Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-06-04
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 04 juin 1937 04 juin 1937
Description : 1937/06/04 (A38,N33). 1937/06/04 (A38,N33).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62654891
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
38* ANNEE. N. 33.
VENDREDI (13 h. 30) 4 JUIN 1937
JOURNAL SEJHWJOTIDIE*
RMaeh*n&Administration ;
1,
1, KM de h Inm
PARIS en -
TÉL. I IIICHKUKU 73-OC
1 (2 lignas groupées)
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
IBONNEIENTS
eue la Revu* illustré*:,
Ua aa 6 Mois S IbU
- - -'
France et
Celoniet , ,. t808 tao. 50 a
ttranger. 244 p 125» 70»
te Numéro : 60 centimes ,
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Dot maladie exoflgne in Fraice
,- LE BÉRIBÉRI --, , ,-
La guerre a été l'occasion de I entrée
en France de certaines maladies tropi-
cales amenées avec les troupes venant
d'Outre-Mer. Le paludisme et la dysen-
terie amibienne ont été les plus fré-
quemment observées alors, mais aujour-
d'hui ces maladies sont à peu près com-
plètement disparues.
Ce qu'on n'avait pas encore vue en
France, c'est cette curieuse affection
dénommée « béribéri » qui s'est décla-
rée et a sévi longuement de 1929 a
1936 chez les tirailleurs sénégalais
tenant garnison en Charente et dans les
Landes. Il s'agit de véritables petites
épidémies ayant revêtu un caractère de
sérieuse gravité, puisqu'elles ont porté.
çur 450 cas environ avec 14 décès.
Disons tout de suite que le béribéri
est un mal, grave en soi, qui atteint les
individus dont le riz est la base de l'ali-
mentation. Il se rattache aux maladies
de carence produites par un défaut de
vitamines, touchant le système nerveux
et provoquant la mort si les nerfs car-
diaques subissent trop d'altérations,
celle-ci survient en effet, par asystolie
aiguë..
Quant aux malades, ils manifestent
des œdèmes ou enflures, aux membres
inférieurs, une diminution des réflexes
de ces membres, celui de la rétule en
particulier. Ils présentent encore, avec
l'amaigrissement général, de la diffi-
culté respiratoire et des douleurs pré-
cordiales.
Les médecins ont observé avec eton-
nement, dans les récentes épidémies
françaises, l'absence de troubles paraly-
tiques qui se montrent avec fidélité
dans cette maladie quand elle évolue
dans les pays chauds.
Seuls les œdèmes l'accompagnaient
de façon constante, d'où au début, la
difficulté du diagnostic. -- - -
Ç'tsf fin mai 19g] ue le. périfcéri
-,. ~on~ppe~&~
provoquant la mort de quatre tirailleurs
sur dix-nèuf*tn#lades. Cette épidémie
tsàkit âtoîr été Ciusét par un régime ali-
mentaire défectueux, insuffisamment
surveillé. Les tirailleurs étaient à ce mo-
ment dans un état de déficience physi-
que allant jusqu'à l'abattemenf et l'as-
thénie.
Jusqu'en 1934, rien à signaler, sauf
deux cas suspects, mais en octobre
1934, on assiste à une réapparition du
béribéri, à la fois à la Rochelle et à
Mont-de-Marsan.
La suppression de l'alimentation en
riz, qui était donné blanchi, appliqué
dans chaque foyer béribérique amena la
disparition de l'affection. C'est précisé-
ment la reprise de cette alimentation ou
l'entrée de cet aliment en forte propor-
tion dans la ration du tirailleur qui
donna lieu encore à la recrudescence de
la morbidité constatée dans les mêmes
localités, en 1935 et 1936. Si des visites
de dépistage fréquemment opérées
n'avaient empêché la diffusion du mal à
toutes les compagnies, on aurait eu à
déplorer un pourcentage de morts et
d'invalides bien plus élevé.
Le retour le plus impressionnant du
béribéri fut celui qui survint à Saintes
où, sur un effectif de 355 hommes, 247
furent atteints, mais sans décès toute.
fois,
Il eût été désirable que seuls des mé-
decins coloniaux aient été chargés de
veiller à la santé'de ces soldats colo-
niaux dans ces garnisons ou détache-
ments de la 18' région militaire, la ma-
ladie n'eût pas été aussi facilement mé-
connue et une prophylaxie énergique en
aurait eu rapidement raison. Malheu-
reusement la plupart de nos médecins
spécialisés dans ces sortes de maladies,
sont, comme il est naturel, aux colonies.
Il a suffi de supprimer complètement
le riz blanc, si nocif pour l'intestin, pen-
dant quinze jours; un mois, pour réta-
blir l'état sanitaire compromis.
Le régime européen, à base de pain,
de viande cuite à la graisse animale, de
pommes de terre, de légumes, s'est ré-
vélé le complément efficace de la pre.
mière mesure, sans qu'il soit besoin d'y
ajouter des oranges et des citrons dont
l'effet adjuvant ne s'est pas montré très
clairement.
Si de tels faits ont été susceptibles
d'enrichir de paradoxes nouveaux la mo-
nographie de ce chapitre de la patholo-
gie exotique, particularité dont nos mé-
decins ont pris bonne note, il ne reste
pM~oeun mode répété, quoique dans l'ensem-
ble bénin, l'invasion d'un mal qui peut
être redouté à l'égal d'une maladie con-
nexe,-te. lèpre. - v -' * *
De cet ensemble d'observations, res-
sort toute l'importance de la bonne ap-
plication de l'hygiène alimentaire, sur-
tout pendant la période de leur accli-
matement, chez les militaires indigènes
débarqués en France.
Le mieux serait, à notre avis, que la
surveillance, au moins régionale, de
l'état sanitaire des unités soit confiée
exclusivement à des médecins coloniaux.
Docteur Robert Ses.,
Député, Membre de la Commission de l'Hygiène
A la Société des Nations
Le statut du sandjak d'Alexandrette
La S. D. N. a résolu ainsi le problème :
Un traité Iranco-turc garantit 1 intégrité ter-
ritoriale du Sandjak et stipule les conditions
dans lesquelles les parties contractantes se con-
certeraient en cas d'atteinte porté au statut du
Sandjak.
Un accord relatif à la frontière turco-synenne
feConnaÎt le caractère définitif de cette fron-
tière et garantit son inviolabilité.
La semaine dernière en Syrie, l'opinion était
opposée aux conclusions prévues de l'accord de
Genève.
La séance du 26 mai, à la Chambre syrienne
fut particulièrement agitée. Les députés étaient
unanimes à déplorer avec véhémence la perte
du Sandjak.
Les réactions de la presse syrienne sont dia-
métralement opposées aux congratulations de la
presse française à ce sujet.
Notons que pour renforcer les actes de Ge-
nève, des propagandistes turcs font circuler des
pétitions à Antioche, en vue de recueillir des
tignatures approuvant les décisions de Genève.
La population les reçoit fort mal.
Signalons enfin que la grève de protestation
contre l'accord d'Alexandrette gagne en éten-
due sur l'instigation du Comité de défense du
sandjak.
A Damas, a commencé hier une grève gé-
nérale. Les écoles sont fermées, ainsi que les
boutiques, y compris les magasins d'alimenta-
•ion. On signale quelques manifestations d'étu-
ftants.
) (
A la Conférence Internationale
de Travail
Les délégués des Colonies
La délégation française à la XXIII. session
de la Conférence Internationale du Travail a
été désignée par un décret du 27 mai.
Nous relevons, en qualité de « conseillers
techniques des délégués du gouvernement » :
: MM. Bnmot. Gouverneur général, et Maurice
V Besson, sous-directeur des Affaires politiques
au-Ministère des colonies.
