Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-11-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1937 15 novembre 1937
Description : 1937/11/15 (A38,N56). 1937/11/15 (A38,N56).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272059v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
138' année. - N® 56.. Edition hebdomadaire.–• Prix dutmimiro ï Un^feanc- Lundi 15 Novembre 1937.
Les Annales Coloniales
- ,,;.
FONDÉES EN 1900^
"-o-..f -' .:'
Lénine vit dans la Religion l'ennemie essen-
tielle de.la Révolution communiste. Il ne se
borna pas à persécuter l'Eglise russe, ses ri-
gueurs s'exercèrent jusque sur les communautés
musulmanes. Un des buts avoués de sa politique
était d'extirper de l'âme de ses peuples toute
croyance religieuse, toute aspiration surnatu-
relle ; de supprimer Dieu, tous les dieux,
sauf un, puisque, du même coup, il divinisait
l'Etat.
DIRECTION
RÉDACTION
(2, me Le Peletier, Paris (18). - Téléphone: Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
Correspondants particuliers dans tout l'Empire et dans les ports de la Métropole.
Les manuscrit* ne sont pas rendus.
Les annonces sont reçues à Paris, 12, rue Le Peletier (9*),
par la Société Africaine de Publicité et d'Editions françaises.
ADMINISTRATION
PUBLICITÉ
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France et Colonies. 1 an : 50 francs 6 mois : 30 francs
,Etranger et Colonies : 1 an : 70 francs 6 mois : - 40 francs :
LE PLUS PARISIEN
LE PLUS COLONIAL
France et Colonies 1 an : 200. francs par 5
Etranger et Colonies 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
MENACES SUR L'INDOCHINE
Le pacte germano - italo - nippon
sera-t-il fatal à la paix du monde?
A Bruxelles dix-neuf puissances se sont réunies pour étudier un
problème qui n'intéresse que de très loin une bonne moitié d'entre
elles. Par contre le Japon n'a pas pris part à cette délibération et
l'usociation Berlin-Rome n'est représentée que par un diplomate
italien.
Ces affaires, il faut le regretter, ne passionnent guère l'opinion
française et il n'est pas douteux-que la majoritédu pay»-igrwwla
naie signification du conflit sirio-japonais.
Il ne semble d'ailleurs pas que ce soit la Russie soviétique la plus
visée par le système élaboré à Rome sous le couvert d'une effigie
anticommuniste, mais plutôt l'Empire britannique.
Pour les trois signataires de cet accord il leur est plus facile de
frapper l'Angleterre et ses dépendances, car l'Allemagne peut lancer
ses flottes aériennes sur Londres ; l'Italie inquiéter l'Egypte et la
route des Indes alors que les Japonais pourraient ancrer leur flotte
devant Hongkong ou Singapour.
La France, devant cette situation de fait, ne serait-elle pas elle
aussi, tout comme l'Angleterre, spécialement visée ?
Cette question doit être posée aujourd'hui devant les visées japo-
naises en Extrême-Orient.
Le directeur d'un grand journal japonais, le Nichi-Nichi a montré
à New-York qu'il serait aisé de deviner le rôle que son pays jouait
dans cette formidable partie : « Le conflit actuel, a-t-il déclaré, peut
très facilement devenir une guerre mondiale, le Japon ne reculera
pas d'un pouce, nous combattrons la Russie, s'il le faut. »
;, Pendant ce temps-là l'ambassadeur japonais venait faire ses
doléances au gouvernement français ; un trafic d'armes se faisait,
disait-il, par l'Indochine sur la Chine.
L'Action Française, dans un récent article, mal informé par son
correspondant d'Indochine, affirmait que des bateaux chargés de
matériel de guerre, avaient débarqué à Saïgon et qu'une contrebande
active se faisait par le Tonkin.
• Il semble, bien au contraire, que si une contrebande de ce genre
a eu lieu ce n'est que pour des quantités infimes, contrebande spora-
dique et pratiquement sans portée.
D'ailleurs, le Japon, il ne faut pas l'oublier, n'a pas déclaré la
guerre à la Chine et juridiquement en vertu de quel principe le repré-
de l'Empire du Soleil LeVarit. pourrait-il incriminer la livrai-
son de matériel destiné à des pays non officiellement belligérants ?
Une partie de ce matériel a fort probablement été commandée par
le gouvernement chinois, non pas au gouvernement français, mais à
des industries privées. Ces commandes alors datent d'avant les hosti-
lités, elles ont eu pour la plupart du temps « commencement d'exé-
çjttion » en contrepartie d'avances importantes. Et s'il en est ainsi,
pour faire ces livraisons, la route de l'Indochine n'est-elle pas toute
indiquée devant le blocus de Shanghaï et de Hongkong ? Pourquoi
donc parler de contrebande ?
Quoi qu'il en soit, il semble que dorénavant devant cette triple
alliance l'Indochine pourrait être directement menacée. Ne dit-on
pas que le Japon vient de réaliser une opération sans bruit : celle
de l'occupation de l'île de Haïnan. Haïnan est une île plus grande
que trois départements français, peuplée de quelque deux millions
d'habitants ; elle est située exactement en face des côtes du Tonkin,
à moins de deux cents kilomètres de Haïphong.
Cette occupation, fort probable, modifie, si elle est exacte, la
carte politique de l'Extrême-Orient. L'Indochine avait à ce jour
deux voisins, l'un petit et vivant : le Siam ; l'autre vieux et grand
quasi mort, avec qui l'Indochine faisait des affaires.
Si demain les Nippons, sous le prétexte fallacieux d'une contre-
bande pratiquement inexistante, bombardaient nos ports et le chemin
de fer du Yunnam, quelle serait la réponse du gouvernement
français ?
En Indochine on n'ignore pas qu'en cas de guerre Singapour
pourrait devenir une base ouverte aux Hollandais, comme Sourabaya
deviendrait une base britannique ; mais on se demande si le gouver-
nement français a bien pris ses précautions pour décourager un
agresseur éventuel. A,
La réponse est toute prete : c est « oui ».
Mais alors ce conflit d'Extrême-Orient n'embraserait-il pas
l'Europe ?
Il faut espérer que les pays totalitaires auront assez de sagesse
pour restreindre leurs appétits et éviter que ce conflit d'Extrême-
Orient ne dégénère en un conflit européen puis mondial, car il ne
manquerait pas de mettre face à face trois grandes démocraties : la
France, l'Angleterre et l'Amérique qui ne sauraient y rester étran-
gères, contre trois autres grands pays qui viennent de signer un
pfete, sans doute prétexte à des partages futurs.
V" .', ; Jean de BEAUMONT,
Député de Cochinchine,
,- ',' Vice-président de la Commission des Colonies.
