Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-05-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 07 mai 1937 07 mai 1937
Description : 1937/05/07 (A38,N29). 1937/05/07 (A38,N29).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265485c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
JOURNAL SEiHQWTIDIEH -
t r :.
Rédaction & Administration :
1, fai li h IWN
PARIS m
TiL. f RICHELIEU 7*0«
,.,. (2 Kgaw groupées)
VENDREDI (13 h. 30) 7 MAI 1937.
38# ANNEL– H' 29. - r ":' '; -
les w Annales Coloniales
- -..,. , -' Directeur: Raoul MONMARSON
Fondateur : Marcel RUEDEL ,=
liONNE. EUS
avec la Revue illustré*:
Un as 6 Mois SMoia
France et
colonies 180.) 100 » 50 »
Etranger.. 240. 125 9 70*
Le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
1 ,1 '.,
Problèmes sociaux
:. Indochinois
Un décret en date du 30 décembre 1936
fixe l'état actuel et de proche avenir du ré-
gime du travail en Indochine.
Un nouveau décret promulgé le 3 mars
1937 apporte dans ce même pays une régle-
mentation du travail des Européens et assi-
milés.
Il y a tout lieu d'espérer que l'application
de ces textes supprimera certains abus aux-
quels pouvaient. conduire les erreurs passées
pour l'avantage de la.classe ouvrière indochi-
noise, pas très compacte il est vrai puisqu elle
forme un groupe ne dépassant guère cent
mille individus.
La préoccupation du Gouvernement ne se
limite pas seulement à la codification du tra-
vail et à des règlements d'hygiène, puisque
des Commissions d'enquête font des études
en Indochine et que des voyages d introspec-
tion effectués par de hautes personnalités ont
pour objet de rechercher les améliorations à
apporter au sort des indigènes.
Il s'agit, en effet, de chercher a établir
une sorte d'inventaire des conditions de vie,
du travail et de l'hygiène sociale en vue du
propre intérêt des habitant"
En «Indochine, nous pensons que, vu la
faible industrialisation du pays, -il y .aura
peu à faire au point de vue de l'amélioration
de la situation des ouvriers dans 1 industrie,
ceux des grandes plantations, qui sont déjà
depuis quelques années sods le contrôle de
l'Inspection du Travail, ayant beaucoup
moins souffert.
Il est désirable cependant que, dans 1 en-
semble, les salaires soient mieux proportion-
nés au. rendement du travail, mais le seul
prolétariat, le « prolétariat agricole. qui
attire à juste titre la sollicitude des Pouvoirs
publics, c'est celui des petits ouvriers agn.
coles dits « journalistes » ; ceux qui sèment
et. moissonnent le riz au profit de gros pro-
oriétaires, la plupart autochtones.
Pour ceux-ci, une tradition tant soit peu
féodale tend à leur faire considérer qu'ils
peuvent payer chichement les hommes qu'ils
emploient pour de gros travaux exigeant
beaucoup d'efforts. o.,
Bien-ent-endu, ils ne se préoccupent
ment de la nourriture de ces travailleurs, eje
au tr0 1»
'-' C' :,,'
Cct 4Ut de cho es est' ,plus seitsïbt( CIl' GCK
chinchine que partout ailleurs, 'ce' qui lomite
Sews-te mal,
pays riche, mais une fois qu'on a mis le dpigt ,
su? la plaie, le traitement à-appliquer au-
rait clairement. Il ne dépend que de solutions
appropriées aux circonstances.
Aux desiderata des travailleurs qu on pour-
rait appeler sociaux, s'ajoutent gemment
ceux qui pourraient être revendiqués par la
population tonkinoise, puisqu'au Tonkin
Ste toujours la surpopulation génératrice
de bien des misères et même de malade
malgré les efforts magnifiques de 1 Assistance
médicale. C'est là qu'est le deuxième prolé-
tariat de l'Indochine, non pas en raison de la
vie en société telle qu'elle est organisée, mais
par l'effet de la nature même, et pour lequel
de simples mesures sociales ne peuvent suf-
fire. -
Sans doute les inondations sont-elles finies
grâce à l'endiguement des eaux constamment
poursuivi, mais cette précaution indispensable
met-elle le Tonkin à l'abri d'une mauvaise
récolte? Sans omettre le rôle très utile des
barrages et des mises en irrigation dont le
programme se déroule intensivement en Indo-
chine, est-ce suffisant pour le Tonkin ? Est-il
interdit de penser, qu'il peut y avoir des re-
mèdes nouveaux à apporter pour supprimer
les inconvénients dus à l'excès de densité
d'une population ?
Notons que, tout dernièrement, on a mis a
l'étude la transplantation de quelques mil-
liers de Tonkinois susceptibles de coloniser
un 1 casier., de territoires propres a la
culture du riz, mais qu'il" faut assainir, au
préalable. Plusieurs milliers de travailleurs
tonkinois ont déjà été installés sur des les de
mer, mais cette transplantation n'apporte pas
de solution définitive au grave problème de
la surpopulation du Tonkin.
Il y a des impossibilités et des incompati-
bilités aux divers remèdes qui peuvent être
proposés. Nous nous contenterons d en indi-
quer quelques-uns, sans insister d ailleurs,
car nous n'ignorons pas ces incompatibilités.
A l'exemple de l'Egypte qui a grandi en
richesse par l'adoption de la culture du co-
ton, n'y a-t-il pas une culture qui puisse ve-
nir en complément de celle du riz, celle du
jute par exemple, ou du thé, déjà intensifiée
au cours de ces quelques dernières années.
La balance invisible, basée sur la migra-
tion saisonnière ou prolongée, balance faite
des salaires des travailleurs envoyés au
dehors, n'est pas sans intérêt. Cette migration
est rendue évidemment plus facile depuis que
le transindochinois est créé.
Ajoutons, accessoirement, qu une indus-
trialisation relative de l'exploitation plus sys-
tématique des richesses alimentaires des mers
voisines peut, produire, - en principe, une ré-
servé abondante et peu coûteuse.
.6 r la foi-
péhùettré dé gagner sa lès limites de
përmeUrê (lé gagnêî' «a vie dans les limites de
sa petite patrie, aubesQiû par des avances
,"âe',crédits"'comoieftiaux jusqu ici; accordes a
'tagriculture_seulement ? Cette formation, ne
pourrait-elle être envisagée non seulement
pÕudé Tonkin, mais dans toute 1 Indochine?
Ceci est une question de a politique agraire »
qui doit, à notre avis, s'intégrer dans la poli-
tique indigène avec toute l'attention qu elle
mérite. J. Luquot,
Dépulè de la Gironde,
Membre de la Commission
de la marine marchande.
Au Ministère des Colonies
PROMOTION
M. Charton, rédacteur principal de 2 classe,
a été promu à la première classe de son grade.
LEGION D'HONNEUR
Ont été promus et nommés au titre civil :
Au grade d'Officier
MM. Louis Lanrezac, administrateur en chef;
Emmanuel Thibaudeau. administrateur desSer-
vices civils de l'Indochine.
Au grade de Chevalier
MM. Jules Bord, agent principal de la F.
A O. • Léon Bourret, professeur en Indochine;
Gabriel Boyer. président de Chambre à la Cour
d'appel de Saïgon ; Victor Colon, commis pnn
cipal à 1* Administration centrale ; Gabriel Du-
vernoy, administrateur des Services civils de
l'Indochine; Jules Fil, instituteur principal en
A.O.F. ; François Héraud, concierge du Mi-
nistère des Colonies; Jean-Marie Levadoux, ad-
ministrateurs des Services civils de l'Indochine;
Paul Levot, médecin inspecteur A.M.I. en In-
dochine : Henri MarchalT chef du Service ar-
chéologique de l'Ecole française a
Orient; Pierre Nicolas, avocat général Cour
d'appel de Hanoï : Nicolas Trupng Vinh Tong,
secrétaire principal: Marius Zanetta, membre
fondateur du Syndicat de la Presse coloniale
marseillaise ; Boris-Nicolas Zolotarevsky, chef
de la mission d'études acridiennes internationale.
let. (
INTÉRIM
EN SOMALI
M. Pierre Alype, Gouverneur de 2* classe,
a été chargé de l'intenin des fonctions de gou-
« verneur de la côte française des Samahs pen-
dant l'absence de M. Annet, Gouverneur
titulaire.
Honorariat
L'honorariat de son grade, a été conter à
M. Etienne Attuly, sous-directeur de l'admi-
nistration pénitentiaire coloniale en retraite.
