JOURNAL HEBDOMADAIRE
Rédaction & Administration,;
12, Rue Le Peletier
PARIS (9*)
PARIS <90
TÉL. 1 RICHELIEU 73-08
(2 lipea groupées)
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l^esAnMtëÈ^tonis^s
:. es-:,,: ,nna, ;"-; ;!, ; a:
Fondateur Marcel GUEDEL-
avec la Kevui tUUSïfii•
On an S Mai» 3 Mai»
France et
MEtranger..240» 125 * 70 *
Le Numéro : 1 franc <
On s'abonne sans mis dans
tous les bureaux de poste.
Un élevage aquatique
, On ne se préoccupera jamais assez
ses nouvelles ressources alimentaires
jqui peuvent être offertes à la foule hu-
maine qui mange. En augmenter la
quantité est certainement le moyen le
plus efficace de combattre la vie chère
ou d'en arrêter l'effrayante progression.
Il y a cependant bien des produits
parfaitement comestibles et que per-
sonne ne paraît songer à faire parvenir
sur nos marchés. En France, on n'imite
Ipas, sous ce rapport, les exemples que
nous donne l'étranger.
I C'est ainsi qu'en Floride on se livre
avec succès, dans les lagunes qui occu-
pent certaines régions de ce pays, à des
essais d'élevage des lamentins et des
dugongs, dans le but d'utiliser leur
chair pour la boucherie.
Or, avec le Brésil, la France est, par
- certaines de ses colonies, le seul pays
où l'on puisse organiser pareil élevage.
Le lamentin se trouve, en effet, dans
jle lac Tchad et dans les grands cours
d'eau qui traversent nos colonies de
0'A.O.F.
Ce mammifère cétacé n'a pas « la
côte d'amour ». Est-ce à cause de sa
jlaideur ? C'est bien possible. Son énor-
me masse de 300 à 500 kilos, et sou-
vent davantage chez les vieux mâles,
lui donne un aspect de lourdeur auquel
'échappent les phoques et les otaries
beaucoup plus prestes dans leurs mou-
yements.
Ces derniers ont aussi une physiono-
mie beaucoup plus avenante, surtout
fotarie, qui semblé toujours sourire
quand on l'approche.
La face camuse, écrasée, du lamen-
tin, serait plutôt faite pour inspirer de
lia frayeur, si l'on ne savait pas que cet
Çénorme animal est le plus paisible des
lêtres, ne mange que de l'herbe et ne
kJévore même pas, comme le phoque ou
(l'otarie, des poissons pour sa nourriture.
iOn sait, par les observations faites en
tFloride, que parmi les végétaux aquati-
ques qu'il broute volontiers, celui qui
jiui convient le mieux et dont il een*
~1somm4 chaque jour de grosses
jtés est la « Cymodocéé des Manates r.
dont la tige herbacée atteint quatre mè-
tres de long et qui est dotée d'un zhi-
zone en permettant une rapide multi-
plication.
Cette plante existe-t-elle dans les
lagunes du Tchad ou dans les eaux de
notre Afrique Occidentale ? On pour-
rait charger les stations d'études assez
nombreuses dans ce pays de s'en ren-
dre compte. L'analyse qui a été faite
de ce végétal a démontré qu'il possède
la valeur nutritive de la luzerne ou du
trèfle à laquelle s'ajoute une certaine
proportion de fer qui doit se retrouver
dans la chair de l'animal.
S'il le fallait, il ne serait pas difficile
de se faire expédier de Floride des rhi-
zones qui s'acclimateraient vite dans
les eaux où vivent nos lamantins.
Tous ceux qui ont goûté la chair-de
ce mammifère cétacé sont unanimes à
en faire l'éloge. Elle rappelle, assurent-
ils, la viande du veau de lait, du jeune
porcelet et fournit un excellent rôti.
