Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-08-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 août 1937 27 août 1937
Description : 1937/08/27 (A38,N45). 1937/08/27 (A38,N45).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62655011
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
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1 PARIS ca")
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ISt'ANNn.--N",' .; <:..;/' '\-:! VENDREDI (13 h. 30) 27 AOUT 1?37
38* ANNEE. « N^iW • "• :
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Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
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On u 6'Moi» 3Mai*'
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colonies 1800 100 0 50 »
Etranger.. 240. 125 » 70 »
La Numéro : 1 franc
On s'abonne sans traia dans
tous les bureaux de poste.
Pas dé colonies sans marine
Lorsqu'on voit l'entrain joyeux qui
anune l'Allemagne dans les voies mari-
times et coloniales, bien que les colonies ne
soient plus pour elle qu'un souvenir ou une
espérance, on est force d'admirer le dyna-
misme qui la mène.
Nous -avons, nous autres Français, un
magnifique empire- colonial, le second du
monde.
Nous avons la marine la plus efficace et
la plus brillante qui, depuis le second
empire, ait porté notre pavillon sur les mers.
Qui s'en soucie chez nous ?
Nous nous replions, sur- nous-mêmes,
Croyant encore, comme au siècle dernier, que
l'Europe seule compte.
Nous semblons ne pas nous douter que
Hotre pays, en lui-même, ne serait qu'une
nation de second ordre s'il restait borné
entre ses frontières maritimes et terrestres,
s'il ne bénéficiait du magnifique épanouis-
sement que lui donnent ses possessions
lointaines et le rayonnement que sa flotte
lui assure sur toutes les mers du globe.
Mer et colonies ! Préoccupations bien
secondaires pour la plupart des hommes de
chez nous qui, cependant, passent à juste
titre pour compréhensifs et intelligents.
- Pendant ce temps, l'Angleterre ne vit
que pour et par ses dominions et colonies qui
ont fait sa puissance et sa fortune.
L'Allemagne, ayant reconstitué après la
Défaite une marine marchande digne de la
tradition de ses a hanses » d'autrefois,.
forgé une terrible marine de guerre, héritière
Directe de celle qui fit trembler l'Angleterre,
et mène la campagne la plus vive pour
essayer de reprendre son empire colonial.
L'Italie a compris, de son côté, que sans
la possession de la mer, elle n'était rien.
Barrant la Méditerranée, elle prétend la
dominer, mène la guerre civile espagnole
dans ce but et ne craint pas de défier une
puissance jusqu'ici invaincue : la flotte an-
glaise.
** *
Et nous, que faisons-nous en face de ces
épreuves de force et de ces ambitions ?
• Certes, la France agit en cette matière
comme elle le fait toujours.
Nous semblons avoir honte de notre force
qui, pourtant, est réelle.
La puissance de nos bâtiments, la valeur
de nos officiers et de nos équipages imposent
aux pays belliqueux unsalutaire'respect.
à 7»-
garSe, grâce tl
faut le dire aussi à une Commission de la
Marine militaire, dans laquelle la pt :itic,ue
n'à' "pas' droit , "Je cité '-et s'honoie délie
uniquement préoccupée des besoins du pays,
nous connaissons sur mer une puissance dout
nous étions déshabitués depuis de longues
années.
Notre « Dunkerque D est actuellement le
premier navire de ligne du monde et il n y
a pas bien longtemps qu'un journal militaire
allemand pouvait écrire que nous serions en
mesure de lutter sur mer contre une coali-
tion italo-germanique.
Mais, ne nous endormons pas sur. nos
lauriers ! Le nombre et la puissance des bâti-
ments mis actuellement en chantier par
l'Allemagne et l'Italie ne nous permettent
pas de penser que cette suprématie'se main-
tiendra. - -
Il n'est point question, d'autre part, de
s'engager dans une course aux armements
avec les puissances de l'axe Rome-Berlin.
course dans laquelle nous "risquerions de
nous essouffler bientôt. > Et ; puis, nous
sommes de ceux qui veulent encore espérer
un retour de l'humanité à la raison.
Il faut cependant que nous tenions notre
rang et que nous conservions une flotte
digne de notre enjpire colonial. -
Celui-ci est né de la marine.. Ce sont des
marins qui, pour des.' raisons maritimes,
nous ont assuré partout dès points d'appui
qui sont devenus des bases pour les expan-
sions futures.
Aujourd'hui sans une forte marine mili-
taire et marchande, nos colonies, aussi bien
que notre France d'outre-Méditerranée,
deviendraient une proie facile dans la
guerre. Dans la paix, nul courant continu
d'échangé ne contribuerait tant à leur pros-
périté qu'à celle de la Métropole.
Si notre magnifique empire » colonial du
XVIIÍe siècle a sombré, c'est parce que la
marine marchande de Louis XV était aussi
faible que mal conduite. Sa renaissance,
sous Louis XVI, changea la face des
choses, nous permit d'aider les insurges
d'Amérique, de tenir aux Indes et de
reprendre quelques bribes des possessions
perdues. ,.'
Notre Marine est le trait d'union entre la
France tout court et la France d'Outre-Mer.
• •
Je n'oublierai jamais la joie des Guade-
loupéens et des Martiniquais envahissant le
paquebot venant de France à son arrivée au
port. Ils respiraient, semblait-il, l'air de
France le long dés coursives. Ce morceau,
détaché de la patrie, qu'est un bateau, leur
apportait un peu de l'âme du vieux pays,
dont leur pensée était si pleine.
Au départ, par contre, nul flâneur ne
venait saluer le bateau. Il n'était plus rien
d'autre,que lui-même.
Il faut que les Français ré, flé, chi.ssent à
tout cela.
Les héJuesktqfdes d'inquiétude vecues
emam leg re ;: -::'
Sentant les menacés qui pesaient, ils
veulent être forts parce qu'ils sont paci-
fiques.. ,
Ils doivent comprendre que notre pays, ne
sera vraiment un grand pays que s'il: - s'im-
prègne de l'esprit colonial et de l'esprit de
la mer.
Albert Le BGil,
Vice-président de la Commissior
de la Marine Militaire,
Vice-président de la Comniissiot
de la Marine Marchande.
A la Société des Nations
LA PALESTINE SUR LA SELLETTE
La commission des Mandats a publié un
résumé de ses vues sur la Palestine, cependant
que le rapport complet a été envoyé aux mem-
bres du Conseil, afin qu'ils soient en mesure
d'aborder la discussion le mois prochain.
Ce rapport sera publié le 6 septembre. Il
comprend : 1" l' opinion de la commission sur
le problème de J'Etat de la Palestine tel qu'il
se pose : 2° une observation générale sur les
troubles de 1936 et sur la politique adoptée
par la puissance ayant le mandat dans ces con-
ditions ; 3° plusieurs observations particuliè-
res ayant rapport à l'administration du terri-
toire.
- > 0*0-<-
Il Conseil des Ministres
Au cours du Conseil des Ministres qui s'est
tenu avant-hier à l'Elysée, sous la présidence
de M. Albert Lebrun, Président de la Répu-
blique, M. Marius Moutet, ministre des colo-
nies, a fait approuver divers décrets intéressant
son département.
D'autre part, M. Marx Dormoy. ministre
de l'Intérieur a fait approuver des décrets rela-
tifs à l'application en Algérie de la semaine
de 40 heures et des mesures prises dans la mé-
tropole en vue du redressement financier.
Les membres du gouvernement doivent se
réunir de nouveau, en conseil des ministres a
l'Elysée, demain à 10 heures et mardi prochain
1 10 heures..
Au Ministère des Colonies
ADMINISTRATION CENTRALE
M. Grignon-Dumoulin, administrateur-ad-
ioint de 2e classe des services civils de l'indo-
chine est détaché à l'administration centrale
(direction des affaires politiques).
)
Le séjour à Paris
du Général Noguès
De retour à Paris d'une cure à Châtel-
Guyon, le général Noguès, résident général
de France au Maroc. a replIs ses travaux. Le
19 aOQt il a conféré avec M. William Ber-
trand. :Qus-secrétaire d'Etat à la Présidence
du Conseil. Le surlendemain matin - samedI
- le général Noguès a été reçu par M. Ca-
mille Chautempa, président du Conseil.
