Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-02-19
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 19 février 1937 19 février 1937
Description : 1937/02/19 (A38,N14). 1937/02/19 (A38,N14).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265470x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
JMHWftL SEII-IUlnllEi
Rid*cti»n & Administration :
lt la* èt la Inm
PARIS (2°)
TÉL : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38* ANNEE. — N° 14. - VENDREDI (13 h. 30), 19 FEVRIER 1937
L ll 0
Les Annales Coloniales
Fondateur Marcel RUEDEL Directeur I Raoul MONMARSON
Fondateur 1 MarcelllUEDEL - Directeur 1 Raoul MON MARS ON
ABONNEMENTS
am la ltnw ilIrutfW:
Um u 6 Mais S lUb
France et
C<<Etranger.. 240 » 1259 le »
Le Numéro : 30 centimes
On s'abonne sans frais élans
tous les bureaux de poste.
Colonisation, civilisation
-" Ceest pas, on le croira sans peine,
par simple divertissement. Mais il ne me
paraît pas inutile d'insister une fois de
plus sur les idées colonisatrices en Alle-
magne. Qui donc a prétendu que le ra-
cisme n'était pas article d'exporta-
tion ? Que les doctrines de Mein Kampf
avaient fondu quand on était descendu
du plan de la théorie à celui des réali-
tés ?
Il n'en est rien. Contre la thèse de
l'égalité des hommes le racisme ne dé-
colère pas moins à l'étranger que sur le
sol aryen. C'est là une des oppositions
essentielles (et il y en a bien d'autres)
entre le racisme et les religions. Toutes
les religions, catholicisme, protestan-
tisme, judaïsme.
Les journaux allemands s'indignent
contre l'action menée aux Etats-Unis
par les.chrétiens et les israélites pour
l'égalité civique des hommes de cou-
leur. C'est vouloir « tuer la saine volon-
té de défense racique dans le plus grand
état de caractère germanique. » Crime
abominable. Ils ont menti ceux qui
osent prétendre que l'Eglise est gar-
dienne de la valeur du sang, préserva-
trice de l'élément national ; non, l'Egli-
se fait passer le salut de l'âme avant
toute considération, y compris celle de
la pureté de la race.
D'ailleurs, ne croyez pas aux luttes
qui opposent en Europe juifs et catho-
liques. C'est pour la façade. Au fond
ils sont tous d'accord, et on le constate
aux Etats-Unis, pour faire la guerre au
racisme.
Tout cela est écrit dans un exposé
qui porte ce titre pittoresque : « juifs,
nègres, catholiques se donnent le bras
aux États-Unis ». Il vaudrait mieux,
n'est-ce pas, qu'ils se donnent des coups
pour que triomphât l'idée maîtresse de
l'inégalité des races ? Mgr Pacelli a été
photographié « implorant (devant un
autel, dans l'Indiana) la bénédiction cé-
leste pour les ouailles de toutes races
qui ne sont pas encore dans le giron de
l'Eglise dispensatrice de toute félicité. »
Le même prélat a pris l'avion pour por-
ter le message du Vatican « aux nègres
et aux Peaux Rouges ! » Heureusement
contre cette entreprise concertée entre
chrétiens et juifs pour « ouvrir la porte
toute grande au nègre qui arrive », la
partie du peuple américain, restée sai-
ne, oppose la barrière de l'instinct ra-
cique : « la justice du lynch contre les
criminels noirs doit être considérée
comme l'expression de la volonté de dé-
fense racique des blancs ! »
« Que fe judaïsme se fasse le pion-
nier dès revendications nègres, rien
d'étonnant écrit l'Angriff. Mais on est
tout de même surpris que l'Eglise ca-
tholique qui n'ignore pas le danger de
la situation s'occupe ouvertement de la
libération nègre. C'est là, de la part du
catholicisme américain, une trahison
envers la race. »
Trahison, perfidie, comme on chante
dans les vieux opéras. Il ny a qu'un
seul député de couleur au Congrès Amé-
ricain ; on publie son portrait avec cette
légende : « Aux Etats-Unis, on n'a en-
core jamais vu, comme en France, un
noir devenir secrétaire d'Etat. »
Légende inexacte : nous en avons eu
deux, en France, et non des moindres.
Il me souvient qu'en terre étrangère
l'un d'eux, français, comme vous et
moi, excellent camarade, ardent, élo-
quent, se dressait un soir de banquet
pour prendre la parole au nom de nos
collègues parlementaires.
« Un noir pour parler au nom de la
France, interrogea ironiquement le re-
présentant d'une grande puissance ? »
Une bonne Française l'avait entendu :
« Cela suffit à démontrer, observa-
t-elle assez haut, que contrairement à
ce qu'écrivent quelques journaux de
certains pays, la France ne va pas cher-
cher dans ses provinces lointaines uni-
quement des soldats pour les faire tuer ;
elle y recrute aussi, pour la conduire
aux sommets de la culture, une élite qui
fasse honneur à la mère patrie. »
Et déjà les applaudissements écla-
taient de toutes parts. Notre sous-se-
crétaire d'Etat se surpassait ; et ce
n'étaient pas les Français qui donnaient
le signal des acclamations.
C'est peut-être pour cela que nous ne
sommes pas un peuple civilisateur, colo-
nisateur.
Mario RorutGII.
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre,
Vice-président de la Commission
des Colonies.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun a reçu samedi après-
midi M. André Demaison, le romancier colo-
nial bien connu.
AU MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
M. de la Baume, sous-directeur des relations
commerciales, a reçu avant-hier, au nom du
ministre des Affaires étrangères, une délégation
de la Chambre de commerce franco-iranienne
qui lui a été présentée par M. Pozzi, ministre
de France à Téhéran. Au cours de cet entre-
tien, ont été étudiés les moyens susceptibles de
développer les relations commerciales entre les
deux pays.
—————————— ) ( ——————————
Un déjeuner au quai d'Orsay
en l'honneur de la délégation syrienne
M. Yvon Delbos, ministre des Affaires
étrangères, a offert mardi au Quai d'Orsay un
déjeuner en J'honneur de Djernil Mardam Hey,
président du Conseil de la République de
Syrie.
Assistaient à ce déjeuner M. Léon Blum,
président du Conseil ; MM. Saadallah Djabn,
ministre de l'Intérieur de la République de
Syrie ; Viénot, sous-secrétaire d'Etat aux Af-
faires étrangères ; Lucien Hubert, sénateur,
ancien ministre ; Léger, ambassadeur de
France, secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères ; de Saint-Quentin, ambas-
sadeur de France ; Négib Armadazi, directeur
du cabinet du président du Conseil de la Répu-
blique syrienne ; Lagarde, ministre plénipoten-
tiaire.
> *1» <
Au groupe parlementaire
de FA. O.F.
Le groupe parlementaire de l'A.O.F., qui
réunit plus de 220 parlementaires, a élu pour
président M. Galandou Diouf, député du Se-
négal.
Création d'un poste
de secrétaire général au Cameroun
Le Département vient de juger opportun de
créer par décret un poste de secrétaire général
au Cameroun, ces fonctions n'étant assurées jus-
qu'à présent que par un chef du secrétariat
général.
Il est spécifié qu'il ne doit résulter de cette
réforme qu'un supplément de charges minime
pour le budget local.
MISSIONS
Dans la métropole
M. Edouard Winckler, administrateur de
2e classe est placé dans la position de mission
pour trois mois au cabinet du ministre des Colo-
nies.
La dépense sera affectée au compte du bud-
get général de l'A.O.F.
-- .) ( —————————
Elections au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer
En Nouvelle-Calédonie
A la suite des opérations électorailes qui ont
eu lieu dernièrement le gouverneur a, en séan-
ce de conseil privé du 29 février 1937, pro-
clamé M. Brunet, député, ancien souwecré-
taire d'Etat, élu délégué de la colonie.
—————————— > e.. (
M. Viénot est arrivé à Tunis
Ainsi que nous l'avons annoncé M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangè-
res, a quitté Paris mardi soir pour s'embar-
quer le lendemain sur le Président Dal-Pias.
11 est arrivé hier après-midi, à Tunis.
