Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1937-02-12
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 12 février 1937 12 février 1937
Description : 1937/02/12 (A38,N12). 1937/02/12 (A38,N12).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6265468v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 31/01/2013
JOURNAL SEMI-QUOTIDIEN
Rdd«hm & Administratif* :
1, Rue de la Bourse
PARIS an
TÉL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38* ANNEE. - N" 12. VENDREDI (13 h. 30) 12 FEVRIER 1937
Les Annales Coloniales
1.1 Fondateur i Marcel RUEDEL Directeur, Raoul MONMARSON
IBORNERERTS
avec la Revu* illustré* :
Oa ta CI mois 3 Kola
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Etranger.. 240» 125» 70»
Le Numéro : 30 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
: Propos sur l'Europe et FAsie
Une opinion courante veut que les
Français se désintéressent en général de
ce qui leur paraît trop loin, et la géo-
graphie comme la politique des pays
bordant le Pacifique offrent un exem-
ple de cette désaffection.
A la vérité, la presse ne manque pas
à son devoir, qui est de donner sur tout
ce qui se passe dans le monde une in-
formation complète. Si l'on ajoute à
cette source de renseignements les lu-
mières qui nous sont dispensées par
certains conférenciers ou écrivains au
nombre desquels figurent M. Albert
Sarraut, on peut dire qu'aujourd'hui,
- sinon pour tout le monde, du moins pour
le grand public, l'image de l'Extrême-
Orient prend plus de relief et plus de
netteté.
Depuis quelques mois a été signé un
pacte nippo-germanique, sur lequel on
épilogue encore. Les uns en tirent des
conséquences inquiétantes à l'égard de
l'Europe, d'autres en déduisent des
complications pour l'Asie.
A ce dernier point de vue, M. Albert
Sarraut a donné du traité une remar-
quable interprétation. Il discerne à
l'avantage de l'Allemagne la possibilité
d'opérer désormais une diversion straté-
gique et politique en dispersant l'atten-
tion et les forces de pays antagonistes
possédant des colonies en Asie. En Eu-
rope, la même nation peut s'appuyer
sur le nouveau pacte pour poser des re-
vendications avec une vigueur redou-
blée, tout en laissant le monde dans
l'incertitude des points par où elle
pourrait frapper.
Quelques remarques maintenant sur
le parallèle qui a été fait entre la situa-
tion du Japon et celle de l'Allemagne.
Quand on vient dire que ces deux pays
ont un besoin égal d'expansion parce
qu'ils sont trop peuplés, c'est énoncer
un leit-motiv plutôt inexact.
- Cette surpopulation paraît en réalite
beaucoup moins gênante pour le Japon,
malgré sa densité humaine plus forte
que celle de l'Allemagne. En effet, ce
dernier pays importe des denrées pour
se nourrir. Au contraire, les Japonais ne
sont pas, semble-t-il, encore sous-ali-
mentés ; ils produisent chez eux et
dans leurs colonies assez de riz pour
leurs besoins, sauf les cas de mauvaises
récoltes. Et s'ils importent du soja, leurs
besoins en viande sont tout à fait res-
treints, car ce peuple, ichtyophage,
comme la plupart des peuples voisins,
se nourrit principalement de poisson.
Il semble bien, d'autre part, que les
conséquences européennes pouvant dé-
couler de l'accord précité n'ont pas été
exposées jusqu'ici dans toute leur
complexité.
On n'a voulu voir seulement qu'une
menace pour la Russie et une possibilité
de manœuvre contre la France et l'An..
gleterre.
Tout cela existe bien, mais encore
faut-il préciser. La recherche en Europe
par le Reich, de débouchés commer-
ciaux, ses visées sur des territoires d'ex-
pansion ne suffisent pas, selon nous, à
expliquer la rivalité qui oppose ce pays
à son grand voisin de l'Est. Il faut ad-
mettre qu'il y a là une forme nouvelle
dans laquelle s'expriment des idéolo-
gies différentes, l'hitlérisme et le sovié-
tisme, et la lutte entre le germanisme et
le slavisme, chacun de ceux-ci voulant
attirer dans sa sphère d'influence les
petits Etats de l'Europe centrale parse-
més d'éléments nombreux de race slave.
Par là, nous apercevons déjà combien
est étendue la signification de l'accord
germano-nippon, acte à la fois offensif
et défensif, appuyé d'ailleurs sur l'adhé-
sion d'une Italie prête à bien des con-
cessions par crainte de l'Anschluss.
Un rapprochement existait déjà entre
l'Allemagne et le japon ; il ne deman-
dait qu'à se préciser dans le texte d'un
accord.
Pour ce qui est de l'attitude à obser-
ver en l'occurrence, du côté français,
nous pensons que si, par malchance, la
sécurité mondiale ne pouvait se conso-
lider sur le plan collectif, il nous reste-
rait à garder encore plus étroitement le
contact avec les puissances qui, suivant
l'expression pittoresque de M. Léon
Blum, « sont animées d'une violente vo-
lonté de paix. »
J. Luquot,
Député de la Gironde.
Membre de la Commission
de la marine marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
Le président de la République a reçu mer-
credi, en audience officielle, M. Ali Jawdat qui
lui a remis les lettres l'accréditant en qualité
d'envoyé extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire d'Irak à Paris.
M. Ali Jawdat est le premier représentant en
France du royaume de l'Irak.
) (
1 la CMHdssisn sénatoriale
de l'Algérie
Le bureau de la Commission pour 1937 a été
ainsi constitué : Président : M. T. Steeg ; vice-
présidents: MM. Jacques Duroux, Roux-Freis-
sineng ; secrétaires : MM. Cuttoli, René Coty.
) -te (
Visite en leurs Etats
EN COTE D'IVOIRE
Peu après avoir pris possession de son poste,
M. Mondon. nouveau Gouverneur de la colonie,
s 'est rendu à Bingerville ou il se préoccupa des
possibilités de récupérer les locaux disponibles.
Il visita en détail l'ancien palais du gouverne-
ment et constata qu'il était possible d'utiliser les
immeubles dans l'intérêt du service.
De Bingerville, le Gouverneur gagna Grand
Bassam où il fut reçu par les fonctionnaires et
colons qui se souviennent du temps ou le nouveau
Gouverneur était chef de ce cercle en tant
qu'administrateur.
) 0+00-<-
MISSIONS
DANS LA METROPOLE
M. Jean- Victor Chazel as, administrateur en
chef, est chargé d'une mission économique en
France et à l'étranger.
La dépense sera imputable aux budgets des
colonies intéressées. (Ne sont pas désignées).
M. Jean Maillard, administrateur de 3e classe
des services civils de l'Indochine, est placé dans
la position de mission à la disposition du com-
missaire de l'Indochine à l'exposition de 1937.
La dépense sera imputable au budget de l'In-
dochine.
————————— ) ( —————————
Recouvrements budgétaires
A MADAGASCAR
En fin décembre 1936, les recouvrements bud-
gétaires atteignaient 251.790.166 fr. 83 ; pen-
dant la p&iode correspondante de l'exercice
1935, ils s'étaient élevés à 244.219.652 fr. 86;
la plus-value constate au profit de l'exercice
1936 est donc de 7.570.513 fr. 97.
M. Viénot va se rendre
en Tunisie la semaine prochaine
Après avoir dû remettre à plusieurs reprises
son projet de voyage en Tunisie, M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
a enfin pu arrêter une date pour ce voyage.
Il est fixé à la semaine prochaine, et M. Vié-
not quittera Paris vraisemblablement mardi
soir.
Il sera accompagné de M. Lagarde, direc-
teur de l'Afrique au Quai d'Orsay, et de MM.
Bertliaux et René-Georges Etienne, chef ad-
joint de son cabinet.
Rappelons qu'au mois de novembre, M.
Berthaux s'était rendu en Tunisie pour pré-
parer la visite du sous-secrétaire d'Etat.
M. Viénot a fait savoir à M. Guillon son
désir de garder strictement à son séjour en
Tunisie le caractère d'un voyage d'études.
