Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-04-23
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1937 23 avril 1937
Description : 1937/04/23 (A38,N27). 1937/04/23 (A38,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265483j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
JOURNAL SERHQUQTIDIEN
- Riiaeiton & Administration :
1, Rua Je la Bwurae
raitis m
TÉL. 1 MCHELIBU 73-06
(2 ligne* plup.)
38e ANNEE. »– N° 277
YENMEDt (t3 h. 30); 23 AVRIL 1937
Les
Annales A Coloniales
:',' n': n,,-~ e- .:' ",' J"d'1': ,'a." ,:O.Q.
'u. Q;
À4. Directeur : Raoul MONMARSON
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
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Le Numéro : 60 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
DES CHIFFRES
J'ai sous les yeux une brochure de Cha-
ttham House (Royal Institute of Inter-
national Affairs. Chatahm House. Intor-
mation :Departmerit). Elle a pour but
d'apporter des précisions sur les rapports
qui unissent les problèmes des matières pre-
mières et les problèmes coloniaux.
On V trouve une comparaison nécessaire
entre la production coloniale et la produc-
tion générale, totale, des matières premières.
Cela fait, nous passons à l'examen de la ré-
partition des territoires pro
Une observation essentielle s'impose: la
production coloniale des matières premières
est de très faible importance par rapport a,
la production « mondiale » ; cela est non
moins vrai pour la production africaine.
Une deuxième observation est à retenir:
les anciennes colonies allemandes ne produi-
saient guère, comme matières vraiment di-
gnes d'intérêt par leur quantité, que du sisal
ÎTanganyika), du banadium (sud-ouest afri-
èain), des phosphates {l'laUlUJ.
Une troisième observation est significa-
tive en 1911, les colonies allemandes n'en-
voyaient à leur métropole que pour une
somme de 2 10v000 livres ster ing.. or, a
cette même date, l'Allemagne, si Fon met a
part les matières premières alimentaires, im
portait pour une somme de 270.000.000 de
livres de matières premières.
En définitive, la production^ coloniale , non
seulement en ce qui concerne les colonies al-
lemandes, mais pour toutes les colonies, est
faible. La preuve, c'est que les nations qui
ont les empires coloniaux Sta
lie parviennent pas à se suf.fire en matières
premières indispensables ; la brochure l'éta-
blit surabondamment.
Est-ce à dire qu'elle est sans aucune im.
Se nortince' Ce serait exagerer. Est-ce à dire
K k répartition des territoires producteurs
n'a aucune influence sur la répartition des
nroduits1' En toute impartialité, la question
mérite examen. Cette influence est négligea-
ble, évidemment, dans un régime libéral.
Elle est d'autant P^PortaJ est ^plus
gime est moins « libéral JI, ,qu'il est plus
; préférentiel. 'JI
Mais, d'une part, il n'y a aucune cOmpa-
raison à établir entre l'intérêt qu'offrent les
marchés coloniaux et les marchés qu'offrent
les Etats indépendants- d'autre part, un pays
ré,iine,
prospère et qui s'est assuré par un
"iStSSISt fKCF&îittë*** am~
lement ~t' ~° rom:.:
merciale est en déficit à l'ég ard de certaines
autres nations: celies-ci ayant à leur dispo-
sition un surplus de devises les emploient
tout naturellement à-se procurer les matières
premières dont elles ne peuvent se passer.
- Nous ne suivons pas, dans la brochure, les
développements qui s y trouvac sur jic
trierions directes etoindirectes. Je vais droit à
la conclusion fort intéressante, puisqu elle
résume les propositions imaginées pour por-
ter remède à l'inégalité de la distribution
des matières premières. Il est facile de dé-
montrer qu'un transfert de, territoires n'en-
traînerait pas de sérieux avantageséconomi-
ques. e à dire, sinon que les argu-
ments économiques, qu'on met en avant pour
justifier ces demandes, de transfert, -ne sont
pas les vrais, et qu'en tous cas ils ne sont
pas les plus décisifs? Leur force déjà très
ébranlée s'affaiblit à mesure qu'on entre da-
viintaee dans la voie d'un libéralisme eco-
- L1- .'- il
nnomiq ômiaue international, indispensamc * -
vraie reprise des échanges internationaux. Le
jour cÙ, comme on l'a dit, le robinet des
matières premières souvre-:à la nation alle-
mande comme aux autres, les arguments
économiques sont sans valeur.
Le rapport de la Deuische Kolottial Ge-
sellschaft remplacée depuis, dans l'Allema-
gne hitlérienne par la Ligue Coloniale du
Reich. contient ces lignes en 1935 sur le
C^aammeerrouuun u Britannique :
ëa ine oun Britannique
cc La partie. d Cameroun sous mandat
britannique se trouve en ce moment dans
- ffsawis^s^yà s i'œu-
vre de reconstruction entreprise par les
Allemands. comme on le sait, presque tou.
tes les planlations sont de nouveau dans
les mains de nos nationaux. celui qui ar-
rive sur ce territoire a l'impression d'être
dans une colonie allemande : les moeurs,
la langue, le travail sont allemands.
« Les produits du Cameroun ont, tous,
pu être imporlés en Allemagne en tant que
valeurs allemandes, sans esgentiellernent
valeurs des devises étrangères. L'aug-
mentation des importations resle possible
sans devoir soulever aucune difficulté. Elle
ne dépend que de l'intérêt que la patrie
allemande, montrera pour iiiinportat!o" de
ses propres produits vOI01 rijaux. allemands.
Tinp OTande partie des sommes obte-
nu es u¡X;ur"'ces pr~duit- retourne au ,-,IIUlt,;-
roun sous forme de marchandises alleman-
des. Celles-ci sont vendues aux riurcpé iis
et indigènes par les entreprises allemandes
associées aux planteurs. »
Alors, que voulez-vous de plus?
Mario Roustcm.
:: '*
',, -~S~SM- ', /deJ.tTOt8fti18, ",,"
&u Ministère des Colonies
AI MiDisQiè: ,~;ae:s' CÕ1ÓÍiies
Un ïevenant :
le Comité d Action colonisatrice
et de paysannat indigène
Le comité d'Action Colonisatrice et de
| T indigène s'est réuni mardi sous la
présidence de M. Edouatd de Warren.
^eprotesseur juM^é».; MM
Buipon. de la C.~G. T., e la Motte-Saint-
piure, du Vivier de Streel, Martelli-Chautard,
Antelme Laurence et Roland MeYer ont pris
une part active à l'étude duiappart de M;
Adam, inspecte- général honoraire de l'agri-
r ,Ultùre coloniale. sur la question du dévelol,,
pment et de la sauvegardés productions agri-
Mes de notre domaine d' outre-mer. Cette ques-
tion est à la base dé l'amélioration des condi-
tions de travail et d'existence de l'immense
muie agricole, paysanne et artisanale indigène,
ainsi que de la réussite des colons qui ont lié
leur sort aux destins de ces populations.
audiences
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
bliqUe, a reçu jeudi dernier M. André Mal-
larmé, député d'Alger, ancien ministre et M.
lonies. l honora i re des Co-
AHàssa, Gouverneur général honoraire des Co-
AU MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANCERES
M. Yvon Delbos, ministre des Affaires étran-
gère" a reçu mardi après-midi le maréchal
Shah Wali Khan, envoyé extraordinaire et mi-
nistre plénipotentiaire d'Afghanistan.
INTÉRIM
AU TONKIN
M. Tholance, Résident supérieur, ayant été
mis à la retraite et s'étant embarqué pour la
France, M. Yves Chatel d'autre part, ne de-
vant arriver que fin mai, M. Abel Delsalle,
administrateur de 1r0 classe, a été chargé des
fonctions de Résident supérieur p. i.
EN NOUVELLE-CALEDONIE
M. Louis Brunet, chef de Bureau de 1"
classa des secrétariats généraux, a été chargé
par intérim des fonctions de secrétaire général.
-+-- ( -–
Le semaine de 40 heures
en Algérie
Au cours du Conseil des ministres, tenu mardi
à l'Elysée, sous la présidence de M. Albert
Lebrun. M. Marx Dormoy, ministre de l'Inté-
rieur, a présenté à la signature du Président de
la République deux décrets concernant 1 appli-
cation de la semaine de 40 heures en Algérie,
aux industries de la métallurgie, du bâtiment et
des travaux publics.
