Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1938-01-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 03 janvier 1938 03 janvier 1938
Description : 1938/01/03 (A39,N1). 1938/01/03 (A39,N1).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720660
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
, ,.j'\ 1
139" an«êJi-j N° L
Mondât^l : lvirceikUEDEL.
Edition hebdomadaire. Prix du numéroUn franc
Lundi 3
:, U~,., ~,'
""¡' 1 t,'. J. 4. "", ,,':' :,: ',. ,
':.:' "- -,.) ',- /1 'f ..O",~ :'
nna
MfNSnnB~aMtatSZbM~m
DIRECTION
RÉDACTION
12, rue Le Peletier, Paris (9°). '• ̃• Téléphone : Proveri|é"49.8jket 82. C: C. pos^fau*' Paris 1*47385/
--- - - -
Correspondants jiarticuHers dans tout l'Empire et dans les potts de la Métropole.
, "., Les manuscrits ne sont pas rendus. ,¡:C', -.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9').
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
.prient leurs fidèles abonnés
et lecteurs d'agréer leurs
meilleurs vœux pour 1938. ,
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
aBOMEtewre
p T an : 50 francs 6 moiâ**?Etranger et Colonies ; 1 an : 70 francs 6 mois : 40 francs
;Etranger et Colonies
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies -.. 1 an : 300 francs numéros:
PROPAGANDE
LE PLUS PARISIEN
LE PLUSCOLOIIAL
Artisans et paysans
0 .,. ;
d'Indochine
,
par Mario Roustan
1 sénateur, ancien ministre
J'ai reçu de M. Jean Goudal un gros volume qui porte ce titre :
Problèmes de Travail en Indochine (Bureau International du Tra-
vailEludes et Documents).
La conférence de 1925 a voté une résolution invitant le B.I.T.
« en consultation avec les gouvernements intéressés, à entreprendre,
dans la mesure du possible, une enquête documentaire sur les condi-
tions du travail, notamment en Chine, dans l'Inde, au Japon, en Perse
et au Siam, ainsi que dans les Colonies, protectorats et territoires
sous mandat d'Asie. » Résolution conforme à l'article 19 de la Cons-
titution de l'organisation, et qui avait en 1921 inspiré l'idée d'une
enquête spéciale dans les pays où « le climat, le développement im-
complet de l'organisation industrielle ou d'autres circonstances par-
ticulières rendent les conditions de l'industrie essentiellement dit
'¡p,rPfttp.<:. \v
-BJ.T.-s'est mis à r-afitmi. Or.'Mr jvàii-GcudaîsoûsWsAus-
pices du ministère des Colonies et du Gouvernement général de l'In-
chine, avait été chargé en octobre 1934, d'une mission, à travers la
Cochinchine, le Cambodge, l'Annam et le Tonkin. Depuis plusieurs
années, il poursuivait sur documents une étude consciencieuse des
conditions du travail en Indochine. Deux ans après son retour de
mission, il publie les résultats de son enquête et sur documents et
sur place. Retard heureux ! Il lui a permis de suivre. jusqu'à sa der-
nière étape dans le temps, le mouvement social de la fin de l'année
dernière, mouvement qui a abouti à un code du travail, applicable
et aux Indigènes et aux Européens.
C'est dire l'importance de l'ouvrage. Après une étude générale
sur le milieu physique, humain, économique, et une revue vivante et
complète de l'évolution de l'économie et de la législation du travail
en Indochine, nous sommes conduits -à l'examen des problèmes du
travail forcé ou obligatoire, du travail salarié (contractuel libre,
salaires, caïs, accidents du travail), du travail non salarié (artisanat
rural et urbain), des catégories spéciales de travailleurs (immigra-
tion asiatique, main-d'œuvre européenne). Cette énumération sèche
et, pour ainsi parler, brute, donnera cependant une idée de l'intérêt
qrioffre ce livre qu'il sera impossible de ne pas consulter quand on
voudra désormais se rendre compte non seulement des conditions de
travail en Indochine mais des conséquences de tout ordre qui décou-
lent de l'introduction d'une stucture industrielle et capitaliste dans
un pays colonial de vieille tradition agricole.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A propos d'une circulaire miaistériei!<
Dont on rie saurait prétendre qu'elle est une des inten-
tions dont l'Enter est pavé.
.Mais « on ne peut pas sauter hors de son ombre », dit
, un proverbe oriental. par Félix Cousin
A la date du 31 août dernier le mi-
nistredes Colonies a adressé à tous les
gouverneurs une circulaire destinée à
leur faire connaître ses vues sur les at-
tributions respectives du Département
et des chefs de Colonie en matière de
Soduction et pour leur demander d'éta-
btir un programme de mise en valeur
des territoires qu'ils administrent. L'in-
tention est louable et je me garderai
de prétendre qu'elle est au nombre de
celles dont l'Enfer est pavé. Mais la
circulaire n'a pas la limpidité du cristal.
Et si l'on rapproche son texte de cer-
taines théories qui ont trouvé audience
rue Oudinot on est amené à la considé-
rer comme son reflet et son expression
seulement atténuée. Et cela s'explique.
Comme dit un proverbe oriental :
« On ne peut pas sauter hors de son
ombre ! »
Les théories auxquelles je fais allu-
sion peuvent se résumer de la façon
suivante : la colonisation ne doit pas
servir aux colons européens, mais aux
indigènes. Elle a pour but de fournir
à ceux-ci la possibilité de profiter de
tous les progrès de la science et de la
technique moderne. Comme ces pro-
grès ne sont utilisables aue dans de
grandes exploitations, il faut tirer parti
du régime de propriété collective qui
existe dans la plupart de nos posses-
sions pour créer des entreprises à l'a-
méricaine qui seront dirigées, en raison
de l'incapacité des indigènes, par des
fonctionnaires capables de les conduire
à bien. Ce système s'apparente fort,
semble-t-il, à l'organisation instituée par
Lenine en Russie où existait aussi la
propriété coHective du mir. JI va, on ne
saurait le nier, à l'encontre des idées
jusqu'ici en faveur au ministère des Co-
Ionies et dans le monde colonial entier,
et qui tendaient au développement de
la propriété privée et du paysannat in-
digène.
Personnellement je ne rejette aucune
idée nouvelle sans l'avoir étudiée et dis-
cutée. Je conçois que l'on s'inquiète de
la lenteur des progrès de ia colonisation
et de la condition stagnante des popu-
lations d'outre-mer. Mais il taut, quand
même, éviter de faire des expériences
qu'on leur croit favorables et qu'elles
supporteraient, finalement, à leurs dé-
pens. Si les résultats américains sont
encourageants c'est qu'ils sont dus à
l'Initiative privée. Les résultats du ré-
gime étatiste de l'U.R.S.S. sont, par con-
tre, aussi décevants que possible, appli-
qué dans nos possessions ; ce régime
conduirait à la prolétarisation de tous les
indigènes que nous étions si fiers
d'avoir affranchis de la servitude. De
cette prolétarisation, dit-on, ils seront
les bénéficiaires, puisque les grandes
exploitations projetées fonctionneront à
leur unique profit. Sans doute ; mais ils
n'en seront pas moins soumis à une dis-
cipline dont ils sont loin d'être friands ;
et si les chefs européens ne réalisent
pas les bénéfices qu'ils escomptent -1
ce qui arrivera souvent, car les difficul-
tés devant lesquelles échouent fréquem-
ment les bonnes volontés privées se
dresseront aussi devant les fonction-
naires-gérants quelles que soient leur
bonne volonté et leurs capacités
l'ouvrier indigène n'aura qu'a s'incliner
et à se taire en serrant sa ceinture. Son
mécontentement n'en sera pas, pour
cela, diminué, bien au contraire !