¡¡Jf fHf f H H1'1H f~::::==;:=::::::::::::=:::;::: ::::::::;: ::::::::11:::1'1:1::1'1:
REVENDICATIONS COLONIALES
Où le Reich veut-il en venir?
Nous n'entreprendrons point de
refaire ici l'exposé d'une question
sut laquelle tous les Français sont
aujourd'hui amplement documentés.
Nous ne reprendrons point non plus
le procès d'une revendication que ne
peuvent justifier ni les considéra-
tions économiques ni les arguments
ethniques sur quoi les dirigeants du
Reich prétendent l'appuyer. Répé-
tons simplement que lorsque M. Hit-
ler déclare : « Le peuple allemand
n'a pas la place voulue pour vivre, il
lui faut des colonies », il va à l'en-
contre et des enseignements de l'his-
toire récente de son pays et des
réalités politiques du moment.
Quant au reste, il ne peut nourrir
aucune illusion sur l'accueil réservé
en Angleterre, en France, en Belgi-
que et ailleurs à sa réclamation -
et comme il est douteux qu'il songe
à récupérer les anciennes colonies
allemandes par la force, on est fondé
à croire qu'il n'y a peut-être, dans
la campagne entreprise par le Reich
à grand bruit, qu'une habile et né-
cessaire diversion.
Il semble bien, à cet égard, que
M. Piétri soit l'un des rares et
sans doute le seul parmi nos hom-
mes politiques à avoir entrevu la
vérité lorsqu'il déclarait, ces jours-
ci, à l'envoyé d'un journal de Paris:
« Mon impression est que l'Alle-
magne ne fait pas de la question
coloniale. sa préoccupation réelle
du moment. A l'inverse du mot cé-
lèbre, elle en parle peut-être plus
qu'elle n'y pense. »
Mais ne pourrions-nous, sur ce
point, conseiller à bon nombre de
nos dirigeants d'ouvrir un des livres-
clés de notre époque? Ce livre, c'est
Mein Kampf, bible du national-
socialisme et bréviaire politique de
ses chefs. Ils y pourraient lire aue
le destin de l'Allemagne est fixé -non
au delà des mers, mais en Europe,
que c'est « disperser dangereuse-
ment les forces du germanisme que
de l'engager dans des opérations co-
loniales » et que la mission histori-
que du peuple allemand, son impé-
ratif traditionnel, résident dans la
< Marche vers l'Est », dans la « Co-
lonisation » jadis inaugurée par les
chevaliers teutoniques sur les mar-
ches orientales du Deuchstum.
(Lire la-suite page S.)
LES tlNONDA TIONS EN INDOCHINE
- Le gouverneur général Brévié et le résident supérieur au Tonkin visitent le centre local
d'hébergement à Bacgiang.
------------------------------ -- - ---- - ----------------- :::::Z:: ::: Je::: ::=:::: J:::::: :::::::::: ::: H::: 1:::
L'organisation
de l'Office
du Niger
f
Le décret du 5 janvier 1932, com-
plété par le décret du 26 mai 1932, a
constitué en A. O. F., sous le nom d'of-
fice du Niger, un établissement public
doté de la personnalité civile et de l'au-
tonomie financière, ayant pour objet
l'étude, l'aménagement et la mise en
l'étude, là vailée du Niger."
Parmi les membres do droit figu-
raient certains directeurs ou inspec-
teurs généraux du département des co-
îqniia?;. tofeeteura 'du^at^i^reçtèttr
dés/affaires^ipoli £ iîgieS;: - directeur déa
affaires 'éconf^iques,"'inspecteur géné-
ral' des 'travaux publics, inapecteur gé-
néral .du Service de santé.'
H est1 apparu qu'il-y aurait intérêt à
appeler' à siéger au - conseil, le direc-
teur du personnel et de la comptabilité
au ministère des Colonies, d'une part,
le délégué du Soudan au conseil supé-
rieur des Colonies et le représentant
des intérêts1 économiques de l'Afrique
du Nord,-d'autre-part
En raison du caractère national que
présente la mise en valeur des terres
du Niger, il serait également désirable
que les départements de la Défense na-
tionale, des Affaires étrangères, de
l'Economie nationale soient représentés
au conseil d'administration.
En conséquence un décret du 4 no-
vembre, paru au J. O. du 7 novembre
1937 .supprime les articles 2, 3, 4, 6,
7, 8, 9. et 10 du décret du 5 janvier
1932, qui sont ainsi remplacés :
Art. 2. L'Office duNiger est admi-
nistré, sous 'la haute autorité du gou-
verneur général de l'A. O. F., par-un
directeur, assisté d'un conseil d'admi-
nistration.
Un - commissaire désigné par ie gou-
verneur général représente le gouverne-
ment général-auprès .du directeur de,
l'Office.
Un commissaire, désigné par le. gou-
verneur général, représente le Soudan
auprès, du directeur de l'Office.
Art. 3.-– Le directeur est chargé, des
études, travaux et opérations de toute
nature relevant de l'Office du Niger.
(Lire la suite page 3).
Propagande
1. - coloniale;
- 0 -
Dans l'antichambre un monsieur
âgé, une jeune fille attendent t'au-
dience du ministre et s'impatien-
tent..
Soudain la jeune fille se lève, va
à la cheminée, déchiffre la plaque
en cuivre du buste : « Jo-ost Van
Vol. quelque chose un. nom- à
coucher dehors, ce n'est pas un
Français Il »
« Je* crois que c'est quelqu'un
de connu. Il a dû mourir à la
guerre », dit le visiteur. Et, en
effet, on lit sur la longue plaque
de marbre où s'inscrivent les noms
des agents coloniaux morts pour
la France :
JOOST VAN VOLLENHOVEN
gouverneur général
- C'est bien ce que je pensais,
reprend 1e monsieur.
Et voilà'l
Le ministre des Colonies n'a
certainement pas le temps de faire
des cours, même à ses propres vi-
siteurs, mais que penser de ses
nombreux services chargés de rap-
procher le Français moyen de
l'Emipre i
Nous suggérons tout bonnement
que nos amis Charton - et Delavi-
gnette commencent une série de
conférences dans l'antichambre de
la rue Oudinot pour quelques habl-
tués.
Ceux-ci auront d'ailleurs tout le
temps de les écouter 1
QU'ATTEND LE SEHEOAL ?
L'équipement
de son grand port
la mise en valeur
de son grand fleuve
déclare M. Goux
: 'r- ïjrSîrè dè^Daxar
, Après plusieurs mois passés en
[France, ,où_ il eut m^aint. contacts 'avec
les autorités ; coloniales^ ,'M. Goux,
maire de Dakar, a régagné le Sénégal.