M. Marlus Moulet
est rentré d'Afrique
Les dernières escales
M. Marius Moutet, qui était rentré de Se-
gou à Bamako, à, quitté la l capitale'du.Soudan
en avion vendredi dernier 16 avriL Il était aC-
compagné de ses collaborateurs, MM. Barthes,
Mérat et Fr. i.,d.
M. Moutet visita le centre de colonisation in-
digène de Diré, et séjourna à Tombouctou jus-
qu'à dimanche, matinée durant laquelle fut cou-
verte en avion l'étape Tombouctou-Gao.
Désormais l' aventure était vecue. Une escale
à Aoulef. Et l'arrivée à Alger le J9 au soir.
Une journée, occupée sans doute a classer les
images, et à mieux saisir le sens de l'Afrique,
dans cette Métropole si animee si chaude si
tourmentée socialement qu est Alger, le len-
demain - mercredi - l'hydro Alger-Mari-
gnane. Et l'avion Marignane-le Bourget.
Au Bourget
Les nuages rituels n avaient pas manque.
Grêle le matin, pluie 1 apres-midi. lous les
avions eurent du retard, et toutes les Colonies se
retrouvèrent, pendant deux heures, sur 1 aire
d'atterrissage du Bourget.
On attendait le passage en plein ciel des
ailes. On aperçut, modeste, en limite du terrain,
un avion qui faisait 1 automobile. La nuit s'an-
nonçait, les photographes étaient inquiets. Le
ministre descendit, puis M. Barthes, puis M.
Mérat, puis M. Froissart. Sur les bagages, deux
boucliers touaregs, pour autant que nous ayons
eu quelques secondes pour en juger. Une foule
se pressait. Des poignées de mains, des heurts,
des cris. un ministre rentrait, a la moderne,
bénéficiant de ce que le labeur obscur des
humains a accumulé pour permettre aux hommes
d'avoir des ailes. î
Un instant plus tard, ayant chaussé un par-
dessus bleu, M. Moutet ayant à ses côtés M.
Viollette, son intérimaire rue Oudinot, et M.
Galandou Diouf, député du Sénégal, se lais-
sait en souriant, devant le trimoteur « Courlis »,
photographier.
Un beau vcyage était vécu.
:
vers le règlement
des scandales de Tahiti :
Rougier est libéré
M. Emmanuel Rougier a été remis en li-
berté avant-hier. Il était détenu depuis le 18
novembre 1936 sous une accusation ~M~t-,
siste qui s'écroula, comme il était prévu) par
la rétractation complète de l'accusateur: -
En 1036, M. Rougier avait déjà été détenu
pendant 5 mois, finalement relâché lorsqu'il
fut avéré qu'auclme charge ne pouvait, être
retenue; ,
En deux fois3 il a subi plus de dix mois de
détention préventive.
Par contre, les auteurs de la tentative d'as-
sassinat dont il faillit être victime en 1935.
courent toujours
M. MARIUS MOUTET
devant l'Afrique noire
- 1
N
(' !
,\ 1
DUS avions fait souvent
« rêve étrange et pé-
nétrant d'un ministre
qui se rende en Afri-
que, la comprenne et
qui l'aime.
M. Marius Moutet
.vient de répondre à ce
rêve Nous passerons -
sous silence la courte excursion de l'automne der-
riière au Séqégal, pour nous attacher à cette si-
Unification immense d un Ministre quittant le
mois dernier Alger en avion. trAversant le désert
le nlus absolu et voyant vers le milieu de la jour
a __I_&.-
née du lendemain les méandres p ais
incertains du Niger. L'eau. Le miracle de l'eau i
Dès lors, c'est l'initiation, c'est la réplique loin-
taine, à Abémey, Cotonou, Abidjan, Bouaké. Bo-
bo, de la bordure méditerranéenne de notre AM-
que du Nord, c'est le chant cadencé de. l'effort
blanc et de la lente élévation noire, c'est la nou-
velle France capable, peut-être, demain, au mi-
lieu de circonstances dramatiques, i épauler l'an-
cienne.
♦
A l'Intransigeant et à Paris-Soir, qui l'ont In-
terviewé au débotté, à Alger, M. Marius Moutet
a dit son étonnement. Sans doute eùt-il la pudeur
de ne pas dire son admiration. Mais nous com-
prenons, à la lecture de ces lignes, combien le
ministre des Colonies a été frappé. Ce voyage est
un peu la justification de ce que nous exposons
sans cesse. Que l'on permette donc de relever
tout ce que le bon sens et la raison peuvent ins-
pirer de décision et de simple appréciation det
choses à un homme de bonne voiome.
Il nous parait tout d'abord que le Ministre a
fait justice, au moins dans son esprit, de cette
perverse légende de l'Européen tortionnaire. Il a
compris que le blanc avait, non pas seulement
suffisamment de conscience, mais suffisaient
de sens commun, pour ne pas dilapider, par des
brutalités et des traitements inhumains, une
main-d'œuvre de plus en plus rare, ae plus en
plus coûteuse, de plus en plus précieuse. Il a
compris encore que notre permanent cri d'alarme
au point de vue physiologique, était justifié. Il
envisage une « invasion » de méd"ms- Il faut
des accoucheurs, des sage-femmes, il faut pren.
dre le gosse à sa naissance, et le porter au stade
normal de l'adulte. Nous demandons deux méde-
cins au Cercle ou à la Circonscription, et un par
subdivision, s'appuyant sur des infirmiers; sur des
infirmières, sur un réseau de collaborateurs ex-
trêmement étendu et actif, mobile dans toute la
limite possible.
H nous paraît encore que M. Marius Moutet a
saisi le a nouveau^vlW^ftHjte et~oM-
'ueleur
.p', ",,:,c, v ,W::,"," ,"",,',," ,', $, ,",' ,: ,., ,,' .",'
f; 'dtlo -atm
transport et dé manateption. Ù faut donc armKv
tèâhsport at a,, FqÜe les
pleins d'êxP-om'tiÕn quelles doivent être.
- EnSn, «ntre autres, M; Moutet répond à nos
préoccupations de toujours : l'Afrique sera avia.
tion ou ne sera point. Il a rendu hommage à Air
Afrique et à comme il eût pu,
en septembre-dernier, rendre homma^ ge au ser.
vice Paris-Dakar d'Air-France.
A
Un monde nouveau se lève, que nous aimons
passionnément, pour lequel, sans arrêt, nous lut-
tons de tout notre enthousiasme, de toutes nos
forces, de toute notre foi.
Nos critiques n'ont jamais été que des excès
d'amour. Nous avons connu des Ministres, depuis
1933 ! Nous avons eu foi en chacun deux au
début de leur règne, parce que l'avion place- le
bled le plus reculé, le plus déshérité, à quelques
bled le plus rec,
heures de la France et qu'il pouvait l'identifier.
Le geste que nous attendions d'eux, aucun avant
M. Moutet ne l'a eu. Cette reconnaissance de la
terre africaine, cette découverte d'un monde nou-
veau, sur lequel on fait, outre mesure, peser le
joug d'une administration centrale indifférente,
d'une juridiction inappropriée, d'une codification
hors d'âge, et périmée, sur lequel on a jeté les
rêts d'un gouvernement général installé en marge
du continent, les pieds dans l'eau, le visage tour-
né vers les avions et les navires qui passent, M.
Moutet semble l'avoir parfaitement vécue, com-
prise et sentie.
Demain, nous aurons rue Oudinot un Ministre
qui aura vu, qui sera un homme, et qui saura ce
qu'est la brousse, la difficulté de la plantation,
l'étrange et laborieux mystère de la forêt. Nous
sommes saisi d'espoir. Après le voyage de la
mission parlementaire, conduite par le Président
de la Commission des Colonies, M. Georges
Nouelle, le voyage du Ministre en ces mêmes ré-
gions nous donne enfin la caution morale que
nous avions toujours jusqu'à présent vainement
espérée : les colonies gérées, administrées, écou-
tées, par des hommes qui les comprennent, qui
les visitent. et qui les aiment.
Raoul Monmarson.
DANS LES BANQUES COLONIALES
A la Martinique
L'établissement à Trinité d'une Agence de
la Banque de la Martinique a été autorise par
un décret du 19 mars dernier.
