Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-09-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 24 septembre 1937 24 septembre 1937
Description : 1937/09/24 (A38,N49). 1937/09/24 (A38,N49).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272052z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
38* ANNEE.N* 49.. , : » VENDREDI (13 h. 30) 24 SEPTEMBRE 1937 6
JOURNAL HEBDOMADAIRE
Rédactton & Administration :
1, Rue de la Bonne
PARIS (20)
TÉL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
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Les Annales Coloniales
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Fondateur : Marcel RUEDEL ,,', Directeur: Raoul MONMARSON
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avec la RlfJu. illustrai: .'7
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Fruca et
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Etranger..240» 125 9 70»
Le Numéro : 1 franc 'j
On s'abonne sans rraia dans
tous les bureaux de poste.,
le guide missionnaire
et l'éducation coloniale
Voici paraître, sous la direction de
M. Monteils et de l'Aide médicale aux mis-
sions, et par les soins de M. le docteur
Fr. Thierry une septième édition très rema-
niée, de ce Guide Missionnaire auquel le
docteur Loiselet, jésuite, et le docteur Bes-
son, avaient attaché leur nom. En un vo-
lume illustré de plus de treize cents pages,
l'Aide médicale aux missions veut mettre à
la disposition de tous les civilisateurs les no-
tions de physiologie, de pathologie générale,
d'hygiène et de médecine préventive, un dic-
tionnaire des symptômes, un dictionnaire des
maladies, des notions de chirurgie, d!ophtal-
mologie, d oto-rhino-laryngologie, de stoma-
tologie, des précisions sur les maladies du
système urinaire et sur la gynécologie ; en-
fin, un répertoire des « Diagnostics de labo-
ratoire », susceptible d'aider le diagnostic
clinique : et une énumération des moyens
thérapeutiques que la science, pour soulager
la souffrance, présente à la bienfaisance ai-
mante.
Admirable programme, on en conviendra,
et j'avais, l'autre jour, la preuve que ce livre
peut en toute confiance affronter le verdict
des techniciens les plus avertis de !::. science
médicale. Un spécialiste des affectons de la
peau me disait son admiration pour ie long
chapitre qui leur est consacré, pour les pages
qui s'efforcent de mettre à la portée de
tous les lecteurs les éléments de diagnostic
de ces affections, « diagnostic toujours diffi-
cile », et pour la longue liste alphabétique
où chacune d'entre elles est étudiée; il était
frappé du souci qu'avaient les auteurs de
tenir compte de toutes les dernières décou-
vertes et d'en faire profiter, au loin, en pays
jaune ou bien en pays noir, la charitable
bonne volonté des missionnaires.
Ce sont des pages profitables à tous les
colonisateurs, que celles qui s intitulent
« Hygiène et médecine préventive P, et où
sont indiquées toutes les notions d'hygiène,
toutes les mesures prophylactiques suscep-
tibles d'écarter et de prévenir les périls.
Tout Européen en terre coloniale, devrait
s'imposer comme un devoir cette tâche d'ha-
bituer l'indigène à prévoir et à se protéger,
et partant à réduire sa misère. Il y a là
une exigence sociale, humaine, qui s'impose
-à chacurf-des Français émigrés, pour le bon
renom de notre nation, de notre colonisation,
de notre cœur. Ils trouveront en ce chapitre
du Guide Missionnaire de précieuses orien-
tations pour remplir: ce devoir.
Les savants auteurs s'occupent, tout
d'abord, de cet Européen qui se transplante :
charité bien ordonnée commence par lui-
même ! Ils le renseignent sur les conditions
de départ et de voyage, sur les facilités qu'il
aura de s'adapter aux climats lointains, ou
sur les contre-indications très nettes qui
doivent, au contraire, l'écarter de ces cli-
mats; ils lui représentent, en des pages d'un
très haut intérêt, les répercussions qu'aura le
climat tropical sur son organisme. Contre
l'action rapide des rayons chimiques, et des
rayons lumineux, et des rayons calorifiques,
il pourra se défendre assez facilement en
évitant de sortir aux heures de plu-s grande
chaleur, en se coiffant d'un casque, en por-
tant des lunettes à verres colorés. Mais
d'autres périls le guettent, plus lents et
plus graves : et le livre nous décrit ies acci-
dents cutanés, l'action du climat tropical sur
l'appareil digestif, son action sur le sang,
son influence sur le système nerveux, généra-
trice, parfois, de ces douloureux phéno-
mènes qui s'appellent les « psychoses tropi-
cales ». Les mesures préventives à prendre
contre de tels périls sont détaillées avec pré-
cision. L'Européen s'installe, et tout de suite
se déroulent devant lui, dans ce Guide Mis-
sionnaire, des pages éminemment instruc-
* tives sur l'hygiène de l'habitation.
« On peut dire, a écrit M. Blanchard,
que dans une même ville, les Européens su-
bissent les fatigues du climat Je façon très
inégale suivant qu'ils sont bien ou mal lo-
gés, et ceci a trait autant à la situation et à
l'orientation du logis qu'à son confort inté-
rieur. Il Sur le type de maison à construire,
sur le choix des matériaux, l'aération, l'amé-
nagement de la chambre à coucher, de la
salle à manger, le Guide apporte les plus
utiles avis. Il. n'y a pas moins de quatre
pages, très nettes et très pleines, sur la ques-
tion des water-closets et des ordures.
La Commission Rockefeller a dépensé
beaucoup d'efforts pour éduquer l'indigène,
et aussi le colonial, contre ce qu'elle appelle
le péril fécal. « Les conséquences du para-
sitisme intestinal sont formidables, expli-
quait le P. Loiselet. On peut les éviter en
éduquant patiemment l'indigène par quel-
ques mots, par un article dans les revues
indigènes, par une attention particulière
montrée par le missionnaire et le colonial au
sujet du péril fécal. Avec de la bonne vo-
lonté tenace et intelligente, on peut arriver
à éduquer toutes les races. L'éducation com-
mencera à l'école et se poursuivra par la
suite. »
Sur tout ce que peut faire le colonial, sur
tout ce qu'il doit faire, pour l'hygiène de
l'habitation indigène, le. Guide multiplie les
conseils. J'aime à saluer, dans ce beau livre,
un témoignage de la sollicitude de l'âme
française pour les frères humains d'outre-
mer, et de ce souci national qui nous porte
à faire lé' bien des populations que nous
abordons, à envisager leur protection, à pré-
parer leur relèvement.
En déférant à un tel souci, le colonisateur
du vingtième siècle ne fera que s'inspirer
des traditions séculaires de la France. J'ai
sous les yeux le très riche et très ingénieux
catalogue que viennent de publier MM.
Maggs Bros,' 93, rue La Boëtie, sur la
colonisation française en Amérique sous
l'ancien régime, répertoire d'actes adminis-
tratifs ayant appartenu, pour la plupart, à
la bibliothèque du cardinal de Lominie de
Brienne, ministre de Louis XVI; j'y relève,
à la date de 1874, une ordonnance royale
« concernant les procureurs et économes-
gérants des habitations situées aux Isles sous
le Vent 9. Après avoir spécifié que les es-
claves ne doivent travailler, ni le dimanche,
ni les jours ouvrables, entre midi et deux
heures, ni avant le lever du soleil ni après
son coucher, et qu' « il sera distribué à cha-
que nègre- et négresse une petite portion de
terre de l'habitation, pour être par eux
cultivée à leur profit, ainsi que bon leur
semblera 9, l'ordonnance réclame que les
noirs aient un hôpital « propre, aéré, meublé
de lits de camp, nattes et grosses couver-
tures ». Et Sa Majesté, cinq ans avant la
Révolution, prohibait « l'usage pernicieux
de faire ou de laisser coucher les malades
à terre », et de faire travailler les femmes
noires enceintes et les nourrices. L'ordon-
nance même exigeait que la mère noire qui
aurait six enfants fût dispensée de tout tra-
vail et que celle qui posséderait de un à
cinq enfants fût exemptée de toute corvée
laborieuse un, deux, trois, quatre ou cinq
jours par semaine, selon le nombre des en-
fants. Nombreuses sont, au vingtième siè-
cle, les femmes blanches qui pourraient en-
vier ces privilèges des mères noires du dix-
huitième siècle!
