Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-05-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 mai 1937 21 mai 1937
Description : 1937/05/21 (A38,N31). 1937/05/21 (A38,N31).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k62654876
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
38* ANNEE. –N° 31.
VEN,DREDI (13 h. 30) 21 MAI 1937
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Ridsctton & Administration :
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PARIS CM.
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M LesAnM* ̃ n;^r+«..r - Raoul MONMARSON
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Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
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avec la - Revue illustré*:. I
un m a Uois 3 l'me
1 1
france et
Calonies 1800 100» 50.
Etranger.. 240» 125 b 70»
U luraéro : 50 cwtiroe*
On s'abonne sana CraiadaM
tous les bureaux de pone.
La glorieuse histoire
des Capitulations
Cet c Capitulations » auxquelles la con-
férence de Montreux va substituer un autre
régime eurent du moins l'insigne mérite,
quatre siècles durant, d'apporter aux po-
pulations de notre Levant méditerranéen
certaines garanties de tolérance et de la li-
berté religieuse. Un roi de France - c était
François i* eut un jour l'idée que, au
nom même du prestige qui s'attache au sou-
venir de Saint-Louis, il pouvait devenir,
auprès de la Porte, l'avocat d'office du
Christ et des chrétiens. Et pour le rôle spi-
rituel de la France dans le Levant, une
grande période allait s'ouvrir.
< Sujets Je l'empereur de France et des
pinces ses amis alliés » étaient pareil e-
ment garantis par Henri IV, en vertu des
capitulations de 1604, contre le risque d être
faits Turcs et circoncis; libre à eux de visi-
ter les lieux saints; entre la ferveur chré-
tienne et les souvenirs séculaires, la France
protectrice maintenait la plénitude des cou-
tacts.
Louis XIV faisait un pas de plus. Dans
une Capitulation de 1673, élaborée par le
marquis de Nointel et sur laquelle Albert
Vandal, à la fin du dix-neuvième siècle, pu-
bliait une savante étude, la tolérance pré-
cédemment accordée aux « religieux fran-
çais » en Palestine était étendue a ces reli-
gieux sur tout le territoire de l'empire otto-
man..
c propres et véritables sujets de l empe-
reur de France i-, ainsi étaient expressément
qualifiés les Capucins et Missionnaires de
toutes nations, dans les traités que signa
Louis XIV avec les Etats de Tunis et Tn-
poli.
L'esprit dont s'inspiraient les Capitula-
tions avait un rayonnement; elles ne profi-
taient pas seulement aux pélerins et aux
missionnaires d'Europe; elles créaient, dans
l'atmosphère politique du Levant, une bien-
faisante influence qui s'exerçait en fait, au
profit de tous les sujets catholiques du Sul-
tan. La vieille monarchie pouvait se préva-
loir de certains précédents pour lesquels la
reconnaissance des chrétientés orientales di-
MMt On l i
oiîu mete, On t.-dans -une lettre de
S-aït ~h~r~
muromiti. Habits au mont Liban, nous ont
fait représenter que depuis un temps infini
leur nation est dessous le protectorat des
empereurs et rois de France. » Que fallait-il
entendre sous ses mots : CI depuis un temps
infini ? » En fait c'est de Saint-Louis que
dataient les liens entre les Maronites et la
France; c'était une lettre de Saint-Louis,
du 21 mai 1250, qui proclamait que « l'ami-
tié de la nation de saint Marron pour les
Français ressemble à l'amitié que les Fran-
çais se portent entre eux D, et qui promet-
tait de donner au peuple de Saint Marron
< protection comme aux Français eux-mê-
mes. » Jamais le Liban chrétien n oubliera
cette promesse du saint roi : et les appels
qui sont adressés à la puissance française
par les chrétientés orientales sujettes du
sultan, les réponses efficaces et rapides que
la France savait faire à ces appels, furent
pour notre diplomatie un honneur. Mous
étions moralement très puissants dans le Le-
vant; nous l'étions en vertu de raisons his-
toriques plutôt que de textes légaux. Le gou.
vernement de la Restauration, en 1828, ob-
tint de la Porte, grâce au général Guiile-
minot, une assurance formelle en vertu de
laquelle les chrétiens relevant de la Porte
devraient continuer, par une sorte de re-
conduction tacite, d'être nos clients.
Soixante ans s'écoulaient, et le Saint
Siège, en 1888, affermissait, a accoru av^
la France, l'œuvre de protection qu'avaient
accomplie les Capitulations. C'était sous le
règne de Léon XIII et sous la présidence
de Sadi Carnot : le 22 mai 1888, la circu-
laire Aspera rerum conditio, publiée par la
Congrégation romaine de la Propagande,
proclamait : « On sait que depuis des siè-
cles le protectorat de la nation française a
été établi dans les pays d'Orient, et qu'il
a été confirmé par des traités conclus entre
les gouvernements. Aussi l'on ne doit faire
à cet égard aucune innovation; la protection
de cette nation, partout où elle est en vi-
gueur, doit être religieusement maintenue, et
les missionnaires en doivent être informés,
afin que, s'ils ont besoin d'aide, ils recou-
rent aux consuls et aux agents de la nation
française. »
Ainsi l'autorité romaine, dans la Turquie
de la fin du dix-neuvième siècle, se plaisait-
elle à invoquer l'ascendant de la France en
faveur de ces chrétientés orientales qui
étaient si souvent désireuses d'obtenir une
aide, en face des vexations ou des menaces
des fonctionnaires ottomans. Il a fallu, pour
abréger cette situation, qui était propice aux
intérêts chrétiens et propice à l'influence
française, les grands changements politi-
ques du vingtième siècle.
Au moment où va disparaître tout un pan
de ce glorieux p*Sàè, ayons un souwmr
nouTT^Ht "âenpn&ôsifé-qui ronquit à la
France de Saint-LOuis la confiance des
chrétiens d'Orient; ayons un souvenir pour
l'esprit d'ingéniosité politique par. lequel
François 1" sut obtenir la confiance du
Grand Turc, pour le plus grand profit des
ces chrétiens.
Cette France du Levant dont parlait
Etienne Lamy dut à «ces deux souverains
les assises de son prestige; elle sut être bien-
faisante parce qu'ils l'avaient rendue puis-
sante.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique. a reçu vendredi dernier M. Edouard
de Waiten, ancien député, ainsi que le pré-
vient et le secrétaire général du comité d or-
ganisation de l'expédition française a I Hima-
laya.
) -. <
Au Ministère des Colonies
Légion d'honneur
Est promu officier, au titre civil: M. Mo-
fais de Narbonne, premier Président de la
Cour d'Appel de Saïgon.
Est nommé chevalier, au titre civil :
M. René Martin, médecin, directeur de l'hô-
pital Pasteur.
Sont promus et nommés, à titre indigène:
M. Seydou Norou Tall, marabout au Sé-
négal, au grade d'ofifcier.
MM. Ahmed Ouli El Mokhtar Ould Ai-
da. émir de TAdrar; Kakai Glele, chef de
canton, Sali Massamba, chef de canton, au
grade de Chevalier.
Dans r Administration centrale
M. Camouilly, rédacteur principal, a été
Rommé faisant fonctions de sous-chef de bureau.
Des lemmes rédactrices
Par décision de M. Marius Moutet, les fera-
mes seront désormais admises à prendre part aux
concOŒS qui eront ouverts pour l'accession au
cadre des rédacteurs de l'administration centrale.
Au Cabinet du Gouvernement
général de l'Algérie
de M Chevreux, nouvelle-
ment nommé directeur de la Sûreté nationale,
Sr*R«rRivfce, chef du cabinet civil du
Gouverneur al a été rmube directeur du
Cabinet.
Aux Délégations financières
,. algériennes
Convoquées par un arrêté du 8 Ulai du gou-
wrneur général les ordinaîre au
tont réun s hier en session ordinaire au
gitge des. emblées alg «eniies à Alger.
ÉLECTIONS ! ÉLECTIONS !
Au Maroc
Les électeurs français sont convoqués après-
demain en vue d'élire leurs délégués au Con-
seil de gouvernement.
