Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-07-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 juillet 1937 16 juillet 1937
Description : 1937/07/16 (A38,N39). 1937/07/16 (A38,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265495r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
38e ANNEE. - N°39. VENDREDI (13 h. 30) 16 JUILLET 1937.
JOURNAL SEVHHTOTHHEN
Rédaction & Administration y
1, Km Je h Bmvm
PARIS (2e)
TÉL. t MICHSLIKU 73-OC
- (2 lipa groupées)
LesWtïiiàmê Cëtoniaîes
- :
Fondateur : Marcel RUEDi4
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
avec la Rn," illustrés:
U. 6 Mou 3M*b
France et
Colonies.180» 100 9 M*
Etranger 240 » 125 » M*
Le Numéro 60 centimes
On s'abonne sans rra.. dam
tous les bureaux de poste.
Les Colonies à l'Exposition
Inaugurée solennellement en présence du
président de la République, la section -de:' la.
France d'outre-mer s'est enfin ouverte au pu-,
blic impatient de la connattre.
Présentation de Il synthèse coloniale , ainsi
que l'a annoncé M. Géraud son animateur,
cette exposition de l'île des ~C;|;nes paraît être
vouée au succès.
L'ensemble se présente sous un, aspect sé-
duisant, mélange curieux de style exotique
et d'art moderne.
De chaque côté d'une.allée se rangent des
pavillons d'allures variées. Voici, dès l'abord,
à l'arrivée par le pont de Passy, les bâti-
ments représentatifs du Liban et de la Syrie,
cette dernière laissant baigner dans la Seine
sa- majestueuse noria de bois, au point mort,
comme si elle se .reposait dans les eaux de
l'Oronte, tandis qu'une tour de flanquement
semble faire allusion aux antiques. châteaux
du royaume franc.
Viennent ensuite les pavillons du1 Maroc,
de la Tunisie et de l'Algérie dont les stvles
bien connus s:al lient aux teintes gaies de
leurs clairs revêtements, : impression des cou-
leurs effacées d'un Sahara brûlant. Une cour
buverte entourée d'arcades rend bien l'at-
mosphère et restitue de fayon heureuse le
cadre approximatif du Nord-Africain.
Ce quartier s'annonce comme l'endroit le
plus vivant du groupe où l'on aimera s'at-
tarder et se reposer devant la table de quel-
que café maure.
jQn.arrive.ensuité en A.E.F pavillon co-
~uet, puis en A.O.F., construction pyrami-
dale si haute en couleur qu'on la dirait badi-
geonnée de cette latérite rouge qui tapisse les
routes des tropiques.
Ce qui retient également l'attention, c'est
la case stylisée, au toit en coupole, du Came-
roun, c'est le pavillon de l'Inde aux fines
colonnades. Quant à l'Indochine, elle est re-
présentée sous l'aspect mystique d'un tem-
ple angkorien au sommet duquel, sourit- la
quadruple face du Lokeçvara, cette Providen-
ce brahmanique de l'Inde extérieure, mêlant
ainsi sa mystique religieuse à son originalité
de forme.
Antilles, Guyane, Réunion, Madagascar,
ont aussi leur place en ce monde colonial en
miniature, et pour faire escorte au voyageur,
une haie d'honneur - formée de divinités
kmères borde l'autre extrémité de l'île qui
s'achève au pont de Grenelle. ",
Aller à la section de la France d'outre-mer,
c'est faire un beau voyage a dit le commis-
saire général, et l'intérieur des constructions
complète l'impression produite par les faça-
des. -
* Visitons ensemble les pavillons du Came-
roun et de l'A.O.F.
Les décorations murales (la plupart euro-
péennes), la présentation d'objets conçus et
réalisés par des artisans et des artistés iddi-
-gtncfiçsoú! leur propré inspiration, librement
développée, constituent la partie attachante
de la visite.
Quelquefois, c'est l'artiste français qijt ?
imite les statuettes de bois, composées d'hom- ,
mes, de femmes, d'animaux superposés, ca-
ractéristiques du Cameroun. N'est-ce pas là
un bel hommage, rendu aux conceptions, et
réalisations africaines ?
Ils sont là, quelques noirs, brodeurs sur
jute, sculpteurs sur bois et ivoiristes qui œu-
vrent sur place. L'un, d'un bloc d'ébène brut
façonne un éléphant auquel il donnera tout
à l'heure de quelques coups de ciseaux sup-
plémentaires l'apparence de vie. L'autre dans
ivoire, sciera une femme aux bras levés en
un geste gracieux ou quelque athlète aux for-
mes musclées des statues antiques.
Des poteries de formes diverses, des ai-
guières formées de coquillages multicolores,
des masques de cuivre fondu, de.s meubles
sculptés témoignent de la patience et de
l'ingéniosité de ceux qui les ont composés.
;Au paxillo» de - -lA.O.F-' tin bureati aux
modernes" , exécuéts 'à 'Bmza^Uê; Sît
valoir sà table de palissandre, ses tiroirs
d'ivoire, sculptés, ses montants couleur ci-
tron en bilingua du Gabon et du Congo.
Dans la salle sombre au plafond lumineux
une fontaine jette sa gerbe claire de défen-
ses aux courbes élégantes devant un panneau
d'éléphants aux masses sombres, mises en
valeur par Jouve.
Un tryptique d'Herviau, en des tonalités
heureuses représente à lui seul cent ans de
civilisation.
Des palissandres avodires et acajous sculp-
tés sur place par un indigène représentent
des scènes de la vie familiale jusque dans les
plus intimes détails. Des figurines d'ébène ont
des poses vécues. La femme étendue à terre
qui souffle sur son feu sous la marmite, tout
en indiquant l'effort,. a une grâce du geste
inattendue.
A côté du pavillon, dans une annexe, un
maroquinier du Tchad taille son cuir rouge
et poisse son fils avec son pied avec une re-
marquable aisance, auprès d'un jeune élève
de 1 école professionnelle de Bangui gui
confectionne avec des lipos ou antilopes
d'Oubangui des sacs très élégants. D'autres
compagnons confectionnent dans l'ivoire,
toujours à l'honneur, des fume-cigarettes et
des statuettes étonnantes de vérité dans les
détails.
Un pilier de case ancienne, par la femme
qu'il représente, symbolise son rôle dans la
maison. Il ndtts reporte loin en arrière, à
l'époque d'un art plus primitif et il est per-
mis de penser qu'au contact de notre civi-
lisation le goût initial des noirs s'est affiné et
tend vers plus de perfection tout en gardant
une expression-puissante de vie.
Artisans et-artistes métropolitains et colo-
niaux ont travaillé simultanément à la sec-
tion de la France d'outre-mer. Leurs œuvres
associées supportent vaillamment la compa-
raison, se faisant valoir- réciproquement. L'on
constate alors que l'art africain n'est pas très
loin de l'art européen, puisqu'il exprime
aussi, sous d'autres formes, satisfaisant éga-
lementles' lois de l'esthétique, des besoins,
des sentiments, des idées.
Le travail patient, minutieux des travail-
leurs anonymes et impersonnels de l'île des
Cygnes constituent pour nous un enseigne-
ment, celui'de la nécessité de l'effort et de
sa continuité dans tous les domaines, la vie
étant une permanente création. Il nous don-
ne surtout une preuve éclatante ; c'est que
« leur âme n'est pas o, ainsi, que l'a déclaré
Marius Moutet, « une cire vierge où s'impo-
se la civilisation », mais qu'elle a besoin
d'être élevée, et que notre rôle à nous, na-
tions civilisatrices, est de l'aider dans son évo-
lution, suivant la loi universelle d'attirance
4t non de doàtrM«kWk ,
-l V.6értaines-,<:ritis|Be»tdr,;détaH peuvent être-
fMtès -sar là « Male. M la France d'outre-
mer » notamment en ce qui concerne la re-
présentation déjà vue de l'Indochine, par le
.symbole «ne varietur » d'Angkor. L'architec-
c n'est-elle pas asser riche
qu'on en donne une idée aussi rapprochée
que possible ?
Telle qu'elle est, cependant, dans sa sobrié-
té, imposée par le signe « art et technique »
sous lequel elle est placée ,la limitation de
l'emplacement et des crédits affectés, elle
offre aux spectateurs un effort d'organisation
remarquable.
Puisse cette exposition atteindre le but
qu'elle poursuit ; faire mieux connaître et
comprendre les ressortissants de nos colo-
nies et d'autre part nos .responsabilités et nos
devoirs envers eux.
