Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-04-30
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 30 avril 1937 30 avril 1937
Description : 1937/04/30 (A38,N28). 1937/04/30 (A38,N28).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265484z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
38* ANNEE. - N, 2«;
VENDREDI (13 h. 30) 30 AVRIL 1937
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
,. ..-
Ridâciio* & A dministration :
1, Rm it h .:. r : i
PARIS Of) ,',.
TÉL. t RICHELIEU 73-0*
(2 ligne» groupées)
A
Les Annales Ccbmates
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t~tt~Anf~~t
i 1
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul nuiNn/waviN
nOIUEMEns
avec la Revue illustrée:
Ua aa 6 Moia 3 Mol.
France et
Colonies - - Igo) 100. 50.
Etranger.. 240 » 125. *
̃ Le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
1
U 0 .1 .ar-ocai -n.. 0 .0
Un vernissage marocain.
L'autre semaine, au Musée delà France
'ou/Te-mer, (sur les invitations), au Musée
des Colonies^ (reste-t-il inscrit à la, façade du
Musée de Vincennes), à cette or ae du bois
colonisé par Lyautey, pour l'Exposition de
ig}i. Je n'y entre jamais qu'avec émotion,
m'attendant toujours à rencontrer le Chef in-
comparable. à entendre sa voix machon-
nànte, à être éclairé de la lumière de ses
yeux. Aujourd'hui, je venais de lire Vers
le-Maroc (i); Lettres de Paul Drouais; 1903,
1905, - datées d'Am-Sefra, - des lettres
à sa sœuf, à quelques amis, ou il notait son
labeur, ses projets, ses vues si claires des le
début, sur' l'action possible, les réalisations
futures:. A travers quels obstacles il s'est
avancé, p'us diplomate que militaire: Il Je
ne suis pas un professionnel 9 répétera-t-il. Ce
printemps, l'Afrique du Nord est parcourue
de touristes parlementaires,, de ministreset
de commissaires enquêteurs D'aucuns: au-
ront connu le maréchal vieilli. Qu ilslisent
ses ouvrages, du Rôle social de l'officier a
ses Paroles d?Action*
Ces livies, et tant d'autres, tou.chant les
colonies. Pourquoi ne se trouveraient-ils
pas ici, si Arv Lcblond se montre impatient
d'initiatives, Paris n'a pas de librairie co;
loniale. Ça ne se vendrait pas affirmera le
boutiquier qui n'a jamais essay , que de
vendre les livres, qui se vendent tout Seuls !
les fameuses « nouveautésJ>. Oui, la librairie
coloniale, à Vincennes - avec les journaux.
Tous les éditeurs, et les gouvernements lo-
caux - y aideraient).
- -~,",.,lIo nrl'
-. J --
- Arrivé en avance. j'ai pu me pro-
mener un peu seul. Pour ceux qui ont couru
1-c monde, quel tonique revivifiant. quelle sta-
tion pour se remettre des incertitudes pré-
sentes, dans l'évocation de. ce passé fabu-
leux d'hier. L'Indochine, Madagascar le
Maroc, tout cela édifié par la foi, la volonté,
le génie français de quelques-uns contre
tant de doutes, de résistances, des plus
grands, Clemenceau contre Ferry, Jaurès
contre Lyautey ! !
Mais la foule se presse. Le .impistreY
Non. Son fils, qui en aura plus. vu ICI, en une
heure, que son père, en un mois de dix mille
kilomètres aériens. C'est voir les problèmes
de haut, du point de vue de Sinus.
Types et Coutumes du Maroc, peintures
et dessins de Besancenot. Un jour de ver-
nissage. Impossible de 'Voir; - il faut y
révenir. Ce jour offici^g'%q^^f:
| |;,J
e arii. suffirait pour Treju-
ger de l'agrément et de l'dtilité de ra: Ïàâi-
fèstation-offertê àte catalogue ; lâ'préfaœ, par,*^ojsseur
l e e ace,, par.:
Ruppert, vice-président. de la Société de
l'Histoiie du Costume.
Sur sa fidèle petite Ford, noire ethno-
graPhe sillonne les pistes de l Atlas et le
bled des confins sahariens, complétant -par
des excursions à dos de mulet ses investi-
(1) ers le Maroc (Editions Armand Co-
lin).
gâtions dans les régions isolées. En mars,
Besancenot est bloqué pendant dix jours
-par une tempête de neige à Irghem, petit
- poste de VAnti-Atlas m mai et juin, il
travaille dans le sud de l'Atlas. où., durant
Quarante jours, le thermometre ne des-
cend .j'amais au-dessous de 40° montan
parfois jusqu'à,
A ces dures conditions, il, faut ajouter
la difficulté des recherches précisés chez
̃ ̃les musulmans qui dérobent jalousement
les détails de leur vie'intime à la curio-
sité profane des Européens ; leur hostilité
à toute représentation de la figure hu-
maine; le caractère fermé et suter^ui^t.
de certaines tribus berberes.
Besancenot, à vivre au contact des Maro-
cains, a appris à les comprendre : c'est
Par la persuasion et Vamitié qu'il obtient
le iiieilleur de sa documentation.
Notre artiste dessine, peint, relève les
patrons des costumes, étudie la technique
des draPcs, ce qui nous permet maintc-
nant d'établir entre ceux-ci et les drapes
anciens une comparaison raisonne e tort
intéressante.
Les planches exposées aujourd htu au
̃' ̃ Muséé de-la France d'outre-mer expri-
ment l'esseutiel du -folklore marocain
concernant 'le veternent arabe, berbère
et juif.
Mais voici Léon Riotor, poète et ancien
conseiller municipal, mon voisin de quai,
avec qui nous ne manquons pas de sujets de
conversation.
Il a beaucoup voyagé, en derni. er, rapports,
un livre excellent sur Jacques Cartier, au
Canaüa :
Cana J'ai failli être colonial. En 1886, de
bon matin, j'allais attendre l'omnibus qui
me menait à mon bureau.Au bord du
trottoir un type était assis, entre des va-
lises ;,
hSI Jules Boissière, que je connaissais, des
félibres du « Voltaire ». Que fais-tu ta ?
Nous- partons .pour 1 Indochine.
Paul Bert m'a pris dans son cabinet.
Veux-tu- venir-? Tu auras une situation.
Le Patron m'a dit : Si vous avez des cama-
rades. de l'intelligence. de.l energie. Je
vais te présenter.v- ; liomme, al-
Dans l'abri de ,1a station, un homme, al-
longé, comme endormi sur la banquette, se
soulevait., ! \r
Des semaines qu'il ne dort pas. M. le
gouverneur, un ami écrivain, Léon Riotor.
N'eSt-cè pas s'il'veut venir.
,..-; Il ne tient,qu'a vous. Nous avons be-
,'"
r
pour la gare 3é Iiyofi;..
̃ Je n^omafe • plus. Je ne regardais plus
l'Exposition de ,Bézanéenot. Je songeais a
nos conquérants et constructeurs d empires
qui prenaient l'omnibus, allaient à pied ou à
cheval, sans - électricité, téléphone, des vo-
lumes à écrire, et qui, le soir, à la bougie
pouvaient, comme Lyatttey. écrire des rap-
ports au Gouvernement, des lettres à leurs
amis, et à leur famille.
Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt.
Conseil de Cabinet
Les membres du gouvernement se sont réunis
lundi à 17 heures en conseil de cabinet, a
l'Hôtel Matignon, sous la présidence de M.
Léon Blum, président du Conseil.
M. Mar i us Mou-
Au cours de cette séance, M. Marius Mou-
tet, ministre des Colonies, a fait un compte
rendu détaillé de son voyage d information en
A.O.F. Il a notamment insisté sur tes heureux
effets de la nouvelle politique économique du
gouvernement dans ces régions et sur les progrès
réalisés dans tous les domaines, ainsi que sur
-ncore dava n tage les
ta nécessité de développer encore davantage les
institutions culturelles et les institutions de pro-
tection sociale en faveui des indigènes.
-–-– ( ,
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique a reçu avant-hier après-midi, M. Justin
Godart, sénateur, ancien ministre, rentrant de
mission en Indochine et en Inde française, ainsi
que M. Fochier, président de la commission de
Surveillance des banques coloniales.
m,
Honorariat
M. Eugène Chardy, ingénieur en chef hors
classe, directeur du chemin de fer de Dakar au
Niger, a été nommé ingénieur général honoraire
- des Travaux publics. à compter de la date de
sa radiation des cadres de r activité.
A rlcoie Nationale
': de la France d'ontre-mer
Les centres d'examen
Les centres d'examen de Nancy et de Brest
prévus par r arrêté du 15 lévrier 1937 pour les
épreuves écrites du concours d admission a
l'école nationale de'la France d outre-mer, ont
lié SJlPPrimés.