Au Ministère des Colonies
UN DEJEUNER
M. Marius Moutet, ministre des Colonies, et
Mme Moutet, ont reçu dimanche à déjeuner,
rue Oudinot, M. Rubbens, ministre des Colo-
nies de Belgique, qui avait inauguré la veille,
à l'Exposition, le pavillon du Congo Belge.
> <
Au Conseil Supérieur
de la France d'outre-mer
M. Lancien demeure délégué élu
Une protestation contre les opérations élec-
torales de l'A.E.F., à la suite {lesquelles M.
Lancien a été prolamé délégué elu au Conseil
supérieur de la France d'outre-mer, avait été
levée le 6 octobre dernier par M. Joly, de
Lambaréné.
Le Journal Officiel du 30 mai publie à ce
sujet 1 arrêté suivant : « La protestation formée
par M. Joly contre les opérations électorales à
la suite desquelles M. Lancien, sénateur, a été,
par le Gouverneur général, en séance du
Conseil d'adminisbation, du 26 décembre
1936, proclamé élu délégué de l'Afrique équa-
toriale française au Conseil supérieur de la
France cF outre-mer, est rejetée. »
;:.-4+- (
Après rAMtMe des Sciences
- m. inguste Chevalier
est éli a llicadéode d'Airlcillure
Dans notre numéro du 14 mai- nous avions
le plaisir d'annoncer l'élection de M. Auguste
Chevalier, le grand maître de notre agronomie
Chevalier, à l'Académie des sciences. -
Aujourd'hui c'est son élection, par 32 voix,
au premier tour, à l'Académie de'l'Agricul-
ture.
Une fois de plus, donc, les Annales Colo-
niales lui adressent toutes leurs félicitations.
>
Honoranat
DANS LES TRAVAUX PUBLICS
M. Gilbert Damien. ingénieur principal de
I1* classe, est nommé ingénieur en chef hono-
raire des travaux oublie rfes colonies.
Propagande nécessaire
A France n'est pas défen-
due comme elle devrait
l'ftre, Ce n'est pas du
point de vue militaire seu-
lement que je me place.
C'est dans la lutte
pour son existence ml-
me qu'elle est désarmée
et sans cesse attaquée.
Tous les étrangers, al-
lemands et italiens sur-
tout qui savent qu'ils
ont, dans la France, sur le terrain commercial et
touristique une rivale privilégiée, ont organisé
contre elle une lutte de tous les instants où la
calomnie joue le plus souvent le principal rôle.
J'ai honte d'ajouter que ceux qui alimentent
ces campagnes odieuses sont parfois des Fran.
çais aveuglés par l'esprit de parti.
On m'a fait parvenir, il y a quelque temps un
journal qui parait âu Canada « l'Evénement »,
qui se déclare en manchette le plus ancien journal
de langue française. Il contenait un article in-
digne contre la France et cet article était signé
par un Français, dont je tairai le nom. -
L'ami qui me l'a envoyé est un Français qui
vit depuis longtemps au Canada et qui est resté,
comme tant d'autres profondément attaché à
sa mère patrie. Je ne reproduirai pas non plus
le jugement sévère et attristé de ce bon Fran.
çais du Canada sur le mauvais Français. de
France.
Je me suis borné i remettre le journal en
question à M. le Ministre des Affaires Etrangè-
res., avec l'espoir que de pareils faits ne se
reproduisent plus ou que désormais ils ne pas-
sent plus inaperçus.
Il faut que l'on sache ce qui se passe hors
de France. Il faut aussi que l'on agisse pour dé-
sarmer le mensonge et la mauvaise foi.
Il faut défendre notre pays et le faire aimer
(comme il le mérite) en arrachant tous les ori-
peaux dont les concurrents déloyaux l'affublent,
pour le ridiculiser ou le faire haïr en exploitant 7
et en dénaturant les événements politiques et so-
ciaux.
Il serait dangereux de ne pas réagir, comme
il serait dangereux de laisser dire à l'Italie ou &
l'Allemagne qu'elles seules sont capables de- sa-
tisfaire les revendications de l'Islam. On sait
comment Hitler a usé de l'antisémitisme et de
l'occupation de la gauche du Rhin pour se faire
valoir auprès des populations arabes.
La France n'encourage pas non plus comme
elle le devait, les Français qui vivant à l'étran-
ger envoient leurs enfants en France pour faire
leurs études et leur service militaire. Une expé.
rience récente me prouve que la France doit imi.
ter l'Angleterre qui s'emploie ï entourer de
soins et de faveurs ses coloniaux d'origine étran-
gère, quand ils consentent à la servir.
Développer l'usage de notre langue pei met^tra
la digusioa de. Ja
journaux conftssionnels canadiens germanophiles,
mais par la diffusion de nos grands Journaux et
surtout de nos livres.-
< L'heqre. fa français », .organisée :sJir nos
grands paquebots et préconisée par l'alliance
française pourrait faciliter notre propagande et
éclairer notamment les américains.
Surveillons-nous, défendons-nous.
Profitons de l'Exposition de 1937 pour mettre
les choses au point.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Président de la Conimission
de la Marine Marchande
Vice-président de la Commission
des Colonies
> ..- 1(
Le remaniement ministériel
en Grande-Bretagne
A la suite de la retraite de M. St. Baldwin,
et du départ du Sir John Davidson et de M.
Walter Runciman, un remaniement a eu lieu au
sein du cabinet.
M. Eden, ministre des Affaires étrangères,
lord Zetland, ministre des Indes et ministre
pour la Birmanie, M. Ormsby Gore, ministre
des Colonies, M. Malcom MacDonald, minis-
tre des Dominions, conservent leur portefeuille.
Lord Dufferin and Ava est sous-secrétaire
l'Etat aux Colonies, lord Stanley, sous-secré-
taire d'Etat pour les Indes, et M. R.-S. Hud-
son, sous-secrétaire d'Etat au commerce d'Ou-
tre-Mer.
Lord de la Warr, secrétaire parlementaire
du ministère des Colonies (travailliste national,
groupe Mac Donald) passe aux fonctions de
lord du Sceau privé.
Le oholéra au Siam
Pour la semaine se terminant le 22 mai, il
y a eu 138 cas de choléra pour le royaume
dont 80 mortels.
Bangkok a figuré Pour 23 cas dont 10 mor-
tels.
Pour la tyemaine se terminant le 29 mai
il y a eu Pour le royaume 67 cas de cho-
léra doit 30 mortels. Bangkok a figuré pour
20 cas dont 10 mortels.
La mission de M. Steeg
au Maroc
M. Théodore Steeg, sénateur de la Seine,
ancien président du Conseil et ancien Résident
général de la France au Maroc, qui, ainsi que
nous l'avons annoncé, se rend dans le Protec-
torat pour y enquêter sur la misère de la popu-
lation indigène, est arrivé à Casablanca ven-
dredi par le Marrakech.
A son arrivée, M. Théodore Steeg a été
reçu par le général Noguès, Résident général,
et par les corps constitués.
L'ancien Résident a été ensuite reçu en au-
dience par le sultan.
Interviewé sur les buts de sa mission, il a
déclaré :
« Le Gouvernement français, dont le Maroc
connaît déjà le grand effort financier pour parer
aux besoins actuels, se préoccupe aussi de
l'avenir et' veut établir un large programme de
lutte contre les causes, hélas séculaires, de ces
épreuves périodiques.
Il y a déjà des solutions de bon sens qui sont
connues des hommes sur place et qui deman-
deront surtout, pour produire à plein, l'aide
que la métropole ne leur ménagera pas. »
Parti le soir même pour Rabat, le lende-
main samedi, M. Steeg. suivi des membres de
la mission et du Résident général, a déposé
une gerbe au mausolée Lyautey. Un déjeuner
officiel a été ensuite offert à la Résidence.