Au Ministère -
des Affaires Etrangères
LES SCOUTS SYRIENS
La délégation des scouts de Syrie, qui avait
assisté au Jamboree d'Amsterdam est actuel-
lement à Paris, pour une dizaine de jours.
Elle s'est rendue samedi matin au Quai
d'Orsay, où elle a été reçue par M. François
de Tessan, sous-secrétaire d'Etat aux Affai-
res étrangères. Par la voix de son chef, elle
a tenu à affirmer l'attachement de la jeu-
nesse syrienne à la France. Le ministre, a re-
pondu en l'assurant de toute la sollicitude gou-
vernementale et en évoquant la coopération de
notre pays et des Etats du Levant en vue d'une
action pacifique et féconde.
)
La Commision d'enquête aux Colonies
s'enricbit d'un nouveau membre
M. Etienne Dennery, professeur à l'école
'-légué à la cc;m-
des sciences politiques, ex-délégué à la com-
mission Lytton en Chine, secrétaire. général du
centre de politique étrangère a été nommé
membre de la Commission d'enquête coloniale
(arrêté du 19 août, J. O., du 22).
> <
Un nouveau règlement
pour le contingement
des sucres métropolitains
et coloniaux
Le Journal officiel d'hier a publié le décret
suivant, signé le 25 août par M. Albert Le-
brun, président de la République :
Art. 1er. - Le chiffre des contingents
applicables à la production sucrière métro-
politaine et coloniale est fixé sur la propo.
sition des organismes professionnels, par
arrêté pris par le ministre des iinuiices, le
ministre de l'agriculture le ministre du
commerce et le ministre des colonies.
Toute exportation par prélèvement sur
les stocks de: sucre constitués au moyen
des excédents de production-est. soumise
à l'autorisation préalable des mêmes minis-
tres.
Art. 2 Le déblocage de tout ou partie
des* stocks. de sucre constitués au'moyen
des excédents de production peut être or-
donné par décret pris sur. la proposition
du ministre des finances, du ministre de
l'agriculture, du ministre du commerce et
du ministre des colonies.
Art..3. Le présent décret sera soumis ;
à la ratification dés Chambres dans lescon-,
ditions prévues^par la toi du 30 juin 1937.
* Erreur ':" '1
n'est pas compte
-
-
MM%Si
NALYSANT dans la Journée
1. Industrielle (19 août) le
dernier volume de M. G.
: Hardy, M. Anselme Lau-
A rence écrit, en toute
M bonne foi, à propos de
la - politique coloniale de
la France : « Pour la France, par exemple, elle
est poussée sans doute par un besoin généra
d'activité, la résolution de ne pas se lakte
évincer par des partenaires, mais elle est g*
sée aussi, aux moments didsils, par le disir de
trouver des compensations à des affaiblissements
continentaux. »
La réalité est autre. Les faits démontrent que
la France n'a aucunement cherché aux colonies
des « compensations à des affaiblissements conti-
nentaux ».
Elle a malheureusement été plus romanesque.
Si elle eût obéi au mobile que veut bien lui
prêter M. Anselme Laurence, la France eût orga
nisé la mise en valeur de ses territoires d Outre-
Mer. Elle n'en a mis en place au contraire que
les cadres d'administration, sans se préoccuper
un seul instant de tirer de ces domaines toutes
les richesses, naturelles ou artificielles, qu 1U
contiennent. Ce n'est donc pas sous cet angle
qu'il convient de juger l'expansion coloniale de
notre pays.
0° Nier que la défaite de 70 n'a pas , joué un
rôle considérable dans cette affaire n est pas
dans nos intentions.
Mais à un autre point de vue !
Les jeunes officiers qui, du Niger, du Tchad,
du Nil, du Congo, nous ouvrirent les voies,
étaient les fils des vaincus de 70, et voulurent
se persuader qu'Us n'étaient pas eux.memes des
vaincus La rage était en eux, avec l'orgueil, le
besoin de vivre, de travailler, de risquer leur
peau, de montrer qu'ils étaient capables de faire
de grandes choses. Ils n'étaient pas des aventu-
riers, mais des officiers qui se préparaient. Rien
de tel qu'un échec pour grandir un homme qui
en vaut la peine 1
C'est ainsi qu'une jeunesse ardente, consciente j
de ses forces et riche de sa foi, conquit des roto-
nies et les offrit à la France malgré elle, et sou-
vent contre elle.
Celle-ci les accepta, et' si certains bommes,
comme Etienne, ne s'étaient trouvé là, Dieu
sait ce qu'elle en aurait fait 1 Est-il nécessaire
de citer, les noms de ceux qui furent hostiles 1
ces présents ? 1
, ';..*.:-.'
La France est ainsi colonise malgré elle. Nous
avons démontré cent fois, et sans résultat, J*
sàns succès, qu'elle ne sait pas se- servir de ses
-, dans une certaine 'ne-
colonies. Phitanthrope - dans une certaine me.
suïe, car si les principes-sont Maux,. b. SOQOo-
m dffc inott JqL tient souvent Uetrde réalité
elle prattque un poigt ,de
nq» oc
.W. - Béat 1\>fganisatta* «hnUiialrMW
but unique. Elle dit « travailler pour vivre ». Les
Colonies répondent ;désespérément : « Produire
pour •;yiv^, •- • : :: '; :. ':"" ;
Ce n'est pas tout à fait la même chose. -
Ce h'est "T, - ','
*
;
M. Laurence voudra bien convenir avec nous,
quand il s'agit d'une personne aussi intelligente
que la France, qui fut riche, et sur la caisse de
laquelle le monde entier tira à traites en blanc,
que celle-ci, cherchant des « compensations à
des affaiblissements continentaux » edt été ca-
pable par voie fatale de conséquence, d'avoir un
plan de mise' en valeur. Elle l'eût réalisé. Ses
colonies seraient donc, depuis quelque cinquante,
quarante ou trente ans, des territoires de com-
plément économique, le prolongement humain,
agricole, industriel de la Métropole. -
Ce qui n'est pas le cas.
Alors ?
Raoul Monmarson.
–- ) ;–
Notre Afrique du Nord
ne pourrait-élle suivre
cet exemple?
Le septième' traité de commerce entre la
Tchécoslovaquie et la République Argentine,
entré en vigueur le ier juin, est base sur la
clause de la nation la Plus favorisée.
Une disposition de ce traité comporte no-
tamment pour la période s'étendant du 1" fé-
vrier au 30 août une réduction du droit tché-
coslovaque s'appliquiltlt au raisin de, table
argentin expédié en caisses de 11 kilogram-
mes et demi. Les envois de ce raisin, effec-
tués à titre d'essais, ont permis de constater
que ces raisins pourraient trouver un débou-
ché sur le marché tchécoslovaque. Une con-
vention a été convenue entre les deux pays
touchant l'autorisation des devises destinees
à couvrir les ventes de produits importés.
Des essais avaient été tentés, si nos sou-
venirs sont exacts, il y a un ou deux ans,
avec nos raisins nord-africains.
En raisonnant uniquement sur la distan-
ce, et sur le coût du fret, ne peut-on arriver
à concurrencer le raisin argentin sur le mar-
ché tchécoslovaque, auquel par ailleurs, la
France achète plus qu'elle ne lui vend 7
Les Français du Pacifique
:,: restent à l'écoute. :
,
> vainement ,':.,
On attend toujours la réalisation d'un vrai
poste Radio-Colonial qui ferait effectivement
et à-des heures logiques, entendre la voix de
la Métropole aux plus lointains français
d'Outre-Mer, et des réclamations nous par-
viennent régulièrement à ce sujet de nos Co-
lonies les plus éloignées.
-Mais, en particulier, le mécontentement et
3e découragement sont de plus, en plus vifs,
parmi les Français des Nouvelles-Hebrides.
Il faut pour les comprendre pleinement,
avoir vu l'isolement de la plupart de nos
colons, disséminés dans ces îles, ayant un
coin de plage pour respirer, sous un coin de
ciel, et tout de suite, montant'à l'assaut de
la plantation, la forêt touffue. Le voisin im-
médiat est souvent à 20 ou 30 milles sur
une côte sans-piste, ou sur une autre île. Et
,Irop,souvent,, la pluie, interminable, qui cré-
dité sinistrement sur les tSles, rend la soli-
Jud J encore plus pesante.