; ^l^andfdats inscrite dans les ^eùx centres
: précités subiront respectivement les épreuves
r écrites dans les centres de Paris et de Nantes-y
-
Un Réologué disparu
en Mauritanie ;
• On a mandé hier de ?«'<'« '«
mentent réitérai 011 est 'e e; s
ilir iOllr.f dft 9éolàglte tlisj(l'u
tn Mauritanie entre Atar-et Aktun. '!
Nominations
au Haut-Comité Méditerranéen
M. Ch. André Julien, professeur , agrégé
d'histoire et de géographie est nomme secré-
taire du Haut Comité, durant que MM. Chris-
tian Courtois, professeur agrégé d'Histoire, et
Jean Loubet, instituteur, en sont nommes se-
crétaires adjoints.
LathéOrië, loin des hommes, du cœur et de
a th' e,
h vie, triomphe donc. une fois encore, de la
pratique. A eux les nuées, à très bientôt la tra-
gique réalité. , ,
D'autre part, ont été nommés membres de la
Commission d'études :
MM. René Gazagne, secrétaire général de
la Préfecture du Nord ; Jean Gout, ministre
plénipotentiaire ; René Hoffherr, professeur a
l'école libre des Sciences politiques et directeur
des centres juridiques de l'Institut des Hautes
études de Rabat : Louis Massignon. professeur
au Collège de France, directeur d études a
l'école pratique des Hautes Etudes ; Robert
Montagne, directeur de l'Institut français de
Rabat.
>• ; ;–:–
M. Daladier
va se rendre au Maroc
Il semble bien que cette fois-ci le projet
déjà ancien du ministre de la Guerre doive se
concrétiser par un prochain départ dont la date,
cependant, n'est pas encore définitivement fixée.
Il est néanmoins décidé que M. Daladier
partira dans les premiers jours de la semaine
prochaine sur un croiseur et qu'il consacrera
une dizaine de jours au Protectorat, visitant ses
principales villes..
On prévoit qu'il assistera, au Djebel Hebri,
là où le président Doumergue reçut 1 hommage
des tribu? berbères à une grande manifestation
indigène et qu'il inaugurera le nouvel hôtel.de
ville de Casablanca.
;–< -–
Le Sultan du Maroc
viendrait visiter l'Exposition
m. Chiappe, ancien président du Con-
seil municipal de Paris qui vient de rentrer d'un
voyBgé' de propagande au Maroc en faveur de
I Exposition' a 'déçlaré aue -S. Mi Si™ Mohamea
lui avait promis de venir a Pans [en juillet, ac-
combMtM de fôùs ses pachas.
A cette occasion il assisterait aiig^fs du 14
iuillet et. naturellement, visiterait l'Ec
AU SUJET DES AVIATIONS
INTERCONTINENTALES
-
U-1
ANDIS que la France
s'active à créer et a
développer ses lignes
d'aviation d'outre-mer
qualifiées communé-
mént d'« impériales »,
les autres nations ne
restent pas en arrière
pour ce qui est de
leurs communications
extérieures.
L'Angleterre a jeté
sa liaison aérienne de
Londres au Cap, via
le Caire et du Caire aux Indes..
La Belgique se relie au Congo par une route
aérienne. La Hollande multiplie ses liaisons avec
lés Indes malaises, ceci dit, en ajoutant que la
liaison coloniale n'est pas seule en jeu puisque la
France cherche à maintenir ses traditions d'inté-
rêt avec l'Amérique du Sud par la ligne 'Dakar-
Natal.. •
Ces réalisations sont inspirées par des préoccu.
pations commercialès et des arrière-pensées de
protection, voire même d'expansion, si bien qu'un
aéroport peut être considéré à la fois comme une
gare marchandise et comme un relai stratégique.
Nous ne serions pas dans l'actualité si nous
oublions que le Japon prend part, également à
l'essor général et, à preuve, le raid magnifique
du « Vent de Dieu » arrivé au but qu'il s'était
fixé, Londres,
Pour les Etats-Unis, comme il a été déjà sou-
ligné dans les colonnes de ce journal à maintes
reprises, il. n'est pas inutile de rappeler que le
marché de la Chine leur tient énormément à
cœur et qu'ils sont en lutte de prédominance sur
lpc eaux. du Pacifiaue.
---- -- - - - -
On doit - signaler l'état d'avancement de leur
organisation aérienne dans ces lointains parages.
La pensée intime des Américains paraît dériver
de la vieille formule plus ou moins oubliée mais
toujours vérifiée, que « le commerce suit le pa-
villon », c'est-à-dire plus exactement les cocar-
des - des avions et hydravions de guerre ou de
commerce;
En ce moment, les « Pan Amertcan Airways »
qui avaient réalisé la liaison régulière Amérique
ligne Hawat prolongent cette ligne jusqu'aux îles
Philippines, la première liaison ayant été effec-
tuée en novembre 1935.
Dès 1936, un service pour passagers, courrier
et marchandises était réalisé. Cette même. Com-
pagnie va se bifurquer direction Chine par le
tronçon Philippines Macao; Plus tard,, ils. se re-
lieront avec Honolulu d'où ils atteindront la Nou-
velle-Zélande et l'Australie.
Si nous Insistons particulièrement sur l'avia-
tion américaine, c'est plus que tout autre élé-
ment nouveau, celui-ci est capable de aodifier le
ioiiIihI~,. ,., ,'" ",-..u,.,
~!~~ pttMtate.tht PMiMaue ~!M~~ ~M~
,-, ",
citons un des'"awk>us. amOricaiM, le « SikOray
42 > qui enlève 32 passagers à la vitesse croi-
t!&t-e ~'262Jo!)is-heure pour.un.pptds Ma'.de
20 tonnes; .On ne .s'étonnera, pas 'de*yoir se créer
une flèche Amérique-Australie, si l'on' Rense que
l'Australie est un des nombreux clients des Etats-
Unis.
D'ailleurs, le « Common. Wealth » est beau-
coup plus rapproché des Etats-Unis que J Angle-
terre et attire beaucoup de bateaux marchands
américains.
Dernièrement, les. Etats-Unis ont pris posses-
sion des îles Baker-Howland et Jarvis dans le sud
Pacifique.
Il n'est pas sans intérêt quelquefois de faire
ainsi le point, même en une rapide esquisse, au
sujet des aviations internationales.
J. Luquot,
Député de la Gironde,
Membre, de la Commission
de la marine marchande.
–:
Le docteur Jamot
," est mort
Samedi matin, une communication 'téléphoni-
que nous apprenait la mort, dans la Creuse près
de Guéret; du médecin-colonel Jamot. Il avait
57 ai s et avait été frappé en quelques rapides
instants d'une hémorragie cérébrale. Ainsi dis-
paraît, sans que le monde colonial en paraisse
autrement surpris, un grand homme de cœur et
de science.
L'A.O.F. le regrettera, autant que le Ca-
meroun. Il fut le chasseur passionné de la mala-
die du sommeil, la dépistant avec une attention
précise et sûre, alertant les chefs, afin que les
moyens matériels lui fussent donnés pour la
combattre utilement.
Notre collaborateur Pierre Fontaine dit par
ailleurs ce que nous avions l'intention d'écrire.
Il ne rappelle pas cependant la lutte que mena
le docteur Jamot contre te gouverneur d'une
colonie qui se refusait à admettre la maladie
du sommeil sur son territoire. Négligeant sa si-
tuation personnelle, risquant tous les avantages
qu'il en Pouvait aspirer. le docteur Jamot rie
craignit point d'engager, la bataille, et soutint
son point de vue avec une passion digne de
l'hommage des hommes. - - .,
Le docteur Camille Briquet, alors vice-pré.
sident de la commission des Colonies à la Cham-
bre,'publia sur" la maladie du sommeil, dans
nos cotonne". en juin et juillet 1935. une série
d'articles illustrant la thèse et la documentation
Jamot , ;
Le docteur Jamot eut des ennemis, des ad-
versaires. On le jalousa. On tenta de lui nuire.
Mais il eut des amis qui l'aimèreiit pour sa
foi, sa simplicité, la délicate cordialité de sa
conversation ; les Annales Coloniales qui se
comptèrent parmi ceux-là le saluent avec émo-
tion
Les obsèques du médecin-colonel Jamot
ont eu lieu lundi matin a Sainl-Sulpice-Ies-
Cluinips (Creuse).
Relevons, en. passant, que le scu) quoti-
dien, de Pnris ayant accordé .ou docteur
Jamot non seulemcr4 une pensée, mnis un
article ému, Il été l'Juin (27 IlVril), La
presse ̃ lechnique montre ainsi nue))e n
iplus «le coeur, d'inleIHgence,: el de recon-
naîssitnoe que la pressé d'informations gé.
nérales.
la mission parleneptàlre
1 d'enquête en Algtfle
: - est rentrée en France.
En Oranie i-
La Commission parlementaire d'enquête, Pré-
sidée par M. Lagrosillière, est rentré hier en.
