Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-09-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 septembre 1937 17 septembre 1937
Description : 1937/09/17 (A38,N48). 1937/09/17 (A38,N48).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6272051j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
38* ANNEE.~N*48. VENDftIW ( 13 h. 30)17 SEPTEMBRE 1937
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Les Annales Coloniales
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Fondateur : Marcel RUEDEL • : : i Directeur : Raoul MONMARSON
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le numéro : 1 frano
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1. 1. 1 p o - 1
Le 30 janvier 1937, devant le Reichstag,
le Führer avait officiellement demandé des
colonies pour l'Allemagne et, plus particu-
lièrement, la restitution des territoires qui lui
ont été enlevés par le Traité de Versailles. Il
vient d'affirmer à nouveau sa volonté, à Nu-
remberg.
Cette « revendication » est d'une gravité
exceptionnelle, non pas en elle-même, car il
est bien certain que, malgré les affirmations
contraires, le Reicb aura toujours une <. re-
vendication » à formuler, mais parce qu'elle
marque un tournant décisif dans sa politi-
que.
Jusqu'en 1937, les gouvernements alle-
mands avaient toujours passé sous silence la
question des colonies. Mieux, ils s'en mé-
fiaient. C'est une vieille tradition à la
Wilhelmstrasse que de concentrer toute sa
force, toute son activité en Europe, que de
craindre les aventures mondiales qui risquent
de dresser Londres contre Berlin.
Ainsi pensait Bismarck qui sentait bien que
l'étonnant édifice qu'il avait construit en
1866 et en 1870 ne tiendrait que par une
entente avec la Grande-Bretagne. Dès 1871,
quand quelques commerçants l'avaient poussé
à exiger de la France ses possessions de
l'Inde et de la Cochinchine, il avait refusé.
Il aimait à dire : « Je ne suis pas un colo-
- nial ». Il nous avait poussés vers la Tunisie
afin de nous brouiller avec l'Italie ; ce
n'était pas pour se brouiller avec l'Angle-
terre en la contrecarrant sur la vaste terre.
Aux partisans de la Weltpolitik, de la poli-
tique mondiale, il répondait : c L'Angle-
terre est plus importante pour nous que Zan-
zibar et toute l'Afrique orientale ».
Bismark, l' démissionné », son succes-
seur le chancelier de Caprivi signait le
traité du Ier juillet 1890 avec la Grande-
Bretagne, et, comme les coloniaux du
Reich protestaient ardemment contre les
concessions faites, il publiait dans le Moni-
leur de l'Empire une sorte de mémoire jus-
tificatif où l'on pouvait lire cette phrase qui
éclaire sa politique : « Nous nous sommes
inspirés de motifs de politique générale
nous avons voulu, avant tout, assurer notre
entente avec l'Angleterre ».
Par la suite, Guillaume II changea de
méthode, et fit si bien que sa Weltpolitik,
inquiétant le Foreign Office, aboutit à l'En-
tent» cordiale franco-anglaise» réalisant ainsi
une véritable tour de force après Fachoda 1
Et voilà pourquoi l'ancien caporal Hitler,
deveniT.chef de parti et méditant en 1924
tlaus la, prison de Landsberg-am-Lech, pou-
vait se montrer sévère pour une semblable
politique. « Au lieu de pratiquer une intel-
ligente politique territoriale en Europe,
écrit-il dans Mein Krampf, on eut recours à
une politique coloniale et commerciale. Le
résultat de cette tentative pour s'asseoir sur
toutes les chaises était facile à prévoir ; on
s'assit à côté et la guerre mondiale fut la
note de frais qu'eut à acquitter finalement
le Reich pour solder les dettes contractées
par sa maladroite politique étrangère. »
Ainsi la pensée de Hitler s'apparente à
celle de Bismark et l'on comprend mieux
qu'il ait été d'abord l'adversaire des revtn-
dications coloniales. Qu'on médite donc cette
autre phrase de Mein Kampf qui prend
aujourd'hui une valeur singulière : « En
Europe il n'y a pour tout l'avenir que nous
pouvons embrasser du regard que deux
alliés possibles pour l'Allemagne : l'Angle-
terre et l'Italie.
Il nous sera très difficile de faire entrer
l'Angleterre, comme alliée future, dans les
rangs de nos partisans. Notre presse juive
a toujours su concentrer la haine de notre
peuple sur l'Angleterre. on a parti à tort
et, à travers, de la C renaissance P, de la
puissance maritime allemande, protesté
contre le vol de nos colonies, demandé
gu'elles soient reconquises. Nos bourgeois
niais qui se mêlent de politique commencent
à comprendre vaguement que nous n'avons
pas à lutter aujourd'hui pour que l'Alle-
magne devienne « forte sur mer ». Diriger
les forces de la nation allemande vers cet
objectif aûant d'avoir solidement assuré
notre situation en Europe, était déjà une
folie avant guerre. Aujourd'hui, un pareil
projet doit être mis au nombre de ces sot-
tises qui, en politique, s'appellent des
crimes. »
Nous en tombons d'accord. Et cependant
l'Allemagne cède, de nouveau, à son goût
de la Weltpolitik qui inquiétait Bismark et le
Hitler de 1924. Elle recommence sa lutte
pour la mer..
De toutes les grandes puissances, les
Etats-Unis mis à part, c'est l'Allemagne
qui a officiellement aujourd'hui le plus de
navires.de guerre en chantier (et nous igno-
rons certainement une partie de ses cons-
tructions). Elle construit trois cuirassés
jaugeant 87.000 tonnes, deux porte-avions
jaugeant 38.500 tonnes, 3 croiseurs jau-
geant 30.000 tonnes, 32 contre torpilleurs
jaugeant .40.800 tonnes. Nous ne savons
pas grand chose des sous-marins qu'elle pré-
pare certainement. Mais, en tout état de
-. "-_,,
cause, elle reconnaît orncienement avoir
196.300 tonnes de bateaux de guerre sur cale
contre 173.900 seulement pour l'Angleterre.
En même temps qu'elle lance sur la mer
des monstres d'acier comme au temps de
l'amiral von Tirpitz, par la bouche de son
chef, elle vient de revendiquer des colonies
et ses colonies.
Peu importe les prétextes qu'elle allègue,
prétextes d'ordre moral, d'ordre économique,
d'ordre idéologique pour traiter avec le Ja-
pon, pour agir dans les pays d'Islam en
général et dans l'Afrique du Nord en parti-
culier, pour intervenir en Espagne, pour
construire des cuirassés, pour préparer une
action en Ukraine, pour réclamer des ter-
ritoires. Le fait est là. Revenant aux mé-
thodes dé Guillaume II, à la politique qu'il
reconnaît avoir conduit le Reich au désastre, ,1
le Fiihrer s'engage à nouveau dans la Welt-
~&X. < '*~ -
Weltpolitik a folie avant guerre. a sot-
tise, aufourdTiui, qu'off doit appeler crime »
disait-il en 1924. Oui, mais à ses yèux,
c .diriger les forces de la nation allemande
vers cet objectif » n'était une folie, une
sottise ou un crime que si on n'avait pas
c solidement assuré sa - situation en Europe. »
l, Conclusion. Puisque le Reichsführer
reprend à son compte les formules de Guil-
laume II qu'il a blâmées, parce qu'elles ont
conduit l'Empire à la défaite, c'est qu'il
considère qu'il 1 a maintenant solidement
assuré sa situation en Europe P, c'est-à-dire
qu'il est suffisamment fort, mieux, qu'il
est le plus fort et qu'il peut réussir ce que
le kaiser a manqué.
C'est là le point le plus grave des dis-
cours du 30 janvier, et de Nuremberg, et
l'Angleterre l'a compris, qui a consacré à
sa défense la somme énorme de 40 mil-
liards!
André Fribourg,
ancien vice-président
de la Commission des Affaires Etrangères
46 la Chambre des Députés.
AUDIENCES
A LA PRESIDENCE DU CONSEIL
M. Camille Chautemps, Président du
Conseil. a reçu samedi M. Marcel Ollivier.
Gouverneur général honoraire des Colonies, et
le Kalitat Djelloul Ben Lakhdar. président de
U rAmmiMinn miicnlmane à Paris.
- M. Wittiam Bertrand. sous-secrétaire d'Etat
à la Présidence du Conseil, avait reçu
M- Djelloul Ben Lakhdar la veille, de même
que M. De Martel, Haut-Commiuaire de
France en Syrie et au Liban.
Une délégation de l'Union des syndicats ou-
vriers de la région parisienne a été reçue hier
matin à la présidence du Conseil. Cette délé-
gation était conduite par MM. Raynaud, secré-
taire général de l'Union des syndicats, et Bre-
not. ^secrétaire adjoint, et composée des secré-
taires des syndicats plus particulièrement inté-
ressés à la question des nord-africains.