J. Laquot,
Député de la Gironde,
Membre de la Commission
de la marine marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
Le président de la République a reçu hier
M. Annet, gouverneur des colonies, le secré-
taire perpétuel de l'académie des sciences co-
loriales et une délégation, et M. Descamet,
gouverneur des colonies en retraite.
AU QUAI D'ORSAY
M. François de Tessan, sous-secrétaire d'Etat
aux affaires étrangères, a reçu, hier, Mgr Arida,
patriarche d' Antioche.
» ) -.- ( ———————
INTÉRIM
EN A.E.F.
Par décret du 12 juillet 1937. M. Joseph
Delpech. administrateur en chef des colonies, a
- été chargé, par intérim, des fonctions de secré-
taire général du gouvernement général de l' A.
E.F. pendant l'absence du secrétaire général ti-
tulaire. M. Parizot, rentré par avion en congé
de convalescence.
-————————
MISSIONS
Au Brésil
Le capitaine Marc Richard, de l'artillerie
:oloniale, est délégué auprès de la commis-
sion brésilienne-néerlandaise, chargée de dé-
limiter la frontière entre le Brésil et le Su-
rinam, en vue de collaborer à la détermina.
tion de la ligue de partage des eaux, depuis
la source de l'Itany jusqu'à celle du Coulé-
Coulé, et de fixer provisoirement le point de
jonction des trois frontières de la Guyane
française, du Brésil et du Surinam.
Eo Hollande
M. Roger, ingénieur d'agronomie colo-
niale, est chargé de représenter l'institut-na-
tional d'agronomie de la France d'outre-mer
au V* congrès international technique et ldú.
mique des industries agricoles de Scheve-
ningue.
Li'
kï
Le séjour en france
de S. M. le Sultan du Maroc
Arrivé à Marseille, vendredi matin, par
Chella S. M. Sidi Mohamed a été reçue par
les personnalités officielles de la ville et
S. £ Si Kaddour ben Ghabrit, son ministre
à Paris.
Après avoir passé en revue les troupes
qui rendaient les honneurs, le sultan et sa
suite, par la route sont partis pour Vals-les-
Bains où eut lieu l'inauguration de la Mos-
quée élevée au souvenir des musulmans
morts pendant la guerre.
Toujours par la route le sultan est arrivé à
Paris, samedi et il séjourne à l'hôtel Crillon
où flotte son étendard.
Dimanche, S. M. Sidi Mohamed a assis-
té aux courses d'Auteuil ayant à ses côtés le
général Noguès. -
il Lundi, le sultan s'est rendu à l'Elysée où
il a été reçu en audience officielle par le
président de la République. Ensuite, M. Al-
bert Lebrun alla lui rendre sa visite.
Puis, à 16 h. 30 le sultan est allé dépo-
ser une gerbe de fleur sur la tombe du Sol-
dat inconnu. Le général Noguès, Résident
général, l'accompagnait.
Enfin, le souverain a été reçu solennelle-
ment à l'Hôtel de Ville par M. Failliot,
président du Conseil municipal.
Le ; soir, en son honneur, un grand gala
a "été donné au cercle interallié.
Mardi a été consacré à la visite de l'Ex-
position. Le souverain toujours accompagné
du général Noguès-est arrivé à 10 h. à l'île
aux Cygnes où il. a été reçu par MM. Albert
Sarraut et Labbé.
Dans l'après-midi, il est retourné à l'Ex-
position ou il'a visité l'aquarium tropical
et le Musée des Arts Modernes et, à 18 h.
il a assisté, chez la maréchale Lyautey, à
un thé donné en son honneur. -
Mercredi 14 juillet, S. M. Sidi Mohamed
a, auprès de M. Albert Lebrun, assisté au
défilé des troupes..En compagnie" du roi
Carol de Roumanie, il assista à un grand
déjeuner à la Présidence.
Enfin..hier,;le sultan et le:général Noeuès
ont donné une grande réception au Pavillon
du Maroc, à l'île aux Cygnes. De nombreu-
ses personnalités y assistaient.
A mi-côte
1 nous opérons un retour
léger l'tM'pMte,
nous fonststpw upfr
chose qui n'est pas
sans nous réconforter :
c'est que- la « chose »
coloniale, ou plus exac-
tement, pour lui don-
ner ce nom emphati-
que qui lui sied si
biep, l'Empire, est maintenant entrée dans le do-
maine public de la France.
Oh! certes, non par la, grande porte! Des jour-
nalistes, en mal de pittoresque pour des journaux
toujours plus dévorants, à court de surenchère,
ont fait de l'originalité à bon compte, dans un
domaine dont la grandeur et l'humble tâche quo-
tidienne leur ont tout à fait échappé. Mais ces
scandales ont été comme la calomnie brassée sur
certaines personnalités : ils ont, en fin de compte,
servi à nos colonies. Les rectifications, les protes-
tations ont souvent été le prélude de plaidoyers.
Le peuple français, touché parfois de la réputa-
tion que l'on faisait ainsi si légèrement à ses fils,
a réagi à sa manière. De quoi s'agissait-il ? Eq
cherchant la yérité, il a souvent appris la simple
réalité. Les Colonies entrent aujourd'hui lente-
ment dans ses moeurs.
*
♦ *
Nous avons eu un ministre spectaculaire,
M. Louis Rollin, dont le passage rue Oudinot n'a
pas été néfaste, parce qu'il ne s'est pas prolongé.
M. RoUin, penché sur l'enfance avec une sollici-
tude touchante, a voulu que les gosses fussent
éveillés à l'idée coloniale. Il a de même songé à
frapper l'espfft de ses concitoyens. Salon -de la
France d'outre-mer; v12fe°an
cette propagande imagée ne fut pas inutile.
Elle a récolté quelques adhérents de plus A la
cause qui nous est chère. -
Avec M. Marius Moutet, nous sommes dans le
domaine social et humain. Il est bon que des acti-
vités de toutes sortes, dans la succession de nos
ministres, — que nous persistons d'ailleurs à dé.
plorer, parce que trop rapide, et sans qu'un chef
ait le temps matériel de marquer fortement son
passage, — s'exercent ainsi, et s'étendent à toutes
les spécialisations coloniales. Dans un autre ordre
d'idées, la bataille livrée par la Métropole, si
âprement, contre une production coloniale en
puissance, ne nuit pas trop A la cause. Elle au-
torise des mises au point. Elle éveillera, sans
doute, contre la congélation du ministère du
Commerce, des réactions nécessaires. Elle ap-
prendra peut-être, à la production métropolitaine
hors-course, désarçonnée, à rechercher les lois de
la solidarité et à s'appuyer, pour pouvoir conti-
nuer à marcher, sur ceux qu'elle combat aujour.
d'hui.
Voyages d'officiels en mission, comme si le
cadre de nos Inspecteurs des Colonies n'y suffi-
sait point, et qu'il faille faire état de la question
politique dans un domaine qui la rejefte, s'il veut
vivre,. çommissian d'eftatdte..—.qpelte* «n«i&c*.
alors; que l'Empire a" sltfplementr bÉSoih d'être
mis en valeur par des bras, et non plus seulement
géré par des cerveaux — tout ced à notre sens
n'est pas nuisible. La ! machine tourne, et avec
une certaine puissance. Elle absorbe et digère
tout ce dont on la gratifie, d'ailleurs dans une
louable intention, mais sans imaginer qu'elle
pourrait en avoir une indigestion.
Nous avons donc quelque raison d'être heu-
reux du bruit fait autour du nom que nous ché-
rissons, de la haute idée que nous servons. Il sem-
ble que, de tous côtés, des bonnes volontés se
révèlent. L'Exposition achèvera de mettre en lu-
mière les possibilités immenses d'un domaine que
nous n'exploitons pas encore, et qui est par d'au-
tres si âprement convoité. , --
Ceci n'est pas un bilan, mais unsimple regard.
Ce n'est pas l'indication suffisante qui permettra
à nos bras lassés de retomber sans objet. La
lutte est plus que jamais nécessaire. Nous som-
mes seulement plus nombreux pour la soutenir,
et c'est ce qui nous réjouit.
Notre doctrine d'Empire, « Comment construire
l'Empire » recueille des suffrages unanimes. Nous
sentons que nous sommes sur la bonne voie.
Comment,. dans ces conditions, un instant, ne
gonflerions-nous point notre poitrine pour jouir de
ces suffrages et pour reprendre plus activement
encore notre route?
Raoul Monmarson
— —
M. Maurice Vioïlette
est revenu d'Algérie
Parti la semaine dernière pour un voyage
de documentation le séjour à Alger du mi-
nistre d'Etat n'a été que de trois jours au
cours desquels il a été l'hôte du préfet, M.