Accompagné par MM. Lagarde, directeur
des affaires d'Afrique au Quai d'Orsay, et
Georges Etienne, chef adjoint de son cabinet,
le sous-secrétaire d'Etat a été salué par M.
Armand Guillon, Résident général ; le repré-
sentant du bey et les autorités civiles et mi-
litaires. M. Viénot a tenu à rappeler son
voyage d'études qui a uniquement pour but
de lui permettre de se rendre compte sur
place de la situation poJitique et économique
de la Tunisie.
Son séjour durera une quinzaine de jours.
———————— ) -.. ( ————————
Après les incidents
franco-italiens à Tunis
L'émotion soulevée par les incidents entre
fascistes italiens et antifascistes français ne
semble pas s'apaiser ; dans la presse italienne,
les commentaires restent très violents.
Rappelons que c'est à la suite de l'interdic-
tion des actualités italiennes dans les ciné-
mas de la ville que les bagarres se sont pro-
duites. Une enquête a été ouverte.
Par ailleurs, à Paris, M. André Daher, dé-
puté de Marseille, a demandé à interpeller
le Gouvernement sur les mesures qu'il compte
prendre pour faire cesser'd'urgence l'agita-
tion qui règne actuellement en Tunisie et
qui peut avoir les conséquences les Plus gra.
ves sur l'avenir de notre protectorat.
) (
M Conseil privé de la Guadeloupe
M. Rivier, négociant, a été nommé, pour
une période de deux années, conseiller privé
suppléant du Gouvernement, en remplace-
ment de M. Douenel, décédé.
1 Solidarité arabe
~■§§B
L'
AUTRE jour, la Radio
nous apprenait que. le
gouvernement de l'Irak
avait enwyé au Secré-
tariat général de la So-
ciété des Nations une
note l'informant qu'if
avait invité le gcuver.
nement égyptien à adresser à Genève une de-
mande d'admission à ladite Société. Commentant
cette nouvelle, le speaker en marquait le carac-
tère insolite et s'étonnait de la démarche du ca-
binet de Bagdad.
Il est fort possible que ce geste ait te caractère
aui lui a été prêté, mais il n'a rien oui doive sur-
prendre quand on suit le mouvement vers l'unité
qui agite en ce moment le monde arabe. Il s'agit
d'un acte d'amitié à l'égard d'un des plus puis-
sants états qui le composent.
Un fait auquel en France on ne prête peut-être
pas une grande attention mais qui n'en revêt pas
moins une grande importance, est le sentiment
de solidarité qui, à l'heure présente, rapproche
les différents pays arabes, indépendants ou non.
La religion et la langue, beaucoup plus que la
race, les rattache les uns aux autres.
Aujourd'hui, ils désirent se regrouper et cons-
tituer comme une sorte de Société des Nations
orientale. De cette volonté, nous avons des preu-
ves indiscutables. En décembre dernier, se réu-
nissait au Caire le Xe Congrès médical des pays
arabes. Les discours prononcés à cette occasion
ne laissent aucun doute sur les sentiments quf,
animaient les congressistes.
En ce moment même, les étudiants d'Egypte
projettent de convoquer dans la capitale même
de leur pays, leurs camarades de tous les pays où
l'on parle la langue de Mahomet. - Ils - déclarent
qu'ils estiment nécessaire la fusion de tous les
pays arabes d'une façon solide et indéfectible, et
ils lancent un appel « aux nobles peuples arabes
en faveur des principes unitaires qui feront des
pays de l'Orient arabe, malgré les limites de
frontières extérieures, une patrie commune dont
tous auront à coeur de lui redonner son ancienne
grandeur. »
D'autre part, une Association se propose.de res-
serrer les liens des peuples arabes par l'unifica-
tion des programmes scolaires, l'échange de visi-
tes entre les diverses personnalités du monde ara-
be et l'amélioration des rapports commerciaux
entre eux.
Ce mouvement est différent du panislamisme que
le sultan Abdul Hamid avait fait prêcher il y a
quelque cinquante ans de la mer des Indes à l'At-
lantique. Aujourd'hui. la Turquie a abandonné
cette politique. Elle a rompu - avec elle.
Le panarabisme actuel - ne tend pas à réunir
les Arabes en un seul Etat. Ce serait là un projet
fou et voué à un échec certain. Il se propose
simplement de les grouper sans toucher à leur
indépendance politique. Aussi n'est-il pas agressif
envers les pays d'Occident. Il n'a pas l'intenttea
de mener contre eux une sorte de guerre sainte.
Rien n'est plus caractéristique à cet égard que
les déclarations que fit à l'occasion de la condu-
sion du traité franco-syrien l'émir Chéhib Arsban
l'un des chefs arabes les plus connus et les plus
influents. Parlant des arabes qui, en Afrique du
Nord, vivent sous la domination française, il s'ex-
prime ainsi : « Il nous appartient de déclarer
qu'aucun de ces pays nord-africains ne désire se
séparer de la France et qu'il est très souhaitable
qu'une collaboration harmonieuse et une juste en-
tente s'établissent entre la France et eux. » Ce
trait marque bien l'un des 4 côtés de la pensée
panarabe : en principe, pas d'hostilité de race
et de religion.
Le mouvement panarabe vise donc à un grou-
pement de peuples dispersés entre plusieurs do-
minations. Il espère le réaliser autour de l'Egypte
qui de tous les pays arabes indépendants est )e
plus riche et le plus peuplé. Mais l'indépendance
de l'Egypte n'est pas encore consacrée officielle-
ment par les grands peuples du monde. D est in.
dispensable qu'elle le soit sous peu : d'où la dé-
marche du gouvernement de l'Irak qui voudrait
en hâter le moment.
Henry Fontanier.
Ancien député,
Agrégé de l'Universtte
——————— ) ( ———————
Ouverture de travaux
sur fonds d'emprunt
En Nouvelle-Calédonie
Le Budget Spécial des Grands Travaux et
dépenses sanitaires sur fonds d'Emprunt pour
l'exercice 1937 a été arrêté et rendu provisoi-
rement exécutoire en recettes et en dépenses
à la somfe de 7.697.000 francs.
—————————— )
Ementes el Trouilles
Au Maroc
A Salé depuis quelques jours, une certaine
effervescence régnait parmi les membres de
la corporation des naitiers pour des questions
de salaires et d'heures de travail. Le pacha
et le contrôle civil s'entremirent pour arri.
ver à une conciliationmais les nattiers exi.
gèrent satisfaction immédiate et dimanche
envahirent le jardin dit contrôle civil qu'ils
refusèrent d'évacuer.
Quatre meneurs furent écroués par les soins
de la police. Les autres manifestants deman-
dèrent alors à être également emprisonnés
par solidarité avec leurs camarades. Lundi
matin, la Cour du contrôle civil fut à nou-
veau envahie par une centaine de manifes-
tants qui, exigeant tout à la fois du pain et
la libération de leurs camarades, furent re-
foulés par la police.
Quatre arrestations furent opérées. Un ar-
rangement provisoire a été réalisé entre les
patrons et les ouvriers nattiers qui reprirent
le travail.
En Syrie.
Les jeunesses nationalistes syriennes , dési-
reuses de manifester leur sentiment national,
ont organisé à Alep., vendredi dernier, une
démonstration et un défilé, dans la ville.
Un léger incident s'est produit à cette oc-
casion : des officiers du secteur postal ayant
cherché à s'ouvrir un passage dans le cor-
tège, une querelle éclata qui obligea les gen-
darmes à intervenir. Un gendarme fut blessé
et dut être hospitalisé.
Autour du bulletin de vote
aux Algériens
Prochain départ de la commission d'enquête
parlementaire
La Commission de l'Algérie et des colonies
ayant décidé de faire une enquête sur la si-
tuation économique, politique, sociale et ad-
ministrative des populations algériennes a
chargé une délégation de se rendre sur place
pour enquêter plus spécialement sur l'oppor-
tunité du projet Viallette.
La délégation, qui a désigné comme prési-
dent M. Lægrosillière, débarquera à Alger le
3 mars. Elle visitera pendant un mois les dé-
partements de Constantine et d'Alger, puis
consacrera une vingtaine de jours au dépar-
tement d'Oran.
