Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-05-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mai 1937 28 mai 1937
Description : 1937/05/28 (A38,N32). 1937/05/28 (A38,N32).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265488m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
ar ANNER --N
VENDREDI <13 h. 30) 28 MAI 1937.
JOURNAL SEIHPIOTIDIEN
Rédaction & Administration :
1, lu 4e h Bonne
PARIS <20
TÉL. t RICHELIEU 73-0«
(2 ligne* pwapéM)
Les Annales Coloniales
rv! D.I MrtMMADCDM
Fondateur; Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
mu III Roum illustré*:
Dm 6 Kola 3 Mol*
France et ,
colonies - -1800 100 » 50 »
Etranger.. 240 » 125 » 70 »
le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans trais dans I
tous les bureaux de poste. I
Pour la viticulture
marocaine -
Je veux rendre un juste hommage a
nos amis, les viticulteurs du Maroc. Ils
le méritent à tous les points de vue.
Jeudi dernier, nous étions réunis au
ministère des Affaires étrangères, sa on
de l'Horloge : représentants des viticul-
teurs de la Métropole et du Maroc, des
commerçants, délégués de la Résidence,
et de tous les ministères intéressés aux-
quels étaient adjoints, avec Barthe, dé-
puté et sénateurs viticoles.
Le Maroc ne pouvait pas trouver,
pour sa viticulture, d'interprètes plus
éloquents, plus émouvants. La situation
là-bas est des plus critiques. Des preu-
lies nouvelles, décisives nous ont été ap-
portées. Pour les vignerons en particu-
lier l'avenir est des plus sombres.
Certes, ce n'est pas l'heure de cher-
cher les responsabilités. Je suis de ceux
qui depuis 17 ans ont prévenu en toute
sincérité les résidents généraux et leurs
collaborateurs, les agriculteurs maro-
cains et les commerçants. Avec non
moins de sincérité, au cours du débat,
on a indiqué certains responsables.
Mais il s'agit de toute autre chose. La
viticulture marocaine connaît des prix
de famine ; elle a été obligée d'expor-
ter dans un pays voisin du notre, dont
nous avons perdu en grande partie la
clientèle, des vins excellents dans des
conditions lamentables. On nous a parlé
de 15 francs l'hectolitre, c est navrant.
La récolte prochaine s'annonce fort
bonne. Hélas ! c'est la perspective du
désastre, de l'effondrement définitif.
Les viticulteurs du Maroc venaient
demander l'importation, en franchise
dans la Métropole, de 250.000 hectoli-
tres de vin et 25.000 hectolitres de mis-
telles. Ils faisaient valoir avec beaucoup
de talent et d'insistance les arguments
qui s'adressaient en même temps a a
raison et au cœur. Les défenseurs de la
expoMÎenf^ëà
-." Mi exposa~FJes-'
difficultés actuelles, les craintes pour
demain, les motifs qui empêchaient que
leur proposition fut acceptée, comme
nous l'aurions désiré en d'autres temps.
Les viticulteurs marocains ont compris,
mais leur voix devenait plus pressante
lorsque, après le tableau de leurs misè-
res. ils nous répétaient obstinément:
nous sommes des Français.
Eh oui, avais-je envie de leur crier,
vous êtes Français, doublement Fran-
çais vous qui travaillez pour notre pays
dans notre Afrique du Nord ! Tout le
monde autour de nous était de cet avis,
tout le monde aurait jugé intolérable
qu'on abandonnât la viticulture maro-
caine à son malheureux sort, et que la
France ne fit pas un geste maternel
pour la sauver de la ruine.
Barthe a montré la voie du salut. As-
sainissement du marché, application de
l'article 8, ensemble de mesures qui ga-
rantissent le prix de 9 francs par degré,
prix « social »,*u dessous duquel les
viticulteurs marocains ne pourraient pas
vivre. Triptyque : blocage, distillation,
financement ; en d'autres termes, salut
assuré par l'initiative des producteurs
eux-mêmes et par la collaboration de la
Métropole. Il y a, à côté de la Caisse
centrale du service des Alcools, une
caisse annexe de la viticulture, plus
particulièrement chargée des opérations
ayant trait à la résorption des excédents
viticoles ; elle est chaque année, con-
formément à l'article 45 du décret-loi
du 30 juillet 1935, pourvue d un cer-
tain nombre de ressources (outre la
subvention de 125 millions provenant
des bénéfices réalisés par le service des
Alcools jusqu'à concurrence de cette
somme). Cet organisme serait appelé a
aider les viticulteurs marocains à assai-
nir leur marché.
Je n'entre pas dans les détails. Il a
été impossible de fixer exactement le
chiffre nécessaire. Si mes souvenirs sont
exacts, il s'agissait de 6 millions. Ils
doivent être exacts, car, n'eût été la
majesté du cadre, je songeais à faire une
proportion : dans le cas où des oppo-
sitions se manifesteraient de la part des
Finances, désigner une sous-commission
qui rechercherait des cas où le gouver-
nement actuel et ceux qui l'ont précédé
ont employé des sommes infiniment
plus considérables à des fins moins in-
dispensables, moins justes r aussi. La
sous-commission n'aurait pas eu grand
peine à trouver quelques exemples bien
.< & a t&3<~.i. &.M- <- '~-'~r'
de-etë et d'autre,
satisfait. Pour le - reste, développement
du commerce des raisins frais, des jus
de fruits, des moûts concentrés, qu on
fasse confiance à notre Comrpission du
Vin aux Colonies : nous n'avons jamais
séparé le Maroc de la Métropole pour
toutes ces questions : nous continue-
rons.
Mario Roulfan.
- Sénateur, ancien ministre,
Président du Groupe Viti-
cole du Sénat, Président
de la Commission du Vin
aux Colonies, Président de
la Commission lnternatio.
nale Permanente de la Vi-
ticulture.
A la Société des Nations
Le sandjak d'Alexandrette
L'Assemblée a examiné hier, au cours de
sa séance de r après-midi, le statut du sandjak
d'Alexandrette. M. Viénot avait eu avant-
hier matin des entretiens à ce sujet. Un con-
naît la position de la France, qui est d'aban-
don entier au Conseil de la S.D.N. Le pnn.
cipe est d'ailleurs admis. Deux points de faible
importance demeuraient à réglerle sort du
Nahié de Bahir, du Nahié de 1 Akrad et du
Nahié de Bassit. Et, d'autre part, la question
de l'emploi de la langue arabe dans le sand-
jak, concurremment à la langue turque.
Notons, en marge des débats de Genève,
qu'au cours d'une séance à la Chambte syrien-
ne à Damas, les députés ont violemment ma-
nifesté en faveur de la souveraineté syrienne
dans le sandjak d'Alexandrette, de 1 établisse-
ment de la langue arabe comme langue offi-
cielle et de l'unité parlementaire.
Après un exposé du ministre des Affaires
étrangères, la Chambre a approuve al una-
nimité la décision du président du Conseil de
se rendre à Genève pour y défendre les inté-
rêts de la Syrie. -,
MM.Djemil Mardam, président au v-onse..,
et Saadallah Jabri, ministre des Affaires étran-
gères, partiront jeudi. M. Mardam espère que
h décision du Conseil de la Société des Na-
tions sera ajournée jusqu'à l'arrivée de la
délégation syrienne.
dC Le Gouvernement syrien envisagerait, d'au-
tre part, la possibilité de conversations directes
avec le représentant de la Turquie.
L'Egypte, nouveau membre de la S.D.N.
L'Assemblée extraordinaire de la Société
des Nations, siégeant à Genève, a voté avant-
hier après-midi, à l'unanimité des 46 votants,
l'admission de I Egypte dafJa
Le vote proclamé, le président de I awem-
Mée M. Rustu Aras, a invité les délégués de
l'Eavote à occuper leurs sièges.
