagascar Aitred 1
Madagascar a récemment rendu hom-
mageâA'tfredGrandidter.
.Depuis le début' de notre colonisa1-
tiôfi, ci'àilleurs,'C'est par l'avenue Gran-
didier ; que le voyageur gravissant -la
colline rouge dominant Tananarive, pé-
nètre dans la capitale de la Grande: Ile.;.
renant a Saluer a notre tour la, mé-
moire du grand savant et grand colo-
nial, initiateur de Madagascar à la
science: française, nous avons demandé
à-son-fils et collaborateur, M. Grandi-
dier, secrétaire général de la Société de
géographie; de vouloir bien évoquer
pour nous quelques souvenirs sur son
père.
c .Si. étrange que cela puisse pa-
raître. nous dit M. G. Grandidier, je
suis le moins bien placé pour vous par-
ler de celui! qui fut pour moi un guide
et un maître bièn-aimé. Quels gestes,
quels actes, ouets propos pourrais-je
choisir, en effet, dans une vie à laquel-
le je tus si intimement associé ?. Je
préfère laisser parler ces documents.
Et puis voici les-livres de mon père. :>
On ne peut rêver plus beau roman
d'aventure plus mouvementé aussi'-
que la vie d'Alfred Grandidier.
Cela débute à douze ans, alors-que
le chef de famille manque d'être fusillé
aux portes de Paris par les révolution-
naires de 1848, qui le prennent pour
Guizot, sur la foi d'une ressemblance.
L'année suivante, c'est la révolution
et le. siège de Rome le pape s'en-
fuyant - à Gaëte - et -- la famille Gran-
didier, primitivement réfugiée à la Villa.
Médicis, rentrant en France sur le même
bateau qui emportait Mazzini .vers
l'exil.
Des révolutions, Alfred Grandidier en
connaîtra d'autres. Dix. ans plus fard,
alors que son père ; l'aura. envoyé en
Voyage d'études en Amérique, il se
trouvera bloqué. à Copiaco,.puis à Val-
paraiso, entre rebelles et gouvernemen-
taux, partis déjà classiques ei chroni-
ques outre-Atlantique !
Pour lui l'aventure est commencée.
L'aventure sur les rouliers des mers de
l'époque, puis à travers des pays plus
ou moins bien connus au point de vue
scientifique et que l'on étudie alors au
prix de deux, trois, quatre, voire cinq
années de séjour obstiné : Canada, val-
lée du Mississipi, Equateur, Pérou, Chi-
li, République Argentine.
Tel est le premier itinéraire d'Alfred
Grandidier à travers les Cordillières et
les pampas.
Il se retrouve en France, à 23 ans,
après 25 mois d'absence, songe à la
carrière diplomatique, commence son
Droit. Mais la vie aventureuse g-oû-
tée outre-Océan trouble ces sages dis-
positions. II. est hanté par la nostalgie
des espaces inconnus. Un beau jour le
Code est envoyé au diable et Alfred
Grandidier s'embarque pour les Indes.
Un grand rêve l'a pris : le Thibet,
entouré - alors - de tant - de mvstères, lui
est apparu comme la Terre promise ou
il devra se glisser en découvreur, sous
le déguisement d'un moine boudhiste.
Et il a décidé d'atteindre Lhassa, la
Ville sainte interdite. Pourquoi Lhas-
sa ? Sait-on ? Il y avait encore ainsi à
cette époque des villes prestigieuses au
mystère attirant. Et l'on songe au
Tombouctou de René Caillé, plus près
de nous à la Smara de Vieuxchange. i
Aujourd'hui, hélas ! où trouver la cité
inconnue de nos tentations ?.
Pour atteindre Lhassa il lui faudra
apprendre.la langue sacrée, le pâli, et
s'initier aux pratiques du bouddhisme.
Qu'importe ! Alfred Grandidier consa-
cre deux ans à ces études préliminaires, I
visitant l'Inde, étudiant les livres sacrés,
les monuments, l'histoire, les langues.
(Lire la suite page 5)
faut pas perdre de vue cependant
qu'il ne s'agit pas, le cas échéant,
d'une improvisation de Blanc épris
d'éloquence, mais de déclaration, faites
sur un ton parfaitement serein, par
un Jaune de l'espèce la plus taciturne.
La doctrine énoncée est d'ailleurs con-
forme à la tradition militaire japonaise
et ne peut surprendre ceux qui con-
naissent le fameux plan Tanaka.
8 -:: 8
Mais pourquoi, se demande-t-on,
l'amiral Suetsugu a-t-il éprouvé le
besoin de faire de pareilles confiden-
ces ? N'est-ce pas uns gaffe diploma-
tique, une erreur de stratégie, que
d'avertir ainsi les Blancs de son plan
de guerre et de ses immenses aspira-
tions ? Pourquoi ne pas continuer à
les camoufler sous l'étendard anticom-
muniste ?