Bourrât.
M. Viollette a reçu de nombreuses délé-
gations indigènes a assisté à un mariage
d'amis musulmans, et a fait à la presse une
déclaration que nous avons déjà publiée.
Il a quitté Alger jeudi 8 au matin, par
Ville d'Alger et de retour à Paris samedi.
- ) m i — <
Au Conseil Supérieur
de la guerre
Sur la proposition du ministre de la Guerre,
le général de division Noguès, commissaire ré-
sident général de France au Maroc, comman.
dant en chef des troupes du Maroc, est maintenu
comme membre du Conseil supérieur de la
Guerre.
————————— > <
Victor Shœlcher
à l'honneur
Ira-t-il au Panthéon ?
A l'occasion des manifestations commémo-
raiives de Schœlcher, qui se sont déroulées
dimanche à la section de la France d'Outre-
Mer à l'Exposition, les groupes du Souvenirt
président M. Harma-Charley et d'autres per-
sonnalités ont sollicité le ministre et les par-
lementaires coloniaux de bien vouloir pren-
dre l'initiative du transfert; des cendres de
Victor Schœlcher ait Panthéon, le 27 avril
1938, ainsi que l'institution annuelle, à cette
daté, d'une, fête, coloniale.
M. de Martel a visité
ie sandiak CAiexandrelle
Le Haut-Commissaire, ciéstreux d'apporter
au jandjalT l'assurance que fat-Fraace-derocurait,
comme par le passé, soucieuse de la paix et de
sa prospérité dans le cadre de la mission dont
elle est chargée, a fait une visite officielle au
sandjak d'Alexandrette.
Arrivé dans la matinée de lundi par avion,
M. de Martel, après un atterrissage à Kirikhan,
se rendit à Alexandrette, salué au passage par
tes acclamations de la population.
A son arrivée à Alexandrette, le Haut-Com-
missaire a été accueilli par les autorités. 11 a
déposé une palme au cimetière militaire puis reçu
l'hommage des représentants de tous les élé-
ments ethniques, arabes, arméniens et turcs,
composant la population.
Répondant aux journalistes locaux qui l'in-
terrogeaient sur l' application du nouveau statut,
le Haut-Commissaire a affirmé que les accords
de Genève ne comportaient aucune clause se-
crète. M. de Martel a rappelé que le délai
prévu pour la période de transition a été fixé à
trois ans en raison de considérations techniques
et qu'il a commencé pratiquement à courir de-
puis le début de l'année.
Le Haut-Commissaire a poursuivi : « Le suc-
cès de l'oeuvre entreprise dépend avant tout de
l'esprit de collaboration dont tous les éléments
de la population et l'administration sauront faire
preuve à l'égard des autorités françaises qui ne
^mandratdnuiàiacilitet-U tâch^commune. »
Après avoir passé la nuit à Saouk Olouk, vil.
lage situé dans la montagne dominant la plaine
d'AIexandrette, M. de Martel est descendu,
mardi matin, à Antioche.
Accueilli par la municipalité et les notabilités
de la cour et du sérail, en présence d'une popu-
lation enthousiaste, M. de Martel a déclaré :
« Entre la Syrie, aux destinées de laquelle il
demeure associé, et la Turquie voisine, le sand-
jak, est appelé à devenir non une raison de dis-
corde, mais, au contraire, un élément destiné à
faciliter aux peuples syrien et turc les moyens
de resserrer leur amitié.
« La France est heureuse d'avoir pu recueil-
lir -des hommes d'Etat turcs l'assurance, con-
sacrée par des engagements précis, qu'aucune
raison n'existe pour la Turquie de ne point
souhaiter l'établissement de relations amicales
entre les deux Etats voisins. »
—
Visite en leurs Etats
EN INDOCHINE
Poursuivant ses tournées à travers les hautes
légions, non encore mises en valeur, M. BKVié
gouverneur général, quittant Dalat le 30 juin;.
a visité les stations agricoles expérimentales de
Blao, Lang-Nang et Dang-Hanh, où il a cojisr
taté la réussite satisfaisante des essais faits' de-
puis 5 ans, notamment en café Arabica, oranges
et ananas.
Par ailleurs, du 23 au 30 juin, M. Chatel,
Résident supérieur au Tonkin, a effectué une
tournée, pour examiner où en était la question du
surpeuplement du delta tonkinois.
Après avoir été reçu par les autorités civiles
et militaires de Namdinh, M. Chatel a parcouru
le territoire alluvionnaire de Nghia-Hung, proté-
gé par une digue construite en 1931, où 2.000
familles provenant des terrains surpeuplés de
l'intérieur, sont venues créer plusieurs villages
et vivent aujourd'hui à l'aise.
Le Résident supérieur a visité ensuite les pro-
vinces d'Hung-Yên et de Thaibinh où le
paysan du Delta continue de cultiver, irriguer et
assécher le' terrain. A Van-Phuong, M. Chatel
visita les ateliers de tissage de la soie grège et
artificielle; les importants ouvrages d'hydrauli-
que agricole de la province de Thaibinh com-
mencés en 1930 et à peu près achevés; puis les
ateliers de soieries de Bô-La, et enfin l'impor-
tante léproserie de Vân-Mon entretenue par le
budget local, où vivent 1.500 lépreux prove-
nant de 6 provinces du Delta.
DEUX CENT CINQUANTE MilliONS
POUR LES POPIIUTIONS
MISÉREUSES DE L'AFRIQUE DU NORD
Nous avons publié dans notre dernier
numéro le communiqué de la présidence du
Conseil ayant trait aux décisions consécuti-
ves à l'enquête de M. Steeg sur la famine en
Afrique du Nord.
Il y est dit que le Gouvernement a arrêté
les mesures nécessaires mais sans fixation
des chiffres de crédit.
A leur sujet il nous revient qu'ils seraient
fixés à deux cent cinquante millions qui se
repartiraient ainsi : 109 millions pour se-
cours alimentaires ; 91 pour travaux ; 50
pour secours de semences contrôlés.
———————— ) mim (
Le Gouverneur général
Le Beau revient en France
en congé
Le Gouverneur général Le Beau s'est embar-
qué hier sur Ville-d'Alger pour la France où
il vient prendrejquelques semaines de repos.
) (
Au Comité permanent
de la Défense Nationale
Le Comité permanent de la Défense nationale
s'est réuni vendredi dernier, sous la présidence
de M. Edouard Daladier, ministre de la Guerre.
Il s'est occupé' du ravitaillement de la France
en hydrocarbures, et surtout de l'organisation de
la défense des Colonies.
'., ? tes bois coloniaux
furent à l'ordre du jour
L'assemblée générale la Comité National des
Bois Coloniaux a permis à M. Humbert, pro-
fesseur au Muséum, de faire une conférence sur
a La destruction des végétations sylvestres dans
la zone intertropicales et le rôle des services fo-
restiers coloniaux ».
Deux chefs de services forestiers aux colonie,
étaient présents: M. Rousseau, du Cameroun,
et M. Heitz, du Gabon.
M. Humbert, après avoir étendu son sujet aux
limites mêmes des immenses forêts dont il avait
à traiter; en vint à formuler des propositions po-
sitives. Il a senti, comme nous tous, l'inconvé-
nient réel de la centralisation autoritaire de cha-
cune de nos colonies. Il voudrait que les services
forestiers fussent autonomes, et qu'ils relevâs-
sent directement de l'autorité du gouvernement
général. Il y a longtemps que nous avons for-
mulé ce vœu. Il voudrait encore que nos offi-
ciers des Eaux et Forêts ne fussent pas seule-
ment JM « Forêts. », mais également des
« Eaux ». Cela tombe sous le sens. On s'étonne
que le ministère des Colonies, qui est doté depuis
l'hiver 1918 d'un service des Bois, n'ait jamais
eu la pensée, devant l'importance capitale, et
financière, de la forêt coloniale, de libérer ce
service et de lui donner les attributions qui lui
reviennent de par ses études, et de par son ex-
périénce, A ce propos, l'intervention de M.
Rousseau, à -la suite tlèf exposé de M. Hum-
bert, fut suggestive : elle eut trait à la naviga-
bilité de la Bénotté, et au rôle naguère joué par
Garoua, jusquoù remontaient des navires de
haute mer.
Parmi les Congrès et les Assemblées de toute
nature, il y a ainsi, de temps à autre, des hâvres
calmes où nous pouvons un instant jeter l'ancre,
ce sont des réunions de cette sorte, où des gens
d étude, et des spécialistes d'une question,
d'une indwstrie, ou d'un négoce déterminés, se
réunissent pour entendre des exposés qui forcent,
non pas les portes de l'imagination, mais sou-
vent les limites mêmes de leur métier.