Ayant maintenant repris sa place à
j'hôtel, de ville ; de) notre grand - port
impérial, il a bien voulu recevoir no-
tre correspondant Sur ses projets, ses
iespoirs, M. Goux s'est longuement
étendu, avec toute la chaleur de l'hom-
me accroché à sa tâche, le réalisme de
ceux qui voient grand.
Dakar, monsieur le maire, votre
•ville ?
.Dakar : plaque tournante de
l'Atlantique.-
« A ses quais s'amarrent et
s'amarreront de plus en plus les
long-routiers de l'Océan, qu'il s'agisse
de nos habitués de l'Amérique du Sud
comme des nouveaux venus du Cap.
N'oublions point l'importance de Da-
kar sur la nouvelle route des Indes
envisagée dès à présent par nos amis
anglais.
*
*» ,.'
c Or, à cette- plaque tournante du
Monde Atlantique, il nous faut assurer
non seulement l'eau ou le mazout
mais encore et en tous temps la sécu-
rité sanitaire. Nous avons ,pris. pour
devise impérative:« pas d'épidémies à
Dakar » et'c'est-là le premier pro-
blème dont nous avons eu à entretenir
le ministre des Colonies. De gros ef-
forts ont déjà ; été réalisés dans cette
voie. Mais -rien - de'st: fait tant, qu'il
reste encore quelque -chose.. à faire.
Nous venons d'obtenir du. ministre
l'autorisation d'un-emprunt de quinze
millions pour l'édification d'un nou-
veau : village - indigène et l'assainisse-
ment' complet du 'centre de la. ville.
Nous espérons être compris et suivis.
Notre grande escale africaine doit
avant .tout être saine si nous voulons
qu'elle soit à la hauteur de son des-
tin.-
-",.
.**
- Voila pour le port, Pour 1 avilie
elle-même maintenant ?
Voici les écoles nouvellement
créées il y en a cinq. Dakar va
pouvoir, recevoir cette année 4.500
élèves, mais il faudrait place pour ?
ou 8.000.- Voici maintenant le stade,
le terrain de football, les .pistes de
course, les tribunes, l'emplacement de
la future piscine-.
Grand port, Dakar doit sa pros-
périté à son arrière-pays : le Sénégal.
Quel avenir lui voyez-vous, monsieur
le maire ?
Son fleuve f Huit cents kilo-
mètres de rivages, périodiquement
inondés, recouverts d'un riche limon!..
c Toutes proportions gardées, nous
avons là un véritable NiL Qu'atten-
dons-nous pour nous en servir? Mais.
ricin.- coton. La France tributaire
de l'étranger pour tant de matières
premières, bien. qu'elle possède le se-
cond Empire colonial du monde, va-t-
elle enfin comprendre que le moment
est venu de lemettre pour tout de
bon en état de production ? En parti-
culier et en ce qui concerne le Sénégal,
quel parti certains de nos voisins ne
tireraient-ils pas de cette petite
Egypte encore pauvre, parce qu'inu-
tilisées ?–
(Lire Ja suite page 3.}
La Croisière
noire
Les appareils une centaine au
total qui participent à la Croisière
noire au-dessus de nos possessions
d'outre-mer, sont rassemblés à Tunis.
En deux groupes, l'un de 18, l'autre
de 59, sous le commandement du géné-
ral Vuillemin, ils ont effectué sans in-
cident le voyage Istres-Tunis, le plus
long vol au-dessus de la mer accompli
par des formations aussi importantes.
Ceci est tout à l'honneur du maté;
riel et des équipages.
La Croisière noire n'aura pas le
côté spectaculaire qu'elle devait d'a-
bo.rd aVoir; et /c'est, ,l £ nt :mieUx., EJle
est remplacée -par'une manœuvre mi-
litaire-de grande envergure.
L'état-major va mettre à profit ces
vols pour perfectionner l'entraînement
des équipages et répéter surtout le
thème, trop négligé jusqu'à présent,
de la protection de nos colonies.
Le calme en Afrique du Nord
est une question d'argent
Depuis le semaine dernière, sans
désemparer, siège à Paris, sous la
présidence de M. Albert Sarraut, le
Comité de coordination des affaires
nord-africaines.
On peut dire, sans crainte d'exa-
gérer, que ces délibérations, aux-
quelles sont venus spécialement
participer les chefs de nos départe-
ments algériens et de nos deux pro-
tectorats, sont d'une importance
vitale pour l'avenir de notre Afri-
que du Nord.
Il était temps de s'en inquiéter.
Sans présumer des mesures qui,
incessamment, seront prises, tant
dans son discours de Rouen que par
ses communiqués, M. Albert Sar-
raut en a fixé les grandes lignes.
« Il s'agit de revenir « aux prin-
cipes d'ordre et d'autorité contre les
agitateurs du dedans et du dehors ».
« Mais, cette autorité, nous vou-
lons la mettre au service des popu-
lations indigènes. Nous ne la conce-
vons que comme un moyen néces-
saire de l'œuvre généreuse que nous
impose notre mandat. Nous voulons
qu'elle soit, pour notre empire d'ou-
tre-mer, une condition déterminante
d'équité, de-reprise économique, de
mieux-être social. La France se
montrera, là encore comme partout,
uniquement inspirée des plus purs
sentiments d'humanité et de jus-
tice », a-t-il déclaré dimanche.
Personne ne saurait en douter,
surtout après les récents événements
du Maroc. Il est temps, grand temps
d'y revenir. ,
Des mesures, dans ce. sens, ont dé-
jà été prises..:, la déportation au Ga-
bon du chef nationaliste Allai El
Fassi ; dans le Sud, de nombreux agi-
tateurs de son parti ; en Algérie la
condamnation de Messali Hadj. - En
Tunisie rien encore. M. Guillon est
optimiste. Peut-être oublie-t-il le
Destour, à moins qu'actuellement il
ne lui suffise de voir le Destour
tenter de se faire oublier ?
Le programme actuellement étu-
::::::::::::: Il $ Il :::::::: :::::::: ::::::::::::: ::::::::::::: ::n:::::::;: ::u:::::
Les partis et l'Empire
S. F. I. O.
Le souffle républicain
a passé
, ; a passe,
sur l'administration
coloniale
1 "a l e - :'
déclare M. MOUTET
Le Conseil national du parti S. F. 1. O.
a tenu ses assises à' Paris, la semaine
dernière. Les questions coloniales retin-
rent l'attention de plusieurs orateurs.
- M. Régis, député d'Alger, critiqua
l'ingérence des préfets lors-des demiè.
res élections en Algérie, déplora l'aban-
don du projet -Blum-Violette, - rédama
la révocation des administrateurs « fac-
tieux » et. l'application. des lois sociales
et scolaires en Afrique du Nord.
