Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-10-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 octobre 1937 15 octobre 1937
Description : 1937/10/15 (A38,N52). 1937/10/15 (A38,N52).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720556
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
38* ANNEE. H" 52.' ; VENDREDI (13 h. 30) 15 OCTOBRE 1937 i
JOURNAL HEIDOMAfrAItE
Rédaction & Administration;
1» k Bmw
PARIS CZO)
ftL. « RICHIUIU 7S-0«
(2 Hgaea groupée»)
Les Annales Coloniales
Fondateur: Marcel RUEDEL Directeur : Raoul MONMARSON
IBONNEIENTS
avec la Rnug* inudre:
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Fruci et
Coldnie* MO ̃ 100 » se a
Etranger.. 240» 125» 1$9
le Numéro : i Crâne
On s'abonna sans trais dans
tous les bureaux de poste.
LES REVEND ICA riONS COLONIALES ALLEMANDES
- : ( Une suggestion
Dans deux discours prononcés à quel-
ques semaines d'intervalle, le chancelier
Hitler a posé encore la question des co-
lonies allemandes.
Le problème n'est évidemment pas
nouveau. Nous en avons déjà entretenu
nos lecteurs. Mais cette fois-ci et no-
tamment dans le second de ses discours,
le Führer a formulé ses revendications
en des termes particulièrement catégo-
riques et même menaçants. Après avoir
répété en faveur de sa thèse, les argu-
ments que nos lecteurs connaissent
bien, il a jugé à propos d'affirmer que
l'Allemagne possède une puissante ar-
mée et qu'elle saurait au besoin l'utili-
ser pour soutenir son action.
Ce ton n'était pas jusqu'ici .habituel.
On y sent comme une-réminiscence de
certaine harangue impériale d'avant-
guerre, Peut-être faut-il y voir aussi le
résultat de l'entrevue récente entre le
chef du Reich et le Duce italien.
La presse française ne semble pas,
sauf erreur, avoir prêté une grande at-
tention à ces manifestations oratoires.
L'opinion publique britannique, en re-
vanche, suit la question de beaucoup
plus près. Officiellement l'attitude de
la Grande-Bretagne n'a pas changé et
récemment la presse publiait un article
où Sir Amedy, ancien ministre conser-
vateur des colonies, réfutait les argu-
ments de M. Hitler.
Cependant, on note des divergences
de vue dont quelques-unes ne laissent
pas de présenter quelque intérêt. Elles
ne viennent pas des germanophiles pas-
sionnés comme lord Temple où l'équi-
voque lord'Lothian, mais d'écrivains fort
honorablement connus et dont le grand
souci est de rechercher tout ce qui peut
maintenir la paix entre les peuples. Ce
sont le professeur Gilbert Murray, M
Vernon Bartlett, chef du service diplo-
matique du grand journal libéral londo-
u ss
terre d'une autorité certaine.
Ils sont d'avis qu'on examine la pro-
position allemande mais ils y mettent"
certaines conditions.
La première est que la condition des
indigènes soit maintenue.
La deuxième que, soit dans l'adminis-
tration des territoires n'ayant pas le
self-government, soit en ce qui con-
cerne l'accès aux matières premières et
aux débouchés les puissances européen-
nes soient autant que possible mises
sur un pied d'égatité. En conséquence,
la revision des articles du traité de Ver-
sailles relatifs aux colonies s'impose,
de même que dans ces territoires l'exer-
cice sans restriction de l'autorité par
une puissance européenne se trouvera
à jamais aboli.
Ces bases admises, certaines des an-
ciennes colonies allemandes seront ren-
dues à leur ancien possesseur d'avant
guerre sous la réserve qu'elles seront ad-
ministrées comme les colonies sous
mandat. Seulement, afin de ne pas im-
poser à l'Allemagne une condition qui
n'existerait pas pour les autres puissan-
ces coloniales et qui serait humiliante
pour elle, chacune dé celles-ci consen-
tirait à appliquer le régime du mandat
à quelques-unes de ses possessions.
Enfin, pour répondre à la revendica-
tion concernant les matières premières,
tous les territoires autres que les do-
minions seraient ouverts sans restriction
au commerce de toutes les nations.
Les auteurs de cette suggestion con-
cluent : « Sur ces grandes lignes nous
voyons la possibilité d'un règlement co-
lonial qui pourrait s'avérer favorable
aussi bien aux intérêts des populations
indigènes qu'à la paix et à la prospérité
de.l'Europe. »
La proposition que nous venons d'ana-
lyser est intéressante. Elle est ingénieu-
se ; de nobles et purs sentiments l'ins-
pirent, mais nous ne partageons pas l'op-
timisme de ses auteurs et nous serions
ppris si eHe était p~ en. considér.-
çurprissieHe^^iitp^ enc^a^ra-
méméparcetuidft'AXèmagne.
Henry Fontanier.
- Ancien député,
Agrégé de l'Université
A la Société des Nations
En prévision des élections
d'Alexandrette
Ayant achevé l'examen préliminaire des
textes dont elle doit assurer l' application, la
commission électorale du sandjak d'Alexan-
drette a quitté Genève hier au soir.
Elle compte arriver à Antioche mercredi
prochain et entreprendre aussitôt sur place les
études qui lui permettront de préparer l'organi-
sation des opérations électorales prévues pour
le début de 1938.
Ces opérations, qui s'effectueront sous le
contrôle de la commission, comportent notam-
ment l'inscription des électeurs par commu-
nauté pour l'élection selon un système à deux
degrés de membres de la première assemblée
législative du sandjak.
- >-«a il -- -
La Conférence
des États du Pacifique
La Conférence des signataires du traité des
neuf puissances, dite conférence « des Etats
du Pacifique », a enregistré la participation du
Canada, cependant que lui parvenait le refus
définitif du Nippon.
Rappelons que, malgré la possibilité de voir
cette conférence réunie à Londres, la date et
le siège ne sont pas encore fixés.
) -.- (
Au Ministère des Colonies
Commission de réforme
de l'organisation judiciaire des colonies
M. Rolland, conseiller à la Cour de cassa-
lion, est nommé membre de cette commission.
) (
Le Gouverneur Boisson
est à Paris
M. Boisson, commissaire de la République
au Cameroun, ancien secrétaire général de l' A.
O. F., est arrivé à Paris mardi, venant de
Douala par avion. M. Boisson avait quitté cette
ville saàiedi par le courrier de l'A éromaritime.
Par Cotonou, il était le lendemain dimanche
à Niamey où il prenait l'avion d'Air-Afrique
qui le mettait à Alger lundi soir. L'hydravion
d'Ait-France l'amenait le lendemain à Paris.
Au cours de son séjour, M. Boisson pré-
sentera son budget aux ministères intéressés.
M. Pierre Aubert, administrateur en cheff
du secrétariat général du territoire du Came-
roun, a été chargé d assurer l'intérim de M.
Boisson durant son absence.
Les élections
cantonales
aux Colonies
Voici les résultats du premier tour de scru-
tin :
GUADELOUPE
Pointe-Noire. M. Mousson, rép. ind.,
et les candidats isolés sont tous élus.
Capterre. La liste Syarrais, Cabuzel,
rad.-soc., élue contre la liste Candace.
MARTINIQUE
Fort-de-France. MM. Saint-Cvr radi-
cal-socialiste, 497 voix Bople, radical-socia-
liste indépendant, 461 voix : Valère, S: F.
I. O., 192 voix (ballottage).
La Trinité. La liste S. F. I. O. de M.
Lagrosillère (MM. Véry Symphor, Manville,
Paul Nazaire, Antoine Nazaire) est élue en
entier.
GUYANE
Cayenne (première circonscription). MM.
Théodore, radical-socialiste, ( 577 voix ; Ma-
dère, communistes, 45 voix (ballottage).
(Deuxième circonscription). MM. Char-
lery, radical-socialiste, 577 voix; Saint-Cyr,
communiste, 124 voix ; Elosel, 62 vodx (bal-
lottage).