- C'est alors qu'il serait réconfortant, qu'il
serait utile, en tournant un simple bouton,
.'d'avoir là tout près, une voix de France et
ides nouvelles fraîches.
1-
Mais hélas! « il est rare, - nous écrit-on
au dernier courrier d'arriver à capter une
ïémission de Palltoise" sur quelque longueur
d'onde que ce soit, et malgré la sensibilité
des appareils employés. Et ceci est d'autant
̃plus navrant que l'Italie, le Japon, l Austra-
lie, la Russie même, se perçoivent distincte-
ment.
« Nous avions espéré qu ,.».»•après la discus-
sion qui eut lieu à la Chambre des Députes
en janvier dernier, le nouveau poste des Es-
sarts-le-Roi, en construction, promis comme
devant donner pleinement satisfaction aux
auditeurs de T. S. F. de toutes les colonies
françaises, fonctionnerait bientôt. Il n en est
, bie
encore tien, Pour nous du moins. ,., le poste
de Pontoise continue d'être imperceptible. n
Le 26 février dernier, les Annales Colonia-
les annonçaient déjà que dès sa fondation, le
Radio-Club de Nouméa avait protesté contre
la suppression de l'émission de 18 heures,
qui apportait le cours des produits océaniens :
café, coprah, cacao et les nouvelles officiel-
les intéressant les possessions françaises du
Pacifique, et ajoutaient nue. privés de radio
française, les calédoniens s'étaient tournés
vers l'Australie, où l'Australiall Broadccis-
ting Commission \zut avait assuré deux émis-
sions-par semaine, en français.
Aujourd'hui, ce sont les colons français
des Nouyelles-Hébrides, qui nous lancent un
ultime tri d'alarme, avant-de s'en tenir dén-
rikiVtmènt,. la .mort frjtt
_Tl1funr''aes
veçç xx ait, grâce* "à
eux, la prédominance, française s'est affirmée
d'une manière. inronteçtab.ljç» .^ous fap^ra-t-il
maintenant.enregistrer un nicul, annonciateur
d'une future défaite? ,. :' ,',
- *%
Nous ne voulons pas le croire, et c'est avec
espoir et confiance, qu'avec notre confrère
L.-G. Frouin, le si dévoué directeur du Néo-
Hébridais, aux intérêts français de l'archipel,
nous nous faisons ici, une fois de plus, les
interprètes des légitimes revendications de
nos colons, auprès de tous les organismes
compétents : Ministère des Colonies, Fédéra-
tion des Auditeurs d'Outre-Mer, Fédération
nationale de Radiodiffusion coloniale.
Nous voulons croire que ce cri d'alarme
sincère et émouvant des lointains Français
d'Outre-Mer ne sera pas vain, et que des
mesures seront prises d'urgence, pour oue,
jusqu'en les îles les plus isolées, les plus
sauvages, nos courageux compatriotes aient
enfin le réconfort, la présence journalière de
la Mère-Patrie.
Roger Bourgeois,
Dans la Légion d'Honneur
Sont promus et nommés dans l'ordre na-
tional de la Légion d'honneur au titre du
ministère des colonies :
Officier : M. André Coquillat, chef de
service à la Compagnie générale transatlan-
ttQ1l& j
Chevaliers : MM. Léon Georges Baudrv.
sculpteur, Grand Prix de Rome ; Vincent
Louis Bauzil, ingénieur des Pont-et-Chaus-
sées, secrétaire général de l'Office du Niger;
Pierre Gourou, professeur à l'Ecole normale
de la France d'Outre-mer et Maurice Victor
Hennequart, directeur de la Société anonyme
de Plantations de la Haute-Volta.
) e.. (
Une grève au Maroc
Une grève de sympathie sera déclenchée
le jeudi 9 septembre au Maroc. Ainsi en a
décidé le parti nationaliste marocain, qui
veut marquer soit sentiment à l'égard de la
Palestine. C'est-à-dire, plus exactement, à
l'égard des Arabes de Palestine.
Contre le projet de partage, sera envoye
par le parti, après les prières dans les Mos-
quées, une protestation à Paris, a Londres, à
Genève et à Jérusalem.
Les fourche» caudine. de Vitatume.
Une délégation de sénateurs, à l'issue d'une conférence tenue le
14 août à la Maison-Blanche avec le président Roosevelt, a déclaré que
celui-ci avait accepté d'accorder des avances immédiates a ceux des plan-
teur. de coton qui Seniapaitnt « « mettre «a mwOT. iticontro'e
qui doivent itet -votée* au amr. de te prochaine session du congrès.
Nous savons bien que la France n'est pas la seule a subir, même
dans ses plus secrètes aspirations économiques, la souveraine domination
de l'Etat. Elle était encore jusqu'à ces dernières ^nft'' ZlTdignité
cette négation absolue de l'tndependance, de la liherté, de la dignité
humaine, cependant prônées et magnifiées en meeting., cortèges, elec-
tion,g.
tt0n' La seule manifestation de l'étatisme qui eut été souhaitable en Fran-
ce - llorganisation de la colonisation nous a été, refusee.
N'aurons-nous ̃. pas électeur, peuple souverain, maître de nous
même - pUÜJque,noru sombrons 11 notre tour dans le gouffre fonction-
narisé de rétatisme, un sursaut pour l'imposer 7
Les Colonies sur la Cimaise
Elles sont appelées
au sein du « Comité Ministériel
de l'Economie Nationale »
Le 23 juin 1936, sous le titre « Haro sur
les colonies ! » (décret du 19 juin 1936), nous
relevions la constitution d'un comité interminis-
tériel de l'Economie nationale, et nous appel-
lions l'indignation de nos lecteurs sur ce fait
que le ministre des Colonies n'était pas ap-
pelé à siéger au sein de cette assemblée.
Les colonies, une nouvelle fois, exclues de
la France !
Et nous écrivions, constatant le fait : « De
ministre des Colonies, point ! Pas même ap-
pelé « à titre consultatif ! » La France ne com-
prendra-t-elle donc jamais, et faudra-t-il qu un
tribunal international lui arrache un jour son
Empire d'Outre-mer pour qu'elle s'aperçoi-
ve de l'existence de celui-ci ? »
Plus d'une année s'est écoulée, Et voici
enfin que la France a compris ! Dans un rap-
port du 25 août au Président de la Républi-
que, M. Camille Chautemps, président du
Conseil s'exprimait ainsi :
Afin de permettre au Comité ministériel de
l'Economie nationale, institué par le décret du
19 Juin 1936. modifié par le d(i< rct 8 Juillet
dernier, de Jouer dans les meilleures conditions
le rôle important qUI lui est dévolu, il a paru
nécessaire de donner au Ministre des Colonies
et au Ministre du Travail la possibilité de par-
ticiper à ses travaux.
Le même jour, le décret était signé. Il a
été publié hier à l'Officiel, et nous l'enregis-
été publié hier à
trons :
Art. i, Le paragraphe premier de, l'ar-
ticle 4 du décret du 19 juin 1936, modifié par
le décret du 8' Juillet 1937, est modifié ainsi
qu'il suit :
« Il est institué un Comité ministériel de
l'Economie nationale comprenant :
« Le Ministre des Finances, nrésident;
« Le Ministre de l'Agriculture ;
« Le Ministre des Colonies
« Le Ministre du Commerce ;
« Le Ministre des Postes, Télégraphes et Té-
léphones :
« Le Ministre du Travail;
« Le Ministre des Travaux publics, ainsi que
les sous-secrétaires d'Etat à ces départements
ministériels. »
Avouerons-nous notre satisfaction ? Et les
campagnes des Annales coloniales ne sont-elles
pas à peu près toutes à la longue, justifiées par
les faits ?
>-<>♦» (
Assassinat ou suicide ?
JACQUET EN MAURITANIE
Nous demeurions sans nouvelles de M. lac
qlzet, géologue attaché au gouvernement gé
uéral de l'A. 0. F. et disparu en Mauritanie.