La bataille électorale se déroule sur le plan
politique : une liste Parti Social Français et
Parti Populaire Français, une liste radicale
avec un républicain indépendant et une liste
S.F.I.O. et Union Socialiste, à l'exclusion des
communistes, qui accorderont cependant leurs
voix à cette dernière liste du Front populaire,
soutenue par ailleurs par la majorité des fonc-
tionnaires.
Le voyage de M. Daladier au Maroc,
annoncé tant de fois, avait autorisé quelque
espérance parmi les radicaux.
On prévoit, tout au moins pour Casablanca,
qu'un deuxième tour de scrutin sera néces-
saire, les trois listes paraissant devoir totali-
ser un nombre à peu près égal de voix.
1 ) -+-- ( ––-–
Une heureuse innovation
d'assistance médicale gratuite
à la Guadeloupe
Par arrêté du gouverneur, il vient d'être
institué dans la colonie, un service mobile de
médecine et d'hygiène sociales, comprenant
en principe un médecin-directeur, une sage-
femme, une infirmière visiteuse et un infir-
mier. Comme son nom l'indique, ce nouvel
organisme a pour objet la lutte à domicile,
dans les ; populations rurales, des maladies
dites sociales, lèpre, tuberculose, paludisme,
syphilis, piau, lymphangite endémique,
bilharziose intestinale.
Le rôle de l'équipe mobile est plus parti-
culièrement de dépister les cas nouveaux,
d'en étudier les raisons d'apparition, d exami-
ner pour chaque cas, la nature des moyens
destinés à en arrêter la diffusion, de mettre
en œuvre ces moyens, de prodiguer les con-
seils d'hygiène collective et privée s'appli-
quant aux conditions de famille, de lieu et
de temps. De diriger vers les formations sa-
nitaires fixes : hôpitaux, hospices, dispensai-
res, salles de visites, les malades hésitants ou
négligeants. , l,
Les coloniaux applaudiront d'autant plus à
cette réalisation de M. le gouverneur Eboué,
qu'ils savent, par expérience, la répugnance
opiniâtre des populations autochtones à aller
se faire soigner au dispenaire.
Cette mesure devrait bien être généralisée
dans toutes les colonies.
Une injustice 1'
qu'il est encore temps
de réparer
ANS un de us ré-
cents numéros, les
Antwlts ColonItda,
se plaignaient avec
raison que certaines
de nos colonies, no-,
laminent celles de
rOcâDle, soient abc
sentes de l'Exposi-
tion qui. se pré-
pare. - -- -
Il n'y a malheureusement pas qu'elles ! On a
traité en « parente pauvre » Saint-Pierre et Mi-
quelon comme Tahiti où la Nouvelle-Calédonie,
et cela est profondément injuste.
Ah! je le sais, il s'agit de c petites colonies! »
Je sais que les Conseils Généraux n'ont pas voté
les crédits nécessaires, où, pour parler exacte-
ment, n'ont pas pu voter les crédits nécessaJrès.,
« Faulte d'argent est douleur sans pareille »
comme disait notre aïeul.
Les petites colonies, comme les petites nations |
où même nos petites communes rurales françai-j
ses ne s'en aperçoivent que trop. 1
Mais, précisément, n'est-ce pas les faibles qui
sont souvent les plus justes, qu'on doit avant tout,
protéger, et les administrateurs de ces colonies,
n'ont-ils pas manqué à leur devoir en n interve-
nant pas pour permettre, par tous les moyens,
aux colonies qu'ils administrent, d'être représen-
tées dans l'ensemble colonial que doit constituer
l'île des Cygnes ?
Et en admettant qu'il y ait faute initiale, faute
locale, la Métropole ne doit-elle pas, usant de ses
droits et devoirs de tutelle, réparer 1 injustice
au lieu d'y rester indifférente ?
On ne peut plus, évidemment, songer i cons-
truire aujourd'hui des pavillons, et Ja faute est
de ce point de vue, irréparable.
Les positions sont prises déjà depuis long-
temps 1
Mais 11 y a des accommodements possibles, es-
pérons-le, avec un peu de bonne volonté.
J'ai, pour ma part, trouvé dans le nouvel ad-
ministrateur-gouverneur de St-Pierre et Moue.
Ion, un homme prêt à prendre sur ce terrain
d'intelligentes initiatives.
D'autre part, à Paris même, M. le Gouverneur
Géraud m'a promis un emplacement, si modeste
qu'il eût été à lui seul pitoyable 1
J'ai songé à utiliser la goélette de Terre-Neuve
< Santa Maria » qui a déjà été utilisée
musée permanent de la Grande Peche, mais
c'était seulement une branche de l'activité écono-
mique de notre petit arcùipei américain. :
C'est la Compagnie Générale TrtmMJlltmliqrM.
dans la personne de son éminent directeur, M.
Cangardei, qui m'a ouvert généreusementla porte
de son pavillon pour queSaild-Pierre et mbq"m
,. -., -" o.
-e,j-e-e en;&cje%-£
même sûr que M. le Ministre des Colonies saura
faire, à sntour le sacrifice financier. Nofté Pl-
vieille colonie, .française; est restée asse* fidèle à
la France, poùr.qu'on ne se montre pas Ingrat à
son égard. On n'a que trop donné, à certains de
nos rivaux, l'impression de l'abandon roionial 1
C'est une faute qui pourrait nous coûter cher,
et lui a des économies de bout de chandelles
qui sont dignes de Gribouille
Puisqu'il sagit d'exalter l'artisanat, de le met.
tre en valeur, de le développer, n'est-il pas plus
que jamais utile de montrer à tous les efforts
que nous faisons à Saint-Pierre et Miquelon pour
sortir de la misère qui régnait dans ses Ses ? La
petite pêche côtière, le « séchage » de la morue
(industrie familiale), la fabrique à la maison des
conserves, l'industrie du « suprême d'oursin »
qui n'existe, dans sa réalisation pratique, qu'à
Saint-Pierre et Miquelon, l'élevage du renard ar-
genté SOUS ce climat favorable, la mise en valeur
des minerais, l'utilisation des plans d'eau pour
les bases aéronautiques, toutes choses qui nai*
sent dans notre colonie et qui ne demandent qu'à
se développer si on le veut, tout cela ne mérite-
t-il pas un stand ?
Nous croyons fermement que ce serait à la fois
une faute et une injustice de ne pas assurer à
Saint-Pierre et Miquelon et aux autres petites
vieilles colonies, la place a laquelle elles ontdrdt,
ce mu ~ent eâes font
précisément parce que, en ce moment, elles font
un louable effort pour sortir de la à qui, pour
elle, serait mortelle si elle persistait.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Président de la Commission
de la Marine Marchande
Vice-py résident de ta Commission
des Colonies
>' -.+. (
Binger sans sépulture
Le Ministère des Colonies a communiqué :
« Au lendemain des obsèques nationales, la
veuve du grand Colonial avait exprimé le désir
d'obtenir une concession grahate aai cimfMre
Montparnasse. Mais le grand Alsacien à qui la
France doit une partie de son empire tHcm,
n'était pas une gloire locale, le Conseil Mwmd
pal de la Ville de Paris, liée par
par trop séoères, ne pat donner satisfaction à
Mme Binger.
M. MariflS Mordet, ministre des Colonies,
vient de demander au Président du conseil
d'agir personnellement auprès du minlsfre de
l'Intérieur pour qu'une nouoelle délibéralion,
favorable cette fois, soit prise.
Nous espérons qu'une dérogation pourra &re
apportée aux règlements en vigueur et qu il sera
ainsi permis à la Ville au grand cœur qued
Paris, d'honorer le soutenir du glorieux colo-
nial. » ,
Il semble que devant de tels faits on doive
demeurer sans voix ! Un gouverneur g&énrt qui
donna avec Treich Laplène la Côte dOlvoire à
la France, en un moment où d autres puissances
européennes, sur place, la convoitaient, et qui
ne trouve pas, dans Paris, après des funéruHw
nationales, quelques mètres carrés de terre pour
reî
Nous ne connaissons pas les règlements « IfOP
sévères Il de la Ville de Paris, mais il semble
que le ministère des Colonies, ou la Ville de
Paris, pourraient disposer des crédits nécessaires
pour acheter dans un des cimetières parisiens une
concession perpétuelle.
Et comme la France sait honorer ses 0wk^»
serviteurs t
An Ceiseil les Ministres
Le Conseil des Ministres a eu lieu mercredi
matm à rBytee. sous la présidence de M. Al-
bert Lebnm. président de la République.
