Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-09-10
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 10 septembre 1937 10 septembre 1937
Description : 1937/09/10 (A38,N47). 1937/09/10 (A38,N47).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62720504
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/11/2012
JOUKNAL HEBDOMADAIRE
1
Rédaction & A dministraticn :
- 1| R" 4e la Berne
paris an
dL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38'ANNEE. N'47, • • J, VENDREDI (13 h. 30) 10 SEPTEMBRE 1937
- C~ ̃ -A- ; t:
'L'" .- 11', "'C l, 1. ,-
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL ,," ,<' ', ,,' Directeur : Raoul MONMARSON
MOOttMEttTS
avec la Revu* illustrée :
Uo <̃ 3 M*U SM*U
France et
Colonies 180 » 100 » 5# »
Etranger : 240. 125 » 709
- - le Numéro : 1 (tano
On s'abonne sans frais Sans
tous les bureaux de poste.
Ce que Genève se refuse
1% - -
à construire
La Société des Nations ouvre aujourd'hui
8IIIe nouvelle session. Mais elle ne tient plus
r Goant-sdne politique. Elle n'est plus qu'un
accessoire. Entre la guerre d'Espagne et la
taetre de Chine. elle fait bien piètre figure.
Et sur sa robe, en arabesques d'un nouveau
genre, sont très visiblement brodés les noms de
toutesses défaites.
Nom avons travaillé sous les ordres d'un
homme généreux et de bon sens qlJÍ avait ent
elle une foi aveugle : Henry de Jouvenel. Il se
refusait, à en avaliser les échecs. Toujours plus
ardemment, au point que cette recherche de
r infini dans la générosité humaine lui faisait
parfois perdre la plus quotidienne des réalités,
il accordait à Genève un crédit que les Nations
certes reconnaissaient, mais en le faisant tou-
jours jouer à leur profit, sans y participer lors-
qu'elles étaient elles-mêmes en cause.
*
m m
Nous avons donc critiqué la S.D.N. parce
oae si nous voulons espérer que l'homme est
foncièrément bon, nous savons que dans la pra-
tique il est constamment égoïste, et peu sou-
cieux de faire à son propre détriment le bonheur
de son voisin. Comme en toutes choses, nous
avons salué l'idéal, en son principe, mais cons-
taté sa lamentable réalisation.
C'est que la S.D.N. repose sur une erreur
profonde : elle est un organisme politique, mis
en œuvre par des hommes politiques qui igno-
rent le plus souvent la lutte acharnée que' le
produit doit livrer, de sa fabrication 'à sa vente,
qui méconnaissent la loi de la matière première,
quels sont les champs d'élection de celle-ci, et
par quelles voies elle est répartie dans le
monde. A la base du globe, en effet, il y a
le centre de l'homme. La pensée ne vient
qu'après. Ce n'est pas elle qui permet de sub-
sister.
Il faudrait retirer à l'homme l'usage de la
parole. Alors la France, à ce point de vue
le pays le plus prolifique du monde, pourrait
peut-être émerger de ses ruines. Si l'histoire de
cet ouvrier de Philadelphie est réelle, qui avait
fait le pari de demeurer douze ans sans parler,
au point qu'il était officiellement classé comme
muet, nous ne devons pas négliger cet ensei-
gnement. Après avoir gagné son pari, comme
une foule avide d'informateurs l'interrogeait, il
tiîàma qùân\ao»ï tfôe gui souffert. demi
mutisme ookataire, eiqu on « travaille bien
mieux quand on ne "parle pas. »
z Que la-S.D.N. médite cette anecdote 1 Et
qu'elle cesse donc de réunir, au bord de ce lac
dont on dit qu'il est un des plus beaux dit,
monde, des hommes qui sont incapables d'ar-
rêter l'effroyable tuerie qui s'annonce. Il est
facile de faire de l'esprit avec celui des autres,
et de disposer allègrement de la vie de millions
d'êtres qui ne demandent qu'à vivre. Le mot
farouche, pendant la guerre, demeure en sa
cruelle vérité : « Ce sont toujours les mêmes
qui se font tuer ». La S.D.N. est-elle capa-
ble, animée par des gens qui demain savent
bien qu'ils ne mettront pas sac au dos, d'arrê-
ter les conflits et les guerres ? Elle ne lutte
que pour conserver à son administration inté-
rieure le bénéfice de gras traitements, elle
n'est active que pour permettre à des intérimai-
res de Diplomates la parade rituelle, contée,
photographiée, diffusée, cinématographiée.