NOUF iisptxrflt&P 3°
avril. Le 18 juin, nous apportions des ren-
seignements circonstanciés, et nous disions
que cette disparition présentait. un caratère
« troublant H. Les guides de M. jacquet
avaient perdu leur maître !, Toutes les suppo-
sitions,. de ce fait, pouvaient jouer, même
en faveur d'un homme- parfaitement rompu
au désert, à son mystère, à ses dangers.
Officiellement, nulle information ne fut de-
puis commtmiquée. Et voilà que nous appre-
nons, par une séance à l'Académie des Scien-
ces, qu'hommage a été rendu, cette semaine,
par cette Assemblée à la mémoire de M. lac-
quêt dont les restes ont été récemment décou-
verts dans les sables. Une balle avait trotté le
crâne.
De toute évidence, l'hypothèse d'un sui-
cide, meme sons l'empire de la soif, parais-
sant devoirétre écarée, il semble que M. fac-
quêt ait dû être assassiné par les indigènes
qui l'accompagnaient, et qui se sont enfuis
après le meurtre.
Comment construire ,:
l'Empire :
Aujourd'hui prend fin l'étude que notre col-
laborateur Jacques Erccdis publie dans nos co-
lonnes, sous ce titre, depuis le 11 juin. -
Certains Français ont senti sur eux, à cette
lecture, passer le souffle sacté des grandes
idées. Notre ambition est comble. Nous avons
Vimpression, en cette année 37, arcbouté sut
les enseignements du passé, et sur les nécessi-
tés sociales qui permettent à l'^ homme du XX?
siècle de ne plus être une bête, d'avoir rempli
notre tâche.
Ce fut notre désir, depuis quatre années, au
milieu d'effcrts, de difficultés, d'obstacles de
toutes sortes. que les initiés seuls peuvent ae-
viner, de proposer à l'Empire sa charte. Sans
moyens, mais avec l'orgueilleuse rage de l es-
prit qui s'affirme, nous acons bataillé pour
l'Empire. Parce que nous avens attaqué quelques
indignes, dénoncé des tares, des abus, des in-
suffisances, on nous a à notre tour accusé : la
calomnie est un sadisme facile et attachant dans
lequel se complaisent les âmes basses. Nous
les saluons ! Sans être nécessaires à notre or-
gueil, elles nous permirent de nous élever plus
encore.
Et voici qu'aujourd'hui nous avons entrepris
de construire.
• *
Mais serons-nous compris? Nous avons pré'
ché la révolution, on nous oppose la routine, la
.facilité de vivre, la crainte pour l'homme de se
montrer un homme, et d'affirmer librement sa
personnalité. Tassés dans leurs tanières, atten-
tifs au moindre vent, peureux, ambitieux, les
doigts serrés sur leur magot, des tas de gens,
qui furent bien, ont été cristallisés, rejetés, me-
nacés par l'Etat dès qu'ils furent à son service.
Ils étaient ardents au départ. Mais bousculés,
brimés, découragés, ils ont accepté leur sort;
admis la menace, la crainte, et la paisible exis-
tence du gros dos sous l'orage.
Et voilà pourquoi l'Empire tourne en rond,
comme les prisonniers à la promenade du soir.
Le monde des atomes, de seconde en seconde,
se transforme, l'intelligence humaine s'affaiblit,
au son de la radio, à l'exposition désordonnée
des photos quotidiennes, sous la masse de l'in-
sondable bêtise qui lui est jetée en pâture, avec
une profusion inconcevable, les Etats évoluent,
les guerres, annonciatrices de la guerre, recom-
mencent, seul VEmpire demeure figé, et ne
s'administre, avec la redoutable précision des
êtres déoourvus •• : “v ̃ - -
Méditera-t-on le programme que Jacques
Ervédis a tracé? Comprendra-t-on ̃ que l esprit
doive dominer et diriger la matière? Riconntâtra-
t-on que notre journal dont l'équipe est ardente
et désintéressée, s'est élevé en proposant à l at-
tention de ceux qui tiennent entre leurs mains
nos destinées, une vaste solution constructive ?.
Nous attendrons.
Hélas sans grande espérance, car nous com;
mençons à douter des hommes! L'intérêt et le
conformisme ont desséché leur cœur et les ont
dressés entre eux, contre eux-mêmes, non plus
contre le grand obstacle à franchit.
Pour nous, autant que nous le pourrons, aussi
longtemps que nous le pourrons, nous poursui-
vrons la voie magnifique que nous nous sommes
tracée, et que nulle saleté ne pourra jamais
souiller.
Les ordres Religieux de FEnseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambin.
Les Annales Coloniales ont annoncé le 13
août, que l'ordre religieux français si popu-
laire de Saint-Vincent-de-Paul de Turquie,
vient de décider que l'école des filles avec
orphelinat de Bournova cessera, cette année,
son activité.
Encore une école française qui décline de
l'Orient ! Et dire, que ce sont ces écoles reli-
gieuses françaises qui ont propagé depuis tant
de siècles et la langue et l'influence française
eu Orient !.
Combien de ministres, de hauts fonction-
naires, de militaires, de professeurs, de diplo-
mates, etc. encore en fonctions dans la Ré-
publique turque, ne sont-ils pas des élèves des
écoles françaises religieuses ?
Et eh Egvpte, ce sont toujours ces écoles
religieuses françaises qui ont formé et forment
la jeunesse égyptienne.
Dès le XVIIe siècle, les jésuites missionnaires
avaient porté leurs pas sur la terre d Egypte ;
l'un d'eux, le R. P. Sicard, a laissé des mé-
moires sur ses voyages, hautement appréciés
par tous les historiens de la nation copte.
Au cours du XIX" siècle, la Compagnie de
Jésus, rétablie après sa suppression, est reve-
nue au pays des Pharaons. C est en 1879 que
chargés par le pape Léon XIII de pourvoir à
la formation du clergé copte-catholique, les
Jésuites viennent s'installer au Caire.
A peine sont-ils là que les grandes familles
égyptiennes demandent à bénéficier de leur
éducation réputée. Ils sont amenés a fonder
deux collèges, l'un au Caire, 1 autre à Alexan-
drie, qui eurent durant 40 ans la plus brillante
histoire.
La guerre survint qui décima les Jésuites
français : le collège du Caire dut poursuivre
seul le cours de sa vie utile et prospère. Le
collèse Saint-François-Xavier d'Alexandrie,
c J.
occupé aujourd'hui par le Gouvernorat de la
ville, laisse après 17 années de suppression
des regrets toujours sentis.
Le collège de la Sainte-F amille, avec set
deux petits collèges du Caire et d Heliopolis»
compte plus de 750 élèves. Fidèles à leurs
principes, les Pères y enseignent, avec un suc-
cès qui fait honneur aux disciples-autant qu'à,
leurs maîtres, la culture classique et latine du-
baccàlauréat français. Ce qui ne les a pas em-
pêchés d'être les premiers, dès l'institution dtf
baccalauréat égyptien, à y préparer des can-
didats avec un semblable succès.
La formation des Pères Jésuites s'adapte re-
marquablement à 1 intelligence orientale, et
dans l'enseignement supérieur comme plus tard
dans la vie leurs bons élèves se distinguent
par leurs aptitudes intellectuelles et humaines.
De là vient naturellement que leurs anciens
leur sont très particulièrement attachés : une
association d'anciens élèves groupe plus de
400 membres et compte des personnalités emt-
nentes dans toutes les professions.
Parallèlement aux collèges, l'action aposto..
lique donne aux Pères Jésuites une influence
importante : leurs prédications de Carême,
leurs retraites à des groupements d'élite, leur
direction spirituelle sont grandement estimées.
Plusieurs d'entre eux ont largement contribué
au mouvement scientifique national de ces 50
années. Qu'il me suffise de nommer le RP.