C'est dans la secondé quinzaine d'avril aue
la mission rentrera en i- rance.
La délégation a décidé de ne se prêter à
aucune manifestation publique au cours de
son information. iSes conclusions ne seront
publiées qu'après avoir été soumises à la Com-
mission de l'Algérie et approuvées par
celle-ci.
- D'autre part, la Commission des Colonies
a manifesté le désir qu'aucun projet intéres-
sant les trois départements de l'Afrique du
Nord ne soit rapporté avant le retour de la
délégation.
Deux Algériens non naturalisés
vont devenir avocats à la Cour de Paris
Le 24 novembre dernier, le Conseil de l'Or.
dre des avocats de Paris avait rejeté la de-
mande d'admission au stage de deux indigè-
nes algériens, licenciés en droit, mais non ci-
toyens français : MM. Meraji Harezki et Ben
Abdallah.
Le Conseil- de l'Ordre avait considéré que
la fonction d'avocat étant une fonction publi-
que, comportant la possibilité d'être admis à
siéger dans un tribunal ou comme juré, exi-
geait la qualité de citoyen français. Il avait
objecté aux deux candidats d'avoir négligé de
se faire naturaliser alors qu'ayant fait leur
service militaire, ils pouvaient acquérir la na-
tionalité française sans formalité. Enfin, le
Conseil de l'Ordre avait déclaré que M. Me-
raji ne parlait suffisamment bien notre lan-
gue pour être avocat.
Sur conclusions conformes de l'avocat gé-
néral Laronze et plaisoiries de Me. André
Berthon et Schuler, les trois premières Cham-
bres de la Cour d'appel réunies viennent de
réformer les deux arrêtés du Conseil de
l'Ordre.
En conséquence, les deux indigènes algé-
riens seront admis au stage et pourront plai-
der.
—————————— ) ( ——————————
Après la session
ita conseil d'administration
de ili. E. F.
Comme suite aux décisions prises au cours
de la dernière session du Conseil d'adminis-
tration de la colonie, le lournal Officiel a
publié une série d'arrêtés les intéressant.
Organisation territoriale
Neuf nouveaux départements ont été créés
au Gabon, ceux du Djouah et des Adoumas,
avec chef-lieux à Booué et Lastoursville ;
ceux de la N'Gounié et de la Nyanga, avec
chef-lieux à Mouïla et Mayumba. En Ouban-
qui-Chari-Tchad, ceux du Kanem et du Batha,
avec chef-lieux à Moussoro et Ati ; ceux du
Baguirmi et du Bas-Chari, avec chef-lieux à
Massénya et Fort-Lamy ; celui du Dar el
Kouti, avec chef-lieux à N'Délé.
Communes mixtes
Une réorganisation des communes mixtes
de Brazzaville, Bangui, Fort-Lamy et Libre-
ville a été effectuée. Deux autres communes
mixtes ont- été créées : Port-Gentil et Pointe-
Noire.
Impôts et taxes
Diverses taxes ont été supprimées, notam-
ment roulage, enlèvement des ordures ména-
gères et vidanges, voirie, ville et police, place
ou abonnement sur marchés, etc.
De nouvelles taxes ont été créées : sur l'es-
sence, le pétrole et 'le mazout ; sur le chiffre
d'affaires à l'importation (avec quote-part aux
Chambres de commerce) sur la sortie de
l'okoumé. Les droits de sortie ont été fixés
pour différents produits.
Les prestations
Le régime des prestations a été sérieuse-
ment revisé pour permettre un meilleur em-
ploi des journées de travail et éviter certains
abus. Leur rachat est plus largement facilité.
) -. - (
les intérêts français
en Méditerranée orientale
Le Comité « France-Orient n, le Comité du
Proche-Orient de la Société de Géographie
Commerciale, le Syndicat des Informateurs
Maritimes et la Société des Etudes Colo-
niales et Maritimes, réunis à l'Institut Inter-
national de Coopération Intellectuelle, ont
entendu une communication de M. CamiUe
Fidel, sur les graves conséquences des Trai-
tés franco-syrien et franco-libanais en ce
qui concerne la situation matérielle et mo-
rale, militaire et navale de la France en Mé-
diterranée orientale.
..La réunion s'eset associée au vœu émis par
la. Ligue Maritime et Coloniale en faveur de
la création d'une base navale française à Tri-
poli, sur la côte libanaise, et a émis un autre
vœu relatif à la protection de la branche
française des conduites des pétroles de l'Irak.
) +0.4
BUDGETS
DE L'INDOCHINE
Le budget général et les budget annexes
pour 1937 ont été arrêté. en recettes et en dé-
penses, aux chiffres suivants : 10 Budget géné-
ral, 61.661.370 piastres; 2° budget annexe du
territoire de Kouang-Tchéou-Wan, 492.970
piastres ; 3° budget annexe de l'exploitation
des chemins de fer, 5.840.575 piastres ;
4° budget annexe spécial des grands travaux
et dépenses sanitaires sur fonds d'emprunt, 16
millions 361.503 piastres.
Les revendications
coloniales allemandes
A Londres 1
Evoquant mardi à la Chambre des Com-
munes la question des revendications colo-
niales de l'Allemagne, le député conserva-
teur Vyvyan Adams a demandé au secrétaire
d'Etat aux Affaires étrangères de déclarer
que le Gouvernement de Sa Majesté n'envi-
sage pas le transfert de quelque territoire
que ce soit à l'Allemagne.
Lord Cranborne, répondant au nom du
Gouvernement, a affirmé que, ainsi que cela
a été dit précédemment d'ailleurs, « le Gou-
vernement n'a jamais envisagé et n'envisage
pas actuellement l'étude d'un tel transfert ».
Le lendemain, un débat a eu lieu à la
Chambre des Lords. Plusieurs orateurs ont
suggéré des systèmes permettant au Reich
d'avoir libre. accès aux matières premières.
Mais personne n'a proposé la rétrocession au
Reich de ses anciens territoires.
Contestant les arguments invoqués par le
Reich pour justifier ses revendications colo-
niales, lord Lloyd a rappelé que lorsque l'Al-
lemagne possédait un grand empire colonial,
elle était moins satisfaite encore qu'aujour-
d'hui. Il a conclu en affirmant que le Reich
obéissait principalement à des considérations
de prestige et de puissance.
Lord Plymouth, répondant au nom du Gou-
vernement, a rejeté la thèse d'une généralisa-
tion du système des mandats - sous l'égide de
Genève et déclaré qu'elle était difficilement
praticable. Il a souligné d'autre part que,
selon les déclarations des hommes d'Etat al-
lemands, il ne semblait pas que le f/.<--7, eût
un grand désir de voir une application géné.
rale du principe de la liberté d'accès aux
matières premières. "1
En Allemagne on travaille à un nouveau
droit colonial
Les juristes allemands se posent dès main-
tenant la question de la législation à appli-
quer dans de futures colonies allemandes. Ils
étudient la répercussion du principe raciste
sur le statut juridique des indigènes. Dans
la revue Das Deutsche s Recltt, le Dr Karl
Haenel critique le système colonial britan-
nique qui consiste à laisser les nègres indi.
gènes exercer dans une large mesure des
fonctions administratives et judiciaires.
Ce système est basé sur l'idée aue l'Angle-
terre ne dispose pas d'un matérièl humain
suffisant pour mettre en valeur les immenses
espaces de l'Afrique. Mais une assez longue
expérience a montré partout les dangers de
cette évolution. Si l'on abandonnait ce sys.
tème, alors tomberait l'un des nombreux
obstacles qui empêchent l'Allemagne d'avoir
accès dans le domaine colonial.
Le Dr Haenel invite les jeunes juristes
allemands à étudier attentivement l'évolu-
tion de cette question et la législation anglo-
africaine.
C'est là une excellente préparation. En des
heures. décisives, la communauté de notre
peuple trouverait ainsi les auxiliaires indis-
pensables pour une politique coloniale fé.
conde.
On demande jeunes gens connaissant
lé portugais
Dans plusieurs journaux berlinois, on
trouve, depuis quelques jours, des annonces
fort édifiantes : La Maison Krupp, les usines
Rhein-Metall, Borsig et d'autres grandes fir-
mes de la métallurgie allemande offrent des
situations à des jeunes gens « connaissant le
portugais et disposés à s'expatrier H.