Sas pacha, chef du Gouvernement égyp-
tien ; Wacyf Boutros Ghali pacha jsfre
des Affaires étrangères; Makram Ebadp.
cha, ministre des Finances, ont fait aussitôt
leur entrée dans la salle de I assemblée, ac-
compagnes de leurs co!UWitn:rs, tous cOiJfét
du fez, et ont ainsi pqi tPMce~
Au Ministère des - Colonies
M. Georges Lasserre, professeur à la Fa-
culté de Droit de Lille, a été nommé attaché
au cabinet.
Attributions
de la Direction du personnel
Un arrêté du ministre des Colonies du 15 mai
publié au Journal Officiel du 25 mai, s'ex-
prime ainsi :
« Art. 1er. - La réglementation générale
commune aux différents corps ou cadres de
fonctionnaires relevant du Ministère des colo-
nies, est préparée par la direction du person-
nel et de la comptabilité.
Art. 2. Les textes spéciaux réglementant
l'administration du personnel relevant de l'ins-
pection générale des Travaux publics et de
l'inspection-conseil de 1 instruction publique,
sont étudiés par les inspections en accord avec
I-. si;
Ârt. 3. Le recrutement, l'avancement et
la discipline sont assurés administrativement
par la direction du personnel sur la proposition
des services techniques et dans les conditions
fixées par les règlements.
Art. 4. Les services teçhniques poursui-
vent, dans les mêmes conditions, les mises en
service détaché et les réintégrations, qui sont
réalisées administrativement par la direction du
personnel.
Art. 5. Lés affectations et envois en mis-
sion sont prononcés par les services techniques
après accord avec la direction du personnel.
Art. 6. La direction du personnel procède
à la mise à la retraite des fonctionnaires et
assure le service des pensions.
Art. 7. La direction du personnel établit
les dossiers administratifs des fonctionnaires et
les tient à jour à l'aide des renseignements
adressés par les services techniques. Ces der-
niers services tiennent, d'autre part, les feuilles
de notes dudit personnel, qui sont à la dispo-
sition de la directioi^d^ personnel. »
Une exécution capitale
à Sidi-bel-Abbès
Un indigène nommé Bouslak. qui avait tué
deux personnes, un de ses coreligionnaires
qu'il avait coupé en deux, et un garde ~~-
; I culier, a été exéfuté dimanche matin à Siài.
fee-Abbisi
Interprétations
de bilans officiels
PrÀ - L 1 ï&
!SÉÉ
L'AIDE d'une statistique pu-
bliée par le ministre des
Colonies dans le Journal
Officiel du 8 avril der-
i nier, on peut comparer
I le mouvement conuner-
I ci al de nos colonies du-
rant les 3 dernières années.
Il s'agit de chiffres concernant les neuf pre-
miers mois des années 1934, 1935 et 1936,
par conséquent avant la dévaluation.
Au cours des années considérées, les sommes
de 2.099, 2.097 et 2.254 s'inscrivent en mil-
lions de francs pour les importations.
Le côté exportations fait apparaître pour 1934
les chiffres de 2.221 pour 1934, 2.537 pour
1935, 2.796 pour 1936.
De tels résultats appellent certaines remarques.
D'abord peu de variations dans les achats de
nos colonies au dehors.
Par contre, on constate que ces territoires ont
envoyé plus de marchandises qu'ils n'en ont re-
çu, puisque l'augmentation de 1934 A 1936
représente une plus-value exportation de 575 mil-
lions, soit 26 01/
Un autre tableau donné par le même docu-
ment, dégage du montant global de ces éc:hanges,
la part qui revient aux échanges entre la France
et ses colonies. Sans nous croire obligés de re-
produire ces chiffres, nous notons que la demande
coloniale des produits français est restée à peu
près constante, alors que la France a intenrifié ses
achats dans les territoires d'outre-mer, surtout de
1935 à 1936.
Les exportations des colonies vers la France
passant d'une année à l'autre de l.440 millions
à 1.904 millions, il n'est pas indifférent de signa-
1er que c'est l'Indochine qui vient en première li-
gne, suivie de l'Afrique occidentale et, bien loin
derrière, de Madagascar.
Dans ce mouvement du commerce extúieur,
malgré leur sécheresse, les statistiques ont leur
langage.
lan^f La France s'occupe dans une mesure de
jour en jour plus grande, de son économie coto-
niale qu'elle tend à valoriser, en animant d'une
façon décisive le marché colonial.
20 Nous devons apercevoir dans ce qui pré-
cède, des signes indubitables de tendances à l'au-
tarchie, et nous trouvons là la preuve qu B existe
un système de commerce franco-colonial de plus
en plus manifeste, en attendant toutefois que re-
prennent les échanges internationaux.
30 Subsidiairement, nous ajouterons que dans
ce facteur d'augmentation, Il faut tenir compte
d'une certaine hausse des matières premières.
Telle qu'elle se réflète somme toute a la lu-
mière des chiffres précédemment énoncés, l'ac-
tivité du commerce de nos colonies, avec ten-
dance pour elles-mêmes k plus d'exportations,
est satisfaisante.
* *"
L ~-~-----~~A-.
,
.,'-. Députt cle Uî r
Membre de f4 cemmuitÕft
de la marine marchands.
:
Devant la misère
nord-africaine
Une mission technique est partie
pour étudier les mesures à prendre
Saisi par ses représentants en Algérie, Ma-
roc et Tunisie, de la gravité de la crise de
famine consécutive à plusieurs années de sé-
cheresse et des risques d'ordre à la fois sa-
nitaire et social qu'une telle situation pouvait
présenter pour les populations nord-africai-
nes, le Gouvernement a étudié vendredi les
mesures d'assistance qui s'avèrent indispen-
sables.
A la suite d'une conférence tenue à la Pré-
sidence du Conseil à laquelle partici-
paient, aux côtés de M. Léon Blum, les mi-
nistres des Finances et de l'Intérieur et le
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires érangeres,
il a été décidé de diriger sur l'Afrique du
Nord une mission technique chargée d ap-
précier en même temps que l'étendue des ra-
vages entraînés par la crise, la nature et les
modalités d'un concours efficace de la métro-
pole au redressement des régions sinistrées.
Cette mission a été désignée et comprend :
M. Théodore Steeg, sénateur, ancien prési-
dent du Conseil, ancien gouverneur général
de l'Algérie, ancien résident général de
France au Maroc, président ; un médecin hy-
giéniste, le docteur Burnet, directeur de l'Ins-
titut Pasteur de Tunis; un représentant de
l'Intendance militaire, l'intendant général
Lefèvre; un représentant du ministère des Fi-
nances : M. F.-D. Grech, inspecteur des Fi-
nances.
Commençant son voyage par le Maroc,
M. Steeg et ses collaborateurs se sont embar-
qués mardi à Bordeaux sur Marrakech pour
Casablanca.
La Commission Exécutive de la Fédéra-
tion Nationale des Journaux Français, qui
groupe des Syndicats de journaux suivants :
Syndicat de la Presse Parisienne. Syndi-
cat des Quotidiens Régionaux, Syndicat des
Quotidiens Départementaux, Syndicat des
journaux d'Opinion, Syndicat de la Presse
Hebdomadaire Française. Syndicat de la
Presse Périodique, Syndicat Général des
Périodiques et Journaux Illustrés Français,
Syndicat de la Presse TechniqUe, Syndicat
des Directeurs de journaux Sportifs,
réunie le mardi 25 mai 1937, a pris la réso-
lution suivante :
A dater du 1er JUIN 1937, le prix de vente
des journaux sera élevé de DIX CENTI-
MES (0.10).
Les quotidiens actuellement vendus tren.
te centimes (0,30), porteront leur prix à
quarante centimes (0,40).
Les tarifs d'abonnements seront aug-
mentés en conséquence.
Cette mesure s'imposait dëjà depuis plu-
sieurs mois ; certains adhérents n'avaient
point hésité à en prendre, seuls, la respon-
pnftiiitw devant leurs lecteurs, qui, du reste,
ont, par leur attachement, approuvé la
légitimité de l'augmentation.