M. Steeg a ensuite conféré à la Résidence
générale avec les chefs des régions atteintes
par la disette : le général Trinquet, comman-
dant les confins algéro-marocains ; les colonels
Vignoli, chef du territoire d'Agadir ; Char-
don, d'Ouarzazat, Berteau, du Tafilalet, et
Je contrôleur Gontard, chef de la région civile
p°Oudjda.
Après ce tour d'horizon, accompagné du
général Noguès et de ses collaborateurs, M.
Steeg est parti pour une tournée dans les ter-
ritoires du Sud.
Repassant par Casablanca, les membres de
la mission ont gagné Marrakech, visitant en
route plusieurs centres d'assistance.
Arrivée à MaJrakech, la mission s'est divi-
sée en deux groupes, afin de pouvoir se rendre
dans deux régions différentes. Le premier est
parti, dans la matinée de lundi, pour Ouarza-
zat et les vallées du Draa et du Dades. De
leur côté, M. Steeg et le général Noguès, ac-
compagnés du général de Loustal, se sont
rendus à Imintanout où ils ont assisté notam-
ment à la distribution à 2.500 familles. mou.
tons abattus, achetés aux. indigènes par 1er aIÎo :
"ÊnlSÊS; ""Jôcafes^ conformément *Ux instructions
.-, ..,e. ,ax¡ nt.- instructions
données par le Résident en vue de sauvegarder
une partie du cheptel par suite de la péruie.
de pâturages.
: Dans la soirée, M. Steeg et le général No-
guès ont visité les formations sanitaires indi.
gènes de Marrakech.
M. Steeg et le général Noguès sont rentrés
à' Rabat mardi et, hier, la mission est partie
pour l'Algérie.
La France devant l'Algérie
Nouvelle protestation des parlementaires
d'Afrique du Nord contre le projet Violiette
La Ligue maritime et coloniale avait con-
vié, vendredi les parlementaires de l'Afri-
que du Nord, présents à Paris, à une réu-
nion, au cours de laquelle seraient étudiées
les répercussions possibles du projet de loi
Viollette sur le vote des indigènes algériens.
Au cours de la séance, MM. Roux-Freissi-
neng, qui .présidait, Morinaud et Saurin ont
souligné tour à tour, les dangers que pré-
senterait l'adoption de ce texte.
La moindre concession a déclaré notam-
ment M. Morinaud serait à présent une fau-
te impardonnable. Dans ce pays, où l'élément
indigène entre dans la proportion de 6 1 1,
nous serions, en octroyant le droit de vote aux
indigènes, submergés et jetés à la mer dans
un délai qui ne dépasserait pas dix ans.
Tous les orateurs ont exprimé la même
conviction, trahi la même angoisse.
Tous les colons sont chez nous, en état
de panique morale. Tous veulent vendre leur
exploitation et l'incertitude des lendemains
est si grande qu'aucun ne trouve acheteur.
A l'unanimité, les parlementaires ont dé-
cidé, en conséquence de rejeter purement et
simplement le projet Viollette sans lui subs-
tituer, pour l'instant, aucun contre-projet.
)0 e.- (
A la Caisse internationale
de retraites
M. Fichau, conseiller maître à la Cour des
Comptes, a été nommé membre du Conseil
d'administration en remplacement de M. de
Marcé, conseiller maître, admis à faire valoir
ses droits à la retraite.
Nous écrivions vendredi que le docteur Schacht, en ce qui touche
aux revendications coloniales de son pays, s'était fait ermite.
Mais cela n'est plus tout à fait vrai Depuis vendredi, la véritable
nature de ce grand ambassadeur s'est révélée : il ne semble pas qu'il
y ait eu entretiens directs avec certains membres de notre Gouverne-
ment. Il y a eu simplement des discours.
Nous mentionnons par ailleurs celui prononcé à la Chambre de Com-
merce allemande de Paris, où M. Marius Moutet avait été convié.
Le lendemain, au déjeuner du Comité France-Allemagne, le Dr
Schacht a été plus net. Mentionnant qu'on faisait toujours état de ses
demandes, jamais de ses offres, il a énuméré parmi celles-ci la nécessité
de conversations tendant à un accord sur les questions coloniales.
Ainsi, le grelot est à nouveau attaché. L'éphémère Conférence in-
ternationale des matières premières semble aujourd'hui renaître, non
plus au profit de plusieurs nGtioru, mais bien au bénéfice de la seule
Allemagne.
Nous sommes curieux de connaître les « offres » que MMenMtgne
va nous faire a cé sujet.
L'assassinat
Nous avons connu, à la Conférence Impé-
riale, une offensioe de grand style. Heureuse-
ment, cette Conférence, comme toutes les As-
semblée Ï de cette nature, se sépara après avoir
sagement collationné les oœux savants qu'elle
avait rédigés. On sait ce que valent les vœux,
motions et résolutions. Les Pouvoirs publics les
noient dans un Banquet, ou les étranglent avec
un ruban de Légion d'honneur..
Cependant, le mauvais exemple avait été
donné. Dans la cervelle farouche d'un tas de
braves gens, contractés sur le tas de leurs petits
intérêts, et pour lesquels la grandeur de la
France n'a d'aboutissement que dans leur mé-
;Jiocre personnalité, le mauvais grain allait ger-
mer. On venait, en inventoriant avec minutie
la puissance de productivité de nos colonies,
d'en révéler l'ampleur, les plans et les espoirs.
La menace battit aux tempes de nos métropo-
litains. Cangués dans leur camisole de force,
benoîtement confinés dans leur routine, sans
imagination et' sans intelligence, nos producteurs
ont alors polarisé tout ce qui leur restait de vita-
lité, afin d'interdire à la colonie de les concur-
rencer sur le sol métroplitain et d'interdire pa-
reillement toute consommation, outre-mer, con-
currente de leur propre production.
Nous assistons à ce drame navrant. Jamais le
divorce ne fut plus âprement réclamé. La Fran-
ce se flatte de réaliser une active propagande
en favetjt de ses colonies. La belle illusion !
Cette démonstration spectaculaire ne trompe
plus personne. Le ministre des colonies n'a de
pires adversaires que ses collègues du commerce
et de l'agriculture. En troisième ligne, celui
des Finances. De M. Marcel Régnier à M.
Vincent Auriol, quel que soit le parti, ou la
coalition de partis au gouvernement, on ne con-
çoit pas rue de Rivoli que des' fonds puissent
être octroyés à la France d'outre-mer. Elle petit
bien crever. Les électettrs français se sont pro-
noncés contre elle. Coalisés, verbeux dans leurs
Assemblées corporatives, de la Chambre de
commerce à la Chambre d'agriculture, ligués
pour que leurs médiocres affaires ne sombrent,
pas, au lieu de chercher avec intelligence, et
suivant la marche sociale du siècle. des solu-
tions nouvelles, ils font pression sur leprs par-
lementaires. C'est la menace sous condition.
La réélection est au prix de l'obéissance.
* *
Il n'est pas une production coloniale, à quel-
que domaine qu'elle appartienne, qui ne soit à
Whtw*- actuelle frappée d'interdit en France,
ou âprement contmgenfêë.~L *or même est acheté
par des Banques étrangères, comme en A.E.F.,
le Gouoèmement, qui en a cependant buain,
se-refusant à racquéri, ! Depuis, quelques se-
- «
maines, la situation s'est aggravée. Le bétail
nord-africain est aussi sûrement bouté hors de
France que le furent par Jeanne d'A rc les A n-
glais. On a ou cette expédition de primeurs
marocaines bloquée sur les quais de Casablanca,
malgré les frais de la récolte, de l'emballage,
du transport local et de la manutention. Le
coût de la vie s'accroît considérablement en
France, les fruits et primeurs ne sont pas abon-
dants mr le marché de Paris, les indigènes
nord-africains crèvent, au sens propre du mot,
de faim : on bloque, on détruit les récoltes qui
eussent pu nourrir des individus, et faire tfautre
part tomber les prix.