Il n'est pas inutile d'ajouter que pour
réaliser l'œuvre gigantesque que l'on a
en vue il faudra des capitaux, beaucoup
de capitaux.
Or, la circulaire que nous visions
déclare : « il est à considérer
qu'aucun concours financier n'est à at-
tendre de la métropole ».
(Lire la suite page 3)
Le Sénat vient de voter sans difficulté le budget des Colonies.
M. Joseph Caillaux lui-même n'y trouva pas à redirtf. Félicitons-
nous en car, sur ce plan, il n'en fut pas toujours ainsi.
Il nous souvient, en effet, d'un certain projet dit « de fonds
colonial » qui, en juillet dernier, dérapa sur son bureau présiden-
titfl de la Commission des Finances. Et depuis, sur le bas-côté du
Luxembourg, il est en panne. Une vraie panne sèche !
Au cours de la discussion. M. Marius Moutet le rappela. L'oc-
casion était propice. Ce rappel pourra-t-il être suffisant ?
M. Iff président de la Commission des Finances du Sénat, les
coloniaux vous souhaitent la bonne année. Intéressés comme
"bus les humains ils attendent de vous des étrennes ; des
éprennes utiles : le fonds colonial.
Inquiétudes sur le Proche-Orient
Vers une nouveïle camj^gne de Palestine ?
L'ITALIE
INTRICUE
L'agitation antibntîinnique en Pa-
lestine a des cause:; précises et con-
nues. Il y a, d'une part, le malaise éco-
ncmique contre lequel se défend mal
un pays pauvre ; il y à, d'autre art,
le problème juii dans lequel l'Angle-
terre a adopté une position heurtant
le sentiment et les intérêts des Arabes.
Mais, sans doute, les réactions de
ces derniers n'auraient-elles point re-
vêtu un caractère aussi violent si des
excitations et des encouragements du
dehors n'étaient venues les affermir
dans leur rtsi.slanee.
Ce n'est plus un mystère pour per-
sonne et pour l'Angleterre en par-
ticulier que la propag-ande italienne
sévit dans tout l'Orient avec une re-
crudescence nouvelle depuis la con-
quête de l'Ethiopie.
Le Duce ne s'est point, contenté de
s'ériger en protecteur de l'Islam. Des
tracer 'ont étô répandu-». (k ('1-!11M">
à Jaffa, où le Maître du Fascisme pro-
clame son intention de restaurer l'Em-
pire arabe sous l'égide de Rome.
Par ailleurs, et pour disposer au plus
vite du nombre d'agitateurs nécessai-
res, une université islamique comptant
20.000 jeunes gens provenant de toutes
les régions de l'Afrique, a été fondée
à Harrar pour la diffusion de l'idéal
fasciste.
*
Mais en outre des tracts distribués et
des agents envoyés ou recrutés sur pla-
ce. la DroDaeande italienne s'exerce
surtout, actuellement, en pays musul-
man par le moyen de la radio.
L'Italie dispose à cet égard des trois
postes de Bari, Tripoli et Addis-Abeba.
Un quatrième est prévu à Harrar, qui
sera le plus puissant de toute l'Afrique.
Si le poste de Bari s'adresse plus parti-
culièrement à notre Afrique du Nord
jusqu'au Maroc inclus, le poste de Tri-
poli semble plus destiné à répandre la
bonne parole fasciste sur l'Egypte et
le Levant. Addis Abeba touche, de son
côté, le Soudan égyptien et l'Arabie,
en attendant Harrar qui rayonnera sur
fniif 1P "Prnrhp Oripnt pf IPS nnlnnîpo
---- -- - ----- ------- -- .-- --------
étrangères avoisinant l'Ethiopie.
Quant au reste, un département spé-
cial du ministère de la Presse et de la
Propagande a été formé pour s'occuper
de la radiodiffusion coloniale.
N'oublions pas, pour terminer, que
la présence en Libye d'une armée de
60.000 hommes, montant on ne sait
quelle garde muette au cœur même de
l'Islam méditerranéen, constitue à elle
eeule un instrument passif, mais puis-
sant de politique. N'est-ce point vers
cette armée que se tournent les. regards
des. Arabes révoltés en Palestine ?
Le Souvenir Africain
UNE GRANDE 'ŒUVRE COLONIALE
, 1
par Georges Goyau
La biographie du P. Brottier, telle
qu'elle vient d'être publiée par Mme
Geneviève Beslier, remet sous nos
yeux les étapes d'une grande initia-
tive coloniale, l'œuvre du c Souvenir
Africain. »Lorsque, au début du XIX"
siècle le spiritain Mgr. Jalabert par-
courait son immense diocèse de Séné-
gambie, il lui advenait souvent de
rencontrer dans la brousse des tom-
bes abandonnées. Pieusement, avec
deux petits bouts de bois, le pré-
lat faisait une petite croix, qu'il
posait sur la tombe délaissée. Mais
Mgr. Jalabert songeait, non sans tris-
tesse, écrit M. Henry Bord'sux. c à
ceux qui n'avaient même pas ce tertre
ni cette croix et dont les cadavres
avaient été emportés et profanés au
soir des. combats, ou déterrés la nuit
par les fauves ». Et l'évêque rêvait
d'un grand monument qui, s'élevant
sur la terre d'Afrique. « serait le pan-
théon religieux.de ces milliers de hé-
ros célèbres ou - obscurs, auxqtiels au-
cun honneur funèbre n'avait été- ren-
du ».
< Je ne suis qu'un pauvre catholi-
que », disait plaisamment le gouver-
neur général Merlaud-Ponty, « mais je
m'inscris comme premier souscrip-
teur. Faites à Dakar une église, où
seront recueillis les noms des héros
tombés en Afrique et restés sans sé-
pulture ; faites une cathédrale qui.
placée là-haut, prendra caractère de
monument national. Vous obtiendrez
du gouvernement la cession du ter-
rain r>. Mgr. Jalàbert écoutait, et,
dans sa pensée d'organisateur, -le, beau
rêve prenait corps,. , , :
Le P. Brottier, ayant du poux rai-
son de santé s'éloigner de Saint-
Louis-du-Sénégal, vivait maintenant
4 Paris ; Mgr. Jalabert venait le voir:
(Lire lu suite paye ôi ̃
L'ANGLETERRE
PROTESTE
La propagande italienne dans le
monde arabe porte ses fruits. Il est
do toute évidence qu'Aile entretient ac-
tivement l'agitation palestinienne qui,
depuis quelque temps, tourne à la ré-
volte organisée.
Cette action antibritannique et
antifrancaise vient d'être évoquée
aux Communes, dans un débat au
cours duquel lord Cramborne a dénoncé
particulièrement les émissions en lan-
gue arabe du poste italien de Bari.
M. Eden, interrogé' sur les mesures
qu'il comptait prendre, a déclaré qu i
avait protesté auprès de l'ambassadeur
d'Italie, !
Depuis, le gouvernement anglais a
décidé de faire diffuser par les postes
.britanniques, à partir du 3 janvier,
des nouvelles en langue arabe.
Ainsi la lutte des ondes s'organise.
,'f!'.I!',,!,--,,4!' ). ,
Les intérêts britanniques sont vi-
taux auProche-Oriènt. Là est le
nœud de la route des 'Indes. Aussi
peut-on être assuré ;que l'Angleterre
ne laissera pas pendant longtemps tou-
cher à son influence sur les différents
pays qu'elle contrôle directement ou
indirectement. ',' - .:, :
Et les Britanniques commencent à
réaliser l'importance de la menace ita-
lienne, bien nourrie de la rancune des
sanctions, lors de la camnaane d'E-
thiopie. - -, --
LA FRANCE
ABANDONNE
Au Proche-Orient nous avons
deux positions : l'Egypte, la Syrie.