Autefage et ses travaux sur les langues égyp-
tienne et copte, le R.P. Lagier et ses notes
d'archéologie égyptienne, le R.P. Mallon, sa
grammaire copte et ses articles d'égyptologie,
le R.P. Lammens et ses études d'islamologie,
le P. Faivre et ses publications sur 1 archéo-
logie chrétienne d'Alexandrie, le P. de
VrebiIle, fut pendant plusieurs années chargé
de diriger l'Institut Pasteur du Caire. le
Rédaction & Administrait»* :
-,, 1, RK de la Borne
1 PARIS ca")
nL. 1 RICHELIEU 73-06
b. = (2 Jigua groupées)
ISt'ANNn.--N",' .; <:..;/' '\-:! VENDREDI (13 h. 30) 27 AOUT 1?37
38* ANNEE. « N^iW • "• :
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\-' --r,' -.- ._n _n.,: '-"- ,.- ;,:,"k"¡" --r_n-,--
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée:
On u 6'Moi» 3Mai*'
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colonies 1800 100 0 50 »
Etranger.. 240. 125 » 70 »
La Numéro : 1 franc
On s'abonne sans traia dans
tous les bureaux de poste.
Pas dé colonies sans marine
Lorsqu'on voit l'entrain joyeux qui
anune l'Allemagne dans les voies mari-
times et coloniales, bien que les colonies ne
soient plus pour elle qu'un souvenir ou une
espérance, on est force d'admirer le dyna-
misme qui la mène.
Nous -avons, nous autres Français, un
magnifique empire- colonial, le second du
monde.
Nous avons la marine la plus efficace et
la plus brillante qui, depuis le second
empire, ait porté notre pavillon sur les mers.
Qui s'en soucie chez nous ?
Nous nous replions, sur- nous-mêmes,
Croyant encore, comme au siècle dernier, que
l'Europe seule compte.
Nous semblons ne pas nous douter que
Hotre pays, en lui-même, ne serait qu'une
nation de second ordre s'il restait borné
entre ses frontières maritimes et terrestres,
s'il ne bénéficiait du magnifique épanouis-
sement que lui donnent ses possessions
lointaines et le rayonnement que sa flotte
lui assure sur toutes les mers du globe.
Mer et colonies ! Préoccupations bien
secondaires pour la plupart des hommes de
chez nous qui, cependant, passent à juste
titre pour compréhensifs et intelligents.
- Pendant ce temps, l'Angleterre ne vit
que pour et par ses dominions et colonies qui
ont fait sa puissance et sa fortune.
L'Allemagne, ayant reconstitué après la
Défaite une marine marchande digne de la
tradition de ses a hanses » d'autrefois,.
forgé une terrible marine de guerre, héritière
Directe de celle qui fit trembler l'Angleterre,
et mène la campagne la plus vive pour
essayer de reprendre son empire colonial.
L'Italie a compris, de son côté, que sans
la possession de la mer, elle n'était rien.
Barrant la Méditerranée, elle prétend la
dominer, mène la guerre civile espagnole
dans ce but et ne craint pas de défier une
puissance jusqu'ici invaincue : la flotte an-
glaise.
** *
Et nous, que faisons-nous en face de ces
épreuves de force et de ces ambitions ?
• Certes, la France agit en cette matière
comme elle le fait toujours.
Nous semblons avoir honte de notre force
qui, pourtant, est réelle.
La puissance de nos bâtiments, la valeur
de nos officiers et de nos équipages imposent
aux pays belliqueux unsalutaire'respect.
à 7»-
garSe, grâce tl
faut le dire aussi à une Commission de la
Marine militaire, dans laquelle la pt :itic,ue
n'à' "pas' droit , "Je cité '-et s'honoie délie
uniquement préoccupée des besoins du pays,
nous connaissons sur mer une puissance dout
nous étions déshabitués depuis de longues
années.
Notre « Dunkerque D est actuellement le
premier navire de ligne du monde et il n y
a pas bien longtemps qu'un journal militaire
allemand pouvait écrire que nous serions en
mesure de lutter sur mer contre une coali-
tion italo-germanique.
Mais, ne nous endormons pas sur. nos
lauriers ! Le nombre et la puissance des bâti-
ments mis actuellement en chantier par
l'Allemagne et l'Italie ne nous permettent
pas de penser que cette suprématie'se main-
tiendra. - -
Il n'est point question, d'autre part, de
s'engager dans une course aux armements
avec les puissances de l'axe Rome-Berlin.
course dans laquelle nous "risquerions de
nous essouffler bientôt. > Et ; puis, nous
sommes de ceux qui veulent encore espérer
un retour de l'humanité à la raison.
Il faut cependant que nous tenions notre
rang et que nous conservions une flotte
digne de notre enjpire colonial. -
Celui-ci est né de la marine.. Ce sont des
marins qui, pour des.' raisons maritimes,
nous ont assuré partout dès points d'appui
qui sont devenus des bases pour les expan-
sions futures.
Aujourd'hui sans une forte marine mili-
taire et marchande, nos colonies, aussi bien
que notre France d'outre-Méditerranée,
deviendraient une proie facile dans la
guerre. Dans la paix, nul courant continu
d'échangé ne contribuerait tant à leur pros-
périté qu'à celle de la Métropole.
Si notre magnifique empire » colonial du
XVIIÍe siècle a sombré, c'est parce que la
marine marchande de Louis XV était aussi
faible que mal conduite. Sa renaissance,
sous Louis XVI, changea la face des
choses, nous permit d'aider les insurges
d'Amérique, de tenir aux Indes et de
reprendre quelques bribes des possessions
perdues. ,.'
Notre Marine est le trait d'union entre la
France tout court et la France d'Outre-Mer.
• •
Je n'oublierai jamais la joie des Guade-
loupéens et des Martiniquais envahissant le
paquebot venant de France à son arrivée au
port. Ils respiraient, semblait-il, l'air de
France le long dés coursives. Ce morceau,
détaché de la patrie, qu'est un bateau, leur
apportait un peu de l'âme du vieux pays,
dont leur pensée était si pleine.
Au départ, par contre, nul flâneur ne
venait saluer le bateau. Il n'était plus rien
d'autre,que lui-même.
Il faut que les Français ré, flé, chi.ssent à
tout cela.
Les héJuesktqfdes d'inquiétude vecues
emam leg re ;: -::'
Sentant les menacés qui pesaient, ils
veulent être forts parce qu'ils sont paci-
fiques.. ,
Ils doivent comprendre que notre pays, ne
sera vraiment un grand pays que s'il: - s'im-
prègne de l'esprit colonial et de l'esprit de
la mer.
Albert Le BGil,
Vice-président de la Commissior
de la Marine Militaire,
Vice-président de la Comniissiot
de la Marine Marchande.
A la Société des Nations
LA PALESTINE SUR LA SELLETTE
La commission des Mandats a publié un
résumé de ses vues sur la Palestine, cependant
que le rapport complet a été envoyé aux mem-
bres du Conseil, afin qu'ils soient en mesure
d'aborder la discussion le mois prochain.
Ce rapport sera publié le 6 septembre. Il
comprend : 1" l' opinion de la commission sur
le problème de J'Etat de la Palestine tel qu'il
se pose : 2° une observation générale sur les
troubles de 1936 et sur la politique adoptée
par la puissance ayant le mandat dans ces con-
ditions ; 3° plusieurs observations particuliè-
res ayant rapport à l'administration du terri-
toire.
- > 0*0-<-
Il Conseil des Ministres
Au cours du Conseil des Ministres qui s'est
tenu avant-hier à l'Elysée, sous la présidence
de M. Albert Lebrun, Président de la Répu-
blique, M. Marius Moutet, ministre des colo-
nies, a fait approuver divers décrets intéressant
son département.
D'autre part, M. Marx Dormoy. ministre
de l'Intérieur a fait approuver des décrets rela-
tifs à l'application en Algérie de la semaine
de 40 heures et des mesures prises dans la mé-
tropole en vue du redressement financier.
Les membres du gouvernement doivent se
réunir de nouveau, en conseil des ministres a
l'Elysée, demain à 10 heures et mardi prochain
1 10 heures..
Au Ministère des Colonies
ADMINISTRATION CENTRALE
M. Grignon-Dumoulin, administrateur-ad-
ioint de 2e classe des services civils de l'indo-
chine est détaché à l'administration centrale
(direction des affaires politiques).
)
Le séjour à Paris
du Général Noguès
De retour à Paris d'une cure à Châtel-
Guyon, le général Noguès, résident général
de France au Maroc. a replIs ses travaux. Le
19 aOQt il a conféré avec M. William Ber-
trand. :Qus-secrétaire d'Etat à la Présidence
du Conseil. Le surlendemain matin - samedI
- le général Noguès a été reçu par M. Ca-
mille Chautempa, président du Conseil.