Ainsi saississons-nous la pérennité de la chose
coloniale, et qu'à travers tous les écueils dont
elle est si largement encombrée une tradition
demeure qui lui permet de maintenir son cap
droit.
La forêt coloniale n'est pas parmi les ques-
tions qui inquiètent beaucoup nos coloniaux mé-
tropolitains. Ils la sous-estiment, tout en en re-
connaissant la valeur. Nous voudrions qu'ils fus-
sent au courant de sa vitalité, et des idées qui
gravitent autour d'elle. C'est pourquoi nous
sommes reconnaissant au Comité National des
Bois Colsniuix dt note lè rapPeler, — trop
^•rarement à noire gré.
ab ( :— —
Vers l'abolition
des capitulations
au Maroc ?
Une délégation franco-marocaine ayant à
sa tête un représentant du ministère français
des Affaires étrangères et le premier prési-
dent de la cour d'appel de Rabat, M. Cordier,
est arrivé à Londres, mardi, pour discuter
avec des représentants officiels britanniques
de la question de l'abolition des capitulations
au Maroc.
La délégation franco-marocaine soutien-
drait que l'abolition des « fundoucks » en
Egypte doit automatiquement entraîner
l'abrogation du statut capitulaire au Maroc.
im avons le IrIOIPbe
- - DOdesie
Un i- on CathOlique de Rodez à l'Eclair
de Montpellier, en passant par Alpes et Pro-
vence de Marseille, c'est une levée Je boucliers
contre Les Annales Coloniales. Nous avons le
lt coup de bambou », nous sommes victimes
d'un accès de fiévreux, nos chiffres sont erro-
nés (nous n'en avions point publiés) notre polé-
mique est grossière. En bref, nous sommes char-
gé de tous les péchés d'Israël, parce que nom
avons eu l'outrecuidance de nous élever contre
les prétentions abusives, contre l'égoïsme for-
cené, de nos maraîchers du sud de la France !
Nous supportons les injures et les sarcasmes
d'un cœur allègre. Une expérience, déjà an-
cienne, nous a appris en effet que la violence
dissimule le plus souvent la faiblesse de la réa-
lité : c'est parce que nous avons en effet quelques mots défini la position diminuée, de
nos producteurs métropolitains que nous avons
été agoni de sottises.
Que disions-nous ? Nous avons attribué au
morcellement de la propriété, à l'individualisme
exagéré du producteur à son orgueil qui le con-
duit à rejeter la standardisation et la discipline
de présentation du produit, à la rivalité assez t
aiguë qui le pousse hors des voies de la solida-
rité, une infériorité très marquée devant les pto-
ducteurs nord-africains.
.En admettant que la main-J'œIlvu.ntml-afri-
caine soit moins onéreuse, le produit algérien ou
marocain n est-il pas en état d'infériorité sur le
plan du transport ? De la production au port
d'embarquement, du fret maritime au débarque-
ment et au transport ferroviaire métropolitain,
avec les assurances, tes frais de rrumutention. de
douane, les taxes diverses, le produit nord-
africain devrait être plus onéreux que celui de la
Métropole.
Pourquoi n'en est-il pas ainsi ? Nous avons
èommis le crime de ie dire. Souhaitons que la
susceptibilité de nos compatriotes métropolitains
utilise sa verdeur non plus à nous injurier, mais
à corriger ses erreurs et ses infériarités.
*
* •
Nous eussions laissé ce débat sans suite,
n'ayant aucun goût pour les discussions oiseuses,
si la justification de nos écrits ne s'était trouvée
dans les discussions même du Conseil National
Economique.
M. Chappaz, inspecteur général de T Agri-
culture, a présenté à cette assemblée un rapport
sur le marché des fruits et légumes. Il a cons-
taté la crise, il en a cherché les remèdes. Et il
estime qu'il est nécessaire d'assurer la qualité de
nos productions fruitières et maraichèrtM. Il en-
visage, à cet égard, tout particulièrement la stan-
dardisation obligatoire des fruits et des légumes,
la révision de la législation relative au fardage,
le développement de la coopération agricole et
de la collaboration des producteurs et du -
merce, le renforcement du service de défense des.
végétaux et l'intensification de la lutte contre les
ennemis des cultures.
Nous n avons jamais écrit autre chose. NOIII
avons vu, dans l'inapplication de ces mesures,
dont l'utilité n'apparaît point à nos métropoli.
tains, la cause formelle de leur infériorité et de
leur impuissance.
C'est donc au tour de M. Chappaz, inspec-
teur général de l'Agriculture, de se faire inju-
rier ! Nos chers compatriotes justifieront une
fois de plus le dicton si humain : cc Il n'y a que
la vérité qui blesse ».
Comment construire l'Empire
VI. — L'Empire colonisé
par Jacques Eroédit.
L'argument est insuffisant. D'ailleurs comme
nous le verrons en étudiant ce que pourrait être
un Office du Colanat, il ne s'agit pas d'ac-
cueillir n'importe qui aux Colonies. On peut
très bien favoriser l'émigration tout en s'entou-
rant de garanties quant à son recrutement et son
utilisation.
Tant que cette organisation n' aura pas été
réalisée, la Colonisation française demeurera
pratiquement nulle dans l'Empire, et en nom-
bre et en oeuvre.
i
Reste donc l'indigène - l'indigène dont on
ne parle guère sinon pour énumérer les bienfaits
dont le comble la tutelle administrative. Jus-
qu'à quel point celle-ci s'est-elle attachée à le
transformer en un collaborateur utile pour la
mise en oeuvre de son pays ?
Nous avons déjà dit. dans un article précé-
dent, ce que nous pensions et des charges dont
on l'écrasait et des insuffisances de 1 équipe-
ment réalisé à son profit. Quant au reste, il sem-
ble qu'on se résigne difficilement à le traiter
en homme : les avantages qu'il tire de la coloni-
sation : paix, échanges, hygiène, sont incontes-
tab les, ainsi que l'écrivait récemment Labouret
qui ajoutait (nous citons de mémoire) on a parlé
de (t' politique du ventre plein » comme de
« faire du nègre » (ou du jabne en Asie). Ces
expressions lapidaires sont exactes, sans être
flatteuses pour l'indigène irresponsable et attardé,
vacciné comme un cobaye et soigné comme un
bétail productif. Elles laissent de côté le pro-
blème essentiel de la colonisation, laquelle est
avant tout une prise de contacts entre peuples
différents. C'est donc un fait social et l'on ne
saurait la réduire à une simple affaire de mise
en valeur, c'est-à-dire d'exploitation.
Nous reviendrons sur cette question dans nos
conclusions sur l'édification sociale de l' Em- -
pire*
Pour le moment constatons simplement un
fait : cet indigène dont l'Administration s'était
hâtée de faire un contribuable, elle s'est préoc-
cupée d'en faire ensuite un producteur unique-
ment pour qu'il continue à être contribuable et
non, comme on veut bien le dire, en vue de
modifier et d'élever son standard de vie.
Le circuit est, par exemple, le suivant dans
beaucoup de régions d'Afrique : l'indigène doit
payer pour solder les grandes dépenses d'admi-
nistration ou d'outillage, Or pour payer il lui
faut vendre beaucoup de produits. On le force
donc à accroître les surfaces cultivées, et les vil-
lages obéissent dans la proportion de la somme'
d'impôt à payer. Si cela ne suffit pas. le chef
de village collectionne les mandats des tirail.
leurs ou loue des hommes sur les chantiers de
la Colonie. L'impôt payé, on mange comme
on peut et de toutes manières on retombe dans
une torpeur dont l' administration satisfaite n'a
plus à se soucier jusqu'à la « campagne u sui-
vante.
La colonisation réalisée au soi-disant profit
de l'indigène se résoud donc en tout et pour tout
au paiement de l impôt. C'est là le souci car-
dinal de l'administrateur comme de l'assujetti.
Tous les efforts de l'un et de l' autre gravitent
autour de cet accomplissement suprême. L'im-
pôt une fois payé la population a le droit de
dormir et même de crever de faim. De beaux
rapports se chargeront de traduire sa contribution
en courbe et graphiques éloquents à l'usage de
la Métropole qui d'ailleurs n' en prendra aucun
souci.