REUNION
Elus : MM. Roget Payet, de la Giroday,
Saint-André, Monrouvin, Grondein, René
Payet, Mondon, Serveaux.
INDE
Pû;tdichéry..- Inscrits : 58.500 ; votants :
45.184. Parti franco-hindou David (pre-
mière liste), 425 voix ; parti Mahadjana, pas
de candidats ; parti franco-hindou (deuxiè-
me liste), 21.197 voix ; parti Mahadjana,
10.229 voix.
Karikal. Première liste David, 81 voix ;
Mahadjana, 3 voix ; deuxième liste David,
1.585 voix ; Mahadjana, 6.248 voix.
Clzanderganor. - Parti uni, 1.851 vodx ;
parti adverse, -- 10.027 - voix.
Mahé. Parti David, 1.622 voix ; parti
Mahadiana néant.
Yanaon. Parti David, 759 voix parti
adverse, 5.
Le parti franco-hindou, actuellement au
pouvoir, compte comme chefs Thomas et
Aroul David.
L'opposition reconstituée, sous l'appella-
tion de parti Mahadjana, perd 3 sièges à
Pondidfery,: 1 siège à Yanaon et gagne 2
sièges,-' à Karikal. -
NOUVELLE CALEDONIE
Tous les conseillers sortants réélus : MM.
Davis, Mercier, Cane, Lty. Reverce, Metzger,
Varia.
La folie coloniale
française
w
AGENCE Radio a publié
samedi la nouvelle sui-
vante :
La propagando co-
loniale, déjà fort 1b
teiise depuis l'entre-
vue Mussolini - nft
1er. va encore
s'accroître au cours
des prochaines semaines.
Un bureau spécial chargé de centraliser les
efforts et les travaux de propagande va être.
créé à Berlin.
Le bruit court dans certains milieux du la
t capitale du Reich que cet organe central sera
dirigé par M. von Ribbentrop lui-même, qui se
trouve actuellement en Allemagne au sanato-
rium Weisser-Hirscli de Dresde, où il fait une
cure.
Le bureau de propagande colonial est, dans
les intentions du gouvernement allemand, l'em-
bryon du futur ministère des Colonies du Reich,
dont M. von Ribbentrop serait le premier titu-
laire.
Nous nous étions résolus à ne plus faire
écho aux revendications coloniales allemandes.
Elles sont entrées dans les mœurs. Elles n'ap.
prennent rien. Dans un journal qui manque de
place et qui. outre sa propre documentation, a
les plus grandes difficultés, de ce fait, à exprimer
ses idées, elles représentent une place inutilement
sacrifiée. Mais l'information de Radio est autre.
Elle est précise. Il ne s'agit plus de gonflements
périodiques du peuple, d'activité un peu illicite
de ligues coloniales plus ou moins patentées. Il
s'agit d'une entente d'après < Radio » au
point de vue colonial entre Rome et Berlin. La
mise en valeur de l'Ethiopie n'est plus seule,
comme naguère, en cause. Il s'agit également de
la création, au sein du gouvernement du Reich,
d'un Ministère des Colonies.
.:
Ce n'est pas sans une certaine angoisse que
nous devons envisager ce nouvel aspect de la
question. L'Allemagne, comme d'ailleurs l'Italie,
prétend que nous « bolchévisons » nos > colo,
nies, que nous apprenons aux noirs à lever le
poing, geste interprété par des cerveaux frustes
comme une menace, comme une affirmation de
haine, non point comme un salut. Elles préten-
dent encore que des populations vassales, et non
encore associées, auxquelles on apprend à chan-
ter l'Internationale, et que ses « premières bal-
les » doivent être pour ses « propres généraux JI
seront tout naturellement amenées à la rébellion,
au meurtre, à la révolution, le jour où un meneur
habile saura les ranger derrière soi pour marcher
contre les Blancs.
Il est de fait que la France a été d'une impru-
dence folle, et que par miracle elle n'a pas encore
payé le prix de cette imprudence. Nos sujets
d'otttre-mor.–tjmt<; sswt -nu unks
innocence, et ne connaissent point nos subtilités
politiques.
Un ordre est, pour eux, un ordre, un appel un
appet; ac/consigne une. coitsigne. Ils s'étonnent
que le gouvernement maitre du pouvoir les invite,
d'une manière: si démonstrative, à se rebeller.
Contre qui .? Contre lui-même ? Il y a, quoi
qu'on en veuille bien dire, aux colonies comme en
France, des gens qui ont barre sur d'autres, par
leur intelligence, leur application au travail, leur
ardeur, ou simplement par le poids de leur car-
rière. Il y a, de plus, deux sortes de blancs, à
la colonie, les fonctionnaires. et les autres aux-
quels, avec une inconséquence dangereuse, les
premiers s'appliquent à dénier toute autorité. Un
fossé est creusé,, qui pourrait être facilement com-
blé, si la menace du danger était mieux comprise
par l'Administration centrale, mieux perçue par
les différents membres des Administrations loca-
les. D y a, enfin, un autré fossé, creusé entre ces
mêmes membres de l'Administration, les petits et
les grands.
Nos indigènes n apprennent plus, ne constatent
plus que la haine. Les classes européennes dres-
sées les unes contre les autres, et l'âpre lutte lo-
cale, alors qu'il conviendrait de réaliser l'union,
pour la poursuite d'un même labeur, d'un même
but, d'un même idéal.
Voilà ce que les étrangers constatent, ce que
chez eux ils rendent public, dont ils font leur pro.
fit, et ce qu'en secret peut-être ils cultivent mê-
me, afin de récolter avec certitude ce qu'ils auront
contribué à semer.
Nous supplions nos lecteurs de ne voir, dans
ces lignes, que la constatation des faits. On nous
reconnaît objectifs, sans passion, toujours sou-
cieux de conserver à ce journal sa grande allure
de tribune libre, impartiale, universelle.
Pas un colonial pour pouvoir infirmer ce que
nous écrivons.
C'est parce que la Métropole ne connait pas les
colonies, et qu'elle juge celles-ci identiques à elle-
même, capables de discrimination, d'objectivité,
de subtilité èt d'acrobaties politiques de toute na-
ture cependant si vaines et si improductives
qu'elle croit pouvoir transposer sans danger sur
des sols vierges toutes les joutes, et toutes les
tares qui la ruinent
Nous comprenons fort bien l'Italie et l'Allema-
gne : elles auraient bien tort de ne pas mettre à
profit l'erreur capitale que nous commettons allè-
grement, i et qui fera passer sous leur pavillon,
sans dommage pour leurs armées ou leurs finan-
ces, tes territoires que nous ne savons plus admi-
nistrer.
Raoul Monmarsen.
Fera-t-on droit -
aux aspirations
de l'Inde française?
Eu relatant les derniers incidents de l'In-
de française j nous écrivions qu'il était étran-
ge que cette colonie.. si sitsceptible et si fi-
dèle, n'eût encore élé - dolée d'aucune réfor-
me de structure, avidement atteuduc depuis
l'avènement du gouvernement Front popu-
laire. • • L
Nous- pensions, comme nos compatriotes
hindous, qu'enquête serait conduite, justice
renduej et qu'ellfin l'apaisement sera réali-
sé en un pays où entre MM. David, maire de
Pondichéry, Thomas Aroul, président du
Conseil général, Sedvaradjaloti et Sellanne,
membres de Vopposition, la lutte était per-
manente, et nuisible aux intérêts supérieurs
de la colonie.
Nous avons montré qu'il n'en était rien,
et que l'Inde en était encore à attendre la
justice. Publions, à l'appui de cette constata-
tion douloureuse, le manifeste du parti
« Mahadjana n, répandu dès le 2g septem-
bre dernier, il y a quinze jours, chez ses élec-
teurs :
1. Annihiler l'action publique du gouverneur qui
par le défaut de contact réel avec la population,
ne peut connaître ni ses. besoins, ni ses aslliratlon".
ni les personnes qu'elle appelle à la direction des
affaires publiques.