AU MINISTERE DE L'INTERIEUR
---- .----- - ---- ---
M. Marx Dormoy, ministre de l'Intérieur, a
reçu mardi matin, le kalifat Djelloul ben
Lakfidar, président de la commission musul-
mane à Paris.
AU MINISTERE DES FINANCES
M. Georges Bonnet" ministre des Finances"
a reçu, mercredi matin. M. Baudouin, diiee-
teur de la Banque d'Indochine.
Ail UIMICTCIE DES P.T.T. :
.,. -JIII'.- - -- - - - - --
Une délégation du Syndicat de la Presse
coloniale française, conduite par M. Bouuenot,
président, a été reçue ce matin par M. Lebas,
ministre des P.T.T
L'entretien a porté ..sur une représentation
plus effective des colouiaOl, dans le Comitede
Radiodiffusion et plus en rapport avec I im-
portance des émissions qui ont été promises aux
Fiançai» d' Otatre-M e».. 1
Chez tes Gouverneurs
M. SOLOMIAC EST NOMME
SECRETAIRE GENERAL DE L'A. E. F.
Par décret en date du 11 septembre 1937,
M. Léon Solomiac, gouverneur des établisse.
ments français dans l' Inde, a été nommé secré-
taire général du gouvernement général de
l'Afrique équatoriale française.
ET - EST - PROMU A LA tre CLASSE
DE SON GRADE
Par décret de la même date, M. Solomiac,
gouverneur de 2* classe, a été élevé à la 1"
classe de son grade.
M. PARISOT VA AU GABON.
Par décret en date du 11 septembre 1937.
M. Georges ParÍlot. gouverneur de 3* classe,
secrétaire général du gouvernement général de
l'Afrique éauatoriale française a été nommé
gouverneur délégué du gouvernement général
de l'Afrique équatoriale française au Gabon.
REMPLACER M. BONVIN
NOMME GOUVERNEUR DU DAHOMEY
Toujours par décret en date du 11 septem-
bre 1937, M. Louis Bonvin. gouverneur de
3° classe, gouverneur délégué du gouvernement
général de l'Afrique équatoriale française au
Gabon, a été nommé gouverneur du Dahomey.
- ) - ( –-
Un nouvel ambassadeur
de Siam accrédité à Paris
ú nouveau ministre de Siam en France,
M. Bhra Bahiida Miiara, s'est rendu'/ hier,
au château de Rambouillet où il a remis à
M. Albert Lebrunavec le cérémonial d'usa.
ge, les lettres qui Vaccréditent auprès du
gouvernement de la République française,
Jeune Indochine
/–1 A NomeUe Revu* beéodd-
I I UHNhS ̃ noise que dirige à Sm*as»
j ». avec me grlce si jfclve
m et une gravité si gad-
m «, notre collaboratrice
̃ HHL , Christine FourDIcr mb
̃ une enqnête : quels sont
1 C~B'ËS les maîtres littéraires de
CSsSBC^. la pensée annamite, quels
L sont auprès d'elle les au-
L––-. J tL t.. les plus populai-
res ? :
Le conseiller Do Huu Try répond ainsi :
.Je m'empresse de répondre a votro désir tout
eu craignant de ne pouvoir vous donner entière
satisfaction..
La raison est que J'ai perdu depuis longtemps
tout contact avec mes Jeunes compatriotes dont
les aspirations sont complètement dtnerentes de
celles de leurs aînés dont je suis. Alors que
ceux-ci ne cherchaient qu'à allier les traditions
aacestrales - avec la pensée française • pour en
tirer ce qu'il y a de meilleur dans - deux
cotés, la génération actuelle n'aspire qu'à Caire
table rase des croyances familiale» sans savote
par quoI les remplacer puisque la morale confw
ceénne supprimée n'a pas été remplacée dans tes
écol
Il est vrat que nous sommes dans um période
de transition où la Jeunesse annamite, tour-
mentée par l'instruction massive qu'elle reçoit
est indécise tout en parcourant J.-J. Rousseau
et Voltaire.
Nous imaginons que cette réponse fera méditer
nos compatriotes chargés des destinées lie t'tm-
dochine. L'avis est d'une précision remarquable.
Un monde différent, Il comme ailleurs, est ne.
On Veut bien le nier, passivement, en refusant
d'effectuer, au fur et à mesare tju'eHes s'amènent
indispensables, les réformes de structure exigées
par l'esprit nouveau. C'est de cette manière que
les révolutions éclatent
I Nous pouvons, devant nos livres et nos jour-
naux, nous abandonner au péché d'orgueil. Les
misérables que nous sommes, dans leur solitude
matérielle ou morale, ont une revanche éclatante:
leur plume, courant sur le papier, juge les morts
et foudroie les vivants, transmet la lumière, et
grave en tous lieux, avec une surprenante aisance,
toutes les traces de l'esprit. Le métier d'écrire
comporte une grave charge de responsabilité.
L'usage qui en est fait est à la mesure de la
justice ou de l'injustice des hommes. Mais quand
une certaine humanité se cantonne dans ses er-
reurs, dans les avantages qu'elle a plus ou moins
honnêtement acquis, dans sa férocité, dans son
égoismc, la pensée se lève. Le souffle du mépris
ou de la vengeance la porte, et à des années de
distance elle vient frapper, en des maes obscu-
res, où la méditation est souveraine, des cerveaux
justes, équilibrés et dont les forces sont neuves.
Des philosophes, depuis deux cents ans, ont de-
truit l'ordre-social des bammes., l'ordre moral
des choses. Les jeunes Indochinois en seraient-Us
encore à ce stadè de la critique, et n'ont-ils pas
abordé celui de la dockint-cmbitcdft ? Nouti
ne pouvons croirt le ççnsetiler-Da Hiai Try- Se-
rait-cé la France qui les fine ? Après avâfr en-
vert à notre foyer une place qu'ils n'avaient sans
doute, jusgj&'iijf^ëiit, Sollicitée qu'en rêve. esti-
mentlK"qfe^nojjiS: ne nous reiiroiu> iias às*cx vite,
et que l'Association est un masque à l'abri du-
quel nous avons régné plus longtemps sur leur
pays ? ,- ":',
,
Nous lisons Viet-Nam, et nous tentons, au mi-
lieu du désordre effroyable des temps présents,
de saisir les aspirations nouvelles. Nous faisons la
part du juste, et de l'injuste. Nous ne considé-
rons l'extrême qu'à l'égal d'une manifestation
fiévreuse de l'impatience. Et nous avouons ne
pas savoir actuellement en Indochine le but, la
proposition ferme, le dessein de la personnalité
de demain.
Depuis deux siècles, contre une bastille de ri-
ches et de privilégiés, accrochés A toutes les pré-
rogatives de leur naissance ou de leurs sous, les
philosophes ont bataillé, passionnément lutté. Voi-
là, aux limites extrêmes des territoires français
d'outre-mer, le grain qui germe enfin.
Est-ce contre nous ?
Et quel est, depuis que le vingtième siècle nous
ouvre enfin la voie, l'esprit nouveau qui barrera
la route à l'anéantissement pour damer avec fol,
avec enthousiasme, le grand mot de passe que
nous attendons : construire ?
Raoul Monmaraon.
) (
Visite en leurs Etats
EN COCHINCHINE
Poursuivant ses tournées, M. Brevié, gou-
verneur général, entre les 24 et 29 août, ac-
compagné par M. Pagès, a visité les provin-
ces de l' Ouest, Vinhlong, T dviah, ,QaathO,
Soctrang, Bacliêu, Camau, Bachgia, Natien.
Châudoc, Longxuyên, Sadac et les agglomé-
rations les plus importantes de ces provinces.
b ..a-. e
Au Cabinet du
Ministre des Colonies
Par décret en date du 11 septembre 1937,
la mission au cabinet du ministre des Colonies
de M. Jean Llpart. rédacteur principal des
postes, télégraphes et téléphones du cadre mé-
tropolitain, détaché en Afrique occidentale
française, .a été renouvelée pour une période
de trois, mois, dans les même. conditions que
précédemment.
M. Uer iisble
sir Iî (KSSH cdnMr
Après son discours de" Nuremberg, M.
Adolf Hitler, chancelier du Reich, a reçu les
journalistes, et a précisé devant eux certains
points qu'il avait effleurés;
De l'idée générale, il est parvenu, à la
précision. Nous nous devons à nous-mêmes
de publier certains passages de cet entretien,
relevés par l'AeenCe Havas :
Nous ne voulons rien prendre à personne.
