Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-07-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 juillet 1937 30 juillet 1937
Description : 1937/07/30 (A38,N41). 1937/07/30 (A38,N41).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265497k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
JOUBNAL SEMI-QUOTIDIEN
RiitfUon & Administration :
I, Km 4E la Boum
PARIS (JO)
TflM 1 RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
386 ANNEE. - N° 41.
VENDREDI (13 h. 30) 30 JUILLET 1937
Les Annales Coloniales
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Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
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France et
colonies 'M » '90 » SI »
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On s'abonne sans traia daaa
tous les bureaux, do. poito..
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L'héroïque armée d'Afrique
M. le général Azan avait, - il y a quel-
ques années, consacré tout un volume,
richement illustré, à la conquête et à la
pacification de l'Algérie. Sans quitter ce
domaine où sa maîtrise d'historien s'est
déjà donné carrière, il a étudié, dans un
second volume qui vient de paraître,
t'armée d'Afrique de 1830 à 1852, et
ce livre, qui comprend plus de quatre
cents pages in-4°, est du plus puissant
lirttérêt.'
, Ce qui en fait le prix, c'est que l'au-
teur ne recourt pas seulement aux do-
cuments officiels pour nous faire
connaître, en toute sa complexité, cette
personnalité bigarrée qu'était l'armée
d'Afrique ; il a dépouillé soigneusement
tous les mémoires, tous les souvenirs,
toutes les correspondances, où ces offi-
:ciers, où ces soldats nous parlent de
! cette armée. Sa documentation est
d'une incomparable richesse : je n'ai
MOté qu'une lacune, l'ouvrage de Louis
kVeuillot sur les Français en Algérie,
ans lequel le grand journaliste nous
Iparle de Bugeaud et des premières
! années de la conquête, aurait pu four-
inir à M. le général Azan quelques dé-
tails curieux.
1 La variété même des sources d'infor-
mation auxquelles il a recouru a' permis
à l'auteur de .retracer avec les couleurs
mêmes qu'employaient les témoins ocu-
laires, un tableau très pittoresque de
cette héroïque armée.
- i On partit pour l'Algérie avec élan.
«! On partit pour
-« Nombre d'officiers, écrivait le lieute-
(nant-général vicomte Caste, comman-
dait la 5e division militaire, ont mani-
festé le désir de faire la campagne com-
me volontaires sans traitement. Cet élan
s'est manifesté jusqu s dans la deuxième
compagnie de pionniers, dont les soldats
ont demandé comme une faveur l'occa-
sion d'une éclatante réhabilitation ».
La révolution de juillet amenait le rem-
_de 130wmnt par L.t .CJoiJ.,J;èI'J
étaient Sensibles aux accents- napoîéo-
étaient senlibtf:!s aux accents' -napoteo-
niens"des proclamations de Clauzel :
a Soldats, les feux de vos bivouacs qui,
des cÎmes de l'Atlas, semblent en ce
moment se confondre avec la lumière
des étoiles, annoncent à l'Afrique la vic-
toire que vous aehevex de remporter
sur ces fanatiques et barbares défen-
seurs, et le sort qui les attend. Vous
avez combattu comme des géants et la
victoire vous est restée. Vous êtes, sol-
dats, de la race des braves, et les véri-
tables émules des armées de la Révolu-
tion et de l'Empire. » La légion étran-
gère était créée dès 1831. et lorsque en
1832 le duc de Rovigo devint le chef,
on vit éclore l'idée d'une colonisation
militaire, qui fixerait en Afrique les an-
ciens soldats après la libération de leur
service. La politique qu'inaugurait Ro-
vigo à l'endroit des indigènes était une
politique d'équité en même temps que
de fermeté. Le bureau particulier des
affaires arabes, créé par le général Avi-
zard, s'incarnait dans un jeune officier
qui avait nom le capitaine de Lamoriciè-
re et qu'attendaient de hautes desti-
nées. L'organisation des spahis auxi-
liaires par le général Voirol, entre 1833
et 1836, était « la première ébauche
véritable de la méthode qui devait plus
tard faire ses preuves avec Galliéni et
Lyautey, sous le nom de politique indi-
gène. » Moins heureux fut son succes-
seur Drouet d'Erlon, sans cesse paralysé
par l'incompréhension du Parlement, qui
ne lui accordait pas les effectifs néces-
saires.
Le maréchal Clauzel et le duc d'Or-
léans, en 1835 et 1836, exercèrent sur
l'armée d'Afrique une action profonde;
les pages que consacre le général Azan
au corps expéditionnaire de Mascara, au
corps expéditionnaire de Tlemcen, sont
glorieuses pour le commandement, glo-
rieuses pour les troupiers. Et d'année
en année, avec le colonel Combes, avec
Lamoricière, avec Bugeaud, l'héroïsme
va croissant ; et c'est l'armée elle-mê-
me qui, par Bugeaud, va entreprendre.
l'œuvre civilisatrice.
« Il se préoccupait, nous dit le géné-
ral Azan, d'associer aux colons les mas-
ses indigènes et de les éduquer. Léon
Roches, son conseiller et son confident
en cette matière, aimait à rappeler les
paroles de son chef : Soyons justes et
cléments vis-à-vis des Arabes, occu-
pons-nous de leur éducation, de leur
bien-être ; admettons-les aux bienfaits
de notre.civilisation ; mais restons tou-
jours forts. »
Tel était le programme ; et I'oeuvre
^cçwfe teJJLe. que la résume en une
magistrale conclusion *,- M. le général
Azan, fut, même en tenant compte des
erreurs et des déficiences, une œuvre
considérable., Il ne craint pas de parler
de l' « aide immense » que l'armée
d'Afrique apporta à la colonisation.
Et ses toutes dernières pages, avec
une éloquence discrète et contenue, de-
mandent aux Français d'Afrique, de-
mandent à ces indigènes 1 qui la France
apporta l'affranchissement, a de se rap-
peler toujours le rôle glorieux et pur
joué dans la formation de leur capti-
vante Algérie par la première armée
d'Afrique. »
Georges Goyau,
de l'Académie française.
A la Société des Nations
Une démission
La République de San Salvador, qui avait
été la première à reconnaître ) Ethtopte ita-
lienne, et qui a reconnu il y a quelques jours
le gouvernement Franco, vient de donner sa
démission de la Société des Nations.
La Palestine devant la Commission
des Mandats
La Commission des Mandats se réunit au-
jourd'hui à Gencve. M. Ormsby Gore, mi-
nistre britannique des Colonies, soumet à
l'examen des membres de la commission le
rapport de M. Peel, chef de la commission
royale. d'enquête.
Dix experts composent cette commission. Le
président en est M. Orts. belge. Et le repré-
sentant de la France M. Giraud.
---->-+..-.:¡
Au Ministère des Colonies
Une visite
Après avoir été à l'Exposition, mardi, le
ministre des Colonies des Pays-Bas, M. Wel-
ter, s'est rendu rue Oudinot. En l'absence de
M. Marius Montet. alors dans le sud de la
France et qui n'est rentré à Paris qu'avant-hier,
il a été reçu par M. Gaston Monnerville, sous-
secrétaire d'Etat. Il s' est entretenu avec lui des
problèmes coloniaux généraux.
LE XX CONGRÈS SIONISTE
¡j:'"
Le xxe Congrès Sioniste mondial s'ouvrira
le 3 août, à Zurich, et durera environ deux
semaines.
Il sera suivi d'une session du conseil de
l'Agence juive pour la Palestine, dont les
travaux dureront deux à trois jours.
Le Congrès marquera les 40 années d'exis-
tence de l'organisation sioniste, fondée, à
Bâle, le 27 août 1897.
La principale question à l'ordre du jour
sera l'étude du rapport de la Commission
royale palestinienne et des conclusions aux-
quelles le gouvernement britannique sera arri-
vé, sur la base de ce rapport.
Au Ministère
des Affaires étrangères
M. Carteron est nommé chef du protocole
A M. Becq de Fouquières, chef du service
du protocole et introducteur des ambassadeurs
auprès du président de la République, M.
Carteron a été appelé à succéder.