2. Annihiler cette action en raison également du
fait que les représentants agréés par lui, concou-
rent au choix du Sénateur que le gouvernement
de la Métropole est appelé à consulter.
3. Faire des élections sincères en combattant
toutes sortes de pressions, fraudes et actes de ban.
ditisme ; créer à l'avenir des cartes permanentes
d'électeurs.
4. Libérer le chef de la police comme ses subal-
ternes de toute pression gouvernementale ; assurer
à ces derniers un traitement meilleur qui puisse
les protéger, de toutes sortes de tentations.
5. Assurer un meilleur emploi des deniers pu
blics en évitant toutes les gabegies constatées du
rant ces dernières années et par ce moyen réduire
les impOts. taxes et patentes, veiller également à
ce que les travaux votés dans les assemblées, soient
effectivement exécutés.
6. Apporter à la classe Indigente le bien-être ma
tériel qui lui manque ; ce dont témoignent una,
nimement les étrangers; notamment par la cons
tructlon des habitations à bon marché;
7. Protéger le commerce en le libérant do toute
les entraves douanières créées depuis un an et qui
doivent fatalement conduire les marchands à brève
échéance à la complète cessation des affaires faire
augmenter le contingentement actuel pour l'expor-
tation des toiles « Saflasses » tissées à domicile, au
territoire français.
8. Améliorer la condition des ouvriers tant en de
mandant l'application stricte de la dernière régle-
mentation qu'en obtenant les dispositions'plus fa-
vorables des lois sociales de la Métropole, sur les.
accidents de travail-et salaire minimum ; remédier
à la crise du chômage et relever les petites Indus-
tries locales.
9. Aider- a la rauIttpUcatlon des symdtcatt agrl
"coJ?s r»- -«fonTOr>>»»tf^vte irtetar et '-settw «o- crttttr
agricole.
10. Libérer les justiciables de leurs apvlléhenslun"
de voir leur plainte et leur témoignage Inexacte.
ment rapportés. dans' des procès-verbaux en obte-
nant leur rédaction eu langue du pays.
11. Rendre l'instruction primaire gratuite et obit
gatoire.
12. Faire remanier le texte organique du 53 juil-
let 1840 sur les 'pouvoirs du Gouvernement et ceux
sur la liberté de réunion, de presse et d'association
qui ne répondent plus aux besoins actuels du pays.
13. Obtenir la réforme électorale sur une base
équitable.
M. Supprimer les débits spiritueux trop nom-
breux dans l'Inde française.
15. Améliorer le régime de prison.
16. Améliorer les conditions sociales de la popu-
lation.
Un autre manifeste aux électeurs, en vue
des élections de dimanche dernier, portant
47 signatures parmi lesquelles celles de MM.
Gnanou Diagou, et Marie Savery, avocats à
Pondichéry, Xavéry et Saint-Jean, avocats à
Karikal, se termine sur cette Phrase arden-
te : « Votre détermination d'exercer vos
droits et votre volonté de combattre les hon-
teux procédés électoraux que le 2 mai d r-
nier encore le gouvernement de M. Crocic-
chia a consacrés, suffiront à mettre fin aux
immixtions de l'administration dans des af-
faires qui ne regardent que les électeurs. »
Nous clamons, en faveur de l'hzde fran.
çaise, ulle nouvelle fois, notre formule de
toujours : les élections libres, hors de tout
chantage administratif et la propreté morale
dans le territoire, avec le respect de la liberté
de chacun !
) (
Conseils coloniaux
En Cochin chine
Hier, à 17 heures, s'est déroulée la séance
inaugurale de la session ordinaire de 1937 du
Conseil colonial. M. Pagès, Gouverneur,
reçu suivant le cérémonial d'usage, a pro-
noncé le discours d'ouverture. Puis le Con-
seil a procédé à Vélection de son bureau.
Ont été élus : MM. Ardin, président ; Doc
Phu Bay, vice-président.
L'assemblée a été ajournée ensuite à une
date indéterminée.
CONSEILS PRIVÉS
EN NOUVELLE-CALEDONIE
M. Louis Catala: membre titulaire du Con-
seil privé de la Nouvelle-Calédonie et dépen-
dances, a ton mandat renouvelé pour deux ans,
à compter du 14 novembre prochain.
c Marins Moatet, an des meilleurs camarades de ma jeunesse,
n'a eu qu'à s'installer rue Oudihot pour être à même d'entendre mon
cri d'alarme. Il n'a pas tardé, ayant enfin en main toutes les pièces du
dossier colonial, à s'apercevoir que les indigènes, enclins à secouer notre
tIItelle, le dindonnaient en prenant le masque du socialisme et du com-
munisme. Ce sont des intellectuels ambitieux qui, sans la moindre re.
connaissance, retournent leur arme culturelle contre ceux qui la leur
donnèrent, quand ce ne sont pas tout simplement des agents à la solde
des nations qui convoitent les territoires où ils exercent leur action
subversive. »
Emile BURE,
L'ôrdre, ce matin.
Une mesure
pour rien
Mme Magdeleine Paz, ayant effectué un
,( reportage » le mot ici ne manque pas de
sel- au Maroc, écrit le 6 octobre dans le Po-
pulaire :
IL convient do ne pas oublier que ces affamés
(les Marocains) sont des hommes à qui nous
avons pris les meilleures terres, à qui nous
DEVONS une subsistance que, du fait do notre
présence. ils ne peuvent s'assurer eux-mêmes.
Plus loin, Mme Paz écrit :
Et le recasement des indigents, le retour des
fellahs vers les champs nourriciers, ne serait-ce
pas le meilleur moyen d'éviter le retour de la
famine ? Serions-nous à ce point obnubilés par
la mentalité des conquérants, guidés par l'Inté-
rêt d'une poignée de colons, jour renoncer a
une mesure qui répondrait à la justice comme
à i intérêt général.
Mme Magdeleine Paz a fort mal vu le Ma-
roc. Elle semble comprendre dans une géné-
ralisation involontaire, les arabes, les berbères.
Et oublie en même temps que les chleus for-
ment une caste nettement à part. Elle accuse
les Européens d avoir « pris » aux Marocains
leurs terres. Un reste de pudeur a retenu au
dernier moment sa plume, et elle n'a pas écrit
» volé ». Mais ces ferres étaient-elles culti-
vées, mises en valeur, en puissance d'exploita-
tion, avant que nous y poussions le soc d'une
charrue ? Et les Arabes ne crevaient-ils pas de
faim avant notre installation ? Nous demandons
à Madame Paz de vouloir bien répondre à cette
question précise.
D'autre pqt, en ce qui concerne le « recase-
ment » des indigènes, Mme Paz nous donne
à entendre que nous sommes les responsables de
l afflux insensé des indigènes dans les villes et
de la création innombrable des Il Bidonville ».
On déplore en France le dépeuplement des
campagnes. C'est que les cilles malsaines, ri-
ches à milliers de bistrots. outres électorales
gorgées d'alcools Imaginatifs, avec leurs lu-
mières, leurs cinémas, leurs femmes, et leurs
tentations, ont attiré les pauvres diables, sans
vergogne, sans pudeur, sans les avertir du dan-
ger. par milliom. Il en est de même sur une
échelle moindre, en Afrique du Nord, comme
dans toutes nos colonies. Sommes-nous respon-
sables de cet exode ? N'enseignons-nous point
la liberté individuelle ? Devions-nous enchaîner
à sa résidence tout individu coupable de désirer
l'existence citadine ?