Notre doctrine de la race devrait rassurer
toutes les inquiétudes. Nous ne voulons sub-
juguer aucune .population étrangère
Sans doute l'Allemagne n'est plus un es-
pace vide au milieu de l'Europe, comme
elle l'a été pendant quatorze ans. En réa-
lisant concrètement i'égaiité des droits, nous
avons comblé ce vide. Nous l'avons même
très bien comblé. Ainsi disparaît un élément
d'insécurité en Europe.
Nous pouvons maintenant nous consacrer
aux tâches qui nous incombent, et nous
avons fort à faire. Nous avons même des
soucis. Nous. avons des difficultés de ravi-
taillement.
Les chefs. responsables de ces questions
devront se casser la tête : cela leur fera du
bien, en leur évitant de s'engourdir.
Mais n'allez pas croire que nous crève-
rons de faim l année prochaine. Nous ar-
riverons à nous nourrir;
Pour moi, je suis vagétanen, comme
vous le savez. Je suis donc un peu partial
en ces questions : cependant,1 je crois pou-
voir dire que l'alimentation moderne serait
lv^eùseéptibie d'être ; modifiée avec avantage.
D'ailleurs, ce problème du ravitaillement
de l'Allemagne ne pourra être résolu d'une
manière satisfaisante que lorsque nous au-
rons. des colonies.
Cent trente-sept habitants au kilomètre
carré sont plus difficiles à nourrir que 10
ou 12. Il nous, manque de 10 à 12 pour
ou 12. H nous., I'eLppdint.
cent pour faire l'appoint.
On nous objecte : c'est peu. Mais c'est
la nourriture de sept millions d'hommes.
La question coloniale sera résolue d'une
manière ou de l'autre, comme a été résolue
celle de l'égalité des droits. Tant qu'elle
ne le sera pas, il n'y aura pas de vérita-
ble apaisement- en Europe.
Ce ne aont pas ici la-paix ou la guerre
qui sont en question. C'est une affaire de
raison. Et je suis convaincu que la raison
l'empor m L",'
-- Mais, oemanae alors un înieriocuieur
britannique, vous servirel-vous de vos colo-
nies pour, établir des points d'appui pour
votre flotte? • »
Al. Hitler sourit <
";;. Pour. le faire, répond-il, il faudrait
d'abord avoir une flotte en conséquence.
Avant tel guerre; l'Allemagne a exploité ses
colonies commercialement, - sans considéra-
tion stratégique;
Si : nous voulions maintenant entretenir
une armée pour défendre de lointaines colo-
nies, ce serait ruineux et par conséquent
une bien mauvaise affaire. Toute# les puis-
sances «bjflttisies deivent coltiBbrér. <
• -i- Maisr dwntodç-cfon. poarmwime cher-
chez-vous. pas » solution aMsaes échanges
comœerdaujr t "," ,"
Sans-.rdûttfe^r-Tépfttid asbfr
tez-nous tant; que vous .voudrez .çt, npjis
vous Tâçbèierons tant que nous-poupons. :
Mais .cé n'est pas seulement une question
commerciale. C'est aussi une question d'hon.
neur: l'Allemand d'aujourd'hui ne veut pas
, s'expatrier chez les autres. Il ne suit plus
seùlemént le commerce mais suit son dra-
peau. On ne voit pas pourquoi l'Angleterre,
la Belgique, l'Espagne, le Portugal, le Ja-
pon auraient des colonies et nous pas.
Ce que nous demandons, ce sont nos an-
ciennes colonies et non pas les colonies des
autres. »
Le Haut-Commissaire de l'Afrique du Sud
à Londres, préconise l'étude de la question
M. Charles te Water, Haut-Commissaire de
l'Union sud-africaine à Londres, a fait, à
Montréal, où il est actuellement en vacances,
une déclaration qui a causé la plus grande
surprise à Londres et à- Capetown en disant
que la question des colonies allemandes devait
être envisagée par une conférence internatio-
nale :
En effet, dit-il l'Europe, dans le passé, a
trop longtemps làissé trainer les problèmes
jusqu'à ce qu'ils deviennent dangereux. Voici
un mal qu'il fadrait guérir et jl ne peut l'être
que par les puissances qui administrent les
anciennes colonies allemandes.
Le Haut-Commissaire sud-africain a ajouté
que le territoire du sud-ouest africain, dont
l'Afrique du Sud a le mandat, a été une cher-
ge coûteuses pour l'Allemagne autrefois et
qu'il est également administré à perte au-
jourd'hui par le Dominion.
Par la suite, M. te Water a expliqué qu'il
ne parlait :qu'en son nom personnel et qu'il
ne garantissait pas que l'Afrique du Sud sous-
crirait à un accord qui rendrait à l'Allema- ,,1
gne ses anciennes colonies.
Rappelons que tous les ministres sud-afri-
cains se sont prononcés contre le retour des
colonies allemandes-au Reich, excepté M. Pi.
row, ministre de la Défense, qui, il' y a quel-
ques mois, s'est déclaré en faveur de resti-
tuer à l'Allemagne le Cameroun et le. Togo
mais qu'il se déclarait hostile à la restitution
du Tanganyika et. du Sud-Ouest Africain.
C'est sans doute ainsi que M. te Water en-
tend, lui aussi, régler la question : faire
payer les autres. la France principalement
--.---- - -- -
La cour d'Annam en deuil
S, A. le prince NGuyet, Hou Hoo,
pire de S. M. l'impératrice d'Annam, est
mort dans la iauit de mardi à mercredi, à Sai-, j
gon, à l'âge de soixante et onze ans.
- Lord Rothermere, qui a log fantauies d'an richt désœuvré, et que
nous vmau dans les exercices lu plus comiques, partant en guwre
comme un frelon contre le soleil, a abemdonné la, Hongrie et les terres
transylvaines qu'elle revendique, pour la poéne des boww. rhénans. il
milite pour l'Allemagne, contre la France.
Il est en correspondance avec le Fëhrer~Chancelier Hitler, Comme
un amoureux à l'ime limpide, il en fait part à tout m chacun, et son
journal, le c Daily Mail », publie ces manifestations épistoUàres» C'est
ainsi qu'emporté par sa foi ftIIfIHlle, Lord Rothewmere a fait distribuer
dans les milieux politiques britanniques une invitation au gouvaim
ment de Londres, en faveur fane conférence des puiasaricet chargées
de mandats colonillÙ": le but de cette conférence serait de rendre à
l'Allemagne quedques^uns de ses aneiens territoires.
Mais Lord Rothermere est irrité t &rsonne né lui a ftàt encore l'hon-
neur. d'une réponse. o.
La vraie réforme algérienne
,. "'-,,',," ,-,' '--"-,
Dans des notes successives, jetées au jour
le jour dans ce journal, nous avons repré-
senté que l'on veut guérir pan la politique
le grave malaise algérien. Parce que l'on
est incapable de le régler sur le plan écono-
mique.et social. Nous avons demandé qu'au
lieu du bulletin de vote on améliore l'ha-
bitat, on distribue l'eau, on remplace la
vieille charrue par une moderne. ,Nous
avons demandé que l'on sauve l'homme, au
lieu de le doter d'urnes supplémentaires.
Point n'est- besoin de délégués, de parlemen-
taires, pour cette tâche essentielle de la gé-
nérosité humaine. Il ne suflil. au gouverne-
ment, que d'un ministre charitable et sou-
cieux de ses administrés.
Voici ce que nous écrit l'Algérie un de
nos collaborateurs.
Qui ne lui donnerait raison ?
Plus encore que dans certains villages de
France, ce qui amène en Algérie la désaffec-
tation des campagnes, c'est la sordité des mai-
sons d'habitation, tenues malproprement, cons-
truites de guingois., sans aucun confort ni
aucune lumière.
Dans les « bleds », le gourbi est une cons-
truction rudimentaire, à peine bonne pour y lo-
ger des bestiaux, et c'est cependant là-dedans
que s'entassent des êtres humains, couchant à
même le sol, souvent détrempe, sans aucun mo-
bilier, si simple fut-it, promiscuité de sexes dif-
férents, de baillons misérables, de bobos conta-
gieux. : -:-: -: ,
Et ce gourbi r.'est pas même séparé des
voies de circulation ; bien souvent, un rideau en
loques clôt et abrite l'intérieur contre les intem-
péries, parfois rigoureuses, comme vents de
neige, de pluie et de froid.
Pas la - moindre verdure autour de l'enclos ;
pas de fleurs pour en égayer les abords, rien
que la route implacable qui colporte tous les
courants d'air et tous les miasmes.
On voit donc que ce n'est pas sans raison
que le Professeur Augustin Bernard demande
la réforme de cet état archaïque.
Qui pourrait ne pas s'associer à son obser-
vation ?
! Le jour où l'indigène pourra se créer un foyer
décent, y loger une progéniture sainement éle-
vée, ce jour-là sera plus brillant que celui où
on accordera l'égalité des droits civiques aux
Musulmans.