En prolongeant au profit de nos popula-
tions indigènes d'outre-mer les impulsions
de la tradition chrétienne et française, le
Guide Missionnaire accomplit une œuvre de
patriotique bienfaisance, dont ses auteurs
doivent être remerciés.
Georges Goyau,
de l'Académie française.
AUDIENCES
A RAMBOUILLET
Le Président de la République a reçu sa-
medi au château de Rambouillet une déléga-
tion du septième congrès scientifique interna-
tional de l'agriculture tropicale, tenu à Paris
sous la présidence de M. de Warren, ancien
député.
) - -.- (
la piastre Indochinoise
sera-t-elle "décrochée Il: 09
Notre i collaborateur Louis Pargoire a exposé
vendredi dernier la vive émotion qu'a provo-
quée en Indochine l'éventuelle désolidarisa-
tion de la piastre avec le franc.
Or, hier, une délégation composée de M. de
Beaumont, député de la Cochinchine, MM.
Baffeleuf et Ardin, présidents des chambres
de commerce du Tonkin et de la Cochinchine,
MM. Rigaux et Alexandre Varenne, ancien
Gouverneur général, délégués de l'Aunam et
du Tonkin. a été reçue par les ministres des
colonies, des finances et le nrésident du conse'l
dont elle a attiré l'attention sur la nécessité
d'une étude approfondie de la situation moné-
taire présente de l'Indochine et de ses réper-
cussions économiques.
Nul doute que cette importante question,
lur laquelle nous reviendrons, ait été exami-
née au cours de cet entretien.
M. Ramadier
sous-secrétaire d'État
aux Travaux Publics
est au Maroc
Dans le but d'examiner sur place la situation
minière de notre Protectorat et d'étudier les
moyens propres à assurer le développement de
nos exploitations du sous-sol M. Paul Rama-
dier, sous-secrétaire d'Etat aux Travaux pu-
blics est parti lundi de Toulouse pour le Ma-
roc, par l'avion d'Air France.
Il est accompagné dans son voyage qui
durera une quinzaine de jours par MM. Vi-
gie, chargé de mission par les travaux publics;
Thomas, chef adjoint de cabinet; Fridel, di-
recteur du service des mines au sous-secréta-
riat.
Accueilli mardi à Casablanca par le général
Noguès, en sa compagnie M. Ramadier a ga-
gné Rabat par la route.
Le lendemain mercredi, après la matinée
consacrée à une séance de travail le sous-se-
crétaire d'Etat s'est rendu au mausolée du Ma-
réchal Lyautey puis fut reçu en audience par
le Sultan qui le fit Grand Croix du Ouissam
Alaouite.
A l'issue de la réception, le ministre et sa
suite sont repartis pour Casablanca. -
Poursuivant son voyage, M. Ramadier était
hier à Kharougha, où il visita les exploitations
de l'Office des Phosphates. Il a gagné ensuite
Marrakech par avion.
Les revendications
coloniales allemandes
"an%
Il
A question reste fou-
jours à l'ordre du
jour. Au Congrès de
son parti, A Nurem-
berg, le chancelier
Hitler l'a encore une
fois posée. Les An-
nales Moniales ont
publié les passages de
son discours qui y
-sont relatifs.
Ceci nous amène à
considérer de nouveau les raisons de cette insis-
tance. Nos lecteurs se rappellent que le grand
argument du Chancelier est que l'économie alle-
mande est menacée d'asphyxie si la possession de
territoires d'outre-mer, ne vient à propos lui four.
nir un peu d'oxygène qui la vivifiera. Ces paroles
ne manquent pas de produire l'effet attendu sur
des âmes sensibles. Mais il convient d'examiner
la question d'une manière plus réaliste. Autre-
ment dit, est-il exact que l'Allemagne soit con-
damnée à une crise économique mortelle si ses
prétentions coloniales ne sont pas satisfaites ?
Quelques chiffres nous permettent de répondre
à cette importante question.
Chacun sait qu'il existe de par le monde des
pays dont le développement industriel est encore
faible et qui servent de marché supplémentaire
à ceux dont l'industrie a pris une grande exten-
sion. Ce sont les pays balkaniques, ceux du
Proche Orient, de l'Océan Indien ou du Paci-
fique et de l'Amérique latine. Quelle est la part
du commerce de l'Allemagne dans ces régions
grandes importatrices de produits industriels ?
Est-elle en recul ou en progrès ? Ou bien sim-
plement se maintient-elle ?
Voici la réponse des statistiques :
Dans l'Europe balkanique, de 1929 à 1936,.
le commerce allemand d'exportation est en pro-
grès. En Roumanie, la part de l'Allemagne est
passée de 24 0/0 à 40 0/0, en Yougoslavie, de
16 à 27 0/0, en Bulgarie, de 22 à 61 0/0, en
Grèce, de 9 à 23 0/0. Progression également
hors d'Europe : en Egypte, de 7. à 9 0/0, dans
l'Inde Britannique, de 6 à 10 0/0, en Perse, de
6 à 15 0/0, en Chine, de 5 à 11 0/0.
Si nous considérons maintenant l'Amérique
latine, nous faisons pour les mêmes années des
constatations identiques. Au Chili, la part des
exportations allemandes qui était en 1929 de
16 0/0 est, en 1936, de 29 0/0, en Colombie
de 14 0/0 elle atteint 19 0/0, au Pérou de
10 0/0 elle arrive à 15 0/0 et au Brésil de 13
à 24 0/0. :
Comment se comportent en regard les expor-
tations des autres grands pays industriels :
Grande-Bretagne, France, Etats-Unis ? Hlw sont
presque partout:«t recnL j
- 7 ; - 1". "-- .,. 1.
Ainsi les exportations permettent au Reich - de
se procurer les matières premières dont elle a
besoinr -Èâ menace :. d'asphyxie dont parle le
Chancelier n'existe pas.
Au reste à Genève, lundi dernier, le ministre
des Affaires étrangères britannique, M. Anthony
Eden, traitant du problème des matières pre-
mières, a déclaré : « Les faits et les chiffres
qui sont présentés par la Commission la Com-
mission des matières premières instituée par la
S.D.N. montrent d'une façon concluante que
le problème des matières premières n'est pas au
premier chef ni même essentiellement un pro-
blème colonial. Les chiffres montrent que la
production des matières coloniales prises dans
leur ensemble ne représente qu'environ 3 0/0
de l'approvisionnement mondial en matières pre-
mières. »
Ainsi du point de vue économique, la question
est entendue. Les revendications allemandes ont
un caractère essentiellement politique. Elles ne
sont pas d'un ordre différent de celles qui
avaient trait à la démilitarisation de la rive
gauche du Rhin. Comme l'aveuglement des uns
et la pusillanimité des autres ont facilité le suc-
cès des prétentions successives du Chancelier
Hitler, il n'est pas impossible qu'elles aboutis-
sent sur le plan colonial comme elles l'ont fait
sur le plan européen. Mais si cette éventualité
se réalise, M. Eden devra reconnaître que son
pays l'a bien voulu.
Henry Fontanier.
Ancien député.
Agrégé de l'Université
>-•♦•-<
M. de Martel ",
rejoint son poste en Syrie
M. de Martel, haut-commissaire de la Ré-
publique en Syrie, rejoignant son poste, s'est
embarqué pour Beyrouth le mardi, sur Cham-
pollion.
I
Vers une nouvelle restriction
de l'exportation de rOkoamé
du Gabon?
Le contingent allemand serait réduit
de 50 0/0
Avec toutes les réserves d'mage, nota repro-
duisons une information de l'Agence Prima-
Presse (bulletin n° 191, du 21 septembre 1937)
qui annonce :
Hambourg. .On assure dans les mi-
lieux commerciaux de Hambourg que la
réduction à 125.000 tonnes des achats d'Okou-
mé du Gabon, fixés primitivement à 250.000
tonnes, d accord avec les services éco-
miques du Reich, ne provient nullement
d'une initiative allemande. C'est la direction
économique de la rue Oudinot qui aurait de
sa propre autorité, réduit de moitié le contin- ;
gent prévu et accepté par 'Berlin.' Cette affir-1
mation que nous publions avec.' les réserves
d'usage, ne manquera pas d'émouvoir chez
nous l'opinion coloniale et. en particulier, les
productem du Gabon. -w
A la Société des Nations
M. Eden traite du problème des matières
premières.