En relatant le 23 juillet l'audience que M.
Albert Lebrun avait accordée à M. Carteron,
nous avions donné cette nomination comme as-
surée. Né le 4 juin 1884, M. Carteron débuta
dans la carrière diplomatique au Caire le 25
janvier 1912, comme chargé de fonctions de
consul suppléant. Il fut à Montréal, et minis.
tre plénipotentiaire à la Havane. Lors de la
par son S. E le
prise de possession ou pouvoir par son S. E. le
Président Trujillo, à Saint-Domingue, le 16
août 1934, M. Carteron fut l' envoyé extraor-
dinaire de la République française. Il était en
dernier lieu secrétaire général de la Résidence
générale de France en Tunisie.
Tous les journalistes qui, au lendemain de
la guerre, alors que M. Carteron était au ca-
binet du ministre des Affaires étrangères, eu-
rent recours à lui se souviennent de son obli-
geance extrême, de son amabilité parfaite el
c'est avec joie que nous saluons celui qui dé-
sormais occupera les délicates fonctions de con-
duire à l'Elysée toutes les hautes personnalités
du monde.
<
La France devant le Siam
La Conférence de Bangkok est close
Nos délégués à la Conférence économique
franco-siamoise, dont nous avons annonce les
travaux, ouverts le lundi 19 juillet, au minis-
tère des Affaires étrangères du biam, ont
quitté Bangkok vendredi dernier par le tram
pour regagner leurs résidences.
Les conférences ont été terminées le mer-
credi. Le lendemain, jeudi, MM. Eutrope et
Prats ont été invités par le ministre desAf-
faires étrangères à aller visiter Aytttlzia. Dans
la soirée, ils ont-assisté à une fete brillante
donné par les anciens étudiants siamois de
France. Au cours du souper, le président de
l'Association, le général Phya Devahasttn qui
a fait ses études à fanson-de-Satlly, a pro-
noncé un discours auquel le chargé d'affaires
de France a répondu.
L'Empire
ob,
-
.es informations qui
nous parviennent
d'Angleterre, et qui
s'appliquent à l'acti-
vité industrielle de ce
pays en juin, nous
permettent de dresser
sommairement la liste
suivante:
- La B.S.A. C", de
-- -.
Birmingham,. a fourni
200 motos et sidecars
à la police sud-africaine, 125 machines à, la
police de Batavia, 150 motos au gouvernement
égyptien. Elle a reçu des commandes de machines
émanant des services postaux de Bagdad et de
Damas (ex-ville sous mandat français !), ainsi que,
de la Rhodésie méridionale, des Indes néerlan-
daises et de l'Australie occidentale.
En Nouvelle-Zélande, pour la voie ferrée de
Wellington à Peakakariki, réseau de 1.500 volts,
les ateliers Hawthorn Leslie and C" Ltd, de
Newcastle, ont fourni la locomotive électrique
aérodynamique la plus puissante dans son genre.
Elle aura à remorquer des trains de 500 tonnes.
Les fabricants de machines textiles du Lan-
cashire ont en carnet un volume de commandes
qui n'avait pas été atteint depuis longtemps et
notamment pour la Chine et les Indes. Les
commandes qui émanent de la Chine sont
particulièrement N importantes. Il s'agit de
l'équipement de diverses filatures nouvelles, tandis
que des nombreuses fabriques anciennes font mo-
derniser leur installation. Plusieurs filatures sont
en voie d'installation à Shanghai et à Honan.
Un pont suspendu ayant une longueur d'en-
viron 500 mètres va être construit par la maison
Dorman, Long et C°. Ce pont reliera la Rhodé-
sie du Nord à celle du Sud, en franchissant la
gorge Chirunu, à 400 kilom. de Salisbury.
La commande vient d'être donnée par le Trust
Beit qui a offert de nombreux ponts aux deux
Rhodésies. Trois de ces derniers ont été cons-
truits par Dorman. Long et Co, le dernier est le
fameux Birohenough Bridge qui a été jeté sur la
rivière Sabi. ;
Nous ne citons qu'une partie de ces infor-
mations. Elles indiquent une activité remarquable,
qui s'exerce dans les vastes limites de l'Empire
économique britannique, et qui touche aux Domi-
nions ou à ses territoires d'expansion.
Et la France ?
Dans le temps où les Conseillers du Commerce
Extérieur, avec une très touchante naïveté, fon-
dent un prix. afin que des Jtauréatt rédigent un
P^et contre l'autarch^, *e
.,.1.,'. ';-..c.i- ., ,. 0-' - ", ..-,.,.,
Mssent au DIiIf de côcagwe pu uWMttenge,
M. Daniel Serruys, plus tIillftë, constate que Fm.
dustrie française se doit, sj^elle- nç veut point pé-'
rir, de eqloeerl- ses
méthddes, sqn matérleret son esprit.
C'est M. Daniel Serruys qui a raison, c'est la
Grande-Bretagne qui a raison.
La France doit perdre la certitude dont elle
semble encore possédée de pouvoir vendre à
l'étranger, même au prix d'accords commerciaux
qui sont un défi à la raison humaine. Nous ne
cessons de l'écrire: Son patronat timoré, remorqué
dans sa petite voiture, mesquin et de gros sous,
a fort justement déclenché les formidables reven-
dications sociales d'aujourd'hui. Le produit n'est
plus de sélection comme naguère. L'éveil des
masses a appelé le produit de grande consom-
mation. La France n'est pas outillée ni mora-
lement équipée pour répondre à cette révolu.
tion. Elle persiste à le nier.
La Grande-Bretagne a considéré ses Dominions
et ses Colonies comme des Etats mineurs, à élever
pour eux-mêmes, afin qu'ils prennent visage
humain, se développent, s'outillent, et gagnent
leur propre vie. Elle les équipe, ce qui fait tra-
vailler la Métropole et la Marine. Elle leur vend
sa production, de plus en plus importante, à la
mesure de leur croissance et de leurs appétits.
La France, dans ses Colonies, fait de l'Adminis-
tration, et tient ses peuples sous le boisseau. Elle
entrave la colonisation et tente d'abattre celle
qui, malgré le tir de barrage, réalise, produit, ex-
porte. Elle élève ses Colonies non pour elles, mais
pour elle-même. Elle est ainsi atteinte de la folie
du négatif.
Elle en est encore aujourd'hui à subventionner,
contre l'évidence de prix de revient, et de l'ex-
pansion économique des autres Nations, des pam-
phlets contre l'autarchie!
Quel gouvernement, délaissant un jour les sa-
diques plaisirs de la politique, négateurs de tout
développement humain, transformera donc la
France, et construira l'Empire?
Raoul Monmarson.
Le règlement des scandales
à Tahiti
M. Emmanuel Rougier a « bénéficié Il de
deux n'on-lieu, pour ses inculpations dans les
affaires Christmas et Fage.
Nous ne reviendrons pas sur la comédie
judiciaire et administrative qui s'est dérou-
lée pendant trois ans dans cette, malheureuse
colonie, et que Les Annales Coloniales ont
dénoncée au jour le jour. -
Rappelons seulement que le dossier de l'af-
faire Christmas, dans laquelle M. liougiet
avait été victime de vol avec effraction à
main armée et crime de haraterie, classé en
1929, avait été exhumé des archives en
1935 après une odieuse campagne de diffa-
mation, pour des raisons d'opportunité lo-
cale qui n'azaient rien a voir avec la jus-
tice. L'inculpation de M. Rougier permit de
lui retirer aussitôt ses fonctions de syndic de
la faillite K ong-Alt, puis on' l'immobilisa
complètement par une détention provisoire
qui dura plus de cinq mois, « pour les né.
cessités de la justice JI.
Après dix-huit mois d'inculpation, 1 instruc-
tion, virtuellement terminée depuis dix mois,
on n'a pu retarder plus longtemps le non-
lieu.
