Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-12-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 décembre 1937 06 décembre 1937
Description : 1937/12/06 (A38,N59). 1937/12/06 (A38,N59).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272062b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
'-'
38®année.-•-N°59» Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition Hebdomadaire. Prîx du nuroéro : iJrt fcdnc. :. ~-~ .i ,. Cundi'6 DéçernbVe f937- -
- 8 x d u nùm- ér.0 :. tjA ., fr. anc - I.;, -1- - - ---..- -. Eu ! 2?- : i_ 6' P!ec -é -rn ~re 193 7.
w - z w-
Les Annales Coloniales
* FONDÉES EN 1900 *
-. « On a" beaucoup parié à Bruxelles et d'ailleurs
mal parié. On a irrité le Japon et on n'a pas sauvé
la Chine. On a invoqué un traité signé par neuf
pays et on a convoqué, pour le faire respecter, des
pays qui ne l'avaient pas signé. On a attisé le feu
sous le prétexte de l'éteindre. On a créé de nou-
• velles inimitiés au lieu d'apaiser les anciennes.
c Une faillite après tant d'autres. Quand nous
- serons-à-cent.. »
LE MATIN.
DIRECTION
RÉDACTION
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PROPAGANDE
Qu'y a-t-il au fond
dgs revendications coloniales
allemandes ?
par M. Louis ROLLIN,
député de Paris,
ancien ministre des Colonies.
L'Allemagne réclame, dans le domaine colonial comme dans, tous
les autres, l'égalité des droits pour des raisons de politique à la
fois intérieure et extérieure. La mystique national-socialiste est fon-
dée sur une conception de « l'honneur » allemand, conception 'qui
devient d'autant plus exigeante que les sacrifices matériels requis de
la nation sont plus lourds. L' « honneur » allemand fut invoqué,
lorsqu'il s'agissait d'imposer au peuple les charges d'un réarmement
massif ; en contre-partie, le national-socialisme se glorifia de lui
avoir rendu, en Europe, la « Gleichberechtigung », cette égalité des
droits tant désirée, dont l'ultime étape fut atteinte lors de la réoccu-
pation de la zone rhénane démilitarisée.
- Actuellement, il faut faire accepter au peuple les nouveaux sacri-
lices du plan de quatre ans, qui, pour tenter de réaliser l'autarchie, ne
permet plus que les seules importations indispensables à l'armement
et à l'équipement chimico-industriel. Le régime espère compenser la
disette de matières grâSses et de viandes en offrant à l' « honneur »
allemand la reconnaissÀtice mondiale de l'égalité des droits dans le
domaine colonial.
Nécessité psychologique dans sa politique intérieure, l'égalité des
droits serait pour l'Allemagne un atout plus important encore dans
sa politique extérieure.
.0.
Le partage de la terre est un fait accompli : sous quelle latitude
trouver actuellement des territoires, qu'un pays désireux d'expansion
pourrait annexer et qui lui fourniraient matières premières, débou-
chés pour son industrie, champ d'expansion pour son activité civili-
satrice ? Il n'en existe plus guère. Cette reconnaissance théorique
du droit de colonisation riimplique donc pas la simple possibilité
pour l'Allemagne de s'élancer à la conquête de terres nouvelles. Elle
se présente comme le prélude nécessaire de la dépossession que subi-
ront immanquablement d'autres Etats, si ce principe est reconnu, aux
AM de constituer le noiivel Empire colonial allemand.
Brutales méthodes d'action du IIIe Reich ? Non pas même rap-
pelons Fintervention du député prussien qui, lors du premier débat
colonial ouvert au Reichstag en 1885, déclarait au prince de Hohen-
lobe : « Nous eussions préféré prendre des colonies toutes faites,
mises en valeur par des voisins plus expérimentés. »
La reconnaissance de l'égalité des droits aboutirait donc à ceci :
Non seulement l'Alleniagne se croirait fondée à réclamer, à l'expira-
tion du délai qu'elle aurait fixé ou même auparavant la totalité
de son ancien empire colonial, actuellement géré Hr les puissances
mandataires, mais encore elle ne resterait, pas .longtemps sans tirer
de ce principe même les conségperices. 'logiques [qu'il inclut : elle
réclamerait une répartition dés &tt&Çirei coloniaux entre les gran-
des-pmasahcesaa prorata {tu eklBtês'de Teùf'Pbpàlationet, 4^ lepr
développement économique. Que deviendraient alors les possessions
belges, portugaises, hollandaises, que deviendraient rempire fran-
çais, que deviendrait même l'empire anglais ?
(Lire la suite page 3.)
¡fH JI 1!fUWHnlH~nHtulHu::n:Uf!11::1HU:HH ::::WH:n::n:Hl::
PROBLÈMES - D'INDOCHINE ----
Au 'surpeuplement un remède:
l'industrialisation
Par Paul BERNARD
Certains représentants de l'industrie
métropolitaine se sont émus des pro-
grès récents de l'industrie coloniale et
ils sont intervenus notamment auprès
des pouvoirs publics pour que soient
suspendues les exportations indochinoi-
ses à destination de Madagascar d'arti-
cles fabriqués que la métropole est sus-
ceptible de fournir à cette possession.
Le problème de l'industrialisation des
colonies et plus spécialement de l'Indo-
chine, qui avait fait déjà l'objet de dis-
cussions orageuses à la Conférence im-
périale, se trouve ainsi à nouveau posé
devant l'opinion.
Cette offensive récente des industriels
métropolitains a peut-être trouvé son
aliment dans certaines déclarations offi-
cielles qui n'ont pas été sans surpren-
dre les milieux coloniaux intéressés.
M. Justin Godard, chargé de mission
en Indochine par le gouvernement fran-
çais, a. déclaré à son retour, dans une
interview accordée au journal La Ré-
publique en juin 1937 : « Une politique
qui tendrait à industrialiser le pays se-
rait une erreur et un crime. »
Le ministre des Colonies, M. Marius
Moutet, et le gouverneur général de
l'Indochine, sans se montrer aucsi for-
mels, ont cependant fait savoir que l'in-
dustrialisation de l'Indochine leur pa-
raissait suffisamment avancée et ils ont
encouragé le développement de l'artisa-
nat. Parallèlement ils recommandaient
une politique de paysannat pour la pro-
duction agricole.
Si l'on constate une semblable dé-
fiance des sphères officielles à l'égard
de la colonisation dite capitaliste, si
l'on oppose le paysannat aux grandes
plantations, l'artisanat à l'industrie,
c'est, semble-t-il, parce que les autori-
tés n'envisagent pas pour notre colonie
d'autre évolution, sur le plan social,
que celle à laquelle nous avons assisté
en Europe depuis 50 ans. L'industriali-
sation, d'après elles, entraine l'avène-
ment d'un prolétariat que les conditions
précaires d'existence contraignant à la
lutte de classes et à la poursuite d'un
idéal purement matériel. -
Cette conclusion pessimiste paratt au
moins prématurée. L'essor industriel
peut se concevoir en Extrême-Orient
sous une autre forme que l'entassement
dans les « slumps » et l'esclavage de
la machine : « D'après le recensement
de 1930, sur 5.291.000 personnes travail-
lant au Japon dans des exploitations
Industrielles, 3.175.000,. c'est-à-dire 60
p. 100, étaient employés dans des ex-
ploitations qui n'avaient pas plus de
5 ouvriers. ;9' (1) L'industrialisation
n'entraîne donc pas un divorce inévita-
ble entre l'individu et son milieu tra-
ditionnel.