Mais, pour en arriver là. il faudrait, d'abord
ce que ne prévoit pas, mais, au contraire, con-
solide, le projet Blum-Viollette, assurer à la
femme musulmane, le respect auquel elle a
droit comme toutes les autres femmes, la dé-
liVrer, des marchandages, des trafics plus ou
moins corrects même en de certains milieux,
prétendus évowés. auxquéls elle est encore
eè~r&i -& *I ég~, -i&i~hom au çoeur niâne çtu
soumise ; ici. nous touchons au coeur même dû
statut islamique, et voilà pourquoi le projet en
sutpens apparaît Mus des aspects si redouta-
b!ès.' ,. c: -
! La polygamie est un fait, qui peut être dis-
cuté mais,- qui, actuellement, ne s'haimonise
nullement avec notre civilisation.
U. nous le rêpétons, est le danger culmi-
nant.
Avec des maisons plus vastes, mieux distri-
buées, plus aérées" la propreté et l'hygiène,
choses, inconnues des fellahs, y règneront,
écartant la contagion de maladies malsaines et
parfaitement évitables.
L'indigène s'habituera aussi à un confort
plus réel, à un mobilier rustique, mais néces-
saire : lit, table plus haute pour les repas, chai-
ses, literie etc.
Nous ne demandons pas que l' on bouscule,
comme en Turquie, ses habitudes vestimen-
taires, ses mœurs même : que l'indigène garas
son costume, conserve les rites religieux qui lui ;
sont chers ; nous n'avons pas d'objection à
présenter.
Nous voulons seulement, que, dans le ca-
dre de. ses traditions et de sa vie familiale, il
apporte un peu plus de modernisme rationne! t
d'où la disparition de cette vie de tribu souhai-
tée par un homme comme M. le Professeur
Augustin Bernard.
De là, nous entrons dans le cadre plus vaste
et piu* impressionnant d'une réforme de la vie
municipale; de la construction d'écoles, de
crèches, de garderies d'enfants ; de la création
d' oeuvres post-scolaires, d'apprentissage et
d'oeuvres d'assistance et de bienfaisance ; de
l'élargissement obligatoire deil lois d'assurance,
de mutualité ; l'association plus étroite du co-
Ion et du fellah, que celui-là soit tenu d'inté-
resser celui-ci aux réussites de son exploitation,
soit scus forme d'actions de travail ou tout
autre mode de répartition à déterminer ; car le
fellah, quoi que l'on prétende, subit les contre-
coups des années déficitaires.
Or le coefficient de la vie augmente pour
l'un comme pour l' autre ; et cette association
ne peut être que profitable à l'agriculture, au
commerce et à l'industrie.
Bien des colons, malheureusement, gaspil-
lent dans les années d'abondance, s'endettent
sottement, s'imaginant que la poule aux œufs
d'or continuera de couver. C'est donc le pro- -
pre intérêt du colon que nous prétendons servir
en même temps que celui de l'humble travail-
leur agricole..
On prétend aussi que la main-d'oeuvre indi-
gène ne vaut pas la main-d'œuvre européenne ;
cela dépend du genre de travail que l'on lui
confie, mais, pour les travaux pénibles, gros-
siers, elle est d'une résistance et d'un rende-
ment merveilleux. Nous en pourrions citer de
nombreux exemples.
Toutes ces questions d'ordre économique et
social que nous venons de citer dans cette brève
énumération apporteront la solution exacte à ce
que l' on appelle « exagérément », comme le
soulignait le sénateur d'Alger, M. Duroux,
« le malaise algérien ».
Ce malaise n'existerait pas, si l'on procédait
à une meilleure péréquation des forces dispo-
nibles sur cette terre, jeune et féconde, et si,
au lieu de vouloir modifier le statut civique de
l'indigène, on commençait par amender son sta-
tut moral et civil, que l'on maintiendrait, cela
va sans dire,, dans le cadre, des traditions dit
pays d' origine. 4"
Nous le repetons, ce n est pas le projet
Blum-Viollette qui apportera cet apaisement-;
au contraire, il ne fera qu'aviver les plaies, en
installant, dans la vie indigène, la nauséabonde
politique.
Cette étude serait incomplète si nous n'y
ajoutions la question de l'amélioration des rou-
tes et chemins ; l'électrification des campagnes,
facilement réalisables dans un pays non dé-
pourvu d'eau, etc.
En quelques mots, ce à quoi il faut abou-
tir, c'est à une vie plus clémente pour le pay-
san et l'ouvrier, dans un cadre plus riant.
Julien Depoix.
M. Le Beau est à Paris
M. Le Beau, Gouverneur général de l'Al-
gérie, accompagné du capitaine Audric, de son
cabinet militaire, est arrivé dimanche soir à
Port-Vendres, par El-Kaniara.
Parti lundi matin en automobile pour la Dor-
dogoe et la Creuse où il fut préfet le
Gouverneur général est arrivé à Paris hier.
) ..e (
Conseil Supérieur
de la France d'outre-mer
Une modification.
Aux termes du décret du 19 juin 1937, por-
taDt réortmisation du conseil supérieur de la
France d'outre-mer, la section de législation
doit comprendre, parmi ses membres, « un pro-
fesseur de faculté, titulaire d'une chaire de
droit public et ayant enseigné la législation co-
loniale désigné par l'ensemble des facultés de
JvAlf «
Cette réduction, dont le but était d'entou-
rer de toutes les garanties de compétence la
désignation de la personnalité appelée à sié-
ger à l'assemblée coloniale, s'est toutefois ré-
vélée exagérément restrictive, car elle condui-
sait, en fait, en raison des conditions exigées,
à empêcher l'exercice d'un choix.
Dans le but d'élargir ce choix un décret du
Il septembre (/. O. 15-9-37) modifie ainsi
l'article 8 du décret précité.
6° Un professeur titulaire des facultés de
droit, spécialisé dans les questions de législa-
tion coloniale, désigné par l'ensemble desdites
facultés.
)
1 ,', Les Hautes Etudes
d'administration musulmane
Le Journal officiel du 11 septembre, a pu-
blié, par les soins de la présidence du Conseil,
un arrêté fixant les conditions du tconcoura pour
la préparation au brevet des Hautes Etudes
d'Administration musulmane.
L'acte de candidature doit être effectué
avant Je ilu octobre prochain.
Encore et toujours
la piastre
par Lmà Pcwgo"
'Depuis deux mois, une vive émotion règne
en Indochine : des bruits tendancieux circu-
lent sur l'éventualité d'une prochaine mani-
pulation de la monnaie locale.
On sait que le décret du z octobre 1936,
corrigeant fort heureusement la néfaste sta.
bilisation du 31 mai 1930, a fixé à 10 francs
français la valeur de la piastre indochinoise.
Il serait question d'abandonner cette parité.
par crainte d'un amenuisement prochain du
franc.
La Chambre de Commerce de Saïgon s'est
saisie de la question et a fait connaître son
sentiment par un rapport de son président,
qui a soulevé, de la part d'autres assemblées,
Chambres d'Agriculture de Cochinchine, Fé-
dération des Syndicats, Syndicat des Rizi-
culteurs, d'ardentes controverses.
Ses conclusions se résument en un syllo-
gisme.
1° La parité actuelle de la piastre avec les
autres monnaies extrême-orientales donne sa-
- -
tisfaction a tous les intérêts.
20 Or l'éventualité d'une baisse du franc
pouvant être envisagée, la baisse consécutive
de la piastre risquerait de créer un décalage
des prix intérieurs.
3° Donc il faut maintenir la piastre à sa
valeur mondiale par la reconstitution d'une
encaisse de garantie et par la création d'un
fonds d'égalisation des changes.
Et quoi ! dans un pays où tout le monde
se connaît, où toutes les affaires s'enchevé.
trent, où la Banque d'émission même
scandale maintes fois dénoncé est intéres-
sée à la prospérité des uns et à la ruine des
autres, on peut oser parler d'une monnaie
dirigée par qui et pour qui ? comme
d'un bienfait des dieux !
De quelques précautions que l'on veuille
l'entourer, quelque habile camouflage qu'on
lui fasse subir, une telle formule ralliera,
c'est certain, contre elle les neuf dixièmes
des européens et l'unanimité des indigènes.
Voyons au surplus ce que vaut l'argumen-
tation de la Chambre Consulaire. -
Reprenant un thème qui a beaucoup servi
en faveur de la pseudo stabilisation de 1930,
cette assemblée s'efforce de jeter le discrédit
sur ses contradicteurs en affirmant que la
monnaie basse, profitant aux seuls débiteurs,
lèserait l'ensemble de la population. ,
Mais quelle idée te fait-elle donc de li
j
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JMMAL HlBtOHASAlKE
Rédaction &A dm inistration :
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PARIS m
TÉL. > RICHIUKO 7MI
(2 bgo$t groopéet)
Les Annales Coloniales
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Fondateur : Marcel RUEDEL • : : i Directeur : Raoul MONMARSON
".,",., :" ..: .;.- '1 "HI. ',''
ABONNEMENTS - A
«mc iii Reeue illustré» :
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Franwet -
Colonies ISO* 100 b 549
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le numéro : 1 frano
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tous les bureaux de poste.