," En Somalie
Au cours de ce Conseil, M. Marius Mou-
tet, ministre des Colonies, a attiré l'attention du
Conseil sur la situation des négociants français
installés dans la région de la mer Rouge.
- La Commission - d'Enquête
Il a, d'autre part, fait adopter et signer un dé.
Clet et un arrêté organisant une commission d'en-
quête dans les colonies et désignant les membres
de cette commission.
Un arrêté d'avant-hier perte nomination des
membres de cette commission. En voici la liste
1 Membres désignés par la Commission des
colonies du Sénd :
MM. Aimé Berthod, Lancien, Mario Rous-
tan, sénateurs ;
2° M. Henry Bélenger, sénateur ;
3° Membres désignés par la Commission
de VAlgérie, des colonies et des pays de pro-
tectorat de la Cbanhre des députés :
MM. André Albert, Dubois, Lozeray, Niel,
Sévère et Taithnger, députés ;
4° MM. Maxence Bibié. député ancien mi-
nistre ; André Philip, député, Paul Reynaud,
député, ancien ministre, rapporteur du budget
des colonies à la Commission des finances de la
Chambre ;
5* MM. Max Bonnafous, maître de conté-
rence à la Faculté des Lettres de Bordeaux.
Le Dr Bonnardel, chef de travaux au Conser-
vatoire des Arts et Métiers.
Delamarre, Résident supérieur honoraire, an-
cien inspecteur général du travail en Indochine.
Delavignette; directeur de 1 Ecole Nationale
de la France d outre-mer.
Deschamps, administrateur en chef des colo-
nies, chargé de cours à l'Ecole Nationale de
la France d outre-mer,
André Gide, homme de lettres.
Goudal, sous-directeur de la section indigène
au bureau international du Travail.
Gourou (pierre), agrégé de 1 Univmite, doc-
teur ès lettres, ancien professeur en Indochine.
J arrigiOn, secrétaire de la Fédération des
ClemiDots. !a
^Andréjulien, secrétaire général du Haut Co-
mité méditemnéen.
Le pasteur Leenhardt.
L. Lévy-Bruhl, membre de 1 iM&hit.
Le Umh= de l'Amlimie de
~J~,~-'±~~
',
Louis Maurette, directe du Bureau interna-
tional du Travail de Paris.
Montagne, directeur d études au Centre des
Hautes Etudes islamiques.
Gustave Moutet, ingénieur des mines.
Paul Rivet, professeur au Muséum, secré-
taire général de l'Institut d'ethnologie.
Le Père Robert, supénei* général des mis-
sions étrangères. 1 1
Louis Roubaud, homme de lettres.
Mme André Viollis; femme de lettres.
) (
L'UNION COLONIALE FRANÇAISE
A TENU SON ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
L'Union Coloniale vient de réunir sa qua.
rante-quatrième assemblée générale, sous la
présidence de M. André Lebon, ancien minis-
tre, son président
Comme chaque année, le directeur e-énéral
a présenté son rapport sur la situation morale
et financière de l'association. Après avoit
dressé un tableau des principaux événements
qui se sont déroulés dans chacune de nos pos.
sessions d'outre-mer au cours des douze der-
niers mois, et dressé leur bilan, il a montré
les répercussions profondes du mouvement so-
cial dans ces territoires.
Le caractère « social » peut-il se transpo-
ser dans le domaine colonial ? Si la semaine
de quarante heures se comprend en France,
trouve-t-elle sa nécessité aux colonies où les
indigènes travaillent peu, à leur fantaisie,
sans aucune stabilité et avec un rendement
extrêmement faible ? Il semble que les pou-
voirs publics en demeurent persuadés, si 1 on
en juge par la hâte qu'ils ont mise à promul-
guer les diverses lois sociales, avant même
que la grande commission d'enquête ne soit
constituée et n'ait pu, par conséquent, appor.
ter les éléments nécessaires d'appréciation.
Il en résulte des anomalies fâcheuses dans
les textes qui ont été établis et qui auront
pour conséquence de créer la confusion là ou
devraient avant tout régner l'ordre et l auto-
rité. C'est ainsi qu'en Indochine, il faudra,
l'an prochain, limiter la durée au travail à
quarante heures par semaine, alors que les
deux grands pays voisins, l'Inde britannique
et le Japon, travaillent au moins soixante
heures par semaine.
~-:t'O
D'ailleurs, vouloir préciser, de fans, une
législation applicable à des dizaines de mil-
liers de kilomètres de distance, dans des con-
ditions de climat, de besoins, de civilisation,
de tempérament, d'hygiène, de concurrence
si diverses, apparaît beaucoup plus , comme
une régression que comme une amélioration.
Il eût sans doute été préférable, selon la for-
mule de Jules Feny, de tracer les grandes
lignes de leur action aux gouverneurs et pou-
verneurs généraux, et leur laisser' le soin
cc d'oser et agir » au mieux des intérêts dont
ils ont la charge. Gouverner, et plus encore
administrer, de Paris, c'est courir le risque de
a perdre la face » aux yeux des populations
et par voie de conséquences, d'aller au devant
d'échecs qui feraient retomber ;plus bas ceux-
la même que l'on désire relever.
Légiférer pour; des hommes de statut et de
civilisation différents des nôtres est chose
délicate. Dans sa hâte, le I Gouvernement pa-
rait l'avoir oublié. Il semble, selon le mot de
Baldwin, avoir confondu « accélération » avec
« civilisation n; deux termes qui cependant
n'ont rien de commun.
Echanges Internatloeoix
Sous ce titre, vendredi dernier, nous no-
tions notre abdication en Egypte, notre rccul
devant Haïti. Prisonnière de ses industries ex-
portatrices, la France cotisent à tout ce que
celles-ci lui demandent. C'est notre folie des
accords commerciaux à tout prix, dont nous
avons Vu qu'ils étaient l'obstacle le plus for-
mel à notre exportation coloniale, lorsque le
pays en cause entre en concurrence avec elle.
Après le café de Haïti, qui va a nouveau
rentrer en France, voici le café et le riz da
Mexique. Ecoutons la Chambre de Commerce
française du Mexique (Bulletin 186, décem-
bre-janvier) :
L'augmentation dés droits de douane sur
les vins et liqueurs affecte spécialement la
France, qui est la principale exportatrice
au Mexique de ces produits. C'est une dé-
concertante réplique aux généreux gestes,
tout récents, du Gouvernement Français :
suppression de la surtaxe de 15 0/0 sur les
droits d'importation, abaissement de 20 0/0
sur les droits d'importation de la plupart
des produits bruts, abaissement des droits
sur les cafés, suppression des contingen-
tements sur les pois chiches, le riz, etc.
En effet, du fait de la suppression par le
gouoernement français, à la suite de la déva-
luation du franc, des taxes de compensation,
les importations du Mexique en France n'ont
donc plus à acquitter que les droits d'importa-
tion ordinaires, au tarif minimum, le Mexique
jouissant de la clause de la nation la plus fa-
vorisée.
Nous avons dit, assez souvent, ici, notre ad-
miration pour la révolution qui s'accomplit au
Mexique, sous l'autorité de son Président de
la République, le général Lazaro Cardenas.
Mais nous aimerions qu'à nos gestes d'amitié,
ainsi que le relève notre Chambre de Com-
merce de Mexico, des gestes d'amitié répon-
dissent.
Il est oral que le Mexique joue son jeu.
Nous ne jouons pas ,le nôtre.
Le jour oà nos Colonies auront assez de
cohéIion, où nos Syndicats de Planteurs,
Chambres d'Agriculture, organismes divers,
sauront faire valoir leurs droits et placeront la
Métropole devant ses lourdes responsabilités,
le Ministère du Commerce tremblera sur ses
bases, et M. Bonnefôn-Craponne apprendra
peut-être enfin - qu'il y a, dans les Co-
lonies françaises, du riz, du café, du cacao,
et presque tous les produits mondiaux devant
lesquels il se signe, .seulement quand ils
sont étrangers.