Il existe, à Paris, un groupement
scientifique et colonial qui organise,
chaque année, un repas dont le menu se
pique d'originalité exotique. On pour-
rait s'étonner qu'un rôti de lamentin
n'y ait jamais figuré. C'est une omission
qui peut se réparer.
Cette chair peut se consommer fraî-
che ou salée et se prêterait à la fabri-
cation de certaines conserves. Le lard
qui entoure le corps massif sur quatre
centimètres d'épaisseur fournit, en le
faisant fondre, unë huile liquide, sans
odeur et sans goût, propre à divers usa-
ges culinaires. Sa peau acquiert en vieil-
lissant une extrême dureté. Les anciens
en doublaient leurs boucliers, et le ta-
bernacle du temple de Jérusalem en
était recouvert. Peut-être conviendrait-
elle, mieux que la paille ou les feuilles,
à donner aux gpurbis des indigènes une
couverture étanche et impénétrable aux
parasites.
Mais c'est surtout pour sa chair et
son lard qu'il mériterait d'être élevé.
Il semblé que les gouvernements co-
loniaux pourraient Utilement faire étu-
dier p»r.l
LuàenGiuparin,
MtluU" de la Réunion, secrétaire de
la Commission de la Marúu Mar-
chande. membre de la Commit,
sien des Colonies.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
, Le président de la République a reçu, jeudi
28 octobre, une délégation de la commission
internationale pour l'exploration scientifique de
la Méditerranée, qui lui a été présentée par
M. Théodore Tissier.
Mardi dernier le présidant de la République
ia reçu M. de Beaumont, député de la Cochin-
;chine.
» ) -t. <:
Au comité de coordination
des affaires nord-africaines
Mardi après-midi, s'est réuni, au ministère
des Affaires étrangères. le comité de coordi-
nation des affaires nord-africaines que préside
M. Albert Sarraut. Y assistaient : MM. Raoul
Aubaud, sous-secrétaire d'Etat au ministère de
j'Intérieur ; de Saint-Quentin, sous-directeur des
Affaires africaines au ministère des Affaires
étrangères ; Emile Peigné, directeur des affai-
jes algériennes au ministère de 1 Intérieur ; Ju-
ilien, secrétaire général du haut comité méditer-
ranéen, ainsi que MM. Peloni et' Gayet, du
cabinet de M. Albert Sarraut et le Couvemem
général Le Beau.
Les mêmes personnalités tiendront prochaine-
ment une nouvelle réunion à laquelle assiste-
ront, en outre, le général Noguès, résident gé-
néral au Maroc, et M. Guillon, résident géné-
ral en Tunisie, invités à venir à Paris par
M. Albert Sarraut.
Les échanges de vues pour la coordination
des décisions se termineront dans un laps de
temps très bref.
Ils aboutiront à des directives précises sur la
situation politique générale, le maintien de
j'ordre, les mesures nécessaires pour la protec-
tion des intérêts des indigènes et l'amélioration
de leurs conditions d'existence.
> -nom (
Le Gouverneur général
Le Beau est à Paris.
M. Le Beau, gouverneur général de l'Algé-
rie est arrivé à Paris lundi après-midi, venant
de Port-Vendres ou il débarqua de Y El Kan-
tara, courrier d'Alger.
Le lendemain mardi M. Le Beau assistait à
la Conférence des Affaires nord-africaines.
.Le général Noguès
et M. Guillon sont attendus
Invités à venir conférer avec M. Albert
Sarraut au Comité de coordination des Affaires
Nord-Africaines, le général Noguès, Résident
général au Maroc doit arriver dimanche et
M. Guillon, Résident général en Tunisie, est
attendu demain.