On se rappelle, d'autre part, que dès le
24 novembre 1936, nous avons affirmé dans
ces colonnes, combien fantaisistes, invraisem-
blables et fausses, étaient les déclarations
du détenu Fage - véritable coup monté
sur lesquelles pourtant la magistrature lo-
cale s'empressa d'inculper à nouveau Rou-
gier et de l'emprisonner, toujours en préven-
tion, pendant cinq autres mois - coïncidence,
justement pendant la période électorale.
Fage ne tarda pas à se rétracter et à man-
ger le morceau, ce qui provoqua un certain
désarroi parmi les adversaires de Rougier.
Après huit mois de cette ridicule inculpa-
tion, un deuxième non-lieu vient justifier tou-
tes les affirmations, toutes les accusations
que témoin oculaire nous avons portées
sous notre signature, dans ce journal, sans
avoir été démenti une seule fois.
Mieux : on évita soigneusement de provo-
quer notre témoignage personnel qui aurait
pu, certains s'en doutaient bien, casser quel-
ques vitres.
*
* *
La Cour de Cassation de la Seine va très
: prochainement faire justice d'une condamna.
tion prononcée à Tahiti, contre Rougier, pour
; une troisième affaire.
D'autre part, le Conseil d'Etat, saisi d'au-
tres brimades, se prononcera avant la fin de
l'année.
Ainsi se termine le calvaire de Emmanuel
Rougier, qui, .jv'aywft fait que sem devoir.
^h^nèt»"honiin»\ét'Jçfê dtoyeà, à été diffa-
mé, emprisonne pendant presqu'un -an. bri-
mé en sa personne et en ses intérêts, a failli
être assassiné,̃ tout cela tçOtar. aveir.w'Jîiljh
dîfcé • de: heurter ''certains intérêts souterrains !
et combinaisons malpropres, aux puissantes
protections.
Souhaitons que Tahiti, qui: renaît au cal-
me et respire enfin, ne soit plus le théâtre de
semblables scandales.
Roger Bourgeois.
Visite en leurs Etats
EN TUNISIE
Jeudi dernier M. Armand Guillon, Résident
général, accompagné des membres de son cabi-
net et de plusieurs chets de service de la Rési-
dence, a visité les centres de colonisation de
Bou Arada, Bou Djeida et El Aroussa.
Dans ce dernier centre eut lieu un banquet, a
la « Maison du Colon ». <- -n
Répondant à plusieurs orateurs, M. Guillon
traita de la situation générale, disant :
« qu'elle n'était pas si mauvaise qu'on
le prétendait, mais que la Régence n était
pas, certes, un paradis terrestre, car cer-
tains confondent la liberté et la licence et
envisagent la défense de droits légaux par
les moyens illégitimes. »
Le Résident général et sa suite étaient de re-
tour à la Marsa dans la soirée.
EN INDOCHINE
M. Brévié, Gouverneur général, après un
séjour de quelques semaines à Dalat, est arrivé
à Saigon le 4 juillet, et en est parti le 9 pour
une tournée d'inspection dans la région du
Kontum. Le 13, il était de retour à Dalat.
* M. Châtel, Résident supérieur au Ton-
kin, s'est rendu àatlaïphong le 10 courant. Il
y fut reçu par le "Conseil municipal, les mem-
bres de la Chambre de Commerce et du Port
Autonome.
« .Nous ne pouvons nous le dissimuler, des groupements entiers de la commu-
nauté humaine ne s'entendent plus. Si un pour les
ra ocher, nous apporterions à lhumanité, ET NOTAMMENT A L'OMENT. AU-
Quz PAR DES MOTS, la preuve c e l'Occident place, au-dessus des
fclKSiS d'ordre matériel, LA FORCE SPIIUTUELLE EMANANT
D'UN VERITABLE SENTIMENT DE FRATERNITE. »
Cette haute pensée, dont nous avons pris la liberté de souligner les
mots à notre sens les plus marquants, est extraite de Ici lettre que SM.
Léopold III, Roi des Belges, vient d'adresser a son premier ministre,
M. Van Zeeland, pour lui, suggérer la création d un organume d etudes
économi
Nou" "vons avec acharnement, Jepuù de. moù, écrit que rfarepe
menaçait ruine, que ses guerres récente" que ses guerres actuelle et
prochaine, que sa surindustrialisation, son machinisme forcene écrasant
ses campagnes désertées, nous précipitaient aux abîmes, et que nous
avions déjà perdu la place, à la pointe extrême, que nous occupions
dans le monde. Nous avons de même écrit que M. Mussolini f en était
rendu compte, qui offrait à liglam lempire italien comme fidei-comtm*
sur les chantiers de l'Europe abattue et à reconstruire. Nous avons,écrit
enfin que l'Empire' arabe se disposait à relever le flambeau et a prendre
la place de l'Europe. ': -.; ,','
Quelle plus belle et plus formelle justification, pour noul-mimu,
que ce message royal, soucieux de sauver notre malheureux continent et
d'apporter à l'Orient, « autrement que par des mob », la preuve que
l'Europe demeure l'Europe et la première dans le monde I
 Ouargla,
le fanion Laperrine
« Le général Laperrine est à nouveau à sOn
P.C. » ,'"
C'est par' cette phrase que notre confrère
d'Alger, l'Afrique du Nord illustrée, rend
compte de la cérémonie qui vient de se dérouler
à Ouargla. Le fanion du général Laperrine était
jusqu'à présent conservé par la Compagnie Saha-
rienne des Ajjer. Or le Musée saharien qui
oient d'être créé par les soins pieux-Jar lieute-
nant-colonel Carbillet, se devait d'être le dépo-
sitaire de cet emblème. Il vient de lui être so-
lennellement confié.
On imagine aisément la cérémonie. Èlle fut
d'autant plus émouvante que la médaille colo-
niale avec agrafe « Sahara » fut remise devant
ce fanion, au lieutenant-colonel Carbillet et a
dix Sahariens, par un Saharien de la première
heure, te commandant Duprez. L adjudant Mar-
tmelli fut décoré de la médaille militaire. Après
quoi, le fanion Laperrine, escorté des fanions
des unités présentes à Ouargla, et faisant en-
suite la haie sur son passage lorsqu'il franchit la
porte du Musée, fut déposé à la place d non-
lieur.
Beaucoup de métropolitains ne comprendront
sans doute pas, et la haute pensée qui a com-
mandé ces gestes, inspiré cet hommage, déter-
miné ce réflexe religieux, leur échappera. L est
que le Sahara est pour eux un vaste désert, fami-
lier à leur esprit depuis que des illuminés de
l'Empire militent pour qu'une voie ferrée le
traverse de part en part. Pour eux, les territoires
du Sud ne sont rien, et les Touareg une légende.
Ils n'imaginent pas que le Sahara, nu, dé-
solé, élouffant et froid. piqueté de rares oasis,
bordé parfois de montagnes, est plus profondé-
ment attachant que la forêt équatoriale, que la
savane brûlée de notre Afrique. Ils- n'oni pas
connu les ivresses saines, et les souffrances fa-
rouches, peuplées de la hantise de l eau ; l'es-
pace, la solitude, l'éternité.
-- - & -,. 1
Le colonel Weiss, en poète, a su traduire le
Secret du Sud. Il a consacré au Sahara des pa-
ges inoubliables. Les hommes y sont différents.
C'est peut-être la seule région du monde où ils
aient encore un cœur, où le mot « fraternité »
y ait sa pleine et généreuse valeur. Le Sahara
est l'école dei sommets de l'esprit. Le dévoue-
ment, la valeur physique, la propreté morale y
sont en leur pleiiic pureté. Et l'on conçoit qu'un
^e"Foaeaald-s ait chercha M seériië rehaile
morale.
- %eé Sahariens n'aiment pas que l ,on s occupe
d'eux. Ils jdgertt à leur valeur les tristes effets
de lit IMêralère. -Ils nous méprisent, Mus'les
journalistes, d'ailleurs souvent avec raison. Ce
sont des poètes pour qui les: mois- n'ont aucun
sens, et qui se grisent de l'immensité de leurs
horizons. Nos luttes, nos mesquineries, nos pas-
sions, nos étroites cellules et nos jouissances fre-
latées, passées au cirble de leur sable, appa-
raissent dans toute leur pauvreté.