Nous exagérons ? Point : ne fait-on pas en
Afrique occidentale (et c' est bien souvent la
même chose ailleurs) une ristourne sur l'impôt
— donc un cadeau prélevé sur l'argent, des
contribuables — aux chefs de cantons qui ont
assuré les paiements de leurs districts avec le
maximum de célérité ? On avouera que cette
pratique témoigne assez de l'importance capi-
JOURNAL SEVHHTOTHHEN
Rédaction & Administration y
1, Km Je h Bmvm
PARIS (2e)
TÉL. t MICHSLIKU 73-OC
- (2 lipa groupées)
LesWtïiiàmê Cëtoniaîes
- :
Fondateur : Marcel RUEDi4
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
avec la Rn," illustrés:
U. 6 Mou 3M*b
France et
Colonies.180» 100 9 M*
Etranger 240 » 125 » M*
Le Numéro 60 centimes
On s'abonne sans rra.. dam
tous les bureaux de poste.
Les Colonies à l'Exposition
Inaugurée solennellement en présence du
président de la République, la section -de:' la.
France d'outre-mer s'est enfin ouverte au pu-,
blic impatient de la connattre.
Présentation de Il synthèse coloniale , ainsi
que l'a annoncé M. Géraud son animateur,
cette exposition de l'île des ~C;|;nes paraît être
vouée au succès.
L'ensemble se présente sous un, aspect sé-
duisant, mélange curieux de style exotique
et d'art moderne.
De chaque côté d'une.allée se rangent des
pavillons d'allures variées. Voici, dès l'abord,
à l'arrivée par le pont de Passy, les bâti-
ments représentatifs du Liban et de la Syrie,
cette dernière laissant baigner dans la Seine
sa- majestueuse noria de bois, au point mort,
comme si elle se .reposait dans les eaux de
l'Oronte, tandis qu'une tour de flanquement
semble faire allusion aux antiques. châteaux
du royaume franc.
Viennent ensuite les pavillons du1 Maroc,
de la Tunisie et de l'Algérie dont les stvles
bien connus s:al lient aux teintes gaies de
leurs clairs revêtements, : impression des cou-
leurs effacées d'un Sahara brûlant. Une cour
buverte entourée d'arcades rend bien l'at-
mosphère et restitue de fayon heureuse le
cadre approximatif du Nord-Africain.
Ce quartier s'annonce comme l'endroit le
plus vivant du groupe où l'on aimera s'at-
tarder et se reposer devant la table de quel-
que café maure.
jQn.arrive.ensuité en A.E.F pavillon co-
~uet, puis en A.O.F., construction pyrami-
dale si haute en couleur qu'on la dirait badi-
geonnée de cette latérite rouge qui tapisse les
routes des tropiques.
Ce qui retient également l'attention, c'est
la case stylisée, au toit en coupole, du Came-
roun, c'est le pavillon de l'Inde aux fines
colonnades. Quant à l'Indochine, elle est re-
présentée sous l'aspect mystique d'un tem-
ple angkorien au sommet duquel, sourit- la
quadruple face du Lokeçvara, cette Providen-
ce brahmanique de l'Inde extérieure, mêlant
ainsi sa mystique religieuse à son originalité
de forme.
Antilles, Guyane, Réunion, Madagascar,
ont aussi leur place en ce monde colonial en
miniature, et pour faire escorte au voyageur,
une haie d'honneur - formée de divinités
kmères borde l'autre extrémité de l'île qui
s'achève au pont de Grenelle. ",
Aller à la section de la France d'outre-mer,
c'est faire un beau voyage a dit le commis-
saire général, et l'intérieur des constructions
complète l'impression produite par les faça-
des. -
* Visitons ensemble les pavillons du Came-
roun et de l'A.O.F.
Les décorations murales (la plupart euro-
péennes), la présentation d'objets conçus et
réalisés par des artisans et des artistés iddi-
-gtncfiçsoú! leur propré inspiration, librement
développée, constituent la partie attachante
de la visite.
Quelquefois, c'est l'artiste français qijt ?
imite les statuettes de bois, composées d'hom- ,
mes, de femmes, d'animaux superposés, ca-
ractéristiques du Cameroun. N'est-ce pas là
un bel hommage, rendu aux conceptions, et
réalisations africaines ?
Ils sont là, quelques noirs, brodeurs sur
jute, sculpteurs sur bois et ivoiristes qui œu-
vrent sur place. L'un, d'un bloc d'ébène brut
façonne un éléphant auquel il donnera tout
à l'heure de quelques coups de ciseaux sup-
plémentaires l'apparence de vie. L'autre dans
ivoire, sciera une femme aux bras levés en
un geste gracieux ou quelque athlète aux for-
mes musclées des statues antiques.
Des poteries de formes diverses, des ai-
guières formées de coquillages multicolores,
des masques de cuivre fondu, de.s meubles
sculptés témoignent de la patience et de
l'ingéniosité de ceux qui les ont composés.
;Au paxillo» de - -lA.O.F-' tin bureati aux
modernes" , exécuéts 'à 'Bmza^Uê; Sît
valoir sà table de palissandre, ses tiroirs
d'ivoire, sculptés, ses montants couleur ci-
tron en bilingua du Gabon et du Congo.
Dans la salle sombre au plafond lumineux
une fontaine jette sa gerbe claire de défen-
ses aux courbes élégantes devant un panneau
d'éléphants aux masses sombres, mises en
valeur par Jouve.
Un tryptique d'Herviau, en des tonalités
heureuses représente à lui seul cent ans de
civilisation.
Des palissandres avodires et acajous sculp-
tés sur place par un indigène représentent
des scènes de la vie familiale jusque dans les
plus intimes détails. Des figurines d'ébène ont
des poses vécues. La femme étendue à terre
qui souffle sur son feu sous la marmite, tout
en indiquant l'effort,. a une grâce du geste
inattendue.
A côté du pavillon, dans une annexe, un
maroquinier du Tchad taille son cuir rouge
et poisse son fils avec son pied avec une re-
marquable aisance, auprès d'un jeune élève
de 1 école professionnelle de Bangui gui
confectionne avec des lipos ou antilopes
d'Oubangui des sacs très élégants. D'autres
compagnons confectionnent dans l'ivoire,
toujours à l'honneur, des fume-cigarettes et
des statuettes étonnantes de vérité dans les
détails.
Un pilier de case ancienne, par la femme
qu'il représente, symbolise son rôle dans la
maison. Il ndtts reporte loin en arrière, à
l'époque d'un art plus primitif et il est per-
mis de penser qu'au contact de notre civi-
lisation le goût initial des noirs s'est affiné et
tend vers plus de perfection tout en gardant
une expression-puissante de vie.
Artisans et-artistes métropolitains et colo-
niaux ont travaillé simultanément à la sec-
tion de la France d'outre-mer. Leurs œuvres
associées supportent vaillamment la compa-
raison, se faisant valoir- réciproquement. L'on
constate alors que l'art africain n'est pas très
loin de l'art européen, puisqu'il exprime
aussi, sous d'autres formes, satisfaisant éga-
lementles' lois de l'esthétique, des besoins,
des sentiments, des idées.
Le travail patient, minutieux des travail-
leurs anonymes et impersonnels de l'île des
Cygnes constituent pour nous un enseigne-
ment, celui'de la nécessité de l'effort et de
sa continuité dans tous les domaines, la vie
étant une permanente création. Il nous don-
ne surtout une preuve éclatante ; c'est que
« leur âme n'est pas o, ainsi, que l'a déclaré
Marius Moutet, « une cire vierge où s'impo-
se la civilisation », mais qu'elle a besoin
d'être élevée, et que notre rôle à nous, na-
tions civilisatrices, est de l'aider dans son évo-
lution, suivant la loi universelle d'attirance
4t non de doàtrM«kWk ,
-l V.6értaines-,<:ritis|Be»tdr,;détaH peuvent être-
fMtès -sar là « Male. M la France d'outre-
mer » notamment en ce qui concerne la re-
présentation déjà vue de l'Indochine, par le
.symbole «ne varietur » d'Angkor. L'architec-
c n'est-elle pas asser riche
qu'on en donne une idée aussi rapprochée
que possible ?
Telle qu'elle est, cependant, dans sa sobrié-
té, imposée par le signe « art et technique »
sous lequel elle est placée ,la limitation de
l'emplacement et des crédits affectés, elle
offre aux spectateurs un effort d'organisation
remarquable.
Puisse cette exposition atteindre le but
qu'elle poursuit ; faire mieux connaître et
comprendre les ressortissants de nos colo-
nies et d'autre part nos .responsabilités et nos
devoirs envers eux.
J. Laquot,
Député de la Gironde,
Membre de la Commission
de la marine marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
Le président de la République a reçu hier
M. Annet, gouverneur des colonies, le secré-
taire perpétuel de l'académie des sciences co-
loriales et une délégation, et M. Descamet,
gouverneur des colonies en retraite.