Ce mauvais théâtre commence à nous soule-
ver le cœur.
• «
Nous avons reconnu à la S.D.N. une seule
réalisation heureuse : le Buureau International
du Travail. Maintenant que sur l'ensemble du
globe les démocraties se sont poussées en avant,
et ont fait reconnaître à tous ceux qui, par
tradition, héritage, ou inintelligence, détenaient
des privilèges et régnaient dans leur sphère par
la grâce d'un Droit divin, le principe dé la
dignité humaine, maintenant que, d'une façon
générale tout au moins, il n'y a plus de serfs,
ni d'esclaves, mais des hommes qui entendent
1011er leurs bras ou leur cerveau, et recevoir une
juste rémunération en échange de cet honnête
location, l'action du B.I.T. est indispensable.
Mais pourquoi ses décisions sont-elles appli-
quées par certaines Nations, et repoussées par
la plupart ? Nous avons, dès le lendemain de
la gtterre, appliqué la journée de huit heures.
Nous appliquons aujourd'hui la semaine de
quarante heures. Qui nous a suivis ? Nous en-
Irons allègrement dans une catastrophe écono-
mique sans nom, dont l'orgueil national aujour-
d'hui ruiné ne peut plus nous écarter. Pour
faire la paix il faut être deux. L'exemple que
nous donnons au monde est magnifique. Mais
le monde demeure sur la berge, et nous laisse
paisiblement sombrer. 'Au contraire, il prépare
le bâton avec quoi il nous assommera, si nous
parvenons à gagner le bord. Un concurrent de
moins I Il n'y a que les fous qui se font tuer.
m
**
Nos représentants vont donc disserter grave-
ment, et jouer les augures. Ressusciteront-ils
la question du Mandchoukouo, du Chaco, épi-
logueront-ils sur les démissions de l'Allemagne,
du Nippon, sur l'abstention de l'Italie ? Son-
geront-ils à la guerre d'Ethiopie ? Ils vont,
avec leurs phrases gonflées de trémolos, stig-
matiser le sang qui coule, en Espagne comme
en Chine. Après quoi ils se feront photogra-
phier, et goûteront sur les rives d'un lac enri-
chi d'azur les premières grâces de l'automne.
Mais le problème demeure : pourquoi > la
France ne demanderait-elle l'inscription à l'or-
dre du jour et la discussion immédiate de la
rengaine de quarante heures il Pourquoi, arra-
chant du bourbier politique, dans lequel elle
est en train de sombrer, la paix du monde, ne
représenterait-elle pas que les guerres seront
vraisemblablement supprimées lorsque l'échange
des matières premières' s'elfectuera normale-
ment, lorsque l'exploitation rationnelle des
territoires sera enfin réalisée par ceux qui sont
en mesure de le faire
La Paix du monde ne répose- pas sur des
données politiques, mais sur des bases écono-
miqaes. -Il faut organiser le râOÙaSlement. en
faatières premières, la distribution des échan-
ge:, l'exploitation des terres négligées, délais-
sées, mal travaillées. Une nation est un être
humain, replié sur soi ou expressif, sans appétit
eu 'cravaché par la faim, paresseux ou travail-
leur et qui a besoin de manger tout comme
un arbre, un animal, ou un homme.
La S.D.N. travaille a posteriori, quand
l'acte est commencé. Nous lui demandons de
changer de méthode, de vivre pour nous et non
plus pour elle, d'instaurer le traitement pré-
ventif. La politique exploite une situation.
L'économique au contraire la préoient, et gué-
rit par anticipation le mal que son intelligence
a pu déceler.
Faites-nous de bonne économie, et nous fe-
rons de bonne politique 1
*
**
Mais la France ne demandera pas à Genève'
de bouleverser ses conceptions, et de pratiquer
l'Economique pour sauver la Paix.