Aujourd'hui, la presse tout entière, après
avoir retardé sa décision jusqu'aux extrê-
mes limites, est obligée de prendre une me-
sure d'ensemble imposée par les charges
multiples qui se sont accumulées depuis le
mois d'août dernier : lois sociales, augmen-
tation des traitements et salaires, des frais
de manutention et de messageries de jour-
naux. du prix du papier, et, d'une façon
générale, augmentation considérable de tou-
tes les matières premières.
Le nouveau prix de vente à quarante cen-
times (0,40) rétablit à peine l'équilibre nor-
mal des entreprises, et ne leur assure mê-
me pas le miDimum de sécurité dont elles
ont nesoin.
La Fédération Nationale des Journaux
Français a le devoir de rappeler au public
que la vie de la Presse intéresse des tra-
vailleurs et collaborateurs par centaines de
milliers.
La disparition récente de journaux qui
n'ont, malheureusement, pu supporter les
profonds changements intervenus dans
l'économie nationale, est un avertissement
très grave. D'autres, à leur tour, sont me-
nacés dans leur existence.
La Fédération Nationale des Journaux
Français est sûre que le public comprendra
les motifs impérieux de sa décision qui, du
reste, laisse encore les journaux français à
un prix de vente inférieur à celui des jour-
naux étrangers.
Les Annales Coloniales dont les moyens sont
loin d'égaler ceux de la Presse quotidienne de
Paris, mais dont les charges d'impression et de
personnel ont évolué. dans les mêmes propor-
tions, se voient contraintes de porter leur prix
de vente, 'à partir du 1er juin à 1 franc le nu-
mSro.
A >-*̃» (
Au Haut-Comité
Méditerranéen
Le lieutenant-colonel breveté d'état-major
Liebray, chef de la section d' outre-mer de
l'état-major de l'armée, a été nommé membre
de la commission d'études du haut comité médi-
terranéen, comme représentant du ministre de
la défense nationale et de guerre.
;) -. <
ÉLECTIONS ! ÉLECTIONS !
Dans l'Inde française
Les élections municipales, dont l'opposi-
tion avait demandé l'ajournement (voir les
Annales Coloniales du 30 avril) se sont dé.
roulées le 2 mai dans le calme.
La première liste David a été élue tout
entière (MM. David et Vigie, chacun 427
voix; M. Appavon, candidat le moins favo-
risé, 404 voix) : il y eut 462 votants sur
587 inscrits.
Pour la seconde liste, patronnée par
M. David, il y avait 8.236 inscrits. La liste
David fut élue avec 5.542 voix contre la liste
de l'opposition qui draina seulement 600 suf-
frages.
) .- (
En grande pompe,
à Jérusalem.
L'anniversaire de la naissance du ProPhète
a été célébré samedi en grande pompe par la
population arabe de Palestine.
Dans les magasins arabes, on pouvait voir
de grandes photos du roi Ghasi d'Irak, entou-
rées de photos de MM. Mussolini et Hitler.
« Vapôtre anti-juif ». Toutes ces photogra-
phies étaient décorées des couleurs nationales
arabes. Des parades et des feux d'artifice se
sont déroulées et ont été tirés dans les quar-
tiers arabes.
M. Schacht, dont on attendait à Paris une offensive « coloniale »,
que d'aucuns rattachaient aux étranges lubies de lord Rothermere, si
chaud partisan en t 928 du révisionnisme hongrois, semble devoir de.
meurer l'observateur paisible de la fièvre politique française.
Est-ce le résultat du rapport fait au Reichsfuhrer Hitler par le
capitaine Widdeman à son retour des fêtes du Couronnement ? Le capi-
taine Widdeman a en effet exprimé le sentiment que ce serait à l'heure
actuelle pour l'Allemagne folie de s'obstiner dans la voie de rodomon-
tades incessantes, comme celles visant la question coloniale.
Ainsi M. Schacht s'est fait ermite 1 Relevons dans les déclarations
qu'il a faites mardi soir à la presse ce passage suggestif :
Je TA n n'annorta apporte pasiae nas de plan, ni économique, ni politique. Je déteste les plans,
quoique je sache qu'on les aime France> A mon avis, tous les plans sont moins
bons que les faits eux-mêmes, si on leur laisse la liberté de se développer. Malheu-
reusement la politique a bien souvent empêché le travail de l'économiste.
Le docteur Schacht se trouve ainsi en contradiction avec le chef
du gouvernement allemand t les revendications coloniales de Berlin
faisaient jusqu'à présent partie d'un plan,
Est-ce la grandiose affirmation de l'umte de lEmpire britannique,
est-ce l'attitude ferme du gouvernement français qui entend ne remet-
tre, à la Société des Nations, aucun des deux territoires ex-allemands
qu'elle a la char,* cPadminütrer, l'attitude d, l AUemagn€, ondoyanU,
souple, laiuant aux fait, la « liberté de se développer », s'est brutale-
ment modifiée ? elle observe aujourd'hui la pame.
.Ce qui ne doit pas cependant now condubti nota départi. r de
notre vigilance.
»
Nuages sur la Tunisie
M. René Vanlande tient de terminer Jana
/'Echo de Paris une bis nette, et très probe,
série doficles. Sous un scalpel impitoyable, la
Tunisie y est examinée. On se douie, quand
on connaît la qualité de l'auteur, et l'origine
des événements dont il fait état, que cel exa-
men n'est pas à Faoantage de M. Armand
Guillon. Nous ne pourrons rien écrire que nous
n'ayons déjà exprimé dans les colonnes de ce
journal. M. Peyrouton était. parait-il, If fas-
ciste ». Il a été défenestré. Il avait le sens de
r autorité. Mais surtout, il connaissait la nature
humaine. Les Tunisiens, quoi que l'on fasse,
quoi que l'on dise, quelque notoriété que cher-
chent à acquérir des journalistes en. mal de
signature, ne peuvent pas encore secouer la
tutelle de la France. Incapables de s'adminis-
trer eux-mêmes, ayant une économie a sens
unique oins, huile et quelques céréales
autant de matières alimentaires dont regorge le
marché mondial ils sont à un carrefour dan-
gereux : leurs intellectuels ont la légitime am-
bition de diriger le pays. Mais sauraient-ils
donner à manger aux hommes ?
Nous l'avons très souvent écrit : en ouvrant
ses Ecoles, ses Cours, ses Facultés, en distri-
buant ses Diplômes, la France a pris l'engage-
ment de former des élites, et de céder à ces
Elites, le jour où elles seraient formées, la
place qu'elle-même occupe, en médecine, en
pharmacie, au barreau, dans l Administration.
Mais les promesses n'ont pas été tenues, et la
France continue d'occuper toutes les places.
Les élites tunisiennes en sont venues tout natu-
rellement à la révolte, et nous ne saurions les
en blâmer.
Mais il y a, à côté, tout un peuple auquel,
à notre sens, nous sommes à rheure actuelle
seuls capables d'assurer la possibilité de vivre.
M. Guillon, préfet, formé à l'école politique
et non pas à l'école humaine, a trop soigneuse-
ment appliqué dans un pays incapable de les
absorber, et même d'en comprendre le sens,
les théories généreuses et humanitaires du
Front populaire. Il eût dû prendre sa ligne de
conduite dans le pays même. Il a, sans arrêt,
conservé ses yeux sur Paris. Il est aujourahui
question, devant son échec, de le remplacer
fJCt M. Berthoin.
Ce n'est pas une solution, et le sort de la
Tunisie demeurera ce qu'il est. La France ne
devrait pas, parmi des circonstances tragiques,
telles que celles qui sillonnent en ce moment
notre Afrique du Nord, faire de la Tunisie an
siège politique et n'envisager cette possession
qui nous échappe qu'à la mesurera m beau
poste à pourvoir.
La Tunisie mérite mieux que cela.