La séance de lundi dernier a été marquée
par un grand discours de M. Eden. Après
avoir traité des questions internationales il
aborda le problème des matières premières
en s'appuyant sur le rapport final et les re-
commandations de la commission chargée de
cette question.
C'est ainsi qu'il fut amené à faire état du
problème colonial posé sur ce terrain :
Le rapport et les recommandations qu'il
contient méritent la plus. grande attention.
Les faits et, les chiures qui sont présentés
par la commission montrent d'une façon
concluante - que le problème des matières
premières n'est pas, au premier chef, ni
même esscntiellement, un problème colonial.
Les chiffre.-1 montrent que la production des
matières coloniales, prises dans leur en-
semble, ne représentent qu'environ 3 de
l'approvisionnement mondial, en matières
premières.
Nous avons toujours eu pour politique
d'éviter de développer un système préfé-
rentiel au-delà d'un certain point précis et
lorsque, l'année dernière, nous avons eu
la possibilité d'introduire un système pré-
férentiel pour le Nigeria qui représente no-
tre plus grand marché colonial d'Afrique,
nous n'avons pas fait usage de cette fa-
culté.
Animé de. l'esprit qui définit notre politi-
que à cet égard et désireux de donner effet
aux. recommandations de la commission des
matières premières, le gouvernement de Sa
Majesté dans le Royaume-Uni est prêt, à
titre de contribution aux efforts actuelle-
ment tentés pour obtenir l'apaisement éco-
nomique et politique et pour relever les
échanges internationaux cela sans porter
préjudice au prestige de la préférence colo-
niale à. entrer en négociations avec les
puissances qui voudraient danmmder tau
gouvernement du Hoyaume-Uni une diminu-
tion des préférences, particulièrement dans
les territoires coloniaux non dotés de gou-
vernements autonomes lorsqu'on pourra
prouver que ces préférences apportent des
restrictions excessives aux échanges inter-
nationaux.
Cette offre doit naturellement être entourée
des réserves nécessaires pour assurer des
avantages équivalents aux produits colo-
niaux et pour taire face à la concurrence
de producteurs dont les frais de production
sont excessivement bas.
Je voudrais ajouter que cette offre ne re-
présente qu'une extension de la politique
qui a animé le Royaume-Uni dans ses rela-
tions commerciales avec les pays étrangers.
Aujourd'hui, comme par le passé, nous som- '1
mes prêts à discuter les propositions qu'un
pays, quel qu'il soit, estimerait susceptibles
d'apporter un avantage aux Etats qui y sous-
diraient.
En faisant cette déclaration je ne me ré-
fère pas seulement à l'empire colonial bri-
tannique, mais au Royaume^Jni. Toutefois,
]ë craina qutane ; modification «p#ortév~au
-̃eyf^èiue préférentiel dans le territoire bri-
tannique ou flans d'autres Rlfcte, ne puisse
fournir le remède approprié rianr résoudre
les difficultés 'dçfr ^qff '-^it^ofBrfijtqnanjt
un système'de contrôle des changes''êt 'qui se
trouvent, à l'heure actuelle dans line sitùa-
tion désavantageuse en ce qui concerne
l'obtention des matières premières et des
autres marchandises dont ils ont besoin.
En effet, comme le rapport de la commis-
sion des matières premières le montre clai-
rement, les difficultés principales de ces
Etats proviennent non pas d'obstacles qui
les empêcherait d'obtenir les matières premiè-
res des territoirrej coloniaux ou autres.
mais bien des difficultés qu'ils ont de payer
les marchandises importées.
Le problème palestinien
Au cours d'une prudente séance notons les
interventions des représentants de l'Egypte et
de l'Irak sur la question palestinienne.
M. Wassif Boutrous Ghali pacha, ministre
des Affaires étrangères d'Egypte, affirma que
le droit et la justice veulent que la Palestine
reste aux Palestiniens et que la création d'un
Etat juif est nettement subordonnée au con-
sentement de la majorité arabe.
A son avis, le partage ne saurait être envi-
sagé pour plusieurs raisons :
le Le partage est inconciliable avec le droit
naturel et sacré des Arabes et an ne saurait
exiger d'eux qu'ils consentent à ce que soit
soustraite de leur souveraineté une partie du
territoire occupé depuis longtemps et autrefois
gouverné par eux.
20 Le partage est en contradiction avec l'en.
gagement donné par la Grande-Bretagne de
garantir l'indépendance des AraDes.
Puis ce fut l'intervention de M. Tewfik el
Swaidi, ministre des Affaires étrangères de
l'Irak, qui a déclaré que son pays continuera
a protester contre la politique suivie actuelle-
ment en Palestine, et dont la Grande-Breta.
gne est le principal agent.
Le délégué souhaita que les négociations
prévues sauvegardent les droits des Arabes,
leurs donnent satisfaction, qu'elles soient
conformes au Pacte et sauvegardent la paix
dans le Proche-Orient.
De nouveau mardi un large débat s'est ins-
titué à la 6* commission.
Le représentant de la Norvège, M. Lange,
a résumé les conclusions de la I commission
des mandats et préconisé, ainsi que le minis
tre des Affaires étrangères d'Egypte, l'adop-
tion d'une attitude d'expectative en attendant
les résultats des négociations entamées par Ja
Grande-Bretagne avec les Arabes et les Juifs.
M. Komamicki, délégué de la Pologne, a
souligné l'importance du développement du
Foyer national juif pour tous les Juifs en
Europe centrale.
M. Mane (Uruguay) et M. Frangulis
(Haïti) ont demandé l'examen du statut des
Tuifs dans le monde, estimant que. le pro-
blème palestinien ne peut être résolu que si
les Juifs jouissent dans le monde d'un mini-
mum de droits, ,.
) ( ;
| Après l'abolition. ,.
des capitulations marocaines
A la suite de Vaccord conclu en juillet der-
nier entre les. Gouvernements anglais et fran-
çais, abolissant le régime des capitulations
anglaises au Maroc, des négociations ont été
engagées entre]Us s'e¥victes ministériels inté-
ressés en vue d'établir un nouveau statut
commercial.
Cet accord économique, complément ilzdis-
pensable de l'accord juridique, est actuelll-
P**n{ tn bonne voit. '-
Une Conférence
des Chefs de Région
au Cameroun
L'initiatioe du gouverneur du Niger, derniè-
rement saluée en ces colonnes, de réunir sous
sa présidence une conférence des chefs de cer-
cle, d'écouter leurs observations, et de permet-
tre à ceux-ci des échanges de vues indispensa-
bles à la bonne gestion de la Colonie, n'est pas
demeurée isolée : notre commissaire au Came-
roun, M. Boisson, a de même réuni, à Yaoun-
dé, le I" août, ses chefs de Région.
Ceux-ci, présents au chef-lieu à l'occasion
de la foire de Yaoundé, dont on assure de
toutes parts qu'elle fut un très réel succès, se
trouvèrent donc réunis sous la présidence de
M. Boisson. Les chefs de secteurs agricoles
ainsi que les membres de l'Enseignement pri-
rent part a celle réunion.
L ambition du Haut Commissaire était de
préciser et de commenter les instructions précé-
demment données.
Il a été traité successivement de la situation
financière du projet d'emprunt à l'examen du
Département, des retouches à apporter aux
plans J'action agricole ; des Sociétés de pré-
voyance ; des tournées ; du régime de l'indigé-
nat et de l'enseignement.
Le Commissaire de la République a, dans
sa conclusion, rappelé le rôle de chacun dans
la tâche commune :
« A moi de tracer des directives, dit-il en
substance, à vous de les adapter aux circons-
tances, à vous de fixer les détails avec le souci
de demeurer en étroite communion avec moi,
mais en vous attachant à l'esprit et en vous
refusant de trouver, dans le rigorisme de la
lettre, une excuse à l'inaction.
« Les instructions que je vous ai données ne
doivent pas être des documents d'archives.
Elles doivent rester quelque chose de vivant.
Si mon travail de 7 mois ne devait servir qu'à
enrichir vos classeurs, j'aurais perdu mon
temps. Je sais, pour vous avoir vus à l'œuvre,
que je puis compter sur vous pour qu'il n'en
soit pas ainsi M.