Il GOUVERNEUR SILVBSTRE
VIENt DE MUDIR
M. Silvestie, Résident 'upéneur en bido.
chine, qui venait d etre admis à faire vvÊaloi
ses droits à la retraite après une brillante car-
ïière. est décédé. Ses obsèques auront lieu de-
main matin à Rochefort-sur-Mer.
l, : Né le I" janvier 1879, licencié en droit,
diplômé: de LEcole des Sciences politiques,
M. Silvestre débuta le 29 décembre 1901 com-
me commis des Smices «MUA l W»*"»
-- 1 1 ,. -u"
En 1927. il tut appele comme CUCI-OUJ"
au cabinet du ministre des Colonies M. Léon
Perrier. Gouverneur des colonies le 21 novem-
bre 1929. il fut placé hors cadres et chargé de
l'edministration du territoire de Kouang Tcheou
Wan en 1932. Puis il continua sa carrière au
Cambodge, où il avait toujows servi, et dont
il fut nommé Résident supérieur le 4 mars 1932.
M. Silvestre fut chargé de l'intérim du Gou-
vernement général de l'Indochine entre le dé-
part de M. Robin et r arrivée de M. tkevie.
Il présidait, le 11 décembre dernier, en cette
qualité, la séance inaugurale du Conseil de
gouvernement et accueillait, à son arrivée à
Saillon. le 15 janvier, le - nouveau Gouverneur
général de l'Indochine, M. Brevie
M. Silvestre avait été promu à la 1 classe
de son grade au début de février dernier.
Haut fonctionnaire de grand mérite et d une
grande conscience professionnelle, M. Silvestre
a écrit des ouvTages remarqués sur l'Indochine.
Sa perte sera vivement ressentie par les colo-
niaux dont il avait su gagner la haute estime, en
particulier par les Français d Indochine.
Disparition dans 11 silence :
M. FRANÇOIS MANCERON
La Presse, qui sait si bien louer les hommes
en place, a laissé partir M. Manceron en lui
accordant à peine quelques lignes. A peine sa
carrière a-t-elle été rappelée. Et cependant,
lorsqu'il fut Résident général en Tunisie, de
quelle attention intéressée ne fut-il pas entouré 1
Dure leçon aux maîtres du jour, qui appren-
diront une fois de plus que les flatteurs et les
quémandeurs ne sont jamais, autant que d autres
qui demeurent dans l'ombre, ceux qui ont du
'cœur.'
Chef de cabinet du Préfet du Pas-de-Cal aïs,
M François Manceron, poursuivait une car-
rière administrative, à MontreuiUsur-Mer, puis
à A~, !o~'t fut',." ,., ', L~~AiM~t~R<-
«daitg«erai. -- ; ̃ ̃ -
Rentré en France comme Préfet de la lylo-
Belle, M v Manceron. «allait pas tardera, rega-
gner Tuàis comme Résident général, a la sùite
de la nomination au Maroc de M. Lucien Saint.
II tenta, du mieux qu'il le put, de mener à
bien les destinées de la Tunisie, mais la tâche
sembla de suite être au-dessus de ses forces.
Homme scrupuleux, tzop consciencieux pour lut-
ter avec des acrobates d une certaine politique,
M. Manceion fut de plus desservi par sa santé.
De là vint, semble-t-il, sa faiblesse. Nous nous
souviendrons de lui, qui semblait porter sa croix,
à Sfax en 1930, lors de l'inauguration du monu-
ment Paul Bourde. il semblait qu'il était entre
déjà au Royaume des Ombres.
M. Peyrouton le remplaça à Tunis, le 6 octo-
bre 1933. M. Manceron partait à Copenha-
gue comme ministre de France. Il devait y de-
meurer peu de temps, comme il devait jouir peu
de temps de sa retraite, l'année suivante. -
Les obsèques de M. Manceron ont eu lieu
mercredi à Vimines, petite commune des envi-
rons de Chambéry,
-
) - -. (
Vers le statut du Sandjak
d" Alexandrette
Le comité d'experts chargé de préparer le
istatut et la loi fondamentale du sandjak
d'Alexandrette, a commencé hier après-midi
les travaux de sa deuxième session, sous la
'̃présidence de M. Bourqum (Belgique).
i )1 -. <
Une délégation syrienne
est à Paris
Une délégation de la ville de Tripoli est
à Paris. Présidée par M. Akram Sultan et
comprenant notamment MM. Ràfik Maurely
et Camille Klat, elle se propose d'attirer l'at-
tention de nos milieux politiques sur TriPoli,
détachée.de la Syrie en 1920 et qui réclame
le retour à la communauté syrienne.
) ..+- (
Le choléra au Slam
Pour la semaine se terminant le 17 avril, il
y a eu 848 cas de choléra. dont 587 mortels,
Bangkok a figuré Pour 305 cas, dont 180 mor-
tels.
Un aviateur, qui ne porte pas seulement la poésie en sot, mais la
traduit, et avec d'autant plus de force qu'il l'aime pcusionnément,
contant une étape d'Amguid à Fort-Flatters, écrit
A peine décollés les équipages jugèrent la partie sérieuse. Visibilité nulle, piste
cachée. Au-dessus de cette couche de poussière qui. montait jusqu'à 1.500 mètres,
fffjluî, dessinait un paysage aérien resplendissant. A l'Orient, une flamme circu- ,
laire s'allumait sur le Tassili. L'Occident, où la nuit bleu foncé s'aéhevait, jetait je
ne sais quelle lueur sourde. Ces tableaux de l'immensité ont toujours, pour un Euro-
néen intoxiqué par les villes hideuses et vaines, la saveur du fruit défendu; Notre
cortège de vanités cède à une stupeur muette. Je me suis repu de ces moments et
j'en vis encore.
1 Est-il besoin de placer ici la signature ? Le colonel Pierre Weiss
vient d'écrire un nouveau livre : Le Secret du Sud, et ces lignes en sont
extnzites.,
Quel amant des territoires du Sul, quel amant,du Tanezrouft, ou
d'Agadez, ne frémira pus au passage de cette voix émouvante, et si
pure, qui chante la beauté du ciel et des ailes dans l effort et la plus
magique des solitudes ?̃ .:,
Devant la misère
algérienne
A Mme Marthe Richardoi, qui l'interrogeait
pour le Petit Parisien, Mme Suzanne Lacorre,
lus-secrétaire d'Etat rentrant d Algérie, a dé-
peint, avec les accents que seules peuvent avoir
les femmes, la misère extrême des gosses algé-
riens. Emue, animée d'une poignante pitié,
Mme Suzanne Lacorre entend faire queique
chose. Mais de suite elle pousse un grand en
l'impuissance :
Malheureusement, les services de la pro-
tection de l'enfance ne peuvent rien faire
par eusxmûnies pour les enfants d'Algérie.
La France doutre-iner dépend du minis,
tère de l'Intérieur.
L'opinion publique, plus logique que , leB
lois, s'est adressée à moi pour sauver l'en-
fance. Mais l'administration est lil qui me
barre la route. Cependant je ne me lasse
pas d'encourager, je stimule les services
compélents. Je leur lransmets mes obser.
vations, mes suggestions, et je ne désespère
pas de réunir sous la même protection, l'en.
iance de la métropole et des colonies.
Nous avons conquis l'Algérie, nous l ayons
enrichie, embellie, son corps est beau. Il
faut maintenant soigner son esprit et son
cœur.
Comment le gouvernement du Front Popu-
laire, fort par ailleurs d'une révolution sociale
qui marquera dans l'Histoire de notre Pays, ne
peut-il opérer une première révolution dans les
formes administratives mêmes de son gouverne.
ment ?
Nous entendons, certes, ne pas tout cham-
bouler. Mais nous entendons quaux membres
du gouvernement, anxieux de prendre enfin leurs
responsabilités et de les assumer devant l opi-
nion publique, toute licence devrait être accor-
dée quand ils exposent des points précis, et ré-
clament des réformes nettement définies.
Mme Lacorre, chargée de l'enfance, décou-
vre cette lamentable enfance algérienne, cou.
verte de misère et de haillons, qui a faim, qui
est rachitique, tuberculeuse, et qui ne peut p03
se transformer en beauté. Elle alerte Alger.
d'abord, et Paris ensuite. Mais l Administration
lui ferme la porte au nez.
L'Administration sera-t-elle, une fois de plus,
plus forte que le gouvernement ?
Voilà pourquoi nous en sommes encore à
attendre des chefs, des volontés, des hommes.
Il nous paraît que les pleins pouvoirs, tels qu'ils
reposent en ce moment dans les mains du gou-
vememenl, pourraient être employés à réaliser
des décisions, à accomplir des actes, à construire
une œuvre indispensable, et digne des esprits
les plus généreux eï les plus élevés.
";",-'
dangereuse. Elle déclare à notrè confrère:.