———————— )—~~
Un emprunt pour les vieilles colonies
La Commission des Colonies de la
Chambre a adopté mardi le rapport de M. Sé-
vère sur le projet de loi modifiant, en ce
qui concerne la Martinique, la loi autorisant
les gouvernements de la Réunion, de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Guyane à
contracter des emprunts formant un total de
350 millions de francs.
-- ) mtm (
Le voyage en Afrique du Nord
de la Commission des Mines
Ainsi que nous l'avons annoncé, une dé-
légation de la Commission des Mines à la
Chambre, composée de MM. Petrus Faure,
président; Diesbach, Martel et Sion, députés,
a visité successivement les exploitations mi-
nières en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
Cette délégation vient de rentrer en France,
mais avant de quitter Casablanca, son pré-
sident a donné à la presse les impressions de
son voyage.
Nous avons constaté avec une vive satis-
faction les efforts faits pour que les condi-
tions d'hygiène et de sécurité des ouvriers
mineurs soient parfaites, a-t-il déclaré. et
nous avons. surtout été étonnés par les cen-
tres sociaux de Khouribga et de Louis-Gentil
(Maroc), véritable création du genre français
qui a su réunir, si loin dans le bled, des con.
ditions de vie parfaites. Tout a été prévu,
tant au point de vue sanitaire qu'au point de
vue enseignement et distractions.
Et plus loin M. Petrus Faure a déclaré :
Cependant, la Commission pendant son
voyage, n'a pas manqué d'être frappée par
l'importance des richesses du sous-sol du Ma-
roc en phosphates, pétrole, fer, manganèse,
plomb, et par ses possibilités en charbon. Elle
espère d'ailleurs que l'exploitation de ces
richesses sera entreprise, grâce à la collabo-
ration étroite de la France et du Maroc, ex-
ploitation dont les résultats seront des plus
heureux pour la métropole comme pour le
Maroc.
La vérité sur la détresse
ites -
., UE la Tunisie éprou-
ve des difficultés pour
sortir de la crise éco-
nomique, nul ne le
contestera, que l'ab-
sence des récoltes en
1936 ait ajouté à ces
difficultés, que la po-
pulation indigène souf-
fre particulièrement de
la situation actuelle,
nous sommes bien
d'accord.
Mais, ce que nous ne pouvons accepter, c'est
l'indigne' mauvaise foi des chefs destouriens et
journalistes pro-destouriens qui se hâtent de met-
tre au compte de l'administration du protectorat
la misère du peuple tunisien, alors que cette mi-
sère est, avant tout, une conséquence des cala-
mités atmosphériques. Toutes les mesures prises
pour remédier à la crise et venir en aide aux po-
pulations éprouvées, sont minimisées systémati-
quement, quand on ne tend pas à les nier. Le
moindre incident est dramatisé à souhait, en vue
de créer de l'agitation.
Le 31 janvier dernier, le meeting organisé au
Gambetta Park de Tunis, qui a réuni les princi-
paux chefs du destour et quelques milliers d'au-
diteurs, a couronné cette campagne de dénigre-
ment de l'oeuvre française. Les paroles pronon-
cées au cours de cette manifestation, reprises
et commentées par la presse destourienne, sont
dans certains cas nettement subversives et mon-
trent à quel point d'aveuglement sont parvenus
ceux qui prétendent devenir les conducteurs du
peuple tunisien. Le « leit-motiv » des discours
a été la description de la misère du bled, en par-
ticulier des centres d'hébergement, que les ora-
teurs dénommaient pour les besoins de leur
mauvaise cause, tekias et camps de concentra-
tion.
Or, ces centre a d'hébergement, disséminés
dans les régions les plus éprouvées, qu'on repré-
sente comme des lieux de famine et de désola-
tion sont en réalité des exemples d'oeuvres cha-
ritables et le meilleur moyen de lutter contre la
disette. D'ailleurs, la situation est loin d'être
aussi tragique qu'on la dépeint avec plus de pas-
sion que d'exactitude, et le gouvernement du
protectorat a su prendre toutes les dispositions
utiles pour secourir les malheureux, et l'on peut
affirmer sans crainte de démenti qu'à l'heure ac-
tuelle personne en Tvnisie ne meurt de faim ou
de misère.
Nous sommes heureux, à ce sujet, de repro-
duire un résumé des déclarations que M. le doc-
teur Etienne Burnet a faites à la réunion du Co-
mité de secours aux nécessiteux, le 6 février,
réunion présidée par M. le Résident général Ar-
mand Guillon et à laquelle assistaient de nom-
breuses personnalités du protectorat. M. le Dr
Burnet est directeur de l'institut rasteur de Tu-
nis, et, avant d'occuper ce poste, il avait été
chargé, à maintes reprises, par le Bureau de la
Société des Nations, d'enquêter sur les fléaux so-
ciaux dans les principales contrées du globe. C'est
dire sa compétence et sa haute impartialité.
Au cours de son exposé devant le Comité de
secours, il montra que les arabes recueillis dans
les centres d'hébergement, n'étaient pas plus mal
logés ni traités que leurs coreligionnaires. Cha-
que jour il est distribué 700 grammes de maïs
et 30 grammes d'huile par individu, ce qui don-
ne 2.700 calories alors que, d'après la S.D.N.,
la ration normale journalière pour un homme
fournissant un effort moyen est de 2.400 calo-
ries, et qu'un homme peut résister de longs
mois avec seulement 1.800 à 2.000 calories.
« L'état général est bon ; il n'y a aucune épi-
démie grâce aux auxilaires médicaux restant
sur place, et aux visites fréquentes des médecins
de colonis?*ion.
« Les arabes qui vivent dans ces camps ne sont
pas plus mal habillés que leurs frères des villes
ou de la campagne, et les camps sont installés
dans des endroits choisis spécialement.
« Selon les rapports de la S.D.N., à l'heure ac-
tuelle, les 2/3 de la population du globe sont
dans un état de sous-alimentation semblable à
celui de certaines régions de la Tunisie, et après
des périodes de sécheresse comme l'an dernier,
en attendant la prochaine récolte, on trouve tou-
jours des embryons de famine.
« En résumé, où la misère est grande, on peut
dire que le gouvernement du protectorat a fait
tout son devoir et que jamais autant de secours
n'avaient été distribués. »
Nous avons tenu à donner ici l'essentiel de ce
remarquable exposé, auquel il conviendrait de
faire la plus grande publicité en France, et plus
spécialement dans les milieux politiques et colo.
niaux. Il faut que l'opinion sache à quoi s'en
tenir, quand on lui représente la population in-
digène de la Régence sous les sombres couleurs
de la misère et de la famine, quand on accuse
le protectorat d'avoir fait faillite et les colons
français d'être des exploiteurs.
Signalons, pour terminer et conclure, que les
régions les plus éprouvées sont le centre et le
sud de la Tunisie, c'est-à-dire celles où les ter-
res sont dans la proportion de 90 0/0 entre les
mains de propriétaires indigènes. Alors que dans
les régions du Nord où la colonisation française
a pu se développer, la misère et le chômage sont
pour ainsi dire inexistants parmi les indigènes.
Qu'est-ce à dire, sinon que les Français ont vi-
vifié la terre tout en permettant aux indigènes
de trouver du travail et de vivre convenablement.
Arthur Pellegrin.
Délégué au Grand Conseil de la TunUW.
) ..- (
Le Congrès international
de haute culture médicale
Le 8e congrès international de haute
culture médicale, organisé par M. Tomar-
kin, sous les auspices du Gouverneur général
kin, l'Algérie, et sous le haut patronage du
ministre de la santé publique et du sous-se-
crétaire d'Etat à la recherche scientifique,
aura lieu à Alger du 25 mars au 6 avril.
—————————— ) ( —————————
L'"Action Française
interdite en Tunisie
Un récent décret partt au Journal Officiel
Tunisien vient d'interdire la circulation et
la mise en vente en Tunisie du Journal l'Ac-
tion Française.
Rappelons que ce journal est aussi inter-
dit au Maroc.