1t lui faut un homme, un administraient
sage, hUmain, auquel la question' sociale et la
pitié sont familières, mais qui conserve cepen-
dant le sens de l'autorité. La nature indolente,
imprévoyante, parfois fataliste, du Tunisien,
est nettement différente de la nôtre- Le bonheur
des peuples se fait en général toujours contre
eux-mêmes. Nous ne pouvons, en Tunisie, nous
écarter de ce devoir.
Ce n'est pas un fonctionnaire métropolitain
qu'il faut envoyer en Tunisie, pas plus qu'un
idéologue, pas plus qu'un serviteur trop strict
du pouvoir central. C'est un chef rompu à tous
les méandres de la politique musulmane, et qui
saura retenir à la rive française un vaisseau
bien près d'en être détaché.
) .- ( –-
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, Président de la Républi-
que, a reçu vendredi M. Pierre Alype, gou-
verneur p. i. de la Côte Française des Soma-
lis, M. Robert de Caix, et M. André Japy.
AU HAUT-COMMISSARIAT
DE SYRIE
Le baron Fain. délégué à- Damas du Haut-
Commissaire de Firance en Syrie et au Liban a
reçu vendredi Soltan Attrache.
Le rnste firiiamimi -
Il n'est pas un colonial qui ne frémira d la
lecture du discours que M. Stanley Baldwin a
prononcé mardi au banquet de la fête de l' Em-
pire britannique.
Les circonstances se prêtaient étrangement à
un acte historique. Est-il besoin de les rappe-
ler ? L'attitude de M. Baldwin au moment de
T abdication de S. M. Edouard VIII, la reu-
nion en ce moment de la Conférence Impériale,
de suite après un couronnement plein de faste,
et de la grandiose affirmation de la puissance
impériale. Il était indispensable, à l'instant où
r Economie de la vieille Europe, qui prétend
encore 'régler l'économie du monde, offre.' les
marque de son usure et Je son incompréhen-
sion des races nouvelles, de frapper un grand
coup afin que. les Dominions demeurent atta-
chés à la Couronne.
M. S!. Baldwin a placé la question sur le
terrain Je la collaboration. Il n'a pas craint
d'affirmer, en termes propres, que l'Empire
« est la plus grande expérience politique qui
ait jamais été tentée dans le monde ». Et par
une souplesse remarquable, rejoignant les idées
que le Dr Schacht allait prononcer quelques
heures plus tard à Paris, il a insisté sur ce fait
que l'Empire, à aucun moment dé, son Histoire,
n'avait été rigide, mais au contraire avait régu-
lièrement évolué, et s'était adapté au fur et à
mesure à des « circonstances changeantes ».
Cependant, l'orateur allait dépasser son su-
jet. Dans une vie humaine, lorsqu'un homme
politique digne du peuple dont il a Jtrfge les
destinées est à la oeille de prendre volontaire-
ment sa retraite, et va transmettre le flambeau
à des gens de sa race, qui vivent, pensent, et
sentent comme lui, il est bien que son aermer
discours s'élève à la pureté spirituelle a un
testament. Le vieil homme d'Etat anglais n a
pas été inférieur à ce que le peuple attendait
de lui. Ayant avec honneur, conscience et fidé-
lité poussé durant toute son existence la char-
rue et tracé des sillons droits, il lui revenait de
dominer l'espace et le temps.
Il a tracé les grandes lignes d'une politique :
ne pas s'attarder aux circonstances du moment,
quelles qu'elles soient, et ne voir que le but.
Ne pas intellectuellement creuser les problè-
mes, les disséquer, les critiquer, au point de
ne plus considérer que ces thèmes éphémères.
« C'est pour avoir voulu trop définir, s est
exclamé f orateur, que l'Eglise chrétienne s'est
divisée. » Ne voir que le but, ne pas s'arrêter
aux moyens sauf lorsque ceux-ci mettent
en jeu le prix dq monde, ou ne sont pas hon-
net.. L'Empire ne doit pas être -cisaillé par
ses sujets. Il est devenu m symbole, et jamais
la couronne ne reprhente, autant qu autour-
d'hui, la haute figure d'une Société des: No♦
iions britanniques.
M. Mackenzie King, premier ministre au
Canada, en exprimant le regret que M. Bald-
win quitte les fonctions de premier ministre, a
maintenu pour sa part que l'unité de l'Empire
britannique contient un secret qui est l'esprit
commun animant les institutions britanniques.
Cet esprit est renforcé par l'allégeance enom
la couronne et par la foi commune des divers
peuples de l'Empire.
♦%
Les hautes paroles de M. Stanley Baldwin
auront leur écho dans toutes les capitales de
l'Empire. Puissent-elles permettre à l'Europe
de retarder T échéance fatale que ses divisions
et ses guerres précipitent depuis 1914. Nous
n'avons jamais été jaloux de l'Empire britan-
nique, mais nous l'avons envié. Sa tradition,
sa tranquille fermeté, l'assurance même qu'il a
de sa puissance, l'opinidire et l'anonyme labeur
de ses servants, nous ont toujours frappé.
Et nous ne saurions terminer sur une plus
émouvante preuve que celle qui nous est au-
jourd' hui apportée : le dernier article que Sir -
Austen Chamberlain ait écrit, en mars dernier,
avant sa mort, ne devait être publié qu'à l'ins-
tant où M. Stanley Baldwin résignerait ses
hautes fonctions de Premier Ministre. Cet arti-
cle, publié ce matin dans le Daily Telegraph,
est un éloge de M. Stanley Baldwin.
Au delà de la tombe, Sir Austen Chamber-
lain a continué à servir l'Empire.
LiwiililliD de la France
en Méditerranée orieilale
par Raoul Monmcrraon.
Nous avons dernièrement écrit ici que la
France venait de perdre le bénéfice de la.po-
sition séculaire qu elle avait occupée en Egyp-
te, en Syrie et au Liban.
On nous accuse de nationalisme lorsque nous
nous attachons à défendre chacune des par-
celles de notre Empire : nous ne faisons pas
plus de nationalisme que Moscou, quand il s at-
tache à exalter l'individualisme de chacune des
Républiques de l'Union.
Nous avotis écrit que nous avions capitulé à
Montreux, ce pourquoi M. François de Tessan
est très vivement félicité, comme nous avons
écrit que nous avions capitulé à Damas et à
Beyrouth. ce pourquoi l ineffable M. de Mar-
tel est demeuré en place.
Nous sommes animés d'une générosité un
peu puérile : beaucoup d'idéologie, a élans
sentimentaux, une tendance à considérer les
autres comme le reflet vivant de nous-mêmes,
alors qu'ils n'ont ni nos mœurs, ni notre. reli-
gion, ni notre idéal, et que leur structure phy-
sique même diffère. La pression de la libéra-
tion humaine qui nous anime nous conduit a
distribuer l'Empire aux quatre coins. Mais cet
Empire, incapable à tous les pobits de vue Je
s'administrer lui-même, des malins en récoltent
les morceaux.
M. Gabriel Péri, dans l'Humanité du
21 mai, s'en indigne avec une charmante can-
deur à propos de la Syrie, sur laquelle il sem-
ble "bien que l'Italie, conjointement d'ailleurs
à la Grande-Bretagne, ait des vues extrême-
ment précises. Pourquoi avoir, dans de telles
conditions. signé le double traité de la Syrie
et du Liban ? Le droit des peuples à disposer
d'eux-mêipes l L'Humanité, durant que les
agitateurs syriens étaient en France, et que la
Délégation discutait par ailleurs avec le Quai
d'Orsay, clamait sans arrêt les mots magnifiques
de ce slogan libérateur. Elle est bien mal fon-
dée aujourd'hui, uniquement parce qu'elle Voit
Fltalie tenter de prendre notre place, à s'en
émouvoir.
M. Raymond Patenôtre - qui l'eût cru ?
- écrit à ce sujet des cjioses fort pertinentes
(Paris-Soir. 20 mai). Il demande que soit dif-
férée la ratification des deux traités. estimant
que la Syrie, pas plus que le Liban, ne sont
évolués suffisamment pour avoir en toute li-
berté. la possibilité d" exercer leur ùersannalifé.