-
lis vivent une grande existence, haute, noble
et féconde. Parfois, devant notre vie ratée, nous
les envions avec une amère jalousie. Nous avons
bifurqué, pauvres fous qui nous sommes cru
capables de réformer les hommes, et de nous
hausser jusqu'au destin dont nous avions rêcé.
Mais nous ne montons plus la garde. Nous per-
dons le contact.
Et serionsrnoas capables, dans la debacle des
mOlurs, des sentiments, dans le cloute que l'on
fait planer sur ceux qui pourraient être nos chefs,
fait p laner sur
d'écrire cette simple phrase, certainement due à
la plume d'un officier d'un Saharien : -
« Le général Laperrine est à nouveau à son
P. C. ? »
<
Budgets
DE LA GUADELOUPE
Augmenté d'un budget supplémentaire et rec-
tificatif de 5.231.208 francs, le budget du ser-
vice local pour 1937 a été
en recettes et en dépenses, à 64.900.954 tr.
Haro sur la production
:' coloniale ! - *. 1 1
Nous: avons souvent dit combien nous atta-
chait /'Union Française des Industries Exporta-
trices. La continuité de ses vues^ la patience
qu'elle apporte à les défendte, 1 âpreté qu'elle
met à les faire triompher, nous retiennent. Nous
sommes adversaires, mais non pas ennemis. Nom
vaudrions qu'une plus juste compréhension des
intérêts supérieurs de la France l'animât, et. non
pas seulement la temporaire et égoïste défense
de ses intérêts limités.
Nous l'avons écrit, en la définissant: « Péris-
sent la France et ses colonies: plutôt' qUe nos
industries d'exportation ! » Par son appareil
financier, par son action politique, qui n'est pas
sans puissance, par le :,oÍn constant qu'elle ap-
porte à la défense ae SM raisom. d'être et de
triompher, l'Unio'n Française des Industries
Exportatrices est la rivale heureuse, et incons-
ciente parfois, de notre expansion économique
coloniale.
Lorsque nous signons des accords commer-
ciaux, véritables capitulations, pour continuer à
vendre en certains pays nos magnifiques produits
de luxe, et quelques productions communes 'a
toutes les Nations, mieux outillées que nous'ou
manufacturant à meilleur compte, nous consen-
tons à absorber des produits identiques à ceux
que pourraient nous livrer nos colOnies. Nous
avons relevé, pas à pas, ces permanentes abdi-
cations. C'est qu'il n'y a pas de politique im-
périale française, c'est ensuite que les intérêts
coloniaux, tiraillés par des groupements, des
syndicats, des personnalités avides de jouer,
sous les yeux au ministre, un rôle de premier
plan, n'ont pas connu leur intérêt, la nécessité
de leur union, et se laissent berner par les se-
meurs de' bonnes paroles.
Nous sommes en état d'infériorité pour faire
reconnaître nos droits les plus élémentaires.
Mieux que cela, nous sommes combattus dans les
desseins mêmes dont nous sommes animés, lors-
que nous prétendons demander à nos colonies de
jouer le rôle à elle primitivement assigné : pro-
duire !
*
* *
Enregistrons donc, aujourd'hui, une défaite
de plus
L'échange de lettres franco-péruvien du
11 aotit 1U34 qui venait à expiration le 30
juin 11337 a été renouvelé jusqu'au 31 dé-
cembre prochain.
On se rappelle que l'accord de 193* con-
cédait le bériéficée du tarif minimum au
café péruvien importé eu France, jusqu a.
concurrence de 15.000 quintaux métriques,
en compensation d'une ivduftion de oO
sur les droits fiscaux d'importation et
droits additionnels que paient au Perou Ips
chdnipagnç, cognuc, et :
- de France sous couvert de certmcaTS d qrir l,
gine. ;,", :',"",:'"
Vautre part, il était convenu, et - cette
clause a eu. l'occasion de jouer, - que- - si,
par suite d'une circonstance, quelconque,
pendant la durée de J'accord. le tarif des
douanes du Pérou était moditié et si, des ce
fait, les taxes s'appliquant aux champa"
gne, cognac et .armagnac venaient a
être majorées, la mluction de '50 dont
ils bénélicient serait augmentée dans la
proportion nécessaire pour que les dits
vins et liqueurs continuent à payer exac-
tement la même somme."
Ainsi s'exprime dans son dernier bulletin,
afec cette charmante simplicité (numéro 164.
24 juillet), l'U. F. I. E. Et terminons, sans en
souligner l'ironie féroce, que les coloniaux sau-
ront relever d'eux-mêmes, par cet extrait de la
lettre adressée au président du Conseil par le
président de cette Union, M. Efienne Vauthe-
ret, lettre dans laquelle des recommandations
essentielles sont soumises, afin que l'économie
française ne meure point : u 30 Les négocia-
teurs de nos traités de commerce ne doivent pas
avoir les mains liées par une politique de pro-.
tectionnisme abusif en contradiction absolue avec
les principes échangistes de r accord tripartite
récemment renouvelé. » ,
Durant que cette lettre est adresse,e \a t rexa-
men du président du Conseil, les colonies franr
çaises s'amusent, d'ailleurs dans le scandale et
la plus extrême puérililé, à « élire n une « miss
de là France d'outre-mer )J..
C'est bien dans l'ordre des choses.
C' o E mp i re
Comment construire l'Empire
L'Empire colonisé
par Jacques Ervitld.
II. - L'EDIFICE ECONOMIQUE
En attendant que soit trouvée cette solution
de gouvernement, et en supposant le propl me
résolu qui est en définitive de voir l bmpire
participant à la gestion des intérêts de la France
totale, peut-on trouver les principes suivant les-
quels ses intérêts doivent être sauvegardes ?
Sans doute. Il conviendrait essentiellement
qu'aussi bien dans I organisation de son marché
intérieur que, et surtout, dans ses relations avec
l'étranger, la France consentît à faire intervenir
sa production coloniale au même, titre que sa
production métropolitaine, qu au lieu de tenir
compte uniquement des produits de son sol ou
de ses ateliers, elle y ajoutât ceux de ses do-
maines d'outre-mer, afin d assurer aux uns et
aux autres les débouchés' convenables et les
certitudes d'échanges qui leur sont également
indispensables.
Il conviendrait en outre que la Metropole ne
considérât pas ses colonies comme des débou-
chés esclaves de son industrie, sans contrérpartie
pour elle d'importations en leurJavem ou de
débouchés à leur' ménager sur le marché mon-
dial. L'économie d'un pays ne peut pas être a
sens unique.
Il conviendrait, enfin. qu abandonnant son
esprit étroit et ses tendances invétérées à la cen-
tralisation. la Métropole consentît à laisser se*
colonies adhérer à des constellations économi-
ques auxquelles la géographie les rattache tout
naturellement et dont elles subtssenttusqu a pré-
sent les lois sans avoir le pouvoir d y défendre
leurs intérêts. Qui niera que 1 Indochine, par
exemple, appartienne à un monde économique
(C Pacifique » (riz. caoutchouc, thé) dont le cer-
cle Shanghaï-Manille-Batavia-Singapour, placé
sous le signe monétaire de: r argent fin, appelle
sa collaboration ou conspire sa ruine ? :
La crise caoutchoutière de 1926-1927 n> at
raibelle pas été moins cruelle aux planteurs ico-
chinchinois si la France d'Asie, au lieu de voir
ses intérêts enterrés sous la poussière des car-
tons verts de Paris, avait eu licence et pouvoir
de traiter sur place avec les Indes Néerlan-
daises ? Le Gouverneur général Pasquier 1 avait
tenté lors d' une entrevue avec le Jonckheer De
Graaf. Mais il fallait en définitive l'agrément
et la ratiifcation dé Paris au traité de commerce
projeté ! Il serait inexact de dire que Paris
oppfesa son veto, car il ne répondit jamais aux
sollicitations pressantes de son représentant à
Hanoi.
Un agrément commercial entre l'Indochine et
les Indes Néerlandaises ?