.Matières premières, organisation des
territoires neufs 1 Elle sait bienjjue sur aucun
de ces points ses colonies supporteraient cette
proposition : ce serait en effet le rapt des ter-
ritoires que nous administrons sans les avoir, à
aucun moment, économiquement, armés 1
Raoul Monmarton.
U CONFÉRENCE MÉDITERRANÉENNE
DE NYON
La délégation française
Le Conseil des Ministres, réuni hier matin
à rElysée, sous la présidence de M. Albert
Lebrun, Président de la République, a désigné
les délégués de la France à la Conférence de
la Méditerranée, qui doit se tenir à Nyon.
Ce sont :
Délégué : M. Yvon Delbos, ministre des
Affaires étrangères.
Délégués suppléants : le vice-amiral Darlan,
chef d'état-major général de la Marine, et
M. René Massigti, directeur adjoint des Affai-
res politiques et commerciales au ministère des
Affaires étrangères.
'Délégués adjoints : M. Chaveriat, directeur
de la sous-direction d'Europe au quai d'Or-
say ; le contre-amiral Godfroy, sous-chef d'état-
major général de la Marine, et M. Basdevent,
jurisconsulte du ministère des Affaires étran-
gères.
) (
Au Ministère des Colonies
n Au cabinet du ministre
-M. Winckler, administrateur, sous-chef du
cabinet du ministre, ayant été mis sur sa de-
mande à la disposition du gouvernement géné-
rai de l'A.O.F., M. Varet, administrateur de
2* classe des Services Publics de l'Indochine, a
été nommé à sa place sous-chef du cabinet.
Honorariat
M. Siadous, gouverneur en retraite, a été
JIQIDJDé gouverneur général honoraire.
Le Haui Comité Medlferraoeen
se Ma le 6 novembre
Le Haut Comité Méditerranéen se réunira
à Paris le 6 novembre.
En tête de l' ordre du jour figurera l'étude
de la réforme du statut des territoires militaires
du Sud algérien et du Sud tunisien.
L'attention du Gouvernement français déjà
alerté par ses représentants et les campagnes de
presse a été particulièrement attirée par l'af-
faire Bensalem, survenue dernièrement dans le
Sud oranais et qui, à la suite d'une arrestation
arbitraire et de l' attitude courageuse d'un juge
de paix suppléant dénonçant l'abus de pouvoir
qui allait se commettre, souleva dans toute
l'Algérie une intense émotion. Cette affaire
sera examinée par le Haut Comité.
La réforme municipale en Tunisie sera de
plus débattue par lui dans l'esprit le plus favo-
rable à son aboutissement.
le Desfour se solidarise
avec Messaii Hadj
A la suite de l'arrestation à Alger de
Messali Hadj, le bureau du Parti Constitu-
tionaliste Tunisien a adressé des télégram-
mes au Président du Conseil, au Ministre de
l'Intérieur et au Gouverneur de l'Algérie,
protestant contre cette arrestation et dénon-
faut la politique de force inaugurée par la
bureaucratie algérienne.'
Un autre télégramme a été adressé au di-
recteur du journal El Ouma organe à Paris
de l'ancienne Etoile nord-africaine ; ce té-
légramme assure les anciens collaborateurs
de Messali Hadj de la sympathie du Des-
tour.
L'fllImgDe, enfin, '.:
- oHiciellemeoi ♦
revendique des totonles
-.1..
, ;
ARDI dernier, au
Congrès du Parti
national - socialiste,
à Nuremberg, M.
Adolf Wagner a lu
une proclamation de
M. Adolf Hitler,
Fiihrer-chancelier du
Reich. :
Nous en détachons ce passage :
Nous avons mené à bonne fin des tâches
plus difficiles que celle du plan de quatre ans,
et je vous assure,' mes compatriotes, que cette
tâche, sous la direction du général Goering.
sera accomplie dans les délais prévus.
D'ailleurs, il n'y a dans notre économie
qu'une seule question qui nous inspire les
plus graves soucis, sans interruptions, depuis
des années : c'est la difficulté de notre ravltait
lement en produits alimentaires.