(
Le sultan du Maroe
est rentré à Rabat
Awès avoir aeioutné at) cerhm tempt à Fez,
d M : S-'di M rhamed a
et ensuite à Metoès, .S. Ml Sidi Mohamed a
W samedi, par la route, son palais de
Rabat. ',' ','
M. Le Beau
a regagné Alger
Apiès une dernière conférence à l'hôtel Mati-
gnon, dont nous rendons compte par ailleurs,
le Gouverneur général Le Beau a quitté Paris
mercredi soir pour s'embarquer hier a Mar-
seille sur le Lamoricière.
Il est arrivé ce matin à 10 heures à Alger,
î>– ;
Le général Noguès
inaugure la Foire
de Port-Lyautey
Venant de Rabat, le général Noguès, Rési-
dent général, accompagné des membres de
ses maisons civile et militaire, s'est rendu à
Port-Lyautey pour inaugurer la Foire de cette
ville.
V Le Résident général a visité en détail les
principaux StanaS.
Il est allé ensuite à l hopt. tal mixte où il a
posé la première pierre du pavillon réservé
aux musulmans. Puis, près de la Grande Mos-
quée, il renouvela ce geste pour la nouvelle
infirmerie iiidigene.
Vers midi, le Résideut général et si-siditt
ont regagné Rabat.
M. Cayla a salué
ses administrés
Nous avons annoncé, la semaine dernière,
l'arrivée à Tananarive de. M. Léon Cayla,
Gouverneur général de Madagascar, rentrant
de congé en France.
Voici le message qu'en débarquant à Ma-
junga, le 16 avril M. Cayla a adressé par
T. S. F: à la population de Madagascar :
« Heureux de me retrouver sur la terre
- - aimée de] Madagascar, j'adresse à la po-
:-: iuLation de la Grande lie et de ses dé-
! tendances mon salut le plus affectueux.
Nous avons connu ensemble les heures
r difficiles d'une crise économique sans
précédent et c'est d'un même cœur que
nous avons Préparé l'élan qui se mani-
feste aujourd'hui dans tout le pays. Unis
dans le travail; respectueux de l'ordre
Public et des droits de chacun, nous pou-
vons envisager l'avenir avec une Pleine
confiance.. Je. fats appel aujotird'hui
tomme Mer à tous les artisans; de: la
prospérité malgiÚhe. Leur collaboration
̃ confiante aura raison des difficultés qui
pourraient subsister et elle permettra de
poursuivre dans la paix française une
̃ œuvre féconde dont s'affirme de jour, en
1 iourU caractère protandément humain.* »
r
Les visées du Japon
- sur la Chine -
1à
Es visées du Japon sur
la Chine ne sont pas
chose nouvelle. Mai*
sur leur caractère pré-
cis on n'est pas abso-
lument fixé.
Le Japon a-t-il l'in-
: tention de faire la con-
quête fit la république
chinoise comme on l'a
souvent dit 1 Nous ne
0, - le pensons pas pour la
raison bien simple qu'un peuplé de 400 millions
d'habitants ou même plus ne se laisse pas faci-
lement imposer une domination étrangère surfont
quand chez lui le sentiment national est tant soit
peu développé. Or c'est le cas de la Chine. n
existe bien entre le Chinois et le Japonais cer-
taines conformités de vie et de civilisation nais
ils n'en sont pas moins' l'un pour l'autre des
étrangers.
Le Japon a, bien pu à un moment donné, songer
à établir son protectorat sur l'ancien empire du
Milieu, mais les difficultés qui, de toutes parts.
se sont dressées contre son ambitieux projet, 1 ont
déterminé à ne pas s'obstiner dans un dessein
impossible e réaliser.
C'est dans le domaine économique qu'il a porte,,
son effort. Ses visées sont assez simples si on
en croit les déclarations que l'ambassadeur japo-
nais à Nankin, M. Kawagoe a faites à la presse.
Le Japon, commence par affirmer M.- Kawagoe,
est un pays surpeuplé et sa population par le
simple jeu des excédents des naissances sur les
décès s'accrott annuellement de 900.000 unités.
Toute la surface cultivable de son territoire la-
quelle n'atteint pas 20 de la superfide totale,
est exploitée d'une façon intensive. Aucun es-
poir, aucune possibilité de l'étendre encore.
D'autre part, contrairement à une opinion cou-
rante le Japonais émigre peu. Les pays où il irait
volontiers s'établir comme les Etats-Unis et l'Aus-
tralie lui sont interdits. Quant aux autres, le
climat ne lui plaît ou ne lui convient pas. Aussi
les départs sont.ils chaque , année fort peu nom-
breux : 5 à 6.000. Ce n'est, évidemment, pas
assez pour décongestionner les ues.
Le problème qui se pose apparaît facilement
aux veux. Il est double : procurer à cette popu-
lation la subsistance nécessaire et lui donner du
travail. Il ne peut être résolu que par l'achat à
l'extmeur de certains produits alimentaires et
par la création et le développement d industries
dont les produits seront exportés.
La création de l'Etat soi-disant indépendant du
Mandchoukouo répond e ses besoins. Mais il ne
suffit pas comme débouché pour l'industrie, ni
comme fournisseur de matières premières.
• Là Chine devient alors le complément nécMr-
uke de la JwmaisL. - u japon
t* culture du coton, se procurer lew produits,
marais salants nécessaires A son tad"strie chImi-
q attein e c.. i xbpquite,n.est pas
peut être obtenu grâce
à écoiicpique qui ferait de la répm-*
que chiiioise une1 manière de ,colonie' japonaiie
tout en respectant son indépendance
̃ Tel-est-Je projet-dont le représentant du Mi-
kado a confié tes grandes lignes à la pmse.
Seulement ce • diplondate n'a pas - tout dit. Il a
notamment passé sous silence les procécWs tagé-
nioii* ot audacieux par lesquels son pays s'atta-
che à conquérir le marché chinois. Nous vouloM
parler de la contrebande qui s'exerce par la fron-
iière du Nord.
A des tlb-es divers le Japon occupe
ces du Hopei et du Chahar, qui sont économi-
quement détachées de Nankin. Les
iaoonaises qui y pénètrent jouissi nt d un tara
préférentiel. Elles se répandent à travers les deux
provinces. Ceci n'est pas très grave. Ce qui l'est
beaucoup plus c'est qu'elles sont ensuite achemi-
nées dans toute la Chine. Elles alimentent une-
contrebande énorme. Le sucre, la soie aruficielle,
le pétrole, les automobiles, sont les éléments
principaux de ce commerce frauduleux. Pendant
les 9 premiers mois de 1936 plus de 5 miUions de
gallons de pétridle, 1 million de sacs de sucre ont
ainsi envahi le marché chinois.
i » nroWème de la contrebande présente un
double aspect. La contrebande crée en faveur des
produits, Japonais un dumping rei joutible pour le
commerce européen. Elle prive d'autre part retat
Chinois de sommes considérables. pour les 6 P
miers mois de 1936 la diminution da revenus
des douanes était évaluée Par le ministre des
Finances de Nankin à 80.000.000 de doUars.
Le monde entier est intéressé à la question.
Si ce brigandage continue et se développe, la
Chine privée de Ses ressources est cxposU à ne
plus faire face à ses obligations intematlooalés.
Tels sont les moyens par lesquels le Japon s'ef-
force de réaliser la conquête konomiquè de la
Chine. On Yoladra bien reconnaître qae cette
politique p ou" pacifique qu'elle soit pose un cer-
tain nmbre de questions susceptibles d'intéres-
ser l'Europe et 1,Amérique. -
Henry Fontemigr-
Ancien tUpuU,
Agrégé dB l'UniVers"é
M. lairesiUHKc proyoque « dlel
H. perlais, président diPaill
radical-socialiste d'Oranle
M. G. Pertuis, président du Parti radical
et radical-socialiste de l'Orante, avait Pu-
blié dans l'Elan républicain or.sf^jf u Un
parti, le 28 avril, un article intitulé Il Un
mufle Il.
M. Lagrosillière, président de la mission
d'enquête en Algérie de la CotnntissiOndes
colonies de la Chambre, ayaw jugé often"
sant cet article, télégraphia de Paris à MM.
Pertuis, pour lui demander des excuses Ou
une réparation par les armes
M. Pertuis vient de faire connVtrf à cM.
Laerosillière qu'il se tenait à sa disposition
Mission d'Inspection
judiciaire à Tahiti
Par Commissaire Ramel, quittant MarseHle
lundi, M. Doley, anciennement juge au Tri-
bunal International des Nouvelles Hébrides,
Membre de la Commission de classement de
la Magistrature coloniale, part à Tahiti pour
une mission d'inspection des affaires tudi
çiaires de cette colonie.