VENDREDI <13 h. 30) 28 MAI 1937.
JOURNAL SEIHPIOTIDIEN
Rédaction & Administration :
1, lu 4e h Bonne
PARIS <20
TÉL. t RICHELIEU 73-0«
(2 ligne* pwapéM)
Les Annales Coloniales
rv! D.I MrtMMADCDM
Fondateur; Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
mu III Roum illustré*:
Dm 6 Kola 3 Mol*
France et ,
colonies - -1800 100 » 50 »
Etranger.. 240 » 125 » 70 »
le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans trais dans I
tous les bureaux de poste. I
Pour la viticulture
marocaine -
Je veux rendre un juste hommage a
nos amis, les viticulteurs du Maroc. Ils
le méritent à tous les points de vue.
Jeudi dernier, nous étions réunis au
ministère des Affaires étrangères, sa on
de l'Horloge : représentants des viticul-
teurs de la Métropole et du Maroc, des
commerçants, délégués de la Résidence,
et de tous les ministères intéressés aux-
quels étaient adjoints, avec Barthe, dé-
puté et sénateurs viticoles.
Le Maroc ne pouvait pas trouver,
pour sa viticulture, d'interprètes plus
éloquents, plus émouvants. La situation
là-bas est des plus critiques. Des preu-
lies nouvelles, décisives nous ont été ap-
portées. Pour les vignerons en particu-
lier l'avenir est des plus sombres.
Certes, ce n'est pas l'heure de cher-
cher les responsabilités. Je suis de ceux
qui depuis 17 ans ont prévenu en toute
sincérité les résidents généraux et leurs
collaborateurs, les agriculteurs maro-
cains et les commerçants. Avec non
moins de sincérité, au cours du débat,
on a indiqué certains responsables.
Mais il s'agit de toute autre chose. La
viticulture marocaine connaît des prix
de famine ; elle a été obligée d'expor-
ter dans un pays voisin du notre, dont
nous avons perdu en grande partie la
clientèle, des vins excellents dans des
conditions lamentables. On nous a parlé
de 15 francs l'hectolitre, c est navrant.
La récolte prochaine s'annonce fort
bonne. Hélas ! c'est la perspective du
désastre, de l'effondrement définitif.
Les viticulteurs du Maroc venaient
demander l'importation, en franchise
dans la Métropole, de 250.000 hectoli-
tres de vin et 25.000 hectolitres de mis-
telles. Ils faisaient valoir avec beaucoup
de talent et d'insistance les arguments
qui s'adressaient en même temps a a
raison et au cœur. Les défenseurs de la
expoMÎenf^ëà
-." Mi exposa~FJes-'
difficultés actuelles, les craintes pour
demain, les motifs qui empêchaient que
leur proposition fut acceptée, comme
nous l'aurions désiré en d'autres temps.
Les viticulteurs marocains ont compris,
mais leur voix devenait plus pressante
lorsque, après le tableau de leurs misè-
res. ils nous répétaient obstinément:
nous sommes des Français.
Eh oui, avais-je envie de leur crier,
vous êtes Français, doublement Fran-
çais vous qui travaillez pour notre pays
dans notre Afrique du Nord ! Tout le
monde autour de nous était de cet avis,
tout le monde aurait jugé intolérable
qu'on abandonnât la viticulture maro-
caine à son malheureux sort, et que la
France ne fit pas un geste maternel
pour la sauver de la ruine.
Barthe a montré la voie du salut. As-
sainissement du marché, application de
l'article 8, ensemble de mesures qui ga-
rantissent le prix de 9 francs par degré,
prix « social »,*u dessous duquel les
viticulteurs marocains ne pourraient pas
vivre. Triptyque : blocage, distillation,
financement ; en d'autres termes, salut
assuré par l'initiative des producteurs
eux-mêmes et par la collaboration de la
Métropole. Il y a, à côté de la Caisse
centrale du service des Alcools, une
caisse annexe de la viticulture, plus
particulièrement chargée des opérations
ayant trait à la résorption des excédents
viticoles ; elle est chaque année, con-
formément à l'article 45 du décret-loi
du 30 juillet 1935, pourvue d un cer-
tain nombre de ressources (outre la
subvention de 125 millions provenant
des bénéfices réalisés par le service des
Alcools jusqu'à concurrence de cette
somme). Cet organisme serait appelé a
aider les viticulteurs marocains à assai-
nir leur marché.
Je n'entre pas dans les détails. Il a
été impossible de fixer exactement le
chiffre nécessaire. Si mes souvenirs sont
exacts, il s'agissait de 6 millions. Ils
doivent être exacts, car, n'eût été la
majesté du cadre, je songeais à faire une
proportion : dans le cas où des oppo-
sitions se manifesteraient de la part des
Finances, désigner une sous-commission
qui rechercherait des cas où le gouver-
nement actuel et ceux qui l'ont précédé
ont employé des sommes infiniment
plus considérables à des fins moins in-
dispensables, moins justes r aussi. La
sous-commission n'aurait pas eu grand
peine à trouver quelques exemples bien
.< & a t&3<~.i. &.M- <- '~-'~r'
de-etë et d'autre,
satisfait. Pour le - reste, développement
du commerce des raisins frais, des jus
de fruits, des moûts concentrés, qu on
fasse confiance à notre Comrpission du
Vin aux Colonies : nous n'avons jamais
séparé le Maroc de la Métropole pour
toutes ces questions : nous continue-
rons.
Mario Roulfan.
- Sénateur, ancien ministre,
Président du Groupe Viti-
cole du Sénat, Président
de la Commission du Vin
aux Colonies, Président de
la Commission lnternatio.
nale Permanente de la Vi-
ticulture.
A la Société des Nations
Le sandjak d'Alexandrette
L'Assemblée a examiné hier, au cours de
sa séance de r après-midi, le statut du sandjak
d'Alexandrette. M. Viénot avait eu avant-
hier matin des entretiens à ce sujet. Un con-
naît la position de la France, qui est d'aban-
don entier au Conseil de la S.D.N. Le pnn.
cipe est d'ailleurs admis. Deux points de faible
importance demeuraient à réglerle sort du
Nahié de Bahir, du Nahié de 1 Akrad et du
Nahié de Bassit. Et, d'autre part, la question
de l'emploi de la langue arabe dans le sand-
jak, concurremment à la langue turque.
Notons, en marge des débats de Genève,
qu'au cours d'une séance à la Chambte syrien-
ne à Damas, les députés ont violemment ma-
nifesté en faveur de la souveraineté syrienne
dans le sandjak d'Alexandrette, de 1 établisse-
ment de la langue arabe comme langue offi-
cielle et de l'unité parlementaire.
Après un exposé du ministre des Affaires
étrangères, la Chambre a approuve al una-
nimité la décision du président du Conseil de
se rendre à Genève pour y défendre les inté-
rêts de la Syrie. -,
MM.Djemil Mardam, président au v-onse..,
et Saadallah Jabri, ministre des Affaires étran-
gères, partiront jeudi. M. Mardam espère que
h décision du Conseil de la Société des Na-
tions sera ajournée jusqu'à l'arrivée de la
délégation syrienne.
dC Le Gouvernement syrien envisagerait, d'au-
tre part, la possibilité de conversations directes
avec le représentant de la Turquie.
L'Egypte, nouveau membre de la S.D.N.
L'Assemblée extraordinaire de la Société
des Nations, siégeant à Genève, a voté avant-
hier après-midi, à l'unanimité des 46 votants,
l'admission de I Egypte dafJa
Le vote proclamé, le président de I awem-
Mée M. Rustu Aras, a invité les délégués de
l'Eavote à occuper leurs sièges.