Nous ne saurions trop féliciter M. Boisson
de ses paroles, si hardies en matière d'adminis-
tration, si belles en matière humaine. Plus de
documents d'archives, plus de rapports pour les
classeurs 1 Enfin une voix nouvelle s'élève, qui
rappelle les circulaires de Van V ollenhoven !
Faire vivant, ne pas disséquer, ne pas travail-
lât sur de la matière morte 1 C'est une réomitt-
tifm, dans lès principes administratifs.
M. Reste, en Côte d'Ivoire et maintenant en
A.E.F.. s'est révélé de même : là oolitiaue
de la,présence, l'administration, descendue de
sa souveraineté et pénétrant dans la vie !
M. Boisson" au Cameroun, fait de même.
Nom ne saurions trop marquer ici notre joie
a enregistrer de telles paroles
L'âpre idéal qui nous anime, de transformer
les méthodes fusqu'à présent suivies de boule-
verser la conception que tant d'Administratifs
se font de leur rôle, semble aujourd'hui rece-
voir sa justification. Des chefs qui ont fait la
guerre, comme M. Boisson, se souviennent, à
la colonie, du rôle des chefs de section autant
dans le combat que dans l'initiative des indi.
vidus. La colonie n'est pas un parc national.
Elle n'est pas plus une réserve, ou un garde-
meuble. Elle ne peut progresser que si l'ac-
tion de nos compatriotes ne demeure pas criti-
que et contemplative, comme aa]ourd hui, mais
créatrice,
Les colonies n'étant "pas encore mises en
Valeur, au point de vue économique, il appar-
tient donc à l'administration de jouer ce rôle.
Nous voyons qu'elle le comprend enfin.
La Paix,
par l'économique
Le 10 septembre dernier, ici-même, .noies
écrivions que l'utopie de Genève était de vou-
loir régler politiquement les conflits, au fur et
à mesure qu'ils éclataient, au lieu de les préve-
nir économiquement en réglant, dans le monde,
la question des matières premières et dès
échanges. Les gens de Genève nous ont toù-
jours fait saurirc, parce que les représentations
théâtrales auxquelles ils participaient flattaient
leur maladif orgueil. Pour la scène, ils lâ-
chaient le travail, auquel, d'ailleurs, ils n'opt
jamais consacré grande partie de leur temps, :
la fièvre n'est pas l'étude, le téléphone, la
méditation, et les dossiers l'examen des ar-
chives.
Nous plaidions une cause tellement facile,
qu'elle tombe sous le sens, toutes les fois où
l'esprit se porte sur l'agencement économique
actuel ds l'Europe. Certes, nous sommes assu-
rés qu'il y aura toujours des guerres, tant qu'il
y aura deux hommes sur terre. Mais nous som-
mes de même assurés que celles-ci, dans Filai
actuel du développement social des peuples,
seraient singulièrement diminuées, amoindries,
raréfiées, si Genève, qui en a qualité. jouait le
rôle que la raison lui conseille de jouer, et lG-
chait la politique pour l'économique.
* .1
4* -
C'était là le sens de notre article du 10 sep-
tembre : dix jours plus tard. à Genève - je
lundi 20 septembre M. Eden au nom du
Gouvememnt britannique, développait ceite
thèse avec l'ampleur qu'elle mérite, avec l'au-.
tarifé que lui confèrent ses hautes fonctions.
Insisterons-nous sur les points principaux de
ce discours? M. Eden a déclaré que l'Angle-
terre était prête ,à négocier des ententes éco-
nomiques avec tous les peuples qui y étaient
disposés. Les colonies britanniques entreraient
dans ce circuit, les Dominions demeurant évi-
demment libres de leurs décisions. En atten-
dant la Grande-Bretagne et les Etats-Unis,
grâce à des échanges de vues nombreux et
raisonnables, s'aperçoivent que l'entente entre
eux est possible, même dans le cadre si parti-
culier des Dominions britanniques, et de ce
fait, la politique économique de Londres jus-
qu'à présent si spécifiquement européenne et
orientale, pourrait être d'ici peu de mois singu-
lièrement modifiée.
Quant aux colonies, répondant indirecte-
ment aux affirmations si nettes du chancelier
Hitler à Nuremberg, M. Eien. à déclaré qae --
leur possession ne jouait aucun rôle -dans tu '-.-
question, que la propriété du sol ne sigitifiqit
g e - ei
aucunement accroissement -.Je& éch Mf- .qc
il a dit notamment, convenant que la raipon .jy;
jouait pas toujours contre la force. et que les
violents se moquent audacieusemettt du Droit
et du respect dû à la propriété J'autrui: « Par
la coopération, nous pouvons réaliser de gran-
des choses, par un conflit, nous perdrons tout ».
Les Annales Coloniales sont heureuses de
saluer enfin, en Grande-Bretagne, loin de cet
orgueilleux impérialisme, et de ce mépris par-
ticulier de [Europe, de ses souffrances, de ses
besoins, de ses ressources, un discours habile,
qui admet la réalité des choses pour tenter,
non plus d'y faire barrage, mais de se modeler
sur eiles, de se coller à elles, afin de les con-
luire quand elles se mettront en route, au lieu
d'être tout bonnement brisée par elles. :
? mtm (
Les Nord-africains en France
01t évalue à 65.000 environ le nombre des
indigènes nord-africains installés en France.
Les Algériens forment plus des trois quarts
de cette population immigrée. -
Les ordres religieux
de l'enseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambiri.
II
L'Egypte travaillait de tous temps coura-
geusement pour diffuser l'instruction dans le
pays dans la mesure indispensable à la vie
moderne.
Soutenus par une opinion publique très
favorable, Gouvernement et Œuvres privées,
religieuses et laïques, mais surtout reli-
gieuses françaises, ont réussi par un effort
constant, à assurer un développement de
l'enseignement qui est particulièrement ra-
pide depuis une vingtaine d'années et que le
recensement scolaire effectué par le départe-
ment de la Statistique générale de l'Etat en-
registre éloquemment. -
En-effet le département susindiqué a pro-
cédé au commencement de cette année au
recensement général de toute la population
scolaire en Egypte. Les résultats généraux
reflètent pour l'année scolaire 1936-37 une
augmentation de 38,9 dans le nombre des
élèves, par rapport aux résultats du dénom-
brement de l'année scolaire 1933-34. Dans
une publication qui est en préparation, se
trouveront réunis tous les détails relatifs à
cette. importante enquête.
En voici les résultats généraux provisoires,
qui viennent d'être publiés :
Nombre des écoles dans toute l'Ecvote.
1933-34 : 8.421. - w
Nombre des écoles dans toute l'Egypte,
1936:37 : 8.585.
Nombre des élèves dans toute l'Egypte,
1933-34 : 941.760.
Nombre des élèves dans toute-. l'Egypte,
'936-37 : 1,3°8.253.
soit un pourcentage d'augmentation de 38,9.
L'enseignement public égyptien comporte
tous les degrés. L'amélioration de la situa-
tion scolaire est loin d'être uniquement une
question d'effectifs. Aussi les efforts se por-
tent non seulement à instruire un plus
grand nombre d'élèves, mais aussi à les
mieux instruire.
Il est très difficile, pour ne pas dire impos-
sible, de retracer en quelques lignes toutes
les réformes entreprises pour améliorer l'or-
ganisation scolaire et les méthodes pédago-
giques et pour donner aux écoles un ptrson-
nel qualifié.
L'institution d'examens d'Etat est à noter
comme particulièrement importante. Ces exa-
mens ne sont pas seulement des moyens très
sérieux de sélection. Mais encore, leur fonc-
tionnement a pour effet d'unifier dans une
mesure très appréciable tt très heureuse, des
enseignements qui variaient à l'excès d'un
établissement à l'autre : la sanction com-
mune conduit les diverses catégories d'écoles
à rapprocher leur programme de travail. En
particulier, l'institution, du baccalauréat
égyptien a amené d'une part les institutions
privées à faire à l'enseignement de l'arabe
la place très large qu'il mérite, d'autre part,
il stimule les établissements publics dans
leur effort de modernisation.
Dès l'institution du baccalauréat égyptien-,
les Pères Jésuites, de l'Egypte, furent les
premiers à y préparer des candidats avec un
très grand succès. -
Ici, qu'il me soit permis d'ouvrir une pa-
renthèse, pour divulguer une petite enquête,
dirigée par curiosité, pendant mes fréquents
voyages, non seulement en Egypte mtis
JOURNAL HEBDOMADAIRE
Rédactton & Administration :
1, Rue de la Bonne
PARIS (20)
TÉL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
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',.. - -.> -. '-. -.