Serait-ce vers l'Angola?
vers m rassemblement
dn monde arabe?
L'iman du Yemen a fait remettre au pré-
sident du Comité suprême arabe une adresse
dans laquelle il affirme la solidarité du Yemen
avec la Palestine et exprime le désir qu'il a
de coopérer avec les rois de l'Arabie seoudite
et de l'Irak : Abdoul Aziz III Ibll Seoud let
Ghazi 7er, en vue de proposer une solution du
litige palestinien et de présenter une offre de
médiation auprès du roi d'Angleterre.
Il semble que, par cette manifestation,
l'iman tente de faire passer la question judéo-
arabe sur un plan intéressant la politique in-
ternationale et veuille provoquer, à cette oc.
caSlon, un rassemblement du monde arabe.
Il ne faut -bas oublier oue cette Oolitique a
de nombreux partisans dans tous les - pays
arabes et particulièrement en Egypte.
Il se confirme que les fêtes du Grand
Bairam, coïncidant avec la fin du pèlerinage
de La Mecque, seront l'occasion d'un rassem.
blement des partisans du mouvement - pan-
arabe, organisé par les chefs des Partis lut-
tent pour l'indépendance des pays du Proche.
Pr^nt.
Le congrès délibérera sur les questions sui-
vantes : achèvement de la ligne de chemin
de fer du Hedjas, crise palestinienne, problè-
me du Sandjak d'Alexandrette, politique
irako-turque.
Le grand Muphti, qui accompagne le
leader de l'Indépendance, Izzes Darwazeh,
sera reçu, en audience, par Ibn Séoud.
> •>*> <
La situation en Palestine
La situation en Palestine demeure trouhlée.
Deux colonies juives ont été attaquées. La po-
lice armée patrouille jour et nuit sur les
routes reliant Jérusalem à Jaffa et Haiffa.
L'agitation terroriste s'intensifie. De nou-
veau, une bombe a été jetée sur la mairie de
Haïffa, causant des dégâts importants.
A la suite de cette série d'attentatsla po-
lice a perquisitionné dans les bureaux du Co.
mité national arabe, où elle a découvert deux
bombes et des munitions. Deux autres home
bes, en cours de fabrication, ont été trouvées
dans un atelier voisin.
En Europe on s'inquiète de cette situation.
Le Daily Telegraph a publié une lettre du
Comité pour la défense des droits des israé-
lites en Europe centrale et orientale, conte.
nant un appel à la coopération des Arabes et
des Juifs en Palestine. Parmi les noms des
signataires on relève ceux de MM. Maurice
Dormann, président du Comité, ancien mi-
nistre; du chanoine Desgraitges; de M V.
Pierre-Etienne FlandinAnatole de Momie,
Paul Raynaud, du pasteur Wautier, d'Aygal-
liers, des généraux Brissaud-Desmallet et Vi-
dal.
——————— > —♦*- < ———————
lDondaOons el Mozambique
De graves inondations se sont produites
dans le nord de la Mozambique, à la suite de
pluies diluviennes qui durèrent quatre jours.
Les fleuves Umbelezi et Incomati sont sortis
de leur lit, inondant plusieurs milliers d'hec-
tares de terrain. 2.000 indigènes auraient été
ilovés.
La crue a été si brusque que Lourenço
Marqués, capitale de l'Afrique orientale por-
tugaise, a été coupée de toutes ses communi-
cations avec l'extérieur. Seule la radio a pu
donner des nouvelles sur la situation dans
cette colonie.
Des avions ont survolé la région et rappor.
tent que les dégâts snt incalculables.
L'Angleterre surveille le Pacifique
Les manœuvres de Singapore - L'entente germano-nippone
L'aspect international de l'avenir du Pacifique
par Thomas Greenwood.
(De notre correspondant particulier.)
L'incertitude qui pèse sur la politique en
Europe s'étend depuis longtemps déjà sur les
affaires d'Extrême-Orient. Et de même que
les problèmes européens se compliquent par
le fait de l'expansionnisme actif ou virtuel de
l'Italie et de l'Allemagne; ainsi la question
du Pacifique prend un aspect nouveau depuis
les audaces du dynamisme japonais. Il est vrai
que l'Italie et l'Allemagne touchent à trop de
pays européens pour que leur action ne soulève
un intérêt plus général; tandis que tel n'est pas
le cas du Japon. Et c'est une des raisons pour
laquelle cinquante-deux Ltats avaient adopté
des sanctions contre l'Italie dans la guerre abys-
sine, tandis qu'il ne s'en était pas trouvé beau-
coup pour faire le moindre geste sérieux con-
tre le Japon occupé à digérer l'une après l'au-
tre de riches provinces chinoises. Dans ce der.
nier cas, néanmoins, il n'en reste pas moins
que les puissances directement intéressées au
Pacifique cherchent à prendre position pour
protéger leurs possessions et se mettre à 1 abri
des surprises toujours possibles de l'avenir.
Une des premières, l'Angleterre a compris
le danger de l'expansionnisme japonais. Tant
que l'empire nippon se contentait de ne s'en
prendre qu à la Chine, elle pouvait penser faire
la part du feu et accepter l'inévitable. Mais
l'action qu'il poursuit en marge de cette poli-
tique de grande envergure, n'est pas sans être
inquiétante malgré l'amitié traditionnelle qui lie
les deux pays. En effet, les Japonais cher.
chent à prendre pied tant en Australie, qu'en
Malaisie et dans certaines îles du Pacibque.
Aussi, tout dernièrement, un sloop britannique
a dû faire l'inspection de plusieurs archipels.
et faire douer sur des arbres une pancarte por-
tant que chacune de ces îles appartenait à Sa
Majesté. D'autre part, les Japonais redoublent
leurs efforts pour dominer le commerce en Ex-
trême-Orient, et pour accaparer le transport des
voyageurs et des marchandises au moyen de
leurs excellentes lignes de transport subvention-
nées par leur gouvernement. Ensuite, l'empire
nippon a cru bon de conclure un traité avec
l' Allemagne qui, sous son aspect anodin, peut
cacher des clauses dangereuses pour l'équilibre
politique en Extrême-Orient. Enfin, le Japon
n' a pas cru bon de renouveler les traités na-
vals qui prévenaient une course aux armements,
ce qui est une menace directe à la politique im-
périale des nations ayant des possessions en Ex-
trême-Orient.
Tous ces derniers événements étaient d'ail-
leurs préparés depuis longtemps déjà : d'où la
décision de l'Angleterre de bâtir une base de
premier orcke à Singapore, et de renforcer sa
flotte du Pacifique. Cette base de Singapore,
qui a coûté plus de dix millions de livres, est
maintenant presque terminée. Et pour en mettre
ses capacités à l'épreuve, de grandes manœu-
vres viennent d'y avoir lieu, manoeuvres aux-
quelles ont pris - part non seulement la flotte,
mais aussi l'aviation et les troupes cantonnées
en Malaisie. Le but de ces manœuvres était de
déterminer si Singapore est à l'abri d'un coup
de main contre une flotte puissante accompa-
gnée de troupes de débarquement. L'aviation
a été utilisée pour découvrir les vaisseaux en-
nemis avec succès. Et la base s'est révélée
imprenable.
Mais il ne faut pas croire que le renforce-
ment des défenses britanniques dans le Paci-
fique soit nécessairement dirigé contre le Ja-
pon. Les inquiétudes de l' Angleterre sont aussi
bien le résultat des menaces indirectes de l'Al-
lemagne. En effet, loin de mettre en sourdine
ses revendications coloniales, celle-ci redouble
sa propagande et vient même d'annoncer par
le récent discours de M. Hitler, que la cam-
pagne coloniale sera un des aspects permanents
de sa politique. Déjà, l'Australie a exprimé des
craintes au sujet de son mandat sur la Nou-
veUe-Guinée, et promet à l'Angleterre de par-
ticiper à il accroissement de la flotte du Pa-
cifique, et de développer ses défenses cotières
dans le nord du pays. Le Canada lui-même, à
l'autre bout du Pacifique, entreprend une cam-
Rid*cti»n & Administration :
lt la* èt la Inm
PARIS (2°)
TÉL : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38* ANNEE. — N° 14. - VENDREDI (13 h. 30), 19 FEVRIER 1937
L ll 0
Les Annales Coloniales
Fondateur Marcel RUEDEL Directeur I Raoul MONMARSON
Fondateur 1 MarcelllUEDEL - Directeur 1 Raoul MON MARS ON
ABONNEMENTS
am la ltnw ilIrutfW:
Um u 6 Mais S lUb
France et
C<<
Le Numéro : 30 centimes
On s'abonne sans frais élans
tous les bureaux de poste.