M. Longuet traita des récents événe-
ments du Maroc et, dénonçant la poli-
tique de l'Administration, condamna
toute politique de force dans le Protec-
torat, demandant qu'on fasse à la fois
preuve de justice et d'humanité en y
combattant la misère.
Lors du débat sur la politique colo-
niale, M. 'Loubet intervint, dénonçant
l'activité des Italiens en Tunisie où une
police fasciste brime les antifascistes.
Puis M. Marceau-Pivert lut un rap.
port de la Fédération socialiste du Ma.
roc, où il est reproché au gouvernement
d'avoir nommé résident général le gé-
néral Noguès, l'homme qui réprima par
la force le mouvement de 1930 et, main-
tenant, n'ayant pas su prévoir celui qui
vient d'être déclencé, réprima une fois
encore par la force. La conclusion de ce
rapport est le retour d'El Fasi, le rap-
pel du général Noguès et l'envoi de deux
enquêteurs.
Déclaration
de M. Marius Moutet
Puis un rapport du secrétaire de la
commission coloniale, M. Maurice Paz,
qui rendit hommage à l'œuvre du mi-
nistre des Colonies, amena M. Marius
Moutet à résumer par quelques paroles
applaudies son action au gouvernement.
- Pour Madagascar, ce que j'ai fait
n'est peut-être pas encore parfait, mais
a du moins le mérite d'exister : suppres-
sion de nombreuses peines du code de l'ln-
digénat, accession plus facile à la citoyen-
neté française, introduction des lois so-
ciales.
(Lire la suite page 3.)
ALLIANCE DEMOCRATIQUE
« Consol idons
les liens
avec nos colonies»
Le Congrès de l'Alliance démocrati-
que s'est tenu à Nice vendredi, samedi
et dimanche.
Les questions coloniales furent abor-
dées incidemment, au cours des débats,
sur la politique extérieure revendi.
cations allemandes et intérieure -
Afrique du Nord.
- (Lire la - suite page 3.)
dié comporte d'heureux projets de
mesures urgentes. D'abord celles in-
téressant la défense de l'Afrique du
Nord, si compromise depuis les évé-
nements d'Espagne. Puis des remè-
des sérieux contre la disette : don-
ner à manger à ceux qui ont faim.-
et ils sont nombreux. Organisation
de la politique de l'eau, situation
économique et financière, enseigne-
ment, hygiène et participation aux
emplois publics de l'élite indigène,
etc.
Beaux projets qu'il convient de
concrétiser au plus tôt par des dé-
cisions réalistes. Nous ne doutons
pas que M. Albert Sarraut ne s'at-
tache à faire diligence, mais devant
lui se dresse un obstacle d'impor-
tance, celui de toujours : l'argent.
Pour les réaliser, il faut des cré-
dits, des crédits importants auxquels
les gouvernements locaux ne peu-
vent satisfaire. Aussi une fois de
plus faut-il se tourner vers la mé-
tropole, reprendre et développer les
conclusions du rapport Steeg, enfoui
depuis quelque cinq mois dans les
dossiers du ministère des Finances.
- - - -.
Si l'effort financier de la Métro-
pole est suffisant, la situation nord-
africaine sera facilement rétablie.
Mais en la matière il ne faut pas do
demi-mesures. Elles n'arrangeraient.
rien.
Quoi que l'on dise, quoi que l'on
fasse, la parole, en dernier ressort,
est donc à M. Bonnet.
Que pourra-t-il faire ? Là est l'in-
connue.
Une inconnue de gros sous.
P. I* Verbe.
M. Albert Sarraut est placé
à la tête du haut comité
méditerranéen
Par décret de la présidence du Con-
seil en date du 9 novembre 1937,
M. Albert Sarraut est délégué dans les
attributions et les pouvoirs conférés an
président du Conseil et au secrétaire
général de la présidence du Conseil
pour tout ce qui concerne l'organisa-
tio et le fonctionnement de secrétariat
permanent et de la commission d'étu-
des du haut comité méditerranéen.
♦
Les travaux du Comité
Commencées la semaine dernière, les
réunions du Comité de coordination des
affaires nord-africaines se sont pour-
suivies cette semaine jusqu'à jeudi soir
sous la présidence de M. Albert Sar-
raut.
Le Comité examina les rapports de
la Commission de législation du Comité
méditerranéen, puis étudia le pro-
gramme de réalisation établi par son
président, M. Albert Sarraut, s'atta-
chant à déterminer des solutions pra-
tiques et promptes.
Ce programme concerne, à côté des
questions intéressant la sécurité géné-
rale, les mesures appelées par la disette
en Afrique du Nord, l'organisation de
la politique de l'eau, la situation éco-
nomique et financière, l'enseignement
et l'hygiène des populations africaines
et les projets relatifs à leur participa-
tion aux emplois publics et aux orga-
nismes représentatifs.
!: :::: ::::;: 1::1 nU!1r - - - 1 - - - - 1 ::::::: 1:::::::: ln::::: 1::1::::::: Hl::: J:!:: JI J
Le gouverneur général Olivier
président de l'Ecole nationale
de la France d'outre-mer
Un récent décret vient d'appeler à la présidence du conseil d'administration
de notre Ecole d'outre-mer, le gouverneur général Olivier, qui succède ainsi
au gouverneur général Roume.
M., Olivier qui fut l'un de nos plus jeunes gouverneurs généraux c'est
en 1924 qu'il prit le gouvernement général de Madagascar s'est signalé.
durant toute sa carrière, par son esprit d'organisateur et son sens peliciaue-
En 1910 M. Olivier partit pour l'A. O. F. et il poursuivit sa carrière jus,
qu'en 1923. Il dut pendant la guerre, aux côtés du gouverneur général Ponty,
y assumer la lourde charge du recrutement des troupes noires.
A Madagascar, l'œuvre accomplie par le gouverneur général Olivier com-
porta d'importantes mesures en faveur de l'évolution de notre colonie, dont
plusieurs pays étrangers s'inspirèrent par la suite.
Dans la métropole, M. Olivier poursuivit l'existence active qu'il avait eue
aux colonies. C'est tout d'abord, en collaboration avec le maréchal Lyautey,
la magnifique réalisation de l'Exposition Coloniale de Vincennes en 1931. En
1932, le gouvernement lui confia la présidence de la Compagnie Générale
Transatlantique, on connaît les beaux résultats de cette œuvre de redres-.
sement.
Enfin en 1939, M. Olivier représentera la France à l'Exposition Interna-
tionale de New-York. On ne pouvait choisir meilleur ambassadeur que
l'écrivain de Circuit américain, hymne à l'amitié franco-américaine.