De l'Egypte nous sommes partis :
conférence de Montreux ; abolition
des capitulations.
De la Syrie nous allons partir :
Traité franco-syrien du 9 septembre
1936 qui, légèrement, remanié, va
être incessamment présenté aux
Chambres.
a -fr m -
L'Egypte, pour nous, représente
25.000 ressortissants, 25 milliards de
capitaux investis, l'influence de no-
tre langue enseignée par nos écoles
à plus de 20.00 élèves. .1
Avec les capitulations nos intérêts
étaient efficacement protégés. En
n;ai -1937, sur l'invitation de l'An-
gleterre qui devait équilibrer sa po:
litique traditionnellement opportu-
niste, après une brève conférence ou
l'Italie fut contre nous, nous avons
*
tout abandonné de nos garanties,
emportant en tout et pour tout, en.
contre-partie si l'on peut dire
la déclaration de Nahas Pacha :
(Suite page 3)
LE REICH
S'INSINUE
Ce serait une erreur que de croire
l'Allemagne, hypnotisée par l'Europe
centrale o.u les colonies. Pour ne point
revêtir des formes aussi agressives
que celui de l'Italie, son effort dans
le Proche-Orient n'en est pas moins
sérieux et soutenu.
Dès 1935, un haut fonctionnaire d'E-
tat, le Dr Rudiger, qui avait longtemps
vécu en Orient, était chaîné d'organi-
ser à Berlin un « département d'outre-
mer r- de la célèbre « Organisation ù
l'Etranger r, laquelle constitue le v6-
ritaoïe puier ue la propagande alle-
mande dans le monde. Ce département
nouveau recevait pour tâches particu-
lières la création d'agitations subversi-
ves dans les dépendances islamiques de
l'Angleterre et de la France et la fon-
dation de centres scolaires ou univer-
sitaires allemands en Asie-Mineure.
Ce sont ces derniers organismes que
~f. Balrl-uj - von Scûircach eat àllé
pecter au cours d'un voyage tout ré-
cent. Sa mission ne se bornait d'ail-
leurs point à remettre au pas les éco-
les allemandes d'Orient, non plus qu'à
y contrôler l'application des méthodes
racistes d'éducation. M. von Schirrach
était en outre chargé d'instaurer cer-
tains rapprochements avec la jeunesse
arabe et, enfin, de réorganiser sur
place, en vue de son intensification,
la propagande allemande en Syrie.
★
A côté de ces efforts d'ordre politi-
que ou culturel, le IIIe Reich en pour-
suit d'ailleurs d'autres dans le domaine
des liaisons économiques. Il convient
de ne pas oublier à cet égard la mis-
sion accomplie l'an dernier, en Perse,
par le Dr Schacht. Par ailleurs, il est
assez symptomatique qu'une liaison
aérienne hebdomadaire Berlin-Bagdad
ait été inaugurée par la Deutsehe-Luft-
Hansa au début de novembre 1937.
Cela ne nous rappele-t-il point la po-
litique allemande d'avant guerre, axée
sur le même itinéraire et matérialisée
par le chemin de fer de Bagdad ?
Enfin, le Dr Goebbels doit se- rendre
incessamment en Egypte. La présence
du Grand Maître, de la propagande
allemande en ce point névralgique de
l'Orient méditerranéen ne saurait être
dépourvue de signification, surtout au
moment où une crise profonde ébranle
la constitution du jeune royaume.
Gageons d'ailleurs que le Ftlhrer n" 3,
auquel il est difficile de passer par Da-
mas, ne manquera, point de recevoir,
au Caire, une abondante documentation
sur la Paléstirie et' la Syrie. 'C'est
sans doute l'un des buts de son dé-
placement: -
PROPAGANDE
gOlQNIAtP
Il est scandaleux de constater
que le dévouement des pilotes qui
s'attaettent à réduire au minimum
le temps de traasport du courrier
soit rendu Inutile *par la lamenta-
ble organisation postale chargée de
le distribuer à Paris.
C'est ainsi que le courrier en
provenance de l'A. O. F., arrivé à
Paris le 23 décembre, n'a pu pra-
tiquement parvenir aux destinatai-
res que le 34 au mutin ; il lui a
donc faUu autant de temps pour
parcourir Paris que pour parvenir
de Dakar à Toulouse.
Les taxes postales aériennes sont
suffisamment élevées,. semble-t-il,
pour que fes usagers aient droit
à quelques !,)êgardi» de la part des
P. T. T.
P. T. T. •
Nous voulons espérer que les
nombreuses réclamations qui par-
viennent à ce sujet au ministère
seront enfin prises i'fl; considéra-
tion. - ; ':,.
La radiodiffusion
prestigieux instrument de propagande française
par Paul Campargue
député.
vice-président de la Commission des P. T. T.
( Ceux qui peuvent encore aujour-
d'hui douter de la valeur de propa-
gande de la radiodiffusion et de l'uti-
lisation qu'on peut en faire par une
méthode intelligente, n'ont qu'à jeter
un coup d'œil sur les programmes
des postes allemands et italiens.
Us constateront qu'avec habileté,
radio sert à l'intérieur et à l'exté-
rieur la politique des Etats totali-
taires dont elle est l'expression.
l'n observateur impartial a pu
écrire avec, raison que la juste com-
préhension de Goebbels des possibi-
lités .infinies, de !:l radio-a 9.4eeutage
servi le triomphe du gouvernement
nazi que les milliers de discours pro-
noncés par Hitler et par ses lieute-
nants.
Mussolini a compris, comme Hit-
ler, combien la radiodiffusion pou-
vait servir au maintien de son pres-
tige et à la réalisation de ses désirs
d'hégémonie.
Depuis le 1" décembre 1937, trojs
postes italiens, l'un sur ondes cour-
tes (travaillant simultanément sur
25 Ill. 4 et 31 m. 13) et deux postes
à ondes moyennes. Home II (travail-
lant sur 245 m.) et Bari I (travail-
lant sur 283 m. 3). sont utilisés par
l'Etat mussolinien pour la propagan-
de extérieure.
Signalons sans entrer dans les dé-
tails que le poste sur ondes courtes
atteint régulièrement l'Extrême-
Orient et les deux Amériques. Les
conférences et les informations sont
données en anglais, français, chinois
japonais et espagnol.
Les postes sur ondes moyennes,
plus spécialement destinés, à attein-
dre les populations de l-Europc Cen-
trale et et bassin méditerranéen, dif-
fusent conférences et informations en
hongrois, allemand, serbe, français,
anglais, espagnol, grec et arabe.
Et nous ?
Nous possédons depuis plusieurs
années déjà aux environs immédiats
de Pontoise, un poste colonial, spé-
cialement destiné à la France d'ou-
tre-mer. Un directeur, des rédac-
teurs, des collaborateurs de talent et
de bonne volonté s'efforcent d'in-
former nos comnatriotes de la vie
liiétropolitaine* de leur donner une"
bouffée d'air parisien et en même
temps d servir le prestige national.
il n'est d'ailleurs pas question au-
iciiirrl'hni de s'intéresser à la matière
intellectuelle et artistique que l'on
envoie à travers le monde, mais des
moyens techniques par lesquels cel-
le-ci est diffusée.