Colonisation, civilisation
-" Ceest pas, on le croira sans peine,
par simple divertissement. Mais il ne me
paraît pas inutile d'insister une fois de
plus sur les idées colonisatrices en Alle-
magne. Qui donc a prétendu que le ra-
cisme n'était pas article d'exporta-
tion ? Que les doctrines de Mein Kampf
avaient fondu quand on était descendu
du plan de la théorie à celui des réali-
tés ?
Il n'en est rien. Contre la thèse de
l'égalité des hommes le racisme ne dé-
colère pas moins à l'étranger que sur le
sol aryen. C'est là une des oppositions
essentielles (et il y en a bien d'autres)
entre le racisme et les religions. Toutes
les religions, catholicisme, protestan-
tisme, judaïsme.
Les journaux allemands s'indignent
contre l'action menée aux Etats-Unis
par les.chrétiens et les israélites pour
l'égalité civique des hommes de cou-
leur. C'est vouloir « tuer la saine volon-
té de défense racique dans le plus grand
état de caractère germanique. » Crime
abominable. Ils ont menti ceux qui
osent prétendre que l'Eglise est gar-
dienne de la valeur du sang, préserva-
trice de l'élément national ; non, l'Egli-
se fait passer le salut de l'âme avant
toute considération, y compris celle de
la pureté de la race.
D'ailleurs, ne croyez pas aux luttes
qui opposent en Europe juifs et catho-
liques. C'est pour la façade. Au fond
ils sont tous d'accord, et on le constate
aux Etats-Unis, pour faire la guerre au
racisme.
Tout cela est écrit dans un exposé
qui porte ce titre pittoresque : « juifs,
nègres, catholiques se donnent le bras
aux États-Unis ». Il vaudrait mieux,
n'est-ce pas, qu'ils se donnent des coups
pour que triomphât l'idée maîtresse de
l'inégalité des races ? Mgr Pacelli a été
photographié « implorant (devant un
autel, dans l'Indiana) la bénédiction cé-
leste pour les ouailles de toutes races
qui ne sont pas encore dans le giron de
l'Eglise dispensatrice de toute félicité. »
Le même prélat a pris l'avion pour por-
ter le message du Vatican « aux nègres
et aux Peaux Rouges ! » Heureusement
contre cette entreprise concertée entre
chrétiens et juifs pour « ouvrir la porte
toute grande au nègre qui arrive », la
partie du peuple américain, restée sai-
ne, oppose la barrière de l'instinct ra-
cique : « la justice du lynch contre les
criminels noirs doit être considérée
comme l'expression de la volonté de dé-
fense racique des blancs ! »
« Que fe judaïsme se fasse le pion-
nier dès revendications nègres, rien
d'étonnant écrit l'Angriff. Mais on est
tout de même surpris que l'Eglise ca-
tholique qui n'ignore pas le danger de
la situation s'occupe ouvertement de la
libération nègre. C'est là, de la part du
catholicisme américain, une trahison
envers la race. »
Trahison, perfidie, comme on chante
dans les vieux opéras. Il ny a qu'un
seul député de couleur au Congrès Amé-
ricain ; on publie son portrait avec cette
légende : « Aux Etats-Unis, on n'a en-
core jamais vu, comme en France, un
noir devenir secrétaire d'Etat. »
Légende inexacte : nous en avons eu
deux, en France, et non des moindres.
Il me souvient qu'en terre étrangère
l'un d'eux, français, comme vous et
moi, excellent camarade, ardent, élo-
quent, se dressait un soir de banquet
pour prendre la parole au nom de nos
collègues parlementaires.
« Un noir pour parler au nom de la
France, interrogea ironiquement le re-
présentant d'une grande puissance ? »
Une bonne Française l'avait entendu :
« Cela suffit à démontrer, observa-
t-elle assez haut, que contrairement à
ce qu'écrivent quelques journaux de
certains pays, la France ne va pas cher-
cher dans ses provinces lointaines uni-
quement des soldats pour les faire tuer ;
elle y recrute aussi, pour la conduire
aux sommets de la culture, une élite qui
fasse honneur à la mère patrie. »
Et déjà les applaudissements écla-
taient de toutes parts. Notre sous-se-
crétaire d'Etat se surpassait ; et ce
n'étaient pas les Français qui donnaient
le signal des acclamations.
C'est peut-être pour cela que nous ne
sommes pas un peuple civilisateur, colo-
nisateur.
Mario RorutGII.
Sénateur de l'Hérault, ancien ministre,
Vice-président de la Commission
des Colonies.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun a reçu samedi après-
midi M. André Demaison, le romancier colo-
nial bien connu.
AU MINISTERE
DES AFFAIRES ETRANGERES
M. de la Baume, sous-directeur des relations
commerciales, a reçu avant-hier, au nom du
ministre des Affaires étrangères, une délégation
de la Chambre de commerce franco-iranienne
qui lui a été présentée par M. Pozzi, ministre
de France à Téhéran. Au cours de cet entre-
tien, ont été étudiés les moyens susceptibles de
développer les relations commerciales entre les
deux pays.
—————————— ) ( ——————————
Un déjeuner au quai d'Orsay
en l'honneur de la délégation syrienne
M. Yvon Delbos, ministre des Affaires
étrangères, a offert mardi au Quai d'Orsay un
déjeuner en J'honneur de Djernil Mardam Hey,
président du Conseil de la République de
Syrie.
Assistaient à ce déjeuner M. Léon Blum,
président du Conseil ; MM. Saadallah Djabn,
ministre de l'Intérieur de la République de
Syrie ; Viénot, sous-secrétaire d'Etat aux Af-
faires étrangères ; Lucien Hubert, sénateur,
ancien ministre ; Léger, ambassadeur de
France, secrétaire général du ministère des
Affaires étrangères ; de Saint-Quentin, ambas-
sadeur de France ; Négib Armadazi, directeur
du cabinet du président du Conseil de la Répu-
blique syrienne ; Lagarde, ministre plénipoten-
tiaire.
> *1» <
Au groupe parlementaire
de FA. O.F.
Le groupe parlementaire de l'A.O.F., qui
réunit plus de 220 parlementaires, a élu pour
président M. Galandou Diouf, député du Se-
négal.
Création d'un poste
de secrétaire général au Cameroun
Le Département vient de juger opportun de
créer par décret un poste de secrétaire général
au Cameroun, ces fonctions n'étant assurées jus-
qu'à présent que par un chef du secrétariat
général.
Il est spécifié qu'il ne doit résulter de cette
réforme qu'un supplément de charges minime
pour le budget local.
MISSIONS
Dans la métropole
M. Edouard Winckler, administrateur de
2e classe est placé dans la position de mission
pour trois mois au cabinet du ministre des Colo-
nies.
La dépense sera affectée au compte du bud-
get général de l'A.O.F.
-- .) ( —————————
Elections au Conseil supérieur
de la France d'outre-mer
En Nouvelle-Calédonie
A la suite des opérations électorailes qui ont
eu lieu dernièrement le gouverneur a, en séan-
ce de conseil privé du 29 février 1937, pro-
clamé M. Brunet, député, ancien souwecré-
taire d'Etat, élu délégué de la colonie.
—————————— > e.. (
M. Viénot est arrivé à Tunis
Ainsi que nous l'avons annoncé M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangè-
res, a quitté Paris mardi soir pour s'embar-
quer le lendemain sur le Président Dal-Pias.
11 est arrivé hier après-midi, à Tunis.
Accompagné par MM. Lagarde, directeur
des affaires d'Afrique au Quai d'Orsay, et
Georges Etienne, chef adjoint de son cabinet,
le sous-secrétaire d'Etat a été salué par M.