) ..t. ( 1–
Conseil d'Etat
Requête du directeur honoraire des services
agricoles au Maroc. Rejet
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Boyer, directeur honoraire des Services
agricoles au Maroc, demeurant à Aïn Sebaa,
aux fins d'annulation d'une décision :
1° Du directeur général de l'Agriculture
à Rabat du 21 mai 1935;
2° Du directeur des Finances à Rabat du
6 août 1934; , ,
3° Du secrétaire général du Protectorat
du 16 mai 1935;
40 Du ministre des Affaires é, trangè. res du
19 février 1934;
5° Du ministre des Finances d, u 11 fé-
vner 1934, le privant de rappels de traite-
ments auxquels il soutenait avoir droit.
Et cette haute juridiction de justifier sa
décision de rejet de la requête, en rappelant
que le Conseil d'Etat n'est compétent, pour
statuer sur les actions dirigées contre les dé-
cisions des autorités administratives du Pro-
tectorat au Maroc, qu'en vertu du décret du
23 novembre 1928.
Dès lors, les conclusions de la requête pré-
citées, qui sont dirigées contre les décisions
des autorités administratives du Protectorat,
doivent être rejetées comme portées devant
une juridiction incompétente pour en con-
naître.
Requête de la Chambre de Commerce
de Dakar
A la requête de la Chambre de Commerce de
Dakar, le Conseil d'Etat a par arrêt rendu
annulé les arrêtés, en date du 16 octobre
1934 et du 10 novembre 1934 par lesquels le
lieutenant gouverneur du Sénégal a interdit
la circulation des camions de plus de 3 ton-
nes de charge utile, sur tout le territoire des
villes de Rusfique et de Kaolak.
Encore
nos industries
d'exportation -
Nous prendrons, un jour, le taureau pu
les cornes. Nous avons été, en effet, bien pré-
somptueux de croire que le simple expose
d'une situation de fait suffirait à comxÈncte
de leur erreur les animateurs de l'Union Fran-
çaise des Industries Exportatrices.
Au-dessus d'eux, nous parviendrons bien
à saisir le Pays. Ils se complaisent dans leur
politique à la petite semaine, du donnant-don-
nant, du gage à outrance. Leur influence,
leurs influences, abusent le ministère du
Commerce. Ils ne raisonnent que par « accords
commerciaux », et dans sa candeur un peu
naïve, l'U.F.l.E. a pris au sérieux l'amère
plaisanterie que nous formulions: conclure des
traités commerciaux avec chacune de nos co-
lonies. Finis terras ! Elle considère bien, en
effet, que nos Colonies sont des terres étran-
gères.
Elle écrit (15 mai, bulletin n° 156):
« Les Annales Coloniales du 7..5-31.
dans un article intitule : « Echanges Inter-
nationaux » ne réfèrent à certaines infor-
mations de notre bulletin n' 154. en date
du 1er mai, et, estimant que « les efforts
faits par l'exportation française pour con-
server ses débouchés étrangers prétent a
sourire ». préconisent la conclusion cvac-
cords commerciaux entre la Métropole et
chacune de ses Colonies.
L'accord provisoire avec Haïti, destiné a
rendre possible un* reprise partielle du com-
merce franco-haïtien en attendant qu'une
solution soit apportée aux questions finan-
cières en cüscussio". est considéré par les
Annales Coloniales comme une capitula-
tion
Dans le refus du Gouvemement égyptien
d'approuver un projet d'accord entre la
France et l'Egypte, portant uniquement
sur les oignons égyptiens et sur les vins
français, notre confrère voit pour la produc-
tion française une « éviction ».
En dépit de ses jugements, qui nous pa-
raissent par trop définitifs, nous félicitons
les Annales Coloniale de prêter une atten-
tion aussi soutenue aux multiples épisodes
de nos relations commerciales avec les pays
étrangers. Qu'elles se tranquillisent. Le jour
où les échanges franco-étrangers présente-
ront un développement important, les Colo.
nies françaises. comme la Métropole,' en
profiteront au maximum.
***
Le bon billet qu'a la Chaire 1 Développer
d'abord les échanges franco-étrangers ! Ache-
ter à pleins bords le café £ Hcât^.el le £ Xfon-
des sud-américaines, dont le meme outteirr,
de ru. F. J. E. écrit, à ce propos, que « Pet
propositions viennent d'être formulées par no-
tre Gouvernement ay Gouvernement argen-
tin. Ces propositions qui comportent, entre au-
tres, des offres d'achat de viandes frigorifiées
pour l'aimée, paraissent devoir retenir 1 atten-
tion du Gouvernement de Buenos-Aires. »
L'U.F.l.E. oublie que Madagascar, que
le Maroc, regorgent de viande. à vif ou, en
conserve, à laquelle l'armée. et la consom-
mation publique pourraient avoir Tecorm. Mais
il faut oendre, d'abord, du produit manufac-
turé français, et Voilà pourquoi nos Colonies
demeureront les ennemies de nos industries
d'exportation.
Payer ceux qui nous paient !
*
* *
Certes, et nous comprenons fort bien cette
nécessité.
Mais nous comprenons fort bien que le
Gouvernement pourra, un jour, faire son exa-
men de conscience, et songer alors aux plan-
teurs européens ou indigènes, inspires, con-
duits, soutenus parfois financièrement par des
primes à la production ou à Y exportation, à
produire café, cacao, vin, huile, blé, chep-
tel.
Nous attendons encore un Gouvernement
non conformiste, qui renversera les valeurs, et
construira l'Empire sur des bases impérialis-
tes et nouvelles, non plus complémentaires de
la France, mais principales la Nation de
cadres que nous sommes devant, enfin, le de-
venir effectivement, en fait ou en puissance.
sous peine de n'être plus qu'un simple terri-
toire de transit étranger.
L'Allemagne c',
et nos concessions successives
par P. Paris*
La question des Colonies allemandes est
à nDfWeaU posée avec une acuité et une
IréqUe=e remarquables.
~~p~?~X ~,~-
ns voudraient que pour acheter la Patz,
raes. 3?
nous a b a n £.
et le Cameroun, assurés, prétendent-ils,
que cette ultime concession nous épargne-
rait la gud'rroi
M. Marius Moutet, ministre des Colo-
nies, interrogé à plusieurs reprises à ce
sujet, a fait, connaître la position de la
France. Il a assuré. par ailleurs, que « cela
ne servirait à rien ». Il nous a donc paru
̃ utile, dans ce sens, de relever les conces-
sions successives, incessantes, considéra-
Mes, que la France a faites à l Allemagne
pour acheter une Paix de plus en plus
précaire, de plus en plus douteuse, et qui
viennent à l'appui de l affirmation minis-
IhfeUe.
Le dernier gage était la Sarre. On se
souvient du plébisciste triomphal. Et voici
le bilan qui s'inscrira, dans. I Histoire,
d'une manière plus éloquente que toutes
les politiques, et que tous les discours :
En 1929,' le maréchal Foch écrivait dans la
Revue de France :
« L'évacuation de la Rhénanie, si par malheur,
u elle avait Heu demain, trouverait la FwMe.
« a n'y a aucune exagération à le dire, sans
« frontières, sans armées. Pour nous donner l'un
« et l'autre dont nous avons le plus pressant
a besoin, plusieurs années nous sont indtspen-
« sables. Tant que nous ne les aurons pas, ce
« serait non seulement une faute, se Serait
« un véritable crime contre la Patrie, d'en-
« visager l'évacuation des territoires rhénans. Il
« faut que tout le monde chez nous, à commen-
ta cer par les hommes politiques, en BOit bien
a convaincus. »
Or le 30 juin 1930, à midi le demier sol-
dat de nos troupes d'occupation avait quitté
Mayence.
Le Traité de Versailles, dans r article 428
(garanties d'exécution pour l'Europe occiden-
tale) prévoyait l'occupation des territoires atte-
nants situés à l'ouest du Rhin, pendant quinze
ans. Cependant, si les conditions du traité
étaient fidèlement observées, l'occupation pou-
vait être réduite dans les mesures suivantes :
1° Au bout de cinq ans évacuation
de la zone de Cologne ;
2° Au bout de dix ans, évacuation de
la zone de Coblence ;
3° Au bout de quinze ans, la zone éIa
Mayence.