J~ ~e ~c~ 'a notre con/rhe:.
« Nous multiplierons- les écoles, : ça* t,école est
IfeS&'te refuge, la maisoÍÙlaire. accueillante,
où l'on goûte un peu de bonheur. »
Renûàyons Mme Lacorre a la lettre que nous
avons publiée le 9 avril : t indigène ne sait pas
tirer de la terre sa nourriture. Il la gratte encore
avec un bâton, il ne la laboure pas avec une
charrue.
, Apprenons tout d'abord aux hommes à vivre,
et pour cela, apprenons-leur tout d'abord à être
des laboureurs. L'école rurale certes oui, afai
que le cerveau respire à l aise. Mais l'école qui
va gonfler les villes, dévoyer l'individu déser-
teur de la terre, non 1 L'horrible famine du Ma-
roc, de la Tunisie, de l'Algérie même, est la
preuve formelle que nous avons raison.
Quand il n'y aura plus, demain, sur l ensem-
ble de notre territoire, que des forts-en-thème,
qui sortira de la terre ce fruit splendide, ce fruit
élémentaire, indispensable : le pam?
- L'activité à Paris
da Gouverneur général
le Beau
M. Le Beau, Gouverneur général de l'Al-
gérie, qui avait été reçu la veille par M. Au-
baud, sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, a eu
avant-hier un long entretien avec M. Marx Dor-
moy, ministre de l Intérieur.
M. Le Beau a poursuivi, d autre part, ses
démarches dans différents ministères, et notam-
ment au ministère des Finances pour la prépa-
ration du budget de 1938.
Une Donne plaisanterie
Il y a encore des gens dont la candeur dé-
sarme. Ce sont, en général, des « purs », qui
ont de la conscience, de l honnetete, et de M
droiture, c'est-à-dire des gens hors d âge, qui
ne sont plus de notre époque, et dont les 'senti.
ments droits, propres, nets, ne sont plus de mise.
Dans des fonds de brousse, nous ouonsea roc.
casion de nous asseoir naguère à leur table. Ils
l" Il u. Lu_-=_-
étaient entiers et sains. L ellon pnywuc «m-
cienne transpositiOn. du sacrifice qui fut de-
mandé aux hommes pendant la guerre, était le
principal de leur existence quotidienne.' Res.
pectueux de leur prochain, et considérant que
celui-ci, avait une âme comme eux-memes ils
luttaient pour un idéal, pour une idée, par}ois
pour des améliorations terre-à-terre qui font tire
ceux qui construisent kurs honneurs, leur hon-
neur, et leur fortune, sur le dos de ces pauvres
dévoyés. Ce sont encore des gens qui ont une
conscience. Ils ont la foi. Ils som animés par
l'instinct de servir, de se dévouer. de depemer
pour la communauté France tous les trésors
qu'ils ont en eux. à ses pompes et à ses
A nous frotter à Paris, à ses pompes et à ses
œuvres, nous avions cru que cette race magni-
fique et misérable s'était effritée, usée aVec
l'expérience et le temps. Nous l'avions même
crue disparue. Avec stupeur. nous découorons
qu'elle n'est point morte. Et c.' est la coloni.
déshéritée entre toutes qui nous en apporte M
Pre e 1
Notre confrère Paris-Congo. dont les inten-1
lions sont louables, au point d'ignorer avec fer-
veur notre journal, publie prudemment, en si
tribune libre, deux questions que lui pose m
:leUt *
V Pouvez-vous nos dire ce qu'est deve-
nue cette fameuse subvention de 25 mlLiona
qu'un de vos confrères locaux avait annoir
cée à grand tam-tam dans son numéro da
8 février, en attribuant le mérite a notre
délégué au Conseil sopeneur de la France
d'Outre-Mer ? Depuis cette date, on n'entend
plus parler de rien, ni de la subvention, m
Su délégué Il me semble que pour une
question de cette importance, la discrétion
est poussée un peu loin ! -
2° Pouvez-vous également - ou M. Qui-
Hp-riroit le peut-il? nous dire. d'où pro*
ven cette subvention de. 5 millions que vous
avez mentionnée à plusieurs reprises et, au-
tant que je m'èn souvienne, dans un compte
rendu sur l'urbanismes Brazzaville. Quelle
est rori-ine de cette subvention ? Est-elle
réellement accordée Quelle
bes parlementaires, comme l'autre ? Quelle
est son affectation, quelle sera son utilisa.-
tion 7 , ».
Aux seules questions écrites par la (laie 1.
/'Officiel, les Ministres sollicitent Je très Ion"
délais de réponse. En jofflalùffne aucun. dild-t,
~-~MM~
répand iimédim/Kak ïWCong* * *
pondu immédiaiemetd.
Du Délégué, nous nç, portt erons e-
moire.
Des 25 millions, devons-nous en parler égal?*
ment pour mémoirÛ Il en fut, en effet, ***•
tion. La France a maintenant d autres chatii
fouetter. Par les soins de la Flèche un liore al
aujourd'hui publié, de M. Jules Roman cc. Le
Siècle dépose son bilan ». Citait ce livre. et tes
tendances qui l'ont édifié il nous parait que
nous pouvons nous passer de commentoes- Pas
plus que le « fonds colonial », également tlheu.
reuse mémoire, les vingt-cinq milA
E.F. n'empliront les caisses de la colonie. Ilf,
faudrait, pour cela, un miracle que la Loterie
Nationale ne donnera point.
«
* *
Le facétieux lecteur de Paris-Congo jette
notre confrère dans l'embarras. Nous sommes
cependant bon prince: avant de condàmner, et-'
de trancher, attendons la réponse f de notre
confrère: il annonce, en effet. qu il va «M
livrer aux investigations nécessaires pour répon-
dre avec précision, et sans erreur .» a son cotres-
pondant.
&re, pour J'aider, pourrait-on, orgwtser
un referendam :
- Qu'est devenu le DéIéggé ik de M.
r C 3
Que sont devenus les 25 millions de sub-
vention ? , * ,
- Quelle est cette somme Je 5 millions, des-
tinée à l'urbanisme, et dont il fut question, sous
les magnifiques clairs de lune du Congo ?
Les réponaes les plus « pertinentes no' les
« éclaircissements justifiés » reeewonf un prix;
par les voies des Annales Coloniales.
Le point de vue de l'indigène
Quelles seront les conséquences :
du décret du 15 octobre 1936 ?
par André-Marie Tao Kim Hau
La possibilité pour l'Indochine de faire
valoir, à Paris, par le truchement du Par-
lement ou du Conseil supérieur de la France
d'outre-mer ses revendications, se* droits,
ses désirs, ne nous a, à aucun moment,
échappé Fidèle à I" règle de conduite que
nous nous sommes tracée nous en avom
appelé à des opinions di/férenfes..
L'honneur de ce journal est ainsi d'auto-"
riser chacun à exposer son point de vue :
4 nr,i, m Louis ParflOire (16 février et
12 mars) et après M. Guy Désur (19
voici l'opinion de notre collaborateur, M.
André-Marie Tao Khn Hul
Au lendemain du décret du 15 octobre, sur
l'obtention de la nationalité française par les
Indochinois, j'ai donné par la presse quelques
conseils pratiques à mes compatriotes
A ceux résidant en France et ayant l interition
d'y faire leur vie ou une grande partie de teur
vie, j'ai dit : « Il faut faire valoir vos droits.
N ous aurez un député qui s'occupera de vous.
C'est indispensable dans une démocratie 1 »
Aux compatriotes - sujets français, j'ai dit :
« Vous n'avez pas la nationalité annamite.
mais une nationalité française amoindrie. Réclàoi
mez vos droits de citoyen, que vous soyez en
France ou, en Indochine. » , ,
Aux compatriotes protégés français, rai: dt.
conseillé la nationalité française, même s'ils la
considèrent « non comme une fin, mais comme
un moyen provisoire. »
Aujourd'hui je voudrais faire quelque chose
de plus que de donner des conseils aux béné-
ficiaires éventuels : apprécier le décret du 13
octobre et étudier ses conséquences lointaines,
•
* *
La générosité de l'intention ministérielle est
hors de doute. Ce n' est pas un indigène qui
critiquera le sentiment égalitaire du ministre des
Colonies. A capacité égale, mêmes droits et
mêmes traitements : :c'est justice. Mai. il n y
a pas que de l'égalitarisme dans ce geste de la
Métropole. Il y a encore une voloÓté. consciente.