Propagande
coloniale.
Dans son numéro du 19 novem-
bre, r « Emancipation nationale »
consacre trois grandes pages aux
questions coloniales.
Les critiques ne manquent pas
souvent d'être très fondées. Ainsi
le veut la position du P.P.F.
Cependant, sous la signature de
M. Jacques Saint-Germain, une
seule oeuvre trouve grâce : l'office
du Niger ; un seul homme est
rupfté : son animateur, M. Belime.
Et M. J. Saint-Germain, de s'ex-
primer ainsi :
c Mon héros s'appelle E. Belime. -
II dirige romce da Niger. Dans la
Rome antJque, il eût occupé r des ph» haute* places de l'Etat.
Eo fan de gitce 1937, Mr contre,
n est A peu près totalement in.
connu. Personne jie sait ce qu'il a
réalisé. Il compte moins, à Paris,
on qu'un epicler. Et
joiuUmt-. »
_Dans la Rome antique !. pas
plus qu'un bistrot ou _a'UII' épi-
îier ?
Que de grands motif. de petits
qualificatifs, quelle emphase !
A trop vouloir louer ofi ne risque
que de imire.
Est.ce là le but recherché ? r
(1) Nouveaux Cahiers., numéro- du
15 juin 1937.
(Suite de la page 1.)
A la mémoire des soldats coloniaux allemands.
Une cérémonie a eu lieu. à Hambourg, devant le monument du gouverneur Wissmann.
-
Messieurs les Anglais, tirez leé premiers!
Ainsi les entretiens de Londres ont admis le prin-
cipe des revendications coloniales allemandes.
« On ne discute plus SI on nous les rendra, mais
COMMENT on nous les rendra » peut écrire fort juste-
ment la « Deutsche Allgmeine Zeitung ».
Voici donc ouverte la revision des clauses territo-
riales du Traité de Versailles. Et sur le plan colonial
pour commencer. Soit ! Mais alors nous demandons :
Que le Japon, inexplicablement ( ?) exclus des
revendications allemandes soit appelé à y apporter sa
quote-part ; *
Que l'Angleterre, qui - a. pris l'initiative des
conversations en cours, précise au préalable les sacri-
fices que ses Dominions et elle ont résolu de consentir
à la gloire de M. Hitler.
Tout comme l'argent, il faut prendre les colonies où
elles sont !
.Notre panache peut, quant au reste, balayer large-
ment le sol en un geste poli : « Amis anglais, vous
le savez aussi bien que nous depuis Fontenoy ! »
Ce fut alors une victoire française. Depuis, nous en
avons remporté d'autres, en commun.
Il conviendrait de ne pas-trop l'oublier !
LA BELGIQUE NE LAISSERA
PAS TOUCHER AU CONGO
Au Sénat belge, jeudi, une motion
du gouvernement déclarant qu'en au-
cun cas iEn'admettrait qu'il aoit tou-
ché, à Xtetégrité. du.- Congo. a • été- ap-
proùvée par 129 voix contre 32 et
4 abstentions.
Le bilan annuel
de l'A. O. F
exposé à Dakar
Le Conseil du gouvernement, comme
chaque année, vient de se réunir à
Dakar. Son ordre du jour a été épuisé
en trois séances.
Le discours-programme de M. de
Coppet lu, les budgets des différentes
colonies ont été présentés par les gou-
verneurs.
Aucun incident, exception faite d'une
intervention du maire de Dakar, de-
mandant à ce que les grands travaux,
et notamment ceux du Niger, soient
pris en charge par la métropole.
m -:'r'.
Et pourquoi d'ailleurs changerait-on
les habitudes ?
Beaucoup d'éloges ont été. décernés.
Chacun dans sa sphère a proclamé que
tout allait pour le mieux.
Des chiffres impressionnants par-
tout avec la dévalorisation du franc
c'était naturel.
Voici quelques déclarations officiel-
les • ; - j
Le Dahomey poursuit
| ses progrès
M. l'administrateur en chef Gayon,
gouverneur p. i. du Dahomey, nous
dit i ̃ '*
Situation politique et sociale
saine ; une circulaire, anonYme. diffa-
matoire largement diffusée dans les
différents milieux il y a quelques mois,,
a donné Heu, de la part des chefs indi-
gènes, à d'émoU vantes preuves dé leur
attachement à la France.
La. situation économique est très
satisfaisante déficitaire de 1932 à
1934, laVbaiàpge est favorable dèpuis
1935. Les "efiièdents d'importations
pendant les.neuf premiers mois des
années 1935; 1936 et 1937, accusent
respectivement les chiffres suivants :
3.800.000, 12.200.000 et 27.900.000 fr.
(Lire ta - suite - page 3.)
~, $ ,Il ~, "l I------------------------------ -
SYRIE,
demain.
Président du Conseil syrien, M. Dje-
mil blardam béy* est' à -Paris.. Ainsi
qu'il l'annonça récemment, il vient pré-
parer la ratification, ;par le Parlement
français, dU traité franco-syrien que
M. Vienot, alors- sous-secrétaire d'Etat
aux Affaires étrangères, signa au dé-
but de l'année.
Avant son départ, devant le Parle-
ment syrien, M., Mardam a déclaré' que
la Syrie entendait tenir tous ses enga-
gements, ne voulant pas risquer de
compromettre sa jeune indépendance
et tenant à' conserver. l'amitié de la
France.
Il n'y a pas lieu de mettre en doute
les bonnes intentions à notre égard de
l'actuel président du Conseil et des
amis que la France compte encore dans
ce pays. Mais n'est-il pas permis de se
demander dans quelle mesure la conti-
nuité de ses bonnes intentions pourra,,
après la ratification, être assurée ?
Il n'est plus permis d'ignorer que
maintenant nous comptons, dans ce
pays, beaucoup plus d'ennemis que
d'amis. Les Arabes, qui représentent
60 de la population, sont en majo-
rité contre nous. Le mouvement anti-
français a suivi le développement du
mouvement nationaliste arabe.
Solidaires de leurs frères de Pales-
tine, les Arabes syriens se dressent
chaque, jour un peu plus contre nous.
Les émeutes que l'on enregistre actuel-
lement, nous en apportent quotidienne-
ment la preuve.
â A lS1
Demain, lorsque nous serons partis;
dans - quelle mesure nos amis «- pourront-
ils se maintenir au pouvoir ? N'étant
plus protégé par nos -troupes, quel ap-
pui pourront nous apporter les, mino-
rités ? Ne devront-ils pas céder devant
lés nationalistes ? Ce jour-là,,sani.- plus
tarder, la Syrie -À'Intégrem - au-. bloc
arabe ̃ qui tend de- plus en plu a •'.vers
son unité. >
Le proche-Orient, alors, nous sera '!
fermé. .: ̃ ; : _-. ̃ : ; ;.
Cela seul serait déjà>. grave Dour nos
intérêts en Méditerranée orientale, nos
communications; avec If Extrême-Orient.
Mais une telle intégration; serait en-
core -plus grave; par exemple, .pour
l'Afrique du Nord. Le panarabisme i–'
forme moderne jdu pan-islamisme i– y
compte déjà de fanatiques partisans : -
Ulemas. en Algérie, destouriéna, en
Tunisie, nationalistes au Maroc.
Ainsi, à nos opposants, nous allons
donner l'exemple d'une émancipation
1 qui, pour eux, sera un précédent. Au
bloc arabe qui se forme contre
nous, ne l'oublions pas avec la
Syrie nous risquons d'apporter une
pierre massive, aidant ainsi à l'édifica-
tion d'une unité politique qui constitue
pour nous un grand danger.