France par le Latnoricièrc.
Elle a terminé son séjour en visitant les prin-
cipales villes du département d Oran : Tiaret,
Beli/ane, * MoitÀ a,iem, Perrégaux, Mascara,
Sidi-bel-Abbès, Tlemcen et Oran. -
A Oran, samedi, sortant de 1 Hôtel de Ville
où un vin d'honneur leur avait été offert, cer-
tains membres" de la Commission -r- ceux de
ropposition -T MM. de aermont-Tonnene.
Temple, de Beaumont et Saurin, furent violem-
ment pris à parti par un manifestant qui cracha
dans leur direction. Ces - députés ont porte plainte
auprès du. Procureur de la République..
Par amours. tors de son départ de cette ville
pour regagner Âlgèr où elle devait s'embarquer,
le iendemain, .de; incidents se sont produits a
la gare entre éléments de partis opposés. Des
manifestant? elr.spht venus aux mains et la po-
liçe, qui dut intervenir, releva plusieurs blessés
Sont un grièvement. Plusieurs arrestations furent
pérées. L abbe. Lambert, au cours de la ba-
gaiie, fut irisùlté et frappé par des israélites.
- ,' .! ! A Alger -
A l'instant de l'embarquement, avant-hier,
sur le Lamoricitre, M. Lagrosillière a déclaré :
Je puis vous dire que je suis très content
du travail que nous avons fuit. Nous empor-
- tons une vaste documentation qui nous per-
mettra d'établir un. substantiel rapport qui
aidera, je 'l'espère, à éclaicir le problème
franco-algérien.
L'abbé Lambert
maire d'Oran
en correctionnelle
L'abbé Lapib'ert, maire d'Or an. vient
d'être renvoyé "CM. police correctionnelle pour
avoir écrit, au monieitt des troubles de Sidi-
Bel-Abbès, un' article intitulé : « Que la Ré-
publique était belle sous VEmpire j Il et
aiis- lequel on'lisait ; « le décrète dès au.
jourd'htù la mobilisation du département. >1
L'affaire sera appelée le 5 mai.
I )
:.': :, Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
:SRfns' s
.1('. - "= èa'I 'de
tîouveHe Cale'donie, le *?r-^éKrié^M.Mai-
chessou, gouverneur,, -a exposé longuement la
situation •. économique locale ; sies peSmière*
oonséquencesSde la dévaluation tdd, franc * se
Chiffrent par un déficit au budget * de1200.000
francs, et une augmentation de charges de
1.200.000' fr. résultant -du rajustement, de 1 in-
demnité de zone des fonctionnaires. -
Pour équilibrer le budget, le chef de la co-
lonie pense trouver 1 million pour l'extension
des droits du Timbre, de l'Enregistrement et
du revenu sur les valeurs mobilières. I- ajus-
tement des taxes postales intérieures sur le
régime normal métropolitain donnera 250.000
francs qui réduiront sensiblement les charges
très lourdes de ce service. Puis, sur les ins-
tructions ministérielles, le Gouverneur a étu-
dié la possibilité de réduire les taxes doua.
nières sur les produits importés et l'abaisse-
ment des taxes fiscales, et corrélativement le
relèvement des droits de sorties sur les pro.
duits revalorisés, dont les- principaux, coprah
et trocas, ont bénéficié d'une hausse sensible
des cours, sur lesquels on pourrait prélever
500.000 francs. >
Toutefois, la situation géographique de la
colonie retient l'attention de M. Marchesson,
qui s'exprima ainsi :
« .La Nouvelle-Calédonie se trouve sous
la dépendance économique de l Australie,
pour ses importation8 pnncpales ; ses pro-
duits d'exportation s'et. vonL sur les mar-
chés extérieurs e-> Eraud-? partie vers (a
France, alourd s de frai. de transports dits
à' son éloignement - d('nr point d économie
fermée possibl - pour eiiu et obligation d ache-
ter à l'extérieur presque tout ce qui , est
nécessaire à sa propre vie ; nous pouvons
regretter que certaines branches de la pro-
duction locale soient înactives, c'est un (ait.
et quelques mesuras que nous envisagions
elles ne pourront agi' qup dan* l avenir. »
Lé Gouverneur espère que les mesures envi-
sagées donneront un- coup de fouet à la con-
sommation ralentie qui existe actuellement. Il
signala que ses services mettent au point un
impôt progressif sur le revenu, lequel compen-
serait l'abaissement projeté des droits fiscaux
et douaniers. ,""
Au-sujet de la dette de la colonie vis-à-vis
du Trésor, qui s'élève à plus de 11 millions,
le Gouverneur exposa qu'il a adressé un rap-
port au Département proposant: l'amortisse-
ment en cinquante annuités, de préférence aux
exigences actuelles du Trésor, que l'excé-
dent éventuel des recettes de chaque exercice
lui soit intégralement versé.
Enfin M. Marchessou ajouta :
Il' Je vous dirai un mot maintenant dji,
projet dont m'asaisi la Compagnie « tan
American Airways Il. Celle Société puissante
de transports aériens, désire -comprendre
Nouméa parmi les escales d une ligne a
créer reliant, par Honolulu je pense, l Ans-
tralie et la Nouvelle-Zélande à sa gronde
transversale Chine-Amérique ;. npus pom-
rions espérer voir nos cci respondances 1 rn-
ver en 12 jours en Europe et, Messieurs,
c'en serait fini je pense, du splend^e Isole-
ment de la Nouvelle-Calédonie, :eaT ani jour,
espérons-le, le voyage aérien entrera défini-
tivement dans le domaine public,. dirai-je.
Je souhaité, Messieurs, que-tïs ip^w parlefs
qui se poursuivent, à ce sujet, nboulisseot.
Vous déihérerez, nu cours de votre session
sur la location à cette Société d'unl1 par-
celle de terrain dont p'Ie nu m il
Ce projet .m'a amené A (Huilier hi r~hC!
d'une hydrosrolp publique en re.^rwiiit
,. étendue (lui sel'ail néce-saire a "f'M \111:
rine de guerre. 1.11 plan d eau qui Un e
devant Nouvillo paraît dovoir nous xr
tre luîtes les rt'>ili-ai!i:>»i» ni«sil»les el «W
bien l'avis éclairé qu'a bien vouluvm en don-
ner le Commandant du Riaduti de Ge.
nouiUy.
Toutes nos colonies
ne seront pas pr ésentes
à l'Exposition de 1937 !
',' Plus heureux que beaucoup d'entre nous, M.
Soalier-Valbert a été incité à visiter les travaux
en cohrs dé la participation coloniale, à l lie
des Cygnes. Il en écrit ainsi ce matin, dans le
Bulletin des Halles :
Mais où se. trou vent .nos îles d Oceanie ?
NuJle part, nou: répond M le Gouverneur
Gprab qui est le, plus aimable de cice-
roues.' Question d'argent ? sans doute.
Question qui aurait pu être aplauie.
Ainsi une des parties les plus vivantes,
et certainement lu plus pittoresque de no-
tre don" iuine colonial- sera absente à l'île des
cygnes: .on accuse les Conseils généraux
de ces cotonies d'avoir refusé les crédits
neeessttires Je connais le Conseil gênerai
de Nouméa, mais jusqu'à plus ample inror-
mé j'ignore ceux-de Port Vila, d Ouvea et
de Papeete. Et même si les moyens nnan-
ciers de ces petitv1- .colonies -leur interdi-
saient une participation personnelle,pourquoi-
né pas les avoir groupées dans un pavillon
d'ensemble sous "Je" lit'réMês 'Colonies fran-
çaises du Pacifique ? A quoi servent les ser-
vices: et les crédits de la rue 'OlicIïnüt.- s'ils
ne sont pas cauables de remédier a ces dé-
Mthmces'-m est'inadmissible de constater
que dans une présentation d ensemble de
la France d'outre-Mer, l'Océanie est iibsen-
te. Il ne- s'agit pas d'une errellr. mais d une
Taute grave, et nous en-appelons a M. Mou-
tet pour qu'elle soit réparée-au plus tÓt
Il est inmiserrJbïdble que le titulaire deja
participation coloniale il paraît que c'est M.
Géraud, Gouverneur honoraire n'ait pas re-
présenté au mnbtre des Colonies la nécessité
àbsolue: de laire figurer dans cette Exposition
toutes nos terres coloniales, sans exception, Nous
voyons très bien l'Allemagne ou la Pologne,
dans leur .hystériè.coloniale, monter la chose en
épingle, et prétendre que le peu de cas fait par
la FbaatMe quelques-unes de ses colonies, au
point de tés oublier dans une présentation mon-
diale, justifie toutes lés'ambitioris étrangères.
A quoi songe M. Géraud, quel pouvoir a-t-il,
quel cœur appojie-t-il à sa tâche e< que fatt-il.