Mme Paz, parce qu'elle pose le problème
avec partialité risque de détruire le plaidoyer
généreux qu'elle élève en faveur des Maro-
cains minés par la famine. •
̃Et c'est tout simplement cela que nous Jé-
-plemai > –- - - -
̃ :> t C
- - -
., le centenaire
de la prise de ConsiaMUe
t, 'Il y a eu cent ans avant-hier le i.3' oc-
tobre 1837 que nos troupes, après une
dure campagne, ayant dû soutenir un siège
héroïque, ont pénétré l'antique capitale des
rois numides.
Pour commémorer cet anniversaire de
grandes fêtes ont lieu en présence du Gou.
verneur général Le Beau et des personnalités
officielles.
Ce fut d'abord la cérémonie au monument
aux morts où M. Le Beau déposa une gerbe
de fleurs. - Ensuite se déroula un grand mee-
ting d'aviMion auquel participait notamment
Détroyat. Pfds le Gouverneur général inau-
gura le monument Laveran, élevé à la mé-
moire des victimes françaises des deux stries.
Les coloniaux,
ces demi-fous !
M. Emile Vuillermoz rend compte (Le
Temps, 2 octobre) d'un film français Le car-
net de bal qui obtint à la. Biennale de Vertise
la coupe Mussolini.
Une veuve, penchée sur le passé, entreprend
à l'aide d'un carnet de bal au temps où elle
était jeune fille, de rechercher ce que sont de-
venus ceux qui furent ses cavaliers, et ses pré-
tendants. Ce qu'ils ont fait dans la vie ? Ce
qu'elle aurait sans doute fait en leur compa-
gnie ?
.Voici encore l'étudiant cil médecine Pierro
Blanchar, qui donnait de belles espérances. IIe.
las, aprOs une difficile carrière coloniale, il
a sombré, lui aussi, dans l'improblté profes-
sionnelle. C'est maintenant une épave sociale,
un malade, un demi-fou 'l'Ji vit. en n.nipaiîiiin
d'une mégère, dans une IIJ:lhull sordide où il
pratique des inlel'ventiol" ( lamlostines. Un Ins-
tant, la lueur de son "a.-t' illumine son pau-
vre cerveau. Mais une ctim- d epllepsie le ter-
rasse. Lorsqu'il constate (Jill! Christine a dis-
paru, le dément s'arme d'un revolver et abat
l'abjecte créature à qui il doit sa déchéance.
M. Vuillermoz termine sa critique par cet
éloge : « Le Carnet de bal est une très belle
victoire pour la cinématographie française. »
Grand merci à M. Vuillermoz 1 Il est de
cœur avec les auteuru de ce film. Duvivier,
Zimmer, Jeanson, Sarment. Il n'a pas relevé
l'incongruité, l'erreur, la calomnie à l'égard du
colonial.
Une certaine presse, dite d'informations, al.
tribue régulièrement tous les crimes, les coups
de folie, les dérèglements qui passent T ordi-
naire, à des « coloniaux ».
Le cinéma appuie sur la chanterelle. La cri-
tique vole au secours de ces infectes facilités.
Les « coloniaux » ne se décideront-ils point,
une fois pour toutes, à faire justice de toutes
ces saletés si bien utilisées par les propagan-
des.. étrangères
Encore la Presse
Indochinoise
La Presse Indochinoise, qui s'occupe des
Annales Coloniales avec un si touchant atta-
chement, écrit le 26 août : « Dans la presse
coloniale. les directeurs de journaux coloniaux
sont furieux : les crédit! prévus pour la Presse
coloniale à l'Exposition sont allés dans la po-
che d'un vorace qui n'est colonial que de nom
et qui a tant entêté M. Labbé que celui-ci a
dit : « Donnez-lui tout, que je n'eu entende
plus parler ! »
Le signataire de ce « courrier de Paris »
tend avec une obstination'trop réfléchi*, pour
être honnête, à abaisser singulièrement les jour-
naux coloniaux, et à les représenter comme des
trafiquants avides de profits, J'argent et d' hon-
neurs. Il ne faut pas iuger les autres d'après
soi-même Nous ignorons tout de cette his-
toire de crédits de l'Exposition, du « vorace »
qui les aurait raflés, et nous n'avons, pour notre
part, jamais fait une démarche pour mendier
quelque chose.
Le Directeur de la Presse Indochinoise, M.
Neumann, est un journaliste ardent et de talent.
Qu'il nous fasse donc la grâce de considérer
ses confrères coloniaux de la Métropole à leur
valeur et qu'il choisisse comme correspondant à
Paris un journaliste au lieu d'un concierge 1 Le
respect pour la Presse en général ne pourra
qu'y gagner.
La France a-t-elle. failli
à sa mission en Tunisie ?
par Henri Berthon.
(Suite)
S'élevant par son travail, le Tunisien gagne-
rait en dignité et s'efforcerait d'améliorer sa
situation matérielle.
Il faut reconnaître que si la situation sanitaire
en Tunisie est généralement satisfaisante, la
population arabe n'observe encore qu'une hy-
giène assez rudimentaire.
Bien sûr, l'eau est rare dans le bled et
quand il faut faire quelques. dizaines de kilo-
mètres pour rapporter une outre ou une cruche
de quelques litres d'une eau saumâtre ou ma-
gnésienne, on ne peut guère penser à l'utiliser
pour les ablutions et les soins de toilette.
La crasse du Bédouin est légendaire ; mais
il faut bien reconnaître que dans les régions
abondamment pourvues d'eau et même dans
les villes - l'Arabe du peuple n'a pas un
aspect plus appétissant.
Il ne faut donc pas s'étonner du nombre
encore élevé de maladies qui se propagent par
simple contagion : syphilis, ophtalmie, tra-
chome, etc.
D autre part, pour des raisons climatiques,
chaque année. Européens et Indigènes paient
encore leur tribut à certaines affections comme
le paludisme qui, reconnaissons-le, sévit à l'état
endémique dans les pays méditerranéens.
Contre cette situation, la France a lutté de'
tous ses moyens. Nous avons créé dans les
villes des hôpitaux importants, des dispensaires,
dans les villages. Des consultations gratuites
sont données dans les douars par les médecins
de colonisation ; des tournées qanitaires, des
vaccinations sont faites périodiquement. Et
nous ne saurions, rendre un trop grand. hom-
mage au personnel : médecins et infirmiers qui,
soit à l'hôpital. soit dans le bled sous la tétite,
se dépensent sans compter dans cette lutte
contre la maladie et la mort.
Seulement, malheureusement comme il est
dit plus haut, le dévouement et la science de
nos praticiens se heurtent trop souvent à l'in-
différence et à l'inertie des populations.
« La maladie vient d'Allah. Allah la gué-
rira ! »
Quand on est malade, on attend que ça
passe. Si ça ne passe pas et que la maladie
s'aggrave, on ira tout d'abord voir le marabout,
sorcier du douar voisin, qui délivrera des ta-
lismans, des porte-bonheur, moyennant finan-
ces bien entendu.
Et si finalement ça ne va pas mieux, on
meurt tout simplement, puisque c est la volonté
d'Allah.
A vrai dire, grâce à l'intervention ies Pou-
voirs publics cette mentalité commence à se
modifier. Les indigènes viennent de plus en
plus nombreux aux consultations gratuites. Les
hôpitaux des villes sont toujours pleins de ma-
lades, malheureusement bien souvent amenés
trop tard, à toutes extrémités.
On ne fera évidemment jamais trop dans ce
domaine. Mais il ne suffit pas de doter la
Tunisie d'un équipement sanitaire très coû-
teux, il faut en outre modifier la mentalité de
l'indigène qui hésite encore à se présenter, au
médecin européen parce que ça ne se faisait
pas autrefois, où qui, s'il se décide à aller à
la consultation, jette les médicaments. qu'on
lui remet parce qu'ils ne guérissent pas assez
vite.
Tout cela est affaire de persuasion et d'é-
ducation et il est nécessaire que la collabora-
tion des chefs indigènes, caïds et cheiks, nous
soit acquise pour que les efforts du gouverne-
ment en vue de la dotation sanitaire du pays
soient réellement efficaces.