Ce n'est pas sans raison que le Ja-
pon accepte volontairement le risque
de s'aliéner toutes les nations blan-
ches, y compris ses alliées européen-
nes : l'Allemagne et l'Italie. On a dit
qu'il aurait plus de mal à gagner la
paix qu'à gagner la guerre en Chine.
Ne pense-t-on pas que tout en faisant
la guerre il cherche, dès maintenant,
à gagner la paix ? D'ailleurs pour
gagner la guerre contre Chang-Kai-
Chek, il est bon pour le Japon de ga-
gner la confiance de Pékin et de Nan-
kin, d'avoir la paix aussi en Mand-
choukouo et en Corée. La mystique
« L'Asie aux Asiatiques », si elle est
habilement exploitée, servira plus le
Japon que la mystique « Le Com-
munisme voilà l'ennemi ! » En effet,
la haine des Blancs, en Extrême-Orient
pourquoi ne pas le dire ? est
bien plus forte que la haine des So-
viets.
M « *
A cette tribune libre qui n'engage
pas la direction des « Annales Colo-
niales )), puis-je exprimer toute mon
opinion personnelle ? Je suis convain-
cu que si les peuples du continent
jaune étaient sûrs de la volonté du Ja-
pon de les libérer du joug des Blancs,
comme l'affirme l'amiral Suetsugu,
non seulement ils ne résisteraient pas
à l'armée japonaise, mais l'appelle-
raient pour les délivrer des Anglais,
des Américains, des Hollandais, des.-
Français. La guerre de Chine elle-
même n'aurait pas lieu.
Des peuples d'Asie, colonisés, pro-
tégés, ou soumis à des « traités iné-
gaux » concessions, baux territo-
riaux. capitulations ont cru en
l'esprit chevaleresque des Samouraïs.
Des nationalistes séparatistes anna-
mites se sont enthousiasmés des faits
d'armes japonais, à la guerre russo-
japonaise et à la grande guerre.
(Lire la suite page S.)
, -.-
-39e annee - Nu 2. Fondateur : Marcel RUEDEL. édition hebdomadaire. - Prix du numéro : Un franc Lundi 10 janvier (938.
- i "",
,.. -
Les Annales Coloniales
M~abma~ZbMM
« En somme, dans la grande querelle qui
divise le monde, querelle où ils apportent des
solutions raisonnables, lés trois Etats démo-
cratiques ont contre eux d'abord de n'être
pas unis et de n'être pas prêts. Et ensuite de
ne pas encore avoir compris la gravité de la
situation, ét de ne pas avoir mesuré, à côte
de faiblesses réelles, leurs forces. *
Pierre DOMINIQUE (La République).
DIRECTION
RÉDACTION
12* rue Le Peletier. Paris (9 ). Téléphone : Provence 49.81. et 82. C. C. postaux Paris 147385,
Correspondants particuliers dans tout ItEm pire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrits ne sont pas rendus.
Les annonces, sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9").
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
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LE PLUS PARISIEN M - LE PLUS COLOIIAL
France et Colonies.,. o' 1 an. : 200 francs
étranger et Colonies.,. 1 an : 300 francs
par 5
numéros
PROPAGANDE
L'Afrique du Nord
et le peuplement
de la boucle du Niger
; t par G. NOUELLE,
..: Député, président de la Commission des Colonies.
Dans un précédent article nous n'avons fait qu'indiquer com-
ment, par le peuplement en Berbères du delta central nigérien, Pn
pourrait remédier au malaise actuel de l'Afrique du Nord et aux
difficultés qui seront rencontrées très prochainement dans le recru-
tement des colons nécessaires à la mise en valeur des terres irriguées
du Soudan.
La question mérite d'être serrée de près. -
Les origines des grands travaux exécutés en ce moment en pleine
brousse ne sont pas bien connues du public et doivent être ici rap-
pelées.
La mission d'études envoyée dans la Vallée du Niger en 1919-1920,
pour déterminer les possibilités d'irrigation de cette vaste contrée,
ayant retenu la région de Ségou, le gouvernement général de l'A.O.F.
décida, en 1922, la création, sur la rive droite du fleuve, de la station
expérimentale de Niénébalé chargée de la mise au point des condi-
tions de la culture irriguée du cotonnier.
En 1924, la station fut transformée en centre de colonisation et le
premier village fut installé, avec une quinzaine de familles recrutées
dans les cantons voisins, pour l'exploitation d'une superficie de 200
hectares dont le tiers était arrosé à l'aide d'une petite usine éléva-
toire. Les indigènes, encadrés par des Européens, étaient considérés
comme faisant partie d'une exploitation européenne, étaient payés
à la journée et touchaient une ration de vivres pour tous les membres
de la famiile. Ce régime de salariat fut remplacé, après la campagne
1926-1927 aux résultats médiocres, par le régime actuellement en
vigueur de la propriété familiale : chaque famille travaillant à son
, compte sur les terres qui lui ont été données en partage, selon des
directives données, et à charge de rembourser ultérieurement à
J'administration les frais d'aménagement.