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Les Annales Coloniales
.: ",
Fondateur : Marcel RUEDEL ,,', Directeur: Raoul MONMARSON
,.' '! ., 1
ABOMEIERTS - "1
avec la RlfJu. illustrai: .'7
Oau « Mai* IKoù
Fruca et
Ce)emM..tM.tM*.M'
Etranger..240» 125 9 70»
Le Numéro : 1 franc 'j
On s'abonne sans rraia dans
tous les bureaux de poste.,
le guide missionnaire
et l'éducation coloniale
Voici paraître, sous la direction de
M. Monteils et de l'Aide médicale aux mis-
sions, et par les soins de M. le docteur
Fr. Thierry une septième édition très rema-
niée, de ce Guide Missionnaire auquel le
docteur Loiselet, jésuite, et le docteur Bes-
son, avaient attaché leur nom. En un vo-
lume illustré de plus de treize cents pages,
l'Aide médicale aux missions veut mettre à
la disposition de tous les civilisateurs les no-
tions de physiologie, de pathologie générale,
d'hygiène et de médecine préventive, un dic-
tionnaire des symptômes, un dictionnaire des
maladies, des notions de chirurgie, d!ophtal-
mologie, d oto-rhino-laryngologie, de stoma-
tologie, des précisions sur les maladies du
système urinaire et sur la gynécologie ; en-
fin, un répertoire des « Diagnostics de labo-
ratoire », susceptible d'aider le diagnostic
clinique : et une énumération des moyens
thérapeutiques que la science, pour soulager
la souffrance, présente à la bienfaisance ai-
mante.
Admirable programme, on en conviendra,
et j'avais, l'autre jour, la preuve que ce livre
peut en toute confiance affronter le verdict
des techniciens les plus avertis de !::. science
médicale. Un spécialiste des affectons de la
peau me disait son admiration pour ie long
chapitre qui leur est consacré, pour les pages
qui s'efforcent de mettre à la portée de
tous les lecteurs les éléments de diagnostic
de ces affections, « diagnostic toujours diffi-
cile », et pour la longue liste alphabétique
où chacune d'entre elles est étudiée; il était
frappé du souci qu'avaient les auteurs de
tenir compte de toutes les dernières décou-
vertes et d'en faire profiter, au loin, en pays
jaune ou bien en pays noir, la charitable
bonne volonté des missionnaires.
Ce sont des pages profitables à tous les
colonisateurs, que celles qui s intitulent
« Hygiène et médecine préventive P, et où
sont indiquées toutes les notions d'hygiène,
toutes les mesures prophylactiques suscep-
tibles d'écarter et de prévenir les périls.
Tout Européen en terre coloniale, devrait
s'imposer comme un devoir cette tâche d'ha-
bituer l'indigène à prévoir et à se protéger,
et partant à réduire sa misère. Il y a là
une exigence sociale, humaine, qui s'impose
-à chacurf-des Français émigrés, pour le bon
renom de notre nation, de notre colonisation,
de notre cœur. Ils trouveront en ce chapitre
du Guide Missionnaire de précieuses orien-
tations pour remplir: ce devoir.
Les savants auteurs s'occupent, tout
d'abord, de cet Européen qui se transplante :
charité bien ordonnée commence par lui-
même ! Ils le renseignent sur les conditions
de départ et de voyage, sur les facilités qu'il
aura de s'adapter aux climats lointains, ou
sur les contre-indications très nettes qui
doivent, au contraire, l'écarter de ces cli-
mats; ils lui représentent, en des pages d'un
très haut intérêt, les répercussions qu'aura le
climat tropical sur son organisme. Contre
l'action rapide des rayons chimiques, et des
rayons lumineux, et des rayons calorifiques,
il pourra se défendre assez facilement en
évitant de sortir aux heures de plu-s grande
chaleur, en se coiffant d'un casque, en por-
tant des lunettes à verres colorés. Mais
d'autres périls le guettent, plus lents et
plus graves : et le livre nous décrit ies acci-
dents cutanés, l'action du climat tropical sur
l'appareil digestif, son action sur le sang,
son influence sur le système nerveux, généra-
trice, parfois, de ces douloureux phéno-
mènes qui s'appellent les « psychoses tropi-
cales ». Les mesures préventives à prendre
contre de tels périls sont détaillées avec pré-
cision. L'Européen s'installe, et tout de suite
se déroulent devant lui, dans ce Guide Mis-
sionnaire, des pages éminemment instruc-
* tives sur l'hygiène de l'habitation.
« On peut dire, a écrit M. Blanchard,
que dans une même ville, les Européens su-
bissent les fatigues du climat Je façon très
inégale suivant qu'ils sont bien ou mal lo-
gés, et ceci a trait autant à la situation et à
l'orientation du logis qu'à son confort inté-
rieur. Il Sur le type de maison à construire,
sur le choix des matériaux, l'aération, l'amé-
nagement de la chambre à coucher, de la
salle à manger, le Guide apporte les plus
utiles avis. Il. n'y a pas moins de quatre
pages, très nettes et très pleines, sur la ques-
tion des water-closets et des ordures.
La Commission Rockefeller a dépensé
beaucoup d'efforts pour éduquer l'indigène,
et aussi le colonial, contre ce qu'elle appelle
le péril fécal. « Les conséquences du para-
sitisme intestinal sont formidables, expli-
quait le P. Loiselet. On peut les éviter en
éduquant patiemment l'indigène par quel-
ques mots, par un article dans les revues
indigènes, par une attention particulière
montrée par le missionnaire et le colonial au
sujet du péril fécal. Avec de la bonne vo-
lonté tenace et intelligente, on peut arriver
à éduquer toutes les races. L'éducation com-
mencera à l'école et se poursuivra par la
suite. »
Sur tout ce que peut faire le colonial, sur
tout ce qu'il doit faire, pour l'hygiène de
l'habitation indigène, le. Guide multiplie les
conseils. J'aime à saluer, dans ce beau livre,
un témoignage de la sollicitude de l'âme
française pour les frères humains d'outre-
mer, et de ce souci national qui nous porte
à faire lé' bien des populations que nous
abordons, à envisager leur protection, à pré-
parer leur relèvement.
En déférant à un tel souci, le colonisateur
du vingtième siècle ne fera que s'inspirer
des traditions séculaires de la France. J'ai
sous les yeux le très riche et très ingénieux
catalogue que viennent de publier MM.
Maggs Bros,' 93, rue La Boëtie, sur la
colonisation française en Amérique sous
l'ancien régime, répertoire d'actes adminis-
tratifs ayant appartenu, pour la plupart, à
la bibliothèque du cardinal de Lominie de
Brienne, ministre de Louis XVI; j'y relève,
à la date de 1874, une ordonnance royale
« concernant les procureurs et économes-
gérants des habitations situées aux Isles sous
le Vent 9. Après avoir spécifié que les es-
claves ne doivent travailler, ni le dimanche,
ni les jours ouvrables, entre midi et deux
heures, ni avant le lever du soleil ni après
son coucher, et qu' « il sera distribué à cha-
que nègre- et négresse une petite portion de
terre de l'habitation, pour être par eux
cultivée à leur profit, ainsi que bon leur
semblera 9, l'ordonnance réclame que les
noirs aient un hôpital « propre, aéré, meublé
de lits de camp, nattes et grosses couver-
tures ». Et Sa Majesté, cinq ans avant la
Révolution, prohibait « l'usage pernicieux
de faire ou de laisser coucher les malades
à terre », et de faire travailler les femmes
noires enceintes et les nourrices. L'ordon-
nance même exigeait que la mère noire qui
aurait six enfants fût dispensée de tout tra-
vail et que celle qui posséderait de un à
cinq enfants fût exemptée de toute corvée
laborieuse un, deux, trois, quatre ou cinq
jours par semaine, selon le nombre des en-
fants. Nombreuses sont, au vingtième siè-
cle, les femmes blanches qui pourraient en-
vier ces privilèges des mères noires du dix-
huitième siècle!