- Riiaeiton & Administration :
1, Rua Je la Bwurae
raitis m
TÉL. 1 MCHELIBU 73-06
(2 ligne* plup.)
38e ANNEE. »– N° 277
YENMEDt (t3 h. 30); 23 AVRIL 1937
Les
Annales A Coloniales
:',' n': n,,-~ e- .:' ",' J"d'1': ,'a." ,:O.Q.
'u. Q;
À4. Directeur : Raoul MONMARSON
Fondateur : Marcel RUEDEL
Directeur : Raoul MONMARSON
ABONNEMENTS
avec la Revue ill.unrl.:.
Ue M 6 Mois 3 Met*
France at Iso) 609.
Cliloniel 180 » 100 » 5«0 n » «-
Etranger.. 240» 125» 70
Le Numéro : 60 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
DES CHIFFRES
J'ai sous les yeux une brochure de Cha-
ttham House (Royal Institute of Inter-
national Affairs. Chatahm House. Intor-
mation :Departmerit). Elle a pour but
d'apporter des précisions sur les rapports
qui unissent les problèmes des matières pre-
mières et les problèmes coloniaux.
On V trouve une comparaison nécessaire
entre la production coloniale et la produc-
tion générale, totale, des matières premières.
Cela fait, nous passons à l'examen de la ré-
partition des territoires pro
Une observation essentielle s'impose: la
production coloniale des matières premières
est de très faible importance par rapport a,
la production « mondiale » ; cela est non
moins vrai pour la production africaine.
Une deuxième observation est à retenir:
les anciennes colonies allemandes ne produi-
saient guère, comme matières vraiment di-
gnes d'intérêt par leur quantité, que du sisal
ÎTanganyika), du banadium (sud-ouest afri-
èain), des phosphates {l'laUlUJ.
Une troisième observation est significa-
tive en 1911, les colonies allemandes n'en-
voyaient à leur métropole que pour une
somme de 2 10v000 livres ster ing.. or, a
cette même date, l'Allemagne, si Fon met a
part les matières premières alimentaires, im
portait pour une somme de 270.000.000 de
livres de matières premières.
En définitive, la production^ coloniale , non
seulement en ce qui concerne les colonies al-
lemandes, mais pour toutes les colonies, est
faible. La preuve, c'est que les nations qui
ont les empires coloniaux Sta
lie parviennent pas à se suf.fire en matières
premières indispensables ; la brochure l'éta-
blit surabondamment.
Est-ce à dire qu'elle est sans aucune im.
Se nortince' Ce serait exagerer. Est-ce à dire
K k répartition des territoires producteurs
n'a aucune influence sur la répartition des
nroduits1' En toute impartialité, la question
mérite examen. Cette influence est négligea-
ble, évidemment, dans un régime libéral.
Elle est d'autant P^PortaJ est ^plus
gime est moins « libéral JI, ,qu'il est plus
; préférentiel. 'JI
Mais, d'une part, il n'y a aucune cOmpa-
raison à établir entre l'intérêt qu'offrent les
marchés coloniaux et les marchés qu'offrent
les Etats indépendants- d'autre part, un pays
ré,iine,
prospère et qui s'est assuré par un
"iStSSISt fKCF&îittë*** am~
lement ~t' ~° rom:.:
merciale est en déficit à l'ég ard de certaines
autres nations: celies-ci ayant à leur dispo-
sition un surplus de devises les emploient
tout naturellement à-se procurer les matières
premières dont elles ne peuvent se passer.
- Nous ne suivons pas, dans la brochure, les
développements qui s y trouvac sur jic
trierions directes etoindirectes. Je vais droit à
la conclusion fort intéressante, puisqu elle
résume les propositions imaginées pour por-
ter remède à l'inégalité de la distribution
des matières premières. Il est facile de dé-
montrer qu'un transfert de, territoires n'en-
traînerait pas de sérieux avantageséconomi-
ques. e à dire, sinon que les argu-
ments économiques, qu'on met en avant pour
justifier ces demandes, de transfert, -ne sont
pas les vrais, et qu'en tous cas ils ne sont
pas les plus décisifs? Leur force déjà très
ébranlée s'affaiblit à mesure qu'on entre da-
viintaee dans la voie d'un libéralisme eco-
- L1- .'- il
nnomiq ômiaue international, indispensamc * -
vraie reprise des échanges internationaux. Le
jour cÙ, comme on l'a dit, le robinet des
matières premières souvre-:à la nation alle-
mande comme aux autres, les arguments
économiques sont sans valeur.
Le rapport de la Deuische Kolottial Ge-
sellschaft remplacée depuis, dans l'Allema-
gne hitlérienne par la Ligue Coloniale du
Reich. contient ces lignes en 1935 sur le
C^aammeerrouuun u Britannique :
ëa ine oun Britannique
cc La partie. d Cameroun sous mandat
britannique se trouve en ce moment dans
- ffsawis^s^yà s i'œu-
vre de reconstruction entreprise par les
Allemands. comme on le sait, presque tou.
tes les planlations sont de nouveau dans
les mains de nos nationaux. celui qui ar-
rive sur ce territoire a l'impression d'être
dans une colonie allemande : les moeurs,
la langue, le travail sont allemands.
« Les produits du Cameroun ont, tous,
pu être imporlés en Allemagne en tant que
valeurs allemandes, sans esgentiellernent
valeurs des devises étrangères. L'aug-
mentation des importations resle possible
sans devoir soulever aucune difficulté. Elle
ne dépend que de l'intérêt que la patrie
allemande, montrera pour iiiinportat!o" de
ses propres produits vOI01 rijaux. allemands.
Tinp OTande partie des sommes obte-
nu es u¡X;ur"'ces pr~duit- retourne au ,-,IIUlt,;-
roun sous forme de marchandises alleman-
des. Celles-ci sont vendues aux riurcpé iis
et indigènes par les entreprises allemandes
associées aux planteurs. »
Alors, que voulez-vous de plus?
Mario Roustcm.
:: '*
',, -~S~SM- ', /deJ.tTOt8fti18, ",,"
&u Ministère des Colonies
AI MiDisQiè: ,~;ae:s' CÕ1ÓÍiies
Un ïevenant :
le Comité d Action colonisatrice
et de paysannat indigène
Le comité d'Action Colonisatrice et de
| T indigène s'est réuni mardi sous la
présidence de M. Edouatd de Warren.
^eprotesseur juM^é».; MM
Buipon. de la C.~G. T., e la Motte-Saint-
piure, du Vivier de Streel, Martelli-Chautard,
Antelme Laurence et Roland MeYer ont pris
une part active à l'étude duiappart de M;
Adam, inspecte- général honoraire de l'agri-
r ,Ultùre coloniale. sur la question du dévelol,,
pment et de la sauvegardés productions agri-
Mes de notre domaine d' outre-mer. Cette ques-
tion est à la base dé l'amélioration des condi-
tions de travail et d'existence de l'immense
muie agricole, paysanne et artisanale indigène,
ainsi que de la réussite des colons qui ont lié
leur sort aux destins de ces populations.
audiences
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
bliqUe, a reçu jeudi dernier M. André Mal-
larmé, député d'Alger, ancien ministre et M.
lonies. l honora i re des Co-
AHàssa, Gouverneur général honoraire des Co-
AU MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANCERES
M. Yvon Delbos, ministre des Affaires étran-
gère" a reçu mardi après-midi le maréchal
Shah Wali Khan, envoyé extraordinaire et mi-
nistre plénipotentiaire d'Afghanistan.
INTÉRIM
AU TONKIN
M. Tholance, Résident supérieur, ayant été
mis à la retraite et s'étant embarqué pour la
France, M. Yves Chatel d'autre part, ne de-
vant arriver que fin mai, M. Abel Delsalle,
administrateur de 1r0 classe, a été chargé des
fonctions de Résident supérieur p. i.
EN NOUVELLE-CALEDONIE
M. Louis Brunet, chef de Bureau de 1"
classa des secrétariats généraux, a été chargé
par intérim des fonctions de secrétaire général.
-+-- ( -–
Le semaine de 40 heures
en Algérie
Au cours du Conseil des ministres, tenu mardi
à l'Elysée, sous la présidence de M. Albert
Lebrun. M. Marx Dormoy, ministre de l'Inté-
rieur, a présenté à la signature du Président de
la République deux décrets concernant 1 appli-
cation de la semaine de 40 heures en Algérie,
aux industries de la métallurgie, du bâtiment et
des travaux publics.