Il Le centre de Niénébalé couvre aujourd'hui une surface de près de
A.400 hectares, dont 475 irrigués où prédominent les rizières, avec
rcne population de 1.500 personnes.
Les résultats probants ainsi obtenus encouragèrent le gouverne-
z rient général et déterminèrent la réalisation d'un plus grand pro-
gramme : le système d'irrigation de Sotuba, commencé en décembre
1*925, inauguré en février 1929.
Situé sur la rive droite du Niger, près de Bamako, le canal de
Sotuba devait, dans l'esprit de ceux qui l'ont entrepris, non seule-
m ent irriguer des surfaces importantes sises entre Bamako et Kouli-
koro, mais encore, en cas d'échec de la politique d'irrigation et de
co \onisation, permettre l'installation d'une usine hydroélectri-
Mttf pour le service du fleuve par la jonction dès biefs navigables
Ko uroussa-Bamako et Koulikoro-Gao.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS) ::
AU MAIOC-
Protection sanitaire scolaire
par Camille BRIQUET,
D'épaté, ancien vice-président de la Commission des Colonies.
Un vaste programme d'hygiène et
fie protection de la santé des écoliers
est actuellement en voie de réalisation
dtans le protectorat.
Jusqu'au début de cette année seules
les villes possédaient une organisation
iireparfaite d'ailleurs, d'inspection sa-
nitaire des écoles.
k ne sais quand le programme
pourra être entièrement exécuté cela
dépendra des crédits budgétaires qui
pourront y être consacrés ; dès main-
tenant il faut féliciter ceux qui l'ont
conçu qui ont su en faire un vérita-
ble programme d'ensemble s'appli-
quant à tous les enseignements secon-
daire, ist primaire, dans les villes com-
me dans les campagnes et s'étendant
aussi bien aux indigènes musulmans
CM israclites qu'aux Européens.
En ce qui concerne les élèves la
tnrveillance s'exerce à la fois pour les
soustraire individuellement et' collec-
tivement aux maladies contagieuses et
Ina fois pour suivre chacun d'eux non
seulement dans son travail scolaire, 1
mais encore dans ses exercices physi-
"m et même dans ses jeux.
La surveillance des locaux fait, elle
Ansi, partie du programme, véritable
pJaI1 d'ensemble d'hygiène scolaire
établi par la direction de la Santé et
de l'hygiène publique en accord avec
tt direction de l'Enseignement.
Je ne veux pas, et ne le pourrais
zdaems pas, dans le cadre d'un court
tarrëcïe examiner en détail chacun des
poifats de cette vaste organisation ;
je une bornerai à tracer dans ses gran-
des lignes le but que se proposent les
administrations intéressées de la ré-
sidence.
N *
Le* principe directeur est que le ser-
vice d'hygiène scolaire doit fonction-
ner à la fois comme centre d'étudas
et de. recherches et aussi comme or-
ganisme de liaison entre les méde:im:
et le corps enseignant du Maroc pn\!r
la mise en œuvre progressive des im-
portantes questions suivantrs.
1. inspection médicale scolaire.
2. Contrôle médical de l'éduçafon
physique et sportive.
3. Contrôle périodique des facu t-s
"-te!!
Le médecin inspecteur scolaire a
t'nq tâches principales : l'inspection
des locaux scolaires, la vaccination
antivariolique, la surveillance médi-
cale des écoles, l'inspection en temps
d'épidémie, la tenue du casier sani-
t?ire de l'école.
H doit fournir un rapport chaque
b. imest1:e et un rapport annuel dans
lequel li»s renseignements doivent être
dmnés de façon prédsesùr, tout ce
qui touche aux conditions hygiéniques
«ie> l'ccoSe.
1-8 écoles primaires ont été pour-
vues de médicaments usuels, objets de
pansements et matériel nécessaire à
l'entretien des pharmacies scolaires.
Dans le but de faciliter la tâche de
ceux qui doivent s'en servir, les four-
nitures pharmaceutiques, sont les mê-
mes dans tous les établissements sco-
laires ; un maître peut changer de ré-
gion quelle que soit l'école a laquelle
il sera affecté il trouvera les mêmes
produits classés selon une nomencla-
ture simple et groupés dans 4 cais-
settes standart correspondant aux
écoles de 1, 2, 3, Ou 4 classes, prépa-
rées toutes de façon identique par
la pharmacie centrale du service de la
Santé et de l'hygiène publique.