En prolongeant au profit de nos popula-
tions indigènes d'outre-mer les impulsions
de la tradition chrétienne et française, le
Guide Missionnaire accomplit une œuvre de
patriotique bienfaisance, dont ses auteurs
doivent être remerciés.
Georges Goyau,
de l'Académie française.
AUDIENCES
A RAMBOUILLET
Le Président de la République a reçu sa-
medi au château de Rambouillet une déléga-
tion du septième congrès scientifique interna-
tional de l'agriculture tropicale, tenu à Paris
sous la présidence de M. de Warren, ancien
député.
) - -.- (
la piastre Indochinoise
sera-t-elle "décrochée Il: 09
Notre i collaborateur Louis Pargoire a exposé
vendredi dernier la vive émotion qu'a provo-
quée en Indochine l'éventuelle désolidarisa-
tion de la piastre avec le franc.
Or, hier, une délégation composée de M. de
Beaumont, député de la Cochinchine, MM.
Baffeleuf et Ardin, présidents des chambres
de commerce du Tonkin et de la Cochinchine,
MM. Rigaux et Alexandre Varenne, ancien
Gouverneur général, délégués de l'Aunam et
du Tonkin. a été reçue par les ministres des
colonies, des finances et le nrésident du conse'l
dont elle a attiré l'attention sur la nécessité
d'une étude approfondie de la situation moné-
taire présente de l'Indochine et de ses réper-
cussions économiques.
Nul doute que cette importante question,
lur laquelle nous reviendrons, ait été exami-
née au cours de cet entretien.
M. Ramadier
sous-secrétaire d'État
aux Travaux Publics
est au Maroc
Dans le but d'examiner sur place la situation
minière de notre Protectorat et d'étudier les
moyens propres à assurer le développement de
nos exploitations du sous-sol M. Paul Rama-
dier, sous-secrétaire d'Etat aux Travaux pu-
blics est parti lundi de Toulouse pour le Ma-
roc, par l'avion d'Air France.
Il est accompagné dans son voyage qui
durera une quinzaine de jours par MM. Vi-
gie, chargé de mission par les travaux publics;
Thomas, chef adjoint de cabinet; Fridel, di-
recteur du service des mines au sous-secréta-
riat.
Accueilli mardi à Casablanca par le général
Noguès, en sa compagnie M. Ramadier a ga-
gné Rabat par la route.
Le lendemain mercredi, après la matinée
consacrée à une séance de travail le sous-se-
crétaire d'Etat s'est rendu au mausolée du Ma-
réchal Lyautey puis fut reçu en audience par
le Sultan qui le fit Grand Croix du Ouissam
Alaouite.
A l'issue de la réception, le ministre et sa
suite sont repartis pour Casablanca. -
Poursuivant son voyage, M. Ramadier était
hier à Kharougha, où il visita les exploitations
de l'Office des Phosphates. Il a gagné ensuite
Marrakech par avion.
Les revendications
coloniales allemandes
"an%
Il
A question reste fou-
jours à l'ordre du
jour. Au Congrès de
son parti, A Nurem-
berg, le chancelier
Hitler l'a encore une
fois posée. Les An-
nales Moniales ont
publié les passages de
son discours qui y
-sont relatifs.
Ceci nous amène à
considérer de nouveau les raisons de cette insis-
tance. Nos lecteurs se rappellent que le grand
argument du Chancelier est que l'économie alle-
mande est menacée d'asphyxie si la possession de
territoires d'outre-mer, ne vient à propos lui four.
nir un peu d'oxygène qui la vivifiera. Ces paroles
ne manquent pas de produire l'effet attendu sur
des âmes sensibles. Mais il convient d'examiner
la question d'une manière plus réaliste. Autre-
ment dit, est-il exact que l'Allemagne soit con-
damnée à une crise économique mortelle si ses
prétentions coloniales ne sont pas satisfaites ?
Quelques chiffres nous permettent de répondre
à cette importante question.
Chacun sait qu'il existe de par le monde des
pays dont le développement industriel est encore
faible et qui servent de marché supplémentaire
à ceux dont l'industrie a pris une grande exten-
sion. Ce sont les pays balkaniques, ceux du
Proche Orient, de l'Océan Indien ou du Paci-
fique et de l'Amérique latine. Quelle est la part
du commerce de l'Allemagne dans ces régions
grandes importatrices de produits industriels ?
Est-elle en recul ou en progrès ? Ou bien sim-
plement se maintient-elle ?
Voici la réponse des statistiques :
Dans l'Europe balkanique, de 1929 à 1936,.
le commerce allemand d'exportation est en pro-
grès. En Roumanie, la part de l'Allemagne est
passée de 24 0/0 à 40 0/0, en Yougoslavie, de
16 à 27 0/0, en Bulgarie, de 22 à 61 0/0, en
Grèce, de 9 à 23 0/0. Progression également
hors d'Europe : en Egypte, de 7. à 9 0/0, dans
l'Inde Britannique, de 6 à 10 0/0, en Perse, de
6 à 15 0/0, en Chine, de 5 à 11 0/0.
Si nous considérons maintenant l'Amérique
latine, nous faisons pour les mêmes années des
constatations identiques. Au Chili, la part des
exportations allemandes qui était en 1929 de
16 0/0 est, en 1936, de 29 0/0, en Colombie
de 14 0/0 elle atteint 19 0/0, au Pérou de
10 0/0 elle arrive à 15 0/0 et au Brésil de 13
à 24 0/0. :
Comment se comportent en regard les expor-
tations des autres grands pays industriels :
Grande-Bretagne, France, Etats-Unis ? Hlw sont
presque partout:«t recnL j
- 7 ; - 1". "-- .,. 1.
Ainsi les exportations permettent au Reich - de
se procurer les matières premières dont elle a
besoinr -Èâ menace :. d'asphyxie dont parle le
Chancelier n'existe pas.
Au reste à Genève, lundi dernier, le ministre
des Affaires étrangères britannique, M. Anthony
Eden, traitant du problème des matières pre-
mières, a déclaré : « Les faits et les chiffres
qui sont présentés par la Commission la Com-
mission des matières premières instituée par la
S.D.N. montrent d'une façon concluante que
le problème des matières premières n'est pas au
premier chef ni même essentiellement un pro-
blème colonial. Les chiffres montrent que la
production des matières coloniales prises dans
leur ensemble ne représente qu'environ 3 0/0
de l'approvisionnement mondial en matières pre-
mières. »
Ainsi du point de vue économique, la question
est entendue. Les revendications allemandes ont
un caractère essentiellement politique. Elles ne
sont pas d'un ordre différent de celles qui
avaient trait à la démilitarisation de la rive
gauche du Rhin. Comme l'aveuglement des uns
et la pusillanimité des autres ont facilité le suc-
cès des prétentions successives du Chancelier
Hitler, il n'est pas impossible qu'elles aboutis-
sent sur le plan colonial comme elles l'ont fait
sur le plan européen. Mais si cette éventualité
se réalise, M. Eden devra reconnaître que son
pays l'a bien voulu.
Henry Fontanier.
Ancien député.
Agrégé de l'Université
>-•♦•-<
M. de Martel ",
rejoint son poste en Syrie
M. de Martel, haut-commissaire de la Ré-
publique en Syrie, rejoignant son poste, s'est
embarqué pour Beyrouth le mardi, sur Cham-
pollion.
I
Vers une nouvelle restriction
de l'exportation de rOkoamé
du Gabon?
Le contingent allemand serait réduit
de 50 0/0
Avec toutes les réserves d'mage, nota repro-
duisons une information de l'Agence Prima-
Presse (bulletin n° 191, du 21 septembre 1937)
qui annonce :
Hambourg. .On assure dans les mi-
lieux commerciaux de Hambourg que la
réduction à 125.000 tonnes des achats d'Okou-
mé du Gabon, fixés primitivement à 250.000
tonnes, d accord avec les services éco-
miques du Reich, ne provient nullement
d'une initiative allemande. C'est la direction
économique de la rue Oudinot qui aurait de
sa propre autorité, réduit de moitié le contin- ;
gent prévu et accepté par 'Berlin.' Cette affir-1
mation que nous publions avec.' les réserves
d'usage, ne manquera pas d'émouvoir chez
nous l'opinion coloniale et. en particulier, les
productem du Gabon. -w
A la Société des Nations
M. Eden traite du problème des matières
premières.