L'Empire arabe
est en marche
Le correspondant du Temps au Caire a
mandé à son journal. -- le 4 - mai : ---
A la veille de la signature du pacte asia-
tique, destiné à lier la politique extérieure
des quatre principaux pays du Proche-
Orient : la* Turquie, l'Iran. l'Irak et l'Afgha-
nistan, l'intérêt de l'opinion publique au
Levant se concentre sur l'effort réalisé par
le gouvernement d'Ankara pour étendre son
- influence renaissante jusqu'aux centres né-
vralgiques de la politique arabe.
Ce uacte paraphé naguère a Genève
est un document d'une importance capitale
pour l'avenir de l'Orient arabe. C est à Hdg-
- dad où se rejoignent actuellement l'effort
kémaliste et celui de la propagande pana-
rabe, que la signature d'un tel traité est des-
rabe. à exercer son incidence la plus pro
fonde. Deux tendances souver t anlagonis-
tes se heurtent, en effet, en Irak, d'une
part, l'influence britannique, initiatrice de la
réconciliation des dynasties hachemite (Fay-
ral, Abdallah, Ohu/i 1er), saoudite (Ibn
"eoud), et yéinénite (Imam Yehia), rendue
presque effective pai la signature, l'an
uassé du pacte iraiio-saoudite: d autre part,
l'influence turque, favorisée à Bagdad même
Par le coup d-EtaL qui, à: 1/uutonme tew,
substitua au gouvernement de Hussein pa
cha PI Hachimi, artisan ùe l'indépendance
"irakienne et du traité un gou-
vernement nettement favorable à la conso-
lidation définitive de l'amitié iralw-turque et
de la collaboration active entre les deux
pays.
PÎ On ne s'étonnent pas, au moment où
s'affirme la tension syro-turque que la poh-
tique inaugurée il y a quelques mois a Bag-
dad Par le président du Conseil actuel, Hek-
mat bey Suliman, ait engendré d'assez vi-
ves appréhensiorus dans- le reste du monde
arabe à Jérusalem en pattolier, où les
Dartisans de l'empire arabe et de la solidarité
musulmane entendent conserver l'appui mo-
ral, et souvent memi. matériel. que le roi
Feyçal et ses ministre" leur avaient si lar-
gement accordé naguère.
Que devient la France ?
La mission du baron Fain à Téhéran sem-
ble n'avoir eu pour but que de inouer des liens
diplomatiques singulièrement relâchés, à la suite
d'un stupide incident à Paris. Le voyage de
M, de Martel à Bagdad semble n'avoir été
que de pure information.
Du côté de la Syrie et du Liban, nous lâ-
chons pied à une vitesse vraiment exagérée: les
Lettres d'Indépendance accordées aux deux
Etats ne l'ont été encore que par la seule si-
gnature de M. Pierre Vienot. Le Parlement
n'a pas ratifié encore ces traités. Et, d autre
part, un état de transition de trois années avait
été fixé, Mais nous recula devant de. gestes
46 ri*» en gins ûMuàpMt d.
à Damu. ou au Djebel Dhae, wi*«ient« que
la France est toujours jusqu a nfflm* ordre, la
Muon protectric^.-'e^'ïégatement, de - par la br
D. N., là Nation mandataire.
Du côté égyptiên, nous ne dirons rien qui
ne soit maintenant à la connaissance de tous.
Cette conférence de Montreux fut bien la conte-
rence des capitulations. Mais pas du coté où
l'on pense : ce fut la France qui capitula.
Quant à notre Afrique du Nord, il n'est
pas besoin de résumer la question : elle est
à la tête des préoccupations de ce journal.
Ainsi, sur le front musulman, la France
perd pied, avec une facilité réellement dé-
concertante. A l'instant où il conviendrait, non
seulement de maintenir solidement toutes nos
positions, mais d'en gagner de nouvelles, nous
nous replions, et l'intelligence musulmane est
bien trop fine pour ne pas mettre à erofit sans
délai cette retraite. On parle beaucoup des
« axes ». Un nouvel axe intervient donc. Il
semble, quoi qu'on en ait dit, que Rome pro-
tectrice de l'Islam ait quelques chances d'être
une réalité. Nous l'avons écrit. Des gens stu-
pides haussent les épaules. L'Italie offre à
l'islam un pied-à-terre en Europe. Elle est,
pour l'instant, avant que la guerre et la révo-
lution européenne plongent notre malheureux
continent dans la déchéance, sa caution mora-
le. Cette collaboration généreuse permettra
demain à l'Italie de ne pas perdre ses territoi-
res africains.
Un fait qui confirme l'effort italien vis-à-vis
du Proche-Orient est dans la réception solen-
nelle que l'Italie a réservée mardi à Mgr An-
da, patriarche des Maronites, chef des
375.000 chrétiens du Liban, et des régions
voisines, accompagné de Mgr Abed, archevêque
de Tripoli, de Mgr Hage, archevêque de Da-
mas et d'une suite d'ecclésiastiques et de laïcs.
Ce prélat, qui ne s'était pas rendu au Vatican
depuis son élection en 1932, vient faire sa visite
régulière ad limina au Souverain Pontife.
L'accueil à la gare dépassa ce que 1 on
pouvait attendre. Lorsque l'an dernier le car-
dinal Tapponni, patriarche syrien, vint à Ro-
me recevoir le chapeau, nulle réception n'avait
été organisée. Il n'y eut pas de section de ca-
rabiniers avec drapeau. Il n'y eut pas de Mar-
che royale et de Giocinezza : alors la France
n'avait pas abdiqué en Syrie et au Liban. Ces
Etats sont aujourd'hui libres et souverains.
***
Blâmerons-nous, une fois de plus encore,
l'Italie de son empressement à profiter
des occasions offertes ?
Ou la France de les lui donner ?
.-–– )
L'Emir Seoud
est à Paris
L'Etnir Seoud, prince héritier de l'Arabie
séoudite, qui a voyagé à bord d'un navire de.
guerre britannique, est arrivé mardi matin à
Paris. -,
̃ Accompagné d'une tmite nombreuse" il se
rend à Londres pour les fêtes du couronne-
ment, et ne fait que traverser la France.
On se souviendra que l'Emir Seoud séjour-
na à Paris en juillet 1935, alors qu'il entre-
prenait, dans les capitales européennes, un
'¡'oyaKe de mise à iour diplomatiqui.
Échanges
internationaux
Le bëletin hebdomadaire de l'Union Fran-
çaise des Industries Exportatrices est toujours
intéressant. On y relèce la marque désespérée
de notre effort pour vendre. Quelles que soient
les concessions. quel que soit le prix du sacri-
fice, la production française tente de subsister
sur les marchés étrangers. Mais cet effort est
vain. Il prête d'ailleurs à sourire.
Relevons donc, dans le bulletin de cette As-
iociation (ne., 154, 1" mai) me capitulation et
une éoiction. La capitulation auraitété acceptée
à Haiti. On se souviendra du conflit : alors que
nous absorbions ses cafés à pleins sacs, le Gou-
vernement haïtien prononça l'exclusive contre
nos produi!s. C'était à l'époque, à peu près, de
la croisière heureuse du Tricentenaire des An-
tilles, où Colombie portant en ses flancs une
élite, morriliail à Port-au-Prince. Discours, ré-
ceptions et musique.
! J, e ,
L'appareil intellectuel de la France est tou-
jours imposant. L'émotion lèûe les larmes. Mais
J'aulres nations. qui ne se piquent pas de génie,
pas plus que de gloire intellectuelle ou arlisli-
que, se glissent, durant que se prodiguent les
congratulations. dans les venelles et enlèvent la
Belle. ,tj c 1 c
Voici l'information de l L'.r.c. :
Un accord franco-liaïtien. destiné ft régir
de manière provisoire les rapports commer-
ciaux entre la France et Th République de
Haïti aurait été signé hier à Port-au-Prince.
D'après tes informations reçues a titra
officieux, le Gouvernement français s enga-
gerait à permettre l'importation sur son ter-
ritoire, du premier mai au 31 aoili, de
30.000 quintaux de café en provenance de
Haïti. En contre-partie, le Gouvernement de
Port-au-Prince consentirait aux produits
trançais le bénéfice de son tant minimum.