Réouverture solennelle
des cours de l'École Nationale
de la France d'outre-mer
M. Marius Moutet, Ministre des Colonies,
a présidé avant-hier la réouverture solennelle
des cours de l'Ecole Nationale de la France
d'outre-mer. -
Après avoir défini et précisé « La politique
coloniale d'action sociale » du Gouvernement,
le ministre souligna en ces termes toute l'impor-
tance du rôle dévolu aux futurs administrateurs
des Colonies: « C'est à vous, élèves de cette
Ecole, qu'il appartiendra justement de mettre
en œuvre ces lois, ces codes de travail et d'étu-
dier, dans quelques années bientôt, la mise au
point incessante de l' œuvre que nous avons mise
en train. C'est votre science des règlements,
d'une part, et votre compréhension des indi-
gènes, d'autre part, qui donneront à ces lois
leur plein effet, à ces codes leur sens et leur
fruit ».
) -te (
A l'Académie française
Réception de l'amiral Lacaze
L'Académie française a reçu hier l'ami-
ral Lacaze, ancien ministre de la Marine
pendant la guerre, président de l'Institut
Colonial.
M. Lucien Lacaze a prononcé l'éloge de
la marine française, dont il fut le grand
chef, et celui de l'illustre diplomate Tules
Cambon. à qui il succédait et dont il re-
traça en termes éloquents la longue et glo-
rieuse carrière :
Les bistoriens. conclut le nouvel im-
mortel, qui poursuivront l'étude de cette
longue carrière, tout entière consacrée au
service du pays, étroitement unie aux fas-
tes les plus tragiques de notre histoire, re-
connaîtront chez e. Jules Cambon la plus
rare des qualités : savoir réussir dans l'effa-
cement.
En pénétrant les détails de cette admi-
rable vie française, ils percevront le secret
de sa grandeur : M. Jules Cambon sentait
battre dans son cœur le cœur même de la
France.
M.'Gabriel Hanotaux loua ensuite les émi-
nents services de l'amiral Lacaze :
Par une prédestination singulière, cette
existence que vous avez consacrée au ser-
vice de la France, réunit ces deux faces
dans les choses de la mer, l'une toute de
lumière et de civilisation : c'est, d'abord
la période de notre expansion coloniale, de
notre prospérité économique, des ententes
et des alliances ; c'est ensuite, la période
sanglante et douloureuse de la guerre mon-
diale, avec son mystère et son obscurité
tragiques, qw,ne s'acheva que si lentement
par la victoire.
Ainsi, désormais, la cause coloniale a un
éminent représentant au sein de notre
grande Assemblée nationale.
En marge 1
du conflit
a.
sino-nippon
r a
tpondant, catégorique-
ment par la négative,
à la question : < La
France atdk lu
moyens d'empêcher le
trafic des armes (par
flndochine) ou d'écar-
ter dg flruloclriM lei
sauçons japonais P. t,
un correspondant d'Indochine affirme, dans l'Ac-
tion française d'avant-hier :
« Non seulement notre gouvernement
s'en préoccupe fort peu.
Mais encore il a pris dès le début du
conllit sino-japonais, l'initiative du ravi-
taillement de la Chine en armes et muni-
tions.
Des renseignements sûrs nous permet-
tent d'affirmer que ce trafic se pratique
par le chemin de fer du Yunnan depuis un
certain temps, qu'il commence ou va com-
mencer sous peu par camions par la
route Hanoï - Lang - Son-Longtcheou-Nan-
ning. Mieux encore : un bateau est atten-
du incessamment à Saigon, chargé de ma-
tériel de guerre qui serait débarqué à Sai-
gon acheminé sur le Tonkin par voie fer-
rée et de là passerait en Chine par les voies
indiquées plus haut.
Ecarter de l'Indochine les soupçons japo-
nais ? Cela parait impossible en raison du
réseau d'espionnage que le Japon entretient
depuis longtemps, en Indochine : il doit
être au courant, jour par. jour, de ce tra-
fic. »
« Plusieurs journaux de la colonie,
ajoute ce correspondant, ont déjà laissé
entrevoir à mots couverts, le danger que
ferait courir à la colonie le trafic de maté-
riel de guerre par le Tonkin : ils n'ont pas
osé dire que ce trafic existait..