Les destouriens nous disent encore : « Mal-
gré votre présence, on continue dam le Med
JOURNAL HEIDOMAfrAItE
Rédaction & Administration;
1» k Bmw
PARIS CZO)
ftL. « RICHIUIU 7S-0«
(2 Hgaea groupée»)
Les Annales Coloniales
Fondateur: Marcel RUEDEL Directeur : Raoul MONMARSON
IBONNEIENTS
avec la Rnug* inudre:
0* •» S M«m 3 Mai*
Fruci et
Coldnie* MO ̃ 100 » se a
Etranger.. 240» 125» 1$9
le Numéro : i Crâne
On s'abonna sans trais dans
tous les bureaux de poste.
LES REVEND ICA riONS COLONIALES ALLEMANDES
- : ( Une suggestion
Dans deux discours prononcés à quel-
ques semaines d'intervalle, le chancelier
Hitler a posé encore la question des co-
lonies allemandes.
Le problème n'est évidemment pas
nouveau. Nous en avons déjà entretenu
nos lecteurs. Mais cette fois-ci et no-
tamment dans le second de ses discours,
le Führer a formulé ses revendications
en des termes particulièrement catégo-
riques et même menaçants. Après avoir
répété en faveur de sa thèse, les argu-
ments que nos lecteurs connaissent
bien, il a jugé à propos d'affirmer que
l'Allemagne possède une puissante ar-
mée et qu'elle saurait au besoin l'utili-
ser pour soutenir son action.
Ce ton n'était pas jusqu'ici .habituel.
On y sent comme une-réminiscence de
certaine harangue impériale d'avant-
guerre, Peut-être faut-il y voir aussi le
résultat de l'entrevue récente entre le
chef du Reich et le Duce italien.
La presse française ne semble pas,
sauf erreur, avoir prêté une grande at-
tention à ces manifestations oratoires.
L'opinion publique britannique, en re-
vanche, suit la question de beaucoup
plus près. Officiellement l'attitude de
la Grande-Bretagne n'a pas changé et
récemment la presse publiait un article
où Sir Amedy, ancien ministre conser-
vateur des colonies, réfutait les argu-
ments de M. Hitler.
Cependant, on note des divergences
de vue dont quelques-unes ne laissent
pas de présenter quelque intérêt. Elles
ne viennent pas des germanophiles pas-
sionnés comme lord Temple où l'équi-
voque lord'Lothian, mais d'écrivains fort
honorablement connus et dont le grand
souci est de rechercher tout ce qui peut
maintenir la paix entre les peuples. Ce
sont le professeur Gilbert Murray, M
Vernon Bartlett, chef du service diplo-
matique du grand journal libéral londo-
u ss
terre d'une autorité certaine.
Ils sont d'avis qu'on examine la pro-
position allemande mais ils y mettent"
certaines conditions.
La première est que la condition des
indigènes soit maintenue.
La deuxième que, soit dans l'adminis-
tration des territoires n'ayant pas le
self-government, soit en ce qui con-
cerne l'accès aux matières premières et
aux débouchés les puissances européen-
nes soient autant que possible mises
sur un pied d'égatité. En conséquence,
la revision des articles du traité de Ver-
sailles relatifs aux colonies s'impose,
de même que dans ces territoires l'exer-
cice sans restriction de l'autorité par
une puissance européenne se trouvera
à jamais aboli.
Ces bases admises, certaines des an-
ciennes colonies allemandes seront ren-
dues à leur ancien possesseur d'avant
guerre sous la réserve qu'elles seront ad-
ministrées comme les colonies sous
mandat. Seulement, afin de ne pas im-
poser à l'Allemagne une condition qui
n'existerait pas pour les autres puissan-
ces coloniales et qui serait humiliante
pour elle, chacune dé celles-ci consen-
tirait à appliquer le régime du mandat
à quelques-unes de ses possessions.
Enfin, pour répondre à la revendica-
tion concernant les matières premières,
tous les territoires autres que les do-
minions seraient ouverts sans restriction
au commerce de toutes les nations.
Les auteurs de cette suggestion con-
cluent : « Sur ces grandes lignes nous
voyons la possibilité d'un règlement co-
lonial qui pourrait s'avérer favorable
aussi bien aux intérêts des populations
indigènes qu'à la paix et à la prospérité
de.l'Europe. »
La proposition que nous venons d'ana-
lyser est intéressante. Elle est ingénieu-
se ; de nobles et purs sentiments l'ins-
pirent, mais nous ne partageons pas l'op-
timisme de ses auteurs et nous serions
ppris si eHe était p~ en. considér.-
çurprissieHe^^iitp^ enc^a^ra-
méméparcetuidft'AXèmagne.
Henry Fontanier.
- Ancien député,
Agrégé de l'Université
A la Société des Nations
En prévision des élections
d'Alexandrette
Ayant achevé l'examen préliminaire des
textes dont elle doit assurer l' application, la
commission électorale du sandjak d'Alexan-
drette a quitté Genève hier au soir.
Elle compte arriver à Antioche mercredi
prochain et entreprendre aussitôt sur place les
études qui lui permettront de préparer l'organi-
sation des opérations électorales prévues pour
le début de 1938.
Ces opérations, qui s'effectueront sous le
contrôle de la commission, comportent notam-
ment l'inscription des électeurs par commu-
nauté pour l'élection selon un système à deux
degrés de membres de la première assemblée
législative du sandjak.
- >-«a il -- -
La Conférence
des États du Pacifique
La Conférence des signataires du traité des
neuf puissances, dite conférence « des Etats
du Pacifique », a enregistré la participation du
Canada, cependant que lui parvenait le refus
définitif du Nippon.
Rappelons que, malgré la possibilité de voir
cette conférence réunie à Londres, la date et
le siège ne sont pas encore fixés.
) -.- (
Au Ministère des Colonies
Commission de réforme
de l'organisation judiciaire des colonies
M. Rolland, conseiller à la Cour de cassa-
lion, est nommé membre de cette commission.
) (
Le Gouverneur Boisson
est à Paris
M. Boisson, commissaire de la République
au Cameroun, ancien secrétaire général de l' A.
O. F., est arrivé à Paris mardi, venant de
Douala par avion. M. Boisson avait quitté cette
ville saàiedi par le courrier de l'A éromaritime.
Par Cotonou, il était le lendemain dimanche
à Niamey où il prenait l'avion d'Air-Afrique
qui le mettait à Alger lundi soir. L'hydravion
d'Ait-France l'amenait le lendemain à Paris.
Au cours de son séjour, M. Boisson pré-
sentera son budget aux ministères intéressés.
M. Pierre Aubert, administrateur en cheff
du secrétariat général du territoire du Came-
roun, a été chargé d assurer l'intérim de M.
Boisson durant son absence.
Les élections
cantonales
aux Colonies
Voici les résultats du premier tour de scru-
tin :
GUADELOUPE
Pointe-Noire. M. Mousson, rép. ind.,
et les candidats isolés sont tous élus.
Capterre. La liste Syarrais, Cabuzel,
rad.-soc., élue contre la liste Candace.
MARTINIQUE
Fort-de-France. MM. Saint-Cvr radi-
cal-socialiste, 497 voix Bople, radical-socia-
liste indépendant, 461 voix : Valère, S: F.
I. O., 192 voix (ballottage).
La Trinité. La liste S. F. I. O. de M.
Lagrosillère (MM. Véry Symphor, Manville,
Paul Nazaire, Antoine Nazaire) est élue en
entier.
GUYANE
Cayenne (première circonscription). MM.
Théodore, radical-socialiste, ( 577 voix ; Ma-
dère, communistes, 45 voix (ballottage).
(Deuxième circonscription). MM. Char-
lery, radical-socialiste, 577 voix; Saint-Cyr,
communiste, 124 voix ; Elosel, 62 vodx (bal-
lottage).