Le Mann statut de l'Ecole
, tm~fM~-O~~
Par décret du président de la République,
en- date du 6 février, le statut de l'Ecole
française d'Extrême-Orient a été modifié.
Voici le texte de la lettre du ministre des
Colonies proposant cette modification
Aux termes de l'actuelle réglementation de
l'école française d'Extrême-Orient, seul son
directeur est nommé par l'autorité métropo-
litaine..
Tout le personnel européen Olt. asiatique
est nommé Par arrêté dit gouverneur général
de l'Indochine,
L'expérience a révélé que ce mode de no,
mination présentait des inconvénients pour
le recrutement 'du personnel européen scien-
tifique de la savante institution (membres per-
manents et membre temporaireS.) Il est - ap-
Paris, en particulier. que l'administration lo-
cale ne disposait pas toujours de tous les élé-
ments d'appréciatiolz et d'instruction des cana
didatures de personnel scientifique, alors que
le département était mieux placé pour re-
cueillir ces cléments et instruire les candida-
tures dans des conditions qui faciliteraient
d'autre part l'intervention nécessaire de l'aca-
démie des inscriptions et belles-lettres.
C'est pourquoi j'ai estimé que les nomina-
tions des membres temporaires et des mem.
bres permanents de l'école française d'Ex-
trême-Orient devaient être désormais réser-
vées à l'autorité métropolitaine dans les con-
Hitons prévues par l'article 3 du décret du
20 octobre 1911 portant fixation des pouvoirs
du Gouverneur général de l'Indochine.
——————————————— ——————————————
La colonisation en marche
Au Congo belge
Une association des colons belges de
l'Equateur vient de se constituer à Coquilhat-
ville. Cette associatioll a pour but la défCll-
se des intérêts matériels et moraux des co.
lons, ainsi que l'étude des moyens propres
à favoriser le développement de la coloni-
sation nationale dans l'Equateur.
D'autre part il résulte des renseignements
communiqués par le ministère des Colonies
que pendant 1036, 160 personnes sont parties
pour se fixer à la colonie grâce à l'interven-
tion du Département. Ce dernier a, soit avan-
cé le montant des frais de voyage, soit dis-
pensé du dépôt de caution de solvabilité,
soit autorise à voyager en classe intermédiai-
re, soit- obtenu des sociétés de transport en
commun des réductions sur les frais de voya-
ge.
Le total de 160 se divise comme suit:
33 familles se composant de 84 personnes
dont 18 enfants ;
,JO. femmes rejoignant leur mari, accompa-
gnées de 10 enfants ;
56 colons célibataires ou mariés.
: Soixante-quinze ont reçu l'avance de leurs
frais de voyage, 158 personnes ont obtenu la
dispense du dépôt de caution de solvabilité.
L'ensemble des personnes parties pour
s'établir au Congo peut être divisé en 3 clas-
ses suivant leurs activités : agriculture 100 ;
artisanat 32 commerce 28.
——————————————— ) ——————————————
La terre a tremblé.
En Algérie
Une violente secousse sismique a été res.
sentie mercredi matin dais la région de Guel-
ma. défartement de Coustantine. On compte
trois morts et de nombreux blessés.
.4 Guelma même la secousse sismique a
produit une véritable panique ; les gens affo-
lés s'enfuyaient dans toutes les directions.
A Lapaine le village entier est en ruines ;
dans ce village on dc.plore deux morts et onze
blessés graves.
A Bled Gaffar une partie du plafond de la
salle de l'école et la cloison se sont effon-
drées alors que les enfants étaient en classe j
le village est en partie détruit.
Dans la campagne plusieurs fermes ont été
détruites.
A lleliopolis, le secrétaire de la Maine a
eu les deux jambes fracturées par la chute
d'une corniche.
Les dégâts sont considérables dans toute la
région.
Les autorités ont pris immédiatement tou-
tes les mesures nécessaires et des crédits ont
été demandés par la préfecture de Constan-
tine au Gouverneur général à Alger.
——————————————— ) -.- ( ——————————————
Ententes el Troubles
En Algérie
De nouveau, à Djidjelli, mercredi de gra.
ves bagarres ont éclaté sur les quais du port.
Ces bagarres ont par moment pris l'am-
pleur de véritables émeutes et la police loca.
le fut absolument submergée par le mouve-
ment qui opposait les grévistes aux non gré-
vistes. Dans les deux camps, on releva plu-
sieurs blessés, assez sérieusement atteints.
On dut faire appel à la troupe, et, le ba-
taillon de tirailleurs sénégalais qui arriva fut
accueilli à coups de cailloux ; un tirailleur
fut assez gravement blessé.
La garde mobile a été également alertée.
A Cherchell, un individu dissimulé derrière
une haie a tiré hier soir des coups de revol-
ver sur M. Gerbier, administrateur de la com-
mune, et sur sa femme.
Mme Gerbier a été atteinte au bras et à la
jambe. L'auteur de l'attentat a pu s'enfuir.
La police enquête.
le meurtre du comte d'Andurain
Le juge d'instruètion mixte qui a mené
l'enquête sur l'assassinat à Palmyre du
comte d'Andurain a transmis le dossier au
tribunal militaire, l'lm des accusés, Hamad
el-Dakmari étant sergent dans les troupes
méharistes.
L'assassin, frère de l'ex-mari Nejdien de
la comtesse, mort tragiquement à Oiedah,
dans les circonstances que l'on sait, a déclaré
que la loi des tribus lui interdisant de se ven-
ger sur une femme, a dt2 choisir le comte
d'Andurain.
les reveodlclOODS
cekMUalesallemaiHles -,
A Londres
Sur le plan diplomatique cette question
semble rester stagnante alors que dans la
presse les commentaires se font toujours plus
nombreux et plus vifs.
Hier, a eu lieu à Londres, l'entrevue von
Ribbentrop-Halifax. Rien de ce qui a été
dit n'a transpiré. Dans les milieux officiels
on dit que la conversation a porté sur un cer-
tain nombre de sujets sur lesquels M. von
Ribbentrop a fait connaître les vues de son
gouvernement.
En définitif, cette entrevue n'aurait été
qu'une « reprise de contact » entre l'ambas-
sadeur et le Foreign Office.
La presse allemande
La campagne pour les revendications co-
loniales se poursuit activement en Allema-
gne. Puisque le Fuhrer a annulé l'article 231
du dicktat de Versailles, il est juste et lo-
gique que les anciennes colonies soient ren-
dues au Reich, dit-on ; et l'on pourrait aussi
exiger la restitution des milliards payés pour
les réparations. Evidemment, pourquoi se
gêner ?
La Nachtausgabe dans son éditorial, dé-
clare que » l'Allemagne n acceptera pas de
compromis en matière coloniale » et qu'il ne
saurait être question" de marchander quel-
ques concessions coloniales en donnant satis-
faction à des revendications politiques Il.
Le Dantsiger Vorposten, organe du par-
ti national socialiste de Dantzig est autant
que cela soit possible, encore plus catégori-
que :
« Pour la question coloniale, l'Allemagne
a annoncé qu'elle réclamait la restitution de
ses anciennes colonies. Elle se réserve de
poursuivre ce but comme bon lui semble. »
Enfin la presse allemande attaque violem-
ment M. Marius Moutet pour ses déclara-
tions quant aux revendications du Reich.
La Nachtausgabe écrit à se sujet :
« Le ministre français a déclaré que l'Al-
lemagne n'avait pas besoin de colonies pour
obtenir des matières premières. Il s'est ap-
puyé sur le fait que l'Amérique a la plus
vaste industrie automobile du monde et ne
possède pas de caoutchouc, et que la France
n'a pas de pétrole.