Armand Guillon, Résident général ; le repré-
sentant du bey et les autorités civiles et mi-
litaires. M. Viénot a tenu à rappeler son
voyage d'études qui a uniquement pour but
de lui permettre de se rendre compte sur
place de la situation poJitique et économique
de la Tunisie.
Son séjour durera une quinzaine de jours.
———————— ) -.. ( ————————
Après les incidents
franco-italiens à Tunis
L'émotion soulevée par les incidents entre
fascistes italiens et antifascistes français ne
semble pas s'apaiser ; dans la presse italienne,
les commentaires restent très violents.
Rappelons que c'est à la suite de l'interdic-
tion des actualités italiennes dans les ciné-
mas de la ville que les bagarres se sont pro-
duites. Une enquête a été ouverte.
Par ailleurs, à Paris, M. André Daher, dé-
puté de Marseille, a demandé à interpeller
le Gouvernement sur les mesures qu'il compte
prendre pour faire cesser'd'urgence l'agita-
tion qui règne actuellement en Tunisie et
qui peut avoir les conséquences les Plus gra.
ves sur l'avenir de notre protectorat.
) (
M Conseil privé de la Guadeloupe
M. Rivier, négociant, a été nommé, pour
une période de deux années, conseiller privé
suppléant du Gouvernement, en remplace-
ment de M. Douenel, décédé.
1 Solidarité arabe
~■§§B
L'
AUTRE jour, la Radio
nous apprenait que. le
gouvernement de l'Irak
avait enwyé au Secré-
tariat général de la So-
ciété des Nations une
note l'informant qu'if
avait invité le gcuver.
nement égyptien à adresser à Genève une de-
mande d'admission à ladite Société. Commentant
cette nouvelle, le speaker en marquait le carac-
tère insolite et s'étonnait de la démarche du ca-
binet de Bagdad.
Il est fort possible que ce geste ait te caractère
aui lui a été prêté, mais il n'a rien oui doive sur-
prendre quand on suit le mouvement vers l'unité
qui agite en ce moment le monde arabe. Il s'agit
d'un acte d'amitié à l'égard d'un des plus puis-
sants états qui le composent.
Un fait auquel en France on ne prête peut-être
pas une grande attention mais qui n'en revêt pas
moins une grande importance, est le sentiment
de solidarité qui, à l'heure présente, rapproche
les différents pays arabes, indépendants ou non.
La religion et la langue, beaucoup plus que la
race, les rattache les uns aux autres.
Aujourd'hui, ils désirent se regrouper et cons-
tituer comme une sorte de Société des Nations
orientale. De cette volonté, nous avons des preu-
ves indiscutables. En décembre dernier, se réu-
nissait au Caire le Xe Congrès médical des pays
arabes. Les discours prononcés à cette occasion
ne laissent aucun doute sur les sentiments quf,
animaient les congressistes.
En ce moment même, les étudiants d'Egypte
projettent de convoquer dans la capitale même
de leur pays, leurs camarades de tous les pays où
l'on parle la langue de Mahomet. - Ils - déclarent
qu'ils estiment nécessaire la fusion de tous les
pays arabes d'une façon solide et indéfectible, et
ils lancent un appel « aux nobles peuples arabes
en faveur des principes unitaires qui feront des
pays de l'Orient arabe, malgré les limites de
frontières extérieures, une patrie commune dont
tous auront à coeur de lui redonner son ancienne
grandeur. »
D'autre part, une Association se propose.de res-
serrer les liens des peuples arabes par l'unifica-
tion des programmes scolaires, l'échange de visi-
tes entre les diverses personnalités du monde ara-
be et l'amélioration des rapports commerciaux
entre eux.
Ce mouvement est différent du panislamisme que
le sultan Abdul Hamid avait fait prêcher il y a
quelque cinquante ans de la mer des Indes à l'At-
lantique. Aujourd'hui. la Turquie a abandonné
cette politique. Elle a rompu - avec elle.
Le panarabisme actuel - ne tend pas à réunir
les Arabes en un seul Etat. Ce serait là un projet
fou et voué à un échec certain. Il se propose
simplement de les grouper sans toucher à leur
indépendance politique. Aussi n'est-il pas agressif
envers les pays d'Occident. Il n'a pas l'intenttea
de mener contre eux une sorte de guerre sainte.
Rien n'est plus caractéristique à cet égard que
les déclarations que fit à l'occasion de la condu-
sion du traité franco-syrien l'émir Chéhib Arsban
l'un des chefs arabes les plus connus et les plus
influents. Parlant des arabes qui, en Afrique du
Nord, vivent sous la domination française, il s'ex-
prime ainsi : « Il nous appartient de déclarer
qu'aucun de ces pays nord-africains ne désire se
séparer de la France et qu'il est très souhaitable
qu'une collaboration harmonieuse et une juste en-
tente s'établissent entre la France et eux. » Ce
trait marque bien l'un des 4 côtés de la pensée
panarabe : en principe, pas d'hostilité de race
et de religion.
Le mouvement panarabe vise donc à un grou-
pement de peuples dispersés entre plusieurs do-
minations. Il espère le réaliser autour de l'Egypte
qui de tous les pays arabes indépendants est )e
plus riche et le plus peuplé. Mais l'indépendance
de l'Egypte n'est pas encore consacrée officielle-
ment par les grands peuples du monde. D est in.
dispensable qu'elle le soit sous peu : d'où la dé-
marche du gouvernement de l'Irak qui voudrait
en hâter le moment.
Henry Fontanier.
Ancien député,
Agrégé de l'Universtte
——————— ) ( ———————
Ouverture de travaux
sur fonds d'emprunt
En Nouvelle-Calédonie
Le Budget Spécial des Grands Travaux et
dépenses sanitaires sur fonds d'Emprunt pour
l'exercice 1937 a été arrêté et rendu provisoi-
rement exécutoire en recettes et en dépenses
à la somfe de 7.697.000 francs.
—————————— )
Ementes el Trouilles
Au Maroc
A Salé depuis quelques jours, une certaine
effervescence régnait parmi les membres de
la corporation des naitiers pour des questions
de salaires et d'heures de travail. Le pacha
et le contrôle civil s'entremirent pour arri.
ver à une conciliationmais les nattiers exi.
gèrent satisfaction immédiate et dimanche
envahirent le jardin dit contrôle civil qu'ils
refusèrent d'évacuer.
Quatre meneurs furent écroués par les soins
de la police. Les autres manifestants deman-
dèrent alors à être également emprisonnés
par solidarité avec leurs camarades. Lundi
matin, la Cour du contrôle civil fut à nou-
veau envahie par une centaine de manifes-
tants qui, exigeant tout à la fois du pain et
la libération de leurs camarades, furent re-
foulés par la police.
Quatre arrestations furent opérées. Un ar-
rangement provisoire a été réalisé entre les
patrons et les ouvriers nattiers qui reprirent
le travail.
En Syrie.
Les jeunesses nationalistes syriennes , dési-
reuses de manifester leur sentiment national,
ont organisé à Alep., vendredi dernier, une
démonstration et un défilé, dans la ville.
Un léger incident s'est produit à cette oc-
casion : des officiers du secteur postal ayant
cherché à s'ouvrir un passage dans le cor-
tège, une querelle éclata qui obligea les gen-
darmes à intervenir. Un gendarme fut blessé
et dut être hospitalisé.
Autour du bulletin de vote
aux Algériens
Prochain départ de la commission d'enquête
parlementaire
La Commission de l'Algérie et des colonies
ayant décidé de faire une enquête sur la si-
tuation économique, politique, sociale et ad-
ministrative des populations algériennes a
chargé une délégation de se rendre sur place
pour enquêter plus spécialement sur l'oppor-
tunité du projet Viallette.
La délégation, qui a désigné comme prési-
dent M. Lægrosillière, débarquera à Alger le
3 mars. Elle visitera pendant un mois les dé-
partements de Constantine et d'Alger, puis
consacrera une vingtaine de jours au dépar-
tement d'Oran.
C'est dans la secondé quinzaine d'avril aue
la mission rentrera en i- rance.