REUNION
Elus : MM. Roget Payet, de la Giroday,
Saint-André, Monrouvin, Grondein, René
Payet, Mondon, Serveaux.
INDE
Pû;tdichéry..- Inscrits : 58.500 ; votants :
45.184. Parti franco-hindou David (pre-
mière liste), 425 voix ; parti Mahadjana, pas
de candidats ; parti franco-hindou (deuxiè-
me liste), 21.197 voix ; parti Mahadjana,
10.229 voix.
Karikal. Première liste David, 81 voix ;
Mahadjana, 3 voix ; deuxième liste David,
1.585 voix ; Mahadjana, 6.248 voix.
Clzanderganor. - Parti uni, 1.851 vodx ;
parti adverse, -- 10.027 - voix.
Mahé. Parti David, 1.622 voix ; parti
Mahadiana néant.
Yanaon. Parti David, 759 voix parti
adverse, 5.
Le parti franco-hindou, actuellement au
pouvoir, compte comme chefs Thomas et
Aroul David.
L'opposition reconstituée, sous l'appella-
tion de parti Mahadjana, perd 3 sièges à
Pondidfery,: 1 siège à Yanaon et gagne 2
sièges,-' à Karikal. -
NOUVELLE CALEDONIE
Tous les conseillers sortants réélus : MM.
Davis, Mercier, Cane, Lty. Reverce, Metzger,
Varia.
La folie coloniale
française
w
AGENCE Radio a publié
samedi la nouvelle sui-
vante :
La propagando co-
loniale, déjà fort 1b
teiise depuis l'entre-
vue Mussolini - nft
1er. va encore
s'accroître au cours
des prochaines semaines.
Un bureau spécial chargé de centraliser les
efforts et les travaux de propagande va être.
créé à Berlin.
Le bruit court dans certains milieux du la
t capitale du Reich que cet organe central sera
dirigé par M. von Ribbentrop lui-même, qui se
trouve actuellement en Allemagne au sanato-
rium Weisser-Hirscli de Dresde, où il fait une
cure.
Le bureau de propagande colonial est, dans
les intentions du gouvernement allemand, l'em-
bryon du futur ministère des Colonies du Reich,
dont M. von Ribbentrop serait le premier titu-
laire.
Nous nous étions résolus à ne plus faire
écho aux revendications coloniales allemandes.
Elles sont entrées dans les mœurs. Elles n'ap.
prennent rien. Dans un journal qui manque de
place et qui. outre sa propre documentation, a
les plus grandes difficultés, de ce fait, à exprimer
ses idées, elles représentent une place inutilement
sacrifiée. Mais l'information de Radio est autre.
Elle est précise. Il ne s'agit plus de gonflements
périodiques du peuple, d'activité un peu illicite
de ligues coloniales plus ou moins patentées. Il
s'agit d'une entente d'après < Radio » au
point de vue colonial entre Rome et Berlin. La
mise en valeur de l'Ethiopie n'est plus seule,
comme naguère, en cause. Il s'agit également de
la création, au sein du gouvernement du Reich,
d'un Ministère des Colonies.
.:
Ce n'est pas sans une certaine angoisse que
nous devons envisager ce nouvel aspect de la
question. L'Allemagne, comme d'ailleurs l'Italie,
prétend que nous « bolchévisons » nos > colo,
nies, que nous apprenons aux noirs à lever le
poing, geste interprété par des cerveaux frustes
comme une menace, comme une affirmation de
haine, non point comme un salut. Elles préten-
dent encore que des populations vassales, et non
encore associées, auxquelles on apprend à chan-
ter l'Internationale, et que ses « premières bal-
les » doivent être pour ses « propres généraux JI
seront tout naturellement amenées à la rébellion,
au meurtre, à la révolution, le jour où un meneur
habile saura les ranger derrière soi pour marcher
contre les Blancs.
Il est de fait que la France a été d'une impru-
dence folle, et que par miracle elle n'a pas encore
payé le prix de cette imprudence. Nos sujets
d'otttre-mor.–tjmt<; s
innocence, et ne connaissent point nos subtilités
politiques.
Un ordre est, pour eux, un ordre, un appel un
appet; ac/consigne une. coitsigne. Ils s'étonnent
que le gouvernement maitre du pouvoir les invite,
d'une manière: si démonstrative, à se rebeller.
Contre qui .? Contre lui-même ? Il y a, quoi
qu'on en veuille bien dire, aux colonies comme en
France, des gens qui ont barre sur d'autres, par
leur intelligence, leur application au travail, leur
ardeur, ou simplement par le poids de leur car-
rière. Il y a, de plus, deux sortes de blancs, à
la colonie, les fonctionnaires. et les autres aux-
quels, avec une inconséquence dangereuse, les
premiers s'appliquent à dénier toute autorité. Un
fossé est creusé,, qui pourrait être facilement com-
blé, si la menace du danger était mieux comprise
par l'Administration centrale, mieux perçue par
les différents membres des Administrations loca-
les. D y a, enfin, un autré fossé, creusé entre ces
mêmes membres de l'Administration, les petits et
les grands.
Nos indigènes n apprennent plus, ne constatent
plus que la haine. Les classes européennes dres-
sées les unes contre les autres, et l'âpre lutte lo-
cale, alors qu'il conviendrait de réaliser l'union,
pour la poursuite d'un même labeur, d'un même
but, d'un même idéal.
Voilà ce que les étrangers constatent, ce que
chez eux ils rendent public, dont ils font leur pro.
fit, et ce qu'en secret peut-être ils cultivent mê-
me, afin de récolter avec certitude ce qu'ils auront
contribué à semer.
Nous supplions nos lecteurs de ne voir, dans
ces lignes, que la constatation des faits. On nous
reconnaît objectifs, sans passion, toujours sou-
cieux de conserver à ce journal sa grande allure
de tribune libre, impartiale, universelle.
Pas un colonial pour pouvoir infirmer ce que
nous écrivons.
C'est parce que la Métropole ne connait pas les
colonies, et qu'elle juge celles-ci identiques à elle-
même, capables de discrimination, d'objectivité,
de subtilité èt d'acrobaties politiques de toute na-
ture cependant si vaines et si improductives
qu'elle croit pouvoir transposer sans danger sur
des sols vierges toutes les joutes, et toutes les
tares qui la ruinent
Nous comprenons fort bien l'Italie et l'Allema-
gne : elles auraient bien tort de ne pas mettre à
profit l'erreur capitale que nous commettons allè-
grement, i et qui fera passer sous leur pavillon,
sans dommage pour leurs armées ou leurs finan-
ces, tes territoires que nous ne savons plus admi-
nistrer.
Raoul Monmarsen.
Fera-t-on droit -
aux aspirations
de l'Inde française?
Eu relatant les derniers incidents de l'In-
de française j nous écrivions qu'il était étran-
ge que cette colonie.. si sitsceptible et si fi-
dèle, n'eût encore élé - dolée d'aucune réfor-
me de structure, avidement atteuduc depuis
l'avènement du gouvernement Front popu-
laire. • • L
Nous- pensions, comme nos compatriotes
hindous, qu'enquête serait conduite, justice
renduej et qu'ellfin l'apaisement sera réali-
sé en un pays où entre MM. David, maire de
Pondichéry, Thomas Aroul, président du
Conseil général, Sedvaradjaloti et Sellanne,
membres de Vopposition, la lutte était per-
manente, et nuisible aux intérêts supérieurs
de la colonie.
Nous avons montré qu'il n'en était rien,
et que l'Inde en était encore à attendre la
justice. Publions, à l'appui de cette constata-
tion douloureuse, le manifeste du parti
« Mahadjana n, répandu dès le 2g septem-
bre dernier, il y a quinze jours, chez ses élec-
teurs :
1. Annihiler l'action publique du gouverneur qui
par le défaut de contact réel avec la population,
ne peut connaître ni ses. besoins, ni ses aslliratlon".
ni les personnes qu'elle appelle à la direction des
affaires publiques.