« N'importe quel enfant pourrait répon-
dre à cette naïve argumentation. Les Etats-
Unis et la France possèdent tant de matières
premières, et tant de possibilités de se nour-
rir sur leur propre sol, qu'elles sont en mesu-
re de se procurer ce qui leur manque par un
système d'échanges que rien ne saurait trou-
bler. L'Allemagne n'a aucune possibilité d'é-
changer des matières premières. »
Tous les journaux affirment que M. Ma-
rius Moutet « n'entend rien aux questions co.
loniales Il et la Deutsche Allgemeine Zeitung
demande : « Est-ce que cette naïveté n'est
pas affectée f »
La Pologne à la recherche
d'un exutoire démographique
Le problème d'émigration est devenu tel-
lement pressant pour ce pays, que le Gouver-
nement polonais a élaboré un plan pré-
voyant la colonisation, par la Pologne, de la
région du Katanga. Si le Gouvernement bel-
ge accepte ce plan, les Polonais se montre-
ront disposés à élargir les contingents pour
les produits congolais, tels que caoutchouc,
café et coton.
En prévision d'une telle éventualité la Li-
gue maritime et coloniale polonaise étudie-
rait actuellement la création d'une banaue
coloniale au capital de 10 millions de zlotvs.
LE STATUT DU SANDJAK
D'ALEXANDRETTE
A la Commission
des Affaires Etrangères
- Sous la présidence de M. Jean Mistler, la
Commission des Affaires étrangères de la
Chambre s'est réunie mercredi et a entendu
M. Yvon Delbos qui a rendu compte des tra-
vaux de la dernière session de la S. D. N.
Le ministre des Affaires étrangères a ex-
posé les bases de l'accord intervenu avec la
Turquie au sujet du régime du Sandjak
d'Alexandrette. Il s'est félicité à cette occa-
sion du ton cordial et confiant de toutes les
conversations qu'il a eues à Genève avec les
délégués des divers pays représentés au
Conseil, et a montré - comment l'heureuse
conclusion de l'affaire d'Alexandrette avait
resserré !'amité franco-turque et démontré
l'utilité des procédures genévoises de conci-
liation.
La Commission l'a pleinement approuvé.
Une délégation syrienne à Paris
On sait que le récent accord franco-turc
qui vient d'être conclu à Genève a vivement
préoccupé l'opinion syrienne.
Dans le but d'informer le gouvernement
français du point de vue syrien avant que les
modalités de cet accord ne soient définitive-
ment fixées à Genève le 25 prochain, MM. Ja-
mil Mardam bey, président du Conseil, et
Sadallah Djabri. ministre des Affaires étran-
gères de la Syrie, sont venus en France.
Ils ont été reçus mardi soir au quai d'Or-
say par M. Viénot, sous-secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères. Au cours de la conversa-
tion, les bases du travail du Comité d'experts
de la S.D.N. ont été examinés.
Hier après-midi, M. Yvon Delbos a reçu
à son tour, au Quai d'Orsay, la délégation
syrienne.
——————————— )1 — < ———————————
L'agitation arabe
reprend en Palestine
Le départ de la Commission royale d'en-
quête et le retrait d'une partie des troupes
britanniques ont été le signal d'une recru-
descence du terrorisme. Les attaques à mam
armée et les attentats contre les juifs ont aus-
sitôt recommencé.
La contrebande des armes a repris très
active. Il vient de se former à Saint- J ean-
d'Acre une association groupant des musul-
mans et des chrétiens sous la devise « Christ
et Mahomet » dans le dessein de combattre
l'extension du judaïsme et la politique sio-
niste.
Par ailleurs, le Congrès panarabe qui va
se tenir à la Mecque à l'occasion du pèleri-
nage, agite beaucoup les esprits. On parle de
guerre sainte. De nombreux chefs nationalis-
tes dont le grand moufti Mohammed Amine
Hussein qui vient de quitter Jérusalem sont
partis pour y assister.
Sir Arthur Wauchope, haut commissaire en
Palestine, ayant dû quitter Jérusalem pour
Londres, où il est appelé. a, avant son dé-
part, réuni les leaders arabes et leur a expri-
mé la volonté formelle du gouvernement de
maintenir l'ordre à tout prix.
Les sorties d'Okoumé
du Gabon
En janvier 1937 les sorties d'Okoumé se
sont montées à 22.957 tonnes contre zr. 106
tonnes en janvier 1936, et 26.719 tonnes en
janvier 1935.
Et maintenant, la France s'occupera-t-elle
de ses relations terrestres
Afrique blanche-Afrique noire?
par Pierre Fontaine.
On nous rendra cette justice que, bien avant
les événements derniers marocains, nous fûmes
des premiers à jeter un cri d'alarme sur la ma-
nœuvre que nous voyions se dessiner contre les
relations franco-africaines (I). Mieux valait pré-
voir qu'épiloguer.
La France a reçu des assurances officielles en
ce qui concerne d un côté, les Baléares et l'Ita-
lie, de l'autre : le Maroc et l'Allemagne. Que
prouvent ces « assurances » ? Lorsque la Sarre
fut rattachée - à l'Allemagne - M. Hitler ne dé-
clara-t-il pas que le Reich considérait close 1 ère
des revendications territoriales ? Six mois avant
la conquête de l'Ethiopie, M. Mussolini hésita-
t-il à dire à un de nos confrères que ses prépa-
ratifs ne visaient qu'à organiser l'Erythrée et la
Somalie italiennes?
Ne nous gargarisons pas de mots, de paroles
diplomatiques. Le drame méditerranéen se dé-
roule implacablement et rien ne l' arrêtera, car
la France sera toujours difficile à oaincre tant
qu'elle pourra puiser son ravitaillement, en hom-
mes et en denrées. entre Alger et Brazzaville.
Du reste, cette question économico-stratégique
entre pour une bonne part dans l'origine des re-
mous indigènes nord-africains.
Il n'y a pas de fumée sans feu et quand bien
même il n'y aurait ni fumée ni feu, le bloc euro-
péen dans lequei s' est rangé le général Franco
doit nous inciter, dès maintenant, à envisager
une nouvelle politique africaine. Le seul moyen
de ne pas avoir de cruelles surprises un jour,
c'est de s'organiser en prévoyant le pire. Ce pire
pour nous, serait que du Rio de Qro, des Cana-
ries et des Madère, voire même de la côte his-
pano-portugaise, rayonnent des navires de guerre
et des hydravions qui couperaient les relations
maritimes entre l'Afrique noire et la métropole.
Bien entendu, nous fonnulons d'ardents - vœux
pour que cette éventualité demeure dans le do-
maine des vaines suppositions, mais en l'état
d'énervement international présent, nous devons
tout redouter. Ne nous montrons pas inférieurs à
la Grande-Bretagne qui, avant la menace d'un
blocus du Canal de Suez, a déjà pris ses pré-
cautions en réarmant Le Cap, au cas oà-il hri
faudrait un jour reprendre la route orientale tra-
cée par Vasco de Gama avant les travaux de
Suez.
La France est-elle outillée pour amener, ra-
pidement, hommes et denrées de l'Afrique noire
sur les cités nord-africaines ?
Répondons sans hésitation, non, rien de pra-
tique n'existe.
* •
Il est un mot que l'on n'ose plus prononcer en
France sous peine de s entendre traiter de « mar-
chand de ferraille » ou de « valet des mar-
chands de rails ». Ce mot, vous l'avez devirff <
Transsaharien- Transafricain ; nous le prononçons
quand même, car si une ignare opposition ne se
manifestait pas depuis de nombreuses aînées
contre ce projet, nous n'en serions pas à nous
demander aujourd'hui si le France poma tou-
jours communiquer avec l'Afrique noire.