M. Marlus Moulet
est rentré d'Afrique
Les dernières escales
M. Marius Moutet, qui était rentré de Se-
gou à Bamako, à, quitté la l capitale'du.Soudan
en avion vendredi dernier 16 avriL Il était aC-
compagné de ses collaborateurs, MM. Barthes,
Mérat et Fr. i.,d.
M. Moutet visita le centre de colonisation in-
digène de Diré, et séjourna à Tombouctou jus-
qu'à dimanche, matinée durant laquelle fut cou-
verte en avion l'étape Tombouctou-Gao.
Désormais l' aventure était vecue. Une escale
à Aoulef. Et l'arrivée à Alger le J9 au soir.
Une journée, occupée sans doute a classer les
images, et à mieux saisir le sens de l'Afrique,
dans cette Métropole si animee si chaude si
tourmentée socialement qu est Alger, le len-
demain - mercredi - l'hydro Alger-Mari-
gnane. Et l'avion Marignane-le Bourget.
Au Bourget
Les nuages rituels n avaient pas manque.
Grêle le matin, pluie 1 apres-midi. lous les
avions eurent du retard, et toutes les Colonies se
retrouvèrent, pendant deux heures, sur 1 aire
d'atterrissage du Bourget.
On attendait le passage en plein ciel des
ailes. On aperçut, modeste, en limite du terrain,
un avion qui faisait 1 automobile. La nuit s'an-
nonçait, les photographes étaient inquiets. Le
ministre descendit, puis M. Barthes, puis M.
Mérat, puis M. Froissart. Sur les bagages, deux
boucliers touaregs, pour autant que nous ayons
eu quelques secondes pour en juger. Une foule
se pressait. Des poignées de mains, des heurts,
des cris. un ministre rentrait, a la moderne,
bénéficiant de ce que le labeur obscur des
humains a accumulé pour permettre aux hommes
d'avoir des ailes. î
Un instant plus tard, ayant chaussé un par-
dessus bleu, M. Moutet ayant à ses côtés M.
Viollette, son intérimaire rue Oudinot, et M.
Galandou Diouf, député du Sénégal, se lais-
sait en souriant, devant le trimoteur « Courlis »,
photographier.
Un beau vcyage était vécu.
:
vers le règlement
des scandales de Tahiti :
Rougier est libéré
M. Emmanuel Rougier a été remis en li-
berté avant-hier. Il était détenu depuis le 18
novembre 1936 sous une accusation ~M~t-,
siste qui s'écroula, comme il était prévu) par
la rétractation complète de l'accusateur: -
En 1036, M. Rougier avait déjà été détenu
pendant 5 mois, finalement relâché lorsqu'il
fut avéré qu'auclme charge ne pouvait, être
retenue; ,
En deux fois3 il a subi plus de dix mois de
détention préventive.
Par contre, les auteurs de la tentative d'as-
sassinat dont il faillit être victime en 1935.
courent toujours
M. MARIUS MOUTET
devant l'Afrique noire
- 1
N
(' !
,\ 1
DUS avions fait souvent
« rêve étrange et pé-
nétrant d'un ministre
qui se rende en Afri-
que, la comprenne et
qui l'aime.
M. Marius Moutet
.vient de répondre à ce
rêve Nous passerons -
sous silence la courte excursion de l'automne der-
riière au Séqégal, pour nous attacher à cette si-
Unification immense d un Ministre quittant le
mois dernier Alger en avion. trAversant le désert
le nlus absolu et voyant vers le milieu de la jour
a __I_&.-
née du lendemain les méandres p ais
incertains du Niger. L'eau. Le miracle de l'eau i
Dès lors, c'est l'initiation, c'est la réplique loin-
taine, à Abémey, Cotonou, Abidjan, Bouaké. Bo-
bo, de la bordure méditerranéenne de notre AM-
que du Nord, c'est le chant cadencé de. l'effort
blanc et de la lente élévation noire, c'est la nou-
velle France capable, peut-être, demain, au mi-
lieu de circonstances dramatiques, i épauler l'an-
cienne.
♦
A l'Intransigeant et à Paris-Soir, qui l'ont In-
terviewé au débotté, à Alger, M. Marius Moutet
a dit son étonnement. Sans doute eùt-il la pudeur
de ne pas dire son admiration. Mais nous com-
prenons, à la lecture de ces lignes, combien le
ministre des Colonies a été frappé. Ce voyage est
un peu la justification de ce que nous exposons
sans cesse. Que l'on permette donc de relever
tout ce que le bon sens et la raison peuvent ins-
pirer de décision et de simple appréciation det
choses à un homme de bonne voiome.
Il nous parait tout d'abord que le Ministre a
fait justice, au moins dans son esprit, de cette
perverse légende de l'Européen tortionnaire. Il a
compris que le blanc avait, non pas seulement
suffisamment de conscience, mais suffisaient
de sens commun, pour ne pas dilapider, par des
brutalités et des traitements inhumains, une
main-d'œuvre de plus en plus rare, ae plus en
plus coûteuse, de plus en plus précieuse. Il a
compris encore que notre permanent cri d'alarme
au point de vue physiologique, était justifié. Il
envisage une « invasion » de méd"ms- Il faut
des accoucheurs, des sage-femmes, il faut pren.
dre le gosse à sa naissance, et le porter au stade
normal de l'adulte. Nous demandons deux méde-
cins au Cercle ou à la Circonscription, et un par
subdivision, s'appuyant sur des infirmiers; sur des
infirmières, sur un réseau de collaborateurs ex-
trêmement étendu et actif, mobile dans toute la
limite possible.
H nous paraît encore que M. Marius Moutet a
saisi le a nouveau^vlW^ftHjte et~oM-
'ueleur
.p', ",,:,c, v ,W::,"," ,"",,',," ,', $, ,",' ,: ,., ,,' .",'
f; 'dtlo -atm
transport et dé manateption. Ù faut donc armKv
tèâhsport
pleins d'êxP-om'tiÕn quelles doivent être.
- EnSn, «ntre autres, M; Moutet répond à nos
préoccupations de toujours : l'Afrique sera avia.
tion ou ne sera point. Il a rendu hommage à Air
Afrique et à comme il eût pu,
en septembre-dernier, rendre homma^ ge au ser.
vice Paris-Dakar d'Air-France.
A
Un monde nouveau se lève, que nous aimons
passionnément, pour lequel, sans arrêt, nous lut-
tons de tout notre enthousiasme, de toutes nos
forces, de toute notre foi.
Nos critiques n'ont jamais été que des excès
d'amour. Nous avons connu des Ministres, depuis
1933 ! Nous avons eu foi en chacun deux au
début de leur règne, parce que l'avion place- le
bled le plus reculé, le plus déshérité, à quelques
bled le plus rec,
heures de la France et qu'il pouvait l'identifier.
Le geste que nous attendions d'eux, aucun avant
M. Moutet ne l'a eu. Cette reconnaissance de la
terre africaine, cette découverte d'un monde nou-
veau, sur lequel on fait, outre mesure, peser le
joug d'une administration centrale indifférente,
d'une juridiction inappropriée, d'une codification
hors d'âge, et périmée, sur lequel on a jeté les
rêts d'un gouvernement général installé en marge
du continent, les pieds dans l'eau, le visage tour-
né vers les avions et les navires qui passent, M.
Moutet semble l'avoir parfaitement vécue, com-
prise et sentie.
Demain, nous aurons rue Oudinot un Ministre
qui aura vu, qui sera un homme, et qui saura ce
qu'est la brousse, la difficulté de la plantation,
l'étrange et laborieux mystère de la forêt. Nous
sommes saisi d'espoir. Après le voyage de la
mission parlementaire, conduite par le Président
de la Commission des Colonies, M. Georges
Nouelle, le voyage du Ministre en ces mêmes ré-
gions nous donne enfin la caution morale que
nous avions toujours jusqu'à présent vainement
espérée : les colonies gérées, administrées, écou-
tées, par des hommes qui les comprennent, qui
les visitent. et qui les aiment.
Raoul Monmarson.
DANS LES BANQUES COLONIALES
A la Martinique
L'établissement à Trinité d'une Agence de
la Banque de la Martinique a été autorise par
un décret du 19 mars dernier.