-.- v, ,-
Retour à b "WettpoMtîk"
1. 1. 1 p o - 1
Le 30 janvier 1937, devant le Reichstag,
le Führer avait officiellement demandé des
colonies pour l'Allemagne et, plus particu-
lièrement, la restitution des territoires qui lui
ont été enlevés par le Traité de Versailles. Il
vient d'affirmer à nouveau sa volonté, à Nu-
remberg.
Cette « revendication » est d'une gravité
exceptionnelle, non pas en elle-même, car il
est bien certain que, malgré les affirmations
contraires, le Reicb aura toujours une <. re-
vendication » à formuler, mais parce qu'elle
marque un tournant décisif dans sa politi-
que.
Jusqu'en 1937, les gouvernements alle-
mands avaient toujours passé sous silence la
question des colonies. Mieux, ils s'en mé-
fiaient. C'est une vieille tradition à la
Wilhelmstrasse que de concentrer toute sa
force, toute son activité en Europe, que de
craindre les aventures mondiales qui risquent
de dresser Londres contre Berlin.
Ainsi pensait Bismarck qui sentait bien que
l'étonnant édifice qu'il avait construit en
1866 et en 1870 ne tiendrait que par une
entente avec la Grande-Bretagne. Dès 1871,
quand quelques commerçants l'avaient poussé
à exiger de la France ses possessions de
l'Inde et de la Cochinchine, il avait refusé.
Il aimait à dire : « Je ne suis pas un colo-
- nial ». Il nous avait poussés vers la Tunisie
afin de nous brouiller avec l'Italie ; ce
n'était pas pour se brouiller avec l'Angle-
terre en la contrecarrant sur la vaste terre.
Aux partisans de la Weltpolitik, de la poli-
tique mondiale, il répondait : c L'Angle-
terre est plus importante pour nous que Zan-
zibar et toute l'Afrique orientale ».
Bismark, l' démissionné », son succes-
seur le chancelier de Caprivi signait le
traité du Ier juillet 1890 avec la Grande-
Bretagne, et, comme les coloniaux du
Reich protestaient ardemment contre les
concessions faites, il publiait dans le Moni-
leur de l'Empire une sorte de mémoire jus-
tificatif où l'on pouvait lire cette phrase qui
éclaire sa politique : « Nous nous sommes
inspirés de motifs de politique générale
nous avons voulu, avant tout, assurer notre
entente avec l'Angleterre ».
Par la suite, Guillaume II changea de
méthode, et fit si bien que sa Weltpolitik,
inquiétant le Foreign Office, aboutit à l'En-
tent» cordiale franco-anglaise» réalisant ainsi
une véritable tour de force après Fachoda 1
Et voilà pourquoi l'ancien caporal Hitler,
deveniT.chef de parti et méditant en 1924
tlaus la, prison de Landsberg-am-Lech, pou-
vait se montrer sévère pour une semblable
politique. « Au lieu de pratiquer une intel-
ligente politique territoriale en Europe,
écrit-il dans Mein Krampf, on eut recours à
une politique coloniale et commerciale. Le
résultat de cette tentative pour s'asseoir sur
toutes les chaises était facile à prévoir ; on
s'assit à côté et la guerre mondiale fut la
note de frais qu'eut à acquitter finalement
le Reich pour solder les dettes contractées
par sa maladroite politique étrangère. »
Ainsi la pensée de Hitler s'apparente à
celle de Bismark et l'on comprend mieux
qu'il ait été d'abord l'adversaire des revtn-
dications coloniales. Qu'on médite donc cette
autre phrase de Mein Kampf qui prend
aujourd'hui une valeur singulière : « En
Europe il n'y a pour tout l'avenir que nous
pouvons embrasser du regard que deux
alliés possibles pour l'Allemagne : l'Angle-
terre et l'Italie.
Il nous sera très difficile de faire entrer
l'Angleterre, comme alliée future, dans les
rangs de nos partisans. Notre presse juive
a toujours su concentrer la haine de notre
peuple sur l'Angleterre. on a parti à tort
et, à travers, de la C renaissance P, de la
puissance maritime allemande, protesté
contre le vol de nos colonies, demandé
gu'elles soient reconquises. Nos bourgeois
niais qui se mêlent de politique commencent
à comprendre vaguement que nous n'avons
pas à lutter aujourd'hui pour que l'Alle-
magne devienne « forte sur mer ». Diriger
les forces de la nation allemande vers cet
objectif aûant d'avoir solidement assuré
notre situation en Europe, était déjà une
folie avant guerre. Aujourd'hui, un pareil
projet doit être mis au nombre de ces sot-
tises qui, en politique, s'appellent des
crimes. »
Nous en tombons d'accord. Et cependant
l'Allemagne cède, de nouveau, à son goût
de la Weltpolitik qui inquiétait Bismark et le
Hitler de 1924. Elle recommence sa lutte
pour la mer..
De toutes les grandes puissances, les
Etats-Unis mis à part, c'est l'Allemagne
qui a officiellement aujourd'hui le plus de
navires.de guerre en chantier (et nous igno-
rons certainement une partie de ses cons-
tructions). Elle construit trois cuirassés
jaugeant 87.000 tonnes, deux porte-avions
jaugeant 38.500 tonnes, 3 croiseurs jau-
geant 30.000 tonnes, 32 contre torpilleurs
jaugeant .40.800 tonnes. Nous ne savons
pas grand chose des sous-marins qu'elle pré-
pare certainement. Mais, en tout état de
-. "-_,,
cause, elle reconnaît orncienement avoir
196.300 tonnes de bateaux de guerre sur cale
contre 173.900 seulement pour l'Angleterre.
En même temps qu'elle lance sur la mer
des monstres d'acier comme au temps de
l'amiral von Tirpitz, par la bouche de son
chef, elle vient de revendiquer des colonies
et ses colonies.
Peu importe les prétextes qu'elle allègue,
prétextes d'ordre moral, d'ordre économique,
d'ordre idéologique pour traiter avec le Ja-
pon, pour agir dans les pays d'Islam en
général et dans l'Afrique du Nord en parti-
culier, pour intervenir en Espagne, pour
construire des cuirassés, pour préparer une
action en Ukraine, pour réclamer des ter-
ritoires. Le fait est là. Revenant aux mé-
thodes dé Guillaume II, à la politique qu'il
reconnaît avoir conduit le Reich au désastre, ,1
le Fiihrer s'engage à nouveau dans la Welt-
~&X. < '*~ -
Weltpolitik a folie avant guerre. a sot-
tise, aufourdTiui, qu'off doit appeler crime »
disait-il en 1924. Oui, mais à ses yèux,
c .diriger les forces de la nation allemande
vers cet objectif » n'était une folie, une
sottise ou un crime que si on n'avait pas
c solidement assuré sa - situation en Europe. »
l, Conclusion. Puisque le Reichsführer
reprend à son compte les formules de Guil-
laume II qu'il a blâmées, parce qu'elles ont
conduit l'Empire à la défaite, c'est qu'il
considère qu'il 1 a maintenant solidement
assuré sa situation en Europe P, c'est-à-dire
qu'il est suffisamment fort, mieux, qu'il
est le plus fort et qu'il peut réussir ce que
le kaiser a manqué.
C'est là le point le plus grave des dis-
cours du 30 janvier, et de Nuremberg, et
l'Angleterre l'a compris, qui a consacré à
sa défense la somme énorme de 40 mil-
liards!
André Fribourg,
ancien vice-président
de la Commission des Affaires Etrangères
46 la Chambre des Députés.
AUDIENCES
A LA PRESIDENCE DU CONSEIL
M. Camille Chautemps, Président du
Conseil. a reçu samedi M. Marcel Ollivier.
Gouverneur général honoraire des Colonies, et
le Kalitat Djelloul Ben Lakhdar. président de
U rAmmiMinn miicnlmane à Paris.
- M. Wittiam Bertrand. sous-secrétaire d'Etat
à la Présidence du Conseil, avait reçu
M- Djelloul Ben Lakhdar la veille, de même
que M. De Martel, Haut-Commiuaire de
France en Syrie et au Liban.
Une délégation de l'Union des syndicats ou-
vriers de la région parisienne a été reçue hier
matin à la présidence du Conseil. Cette délé-
gation était conduite par MM. Raynaud, secré-
taire général de l'Union des syndicats, et Bre-
not. ^secrétaire adjoint, et composée des secré-
taires des syndicats plus particulièrement inté-
ressés à la question des nord-africains.