Si l'on excepte quelques reportages pittores-
ques, ou trop hâtifs (2), on peut dire que le
Français ne connaît pas grand' chose de l'im-
mense hinterland qu'est le Sahara au point de
vue pratique. Pourtant un immense et obscur la-
beur, qui n'a pas franchi les limites des rap-
ports militaires, se déroule inlassablement dans
la région désertique. Il est l'oeuvre des compa-
gnies sahariennes. Loin de la politique on a.
qui l' eût cru, « fortifié » le Sahara français avec
une géniale prescience des événements. Affir-
mons que grâce à quelques douzaines d'officiers
et sous-officiers blancs, la France ne craint pas,
ne craint plus serait exact, une intervention indi-
Rdd«hm & Administratif* :
1, Rue de la Bourse
PARIS an
TÉL. : RICHELIEU 73-06
(2 lignes groupées)
38* ANNEE. - N" 12. VENDREDI (13 h. 30) 12 FEVRIER 1937
Les Annales Coloniales
1.1 Fondateur i Marcel RUEDEL Directeur, Raoul MONMARSON
IBORNERERTS
avec la Revu* illustré* :
Oa ta CI mois 3 Kola
France et
Colonies 180 » 100 » 50 »
Etranger.. 240» 125» 70»
Le Numéro : 30 centimes
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
: Propos sur l'Europe et FAsie
Une opinion courante veut que les
Français se désintéressent en général de
ce qui leur paraît trop loin, et la géo-
graphie comme la politique des pays
bordant le Pacifique offrent un exem-
ple de cette désaffection.
A la vérité, la presse ne manque pas
à son devoir, qui est de donner sur tout
ce qui se passe dans le monde une in-
formation complète. Si l'on ajoute à
cette source de renseignements les lu-
mières qui nous sont dispensées par
certains conférenciers ou écrivains au
nombre desquels figurent M. Albert
Sarraut, on peut dire qu'aujourd'hui,
- sinon pour tout le monde, du moins pour
le grand public, l'image de l'Extrême-
Orient prend plus de relief et plus de
netteté.
Depuis quelques mois a été signé un
pacte nippo-germanique, sur lequel on
épilogue encore. Les uns en tirent des
conséquences inquiétantes à l'égard de
l'Europe, d'autres en déduisent des
complications pour l'Asie.
A ce dernier point de vue, M. Albert
Sarraut a donné du traité une remar-
quable interprétation. Il discerne à
l'avantage de l'Allemagne la possibilité
d'opérer désormais une diversion straté-
gique et politique en dispersant l'atten-
tion et les forces de pays antagonistes
possédant des colonies en Asie. En Eu-
rope, la même nation peut s'appuyer
sur le nouveau pacte pour poser des re-
vendications avec une vigueur redou-
blée, tout en laissant le monde dans
l'incertitude des points par où elle
pourrait frapper.
Quelques remarques maintenant sur
le parallèle qui a été fait entre la situa-
tion du Japon et celle de l'Allemagne.
Quand on vient dire que ces deux pays
ont un besoin égal d'expansion parce
qu'ils sont trop peuplés, c'est énoncer
un leit-motiv plutôt inexact.
- Cette surpopulation paraît en réalite
beaucoup moins gênante pour le Japon,
malgré sa densité humaine plus forte
que celle de l'Allemagne. En effet, ce
dernier pays importe des denrées pour
se nourrir. Au contraire, les Japonais ne
sont pas, semble-t-il, encore sous-ali-
mentés ; ils produisent chez eux et
dans leurs colonies assez de riz pour
leurs besoins, sauf les cas de mauvaises
récoltes. Et s'ils importent du soja, leurs
besoins en viande sont tout à fait res-
treints, car ce peuple, ichtyophage,
comme la plupart des peuples voisins,
se nourrit principalement de poisson.
Il semble bien, d'autre part, que les
conséquences européennes pouvant dé-
couler de l'accord précité n'ont pas été
exposées jusqu'ici dans toute leur
complexité.
On n'a voulu voir seulement qu'une
menace pour la Russie et une possibilité
de manœuvre contre la France et l'An..
gleterre.
Tout cela existe bien, mais encore
faut-il préciser. La recherche en Europe
par le Reich, de débouchés commer-
ciaux, ses visées sur des territoires d'ex-
pansion ne suffisent pas, selon nous, à
expliquer la rivalité qui oppose ce pays
à son grand voisin de l'Est. Il faut ad-
mettre qu'il y a là une forme nouvelle
dans laquelle s'expriment des idéolo-
gies différentes, l'hitlérisme et le sovié-
tisme, et la lutte entre le germanisme et
le slavisme, chacun de ceux-ci voulant
attirer dans sa sphère d'influence les
petits Etats de l'Europe centrale parse-
més d'éléments nombreux de race slave.
Par là, nous apercevons déjà combien
est étendue la signification de l'accord
germano-nippon, acte à la fois offensif
et défensif, appuyé d'ailleurs sur l'adhé-
sion d'une Italie prête à bien des con-
cessions par crainte de l'Anschluss.
Un rapprochement existait déjà entre
l'Allemagne et le japon ; il ne deman-
dait qu'à se préciser dans le texte d'un
accord.
Pour ce qui est de l'attitude à obser-
ver en l'occurrence, du côté français,
nous pensons que si, par malchance, la
sécurité mondiale ne pouvait se conso-
lider sur le plan collectif, il nous reste-
rait à garder encore plus étroitement le
contact avec les puissances qui, suivant
l'expression pittoresque de M. Léon
Blum, « sont animées d'une violente vo-
lonté de paix. »
J. Luquot,
Député de la Gironde.
Membre de la Commission
de la marine marchande.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
Le président de la République a reçu mer-
credi, en audience officielle, M. Ali Jawdat qui
lui a remis les lettres l'accréditant en qualité
d'envoyé extraordinaire et ministre plénipoten-
tiaire d'Irak à Paris.
M. Ali Jawdat est le premier représentant en
France du royaume de l'Irak.
) (
1 la CMHdssisn sénatoriale
de l'Algérie
Le bureau de la Commission pour 1937 a été
ainsi constitué : Président : M. T. Steeg ; vice-
présidents: MM. Jacques Duroux, Roux-Freis-
sineng ; secrétaires : MM. Cuttoli, René Coty.
) -te (
Visite en leurs Etats
EN COTE D'IVOIRE
Peu après avoir pris possession de son poste,
M. Mondon. nouveau Gouverneur de la colonie,
s 'est rendu à Bingerville ou il se préoccupa des
possibilités de récupérer les locaux disponibles.
Il visita en détail l'ancien palais du gouverne-
ment et constata qu'il était possible d'utiliser les
immeubles dans l'intérêt du service.
De Bingerville, le Gouverneur gagna Grand
Bassam où il fut reçu par les fonctionnaires et
colons qui se souviennent du temps ou le nouveau
Gouverneur était chef de ce cercle en tant
qu'administrateur.
) 0+00-<-
MISSIONS
DANS LA METROPOLE
M. Jean- Victor Chazel as, administrateur en
chef, est chargé d'une mission économique en
France et à l'étranger.
La dépense sera imputable aux budgets des
colonies intéressées. (Ne sont pas désignées).
M. Jean Maillard, administrateur de 3e classe
des services civils de l'Indochine, est placé dans
la position de mission à la disposition du com-
missaire de l'Indochine à l'exposition de 1937.
La dépense sera imputable au budget de l'In-
dochine.
————————— ) ( —————————
Recouvrements budgétaires
A MADAGASCAR
En fin décembre 1936, les recouvrements bud-
gétaires atteignaient 251.790.166 fr. 83 ; pen-
dant la p&iode correspondante de l'exercice
1935, ils s'étaient élevés à 244.219.652 fr. 86;
la plus-value constate au profit de l'exercice
1936 est donc de 7.570.513 fr. 97.
M. Viénot va se rendre
en Tunisie la semaine prochaine
Après avoir dû remettre à plusieurs reprises
son projet de voyage en Tunisie, M. Viénot,
sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères,
a enfin pu arrêter une date pour ce voyage.
Il est fixé à la semaine prochaine, et M. Vié-
not quittera Paris vraisemblablement mardi
soir.
Il sera accompagné de M. Lagarde, direc-
teur de l'Afrique au Quai d'Orsay, et de MM.
Bertliaux et René-Georges Etienne, chef ad-
joint de son cabinet.
Rappelons qu'au mois de novembre, M.
Berthaux s'était rendu en Tunisie pour pré-
parer la visite du sous-secrétaire d'Etat.
M. Viénot a fait savoir à M. Guillon son
désir de garder strictement à son séjour en
Tunisie le caractère d'un voyage d'études.