Qui voulez-vous qui s'intéressât à ce « tour-
RiitfUon & Administration :
I, Km 4E la Boum
PARIS (JO)
TflM 1 RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
386 ANNEE. - N° 41.
VENDREDI (13 h. 30) 30 JUILLET 1937
Les Annales Coloniales
Ç" r' ';. ';
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
tMXXEOMTS
attç le Repue illustrât:..
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6 mois 3 IWO
France et
colonies 'M » '90 » SI »
Etranger." 240» 125» 799
••• u Numéro : S0 centimes -
On s'abonne sans traia daaa
tous les bureaux, do. poito..
@Lp h # e riqu'e
L'héroïque armée d'Afrique
M. le général Azan avait, - il y a quel-
ques années, consacré tout un volume,
richement illustré, à la conquête et à la
pacification de l'Algérie. Sans quitter ce
domaine où sa maîtrise d'historien s'est
déjà donné carrière, il a étudié, dans un
second volume qui vient de paraître,
t'armée d'Afrique de 1830 à 1852, et
ce livre, qui comprend plus de quatre
cents pages in-4°, est du plus puissant
lirttérêt.'
, Ce qui en fait le prix, c'est que l'au-
teur ne recourt pas seulement aux do-
cuments officiels pour nous faire
connaître, en toute sa complexité, cette
personnalité bigarrée qu'était l'armée
d'Afrique ; il a dépouillé soigneusement
tous les mémoires, tous les souvenirs,
toutes les correspondances, où ces offi-
:ciers, où ces soldats nous parlent de
! cette armée. Sa documentation est
d'une incomparable richesse : je n'ai
MOté qu'une lacune, l'ouvrage de Louis
kVeuillot sur les Français en Algérie,
ans lequel le grand journaliste nous
Iparle de Bugeaud et des premières
! années de la conquête, aurait pu four-
inir à M. le général Azan quelques dé-
tails curieux.
1 La variété même des sources d'infor-
mation auxquelles il a recouru a' permis
à l'auteur de .retracer avec les couleurs
mêmes qu'employaient les témoins ocu-
laires, un tableau très pittoresque de
cette héroïque armée.
- i On partit pour l'Algérie avec élan.
«! On partit pour
-« Nombre d'officiers, écrivait le lieute-
(nant-général vicomte Caste, comman-
dait la 5e division militaire, ont mani-
festé le désir de faire la campagne com-
me volontaires sans traitement. Cet élan
s'est manifesté jusqu s dans la deuxième
compagnie de pionniers, dont les soldats
ont demandé comme une faveur l'occa-
sion d'une éclatante réhabilitation ».
La révolution de juillet amenait le rem-
_de 130wmnt par L.t .CJoiJ.,J;èI'J
étaient Sensibles aux accents- napoîéo-
étaient senlibtf:!s aux accents' -napoteo-
niens"des proclamations de Clauzel :
a Soldats, les feux de vos bivouacs qui,
des cÎmes de l'Atlas, semblent en ce
moment se confondre avec la lumière
des étoiles, annoncent à l'Afrique la vic-
toire que vous aehevex de remporter
sur ces fanatiques et barbares défen-
seurs, et le sort qui les attend. Vous
avez combattu comme des géants et la
victoire vous est restée. Vous êtes, sol-
dats, de la race des braves, et les véri-
tables émules des armées de la Révolu-
tion et de l'Empire. » La légion étran-
gère était créée dès 1831. et lorsque en
1832 le duc de Rovigo devint le chef,
on vit éclore l'idée d'une colonisation
militaire, qui fixerait en Afrique les an-
ciens soldats après la libération de leur
service. La politique qu'inaugurait Ro-
vigo à l'endroit des indigènes était une
politique d'équité en même temps que
de fermeté. Le bureau particulier des
affaires arabes, créé par le général Avi-
zard, s'incarnait dans un jeune officier
qui avait nom le capitaine de Lamoriciè-
re et qu'attendaient de hautes desti-
nées. L'organisation des spahis auxi-
liaires par le général Voirol, entre 1833
et 1836, était « la première ébauche
véritable de la méthode qui devait plus
tard faire ses preuves avec Galliéni et
Lyautey, sous le nom de politique indi-
gène. » Moins heureux fut son succes-
seur Drouet d'Erlon, sans cesse paralysé
par l'incompréhension du Parlement, qui
ne lui accordait pas les effectifs néces-
saires.
Le maréchal Clauzel et le duc d'Or-
léans, en 1835 et 1836, exercèrent sur
l'armée d'Afrique une action profonde;
les pages que consacre le général Azan
au corps expéditionnaire de Mascara, au
corps expéditionnaire de Tlemcen, sont
glorieuses pour le commandement, glo-
rieuses pour les troupiers. Et d'année
en année, avec le colonel Combes, avec
Lamoricière, avec Bugeaud, l'héroïsme
va croissant ; et c'est l'armée elle-mê-
me qui, par Bugeaud, va entreprendre.
l'œuvre civilisatrice.
« Il se préoccupait, nous dit le géné-
ral Azan, d'associer aux colons les mas-
ses indigènes et de les éduquer. Léon
Roches, son conseiller et son confident
en cette matière, aimait à rappeler les
paroles de son chef : Soyons justes et
cléments vis-à-vis des Arabes, occu-
pons-nous de leur éducation, de leur
bien-être ; admettons-les aux bienfaits
de notre.civilisation ; mais restons tou-
jours forts. »
Tel était le programme ; et I'oeuvre
^cçwfe teJJLe. que la résume en une
magistrale conclusion *,- M. le général
Azan, fut, même en tenant compte des
erreurs et des déficiences, une œuvre
considérable., Il ne craint pas de parler
de l' « aide immense » que l'armée
d'Afrique apporta à la colonisation.
Et ses toutes dernières pages, avec
une éloquence discrète et contenue, de-
mandent aux Français d'Afrique, de-
mandent à ces indigènes 1 qui la France
apporta l'affranchissement, a de se rap-
peler toujours le rôle glorieux et pur
joué dans la formation de leur capti-
vante Algérie par la première armée
d'Afrique. »
Georges Goyau,
de l'Académie française.
A la Société des Nations
Une démission
La République de San Salvador, qui avait
été la première à reconnaître ) Ethtopte ita-
lienne, et qui a reconnu il y a quelques jours
le gouvernement Franco, vient de donner sa
démission de la Société des Nations.
La Palestine devant la Commission
des Mandats
La Commission des Mandats se réunit au-
jourd'hui à Gencve. M. Ormsby Gore, mi-
nistre britannique des Colonies, soumet à
l'examen des membres de la commission le
rapport de M. Peel, chef de la commission
royale. d'enquête.
Dix experts composent cette commission. Le
président en est M. Orts. belge. Et le repré-
sentant de la France M. Giraud.
---->-+..-.:¡
Au Ministère des Colonies
Une visite
Après avoir été à l'Exposition, mardi, le
ministre des Colonies des Pays-Bas, M. Wel-
ter, s'est rendu rue Oudinot. En l'absence de
M. Marius Montet. alors dans le sud de la
France et qui n'est rentré à Paris qu'avant-hier,
il a été reçu par M. Gaston Monnerville, sous-
secrétaire d'Etat. Il s' est entretenu avec lui des
problèmes coloniaux généraux.
LE XX CONGRÈS SIONISTE
¡j:'"
Le xxe Congrès Sioniste mondial s'ouvrira
le 3 août, à Zurich, et durera environ deux
semaines.
Il sera suivi d'une session du conseil de
l'Agence juive pour la Palestine, dont les
travaux dureront deux à trois jours.
Le Congrès marquera les 40 années d'exis-
tence de l'organisation sioniste, fondée, à
Bâle, le 27 août 1897.
La principale question à l'ordre du jour
sera l'étude du rapport de la Commission
royale palestinienne et des conclusions aux-
quelles le gouvernement britannique sera arri-
vé, sur la base de ce rapport.
Au Ministère
des Affaires étrangères
M. Carteron est nommé chef du protocole
A M. Becq de Fouquières, chef du service
du protocole et introducteur des ambassadeurs
auprès du président de la République, M.