Eviction déjà 1 - en Egypte. Les feux
de la Conférence de Montreux ne sont pas en-
core éteints. La libération de l'Egypte n est pas
encore virtuellement réalisée. Un grand peuple
secoue la poussière de son manteau et les quel-
ques avantages que nous avions conserves, sur
cette terre qui fut autrefois nôtre, payée de notre
sang, disparaissent avec -une déconcertante habi-
leté. Même ceux que nous étions capables en-
core d'enlever avec une contre-partie ! l'Union
Française des Industries Exportatrices écrit avec
une aimable simplicité :
Le pcojet récemment soumis au Gouverne-
ment égyptien qui prévoyait une diminution
réciproque des droits de douane d'une part
sur les oignons égyptien? envoyés en France.
d'autre part sur les. vi,ns français importés
en Egypè n'a ffl.
.T'^vèrneflM^' -–-' "•v •
L'ère des négociations comptera désormais un
horizon dé plus, et la production française en
E'gtfptë s'effacera probablement. notre pays
étant de jour en jour frappé J'impuissance, du
fait du coût exorbitant de ses prix de revient.
Mais une solution demeure. Puisque nos co-
lonies ne sont pas considérées encore comme
terres françaises, que leurs productions son* con-
tingentées et qu'elles importent à peu près 80
de produits étrangers, c'est-à-dire qu'elles sont
à l' heure actuelle un marché nul pour la France,
pourquoi ne signerions-nous point, avec chacune
d' elle., , un accord commercial ?
) -.. (
Le travail in igène à Madagascar
est à nouveau réglementé
Le Journal Officiel d'avant-hier a publié
un décret modifiant celui du 22 septembre
1925 portant réglementation du travail indi-
gène à Madagascar et dans ses dépendances.
Ce décret modifie en outre la composition
de l'Office Central et des Offices Régionaux
du travail.
Un Guinéen
se fâche
,,a Un planteur de bananes de Guinée, M. Pi-
nault, s'est ému des articles que nous avons
consacrés à la question de la banane guinéen-
ne. Il a adressé, pour se plaindre de nous, une
lettre à notre confrère de Dakar, « le Courrier
de l'Ouest Africain », qui l'a publiée le 17
at)n/.
Nous n'avons pas eu pareil honneur.
Cela nous eût permis d'exprimer un regret :
c'est que ce planteur répond par des injures,
ou des bêtises, aux constatations que nous
avons exposées.
Il y est, naturellement, question des « gros-
ses subventions » que TlPus avons touchees, et
même d'une « participation aux trois millions »
qui auraient été versés pour permettre à la
mission parlementaire d'enquête en A. O. r.
d'effectuer sa mission de janvier-feener der.
niers 1
Nous saluons au passage les épithètes de
« jeune prétentieux » et de « jeune homme »,
d'ailleurs insuffisantes, puisque quelques lignes
plus loin nous remontons le cours des dges :
nous sommes devenu un « petit enfant ».
M. Pinault nous rajeunit, et nous 1 en re-
mercions. Mais sa hargne l'égare. Il nous a
lu superficiellement, ou bien ne nous a pas
compris. Ce n'est pas par des épithètes qui
Voudraient être malveillantes - nous en avons
connu de plus dures ! que l'on commente
un article dont la thèse ne vous plaît point.
Nous avons constaté une chose, et notts
l'avons écrite : la Guinée est une colonie arrié-
rée, actuellement engagée dans une mauvaise
voie. Les efforts individuels de M. Pinault ne
prévaudront point contre celle situation. Si,
après seize années de présence a la colonie, il
ne s'en est pas encore rendu compte, c est que
son isolement en brousse, et sa méconnaissance
des conditions du marché européen:"- quand
on tient les journalistes pour des prébendim
et des fainéants, c'est qu'on ne lit point leurs
journaux et qu'on ne relève point la marque
de leurs efforts - le maintiennent dans l'er.
rem.
Nous avons voulu attirer l attention des gens
qui réfléchissent sur le danger de la banane
en Guinée, où elle ne pousse qu'au prix des
plus grands sacrifices, et d'importantes immo-
bilisations financières. La banane, produit
pauvre, est un produit naturel qui devrait seu-
lemad être « saroeillé », et non fias « cré.!..)).
jj, Oie. AioaiHiyrJe Cvmeroai, Je Moyen-
1Côngorprachamanent, infligeront à la Guinée
une * bien lourde défaite. M. Pinault se refme
à l'admettre. C'est qu'il se refuse à constde-
rer les conditions de productivité voisine. Nous
avons vu la banane aux Antilles et en Guyane.
Nous avons publié une sorte de « vade me-
cum » de la plantation bananière. Nos criti-
ques, vis-à-vis de la Guinée, sont fondées sur
la comparaison.
***
Nous ne publions pas un journal pour faire
plaisir à tout le monde. Il y a des gens qui blâ-
ment les efforts que l'on fait pour éveiller lem
prudence, pour leur apporter, au fond d'une
brousse mal documentée, les éléments précis
qui doivent régir leurs affaires.
Nous regretterons que M. Pinault ne se soit
pas rangé parmi eux. Il perd son temps à nom
reprocher d'avoir survolé Conakry, pour mieux
comprendre" cette presqu'île. Cela nous per-
met, au moins aujourd'hui, de lui dire que
nous jugeons les choses d'un peu plus haut que
lui. Et qu'il attende donc, avant de blâmer, de
savoir qui de nous deux aura raison !
STRATÉGIE AUX PORTES D'EXTREME-ORIENT
La base de Singapour
et l'isthme de Kra
par Thomas Creenwood.
La marine britannique absorbera une grosse
tranche du chiffre énorme d'un milliard et demi
de livres qui seront affectée par l'Angleterre à.
la défense nationale pendant les cinq années
suivantes. La question se pose, en vue de quel
danger l'Angleterre augmentera de cinquante
pour cent sa marine de guerre qui est déjà en
ce moment la plus forte du monde ? Ce n'est
pas tant l'Atlantique qui la gêne ou même
la Mer du Nord, où elle a une trop grande
avance sur l'Allemagne pour craindre celle-ci.
La Méditerranée, il est vrai, bénéficiera de
quelques-unes des meilleures unités qui sont en
construction ; on sait que c'est là une décision
que l'Amirauté a prise au lendemain de la
guerre italo-abyssine, au moment où des per-
sonnes mal informées avaient laissé croire que
l'Angleterre abandonnerait la maîtrise de la Mé-
diterranée. Et déjà l'accroissement permanent
de la flotte anglaise en Méditerrannée laisse en-
tendre que la protection de la route des Indes
par Gibraltar et Suez, a toute la sollicitude de
l'Amirauté. r
Mais nous ne croyons pas nous tromper en
disant que c'est aux escadres du Pacifique et
à ses bases d'Extrême-Orient que l'Angleterre
pense en réorganisant sa flotte. En refusant de
renouveler les traités navals de Londres et de
Washington, le Japon a détruit l'équilibre na-
val au Pacifique et inquiété aussi bien l'Austra-
lie et la, Nouvelle-Zélande, que les Indes et
les nombreuses possessions britanniques du Pa-
cifique. La base navale de Singapour a calmé
mieloiie peu ces inquiétudes par le résultat des
manœuvres dont elle a été le théâtre. Un fait
significatif, c'est l'utilisation des avion* pour at-
taquer l'ennemi sans répit, et pour fournir des
renseignements aux défenses côtières qui jope-
res une grosse part dans ces événements, En
même temps, et malgré que la Malaisie fait
partie de l'Empire, on a imaginé que des ban-
des irrégulières se soient soulevées dans la pres-
qu'île pour essayer de faire une diversion. Mais
les milices de Singapour et les détachements
de l' armée indienne qui y sont cantonnés ont pu
avoir facilement raison de ces rebelles. La le-
çon qui s'est dégagée des manœuvres de Singa-
pour, c'est que cette base est réellement impre-
nable et qu'à l'abri de ses défenses, la flotte
future du Pacifique pourra tranquillement y
mouiller, se ravitailler et se refaire. Car il faut
dire ici que l'Amirauté britannique envisage la
création d'une division complète de vaisseaux
de lignes pour le Pacifique, appuyée d'un nom-
bre adéquat de croiseurs et d' autres navires.
Faut-il croire que la base de Singapour soit
rendue inutile dans un avenir prochain par le
percement du Canal de Kra, au col de la pres-
qu'île de Malacca ? Nous ne le Soyons pas,
car l'histoire de ce canal « est qu'un mythe.
On en parle depuis une quarantaine d années,
et il y a quelques mois, le Stmday Referee de
Londres, qui ne dédaigne pas les nouvelles sen-
sationnelles. annonçait que les Japonais avaient
commencé des travaux ppur le percement du col
de Kra, avec le consentement du Siam. Depuis,
la question revient de temps à autre dans la
presse, comme un avertissement. Des informa-
nntr,
t r :.