AU QUAI D'ORSAY
M. François de Tessan, sous-secrétaire d'Etat
aux affaires étrangères, a reçu, hier, Mgr Arida,
patriarche d' Antioche.
» ) -.- ( ———————
INTÉRIM
EN A.E.F.
Par décret du 12 juillet 1937. M. Joseph
Delpech. administrateur en chef des colonies, a
- été chargé, par intérim, des fonctions de secré-
taire général du gouvernement général de l' A.
E.F. pendant l'absence du secrétaire général ti-
tulaire. M. Parizot, rentré par avion en congé
de convalescence.
-————————
MISSIONS
Au Brésil
Le capitaine Marc Richard, de l'artillerie
:oloniale, est délégué auprès de la commis-
sion brésilienne-néerlandaise, chargée de dé-
limiter la frontière entre le Brésil et le Su-
rinam, en vue de collaborer à la détermina.
tion de la ligue de partage des eaux, depuis
la source de l'Itany jusqu'à celle du Coulé-
Coulé, et de fixer provisoirement le point de
jonction des trois frontières de la Guyane
française, du Brésil et du Surinam.
Eo Hollande
M. Roger, ingénieur d'agronomie colo-
niale, est chargé de représenter l'institut-na-
tional d'agronomie de la France d'outre-mer
au V* congrès international technique et ldú.
mique des industries agricoles de Scheve-
ningue.
Li'
kï
Le séjour en france
de S. M. le Sultan du Maroc
Arrivé à Marseille, vendredi matin, par
Chella S. M. Sidi Mohamed a été reçue par
les personnalités officielles de la ville et
S. £ Si Kaddour ben Ghabrit, son ministre
à Paris.
Après avoir passé en revue les troupes
qui rendaient les honneurs, le sultan et sa
suite, par la route sont partis pour Vals-les-
Bains où eut lieu l'inauguration de la Mos-
quée élevée au souvenir des musulmans
morts pendant la guerre.
Toujours par la route le sultan est arrivé à
Paris, samedi et il séjourne à l'hôtel Crillon
où flotte son étendard.
Dimanche, S. M. Sidi Mohamed a assis-
té aux courses d'Auteuil ayant à ses côtés le
général Noguès. -
il Lundi, le sultan s'est rendu à l'Elysée où
il a été reçu en audience officielle par le
président de la République. Ensuite, M. Al-
bert Lebrun alla lui rendre sa visite.
Puis, à 16 h. 30 le sultan est allé dépo-
ser une gerbe de fleur sur la tombe du Sol-
dat inconnu. Le général Noguès, Résident
général, l'accompagnait.
Enfin, le souverain a été reçu solennelle-
ment à l'Hôtel de Ville par M. Failliot,
président du Conseil municipal.
Le ; soir, en son honneur, un grand gala
a "été donné au cercle interallié.
Mardi a été consacré à la visite de l'Ex-
position. Le souverain toujours accompagné
du général Noguès-est arrivé à 10 h. à l'île
aux Cygnes où il. a été reçu par MM. Albert
Sarraut et Labbé.
Dans l'après-midi, il est retourné à l'Ex-
position ou il'a visité l'aquarium tropical
et le Musée des Arts Modernes et, à 18 h.
il a assisté, chez la maréchale Lyautey, à
un thé donné en son honneur. -
Mercredi 14 juillet, S. M. Sidi Mohamed
a, auprès de M. Albert Lebrun, assisté au
défilé des troupes..En compagnie" du roi
Carol de Roumanie, il assista à un grand
déjeuner à la Présidence.
Enfin..hier,;le sultan et le:général Noeuès
ont donné une grande réception au Pavillon
du Maroc, à l'île aux Cygnes. De nombreu-
ses personnalités y assistaient.
A mi-côte
1 nous opérons un retour
léger l'tM'pMte,
nous fonststpw upfr
chose qui n'est pas
sans nous réconforter :
c'est que- la « chose »
coloniale, ou plus exac-
tement, pour lui don-
ner ce nom emphati-
que qui lui sied si
biep, l'Empire, est maintenant entrée dans le do-
maine public de la France.
Oh! certes, non par la, grande porte! Des jour-
nalistes, en mal de pittoresque pour des journaux
toujours plus dévorants, à court de surenchère,
ont fait de l'originalité à bon compte, dans un
domaine dont la grandeur et l'humble tâche quo-
tidienne leur ont tout à fait échappé. Mais ces
scandales ont été comme la calomnie brassée sur
certaines personnalités : ils ont, en fin de compte,
servi à nos colonies. Les rectifications, les protes-
tations ont souvent été le prélude de plaidoyers.
Le peuple français, touché parfois de la réputa-
tion que l'on faisait ainsi si légèrement à ses fils,
a réagi à sa manière. De quoi s'agissait-il ? Eq
cherchant la yérité, il a souvent appris la simple
réalité. Les Colonies entrent aujourd'hui lente-
ment dans ses moeurs.
*
♦ *
Nous avons eu un ministre spectaculaire,
M. Louis Rollin, dont le passage rue Oudinot n'a
pas été néfaste, parce qu'il ne s'est pas prolongé.
M. RoUin, penché sur l'enfance avec une sollici-
tude touchante, a voulu que les gosses fussent
éveillés à l'idée coloniale. Il a de même songé à
frapper l'espfft de ses concitoyens. Salon -de la
France d'outre-mer; v12fe°an
cette propagande imagée ne fut pas inutile.
Elle a récolté quelques adhérents de plus A la
cause qui nous est chère. -
Avec M. Marius Moutet, nous sommes dans le
domaine social et humain. Il est bon que des acti-
vités de toutes sortes, dans la succession de nos
ministres, — que nous persistons d'ailleurs à dé.
plorer, parce que trop rapide, et sans qu'un chef
ait le temps matériel de marquer fortement son
passage, — s'exercent ainsi, et s'étendent à toutes
les spécialisations coloniales. Dans un autre ordre
d'idées, la bataille livrée par la Métropole, si
âprement, contre une production coloniale en
puissance, ne nuit pas trop A la cause. Elle au-
torise des mises au point. Elle éveillera, sans
doute, contre la congélation du ministère du
Commerce, des réactions nécessaires. Elle ap-
prendra peut-être, à la production métropolitaine
hors-course, désarçonnée, à rechercher les lois de
la solidarité et à s'appuyer, pour pouvoir conti-
nuer à marcher, sur ceux qu'elle combat aujour.
d'hui.
Voyages d'officiels en mission, comme si le
cadre de nos Inspecteurs des Colonies n'y suffi-
sait point, et qu'il faille faire état de la question
politique dans un domaine qui la rejefte, s'il veut
vivre,. çommissian d'eftatdte..—.qpelte* «n«i&c*.
alors; que l'Empire a" sltfplementr bÉSoih d'être
mis en valeur par des bras, et non plus seulement
géré par des cerveaux — tout ced à notre sens
n'est pas nuisible. La ! machine tourne, et avec
une certaine puissance. Elle absorbe et digère
tout ce dont on la gratifie, d'ailleurs dans une
louable intention, mais sans imaginer qu'elle
pourrait en avoir une indigestion.
Nous avons donc quelque raison d'être heu-
reux du bruit fait autour du nom que nous ché-
rissons, de la haute idée que nous servons. Il sem-
ble que, de tous côtés, des bonnes volontés se
révèlent. L'Exposition achèvera de mettre en lu-
mière les possibilités immenses d'un domaine que
nous n'exploitons pas encore, et qui est par d'au-
tres si âprement convoité. , --
Ceci n'est pas un bilan, mais unsimple regard.
Ce n'est pas l'indication suffisante qui permettra
à nos bras lassés de retomber sans objet. La
lutte est plus que jamais nécessaire. Nous som-
mes seulement plus nombreux pour la soutenir,
et c'est ce qui nous réjouit.
Notre doctrine d'Empire, « Comment construire
l'Empire » recueille des suffrages unanimes. Nous
sentons que nous sommes sur la bonne voie.
Comment,. dans ces conditions, un instant, ne
gonflerions-nous point notre poitrine pour jouir de
ces suffrages et pour reprendre plus activement
encore notre route?
Raoul Monmarson
— —
M. Maurice Vioïlette
est revenu d'Algérie
Parti la semaine dernière pour un voyage
de documentation le séjour à Alger du mi-
nistre d'Etat n'a été que de trois jours au
cours desquels il a été l'hôte du préfet, M.
Bourrât.