Or nous avons abandonné la zone de Colo-
gne au bout de cinq ans. Celle de Coblence
VEN,DREDI (13 h. 30) 21 MAI 1937
JWMIt SEJH)00TI0tER
Ridsctton & Administration :
-
> Kw 4e la Bmtm -
PARIS CM.
ftL. t MCHtUtU M-M
(2 lignes groupée»)
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M LesAnM* ̃ n;^r+«..r - Raoul MONMARSON
',. ;,
,.. n!~~<.r Raout MONMARSON
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
jtBOXMEWEMTS
avec la - Revue illustré*:. I
un m a Uois 3 l'me
1 1
france et
Calonies 1800 100» 50.
Etranger.. 240» 125 b 70»
U luraéro : 50 cwtiroe*
On s'abonne sana CraiadaM
tous les bureaux de pone.
La glorieuse histoire
des Capitulations
Cet c Capitulations » auxquelles la con-
férence de Montreux va substituer un autre
régime eurent du moins l'insigne mérite,
quatre siècles durant, d'apporter aux po-
pulations de notre Levant méditerranéen
certaines garanties de tolérance et de la li-
berté religieuse. Un roi de France - c était
François i* eut un jour l'idée que, au
nom même du prestige qui s'attache au sou-
venir de Saint-Louis, il pouvait devenir,
auprès de la Porte, l'avocat d'office du
Christ et des chrétiens. Et pour le rôle spi-
rituel de la France dans le Levant, une
grande période allait s'ouvrir.
< Sujets Je l'empereur de France et des
pinces ses amis alliés » étaient pareil e-
ment garantis par Henri IV, en vertu des
capitulations de 1604, contre le risque d être
faits Turcs et circoncis; libre à eux de visi-
ter les lieux saints; entre la ferveur chré-
tienne et les souvenirs séculaires, la France
protectrice maintenait la plénitude des cou-
tacts.
Louis XIV faisait un pas de plus. Dans
une Capitulation de 1673, élaborée par le
marquis de Nointel et sur laquelle Albert
Vandal, à la fin du dix-neuvième siècle, pu-
bliait une savante étude, la tolérance pré-
cédemment accordée aux « religieux fran-
çais » en Palestine était étendue a ces reli-
gieux sur tout le territoire de l'empire otto-
man..
c propres et véritables sujets de l empe-
reur de France i-, ainsi étaient expressément
qualifiés les Capucins et Missionnaires de
toutes nations, dans les traités que signa
Louis XIV avec les Etats de Tunis et Tn-
poli.
L'esprit dont s'inspiraient les Capitula-
tions avait un rayonnement; elles ne profi-
taient pas seulement aux pélerins et aux
missionnaires d'Europe; elles créaient, dans
l'atmosphère politique du Levant, une bien-
faisante influence qui s'exerçait en fait, au
profit de tous les sujets catholiques du Sul-
tan. La vieille monarchie pouvait se préva-
loir de certains précédents pour lesquels la
reconnaissance des chrétientés orientales di-
MMt On l i
oiîu mete, On t.-dans -une lettre de
S-aït ~h~r~
muromiti. Habits au mont Liban, nous ont
fait représenter que depuis un temps infini
leur nation est dessous le protectorat des
empereurs et rois de France. » Que fallait-il
entendre sous ses mots : CI depuis un temps
infini ? » En fait c'est de Saint-Louis que
dataient les liens entre les Maronites et la
France; c'était une lettre de Saint-Louis,
du 21 mai 1250, qui proclamait que « l'ami-
tié de la nation de saint Marron pour les
Français ressemble à l'amitié que les Fran-
çais se portent entre eux D, et qui promet-
tait de donner au peuple de Saint Marron
< protection comme aux Français eux-mê-
mes. » Jamais le Liban chrétien n oubliera
cette promesse du saint roi : et les appels
qui sont adressés à la puissance française
par les chrétientés orientales sujettes du
sultan, les réponses efficaces et rapides que
la France savait faire à ces appels, furent
pour notre diplomatie un honneur. Mous
étions moralement très puissants dans le Le-
vant; nous l'étions en vertu de raisons his-
toriques plutôt que de textes légaux. Le gou.
vernement de la Restauration, en 1828, ob-
tint de la Porte, grâce au général Guiile-
minot, une assurance formelle en vertu de
laquelle les chrétiens relevant de la Porte
devraient continuer, par une sorte de re-
conduction tacite, d'être nos clients.
Soixante ans s'écoulaient, et le Saint
Siège, en 1888, affermissait, a accoru av^
la France, l'œuvre de protection qu'avaient
accomplie les Capitulations. C'était sous le
règne de Léon XIII et sous la présidence
de Sadi Carnot : le 22 mai 1888, la circu-
laire Aspera rerum conditio, publiée par la
Congrégation romaine de la Propagande,
proclamait : « On sait que depuis des siè-
cles le protectorat de la nation française a
été établi dans les pays d'Orient, et qu'il
a été confirmé par des traités conclus entre
les gouvernements. Aussi l'on ne doit faire
à cet égard aucune innovation; la protection
de cette nation, partout où elle est en vi-
gueur, doit être religieusement maintenue, et
les missionnaires en doivent être informés,
afin que, s'ils ont besoin d'aide, ils recou-
rent aux consuls et aux agents de la nation
française. »
Ainsi l'autorité romaine, dans la Turquie
de la fin du dix-neuvième siècle, se plaisait-
elle à invoquer l'ascendant de la France en
faveur de ces chrétientés orientales qui
étaient si souvent désireuses d'obtenir une
aide, en face des vexations ou des menaces
des fonctionnaires ottomans. Il a fallu, pour
abréger cette situation, qui était propice aux
intérêts chrétiens et propice à l'influence
française, les grands changements politi-
ques du vingtième siècle.
Au moment où va disparaître tout un pan
de ce glorieux p*Sàè, ayons un souwmr
nouTT^Ht "âenpn&ôsifé-qui ronquit à la
France de Saint-LOuis la confiance des
chrétiens d'Orient; ayons un souvenir pour
l'esprit d'ingéniosité politique par. lequel
François 1" sut obtenir la confiance du
Grand Turc, pour le plus grand profit des
ces chrétiens.
Cette France du Levant dont parlait
Etienne Lamy dut à «ces deux souverains
les assises de son prestige; elle sut être bien-
faisante parce qu'ils l'avaient rendue puis-
sante.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique. a reçu vendredi dernier M. Edouard
de Waiten, ancien député, ainsi que le pré-
vient et le secrétaire général du comité d or-
ganisation de l'expédition française a I Hima-
laya.
) -. <
Au Ministère des Colonies
Légion d'honneur
Est promu officier, au titre civil: M. Mo-
fais de Narbonne, premier Président de la
Cour d'Appel de Saïgon.
Est nommé chevalier, au titre civil :
M. René Martin, médecin, directeur de l'hô-
pital Pasteur.
Sont promus et nommés, à titre indigène:
M. Seydou Norou Tall, marabout au Sé-
négal, au grade d'ofifcier.
MM. Ahmed Ouli El Mokhtar Ould Ai-
da. émir de TAdrar; Kakai Glele, chef de
canton, Sali Massamba, chef de canton, au
grade de Chevalier.
Dans r Administration centrale
M. Camouilly, rédacteur principal, a été
Rommé faisant fonctions de sous-chef de bureau.
Des lemmes rédactrices
Par décision de M. Marius Moutet, les fera-
mes seront désormais admises à prendre part aux
concOŒS qui eront ouverts pour l'accession au
cadre des rédacteurs de l'administration centrale.
Au Cabinet du Gouvernement
général de l'Algérie
de M Chevreux, nouvelle-
ment nommé directeur de la Sûreté nationale,
Sr*R«rRivfce, chef du cabinet civil du
Gouverneur al a été rmube directeur du
Cabinet.
Aux Délégations financières
,. algériennes
Convoquées par un arrêté du 8 Ulai du gou-
wrneur général les ordinaîre au
tont réun s hier en session ordinaire au
gitge des. emblées alg «eniies à Alger.
ÉLECTIONS ! ÉLECTIONS !
Au Maroc
Les électeurs français sont convoqués après-
demain en vue d'élire leurs délégués au Con-
seil de gouvernement.