Or, il est un fait reconnu par tous
que le Poste Colonial de Pontoise est
notoirement insuffisant en puissan-
ce et en c valeur directionnelle ».
Certaines de nos possessions coIoniu.
les ne sont pas touchées ; d'autres
le sont dans des conditions insuffi-
santes. Un ami de la Martinique de
passage à Paris, qui a pris lui-même
l'audacieuse -- initiative - -- de - créer - un
petit poste d'émission a Fort-de-
France, me confiait récemment que
l'audition du Radio-Colonial fran-
çais était à peu près impraticable.
Les ministres des P.T.T. ont eu
connaissance de cette insuffisance.
Ils ont élaboré et arrêté un plan de
réorganisation de notre radiodiffu-
sion coloniale.
(Lire la suite. paqr -3)
:::: ::: ::::::::= ::1:::: ::-:X: :X: :- :::::::-:ln:-:::- :-TU::- nT:;:::- T THH: T;r If:]l ;-
Le Droit et les droits en A 0. f.
- ","'-
; justice est le prejrtîér besoin des peuples. Ellè est
- aussi la garantie de leur fidélité. »
Tel est l'avis de M0 Lamine Guëye, magistrat, membre
de la Commission de fixation du Droit africain..
.Membre Je la commission de fixation
du Droit africain fonctionnant au mi-
nistère des Colonies, M. Lamine Gueye
a bien voulu nous entretenir des tra-
vaux auxquels il participe ainsi que des
buts qu'il entrevoit pour l'organisme
nouveau créé par M. Aiarius Moutet.
<: Le olus urave reproche que l'on
puisse adresser - à la Justice indigène,
telle qu'elle est actuellement conçue,
nous dit M. Lamine Gueye, c'est que
personne n'en connaît les rèsles direc-
trices, ni les magistrats, pour la plupart
improvisés, chargés de leur application,
ni les justiciables qui y ressortissent.
Il n'y a pas de texte faisant foi. La dé-
finition des fautes est des plus som-
maires le barème des peines est
laissé à l'arbitraire de chacun.
*
« Quant au reste, la référence de prin-
cipe à -la coutume indigène vient en-
core vicier la plupart du temps le do-
sage des sentences. D'abord, cette
coutume, transmise par voie orale,
n'est ni univérselle ni stable. En outre,
elle n'est pas codifiée : Ceux-là mêmes
qui sont chargés de l'évoquer (j'en-
tends les assesseurs indigènes de nos
tribunaux) ne sont pas toujours d'ac-
cord sur. ses prescriptions.
<: Enfin, sur quelles bases d'équiva-
lence précises traduire dans nos pra-
tiques juridiques certaines peines inhu-
maines anciennement prévues par la
'f~: 1 11 ::::::::t :::::: :1 Ti:;.l::::::: 1::: :1::!::-~:::111H::l:J
Coup d'œil : sur la Tunisie
'-
j 11 © 3 7 ® 6 par H. Berthon
L
L'histoire est un éternel recommen-
cernent. A plus de 25 ans de distance
les mêmes causes produisent les mêmes
effets. ,"
Le parti Jeune-Tunisien n'existe plus,
il a été définitivement aboli le -14 mars
1912 lorsque ses dirigeants ont été em-
barqués vers d'autres cieux. Mais voilit
que l'Islam frémit un peu partout.
Jusqu'à ces dernières années la tran-
quillité intérieure de la Tunisie a été
parfaite. Des sanctions, la déportation
dans les territoires du Sud de certains
animateurs, la suspension de journaux
séditieux avaient arrêté net la nrona-
gande subversive et les tentatives de
soulèvement qu'une poignée de semi-in-
tellectuels tunisiens avait essayé de
fomenter en 1933 et 1934. Du coup, les
adeptes du « destour » (2), comme ils
s'intitulaient, s'étaient tenus cois.
Pourquoi a-t-on cru devoir se dé-
partir de cette politique de fermeté qui
avait fait-ses preuves pendant de lon-
gues années ?
Il est profondément regrettable que'
la politique, notre triste et funeste po-.
[itique d prtis, ait été méfée à l'admi-
nistration de notre Empire' cotonia).
La mesure de clémenCe.'prise en 1036,'
libérant les déportés du * Stid tunisien,
veut pas le résultat .attendu par JCi
gouvernement ; cette marque de man-
suétude; fut considérée comme une re-
L'agitation fomentée par le < des-
tour » reprit de plus belle, coïncidant
avec les troubles sociaux qui agitaient
!a Métropole en juin-juillet 1936, elle fut
malheureusement encouragée par l'atti-
tude passive des représentants de la-
France.
(Lire la suite paye 5).
..,---'-'-
(11 Voir Lcs Annales Coloniales du 27 dé-I
ccmhro 1!K!7.
(2) <: Destour ::' n'>m arabe : c Cnusti-
tutioli
coutume, telles que mutilations ou tor-
tures ?
« Non, voyez-vous, notre législa-
tion indigène est entièrement à repren-
dre. La France laisse à ses sujets afri-
cains libre accès à la prospérité maté-
rielle et au développement intellectuel.
Elle doit, dès lors, leur assurer du
même coup la sécurité juridique sans
laquelle il est vain d'être un commer-
çant opulent ou un lettré disert, voire
un agriculteur laborieux.
*
- Selon quelles voies envisageriez-
vous pareille réforme ?
- Au point de vue pénal, je vous
répondrai catégoriquement par l'ap-
plication pure et simple du Code fran-
çais. C'est la solution la plus claire et
j'ajouterai la plus équitable.
« La définition des fautes est, en effet.
identique partout. Un meurtre, un vol,
ne sont point différents à Paris et à
Bamako. La morale publique, française.
ouoloffe ou bambara, les définit et les
réprouve exactement de la même ma-
nière : dès lors, pourquoi ne point les
déférer à la même loi ? .-
« Ajoutez qu'en pareil cas la coutume
indigène ne saurait être invoquée, puis-
que prévoyant uniquement tt partout
des châtiments inconciliables avec nos
sentiments d'humanité.
« Alors?. Tant qu'à appliquer une
loi nouvelle, prenons la nôtre. Elle
a fait ses preuves.
-'" Et en matière civile ?
- Ici, le cas est différent. La
coutume peut. et même doit être con-
servée dans la mesure uù elle constitue
l'assise de la société indigène. Pour
différente qu'elle soit de la société eu-
ropéenne, cette société indigène n'est
pas condamnable dans tous ses princi-
pes, bien loin de là ! Il se vérifie sou-
vent qu'elle est en avance sur notre
propre code, ainsi, par exemple, lors-
qu'elle reconnaît capacité juridique à la
femme mariée.
,: La seule tâche en la matière est donc
d'ordonner, de préciser et, pour finir,
de rédiger clairement cette coutume
afin de la transformer en un code digne
de ce nom.
c C'est en grande partie le travail que
M. le ministre des Colonies a confié à
votre Commission. »
(Lire la 8Kite page 3.)
Depuis quelque temps le bruit court à Douala, dans la brousse
même, d'une prochaine visite au Cameroun du ministre des
Colonie's.
M. Marius Moutet partirait avec le gouverneur Boisson,
lorsque celui-ci rejoindrait son poste à Yaoundé.
Bien qu'il ne nous ait pas été confirmé, ce projet ne nous a pas
été démenti.
A l'heure où l'Allemagne s £ dresse si violemment devant le
Camerourecette visite serait des plus heureuses.
Elle apaiserait là-bas de trop compréhensibles inquiétudes tft
soulignerait opportunément en France l'intérêt vital que nous
devons attacher à cette belle possession, la clef dte notre Empire,
africain.