Nous formons le voeu, avec Soulier-Valbert,
que M. Marius Moutet répare au plus tôt une
faute de. son collaborateur, ou son inc'!'ie,. et
permette ainsi à nos colonies oubliées a être pré-
sentes à coté de leurs grandes soeurs.
; > –<
Le Gouverneur général Cayla
est de retour à Tananarive
M. Cayla, Gouverneur général de Madagas-
car, qui avait quitté Paris le 23 mars, est ren-
tré à Tanaqarive le 23 avril. De la gare à la
Résidence 1. foui* je tint massée sur le par-
g~~M~
; ya xffiitter Algïr, ^6«r Paris :
,
M. Cheweux, directeur-du cabinet ,du Gou-
verneur général de !'Àt8er:e.,pr4fet de lre clas-
se. est nommé pat un. décret d'avanthier publié
ce matin à ^Officiel, directeur-de lro classe et
chargé des services des renseignements généraux
et" de la police - administrative. -
; ) ;
TRAVAUX SUR FONDS D'EMPRUNT
Le budget spécial des grands travaux rur
fonds d'emprunt; annexé au budget -)cal
s'élevant à-te sohime de quatorze uillions
huit cent raille francs, a été rendu provisoi-
rement ,eXécutoire.
)
Bùdgets
EN OCEANIE
Le compte définitif du budget local de l'exer-
cice 1935, arrête en recettes et en dépenses à
Inopnne de 11.499.980 fr. 38, a été approuvé
par un décret du 10 avril.
AUX ILES WALLIS ET FUTUNA
Le compte définilil du budget du protectorat
pour l'exercice 1935. arrêté, en recettes, à la
bomme de 395.095 fr. 41 et en dépenses à la
somme de 311.757 fr. 99. a été approuvé par
uji décret du 10 avril.
rmAMBM
ET LE LIBÊRALISHE
Des voix autorisée's du gouvernement s élèvent
contre l'cutaichic : le ministre du Commerce,
M. Paul Bastid, plaide la cause du Il libéra-
lisme économique ». M. Y von Delbos, ministre
des Affaires étrangères, affirme que « 1 autar-
chie économique, qui est, elle, une course à
l'abaissement du niveau de vie, en même temps
qu'un cbstacle à la paix, doit aussi disparaître
progressivement. »
- Nous ne comprenons pas très bien. Est-cc la
Fronce qui est en cause ? Est-ce la France,
cette malheureuse, qui pratique l'autarchie ?
Dans ces conditions, pourquoi le gouvernement
actuel ne la tire-t-il pas des griffes de ce mons-
tre, et n'ouvre-t-il pas plus largement encore nos
frontières à l'importation ciiangère ?
..,11 nous semble que la France est. à l heure
actuelle, dans le monde, l'unique pa)}s à prati-
quer un libéralisme économique d'une telle am-
pleur. Notre industrie en crève. Seul, notre
commerce en profite, dans son courtage et non
pas dans l'écoulement de la production natio-
nal
Notre nation est parvenue à, ur, point crucial.
Le : développement de r outillage, la facilité
extrême des transports internationaux, l'effroya-
ble vieillissement du système social français
dont le régulateur fut trop longtemps ces fa-
meuses « classes moyennes » fermées, inintel-
ligentes et sans curiosité, place le pays dans
l'alternative dramatique de se ravitailler au
dehors sans devises pour régler ses achats. Il
nous faudrait, au ministère du Ccmmcice, de
grands techniciens. Nous n'en comptons plus.
La machine administrative avait naguère à sa
tête de grands directeurs. que les Affairest, ou
que le flux et le reflux politiques ont attirés au
écartés. -
Nous nous trouvons en ».fat de transition. Il
faut briser et détruire le vieil outillage et les
vieilles méthodes, engager la proauction dans
de nouvelles voies. Une révolution de cette en-
vergure, qui modifie si profondément l'étcrl
économique et social, ne s accomplit pas en
quelques mois. Ce n'est pas cependant le libé-
ralisme, tel que nos maîtres du jour l enseignent,
qui en hâtera l'accomplissement.
m
* *
Il n'est aujourd' hui plus nécessaire de di.
montrer la ruine, complète de notre pioduciion.
Une simple consultation auprès des Chambres
de Commerce françaises de l'étranger, commm
auprès de la statistique générale des Douanes,
ie ^démontrerait aàsémentaax c&e~ ~M~*
bles qui la vealenl encore ignorer, parce que ta
politique comfnande'îrop étroitement leur ccurt.
destinée. -et que kjXVà&fir#™'* prime toili
Nous allons d'instinct aux solutions de pa-
resse. Mais le crime est que. de plus en plus,
l'emprise économique étrangère cgçgttaride nos
actes. Nos colonies le vérifient aujourd hai.
Elles pensaient devenir les fournisseurs de III
métropole. Mais la métropole; qui ne sait pas
résister aux sollicitations étrangères, et se laisse
tendrement violer, préfère contingenter la pro-
duction de ses terres d'outre-mer.
Nous avons naguère, ici même. développé
notre thèse. Nous avons préconisé notre système
Il y a de cela plus de deux ans, et nous voyons
que les événements nous donnent de plus en
plus raison.
L'autarchie, telle que la combattent aufour.
d'hui certains de nos ministres, le libéralisme
tel qu'ils le prônent, ce sont les deux maux dont
vous mourrons lentement, parce que le manque
de hardiesse et dintelli-lence de notre époque
nous pousse à enfermer dans des formules vaine*
et creuses les quelques remèdes dont nous pour-
rions dispose f. - -.
Si la France avait une mentalité impériale et
que dans son économie mondiale elle fasse ren-
trer sa production coloniale au même titre que
les vestiges de sa production métropolitaine.
sans doute les nations étrangères auraient-elles
vis-à-vis de nous un oeu plus de respect, et
observeraient-elles pius correctement la loi, vo-
lontairement faussée pat elles, des échanges.
Qui, au gouvernement, le reconnaîtra ?
Le docteur Jamot
: , , :', par Pierre Fontaine.
Allo !,Allo ! passez-moi M. X. le di-
tecteur.
Dites, donc, le docteur Jamot vient de
mourir..
Qui est ce type ?
l du somme i l
Le vainqueur de a maladie du sommeil
au Cameroun.
Vous parlez si je m'en fous !
- Pourtant c'était un grand bonhomme.
̃– Je ne tiens pas à le révéler.
̃ Son œuvre est admirable, reconnue à
l'étranger..
"';"';' Tant pis, il meurt à un bien mauvais mo-
ment. ce pauvre docteur ! Pas de place.
r :;' .,
Après cette courte, conversation que j' eus per-
sonnellement avec le directeur d un grand quoti-
dien parisien, on peyt mesurer la profondeur de
la « mystique » coloniale en France. Ah ! pour-
quoi le docteur Jamot n'est-il pas mort au cours
d'une scène de viol ! Alors tout le monde eût
été mis au courant de sa vie ! Pourquoi n est-il
pas mort, en tuant sa femme ! On eût trouvé la
place de 40 lignes pour annoncer : « Un ancien
colonial abruti pat l'alcool. »
r5éulement, le médecin-colonel Jèniot, toubib
Jamot, comme l'on dit au Cameroun, s'est éteint
dôiicement,. paisiblement, usé. fatigué par. qne
exislènrè active tout entière consacrée 4 un véri-
l
table sâcefdocejjoir.; Alors, n 'est-ce pas, taprès
les pontifes, aucune chance d'intéresser les lec-
teurs. Il vaut mieux consacrer un chapitre à des
personnalités plus en vue et bien vivantes, ça,
au moins, « ça sert d'os ». à ronger bien en-
tendu.
Pourtant, l'aptès-guerre nous offre-t-elle une
plus belle figure coloniale que celle du docteur
Jamot ? Désintéressement, abnégation, création
d'une œuvre constructive durable. formation
d'un corps médical destiné à perpétuer la tâche
antisommeilleuse, lutte et victoire contre la rou-
tine. tout cela résume l'oeuvre du docteur Jamot.
A part quelques initiés, combien de Français
connaissent ces réalisations ? Très peu. L étran-
ger est mieux renseigné que nous à ce sujet, puis-
que, dès 1933, un reporter américain émerveillé
de t'activité de notre compatriote, n hésitait pas
à trouver la place dans le Chicago Daily NeWi
pour imprimer un immense litre : « Les Fran-
çais ont maté la maladie du sommeil au Came-
roun. » Et l'éloge du docteur Jamot retentit aux
quatre coins des Etats- Unis. Les Américains
seraient-ils moins passionnés que nous le croyons
pour les histoires de gangsters? Les Français. au
contraire, auraient-ils acquis la mentalité de ne
trouver de l'intérêt qu' aux relations où le stu-
pre s'allie au « beau » crime ?
On nous permettra de le croire, devant I in-
différence quasi générale qui accueillit le décès
du docteur Jamot.