La bataille électorale se déroule sur le plan
politique : une liste Parti Social Français et
Parti Populaire Français, une liste radicale
avec un républicain indépendant et une liste
S.F.I.O. et Union Socialiste, à l'exclusion des
communistes, qui accorderont cependant leurs
voix à cette dernière liste du Front populaire,
soutenue par ailleurs par la majorité des fonc-
tionnaires.
Le voyage de M. Daladier au Maroc,
annoncé tant de fois, avait autorisé quelque
espérance parmi les radicaux.
On prévoit, tout au moins pour Casablanca,
qu'un deuxième tour de scrutin sera néces-
saire, les trois listes paraissant devoir totali-
ser un nombre à peu près égal de voix.
1 ) -+-- ( ––-–
Une heureuse innovation
d'assistance médicale gratuite
à la Guadeloupe
Par arrêté du gouverneur, il vient d'être
institué dans la colonie, un service mobile de
médecine et d'hygiène sociales, comprenant
en principe un médecin-directeur, une sage-
femme, une infirmière visiteuse et un infir-
mier. Comme son nom l'indique, ce nouvel
organisme a pour objet la lutte à domicile,
dans les ; populations rurales, des maladies
dites sociales, lèpre, tuberculose, paludisme,
syphilis, piau, lymphangite endémique,
bilharziose intestinale.
Le rôle de l'équipe mobile est plus parti-
culièrement de dépister les cas nouveaux,
d'en étudier les raisons d'apparition, d exami-
ner pour chaque cas, la nature des moyens
destinés à en arrêter la diffusion, de mettre
en œuvre ces moyens, de prodiguer les con-
seils d'hygiène collective et privée s'appli-
quant aux conditions de famille, de lieu et
de temps. De diriger vers les formations sa-
nitaires fixes : hôpitaux, hospices, dispensai-
res, salles de visites, les malades hésitants ou
négligeants. , l,
Les coloniaux applaudiront d'autant plus à
cette réalisation de M. le gouverneur Eboué,
qu'ils savent, par expérience, la répugnance
opiniâtre des populations autochtones à aller
se faire soigner au dispenaire.
Cette mesure devrait bien être généralisée
dans toutes les colonies.
Une injustice 1'
qu'il est encore temps
de réparer
ANS un de us ré-
cents numéros, les
Antwlts ColonItda,
se plaignaient avec
raison que certaines
de nos colonies, no-,
laminent celles de
rOcâDle, soient abc
sentes de l'Exposi-
tion qui. se pré-
pare. - -- -
Il n'y a malheureusement pas qu'elles ! On a
traité en « parente pauvre » Saint-Pierre et Mi-
quelon comme Tahiti où la Nouvelle-Calédonie,
et cela est profondément injuste.
Ah! je le sais, il s'agit de c petites colonies! »
Je sais que les Conseils Généraux n'ont pas voté
les crédits nécessaires, où, pour parler exacte-
ment, n'ont pas pu voter les crédits nécessaJrès.,
« Faulte d'argent est douleur sans pareille »
comme disait notre aïeul.
Les petites colonies, comme les petites nations |
où même nos petites communes rurales françai-j
ses ne s'en aperçoivent que trop. 1
Mais, précisément, n'est-ce pas les faibles qui
sont souvent les plus justes, qu'on doit avant tout,
protéger, et les administrateurs de ces colonies,
n'ont-ils pas manqué à leur devoir en n interve-
nant pas pour permettre, par tous les moyens,
aux colonies qu'ils administrent, d'être représen-
tées dans l'ensemble colonial que doit constituer
l'île des Cygnes ?
Et en admettant qu'il y ait faute initiale, faute
locale, la Métropole ne doit-elle pas, usant de ses
droits et devoirs de tutelle, réparer 1 injustice
au lieu d'y rester indifférente ?
On ne peut plus, évidemment, songer i cons-
truire aujourd'hui des pavillons, et Ja faute est
de ce point de vue, irréparable.
Les positions sont prises déjà depuis long-
temps 1
Mais 11 y a des accommodements possibles, es-
pérons-le, avec un peu de bonne volonté.
J'ai, pour ma part, trouvé dans le nouvel ad-
ministrateur-gouverneur de St-Pierre et Moue.
Ion, un homme prêt à prendre sur ce terrain
d'intelligentes initiatives.
D'autre part, à Paris même, M. le Gouverneur
Géraud m'a promis un emplacement, si modeste
qu'il eût été à lui seul pitoyable 1
J'ai songé à utiliser la goélette de Terre-Neuve
< Santa Maria » qui a déjà été utilisée
musée permanent de la Grande Peche, mais
c'était seulement une branche de l'activité écono-
mique de notre petit arcùipei américain. :
C'est la Compagnie Générale TrtmMJlltmliqrM.
dans la personne de son éminent directeur, M.
Cangardei, qui m'a ouvert généreusementla porte
de son pavillon pour queSaild-Pierre et mbq"m
,. -., -" o.
-e,j-e-e en;&cje%-£
même sûr que M. le Ministre des Colonies saura
faire, à sntour le sacrifice financier. Nofté Pl-
vieille colonie, .française; est restée asse* fidèle à
la France, poùr.qu'on ne se montre pas Ingrat à
son égard. On n'a que trop donné, à certains de
nos rivaux, l'impression de l'abandon roionial 1
C'est une faute qui pourrait nous coûter cher,
et lui a des économies de bout de chandelles
qui sont dignes de Gribouille
Puisqu'il sagit d'exalter l'artisanat, de le met.
tre en valeur, de le développer, n'est-il pas plus
que jamais utile de montrer à tous les efforts
que nous faisons à Saint-Pierre et Miquelon pour
sortir de la misère qui régnait dans ses Ses ? La
petite pêche côtière, le « séchage » de la morue
(industrie familiale), la fabrique à la maison des
conserves, l'industrie du « suprême d'oursin »
qui n'existe, dans sa réalisation pratique, qu'à
Saint-Pierre et Miquelon, l'élevage du renard ar-
genté SOUS ce climat favorable, la mise en valeur
des minerais, l'utilisation des plans d'eau pour
les bases aéronautiques, toutes choses qui nai*
sent dans notre colonie et qui ne demandent qu'à
se développer si on le veut, tout cela ne mérite-
t-il pas un stand ?
Nous croyons fermement que ce serait à la fois
une faute et une injustice de ne pas assurer à
Saint-Pierre et Miquelon et aux autres petites
vieilles colonies, la place a laquelle elles ontdrdt,
ce mu ~ent eâes font
précisément parce que, en ce moment, elles font
un louable effort pour sortir de la à qui, pour
elle, serait mortelle si elle persistait.
Michel Geistdoerfer,
Député des Côtes-du-Nord
Président de la Commission
de la Marine Marchande
Vice-py résident de ta Commission
des Colonies
>' -.+. (
Binger sans sépulture
Le Ministère des Colonies a communiqué :
« Au lendemain des obsèques nationales, la
veuve du grand Colonial avait exprimé le désir
d'obtenir une concession grahate aai cimfMre
Montparnasse. Mais le grand Alsacien à qui la
France doit une partie de son empire tHcm,
n'était pas une gloire locale, le Conseil Mwmd
pal de la Ville de Paris, liée par
par trop séoères, ne pat donner satisfaction à
Mme Binger.
M. MariflS Mordet, ministre des Colonies,
vient de demander au Président du conseil
d'agir personnellement auprès du minlsfre de
l'Intérieur pour qu'une nouoelle délibéralion,
favorable cette fois, soit prise.
Nous espérons qu'une dérogation pourra &re
apportée aux règlements en vigueur et qu il sera
ainsi permis à la Ville au grand cœur qued
Paris, d'honorer le soutenir du glorieux colo-
nial. » ,
Il semble que devant de tels faits on doive
demeurer sans voix ! Un gouverneur g&énrt qui
donna avec Treich Laplène la Côte dOlvoire à
la France, en un moment où d autres puissances
européennes, sur place, la convoitaient, et qui
ne trouve pas, dans Paris, après des funéruHw
nationales, quelques mètres carrés de terre pour
reî
Nous ne connaissons pas les règlements « IfOP
sévères Il de la Ville de Paris, mais il semble
que le ministère des Colonies, ou la Ville de
Paris, pourraient disposer des crédits nécessaires
pour acheter dans un des cimetières parisiens une
concession perpétuelle.