La séance de lundi dernier a été marquée
par un grand discours de M. Eden. Après
avoir traité des questions internationales il
aborda le problème des matières premières
en s'appuyant sur le rapport final et les re-
commandations de la commission chargée de
cette question.
C'est ainsi qu'il fut amené à faire état du
problème colonial posé sur ce terrain :
Le rapport et les recommandations qu'il
contient méritent la plus. grande attention.
Les faits et, les chiures qui sont présentés
par la commission montrent d'une façon
concluante - que le problème des matières
premières n'est pas, au premier chef, ni
même esscntiellement, un problème colonial.
Les chiffre.-1 montrent que la production des
matières coloniales, prises dans leur en-
semble, ne représentent qu'environ 3 de
l'approvisionnement mondial, en matières
premières.
Nous avons toujours eu pour politique
d'éviter de développer un système préfé-
rentiel au-delà d'un certain point précis et
lorsque, l'année dernière, nous avons eu
la possibilité d'introduire un système pré-
férentiel pour le Nigeria qui représente no-
tre plus grand marché colonial d'Afrique,
nous n'avons pas fait usage de cette fa-
culté.
Animé de. l'esprit qui définit notre politi-
que à cet égard et désireux de donner effet
aux. recommandations de la commission des
matières premières, le gouvernement de Sa
Majesté dans le Royaume-Uni est prêt, à
titre de contribution aux efforts actuelle-
ment tentés pour obtenir l'apaisement éco-
nomique et politique et pour relever les
échanges internationaux cela sans porter
préjudice au prestige de la préférence colo-
niale à. entrer en négociations avec les
puissances qui voudraient danmmder tau
gouvernement du Hoyaume-Uni une diminu-
tion des préférences, particulièrement dans
les territoires coloniaux non dotés de gou-
vernements autonomes lorsqu'on pourra
prouver que ces préférences apportent des
restrictions excessives aux échanges inter-
nationaux.
Cette offre doit naturellement être entourée
des réserves nécessaires pour assurer des
avantages équivalents aux produits colo-
niaux et pour taire face à la concurrence
de producteurs dont les frais de production
sont excessivement bas.
Je voudrais ajouter que cette offre ne re-
présente qu'une extension de la politique
qui a animé le Royaume-Uni dans ses rela-
tions commerciales avec les pays étrangers.
Aujourd'hui, comme par le passé, nous som- '1
mes prêts à discuter les propositions qu'un
pays, quel qu'il soit, estimerait susceptibles
d'apporter un avantage aux Etats qui y sous-
diraient.
En faisant cette déclaration je ne me ré-
fère pas seulement à l'empire colonial bri-
tannique, mais au Royaume^Jni. Toutefois,
]ë craina qutane ; modification «p#ortév~au
-̃eyf^èiue préférentiel dans le territoire bri-
tannique ou flans d'autres Rlfcte, ne puisse
fournir le remède approprié rianr résoudre
les difficultés 'dçfr ^qff '-^it^ofBrfijtqnanjt
un système'de contrôle des changes''êt 'qui se
trouvent, à l'heure actuelle dans line sitùa-
tion désavantageuse en ce qui concerne
l'obtention des matières premières et des
autres marchandises dont ils ont besoin.
En effet, comme le rapport de la commis-
sion des matières premières le montre clai-
rement, les difficultés principales de ces
Etats proviennent non pas d'obstacles qui
les empêcherait d'obtenir les matières premiè-
res des territoirrej coloniaux ou autres.
mais bien des difficultés qu'ils ont de payer
les marchandises importées.
Le problème palestinien
Au cours d'une prudente séance notons les
interventions des représentants de l'Egypte et
de l'Irak sur la question palestinienne.
M. Wassif Boutrous Ghali pacha, ministre
des Affaires étrangères d'Egypte, affirma que
le droit et la justice veulent que la Palestine
reste aux Palestiniens et que la création d'un
Etat juif est nettement subordonnée au con-
sentement de la majorité arabe.
A son avis, le partage ne saurait être envi-
sagé pour plusieurs raisons :
le Le partage est inconciliable avec le droit
naturel et sacré des Arabes et an ne saurait
exiger d'eux qu'ils consentent à ce que soit
soustraite de leur souveraineté une partie du
territoire occupé depuis longtemps et autrefois
gouverné par eux.
20 Le partage est en contradiction avec l'en.
gagement donné par la Grande-Bretagne de
garantir l'indépendance des AraDes.
Puis ce fut l'intervention de M. Tewfik el
Swaidi, ministre des Affaires étrangères de
l'Irak, qui a déclaré que son pays continuera
a protester contre la politique suivie actuelle-
ment en Palestine, et dont la Grande-Breta.
gne est le principal agent.
Le délégué souhaita que les négociations
prévues sauvegardent les droits des Arabes,
leurs donnent satisfaction, qu'elles soient
conformes au Pacte et sauvegardent la paix
dans le Proche-Orient.
De nouveau mardi un large débat s'est ins-
titué à la 6* commission.
Le représentant de la Norvège, M. Lange,
a résumé les conclusions de la I commission
des mandats et préconisé, ainsi que le minis
tre des Affaires étrangères d'Egypte, l'adop-
tion d'une attitude d'expectative en attendant
les résultats des négociations entamées par Ja
Grande-Bretagne avec les Arabes et les Juifs.
M. Komamicki, délégué de la Pologne, a
souligné l'importance du développement du
Foyer national juif pour tous les Juifs en
Europe centrale.
M. Mane (Uruguay) et M. Frangulis
(Haïti) ont demandé l'examen du statut des
Tuifs dans le monde, estimant que. le pro-
blème palestinien ne peut être résolu que si
les Juifs jouissent dans le monde d'un mini-
mum de droits, ,.
) ( ;
| Après l'abolition. ,.
des capitulations marocaines
A la suite de Vaccord conclu en juillet der-
nier entre les. Gouvernements anglais et fran-
çais, abolissant le régime des capitulations
anglaises au Maroc, des négociations ont été
engagées entre]Us s'e¥victes ministériels inté-
ressés en vue d'établir un nouveau statut
commercial.
Cet accord économique, complément ilzdis-
pensable de l'accord juridique, est actuelll-
P**n{ tn bonne voit. '-
Une Conférence
des Chefs de Région
au Cameroun
L'initiatioe du gouverneur du Niger, derniè-
rement saluée en ces colonnes, de réunir sous
sa présidence une conférence des chefs de cer-
cle, d'écouter leurs observations, et de permet-
tre à ceux-ci des échanges de vues indispensa-
bles à la bonne gestion de la Colonie, n'est pas
demeurée isolée : notre commissaire au Came-
roun, M. Boisson, a de même réuni, à Yaoun-
dé, le I" août, ses chefs de Région.
Ceux-ci, présents au chef-lieu à l'occasion
de la foire de Yaoundé, dont on assure de
toutes parts qu'elle fut un très réel succès, se
trouvèrent donc réunis sous la présidence de
M. Boisson. Les chefs de secteurs agricoles
ainsi que les membres de l'Enseignement pri-
rent part a celle réunion.
L ambition du Haut Commissaire était de
préciser et de commenter les instructions précé-
demment données.
Il a été traité successivement de la situation
financière du projet d'emprunt à l'examen du
Département, des retouches à apporter aux
plans J'action agricole ; des Sociétés de pré-
voyance ; des tournées ; du régime de l'indigé-
nat et de l'enseignement.
Le Commissaire de la République a, dans
sa conclusion, rappelé le rôle de chacun dans
la tâche commune :
« A moi de tracer des directives, dit-il en
substance, à vous de les adapter aux circons-
tances, à vous de fixer les détails avec le souci
de demeurer en étroite communion avec moi,
mais en vous attachant à l'esprit et en vous
refusant de trouver, dans le rigorisme de la
lettre, une excuse à l'inaction.
« Les instructions que je vous ai données ne
doivent pas être des documents d'archives.
Elles doivent rester quelque chose de vivant.
Si mon travail de 7 mois ne devait servir qu'à
enrichir vos classeurs, j'aurais perdu mon
temps. Je sais, pour vous avoir vus à l'œuvre,
que je puis compter sur vous pour qu'il n'en
soit pas ainsi M.