Vçilà, semble-t-il, les objections qui
;e présentent, .les, questions qui se
posent'
Etudier lés .unes' pour répdhdr&vaâ,ic'
tutres, décider dans le cadre des inté-
'êts de l'Empire, telle sera, demain,
a tâche du Parlement..
P. LE VERBE.
-------- 1 m= .r.- 111
les ordres religieux de renseignement
dans le Proche-Orient
(') Par Emile LAMBIRI
Nous sommes en 1880, si, en Egypte
l'instruction des garçons était alors fa-
vorisée par l'établissement de bons col-
lèges -français pour .Ia' classe élevée,
d'écoles primaires pour le peuple, par
contre rien n'était encore fait pour
l'éducation des filles.
Un établissement français « Le Bon
Pasteur » et une maison de Francis-
caines italiennes, s'occupaient de la
classe-moyenne, mais, pour les enfants
de-famille rien n'existait.
La jeune fille musulmane, en particu-
lier, grandissait dans une profonde
ighorance.
Le khédive Tewfik s'émut de cet état
dé choses et manifesta le désir de voir
s'élevèr dans le pays, dont il voulait la
grandeur, des établissements scolaires
féminins, capables de donner, avec une
éducation choisie, une instruction soli-
de et éclairée.
Entendant faire, devant lui, l'éloge
des religieuses de la Mère de Dieu,
qui dirigeaient les maisons de la Lé-
gion d'honneur d'Ecouen et des .Loges,
par l'intermédiaire du grand chancelier,
le général Vinoy, il se mit en relations
avec la supérieure générale ét négocia
l'entrée de la congrégation en-Egypte:
Qu'était cette congrégation ?
! Quélle était son origine ?
(Ure la suite page 3 ) - : J
(*) Voir les Amialet Coloniales du 271
Août, 2i septembre, 29 octobre-, à -novera-1
bre).
--------------------------------- m m
-------------- ------------------ ;--- --------------------------
Certains rédacteurs de « L'Action Française » semblent, s'étonner que le
gouvernement de Front Populaire n'ait pas encore fait interdire-l'organe
ex-royaliste dèrts rensérhble de.nbs'colonies.• ,:. , - ; -i
v' i -Mo »uiêi âu~àit.t~rt
Disons biën vite que M. Afou'fef aurait tort de prendre une mesure qui
permettrait à MM. Mautras, Daudet et consorts de crier-au martyre. Le
récent manifeste du. duc.dé Çuise'a- fait ce ^u'ihfallait et les "norrçbréux!
récent m a'~ é c e,, i~'il,fai
monarchistes de la plus grande. Frapce ;savent,à qiiôi' s'en tenir.
Et « La - Flèche », rappelant les condamnations portées. par le Vatican :
contre l'organe de la rue Bôccador, écrit plaisamment que : « Trahie par
son roi, brûlée: par les prêtres >, .« L'Action Française » doit être fièrè de ce
double outrage qui^iui'pérmet de ressembler à Jeanne la Lorraine.. ̃; i
1.0 : :.. 1. ':
.- a
.., J
LA POLOGNE RECLAME
UN MANDAT COLONIAL
On annonce que les milieux. polo-
nais compétents se proposent de sou-
mettre à''M. Peibos M question cFw
maitiffit' tfoliWiâl pour Ta Pok>gne, pays
défavorisé en regard dé la Belgique et
de la Hollande.
!:,rnn:fWhr:Úr:UHrf ----------
M. Albert Sarraut 1
et la situation
rica *.
nord-africaine j
1 La semaine dernière, au cours d'une
première audition, M. Albert Sarraut
avait exposé à la Commission les cau-
ses profondes du malaise nord-afri-
cain. Mardi, le ministre d'Etat, devant
cette même assemblée, a développé les
remèdes, mesures qu'il préconise dans
le programme qu'il a soumis au Con-
seil des ministres.
Les deux grandes lignes directrices
de ce programme sont : sécurité,
équité. C'est sur ces basés que M. Al-
bert Sarraut le développa, insistant
plus particulièrêmént sur sa volonté
de réprimer les agissements des partis,
quels qu'ils soient, lorsque leur action
présente un caractère subversif, et
l'amélioration du sort de l'indigénat en
lui facilitant notamment -l'accession
aux. fonctions publiques. ;
De nombreuses questions furent en-
suite posées au ministre d'Etat par
MM. de Beaumont, Bloch, Boucher,
Dubois, Gasparin, Saurin, Taittinger et
Guastavino. -
En - réponse à M. Dubois, député
l'pran, il: précisa' que le gouvernement
n'entendait supprimer- ni le gouverne-
ment. général de .l'Algérie ni les délé-
gations financières,.pas plus. qu'il n'est
dans ses intentions ^d'abroger les dé-
crets Rpgnier de 1935 visant le main-
tien de l'ordre dans nos trois. départe-
ments, africains.
î - '̃ : (8uite page 3) -. I
.Léf convërMtton:
de M; Mardam bey
st ivée le prési-,
dient du Çoneeil de, Syrie a été reçu
plusieurs fois par M. François de ,Tes-
sanj sous-secrétaire d'Etat aux Affai-
res étràiigères, "pt$, jéudi, p. - M.
Yvon Delbps. Les conveEsàtions se
poursuivent .avec nombre d'autres'-per-
sonnalités: ,.
Un rebondissement, ",
du conflit du sahdjak ?
En dernière heure nous. apprenons
que le Parlement, syrien, renouvelant
sa déclaration du "31 mai dernier, re-
fuse de reconnaître le .nouveau statut
du sandjak d'Alexandrette.
De son côté, la -T. utqüie @,-nest pas
£ %tisfai&.. Lia presse turque a com-
mencé une violente campagne contre
la France. D'après, une dépêche de
Rome, le gouvernement d'Ankara envi-
sagerait de dénoncer le traité 'd'amitié
franco-turc. J
SHANGHAI VU DE L'EUROPE
.1 ,.
Pensons à protéger
notre Indochine
, ;,
par M. LUCpUOT,
- député, membre.de la Commission de la Marine Marchande,
> membre de -la- Commission des Colonies.
Fort de l'accord italo-germano-nippon
qui, sous couvert d'idéologie, donne ef-
fectivement aux nations contractantes
la possibilité de s'immiscer dans les af-
faires d'Extrême-Orient et d'Occident,
lé Japon, qui s'est joué de la Conférence
de Bruxelles, poursuit son expansion en
Chine et dans le Pacifique, jusqu'en l'île
d'Hatnan, face à l'Indochine.
Les ambitions immenses du parti mi-
litaire japonais, seul responsable du con.
tUt, sino-japonais, autorisent à penser
qu'il voudra étendre son. activité de la
Sibérie à l'insulihde même.
En présence de cette situation de fait
et du danger qu'eue représente pour les
intérêts en Extrême-Orient et pour l'ave-
nir même du monde, est-il possible que
ces puissances laissent se poursuivre
l'œuvre ainsi commencée ?
Nous nous trouvons, en effet, devant
te paradoxe-de deux peuples en état de
guerre sans qu'il n'y ait eu aucune décla-
ration de guerre.
Le Japon fait fi des lois internationa-
les et du droit des. peuples à disposer
d'eux-mêmes ; c'est.tout le problème de
la colonisation qui se pose.