———————— )—~~
Un emprunt pour les vieilles colonies
La Commission des Colonies de la
Chambre a adopté mardi le rapport de M. Sé-
vère sur le projet de loi modifiant, en ce
qui concerne la Martinique, la loi autorisant
les gouvernements de la Réunion, de la Mar-
tinique, de la Guadeloupe et de la Guyane à
contracter des emprunts formant un total de
350 millions de francs.
-- ) mtm (
Le voyage en Afrique du Nord
de la Commission des Mines
Ainsi que nous l'avons annoncé, une dé-
légation de la Commission des Mines à la
Chambre, composée de MM. Petrus Faure,
président; Diesbach, Martel et Sion, députés,
a visité successivement les exploitations mi-
nières en Tunisie, en Algérie et au Maroc.
Cette délégation vient de rentrer en France,
mais avant de quitter Casablanca, son pré-
sident a donné à la presse les impressions de
son voyage.
Nous avons constaté avec une vive satis-
faction les efforts faits pour que les condi-
tions d'hygiène et de sécurité des ouvriers
mineurs soient parfaites, a-t-il déclaré. et
nous avons. surtout été étonnés par les cen-
tres sociaux de Khouribga et de Louis-Gentil
(Maroc), véritable création du genre français
qui a su réunir, si loin dans le bled, des con.
ditions de vie parfaites. Tout a été prévu,
tant au point de vue sanitaire qu'au point de
vue enseignement et distractions.
Et plus loin M. Petrus Faure a déclaré :
Cependant, la Commission pendant son
voyage, n'a pas manqué d'être frappée par
l'importance des richesses du sous-sol du Ma-
roc en phosphates, pétrole, fer, manganèse,
plomb, et par ses possibilités en charbon. Elle
espère d'ailleurs que l'exploitation de ces
richesses sera entreprise, grâce à la collabo-
ration étroite de la France et du Maroc, ex-
ploitation dont les résultats seront des plus
heureux pour la métropole comme pour le
Maroc.
La vérité sur la détresse
ites -
., UE la Tunisie éprou-
ve des difficultés pour
sortir de la crise éco-
nomique, nul ne le
contestera, que l'ab-
sence des récoltes en
1936 ait ajouté à ces
difficultés, que la po-
pulation indigène souf-
fre particulièrement de
la situation actuelle,
nous sommes bien
d'accord.
Mais, ce que nous ne pouvons accepter, c'est
l'indigne' mauvaise foi des chefs destouriens et
journalistes pro-destouriens qui se hâtent de met-
tre au compte de l'administration du protectorat
la misère du peuple tunisien, alors que cette mi-
sère est, avant tout, une conséquence des cala-
mités atmosphériques. Toutes les mesures prises
pour remédier à la crise et venir en aide aux po-
pulations éprouvées, sont minimisées systémati-
quement, quand on ne tend pas à les nier. Le
moindre incident est dramatisé à souhait, en vue
de créer de l'agitation.
Le 31 janvier dernier, le meeting organisé au
Gambetta Park de Tunis, qui a réuni les princi-
paux chefs du destour et quelques milliers d'au-
diteurs, a couronné cette campagne de dénigre-
ment de l'oeuvre française. Les paroles pronon-
cées au cours de cette manifestation, reprises
et commentées par la presse destourienne, sont
dans certains cas nettement subversives et mon-
trent à quel point d'aveuglement sont parvenus
ceux qui prétendent devenir les conducteurs du
peuple tunisien. Le « leit-motiv » des discours
a été la description de la misère du bled, en par-
ticulier des centres d'hébergement, que les ora-
teurs dénommaient pour les besoins de leur
mauvaise cause, tekias et camps de concentra-
tion.
Or, ces centre a d'hébergement, disséminés
dans les régions les plus éprouvées, qu'on repré-
sente comme des lieux de famine et de désola-
tion sont en réalité des exemples d'oeuvres cha-
ritables et le meilleur moyen de lutter contre la
disette. D'ailleurs, la situation est loin d'être
aussi tragique qu'on la dépeint avec plus de pas-
sion que d'exactitude, et le gouvernement du
protectorat a su prendre toutes les dispositions
utiles pour secourir les malheureux, et l'on peut
affirmer sans crainte de démenti qu'à l'heure ac-
tuelle personne en Tvnisie ne meurt de faim ou
de misère.
Nous sommes heureux, à ce sujet, de repro-
duire un résumé des déclarations que M. le doc-
teur Etienne Burnet a faites à la réunion du Co-
mité de secours aux nécessiteux, le 6 février,
réunion présidée par M. le Résident général Ar-
mand Guillon et à laquelle assistaient de nom-
breuses personnalités du protectorat. M. le Dr
Burnet est directeur de l'institut rasteur de Tu-
nis, et, avant d'occuper ce poste, il avait été
chargé, à maintes reprises, par le Bureau de la
Société des Nations, d'enquêter sur les fléaux so-
ciaux dans les principales contrées du globe. C'est
dire sa compétence et sa haute impartialité.
Au cours de son exposé devant le Comité de
secours, il montra que les arabes recueillis dans
les centres d'hébergement, n'étaient pas plus mal
logés ni traités que leurs coreligionnaires. Cha-
que jour il est distribué 700 grammes de maïs
et 30 grammes d'huile par individu, ce qui don-
ne 2.700 calories alors que, d'après la S.D.N.,
la ration normale journalière pour un homme
fournissant un effort moyen est de 2.400 calo-
ries, et qu'un homme peut résister de longs
mois avec seulement 1.800 à 2.000 calories.
« L'état général est bon ; il n'y a aucune épi-
démie grâce aux auxilaires médicaux restant
sur place, et aux visites fréquentes des médecins
de colonis?*ion.
« Les arabes qui vivent dans ces camps ne sont
pas plus mal habillés que leurs frères des villes
ou de la campagne, et les camps sont installés
dans des endroits choisis spécialement.
« Selon les rapports de la S.D.N., à l'heure ac-
tuelle, les 2/3 de la population du globe sont
dans un état de sous-alimentation semblable à
celui de certaines régions de la Tunisie, et après
des périodes de sécheresse comme l'an dernier,
en attendant la prochaine récolte, on trouve tou-
jours des embryons de famine.
« En résumé, où la misère est grande, on peut
dire que le gouvernement du protectorat a fait
tout son devoir et que jamais autant de secours
n'avaient été distribués. »
Nous avons tenu à donner ici l'essentiel de ce
remarquable exposé, auquel il conviendrait de
faire la plus grande publicité en France, et plus
spécialement dans les milieux politiques et colo.
niaux. Il faut que l'opinion sache à quoi s'en
tenir, quand on lui représente la population in-
digène de la Régence sous les sombres couleurs
de la misère et de la famine, quand on accuse
le protectorat d'avoir fait faillite et les colons
français d'être des exploiteurs.
Signalons, pour terminer et conclure, que les
régions les plus éprouvées sont le centre et le
sud de la Tunisie, c'est-à-dire celles où les ter-
res sont dans la proportion de 90 0/0 entre les
mains de propriétaires indigènes. Alors que dans
les régions du Nord où la colonisation française
a pu se développer, la misère et le chômage sont
pour ainsi dire inexistants parmi les indigènes.
Qu'est-ce à dire, sinon que les Français ont vi-
vifié la terre tout en permettant aux indigènes
de trouver du travail et de vivre convenablement.
Arthur Pellegrin.
Délégué au Grand Conseil de la TunUW.
) ..- (
Le Congrès international
de haute culture médicale
Le 8e congrès international de haute
culture médicale, organisé par M. Tomar-
kin, sous les auspices du Gouverneur général
kin, l'Algérie, et sous le haut patronage du
ministre de la santé publique et du sous-se-
crétaire d'Etat à la recherche scientifique,
aura lieu à Alger du 25 mars au 6 avril.
—————————— ) ( —————————
L'"Action Française
interdite en Tunisie
Un récent décret partt au Journal Officiel
Tunisien vient d'interdire la circulation et
la mise en vente en Tunisie du Journal l'Ac-
tion Française.
Rappelons que ce journal est aussi inter-
dit au Maroc.