L'histoire du Cameroun, depuis qu'il est de.
venu mandat français, est pourtant inséparable
VENDREDI (13 h. 30) 30 AVRIL 1937
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
,. ..-
Ridâciio* & A dministration :
1, Rm it h .:. r : i
PARIS Of) ,',.
TÉL. t RICHELIEU 73-0*
(2 ligne» groupées)
A
Les Annales Ccbmates
\: .: "," :
t~tt~Anf~~t
i 1
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul nuiNn/waviN
nOIUEMEns
avec la Revue illustrée:
Ua aa 6 Moia 3 Mol.
France et
Colonies - - Igo) 100. 50.
Etranger.. 240 » 125. *
̃ Le Numéro : 50 centimes
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
1
U 0 .1 .ar-ocai -n.. 0 .0
Un vernissage marocain.
L'autre semaine, au Musée delà France
'ou/Te-mer, (sur les invitations), au Musée
des Colonies^ (reste-t-il inscrit à la, façade du
Musée de Vincennes), à cette or ae du bois
colonisé par Lyautey, pour l'Exposition de
ig}i. Je n'y entre jamais qu'avec émotion,
m'attendant toujours à rencontrer le Chef in-
comparable. à entendre sa voix machon-
nànte, à être éclairé de la lumière de ses
yeux. Aujourd'hui, je venais de lire Vers
le-Maroc (i); Lettres de Paul Drouais; 1903,
1905, - datées d'Am-Sefra, - des lettres
à sa sœuf, à quelques amis, ou il notait son
labeur, ses projets, ses vues si claires des le
début, sur' l'action possible, les réalisations
futures:. A travers quels obstacles il s'est
avancé, p'us diplomate que militaire: Il Je
ne suis pas un professionnel 9 répétera-t-il. Ce
printemps, l'Afrique du Nord est parcourue
de touristes parlementaires,, de ministreset
de commissaires enquêteurs D'aucuns: au-
ront connu le maréchal vieilli. Qu ilslisent
ses ouvrages, du Rôle social de l'officier a
ses Paroles d?Action*
Ces livies, et tant d'autres, tou.chant les
colonies. Pourquoi ne se trouveraient-ils
pas ici, si Arv Lcblond se montre impatient
d'initiatives, Paris n'a pas de librairie co;
loniale. Ça ne se vendrait pas affirmera le
boutiquier qui n'a jamais essay , que de
vendre les livres, qui se vendent tout Seuls !
les fameuses « nouveautésJ>. Oui, la librairie
coloniale, à Vincennes - avec les journaux.
Tous les éditeurs, et les gouvernements lo-
caux - y aideraient).
- -~,",.,lIo nrl'
-. J --
- Arrivé en avance. j'ai pu me pro-
mener un peu seul. Pour ceux qui ont couru
1-c monde, quel tonique revivifiant. quelle sta-
tion pour se remettre des incertitudes pré-
sentes, dans l'évocation de. ce passé fabu-
leux d'hier. L'Indochine, Madagascar le
Maroc, tout cela édifié par la foi, la volonté,
le génie français de quelques-uns contre
tant de doutes, de résistances, des plus
grands, Clemenceau contre Ferry, Jaurès
contre Lyautey ! !
Mais la foule se presse. Le .impistreY
Non. Son fils, qui en aura plus. vu ICI, en une
heure, que son père, en un mois de dix mille
kilomètres aériens. C'est voir les problèmes
de haut, du point de vue de Sinus.
Types et Coutumes du Maroc, peintures
et dessins de Besancenot. Un jour de ver-
nissage. Impossible de 'Voir; - il faut y
révenir. Ce jour offici^g'%q^^f:
| |;,J
e arii. suffirait pour Treju-
ger de l'agrément et de l'dtilité de ra: Ïàâi-
fèstation-offertê à
l e e ace,, par.:
Ruppert, vice-président. de la Société de
l'Histoiie du Costume.
Sur sa fidèle petite Ford, noire ethno-
graPhe sillonne les pistes de l Atlas et le
bled des confins sahariens, complétant -par
des excursions à dos de mulet ses investi-
(1) ers le Maroc (Editions Armand Co-
lin).
gâtions dans les régions isolées. En mars,
Besancenot est bloqué pendant dix jours
-par une tempête de neige à Irghem, petit
- poste de VAnti-Atlas m mai et juin, il
travaille dans le sud de l'Atlas. où., durant
Quarante jours, le thermometre ne des-
cend .j'amais au-dessous de 40° montan
parfois jusqu'à,
A ces dures conditions, il, faut ajouter
la difficulté des recherches précisés chez
̃ ̃les musulmans qui dérobent jalousement
les détails de leur vie'intime à la curio-
sité profane des Européens ; leur hostilité
à toute représentation de la figure hu-
maine; le caractère fermé et suter^ui^t.
de certaines tribus berberes.
Besancenot, à vivre au contact des Maro-
cains, a appris à les comprendre : c'est
Par la persuasion et Vamitié qu'il obtient
le iiieilleur de sa documentation.
Notre artiste dessine, peint, relève les
patrons des costumes, étudie la technique
des draPcs, ce qui nous permet maintc-
nant d'établir entre ceux-ci et les drapes
anciens une comparaison raisonne e tort
intéressante.
Les planches exposées aujourd htu au
̃' ̃ Muséé de-la France d'outre-mer expri-
ment l'esseutiel du -folklore marocain
concernant 'le veternent arabe, berbère
et juif.
Mais voici Léon Riotor, poète et ancien
conseiller municipal, mon voisin de quai,
avec qui nous ne manquons pas de sujets de
conversation.
Il a beaucoup voyagé, en derni. er, rapports,
un livre excellent sur Jacques Cartier, au
Canaüa :
Cana J'ai failli être colonial. En 1886, de
bon matin, j'allais attendre l'omnibus qui
me menait à mon bureau.Au bord du
trottoir un type était assis, entre des va-
lises ;,
hSI Jules Boissière, que je connaissais, des
félibres du « Voltaire ». Que fais-tu ta ?
Nous- partons .pour 1 Indochine.
Paul Bert m'a pris dans son cabinet.
Veux-tu- venir-? Tu auras une situation.
Le Patron m'a dit : Si vous avez des cama-
rades. de l'intelligence. de.l energie. Je
vais te présenter.v- ; liomme, al-
Dans l'abri de ,1a station, un homme, al-
longé, comme endormi sur la banquette, se
soulevait., ! \r
Des semaines qu'il ne dort pas. M. le
gouverneur, un ami écrivain, Léon Riotor.
N'eSt-cè pas s'il'veut venir.
,..-; Il ne tient,qu'a vous. Nous avons be-
,'"
r
pour la gare 3é Iiyofi;..
̃ Je n^omafe • plus. Je ne regardais plus
l'Exposition de ,Bézanéenot. Je songeais a
nos conquérants et constructeurs d empires
qui prenaient l'omnibus, allaient à pied ou à
cheval, sans - électricité, téléphone, des vo-
lumes à écrire, et qui, le soir, à la bougie
pouvaient, comme Lyatttey. écrire des rap-
ports au Gouvernement, des lettres à leurs
amis, et à leur famille.
Jean Ajalbert,
de l'Académie Goncourt.
Conseil de Cabinet
Les membres du gouvernement se sont réunis
lundi à 17 heures en conseil de cabinet, a
l'Hôtel Matignon, sous la présidence de M.
Léon Blum, président du Conseil.
M. Mar i us Mou-
Au cours de cette séance, M. Marius Mou-
tet, ministre des Colonies, a fait un compte
rendu détaillé de son voyage d information en
A.O.F. Il a notamment insisté sur tes heureux
effets de la nouvelle politique économique du
gouvernement dans ces régions et sur les progrès
réalisés dans tous les domaines, ainsi que sur
-ncore dava n tage les
ta nécessité de développer encore davantage les
institutions culturelles et les institutions de pro-
tection sociale en faveui des indigènes.
-–-– ( ,
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique a reçu avant-hier après-midi, M. Justin
Godart, sénateur, ancien ministre, rentrant de
mission en Indochine et en Inde française, ainsi
que M. Fochier, président de la commission de
Surveillance des banques coloniales.
m,
Honorariat
M. Eugène Chardy, ingénieur en chef hors
classe, directeur du chemin de fer de Dakar au
Niger, a été nommé ingénieur général honoraire
- des Travaux publics. à compter de la date de
sa radiation des cadres de r activité.
A rlcoie Nationale
': de la France d'ontre-mer
Les centres d'examen
Les centres d'examen de Nancy et de Brest
prévus par r arrêté du 15 lévrier 1937 pour les
épreuves écrites du concours d admission a
l'école nationale de'la France d outre-mer, ont
lié SJlPPrimés.