AU MINISTERE DE L'INTERIEUR
---- .----- - ---- ---
M. Marx Dormoy, ministre de l'Intérieur, a
reçu mardi matin, le kalifat Djelloul ben
Lakfidar, président de la commission musul-
mane à Paris.
AU MINISTERE DES FINANCES
M. Georges Bonnet" ministre des Finances"
a reçu, mercredi matin. M. Baudouin, diiee-
teur de la Banque d'Indochine.
Ail UIMICTCIE DES P.T.T. :
.,. -JIII'.- - -- - - - - --
Une délégation du Syndicat de la Presse
coloniale française, conduite par M. Bouuenot,
président, a été reçue ce matin par M. Lebas,
ministre des P.T.T
L'entretien a porté ..sur une représentation
plus effective des colouiaOl, dans le Comitede
Radiodiffusion et plus en rapport avec I im-
portance des émissions qui ont été promises aux
Fiançai» d' Otatre-M e».. 1
Chez tes Gouverneurs
M. SOLOMIAC EST NOMME
SECRETAIRE GENERAL DE L'A. E. F.
Par décret en date du 11 septembre 1937,
M. Léon Solomiac, gouverneur des établisse.
ments français dans l' Inde, a été nommé secré-
taire général du gouvernement général de
l'Afrique équatoriale française.
ET - EST - PROMU A LA tre CLASSE
DE SON GRADE
Par décret de la même date, M. Solomiac,
gouverneur de 2* classe, a été élevé à la 1"
classe de son grade.
M. PARISOT VA AU GABON.
Par décret en date du 11 septembre 1937.
M. Georges ParÍlot. gouverneur de 3* classe,
secrétaire général du gouvernement général de
l'Afrique éauatoriale française a été nommé
gouverneur délégué du gouvernement général
de l'Afrique équatoriale française au Gabon.
REMPLACER M. BONVIN
NOMME GOUVERNEUR DU DAHOMEY
Toujours par décret en date du 11 septem-
bre 1937, M. Louis Bonvin. gouverneur de
3° classe, gouverneur délégué du gouvernement
général de l'Afrique équatoriale française au
Gabon, a été nommé gouverneur du Dahomey.
- ) - ( –-
Un nouvel ambassadeur
de Siam accrédité à Paris
ú nouveau ministre de Siam en France,
M. Bhra Bahiida Miiara, s'est rendu'/ hier,
au château de Rambouillet où il a remis à
M. Albert Lebrunavec le cérémonial d'usa.
ge, les lettres qui Vaccréditent auprès du
gouvernement de la République française,
Jeune Indochine
/–1 A NomeUe Revu* beéodd-
I I UHNhS ̃ noise que dirige à Sm*as»
j ». avec me grlce si jfclve
m et une gravité si gad-
m «, notre collaboratrice
̃ HHL , Christine FourDIcr mb
̃ une enqnête : quels sont
1 C~B'ËS les maîtres littéraires de
CSsSBC^. la pensée annamite, quels
L sont auprès d'elle les au-
L––-. J tL t.. les plus populai-
res ? :
Le conseiller Do Huu Try répond ainsi :
.Je m'empresse de répondre a votro désir tout
eu craignant de ne pouvoir vous donner entière
satisfaction..
La raison est que J'ai perdu depuis longtemps
tout contact avec mes Jeunes compatriotes dont
les aspirations sont complètement dtnerentes de
celles de leurs aînés dont je suis. Alors que
ceux-ci ne cherchaient qu'à allier les traditions
aacestrales - avec la pensée française • pour en
tirer ce qu'il y a de meilleur dans - deux
cotés, la génération actuelle n'aspire qu'à Caire
table rase des croyances familiale» sans savote
par quoI les remplacer puisque la morale confw
ceénne supprimée n'a pas été remplacée dans tes
écol
Il est vrat que nous sommes dans um période
de transition où la Jeunesse annamite, tour-
mentée par l'instruction massive qu'elle reçoit
est indécise tout en parcourant J.-J. Rousseau
et Voltaire.
Nous imaginons que cette réponse fera méditer
nos compatriotes chargés des destinées lie t'tm-
dochine. L'avis est d'une précision remarquable.
Un monde différent, Il comme ailleurs, est ne.
On Veut bien le nier, passivement, en refusant
d'effectuer, au fur et à mesare tju'eHes s'amènent
indispensables, les réformes de structure exigées
par l'esprit nouveau. C'est de cette manière que
les révolutions éclatent
I Nous pouvons, devant nos livres et nos jour-
naux, nous abandonner au péché d'orgueil. Les
misérables que nous sommes, dans leur solitude
matérielle ou morale, ont une revanche éclatante:
leur plume, courant sur le papier, juge les morts
et foudroie les vivants, transmet la lumière, et
grave en tous lieux, avec une surprenante aisance,
toutes les traces de l'esprit. Le métier d'écrire
comporte une grave charge de responsabilité.
L'usage qui en est fait est à la mesure de la
justice ou de l'injustice des hommes. Mais quand
une certaine humanité se cantonne dans ses er-
reurs, dans les avantages qu'elle a plus ou moins
honnêtement acquis, dans sa férocité, dans son
égoismc, la pensée se lève. Le souffle du mépris
ou de la vengeance la porte, et à des années de
distance elle vient frapper, en des maes obscu-
res, où la méditation est souveraine, des cerveaux
justes, équilibrés et dont les forces sont neuves.
Des philosophes, depuis deux cents ans, ont de-
truit l'ordre-social des bammes., l'ordre moral
des choses. Les jeunes Indochinois en seraient-Us
encore à ce stadè de la critique, et n'ont-ils pas
abordé celui de la dockint-cmbitcdft ? Nouti
ne pouvons croirt le ççnsetiler-Da Hiai Try- Se-
rait-cé la France qui les fine ? Après avâfr en-
vert à notre foyer une place qu'ils n'avaient sans
doute, jusgj&'iijf^ëiit, Sollicitée qu'en rêve. esti-
mentlK"qfe^nojjiS: ne nous reiiroiu> iias às*cx vite,
et que l'Association est un masque à l'abri du-
quel nous avons régné plus longtemps sur leur
pays ? ,- ":',
,
Nous lisons Viet-Nam, et nous tentons, au mi-
lieu du désordre effroyable des temps présents,
de saisir les aspirations nouvelles. Nous faisons la
part du juste, et de l'injuste. Nous ne considé-
rons l'extrême qu'à l'égal d'une manifestation
fiévreuse de l'impatience. Et nous avouons ne
pas savoir actuellement en Indochine le but, la
proposition ferme, le dessein de la personnalité
de demain.
Depuis deux siècles, contre une bastille de ri-
ches et de privilégiés, accrochés A toutes les pré-
rogatives de leur naissance ou de leurs sous, les
philosophes ont bataillé, passionnément lutté. Voi-
là, aux limites extrêmes des territoires français
d'outre-mer, le grain qui germe enfin.
Est-ce contre nous ?
Et quel est, depuis que le vingtième siècle nous
ouvre enfin la voie, l'esprit nouveau qui barrera
la route à l'anéantissement pour damer avec fol,
avec enthousiasme, le grand mot de passe que
nous attendons : construire ?
Raoul Monmaraon.
) (
Visite en leurs Etats
EN COCHINCHINE
Poursuivant ses tournées, M. Brevié, gou-
verneur général, entre les 24 et 29 août, ac-
compagné par M. Pagès, a visité les provin-
ces de l' Ouest, Vinhlong, T dviah, ,QaathO,
Soctrang, Bacliêu, Camau, Bachgia, Natien.
Châudoc, Longxuyên, Sadac et les agglomé-
rations les plus importantes de ces provinces.
b ..a-. e
Au Cabinet du
Ministre des Colonies
Par décret en date du 11 septembre 1937,
la mission au cabinet du ministre des Colonies
de M. Jean Llpart. rédacteur principal des
postes, télégraphes et téléphones du cadre mé-
tropolitain, détaché en Afrique occidentale
française, .a été renouvelée pour une période
de trois, mois, dans les même. conditions que
précédemment.
M. Uer iisble
sir Iî (KSSH cdnMr
Après son discours de" Nuremberg, M.
Adolf Hitler, chancelier du Reich, a reçu les
journalistes, et a précisé devant eux certains
points qu'il avait effleurés;
De l'idée générale, il est parvenu, à la
précision. Nous nous devons à nous-mêmes
de publier certains passages de cet entretien,
relevés par l'AeenCe Havas :
Nous ne voulons rien prendre à personne.