Il GOUVERNEUR SILVBSTRE
VIENt DE MUDIR
M. Silvestie, Résident 'upéneur en bido.
chine, qui venait d etre admis à faire vvÊaloi
ses droits à la retraite après une brillante car-
ïière. est décédé. Ses obsèques auront lieu de-
main matin à Rochefort-sur-Mer.
l, : Né le I" janvier 1879, licencié en droit,
diplômé: de LEcole des Sciences politiques,
M. Silvestre débuta le 29 décembre 1901 com-
me commis des Smices «MUA l W»*"»
-- 1 1 ,. -u"
En 1927. il tut appele comme CUCI-OUJ"
au cabinet du ministre des Colonies M. Léon
Perrier. Gouverneur des colonies le 21 novem-
bre 1929. il fut placé hors cadres et chargé de
l'edministration du territoire de Kouang Tcheou
Wan en 1932. Puis il continua sa carrière au
Cambodge, où il avait toujows servi, et dont
il fut nommé Résident supérieur le 4 mars 1932.
M. Silvestre fut chargé de l'intérim du Gou-
vernement général de l'Indochine entre le dé-
part de M. Robin et r arrivée de M. tkevie.
Il présidait, le 11 décembre dernier, en cette
qualité, la séance inaugurale du Conseil de
gouvernement et accueillait, à son arrivée à
Saillon. le 15 janvier, le - nouveau Gouverneur
général de l'Indochine, M. Brevie
M. Silvestre avait été promu à la 1 classe
de son grade au début de février dernier.
Haut fonctionnaire de grand mérite et d une
grande conscience professionnelle, M. Silvestre
a écrit des ouvTages remarqués sur l'Indochine.
Sa perte sera vivement ressentie par les colo-
niaux dont il avait su gagner la haute estime, en
particulier par les Français d Indochine.
Disparition dans 11 silence :
M. FRANÇOIS MANCERON
La Presse, qui sait si bien louer les hommes
en place, a laissé partir M. Manceron en lui
accordant à peine quelques lignes. A peine sa
carrière a-t-elle été rappelée. Et cependant,
lorsqu'il fut Résident général en Tunisie, de
quelle attention intéressée ne fut-il pas entouré 1
Dure leçon aux maîtres du jour, qui appren-
diront une fois de plus que les flatteurs et les
quémandeurs ne sont jamais, autant que d autres
qui demeurent dans l'ombre, ceux qui ont du
'cœur.'
Chef de cabinet du Préfet du Pas-de-Cal aïs,
M François Manceron, poursuivait une car-
rière administrative, à MontreuiUsur-Mer, puis
à A~, !o~'t fut
«daitg«erai. -- ; ̃ ̃ -
Rentré en France comme Préfet de la lylo-
Belle, M v Manceron. «allait pas tardera, rega-
gner Tuàis comme Résident général, a la sùite
de la nomination au Maroc de M. Lucien Saint.
II tenta, du mieux qu'il le put, de mener à
bien les destinées de la Tunisie, mais la tâche
sembla de suite être au-dessus de ses forces.
Homme scrupuleux, tzop consciencieux pour lut-
ter avec des acrobates d une certaine politique,
M. Manceion fut de plus desservi par sa santé.
De là vint, semble-t-il, sa faiblesse. Nous nous
souviendrons de lui, qui semblait porter sa croix,
à Sfax en 1930, lors de l'inauguration du monu-
ment Paul Bourde. il semblait qu'il était entre
déjà au Royaume des Ombres.
M. Peyrouton le remplaça à Tunis, le 6 octo-
bre 1933. M. Manceron partait à Copenha-
gue comme ministre de France. Il devait y de-
meurer peu de temps, comme il devait jouir peu
de temps de sa retraite, l'année suivante. -
Les obsèques de M. Manceron ont eu lieu
mercredi à Vimines, petite commune des envi-
rons de Chambéry,
-
) - -. (
Vers le statut du Sandjak
d" Alexandrette
Le comité d'experts chargé de préparer le
istatut et la loi fondamentale du sandjak
d'Alexandrette, a commencé hier après-midi
les travaux de sa deuxième session, sous la
'̃présidence de M. Bourqum (Belgique).
i )1 -. <
Une délégation syrienne
est à Paris
Une délégation de la ville de Tripoli est
à Paris. Présidée par M. Akram Sultan et
comprenant notamment MM. Ràfik Maurely
et Camille Klat, elle se propose d'attirer l'at-
tention de nos milieux politiques sur TriPoli,
détachée.de la Syrie en 1920 et qui réclame
le retour à la communauté syrienne.
) ..+- (
Le choléra au Slam
Pour la semaine se terminant le 17 avril, il
y a eu 848 cas de choléra. dont 587 mortels,
Bangkok a figuré Pour 305 cas, dont 180 mor-
tels.
Un aviateur, qui ne porte pas seulement la poésie en sot, mais la
traduit, et avec d'autant plus de force qu'il l'aime pcusionnément,
contant une étape d'Amguid à Fort-Flatters, écrit
A peine décollés les équipages jugèrent la partie sérieuse. Visibilité nulle, piste
cachée. Au-dessus de cette couche de poussière qui. montait jusqu'à 1.500 mètres,
fffjluî, dessinait un paysage aérien resplendissant. A l'Orient, une flamme circu- ,
laire s'allumait sur le Tassili. L'Occident, où la nuit bleu foncé s'aéhevait, jetait je
ne sais quelle lueur sourde. Ces tableaux de l'immensité ont toujours, pour un Euro-
néen intoxiqué par les villes hideuses et vaines, la saveur du fruit défendu; Notre
cortège de vanités cède à une stupeur muette. Je me suis repu de ces moments et
j'en vis encore.
1 Est-il besoin de placer ici la signature ? Le colonel Pierre Weiss
vient d'écrire un nouveau livre : Le Secret du Sud, et ces lignes en sont
extnzites.,
Quel amant des territoires du Sul, quel amant,du Tanezrouft, ou
d'Agadez, ne frémira pus au passage de cette voix émouvante, et si
pure, qui chante la beauté du ciel et des ailes dans l effort et la plus
magique des solitudes ?̃ .:,
Devant la misère
algérienne
A Mme Marthe Richardoi, qui l'interrogeait
pour le Petit Parisien, Mme Suzanne Lacorre,
lus-secrétaire d'Etat rentrant d Algérie, a dé-
peint, avec les accents que seules peuvent avoir
les femmes, la misère extrême des gosses algé-
riens. Emue, animée d'une poignante pitié,
Mme Suzanne Lacorre entend faire queique
chose. Mais de suite elle pousse un grand en
l'impuissance :
Malheureusement, les services de la pro-
tection de l'enfance ne peuvent rien faire
par eusxmûnies pour les enfants d'Algérie.
La France doutre-iner dépend du minis,
tère de l'Intérieur.
L'opinion publique, plus logique que , leB
lois, s'est adressée à moi pour sauver l'en-
fance. Mais l'administration est lil qui me
barre la route. Cependant je ne me lasse
pas d'encourager, je stimule les services
compélents. Je leur lransmets mes obser.
vations, mes suggestions, et je ne désespère
pas de réunir sous la même protection, l'en.
iance de la métropole et des colonies.
Nous avons conquis l'Algérie, nous l ayons
enrichie, embellie, son corps est beau. Il
faut maintenant soigner son esprit et son
cœur.
Comment le gouvernement du Front Popu-
laire, fort par ailleurs d'une révolution sociale
qui marquera dans l'Histoire de notre Pays, ne
peut-il opérer une première révolution dans les
formes administratives mêmes de son gouverne.
ment ?
Nous entendons, certes, ne pas tout cham-
bouler. Mais nous entendons quaux membres
du gouvernement, anxieux de prendre enfin leurs
responsabilités et de les assumer devant l opi-
nion publique, toute licence devrait être accor-
dée quand ils exposent des points précis, et ré-
clament des réformes nettement définies.
Mme Lacorre, chargée de l'enfance, décou-
vre cette lamentable enfance algérienne, cou.
verte de misère et de haillons, qui a faim, qui
est rachitique, tuberculeuse, et qui ne peut p03
se transformer en beauté. Elle alerte Alger.
d'abord, et Paris ensuite. Mais l Administration
lui ferme la porte au nez.
L'Administration sera-t-elle, une fois de plus,
plus forte que le gouvernement ?
Voilà pourquoi nous en sommes encore à
attendre des chefs, des volontés, des hommes.
Il nous paraît que les pleins pouvoirs, tels qu'ils
reposent en ce moment dans les mains du gou-
vememenl, pourraient être employés à réaliser
des décisions, à accomplir des actes, à construire
une œuvre indispensable, et digne des esprits
les plus généreux eï les plus élevés.