; ^l^andfdats inscrite dans les ^eùx centres
: précités subiront respectivement les épreuves
r écrites dans les centres de Paris et de Nantes-y
-
Un Réologué disparu
en Mauritanie ;
• On a mandé hier de ?«'<'« '«
mentent réitérai 011 est 'e e; s
ilir iOllr.f dft 9éolàglte tlisj(l'u
tn Mauritanie entre Atar-et Aktun. '!
Nominations
au Haut-Comité Méditerranéen
M. Ch. André Julien, professeur , agrégé
d'histoire et de géographie est nomme secré-
taire du Haut Comité, durant que MM. Chris-
tian Courtois, professeur agrégé d'Histoire, et
Jean Loubet, instituteur, en sont nommes se-
crétaires adjoints.
LathéOrië, loin des hommes, du cœur et de
a th' e,
h vie, triomphe donc. une fois encore, de la
pratique. A eux les nuées, à très bientôt la tra-
gique réalité. , ,
D'autre part, ont été nommés membres de la
Commission d'études :
MM. René Gazagne, secrétaire général de
la Préfecture du Nord ; Jean Gout, ministre
plénipotentiaire ; René Hoffherr, professeur a
l'école libre des Sciences politiques et directeur
des centres juridiques de l'Institut des Hautes
études de Rabat : Louis Massignon. professeur
au Collège de France, directeur d études a
l'école pratique des Hautes Etudes ; Robert
Montagne, directeur de l'Institut français de
Rabat.
>• ; ;–:–
M. Daladier
va se rendre au Maroc
Il semble bien que cette fois-ci le projet
déjà ancien du ministre de la Guerre doive se
concrétiser par un prochain départ dont la date,
cependant, n'est pas encore définitivement fixée.
Il est néanmoins décidé que M. Daladier
partira dans les premiers jours de la semaine
prochaine sur un croiseur et qu'il consacrera
une dizaine de jours au Protectorat, visitant ses
principales villes..
On prévoit qu'il assistera, au Djebel Hebri,
là où le président Doumergue reçut 1 hommage
des tribu? berbères à une grande manifestation
indigène et qu'il inaugurera le nouvel hôtel.de
ville de Casablanca.
;–< -–
Le Sultan du Maroc
viendrait visiter l'Exposition
m. Chiappe, ancien président du Con-
seil municipal de Paris qui vient de rentrer d'un
voyBgé' de propagande au Maroc en faveur de
I Exposition' a 'déçlaré aue -S. Mi Si™ Mohamea
lui avait promis de venir a Pans [en juillet, ac-
combMtM de fôùs ses pachas.
A cette occasion il assisterait aiig^fs du 14
iuillet et. naturellement, visiterait l'Ec
AU SUJET DES AVIATIONS
INTERCONTINENTALES
-
U-1
ANDIS que la France
s'active à créer et a
développer ses lignes
d'aviation d'outre-mer
qualifiées communé-
mént d'« impériales »,
les autres nations ne
restent pas en arrière
pour ce qui est de
leurs communications
extérieures.
L'Angleterre a jeté
sa liaison aérienne de
Londres au Cap, via
le Caire et du Caire aux Indes..
La Belgique se relie au Congo par une route
aérienne. La Hollande multiplie ses liaisons avec
lés Indes malaises, ceci dit, en ajoutant que la
liaison coloniale n'est pas seule en jeu puisque la
France cherche à maintenir ses traditions d'inté-
rêt avec l'Amérique du Sud par la ligne 'Dakar-
Natal.. •
Ces réalisations sont inspirées par des préoccu.
pations commercialès et des arrière-pensées de
protection, voire même d'expansion, si bien qu'un
aéroport peut être considéré à la fois comme une
gare marchandise et comme un relai stratégique.
Nous ne serions pas dans l'actualité si nous
oublions que le Japon prend part, également à
l'essor général et, à preuve, le raid magnifique
du « Vent de Dieu » arrivé au but qu'il s'était
fixé, Londres,
Pour les Etats-Unis, comme il a été déjà sou-
ligné dans les colonnes de ce journal à maintes
reprises, il. n'est pas inutile de rappeler que le
marché de la Chine leur tient énormément à
cœur et qu'ils sont en lutte de prédominance sur
lpc eaux. du Pacifiaue.
---- -- - - - -
On doit - signaler l'état d'avancement de leur
organisation aérienne dans ces lointains parages.
La pensée intime des Américains paraît dériver
de la vieille formule plus ou moins oubliée mais
toujours vérifiée, que « le commerce suit le pa-
villon », c'est-à-dire plus exactement les cocar-
des - des avions et hydravions de guerre ou de
commerce;
En ce moment, les « Pan Amertcan Airways »
qui avaient réalisé la liaison régulière Amérique
ligne Hawat prolongent cette ligne jusqu'aux îles
Philippines, la première liaison ayant été effec-
tuée en novembre 1935.
Dès 1936, un service pour passagers, courrier
et marchandises était réalisé. Cette même. Com-
pagnie va se bifurquer direction Chine par le
tronçon Philippines Macao; Plus tard,, ils. se re-
lieront avec Honolulu d'où ils atteindront la Nou-
velle-Zélande et l'Australie.
Si nous Insistons particulièrement sur l'avia-
tion américaine, c'est plus que tout autre élé-
ment nouveau, celui-ci est capable de aodifier le
ioiiIihI~,. ,., ,'" ",-..u,.,
~!~~ pttMtate.tht PMiMaue ~!M~~ ~M~
,-, ",
citons un des'"awk>us. amOricaiM, le « SikOray
42 > qui enlève 32 passagers à la vitesse croi-
t!&t-e ~'262Jo!)is-heure pour.un.pptds Ma'.de
20 tonnes; .On ne .s'étonnera, pas 'de*yoir se créer
une flèche Amérique-Australie, si l'on' Rense que
l'Australie est un des nombreux clients des Etats-
Unis.
D'ailleurs, le « Common. Wealth » est beau-
coup plus rapproché des Etats-Unis que J Angle-
terre et attire beaucoup de bateaux marchands
américains.
Dernièrement, les. Etats-Unis ont pris posses-
sion des îles Baker-Howland et Jarvis dans le sud
Pacifique.
Il n'est pas sans intérêt quelquefois de faire
ainsi le point, même en une rapide esquisse, au
sujet des aviations internationales.
J. Luquot,
Député de la Gironde,
Membre, de la Commission
de la marine marchande.
–:
Le docteur Jamot
," est mort
Samedi matin, une communication 'téléphoni-
que nous apprenait la mort, dans la Creuse près
de Guéret; du médecin-colonel Jamot. Il avait
57 ai s et avait été frappé en quelques rapides
instants d'une hémorragie cérébrale. Ainsi dis-
paraît, sans que le monde colonial en paraisse
autrement surpris, un grand homme de cœur et
de science.
L'A.O.F. le regrettera, autant que le Ca-
meroun. Il fut le chasseur passionné de la mala-
die du sommeil, la dépistant avec une attention
précise et sûre, alertant les chefs, afin que les
moyens matériels lui fussent donnés pour la
combattre utilement.
Notre collaborateur Pierre Fontaine dit par
ailleurs ce que nous avions l'intention d'écrire.
Il ne rappelle pas cependant la lutte que mena
le docteur Jamot contre te gouverneur d'une
colonie qui se refusait à admettre la maladie
du sommeil sur son territoire. Négligeant sa si-
tuation personnelle, risquant tous les avantages
qu'il en Pouvait aspirer. le docteur Jamot rie
craignit point d'engager, la bataille, et soutint
son point de vue avec une passion digne de
l'hommage des hommes. - - .,
Le docteur Camille Briquet, alors vice-pré.
sident de la commission des Colonies à la Cham-
bre,'publia sur" la maladie du sommeil, dans
nos cotonne". en juin et juillet 1935. une série
d'articles illustrant la thèse et la documentation
Jamot , ;
Le docteur Jamot eut des ennemis, des ad-
versaires. On le jalousa. On tenta de lui nuire.
Mais il eut des amis qui l'aimèreiit pour sa
foi, sa simplicité, la délicate cordialité de sa
conversation ; les Annales Coloniales qui se
comptèrent parmi ceux-là le saluent avec émo-
tion
Les obsèques du médecin-colonel Jamot
ont eu lieu lundi matin a Sainl-Sulpice-Ies-
Cluinips (Creuse).
Relevons, en. passant, que le scu) quoti-
dien, de Pnris ayant accordé .ou docteur
Jamot non seulemcr4 une pensée, mnis un
article ému, Il été l'Juin (27 IlVril), La
presse ̃ lechnique montre ainsi nue))e n
iplus «le coeur, d'inleIHgence,: el de recon-
naîssitnoe que la pressé d'informations gé.
nérales.
la mission parleneptàlre
1 d'enquête en Algtfle
: - est rentrée en France.
En Oranie i-
La Commission parlementaire d'enquête, Pré-
sidée par M. Lagrosillière, est rentré hier en.
France par le Latnoricièrc.