Nos futurs administrateurs coloniaux auront en la personne de leur prési-
dent le bel exemple d'un chef qui, avec une énergie souriante, s'est montré
un grand réalisateur.
Aux qualités d'administrateur, M. Olivier a su joindre une bienveillance
dont tous ses collaborateurs, petits et grands, gardent le souvenir précieux, -
J. TOZZA.
Les Annales Coloniales
- ,,;.
FONDÉES EN 1900^
"-o-..f -' .:'
Lénine vit dans la Religion l'ennemie essen-
tielle de.la Révolution communiste. Il ne se
borna pas à persécuter l'Eglise russe, ses ri-
gueurs s'exercèrent jusque sur les communautés
musulmanes. Un des buts avoués de sa politique
était d'extirper de l'âme de ses peuples toute
croyance religieuse, toute aspiration surnatu-
relle ; de supprimer Dieu, tous les dieux,
sauf un, puisque, du même coup, il divinisait
l'Etat.
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(2, me Le Peletier, Paris (18). - Téléphone: Provence 49.81 et 82. C. C. postaux Paris 147385.
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LE PLUS COLONIAL
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Etranger et Colonies 1 an : 300 francs numéros
PROPAGANDE
MENACES SUR L'INDOCHINE
Le pacte germano - italo - nippon
sera-t-il fatal à la paix du monde?
A Bruxelles dix-neuf puissances se sont réunies pour étudier un
problème qui n'intéresse que de très loin une bonne moitié d'entre
elles. Par contre le Japon n'a pas pris part à cette délibération et
l'usociation Berlin-Rome n'est représentée que par un diplomate
italien.
Ces affaires, il faut le regretter, ne passionnent guère l'opinion
française et il n'est pas douteux-que la majoritédu pay»-igrwwla
naie signification du conflit sirio-japonais.
Il ne semble d'ailleurs pas que ce soit la Russie soviétique la plus
visée par le système élaboré à Rome sous le couvert d'une effigie
anticommuniste, mais plutôt l'Empire britannique.
Pour les trois signataires de cet accord il leur est plus facile de
frapper l'Angleterre et ses dépendances, car l'Allemagne peut lancer
ses flottes aériennes sur Londres ; l'Italie inquiéter l'Egypte et la
route des Indes alors que les Japonais pourraient ancrer leur flotte
devant Hongkong ou Singapour.
La France, devant cette situation de fait, ne serait-elle pas elle
aussi, tout comme l'Angleterre, spécialement visée ?
Cette question doit être posée aujourd'hui devant les visées japo-
naises en Extrême-Orient.
Le directeur d'un grand journal japonais, le Nichi-Nichi a montré
à New-York qu'il serait aisé de deviner le rôle que son pays jouait
dans cette formidable partie : « Le conflit actuel, a-t-il déclaré, peut
très facilement devenir une guerre mondiale, le Japon ne reculera
pas d'un pouce, nous combattrons la Russie, s'il le faut. »
;, Pendant ce temps-là l'ambassadeur japonais venait faire ses
doléances au gouvernement français ; un trafic d'armes se faisait,
disait-il, par l'Indochine sur la Chine.
L'Action Française, dans un récent article, mal informé par son
correspondant d'Indochine, affirmait que des bateaux chargés de
matériel de guerre, avaient débarqué à Saïgon et qu'une contrebande
active se faisait par le Tonkin.
• Il semble, bien au contraire, que si une contrebande de ce genre
a eu lieu ce n'est que pour des quantités infimes, contrebande spora-
dique et pratiquement sans portée.
D'ailleurs, le Japon, il ne faut pas l'oublier, n'a pas déclaré la
guerre à la Chine et juridiquement en vertu de quel principe le repré-
de l'Empire du Soleil LeVarit. pourrait-il incriminer la livrai-
son de matériel destiné à des pays non officiellement belligérants ?
Une partie de ce matériel a fort probablement été commandée par
le gouvernement chinois, non pas au gouvernement français, mais à
des industries privées. Ces commandes alors datent d'avant les hosti-
lités, elles ont eu pour la plupart du temps « commencement d'exé-
çjttion » en contrepartie d'avances importantes. Et s'il en est ainsi,
pour faire ces livraisons, la route de l'Indochine n'est-elle pas toute
indiquée devant le blocus de Shanghaï et de Hongkong ? Pourquoi
donc parler de contrebande ?
Quoi qu'il en soit, il semble que dorénavant devant cette triple
alliance l'Indochine pourrait être directement menacée. Ne dit-on
pas que le Japon vient de réaliser une opération sans bruit : celle
de l'occupation de l'île de Haïnan. Haïnan est une île plus grande
que trois départements français, peuplée de quelque deux millions
d'habitants ; elle est située exactement en face des côtes du Tonkin,
à moins de deux cents kilomètres de Haïphong.
Cette occupation, fort probable, modifie, si elle est exacte, la
carte politique de l'Extrême-Orient. L'Indochine avait à ce jour
deux voisins, l'un petit et vivant : le Siam ; l'autre vieux et grand
quasi mort, avec qui l'Indochine faisait des affaires.
Si demain les Nippons, sous le prétexte fallacieux d'une contre-
bande pratiquement inexistante, bombardaient nos ports et le chemin
de fer du Yunnam, quelle serait la réponse du gouvernement
français ?
En Indochine on n'ignore pas qu'en cas de guerre Singapour
pourrait devenir une base ouverte aux Hollandais, comme Sourabaya
deviendrait une base britannique ; mais on se demande si le gouver-
nement français a bien pris ses précautions pour décourager un
agresseur éventuel. A,
La réponse est toute prete : c est « oui ».
Mais alors ce conflit d'Extrême-Orient n'embraserait-il pas
l'Europe ?
Il faut espérer que les pays totalitaires auront assez de sagesse
pour restreindre leurs appétits et éviter que ce conflit d'Extrême-
Orient ne dégénère en un conflit européen puis mondial, car il ne
manquerait pas de mettre face à face trois grandes démocraties : la
France, l'Angleterre et l'Amérique qui ne sauraient y rester étran-
gères, contre trois autres grands pays qui viennent de signer un
pfete, sans doute prétexte à des partages futurs.
V" .', ; Jean de BEAUMONT,
Député de Cochinchine,
,- ',' Vice-président de la Commission des Colonies.
¡¡Jf fHf f H H1'1H f~::::==;:=::::::::::::=:::;::: ::::::::;: ::::::::11:::1'1:1::1'1:
REVENDICATIONS COLONIALES
Où le Reich veut-il en venir?
Nous n'entreprendrons point de
refaire ici l'exposé d'une question
sut laquelle tous les Français sont
aujourd'hui amplement documentés.