Notre doctrine de la race devrait rassurer
toutes les inquiétudes. Nous ne voulons sub-
juguer aucune .population étrangère
Sans doute l'Allemagne n'est plus un es-
pace vide au milieu de l'Europe, comme
elle l'a été pendant quatorze ans. En réa-
lisant concrètement i'égaiité des droits, nous
avons comblé ce vide. Nous l'avons même
très bien comblé. Ainsi disparaît un élément
d'insécurité en Europe.
Nous pouvons maintenant nous consacrer
aux tâches qui nous incombent, et nous
avons fort à faire. Nous avons même des
soucis. Nous. avons des difficultés de ravi-
taillement.
Les chefs. responsables de ces questions
devront se casser la tête : cela leur fera du
bien, en leur évitant de s'engourdir.
Mais n'allez pas croire que nous crève-
rons de faim l année prochaine. Nous ar-
riverons à nous nourrir;
Pour moi, je suis vagétanen, comme
vous le savez. Je suis donc un peu partial
en ces questions : cependant,1 je crois pou-
voir dire que l'alimentation moderne serait
lv^eùseéptibie d'être ; modifiée avec avantage.
D'ailleurs, ce problème du ravitaillement
de l'Allemagne ne pourra être résolu d'une
manière satisfaisante que lorsque nous au-
rons. des colonies.
Cent trente-sept habitants au kilomètre
carré sont plus difficiles à nourrir que 10
ou 12. Il nous, manque de 10 à 12 pour
ou 12. H nous., I'eLppdint.
cent pour faire l'appoint.
On nous objecte : c'est peu. Mais c'est
la nourriture de sept millions d'hommes.
La question coloniale sera résolue d'une
manière ou de l'autre, comme a été résolue
celle de l'égalité des droits. Tant qu'elle
ne le sera pas, il n'y aura pas de vérita-
ble apaisement- en Europe.
Ce ne aont pas ici la-paix ou la guerre
qui sont en question. C'est une affaire de
raison. Et je suis convaincu que la raison
l'empor m L",'
-- Mais, oemanae alors un înieriocuieur
britannique, vous servirel-vous de vos colo-
nies pour, établir des points d'appui pour
votre flotte? • »
Al. Hitler sourit <
";;. Pour. le faire, répond-il, il faudrait
d'abord avoir une flotte en conséquence.
Avant tel guerre; l'Allemagne a exploité ses
colonies commercialement, - sans considéra-
tion stratégique;
Si : nous voulions maintenant entretenir
une armée pour défendre de lointaines colo-
nies, ce serait ruineux et par conséquent
une bien mauvaise affaire. Toute# les puis-
sances «bjflttisies deivent coltiBbrér. <
• -i- Maisr dwntodç-cfon. poarmwime cher-
chez-vous. pas » solution aMsaes échanges
comœerdaujr t "," ,"
Sans-.rdûttfe^r-Tépfttid asbfr
tez-nous tant; que vous .voudrez .çt, npjis
vous Tâçbèierons tant que nous-poupons. :
Mais .cé n'est pas seulement une question
commerciale. C'est aussi une question d'hon.
neur: l'Allemand d'aujourd'hui ne veut pas
, s'expatrier chez les autres. Il ne suit plus
seùlemént le commerce mais suit son dra-
peau. On ne voit pas pourquoi l'Angleterre,
la Belgique, l'Espagne, le Portugal, le Ja-
pon auraient des colonies et nous pas.
Ce que nous demandons, ce sont nos an-
ciennes colonies et non pas les colonies des
autres. »
Le Haut-Commissaire de l'Afrique du Sud
à Londres, préconise l'étude de la question
M. Charles te Water, Haut-Commissaire de
l'Union sud-africaine à Londres, a fait, à
Montréal, où il est actuellement en vacances,
une déclaration qui a causé la plus grande
surprise à Londres et à- Capetown en disant
que la question des colonies allemandes devait
être envisagée par une conférence internatio-
nale :
En effet, dit-il l'Europe, dans le passé, a
trop longtemps làissé trainer les problèmes
jusqu'à ce qu'ils deviennent dangereux. Voici
un mal qu'il fadrait guérir et jl ne peut l'être
que par les puissances qui administrent les
anciennes colonies allemandes.
Le Haut-Commissaire sud-africain a ajouté
que le territoire du sud-ouest africain, dont
l'Afrique du Sud a le mandat, a été une cher-
ge coûteuses pour l'Allemagne autrefois et
qu'il est également administré à perte au-
jourd'hui par le Dominion.
Par la suite, M. te Water a expliqué qu'il
ne parlait :qu'en son nom personnel et qu'il
ne garantissait pas que l'Afrique du Sud sous-
crirait à un accord qui rendrait à l'Allema- ,,1
gne ses anciennes colonies.
Rappelons que tous les ministres sud-afri-
cains se sont prononcés contre le retour des
colonies allemandes-au Reich, excepté M. Pi.
row, ministre de la Défense, qui, il' y a quel-
ques mois, s'est déclaré en faveur de resti-
tuer à l'Allemagne le Cameroun et le. Togo
mais qu'il se déclarait hostile à la restitution
du Tanganyika et. du Sud-Ouest Africain.
C'est sans doute ainsi que M. te Water en-
tend, lui aussi, régler la question : faire
payer les autres. la France principalement
--.---- - -- -
La cour d'Annam en deuil
S, A. le prince NGuyet, Hou Hoo,
pire de S. M. l'impératrice d'Annam, est
mort dans la iauit de mardi à mercredi, à Sai-, j
gon, à l'âge de soixante et onze ans.
- Lord Rothermere, qui a log fantauies d'an richt désœuvré, et que
nous vmau dans les exercices lu plus comiques, partant en guwre
comme un frelon contre le soleil, a abemdonné la, Hongrie et les terres
transylvaines qu'elle revendique, pour la poéne des boww. rhénans. il
milite pour l'Allemagne, contre la France.
Il est en correspondance avec le Fëhrer~Chancelier Hitler, Comme
un amoureux à l'ime limpide, il en fait part à tout m chacun, et son
journal, le c Daily Mail », publie ces manifestations épistoUàres» C'est
ainsi qu'emporté par sa foi ftIIfIHlle, Lord Rothewmere a fait distribuer
dans les milieux politiques britanniques une invitation au gouvaim
ment de Londres, en faveur fane conférence des puiasaricet chargées
de mandats colonillÙ": le but de cette conférence serait de rendre à
l'Allemagne quedques^uns de ses aneiens territoires.
Mais Lord Rothermere est irrité t &rsonne né lui a ftàt encore l'hon-
neur. d'une réponse. o.
La vraie réforme algérienne
,. "'-,,',," ,-,' '--"-,
Dans des notes successives, jetées au jour
le jour dans ce journal, nous avons repré-
senté que l'on veut guérir pan la politique
le grave malaise algérien. Parce que l'on
est incapable de le régler sur le plan écono-
mique.et social. Nous avons demandé qu'au
lieu du bulletin de vote on améliore l'ha-
bitat, on distribue l'eau, on remplace la
vieille charrue par une moderne. ,Nous
avons demandé que l'on sauve l'homme, au
lieu de le doter d'urnes supplémentaires.
Point n'est- besoin de délégués, de parlemen-
taires, pour cette tâche essentielle de la gé-
nérosité humaine. Il ne suflil. au gouverne-
ment, que d'un ministre charitable et sou-
cieux de ses administrés.
Voici ce que nous écrit l'Algérie un de
nos collaborateurs.
Qui ne lui donnerait raison ?
Plus encore que dans certains villages de
France, ce qui amène en Algérie la désaffec-
tation des campagnes, c'est la sordité des mai-
sons d'habitation, tenues malproprement, cons-
truites de guingois., sans aucun confort ni
aucune lumière.
Dans les « bleds », le gourbi est une cons-
truction rudimentaire, à peine bonne pour y lo-
ger des bestiaux, et c'est cependant là-dedans
que s'entassent des êtres humains, couchant à
même le sol, souvent détrempe, sans aucun mo-
bilier, si simple fut-it, promiscuité de sexes dif-
férents, de baillons misérables, de bobos conta-
gieux. : -:-: -: ,
Et ce gourbi r.'est pas même séparé des
voies de circulation ; bien souvent, un rideau en
loques clôt et abrite l'intérieur contre les intem-
péries, parfois rigoureuses, comme vents de
neige, de pluie et de froid.
Pas la - moindre verdure autour de l'enclos ;
pas de fleurs pour en égayer les abords, rien
que la route implacable qui colporte tous les
courants d'air et tous les miasmes.
On voit donc que ce n'est pas sans raison
que le Professeur Augustin Bernard demande
la réforme de cet état archaïque.
Qui pourrait ne pas s'associer à son obser-
vation ?
! Le jour où l'indigène pourra se créer un foyer
décent, y loger une progéniture sainement éle-
vée, ce jour-là sera plus brillant que celui où
on accordera l'égalité des droits civiques aux
Musulmans.