Ce que nous nommions naguère de l'incohé-
rence nous parait devoir être maintenant doté
d'un nom plus redoutable.
Nous comprenons fort bien que le ministre
des colonies ignorçj Afrique du Nord, parta-
gée entre deux ministères qui ne sont pas le
sien. L'Intérieur rêve du droit de vote aux indi-
gènes ; alors que ceux-ci, dont la résistence
physique se désagrège, devraient être conduits
à la cuisine, et qu'ils bouffent, on oeut les me-
ner a la mairie, et qu'ils votenïl Le Quai dOr-
say fait de la haute spéculation politique. Il
paraît d'autre part que M. Yvon Delbos a pris
des leçons de diction, et qu'il aura, après tant
de soins, malgré qu'il n'ait point porté culotte
aux fêtes britanniques du Couronnement, toutes
les quillités J'un homme d'Etat. On conçoit
que le Maroc et la Tunisie entrent pour une
part assez maigré dans ces hautes préoccupa-
tions.
C'est ainsi que les coups de bélier répétés Je
nos producterm, c'est ainsi que r antique et peu
fatigante politique de la protection à outrance
j~r l ~,ean te
et de raccord commercial, pratiquée par des
hommes sans idéal et sans génie, précipitent h
ruine de l'Empire.
Nous ne savons qui, à la faveur d'un contlë
de plus en plus certain, au cours duquel la
France, de toute évidence, succombera, le ré-
coltera ou s'en partagera les débris.
L'Administration peut se flatter de n'aooit
jamais favorisé la colonisation, cette ennemie de
sa vie paisible, et de son aimable circuit d'on.
tre-Mer. Elle a ainsi évité des ruines, c'est une
théorie qui peut se défendre. L'immobilité est
la première sagesse. et rien ne certifie que le
mouvement puisse être prouvé en marchant.
Demain d'autres viendront, qui comprendront
la richesse de cet immense Empire. Ils ne conti-
nueront sans doute point cette ¡,J' 'lIe et cati-
teuse 'politique d'émancipation soc « 'e que nous
avons appliquée en faveur des indigènes. Mais
ils se mettront peut-être en devoir de coloniser,
de produire, de donner à manger à toutes les
bêtes humaines qui peuplent le vaste globe.
La France crève de faim à côté de ses trésors.
son prolétariat est sans travail, et c'est FEtat
qtd pour avoir fa paiz ëSf çonjpfltef des chantiers, de Voter dès cr?3rts, Je diriga-lll
vie ouvrière de la Nation ! Cependant que ses
protégés d'Outre-M er sont cernés par la fminé,, et que tous les efforts de quêlqatjfwfy'
minés se brisent contre le criminel égolsme d'im-
béciles et de petites gens.
Saluons l'Empire, Messieurs 1 Et souhaitons
que nos bibliothèques ne soient pas demain: in.
cendiées, affh que quelques livres, ou quelques
filtrU, portent demain à J'autres qu à nous-
mêmes le témoignage de sa grandeur et de ses
possibilités perdues 1
Raoul Monmarson.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique, a reçu samedi après-midi M. Rubbens,
ministre des Colonies de Belgique.
M. Albert Lebrun, a reçu d'autre part, lundi
après-midi, le général Denain, inspecteur gé-
néral des forces aériennes d'Outre-Mer.
A LA PRESIDENCE DU CONSEIL.
M. Léon Blum, président du Conseil, a reçu
vendredi matin MM. Lagrosillière, Bloch et
Malcoux, députés, qui l'ont entretenu de l'en-
quête faite par eux dernièrement en Algérie.
AU MINISTERE DES COLONIES.
Une délégation conduite par M. de Barto-
lini, député de Toulon, a présenté mercredi à
M. Marius Moutet, ministre des Colonies, les
revendications des navigateurs indochinois.
Voci le mémoire présenté à M. Moutet :
c. 1° Echange du livret provisoire contre un
livret permanent et la possibilité aux Indochi-
nois résidant en France d'entrer dans la car-
rière des navigateurs ;
« 2° Possibilité aux « boys » de se faire
syndiquer à Marseille. Les boys demandent
également que, lors de leur arrivée à Marseille,
leur livret ne soit pas gardé par le service d'as-
sistance et de contrôle des Indochinois ;
« 3° Augmentation de salaire des boys et
amélioration des conditions de vie dans la Com-
pagnie des Messageries Maritimes ;
« 4° Autorisation des syndicats de marins
en Indochine. u
ET AU MINISTERE
DE LA MARINE MARCHANDE
Cette même délégation a présenté à M.
Henri Tasso, ministre de la Marine marchande,
les revendications suivantes :
« 1° Elévation de salaires au taux de 300
francs (caporal) et 290 fr. (boys), c'est-à-dire
au même taux que celui accordé aux Malga-
ches : -
« 2° Pension de retraite ou subvention (com-
me pour les Algériens).
« 3° Intervention auprès des Compagnies
Chargeurs Réunis et Messageries Maritimes en
faveur des Tonkinois n'ayant pas fait le ser-
vice militaire, pour qu'ils puissent naviguer en
qualité de matelot. chAuffeur. soutier, n
UN SEUL DÉPUTÉ
pour toute
l'Indochine française
par André-Marie Tao Kim Hai.
Un projet de loi. tendant à modifier t'attt.
cle 3 de la loi du 28 juillet 1881 et le tableau
des circonscriptions électorales annexé à la loi
du 25 mars 1932. est déposé sur le bureau de
la Chambre. Son objet est d'étendre le collège
électoral de Cochinchine à toute l'Indochine
française.
Sous une fausse apparence d'équité, cette
future loi constituera à la fois une mesure anti-
démocratique, une erreur politique et une mons-
truosité juridique.
I.– C'est une mesure antidémocratique
Il peut paraître, au premier abord, tout natu-
rel et même fort équitable de permettre l'exer-
cice effectif du droit de vote à tous les citoyeaa
français résidant en Indochine, ayant rempli les
conditions exigées par la loi pour l'élection d'un
député. Mais ce n'est là qu'une fausse appa-
rence.
Les électeurs de Cochinchine sont opposés à
cette réforme, comme l' a montré ici même M.
Guy Desur, parce qu'ils ne tiennent pas à par-
tager leur député avec les autres pays compo-
sant l'Indochine française. Ils estiment avec
raison qu' un seul député pour toute la Cochin-
chine. qui a une superficie de 64.700 km2, et
une population de 4.484.000 habitants, est déjà
nettement insuffisant. L'Inde française, qui n a
qu'une superficie de 515 km2 et une population
de 290.000 habitants, nomme un député et un
sénateur. N'ayant pas encore de sénateur. la
'Cochinchine est en droit d'en réclamer: un. Au
Jieu d augmenter sa représentation parlemen-
taire. on veut l' englober dans un vaste collège
électoral unique comprenant avec elle 1. Annam.
le Tonkin, le Cambodge et le Laos. Est-ce
démocratique ?