139" an«êJi-j N° L
Mondât^l : lvirceikUEDEL.
Edition hebdomadaire. Prix du numéroUn franc
Lundi 3
:, U~,., ~,'
""¡' 1 t,'. J. 4. "", ,,':' :,: ',. ,
':.:' "- -,.) ',- /1 'f ..O",~ :'
nna
MfNSnnB~aMtatSZbM~m
DIRECTION
RÉDACTION
12, rue Le Peletier, Paris (9°). '• ̃• Téléphone : Proveri|é"49.8jket 82. C: C. pos^fau*' Paris 1*47385/
--- - - -
Correspondants jiarticuHers dans tout l'Empire et dans les potts de la Métropole.
, "., Les manuscrits ne sont pas rendus. ,¡:C', -.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9').
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
.prient leurs fidèles abonnés
et lecteurs d'agréer leurs
meilleurs vœux pour 1938. ,
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
aBOMEtewre
p T an : 50 francs 6 moiâ**?
;Etranger et Colonies
France et Colonies 1 an : 200 francs par 5
Etranger et Colonies -.. 1 an : 300 francs numéros:
PROPAGANDE
LE PLUS PARISIEN
LE PLUSCOLOIIAL
Artisans et paysans
0 .,. ;
d'Indochine
,
par Mario Roustan
1 sénateur, ancien ministre
J'ai reçu de M. Jean Goudal un gros volume qui porte ce titre :
Problèmes de Travail en Indochine (Bureau International du Tra-
vailEludes et Documents).
La conférence de 1925 a voté une résolution invitant le B.I.T.
« en consultation avec les gouvernements intéressés, à entreprendre,
dans la mesure du possible, une enquête documentaire sur les condi-
tions du travail, notamment en Chine, dans l'Inde, au Japon, en Perse
et au Siam, ainsi que dans les Colonies, protectorats et territoires
sous mandat d'Asie. » Résolution conforme à l'article 19 de la Cons-
titution de l'organisation, et qui avait en 1921 inspiré l'idée d'une
enquête spéciale dans les pays où « le climat, le développement im-
complet de l'organisation industrielle ou d'autres circonstances par-
ticulières rendent les conditions de l'industrie essentiellement dit
'¡p,rPfttp.<:. \v
-BJ.T.-s'est mis à r-afitmi. Or.'Mr jvàii-GcudaîsoûsWsAus-
pices du ministère des Colonies et du Gouvernement général de l'In-
chine, avait été chargé en octobre 1934, d'une mission, à travers la
Cochinchine, le Cambodge, l'Annam et le Tonkin. Depuis plusieurs
années, il poursuivait sur documents une étude consciencieuse des
conditions du travail en Indochine. Deux ans après son retour de
mission, il publie les résultats de son enquête et sur documents et
sur place. Retard heureux ! Il lui a permis de suivre. jusqu'à sa der-
nière étape dans le temps, le mouvement social de la fin de l'année
dernière, mouvement qui a abouti à un code du travail, applicable
et aux Indigènes et aux Européens.
C'est dire l'importance de l'ouvrage. Après une étude générale
sur le milieu physique, humain, économique, et une revue vivante et
complète de l'évolution de l'économie et de la législation du travail
en Indochine, nous sommes conduits -à l'examen des problèmes du
travail forcé ou obligatoire, du travail salarié (contractuel libre,
salaires, caïs, accidents du travail), du travail non salarié (artisanat
rural et urbain), des catégories spéciales de travailleurs (immigra-
tion asiatique, main-d'œuvre européenne). Cette énumération sèche
et, pour ainsi parler, brute, donnera cependant une idée de l'intérêt
qrioffre ce livre qu'il sera impossible de ne pas consulter quand on
voudra désormais se rendre compte non seulement des conditions de
travail en Indochine mais des conséquences de tout ordre qui décou-
lent de l'introduction d'une stucture industrielle et capitaliste dans
un pays colonial de vieille tradition agricole.
(LIRE LA SUITE PAGE TROIS)
A propos d'une circulaire miaistériei!<
Dont on rie saurait prétendre qu'elle est une des inten-
tions dont l'Enter est pavé.
.Mais « on ne peut pas sauter hors de son ombre », dit
, un proverbe oriental. par Félix Cousin
A la date du 31 août dernier le mi-
nistredes Colonies a adressé à tous les
gouverneurs une circulaire destinée à
leur faire connaître ses vues sur les at-
tributions respectives du Département
et des chefs de Colonie en matière de
Soduction et pour leur demander d'éta-
btir un programme de mise en valeur
des territoires qu'ils administrent. L'in-
tention est louable et je me garderai
de prétendre qu'elle est au nombre de
celles dont l'Enfer est pavé. Mais la
circulaire n'a pas la limpidité du cristal.
Et si l'on rapproche son texte de cer-
taines théories qui ont trouvé audience
rue Oudinot on est amené à la considé-
rer comme son reflet et son expression
seulement atténuée. Et cela s'explique.
Comme dit un proverbe oriental :
« On ne peut pas sauter hors de son
ombre ! »
Les théories auxquelles je fais allu-
sion peuvent se résumer de la façon
suivante : la colonisation ne doit pas
servir aux colons européens, mais aux
indigènes. Elle a pour but de fournir
à ceux-ci la possibilité de profiter de
tous les progrès de la science et de la
technique moderne. Comme ces pro-
grès ne sont utilisables aue dans de
grandes exploitations, il faut tirer parti
du régime de propriété collective qui
existe dans la plupart de nos posses-
sions pour créer des entreprises à l'a-
méricaine qui seront dirigées, en raison
de l'incapacité des indigènes, par des
fonctionnaires capables de les conduire
à bien. Ce système s'apparente fort,
semble-t-il, à l'organisation instituée par
Lenine en Russie où existait aussi la
propriété coHective du mir. JI va, on ne
saurait le nier, à l'encontre des idées
jusqu'ici en faveur au ministère des Co-
Ionies et dans le monde colonial entier,
et qui tendaient au développement de
la propriété privée et du paysannat in-
digène.
Personnellement je ne rejette aucune
idée nouvelle sans l'avoir étudiée et dis-
cutée. Je conçois que l'on s'inquiète de
la lenteur des progrès de ia colonisation
et de la condition stagnante des popu-
lations d'outre-mer. Mais il taut, quand
même, éviter de faire des expériences
qu'on leur croit favorables et qu'elles
supporteraient, finalement, à leurs dé-
pens. Si les résultats américains sont
encourageants c'est qu'ils sont dus à
l'Initiative privée. Les résultats du ré-
gime étatiste de l'U.R.S.S. sont, par con-
tre, aussi décevants que possible, appli-
qué dans nos possessions ; ce régime
conduirait à la prolétarisation de tous les
indigènes que nous étions si fiers
d'avoir affranchis de la servitude. De
cette prolétarisation, dit-on, ils seront
les bénéficiaires, puisque les grandes
exploitations projetées fonctionneront à
leur unique profit. Sans doute ; mais ils
n'en seront pas moins soumis à une dis-
cipline dont ils sont loin d'être friands ;
et si les chefs européens ne réalisent
pas les bénéfices qu'ils escomptent -1
ce qui arrivera souvent, car les difficul-
tés devant lesquelles échouent fréquem-
ment les bonnes volontés privées se
dresseront aussi devant les fonction-
naires-gérants quelles que soient leur
bonne volonté et leurs capacités
l'ouvrier indigène n'aura qu'a s'incliner
et à se taire en serrant sa ceinture. Son
mécontentement n'en sera pas, pour
cela, diminué, bien au contraire !