Au Ministère -
des Affaires Etrangères
LES SCOUTS SYRIENS
La délégation des scouts de Syrie, qui avait
assisté au Jamboree d'Amsterdam est actuel-
lement à Paris, pour une dizaine de jours.
Elle s'est rendue samedi matin au Quai
d'Orsay, où elle a été reçue par M. François
de Tessan, sous-secrétaire d'Etat aux Affai-
res étrangères. Par la voix de son chef, elle
a tenu à affirmer l'attachement de la jeu-
nesse syrienne à la France. Le ministre, a re-
pondu en l'assurant de toute la sollicitude gou-
vernementale et en évoquant la coopération de
notre pays et des Etats du Levant en vue d'une
action pacifique et féconde.
)
La Commision d'enquête aux Colonies
s'enricbit d'un nouveau membre
M. Etienne Dennery, professeur à l'école
'-légué à la cc;m-
des sciences politiques, ex-délégué à la com-
mission Lytton en Chine, secrétaire. général du
centre de politique étrangère a été nommé
membre de la Commission d'enquête coloniale
(arrêté du 19 août, J. O., du 22).
> <
Un nouveau règlement
pour le contingement
des sucres métropolitains
et coloniaux
Le Journal officiel d'hier a publié le décret
suivant, signé le 25 août par M. Albert Le-
brun, président de la République :
Art. 1er. - Le chiffre des contingents
applicables à la production sucrière métro-
politaine et coloniale est fixé sur la propo.
sition des organismes professionnels, par
arrêté pris par le ministre des iinuiices, le
ministre de l'agriculture le ministre du
commerce et le ministre des colonies.
Toute exportation par prélèvement sur
les stocks de: sucre constitués au moyen
des excédents de production-est. soumise
à l'autorisation préalable des mêmes minis-
tres.
Art. 2 Le déblocage de tout ou partie
des* stocks. de sucre constitués au'moyen
des excédents de production peut être or-
donné par décret pris sur. la proposition
du ministre des finances, du ministre de
l'agriculture, du ministre du commerce et
du ministre des colonies.
Art..3. Le présent décret sera soumis ;
à la ratification dés Chambres dans lescon-,
ditions prévues^par la toi du 30 juin 1937.
* Erreur ':" '1
n'est pas compte
-
-
MM%Si
NALYSANT dans la Journée
1. Industrielle (19 août) le
dernier volume de M. G.
: Hardy, M. Anselme Lau-
A rence écrit, en toute
M bonne foi, à propos de
la - politique coloniale de
la France : « Pour la France, par exemple, elle
est poussée sans doute par un besoin généra
d'activité, la résolution de ne pas se lakte
évincer par des partenaires, mais elle est g*
sée aussi, aux moments didsils, par le disir de
trouver des compensations à des affaiblissements
continentaux. »
La réalité est autre. Les faits démontrent que
la France n'a aucunement cherché aux colonies
des « compensations à des affaiblissements conti-
nentaux ».
Elle a malheureusement été plus romanesque.
Si elle eût obéi au mobile que veut bien lui
prêter M. Anselme Laurence, la France eût orga
nisé la mise en valeur de ses territoires d Outre-
Mer. Elle n'en a mis en place au contraire que
les cadres d'administration, sans se préoccuper
un seul instant de tirer de ces domaines toutes
les richesses, naturelles ou artificielles, qu 1U
contiennent. Ce n'est donc pas sous cet angle
qu'il convient de juger l'expansion coloniale de
notre pays.
0° Nier que la défaite de 70 n'a pas , joué un
rôle considérable dans cette affaire n est pas
dans nos intentions.
Mais à un autre point de vue !
Les jeunes officiers qui, du Niger, du Tchad,
du Nil, du Congo, nous ouvrirent les voies,
étaient les fils des vaincus de 70, et voulurent
se persuader qu'Us n'étaient pas eux.memes des
vaincus La rage était en eux, avec l'orgueil, le
besoin de vivre, de travailler, de risquer leur
peau, de montrer qu'ils étaient capables de faire
de grandes choses. Ils n'étaient pas des aventu-
riers, mais des officiers qui se préparaient. Rien
de tel qu'un échec pour grandir un homme qui
en vaut la peine 1
C'est ainsi qu'une jeunesse ardente, consciente j
de ses forces et riche de sa foi, conquit des roto-
nies et les offrit à la France malgré elle, et sou-
vent contre elle.
Celle-ci les accepta, et' si certains bommes,
comme Etienne, ne s'étaient trouvé là, Dieu
sait ce qu'elle en aurait fait 1 Est-il nécessaire
de citer, les noms de ceux qui furent hostiles 1
ces présents ? 1
, ';..*.:-.'
La France est ainsi colonise malgré elle. Nous
avons démontré cent fois, et sans résultat, J*
sàns succès, qu'elle ne sait pas se- servir de ses
-, dans une certaine 'ne-
colonies. Phitanthrope - dans une certaine me.
suïe, car si les principes-sont Maux,. b. SOQOo-
m dffc inott JqL tient souvent Uetrde réalité
elle prattque un poigt ,de
nq» oc
.W. - Béat 1\>fganisatta* «hnUiialrMW
but unique. Elle dit « travailler pour vivre ». Les
Colonies répondent ;désespérément : « Produire
pour •;yiv^, •- • : :: '; :. ':"" ;
Ce n'est pas tout à fait la même chose. -
Ce h'est "T, - ','
*
;
M. Laurence voudra bien convenir avec nous,
quand il s'agit d'une personne aussi intelligente
que la France, qui fut riche, et sur la caisse de
laquelle le monde entier tira à traites en blanc,
que celle-ci, cherchant des « compensations à
des affaiblissements continentaux » edt été ca-
pable par voie fatale de conséquence, d'avoir un
plan de mise' en valeur. Elle l'eût réalisé. Ses
colonies seraient donc, depuis quelque cinquante,
quarante ou trente ans, des territoires de com-
plément économique, le prolongement humain,
agricole, industriel de la Métropole. -
Ce qui n'est pas le cas.
Alors ?
Raoul Monmarson.
–- ) ;–
Notre Afrique du Nord
ne pourrait-élle suivre
cet exemple?
Le septième' traité de commerce entre la
Tchécoslovaquie et la République Argentine,
entré en vigueur le ier juin, est base sur la
clause de la nation la Plus favorisée.
Une disposition de ce traité comporte no-
tamment pour la période s'étendant du 1" fé-
vrier au 30 août une réduction du droit tché-
coslovaque s'appliquiltlt au raisin de, table
argentin expédié en caisses de 11 kilogram-
mes et demi. Les envois de ce raisin, effec-
tués à titre d'essais, ont permis de constater
que ces raisins pourraient trouver un débou-
ché sur le marché tchécoslovaque. Une con-
vention a été convenue entre les deux pays
touchant l'autorisation des devises destinees
à couvrir les ventes de produits importés.
Des essais avaient été tentés, si nos sou-
venirs sont exacts, il y a un ou deux ans,
avec nos raisins nord-africains.
En raisonnant uniquement sur la distan-
ce, et sur le coût du fret, ne peut-on arriver
à concurrencer le raisin argentin sur le mar-
ché tchécoslovaque, auquel par ailleurs, la
France achète plus qu'elle ne lui vend 7
Les Français du Pacifique
:,: restent à l'écoute. :
,
> vainement ,':.,
On attend toujours la réalisation d'un vrai
poste Radio-Colonial qui ferait effectivement
et à-des heures logiques, entendre la voix de
la Métropole aux plus lointains français
d'Outre-Mer, et des réclamations nous par-
viennent régulièrement à ce sujet de nos Co-
lonies les plus éloignées.
-Mais, en particulier, le mécontentement et
3e découragement sont de plus, en plus vifs,
parmi les Français des Nouvelles-Hebrides.
Il faut pour les comprendre pleinement,
avoir vu l'isolement de la plupart de nos
colons, disséminés dans ces îles, ayant un
coin de plage pour respirer, sous un coin de
ciel, et tout de suite, montant'à l'assaut de
la plantation, la forêt touffue. Le voisin im-
médiat est souvent à 20 ou 30 milles sur
une côte sans-piste, ou sur une autre île. Et
,Irop,souvent,, la pluie, interminable, qui cré-
dité sinistrement sur les tSles, rend la soli-
Jud J encore plus pesante.