Que l'on ne justifie pas la différence entre
l'Inde et la Cochinchine au point de vue repré-
sentation parlementaire en comparant purement
et simplement le nombre respectif des électeurs
.dans les deux colonies. Le droit constitutionnel
français, en effet, ne tient pas compte seule-
ment du nombre cr électeurs dans la division des
circonscriptions électorales et dans la répartition
des sièges, il tient compte encore de la popula-
tion totale et de l'étendue territoriale. D'autre
part un membre du Parlement-, français n'est
cas un simple mandataire de ses électeurs, mais
VENDREDI (13 h. 30) 4 JUIN 1937
JOURNAL SEJHWJOTIDIE*
RMaeh*n&Administration ;
1,
1, KM de h Inm
PARIS en -
TÉL. I IIICHKUKU 73-OC
1 (2 lignas groupées)
Les Annales Coloniales
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
IBONNEIENTS
eue la Revu* illustré*:,
Ua aa 6 Mois S IbU
- - -'
France et
Celoniet , ,. t808 tao. 50 a
ttranger. 244 p 125» 70»
te Numéro : 60 centimes ,
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Dot maladie exoflgne in Fraice
,- LE BÉRIBÉRI --, , ,-
La guerre a été l'occasion de I entrée
en France de certaines maladies tropi-
cales amenées avec les troupes venant
d'Outre-Mer. Le paludisme et la dysen-
terie amibienne ont été les plus fré-
quemment observées alors, mais aujour-
d'hui ces maladies sont à peu près com-
plètement disparues.
Ce qu'on n'avait pas encore vue en
France, c'est cette curieuse affection
dénommée « béribéri » qui s'est décla-
rée et a sévi longuement de 1929 a
1936 chez les tirailleurs sénégalais
tenant garnison en Charente et dans les
Landes. Il s'agit de véritables petites
épidémies ayant revêtu un caractère de
sérieuse gravité, puisqu'elles ont porté.
çur 450 cas environ avec 14 décès.
Disons tout de suite que le béribéri
est un mal, grave en soi, qui atteint les
individus dont le riz est la base de l'ali-
mentation. Il se rattache aux maladies
de carence produites par un défaut de
vitamines, touchant le système nerveux
et provoquant la mort si les nerfs car-
diaques subissent trop d'altérations,
celle-ci survient en effet, par asystolie
aiguë..
Quant aux malades, ils manifestent
des œdèmes ou enflures, aux membres
inférieurs, une diminution des réflexes
de ces membres, celui de la rétule en
particulier. Ils présentent encore, avec
l'amaigrissement général, de la diffi-
culté respiratoire et des douleurs pré-
cordiales.
Les médecins ont observé avec eton-
nement, dans les récentes épidémies
françaises, l'absence de troubles paraly-
tiques qui se montrent avec fidélité
dans cette maladie quand elle évolue
dans les pays chauds.
Seuls les œdèmes l'accompagnaient
de façon constante, d'où au début, la
difficulté du diagnostic. -- - -
Ç'tsf fin mai 19g] ue le. périfcéri
-,. ~on~ppe~&~
provoquant la mort de quatre tirailleurs
sur dix-nèuf*tn#lades. Cette épidémie
tsàkit âtoîr été Ciusét par un régime ali-
mentaire défectueux, insuffisamment
surveillé. Les tirailleurs étaient à ce mo-
ment dans un état de déficience physi-
que allant jusqu'à l'abattemenf et l'as-
thénie.
Jusqu'en 1934, rien à signaler, sauf
deux cas suspects, mais en octobre
1934, on assiste à une réapparition du
béribéri, à la fois à la Rochelle et à
Mont-de-Marsan.
La suppression de l'alimentation en
riz, qui était donné blanchi, appliqué
dans chaque foyer béribérique amena la
disparition de l'affection. C'est précisé-
ment la reprise de cette alimentation ou
l'entrée de cet aliment en forte propor-
tion dans la ration du tirailleur qui
donna lieu encore à la recrudescence de
la morbidité constatée dans les mêmes
localités, en 1935 et 1936. Si des visites
de dépistage fréquemment opérées
n'avaient empêché la diffusion du mal à
toutes les compagnies, on aurait eu à
déplorer un pourcentage de morts et
d'invalides bien plus élevé.
Le retour le plus impressionnant du
béribéri fut celui qui survint à Saintes
où, sur un effectif de 355 hommes, 247
furent atteints, mais sans décès toute.
fois,
Il eût été désirable que seuls des mé-
decins coloniaux aient été chargés de
veiller à la santé'de ces soldats colo-
niaux dans ces garnisons ou détache-
ments de la 18' région militaire, la ma-
ladie n'eût pas été aussi facilement mé-
connue et une prophylaxie énergique en
aurait eu rapidement raison. Malheu-
reusement la plupart de nos médecins
spécialisés dans ces sortes de maladies,
sont, comme il est naturel, aux colonies.
Il a suffi de supprimer complètement
le riz blanc, si nocif pour l'intestin, pen-
dant quinze jours; un mois, pour réta-
blir l'état sanitaire compromis.
Le régime européen, à base de pain,
de viande cuite à la graisse animale, de
pommes de terre, de légumes, s'est ré-
vélé le complément efficace de la pre.
mière mesure, sans qu'il soit besoin d'y
ajouter des oranges et des citrons dont
l'effet adjuvant ne s'est pas montré très
clairement.
Si de tels faits ont été susceptibles
d'enrichir de paradoxes nouveaux la mo-
nographie de ce chapitre de la patholo-
gie exotique, particularité dont nos mé-
decins ont pris bonne note, il ne reste
pM~oe
ble bénin, l'invasion d'un mal qui peut
être redouté à l'égal d'une maladie con-
nexe,-te. lèpre. - v -' * *
De cet ensemble d'observations, res-
sort toute l'importance de la bonne ap-
plication de l'hygiène alimentaire, sur-
tout pendant la période de leur accli-
matement, chez les militaires indigènes
débarqués en France.
Le mieux serait, à notre avis, que la
surveillance, au moins régionale, de
l'état sanitaire des unités soit confiée
exclusivement à des médecins coloniaux.
Docteur Robert Ses.,
Député, Membre de la Commission de l'Hygiène
A la Société des Nations
Le statut du sandjak d'Alexandrette
La S. D. N. a résolu ainsi le problème :
Un traité Iranco-turc garantit 1 intégrité ter-
ritoriale du Sandjak et stipule les conditions
dans lesquelles les parties contractantes se con-
certeraient en cas d'atteinte porté au statut du
Sandjak.
Un accord relatif à la frontière turco-synenne
feConnaÎt le caractère définitif de cette fron-
tière et garantit son inviolabilité.
La semaine dernière en Syrie, l'opinion était
opposée aux conclusions prévues de l'accord de
Genève.
La séance du 26 mai, à la Chambre syrienne
fut particulièrement agitée. Les députés étaient
unanimes à déplorer avec véhémence la perte
du Sandjak.
Les réactions de la presse syrienne sont dia-
métralement opposées aux congratulations de la
presse française à ce sujet.
Notons que pour renforcer les actes de Ge-
nève, des propagandistes turcs font circuler des
pétitions à Antioche, en vue de recueillir des
tignatures approuvant les décisions de Genève.
La population les reçoit fort mal.
Signalons enfin que la grève de protestation
contre l'accord d'Alexandrette gagne en éten-
due sur l'instigation du Comité de défense du
sandjak.
A Damas, a commencé hier une grève gé-
nérale. Les écoles sont fermées, ainsi que les
boutiques, y compris les magasins d'alimenta-
•ion. On signale quelques manifestations d'étu-
ftants.
) (
A la Conférence Internationale
de Travail
Les délégués des Colonies
La délégation française à la XXIII. session
de la Conférence Internationale du Travail a
été désignée par un décret du 27 mai.
Nous relevons, en qualité de « conseillers
techniques des délégués du gouvernement » :
: MM. Bnmot. Gouverneur général, et Maurice
V Besson, sous-directeur des Affaires politiques
au-Ministère des colonies.