Il n'est pas inutile d'ajouter que pour
réaliser l'œuvre gigantesque que l'on a
en vue il faudra des capitaux, beaucoup
de capitaux.
Or, la circulaire que nous visions
déclare : « il est à considérer
qu'aucun concours financier n'est à at-
tendre de la métropole ».
(Lire la suite page 3)
Le Sénat vient de voter sans difficulté le budget des Colonies.
M. Joseph Caillaux lui-même n'y trouva pas à redirtf. Félicitons-
nous en car, sur ce plan, il n'en fut pas toujours ainsi.
Il nous souvient, en effet, d'un certain projet dit « de fonds
colonial » qui, en juillet dernier, dérapa sur son bureau présiden-
titfl de la Commission des Finances. Et depuis, sur le bas-côté du
Luxembourg, il est en panne. Une vraie panne sèche !
Au cours de la discussion. M. Marius Moutet le rappela. L'oc-
casion était propice. Ce rappel pourra-t-il être suffisant ?
M. Iff président de la Commission des Finances du Sénat, les
coloniaux vous souhaitent la bonne année. Intéressés comme
"bus les humains ils attendent de vous des étrennes ; des
éprennes utiles : le fonds colonial.
Inquiétudes sur le Proche-Orient
Vers une nouveïle camj^gne de Palestine ?
L'ITALIE
INTRICUE
L'agitation antibntîinnique en Pa-
lestine a des cause:; précises et con-
nues. Il y a, d'une part, le malaise éco-
ncmique contre lequel se défend mal
un pays pauvre ; il y à, d'autre art,
le problème juii dans lequel l'Angle-
terre a adopté une position heurtant
le sentiment et les intérêts des Arabes.
Mais, sans doute, les réactions de
ces derniers n'auraient-elles point re-
vêtu un caractère aussi violent si des
excitations et des encouragements du
dehors n'étaient venues les affermir
dans leur rtsi.slanee.
Ce n'est plus un mystère pour per-
sonne et pour l'Angleterre en par-
ticulier que la propag-ande italienne
sévit dans tout l'Orient avec une re-
crudescence nouvelle depuis la con-
quête de l'Ethiopie.
Le Duce ne s'est point, contenté de
s'ériger en protecteur de l'Islam. Des
tracer 'ont étô répandu-». (k ('1-!11M">
à Jaffa, où le Maître du Fascisme pro-
clame son intention de restaurer l'Em-
pire arabe sous l'égide de Rome.
Par ailleurs, et pour disposer au plus
vite du nombre d'agitateurs nécessai-
res, une université islamique comptant
20.000 jeunes gens provenant de toutes
les régions de l'Afrique, a été fondée
à Harrar pour la diffusion de l'idéal
fasciste.
*
Mais en outre des tracts distribués et
des agents envoyés ou recrutés sur pla-
ce. la DroDaeande italienne s'exerce
surtout, actuellement, en pays musul-
man par le moyen de la radio.
L'Italie dispose à cet égard des trois
postes de Bari, Tripoli et Addis-Abeba.
Un quatrième est prévu à Harrar, qui
sera le plus puissant de toute l'Afrique.
Si le poste de Bari s'adresse plus parti-
culièrement à notre Afrique du Nord
jusqu'au Maroc inclus, le poste de Tri-
poli semble plus destiné à répandre la
bonne parole fasciste sur l'Egypte et
le Levant. Addis Abeba touche, de son
côté, le Soudan égyptien et l'Arabie,
en attendant Harrar qui rayonnera sur
fniif 1P "Prnrhp Oripnt pf IPS nnlnnîpo
---- -- - ----- ------- -- .-- --------
étrangères avoisinant l'Ethiopie.
Quant au reste, un département spé-
cial du ministère de la Presse et de la
Propagande a été formé pour s'occuper
de la radiodiffusion coloniale.
N'oublions pas, pour terminer, que
la présence en Libye d'une armée de
60.000 hommes, montant on ne sait
quelle garde muette au cœur même de
l'Islam méditerranéen, constitue à elle
eeule un instrument passif, mais puis-
sant de politique. N'est-ce point vers
cette armée que se tournent les. regards
des. Arabes révoltés en Palestine ?
Le Souvenir Africain
UNE GRANDE 'ŒUVRE COLONIALE
, 1
par Georges Goyau
La biographie du P. Brottier, telle
qu'elle vient d'être publiée par Mme
Geneviève Beslier, remet sous nos
yeux les étapes d'une grande initia-
tive coloniale, l'œuvre du c Souvenir
Africain. »Lorsque, au début du XIX"
siècle le spiritain Mgr. Jalabert par-
courait son immense diocèse de Séné-
gambie, il lui advenait souvent de
rencontrer dans la brousse des tom-
bes abandonnées. Pieusement, avec
deux petits bouts de bois, le pré-
lat faisait une petite croix, qu'il
posait sur la tombe délaissée. Mais
Mgr. Jalabert songeait, non sans tris-
tesse, écrit M. Henry Bord'sux. c à
ceux qui n'avaient même pas ce tertre
ni cette croix et dont les cadavres
avaient été emportés et profanés au
soir des. combats, ou déterrés la nuit
par les fauves ». Et l'évêque rêvait
d'un grand monument qui, s'élevant
sur la terre d'Afrique. « serait le pan-
théon religieux.de ces milliers de hé-
ros célèbres ou - obscurs, auxqtiels au-
cun honneur funèbre n'avait été- ren-
du ».
< Je ne suis qu'un pauvre catholi-
que », disait plaisamment le gouver-
neur général Merlaud-Ponty, « mais je
m'inscris comme premier souscrip-
teur. Faites à Dakar une église, où
seront recueillis les noms des héros
tombés en Afrique et restés sans sé-
pulture ; faites une cathédrale qui.
placée là-haut, prendra caractère de
monument national. Vous obtiendrez
du gouvernement la cession du ter-
rain r>. Mgr. Jalàbert écoutait, et,
dans sa pensée d'organisateur, -le, beau
rêve prenait corps,. , , :
Le P. Brottier, ayant du poux rai-
son de santé s'éloigner de Saint-
Louis-du-Sénégal, vivait maintenant
4 Paris ; Mgr. Jalabert venait le voir:
(Lire lu suite paye ôi ̃
L'ANGLETERRE
PROTESTE
La propagande italienne dans le
monde arabe porte ses fruits. Il est
do toute évidence qu'Aile entretient ac-
tivement l'agitation palestinienne qui,
depuis quelque temps, tourne à la ré-
volte organisée.
Cette action antibritannique et
antifrancaise vient d'être évoquée
aux Communes, dans un débat au
cours duquel lord Cramborne a dénoncé
particulièrement les émissions en lan-
gue arabe du poste italien de Bari.
M. Eden, interrogé' sur les mesures
qu'il comptait prendre, a déclaré qu i
avait protesté auprès de l'ambassadeur
d'Italie, !
Depuis, le gouvernement anglais a
décidé de faire diffuser par les postes
.britanniques, à partir du 3 janvier,
des nouvelles en langue arabe.
Ainsi la lutte des ondes s'organise.
,'f!'.I!',,!,--,,4!' ). ,
Les intérêts britanniques sont vi-
taux auProche-Oriènt. Là est le
nœud de la route des 'Indes. Aussi
peut-on être assuré ;que l'Angleterre
ne laissera pas pendant longtemps tou-
cher à son influence sur les différents
pays qu'elle contrôle directement ou
indirectement. ',' - .:, :
Et les Britanniques commencent à
réaliser l'importance de la menace ita-
lienne, bien nourrie de la rancune des
sanctions, lors de la camnaane d'E-
thiopie. - -, --
LA FRANCE
ABANDONNE
Au Proche-Orient nous avons
deux positions : l'Egypte, la Syrie.