Sas pacha, chef du Gouvernement égyp-
tien ; Wacyf Boutros Ghali pacha jsfre
des Affaires étrangères; Makram Ebadp.
cha, ministre des Finances, ont fait aussitôt
leur entrée dans la salle de I assemblée, ac-
compagnes de leurs co!UWitn:rs, tous cOiJfét
du fez, et ont ainsi pqi tPMce~
Au Ministère des - Colonies
M. Georges Lasserre, professeur à la Fa-
culté de Droit de Lille, a été nommé attaché
au cabinet.
Attributions
de la Direction du personnel
Un arrêté du ministre des Colonies du 15 mai
publié au Journal Officiel du 25 mai, s'ex-
prime ainsi :
« Art. 1er. - La réglementation générale
commune aux différents corps ou cadres de
fonctionnaires relevant du Ministère des colo-
nies, est préparée par la direction du person-
nel et de la comptabilité.
Art. 2. Les textes spéciaux réglementant
l'administration du personnel relevant de l'ins-
pection générale des Travaux publics et de
l'inspection-conseil de 1 instruction publique,
sont étudiés par les inspections en accord avec
I-. si;
Ârt. 3. Le recrutement, l'avancement et
la discipline sont assurés administrativement
par la direction du personnel sur la proposition
des services techniques et dans les conditions
fixées par les règlements.
Art. 4. Les services teçhniques poursui-
vent, dans les mêmes conditions, les mises en
service détaché et les réintégrations, qui sont
réalisées administrativement par la direction du
personnel.
Art. 5. Lés affectations et envois en mis-
sion sont prononcés par les services techniques
après accord avec la direction du personnel.
Art. 6. La direction du personnel procède
à la mise à la retraite des fonctionnaires et
assure le service des pensions.
Art. 7. La direction du personnel établit
les dossiers administratifs des fonctionnaires et
les tient à jour à l'aide des renseignements
adressés par les services techniques. Ces der-
niers services tiennent, d'autre part, les feuilles
de notes dudit personnel, qui sont à la dispo-
sition de la directioi^d^ personnel. »
Une exécution capitale
à Sidi-bel-Abbès
Un indigène nommé Bouslak. qui avait tué
deux personnes, un de ses coreligionnaires
qu'il avait coupé en deux, et un garde ~~-
; I culier, a été exéfuté dimanche matin à Siài.
fee-Abbisi
Interprétations
de bilans officiels
PrÀ - L 1 ï&
!SÉÉ
L'AIDE d'une statistique pu-
bliée par le ministre des
Colonies dans le Journal
Officiel du 8 avril der-
i nier, on peut comparer
I le mouvement conuner-
I ci al de nos colonies du-
rant les 3 dernières années.
Il s'agit de chiffres concernant les neuf pre-
miers mois des années 1934, 1935 et 1936,
par conséquent avant la dévaluation.
Au cours des années considérées, les sommes
de 2.099, 2.097 et 2.254 s'inscrivent en mil-
lions de francs pour les importations.
Le côté exportations fait apparaître pour 1934
les chiffres de 2.221 pour 1934, 2.537 pour
1935, 2.796 pour 1936.
De tels résultats appellent certaines remarques.
D'abord peu de variations dans les achats de
nos colonies au dehors.
Par contre, on constate que ces territoires ont
envoyé plus de marchandises qu'ils n'en ont re-
çu, puisque l'augmentation de 1934 A 1936
représente une plus-value exportation de 575 mil-
lions, soit 26 01/
Un autre tableau donné par le même docu-
ment, dégage du montant global de ces éc:hanges,
la part qui revient aux échanges entre la France
et ses colonies. Sans nous croire obligés de re-
produire ces chiffres, nous notons que la demande
coloniale des produits français est restée à peu
près constante, alors que la France a intenrifié ses
achats dans les territoires d'outre-mer, surtout de
1935 à 1936.
Les exportations des colonies vers la France
passant d'une année à l'autre de l.440 millions
à 1.904 millions, il n'est pas indifférent de signa-
1er que c'est l'Indochine qui vient en première li-
gne, suivie de l'Afrique occidentale et, bien loin
derrière, de Madagascar.
Dans ce mouvement du commerce extúieur,
malgré leur sécheresse, les statistiques ont leur
langage.
lan^f La France s'occupe dans une mesure de
jour en jour plus grande, de son économie coto-
niale qu'elle tend à valoriser, en animant d'une
façon décisive le marché colonial.
20 Nous devons apercevoir dans ce qui pré-
cède, des signes indubitables de tendances à l'au-
tarchie, et nous trouvons là la preuve qu B existe
un système de commerce franco-colonial de plus
en plus manifeste, en attendant toutefois que re-
prennent les échanges internationaux.
30 Subsidiairement, nous ajouterons que dans
ce facteur d'augmentation, Il faut tenir compte
d'une certaine hausse des matières premières.
Telle qu'elle se réflète somme toute a la lu-
mière des chiffres précédemment énoncés, l'ac-
tivité du commerce de nos colonies, avec ten-
dance pour elles-mêmes k plus d'exportations,
est satisfaisante.
* *"
L ~-~-----~~A-.
,
.,'-. Députt cle Uî r
Membre de f4 cemmuitÕft
de la marine marchands.
:
Devant la misère
nord-africaine
Une mission technique est partie
pour étudier les mesures à prendre
Saisi par ses représentants en Algérie, Ma-
roc et Tunisie, de la gravité de la crise de
famine consécutive à plusieurs années de sé-
cheresse et des risques d'ordre à la fois sa-
nitaire et social qu'une telle situation pouvait
présenter pour les populations nord-africai-
nes, le Gouvernement a étudié vendredi les
mesures d'assistance qui s'avèrent indispen-
sables.
A la suite d'une conférence tenue à la Pré-
sidence du Conseil à laquelle partici-
paient, aux côtés de M. Léon Blum, les mi-
nistres des Finances et de l'Intérieur et le
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires érangeres,
il a été décidé de diriger sur l'Afrique du
Nord une mission technique chargée d ap-
précier en même temps que l'étendue des ra-
vages entraînés par la crise, la nature et les
modalités d'un concours efficace de la métro-
pole au redressement des régions sinistrées.
Cette mission a été désignée et comprend :
M. Théodore Steeg, sénateur, ancien prési-
dent du Conseil, ancien gouverneur général
de l'Algérie, ancien résident général de
France au Maroc, président ; un médecin hy-
giéniste, le docteur Burnet, directeur de l'Ins-
titut Pasteur de Tunis; un représentant de
l'Intendance militaire, l'intendant général
Lefèvre; un représentant du ministère des Fi-
nances : M. F.-D. Grech, inspecteur des Fi-
nances.
Commençant son voyage par le Maroc,
M. Steeg et ses collaborateurs se sont embar-
qués mardi à Bordeaux sur Marrakech pour
Casablanca.
La Commission Exécutive de la Fédéra-
tion Nationale des Journaux Français, qui
groupe des Syndicats de journaux suivants :
Syndicat de la Presse Parisienne. Syndi-
cat des Quotidiens Régionaux, Syndicat des
Quotidiens Départementaux, Syndicat des
journaux d'Opinion, Syndicat de la Presse
Hebdomadaire Française. Syndicat de la
Presse Périodique, Syndicat Général des
Périodiques et Journaux Illustrés Français,
Syndicat de la Presse TechniqUe, Syndicat
des Directeurs de journaux Sportifs,
réunie le mardi 25 mai 1937, a pris la réso-
lution suivante :
A dater du 1er JUIN 1937, le prix de vente
des journaux sera élevé de DIX CENTI-
MES (0.10).
Les quotidiens actuellement vendus tren.
te centimes (0,30), porteront leur prix à
quarante centimes (0,40).
Les tarifs d'abonnements seront aug-
mentés en conséquence.
Cette mesure s'imposait dëjà depuis plu-
sieurs mois ; certains adhérents n'avaient
point hésité à en prendre, seuls, la respon-
pnftiiitw devant leurs lecteurs, qui, du reste,
ont, par leur attachement, approuvé la
légitimité de l'augmentation.