Nous ne reprendrons point non plus
le procès d'une revendication que ne
peuvent justifier ni les considéra-
tions économiques ni les arguments
ethniques sur quoi les dirigeants du
Reich prétendent l'appuyer. Répé-
tons simplement que lorsque M. Hit-
ler déclare : « Le peuple allemand
n'a pas la place voulue pour vivre, il
lui faut des colonies », il va à l'en-
contre et des enseignements de l'his-
toire récente de son pays et des
réalités politiques du moment.
Quant au reste, il ne peut nourrir
aucune illusion sur l'accueil réservé
en Angleterre, en France, en Belgi-
que et ailleurs à sa réclamation -
et comme il est douteux qu'il songe
à récupérer les anciennes colonies
allemandes par la force, on est fondé
à croire qu'il n'y a peut-être, dans
la campagne entreprise par le Reich
à grand bruit, qu'une habile et né-
cessaire diversion.
Il semble bien, à cet égard, que
M. Piétri soit l'un des rares et
sans doute le seul parmi nos hom-
mes politiques à avoir entrevu la
vérité lorsqu'il déclarait, ces jours-
ci, à l'envoyé d'un journal de Paris:
« Mon impression est que l'Alle-
magne ne fait pas de la question
coloniale. sa préoccupation réelle
du moment. A l'inverse du mot cé-
lèbre, elle en parle peut-être plus
qu'elle n'y pense. »
Mais ne pourrions-nous, sur ce
point, conseiller à bon nombre de
nos dirigeants d'ouvrir un des livres-
clés de notre époque? Ce livre, c'est
Mein Kampf, bible du national-
socialisme et bréviaire politique de
ses chefs. Ils y pourraient lire aue
le destin de l'Allemagne est fixé -non
au delà des mers, mais en Europe,
que c'est « disperser dangereuse-
ment les forces du germanisme que
de l'engager dans des opérations co-
loniales » et que la mission histori-
que du peuple allemand, son impé-
ratif traditionnel, résident dans la
< Marche vers l'Est », dans la « Co-
lonisation » jadis inaugurée par les
chevaliers teutoniques sur les mar-
ches orientales du Deuchstum.
(Lire la-suite page S.)
LES tlNONDA TIONS EN INDOCHINE
- Le gouverneur général Brévié et le résident supérieur au Tonkin visitent le centre local
d'hébergement à Bacgiang.
------------------------------ -- - ---- - ----------------- :::::Z:: ::: Je::: ::=:::: J:::::: :::::::::: ::: H::: 1:::
L'organisation
de l'Office
du Niger
f
Le décret du 5 janvier 1932, com-
plété par le décret du 26 mai 1932, a
constitué en A. O. F., sous le nom d'of-
fice du Niger, un établissement public
doté de la personnalité civile et de l'au-
tonomie financière, ayant pour objet
l'étude, l'aménagement et la mise en
l'étude, là vailée du Niger."
Parmi les membres do droit figu-
raient certains directeurs ou inspec-
teurs généraux du département des co-
îqniia?;. tofeeteura 'du^at^i^reçtèttr
dés/affaires^ipoli £ iîgieS;: - directeur déa
affaires 'éconf^iques,"'inspecteur géné-
ral' des 'travaux publics, inapecteur gé-
néral .du Service de santé.'
H est1 apparu qu'il-y aurait intérêt à
appeler' à siéger au - conseil, le direc-
teur du personnel et de la comptabilité
au ministère des Colonies, d'une part,
le délégué du Soudan au conseil supé-
rieur des Colonies et le représentant
des intérêts1 économiques de l'Afrique
du Nord,-d'autre-part
En raison du caractère national que
présente la mise en valeur des terres
du Niger, il serait également désirable
que les départements de la Défense na-
tionale, des Affaires étrangères, de
l'Economie nationale soient représentés
au conseil d'administration.
En conséquence un décret du 4 no-
vembre, paru au J. O. du 7 novembre
1937 .supprime les articles 2, 3, 4, 6,
7, 8, 9. et 10 du décret du 5 janvier
1932, qui sont ainsi remplacés :
Art. 2. L'Office duNiger est admi-
nistré, sous 'la haute autorité du gou-
verneur général de l'A. O. F., par-un
directeur, assisté d'un conseil d'admi-
nistration.
Un - commissaire désigné par ie gou-
verneur général représente le gouverne-
ment général-auprès .du directeur de,
l'Office.
Un commissaire, désigné par le. gou-
verneur général, représente le Soudan
auprès, du directeur de l'Office.
Art. 3.-– Le directeur est chargé, des
études, travaux et opérations de toute
nature relevant de l'Office du Niger.
(Lire la suite page 3).
Propagande
1. - coloniale;
- 0 -
Dans l'antichambre un monsieur
âgé, une jeune fille attendent t'au-
dience du ministre et s'impatien-
tent..
Soudain la jeune fille se lève, va
à la cheminée, déchiffre la plaque
en cuivre du buste : « Jo-ost Van
Vol. quelque chose un. nom- à
coucher dehors, ce n'est pas un
Français Il »
« Je* crois que c'est quelqu'un
de connu. Il a dû mourir à la
guerre », dit le visiteur. Et, en
effet, on lit sur la longue plaque
de marbre où s'inscrivent les noms
des agents coloniaux morts pour
la France :
JOOST VAN VOLLENHOVEN
gouverneur général
- C'est bien ce que je pensais,
reprend 1e monsieur.
Et voilà'l
Le ministre des Colonies n'a
certainement pas le temps de faire
des cours, même à ses propres vi-
siteurs, mais que penser de ses
nombreux services chargés de rap-
procher le Français moyen de
l'Emipre i
Nous suggérons tout bonnement
que nos amis Charton - et Delavi-
gnette commencent une série de
conférences dans l'antichambre de
la rue Oudinot pour quelques habl-
tués.
Ceux-ci auront d'ailleurs tout le
temps de les écouter 1
QU'ATTEND LE SEHEOAL ?
L'équipement
de son grand port
la mise en valeur
de son grand fleuve
déclare M. Goux
: 'r- ïjrSîrè dè^Daxar
, Après plusieurs mois passés en
[France, ,où_ il eut m^aint. contacts 'avec
les autorités ; coloniales^ ,'M. Goux,
maire de Dakar, a régagné le Sénégal.
Ayant maintenant repris sa place à
j'hôtel, de ville ; de) notre grand - port
impérial, il a bien voulu recevoir no-
tre correspondant Sur ses projets, ses
iespoirs, M. Goux s'est longuement
étendu, avec toute la chaleur de l'hom-
me accroché à sa tâche, le réalisme de
ceux qui voient grand.
Dakar, monsieur le maire, votre
•ville ?