De l'Egypte nous sommes partis :
conférence de Montreux ; abolition
des capitulations.
De la Syrie nous allons partir :
Traité franco-syrien du 9 septembre
1936 qui, légèrement, remanié, va
être incessamment présenté aux
Chambres.
a -fr m -
L'Egypte, pour nous, représente
25.000 ressortissants, 25 milliards de
capitaux investis, l'influence de no-
tre langue enseignée par nos écoles
à plus de 20.00 élèves. .1
Avec les capitulations nos intérêts
étaient efficacement protégés. En
n;ai -1937, sur l'invitation de l'An-
gleterre qui devait équilibrer sa po:
litique traditionnellement opportu-
niste, après une brève conférence ou
l'Italie fut contre nous, nous avons
*
tout abandonné de nos garanties,
emportant en tout et pour tout, en.
contre-partie si l'on peut dire
la déclaration de Nahas Pacha :
(Suite page 3)
LE REICH
S'INSINUE
Ce serait une erreur que de croire
l'Allemagne, hypnotisée par l'Europe
centrale o.u les colonies. Pour ne point
revêtir des formes aussi agressives
que celui de l'Italie, son effort dans
le Proche-Orient n'en est pas moins
sérieux et soutenu.
Dès 1935, un haut fonctionnaire d'E-
tat, le Dr Rudiger, qui avait longtemps
vécu en Orient, était chaîné d'organi-
ser à Berlin un « département d'outre-
mer r- de la célèbre « Organisation ù
l'Etranger r, laquelle constitue le v6-
ritaoïe puier ue la propagande alle-
mande dans le monde. Ce département
nouveau recevait pour tâches particu-
lières la création d'agitations subversi-
ves dans les dépendances islamiques de
l'Angleterre et de la France et la fon-
dation de centres scolaires ou univer-
sitaires allemands en Asie-Mineure.
Ce sont ces derniers organismes que
~f. Balrl-uj - von Scûircach eat àllé
pecter au cours d'un voyage tout ré-
cent. Sa mission ne se bornait d'ail-
leurs point à remettre au pas les éco-
les allemandes d'Orient, non plus qu'à
y contrôler l'application des méthodes
racistes d'éducation. M. von Schirrach
était en outre chargé d'instaurer cer-
tains rapprochements avec la jeunesse
arabe et, enfin, de réorganiser sur
place, en vue de son intensification,
la propagande allemande en Syrie.
★
A côté de ces efforts d'ordre politi-
que ou culturel, le IIIe Reich en pour-
suit d'ailleurs d'autres dans le domaine
des liaisons économiques. Il convient
de ne pas oublier à cet égard la mis-
sion accomplie l'an dernier, en Perse,
par le Dr Schacht. Par ailleurs, il est
assez symptomatique qu'une liaison
aérienne hebdomadaire Berlin-Bagdad
ait été inaugurée par la Deutsehe-Luft-
Hansa au début de novembre 1937.
Cela ne nous rappele-t-il point la po-
litique allemande d'avant guerre, axée
sur le même itinéraire et matérialisée
par le chemin de fer de Bagdad ?
Enfin, le Dr Goebbels doit se- rendre
incessamment en Egypte. La présence
du Grand Maître, de la propagande
allemande en ce point névralgique de
l'Orient méditerranéen ne saurait être
dépourvue de signification, surtout au
moment où une crise profonde ébranle
la constitution du jeune royaume.
Gageons d'ailleurs que le Ftlhrer n" 3,
auquel il est difficile de passer par Da-
mas, ne manquera, point de recevoir,
au Caire, une abondante documentation
sur la Paléstirie et' la Syrie. 'C'est
sans doute l'un des buts de son dé-
placement: -
PROPAGANDE
gOlQNIAtP
Il est scandaleux de constater
que le dévouement des pilotes qui
s'attaettent à réduire au minimum
le temps de traasport du courrier
soit rendu Inutile *par la lamenta-
ble organisation postale chargée de
le distribuer à Paris.
C'est ainsi que le courrier en
provenance de l'A. O. F., arrivé à
Paris le 23 décembre, n'a pu pra-
tiquement parvenir aux destinatai-
res que le 34 au mutin ; il lui a
donc faUu autant de temps pour
parcourir Paris que pour parvenir
de Dakar à Toulouse.
Les taxes postales aériennes sont
suffisamment élevées,. semble-t-il,
pour que fes usagers aient droit
à quelques !,)êgardi» de la part des
P. T. T.
P. T. T. •
Nous voulons espérer que les
nombreuses réclamations qui par-
viennent à ce sujet au ministère
seront enfin prises i'fl; considéra-
tion. - ; ':,.
La radiodiffusion
prestigieux instrument de propagande française
par Paul Campargue
député.
vice-président de la Commission des P. T. T.
( Ceux qui peuvent encore aujour-
d'hui douter de la valeur de propa-
gande de la radiodiffusion et de l'uti-
lisation qu'on peut en faire par une
méthode intelligente, n'ont qu'à jeter
un coup d'œil sur les programmes
des postes allemands et italiens.
Us constateront qu'avec habileté,
radio sert à l'intérieur et à l'exté-
rieur la politique des Etats totali-
taires dont elle est l'expression.
l'n observateur impartial a pu
écrire avec, raison que la juste com-
préhension de Goebbels des possibi-
lités .infinies, de !:l radio-a 9.4eeutage
servi le triomphe du gouvernement
nazi que les milliers de discours pro-
noncés par Hitler et par ses lieute-
nants.
Mussolini a compris, comme Hit-
ler, combien la radiodiffusion pou-
vait servir au maintien de son pres-
tige et à la réalisation de ses désirs
d'hégémonie.
Depuis le 1" décembre 1937, trojs
postes italiens, l'un sur ondes cour-
tes (travaillant simultanément sur
25 Ill. 4 et 31 m. 13) et deux postes
à ondes moyennes. Home II (travail-
lant sur 245 m.) et Bari I (travail-
lant sur 283 m. 3). sont utilisés par
l'Etat mussolinien pour la propagan-
de extérieure.
Signalons sans entrer dans les dé-
tails que le poste sur ondes courtes
atteint régulièrement l'Extrême-
Orient et les deux Amériques. Les
conférences et les informations sont
données en anglais, français, chinois
japonais et espagnol.
Les postes sur ondes moyennes,
plus spécialement destinés, à attein-
dre les populations de l-Europc Cen-
trale et et bassin méditerranéen, dif-
fusent conférences et informations en
hongrois, allemand, serbe, français,
anglais, espagnol, grec et arabe.
Et nous ?
Nous possédons depuis plusieurs
années déjà aux environs immédiats
de Pontoise, un poste colonial, spé-
cialement destiné à la France d'ou-
tre-mer. Un directeur, des rédac-
teurs, des collaborateurs de talent et
de bonne volonté s'efforcent d'in-
former nos comnatriotes de la vie
liiétropolitaine* de leur donner une"
bouffée d'air parisien et en même
temps d servir le prestige national.
il n'est d'ailleurs pas question au-
iciiirrl'hni de s'intéresser à la matière
intellectuelle et artistique que l'on
envoie à travers le monde, mais des
moyens techniques par lesquels cel-
le-ci est diffusée.
Or, il est un fait reconnu par tous
que le Poste Colonial de Pontoise est
notoirement insuffisant en puissan-
ce et en c valeur directionnelle ».