Aujourd'hui, la presse tout entière, après
avoir retardé sa décision jusqu'aux extrê-
mes limites, est obligée de prendre une me-
sure d'ensemble imposée par les charges
multiples qui se sont accumulées depuis le
mois d'août dernier : lois sociales, augmen-
tation des traitements et salaires, des frais
de manutention et de messageries de jour-
naux. du prix du papier, et, d'une façon
générale, augmentation considérable de tou-
tes les matières premières.
Le nouveau prix de vente à quarante cen-
times (0,40) rétablit à peine l'équilibre nor-
mal des entreprises, et ne leur assure mê-
me pas le miDimum de sécurité dont elles
ont nesoin.
La Fédération Nationale des Journaux
Français a le devoir de rappeler au public
que la vie de la Presse intéresse des tra-
vailleurs et collaborateurs par centaines de
milliers.
La disparition récente de journaux qui
n'ont, malheureusement, pu supporter les
profonds changements intervenus dans
l'économie nationale, est un avertissement
très grave. D'autres, à leur tour, sont me-
nacés dans leur existence.
La Fédération Nationale des Journaux
Français est sûre que le public comprendra
les motifs impérieux de sa décision qui, du
reste, laisse encore les journaux français à
un prix de vente inférieur à celui des jour-
naux étrangers.
Les Annales Coloniales dont les moyens sont
loin d'égaler ceux de la Presse quotidienne de
Paris, mais dont les charges d'impression et de
personnel ont évolué. dans les mêmes propor-
tions, se voient contraintes de porter leur prix
de vente, 'à partir du 1er juin à 1 franc le nu-
mSro.
A >-*̃» (
Au Haut-Comité
Méditerranéen
Le lieutenant-colonel breveté d'état-major
Liebray, chef de la section d' outre-mer de
l'état-major de l'armée, a été nommé membre
de la commission d'études du haut comité médi-
terranéen, comme représentant du ministre de
la défense nationale et de guerre.
;) -. <
ÉLECTIONS ! ÉLECTIONS !
Dans l'Inde française
Les élections municipales, dont l'opposi-
tion avait demandé l'ajournement (voir les
Annales Coloniales du 30 avril) se sont dé.
roulées le 2 mai dans le calme.
La première liste David a été élue tout
entière (MM. David et Vigie, chacun 427
voix; M. Appavon, candidat le moins favo-
risé, 404 voix) : il y eut 462 votants sur
587 inscrits.
Pour la seconde liste, patronnée par
M. David, il y avait 8.236 inscrits. La liste
David fut élue avec 5.542 voix contre la liste
de l'opposition qui draina seulement 600 suf-
frages.
) .- (
En grande pompe,
à Jérusalem.
L'anniversaire de la naissance du ProPhète
a été célébré samedi en grande pompe par la
population arabe de Palestine.
Dans les magasins arabes, on pouvait voir
de grandes photos du roi Ghasi d'Irak, entou-
rées de photos de MM. Mussolini et Hitler.
« Vapôtre anti-juif ». Toutes ces photogra-
phies étaient décorées des couleurs nationales
arabes. Des parades et des feux d'artifice se
sont déroulées et ont été tirés dans les quar-
tiers arabes.
M. Schacht, dont on attendait à Paris une offensive « coloniale »,
que d'aucuns rattachaient aux étranges lubies de lord Rothermere, si
chaud partisan en t 928 du révisionnisme hongrois, semble devoir de.
meurer l'observateur paisible de la fièvre politique française.
Est-ce le résultat du rapport fait au Reichsfuhrer Hitler par le
capitaine Widdeman à son retour des fêtes du Couronnement ? Le capi-
taine Widdeman a en effet exprimé le sentiment que ce serait à l'heure
actuelle pour l'Allemagne folie de s'obstiner dans la voie de rodomon-
tades incessantes, comme celles visant la question coloniale.
Ainsi M. Schacht s'est fait ermite 1 Relevons dans les déclarations
qu'il a faites mardi soir à la presse ce passage suggestif :
Je TA n n'annorta apporte pasiae nas de plan, ni économique, ni politique. Je déteste les plans,
quoique je sache qu'on les aime France> A mon avis, tous les plans sont moins
bons que les faits eux-mêmes, si on leur laisse la liberté de se développer. Malheu-
reusement la politique a bien souvent empêché le travail de l'économiste.
Le docteur Schacht se trouve ainsi en contradiction avec le chef
du gouvernement allemand t les revendications coloniales de Berlin
faisaient jusqu'à présent partie d'un plan,
Est-ce la grandiose affirmation de l'umte de lEmpire britannique,
est-ce l'attitude ferme du gouvernement français qui entend ne remet-
tre, à la Société des Nations, aucun des deux territoires ex-allemands
qu'elle a la char,* cPadminütrer, l'attitude d, l AUemagn€, ondoyanU,
souple, laiuant aux fait, la « liberté de se développer », s'est brutale-
ment modifiée ? elle observe aujourd'hui la pame.
.Ce qui ne doit pas cependant now condubti nota départi. r de
notre vigilance.
»
Nuages sur la Tunisie
M. René Vanlande tient de terminer Jana
/'Echo de Paris une bis nette, et très probe,
série doficles. Sous un scalpel impitoyable, la
Tunisie y est examinée. On se douie, quand
on connaît la qualité de l'auteur, et l'origine
des événements dont il fait état, que cel exa-
men n'est pas à Faoantage de M. Armand
Guillon. Nous ne pourrons rien écrire que nous
n'ayons déjà exprimé dans les colonnes de ce
journal. M. Peyrouton était. parait-il, If fas-
ciste ». Il a été défenestré. Il avait le sens de
r autorité. Mais surtout, il connaissait la nature
humaine. Les Tunisiens, quoi que l'on fasse,
quoi que l'on dise, quelque notoriété que cher-
chent à acquérir des journalistes en. mal de
signature, ne peuvent pas encore secouer la
tutelle de la France. Incapables de s'adminis-
trer eux-mêmes, ayant une économie a sens
unique oins, huile et quelques céréales
autant de matières alimentaires dont regorge le
marché mondial ils sont à un carrefour dan-
gereux : leurs intellectuels ont la légitime am-
bition de diriger le pays. Mais sauraient-ils
donner à manger aux hommes ?
Nous l'avons très souvent écrit : en ouvrant
ses Ecoles, ses Cours, ses Facultés, en distri-
buant ses Diplômes, la France a pris l'engage-
ment de former des élites, et de céder à ces
Elites, le jour où elles seraient formées, la
place qu'elle-même occupe, en médecine, en
pharmacie, au barreau, dans l Administration.
Mais les promesses n'ont pas été tenues, et la
France continue d'occuper toutes les places.
Les élites tunisiennes en sont venues tout natu-
rellement à la révolte, et nous ne saurions les
en blâmer.
Mais il y a, à côté, tout un peuple auquel,
à notre sens, nous sommes à rheure actuelle
seuls capables d'assurer la possibilité de vivre.
M. Guillon, préfet, formé à l'école politique
et non pas à l'école humaine, a trop soigneuse-
ment appliqué dans un pays incapable de les
absorber, et même d'en comprendre le sens,
les théories généreuses et humanitaires du
Front populaire. Il eût dû prendre sa ligne de
conduite dans le pays même. Il a, sans arrêt,
conservé ses yeux sur Paris. Il est aujourahui
question, devant son échec, de le remplacer
fJCt M. Berthoin.
Ce n'est pas une solution, et le sort de la
Tunisie demeurera ce qu'il est. La France ne
devrait pas, parmi des circonstances tragiques,
telles que celles qui sillonnent en ce moment
notre Afrique du Nord, faire de la Tunisie an
siège politique et n'envisager cette possession
qui nous échappe qu'à la mesurera m beau
poste à pourvoir.
La Tunisie mérite mieux que cela.
1t lui faut un homme, un administraient
sage, hUmain, auquel la question' sociale et la
pitié sont familières, mais qui conserve cepen-
dant le sens de l'autorité. La nature indolente,
imprévoyante, parfois fataliste, du Tunisien,
est nettement différente de la nôtre- Le bonheur
des peuples se fait en général toujours contre
eux-mêmes. Nous ne pouvons, en Tunisie, nous
écarter de ce devoir.