";",-'
dangereuse. Elle déclare à notrè confrère:.
J~ ~e ~c~ 'a notre con/rhe:.
« Nous multiplierons- les écoles, : ça* t,école est
IfeS&'te refuge, la maisoÍÙlaire. accueillante,
où l'on goûte un peu de bonheur. »
Renûàyons Mme Lacorre a la lettre que nous
avons publiée le 9 avril : t indigène ne sait pas
tirer de la terre sa nourriture. Il la gratte encore
avec un bâton, il ne la laboure pas avec une
charrue.
, Apprenons tout d'abord aux hommes à vivre,
et pour cela, apprenons-leur tout d'abord à être
des laboureurs. L'école rurale certes oui, afai
que le cerveau respire à l aise. Mais l'école qui
va gonfler les villes, dévoyer l'individu déser-
teur de la terre, non 1 L'horrible famine du Ma-
roc, de la Tunisie, de l'Algérie même, est la
preuve formelle que nous avons raison.
Quand il n'y aura plus, demain, sur l ensem-
ble de notre territoire, que des forts-en-thème,
qui sortira de la terre ce fruit splendide, ce fruit
élémentaire, indispensable : le pam?
- L'activité à Paris
da Gouverneur général
le Beau
M. Le Beau, Gouverneur général de l'Al-
gérie, qui avait été reçu la veille par M. Au-
baud, sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, a eu
avant-hier un long entretien avec M. Marx Dor-
moy, ministre de l Intérieur.
M. Le Beau a poursuivi, d autre part, ses
démarches dans différents ministères, et notam-
ment au ministère des Finances pour la prépa-
ration du budget de 1938.
Une Donne plaisanterie
Il y a encore des gens dont la candeur dé-
sarme. Ce sont, en général, des « purs », qui
ont de la conscience, de l honnetete, et de M
droiture, c'est-à-dire des gens hors d âge, qui
ne sont plus de notre époque, et dont les 'senti.
ments droits, propres, nets, ne sont plus de mise.
Dans des fonds de brousse, nous ouonsea roc.
casion de nous asseoir naguère à leur table. Ils
l" Il u. Lu_-=_-
étaient entiers et sains. L ellon pnywuc «m-
cienne transpositiOn. du sacrifice qui fut de-
mandé aux hommes pendant la guerre, était le
principal de leur existence quotidienne.' Res.
pectueux de leur prochain, et considérant que
celui-ci, avait une âme comme eux-memes ils
luttaient pour un idéal, pour une idée, par}ois
pour des améliorations terre-à-terre qui font tire
ceux qui construisent kurs honneurs, leur hon-
neur, et leur fortune, sur le dos de ces pauvres
dévoyés. Ce sont encore des gens qui ont une
conscience. Ils ont la foi. Ils som animés par
l'instinct de servir, de se dévouer. de depemer
pour la communauté France tous les trésors
qu'ils ont en eux. à ses pompes et à ses
A nous frotter à Paris, à ses pompes et à ses
œuvres, nous avions cru que cette race magni-
fique et misérable s'était effritée, usée aVec
l'expérience et le temps. Nous l'avions même
crue disparue. Avec stupeur. nous découorons
qu'elle n'est point morte. Et c.' est la coloni.
déshéritée entre toutes qui nous en apporte M
Pre e 1
Notre confrère Paris-Congo. dont les inten-1
lions sont louables, au point d'ignorer avec fer-
veur notre journal, publie prudemment, en si
tribune libre, deux questions que lui pose m
:leUt *
V Pouvez-vous nos dire ce qu'est deve-
nue cette fameuse subvention de 25 mlLiona
qu'un de vos confrères locaux avait annoir
cée à grand tam-tam dans son numéro da
8 février, en attribuant le mérite a notre
délégué au Conseil sopeneur de la France
d'Outre-Mer ? Depuis cette date, on n'entend
plus parler de rien, ni de la subvention, m
Su délégué Il me semble que pour une
question de cette importance, la discrétion
est poussée un peu loin ! -
2° Pouvez-vous également - ou M. Qui-
Hp-riroit le peut-il? nous dire. d'où pro*
ven cette subvention de. 5 millions que vous
avez mentionnée à plusieurs reprises et, au-
tant que je m'èn souvienne, dans un compte
rendu sur l'urbanismes Brazzaville. Quelle
est rori-ine de cette subvention ? Est-elle
réellement accordée Quelle
bes parlementaires, comme l'autre ? Quelle
est son affectation, quelle sera son utilisa.-
tion 7 , ».
Aux seules questions écrites par la (laie 1.
/'Officiel, les Ministres sollicitent Je très Ion"
délais de réponse. En jofflalùffne aucun. dild-t,
~-~MM~
répand iimédim/Kak ïWCong* * *
pondu immédiaiemetd.
Du Délégué, nous nç, portt erons e-
moire.
Des 25 millions, devons-nous en parler égal?*
ment pour mémoirÛ Il en fut, en effet, ***•
tion. La France a maintenant d autres chatii
fouetter. Par les soins de la Flèche un liore al
aujourd'hui publié, de M. Jules Roman cc. Le
Siècle dépose son bilan ». Citait ce livre. et tes
tendances qui l'ont édifié il nous parait que
nous pouvons nous passer de commentoes- Pas
plus que le « fonds colonial », également tlheu.
reuse mémoire, les vingt-cinq milA
E.F. n'empliront les caisses de la colonie. Ilf,
faudrait, pour cela, un miracle que la Loterie
Nationale ne donnera point.
«
* *
Le facétieux lecteur de Paris-Congo jette
notre confrère dans l'embarras. Nous sommes
cependant bon prince: avant de condàmner, et-'
de trancher, attendons la réponse f de notre
confrère: il annonce, en effet. qu il va «M
livrer aux investigations nécessaires pour répon-
dre avec précision, et sans erreur .» a son cotres-
pondant.
&re, pour J'aider, pourrait-on, orgwtser
un referendam :
- Qu'est devenu le DéIéggé ik de M.
r C 3
Que sont devenus les 25 millions de sub-
vention ? , * ,
- Quelle est cette somme Je 5 millions, des-
tinée à l'urbanisme, et dont il fut question, sous
les magnifiques clairs de lune du Congo ?
Les réponaes les plus « pertinentes no' les
« éclaircissements justifiés » reeewonf un prix;
par les voies des Annales Coloniales.
Le point de vue de l'indigène
Quelles seront les conséquences :
du décret du 15 octobre 1936 ?
par André-Marie Tao Kim Hau
La possibilité pour l'Indochine de faire
valoir, à Paris, par le truchement du Par-
lement ou du Conseil supérieur de la France
d'outre-mer ses revendications, se* droits,
ses désirs, ne nous a, à aucun moment,
échappé Fidèle à I" règle de conduite que
nous nous sommes tracée nous en avom
appelé à des opinions di/férenfes..
L'honneur de ce journal est ainsi d'auto-"
riser chacun à exposer son point de vue :
4 nr,i, m Louis ParflOire (16 février et
12 mars) et après M. Guy Désur (19
voici l'opinion de notre collaborateur, M.
André-Marie Tao Khn Hul
Au lendemain du décret du 15 octobre, sur
l'obtention de la nationalité française par les
Indochinois, j'ai donné par la presse quelques
conseils pratiques à mes compatriotes
A ceux résidant en France et ayant l interition
d'y faire leur vie ou une grande partie de teur
vie, j'ai dit : « Il faut faire valoir vos droits.
N ous aurez un député qui s'occupera de vous.
C'est indispensable dans une démocratie 1 »
Aux compatriotes - sujets français, j'ai dit :
« Vous n'avez pas la nationalité annamite.
mais une nationalité française amoindrie. Réclàoi
mez vos droits de citoyen, que vous soyez en
France ou, en Indochine. » , ,
Aux compatriotes protégés français, rai: dt.
conseillé la nationalité française, même s'ils la
considèrent « non comme une fin, mais comme
un moyen provisoire. »
Aujourd'hui je voudrais faire quelque chose
de plus que de donner des conseils aux béné-
ficiaires éventuels : apprécier le décret du 13
octobre et étudier ses conséquences lointaines,
•
* *
La générosité de l'intention ministérielle est
hors de doute. Ce n' est pas un indigène qui
critiquera le sentiment égalitaire du ministre des
Colonies. A capacité égale, mêmes droits et
mêmes traitements : :c'est justice. Mai. il n y
a pas que de l'égalitarisme dans ce geste de la
Métropole. Il y a encore une voloÓté. consciente.
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