Carteron a été appelé à succéder.
En relatant le 23 juillet l'audience que M.
Albert Lebrun avait accordée à M. Carteron,
nous avions donné cette nomination comme as-
surée. Né le 4 juin 1884, M. Carteron débuta
dans la carrière diplomatique au Caire le 25
janvier 1912, comme chargé de fonctions de
consul suppléant. Il fut à Montréal, et minis.
tre plénipotentiaire à la Havane. Lors de la
par son S. E le
prise de possession ou pouvoir par son S. E. le
Président Trujillo, à Saint-Domingue, le 16
août 1934, M. Carteron fut l' envoyé extraor-
dinaire de la République française. Il était en
dernier lieu secrétaire général de la Résidence
générale de France en Tunisie.
Tous les journalistes qui, au lendemain de
la guerre, alors que M. Carteron était au ca-
binet du ministre des Affaires étrangères, eu-
rent recours à lui se souviennent de son obli-
geance extrême, de son amabilité parfaite el
c'est avec joie que nous saluons celui qui dé-
sormais occupera les délicates fonctions de con-
duire à l'Elysée toutes les hautes personnalités
du monde.
<
La France devant le Siam
La Conférence de Bangkok est close
Nos délégués à la Conférence économique
franco-siamoise, dont nous avons annonce les
travaux, ouverts le lundi 19 juillet, au minis-
tère des Affaires étrangères du biam, ont
quitté Bangkok vendredi dernier par le tram
pour regagner leurs résidences.
Les conférences ont été terminées le mer-
credi. Le lendemain, jeudi, MM. Eutrope et
Prats ont été invités par le ministre desAf-
faires étrangères à aller visiter Aytttlzia. Dans
la soirée, ils ont-assisté à une fete brillante
donné par les anciens étudiants siamois de
France. Au cours du souper, le président de
l'Association, le général Phya Devahasttn qui
a fait ses études à fanson-de-Satlly, a pro-
noncé un discours auquel le chargé d'affaires
de France a répondu.
L'Empire
ob,
-
.es informations qui
nous parviennent
d'Angleterre, et qui
s'appliquent à l'acti-
vité industrielle de ce
pays en juin, nous
permettent de dresser
sommairement la liste
suivante:
- La B.S.A. C", de
-- -.
Birmingham,. a fourni
200 motos et sidecars
à la police sud-africaine, 125 machines à, la
police de Batavia, 150 motos au gouvernement
égyptien. Elle a reçu des commandes de machines
émanant des services postaux de Bagdad et de
Damas (ex-ville sous mandat français !), ainsi que,
de la Rhodésie méridionale, des Indes néerlan-
daises et de l'Australie occidentale.
En Nouvelle-Zélande, pour la voie ferrée de
Wellington à Peakakariki, réseau de 1.500 volts,
les ateliers Hawthorn Leslie and C" Ltd, de
Newcastle, ont fourni la locomotive électrique
aérodynamique la plus puissante dans son genre.
Elle aura à remorquer des trains de 500 tonnes.
Les fabricants de machines textiles du Lan-
cashire ont en carnet un volume de commandes
qui n'avait pas été atteint depuis longtemps et
notamment pour la Chine et les Indes. Les
commandes qui émanent de la Chine sont
particulièrement N importantes. Il s'agit de
l'équipement de diverses filatures nouvelles, tandis
que des nombreuses fabriques anciennes font mo-
derniser leur installation. Plusieurs filatures sont
en voie d'installation à Shanghai et à Honan.
Un pont suspendu ayant une longueur d'en-
viron 500 mètres va être construit par la maison
Dorman, Long et C°. Ce pont reliera la Rhodé-
sie du Nord à celle du Sud, en franchissant la
gorge Chirunu, à 400 kilom. de Salisbury.
La commande vient d'être donnée par le Trust
Beit qui a offert de nombreux ponts aux deux
Rhodésies. Trois de ces derniers ont été cons-
truits par Dorman. Long et Co, le dernier est le
fameux Birohenough Bridge qui a été jeté sur la
rivière Sabi. ;
Nous ne citons qu'une partie de ces infor-
mations. Elles indiquent une activité remarquable,
qui s'exerce dans les vastes limites de l'Empire
économique britannique, et qui touche aux Domi-
nions ou à ses territoires d'expansion.
Et la France ?
Dans le temps où les Conseillers du Commerce
Extérieur, avec une très touchante naïveté, fon-
dent un prix. afin que des Jtauréatt rédigent un
P^et contre l'autarch^, *e
.,.1.,'. ';-..c.i- ., ,. 0-' - ", ..-,.,.,
Mssent au DIiIf de côcagwe pu uWMttenge,
M. Daniel Serruys, plus tIillftë, constate que Fm.
dustrie française se doit, sj^elle- nç veut point pé-'
rir, de eqloeerl- ses
méthddes, sqn matérleret son esprit.
C'est M. Daniel Serruys qui a raison, c'est la
Grande-Bretagne qui a raison.
La France doit perdre la certitude dont elle
semble encore possédée de pouvoir vendre à
l'étranger, même au prix d'accords commerciaux
qui sont un défi à la raison humaine. Nous ne
cessons de l'écrire: Son patronat timoré, remorqué
dans sa petite voiture, mesquin et de gros sous,
a fort justement déclenché les formidables reven-
dications sociales d'aujourd'hui. Le produit n'est
plus de sélection comme naguère. L'éveil des
masses a appelé le produit de grande consom-
mation. La France n'est pas outillée ni mora-
lement équipée pour répondre à cette révolu.
tion. Elle persiste à le nier.
La Grande-Bretagne a considéré ses Dominions
et ses Colonies comme des Etats mineurs, à élever
pour eux-mêmes, afin qu'ils prennent visage
humain, se développent, s'outillent, et gagnent
leur propre vie. Elle les équipe, ce qui fait tra-
vailler la Métropole et la Marine. Elle leur vend
sa production, de plus en plus importante, à la
mesure de leur croissance et de leurs appétits.
La France, dans ses Colonies, fait de l'Adminis-
tration, et tient ses peuples sous le boisseau. Elle
entrave la colonisation et tente d'abattre celle
qui, malgré le tir de barrage, réalise, produit, ex-
porte. Elle élève ses Colonies non pour elles, mais
pour elle-même. Elle est ainsi atteinte de la folie
du négatif.
Elle en est encore aujourd'hui à subventionner,
contre l'évidence de prix de revient, et de l'ex-
pansion économique des autres Nations, des pam-
phlets contre l'autarchie!
Quel gouvernement, délaissant un jour les sa-
diques plaisirs de la politique, négateurs de tout
développement humain, transformera donc la
France, et construira l'Empire?
Raoul Monmarson.
Le règlement des scandales
à Tahiti
M. Emmanuel Rougier a « bénéficié Il de
deux n'on-lieu, pour ses inculpations dans les
affaires Christmas et Fage.
Nous ne reviendrons pas sur la comédie
judiciaire et administrative qui s'est dérou-
lée pendant trois ans dans cette, malheureuse
colonie, et que Les Annales Coloniales ont
dénoncée au jour le jour. -
Rappelons seulement que le dossier de l'af-
faire Christmas, dans laquelle M. liougiet
avait été victime de vol avec effraction à
main armée et crime de haraterie, classé en
1929, avait été exhumé des archives en
1935 après une odieuse campagne de diffa-
mation, pour des raisons d'opportunité lo-
cale qui n'azaient rien a voir avec la jus-
tice. L'inculpation de M. Rougier permit de
lui retirer aussitôt ses fonctions de syndic de
la faillite K ong-Alt, puis on' l'immobilisa
complètement par une détention provisoire
qui dura plus de cinq mois, « pour les né.
cessités de la justice JI.
Après dix-huit mois d'inculpation, 1 instruc-
tion, virtuellement terminée depuis dix mois,
on n'a pu retarder plus longtemps le non-
lieu.