Elle a terminé son séjour en visitant les prin-
cipales villes du département d Oran : Tiaret,
Beli/ane, * MoitÀ a,iem, Perrégaux, Mascara,
Sidi-bel-Abbès, Tlemcen et Oran. -
A Oran, samedi, sortant de 1 Hôtel de Ville
où un vin d'honneur leur avait été offert, cer-
tains membres" de la Commission -r- ceux de
ropposition -T MM. de aermont-Tonnene.
Temple, de Beaumont et Saurin, furent violem-
ment pris à parti par un manifestant qui cracha
dans leur direction. Ces - députés ont porte plainte
auprès du. Procureur de la République..
Par amours. tors de son départ de cette ville
pour regagner Âlgèr où elle devait s'embarquer,
le iendemain, .de; incidents se sont produits a
la gare entre éléments de partis opposés. Des
manifestant? elr.spht venus aux mains et la po-
liçe, qui dut intervenir, releva plusieurs blessés
Sont un grièvement. Plusieurs arrestations furent
pérées. L abbe. Lambert, au cours de la ba-
gaiie, fut irisùlté et frappé par des israélites.
- ,' .! ! A Alger -
A l'instant de l'embarquement, avant-hier,
sur le Lamoricitre, M. Lagrosillière a déclaré :
Je puis vous dire que je suis très content
du travail que nous avons fuit. Nous empor-
- tons une vaste documentation qui nous per-
mettra d'établir un. substantiel rapport qui
aidera, je 'l'espère, à éclaicir le problème
franco-algérien.
L'abbé Lambert
maire d'Oran
en correctionnelle
L'abbé Lapib'ert, maire d'Or an. vient
d'être renvoyé "CM. police correctionnelle pour
avoir écrit, au monieitt des troubles de Sidi-
Bel-Abbès, un' article intitulé : « Que la Ré-
publique était belle sous VEmpire j Il et
aiis- lequel on'lisait ; « le décrète dès au.
jourd'htù la mobilisation du département. >1
L'affaire sera appelée le 5 mai.
I )
:.': :, Au Conseil Général
de la Nouvelle-Calédonie
:SRfns' s
.1('. - "= èa'I 'de
tîouveHe Cale'donie, le *?r-^éKrié^M.Mai-
chessou, gouverneur,, -a exposé longuement la
situation •. économique locale ; sies peSmière*
oonséquencesSde la dévaluation tdd, franc * se
Chiffrent par un déficit au budget * de1200.000
francs, et une augmentation de charges de
1.200.000' fr. résultant -du rajustement, de 1 in-
demnité de zone des fonctionnaires. -
Pour équilibrer le budget, le chef de la co-
lonie pense trouver 1 million pour l'extension
des droits du Timbre, de l'Enregistrement et
du revenu sur les valeurs mobilières. I- ajus-
tement des taxes postales intérieures sur le
régime normal métropolitain donnera 250.000
francs qui réduiront sensiblement les charges
très lourdes de ce service. Puis, sur les ins-
tructions ministérielles, le Gouverneur a étu-
dié la possibilité de réduire les taxes doua.
nières sur les produits importés et l'abaisse-
ment des taxes fiscales, et corrélativement le
relèvement des droits de sorties sur les pro.
duits revalorisés, dont les- principaux, coprah
et trocas, ont bénéficié d'une hausse sensible
des cours, sur lesquels on pourrait prélever
500.000 francs. >
Toutefois, la situation géographique de la
colonie retient l'attention de M. Marchesson,
qui s'exprima ainsi :
« .La Nouvelle-Calédonie se trouve sous
la dépendance économique de l Australie,
pour ses importation8 pnncpales ; ses pro-
duits d'exportation s'et. vonL sur les mar-
chés extérieurs e-> Eraud-? partie vers (a
France, alourd s de frai. de transports dits
à' son éloignement - d('nr point d économie
fermée possibl - pour eiiu et obligation d ache-
ter à l'extérieur presque tout ce qui , est
nécessaire à sa propre vie ; nous pouvons
regretter que certaines branches de la pro-
duction locale soient înactives, c'est un (ait.
et quelques mesuras que nous envisagions
elles ne pourront agi' qup dan* l avenir. »
Lé Gouverneur espère que les mesures envi-
sagées donneront un- coup de fouet à la con-
sommation ralentie qui existe actuellement. Il
signala que ses services mettent au point un
impôt progressif sur le revenu, lequel compen-
serait l'abaissement projeté des droits fiscaux
et douaniers. ,""
Au-sujet de la dette de la colonie vis-à-vis
du Trésor, qui s'élève à plus de 11 millions,
le Gouverneur exposa qu'il a adressé un rap-
port au Département proposant: l'amortisse-
ment en cinquante annuités, de préférence aux
exigences actuelles du Trésor, que l'excé-
dent éventuel des recettes de chaque exercice
lui soit intégralement versé.
Enfin M. Marchessou ajouta :
Il' Je vous dirai un mot maintenant dji,
projet dont m'asaisi la Compagnie « tan
American Airways Il. Celle Société puissante
de transports aériens, désire -comprendre
Nouméa parmi les escales d une ligne a
créer reliant, par Honolulu je pense, l Ans-
tralie et la Nouvelle-Zélande à sa gronde
transversale Chine-Amérique ;. npus pom-
rions espérer voir nos cci respondances 1 rn-
ver en 12 jours en Europe et, Messieurs,
c'en serait fini je pense, du splend^e Isole-
ment de la Nouvelle-Calédonie, :eaT ani jour,
espérons-le, le voyage aérien entrera défini-
tivement dans le domaine public,. dirai-je.
Je souhaité, Messieurs, que-tïs ip^w parlefs
qui se poursuivent, à ce sujet, nboulisseot.
Vous déihérerez, nu cours de votre session
sur la location à cette Société d'unl1 par-
celle de terrain dont p'Ie nu m il
Ce projet .m'a amené A (Huilier hi r~hC!
d'une hydrosrolp publique en re.^rwiiit
,. étendue (lui sel'ail néce-saire a "f'M \111:
rine de guerre. 1.11 plan d eau qui Un e
devant Nouvillo paraît dovoir nous xr
tre luîtes les rt'>ili-ai!i:>»i» ni«sil»les el «W
bien l'avis éclairé qu'a bien vouluvm en don-
ner le Commandant du Riaduti de Ge.
nouiUy.
Toutes nos colonies
ne seront pas pr ésentes
à l'Exposition de 1937 !
',' Plus heureux que beaucoup d'entre nous, M.
Soalier-Valbert a été incité à visiter les travaux
en cohrs dé la participation coloniale, à l lie
des Cygnes. Il en écrit ainsi ce matin, dans le
Bulletin des Halles :
Mais où se. trou vent .nos îles d Oceanie ?
NuJle part, nou: répond M le Gouverneur
Gprab qui est le, plus aimable de cice-
roues.' Question d'argent ? sans doute.
Question qui aurait pu être aplauie.
Ainsi une des parties les plus vivantes,
et certainement lu plus pittoresque de no-
tre don" iuine colonial- sera absente à l'île des
cygnes: .on accuse les Conseils généraux
de ces cotonies d'avoir refusé les crédits
neeessttires Je connais le Conseil gênerai
de Nouméa, mais jusqu'à plus ample inror-
mé j'ignore ceux-de Port Vila, d Ouvea et
de Papeete. Et même si les moyens nnan-
ciers de ces petitv1- .colonies -leur interdi-
saient une participation personnelle,pourquoi-
né pas les avoir groupées dans un pavillon
d'ensemble sous "Je" lit'réMês 'Colonies fran-
çaises du Pacifique ? A quoi servent les ser-
vices: et les crédits de la rue 'OlicIïnüt.- s'ils
ne sont pas cauables de remédier a ces dé-
Mthmces'-m est'inadmissible de constater
que dans une présentation d ensemble de
la France d'outre-Mer, l'Océanie est iibsen-
te. Il ne- s'agit pas d'une errellr. mais d une
Taute grave, et nous en-appelons a M. Mou-
tet pour qu'elle soit réparée-au plus tÓt
Il est inmiserrJbïdble que le titulaire deja
participation coloniale il paraît que c'est M.
Géraud, Gouverneur honoraire n'ait pas re-
présenté au mnbtre des Colonies la nécessité
àbsolue: de laire figurer dans cette Exposition
toutes nos terres coloniales, sans exception, Nous
voyons très bien l'Allemagne ou la Pologne,
dans leur .hystériè.coloniale, monter la chose en
épingle, et prétendre que le peu de cas fait par
la FbaatMe quelques-unes de ses colonies, au
point de tés oublier dans une présentation mon-
diale, justifie toutes lés'ambitioris étrangères.
A quoi songe M. Géraud, quel pouvoir a-t-il,
quel cœur appojie-t-il à sa tâche e< que fatt-il.