Et comme la France sait honorer ses 0wk^»
serviteurs t
An Ceiseil les Ministres
Le Conseil des Ministres a eu lieu mercredi
matm à rBytee. sous la présidence de M. Al-
bert Lebnm. président de la République.
," En Somalie
Au cours de ce Conseil, M. Marius Mou-
tet, ministre des Colonies, a attiré l'attention du
Conseil sur la situation des négociants français
installés dans la région de la mer Rouge.
- La Commission - d'Enquête
Il a, d'autre part, fait adopter et signer un dé.
Clet et un arrêté organisant une commission d'en-
quête dans les colonies et désignant les membres
de cette commission.
Un arrêté d'avant-hier perte nomination des
membres de cette commission. En voici la liste
1 Membres désignés par la Commission des
colonies du Sénd :
MM. Aimé Berthod, Lancien, Mario Rous-
tan, sénateurs ;
2° M. Henry Bélenger, sénateur ;
3° Membres désignés par la Commission
de VAlgérie, des colonies et des pays de pro-
tectorat de la Cbanhre des députés :
MM. André Albert, Dubois, Lozeray, Niel,
Sévère et Taithnger, députés ;
4° MM. Maxence Bibié. député ancien mi-
nistre ; André Philip, député, Paul Reynaud,
député, ancien ministre, rapporteur du budget
des colonies à la Commission des finances de la
Chambre ;
5* MM. Max Bonnafous, maître de conté-
rence à la Faculté des Lettres de Bordeaux.
Le Dr Bonnardel, chef de travaux au Conser-
vatoire des Arts et Métiers.
Delamarre, Résident supérieur honoraire, an-
cien inspecteur général du travail en Indochine.
Delavignette; directeur de 1 Ecole Nationale
de la France d outre-mer.
Deschamps, administrateur en chef des colo-
nies, chargé de cours à l'Ecole Nationale de
la France d outre-mer,
André Gide, homme de lettres.
Goudal, sous-directeur de la section indigène
au bureau international du Travail.
Gourou (pierre), agrégé de 1 Univmite, doc-
teur ès lettres, ancien professeur en Indochine.
J arrigiOn, secrétaire de la Fédération des
ClemiDots. !a
^Andréjulien, secrétaire général du Haut Co-
mité méditemnéen.
Le pasteur Leenhardt.
L. Lévy-Bruhl, membre de 1 iM&hit.
Le Umh= de l'Amlimie de
~J~,~-'±~~
',
Louis Maurette, directe du Bureau interna-
tional du Travail de Paris.
Montagne, directeur d études au Centre des
Hautes Etudes islamiques.
Gustave Moutet, ingénieur des mines.
Paul Rivet, professeur au Muséum, secré-
taire général de l'Institut d'ethnologie.
Le Père Robert, supénei* général des mis-
sions étrangères. 1 1
Louis Roubaud, homme de lettres.
Mme André Viollis; femme de lettres.
) (
L'UNION COLONIALE FRANÇAISE
A TENU SON ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
L'Union Coloniale vient de réunir sa qua.
rante-quatrième assemblée générale, sous la
présidence de M. André Lebon, ancien minis-
tre, son président
Comme chaque année, le directeur e-énéral
a présenté son rapport sur la situation morale
et financière de l'association. Après avoit
dressé un tableau des principaux événements
qui se sont déroulés dans chacune de nos pos.
sessions d'outre-mer au cours des douze der-
niers mois, et dressé leur bilan, il a montré
les répercussions profondes du mouvement so-
cial dans ces territoires.
Le caractère « social » peut-il se transpo-
ser dans le domaine colonial ? Si la semaine
de quarante heures se comprend en France,
trouve-t-elle sa nécessité aux colonies où les
indigènes travaillent peu, à leur fantaisie,
sans aucune stabilité et avec un rendement
extrêmement faible ? Il semble que les pou-
voirs publics en demeurent persuadés, si 1 on
en juge par la hâte qu'ils ont mise à promul-
guer les diverses lois sociales, avant même
que la grande commission d'enquête ne soit
constituée et n'ait pu, par conséquent, appor.
ter les éléments nécessaires d'appréciation.
Il en résulte des anomalies fâcheuses dans
les textes qui ont été établis et qui auront
pour conséquence de créer la confusion là ou
devraient avant tout régner l'ordre et l auto-
rité. C'est ainsi qu'en Indochine, il faudra,
l'an prochain, limiter la durée au travail à
quarante heures par semaine, alors que les
deux grands pays voisins, l'Inde britannique
et le Japon, travaillent au moins soixante
heures par semaine.
~-:t'O
D'ailleurs, vouloir préciser, de fans, une
législation applicable à des dizaines de mil-
liers de kilomètres de distance, dans des con-
ditions de climat, de besoins, de civilisation,
de tempérament, d'hygiène, de concurrence
si diverses, apparaît beaucoup plus , comme
une régression que comme une amélioration.
Il eût sans doute été préférable, selon la for-
mule de Jules Feny, de tracer les grandes
lignes de leur action aux gouverneurs et pou-
verneurs généraux, et leur laisser' le soin
cc d'oser et agir » au mieux des intérêts dont
ils ont la charge. Gouverner, et plus encore
administrer, de Paris, c'est courir le risque de
a perdre la face » aux yeux des populations
et par voie de conséquences, d'aller au devant
d'échecs qui feraient retomber ;plus bas ceux-
la même que l'on désire relever.
Légiférer pour; des hommes de statut et de
civilisation différents des nôtres est chose
délicate. Dans sa hâte, le I Gouvernement pa-
rait l'avoir oublié. Il semble, selon le mot de
Baldwin, avoir confondu « accélération » avec
« civilisation n; deux termes qui cependant
n'ont rien de commun.
Echanges Internatloeoix
Sous ce titre, vendredi dernier, nous no-
tions notre abdication en Egypte, notre rccul
devant Haïti. Prisonnière de ses industries ex-
portatrices, la France cotisent à tout ce que
celles-ci lui demandent. C'est notre folie des
accords commerciaux à tout prix, dont nous
avons Vu qu'ils étaient l'obstacle le plus for-
mel à notre exportation coloniale, lorsque le
pays en cause entre en concurrence avec elle.
Après le café de Haïti, qui va a nouveau
rentrer en France, voici le café et le riz da
Mexique. Ecoutons la Chambre de Commerce
française du Mexique (Bulletin 186, décem-
bre-janvier) :
L'augmentation dés droits de douane sur
les vins et liqueurs affecte spécialement la
France, qui est la principale exportatrice
au Mexique de ces produits. C'est une dé-
concertante réplique aux généreux gestes,
tout récents, du Gouvernement Français :
suppression de la surtaxe de 15 0/0 sur les
droits d'importation, abaissement de 20 0/0
sur les droits d'importation de la plupart
des produits bruts, abaissement des droits
sur les cafés, suppression des contingen-
tements sur les pois chiches, le riz, etc.
En effet, du fait de la suppression par le
gouoernement français, à la suite de la déva-
luation du franc, des taxes de compensation,
les importations du Mexique en France n'ont
donc plus à acquitter que les droits d'importa-
tion ordinaires, au tarif minimum, le Mexique
jouissant de la clause de la nation la plus fa-
vorisée.
Nous avons dit, assez souvent, ici, notre ad-
miration pour la révolution qui s'accomplit au
Mexique, sous l'autorité de son Président de
la République, le général Lazaro Cardenas.
Mais nous aimerions qu'à nos gestes d'amitié,
ainsi que le relève notre Chambre de Com-
merce de Mexico, des gestes d'amitié répon-
dissent.
Il est oral que le Mexique joue son jeu.
Nous ne jouons pas ,le nôtre.
Le jour oà nos Colonies auront assez de
cohéIion, où nos Syndicats de Planteurs,
Chambres d'Agriculture, organismes divers,
sauront faire valoir leurs droits et placeront la
Métropole devant ses lourdes responsabilités,
le Ministère du Commerce tremblera sur ses
bases, et M. Bonnefôn-Craponne apprendra
peut-être enfin - qu'il y a, dans les Co-
lonies françaises, du riz, du café, du cacao,
et presque tous les produits mondiaux devant
lesquels il se signe, .seulement quand ils
sont étrangers.