- C'est alors qu'il serait réconfortant, qu'il
serait utile, en tournant un simple bouton,
.'d'avoir là tout près, une voix de France et
ides nouvelles fraîches.
1-
Mais hélas! « il est rare, - nous écrit-on
au dernier courrier d'arriver à capter une
ïémission de Palltoise" sur quelque longueur
d'onde que ce soit, et malgré la sensibilité
des appareils employés. Et ceci est d'autant
̃plus navrant que l'Italie, le Japon, l Austra-
lie, la Russie même, se perçoivent distincte-
ment.
« Nous avions espéré qu ,.».»•après la discus-
sion qui eut lieu à la Chambre des Députes
en janvier dernier, le nouveau poste des Es-
sarts-le-Roi, en construction, promis comme
devant donner pleinement satisfaction aux
auditeurs de T. S. F. de toutes les colonies
françaises, fonctionnerait bientôt. Il n en est
, bie
encore tien, Pour nous du moins. ,., le poste
de Pontoise continue d'être imperceptible. n
Le 26 février dernier, les Annales Colonia-
les annonçaient déjà que dès sa fondation, le
Radio-Club de Nouméa avait protesté contre
la suppression de l'émission de 18 heures,
qui apportait le cours des produits océaniens :
café, coprah, cacao et les nouvelles officiel-
les intéressant les possessions françaises du
Pacifique, et ajoutaient nue. privés de radio
française, les calédoniens s'étaient tournés
vers l'Australie, où l'Australiall Broadccis-
ting Commission \zut avait assuré deux émis-
sions-par semaine, en français.
Aujourd'hui, ce sont les colons français
des Nouyelles-Hébrides, qui nous lancent un
ultime tri d'alarme, avant-de s'en tenir dén-
rikiVtmènt,. la .mort frjtt
_Tl1funr''aes
veçç xx ait, grâce* "à
eux, la prédominance, française s'est affirmée
d'une manière. inronteçtab.ljç» .^ous fap^ra-t-il
maintenant.enregistrer un nicul, annonciateur
d'une future défaite? ,. :' ,',
- *%
Nous ne voulons pas le croire, et c'est avec
espoir et confiance, qu'avec notre confrère
L.-G. Frouin, le si dévoué directeur du Néo-
Hébridais, aux intérêts français de l'archipel,
nous nous faisons ici, une fois de plus, les
interprètes des légitimes revendications de
nos colons, auprès de tous les organismes
compétents : Ministère des Colonies, Fédéra-
tion des Auditeurs d'Outre-Mer, Fédération
nationale de Radiodiffusion coloniale.
Nous voulons croire que ce cri d'alarme
sincère et émouvant des lointains Français
d'Outre-Mer ne sera pas vain, et que des
mesures seront prises d'urgence, pour oue,
jusqu'en les îles les plus isolées, les plus
sauvages, nos courageux compatriotes aient
enfin le réconfort, la présence journalière de
la Mère-Patrie.
Roger Bourgeois,
Dans la Légion d'Honneur
Sont promus et nommés dans l'ordre na-
tional de la Légion d'honneur au titre du
ministère des colonies :
Officier : M. André Coquillat, chef de
service à la Compagnie générale transatlan-
ttQ1l& j
Chevaliers : MM. Léon Georges Baudrv.
sculpteur, Grand Prix de Rome ; Vincent
Louis Bauzil, ingénieur des Pont-et-Chaus-
sées, secrétaire général de l'Office du Niger;
Pierre Gourou, professeur à l'Ecole normale
de la France d'Outre-mer et Maurice Victor
Hennequart, directeur de la Société anonyme
de Plantations de la Haute-Volta.
) e.. (
Une grève au Maroc
Une grève de sympathie sera déclenchée
le jeudi 9 septembre au Maroc. Ainsi en a
décidé le parti nationaliste marocain, qui
veut marquer soit sentiment à l'égard de la
Palestine. C'est-à-dire, plus exactement, à
l'égard des Arabes de Palestine.
Contre le projet de partage, sera envoye
par le parti, après les prières dans les Mos-
quées, une protestation à Paris, a Londres, à
Genève et à Jérusalem.
Les fourche» caudine. de Vitatume.
Une délégation de sénateurs, à l'issue d'une conférence tenue le
14 août à la Maison-Blanche avec le président Roosevelt, a déclaré que
celui-ci avait accepté d'accorder des avances immédiates a ceux des plan-
teur. de coton qui Seniapaitnt « « mettre «a mwOT. iticontro'e
qui doivent itet -votée* au amr. de te prochaine session du congrès.
Nous savons bien que la France n'est pas la seule a subir, même
dans ses plus secrètes aspirations économiques, la souveraine domination
de l'Etat. Elle était encore jusqu'à ces dernières ^nft'' ZlTdignité
cette négation absolue de l'tndependance, de la liherté, de la dignité
humaine, cependant prônées et magnifiées en meeting., cortèges, elec-
tion,g.
tt0n' La seule manifestation de l'étatisme qui eut été souhaitable en Fran-
ce - llorganisation de la colonisation nous a été, refusee.
N'aurons-nous ̃. pas électeur, peuple souverain, maître de nous
même - pUÜJque,noru sombrons 11 notre tour dans le gouffre fonction-
narisé de rétatisme, un sursaut pour l'imposer 7
Les Colonies sur la Cimaise
Elles sont appelées
au sein du « Comité Ministériel
de l'Economie Nationale »
Le 23 juin 1936, sous le titre « Haro sur
les colonies ! » (décret du 19 juin 1936), nous
relevions la constitution d'un comité interminis-
tériel de l'Economie nationale, et nous appel-
lions l'indignation de nos lecteurs sur ce fait
que le ministre des Colonies n'était pas ap-
pelé à siéger au sein de cette assemblée.
Les colonies, une nouvelle fois, exclues de
la France !
Et nous écrivions, constatant le fait : « De
ministre des Colonies, point ! Pas même ap-
pelé « à titre consultatif ! » La France ne com-
prendra-t-elle donc jamais, et faudra-t-il qu un
tribunal international lui arrache un jour son
Empire d'Outre-mer pour qu'elle s'aperçoi-
ve de l'existence de celui-ci ? »
Plus d'une année s'est écoulée, Et voici
enfin que la France a compris ! Dans un rap-
port du 25 août au Président de la Républi-
que, M. Camille Chautemps, président du
Conseil s'exprimait ainsi :
Afin de permettre au Comité ministériel de
l'Economie nationale, institué par le décret du
19 Juin 1936. modifié par le d(i< rct 8 Juillet
dernier, de Jouer dans les meilleures conditions
le rôle important qUI lui est dévolu, il a paru
nécessaire de donner au Ministre des Colonies
et au Ministre du Travail la possibilité de par-
ticiper à ses travaux.
Le même jour, le décret était signé. Il a
été publié hier à l'Officiel, et nous l'enregis-
été publié hier à
trons :
Art. i, Le paragraphe premier de, l'ar-
ticle 4 du décret du 19 juin 1936, modifié par
le décret du 8' Juillet 1937, est modifié ainsi
qu'il suit :
« Il est institué un Comité ministériel de
l'Economie nationale comprenant :
« Le Ministre des Finances, nrésident;
« Le Ministre de l'Agriculture ;
« Le Ministre des Colonies
« Le Ministre du Commerce ;
« Le Ministre des Postes, Télégraphes et Té-
léphones :
« Le Ministre du Travail;
« Le Ministre des Travaux publics, ainsi que
les sous-secrétaires d'Etat à ces départements
ministériels. »
Avouerons-nous notre satisfaction ? Et les
campagnes des Annales coloniales ne sont-elles
pas à peu près toutes à la longue, justifiées par
les faits ?
>-<>♦» (
Assassinat ou suicide ?
JACQUET EN MAURITANIE
Nous demeurions sans nouvelles de M. lac
qlzet, géologue attaché au gouvernement gé
uéral de l'A. 0. F. et disparu en Mauritanie.