Au Ministère des Colonies
UN DEJEUNER
M. Marius Moutet, ministre des Colonies, et
Mme Moutet, ont reçu dimanche à déjeuner,
rue Oudinot, M. Rubbens, ministre des Colo-
nies de Belgique, qui avait inauguré la veille,
à l'Exposition, le pavillon du Congo Belge.
> <
Au Conseil Supérieur
de la France d'outre-mer
M. Lancien demeure délégué élu
Une protestation contre les opérations élec-
torales de l'A.E.F., à la suite {lesquelles M.
Lancien a été prolamé délégué elu au Conseil
supérieur de la France d'outre-mer, avait été
levée le 6 octobre dernier par M. Joly, de
Lambaréné.
Le Journal Officiel du 30 mai publie à ce
sujet 1 arrêté suivant : « La protestation formée
par M. Joly contre les opérations électorales à
la suite desquelles M. Lancien, sénateur, a été,
par le Gouverneur général, en séance du
Conseil d'adminisbation, du 26 décembre
1936, proclamé élu délégué de l'Afrique équa-
toriale française au Conseil supérieur de la
France cF outre-mer, est rejetée. »
;:.-4+- (
Après rAMtMe des Sciences
- m. inguste Chevalier
est éli a llicadéode d'Airlcillure
Dans notre numéro du 14 mai- nous avions
le plaisir d'annoncer l'élection de M. Auguste
Chevalier, le grand maître de notre agronomie
Chevalier, à l'Académie des sciences. -
Aujourd'hui c'est son élection, par 32 voix,
au premier tour, à l'Académie de'l'Agricul-
ture.
Une fois de plus, donc, les Annales Colo-
niales lui adressent toutes leurs félicitations.
>
Honoranat
DANS LES TRAVAUX PUBLICS
M. Gilbert Damien. ingénieur principal de
I1* classe, est nommé ingénieur en chef hono-
raire des travaux oublie rfes colonies.
Propagande nécessaire
A France n'est pas défen-
due comme elle devrait
l'ftre, Ce n'est pas du
point de vue militaire seu-
lement que je me place.
C'est dans la lutte
pour son existence ml-
me qu'elle est désarmée
et sans cesse attaquée.
Tous les étrangers, al-
lemands et italiens sur-
tout qui savent qu'ils
ont, dans la France, sur le terrain commercial et
touristique une rivale privilégiée, ont organisé
contre elle une lutte de tous les instants où la
calomnie joue le plus souvent le principal rôle.
J'ai honte d'ajouter que ceux qui alimentent
ces campagnes odieuses sont parfois des Fran.
çais aveuglés par l'esprit de parti.
On m'a fait parvenir, il y a quelque temps un
journal qui parait âu Canada « l'Evénement »,
qui se déclare en manchette le plus ancien journal
de langue française. Il contenait un article in-
digne contre la France et cet article était signé
par un Français, dont je tairai le nom. -
L'ami qui me l'a envoyé est un Français qui
vit depuis longtemps au Canada et qui est resté,
comme tant d'autres profondément attaché à
sa mère patrie. Je ne reproduirai pas non plus
le jugement sévère et attristé de ce bon Fran.
çais du Canada sur le mauvais Français. de
France.
Je me suis borné i remettre le journal en
question à M. le Ministre des Affaires Etrangè-
res., avec l'espoir que de pareils faits ne se
reproduisent plus ou que désormais ils ne pas-
sent plus inaperçus.
Il faut que l'on sache ce qui se passe hors
de France. Il faut aussi que l'on agisse pour dé-
sarmer le mensonge et la mauvaise foi.
Il faut défendre notre pays et le faire aimer
(comme il le mérite) en arrachant tous les ori-
peaux dont les concurrents déloyaux l'affublent,
pour le ridiculiser ou le faire haïr en exploitant 7
et en dénaturant les événements politiques et so-
ciaux.
Il serait dangereux de ne pas réagir, comme
il serait dangereux de laisser dire à l'Italie ou &
l'Allemagne qu'elles seules sont capables de- sa-
tisfaire les revendications de l'Islam. On sait
comment Hitler a usé de l'antisémitisme et de
l'occupation de la gauche du Rhin pour se faire
valoir auprès des populations arabes.
La France n'encourage pas non plus comme
elle le devait, les Français qui vivant à l'étran-
ger envoient leurs enfants en France pour faire
leurs études et leur service militaire. Une expé.
rience récente me prouve que la France doit imi.
ter l'Angleterre qui s'emploie ï entourer de
soins et de faveurs ses coloniaux d'origine étran-
gère, quand ils consentent à la servir.
Développer l'usage de notre langue pei met^tra
la digusioa de. Ja
mais par la diffusion de nos grands Journaux et
surtout de nos livres.-
< L'heqre. fa français », .organisée :sJir nos
grands paquebots et préconisée par l'alliance
française pourrait faciliter notre propagande et
éclairer notamment les américains.
Surveillons-nous, défendons-nous.
Profitons de l'Exposition de 1937 pour mettre
les choses au point.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Président de la Conimission
de la Marine Marchande
Vice-président de la Commission
des Colonies
> ..- 1(
Le remaniement ministériel
en Grande-Bretagne
A la suite de la retraite de M. St. Baldwin,
et du départ du Sir John Davidson et de M.
Walter Runciman, un remaniement a eu lieu au
sein du cabinet.
M. Eden, ministre des Affaires étrangères,
lord Zetland, ministre des Indes et ministre
pour la Birmanie, M. Ormsby Gore, ministre
des Colonies, M. Malcom MacDonald, minis-
tre des Dominions, conservent leur portefeuille.
Lord Dufferin and Ava est sous-secrétaire
l'Etat aux Colonies, lord Stanley, sous-secré-
taire d'Etat pour les Indes, et M. R.-S. Hud-
son, sous-secrétaire d'Etat au commerce d'Ou-
tre-Mer.
Lord de la Warr, secrétaire parlementaire
du ministère des Colonies (travailliste national,
groupe Mac Donald) passe aux fonctions de
lord du Sceau privé.
Le oholéra au Siam
Pour la semaine se terminant le 22 mai, il
y a eu 138 cas de choléra pour le royaume
dont 80 mortels.
Bangkok a figuré Pour 23 cas dont 10 mor-
tels.
Pour la tyemaine se terminant le 29 mai
il y a eu Pour le royaume 67 cas de cho-
léra doit 30 mortels. Bangkok a figuré pour
20 cas dont 10 mortels.
La mission de M. Steeg
au Maroc
M. Théodore Steeg, sénateur de la Seine,
ancien président du Conseil et ancien Résident
général de la France au Maroc, qui, ainsi que
nous l'avons annoncé, se rend dans le Protec-
torat pour y enquêter sur la misère de la popu-
lation indigène, est arrivé à Casablanca ven-
dredi par le Marrakech.
A son arrivée, M. Théodore Steeg a été
reçu par le général Noguès, Résident général,
et par les corps constitués.
L'ancien Résident a été ensuite reçu en au-
dience par le sultan.
Interviewé sur les buts de sa mission, il a
déclaré :
« Le Gouvernement français, dont le Maroc
connaît déjà le grand effort financier pour parer
aux besoins actuels, se préoccupe aussi de
l'avenir et' veut établir un large programme de
lutte contre les causes, hélas séculaires, de ces
épreuves périodiques.
Il y a déjà des solutions de bon sens qui sont
connues des hommes sur place et qui deman-
deront surtout, pour produire à plein, l'aide
que la métropole ne leur ménagera pas. »
Parti le soir même pour Rabat, le lende-
main samedi, M. Steeg. suivi des membres de
la mission et du Résident général, a déposé
une gerbe au mausolée Lyautey. Un déjeuner
officiel a été ensuite offert à la Résidence.