2. Annihiler cette action en raison également du
fait que les représentants agréés par lui, concou-
rent au choix du Sénateur que le gouvernement
de la Métropole est appelé à consulter.
3. Faire des élections sincères en combattant
toutes sortes de pressions, fraudes et actes de ban.
ditisme ; créer à l'avenir des cartes permanentes
d'électeurs.
4. Libérer le chef de la police comme ses subal-
ternes de toute pression gouvernementale ; assurer
à ces derniers un traitement meilleur qui puisse
les protéger, de toutes sortes de tentations.
5. Assurer un meilleur emploi des deniers pu
blics en évitant toutes les gabegies constatées du
rant ces dernières années et par ce moyen réduire
les impOts. taxes et patentes, veiller également à
ce que les travaux votés dans les assemblées, soient
effectivement exécutés.
6. Apporter à la classe Indigente le bien-être ma
tériel qui lui manque ; ce dont témoignent una,
nimement les étrangers; notamment par la cons
tructlon des habitations à bon marché;
7. Protéger le commerce en le libérant do toute
les entraves douanières créées depuis un an et qui
doivent fatalement conduire les marchands à brève
échéance à la complète cessation des affaires faire
augmenter le contingentement actuel pour l'expor-
tation des toiles « Saflasses » tissées à domicile, au
territoire français.
8. Améliorer la condition des ouvriers tant en de
mandant l'application stricte de la dernière régle-
mentation qu'en obtenant les dispositions'plus fa-
vorables des lois sociales de la Métropole, sur les.
accidents de travail-et salaire minimum ; remédier
à la crise du chômage et relever les petites Indus-
tries locales.
9. Aider- a la rauIttpUcatlon des symdtcatt agrl
"coJ?s r»- -«fonTOr>>»»tf^vte irtetar et '-settw «o- crttttr
agricole.
10. Libérer les justiciables de leurs apvlléhenslun"
de voir leur plainte et leur témoignage Inexacte.
ment rapportés. dans' des procès-verbaux en obte-
nant leur rédaction eu langue du pays.
11. Rendre l'instruction primaire gratuite et obit
gatoire.
12. Faire remanier le texte organique du 53 juil-
let 1840 sur les 'pouvoirs du Gouvernement et ceux
sur la liberté de réunion, de presse et d'association
qui ne répondent plus aux besoins actuels du pays.
13. Obtenir la réforme électorale sur une base
équitable.
M. Supprimer les débits spiritueux trop nom-
breux dans l'Inde française.
15. Améliorer le régime de prison.
16. Améliorer les conditions sociales de la popu-
lation.
Un autre manifeste aux électeurs, en vue
des élections de dimanche dernier, portant
47 signatures parmi lesquelles celles de MM.
Gnanou Diagou, et Marie Savery, avocats à
Pondichéry, Xavéry et Saint-Jean, avocats à
Karikal, se termine sur cette Phrase arden-
te : « Votre détermination d'exercer vos
droits et votre volonté de combattre les hon-
teux procédés électoraux que le 2 mai d r-
nier encore le gouvernement de M. Crocic-
chia a consacrés, suffiront à mettre fin aux
immixtions de l'administration dans des af-
faires qui ne regardent que les électeurs. »
Nous clamons, en faveur de l'hzde fran.
çaise, ulle nouvelle fois, notre formule de
toujours : les élections libres, hors de tout
chantage administratif et la propreté morale
dans le territoire, avec le respect de la liberté
de chacun !
) (
Conseils coloniaux
En Cochin chine
Hier, à 17 heures, s'est déroulée la séance
inaugurale de la session ordinaire de 1937 du
Conseil colonial. M. Pagès, Gouverneur,
reçu suivant le cérémonial d'usage, a pro-
noncé le discours d'ouverture. Puis le Con-
seil a procédé à Vélection de son bureau.
Ont été élus : MM. Ardin, président ; Doc
Phu Bay, vice-président.
L'assemblée a été ajournée ensuite à une
date indéterminée.
CONSEILS PRIVÉS
EN NOUVELLE-CALEDONIE
M. Louis Catala: membre titulaire du Con-
seil privé de la Nouvelle-Calédonie et dépen-
dances, a ton mandat renouvelé pour deux ans,
à compter du 14 novembre prochain.
c Marins Moatet, an des meilleurs camarades de ma jeunesse,
n'a eu qu'à s'installer rue Oudihot pour être à même d'entendre mon
cri d'alarme. Il n'a pas tardé, ayant enfin en main toutes les pièces du
dossier colonial, à s'apercevoir que les indigènes, enclins à secouer notre
tIItelle, le dindonnaient en prenant le masque du socialisme et du com-
munisme. Ce sont des intellectuels ambitieux qui, sans la moindre re.
connaissance, retournent leur arme culturelle contre ceux qui la leur
donnèrent, quand ce ne sont pas tout simplement des agents à la solde
des nations qui convoitent les territoires où ils exercent leur action
subversive. »
Emile BURE,
L'ôrdre, ce matin.
Une mesure
pour rien
Mme Magdeleine Paz, ayant effectué un
,( reportage » le mot ici ne manque pas de
sel- au Maroc, écrit le 6 octobre dans le Po-
pulaire :
IL convient do ne pas oublier que ces affamés
(les Marocains) sont des hommes à qui nous
avons pris les meilleures terres, à qui nous
DEVONS une subsistance que, du fait do notre
présence. ils ne peuvent s'assurer eux-mêmes.
Plus loin, Mme Paz écrit :
Et le recasement des indigents, le retour des
fellahs vers les champs nourriciers, ne serait-ce
pas le meilleur moyen d'éviter le retour de la
famine ? Serions-nous à ce point obnubilés par
la mentalité des conquérants, guidés par l'Inté-
rêt d'une poignée de colons, jour renoncer a
une mesure qui répondrait à la justice comme
à i intérêt général.
Mme Magdeleine Paz a fort mal vu le Ma-
roc. Elle semble comprendre dans une géné-
ralisation involontaire, les arabes, les berbères.
Et oublie en même temps que les chleus for-
ment une caste nettement à part. Elle accuse
les Européens d avoir « pris » aux Marocains
leurs terres. Un reste de pudeur a retenu au
dernier moment sa plume, et elle n'a pas écrit
» volé ». Mais ces ferres étaient-elles culti-
vées, mises en valeur, en puissance d'exploita-
tion, avant que nous y poussions le soc d'une
charrue ? Et les Arabes ne crevaient-ils pas de
faim avant notre installation ? Nous demandons
à Madame Paz de vouloir bien répondre à cette
question précise.
D'autre pqt, en ce qui concerne le « recase-
ment » des indigènes, Mme Paz nous donne
à entendre que nous sommes les responsables de
l afflux insensé des indigènes dans les villes et
de la création innombrable des Il Bidonville ».
On déplore en France le dépeuplement des
campagnes. C'est que les cilles malsaines, ri-
ches à milliers de bistrots. outres électorales
gorgées d'alcools Imaginatifs, avec leurs lu-
mières, leurs cinémas, leurs femmes, et leurs
tentations, ont attiré les pauvres diables, sans
vergogne, sans pudeur, sans les avertir du dan-
ger. par milliom. Il en est de même sur une
échelle moindre, en Afrique du Nord, comme
dans toutes nos colonies. Sommes-nous respon-
sables de cet exode ? N'enseignons-nous point
la liberté individuelle ? Devions-nous enchaîner
à sa résidence tout individu coupable de désirer
l'existence citadine ?
Mme Paz, parce qu'elle pose le problème
avec partialité risque de détruire le plaidoyer
généreux qu'elle élève en faveur des Maro-
cains minés par la famine. •
̃Et c'est tout simplement cela que nous Jé-
-plemai > –- - - -
̃ :> t C
- - -
., le centenaire
de la prise de ConsiaMUe
t, 'Il y a eu cent ans avant-hier le i.3' oc-
tobre 1837 que nos troupes, après une
dure campagne, ayant dû soutenir un siège
héroïque, ont pénétré l'antique capitale des
rois numides.