(Lire la suite page 5)
L C création
Y Le Cameroun française
Les revendications coloniales alle-
mandes ont mis notre domaine africain
à l'ordre du jour, et l'on tente de mieux
connaître ce continent, sur lequel beau-
coup de Français n'ont que d'impréci-
ses connaissances.
M. Boisson, gouverneur du Came-
roun, vient de faire à Radio-Cité une
fort intéressante causerie
Ayant précisé que le Cameroun ne
fut et ne sera jamais comme vou-
drait le faire croire l'Allemagne une
colonie de peuplement, M. Boisson dé-
montre combien l'œuvre française a été
active sur ce territoire :
Nous administrons le Cameroun, dit-
il, depuis vingt ans. C'est à peu près
pendant vingt ans que nos prédéces-
seurs Vont tenu. Quand ils nous l'ont
rendu, Douala n'avait pas de port vé-
ritable ; aujourd'hui. Douala est un des
plus beaux ports de la Côte occidentale
d'Afrique. Nous avons trouvé 300 kilo-
mètres de routes et nous en avons cmlS-
truit plus de 6.000 kilomètres, pratica-1
bles aux automobiles en toutes saisons.
Nous avons prolongé, révisé, recons-
truit les chemins de fer existants ; nous
avons arrêté les ravages de l'effroyable
maladie du sommeil, sauvé des races
en voie d'abolition ; nous avons intro-
duit des cultures nouvelles comme cel-
les du café et de la banane, développé
celles qu'on connaissait déjà. En bref,
nous avons pris un champ inculte, nous
en avons fait un domaine de vie heu-
reuse.
Ce n'est pas seulement sur les rou-
tes, dans le sol, que s'est inscrite notre
œuvre, mais aussi ne l'oublions pas
dans les âmes ; cette politique d'é-
ducation, de coopération a porté ses
fruits :
C'est parce que nous avons vu dans
ces noirs des hommes - attardés sans
doute, mais semblables à nous-mêmes
et non du matériel humain, c'est
parce que nous avons su corriprendrs
que ̃notre tâche devait être non d'ex-
ploitation égoïste, mais de patiente
éducation, que ces noirs nous sonf dé-
sormais profondément attachés.
Nous avons pour eux ouvert des éco-
les rurales où, en même temps .qu'il
apprend à parler français, le petit in-
digène apprend, sur le champ qu'il tient
à la classe, à mieux semer, à mieux
planter, où il apprend à soigner son bé-
tail, ou pour tout dire en un mot, il
apprend à mieux vivre.
Ecoles d'agriculture, stations d'essai,
centres vétérinaires, sociétés de pré- j
voyance, nous avons tout mis en œuvre
pour obtenir la confiance de l'indigène : ;
Et M. Boisson conclut :
J'ai encore dans le cœur l'écho de
cette Marseillaise que les pêcheurs de
Douala, après une course de pirogucs,
ont spontanément chantée devant toute
la colonie européenne rassemblée sur le
terre-plein de la foire que j'inaugurais;
et j'ai encore sous les yeux cette phase
d'un discours qu'un de nos collabora-
teurs indigène m'adressait à Yaoundé,
le 14 juillet dernier : « Nous savons
tout ce que la France a fait pour la jeu-
nesse du Cameroun et nous voulons res-
ter Français. »
Dans ce Cameroun que nous avons
conquis, qui nous a été abandonné, nous
avons fait lever une moisson, moisson
de riclwsses, moisson de santé, moisson
do confiante reconnaissance, et je vous
dis :
Les richesses s'échangent, s'achètent,
se troquent. Ce qui ne se vend pas
à aucun prix c'est la confiance de
toutes ces populations qui se sont don-
nées à la France pour toujours.
La question du Cameroun ne peut
pas se poser r il est et doit rester Fran-
çais. ",
Le « Jeanne-d'Arc », faisant escale à Tourane, reçoit la visite dtf S.M. Bao-Daï, empereur d'Annam
Le problème
des métis
en Indochine
On sait qu'il existe en Indochine un
assez gros noyau d'Eurasiens, autre-
ment dit de métis franco-annamites.
Rejetés par les deux races dont ils sont
issus, ces métis forment actuellement
un élément instable, voué d'ailleurs au
chômage et à la misère, et partout,
propre à créer un jour de graves trou-
bles dans la Fédération.
Raisons d'humanité,. raisons socia-
les et raisons politiques militent donc
en faveur d'une solution prompte à cet
irritant, et au demeurant, assez triste
problème.