M. Viollette a reçu de nombreuses délé-
gations indigènes a assisté à un mariage
d'amis musulmans, et a fait à la presse une
déclaration que nous avons déjà publiée.
Il a quitté Alger jeudi 8 au matin, par
Ville d'Alger et de retour à Paris samedi.
- ) m i — <
Au Conseil Supérieur
de la guerre
Sur la proposition du ministre de la Guerre,
le général de division Noguès, commissaire ré-
sident général de France au Maroc, comman.
dant en chef des troupes du Maroc, est maintenu
comme membre du Conseil supérieur de la
Guerre.
————————— > <
Victor Shœlcher
à l'honneur
Ira-t-il au Panthéon ?
A l'occasion des manifestations commémo-
raiives de Schœlcher, qui se sont déroulées
dimanche à la section de la France d'Outre-
Mer à l'Exposition, les groupes du Souvenirt
président M. Harma-Charley et d'autres per-
sonnalités ont sollicité le ministre et les par-
lementaires coloniaux de bien vouloir pren-
dre l'initiative du transfert; des cendres de
Victor Schœlcher ait Panthéon, le 27 avril
1938, ainsi que l'institution annuelle, à cette
daté, d'une, fête, coloniale.
M. de Martel a visité
ie sandiak CAiexandrelle
Le Haut-Commissaire, ciéstreux d'apporter
au jandjalT l'assurance que fat-Fraace-derocurait,
comme par le passé, soucieuse de la paix et de
sa prospérité dans le cadre de la mission dont
elle est chargée, a fait une visite officielle au
sandjak d'Alexandrette.
Arrivé dans la matinée de lundi par avion,
M. de Martel, après un atterrissage à Kirikhan,
se rendit à Alexandrette, salué au passage par
tes acclamations de la population.
A son arrivée à Alexandrette, le Haut-Com-
missaire a été accueilli par les autorités. 11 a
déposé une palme au cimetière militaire puis reçu
l'hommage des représentants de tous les élé-
ments ethniques, arabes, arméniens et turcs,
composant la population.
Répondant aux journalistes locaux qui l'in-
terrogeaient sur l' application du nouveau statut,
le Haut-Commissaire a affirmé que les accords
de Genève ne comportaient aucune clause se-
crète. M. de Martel a rappelé que le délai
prévu pour la période de transition a été fixé à
trois ans en raison de considérations techniques
et qu'il a commencé pratiquement à courir de-
puis le début de l'année.
Le Haut-Commissaire a poursuivi : « Le suc-
cès de l'oeuvre entreprise dépend avant tout de
l'esprit de collaboration dont tous les éléments
de la population et l'administration sauront faire
preuve à l'égard des autorités françaises qui ne
^mandratdnuiàiacilitet-U tâch^commune. »
Après avoir passé la nuit à Saouk Olouk, vil.
lage situé dans la montagne dominant la plaine
d'AIexandrette, M. de Martel est descendu,
mardi matin, à Antioche.
Accueilli par la municipalité et les notabilités
de la cour et du sérail, en présence d'une popu-
lation enthousiaste, M. de Martel a déclaré :
« Entre la Syrie, aux destinées de laquelle il
demeure associé, et la Turquie voisine, le sand-
jak, est appelé à devenir non une raison de dis-
corde, mais, au contraire, un élément destiné à
faciliter aux peuples syrien et turc les moyens
de resserrer leur amitié.
« La France est heureuse d'avoir pu recueil-
lir -des hommes d'Etat turcs l'assurance, con-
sacrée par des engagements précis, qu'aucune
raison n'existe pour la Turquie de ne point
souhaiter l'établissement de relations amicales
entre les deux Etats voisins. »
—
Visite en leurs Etats
EN INDOCHINE
Poursuivant ses tournées à travers les hautes
légions, non encore mises en valeur, M. BKVié
gouverneur général, quittant Dalat le 30 juin;.
a visité les stations agricoles expérimentales de
Blao, Lang-Nang et Dang-Hanh, où il a cojisr
taté la réussite satisfaisante des essais faits' de-
puis 5 ans, notamment en café Arabica, oranges
et ananas.
Par ailleurs, du 23 au 30 juin, M. Chatel,
Résident supérieur au Tonkin, a effectué une
tournée, pour examiner où en était la question du
surpeuplement du delta tonkinois.
Après avoir été reçu par les autorités civiles
et militaires de Namdinh, M. Chatel a parcouru
le territoire alluvionnaire de Nghia-Hung, proté-
gé par une digue construite en 1931, où 2.000
familles provenant des terrains surpeuplés de
l'intérieur, sont venues créer plusieurs villages
et vivent aujourd'hui à l'aise.
Le Résident supérieur a visité ensuite les pro-
vinces d'Hung-Yên et de Thaibinh où le
paysan du Delta continue de cultiver, irriguer et
assécher le' terrain. A Van-Phuong, M. Chatel
visita les ateliers de tissage de la soie grège et
artificielle; les importants ouvrages d'hydrauli-
que agricole de la province de Thaibinh com-
mencés en 1930 et à peu près achevés; puis les
ateliers de soieries de Bô-La, et enfin l'impor-
tante léproserie de Vân-Mon entretenue par le
budget local, où vivent 1.500 lépreux prove-
nant de 6 provinces du Delta.
DEUX CENT CINQUANTE MilliONS
POUR LES POPIIUTIONS
MISÉREUSES DE L'AFRIQUE DU NORD
Nous avons publié dans notre dernier
numéro le communiqué de la présidence du
Conseil ayant trait aux décisions consécuti-
ves à l'enquête de M. Steeg sur la famine en
Afrique du Nord.
Il y est dit que le Gouvernement a arrêté
les mesures nécessaires mais sans fixation
des chiffres de crédit.
A leur sujet il nous revient qu'ils seraient
fixés à deux cent cinquante millions qui se
repartiraient ainsi : 109 millions pour se-
cours alimentaires ; 91 pour travaux ; 50
pour secours de semences contrôlés.
———————— ) mim (
Le Gouverneur général
Le Beau revient en France
en congé
Le Gouverneur général Le Beau s'est embar-
qué hier sur Ville-d'Alger pour la France où
il vient prendrejquelques semaines de repos.
) (
Au Comité permanent
de la Défense Nationale
Le Comité permanent de la Défense nationale
s'est réuni vendredi dernier, sous la présidence
de M. Edouard Daladier, ministre de la Guerre.
Il s'est occupé' du ravitaillement de la France
en hydrocarbures, et surtout de l'organisation de
la défense des Colonies.
'., ? tes bois coloniaux
furent à l'ordre du jour
L'assemblée générale la Comité National des
Bois Coloniaux a permis à M. Humbert, pro-
fesseur au Muséum, de faire une conférence sur
a La destruction des végétations sylvestres dans
la zone intertropicales et le rôle des services fo-
restiers coloniaux ».
Deux chefs de services forestiers aux colonie,
étaient présents: M. Rousseau, du Cameroun,
et M. Heitz, du Gabon.
M. Humbert, après avoir étendu son sujet aux
limites mêmes des immenses forêts dont il avait
à traiter; en vint à formuler des propositions po-
sitives. Il a senti, comme nous tous, l'inconvé-
nient réel de la centralisation autoritaire de cha-
cune de nos colonies. Il voudrait que les services
forestiers fussent autonomes, et qu'ils relevâs-
sent directement de l'autorité du gouvernement
général. Il y a longtemps que nous avons for-
mulé ce vœu. Il voudrait encore que nos offi-
ciers des Eaux et Forêts ne fussent pas seule-
ment JM « Forêts. », mais également des
« Eaux ». Cela tombe sous le sens. On s'étonne
que le ministère des Colonies, qui est doté depuis
l'hiver 1918 d'un service des Bois, n'ait jamais
eu la pensée, devant l'importance capitale, et
financière, de la forêt coloniale, de libérer ce
service et de lui donner les attributions qui lui
reviennent de par ses études, et de par son ex-
périénce, A ce propos, l'intervention de M.
Rousseau, à -la suite tlèf exposé de M. Hum-
bert, fut suggestive : elle eut trait à la naviga-
bilité de la Bénotté, et au rôle naguère joué par
Garoua, jusquoù remontaient des navires de
haute mer.
Parmi les Congrès et les Assemblées de toute
nature, il y a ainsi, de temps à autre, des hâvres
calmes où nous pouvons un instant jeter l'ancre,
ce sont des réunions de cette sorte, où des gens
d étude, et des spécialistes d'une question,
d'une indwstrie, ou d'un négoce déterminés, se
réunissent pour entendre des exposés qui forcent,
non pas les portes de l'imagination, mais sou-
vent les limites mêmes de leur métier.