On se rappelle, d'autre part, que dès le
24 novembre 1936, nous avons affirmé dans
ces colonnes, combien fantaisistes, invraisem-
blables et fausses, étaient les déclarations
du détenu Fage - véritable coup monté
sur lesquelles pourtant la magistrature lo-
cale s'empressa d'inculper à nouveau Rou-
gier et de l'emprisonner, toujours en préven-
tion, pendant cinq autres mois - coïncidence,
justement pendant la période électorale.
Fage ne tarda pas à se rétracter et à man-
ger le morceau, ce qui provoqua un certain
désarroi parmi les adversaires de Rougier.
Après huit mois de cette ridicule inculpa-
tion, un deuxième non-lieu vient justifier tou-
tes les affirmations, toutes les accusations
que témoin oculaire nous avons portées
sous notre signature, dans ce journal, sans
avoir été démenti une seule fois.
Mieux : on évita soigneusement de provo-
quer notre témoignage personnel qui aurait
pu, certains s'en doutaient bien, casser quel-
ques vitres.
*
* *
La Cour de Cassation de la Seine va très
: prochainement faire justice d'une condamna.
tion prononcée à Tahiti, contre Rougier, pour
; une troisième affaire.
D'autre part, le Conseil d'Etat, saisi d'au-
tres brimades, se prononcera avant la fin de
l'année.
Ainsi se termine le calvaire de Emmanuel
Rougier, qui, .jv'aywft fait que sem devoir.
^h^nèt»"honiin»\ét'Jçfê dtoyeà, à été diffa-
mé, emprisonne pendant presqu'un -an. bri-
mé en sa personne et en ses intérêts, a failli
être assassiné,̃ tout cela tçOtar. aveir.w'Jîiljh
dîfcé • de: heurter ''certains intérêts souterrains !
et combinaisons malpropres, aux puissantes
protections.
Souhaitons que Tahiti, qui: renaît au cal-
me et respire enfin, ne soit plus le théâtre de
semblables scandales.
Roger Bourgeois.
Visite en leurs Etats
EN TUNISIE
Jeudi dernier M. Armand Guillon, Résident
général, accompagné des membres de son cabi-
net et de plusieurs chets de service de la Rési-
dence, a visité les centres de colonisation de
Bou Arada, Bou Djeida et El Aroussa.
Dans ce dernier centre eut lieu un banquet, a
la « Maison du Colon ». <- -n
Répondant à plusieurs orateurs, M. Guillon
traita de la situation générale, disant :
« qu'elle n'était pas si mauvaise qu'on
le prétendait, mais que la Régence n était
pas, certes, un paradis terrestre, car cer-
tains confondent la liberté et la licence et
envisagent la défense de droits légaux par
les moyens illégitimes. »
Le Résident général et sa suite étaient de re-
tour à la Marsa dans la soirée.
EN INDOCHINE
M. Brévié, Gouverneur général, après un
séjour de quelques semaines à Dalat, est arrivé
à Saigon le 4 juillet, et en est parti le 9 pour
une tournée d'inspection dans la région du
Kontum. Le 13, il était de retour à Dalat.
* M. Châtel, Résident supérieur au Ton-
kin, s'est rendu àatlaïphong le 10 courant. Il
y fut reçu par le "Conseil municipal, les mem-
bres de la Chambre de Commerce et du Port
Autonome.
« .Nous ne pouvons nous le dissimuler, des groupements entiers de la commu-
nauté humaine ne s'entendent plus. Si un pour les
ra ocher, nous apporterions à lhumanité, ET NOTAMMENT A L'OMENT. AU-
Quz PAR DES MOTS, la preuve c e l'Occident place, au-dessus des
fclKSiS d'ordre matériel, LA FORCE SPIIUTUELLE EMANANT
D'UN VERITABLE SENTIMENT DE FRATERNITE. »
Cette haute pensée, dont nous avons pris la liberté de souligner les
mots à notre sens les plus marquants, est extraite de Ici lettre que SM.
Léopold III, Roi des Belges, vient d'adresser a son premier ministre,
M. Van Zeeland, pour lui, suggérer la création d un organume d etudes
économi
Nou" "vons avec acharnement, Jepuù de. moù, écrit que rfarepe
menaçait ruine, que ses guerres récente" que ses guerres actuelle et
prochaine, que sa surindustrialisation, son machinisme forcene écrasant
ses campagnes désertées, nous précipitaient aux abîmes, et que nous
avions déjà perdu la place, à la pointe extrême, que nous occupions
dans le monde. Nous avons de même écrit que M. Mussolini f en était
rendu compte, qui offrait à liglam lempire italien comme fidei-comtm*
sur les chantiers de l'Europe abattue et à reconstruire. Nous avons,écrit
enfin que l'Empire' arabe se disposait à relever le flambeau et a prendre
la place de l'Europe. ': -.; ,','
Quelle plus belle et plus formelle justification, pour noul-mimu,
que ce message royal, soucieux de sauver notre malheureux continent et
d'apporter à l'Orient, « autrement que par des mob », la preuve que
l'Europe demeure l'Europe et la première dans le monde I
 Ouargla,
le fanion Laperrine
« Le général Laperrine est à nouveau à sOn
P.C. » ,'"
C'est par' cette phrase que notre confrère
d'Alger, l'Afrique du Nord illustrée, rend
compte de la cérémonie qui vient de se dérouler
à Ouargla. Le fanion du général Laperrine était
jusqu'à présent conservé par la Compagnie Saha-
rienne des Ajjer. Or le Musée saharien qui
oient d'être créé par les soins pieux-Jar lieute-
nant-colonel Carbillet, se devait d'être le dépo-
sitaire de cet emblème. Il vient de lui être so-
lennellement confié.
On imagine aisément la cérémonie. Èlle fut
d'autant plus émouvante que la médaille colo-
niale avec agrafe « Sahara » fut remise devant
ce fanion, au lieutenant-colonel Carbillet et a
dix Sahariens, par un Saharien de la première
heure, te commandant Duprez. L adjudant Mar-
tmelli fut décoré de la médaille militaire. Après
quoi, le fanion Laperrine, escorté des fanions
des unités présentes à Ouargla, et faisant en-
suite la haie sur son passage lorsqu'il franchit la
porte du Musée, fut déposé à la place d non-
lieur.
Beaucoup de métropolitains ne comprendront
sans doute pas, et la haute pensée qui a com-
mandé ces gestes, inspiré cet hommage, déter-
miné ce réflexe religieux, leur échappera. L est
que le Sahara est pour eux un vaste désert, fami-
lier à leur esprit depuis que des illuminés de
l'Empire militent pour qu'une voie ferrée le
traverse de part en part. Pour eux, les territoires
du Sud ne sont rien, et les Touareg une légende.
Ils n'imaginent pas que le Sahara, nu, dé-
solé, élouffant et froid. piqueté de rares oasis,
bordé parfois de montagnes, est plus profondé-
ment attachant que la forêt équatoriale, que la
savane brûlée de notre Afrique. Ils- n'oni pas
connu les ivresses saines, et les souffrances fa-
rouches, peuplées de la hantise de l eau ; l'es-
pace, la solitude, l'éternité.
-- - & -,. 1
Le colonel Weiss, en poète, a su traduire le
Secret du Sud. Il a consacré au Sahara des pa-
ges inoubliables. Les hommes y sont différents.
C'est peut-être la seule région du monde où ils
aient encore un cœur, où le mot « fraternité »
y ait sa pleine et généreuse valeur. Le Sahara
est l'école dei sommets de l'esprit. Le dévoue-
ment, la valeur physique, la propreté morale y
sont en leur pleiiic pureté. Et l'on conçoit qu'un
^e"Foaeaald-s ait chercha M seériië rehaile
morale.
- %eé Sahariens n'aiment pas que l ,on s occupe
d'eux. Ils jdgertt à leur valeur les tristes effets
de lit IMêralère. -Ils nous méprisent, Mus'les
journalistes, d'ailleurs souvent avec raison. Ce
sont des poètes pour qui les: mois- n'ont aucun
sens, et qui se grisent de l'immensité de leurs
horizons. Nos luttes, nos mesquineries, nos pas-
sions, nos étroites cellules et nos jouissances fre-
latées, passées au cirble de leur sable, appa-
raissent dans toute leur pauvreté.