Pour commémorer cet anniversaire de
grandes fêtes ont lieu en présence du Gou.
verneur général Le Beau et des personnalités
officielles.
Ce fut d'abord la cérémonie au monument
aux morts où M. Le Beau déposa une gerbe
de fleurs. - Ensuite se déroula un grand mee-
ting d'aviMion auquel participait notamment
Détroyat. Pfds le Gouverneur général inau-
gura le monument Laveran, élevé à la mé-
moire des victimes françaises des deux stries.
Les coloniaux,
ces demi-fous !
M. Emile Vuillermoz rend compte (Le
Temps, 2 octobre) d'un film français Le car-
net de bal qui obtint à la. Biennale de Vertise
la coupe Mussolini.
Une veuve, penchée sur le passé, entreprend
à l'aide d'un carnet de bal au temps où elle
était jeune fille, de rechercher ce que sont de-
venus ceux qui furent ses cavaliers, et ses pré-
tendants. Ce qu'ils ont fait dans la vie ? Ce
qu'elle aurait sans doute fait en leur compa-
gnie ?
.Voici encore l'étudiant cil médecine Pierro
Blanchar, qui donnait de belles espérances. IIe.
las, aprOs une difficile carrière coloniale, il
a sombré, lui aussi, dans l'improblté profes-
sionnelle. C'est maintenant une épave sociale,
un malade, un demi-fou 'l'Ji vit. en n.nipaiîiiin
d'une mégère, dans une IIJ:lhull sordide où il
pratique des inlel'ventiol" ( lamlostines. Un Ins-
tant, la lueur de son "a.-t' illumine son pau-
vre cerveau. Mais une ctim- d epllepsie le ter-
rasse. Lorsqu'il constate (Jill! Christine a dis-
paru, le dément s'arme d'un revolver et abat
l'abjecte créature à qui il doit sa déchéance.
M. Vuillermoz termine sa critique par cet
éloge : « Le Carnet de bal est une très belle
victoire pour la cinématographie française. »
Grand merci à M. Vuillermoz 1 Il est de
cœur avec les auteuru de ce film. Duvivier,
Zimmer, Jeanson, Sarment. Il n'a pas relevé
l'incongruité, l'erreur, la calomnie à l'égard du
colonial.
Une certaine presse, dite d'informations, al.
tribue régulièrement tous les crimes, les coups
de folie, les dérèglements qui passent T ordi-
naire, à des « coloniaux ».
Le cinéma appuie sur la chanterelle. La cri-
tique vole au secours de ces infectes facilités.
Les « coloniaux » ne se décideront-ils point,
une fois pour toutes, à faire justice de toutes
ces saletés si bien utilisées par les propagan-
des.. étrangères
Encore la Presse
Indochinoise
La Presse Indochinoise, qui s'occupe des
Annales Coloniales avec un si touchant atta-
chement, écrit le 26 août : « Dans la presse
coloniale. les directeurs de journaux coloniaux
sont furieux : les crédit! prévus pour la Presse
coloniale à l'Exposition sont allés dans la po-
che d'un vorace qui n'est colonial que de nom
et qui a tant entêté M. Labbé que celui-ci a
dit : « Donnez-lui tout, que je n'eu entende
plus parler ! »
Le signataire de ce « courrier de Paris »
tend avec une obstination'trop réfléchi*, pour
être honnête, à abaisser singulièrement les jour-
naux coloniaux, et à les représenter comme des
trafiquants avides de profits, J'argent et d' hon-
neurs. Il ne faut pas iuger les autres d'après
soi-même Nous ignorons tout de cette his-
toire de crédits de l'Exposition, du « vorace »
qui les aurait raflés, et nous n'avons, pour notre
part, jamais fait une démarche pour mendier
quelque chose.
Le Directeur de la Presse Indochinoise, M.
Neumann, est un journaliste ardent et de talent.
Qu'il nous fasse donc la grâce de considérer
ses confrères coloniaux de la Métropole à leur
valeur et qu'il choisisse comme correspondant à
Paris un journaliste au lieu d'un concierge 1 Le
respect pour la Presse en général ne pourra
qu'y gagner.
La France a-t-elle. failli
à sa mission en Tunisie ?
par Henri Berthon.
(Suite)
S'élevant par son travail, le Tunisien gagne-
rait en dignité et s'efforcerait d'améliorer sa
situation matérielle.
Il faut reconnaître que si la situation sanitaire
en Tunisie est généralement satisfaisante, la
population arabe n'observe encore qu'une hy-
giène assez rudimentaire.
Bien sûr, l'eau est rare dans le bled et
quand il faut faire quelques. dizaines de kilo-
mètres pour rapporter une outre ou une cruche
de quelques litres d'une eau saumâtre ou ma-
gnésienne, on ne peut guère penser à l'utiliser
pour les ablutions et les soins de toilette.
La crasse du Bédouin est légendaire ; mais
il faut bien reconnaître que dans les régions
abondamment pourvues d'eau et même dans
les villes - l'Arabe du peuple n'a pas un
aspect plus appétissant.
Il ne faut donc pas s'étonner du nombre
encore élevé de maladies qui se propagent par
simple contagion : syphilis, ophtalmie, tra-
chome, etc.
D autre part, pour des raisons climatiques,
chaque année. Européens et Indigènes paient
encore leur tribut à certaines affections comme
le paludisme qui, reconnaissons-le, sévit à l'état
endémique dans les pays méditerranéens.
Contre cette situation, la France a lutté de'
tous ses moyens. Nous avons créé dans les
villes des hôpitaux importants, des dispensaires,
dans les villages. Des consultations gratuites
sont données dans les douars par les médecins
de colonisation ; des tournées qanitaires, des
vaccinations sont faites périodiquement. Et
nous ne saurions, rendre un trop grand. hom-
mage au personnel : médecins et infirmiers qui,
soit à l'hôpital. soit dans le bled sous la tétite,
se dépensent sans compter dans cette lutte
contre la maladie et la mort.
Seulement, malheureusement comme il est
dit plus haut, le dévouement et la science de
nos praticiens se heurtent trop souvent à l'in-
différence et à l'inertie des populations.
« La maladie vient d'Allah. Allah la gué-
rira ! »
Quand on est malade, on attend que ça
passe. Si ça ne passe pas et que la maladie
s'aggrave, on ira tout d'abord voir le marabout,
sorcier du douar voisin, qui délivrera des ta-
lismans, des porte-bonheur, moyennant finan-
ces bien entendu.
Et si finalement ça ne va pas mieux, on
meurt tout simplement, puisque c est la volonté
d'Allah.
A vrai dire, grâce à l'intervention ies Pou-
voirs publics cette mentalité commence à se
modifier. Les indigènes viennent de plus en
plus nombreux aux consultations gratuites. Les
hôpitaux des villes sont toujours pleins de ma-
lades, malheureusement bien souvent amenés
trop tard, à toutes extrémités.
On ne fera évidemment jamais trop dans ce
domaine. Mais il ne suffit pas de doter la
Tunisie d'un équipement sanitaire très coû-
teux, il faut en outre modifier la mentalité de
l'indigène qui hésite encore à se présenter, au
médecin européen parce que ça ne se faisait
pas autrefois, où qui, s'il se décide à aller à
la consultation, jette les médicaments. qu'on
lui remet parce qu'ils ne guérissent pas assez
vite.
Tout cela est affaire de persuasion et d'é-
ducation et il est nécessaire que la collabora-
tion des chefs indigènes, caïds et cheiks, nous
soit acquise pour que les efforts du gouverne-
ment en vue de la dotation sanitaire du pays
soient réellement efficaces.
Les destouriens nous disent encore : « Mal-
gré votre présence, on continue dam le Med
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