M. Steeg a ensuite conféré à la Résidence
générale avec les chefs des régions atteintes
par la disette : le général Trinquet, comman-
dant les confins algéro-marocains ; les colonels
Vignoli, chef du territoire d'Agadir ; Char-
don, d'Ouarzazat, Berteau, du Tafilalet, et
Je contrôleur Gontard, chef de la région civile
p°Oudjda.
Après ce tour d'horizon, accompagné du
général Noguès et de ses collaborateurs, M.
Steeg est parti pour une tournée dans les ter-
ritoires du Sud.
Repassant par Casablanca, les membres de
la mission ont gagné Marrakech, visitant en
route plusieurs centres d'assistance.
Arrivée à MaJrakech, la mission s'est divi-
sée en deux groupes, afin de pouvoir se rendre
dans deux régions différentes. Le premier est
parti, dans la matinée de lundi, pour Ouarza-
zat et les vallées du Draa et du Dades. De
leur côté, M. Steeg et le général Noguès, ac-
compagnés du général de Loustal, se sont
rendus à Imintanout où ils ont assisté notam-
ment à la distribution à 2.500 familles. mou.
tons abattus, achetés aux. indigènes par 1er aIÎo :
"ÊnlSÊS; ""Jôcafes^ conformément *Ux instructions
.-, ..,e. ,ax¡ nt.- instructions
données par le Résident en vue de sauvegarder
une partie du cheptel par suite de la péruie.
de pâturages.
: Dans la soirée, M. Steeg et le général No-
guès ont visité les formations sanitaires indi.
gènes de Marrakech.
M. Steeg et le général Noguès sont rentrés
à' Rabat mardi et, hier, la mission est partie
pour l'Algérie.
La France devant l'Algérie
Nouvelle protestation des parlementaires
d'Afrique du Nord contre le projet Violiette
La Ligue maritime et coloniale avait con-
vié, vendredi les parlementaires de l'Afri-
que du Nord, présents à Paris, à une réu-
nion, au cours de laquelle seraient étudiées
les répercussions possibles du projet de loi
Viollette sur le vote des indigènes algériens.
Au cours de la séance, MM. Roux-Freissi-
neng, qui .présidait, Morinaud et Saurin ont
souligné tour à tour, les dangers que pré-
senterait l'adoption de ce texte.
La moindre concession a déclaré notam-
ment M. Morinaud serait à présent une fau-
te impardonnable. Dans ce pays, où l'élément
indigène entre dans la proportion de 6 1 1,
nous serions, en octroyant le droit de vote aux
indigènes, submergés et jetés à la mer dans
un délai qui ne dépasserait pas dix ans.
Tous les orateurs ont exprimé la même
conviction, trahi la même angoisse.
Tous les colons sont chez nous, en état
de panique morale. Tous veulent vendre leur
exploitation et l'incertitude des lendemains
est si grande qu'aucun ne trouve acheteur.
A l'unanimité, les parlementaires ont dé-
cidé, en conséquence de rejeter purement et
simplement le projet Viollette sans lui subs-
tituer, pour l'instant, aucun contre-projet.
)0 e.- (
A la Caisse internationale
de retraites
M. Fichau, conseiller maître à la Cour des
Comptes, a été nommé membre du Conseil
d'administration en remplacement de M. de
Marcé, conseiller maître, admis à faire valoir
ses droits à la retraite.
Nous écrivions vendredi que le docteur Schacht, en ce qui touche
aux revendications coloniales de son pays, s'était fait ermite.
Mais cela n'est plus tout à fait vrai Depuis vendredi, la véritable
nature de ce grand ambassadeur s'est révélée : il ne semble pas qu'il
y ait eu entretiens directs avec certains membres de notre Gouverne-
ment. Il y a eu simplement des discours.
Nous mentionnons par ailleurs celui prononcé à la Chambre de Com-
merce allemande de Paris, où M. Marius Moutet avait été convié.
Le lendemain, au déjeuner du Comité France-Allemagne, le Dr
Schacht a été plus net. Mentionnant qu'on faisait toujours état de ses
demandes, jamais de ses offres, il a énuméré parmi celles-ci la nécessité
de conversations tendant à un accord sur les questions coloniales.
Ainsi, le grelot est à nouveau attaché. L'éphémère Conférence in-
ternationale des matières premières semble aujourd'hui renaître, non
plus au profit de plusieurs nGtioru, mais bien au bénéfice de la seule
Allemagne.
Nous sommes curieux de connaître les « offres » que MMenMtgne
va nous faire a cé sujet.
L'assassinat
Nous avons connu, à la Conférence Impé-
riale, une offensioe de grand style. Heureuse-
ment, cette Conférence, comme toutes les As-
semblée Ï de cette nature, se sépara après avoir
sagement collationné les oœux savants qu'elle
avait rédigés. On sait ce que valent les vœux,
motions et résolutions. Les Pouvoirs publics les
noient dans un Banquet, ou les étranglent avec
un ruban de Légion d'honneur..
Cependant, le mauvais exemple avait été
donné. Dans la cervelle farouche d'un tas de
braves gens, contractés sur le tas de leurs petits
intérêts, et pour lesquels la grandeur de la
France n'a d'aboutissement que dans leur mé-
;Jiocre personnalité, le mauvais grain allait ger-
mer. On venait, en inventoriant avec minutie
la puissance de productivité de nos colonies,
d'en révéler l'ampleur, les plans et les espoirs.
La menace battit aux tempes de nos métropo-
litains. Cangués dans leur camisole de force,
benoîtement confinés dans leur routine, sans
imagination et' sans intelligence, nos producteurs
ont alors polarisé tout ce qui leur restait de vita-
lité, afin d'interdire à la colonie de les concur-
rencer sur le sol métroplitain et d'interdire pa-
reillement toute consommation, outre-mer, con-
currente de leur propre production.
Nous assistons à ce drame navrant. Jamais le
divorce ne fut plus âprement réclamé. La Fran-
ce se flatte de réaliser une active propagande
en favetjt de ses colonies. La belle illusion !
Cette démonstration spectaculaire ne trompe
plus personne. Le ministre des colonies n'a de
pires adversaires que ses collègues du commerce
et de l'agriculture. En troisième ligne, celui
des Finances. De M. Marcel Régnier à M.
Vincent Auriol, quel que soit le parti, ou la
coalition de partis au gouvernement, on ne con-
çoit pas rue de Rivoli que des' fonds puissent
être octroyés à la France d'outre-mer. Elle petit
bien crever. Les électettrs français se sont pro-
noncés contre elle. Coalisés, verbeux dans leurs
Assemblées corporatives, de la Chambre de
commerce à la Chambre d'agriculture, ligués
pour que leurs médiocres affaires ne sombrent,
pas, au lieu de chercher avec intelligence, et
suivant la marche sociale du siècle. des solu-
tions nouvelles, ils font pression sur leprs par-
lementaires. C'est la menace sous condition.
La réélection est au prix de l'obéissance.
* *
Il n'est pas une production coloniale, à quel-
que domaine qu'elle appartienne, qui ne soit à
Whtw*- actuelle frappée d'interdit en France,
ou âprement contmgenfêë.~L *or même est acheté
par des Banques étrangères, comme en A.E.F.,
le Gouoèmement, qui en a cependant buain,
se-refusant à racquéri, ! Depuis, quelques se-
- «
maines, la situation s'est aggravée. Le bétail
nord-africain est aussi sûrement bouté hors de
France que le furent par Jeanne d'A rc les A n-
glais. On a ou cette expédition de primeurs
marocaines bloquée sur les quais de Casablanca,
malgré les frais de la récolte, de l'emballage,
du transport local et de la manutention. Le
coût de la vie s'accroît considérablement en
France, les fruits et primeurs ne sont pas abon-
dants mr le marché de Paris, les indigènes
nord-africains crèvent, au sens propre du mot,
de faim : on bloque, on détruit les récoltes qui
eussent pu nourrir des individus, et faire tfautre
part tomber les prix.