L'espace vital allemand, sans complément co-
lonial, est trop petit pour garantir une alimen-
tation durable et sùre, sans troubles, de notre
peuple. Aucun peuple n'a accompli dans ce do-
maine une tâche plus considérable que nous.
Les chiffres que M: Darre vous communiquera
au cours de ce congrès sont une' démonstra-
tion éclatante à l'appui de cette assertion, Mais
à la longue, c'est une pensée insupportable que
de dépendre chaque année du hasard d'une
bonne ou mauvaise moisson. t
C'est pourquoi la - revendication d'un domaine
colonial appartenant au lteich est justifiée daçs
notre misère économique, et l'attitude des au-
tres puissances à l'égard de cette revendication
est simplement incompréhensible.
L'Allemagne n'avait pas volé ses colonies à
ces puissances. En un temps où l'on se sert si
souvent de phrases morales, il serait bon de
se souvenir ae ce fait.
.Car, dit-il, notre lutte est plus difficile que
celle des'autres -: cent-trente-sept habitants par
kilomètre carré à nourrir, c'est plus difficile
que onze ou douze. Ce miracle ne peut réussir
que si toute la communauté nationale observe
la discipline la plus sévère.
Pas un Français, pensons-nous, pour être sur-
pris. Nous avons, depuis la guerre, à l'Allemagne
chaque jour plus rouée, plus ambitieuse, plus
puissante, acheté la paix à grands coups de
concessions. Nous nous sommes fait plats. Nous
avons - consenti tous les sacrifices, toutes les
générosités, passionnément tissé tous les roman-
tismes.
Nous avons supporté seuls le poids de la
guerre, cédé, petit à petit, à toutes les pressions.
Nous avons cru payer définitivement et à quel
prix ! la vie de nos fils, l'abolition de ce
drame horrible qui ne s'est déroulé que dans
notre chair, sur notre sol. Nous avons manufacr
turé de l'idéologie, à la chaîne.
- »' i
La France, cependant intelligente, cependant
psychologie, paratHl^-r- a wWM.«fe_jn
forts attaquent tottjoors tes
1
Rédaction & A dministraticn :
- 1| R" 4e la Berne
paris an
dL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38'ANNEE. N'47, • • J, VENDREDI (13 h. 30) 10 SEPTEMBRE 1937
- C~ ̃ -A- ; t:
'L'" .- 11', "'C l, 1. ,-
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL ,," ,<' ', ,,' Directeur : Raoul MONMARSON
MOOttMEttTS
avec la Revu* illustrée :
Uo <̃ 3 M*U SM*U
France et
Colonies 180 » 100 » 5# »
Etranger : 240. 125 » 709
- - le Numéro : 1 (tano
On s'abonne sans frais Sans
tous les bureaux de poste.
Ce que Genève se refuse
1% - -
à construire
La Société des Nations ouvre aujourd'hui
8IIIe nouvelle session. Mais elle ne tient plus
r Goant-sdne politique. Elle n'est plus qu'un
accessoire. Entre la guerre d'Espagne et la
taetre de Chine. elle fait bien piètre figure.
Et sur sa robe, en arabesques d'un nouveau
genre, sont très visiblement brodés les noms de
toutesses défaites.
Nom avons travaillé sous les ordres d'un
homme généreux et de bon sens qlJÍ avait ent
elle une foi aveugle : Henry de Jouvenel. Il se
refusait, à en avaliser les échecs. Toujours plus
ardemment, au point que cette recherche de
r infini dans la générosité humaine lui faisait
parfois perdre la plus quotidienne des réalités,
il accordait à Genève un crédit que les Nations
certes reconnaissaient, mais en le faisant tou-
jours jouer à leur profit, sans y participer lors-
qu'elles étaient elles-mêmes en cause.
*
m m
Nous avons donc critiqué la S.D.N. parce
oae si nous voulons espérer que l'homme est
foncièrément bon, nous savons que dans la pra-
tique il est constamment égoïste, et peu sou-
cieux de faire à son propre détriment le bonheur
de son voisin. Comme en toutes choses, nous
avons salué l'idéal, en son principe, mais cons-
taté sa lamentable réalisation.