': .; i
D'autre part, l'axe Berlin-Rome-Tokio
et le conflit. stno;japonais ne sont, en
réalité, que les premiers épisodes d'une
lutte nouvelle dans la politique mondia-
le, entre les dictatures et les démocra-
ties.
.Nous pensons que les Etats-Unis,
l'Angleterre et la France, ces vieilles
démocraties, doivent .prendre tontes me.
sures nécessaires pour sauvegarder à la
fpis les intérêts divers et' réciproques de
chacune d'elles en Extrême-Orient et
essayer d'empêcher toute possibilité de
guerre présente ou future.. ': r:--
En ce qui concerne notre possession
de~ l'Indochine, 9 ne faut pas oublier, qùe
le Siam a été virtaelleftieiitV japonais-r
au détriment dit Conaomirti^nr moral
franeo-britannique, qui'aurait désiré un
Siâm-libre et que, placée entre ce pays
soumis à l'influende du Japon et une
Chine qui peut se trouver dans une si-
tuation identique, elle pourrait voir cha-
que jour approcher le moment où les
visées du Japon se manifesteraient réel-
lement sur elle.
Le gouvernement, avec juste raison,
se préoccupe de cette situation et a son-
gé à organiser et à assurer sur de nou-
velles bases la défense de l'Indochine.
Nous ne pouvons que l'en féliciter.
Nous pensons également qu'un ac-
cord diplomatique spécial anglo-français
en Extrême-Orient devrait être réalisé.
afin d'obtenir, si besoin était, la collabo-
ration effective des forces britanniques
de la base navale, aérienne et terrestre
de Singapour et de notre colonie de l'ltl-
dochine, dont le sort, il faut bien que les
Anglais s'en persuadent, est intimement
lié.
Le même accord serait à réaliser avec
te: Hollandais et - le Dominion de raus- -
tralie.
Il n'aurait, bien entendu, aucun carac-
tère offensif à l'égard de quelque puis-
sance que ce soit, mais il pourrait être
complété par un accord militaire si les
débordements de l'impérialisme japonais
obligeaient les nations signataires à
quitter la position de prudence stricte
dictée par les événements.
Nous pensons que, en présence de
cette situation nouvelle, le Japon lui-
même, dont l'intelligence d'évolution est
incontestable, comprendra qu'il y a d'au-
tres moyens de conquérir ce qui est né-
cessaire à la vie, que celui de jeter l'in-
quiétude dans le monde et que son in-
térêt est lié à l'action des peuples qui
ont donné tant de preuves de modéra-
tion et de volonté de paix.
;r~J~! :,;;!~;n! TH m =!! H!
POUR US SINISTRES D INDOCNINE
Le gouvernement de Nankin a adres-
se à M. Brévié; "gouvetneiir général -de
l'Indochine, une somme de 50.000 pias-
tres pour la souscription ouverte en
faveur des victimes des inondations en
Indochine.
M. Brévié a adressé ses remercie-
ments au général Tchang Kai Chek.
--------- ------ --- - ..-
:.,' J'
1:::nr:S:l::::n:1:FJ~{n.r ::, :r!:::rHtrlf1U::n r r!:n:r;n H :unrr:un rHI:
N'OUBLIONS PAS LES ANCIENS COMBATTANTS
Nous avons une dette à payer
Déclare M. Galandou-Diouf,
Député du Séllégal. -
M. Galandou-Diouf, député du Sé-
négal, est l'auteur d'un projet de loi
dont Ja discussion va venir incessam-
ment devant les Chambres et tendant
à accorder le statut de citoyens fran-
çais à certaines catégories d'anciens
combattants indigènes. Nul - n'était
mieux qualifié que l'actuel renrésen-
-- _-.- -.- ,-'" -0
-#l. Galandou-Diouf,:député du
» • Sénéga!.
tant des « Quatre Communes » pour
présenter un texte, 'dont il faut recon-
naître toute la portée morale.
« .J'eus un. grand-oncle tué à Ba-
paume; en 1870, dans" l'armée de Fai-
d'herbe. Mon père tomba pour la
France en campagne coloniale. Mon
tour arriva de servir en 1914. »
Ici, M. Galandou-Diouf s'interrompt
parce qu'il s'agit de lui. Mais on con-
naît-ses beaux, services dèVguerre..
« .Mon projet n'a aucun caractère
pplitique et encore jnoins de tendance
démagogique. C'est un acte de justice.
Il ne s'agit pour la France que de
;tenir (et encore, en; partie - 1) la parole
donnée à ceux qui la servirent durant
la grande guerre. Dès 1915, l'armée
Noire de Mangin avait focdu sûr les
champs de bataille. Van Vollenhoven
entreprit d'en reconstituer une autre.
mon, orgueil, est d'avoir. contribué à
cette oeuvre. Mais ce n'était plus seu-
lement au vieux Sénégal. de., statut
français-qu'il < fallait's'adresser :c'était j
a toute 1 A.O.F., et vous savez com-
ment elle répondit à l'appel !
« Depuis. que sont devenues les
promesses faites à ces engagés, qui
n'étaient que des sujets et auxquels
on avait promis que le front ferait
d'eux des français ?
« Pourtant ! Il y a des noms sur
nos drapeaux. Et puis, il y eut les
Sénégalais du Maroc, de Lapeyre, de
Bernès-Cambo, de Duboin.
« Le statut de naturalisation n'a-t-il
pas été payé d'avance ?
« Ce statut, solennellement promis
à tous en 1915, nous nous bornons à
le réclamer aujourd'hui pour quelques-
uns dont la cause ne nous semble pas
avoir besoin d'être plaidée. Ce sont :
« •<– Les Anciens Combattants dé-
corés de la Légion d'honneur ou de la
Médaille militaire pour faits de
guerre ;
« Les titulaires de la Croix de
guerre ;
<: Les pensionnés de la guerre
pour blessures ou maladies contrac-
tées au front.
« Ces vétérans de la défense natio-
nale française arborent nos ordres
militaires avec fierté. Cependant, ils
sont relégués légalement à l'état de
« sauvages » et demeurent des justi-
ciables sans assistance. Leur ruban
rouge, jaune au vert, ne les défend
point à l'occasion contre certaines
brimades.
« .Eh bien, je prétends, poursuit le
député du Sénégal avec feu, qu'il y
a là, de la part de la France, un acte
de réparation à accomplir. Nous ne
réclamons. rien d'autre que le droit de
nous-dévouer ! Nous demandons seu-
lement quelques lignes à l'Officiel ac-
cordant asile aux meilleurs d'entre-
nous dans une Patrie qu'ils ont bien
servie. Que crait-on d'eux ?.
« II ny a jamais eu et il ne pourra
jamais y avoir d'esprit snti/rançai.
chez nous. Bien mieux : nous ne nous
battons que pour devenir Français !