Rédaction & Administration :
1, fai li h IWN
PARIS m
TiL. f RICHELIEU 7*0«
,.,. (2 Kgaw groupées)
VENDREDI (13 h. 30) 7 MAI 1937.
38# ANNEL– H' 29. - r ":' '; -
les w Annales Coloniales
- -..,. , -' Directeur: Raoul MONMARSON
Fondateur : Marcel RUEDEL ,=
liONNE. EUS
avec la Revue illustré*:
Un as 6 Mois SMoia
France et
colonies 180.) 100 » 50 »
Etranger.. 240. 125 9 70*
Le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
1 ,1 '.,
Problèmes sociaux
:. Indochinois
Un décret en date du 30 décembre 1936
fixe l'état actuel et de proche avenir du ré-
gime du travail en Indochine.
Un nouveau décret promulgé le 3 mars
1937 apporte dans ce même pays une régle-
mentation du travail des Européens et assi-
milés.
Il y a tout lieu d'espérer que l'application
de ces textes supprimera certains abus aux-
quels pouvaient. conduire les erreurs passées
pour l'avantage de la.classe ouvrière indochi-
noise, pas très compacte il est vrai puisqu elle
forme un groupe ne dépassant guère cent
mille individus.
La préoccupation du Gouvernement ne se
limite pas seulement à la codification du tra-
vail et à des règlements d'hygiène, puisque
des Commissions d'enquête font des études
en Indochine et que des voyages d introspec-
tion effectués par de hautes personnalités ont
pour objet de rechercher les améliorations à
apporter au sort des indigènes.
Il s'agit, en effet, de chercher a établir
une sorte d'inventaire des conditions de vie,
du travail et de l'hygiène sociale en vue du
propre intérêt des habitant"
En «Indochine, nous pensons que, vu la
faible industrialisation du pays, -il y .aura
peu à faire au point de vue de l'amélioration
de la situation des ouvriers dans 1 industrie,
ceux des grandes plantations, qui sont déjà
depuis quelques années sods le contrôle de
l'Inspection du Travail, ayant beaucoup
moins souffert.
Il est désirable cependant que, dans 1 en-
semble, les salaires soient mieux proportion-
nés au. rendement du travail, mais le seul
prolétariat, le « prolétariat agricole. qui
attire à juste titre la sollicitude des Pouvoirs
publics, c'est celui des petits ouvriers agn.
coles dits « journalistes » ; ceux qui sèment
et. moissonnent le riz au profit de gros pro-
oriétaires, la plupart autochtones.
Pour ceux-ci, une tradition tant soit peu
féodale tend à leur faire considérer qu'ils
peuvent payer chichement les hommes qu'ils
emploient pour de gros travaux exigeant
beaucoup d'efforts. o.,
Bien-ent-endu, ils ne se préoccupent
ment de la nourriture de ces travailleurs, eje
au tr0 1»
'-' C' :,,'
Cct 4Ut de cho es est' ,plus seitsïbt( CIl' GCK
chinchine que partout ailleurs, 'ce' qui lomite
Sews-te mal,
pays riche, mais une fois qu'on a mis le dpigt ,
su? la plaie, le traitement à-appliquer au-
rait clairement. Il ne dépend que de solutions
appropriées aux circonstances.
Aux desiderata des travailleurs qu on pour-
rait appeler sociaux, s'ajoutent gemment
ceux qui pourraient être revendiqués par la
population tonkinoise, puisqu'au Tonkin
Ste toujours la surpopulation génératrice
de bien des misères et même de malade
malgré les efforts magnifiques de 1 Assistance
médicale. C'est là qu'est le deuxième prolé-
tariat de l'Indochine, non pas en raison de la
vie en société telle qu'elle est organisée, mais
par l'effet de la nature même, et pour lequel
de simples mesures sociales ne peuvent suf-
fire. -
Sans doute les inondations sont-elles finies
grâce à l'endiguement des eaux constamment
poursuivi, mais cette précaution indispensable
met-elle le Tonkin à l'abri d'une mauvaise
récolte? Sans omettre le rôle très utile des
barrages et des mises en irrigation dont le
programme se déroule intensivement en Indo-
chine, est-ce suffisant pour le Tonkin ? Est-il
interdit de penser, qu'il peut y avoir des re-
mèdes nouveaux à apporter pour supprimer
les inconvénients dus à l'excès de densité
d'une population ?
Notons que, tout dernièrement, on a mis a
l'étude la transplantation de quelques mil-
liers de Tonkinois susceptibles de coloniser
un 1 casier., de territoires propres a la
culture du riz, mais qu'il" faut assainir, au
préalable. Plusieurs milliers de travailleurs
tonkinois ont déjà été installés sur des les de
mer, mais cette transplantation n'apporte pas
de solution définitive au grave problème de
la surpopulation du Tonkin.
Il y a des impossibilités et des incompati-
bilités aux divers remèdes qui peuvent être
proposés. Nous nous contenterons d en indi-
quer quelques-uns, sans insister d ailleurs,
car nous n'ignorons pas ces incompatibilités.
A l'exemple de l'Egypte qui a grandi en
richesse par l'adoption de la culture du co-
ton, n'y a-t-il pas une culture qui puisse ve-
nir en complément de celle du riz, celle du
jute par exemple, ou du thé, déjà intensifiée
au cours de ces quelques dernières années.
La balance invisible, basée sur la migra-
tion saisonnière ou prolongée, balance faite
des salaires des travailleurs envoyés au
dehors, n'est pas sans intérêt. Cette migration
est rendue évidemment plus facile depuis que
le transindochinois est créé.
Ajoutons, accessoirement, qu une indus-
trialisation relative de l'exploitation plus sys-
tématique des richesses alimentaires des mers
voisines peut, produire, - en principe, une ré-
servé abondante et peu coûteuse.
.6 r la foi-
péhùettré dé gagner sa lès limites de
përmeUrê (lé gagnêî' «a vie dans les limites de
sa petite patrie, aubesQiû par des avances
,"âe',crédits"'comoieftiaux jusqu ici; accordes a
'tagriculture_seulement ? Cette formation, ne
pourrait-elle être envisagée non seulement
pÕudé Tonkin, mais dans toute 1 Indochine?
Ceci est une question de a politique agraire »
qui doit, à notre avis, s'intégrer dans la poli-
tique indigène avec toute l'attention qu elle
mérite. J. Luquot,
Dépulè de la Gironde,
Membre de la Commission
de la marine marchande.
Au Ministère des Colonies
PROMOTION
M. Charton, rédacteur principal de 2 classe,
a été promu à la première classe de son grade.
LEGION D'HONNEUR
Ont été promus et nommés au titre civil :
Au grade d'Officier
MM. Louis Lanrezac, administrateur en chef;
Emmanuel Thibaudeau. administrateur desSer-
vices civils de l'Indochine.
Au grade de Chevalier
MM. Jules Bord, agent principal de la F.
A O. • Léon Bourret, professeur en Indochine;
Gabriel Boyer. président de Chambre à la Cour
d'appel de Saïgon ; Victor Colon, commis pnn
cipal à 1* Administration centrale ; Gabriel Du-
vernoy, administrateur des Services civils de
l'Indochine; Jules Fil, instituteur principal en
A.O.F. ; François Héraud, concierge du Mi-
nistère des Colonies; Jean-Marie Levadoux, ad-
ministrateurs des Services civils de l'Indochine;
Paul Levot, médecin inspecteur A.M.I. en In-
dochine : Henri MarchalT chef du Service ar-
chéologique de l'Ecole française a
Orient; Pierre Nicolas, avocat général Cour
d'appel de Hanoï : Nicolas Trupng Vinh Tong,
secrétaire principal: Marius Zanetta, membre
fondateur du Syndicat de la Presse coloniale
marseillaise ; Boris-Nicolas Zolotarevsky, chef
de la mission d'études acridiennes internationale.
let. (
INTÉRIM
EN SOMALI
M. Pierre Alype, Gouverneur de 2* classe,
a été chargé de l'intenin des fonctions de gou-
« verneur de la côte française des Samahs pen-
dant l'absence de M. Annet, Gouverneur
titulaire.
Honorariat
L'honorariat de son grade, a été conter à
M. Etienne Attuly, sous-directeur de l'admi-
nistration pénitentiaire coloniale en retraite.