Ainsi saississons-nous la pérennité de la chose
coloniale, et qu'à travers tous les écueils dont
elle est si largement encombrée une tradition
demeure qui lui permet de maintenir son cap
droit.
La forêt coloniale n'est pas parmi les ques-
tions qui inquiètent beaucoup nos coloniaux mé-
tropolitains. Ils la sous-estiment, tout en en re-
connaissant la valeur. Nous voudrions qu'ils fus-
sent au courant de sa vitalité, et des idées qui
gravitent autour d'elle. C'est pourquoi nous
sommes reconnaissant au Comité National des
Bois Colsniuix dt note lè rapPeler, — trop
^•rarement à noire gré.
ab ( :— —
Vers l'abolition
des capitulations
au Maroc ?
Une délégation franco-marocaine ayant à
sa tête un représentant du ministère français
des Affaires étrangères et le premier prési-
dent de la cour d'appel de Rabat, M. Cordier,
est arrivé à Londres, mardi, pour discuter
avec des représentants officiels britanniques
de la question de l'abolition des capitulations
au Maroc.
La délégation franco-marocaine soutien-
drait que l'abolition des « fundoucks » en
Egypte doit automatiquement entraîner
l'abrogation du statut capitulaire au Maroc.
im avons le IrIOIPbe
- - DOdesie
Un i- on CathOlique de Rodez à l'Eclair
de Montpellier, en passant par Alpes et Pro-
vence de Marseille, c'est une levée Je boucliers
contre Les Annales Coloniales. Nous avons le
lt coup de bambou », nous sommes victimes
d'un accès de fiévreux, nos chiffres sont erro-
nés (nous n'en avions point publiés) notre polé-
mique est grossière. En bref, nous sommes char-
gé de tous les péchés d'Israël, parce que nom
avons eu l'outrecuidance de nous élever contre
les prétentions abusives, contre l'égoïsme for-
cené, de nos maraîchers du sud de la France !
Nous supportons les injures et les sarcasmes
d'un cœur allègre. Une expérience, déjà an-
cienne, nous a appris en effet que la violence
dissimule le plus souvent la faiblesse de la réa-
lité : c'est parce que nous avons en effet
nos producteurs métropolitains que nous avons
été agoni de sottises.
Que disions-nous ? Nous avons attribué au
morcellement de la propriété, à l'individualisme
exagéré du producteur à son orgueil qui le con-
duit à rejeter la standardisation et la discipline
de présentation du produit, à la rivalité assez t
aiguë qui le pousse hors des voies de la solida-
rité, une infériorité très marquée devant les pto-
ducteurs nord-africains.
.En admettant que la main-J'œIlvu.ntml-afri-
caine soit moins onéreuse, le produit algérien ou
marocain n est-il pas en état d'infériorité sur le
plan du transport ? De la production au port
d'embarquement, du fret maritime au débarque-
ment et au transport ferroviaire métropolitain,
avec les assurances, tes frais de rrumutention. de
douane, les taxes diverses, le produit nord-
africain devrait être plus onéreux que celui de la
Métropole.
Pourquoi n'en est-il pas ainsi ? Nous avons
èommis le crime de ie dire. Souhaitons que la
susceptibilité de nos compatriotes métropolitains
utilise sa verdeur non plus à nous injurier, mais
à corriger ses erreurs et ses infériarités.
*
* •
Nous eussions laissé ce débat sans suite,
n'ayant aucun goût pour les discussions oiseuses,
si la justification de nos écrits ne s'était trouvée
dans les discussions même du Conseil National
Economique.
M. Chappaz, inspecteur général de T Agri-
culture, a présenté à cette assemblée un rapport
sur le marché des fruits et légumes. Il a cons-
taté la crise, il en a cherché les remèdes. Et il
estime qu'il est nécessaire d'assurer la qualité de
nos productions fruitières et maraichèrtM. Il en-
visage, à cet égard, tout particulièrement la stan-
dardisation obligatoire des fruits et des légumes,
la révision de la législation relative au fardage,
le développement de la coopération agricole et
de la collaboration des producteurs et du -
merce, le renforcement du service de défense des.
végétaux et l'intensification de la lutte contre les
ennemis des cultures.
Nous n avons jamais écrit autre chose. NOIII
avons vu, dans l'inapplication de ces mesures,
dont l'utilité n'apparaît point à nos métropoli.
tains, la cause formelle de leur infériorité et de
leur impuissance.
C'est donc au tour de M. Chappaz, inspec-
teur général de l'Agriculture, de se faire inju-
rier ! Nos chers compatriotes justifieront une
fois de plus le dicton si humain : cc Il n'y a que
la vérité qui blesse ».
Comment construire l'Empire
VI. — L'Empire colonisé
par Jacques Eroédit.
L'argument est insuffisant. D'ailleurs comme
nous le verrons en étudiant ce que pourrait être
un Office du Colanat, il ne s'agit pas d'ac-
cueillir n'importe qui aux Colonies. On peut
très bien favoriser l'émigration tout en s'entou-
rant de garanties quant à son recrutement et son
utilisation.
Tant que cette organisation n' aura pas été
réalisée, la Colonisation française demeurera
pratiquement nulle dans l'Empire, et en nom-
bre et en oeuvre.
i
Reste donc l'indigène - l'indigène dont on
ne parle guère sinon pour énumérer les bienfaits
dont le comble la tutelle administrative. Jus-
qu'à quel point celle-ci s'est-elle attachée à le
transformer en un collaborateur utile pour la
mise en oeuvre de son pays ?
Nous avons déjà dit. dans un article précé-
dent, ce que nous pensions et des charges dont
on l'écrasait et des insuffisances de 1 équipe-
ment réalisé à son profit. Quant au reste, il sem-
ble qu'on se résigne difficilement à le traiter
en homme : les avantages qu'il tire de la coloni-
sation : paix, échanges, hygiène, sont incontes-
tab les, ainsi que l'écrivait récemment Labouret
qui ajoutait (nous citons de mémoire) on a parlé
de (t' politique du ventre plein » comme de
« faire du nègre » (ou du jabne en Asie). Ces
expressions lapidaires sont exactes, sans être
flatteuses pour l'indigène irresponsable et attardé,
vacciné comme un cobaye et soigné comme un
bétail productif. Elles laissent de côté le pro-
blème essentiel de la colonisation, laquelle est
avant tout une prise de contacts entre peuples
différents. C'est donc un fait social et l'on ne
saurait la réduire à une simple affaire de mise
en valeur, c'est-à-dire d'exploitation.
Nous reviendrons sur cette question dans nos
conclusions sur l'édification sociale de l' Em- -
pire*
Pour le moment constatons simplement un
fait : cet indigène dont l'Administration s'était
hâtée de faire un contribuable, elle s'est préoc-
cupée d'en faire ensuite un producteur unique-
ment pour qu'il continue à être contribuable et
non, comme on veut bien le dire, en vue de
modifier et d'élever son standard de vie.
Le circuit est, par exemple, le suivant dans
beaucoup de régions d'Afrique : l'indigène doit
payer pour solder les grandes dépenses d'admi-
nistration ou d'outillage, Or pour payer il lui
faut vendre beaucoup de produits. On le force
donc à accroître les surfaces cultivées, et les vil-
lages obéissent dans la proportion de la somme'
d'impôt à payer. Si cela ne suffit pas. le chef
de village collectionne les mandats des tirail.
leurs ou loue des hommes sur les chantiers de
la Colonie. L'impôt payé, on mange comme
on peut et de toutes manières on retombe dans
une torpeur dont l' administration satisfaite n'a
plus à se soucier jusqu'à la « campagne u sui-
vante.
La colonisation réalisée au soi-disant profit
de l'indigène se résoud donc en tout et pour tout
au paiement de l impôt. C'est là le souci car-
dinal de l'administrateur comme de l'assujetti.
Tous les efforts de l'un et de l' autre gravitent
autour de cet accomplissement suprême. L'im-
pôt une fois payé la population a le droit de
dormir et même de crever de faim. De beaux
rapports se chargeront de traduire sa contribution
en courbe et graphiques éloquents à l'usage de
la Métropole qui d'ailleurs n' en prendra aucun
souci.
Nous exagérons ? Point : ne fait-on pas en
Afrique occidentale (et c' est bien souvent la
même chose ailleurs) une ristourne sur l'impôt
— donc un cadeau prélevé sur l'argent, des
contribuables — aux chefs de cantons qui ont
assuré les paiements de leurs districts avec le
maximum de célérité ? On avouera que cette
pratique témoigne assez de l'importance capi-
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