De récentes manifestations prouvent
que la presse d'Indochine tout entière
s'émeut de la situation faite aux Eura-
siens et M. Marinetti, délégué du Cam-
bodge, vient à ce sujet d'adresser une
lettre ouverte à M. Manus Moutet,
lettre dans laquelle il examine les so-
lutions possibles. _@
Tout d'abord, M. Marinetti insiste
sur le fait que les œuvres d'assistance
et d'éducation créées en faveur des
métis en Indochine ne peuvent suffire
à. une mission dépassant de beaucoup
leur nombre et leurs moyens. Il serait
donc nécessaire , selon lui, de prévoir
l'exode sur la France du trop plein de
ces œuvres. Les enfants pourraient
être concentrés dans la métropole en
des centres spéciaux où ils recevraient
une éducation qui ferait d'eux des
Français. Le service, voire la carrière
militaire, les recueillerait ensuite, et,
à une époque où il nous faut envisa-
ger sur des bases considérablement
élargies la mise en état de défense de
nos possessions d'Asie, ees troupes
composées d'Eurasiens, parlant la lan-
gue du pays et de culture française,
constitueraient un élément de défense
permanent parfaitement adapté aux
A ceux que l'armée ne retiendrait
pas, il conviendrait d'assurer, d'une
part, des emplois dans l'administration
de la colonie, et d'autre part, grâce à
un enseignement artisanal et agricole
bien compris, des débouchés dans le
commerce, l'industrie ou la plantation.
De toutes manières, conclut M. Ma-
rinetti. la France se doit puisque
après tout ce sont des fils de son sang
de sortir « les Français d'Indochi-
ne s- de l'état social misérable auquel
ils ont été réduits jusqu'à présent.
C'est d'un élémentaire devoir humain
et en outre d'une sage prévoyance po-
litique.
LA GRANDE
QUERELLE
« Le joug des Blancs sur les races
jaunes doit disparaître. Naturellement.
une réalisation rapide de cet affranchis-
sement amènera une conflagration géné-
rale. Ainsi le veut le destin ; l'essentiel
est de. réaliser notre niission sans nous
arrêter à des considérations secondaii-es. »
Ainsi s'exprime en toute franchise,
reconnaissons-le 1 amiral buelsugu,
ministre de l'Intérieur japonais, homme
de confiance du prince Konoye, prési-
dent du Conseil, personnalité que l'on
considère comme son successeur, demain.
A ceux qui persistent à douter du pé-
ril jaune impérialiste et xénophobe.
que faut-il de plus ?
Le monde blanc a élevé dans sou sein
une vipère jaune. Pendant un demi-siè-
cle les petits « Japs z ont fait notre ad- j
miration. Ils ont été l'objet de tous nos
<.;me -–* ̃ • |
Maintenant les élèves ont dépassé les
maîtres, i\on seulement -ils considèrent
ne plus rien avoir a apprendre de nous
mais ils entendent maintenant nous en-
seigner : « la race jaune jouira de la
part de bonheur que--le ciel lui réserve
et la fin de l'hégémonie des Blancs inau-
gurera vraiment l'ère de justice, d'huma-
nité dont les Européens et les Améri-
cains parlent constamment. x-
La leçon qu'ils comptent nous donner,
allons-nous l'apprendre au prix de notre
civilisation ? -
(Lire la suite page trois)
PROPAGANDE
COLONBAILIE
n paraîtrait qu'en dépit des
démarches de son collègue des co-
lonies, le ministre des Finances
s'est refusé jusqu'à ce jour à
exonérer du prélèvement de 10
les bourses accordées par nos co-
lonies à leurs étudiants.
Seule, une de nos vieilles Isles
(représentée au Parlement, il est
vrai) aurait obtenu satisfaction
en la matière.
Et ceci nous amène à deux sor-
tes de conclusions. Tout d'abord
qu'il convient sans doute de récu-
pérer tout au moins en part;e
- dans le portempnnato des étu-
diants, l'argent que l'on a renoncé
à prélever sur les traitements des
parlementaires, fonctionnaires et
autres salariés de l'Etat.
Ensuite qu'il existe deux caté-
gories dans nos domaines d'outre-
mer : ceux qui ont la chance
d'être représentés au Parlement et
obtiennent toutes les faveurs ; et-
ceux qui, n'ayant pa* été jugés
dignes de cet honneur, n'ont que
le droit de se taire et de suppor-
ter._
Quant au reste, on pourra tou-
jours prononcer de grands dis-
cours en faveur de nos jeunesses
estudiantines coloniales : 10
sur une bourse annuelle de 6.000,
cela fait quand même 600 francs
dans la caisse de l'Etat.
Si avec cela nos finances ne
sont pas sauvées !_.
CREATION D'UNE GARDE
REPUBLICAINE AU MAROC
L'Officiel publie un décret portant
création d'une garde, républicaine au
Maroc.
Les opérations de maintien de l'or-
dre récemment effectuées au Maroc
ont montré que les effectifs de la lé-
gion de gendarmerie étaient insuffi-,
sauts.
La création d'une compagnie de gar-
de républicaine mobile à trois pelotons
apparaît par suite indispensable.