Ce que nous nommions naguère de l'incohé-
rence nous parait devoir être maintenant doté
d'un nom plus redoutable.
Nous comprenons fort bien que le ministre
des colonies ignorçj Afrique du Nord, parta-
gée entre deux ministères qui ne sont pas le
sien. L'Intérieur rêve du droit de vote aux indi-
gènes ; alors que ceux-ci, dont la résistence
physique se désagrège, devraient être conduits
à la cuisine, et qu'ils bouffent, on oeut les me-
ner a la mairie, et qu'ils votenïl Le Quai dOr-
say fait de la haute spéculation politique. Il
paraît d'autre part que M. Yvon Delbos a pris
des leçons de diction, et qu'il aura, après tant
de soins, malgré qu'il n'ait point porté culotte
aux fêtes britanniques du Couronnement, toutes
les quillités J'un homme d'Etat. On conçoit
que le Maroc et la Tunisie entrent pour une
part assez maigré dans ces hautes préoccupa-
tions.
C'est ainsi que les coups de bélier répétés Je
nos producterm, c'est ainsi que r antique et peu
fatigante politique de la protection à outrance
j~r l ~,ean te
et de raccord commercial, pratiquée par des
hommes sans idéal et sans génie, précipitent h
ruine de l'Empire.
Nous ne savons qui, à la faveur d'un contlë
de plus en plus certain, au cours duquel la
France, de toute évidence, succombera, le ré-
coltera ou s'en partagera les débris.
L'Administration peut se flatter de n'aooit
jamais favorisé la colonisation, cette ennemie de
sa vie paisible, et de son aimable circuit d'on.
tre-Mer. Elle a ainsi évité des ruines, c'est une
théorie qui peut se défendre. L'immobilité est
la première sagesse. et rien ne certifie que le
mouvement puisse être prouvé en marchant.
Demain d'autres viendront, qui comprendront
la richesse de cet immense Empire. Ils ne conti-
nueront sans doute point cette ¡,J' 'lIe et cati-
teuse 'politique d'émancipation soc « 'e que nous
avons appliquée en faveur des indigènes. Mais
ils se mettront peut-être en devoir de coloniser,
de produire, de donner à manger à toutes les
bêtes humaines qui peuplent le vaste globe.
La France crève de faim à côté de ses trésors.
son prolétariat est sans travail, et c'est FEtat
qtd pour avoir fa paiz ëSf çonjpfltef des chantiers, de Voter dès cr?3rts, Je diriga-lll
vie ouvrière de la Nation ! Cependant que ses
protégés d'Outre-M er sont cernés par la fminé,, et que tous les efforts de quêlqatjfwfy'
minés se brisent contre le criminel égolsme d'im-
béciles et de petites gens.
Saluons l'Empire, Messieurs 1 Et souhaitons
que nos bibliothèques ne soient pas demain: in.
cendiées, affh que quelques livres, ou quelques
filtrU, portent demain à J'autres qu à nous-
mêmes le témoignage de sa grandeur et de ses
possibilités perdues 1
Raoul Monmarson.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique, a reçu samedi après-midi M. Rubbens,
ministre des Colonies de Belgique.
M. Albert Lebrun, a reçu d'autre part, lundi
après-midi, le général Denain, inspecteur gé-
néral des forces aériennes d'Outre-Mer.
A LA PRESIDENCE DU CONSEIL.
M. Léon Blum, président du Conseil, a reçu
vendredi matin MM. Lagrosillière, Bloch et
Malcoux, députés, qui l'ont entretenu de l'en-
quête faite par eux dernièrement en Algérie.
AU MINISTERE DES COLONIES.
Une délégation conduite par M. de Barto-
lini, député de Toulon, a présenté mercredi à
M. Marius Moutet, ministre des Colonies, les
revendications des navigateurs indochinois.
Voci le mémoire présenté à M. Moutet :
c. 1° Echange du livret provisoire contre un
livret permanent et la possibilité aux Indochi-
nois résidant en France d'entrer dans la car-
rière des navigateurs ;
« 2° Possibilité aux « boys » de se faire
syndiquer à Marseille. Les boys demandent
également que, lors de leur arrivée à Marseille,
leur livret ne soit pas gardé par le service d'as-
sistance et de contrôle des Indochinois ;
« 3° Augmentation de salaire des boys et
amélioration des conditions de vie dans la Com-
pagnie des Messageries Maritimes ;
« 4° Autorisation des syndicats de marins
en Indochine. u
ET AU MINISTERE
DE LA MARINE MARCHANDE
Cette même délégation a présenté à M.
Henri Tasso, ministre de la Marine marchande,
les revendications suivantes :
« 1° Elévation de salaires au taux de 300
francs (caporal) et 290 fr. (boys), c'est-à-dire
au même taux que celui accordé aux Malga-
ches : -
« 2° Pension de retraite ou subvention (com-
me pour les Algériens).
« 3° Intervention auprès des Compagnies
Chargeurs Réunis et Messageries Maritimes en
faveur des Tonkinois n'ayant pas fait le ser-
vice militaire, pour qu'ils puissent naviguer en
qualité de matelot. chAuffeur. soutier, n
UN SEUL DÉPUTÉ
pour toute
l'Indochine française
par André-Marie Tao Kim Hai.
Un projet de loi. tendant à modifier t'attt.
cle 3 de la loi du 28 juillet 1881 et le tableau
des circonscriptions électorales annexé à la loi
du 25 mars 1932. est déposé sur le bureau de
la Chambre. Son objet est d'étendre le collège
électoral de Cochinchine à toute l'Indochine
française.
Sous une fausse apparence d'équité, cette
future loi constituera à la fois une mesure anti-
démocratique, une erreur politique et une mons-
truosité juridique.
I.– C'est une mesure antidémocratique
Il peut paraître, au premier abord, tout natu-
rel et même fort équitable de permettre l'exer-
cice effectif du droit de vote à tous les citoyeaa
français résidant en Indochine, ayant rempli les
conditions exigées par la loi pour l'élection d'un
député. Mais ce n'est là qu'une fausse appa-
rence.
Les électeurs de Cochinchine sont opposés à
cette réforme, comme l' a montré ici même M.
Guy Desur, parce qu'ils ne tiennent pas à par-
tager leur député avec les autres pays compo-
sant l'Indochine française. Ils estiment avec
raison qu' un seul député pour toute la Cochin-
chine. qui a une superficie de 64.700 km2, et
une population de 4.484.000 habitants, est déjà
nettement insuffisant. L'Inde française, qui n a
qu'une superficie de 515 km2 et une population
de 290.000 habitants, nomme un député et un
sénateur. N'ayant pas encore de sénateur. la
'Cochinchine est en droit d'en réclamer: un. Au
Jieu d augmenter sa représentation parlemen-
taire. on veut l' englober dans un vaste collège
électoral unique comprenant avec elle 1. Annam.
le Tonkin, le Cambodge et le Laos. Est-ce
démocratique ?
Que l'on ne justifie pas la différence entre
l'Inde et la Cochinchine au point de vue repré-
sentation parlementaire en comparant purement
et simplement le nombre respectif des électeurs
.dans les deux colonies. Le droit constitutionnel
français, en effet, ne tient pas compte seule-
ment du nombre cr électeurs dans la division des
circonscriptions électorales et dans la répartition
des sièges, il tient compte encore de la popula-
tion totale et de l'étendue territoriale. D'autre
part un membre du Parlement-, français n'est
cas un simple mandataire de ses électeurs, mais
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