) ..t. ( 1–
Conseil d'Etat
Requête du directeur honoraire des services
agricoles au Maroc. Rejet
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
M. Boyer, directeur honoraire des Services
agricoles au Maroc, demeurant à Aïn Sebaa,
aux fins d'annulation d'une décision :
1° Du directeur général de l'Agriculture
à Rabat du 21 mai 1935;
2° Du directeur des Finances à Rabat du
6 août 1934; , ,
3° Du secrétaire général du Protectorat
du 16 mai 1935;
40 Du ministre des Affaires é, trangè. res du
19 février 1934;
5° Du ministre des Finances d, u 11 fé-
vner 1934, le privant de rappels de traite-
ments auxquels il soutenait avoir droit.
Et cette haute juridiction de justifier sa
décision de rejet de la requête, en rappelant
que le Conseil d'Etat n'est compétent, pour
statuer sur les actions dirigées contre les dé-
cisions des autorités administratives du Pro-
tectorat au Maroc, qu'en vertu du décret du
23 novembre 1928.
Dès lors, les conclusions de la requête pré-
citées, qui sont dirigées contre les décisions
des autorités administratives du Protectorat,
doivent être rejetées comme portées devant
une juridiction incompétente pour en con-
naître.
Requête de la Chambre de Commerce
de Dakar
A la requête de la Chambre de Commerce de
Dakar, le Conseil d'Etat a par arrêt rendu
annulé les arrêtés, en date du 16 octobre
1934 et du 10 novembre 1934 par lesquels le
lieutenant gouverneur du Sénégal a interdit
la circulation des camions de plus de 3 ton-
nes de charge utile, sur tout le territoire des
villes de Rusfique et de Kaolak.
Encore
nos industries
d'exportation -
Nous prendrons, un jour, le taureau pu
les cornes. Nous avons été, en effet, bien pré-
somptueux de croire que le simple expose
d'une situation de fait suffirait à comxÈncte
de leur erreur les animateurs de l'Union Fran-
çaise des Industries Exportatrices.
Au-dessus d'eux, nous parviendrons bien
à saisir le Pays. Ils se complaisent dans leur
politique à la petite semaine, du donnant-don-
nant, du gage à outrance. Leur influence,
leurs influences, abusent le ministère du
Commerce. Ils ne raisonnent que par « accords
commerciaux », et dans sa candeur un peu
naïve, l'U.F.l.E. a pris au sérieux l'amère
plaisanterie que nous formulions: conclure des
traités commerciaux avec chacune de nos co-
lonies. Finis terras ! Elle considère bien, en
effet, que nos Colonies sont des terres étran-
gères.
Elle écrit (15 mai, bulletin n° 156):
« Les Annales Coloniales du 7..5-31.
dans un article intitule : « Echanges Inter-
nationaux » ne réfèrent à certaines infor-
mations de notre bulletin n' 154. en date
du 1er mai, et, estimant que « les efforts
faits par l'exportation française pour con-
server ses débouchés étrangers prétent a
sourire ». préconisent la conclusion cvac-
cords commerciaux entre la Métropole et
chacune de ses Colonies.
L'accord provisoire avec Haïti, destiné a
rendre possible un* reprise partielle du com-
merce franco-haïtien en attendant qu'une
solution soit apportée aux questions finan-
cières en cüscussio". est considéré par les
Annales Coloniales comme une capitula-
tion
Dans le refus du Gouvemement égyptien
d'approuver un projet d'accord entre la
France et l'Egypte, portant uniquement
sur les oignons égyptiens et sur les vins
français, notre confrère voit pour la produc-
tion française une « éviction ».
En dépit de ses jugements, qui nous pa-
raissent par trop définitifs, nous félicitons
les Annales Coloniale de prêter une atten-
tion aussi soutenue aux multiples épisodes
de nos relations commerciales avec les pays
étrangers. Qu'elles se tranquillisent. Le jour
où les échanges franco-étrangers présente-
ront un développement important, les Colo.
nies françaises. comme la Métropole,' en
profiteront au maximum.
***
Le bon billet qu'a la Chaire 1 Développer
d'abord les échanges franco-étrangers ! Ache-
ter à pleins bords le café £ Hcât^.el le £ Xfon-
des sud-américaines, dont le meme outteirr,
de ru. F. J. E. écrit, à ce propos, que « Pet
propositions viennent d'être formulées par no-
tre Gouvernement ay Gouvernement argen-
tin. Ces propositions qui comportent, entre au-
tres, des offres d'achat de viandes frigorifiées
pour l'aimée, paraissent devoir retenir 1 atten-
tion du Gouvernement de Buenos-Aires. »
L'U.F.l.E. oublie que Madagascar, que
le Maroc, regorgent de viande. à vif ou, en
conserve, à laquelle l'armée. et la consom-
mation publique pourraient avoir Tecorm. Mais
il faut oendre, d'abord, du produit manufac-
turé français, et Voilà pourquoi nos Colonies
demeureront les ennemies de nos industries
d'exportation.
Payer ceux qui nous paient !
*
* *
Certes, et nous comprenons fort bien cette
nécessité.
Mais nous comprenons fort bien que le
Gouvernement pourra, un jour, faire son exa-
men de conscience, et songer alors aux plan-
teurs européens ou indigènes, inspires, con-
duits, soutenus parfois financièrement par des
primes à la production ou à Y exportation, à
produire café, cacao, vin, huile, blé, chep-
tel.
Nous attendons encore un Gouvernement
non conformiste, qui renversera les valeurs, et
construira l'Empire sur des bases impérialis-
tes et nouvelles, non plus complémentaires de
la France, mais principales la Nation de
cadres que nous sommes devant, enfin, le de-
venir effectivement, en fait ou en puissance.
sous peine de n'être plus qu'un simple terri-
toire de transit étranger.
L'Allemagne c',
et nos concessions successives
par P. Paris*
La question des Colonies allemandes est
à nDfWeaU posée avec une acuité et une
IréqUe=e remarquables.
~~p~?~X ~,~-
ns voudraient que pour acheter la Patz,
raes. 3?
nous a b a n £.
et le Cameroun, assurés, prétendent-ils,
que cette ultime concession nous épargne-
rait la gud'rroi
M. Marius Moutet, ministre des Colo-
nies, interrogé à plusieurs reprises à ce
sujet, a fait, connaître la position de la
France. Il a assuré. par ailleurs, que « cela
ne servirait à rien ». Il nous a donc paru
̃ utile, dans ce sens, de relever les conces-
sions successives, incessantes, considéra-
Mes, que la France a faites à l Allemagne
pour acheter une Paix de plus en plus
précaire, de plus en plus douteuse, et qui
viennent à l'appui de l affirmation minis-
IhfeUe.
Le dernier gage était la Sarre. On se
souvient du plébisciste triomphal. Et voici
le bilan qui s'inscrira, dans. I Histoire,
d'une manière plus éloquente que toutes
les politiques, et que tous les discours :
En 1929,' le maréchal Foch écrivait dans la
Revue de France :
« L'évacuation de la Rhénanie, si par malheur,
u elle avait Heu demain, trouverait la FwMe.
« a n'y a aucune exagération à le dire, sans
« frontières, sans armées. Pour nous donner l'un
« et l'autre dont nous avons le plus pressant
a besoin, plusieurs années nous sont indtspen-
« sables. Tant que nous ne les aurons pas, ce
« serait non seulement une faute, se Serait
« un véritable crime contre la Patrie, d'en-
« visager l'évacuation des territoires rhénans. Il
« faut que tout le monde chez nous, à commen-
ta cer par les hommes politiques, en BOit bien
a convaincus. »
Or le 30 juin 1930, à midi le demier sol-
dat de nos troupes d'occupation avait quitté
Mayence.
Le Traité de Versailles, dans r article 428
(garanties d'exécution pour l'Europe occiden-
tale) prévoyait l'occupation des territoires atte-
nants situés à l'ouest du Rhin, pendant quinze
ans. Cependant, si les conditions du traité
étaient fidèlement observées, l'occupation pou-
vait être réduite dans les mesures suivantes :
1° Au bout de cinq ans évacuation
de la zone de Cologne ;
2° Au bout de dix ans, évacuation de
la zone de Coblence ;
3° Au bout de quinze ans, la zone éIa
Mayence.
Or nous avons abandonné la zone de Colo-
gne au bout de cinq ans. Celle de Coblence
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