C'est que la S.D.N. repose sur une erreur
profonde : elle est un organisme politique, mis
en œuvre par des hommes politiques qui igno-
rent le plus souvent la lutte acharnée que' le
produit doit livrer, de sa fabrication 'à sa vente,
qui méconnaissent la loi de la matière première,
quels sont les champs d'élection de celle-ci, et
par quelles voies elle est répartie dans le
monde. A la base du globe, en effet, il y a
le centre de l'homme. La pensée ne vient
qu'après. Ce n'est pas elle qui permet de sub-
sister.
Il faudrait retirer à l'homme l'usage de la
parole. Alors la France, à ce point de vue
le pays le plus prolifique du monde, pourrait
peut-être émerger de ses ruines. Si l'histoire de
cet ouvrier de Philadelphie est réelle, qui avait
fait le pari de demeurer douze ans sans parler,
au point qu'il était officiellement classé comme
muet, nous ne devons pas négliger cet ensei-
gnement. Après avoir gagné son pari, comme
une foule avide d'informateurs l'interrogeait, il
tiîàma qùân\ao»ï tfôe gui souffert. demi
mutisme ookataire, eiqu on « travaille bien
mieux quand on ne "parle pas. »
z Que la-S.D.N. médite cette anecdote 1 Et
qu'elle cesse donc de réunir, au bord de ce lac
dont on dit qu'il est un des plus beaux dit,
monde, des hommes qui sont incapables d'ar-
rêter l'effroyable tuerie qui s'annonce. Il est
facile de faire de l'esprit avec celui des autres,
et de disposer allègrement de la vie de millions
d'êtres qui ne demandent qu'à vivre. Le mot
farouche, pendant la guerre, demeure en sa
cruelle vérité : « Ce sont toujours les mêmes
qui se font tuer ». La S.D.N. est-elle capa-
ble, animée par des gens qui demain savent
bien qu'ils ne mettront pas sac au dos, d'arrê-
ter les conflits et les guerres ? Elle ne lutte
que pour conserver à son administration inté-
rieure le bénéfice de gras traitements, elle
n'est active que pour permettre à des intérimai-
res de Diplomates la parade rituelle, contée,
photographiée, diffusée, cinématographiée.
Ce mauvais théâtre commence à nous soule-
ver le cœur.
• «
Nous avons reconnu à la S.D.N. une seule
réalisation heureuse : le Buureau International
du Travail. Maintenant que sur l'ensemble du
globe les démocraties se sont poussées en avant,
et ont fait reconnaître à tous ceux qui, par
tradition, héritage, ou inintelligence, détenaient
des privilèges et régnaient dans leur sphère par
la grâce d'un Droit divin, le principe dé la
dignité humaine, maintenant que, d'une façon
générale tout au moins, il n'y a plus de serfs,
ni d'esclaves, mais des hommes qui entendent
1011er leurs bras ou leur cerveau, et recevoir une
juste rémunération en échange de cet honnête
location, l'action du B.I.T. est indispensable.
Mais pourquoi ses décisions sont-elles appli-
quées par certaines Nations, et repoussées par
la plupart ? Nous avons, dès le lendemain de
la gtterre, appliqué la journée de huit heures.
Nous appliquons aujourd'hui la semaine de
quarante heures. Qui nous a suivis ? Nous en-
Irons allègrement dans une catastrophe écono-
mique sans nom, dont l'orgueil national aujour-
d'hui ruiné ne peut plus nous écarter. Pour
faire la paix il faut être deux. L'exemple que
nous donnons au monde est magnifique. Mais
le monde demeure sur la berge, et nous laisse
paisiblement sombrer. 'Au contraire, il prépare
le bâton avec quoi il nous assommera, si nous
parvenons à gagner le bord. Un concurrent de
moins I Il n'y a que les fous qui se font tuer.
m
**
Nos représentants vont donc disserter grave-
ment, et jouer les augures. Ressusciteront-ils
la question du Mandchoukouo, du Chaco, épi-
logueront-ils sur les démissions de l'Allemagne,
du Nippon, sur l'abstention de l'Italie ? Son-
geront-ils à la guerre d'Ethiopie ? Ils vont,
avec leurs phrases gonflées de trémolos, stig-
matiser le sang qui coule, en Espagne comme
en Chine. Après quoi ils se feront photogra-
phier, et goûteront sur les rives d'un lac enri-
chi d'azur les premières grâces de l'automne.