NOUF iisptxrflt&P 3°
avril. Le 18 juin, nous apportions des ren-
seignements circonstanciés, et nous disions
que cette disparition présentait. un caratère
« troublant H. Les guides de M. jacquet
avaient perdu leur maître !, Toutes les suppo-
sitions,. de ce fait, pouvaient jouer, même
en faveur d'un homme- parfaitement rompu
au désert, à son mystère, à ses dangers.
Officiellement, nulle information ne fut de-
puis commtmiquée. Et voilà que nous appre-
nons, par une séance à l'Académie des Scien-
ces, qu'hommage a été rendu, cette semaine,
par cette Assemblée à la mémoire de M. lac-
quêt dont les restes ont été récemment décou-
verts dans les sables. Une balle avait trotté le
crâne.
De toute évidence, l'hypothèse d'un sui-
cide, meme sons l'empire de la soif, parais-
sant devoirétre écarée, il semble que M. fac-
quêt ait dû être assassiné par les indigènes
qui l'accompagnaient, et qui se sont enfuis
après le meurtre.
Comment construire ,:
l'Empire :
Aujourd'hui prend fin l'étude que notre col-
laborateur Jacques Erccdis publie dans nos co-
lonnes, sous ce titre, depuis le 11 juin. -
Certains Français ont senti sur eux, à cette
lecture, passer le souffle sacté des grandes
idées. Notre ambition est comble. Nous avons
Vimpression, en cette année 37, arcbouté sut
les enseignements du passé, et sur les nécessi-
tés sociales qui permettent à l'^ homme du XX?
siècle de ne plus être une bête, d'avoir rempli
notre tâche.
Ce fut notre désir, depuis quatre années, au
milieu d'effcrts, de difficultés, d'obstacles de
toutes sortes. que les initiés seuls peuvent ae-
viner, de proposer à l'Empire sa charte. Sans
moyens, mais avec l'orgueilleuse rage de l es-
prit qui s'affirme, nous acons bataillé pour
l'Empire. Parce que nous avens attaqué quelques
indignes, dénoncé des tares, des abus, des in-
suffisances, on nous a à notre tour accusé : la
calomnie est un sadisme facile et attachant dans
lequel se complaisent les âmes basses. Nous
les saluons ! Sans être nécessaires à notre or-
gueil, elles nous permirent de nous élever plus
encore.
Et voici qu'aujourd'hui nous avons entrepris
de construire.
• *
Mais serons-nous compris? Nous avons pré'
ché la révolution, on nous oppose la routine, la
.facilité de vivre, la crainte pour l'homme de se
montrer un homme, et d'affirmer librement sa
personnalité. Tassés dans leurs tanières, atten-
tifs au moindre vent, peureux, ambitieux, les
doigts serrés sur leur magot, des tas de gens,
qui furent bien, ont été cristallisés, rejetés, me-
nacés par l'Etat dès qu'ils furent à son service.
Ils étaient ardents au départ. Mais bousculés,
brimés, découragés, ils ont accepté leur sort;
admis la menace, la crainte, et la paisible exis-
tence du gros dos sous l'orage.
Et voilà pourquoi l'Empire tourne en rond,
comme les prisonniers à la promenade du soir.
Le monde des atomes, de seconde en seconde,
se transforme, l'intelligence humaine s'affaiblit,
au son de la radio, à l'exposition désordonnée
des photos quotidiennes, sous la masse de l'in-
sondable bêtise qui lui est jetée en pâture, avec
une profusion inconcevable, les Etats évoluent,
les guerres, annonciatrices de la guerre, recom-
mencent, seul VEmpire demeure figé, et ne
s'administre, avec la redoutable précision des
êtres déoourvus
Méditera-t-on le programme que Jacques
Ervédis a tracé? Comprendra-t-on ̃ que l esprit
doive dominer et diriger la matière? Riconntâtra-
t-on que notre journal dont l'équipe est ardente
et désintéressée, s'est élevé en proposant à l at-
tention de ceux qui tiennent entre leurs mains
nos destinées, une vaste solution constructive ?.
Nous attendrons.
Hélas sans grande espérance, car nous com;
mençons à douter des hommes! L'intérêt et le
conformisme ont desséché leur cœur et les ont
dressés entre eux, contre eux-mêmes, non plus
contre le grand obstacle à franchit.
Pour nous, autant que nous le pourrons, aussi
longtemps que nous le pourrons, nous poursui-
vrons la voie magnifique que nous nous sommes
tracée, et que nulle saleté ne pourra jamais
souiller.
Les ordres Religieux de FEnseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambin.
Les Annales Coloniales ont annoncé le 13
août, que l'ordre religieux français si popu-
laire de Saint-Vincent-de-Paul de Turquie,
vient de décider que l'école des filles avec
orphelinat de Bournova cessera, cette année,
son activité.
Encore une école française qui décline de
l'Orient ! Et dire, que ce sont ces écoles reli-
gieuses françaises qui ont propagé depuis tant
de siècles et la langue et l'influence française
eu Orient !.
Combien de ministres, de hauts fonction-
naires, de militaires, de professeurs, de diplo-
mates, etc. encore en fonctions dans la Ré-
publique turque, ne sont-ils pas des élèves des
écoles françaises religieuses ?
Et eh Egvpte, ce sont toujours ces écoles
religieuses françaises qui ont formé et forment
la jeunesse égyptienne.
Dès le XVIIe siècle, les jésuites missionnaires
avaient porté leurs pas sur la terre d Egypte ;
l'un d'eux, le R. P. Sicard, a laissé des mé-
moires sur ses voyages, hautement appréciés
par tous les historiens de la nation copte.
Au cours du XIX" siècle, la Compagnie de
Jésus, rétablie après sa suppression, est reve-
nue au pays des Pharaons. C est en 1879 que
chargés par le pape Léon XIII de pourvoir à
la formation du clergé copte-catholique, les
Jésuites viennent s'installer au Caire.
A peine sont-ils là que les grandes familles
égyptiennes demandent à bénéficier de leur
éducation réputée. Ils sont amenés a fonder
deux collèges, l'un au Caire, 1 autre à Alexan-
drie, qui eurent durant 40 ans la plus brillante
histoire.
La guerre survint qui décima les Jésuites
français : le collège du Caire dut poursuivre
seul le cours de sa vie utile et prospère. Le
collèse Saint-François-Xavier d'Alexandrie,
c J.
occupé aujourd'hui par le Gouvernorat de la
ville, laisse après 17 années de suppression
des regrets toujours sentis.
Le collège de la Sainte-F amille, avec set
deux petits collèges du Caire et d Heliopolis»
compte plus de 750 élèves. Fidèles à leurs
principes, les Pères y enseignent, avec un suc-
cès qui fait honneur aux disciples-autant qu'à,
leurs maîtres, la culture classique et latine du-
baccàlauréat français. Ce qui ne les a pas em-
pêchés d'être les premiers, dès l'institution dtf
baccalauréat égyptien, à y préparer des can-
didats avec un semblable succès.
La formation des Pères Jésuites s'adapte re-
marquablement à 1 intelligence orientale, et
dans l'enseignement supérieur comme plus tard
dans la vie leurs bons élèves se distinguent
par leurs aptitudes intellectuelles et humaines.
De là vient naturellement que leurs anciens
leur sont très particulièrement attachés : une
association d'anciens élèves groupe plus de
400 membres et compte des personnalités emt-
nentes dans toutes les professions.
Parallèlement aux collèges, l'action aposto..
lique donne aux Pères Jésuites une influence
importante : leurs prédications de Carême,
leurs retraites à des groupements d'élite, leur
direction spirituelle sont grandement estimées.
Plusieurs d'entre eux ont largement contribué
au mouvement scientifique national de ces 50
années. Qu'il me suffise de nommer le RP.
Autefage et ses travaux sur les langues égyp-
tienne et copte, le R.P. Lagier et ses notes
d'archéologie égyptienne, le R.P. Mallon, sa
grammaire copte et ses articles d'égyptologie,
le R.P. Lammens et ses études d'islamologie,
le P. Faivre et ses publications sur 1 archéo-
logie chrétienne d'Alexandrie, le P. de
VrebiIle, fut pendant plusieurs années chargé
de diriger l'Institut Pasteur du Caire. le
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