(
Le sultan du Maroe
est rentré à Rabat
Awès avoir aeioutné at) cerhm tempt à Fez,
d M : S-'di M rhamed a
et ensuite à Metoès, .S. Ml Sidi Mohamed a
W samedi, par la route, son palais de
Rabat. ',' ','
M. Le Beau
a regagné Alger
Apiès une dernière conférence à l'hôtel Mati-
gnon, dont nous rendons compte par ailleurs,
le Gouverneur général Le Beau a quitté Paris
mercredi soir pour s'embarquer hier a Mar-
seille sur le Lamoricière.
Il est arrivé ce matin à 10 heures à Alger,
î>– ;
Le général Noguès
inaugure la Foire
de Port-Lyautey
Venant de Rabat, le général Noguès, Rési-
dent général, accompagné des membres de
ses maisons civile et militaire, s'est rendu à
Port-Lyautey pour inaugurer la Foire de cette
ville.
V Le Résident général a visité en détail les
principaux StanaS.
Il est allé ensuite à l hopt. tal mixte où il a
posé la première pierre du pavillon réservé
aux musulmans. Puis, près de la Grande Mos-
quée, il renouvela ce geste pour la nouvelle
infirmerie iiidigene.
Vers midi, le Résideut général et si-siditt
ont regagné Rabat.
M. Cayla a salué
ses administrés
Nous avons annoncé, la semaine dernière,
l'arrivée à Tananarive de. M. Léon Cayla,
Gouverneur général de Madagascar, rentrant
de congé en France.
Voici le message qu'en débarquant à Ma-
junga, le 16 avril M. Cayla a adressé par
T. S. F: à la population de Madagascar :
« Heureux de me retrouver sur la terre
- - aimée de] Madagascar, j'adresse à la po-
:-: iuLation de la Grande lie et de ses dé-
! tendances mon salut le plus affectueux.
Nous avons connu ensemble les heures
r difficiles d'une crise économique sans
précédent et c'est d'un même cœur que
nous avons Préparé l'élan qui se mani-
feste aujourd'hui dans tout le pays. Unis
dans le travail; respectueux de l'ordre
Public et des droits de chacun, nous pou-
vons envisager l'avenir avec une Pleine
confiance.. Je. fats appel aujotird'hui
tomme Mer à tous les artisans; de: la
prospérité malgiÚhe. Leur collaboration
̃ confiante aura raison des difficultés qui
pourraient subsister et elle permettra de
poursuivre dans la paix française une
̃ œuvre féconde dont s'affirme de jour, en
1 iourU caractère protandément humain.* »
r
Les visées du Japon
- sur la Chine -
1à
Es visées du Japon sur
la Chine ne sont pas
chose nouvelle. Mai*
sur leur caractère pré-
cis on n'est pas abso-
lument fixé.
Le Japon a-t-il l'in-
: tention de faire la con-
quête fit la république
chinoise comme on l'a
souvent dit 1 Nous ne
0, - le pensons pas pour la
raison bien simple qu'un peuplé de 400 millions
d'habitants ou même plus ne se laisse pas faci-
lement imposer une domination étrangère surfont
quand chez lui le sentiment national est tant soit
peu développé. Or c'est le cas de la Chine. n
existe bien entre le Chinois et le Japonais cer-
taines conformités de vie et de civilisation nais
ils n'en sont pas moins' l'un pour l'autre des
étrangers.
Le Japon a, bien pu à un moment donné, songer
à établir son protectorat sur l'ancien empire du
Milieu, mais les difficultés qui, de toutes parts.
se sont dressées contre son ambitieux projet, 1 ont
déterminé à ne pas s'obstiner dans un dessein
impossible e réaliser.
C'est dans le domaine économique qu'il a porte,,
son effort. Ses visées sont assez simples si on
en croit les déclarations que l'ambassadeur japo-
nais à Nankin, M. Kawagoe a faites à la presse.
Le Japon, commence par affirmer M.- Kawagoe,
est un pays surpeuplé et sa population par le
simple jeu des excédents des naissances sur les
décès s'accrott annuellement de 900.000 unités.
Toute la surface cultivable de son territoire la-
quelle n'atteint pas 20 de la superfide totale,
est exploitée d'une façon intensive. Aucun es-
poir, aucune possibilité de l'étendre encore.
D'autre part, contrairement à une opinion cou-
rante le Japonais émigre peu. Les pays où il irait
volontiers s'établir comme les Etats-Unis et l'Aus-
tralie lui sont interdits. Quant aux autres, le
climat ne lui plaît ou ne lui convient pas. Aussi
les départs sont.ils chaque , année fort peu nom-
breux : 5 à 6.000. Ce n'est, évidemment, pas
assez pour décongestionner les ues.
Le problème qui se pose apparaît facilement
aux veux. Il est double : procurer à cette popu-
lation la subsistance nécessaire et lui donner du
travail. Il ne peut être résolu que par l'achat à
l'extmeur de certains produits alimentaires et
par la création et le développement d industries
dont les produits seront exportés.
La création de l'Etat soi-disant indépendant du
Mandchoukouo répond e ses besoins. Mais il ne
suffit pas comme débouché pour l'industrie, ni
comme fournisseur de matières premières.
• Là Chine devient alors le complément nécMr-
uke de la JwmaisL. - u japon
t* culture du coton, se procurer lew produits,
marais salants nécessaires A son tad"strie chImi-
q attein e c.. i xbpquite,n.est pas
peut être obtenu grâce
à écoiicpique qui ferait de la répm-*
que chiiioise une1 manière de ,colonie' japonaiie
tout en respectant son indépendance
̃ Tel-est-Je projet-dont le représentant du Mi-
kado a confié tes grandes lignes à la pmse.
Seulement ce • diplondate n'a pas - tout dit. Il a
notamment passé sous silence les procécWs tagé-
nioii* ot audacieux par lesquels son pays s'atta-
che à conquérir le marché chinois. Nous vouloM
parler de la contrebande qui s'exerce par la fron-
iière du Nord.
A des tlb-es divers le Japon occupe
ces du Hopei et du Chahar, qui sont économi-
quement détachées de Nankin. Les
iaoonaises qui y pénètrent jouissi nt d un tara
préférentiel. Elles se répandent à travers les deux
provinces. Ceci n'est pas très grave. Ce qui l'est
beaucoup plus c'est qu'elles sont ensuite achemi-
nées dans toute la Chine. Elles alimentent une-
contrebande énorme. Le sucre, la soie aruficielle,
le pétrole, les automobiles, sont les éléments
principaux de ce commerce frauduleux. Pendant
les 9 premiers mois de 1936 plus de 5 miUions de
gallons de pétridle, 1 million de sacs de sucre ont
ainsi envahi le marché chinois.
i » nroWème de la contrebande présente un
double aspect. La contrebande crée en faveur des
produits, Japonais un dumping rei joutible pour le
commerce européen. Elle prive d'autre part retat
Chinois de sommes considérables. pour les 6 P
miers mois de 1936 la diminution da revenus
des douanes était évaluée Par le ministre des
Finances de Nankin à 80.000.000 de doUars.
Le monde entier est intéressé à la question.
Si ce brigandage continue et se développe, la
Chine privée de Ses ressources est cxposU à ne
plus faire face à ses obligations intematlooalés.
Tels sont les moyens par lesquels le Japon s'ef-
force de réaliser la conquête konomiquè de la
Chine. On Yoladra bien reconnaître qae cette
politique p ou" pacifique qu'elle soit pose un cer-
tain nmbre de questions susceptibles d'intéres-
ser l'Europe et 1,Amérique. -
Henry Fontemigr-
Ancien tUpuU,
Agrégé dB l'UniVers"é
M. lairesiUHKc proyoque « dlel
H. perlais, président diPaill
radical-socialiste d'Oranle
M. G. Pertuis, président du Parti radical
et radical-socialiste de l'Orante, avait Pu-
blié dans l'Elan républicain or.sf^jf u Un
parti, le 28 avril, un article intitulé Il Un
mufle Il.
M. Lagrosillière, président de la mission
d'enquête en Algérie de la CotnntissiOndes
colonies de la Chambre, ayaw jugé often"
sant cet article, télégraphia de Paris à MM.
Pertuis, pour lui demander des excuses Ou
une réparation par les armes
M. Pertuis vient de faire connVtrf à cM.
Laerosillière qu'il se tenait à sa disposition
Mission d'Inspection
judiciaire à Tahiti
Par Commissaire Ramel, quittant MarseHle
lundi, M. Doley, anciennement juge au Tri-
bunal International des Nouvelles Hébrides,
Membre de la Commission de classement de
la Magistrature coloniale, part à Tahiti pour
une mission d'inspection des affaires tudi
çiaires de cette colonie.