La compagnie de garde républicaine
mobile du Maroc comprend trois pelo-
tons à pied. La composition organique
de ces unités est la même que celle
des unités de garde républicaine mo-
bile de la métropole.
Elle fait partie -intégrante de la lé-
gion de gendarmerie du Maroc et cons-
titue une réserveià la disposition du
résident général.
En dehors de sa participation au
maintien de l'ordre, elle prête son con-
cours à la gendarmerie départementale
du Maroc, dans-les mêmes conditions
Le problème
des juifs
à Madagascar
On sait qu'un accord était intervenu
entre les gouvernements français et
polonais au sujet des travaux prépara-
toires à l'installation d'émigrants juifs
polonais à Madagascar. Une commis-
sion d'experts polonais, envoyés dans la
grande He, vient de rentrer à Varso-
vie avec des conclusions on ne peut plus
favorables.
Dans leur revue de presse, les Annu-
les Coloniales ont, à diverses reprises,
souligné auprès 'de leurs lecteurs l'op-
position grandissante des colons et des
indigènes malgaches devant l'a mesure
envisagée.
Or, selon la presse anglaise, laquelle
attache une grande importance à cette
question, c'est non seulement Madagas-
car, mais nos autres colonies qui se-
raient jâjmsf: offertes.,aux juifs de Polo-
gne Le BaPy Titegrapk aff îrm 2 que
M. Léon Blum aurait discuté avec le
colonel Beck d'une telle pOssibilitiè,
Xous comprenons fort bien que. les
Anglais attachent une telle.importance
à ces tractations, en raison de l'expé-
rience malheureuse qu'ils ont faite des
problèmes juifs en Palestine sans
parler des difficultés soulevées en Afri-
que du Sud par la prépondérance gran-
dissante des éléments israélites sur le
plan commercial.
N'éprouvons-nous pas nous-mêmes
les plus légitimes inquiétudes devant
l'invasion libano-syrienne en A. O. F.
et le moment est-il bien choisi pour
créer un danger analogue à Madagas-
car avec les éléments polonais que l'on
prétend y introduire ?
Le projet porterait sur quelques
30.000 familles. Devant une telle masse
que deviendraient nos quelques mil-
liers de compatriotes ?
Aucune réglementation ne pourra ja-
mais empêcher ces immigrants de sui-
vre leur penchant naturel pour le né-
goce, à l'exclusion de la culture dont
toute leur hérédité les éloigne.
Ce sera donc, à bref délai, la ruine
du commerce français et indigène à
Madagascar et la mainmise économique
sur la grande Ile par un élément
étranger.
dont à ce moment-là, soyons-en sûrs,
la Pologne se souviendra que, quoique
juif, il lui appartient politiquement.
L'aviation en progrès
," et notre politique
coloniale par Michel GEISTDOERFER, s
Député. président de la Commission
de la Marine marchande, vice-présid. de la Commission des Colonies.
De plus en plus la vit. colon;qlo
subit les influences et doit obéir aux
mêmes lois que la vie m-HropoIitr. i
A Paris, on ne semble pas s'en cîrs
encore suffisamment aperçu. *.
Trop d'administrateurs iaisonnc.it
encore comme s'ils vivaient en 1901».
Cependant, sans qu'ils v prennent
garde, l'aviation est en tr.in.de-bou-
leverser la vie moderne en « trans-
posant r, tous les problèmes : ceux d4
la Paix comme ceux de hi guerre.
Chaque jour apporte .un prog^s i
nouveau et remet en question les so-
lutions adoptées la veille.
Il est temps que certains servi-
ces du ministère des Colonies s'en
aperçoivent et agissent en consé-
quence en cessant de se confine"
dans une routine et dans une in-j^,.?
qui pourrait nous être fatale.
Trois « faits nouveajx :> domi-
nent la vie coloniale et rous oh'i.
gent à « rajeunir » nour ainsi di-v
notre politique coloniale et ses < ten-
dances :>.
L'aviation est sur le point de de-
venir le seul moyen de transpo'"!
c rapide :> non seutcnrnt à l'inté-
rieur même des colonies mais entr;
la France et ses territoi -os d'outre-
mer et. par conséquent, entr? ) 1
France et les divers pays 1.111 se trou
vent sur le parcours franet.-colonii'.
Les essais effectués ixto dernier
par les Anglais et les Amôricains
pages qui viennent d'aller en Ivli
chine et qui ont été félicités comme
il convient par le ministre de l'Air
et par le ministre des colonies, !:.-
magnifique record de Maryse tfi!"z
faisant le parcours Paris - Saigon
malgré le mauvais temps, en 92 heu-
res 32 minutes, prouvent que la U,¡Õ.
son intercontinentale devient de plu !
en plus étroite.