La délégation a décidé de ne se prêter à
aucune manifestation publique au cours de
son information. iSes conclusions ne seront
publiées qu'après avoir été soumises à la Com-
mission de l'Algérie et approuvées par
celle-ci.
- D'autre part, la Commission des Colonies
a manifesté le désir qu'aucun projet intéres-
sant les trois départements de l'Afrique du
Nord ne soit rapporté avant le retour de la
délégation.
Deux Algériens non naturalisés
vont devenir avocats à la Cour de Paris
Le 24 novembre dernier, le Conseil de l'Or.
dre des avocats de Paris avait rejeté la de-
mande d'admission au stage de deux indigè-
nes algériens, licenciés en droit, mais non ci-
toyens français : MM. Meraji Harezki et Ben
Abdallah.
Le Conseil- de l'Ordre avait considéré que
la fonction d'avocat étant une fonction publi-
que, comportant la possibilité d'être admis à
siéger dans un tribunal ou comme juré, exi-
geait la qualité de citoyen français. Il avait
objecté aux deux candidats d'avoir négligé de
se faire naturaliser alors qu'ayant fait leur
service militaire, ils pouvaient acquérir la na-
tionalité française sans formalité. Enfin, le
Conseil de l'Ordre avait déclaré que M. Me-
raji ne parlait suffisamment bien notre lan-
gue pour être avocat.
Sur conclusions conformes de l'avocat gé-
néral Laronze et plaisoiries de Me. André
Berthon et Schuler, les trois premières Cham-
bres de la Cour d'appel réunies viennent de
réformer les deux arrêtés du Conseil de
l'Ordre.
En conséquence, les deux indigènes algé-
riens seront admis au stage et pourront plai-
der.
—————————— ) ( ——————————
Après la session
ita conseil d'administration
de ili. E. F.
Comme suite aux décisions prises au cours
de la dernière session du Conseil d'adminis-
tration de la colonie, le lournal Officiel a
publié une série d'arrêtés les intéressant.
Organisation territoriale
Neuf nouveaux départements ont été créés
au Gabon, ceux du Djouah et des Adoumas,
avec chef-lieux à Booué et Lastoursville ;
ceux de la N'Gounié et de la Nyanga, avec
chef-lieux à Mouïla et Mayumba. En Ouban-
qui-Chari-Tchad, ceux du Kanem et du Batha,
avec chef-lieux à Moussoro et Ati ; ceux du
Baguirmi et du Bas-Chari, avec chef-lieux à
Massénya et Fort-Lamy ; celui du Dar el
Kouti, avec chef-lieux à N'Délé.
Communes mixtes
Une réorganisation des communes mixtes
de Brazzaville, Bangui, Fort-Lamy et Libre-
ville a été effectuée. Deux autres communes
mixtes ont- été créées : Port-Gentil et Pointe-
Noire.
Impôts et taxes
Diverses taxes ont été supprimées, notam-
ment roulage, enlèvement des ordures ména-
gères et vidanges, voirie, ville et police, place
ou abonnement sur marchés, etc.
De nouvelles taxes ont été créées : sur l'es-
sence, le pétrole et 'le mazout ; sur le chiffre
d'affaires à l'importation (avec quote-part aux
Chambres de commerce) sur la sortie de
l'okoumé. Les droits de sortie ont été fixés
pour différents produits.
Les prestations
Le régime des prestations a été sérieuse-
ment revisé pour permettre un meilleur em-
ploi des journées de travail et éviter certains
abus. Leur rachat est plus largement facilité.
) -. - (
les intérêts français
en Méditerranée orientale
Le Comité « France-Orient n, le Comité du
Proche-Orient de la Société de Géographie
Commerciale, le Syndicat des Informateurs
Maritimes et la Société des Etudes Colo-
niales et Maritimes, réunis à l'Institut Inter-
national de Coopération Intellectuelle, ont
entendu une communication de M. CamiUe
Fidel, sur les graves conséquences des Trai-
tés franco-syrien et franco-libanais en ce
qui concerne la situation matérielle et mo-
rale, militaire et navale de la France en Mé-
diterranée orientale.
..La réunion s'eset associée au vœu émis par
la. Ligue Maritime et Coloniale en faveur de
la création d'une base navale française à Tri-
poli, sur la côte libanaise, et a émis un autre
vœu relatif à la protection de la branche
française des conduites des pétroles de l'Irak.
) +0.4
BUDGETS
DE L'INDOCHINE
Le budget général et les budget annexes
pour 1937 ont été arrêté. en recettes et en dé-
penses, aux chiffres suivants : 10 Budget géné-
ral, 61.661.370 piastres; 2° budget annexe du
territoire de Kouang-Tchéou-Wan, 492.970
piastres ; 3° budget annexe de l'exploitation
des chemins de fer, 5.840.575 piastres ;
4° budget annexe spécial des grands travaux
et dépenses sanitaires sur fonds d'emprunt, 16
millions 361.503 piastres.
Les revendications
coloniales allemandes
A Londres 1
Evoquant mardi à la Chambre des Com-
munes la question des revendications colo-
niales de l'Allemagne, le député conserva-
teur Vyvyan Adams a demandé au secrétaire
d'Etat aux Affaires étrangères de déclarer
que le Gouvernement de Sa Majesté n'envi-
sage pas le transfert de quelque territoire
que ce soit à l'Allemagne.
Lord Cranborne, répondant au nom du
Gouvernement, a affirmé que, ainsi que cela
a été dit précédemment d'ailleurs, « le Gou-
vernement n'a jamais envisagé et n'envisage
pas actuellement l'étude d'un tel transfert ».
Le lendemain, un débat a eu lieu à la
Chambre des Lords. Plusieurs orateurs ont
suggéré des systèmes permettant au Reich
d'avoir libre. accès aux matières premières.
Mais personne n'a proposé la rétrocession au
Reich de ses anciens territoires.
Contestant les arguments invoqués par le
Reich pour justifier ses revendications colo-
niales, lord Lloyd a rappelé que lorsque l'Al-
lemagne possédait un grand empire colonial,
elle était moins satisfaite encore qu'aujour-
d'hui. Il a conclu en affirmant que le Reich
obéissait principalement à des considérations
de prestige et de puissance.
Lord Plymouth, répondant au nom du Gou-
vernement, a rejeté la thèse d'une généralisa-
tion du système des mandats - sous l'égide de
Genève et déclaré qu'elle était difficilement
praticable. Il a souligné d'autre part que,
selon les déclarations des hommes d'Etat al-
lemands, il ne semblait pas que le f/.<--7, eût
un grand désir de voir une application géné.
rale du principe de la liberté d'accès aux
matières premières. "1
En Allemagne on travaille à un nouveau
droit colonial
Les juristes allemands se posent dès main-
tenant la question de la législation à appli-
quer dans de futures colonies allemandes. Ils
étudient la répercussion du principe raciste
sur le statut juridique des indigènes. Dans
la revue Das Deutsche s Recltt, le Dr Karl
Haenel critique le système colonial britan-
nique qui consiste à laisser les nègres indi.
gènes exercer dans une large mesure des
fonctions administratives et judiciaires.
Ce système est basé sur l'idée aue l'Angle-
terre ne dispose pas d'un matérièl humain
suffisant pour mettre en valeur les immenses
espaces de l'Afrique. Mais une assez longue
expérience a montré partout les dangers de
cette évolution. Si l'on abandonnait ce sys.
tème, alors tomberait l'un des nombreux
obstacles qui empêchent l'Allemagne d'avoir
accès dans le domaine colonial.
Le Dr Haenel invite les jeunes juristes
allemands à étudier attentivement l'évolu-
tion de cette question et la législation anglo-
africaine.
C'est là une excellente préparation. En des
heures. décisives, la communauté de notre
peuple trouverait ainsi les auxiliaires indis-
pensables pour une politique coloniale fé.
conde.
On demande jeunes gens connaissant
lé portugais
Dans plusieurs journaux berlinois, on
trouve, depuis quelques jours, des annonces
fort édifiantes : La Maison Krupp, les usines
Rhein-Metall, Borsig et d'autres grandes fir-
mes de la métallurgie allemande offrent des
situations à des jeunes gens « connaissant le
portugais et disposés à s'expatrier H.