Nous ne saurions trop féliciter M. Boisson
de ses paroles, si hardies en matière d'adminis-
tration, si belles en matière humaine. Plus de
documents d'archives, plus de rapports pour les
classeurs 1 Enfin une voix nouvelle s'élève, qui
rappelle les circulaires de Van V ollenhoven !
Faire vivant, ne pas disséquer, ne pas travail-
lât sur de la matière morte 1 C'est une réomitt-
tifm, dans lès principes administratifs.
M. Reste, en Côte d'Ivoire et maintenant en
A.E.F.. s'est révélé de même : là oolitiaue
de la,présence, l'administration, descendue de
sa souveraineté et pénétrant dans la vie !
M. Boisson" au Cameroun, fait de même.
Nom ne saurions trop marquer ici notre joie
a enregistrer de telles paroles
L'âpre idéal qui nous anime, de transformer
les méthodes fusqu'à présent suivies de boule-
verser la conception que tant d'Administratifs
se font de leur rôle, semble aujourd'hui rece-
voir sa justification. Des chefs qui ont fait la
guerre, comme M. Boisson, se souviennent, à
la colonie, du rôle des chefs de section autant
dans le combat que dans l'initiative des indi.
vidus. La colonie n'est pas un parc national.
Elle n'est pas plus une réserve, ou un garde-
meuble. Elle ne peut progresser que si l'ac-
tion de nos compatriotes ne demeure pas criti-
que et contemplative, comme aa]ourd hui, mais
créatrice,
Les colonies n'étant "pas encore mises en
Valeur, au point de vue économique, il appar-
tient donc à l'administration de jouer ce rôle.
Nous voyons qu'elle le comprend enfin.
La Paix,
par l'économique
Le 10 septembre dernier, ici-même, .noies
écrivions que l'utopie de Genève était de vou-
loir régler politiquement les conflits, au fur et
à mesure qu'ils éclataient, au lieu de les préve-
nir économiquement en réglant, dans le monde,
la question des matières premières et dès
échanges. Les gens de Genève nous ont toù-
jours fait saurirc, parce que les représentations
théâtrales auxquelles ils participaient flattaient
leur maladif orgueil. Pour la scène, ils lâ-
chaient le travail, auquel, d'ailleurs, ils n'opt
jamais consacré grande partie de leur temps, :
la fièvre n'est pas l'étude, le téléphone, la
méditation, et les dossiers l'examen des ar-
chives.
Nous plaidions une cause tellement facile,
qu'elle tombe sous le sens, toutes les fois où
l'esprit se porte sur l'agencement économique
actuel ds l'Europe. Certes, nous sommes assu-
rés qu'il y aura toujours des guerres, tant qu'il
y aura deux hommes sur terre. Mais nous som-
mes de même assurés que celles-ci, dans Filai
actuel du développement social des peuples,
seraient singulièrement diminuées, amoindries,
raréfiées, si Genève, qui en a qualité. jouait le
rôle que la raison lui conseille de jouer, et lG-
chait la politique pour l'économique.
* .1
4* -
C'était là le sens de notre article du 10 sep-
tembre : dix jours plus tard. à Genève - je
lundi 20 septembre M. Eden au nom du
Gouvememnt britannique, développait ceite
thèse avec l'ampleur qu'elle mérite, avec l'au-.
tarifé que lui confèrent ses hautes fonctions.
Insisterons-nous sur les points principaux de
ce discours? M. Eden a déclaré que l'Angle-
terre était prête ,à négocier des ententes éco-
nomiques avec tous les peuples qui y étaient
disposés. Les colonies britanniques entreraient
dans ce circuit, les Dominions demeurant évi-
demment libres de leurs décisions. En atten-
dant la Grande-Bretagne et les Etats-Unis,
grâce à des échanges de vues nombreux et
raisonnables, s'aperçoivent que l'entente entre
eux est possible, même dans le cadre si parti-
culier des Dominions britanniques, et de ce
fait, la politique économique de Londres jus-
qu'à présent si spécifiquement européenne et
orientale, pourrait être d'ici peu de mois singu-
lièrement modifiée.
Quant aux colonies, répondant indirecte-
ment aux affirmations si nettes du chancelier
Hitler à Nuremberg, M. Eien. à déclaré qae --
leur possession ne jouait aucun rôle -dans tu '-.-
question, que la propriété du sol ne sigitifiqit
g e - ei
aucunement accroissement -.Je& éch Mf- .qc
il a dit notamment, convenant que la raipon .jy;
jouait pas toujours contre la force. et que les
violents se moquent audacieusemettt du Droit
et du respect dû à la propriété J'autrui: « Par
la coopération, nous pouvons réaliser de gran-
des choses, par un conflit, nous perdrons tout ».
Les Annales Coloniales sont heureuses de
saluer enfin, en Grande-Bretagne, loin de cet
orgueilleux impérialisme, et de ce mépris par-
ticulier de [Europe, de ses souffrances, de ses
besoins, de ses ressources, un discours habile,
qui admet la réalité des choses pour tenter,
non plus d'y faire barrage, mais de se modeler
sur eiles, de se coller à elles, afin de les con-
luire quand elles se mettront en route, au lieu
d'être tout bonnement brisée par elles. :
? mtm (
Les Nord-africains en France
01t évalue à 65.000 environ le nombre des
indigènes nord-africains installés en France.
Les Algériens forment plus des trois quarts
de cette population immigrée. -
Les ordres religieux
de l'enseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambiri.
II
L'Egypte travaillait de tous temps coura-
geusement pour diffuser l'instruction dans le
pays dans la mesure indispensable à la vie
moderne.
Soutenus par une opinion publique très
favorable, Gouvernement et Œuvres privées,
religieuses et laïques, mais surtout reli-
gieuses françaises, ont réussi par un effort
constant, à assurer un développement de
l'enseignement qui est particulièrement ra-
pide depuis une vingtaine d'années et que le
recensement scolaire effectué par le départe-
ment de la Statistique générale de l'Etat en-
registre éloquemment. -
En-effet le département susindiqué a pro-
cédé au commencement de cette année au
recensement général de toute la population
scolaire en Egypte. Les résultats généraux
reflètent pour l'année scolaire 1936-37 une
augmentation de 38,9 dans le nombre des
élèves, par rapport aux résultats du dénom-
brement de l'année scolaire 1933-34. Dans
une publication qui est en préparation, se
trouveront réunis tous les détails relatifs à
cette. importante enquête.
En voici les résultats généraux provisoires,
qui viennent d'être publiés :
Nombre des écoles dans toute l'Ecvote.
1933-34 : 8.421. - w
Nombre des écoles dans toute l'Egypte,
1936:37 : 8.585.
Nombre des élèves dans toute l'Egypte,
1933-34 : 941.760.
Nombre des élèves dans toute-. l'Egypte,
'936-37 : 1,3°8.253.
soit un pourcentage d'augmentation de 38,9.
L'enseignement public égyptien comporte
tous les degrés. L'amélioration de la situa-
tion scolaire est loin d'être uniquement une
question d'effectifs. Aussi les efforts se por-
tent non seulement à instruire un plus
grand nombre d'élèves, mais aussi à les
mieux instruire.
Il est très difficile, pour ne pas dire impos-
sible, de retracer en quelques lignes toutes
les réformes entreprises pour améliorer l'or-
ganisation scolaire et les méthodes pédago-
giques et pour donner aux écoles un ptrson-
nel qualifié.
L'institution d'examens d'Etat est à noter
comme particulièrement importante. Ces exa-
mens ne sont pas seulement des moyens très
sérieux de sélection. Mais encore, leur fonc-
tionnement a pour effet d'unifier dans une
mesure très appréciable tt très heureuse, des
enseignements qui variaient à l'excès d'un
établissement à l'autre : la sanction com-
mune conduit les diverses catégories d'écoles
à rapprocher leur programme de travail. En
particulier, l'institution, du baccalauréat
égyptien a amené d'une part les institutions
privées à faire à l'enseignement de l'arabe
la place très large qu'il mérite, d'autre part,
il stimule les établissements publics dans
leur effort de modernisation.
Dès l'institution du baccalauréat égyptien-,
les Pères Jésuites, de l'Egypte, furent les
premiers à y préparer des candidats avec un
très grand succès. -
Ici, qu'il me soit permis d'ouvrir une pa-
renthèse, pour divulguer une petite enquête,
dirigée par curiosité, pendant mes fréquents
voyages, non seulement en Egypte mtis
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