La poste aérienne est déjà o.,g i-
nisée. Certains Etats, comme la Ho.-
lande et l'Angleterre, ont décide de
supprimer les surtaxes iérie iii..;
pour la correspondance ordinaire
avec leurs colonies. En France, la
question est posée tout au moins
pour les comptoirs où les lignes aé-
riennes postales fonctionnent. Il con-
vient d'abaisser, et même dans cer-
tains cas, de supprimer It surtaxa
postale sans qu'on porte en rien
atteinte aux droits acquis et à l'ai le
indispensable accordée aux lignes .!e
navigation maritime.
(Lire la suite page 3.)
p~ 1': $$:
Le budget de l'Algérie
et des territoires du Sud
Cependant que. le gouverneur-géné-
ral Le Beau, sa mission terminée, s'em-
barquait à Marseille, le 3 janvier, à
destination d'Alger, le Journal Officiel
publiait le décret portant règlement du
budget de l'Algérie pour 1938. Les dé-
penses sont arrêtées à 2.173.785.238 fr.
contre 2.173.848.028 fr. de recettes. Le
budget annexe des P. T. T. est fixé à
260.875.515 fr.
- Le budget des territoires du Sud est
arrêté à un peu plus de 34 millions.
..ÿ -
A son arrivée à Alger, mercredi, le
gouverneur général a déclaré à la
presse :
f Je vais mettre en œuvre avec mes
services l'exécution de ces budgets qui,
dans leurs grandes lignes sont confor-
mes aux décisions prises, sur les pro-
positions de mon administration, par
les assemblées algériennes. Sans doute,
les nécessités de la trésorerie ont-elles
obligé le pouvoir central à opérer cer-
taines réductions, en ce qui concerne le
budget extraordinaire. Mais nous nous
efforcerons, dans la limite des crédits
accordés par le gouvernement, de pour-
suivre la réalisation du programme de
grands travaux, comme aussi l'exécu-
tion des mesures intéressant particuliè-
rement les populations indigènes. >
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EN INDOCHINE
Le point de vue de l'indigène
par TAO KIM HAI,
Les déclarations de l'amiral Suet-
sugu, ancien commandant en chef
des forces navales, actuel ministre de
l'Intérieur et futur chef du gouverne-
ment de S. M. le Mikado, ne sauraient
trop retenir l'attention des nations
blanches ayant des intérêts en Extrê-
me-Orient en général et celle de la
France en particulier.
Ce n'est pas un simple écart de lan-
gage, comme certains confrères métro-
politains veulent le croire, plus peut-
être pour se rassurer et rassurer l'opi-
nion publique que par une forte con-
viction intime étayée sur des connais-
sances solides. Sans doute est-on ha-
bitué en Europe à entendre des décla-
mations outrecuidantes, même de la
part de chefs de gouvernement. Il ne
L'homme 4 1/ 1 f*
de Madagascar Aitred 1
Madagascar a récemment rendu hom-
mageâA'tfredGrandidter.
.Depuis le début' de notre colonisa1-
tiôfi, ci'àilleurs,'C'est par l'avenue Gran-
didier ; que le voyageur gravissant -la
colline rouge dominant Tananarive, pé-
nètre dans la capitale de la Grande: Ile.;.
renant a Saluer a notre tour la, mé-
moire du grand savant et grand colo-
nial, initiateur de Madagascar à la
science: française, nous avons demandé
à-son-fils et collaborateur, M. Grandi-
dier, secrétaire général de la Société de
géographie; de vouloir bien évoquer
pour nous quelques souvenirs sur son
père.
c .Si. étrange que cela puisse pa-
raître. nous dit M. G. Grandidier, je
suis le moins bien placé pour vous par-
ler de celui! qui fut pour moi un guide
et un maître bièn-aimé. Quels gestes,
quels actes, ouets propos pourrais-je
choisir, en effet, dans une vie à laquel-
le je tus si intimement associé ?. Je
préfère laisser parler ces documents.
Et puis voici les-livres de mon père. :>
On ne peut rêver plus beau roman
d'aventure plus mouvementé aussi'-
que la vie d'Alfred Grandidier.
Cela débute à douze ans, alors-que
le chef de famille manque d'être fusillé
aux portes de Paris par les révolution-
naires de 1848, qui le prennent pour
Guizot, sur la foi d'une ressemblance.
L'année suivante, c'est la révolution
et le. siège de Rome le pape s'en-
fuyant - à Gaëte - et -- la famille Gran-
didier, primitivement réfugiée à la Villa.
Médicis, rentrant en France sur le même
bateau qui emportait Mazzini .vers
l'exil.
Des révolutions, Alfred Grandidier en
connaîtra d'autres. Dix. ans plus fard,
alors que son père ; l'aura. envoyé en
Voyage d'études en Amérique, il se
trouvera bloqué. à Copiaco,.puis à Val-
paraiso, entre rebelles et gouvernemen-
taux, partis déjà classiques ei chroni-
ques outre-Atlantique !