.Dakar : plaque tournante de
l'Atlantique.-
« A ses quais s'amarrent et
s'amarreront de plus en plus les
long-routiers de l'Océan, qu'il s'agisse
de nos habitués de l'Amérique du Sud
comme des nouveaux venus du Cap.
N'oublions point l'importance de Da-
kar sur la nouvelle route des Indes
envisagée dès à présent par nos amis
anglais.
*
*» ,.'
c Or, à cette- plaque tournante du
Monde Atlantique, il nous faut assurer
non seulement l'eau ou le mazout
mais encore et en tous temps la sécu-
rité sanitaire. Nous avons ,pris. pour
devise impérative:« pas d'épidémies à
Dakar » et'c'est-là le premier pro-
blème dont nous avons eu à entretenir
le ministre des Colonies. De gros ef-
forts ont déjà ; été réalisés dans cette
voie. Mais -rien - de'st: fait tant, qu'il
reste encore quelque -chose.. à faire.
Nous venons d'obtenir du. ministre
l'autorisation d'un-emprunt de quinze
millions pour l'édification d'un nou-
veau : village - indigène et l'assainisse-
ment' complet du 'centre de la. ville.
Nous espérons être compris et suivis.
Notre grande escale africaine doit
avant .tout être saine si nous voulons
qu'elle soit à la hauteur de son des-
tin.-
-",.
.**
- Voila pour le port, Pour 1 avilie
elle-même maintenant ?
Voici les écoles nouvellement
créées il y en a cinq. Dakar va
pouvoir, recevoir cette année 4.500
élèves, mais il faudrait place pour ?
ou 8.000.- Voici maintenant le stade,
le terrain de football, les .pistes de
course, les tribunes, l'emplacement de
la future piscine-.
Grand port, Dakar doit sa pros-
périté à son arrière-pays : le Sénégal.
Quel avenir lui voyez-vous, monsieur
le maire ?
Son fleuve f Huit cents kilo-
mètres de rivages, périodiquement
inondés, recouverts d'un riche limon!..
c Toutes proportions gardées, nous
avons là un véritable NiL Qu'atten-
dons-nous pour nous en servir? Mais.
ricin.- coton. La France tributaire
de l'étranger pour tant de matières
premières, bien. qu'elle possède le se-
cond Empire colonial du monde, va-t-
elle enfin comprendre que le moment
est venu de lemettre pour tout de
bon en état de production ? En parti-
culier et en ce qui concerne le Sénégal,
quel parti certains de nos voisins ne
tireraient-ils pas de cette petite
Egypte encore pauvre, parce qu'inu-
tilisées ?–
(Lire Ja suite page 3.}
La Croisière
noire
Les appareils une centaine au
total qui participent à la Croisière
noire au-dessus de nos possessions
d'outre-mer, sont rassemblés à Tunis.
En deux groupes, l'un de 18, l'autre
de 59, sous le commandement du géné-
ral Vuillemin, ils ont effectué sans in-
cident le voyage Istres-Tunis, le plus
long vol au-dessus de la mer accompli
par des formations aussi importantes.
Ceci est tout à l'honneur du maté;
riel et des équipages.
La Croisière noire n'aura pas le
côté spectaculaire qu'elle devait d'a-
bo.rd aVoir; et /c'est, ,l £ nt :mieUx., EJle
est remplacée -par'une manœuvre mi-
litaire-de grande envergure.
L'état-major va mettre à profit ces
vols pour perfectionner l'entraînement
des équipages et répéter surtout le
thème, trop négligé jusqu'à présent,
de la protection de nos colonies.
Le calme en Afrique du Nord
est une question d'argent
Depuis le semaine dernière, sans
désemparer, siège à Paris, sous la
présidence de M. Albert Sarraut, le
Comité de coordination des affaires
nord-africaines.
On peut dire, sans crainte d'exa-
gérer, que ces délibérations, aux-
quelles sont venus spécialement
participer les chefs de nos départe-
ments algériens et de nos deux pro-
tectorats, sont d'une importance
vitale pour l'avenir de notre Afri-
que du Nord.
Il était temps de s'en inquiéter.
Sans présumer des mesures qui,
incessamment, seront prises, tant
dans son discours de Rouen que par
ses communiqués, M. Albert Sar-
raut en a fixé les grandes lignes.
« Il s'agit de revenir « aux prin-
cipes d'ordre et d'autorité contre les
agitateurs du dedans et du dehors ».
« Mais, cette autorité, nous vou-
lons la mettre au service des popu-
lations indigènes. Nous ne la conce-
vons que comme un moyen néces-
saire de l'œuvre généreuse que nous
impose notre mandat. Nous voulons
qu'elle soit, pour notre empire d'ou-
tre-mer, une condition déterminante
d'équité, de-reprise économique, de
mieux-être social. La France se
montrera, là encore comme partout,
uniquement inspirée des plus purs
sentiments d'humanité et de jus-
tice », a-t-il déclaré dimanche.
Personne ne saurait en douter,
surtout après les récents événements
du Maroc. Il est temps, grand temps
d'y revenir. ,
Des mesures, dans ce. sens, ont dé-
jà été prises..:, la déportation au Ga-
bon du chef nationaliste Allai El
Fassi ; dans le Sud, de nombreux agi-
tateurs de son parti ; en Algérie la
condamnation de Messali Hadj. - En
Tunisie rien encore. M. Guillon est
optimiste. Peut-être oublie-t-il le
Destour, à moins qu'actuellement il
ne lui suffise de voir le Destour
tenter de se faire oublier ?
Le programme actuellement étu-
::::::::::::: Il $ Il :::::::: :::::::: ::::::::::::: ::::::::::::: ::n:::::::;: ::u:::::
Les partis et l'Empire
S. F. I. O.
Le souffle républicain
a passé
, ; a passe,
sur l'administration
coloniale
1 "a l e - :'
déclare M. MOUTET
Le Conseil national du parti S. F. 1. O.
a tenu ses assises à' Paris, la semaine
dernière. Les questions coloniales retin-
rent l'attention de plusieurs orateurs.
- M. Régis, député d'Alger, critiqua
l'ingérence des préfets lors-des demiè.
res élections en Algérie, déplora l'aban-
don du projet -Blum-Violette, - rédama
la révocation des administrateurs « fac-
tieux » et. l'application. des lois sociales
et scolaires en Afrique du Nord.
M. Longuet traita des récents événe-
ments du Maroc et, dénonçant la poli-
tique de l'Administration, condamna
toute politique de force dans le Protec-
torat, demandant qu'on fasse à la fois
preuve de justice et d'humanité en y
combattant la misère.