Mais le problème demeure : pourquoi > la
France ne demanderait-elle l'inscription à l'or-
dre du jour et la discussion immédiate de la
rengaine de quarante heures il Pourquoi, arra-
chant du bourbier politique, dans lequel elle
est en train de sombrer, la paix du monde, ne
représenterait-elle pas que les guerres seront
vraisemblablement supprimées lorsque l'échange
des matières premières' s'elfectuera normale-
ment, lorsque l'exploitation rationnelle des
territoires sera enfin réalisée par ceux qui sont
en mesure de le faire
La Paix du monde ne répose- pas sur des
données politiques, mais sur des bases écono-
miqaes. -Il faut organiser le râOÙaSlement. en
faatières premières, la distribution des échan-
ge:, l'exploitation des terres négligées, délais-
sées, mal travaillées. Une nation est un être
humain, replié sur soi ou expressif, sans appétit
eu 'cravaché par la faim, paresseux ou travail-
leur et qui a besoin de manger tout comme
un arbre, un animal, ou un homme.
La S.D.N. travaille a posteriori, quand
l'acte est commencé. Nous lui demandons de
changer de méthode, de vivre pour nous et non
plus pour elle, d'instaurer le traitement pré-
ventif. La politique exploite une situation.
L'économique au contraire la préoient, et gué-
rit par anticipation le mal que son intelligence
a pu déceler.
Faites-nous de bonne économie, et nous fe-
rons de bonne politique 1
*
**
Mais la France ne demandera pas à Genève'
de bouleverser ses conceptions, et de pratiquer
l'Economique pour sauver la Paix.
.Matières premières, organisation des
territoires neufs 1 Elle sait bienjjue sur aucun
de ces points ses colonies supporteraient cette
proposition : ce serait en effet le rapt des ter-
ritoires que nous administrons sans les avoir, à
aucun moment, économiquement, armés 1
Raoul Monmarton.
U CONFÉRENCE MÉDITERRANÉENNE
DE NYON
La délégation française
Le Conseil des Ministres, réuni hier matin
à rElysée, sous la présidence de M. Albert
Lebrun, Président de la République, a désigné
les délégués de la France à la Conférence de
la Méditerranée, qui doit se tenir à Nyon.
Ce sont :
Délégué : M. Yvon Delbos, ministre des
Affaires étrangères.
Délégués suppléants : le vice-amiral Darlan,
chef d'état-major général de la Marine, et
M. René Massigti, directeur adjoint des Affai-
res politiques et commerciales au ministère des
Affaires étrangères.
'Délégués adjoints : M. Chaveriat, directeur
de la sous-direction d'Europe au quai d'Or-
say ; le contre-amiral Godfroy, sous-chef d'état-
major général de la Marine, et M. Basdevent,
jurisconsulte du ministère des Affaires étran-
gères.
) (
Au Ministère des Colonies
n Au cabinet du ministre
-M. Winckler, administrateur, sous-chef du
cabinet du ministre, ayant été mis sur sa de-
mande à la disposition du gouvernement géné-
rai de l'A.O.F., M. Varet, administrateur de
2* classe des Services Publics de l'Indochine, a
été nommé à sa place sous-chef du cabinet.
Honorariat
M. Siadous, gouverneur en retraite, a été
JIQIDJDé gouverneur général honoraire.
Le Haui Comité Medlferraoeen
se Ma le 6 novembre
Le Haut Comité Méditerranéen se réunira
à Paris le 6 novembre.
En tête de l' ordre du jour figurera l'étude
de la réforme du statut des territoires militaires
du Sud algérien et du Sud tunisien.