Pour lui l'aventure est commencée.
L'aventure sur les rouliers des mers de
l'époque, puis à travers des pays plus
ou moins bien connus au point de vue
scientifique et que l'on étudie alors au
prix de deux, trois, quatre, voire cinq
années de séjour obstiné : Canada, val-
lée du Mississipi, Equateur, Pérou, Chi-
li, République Argentine.
Tel est le premier itinéraire d'Alfred
Grandidier à travers les Cordillières et
les pampas.
Il se retrouve en France, à 23 ans,
après 25 mois d'absence, songe à la
carrière diplomatique, commence son
Droit. Mais la vie aventureuse g-oû-
tée outre-Océan trouble ces sages dis-
positions. II. est hanté par la nostalgie
des espaces inconnus. Un beau jour le
Code est envoyé au diable et Alfred
Grandidier s'embarque pour les Indes.
Un grand rêve l'a pris : le Thibet,
entouré - alors - de tant - de mvstères, lui
est apparu comme la Terre promise ou
il devra se glisser en découvreur, sous
le déguisement d'un moine boudhiste.
Et il a décidé d'atteindre Lhassa, la
Ville sainte interdite. Pourquoi Lhas-
sa ? Sait-on ? Il y avait encore ainsi à
cette époque des villes prestigieuses au
mystère attirant. Et l'on songe au
Tombouctou de René Caillé, plus près
de nous à la Smara de Vieuxchange. i
Aujourd'hui, hélas ! où trouver la cité
inconnue de nos tentations ?.
Pour atteindre Lhassa il lui faudra
apprendre.la langue sacrée, le pâli, et
s'initier aux pratiques du bouddhisme.
Qu'importe ! Alfred Grandidier consa-
cre deux ans à ces études préliminaires, I
visitant l'Inde, étudiant les livres sacrés,
les monuments, l'histoire, les langues.
(Lire la suite page 5)
faut pas perdre de vue cependant
qu'il ne s'agit pas, le cas échéant,
d'une improvisation de Blanc épris
d'éloquence, mais de déclaration, faites
sur un ton parfaitement serein, par
un Jaune de l'espèce la plus taciturne.
La doctrine énoncée est d'ailleurs con-
forme à la tradition militaire japonaise
et ne peut surprendre ceux qui con-
naissent le fameux plan Tanaka.
8 -:: 8
Mais pourquoi, se demande-t-on,
l'amiral Suetsugu a-t-il éprouvé le
besoin de faire de pareilles confiden-
ces ? N'est-ce pas uns gaffe diploma-
tique, une erreur de stratégie, que
d'avertir ainsi les Blancs de son plan
de guerre et de ses immenses aspira-
tions ? Pourquoi ne pas continuer à
les camoufler sous l'étendard anticom-
muniste ?
Ce n'est pas sans raison que le Ja-
pon accepte volontairement le risque
de s'aliéner toutes les nations blan-
ches, y compris ses alliées européen-
nes : l'Allemagne et l'Italie. On a dit
qu'il aurait plus de mal à gagner la
paix qu'à gagner la guerre en Chine.
Ne pense-t-on pas que tout en faisant
la guerre il cherche, dès maintenant,
à gagner la paix ? D'ailleurs pour
gagner la guerre contre Chang-Kai-
Chek, il est bon pour le Japon de ga-
gner la confiance de Pékin et de Nan-
kin, d'avoir la paix aussi en Mand-
choukouo et en Corée. La mystique
« L'Asie aux Asiatiques », si elle est
habilement exploitée, servira plus le
Japon que la mystique « Le Com-
munisme voilà l'ennemi ! » En effet,
la haine des Blancs, en Extrême-Orient
pourquoi ne pas le dire ? est
bien plus forte que la haine des So-
viets.
M « *
A cette tribune libre qui n'engage
pas la direction des « Annales Colo-
niales )), puis-je exprimer toute mon
opinion personnelle ? Je suis convain-
cu que si les peuples du continent
jaune étaient sûrs de la volonté du Ja-
pon de les libérer du joug des Blancs,
comme l'affirme l'amiral Suetsugu,
non seulement ils ne résisteraient pas
à l'armée japonaise, mais l'appelle-
raient pour les délivrer des Anglais,
des Américains, des Hollandais, des.-
Français. La guerre de Chine elle-
même n'aurait pas lieu.
Des peuples d'Asie, colonisés, pro-
tégés, ou soumis à des « traités iné-
gaux » concessions, baux territo-
riaux. capitulations ont cru en
l'esprit chevaleresque des Samouraïs.
Des nationalistes séparatistes anna-
mites se sont enthousiasmés des faits
d'armes japonais, à la guerre russo-
japonaise et à la grande guerre.
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