« Ce droit sacré, le refusera-t-on i
nos légionnaires, à nos médaillés, à
nos mutilés, à tous ceux-là dont Cle-
menceau disait sans séparer les Noirs
des Blancs : « Ils ont des droits sur
nous ! D ? »
Et M. Galandou-Diouf conclut :
c La Commission des Colonies a
voté mon projet à l'unanimité et je
ne doute point que le Parlement la
suive en ses conclusions. Mais j'irtl
fil le faut jusqu'à l'interpellation pour
aboutir. J'aime trop la France. Noua
tous, aimons trop la France, pour la
laisser persévérer dans une injusûce-
Les Anciens Combattants d'A. O. F.
attendent d'Elle' un geste d'équité ré-
pondant à leurs sacrifices et à la pa-
role qu'Elle a donnée. »
I. 1 MANI.
38®année.-•-N°59» Fondateur : Marcel RUEDEL. Edition Hebdomadaire. Prîx du nuroéro : iJrt fcdnc. :. ~-~ .i ,. Cundi'6 DéçernbVe f937- -
- 8 x d u nùm- ér.0 :. tjA ., fr. anc - I.;, -1- - - ---..- -. Eu ! 2?- : i_ 6' P!ec -é -rn ~re 193 7.
w - z w-
Les Annales Coloniales
* FONDÉES EN 1900 *
-. « On a" beaucoup parié à Bruxelles et d'ailleurs
mal parié. On a irrité le Japon et on n'a pas sauvé
la Chine. On a invoqué un traité signé par neuf
pays et on a convoqué, pour le faire respecter, des
pays qui ne l'avaient pas signé. On a attisé le feu
sous le prétexte de l'éteindre. On a créé de nou-
• velles inimitiés au lieu d'apaiser les anciennes.
c Une faillite après tant d'autres. Quand nous
- serons-à-cent.. »
LE MATIN.
DIRECTION
RÉDACTION
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PROPAGANDE
Qu'y a-t-il au fond
dgs revendications coloniales
allemandes ?
par M. Louis ROLLIN,
député de Paris,
ancien ministre des Colonies.
L'Allemagne réclame, dans le domaine colonial comme dans, tous
les autres, l'égalité des droits pour des raisons de politique à la
fois intérieure et extérieure. La mystique national-socialiste est fon-
dée sur une conception de « l'honneur » allemand, conception 'qui
devient d'autant plus exigeante que les sacrifices matériels requis de
la nation sont plus lourds. L' « honneur » allemand fut invoqué,
lorsqu'il s'agissait d'imposer au peuple les charges d'un réarmement
massif ; en contre-partie, le national-socialisme se glorifia de lui
avoir rendu, en Europe, la « Gleichberechtigung », cette égalité des
droits tant désirée, dont l'ultime étape fut atteinte lors de la réoccu-
pation de la zone rhénane démilitarisée.
- Actuellement, il faut faire accepter au peuple les nouveaux sacri-
lices du plan de quatre ans, qui, pour tenter de réaliser l'autarchie, ne
permet plus que les seules importations indispensables à l'armement
et à l'équipement chimico-industriel. Le régime espère compenser la
disette de matières grâSses et de viandes en offrant à l' « honneur »
allemand la reconnaissÀtice mondiale de l'égalité des droits dans le
domaine colonial.
Nécessité psychologique dans sa politique intérieure, l'égalité des
droits serait pour l'Allemagne un atout plus important encore dans
sa politique extérieure.
.0.
Le partage de la terre est un fait accompli : sous quelle latitude
trouver actuellement des territoires, qu'un pays désireux d'expansion
pourrait annexer et qui lui fourniraient matières premières, débou-
chés pour son industrie, champ d'expansion pour son activité civili-
satrice ? Il n'en existe plus guère. Cette reconnaissance théorique
du droit de colonisation riimplique donc pas la simple possibilité
pour l'Allemagne de s'élancer à la conquête de terres nouvelles. Elle
se présente comme le prélude nécessaire de la dépossession que subi-
ront immanquablement d'autres Etats, si ce principe est reconnu, aux
AM de constituer le noiivel Empire colonial allemand.
Brutales méthodes d'action du IIIe Reich ? Non pas même rap-
pelons Fintervention du député prussien qui, lors du premier débat
colonial ouvert au Reichstag en 1885, déclarait au prince de Hohen-
lobe : « Nous eussions préféré prendre des colonies toutes faites,
mises en valeur par des voisins plus expérimentés. »
La reconnaissance de l'égalité des droits aboutirait donc à ceci :
Non seulement l'Alleniagne se croirait fondée à réclamer, à l'expira-
tion du délai qu'elle aurait fixé ou même auparavant la totalité
de son ancien empire colonial, actuellement géré Hr les puissances
mandataires, mais encore elle ne resterait, pas .longtemps sans tirer
de ce principe même les conségperices. 'logiques [qu'il inclut : elle
réclamerait une répartition dés &tt&Çirei coloniaux entre les gran-
des-pmasahcesaa prorata {tu eklBtês'de Teùf'Pbpàlationet, 4^ lepr
développement économique. Que deviendraient alors les possessions
belges, portugaises, hollandaises, que deviendraient rempire fran-
çais, que deviendrait même l'empire anglais ?
(Lire la suite page 3.)
¡fH JI 1!fUWHnlH~nHtulHu::n:Uf!11::1HU:HH ::::WH:n::n:Hl::
PROBLÈMES - D'INDOCHINE ----
Au 'surpeuplement un remède:
l'industrialisation
Par Paul BERNARD
Certains représentants de l'industrie
métropolitaine se sont émus des pro-
grès récents de l'industrie coloniale et
ils sont intervenus notamment auprès
des pouvoirs publics pour que soient
suspendues les exportations indochinoi-
ses à destination de Madagascar d'arti-
cles fabriqués que la métropole est sus-
ceptible de fournir à cette possession.
Le problème de l'industrialisation des
colonies et plus spécialement de l'Indo-
chine, qui avait fait déjà l'objet de dis-
cussions orageuses à la Conférence im-
périale, se trouve ainsi à nouveau posé
devant l'opinion.
Cette offensive récente des industriels
métropolitains a peut-être trouvé son
aliment dans certaines déclarations offi-
cielles qui n'ont pas été sans surpren-
dre les milieux coloniaux intéressés.
M. Justin Godard, chargé de mission
en Indochine par le gouvernement fran-
çais, a. déclaré à son retour, dans une
interview accordée au journal La Ré-
publique en juin 1937 : « Une politique
qui tendrait à industrialiser le pays se-
rait une erreur et un crime. »
Le ministre des Colonies, M. Marius
Moutet, et le gouverneur général de
l'Indochine, sans se montrer aucsi for-
mels, ont cependant fait savoir que l'in-
dustrialisation de l'Indochine leur pa-
raissait suffisamment avancée et ils ont
encouragé le développement de l'artisa-
nat. Parallèlement ils recommandaient
une politique de paysannat pour la pro-
duction agricole.
Si l'on constate une semblable dé-
fiance des sphères officielles à l'égard
de la colonisation dite capitaliste, si
l'on oppose le paysannat aux grandes
plantations, l'artisanat à l'industrie,
c'est, semble-t-il, parce que les autori-
tés n'envisagent pas pour notre colonie
d'autre évolution, sur le plan social,
que celle à laquelle nous avons assisté
en Europe depuis 50 ans. L'industriali-
sation, d'après elles, entraine l'avène-
ment d'un prolétariat que les conditions
précaires d'existence contraignant à la
lutte de classes et à la poursuite d'un
idéal purement matériel. -
Cette conclusion pessimiste paratt au
moins prématurée. L'essor industriel
peut se concevoir en Extrême-Orient
sous une autre forme que l'entassement
dans les « slumps » et l'esclavage de
la machine : « D'après le recensement
de 1930, sur 5.291.000 personnes travail-
lant au Japon dans des exploitations
Industrielles, 3.175.000,. c'est-à-dire 60
p. 100, étaient employés dans des ex-
ploitations qui n'avaient pas plus de
5 ouvriers. ;9' (1) L'industrialisation
n'entraîne donc pas un divorce inévita-
ble entre l'individu et son milieu tra-
ditionnel.
Propagande
coloniale.