L'attention du Gouvernement français déjà
alerté par ses représentants et les campagnes de
presse a été particulièrement attirée par l'af-
faire Bensalem, survenue dernièrement dans le
Sud oranais et qui, à la suite d'une arrestation
arbitraire et de l' attitude courageuse d'un juge
de paix suppléant dénonçant l'abus de pouvoir
qui allait se commettre, souleva dans toute
l'Algérie une intense émotion. Cette affaire
sera examinée par le Haut Comité.
La réforme municipale en Tunisie sera de
plus débattue par lui dans l'esprit le plus favo-
rable à son aboutissement.
le Desfour se solidarise
avec Messaii Hadj
A la suite de l'arrestation à Alger de
Messali Hadj, le bureau du Parti Constitu-
tionaliste Tunisien a adressé des télégram-
mes au Président du Conseil, au Ministre de
l'Intérieur et au Gouverneur de l'Algérie,
protestant contre cette arrestation et dénon-
faut la politique de force inaugurée par la
bureaucratie algérienne.'
Un autre télégramme a été adressé au di-
recteur du journal El Ouma organe à Paris
de l'ancienne Etoile nord-africaine ; ce té-
légramme assure les anciens collaborateurs
de Messali Hadj de la sympathie du Des-
tour.
L'fllImgDe, enfin, '.:
- oHiciellemeoi ♦
revendique des totonles
-.1..
, ;
ARDI dernier, au
Congrès du Parti
national - socialiste,
à Nuremberg, M.
Adolf Wagner a lu
une proclamation de
M. Adolf Hitler,
Fiihrer-chancelier du
Reich. :
Nous en détachons ce passage :
Nous avons mené à bonne fin des tâches
plus difficiles que celle du plan de quatre ans,
et je vous assure,' mes compatriotes, que cette
tâche, sous la direction du général Goering.
sera accomplie dans les délais prévus.
D'ailleurs, il n'y a dans notre économie
qu'une seule question qui nous inspire les
plus graves soucis, sans interruptions, depuis
des années : c'est la difficulté de notre ravltait
lement en produits alimentaires.
L'espace vital allemand, sans complément co-
lonial, est trop petit pour garantir une alimen-
tation durable et sùre, sans troubles, de notre
peuple. Aucun peuple n'a accompli dans ce do-
maine une tâche plus considérable que nous.
Les chiffres que M: Darre vous communiquera
au cours de ce congrès sont une' démonstra-
tion éclatante à l'appui de cette assertion, Mais
à la longue, c'est une pensée insupportable que
de dépendre chaque année du hasard d'une
bonne ou mauvaise moisson. t
C'est pourquoi la - revendication d'un domaine
colonial appartenant au lteich est justifiée daçs
notre misère économique, et l'attitude des au-
tres puissances à l'égard de cette revendication
est simplement incompréhensible.
L'Allemagne n'avait pas volé ses colonies à
ces puissances. En un temps où l'on se sert si
souvent de phrases morales, il serait bon de
se souvenir ae ce fait.
.Car, dit-il, notre lutte est plus difficile que
celle des'autres -: cent-trente-sept habitants par
kilomètre carré à nourrir, c'est plus difficile
que onze ou douze. Ce miracle ne peut réussir
que si toute la communauté nationale observe
la discipline la plus sévère.
Pas un Français, pensons-nous, pour être sur-
pris. Nous avons, depuis la guerre, à l'Allemagne
chaque jour plus rouée, plus ambitieuse, plus
puissante, acheté la paix à grands coups de
concessions. Nous nous sommes fait plats. Nous
avons - consenti tous les sacrifices, toutes les
générosités, passionnément tissé tous les roman-
tismes.
Nous avons supporté seuls le poids de la
guerre, cédé, petit à petit, à toutes les pressions.
Nous avons cru payer définitivement et à quel
prix ! la vie de nos fils, l'abolition de ce
drame horrible qui ne s'est déroulé que dans
notre chair, sur notre sol. Nous avons manufacr
turé de l'idéologie, à la chaîne.
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La France, cependant intelligente, cependant
psychologie, paratHl^-r- a wWM.«fe_jn
forts attaquent tottjoors tes
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