-
lis vivent une grande existence, haute, noble
et féconde. Parfois, devant notre vie ratée, nous
les envions avec une amère jalousie. Nous avons
bifurqué, pauvres fous qui nous sommes cru
capables de réformer les hommes, et de nous
hausser jusqu'au destin dont nous avions rêcé.
Mais nous ne montons plus la garde. Nous per-
dons le contact.
Et serionsrnoas capables, dans la debacle des
mOlurs, des sentiments, dans le cloute que l'on
fait planer sur ceux qui pourraient être nos chefs,
fait p laner sur
d'écrire cette simple phrase, certainement due à
la plume d'un officier d'un Saharien : -
« Le général Laperrine est à nouveau à son
P. C. ? »
<
Budgets
DE LA GUADELOUPE
Augmenté d'un budget supplémentaire et rec-
tificatif de 5.231.208 francs, le budget du ser-
vice local pour 1937 a été
en recettes et en dépenses, à 64.900.954 tr.
Haro sur la production
:' coloniale ! - *. 1 1
Nous: avons souvent dit combien nous atta-
chait /'Union Française des Industries Exporta-
trices. La continuité de ses vues^ la patience
qu'elle apporte à les défendte, 1 âpreté qu'elle
met à les faire triompher, nous retiennent. Nous
sommes adversaires, mais non pas ennemis. Nom
vaudrions qu'une plus juste compréhension des
intérêts supérieurs de la France l'animât, et. non
pas seulement la temporaire et égoïste défense
de ses intérêts limités.
Nous l'avons écrit, en la définissant: « Péris-
sent la France et ses colonies: plutôt' qUe nos
industries d'exportation ! » Par son appareil
financier, par son action politique, qui n'est pas
sans puissance, par le :,oÍn constant qu'elle ap-
porte à la défense ae SM raisom. d'être et de
triompher, l'Unio'n Française des Industries
Exportatrices est la rivale heureuse, et incons-
ciente parfois, de notre expansion économique
coloniale.
Lorsque nous signons des accords commer-
ciaux, véritables capitulations, pour continuer à
vendre en certains pays nos magnifiques produits
de luxe, et quelques productions communes 'a
toutes les Nations, mieux outillées que nous'ou
manufacturant à meilleur compte, nous consen-
tons à absorber des produits identiques à ceux
que pourraient nous livrer nos colOnies. Nous
avons relevé, pas à pas, ces permanentes abdi-
cations. C'est qu'il n'y a pas de politique im-
périale française, c'est ensuite que les intérêts
coloniaux, tiraillés par des groupements, des
syndicats, des personnalités avides de jouer,
sous les yeux au ministre, un rôle de premier
plan, n'ont pas connu leur intérêt, la nécessité
de leur union, et se laissent berner par les se-
meurs de' bonnes paroles.
Nous sommes en état d'infériorité pour faire
reconnaître nos droits les plus élémentaires.
Mieux que cela, nous sommes combattus dans les
desseins mêmes dont nous sommes animés, lors-
que nous prétendons demander à nos colonies de
jouer le rôle à elle primitivement assigné : pro-
duire !
*
* *
Enregistrons donc, aujourd'hui, une défaite
de plus
L'échange de lettres franco-péruvien du
11 aotit 1U34 qui venait à expiration le 30
juin 11337 a été renouvelé jusqu'au 31 dé-
cembre prochain.
On se rappelle que l'accord de 193* con-
cédait le bériéficée du tarif minimum au
café péruvien importé eu France, jusqu a.
concurrence de 15.000 quintaux métriques,
en compensation d'une ivduftion de oO
sur les droits fiscaux d'importation et
droits additionnels que paient au Perou Ips
chdnipagnç, cognuc, et :
- de France sous couvert de certmcaTS d qrir l,
gine. ;,", :',"",:'"
Vautre part, il était convenu, et - cette
clause a eu. l'occasion de jouer, - que- - si,
par suite d'une circonstance, quelconque,
pendant la durée de J'accord. le tarif des
douanes du Pérou était moditié et si, des ce
fait, les taxes s'appliquant aux champa"
gne, cognac et .armagnac venaient a
être majorées, la mluction de '50 dont
ils bénélicient serait augmentée dans la
proportion nécessaire pour que les dits
vins et liqueurs continuent à payer exac-
tement la même somme."
Ainsi s'exprime dans son dernier bulletin,
afec cette charmante simplicité (numéro 164.
24 juillet), l'U. F. I. E. Et terminons, sans en
souligner l'ironie féroce, que les coloniaux sau-
ront relever d'eux-mêmes, par cet extrait de la
lettre adressée au président du Conseil par le
président de cette Union, M. Efienne Vauthe-
ret, lettre dans laquelle des recommandations
essentielles sont soumises, afin que l'économie
française ne meure point : u 30 Les négocia-
teurs de nos traités de commerce ne doivent pas
avoir les mains liées par une politique de pro-.
tectionnisme abusif en contradiction absolue avec
les principes échangistes de r accord tripartite
récemment renouvelé. » ,
Durant que cette lettre est adresse,e \a t rexa-
men du président du Conseil, les colonies franr
çaises s'amusent, d'ailleurs dans le scandale et
la plus extrême puérililé, à « élire n une « miss
de là France d'outre-mer )J..
C'est bien dans l'ordre des choses.
C' o E mp i re
Comment construire l'Empire
L'Empire colonisé
par Jacques Ervitld.
II. - L'EDIFICE ECONOMIQUE
En attendant que soit trouvée cette solution
de gouvernement, et en supposant le propl me
résolu qui est en définitive de voir l bmpire
participant à la gestion des intérêts de la France
totale, peut-on trouver les principes suivant les-
quels ses intérêts doivent être sauvegardes ?
Sans doute. Il conviendrait essentiellement
qu'aussi bien dans I organisation de son marché
intérieur que, et surtout, dans ses relations avec
l'étranger, la France consentît à faire intervenir
sa production coloniale au même, titre que sa
production métropolitaine, qu au lieu de tenir
compte uniquement des produits de son sol ou
de ses ateliers, elle y ajoutât ceux de ses do-
maines d'outre-mer, afin d assurer aux uns et
aux autres les débouchés' convenables et les
certitudes d'échanges qui leur sont également
indispensables.
Il conviendrait en outre que la Metropole ne
considérât pas ses colonies comme des débou-
chés esclaves de son industrie, sans contrérpartie
pour elle d'importations en leurJavem ou de
débouchés à leur' ménager sur le marché mon-
dial. L'économie d'un pays ne peut pas être a
sens unique.
Il conviendrait, enfin. qu abandonnant son
esprit étroit et ses tendances invétérées à la cen-
tralisation. la Métropole consentît à laisser se*
colonies adhérer à des constellations économi-
ques auxquelles la géographie les rattache tout
naturellement et dont elles subtssenttusqu a pré-
sent les lois sans avoir le pouvoir d y défendre
leurs intérêts. Qui niera que 1 Indochine, par
exemple, appartienne à un monde économique
(C Pacifique » (riz. caoutchouc, thé) dont le cer-
cle Shanghaï-Manille-Batavia-Singapour, placé
sous le signe monétaire de: r argent fin, appelle
sa collaboration ou conspire sa ruine ? :
La crise caoutchoutière de 1926-1927 n> at
raibelle pas été moins cruelle aux planteurs ico-
chinchinois si la France d'Asie, au lieu de voir
ses intérêts enterrés sous la poussière des car-
tons verts de Paris, avait eu licence et pouvoir
de traiter sur place avec les Indes Néerlan-
daises ? Le Gouverneur général Pasquier 1 avait
tenté lors d' une entrevue avec le Jonckheer De
Graaf. Mais il fallait en définitive l'agrément
et la ratiifcation dé Paris au traité de commerce
projeté ! Il serait inexact de dire que Paris
oppfesa son veto, car il ne répondit jamais aux
sollicitations pressantes de son représentant à
Hanoi.
Un agrément commercial entre l'Indochine et
les Indes Néerlandaises ?
Qui voulez-vous qui s'intéressât à ce « tour-
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