Nous formons le voeu, avec Soulier-Valbert,
que M. Marius Moutet répare au plus tôt une
faute de. son collaborateur, ou son inc'!'ie,. et
permette ainsi à nos colonies oubliées a être pré-
sentes à coté de leurs grandes soeurs.
; > –<
Le Gouverneur général Cayla
est de retour à Tananarive
M. Cayla, Gouverneur général de Madagas-
car, qui avait quitté Paris le 23 mars, est ren-
tré à Tanaqarive le 23 avril. De la gare à la
Résidence 1. foui* je tint massée sur le par-
g~~M~
; ya xffiitter Algïr, ^6«r Paris :
,
M. Cheweux, directeur-du cabinet ,du Gou-
verneur général de !'Àt8er:e.,pr4fet de lre clas-
se. est nommé pat un. décret d'avanthier publié
ce matin à ^Officiel, directeur-de lro classe et
chargé des services des renseignements généraux
et" de la police - administrative. -
; ) ;
TRAVAUX SUR FONDS D'EMPRUNT
Le budget spécial des grands travaux rur
fonds d'emprunt; annexé au budget -)cal
s'élevant à-te sohime de quatorze uillions
huit cent raille francs, a été rendu provisoi-
rement ,eXécutoire.
)
Bùdgets
EN OCEANIE
Le compte définitif du budget local de l'exer-
cice 1935, arrête en recettes et en dépenses à
Inopnne de 11.499.980 fr. 38, a été approuvé
par un décret du 10 avril.
AUX ILES WALLIS ET FUTUNA
Le compte définilil du budget du protectorat
pour l'exercice 1935. arrêté, en recettes, à la
bomme de 395.095 fr. 41 et en dépenses à la
somme de 311.757 fr. 99. a été approuvé par
uji décret du 10 avril.
rmAMBM
ET LE LIBÊRALISHE
Des voix autorisée's du gouvernement s élèvent
contre l'cutaichic : le ministre du Commerce,
M. Paul Bastid, plaide la cause du Il libéra-
lisme économique ». M. Y von Delbos, ministre
des Affaires étrangères, affirme que « 1 autar-
chie économique, qui est, elle, une course à
l'abaissement du niveau de vie, en même temps
qu'un cbstacle à la paix, doit aussi disparaître
progressivement. »
- Nous ne comprenons pas très bien. Est-cc la
Fronce qui est en cause ? Est-ce la France,
cette malheureuse, qui pratique l'autarchie ?
Dans ces conditions, pourquoi le gouvernement
actuel ne la tire-t-il pas des griffes de ce mons-
tre, et n'ouvre-t-il pas plus largement encore nos
frontières à l'importation ciiangère ?
..,11 nous semble que la France est. à l heure
actuelle, dans le monde, l'unique pa)}s à prati-
quer un libéralisme économique d'une telle am-
pleur. Notre industrie en crève. Seul, notre
commerce en profite, dans son courtage et non
pas dans l'écoulement de la production natio-
nal
Notre nation est parvenue à, ur, point crucial.
Le : développement de r outillage, la facilité
extrême des transports internationaux, l'effroya-
ble vieillissement du système social français
dont le régulateur fut trop longtemps ces fa-
meuses « classes moyennes » fermées, inintel-
ligentes et sans curiosité, place le pays dans
l'alternative dramatique de se ravitailler au
dehors sans devises pour régler ses achats. Il
nous faudrait, au ministère du Ccmmcice, de
grands techniciens. Nous n'en comptons plus.
La machine administrative avait naguère à sa
tête de grands directeurs. que les Affairest, ou
que le flux et le reflux politiques ont attirés au
écartés. -
Nous nous trouvons en ».fat de transition. Il
faut briser et détruire le vieil outillage et les
vieilles méthodes, engager la proauction dans
de nouvelles voies. Une révolution de cette en-
vergure, qui modifie si profondément l'étcrl
économique et social, ne s accomplit pas en
quelques mois. Ce n'est pas cependant le libé-
ralisme, tel que nos maîtres du jour l enseignent,
qui en hâtera l'accomplissement.
m
* *
Il n'est aujourd' hui plus nécessaire de di.
montrer la ruine, complète de notre pioduciion.
Une simple consultation auprès des Chambres
de Commerce françaises de l'étranger, commm
auprès de la statistique générale des Douanes,
ie ^démontrerait aàsémentaax c&e~ ~M~*
bles qui la vealenl encore ignorer, parce que ta
politique comfnande'îrop étroitement leur ccurt.
destinée. -et que kjXVà&fir#™'* prime toili
Nous allons d'instinct aux solutions de pa-
resse. Mais le crime est que. de plus en plus,
l'emprise économique étrangère cgçgttaride nos
actes. Nos colonies le vérifient aujourd hai.
Elles pensaient devenir les fournisseurs de III
métropole. Mais la métropole; qui ne sait pas
résister aux sollicitations étrangères, et se laisse
tendrement violer, préfère contingenter la pro-
duction de ses terres d'outre-mer.
Nous avons naguère, ici même. développé
notre thèse. Nous avons préconisé notre système
Il y a de cela plus de deux ans, et nous voyons
que les événements nous donnent de plus en
plus raison.
L'autarchie, telle que la combattent aufour.
d'hui certains de nos ministres, le libéralisme
tel qu'ils le prônent, ce sont les deux maux dont
vous mourrons lentement, parce que le manque
de hardiesse et dintelli-lence de notre époque
nous pousse à enfermer dans des formules vaine*
et creuses les quelques remèdes dont nous pour-
rions dispose f. - -.
Si la France avait une mentalité impériale et
que dans son économie mondiale elle fasse ren-
trer sa production coloniale au même titre que
les vestiges de sa production métropolitaine.
sans doute les nations étrangères auraient-elles
vis-à-vis de nous un oeu plus de respect, et
observeraient-elles pius correctement la loi, vo-
lontairement faussée pat elles, des échanges.
Qui, au gouvernement, le reconnaîtra ?
Le docteur Jamot
: , , :', par Pierre Fontaine.
Allo !,Allo ! passez-moi M. X. le di-
tecteur.
Dites, donc, le docteur Jamot vient de
mourir..
Qui est ce type ?
l du somme i l
Le vainqueur de a maladie du sommeil
au Cameroun.
Vous parlez si je m'en fous !
- Pourtant c'était un grand bonhomme.
̃– Je ne tiens pas à le révéler.
̃ Son œuvre est admirable, reconnue à
l'étranger..
"';"';' Tant pis, il meurt à un bien mauvais mo-
ment. ce pauvre docteur ! Pas de place.
r :;' .,
Après cette courte, conversation que j' eus per-
sonnellement avec le directeur d un grand quoti-
dien parisien, on peyt mesurer la profondeur de
la « mystique » coloniale en France. Ah ! pour-
quoi le docteur Jamot n'est-il pas mort au cours
d'une scène de viol ! Alors tout le monde eût
été mis au courant de sa vie ! Pourquoi n est-il
pas mort, en tuant sa femme ! On eût trouvé la
place de 40 lignes pour annoncer : « Un ancien
colonial abruti pat l'alcool. »
r5éulement, le médecin-colonel Jèniot, toubib
Jamot, comme l'on dit au Cameroun, s'est éteint
dôiicement,. paisiblement, usé. fatigué par. qne
exislènrè active tout entière consacrée 4 un véri-
l
table sâcefdocejjoir.; Alors, n 'est-ce pas, taprès
les pontifes, aucune chance d'intéresser les lec-
teurs. Il vaut mieux consacrer un chapitre à des
personnalités plus en vue et bien vivantes, ça,
au moins, « ça sert d'os ». à ronger bien en-
tendu.
Pourtant, l'aptès-guerre nous offre-t-elle une
plus belle figure coloniale que celle du docteur
Jamot ? Désintéressement, abnégation, création
d'une œuvre constructive durable. formation
d'un corps médical destiné à perpétuer la tâche
antisommeilleuse, lutte et victoire contre la rou-
tine. tout cela résume l'oeuvre du docteur Jamot.
A part quelques initiés, combien de Français
connaissent ces réalisations ? Très peu. L étran-
ger est mieux renseigné que nous à ce sujet, puis-
que, dès 1933, un reporter américain émerveillé
de t'activité de notre compatriote, n hésitait pas
à trouver la place dans le Chicago Daily NeWi
pour imprimer un immense litre : « Les Fran-
çais ont maté la maladie du sommeil au Came-
roun. » Et l'éloge du docteur Jamot retentit aux
quatre coins des Etats- Unis. Les Américains
seraient-ils moins passionnés que nous le croyons
pour les histoires de gangsters? Les Français. au
contraire, auraient-ils acquis la mentalité de ne
trouver de l'intérêt qu' aux relations où le stu-
pre s'allie au « beau » crime ?
On nous permettra de le croire, devant I in-
différence quasi générale qui accueillit le décès
du docteur Jamot.
L'histoire du Cameroun, depuis qu'il est de.
venu mandat français, est pourtant inséparable
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