Le Mann statut de l'Ecole
, tm~fM~-O~~
Par décret du président de la République,
en- date du 6 février, le statut de l'Ecole
française d'Extrême-Orient a été modifié.
Voici le texte de la lettre du ministre des
Colonies proposant cette modification
Aux termes de l'actuelle réglementation de
l'école française d'Extrême-Orient, seul son
directeur est nommé par l'autorité métropo-
litaine..
Tout le personnel européen Olt. asiatique
est nommé Par arrêté dit gouverneur général
de l'Indochine,
L'expérience a révélé que ce mode de no,
mination présentait des inconvénients pour
le recrutement 'du personnel européen scien-
tifique de la savante institution (membres per-
manents et membre temporaireS.) Il est - ap-
Paris, en particulier. que l'administration lo-
cale ne disposait pas toujours de tous les élé-
ments d'appréciatiolz et d'instruction des cana
didatures de personnel scientifique, alors que
le département était mieux placé pour re-
cueillir ces cléments et instruire les candida-
tures dans des conditions qui faciliteraient
d'autre part l'intervention nécessaire de l'aca-
démie des inscriptions et belles-lettres.
C'est pourquoi j'ai estimé que les nomina-
tions des membres temporaires et des mem.
bres permanents de l'école française d'Ex-
trême-Orient devaient être désormais réser-
vées à l'autorité métropolitaine dans les con-
Hitons prévues par l'article 3 du décret du
20 octobre 1911 portant fixation des pouvoirs
du Gouverneur général de l'Indochine.
——————————————— ——————————————
La colonisation en marche
Au Congo belge
Une association des colons belges de
l'Equateur vient de se constituer à Coquilhat-
ville. Cette associatioll a pour but la défCll-
se des intérêts matériels et moraux des co.
lons, ainsi que l'étude des moyens propres
à favoriser le développement de la coloni-
sation nationale dans l'Equateur.
D'autre part il résulte des renseignements
communiqués par le ministère des Colonies
que pendant 1036, 160 personnes sont parties
pour se fixer à la colonie grâce à l'interven-
tion du Département. Ce dernier a, soit avan-
cé le montant des frais de voyage, soit dis-
pensé du dépôt de caution de solvabilité,
soit autorise à voyager en classe intermédiai-
re, soit- obtenu des sociétés de transport en
commun des réductions sur les frais de voya-
ge.
Le total de 160 se divise comme suit:
33 familles se composant de 84 personnes
dont 18 enfants ;
,JO. femmes rejoignant leur mari, accompa-
gnées de 10 enfants ;
56 colons célibataires ou mariés.
: Soixante-quinze ont reçu l'avance de leurs
frais de voyage, 158 personnes ont obtenu la
dispense du dépôt de caution de solvabilité.
L'ensemble des personnes parties pour
s'établir au Congo peut être divisé en 3 clas-
ses suivant leurs activités : agriculture 100 ;
artisanat 32 commerce 28.
——————————————— ) ——————————————
La terre a tremblé.
En Algérie
Une violente secousse sismique a été res.
sentie mercredi matin dais la région de Guel-
ma. défartement de Coustantine. On compte
trois morts et de nombreux blessés.
.4 Guelma même la secousse sismique a
produit une véritable panique ; les gens affo-
lés s'enfuyaient dans toutes les directions.
A Lapaine le village entier est en ruines ;
dans ce village on dc.plore deux morts et onze
blessés graves.
A Bled Gaffar une partie du plafond de la
salle de l'école et la cloison se sont effon-
drées alors que les enfants étaient en classe j
le village est en partie détruit.
Dans la campagne plusieurs fermes ont été
détruites.
A lleliopolis, le secrétaire de la Maine a
eu les deux jambes fracturées par la chute
d'une corniche.
Les dégâts sont considérables dans toute la
région.
Les autorités ont pris immédiatement tou-
tes les mesures nécessaires et des crédits ont
été demandés par la préfecture de Constan-
tine au Gouverneur général à Alger.
——————————————— ) -.- ( ——————————————
Ententes el Troubles
En Algérie
De nouveau, à Djidjelli, mercredi de gra.
ves bagarres ont éclaté sur les quais du port.
Ces bagarres ont par moment pris l'am-
pleur de véritables émeutes et la police loca.
le fut absolument submergée par le mouve-
ment qui opposait les grévistes aux non gré-
vistes. Dans les deux camps, on releva plu-
sieurs blessés, assez sérieusement atteints.
On dut faire appel à la troupe, et, le ba-
taillon de tirailleurs sénégalais qui arriva fut
accueilli à coups de cailloux ; un tirailleur
fut assez gravement blessé.
La garde mobile a été également alertée.
A Cherchell, un individu dissimulé derrière
une haie a tiré hier soir des coups de revol-
ver sur M. Gerbier, administrateur de la com-
mune, et sur sa femme.
Mme Gerbier a été atteinte au bras et à la
jambe. L'auteur de l'attentat a pu s'enfuir.
La police enquête.
le meurtre du comte d'Andurain
Le juge d'instruètion mixte qui a mené
l'enquête sur l'assassinat à Palmyre du
comte d'Andurain a transmis le dossier au
tribunal militaire, l'lm des accusés, Hamad
el-Dakmari étant sergent dans les troupes
méharistes.
L'assassin, frère de l'ex-mari Nejdien de
la comtesse, mort tragiquement à Oiedah,
dans les circonstances que l'on sait, a déclaré
que la loi des tribus lui interdisant de se ven-
ger sur une femme, a dt2 choisir le comte
d'Andurain.
les reveodlclOODS
cekMUalesallemaiHles -,
A Londres
Sur le plan diplomatique cette question
semble rester stagnante alors que dans la
presse les commentaires se font toujours plus
nombreux et plus vifs.
Hier, a eu lieu à Londres, l'entrevue von
Ribbentrop-Halifax. Rien de ce qui a été
dit n'a transpiré. Dans les milieux officiels
on dit que la conversation a porté sur un cer-
tain nombre de sujets sur lesquels M. von
Ribbentrop a fait connaître les vues de son
gouvernement.
En définitif, cette entrevue n'aurait été
qu'une « reprise de contact » entre l'ambas-
sadeur et le Foreign Office.
La presse allemande
La campagne pour les revendications co-
loniales se poursuit activement en Allema-
gne. Puisque le Fuhrer a annulé l'article 231
du dicktat de Versailles, il est juste et lo-
gique que les anciennes colonies soient ren-
dues au Reich, dit-on ; et l'on pourrait aussi
exiger la restitution des milliards payés pour
les réparations. Evidemment, pourquoi se
gêner ?
La Nachtausgabe dans son éditorial, dé-
clare que » l'Allemagne n acceptera pas de
compromis en matière coloniale » et qu'il ne
saurait être question" de marchander quel-
ques concessions coloniales en donnant satis-
faction à des revendications politiques Il.
Le Dantsiger Vorposten, organe du par-
ti national socialiste de Dantzig est autant
que cela soit possible, encore plus catégori-
que :
« Pour la question coloniale, l'Allemagne
a annoncé qu'elle réclamait la restitution de
ses anciennes colonies. Elle se réserve de
poursuivre ce but comme bon lui semble. »
Enfin la presse allemande attaque violem-
ment M. Marius Moutet pour ses déclara-
tions quant aux revendications du Reich.
La Nachtausgabe écrit à se sujet :
« Le ministre français a déclaré que l'Al-
lemagne n'avait pas besoin de colonies pour
obtenir des matières premières. Il s'est ap-
puyé sur le fait que l'Amérique a la plus
vaste industrie automobile du monde et ne
possède pas de caoutchouc, et que la France
n'a pas de pétrole.