Dans son numéro du 19 novem-
bre, r « Emancipation nationale »
consacre trois grandes pages aux
questions coloniales.
Les critiques ne manquent pas
souvent d'être très fondées. Ainsi
le veut la position du P.P.F.
Cependant, sous la signature de
M. Jacques Saint-Germain, une
seule oeuvre trouve grâce : l'office
du Niger ; un seul homme est
rupfté : son animateur, M. Belime.
Et M. J. Saint-Germain, de s'ex-
primer ainsi :
c Mon héros s'appelle E. Belime. -
II dirige romce da Niger. Dans la
Rome antJque, il eût occupé r
Eo fan de gitce 1937, Mr contre,
n est A peu près totalement in.
connu. Personne jie sait ce qu'il a
réalisé. Il compte moins, à Paris,
on qu'un epicler. Et
joiuUmt-. »
_Dans la Rome antique !. pas
plus qu'un bistrot ou _a'UII' épi-
îier ?
Que de grands motif. de petits
qualificatifs, quelle emphase !
A trop vouloir louer ofi ne risque
que de imire.
Est.ce là le but recherché ? r
(1) Nouveaux Cahiers., numéro- du
15 juin 1937.
(Suite de la page 1.)
A la mémoire des soldats coloniaux allemands.
Une cérémonie a eu lieu. à Hambourg, devant le monument du gouverneur Wissmann.
-
Messieurs les Anglais, tirez leé premiers!
Ainsi les entretiens de Londres ont admis le prin-
cipe des revendications coloniales allemandes.
« On ne discute plus SI on nous les rendra, mais
COMMENT on nous les rendra » peut écrire fort juste-
ment la « Deutsche Allgmeine Zeitung ».
Voici donc ouverte la revision des clauses territo-
riales du Traité de Versailles. Et sur le plan colonial
pour commencer. Soit ! Mais alors nous demandons :
Que le Japon, inexplicablement ( ?) exclus des
revendications allemandes soit appelé à y apporter sa
quote-part ; *
Que l'Angleterre, qui - a. pris l'initiative des
conversations en cours, précise au préalable les sacri-
fices que ses Dominions et elle ont résolu de consentir
à la gloire de M. Hitler.
Tout comme l'argent, il faut prendre les colonies où
elles sont !
.Notre panache peut, quant au reste, balayer large-
ment le sol en un geste poli : « Amis anglais, vous
le savez aussi bien que nous depuis Fontenoy ! »
Ce fut alors une victoire française. Depuis, nous en
avons remporté d'autres, en commun.
Il conviendrait de ne pas-trop l'oublier !
LA BELGIQUE NE LAISSERA
PAS TOUCHER AU CONGO
Au Sénat belge, jeudi, une motion
du gouvernement déclarant qu'en au-
cun cas iEn'admettrait qu'il aoit tou-
ché, à Xtetégrité. du.- Congo. a • été- ap-
proùvée par 129 voix contre 32 et
4 abstentions.
Le bilan annuel
de l'A. O. F
exposé à Dakar
Le Conseil du gouvernement, comme
chaque année, vient de se réunir à
Dakar. Son ordre du jour a été épuisé
en trois séances.
Le discours-programme de M. de
Coppet lu, les budgets des différentes
colonies ont été présentés par les gou-
verneurs.
Aucun incident, exception faite d'une
intervention du maire de Dakar, de-
mandant à ce que les grands travaux,
et notamment ceux du Niger, soient
pris en charge par la métropole.
m -:'r'.
Et pourquoi d'ailleurs changerait-on
les habitudes ?
Beaucoup d'éloges ont été. décernés.
Chacun dans sa sphère a proclamé que
tout allait pour le mieux.
Des chiffres impressionnants par-
tout avec la dévalorisation du franc
c'était naturel.
Voici quelques déclarations officiel-
les • ; - j
Le Dahomey poursuit
| ses progrès
M. l'administrateur en chef Gayon,
gouverneur p. i. du Dahomey, nous
dit i ̃ '*
Situation politique et sociale
saine ; une circulaire, anonYme. diffa-
matoire largement diffusée dans les
différents milieux il y a quelques mois,,
a donné Heu, de la part des chefs indi-
gènes, à d'émoU vantes preuves dé leur
attachement à la France.
La. situation économique est très
satisfaisante déficitaire de 1932 à
1934, laVbaiàpge est favorable dèpuis
1935. Les "efiièdents d'importations
pendant les.neuf premiers mois des
années 1935; 1936 et 1937, accusent
respectivement les chiffres suivants :
3.800.000, 12.200.000 et 27.900.000 fr.
(Lire ta - suite - page 3.)
~, $ ,Il ~, "l I------------------------------ -
SYRIE,
demain.
Président du Conseil syrien, M. Dje-
mil blardam béy* est' à -Paris.. Ainsi
qu'il l'annonça récemment, il vient pré-
parer la ratification, ;par le Parlement
français, dU traité franco-syrien que
M. Vienot, alors- sous-secrétaire d'Etat
aux Affaires étrangères, signa au dé-
but de l'année.
Avant son départ, devant le Parle-
ment syrien, M., Mardam a déclaré' que
la Syrie entendait tenir tous ses enga-
gements, ne voulant pas risquer de
compromettre sa jeune indépendance
et tenant à' conserver. l'amitié de la
France.
Il n'y a pas lieu de mettre en doute
les bonnes intentions à notre égard de
l'actuel président du Conseil et des
amis que la France compte encore dans
ce pays. Mais n'est-il pas permis de se
demander dans quelle mesure la conti-
nuité de ses bonnes intentions pourra,,
après la ratification, être assurée ?
Il n'est plus permis d'ignorer que
maintenant nous comptons, dans ce
pays, beaucoup plus d'ennemis que
d'amis. Les Arabes, qui représentent
60 de la population, sont en majo-
rité contre nous. Le mouvement anti-
français a suivi le développement du
mouvement nationaliste arabe.
Solidaires de leurs frères de Pales-
tine, les Arabes syriens se dressent
chaque, jour un peu plus contre nous.
Les émeutes que l'on enregistre actuel-
lement, nous en apportent quotidienne-
ment la preuve.
â A lS1
Demain, lorsque nous serons partis;
dans - quelle mesure nos amis «- pourront-
ils se maintenir au pouvoir ? N'étant
plus protégé par nos -troupes, quel ap-
pui pourront nous apporter les, mino-
rités ? Ne devront-ils pas céder devant
lés nationalistes ? Ce jour-là,,sani.- plus
tarder, la Syrie -À'Intégrem - au-. bloc
arabe ̃ qui tend de- plus en plu a •'.vers
son unité. >
Le proche-Orient, alors, nous sera '!
fermé. .: ̃ ; : _-. ̃ : ; ;.
Cela seul serait déjà>. grave Dour nos
intérêts en Méditerranée orientale, nos
communications; avec If Extrême-Orient.
Mais une telle intégration; serait en-
core -plus grave; par exemple, .pour
l'Afrique du Nord. Le panarabisme i–'
forme moderne jdu pan-islamisme i– y
compte déjà de fanatiques partisans : -
Ulemas. en Algérie, destouriéna, en
Tunisie, nationalistes au Maroc.
Ainsi, à nos opposants, nous allons
donner l'exemple d'une émancipation
1 qui, pour eux, sera un précédent. Au
bloc arabe qui se forme contre
nous, ne l'oublions pas avec la
Syrie nous risquons d'apporter une
pierre massive, aidant ainsi à l'édifica-
tion d'une unité politique qui constitue
pour nous un grand danger.