L'Empire arabe
est en marche
Le correspondant du Temps au Caire a
mandé à son journal. -- le 4 - mai : ---
A la veille de la signature du pacte asia-
tique, destiné à lier la politique extérieure
des quatre principaux pays du Proche-
Orient : la* Turquie, l'Iran. l'Irak et l'Afgha-
nistan, l'intérêt de l'opinion publique au
Levant se concentre sur l'effort réalisé par
le gouvernement d'Ankara pour étendre son
- influence renaissante jusqu'aux centres né-
vralgiques de la politique arabe.
Ce uacte paraphé naguère a Genève
est un document d'une importance capitale
pour l'avenir de l'Orient arabe. C est à Hdg-
- dad où se rejoignent actuellement l'effort
kémaliste et celui de la propagande pana-
rabe, que la signature d'un tel traité est des-
rabe. à exercer son incidence la plus pro
fonde. Deux tendances souver t anlagonis-
tes se heurtent, en effet, en Irak, d'une
part, l'influence britannique, initiatrice de la
réconciliation des dynasties hachemite (Fay-
ral, Abdallah, Ohu/i 1er), saoudite (Ibn
"eoud), et yéinénite (Imam Yehia), rendue
presque effective pai la signature, l'an
uassé du pacte iraiio-saoudite: d autre part,
l'influence turque, favorisée à Bagdad même
Par le coup d-EtaL qui, à: 1/uutonme tew,
substitua au gouvernement de Hussein pa
cha PI Hachimi, artisan ùe l'indépendance
"irakienne et du traité un gou-
vernement nettement favorable à la conso-
lidation définitive de l'amitié iralw-turque et
de la collaboration active entre les deux
pays.
PÎ On ne s'étonnent pas, au moment où
s'affirme la tension syro-turque que la poh-
tique inaugurée il y a quelques mois a Bag-
dad Par le président du Conseil actuel, Hek-
mat bey Suliman, ait engendré d'assez vi-
ves appréhensiorus dans- le reste du monde
arabe à Jérusalem en pattolier, où les
Dartisans de l'empire arabe et de la solidarité
musulmane entendent conserver l'appui mo-
ral, et souvent memi. matériel. que le roi
Feyçal et ses ministre" leur avaient si lar-
gement accordé naguère.
Que devient la France ?
La mission du baron Fain à Téhéran sem-
ble n'avoir eu pour but que de inouer des liens
diplomatiques singulièrement relâchés, à la suite
d'un stupide incident à Paris. Le voyage de
M, de Martel à Bagdad semble n'avoir été
que de pure information.
Du côté de la Syrie et du Liban, nous lâ-
chons pied à une vitesse vraiment exagérée: les
Lettres d'Indépendance accordées aux deux
Etats ne l'ont été encore que par la seule si-
gnature de M. Pierre Vienot. Le Parlement
n'a pas ratifié encore ces traités. Et, d autre
part, un état de transition de trois années avait
été fixé, Mais nous recula devant de. gestes
46 ri*» en gins ûMuàpMt d.
à Damu. ou au Djebel Dhae, wi*«ient« que
la France est toujours jusqu a nfflm* ordre, la
Muon protectric^.-'e^'ïégatement, de - par la br
D. N., là Nation mandataire.
Du côté égyptiên, nous ne dirons rien qui
ne soit maintenant à la connaissance de tous.
Cette conférence de Montreux fut bien la conte-
rence des capitulations. Mais pas du coté où
l'on pense : ce fut la France qui capitula.
Quant à notre Afrique du Nord, il n'est
pas besoin de résumer la question : elle est
à la tête des préoccupations de ce journal.
Ainsi, sur le front musulman, la France
perd pied, avec une facilité réellement dé-
concertante. A l'instant où il conviendrait, non
seulement de maintenir solidement toutes nos
positions, mais d'en gagner de nouvelles, nous
nous replions, et l'intelligence musulmane est
bien trop fine pour ne pas mettre à erofit sans
délai cette retraite. On parle beaucoup des
« axes ». Un nouvel axe intervient donc. Il
semble, quoi qu'on en ait dit, que Rome pro-
tectrice de l'Islam ait quelques chances d'être
une réalité. Nous l'avons écrit. Des gens stu-
pides haussent les épaules. L'Italie offre à
l'islam un pied-à-terre en Europe. Elle est,
pour l'instant, avant que la guerre et la révo-
lution européenne plongent notre malheureux
continent dans la déchéance, sa caution mora-
le. Cette collaboration généreuse permettra
demain à l'Italie de ne pas perdre ses territoi-
res africains.
Un fait qui confirme l'effort italien vis-à-vis
du Proche-Orient est dans la réception solen-
nelle que l'Italie a réservée mardi à Mgr An-
da, patriarche des Maronites, chef des
375.000 chrétiens du Liban, et des régions
voisines, accompagné de Mgr Abed, archevêque
de Tripoli, de Mgr Hage, archevêque de Da-
mas et d'une suite d'ecclésiastiques et de laïcs.
Ce prélat, qui ne s'était pas rendu au Vatican
depuis son élection en 1932, vient faire sa visite
régulière ad limina au Souverain Pontife.
L'accueil à la gare dépassa ce que 1 on
pouvait attendre. Lorsque l'an dernier le car-
dinal Tapponni, patriarche syrien, vint à Ro-
me recevoir le chapeau, nulle réception n'avait
été organisée. Il n'y eut pas de section de ca-
rabiniers avec drapeau. Il n'y eut pas de Mar-
che royale et de Giocinezza : alors la France
n'avait pas abdiqué en Syrie et au Liban. Ces
Etats sont aujourd'hui libres et souverains.
***
Blâmerons-nous, une fois de plus encore,
l'Italie de son empressement à profiter
des occasions offertes ?
Ou la France de les lui donner ?
.-–– )
L'Emir Seoud
est à Paris
L'Etnir Seoud, prince héritier de l'Arabie
séoudite, qui a voyagé à bord d'un navire de.
guerre britannique, est arrivé mardi matin à
Paris. -,
̃ Accompagné d'une tmite nombreuse" il se
rend à Londres pour les fêtes du couronne-
ment, et ne fait que traverser la France.
On se souviendra que l'Emir Seoud séjour-
na à Paris en juillet 1935, alors qu'il entre-
prenait, dans les capitales européennes, un
'¡'oyaKe de mise à iour diplomatiqui.
Échanges
internationaux
Le bëletin hebdomadaire de l'Union Fran-
çaise des Industries Exportatrices est toujours
intéressant. On y relèce la marque désespérée
de notre effort pour vendre. Quelles que soient
les concessions. quel que soit le prix du sacri-
fice, la production française tente de subsister
sur les marchés étrangers. Mais cet effort est
vain. Il prête d'ailleurs à sourire.
Relevons donc, dans le bulletin de cette As-
iociation (ne., 154, 1" mai) me capitulation et
une éoiction. La capitulation auraitété acceptée
à Haiti. On se souviendra du conflit : alors que
nous absorbions ses cafés à pleins sacs, le Gou-
vernement haïtien prononça l'exclusive contre
nos produi!s. C'était à l'époque, à peu près, de
la croisière heureuse du Tricentenaire des An-
tilles, où Colombie portant en ses flancs une
élite, morriliail à Port-au-Prince. Discours, ré-
ceptions et musique.
! J, e ,
L'appareil intellectuel de la France est tou-
jours imposant. L'émotion lèûe les larmes. Mais
J'aulres nations. qui ne se piquent pas de génie,
pas plus que de gloire intellectuelle ou arlisli-
que, se glissent, durant que se prodiguent les
congratulations. dans les venelles et enlèvent la
Belle. ,tj c 1 c
Voici l'information de l L'.r.c. :
Un accord franco-liaïtien. destiné ft régir
de manière provisoire les rapports commer-
ciaux entre la France et Th République de
Haïti aurait été signé hier à Port-au-Prince.
D'après tes informations reçues a titra
officieux, le Gouvernement français s enga-
gerait à permettre l'importation sur son ter-
ritoire, du premier mai au 31 aoili, de
30.000 quintaux de café en provenance de
Haïti. En contre-partie, le Gouvernement de
Port-au-Prince consentirait aux produits
trançais le bénéfice de son tant minimum.
Eviction déjà 1 - en Egypte. Les feux
de la Conférence de Montreux ne sont pas en-
core éteints. La libération de l'Egypte n est pas
encore virtuellement réalisée. Un grand peuple
secoue la poussière de son manteau et les quel-
ques avantages que nous avions conserves, sur
cette terre qui fut autrefois nôtre, payée de notre
sang, disparaissent avec -une déconcertante habi-
leté. Même ceux que nous étions capables en-
core d'enlever avec une contre-partie ! l'Union
Française des Industries Exportatrices écrit avec
une aimable simplicité :
Le pcojet récemment soumis au Gouverne-
ment égyptien qui prévoyait une diminution
réciproque des droits de douane d'une part
sur les oignons égyptien? envoyés en France.
d'autre part sur les. vi,ns français importés
en Egypè n'a ffl.