Ce n'est pas un fonctionnaire métropolitain
qu'il faut envoyer en Tunisie, pas plus qu'un
idéologue, pas plus qu'un serviteur trop strict
du pouvoir central. C'est un chef rompu à tous
les méandres de la politique musulmane, et qui
saura retenir à la rive française un vaisseau
bien près d'en être détaché.
) .- ( –-
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, Président de la Républi-
que, a reçu vendredi M. Pierre Alype, gou-
verneur p. i. de la Côte Française des Soma-
lis, M. Robert de Caix, et M. André Japy.
AU HAUT-COMMISSARIAT
DE SYRIE
Le baron Fain. délégué à- Damas du Haut-
Commissaire de Firance en Syrie et au Liban a
reçu vendredi Soltan Attrache.
Le rnste firiiamimi -
Il n'est pas un colonial qui ne frémira d la
lecture du discours que M. Stanley Baldwin a
prononcé mardi au banquet de la fête de l' Em-
pire britannique.
Les circonstances se prêtaient étrangement à
un acte historique. Est-il besoin de les rappe-
ler ? L'attitude de M. Baldwin au moment de
T abdication de S. M. Edouard VIII, la reu-
nion en ce moment de la Conférence Impériale,
de suite après un couronnement plein de faste,
et de la grandiose affirmation de la puissance
impériale. Il était indispensable, à l'instant où
r Economie de la vieille Europe, qui prétend
encore 'régler l'économie du monde, offre.' les
marque de son usure et Je son incompréhen-
sion des races nouvelles, de frapper un grand
coup afin que. les Dominions demeurent atta-
chés à la Couronne.
M. S!. Baldwin a placé la question sur le
terrain Je la collaboration. Il n'a pas craint
d'affirmer, en termes propres, que l'Empire
« est la plus grande expérience politique qui
ait jamais été tentée dans le monde ». Et par
une souplesse remarquable, rejoignant les idées
que le Dr Schacht allait prononcer quelques
heures plus tard à Paris, il a insisté sur ce fait
que l'Empire, à aucun moment dé, son Histoire,
n'avait été rigide, mais au contraire avait régu-
lièrement évolué, et s'était adapté au fur et à
mesure à des « circonstances changeantes ».
Cependant, l'orateur allait dépasser son su-
jet. Dans une vie humaine, lorsqu'un homme
politique digne du peuple dont il a Jtrfge les
destinées est à la oeille de prendre volontaire-
ment sa retraite, et va transmettre le flambeau
à des gens de sa race, qui vivent, pensent, et
sentent comme lui, il est bien que son aermer
discours s'élève à la pureté spirituelle a un
testament. Le vieil homme d'Etat anglais n a
pas été inférieur à ce que le peuple attendait
de lui. Ayant avec honneur, conscience et fidé-
lité poussé durant toute son existence la char-
rue et tracé des sillons droits, il lui revenait de
dominer l'espace et le temps.
Il a tracé les grandes lignes d'une politique :
ne pas s'attarder aux circonstances du moment,
quelles qu'elles soient, et ne voir que le but.
Ne pas intellectuellement creuser les problè-
mes, les disséquer, les critiquer, au point de
ne plus considérer que ces thèmes éphémères.
« C'est pour avoir voulu trop définir, s est
exclamé f orateur, que l'Eglise chrétienne s'est
divisée. » Ne voir que le but, ne pas s'arrêter
aux moyens sauf lorsque ceux-ci mettent
en jeu le prix dq monde, ou ne sont pas hon-
net.. L'Empire ne doit pas être -cisaillé par
ses sujets. Il est devenu m symbole, et jamais
la couronne ne reprhente, autant qu autour-
d'hui, la haute figure d'une Société des: No♦
iions britanniques.
M. Mackenzie King, premier ministre au
Canada, en exprimant le regret que M. Bald-
win quitte les fonctions de premier ministre, a
maintenu pour sa part que l'unité de l'Empire
britannique contient un secret qui est l'esprit
commun animant les institutions britanniques.
Cet esprit est renforcé par l'allégeance enom
la couronne et par la foi commune des divers
peuples de l'Empire.
♦%
Les hautes paroles de M. Stanley Baldwin
auront leur écho dans toutes les capitales de
l'Empire. Puissent-elles permettre à l'Europe
de retarder T échéance fatale que ses divisions
et ses guerres précipitent depuis 1914. Nous
n'avons jamais été jaloux de l'Empire britan-
nique, mais nous l'avons envié. Sa tradition,
sa tranquille fermeté, l'assurance même qu'il a
de sa puissance, l'opinidire et l'anonyme labeur
de ses servants, nous ont toujours frappé.
Et nous ne saurions terminer sur une plus
émouvante preuve que celle qui nous est au-
jourd' hui apportée : le dernier article que Sir -
Austen Chamberlain ait écrit, en mars dernier,
avant sa mort, ne devait être publié qu'à l'ins-
tant où M. Stanley Baldwin résignerait ses
hautes fonctions de Premier Ministre. Cet arti-
cle, publié ce matin dans le Daily Telegraph,
est un éloge de M. Stanley Baldwin.
Au delà de la tombe, Sir Austen Chamber-
lain a continué à servir l'Empire.
LiwiililliD de la France
en Méditerranée orieilale
par Raoul Monmcrraon.
Nous avons dernièrement écrit ici que la
France venait de perdre le bénéfice de la.po-
sition séculaire qu elle avait occupée en Egyp-
te, en Syrie et au Liban.
On nous accuse de nationalisme lorsque nous
nous attachons à défendre chacune des par-
celles de notre Empire : nous ne faisons pas
plus de nationalisme que Moscou, quand il s at-
tache à exalter l'individualisme de chacune des
Républiques de l'Union.
Nous avotis écrit que nous avions capitulé à
Montreux, ce pourquoi M. François de Tessan
est très vivement félicité, comme nous avons
écrit que nous avions capitulé à Damas et à
Beyrouth. ce pourquoi l ineffable M. de Mar-
tel est demeuré en place.
Nous sommes animés d'une générosité un
peu puérile : beaucoup d'idéologie, a élans
sentimentaux, une tendance à considérer les
autres comme le reflet vivant de nous-mêmes,
alors qu'ils n'ont ni nos mœurs, ni notre. reli-
gion, ni notre idéal, et que leur structure phy-
sique même diffère. La pression de la libéra-
tion humaine qui nous anime nous conduit a
distribuer l'Empire aux quatre coins. Mais cet
Empire, incapable à tous les pobits de vue Je
s'administrer lui-même, des malins en récoltent
les morceaux.
M. Gabriel Péri, dans l'Humanité du
21 mai, s'en indigne avec une charmante can-
deur à propos de la Syrie, sur laquelle il sem-
ble "bien que l'Italie, conjointement d'ailleurs
à la Grande-Bretagne, ait des vues extrême-
ment précises. Pourquoi avoir, dans de telles
conditions. signé le double traité de la Syrie
et du Liban ? Le droit des peuples à disposer
d'eux-mêipes l L'Humanité, durant que les
agitateurs syriens étaient en France, et que la
Délégation discutait par ailleurs avec le Quai
d'Orsay, clamait sans arrêt les mots magnifiques
de ce slogan libérateur. Elle est bien mal fon-
dée aujourd'hui, uniquement parce qu'elle Voit
Fltalie tenter de prendre notre place, à s'en
émouvoir.
M. Raymond Patenôtre - qui l'eût cru ?
- écrit à ce sujet des cjioses fort pertinentes
(Paris-Soir. 20 mai). Il demande que soit dif-
férée la ratification des deux traités. estimant
que la Syrie, pas plus que le Liban, ne sont
évolués suffisamment pour avoir en toute li-
berté. la possibilité d" exercer leur ùersannalifé.
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