Lors du débat sur la politique colo-
niale, M. 'Loubet intervint, dénonçant
l'activité des Italiens en Tunisie où une
police fasciste brime les antifascistes.
Puis M. Marceau-Pivert lut un rap.
port de la Fédération socialiste du Ma.
roc, où il est reproché au gouvernement
d'avoir nommé résident général le gé-
néral Noguès, l'homme qui réprima par
la force le mouvement de 1930 et, main-
tenant, n'ayant pas su prévoir celui qui
vient d'être déclencé, réprima une fois
encore par la force. La conclusion de ce
rapport est le retour d'El Fasi, le rap-
pel du général Noguès et l'envoi de deux
enquêteurs.
Déclaration
de M. Marius Moutet
Puis un rapport du secrétaire de la
commission coloniale, M. Maurice Paz,
qui rendit hommage à l'œuvre du mi-
nistre des Colonies, amena M. Marius
Moutet à résumer par quelques paroles
applaudies son action au gouvernement.
- Pour Madagascar, ce que j'ai fait
n'est peut-être pas encore parfait, mais
a du moins le mérite d'exister : suppres-
sion de nombreuses peines du code de l'ln-
digénat, accession plus facile à la citoyen-
neté française, introduction des lois so-
ciales.
(Lire la suite page 3.)
ALLIANCE DEMOCRATIQUE
« Consol idons
les liens
avec nos colonies»
Le Congrès de l'Alliance démocrati-
que s'est tenu à Nice vendredi, samedi
et dimanche.
Les questions coloniales furent abor-
dées incidemment, au cours des débats,
sur la politique extérieure revendi.
cations allemandes et intérieure -
Afrique du Nord.
- (Lire la - suite page 3.)
dié comporte d'heureux projets de
mesures urgentes. D'abord celles in-
téressant la défense de l'Afrique du
Nord, si compromise depuis les évé-
nements d'Espagne. Puis des remè-
des sérieux contre la disette : don-
ner à manger à ceux qui ont faim.-
et ils sont nombreux. Organisation
de la politique de l'eau, situation
économique et financière, enseigne-
ment, hygiène et participation aux
emplois publics de l'élite indigène,
etc.
Beaux projets qu'il convient de
concrétiser au plus tôt par des dé-
cisions réalistes. Nous ne doutons
pas que M. Albert Sarraut ne s'at-
tache à faire diligence, mais devant
lui se dresse un obstacle d'impor-
tance, celui de toujours : l'argent.
Pour les réaliser, il faut des cré-
dits, des crédits importants auxquels
les gouvernements locaux ne peu-
vent satisfaire. Aussi une fois de
plus faut-il se tourner vers la mé-
tropole, reprendre et développer les
conclusions du rapport Steeg, enfoui
depuis quelque cinq mois dans les
dossiers du ministère des Finances.
- - - -.
Si l'effort financier de la Métro-
pole est suffisant, la situation nord-
africaine sera facilement rétablie.
Mais en la matière il ne faut pas do
demi-mesures. Elles n'arrangeraient.
rien.
Quoi que l'on dise, quoi que l'on
fasse, la parole, en dernier ressort,
est donc à M. Bonnet.
Que pourra-t-il faire ? Là est l'in-
connue.
Une inconnue de gros sous.
P. I* Verbe.
M. Albert Sarraut est placé
à la tête du haut comité
méditerranéen
Par décret de la présidence du Con-
seil en date du 9 novembre 1937,
M. Albert Sarraut est délégué dans les
attributions et les pouvoirs conférés an
président du Conseil et au secrétaire
général de la présidence du Conseil
pour tout ce qui concerne l'organisa-
tio et le fonctionnement de secrétariat
permanent et de la commission d'étu-
des du haut comité méditerranéen.
♦
Les travaux du Comité
Commencées la semaine dernière, les
réunions du Comité de coordination des
affaires nord-africaines se sont pour-
suivies cette semaine jusqu'à jeudi soir
sous la présidence de M. Albert Sar-
raut.
Le Comité examina les rapports de
la Commission de législation du Comité
méditerranéen, puis étudia le pro-
gramme de réalisation établi par son
président, M. Albert Sarraut, s'atta-
chant à déterminer des solutions pra-
tiques et promptes.
Ce programme concerne, à côté des
questions intéressant la sécurité géné-
rale, les mesures appelées par la disette
en Afrique du Nord, l'organisation de
la politique de l'eau, la situation éco-
nomique et financière, l'enseignement
et l'hygiène des populations africaines
et les projets relatifs à leur participa-
tion aux emplois publics et aux orga-
nismes représentatifs.
!: :::: ::::;: 1::1 nU!1r - - - 1 - - - - 1 ::::::: 1:::::::: ln::::: 1::1::::::: Hl::: J:!:: JI J
Le gouverneur général Olivier
président de l'Ecole nationale
de la France d'outre-mer
Un récent décret vient d'appeler à la présidence du conseil d'administration
de notre Ecole d'outre-mer, le gouverneur général Olivier, qui succède ainsi
au gouverneur général Roume.
M., Olivier qui fut l'un de nos plus jeunes gouverneurs généraux c'est
en 1924 qu'il prit le gouvernement général de Madagascar s'est signalé.
durant toute sa carrière, par son esprit d'organisateur et son sens peliciaue-
En 1910 M. Olivier partit pour l'A. O. F. et il poursuivit sa carrière jus,
qu'en 1923. Il dut pendant la guerre, aux côtés du gouverneur général Ponty,
y assumer la lourde charge du recrutement des troupes noires.
A Madagascar, l'œuvre accomplie par le gouverneur général Olivier com-
porta d'importantes mesures en faveur de l'évolution de notre colonie, dont
plusieurs pays étrangers s'inspirèrent par la suite.
Dans la métropole, M. Olivier poursuivit l'existence active qu'il avait eue
aux colonies. C'est tout d'abord, en collaboration avec le maréchal Lyautey,
la magnifique réalisation de l'Exposition Coloniale de Vincennes en 1931. En
1932, le gouvernement lui confia la présidence de la Compagnie Générale
Transatlantique, on connaît les beaux résultats de cette œuvre de redres-.
sement.
Enfin en 1939, M. Olivier représentera la France à l'Exposition Interna-
tionale de New-York. On ne pouvait choisir meilleur ambassadeur que
l'écrivain de Circuit américain, hymne à l'amitié franco-américaine.
Nos futurs administrateurs coloniaux auront en la personne de leur prési-
dent le bel exemple d'un chef qui, avec une énergie souriante, s'est montré
un grand réalisateur.
Aux qualités d'administrateur, M. Olivier a su joindre une bienveillance
dont tous ses collaborateurs, petits et grands, gardent le souvenir précieux, -
J. TOZZA.
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