Certaines de nos possessions coIoniu.
les ne sont pas touchées ; d'autres
le sont dans des conditions insuffi-
santes. Un ami de la Martinique de
passage à Paris, qui a pris lui-même
l'audacieuse -- initiative - -- de - créer - un
petit poste d'émission a Fort-de-
France, me confiait récemment que
l'audition du Radio-Colonial fran-
çais était à peu près impraticable.
Les ministres des P.T.T. ont eu
connaissance de cette insuffisance.
Ils ont élaboré et arrêté un plan de
réorganisation de notre radiodiffu-
sion coloniale.
(Lire la suite. paqr -3)
:::: ::: ::::::::= ::1:::: ::-:X: :X: :- :::::::-:ln:-:::- :-TU::- nT:;:::- T THH: T;r If:]l ;-
Le Droit et les droits en A 0. f.
- ","'-
; justice est le prejrtîér besoin des peuples. Ellè est
- aussi la garantie de leur fidélité. »
Tel est l'avis de M0 Lamine Guëye, magistrat, membre
de la Commission de fixation du Droit africain..
.Membre Je la commission de fixation
du Droit africain fonctionnant au mi-
nistère des Colonies, M. Lamine Gueye
a bien voulu nous entretenir des tra-
vaux auxquels il participe ainsi que des
buts qu'il entrevoit pour l'organisme
nouveau créé par M. Aiarius Moutet.
<: Le olus urave reproche que l'on
puisse adresser - à la Justice indigène,
telle qu'elle est actuellement conçue,
nous dit M. Lamine Gueye, c'est que
personne n'en connaît les rèsles direc-
trices, ni les magistrats, pour la plupart
improvisés, chargés de leur application,
ni les justiciables qui y ressortissent.
Il n'y a pas de texte faisant foi. La dé-
finition des fautes est des plus som-
maires le barème des peines est
laissé à l'arbitraire de chacun.
*
« Quant au reste, la référence de prin-
cipe à -la coutume indigène vient en-
core vicier la plupart du temps le do-
sage des sentences. D'abord, cette
coutume, transmise par voie orale,
n'est ni univérselle ni stable. En outre,
elle n'est pas codifiée : Ceux-là mêmes
qui sont chargés de l'évoquer (j'en-
tends les assesseurs indigènes de nos
tribunaux) ne sont pas toujours d'ac-
cord sur. ses prescriptions.
<: Enfin, sur quelles bases d'équiva-
lence précises traduire dans nos pra-
tiques juridiques certaines peines inhu-
maines anciennement prévues par la
'f~: 1 11 ::::::::t :::::: :1 Ti:;.l::::::: 1::: :1::!::-~:::111H::l:J
Coup d'œil : sur la Tunisie
'-
j 11 © 3 7 ® 6 par H. Berthon
L
L'histoire est un éternel recommen-
cernent. A plus de 25 ans de distance
les mêmes causes produisent les mêmes
effets. ,"
Le parti Jeune-Tunisien n'existe plus,
il a été définitivement aboli le -14 mars
1912 lorsque ses dirigeants ont été em-
barqués vers d'autres cieux. Mais voilit
que l'Islam frémit un peu partout.
Jusqu'à ces dernières années la tran-
quillité intérieure de la Tunisie a été
parfaite. Des sanctions, la déportation
dans les territoires du Sud de certains
animateurs, la suspension de journaux
séditieux avaient arrêté net la nrona-
gande subversive et les tentatives de
soulèvement qu'une poignée de semi-in-
tellectuels tunisiens avait essayé de
fomenter en 1933 et 1934. Du coup, les
adeptes du « destour » (2), comme ils
s'intitulaient, s'étaient tenus cois.
Pourquoi a-t-on cru devoir se dé-
partir de cette politique de fermeté qui
avait fait-ses preuves pendant de lon-
gues années ?
Il est profondément regrettable que'
la politique, notre triste et funeste po-.
[itique d prtis, ait été méfée à l'admi-
nistration de notre Empire' cotonia).
La mesure de clémenCe.'prise en 1036,'
libérant les déportés du * Stid tunisien,
veut pas le résultat .attendu par JCi
gouvernement ; cette marque de man-
suétude; fut considérée comme une re-
L'agitation fomentée par le < des-
tour » reprit de plus belle, coïncidant
avec les troubles sociaux qui agitaient
!a Métropole en juin-juillet 1936, elle fut
malheureusement encouragée par l'atti-
tude passive des représentants de la-
France.
(Lire la suite paye 5).
..,---'-'-
(11 Voir Lcs Annales Coloniales du 27 dé-I
ccmhro 1!K!7.
(2) <: Destour ::' n'>m arabe : c Cnusti-
tutioli
coutume, telles que mutilations ou tor-
tures ?
« Non, voyez-vous, notre législa-
tion indigène est entièrement à repren-
dre. La France laisse à ses sujets afri-
cains libre accès à la prospérité maté-
rielle et au développement intellectuel.
Elle doit, dès lors, leur assurer du
même coup la sécurité juridique sans
laquelle il est vain d'être un commer-
çant opulent ou un lettré disert, voire
un agriculteur laborieux.
*
- Selon quelles voies envisageriez-
vous pareille réforme ?
- Au point de vue pénal, je vous
répondrai catégoriquement par l'ap-
plication pure et simple du Code fran-
çais. C'est la solution la plus claire et
j'ajouterai la plus équitable.
« La définition des fautes est, en effet.
identique partout. Un meurtre, un vol,
ne sont point différents à Paris et à
Bamako. La morale publique, française.
ouoloffe ou bambara, les définit et les
réprouve exactement de la même ma-
nière : dès lors, pourquoi ne point les
déférer à la même loi ? .-
« Ajoutez qu'en pareil cas la coutume
indigène ne saurait être invoquée, puis-
que prévoyant uniquement tt partout
des châtiments inconciliables avec nos
sentiments d'humanité.
« Alors?. Tant qu'à appliquer une
loi nouvelle, prenons la nôtre. Elle
a fait ses preuves.
-'" Et en matière civile ?
- Ici, le cas est différent. La
coutume peut. et même doit être con-
servée dans la mesure uù elle constitue
l'assise de la société indigène. Pour
différente qu'elle soit de la société eu-
ropéenne, cette société indigène n'est
pas condamnable dans tous ses princi-
pes, bien loin de là ! Il se vérifie sou-
vent qu'elle est en avance sur notre
propre code, ainsi, par exemple, lors-
qu'elle reconnaît capacité juridique à la
femme mariée.
,: La seule tâche en la matière est donc
d'ordonner, de préciser et, pour finir,
de rédiger clairement cette coutume
afin de la transformer en un code digne
de ce nom.
c C'est en grande partie le travail que
M. le ministre des Colonies a confié à
votre Commission. »
(Lire la 8Kite page 3.)
Depuis quelque temps le bruit court à Douala, dans la brousse
même, d'une prochaine visite au Cameroun du ministre des
Colonie's.
M. Marius Moutet partirait avec le gouverneur Boisson,
lorsque celui-ci rejoindrait son poste à Yaoundé.
Bien qu'il ne nous ait pas été confirmé, ce projet ne nous a pas
été démenti.
A l'heure où l'Allemagne s £ dresse si violemment devant le
Camerourecette visite serait des plus heureuses.
Elle apaiserait là-bas de trop compréhensibles inquiétudes tft
soulignerait opportunément en France l'intérêt vital que nous
devons attacher à cette belle possession, la clef dte notre Empire,
africain.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.43%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 94.43%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 2/7
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k62720660/f2.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k62720660/f2.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k62720660/f2.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k62720660
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k62720660
Facebook
Twitter