Vçilà, semble-t-il, les objections qui
;e présentent, .les, questions qui se
posent'
Etudier lés .unes' pour répdhdr&vaâ,ic'
tutres, décider dans le cadre des inté-
'êts de l'Empire, telle sera, demain,
a tâche du Parlement..
P. LE VERBE.
-------- 1 m= .r.- 111
les ordres religieux de renseignement
dans le Proche-Orient
(') Par Emile LAMBIRI
Nous sommes en 1880, si, en Egypte
l'instruction des garçons était alors fa-
vorisée par l'établissement de bons col-
lèges -français pour .Ia' classe élevée,
d'écoles primaires pour le peuple, par
contre rien n'était encore fait pour
l'éducation des filles.
Un établissement français « Le Bon
Pasteur » et une maison de Francis-
caines italiennes, s'occupaient de la
classe-moyenne, mais, pour les enfants
de-famille rien n'existait.
La jeune fille musulmane, en particu-
lier, grandissait dans une profonde
ighorance.
Le khédive Tewfik s'émut de cet état
dé choses et manifesta le désir de voir
s'élevèr dans le pays, dont il voulait la
grandeur, des établissements scolaires
féminins, capables de donner, avec une
éducation choisie, une instruction soli-
de et éclairée.
Entendant faire, devant lui, l'éloge
des religieuses de la Mère de Dieu,
qui dirigeaient les maisons de la Lé-
gion d'honneur d'Ecouen et des .Loges,
par l'intermédiaire du grand chancelier,
le général Vinoy, il se mit en relations
avec la supérieure générale ét négocia
l'entrée de la congrégation en-Egypte:
Qu'était cette congrégation ?
! Quélle était son origine ?
(Ure la suite page 3 ) - : J
(*) Voir les Amialet Coloniales du 271
Août, 2i septembre, 29 octobre-, à -novera-1
bre).
--------------------------------- m m
-------------- ------------------ ;--- --------------------------
Certains rédacteurs de « L'Action Française » semblent, s'étonner que le
gouvernement de Front Populaire n'ait pas encore fait interdire-l'organe
ex-royaliste dèrts rensérhble de.nbs'colonies.• ,:. , - ; -i
v' i -Mo »uiêi âu~àit.t~rt
Disons biën vite que M. Afou'fef aurait tort de prendre une mesure qui
permettrait à MM. Mautras, Daudet et consorts de crier-au martyre. Le
récent manifeste du. duc.dé Çuise'a- fait ce ^u'ihfallait et les "norrçbréux!
récent m a'~ é c e,, i~'il,fai
monarchistes de la plus grande. Frapce ;savent,à qiiôi' s'en tenir.
Et « La - Flèche », rappelant les condamnations portées. par le Vatican :
contre l'organe de la rue Bôccador, écrit plaisamment que : « Trahie par
son roi, brûlée: par les prêtres >, .« L'Action Française » doit être fièrè de ce
double outrage qui^iui'pérmet de ressembler à Jeanne la Lorraine.. ̃; i
1.0 : :.. 1. ':
.- a
.., J
LA POLOGNE RECLAME
UN MANDAT COLONIAL
On annonce que les milieux. polo-
nais compétents se proposent de sou-
mettre à''M. Peibos M question cFw
maitiffit' tfoliWiâl pour Ta Pok>gne, pays
défavorisé en regard dé la Belgique et
de la Hollande.
!:,rnn:fWhr:Úr:UHrf ----------
M. Albert Sarraut 1
et la situation
rica *.
nord-africaine j
1 La semaine dernière, au cours d'une
première audition, M. Albert Sarraut
avait exposé à la Commission les cau-
ses profondes du malaise nord-afri-
cain. Mardi, le ministre d'Etat, devant
cette même assemblée, a développé les
remèdes, mesures qu'il préconise dans
le programme qu'il a soumis au Con-
seil des ministres.
Les deux grandes lignes directrices
de ce programme sont : sécurité,
équité. C'est sur ces basés que M. Al-
bert Sarraut le développa, insistant
plus particulièrêmént sur sa volonté
de réprimer les agissements des partis,
quels qu'ils soient, lorsque leur action
présente un caractère subversif, et
l'amélioration du sort de l'indigénat en
lui facilitant notamment -l'accession
aux. fonctions publiques. ;
De nombreuses questions furent en-
suite posées au ministre d'Etat par
MM. de Beaumont, Bloch, Boucher,
Dubois, Gasparin, Saurin, Taittinger et
Guastavino. -
En - réponse à M. Dubois, député
l'pran, il: précisa' que le gouvernement
n'entendait supprimer- ni le gouverne-
ment. général de .l'Algérie ni les délé-
gations financières,.pas plus. qu'il n'est
dans ses intentions ^d'abroger les dé-
crets Rpgnier de 1935 visant le main-
tien de l'ordre dans nos trois. départe-
ments, africains.
î - '̃ : (8uite page 3) -. I
.Léf convërMtton:
de M; Mardam bey
st ivée le prési-,
dient du Çoneeil de, Syrie a été reçu
plusieurs fois par M. François de ,Tes-
sanj sous-secrétaire d'Etat aux Affai-
res étràiigères, "pt$, jéudi, p. - M.
Yvon Delbps. Les conveEsàtions se
poursuivent .avec nombre d'autres'-per-
sonnalités: ,.
Un rebondissement, ",
du conflit du sahdjak ?
En dernière heure nous. apprenons
que le Parlement, syrien, renouvelant
sa déclaration du "31 mai dernier, re-
fuse de reconnaître le .nouveau statut
du sandjak d'Alexandrette.
De son côté, la -T. utqüie @,-nest pas
£ %tisfai&.. Lia presse turque a com-
mencé une violente campagne contre
la France. D'après, une dépêche de
Rome, le gouvernement d'Ankara envi-
sagerait de dénoncer le traité 'd'amitié
franco-turc. J
SHANGHAI VU DE L'EUROPE
.1 ,.
Pensons à protéger
notre Indochine
, ;,
par M. LUCpUOT,
- député, membre.de la Commission de la Marine Marchande,
> membre de -la- Commission des Colonies.
Fort de l'accord italo-germano-nippon
qui, sous couvert d'idéologie, donne ef-
fectivement aux nations contractantes
la possibilité de s'immiscer dans les af-
faires d'Extrême-Orient et d'Occident,
lé Japon, qui s'est joué de la Conférence
de Bruxelles, poursuit son expansion en
Chine et dans le Pacifique, jusqu'en l'île
d'Hatnan, face à l'Indochine.
Les ambitions immenses du parti mi-
litaire japonais, seul responsable du con.
tUt, sino-japonais, autorisent à penser
qu'il voudra étendre son. activité de la
Sibérie à l'insulihde même.
En présence de cette situation de fait
et du danger qu'eue représente pour les
intérêts en Extrême-Orient et pour l'ave-
nir même du monde, est-il possible que
ces puissances laissent se poursuivre
l'œuvre ainsi commencée ?
Nous nous trouvons, en effet, devant
te paradoxe-de deux peuples en état de
guerre sans qu'il n'y ait eu aucune décla-
ration de guerre.
Le Japon fait fi des lois internationa-
les et du droit des. peuples à disposer
d'eux-mêmes ; c'est.tout le problème de
la colonisation qui se pose.
': .; i
D'autre part, l'axe Berlin-Rome-Tokio
et le conflit. stno;japonais ne sont, en
réalité, que les premiers épisodes d'une
lutte nouvelle dans la politique mondia-
le, entre les dictatures et les démocra-
ties.