Mais, pour en arriver là. il faudrait, d'abord
ce que ne prévoit pas, mais, au contraire, con-
solide, le projet Blum-Viollette, assurer à la
femme musulmane, le respect auquel elle a
droit comme toutes les autres femmes, la dé-
liVrer, des marchandages, des trafics plus ou
moins corrects même en de certains milieux,
prétendus évowés. auxquéls elle est encore
eè~r&i -& *I ég~, -i&i~hom au çoeur niâne çtu
soumise ; ici. nous touchons au coeur même dû
statut islamique, et voilà pourquoi le projet en
sutpens apparaît Mus des aspects si redouta-
b!ès.' ,. c: -
! La polygamie est un fait, qui peut être dis-
cuté mais,- qui, actuellement, ne s'haimonise
nullement avec notre civilisation.
U. nous le rêpétons, est le danger culmi-
nant.
Avec des maisons plus vastes, mieux distri-
buées, plus aérées" la propreté et l'hygiène,
choses, inconnues des fellahs, y règneront,
écartant la contagion de maladies malsaines et
parfaitement évitables.
L'indigène s'habituera aussi à un confort
plus réel, à un mobilier rustique, mais néces-
saire : lit, table plus haute pour les repas, chai-
ses, literie etc.
Nous ne demandons pas que l' on bouscule,
comme en Turquie, ses habitudes vestimen-
taires, ses mœurs même : que l'indigène garas
son costume, conserve les rites religieux qui lui ;
sont chers ; nous n'avons pas d'objection à
présenter.
Nous voulons seulement, que, dans le ca-
dre de. ses traditions et de sa vie familiale, il
apporte un peu plus de modernisme rationne! t
d'où la disparition de cette vie de tribu souhai-
tée par un homme comme M. le Professeur
Augustin Bernard.
De là, nous entrons dans le cadre plus vaste
et piu* impressionnant d'une réforme de la vie
municipale; de la construction d'écoles, de
crèches, de garderies d'enfants ; de la création
d' oeuvres post-scolaires, d'apprentissage et
d'oeuvres d'assistance et de bienfaisance ; de
l'élargissement obligatoire deil lois d'assurance,
de mutualité ; l'association plus étroite du co-
Ion et du fellah, que celui-là soit tenu d'inté-
resser celui-ci aux réussites de son exploitation,
soit scus forme d'actions de travail ou tout
autre mode de répartition à déterminer ; car le
fellah, quoi que l'on prétende, subit les contre-
coups des années déficitaires.
Or le coefficient de la vie augmente pour
l'un comme pour l' autre ; et cette association
ne peut être que profitable à l'agriculture, au
commerce et à l'industrie.
Bien des colons, malheureusement, gaspil-
lent dans les années d'abondance, s'endettent
sottement, s'imaginant que la poule aux œufs
d'or continuera de couver. C'est donc le pro- -
pre intérêt du colon que nous prétendons servir
en même temps que celui de l'humble travail-
leur agricole..
On prétend aussi que la main-d'oeuvre indi-
gène ne vaut pas la main-d'œuvre européenne ;
cela dépend du genre de travail que l'on lui
confie, mais, pour les travaux pénibles, gros-
siers, elle est d'une résistance et d'un rende-
ment merveilleux. Nous en pourrions citer de
nombreux exemples.
Toutes ces questions d'ordre économique et
social que nous venons de citer dans cette brève
énumération apporteront la solution exacte à ce
que l' on appelle « exagérément », comme le
soulignait le sénateur d'Alger, M. Duroux,
« le malaise algérien ».
Ce malaise n'existerait pas, si l'on procédait
à une meilleure péréquation des forces dispo-
nibles sur cette terre, jeune et féconde, et si,
au lieu de vouloir modifier le statut civique de
l'indigène, on commençait par amender son sta-
tut moral et civil, que l'on maintiendrait, cela
va sans dire,, dans le cadre, des traditions dit
pays d' origine. 4"
Nous le repetons, ce n est pas le projet
Blum-Viollette qui apportera cet apaisement-;
au contraire, il ne fera qu'aviver les plaies, en
installant, dans la vie indigène, la nauséabonde
politique.
Cette étude serait incomplète si nous n'y
ajoutions la question de l'amélioration des rou-
tes et chemins ; l'électrification des campagnes,
facilement réalisables dans un pays non dé-
pourvu d'eau, etc.
En quelques mots, ce à quoi il faut abou-
tir, c'est à une vie plus clémente pour le pay-
san et l'ouvrier, dans un cadre plus riant.
Julien Depoix.
M. Le Beau est à Paris
M. Le Beau, Gouverneur général de l'Al-
gérie, accompagné du capitaine Audric, de son
cabinet militaire, est arrivé dimanche soir à
Port-Vendres, par El-Kaniara.
Parti lundi matin en automobile pour la Dor-
dogoe et la Creuse où il fut préfet le
Gouverneur général est arrivé à Paris hier.
) ..e (
Conseil Supérieur
de la France d'outre-mer
Une modification.
Aux termes du décret du 19 juin 1937, por-
taDt réortmisation du conseil supérieur de la
France d'outre-mer, la section de législation
doit comprendre, parmi ses membres, « un pro-
fesseur de faculté, titulaire d'une chaire de
droit public et ayant enseigné la législation co-
loniale désigné par l'ensemble des facultés de
JvAlf «
Cette réduction, dont le but était d'entou-
rer de toutes les garanties de compétence la
désignation de la personnalité appelée à sié-
ger à l'assemblée coloniale, s'est toutefois ré-
vélée exagérément restrictive, car elle condui-
sait, en fait, en raison des conditions exigées,
à empêcher l'exercice d'un choix.
Dans le but d'élargir ce choix un décret du
Il septembre (/. O. 15-9-37) modifie ainsi
l'article 8 du décret précité.
6° Un professeur titulaire des facultés de
droit, spécialisé dans les questions de législa-
tion coloniale, désigné par l'ensemble desdites
facultés.
)
1 ,', Les Hautes Etudes
d'administration musulmane
Le Journal officiel du 11 septembre, a pu-
blié, par les soins de la présidence du Conseil,
un arrêté fixant les conditions du tconcoura pour
la préparation au brevet des Hautes Etudes
d'Administration musulmane.
L'acte de candidature doit être effectué
avant Je ilu octobre prochain.
Encore et toujours
la piastre
par Lmà Pcwgo"
'Depuis deux mois, une vive émotion règne
en Indochine : des bruits tendancieux circu-
lent sur l'éventualité d'une prochaine mani-
pulation de la monnaie locale.
On sait que le décret du z octobre 1936,
corrigeant fort heureusement la néfaste sta.
bilisation du 31 mai 1930, a fixé à 10 francs
français la valeur de la piastre indochinoise.
Il serait question d'abandonner cette parité.
par crainte d'un amenuisement prochain du
franc.
La Chambre de Commerce de Saïgon s'est
saisie de la question et a fait connaître son
sentiment par un rapport de son président,
qui a soulevé, de la part d'autres assemblées,
Chambres d'Agriculture de Cochinchine, Fé-
dération des Syndicats, Syndicat des Rizi-
culteurs, d'ardentes controverses.
Ses conclusions se résument en un syllo-
gisme.
1° La parité actuelle de la piastre avec les
autres monnaies extrême-orientales donne sa-
- -
tisfaction a tous les intérêts.
20 Or l'éventualité d'une baisse du franc
pouvant être envisagée, la baisse consécutive
de la piastre risquerait de créer un décalage
des prix intérieurs.
3° Donc il faut maintenir la piastre à sa
valeur mondiale par la reconstitution d'une
encaisse de garantie et par la création d'un
fonds d'égalisation des changes.
Et quoi ! dans un pays où tout le monde
se connaît, où toutes les affaires s'enchevé.
trent, où la Banque d'émission même
scandale maintes fois dénoncé est intéres-
sée à la prospérité des uns et à la ruine des
autres, on peut oser parler d'une monnaie
dirigée par qui et pour qui ? comme
d'un bienfait des dieux !
De quelques précautions que l'on veuille
l'entourer, quelque habile camouflage qu'on
lui fasse subir, une telle formule ralliera,
c'est certain, contre elle les neuf dixièmes
des européens et l'unanimité des indigènes.
Voyons au surplus ce que vaut l'argumen-
tation de la Chambre Consulaire. -
Reprenant un thème qui a beaucoup servi
en faveur de la pseudo stabilisation de 1930,
cette assemblée s'efforce de jeter le discrédit
sur ses contradicteurs en affirmant que la
monnaie basse, profitant aux seuls débiteurs,
lèserait l'ensemble de la population. ,
Mais quelle idée te fait-elle donc de li
j
':.;
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