« N'importe quel enfant pourrait répon-
dre à cette naïve argumentation. Les Etats-
Unis et la France possèdent tant de matières
premières, et tant de possibilités de se nour-
rir sur leur propre sol, qu'elles sont en mesu-
re de se procurer ce qui leur manque par un
système d'échanges que rien ne saurait trou-
bler. L'Allemagne n'a aucune possibilité d'é-
changer des matières premières. »
Tous les journaux affirment que M. Ma-
rius Moutet « n'entend rien aux questions co.
loniales Il et la Deutsche Allgemeine Zeitung
demande : « Est-ce que cette naïveté n'est
pas affectée f »
La Pologne à la recherche
d'un exutoire démographique
Le problème d'émigration est devenu tel-
lement pressant pour ce pays, que le Gouver-
nement polonais a élaboré un plan pré-
voyant la colonisation, par la Pologne, de la
région du Katanga. Si le Gouvernement bel-
ge accepte ce plan, les Polonais se montre-
ront disposés à élargir les contingents pour
les produits congolais, tels que caoutchouc,
café et coton.
En prévision d'une telle éventualité la Li-
gue maritime et coloniale polonaise étudie-
rait actuellement la création d'une banaue
coloniale au capital de 10 millions de zlotvs.
LE STATUT DU SANDJAK
D'ALEXANDRETTE
A la Commission
des Affaires Etrangères
- Sous la présidence de M. Jean Mistler, la
Commission des Affaires étrangères de la
Chambre s'est réunie mercredi et a entendu
M. Yvon Delbos qui a rendu compte des tra-
vaux de la dernière session de la S. D. N.
Le ministre des Affaires étrangères a ex-
posé les bases de l'accord intervenu avec la
Turquie au sujet du régime du Sandjak
d'Alexandrette. Il s'est félicité à cette occa-
sion du ton cordial et confiant de toutes les
conversations qu'il a eues à Genève avec les
délégués des divers pays représentés au
Conseil, et a montré - comment l'heureuse
conclusion de l'affaire d'Alexandrette avait
resserré !'amité franco-turque et démontré
l'utilité des procédures genévoises de conci-
liation.
La Commission l'a pleinement approuvé.
Une délégation syrienne à Paris
On sait que le récent accord franco-turc
qui vient d'être conclu à Genève a vivement
préoccupé l'opinion syrienne.
Dans le but d'informer le gouvernement
français du point de vue syrien avant que les
modalités de cet accord ne soient définitive-
ment fixées à Genève le 25 prochain, MM. Ja-
mil Mardam bey, président du Conseil, et
Sadallah Djabri. ministre des Affaires étran-
gères de la Syrie, sont venus en France.
Ils ont été reçus mardi soir au quai d'Or-
say par M. Viénot, sous-secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères. Au cours de la conversa-
tion, les bases du travail du Comité d'experts
de la S.D.N. ont été examinés.
Hier après-midi, M. Yvon Delbos a reçu
à son tour, au Quai d'Orsay, la délégation
syrienne.
——————————— )1 — < ———————————
L'agitation arabe
reprend en Palestine
Le départ de la Commission royale d'en-
quête et le retrait d'une partie des troupes
britanniques ont été le signal d'une recru-
descence du terrorisme. Les attaques à mam
armée et les attentats contre les juifs ont aus-
sitôt recommencé.
La contrebande des armes a repris très
active. Il vient de se former à Saint- J ean-
d'Acre une association groupant des musul-
mans et des chrétiens sous la devise « Christ
et Mahomet » dans le dessein de combattre
l'extension du judaïsme et la politique sio-
niste.
Par ailleurs, le Congrès panarabe qui va
se tenir à la Mecque à l'occasion du pèleri-
nage, agite beaucoup les esprits. On parle de
guerre sainte. De nombreux chefs nationalis-
tes dont le grand moufti Mohammed Amine
Hussein qui vient de quitter Jérusalem sont
partis pour y assister.
Sir Arthur Wauchope, haut commissaire en
Palestine, ayant dû quitter Jérusalem pour
Londres, où il est appelé. a, avant son dé-
part, réuni les leaders arabes et leur a expri-
mé la volonté formelle du gouvernement de
maintenir l'ordre à tout prix.
Les sorties d'Okoumé
du Gabon
En janvier 1937 les sorties d'Okoumé se
sont montées à 22.957 tonnes contre zr. 106
tonnes en janvier 1936, et 26.719 tonnes en
janvier 1935.
Et maintenant, la France s'occupera-t-elle
de ses relations terrestres
Afrique blanche-Afrique noire?
par Pierre Fontaine.
On nous rendra cette justice que, bien avant
les événements derniers marocains, nous fûmes
des premiers à jeter un cri d'alarme sur la ma-
nœuvre que nous voyions se dessiner contre les
relations franco-africaines (I). Mieux valait pré-
voir qu'épiloguer.
La France a reçu des assurances officielles en
ce qui concerne d un côté, les Baléares et l'Ita-
lie, de l'autre : le Maroc et l'Allemagne. Que
prouvent ces « assurances » ? Lorsque la Sarre
fut rattachée - à l'Allemagne - M. Hitler ne dé-
clara-t-il pas que le Reich considérait close 1 ère
des revendications territoriales ? Six mois avant
la conquête de l'Ethiopie, M. Mussolini hésita-
t-il à dire à un de nos confrères que ses prépa-
ratifs ne visaient qu'à organiser l'Erythrée et la
Somalie italiennes?
Ne nous gargarisons pas de mots, de paroles
diplomatiques. Le drame méditerranéen se dé-
roule implacablement et rien ne l' arrêtera, car
la France sera toujours difficile à oaincre tant
qu'elle pourra puiser son ravitaillement, en hom-
mes et en denrées. entre Alger et Brazzaville.
Du reste, cette question économico-stratégique
entre pour une bonne part dans l'origine des re-
mous indigènes nord-africains.
Il n'y a pas de fumée sans feu et quand bien
même il n'y aurait ni fumée ni feu, le bloc euro-
péen dans lequei s' est rangé le général Franco
doit nous inciter, dès maintenant, à envisager
une nouvelle politique africaine. Le seul moyen
de ne pas avoir de cruelles surprises un jour,
c'est de s'organiser en prévoyant le pire. Ce pire
pour nous, serait que du Rio de Qro, des Cana-
ries et des Madère, voire même de la côte his-
pano-portugaise, rayonnent des navires de guerre
et des hydravions qui couperaient les relations
maritimes entre l'Afrique noire et la métropole.
Bien entendu, nous fonnulons d'ardents - vœux
pour que cette éventualité demeure dans le do-
maine des vaines suppositions, mais en l'état
d'énervement international présent, nous devons
tout redouter. Ne nous montrons pas inférieurs à
la Grande-Bretagne qui, avant la menace d'un
blocus du Canal de Suez, a déjà pris ses pré-
cautions en réarmant Le Cap, au cas oà-il hri
faudrait un jour reprendre la route orientale tra-
cée par Vasco de Gama avant les travaux de
Suez.
La France est-elle outillée pour amener, ra-
pidement, hommes et denrées de l'Afrique noire
sur les cités nord-africaines ?
Répondons sans hésitation, non, rien de pra-
tique n'existe.
* •
Il est un mot que l'on n'ose plus prononcer en
France sous peine de s entendre traiter de « mar-
chand de ferraille » ou de « valet des mar-
chands de rails ». Ce mot, vous l'avez devirff <
Transsaharien- Transafricain ; nous le prononçons
quand même, car si une ignare opposition ne se
manifestait pas depuis de nombreuses aînées
contre ce projet, nous n'en serions pas à nous
demander aujourd'hui si le France poma tou-
jours communiquer avec l'Afrique noire.
Si l'on excepte quelques reportages pittores-
ques, ou trop hâtifs (2), on peut dire que le
Français ne connaît pas grand' chose de l'im-
mense hinterland qu'est le Sahara au point de
vue pratique. Pourtant un immense et obscur la-
beur, qui n'a pas franchi les limites des rap-
ports militaires, se déroule inlassablement dans
la région désertique. Il est l'oeuvre des compa-
gnies sahariennes. Loin de la politique on a.
qui l' eût cru, « fortifié » le Sahara français avec
une géniale prescience des événements. Affir-
mons que grâce à quelques douzaines d'officiers
et sous-officiers blancs, la France ne craint pas,
ne craint plus serait exact, une intervention indi-
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