.Nous pensons que les Etats-Unis,
l'Angleterre et la France, ces vieilles
démocraties, doivent .prendre tontes me.
sures nécessaires pour sauvegarder à la
fpis les intérêts divers et' réciproques de
chacune d'elles en Extrême-Orient et
essayer d'empêcher toute possibilité de
guerre présente ou future.. ': r:--
En ce qui concerne notre possession
de~ l'Indochine, 9 ne faut pas oublier, qùe
le Siam a été virtaelleftieiitV japonais-r
au détriment dit Conaomirti^nr moral
franeo-britannique, qui'aurait désiré un
Siâm-libre et que, placée entre ce pays
soumis à l'influende du Japon et une
Chine qui peut se trouver dans une si-
tuation identique, elle pourrait voir cha-
que jour approcher le moment où les
visées du Japon se manifesteraient réel-
lement sur elle.
Le gouvernement, avec juste raison,
se préoccupe de cette situation et a son-
gé à organiser et à assurer sur de nou-
velles bases la défense de l'Indochine.
Nous ne pouvons que l'en féliciter.
Nous pensons également qu'un ac-
cord diplomatique spécial anglo-français
en Extrême-Orient devrait être réalisé.
afin d'obtenir, si besoin était, la collabo-
ration effective des forces britanniques
de la base navale, aérienne et terrestre
de Singapour et de notre colonie de l'ltl-
dochine, dont le sort, il faut bien que les
Anglais s'en persuadent, est intimement
lié.
Le même accord serait à réaliser avec
te: Hollandais et - le Dominion de raus- -
tralie.
Il n'aurait, bien entendu, aucun carac-
tère offensif à l'égard de quelque puis-
sance que ce soit, mais il pourrait être
complété par un accord militaire si les
débordements de l'impérialisme japonais
obligeaient les nations signataires à
quitter la position de prudence stricte
dictée par les événements.
Nous pensons que, en présence de
cette situation nouvelle, le Japon lui-
même, dont l'intelligence d'évolution est
incontestable, comprendra qu'il y a d'au-
tres moyens de conquérir ce qui est né-
cessaire à la vie, que celui de jeter l'in-
quiétude dans le monde et que son in-
térêt est lié à l'action des peuples qui
ont donné tant de preuves de modéra-
tion et de volonté de paix.
;r~J~! :,;;!~;n! TH m =!! H!
POUR US SINISTRES D INDOCNINE
Le gouvernement de Nankin a adres-
se à M. Brévié; "gouvetneiir général -de
l'Indochine, une somme de 50.000 pias-
tres pour la souscription ouverte en
faveur des victimes des inondations en
Indochine.
M. Brévié a adressé ses remercie-
ments au général Tchang Kai Chek.
--------- ------ --- - ..-
:.,' J'
1:::nr:S:l::::n:1:FJ~{n.r ::, :r!:::rHtrlf1U::n r r!:n:r;n H :unrr:un rHI:
N'OUBLIONS PAS LES ANCIENS COMBATTANTS
Nous avons une dette à payer
Déclare M. Galandou-Diouf,
Député du Séllégal. -
M. Galandou-Diouf, député du Sé-
négal, est l'auteur d'un projet de loi
dont Ja discussion va venir incessam-
ment devant les Chambres et tendant
à accorder le statut de citoyens fran-
çais à certaines catégories d'anciens
combattants indigènes. Nul - n'était
mieux qualifié que l'actuel renrésen-
-- _-.- -.- ,-'" -0
-#l. Galandou-Diouf,:député du
» • Sénéga!.
tant des « Quatre Communes » pour
présenter un texte, 'dont il faut recon-
naître toute la portée morale.
« .J'eus un. grand-oncle tué à Ba-
paume; en 1870, dans" l'armée de Fai-
d'herbe. Mon père tomba pour la
France en campagne coloniale. Mon
tour arriva de servir en 1914. »
Ici, M. Galandou-Diouf s'interrompt
parce qu'il s'agit de lui. Mais on con-
naît-ses beaux, services dèVguerre..
« .Mon projet n'a aucun caractère
pplitique et encore jnoins de tendance
démagogique. C'est un acte de justice.
Il ne s'agit pour la France que de
;tenir (et encore, en; partie - 1) la parole
donnée à ceux qui la servirent durant
la grande guerre. Dès 1915, l'armée
Noire de Mangin avait focdu sûr les
champs de bataille. Van Vollenhoven
entreprit d'en reconstituer une autre.
mon, orgueil, est d'avoir. contribué à
cette oeuvre. Mais ce n'était plus seu-
lement au vieux Sénégal. de., statut
français-qu'il < fallait's'adresser :c'était j
a toute 1 A.O.F., et vous savez com-
ment elle répondit à l'appel !
« Depuis. que sont devenues les
promesses faites à ces engagés, qui
n'étaient que des sujets et auxquels
on avait promis que le front ferait
d'eux des français ?
« Pourtant ! Il y a des noms sur
nos drapeaux. Et puis, il y eut les
Sénégalais du Maroc, de Lapeyre, de
Bernès-Cambo, de Duboin.
« Le statut de naturalisation n'a-t-il
pas été payé d'avance ?
« Ce statut, solennellement promis
à tous en 1915, nous nous bornons à
le réclamer aujourd'hui pour quelques-
uns dont la cause ne nous semble pas
avoir besoin d'être plaidée. Ce sont :
« •<– Les Anciens Combattants dé-
corés de la Légion d'honneur ou de la
Médaille militaire pour faits de
guerre ;
« Les titulaires de la Croix de
guerre ;
<: Les pensionnés de la guerre
pour blessures ou maladies contrac-
tées au front.
« Ces vétérans de la défense natio-
nale française arborent nos ordres
militaires avec fierté. Cependant, ils
sont relégués légalement à l'état de
« sauvages » et demeurent des justi-
ciables sans assistance. Leur ruban
rouge, jaune au vert, ne les défend
point à l'occasion contre certaines
brimades.
« .Eh bien, je prétends, poursuit le
député du Sénégal avec feu, qu'il y
a là, de la part de la France, un acte
de réparation à accomplir. Nous ne
réclamons. rien d'autre que le droit de
nous-dévouer ! Nous demandons seu-
lement quelques lignes à l'Officiel ac-
cordant asile aux meilleurs d'entre-
nous dans une Patrie qu'ils ont bien
servie. Que crait-on d'eux ?.
« II ny a jamais eu et il ne pourra
jamais y avoir d'esprit snti/rançai.
chez nous. Bien mieux : nous ne nous
battons que pour devenir Français !
« Ce droit sacré, le refusera-t-on i
nos légionnaires, à nos médaillés, à
nos mutilés, à tous ceux-là dont Cle-
menceau disait sans séparer les Noirs
des Blancs : « Ils ont des droits sur
nous ! D ? »
Et M. Galandou-Diouf conclut :
c La Commission des Colonies a
voté mon projet à l'unanimité et je
ne doute point que le Parlement la
suive en ses conclusions. Mais j'irtl
fil le faut jusqu'à l'interpellation pour
aboutir. J'aime trop la France. Noua
tous, aimons trop la France, pour la
laisser persévérer dans une injusûce-
Les Anciens Combattants d'A. O. F.
attendent d'Elle' un geste d'équité ré-
pondant à leurs sacrifices et à la pa-
role qu'Elle a donnée. »
I. 1 MANI.
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