Serait-ce vers l'Angola?
vers m rassemblement
dn monde arabe?
L'iman du Yemen a fait remettre au pré-
sident du Comité suprême arabe une adresse
dans laquelle il affirme la solidarité du Yemen
avec la Palestine et exprime le désir qu'il a
de coopérer avec les rois de l'Arabie seoudite
et de l'Irak : Abdoul Aziz III Ibll Seoud let
Ghazi 7er, en vue de proposer une solution du
litige palestinien et de présenter une offre de
médiation auprès du roi d'Angleterre.
Il semble que, par cette manifestation,
l'iman tente de faire passer la question judéo-
arabe sur un plan intéressant la politique in-
ternationale et veuille provoquer, à cette oc.
caSlon, un rassemblement du monde arabe.
Il ne faut -bas oublier oue cette Oolitique a
de nombreux partisans dans tous les - pays
arabes et particulièrement en Egypte.
Il se confirme que les fêtes du Grand
Bairam, coïncidant avec la fin du pèlerinage
de La Mecque, seront l'occasion d'un rassem.
blement des partisans du mouvement - pan-
arabe, organisé par les chefs des Partis lut-
tent pour l'indépendance des pays du Proche.
Pr^nt.
Le congrès délibérera sur les questions sui-
vantes : achèvement de la ligne de chemin
de fer du Hedjas, crise palestinienne, problè-
me du Sandjak d'Alexandrette, politique
irako-turque.
Le grand Muphti, qui accompagne le
leader de l'Indépendance, Izzes Darwazeh,
sera reçu, en audience, par Ibn Séoud.
> •>*> <
La situation en Palestine
La situation en Palestine demeure trouhlée.
Deux colonies juives ont été attaquées. La po-
lice armée patrouille jour et nuit sur les
routes reliant Jérusalem à Jaffa et Haiffa.
L'agitation terroriste s'intensifie. De nou-
veau, une bombe a été jetée sur la mairie de
Haïffa, causant des dégâts importants.
A la suite de cette série d'attentatsla po-
lice a perquisitionné dans les bureaux du Co.
mité national arabe, où elle a découvert deux
bombes et des munitions. Deux autres home
bes, en cours de fabrication, ont été trouvées
dans un atelier voisin.
En Europe on s'inquiète de cette situation.
Le Daily Telegraph a publié une lettre du
Comité pour la défense des droits des israé-
lites en Europe centrale et orientale, conte.
nant un appel à la coopération des Arabes et
des Juifs en Palestine. Parmi les noms des
signataires on relève ceux de MM. Maurice
Dormann, président du Comité, ancien mi-
nistre; du chanoine Desgraitges; de M V.
Pierre-Etienne FlandinAnatole de Momie,
Paul Raynaud, du pasteur Wautier, d'Aygal-
liers, des généraux Brissaud-Desmallet et Vi-
dal.
——————— > —♦*- < ———————
lDondaOons el Mozambique
De graves inondations se sont produites
dans le nord de la Mozambique, à la suite de
pluies diluviennes qui durèrent quatre jours.
Les fleuves Umbelezi et Incomati sont sortis
de leur lit, inondant plusieurs milliers d'hec-
tares de terrain. 2.000 indigènes auraient été
ilovés.
La crue a été si brusque que Lourenço
Marqués, capitale de l'Afrique orientale por-
tugaise, a été coupée de toutes ses communi-
cations avec l'extérieur. Seule la radio a pu
donner des nouvelles sur la situation dans
cette colonie.
Des avions ont survolé la région et rappor.
tent que les dégâts snt incalculables.
L'Angleterre surveille le Pacifique
Les manœuvres de Singapore - L'entente germano-nippone
L'aspect international de l'avenir du Pacifique
par Thomas Greenwood.
(De notre correspondant particulier.)
L'incertitude qui pèse sur la politique en
Europe s'étend depuis longtemps déjà sur les
affaires d'Extrême-Orient. Et de même que
les problèmes européens se compliquent par
le fait de l'expansionnisme actif ou virtuel de
l'Italie et de l'Allemagne; ainsi la question
du Pacifique prend un aspect nouveau depuis
les audaces du dynamisme japonais. Il est vrai
que l'Italie et l'Allemagne touchent à trop de
pays européens pour que leur action ne soulève
un intérêt plus général; tandis que tel n'est pas
le cas du Japon. Et c'est une des raisons pour
laquelle cinquante-deux Ltats avaient adopté
des sanctions contre l'Italie dans la guerre abys-
sine, tandis qu'il ne s'en était pas trouvé beau-
coup pour faire le moindre geste sérieux con-
tre le Japon occupé à digérer l'une après l'au-
tre de riches provinces chinoises. Dans ce der.
nier cas, néanmoins, il n'en reste pas moins
que les puissances directement intéressées au
Pacifique cherchent à prendre position pour
protéger leurs possessions et se mettre à 1 abri
des surprises toujours possibles de l'avenir.
Une des premières, l'Angleterre a compris
le danger de l'expansionnisme japonais. Tant
que l'empire nippon se contentait de ne s'en
prendre qu à la Chine, elle pouvait penser faire
la part du feu et accepter l'inévitable. Mais
l'action qu'il poursuit en marge de cette poli-
tique de grande envergure, n'est pas sans être
inquiétante malgré l'amitié traditionnelle qui lie
les deux pays. En effet, les Japonais cher.
chent à prendre pied tant en Australie, qu'en
Malaisie et dans certaines îles du Pacibque.
Aussi, tout dernièrement, un sloop britannique
a dû faire l'inspection de plusieurs archipels.
et faire douer sur des arbres une pancarte por-
tant que chacune de ces îles appartenait à Sa
Majesté. D'autre part, les Japonais redoublent
leurs efforts pour dominer le commerce en Ex-
trême-Orient, et pour accaparer le transport des
voyageurs et des marchandises au moyen de
leurs excellentes lignes de transport subvention-
nées par leur gouvernement. Ensuite, l'empire
nippon a cru bon de conclure un traité avec
l' Allemagne qui, sous son aspect anodin, peut
cacher des clauses dangereuses pour l'équilibre
politique en Extrême-Orient. Enfin, le Japon
n' a pas cru bon de renouveler les traités na-
vals qui prévenaient une course aux armements,
ce qui est une menace directe à la politique im-
périale des nations ayant des possessions en Ex-
trême-Orient.
Tous ces derniers événements étaient d'ail-
leurs préparés depuis longtemps déjà : d'où la
décision de l'Angleterre de bâtir une base de
premier orcke à Singapore, et de renforcer sa
flotte du Pacifique. Cette base de Singapore,
qui a coûté plus de dix millions de livres, est
maintenant presque terminée. Et pour en mettre
ses capacités à l'épreuve, de grandes manœu-
vres viennent d'y avoir lieu, manoeuvres aux-
quelles ont pris - part non seulement la flotte,
mais aussi l'aviation et les troupes cantonnées
en Malaisie. Le but de ces manœuvres était de
déterminer si Singapore est à l'abri d'un coup
de main contre une flotte puissante accompa-
gnée de troupes de débarquement. L'aviation
a été utilisée pour découvrir les vaisseaux en-
nemis avec succès. Et la base s'est révélée
imprenable.
Mais il ne faut pas croire que le renforce-
ment des défenses britanniques dans le Paci-
fique soit nécessairement dirigé contre le Ja-
pon. Les inquiétudes de l' Angleterre sont aussi
bien le résultat des menaces indirectes de l'Al-
lemagne. En effet, loin de mettre en sourdine
ses revendications coloniales, celle-ci redouble
sa propagande et vient même d'annoncer par
le récent discours de M. Hitler, que la cam-
pagne coloniale sera un des aspects permanents
de sa politique. Déjà, l'Australie a exprimé des
craintes au sujet de son mandat sur la Nou-
veUe-Guinée, et promet à l'Angleterre de par-
ticiper à il accroissement de la flotte du Pa-
cifique, et de développer ses défenses cotières
dans le nord du pays. Le Canada lui-même, à
l'autre bout du Pacifique, entreprend une cam-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 98.5%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6265470x/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6265470x/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6265470x/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6265470x
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6265470x
Facebook
Twitter