.T'^vèrneflM^' -–-' "•v •
L'ère des négociations comptera désormais un
horizon dé plus, et la production française en
E'gtfptë s'effacera probablement. notre pays
étant de jour en jour frappé J'impuissance, du
fait du coût exorbitant de ses prix de revient.
Mais une solution demeure. Puisque nos co-
lonies ne sont pas considérées encore comme
terres françaises, que leurs productions son* con-
tingentées et qu'elles importent à peu près 80
de produits étrangers, c'est-à-dire qu'elles sont
à l' heure actuelle un marché nul pour la France,
pourquoi ne signerions-nous point, avec chacune
d' elle., , un accord commercial ?
) -.. (
Le travail in igène à Madagascar
est à nouveau réglementé
Le Journal Officiel d'avant-hier a publié
un décret modifiant celui du 22 septembre
1925 portant réglementation du travail indi-
gène à Madagascar et dans ses dépendances.
Ce décret modifie en outre la composition
de l'Office Central et des Offices Régionaux
du travail.
Un Guinéen
se fâche
,,a Un planteur de bananes de Guinée, M. Pi-
nault, s'est ému des articles que nous avons
consacrés à la question de la banane guinéen-
ne. Il a adressé, pour se plaindre de nous, une
lettre à notre confrère de Dakar, « le Courrier
de l'Ouest Africain », qui l'a publiée le 17
at)n/.
Nous n'avons pas eu pareil honneur.
Cela nous eût permis d'exprimer un regret :
c'est que ce planteur répond par des injures,
ou des bêtises, aux constatations que nous
avons exposées.
Il y est, naturellement, question des « gros-
ses subventions » que TlPus avons touchees, et
même d'une « participation aux trois millions »
qui auraient été versés pour permettre à la
mission parlementaire d'enquête en A. O. r.
d'effectuer sa mission de janvier-feener der.
niers 1
Nous saluons au passage les épithètes de
« jeune prétentieux » et de « jeune homme »,
d'ailleurs insuffisantes, puisque quelques lignes
plus loin nous remontons le cours des dges :
nous sommes devenu un « petit enfant ».
M. Pinault nous rajeunit, et nous 1 en re-
mercions. Mais sa hargne l'égare. Il nous a
lu superficiellement, ou bien ne nous a pas
compris. Ce n'est pas par des épithètes qui
Voudraient être malveillantes - nous en avons
connu de plus dures ! que l'on commente
un article dont la thèse ne vous plaît point.
Nous avons constaté une chose, et notts
l'avons écrite : la Guinée est une colonie arrié-
rée, actuellement engagée dans une mauvaise
voie. Les efforts individuels de M. Pinault ne
prévaudront point contre celle situation. Si,
après seize années de présence a la colonie, il
ne s'en est pas encore rendu compte, c est que
son isolement en brousse, et sa méconnaissance
des conditions du marché européen:"- quand
on tient les journalistes pour des prébendim
et des fainéants, c'est qu'on ne lit point leurs
journaux et qu'on ne relève point la marque
de leurs efforts - le maintiennent dans l'er.
rem.
Nous avons voulu attirer l attention des gens
qui réfléchissent sur le danger de la banane
en Guinée, où elle ne pousse qu'au prix des
plus grands sacrifices, et d'importantes immo-
bilisations financières. La banane, produit
pauvre, est un produit naturel qui devrait seu-
lemad être « saroeillé », et non fias « cré.!..)).
jj, Oie. AioaiHiyrJe Cvmeroai, Je Moyen-
1Côngorprachamanent, infligeront à la Guinée
une * bien lourde défaite. M. Pinault se refme
à l'admettre. C'est qu'il se refuse à constde-
rer les conditions de productivité voisine. Nous
avons vu la banane aux Antilles et en Guyane.
Nous avons publié une sorte de « vade me-
cum » de la plantation bananière. Nos criti-
ques, vis-à-vis de la Guinée, sont fondées sur
la comparaison.
***
Nous ne publions pas un journal pour faire
plaisir à tout le monde. Il y a des gens qui blâ-
ment les efforts que l'on fait pour éveiller lem
prudence, pour leur apporter, au fond d'une
brousse mal documentée, les éléments précis
qui doivent régir leurs affaires.
Nous regretterons que M. Pinault ne se soit
pas rangé parmi eux. Il perd son temps à nom
reprocher d'avoir survolé Conakry, pour mieux
comprendre" cette presqu'île. Cela nous per-
met, au moins aujourd'hui, de lui dire que
nous jugeons les choses d'un peu plus haut que
lui. Et qu'il attende donc, avant de blâmer, de
savoir qui de nous deux aura raison !
STRATÉGIE AUX PORTES D'EXTREME-ORIENT
La base de Singapour
et l'isthme de Kra
par Thomas Creenwood.
La marine britannique absorbera une grosse
tranche du chiffre énorme d'un milliard et demi
de livres qui seront affectée par l'Angleterre à.
la défense nationale pendant les cinq années
suivantes. La question se pose, en vue de quel
danger l'Angleterre augmentera de cinquante
pour cent sa marine de guerre qui est déjà en
ce moment la plus forte du monde ? Ce n'est
pas tant l'Atlantique qui la gêne ou même
la Mer du Nord, où elle a une trop grande
avance sur l'Allemagne pour craindre celle-ci.
La Méditerranée, il est vrai, bénéficiera de
quelques-unes des meilleures unités qui sont en
construction ; on sait que c'est là une décision
que l'Amirauté a prise au lendemain de la
guerre italo-abyssine, au moment où des per-
sonnes mal informées avaient laissé croire que
l'Angleterre abandonnerait la maîtrise de la Mé-
diterranée. Et déjà l'accroissement permanent
de la flotte anglaise en Méditerrannée laisse en-
tendre que la protection de la route des Indes
par Gibraltar et Suez, a toute la sollicitude de
l'Amirauté. r
Mais nous ne croyons pas nous tromper en
disant que c'est aux escadres du Pacifique et
à ses bases d'Extrême-Orient que l'Angleterre
pense en réorganisant sa flotte. En refusant de
renouveler les traités navals de Londres et de
Washington, le Japon a détruit l'équilibre na-
val au Pacifique et inquiété aussi bien l'Austra-
lie et la, Nouvelle-Zélande, que les Indes et
les nombreuses possessions britanniques du Pa-
cifique. La base navale de Singapour a calmé
mieloiie peu ces inquiétudes par le résultat des
manœuvres dont elle a été le théâtre. Un fait
significatif, c'est l'utilisation des avion* pour at-
taquer l'ennemi sans répit, et pour fournir des
renseignements aux défenses côtières qui jope-
res une grosse part dans ces événements, En
même temps, et malgré que la Malaisie fait
partie de l'Empire, on a imaginé que des ban-
des irrégulières se soient soulevées dans la pres-
qu'île pour essayer de faire une diversion. Mais
les milices de Singapour et les détachements
de l' armée indienne qui y sont cantonnés ont pu
avoir facilement raison de ces rebelles. La le-
çon qui s'est dégagée des manœuvres de Singa-
pour, c'est que cette base est réellement impre-
nable et qu'à l'abri de ses défenses, la flotte
future du Pacifique pourra tranquillement y
mouiller, se ravitailler et se refaire. Car il faut
dire ici que l'Amirauté britannique envisage la
création d'une division complète de vaisseaux
de lignes pour le Pacifique, appuyée d'un nom-
bre adéquat de croiseurs et d' autres navires.
Faut-il croire que la base de Singapour soit
rendue inutile dans un avenir prochain par le
percement du Canal de Kra, au col de la pres-
qu'île de Malacca ? Nous ne le Soyons pas,
car l'histoire de ce canal « est qu'un mythe.
On en parle depuis une quarantaine d années,
et il y a quelques mois, le Stmday Referee de
Londres, qui ne dédaigne pas les nouvelles sen-
sationnelles. annonçait que les Japonais avaient
commencé des travaux ppur le percement du col
de Kra, avec le consentement du Siam. Depuis,
la question revient de temps à autre dans la
presse, comme un avertissement. Des informa-
nntr,
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.82%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 84.82%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/6
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6265485c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6265485c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6265485c/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6265485c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6265485c
Facebook
Twitter