Encore que très imprécises, ces affirmations, ces
accusations sont graves, pour leurs conséquences
possibles.
N'est-ce pas, en effet, alimenter à nos dépens
certaines campagnes étrangères, et peut-être pro-
voquer imprudemment autour de nos ports indo-
chinois, une suspicion Imméritée dont les suites
pourraient être incalculables.
L'opinion publique doit être informée ? D'ac-
cord : c'est son droit strict, comme c'est, du
reste, le premier devoir de la presse.
Mais un < nationalisme intégral > se doit, plus
que tout autre, quel que soit le gouvernement,
quelle que soit même la Constitution nationale, de
ne rien faire qui puisse, au-dessus des hommes
et des institutions, atteindre les intérêts supé-
rieurs de la FraDCe,
A. de telles assertions. I «Bte* Nfctrifc#.
se renouveler demain, le goamiuMat* SfdoU
d'opposer dès maintenant UTT démenti NOM mOiHi
catégorique, car on peut, et li faut, affirmer qu'il
n'y à pas à l'heure actuelle- de contrebande d'ar-
mes entre le Tonkin et la Chine. ",
Dans les délicates circonstances actuelles d'Ex-
trême-Orient, - le gouvernement manifestera ainsi
sa ferme volonté d'une neutralité la plus abso-
lue, la plus loyale, en même temps que sa vigi-
lance et sa réSolution quant au maintien de l'in-
tégralité de l'Indochine française.
***
) <
Après les élections au Liban
Le nouveau Cabinet est constitué
Le nouveau cabinet libanais a été consti-
tué samedi. Le président du Conseil,
M. Khaireddine-Ahbab, prend, en outre, les
portefeuilles de la Justice et des Affaires
étrangères.
Les membres du Cabinet sont : MM. Habib
Abichahla, Intérieur; Moussa Namoun, Fi-
nances; Selim Takla, Travaux publics; Ibra-
him Haidar, P. T. T. et Hygiène; Georges
Tabet, Economie et Instruction publique;
Medjid Arslane, Agriculture.
) ( 1
De vent, de froidure
et de pluie.
Graves inondations en Syrie.
De violentes inondations causées par des
pluies diluviennes ont provoqué, vendredi et
samedi derniers, au nord-est de Damas, un
effroyable sinistre.
On compte plus de mille morts.
Dix mille personnes sont sans abri.
Six villages sont en grande partie détruits,
trois sont entièrement anéantis. Toute la région
dans un rayon de 50 kilomètres de Damas, en
direction d'Alep, Palmyre et Bagdad, est en
proie à la dévastation.
Les villages de Deir Aatiye, de Nebeck, de
Kutaife, de Mouaddamille, et nombre d'autres,
ont été entièrement ou partiellement détruits.
Une centaine de cadavres ont été relevés dans
une vingtaine d'autres villages de la région de
Kalamovn. Une. camionnette transportant vingt
personnes, a. été, emportée par les eaux.
Les secours apportés par les troupes fran-
çaises ont permis de limiter le nombre des vic-
times.
Les àégdts, dépassent 10 millions de francs,
somme considérable, étant donné la pauvreté
de la région.
M. de Martel. Haut-Commissaire, s'est rendu
sur les lieux.
.et dans le Proche-Orient
Les inondations ont fait aussi de graves ra-
vages dans le Proche-Orient. Des dégâts consi-
dérables ont été causés par les pluies en Trans-
jordanie. La voie ferrée d'Amman à Médine a
été coupée en trois endroits.
Le gouvernement palestinjent, a envoyé une
colonne de secours dans la région de Beersheba.
Le haut commissaire intérimaire britannique
en Palestine a télégraphié ses sympathie' au
haut commissaire français au sujet de la catas-
trophe de Damas, proposant Venvoi de trois
arions, afin de faciliter les recherches.
Au Maroc
Une tornade extrêmement violente s'est abat-
tue dans la nuit de vendredi sur El-Boroudi,
dans la région de l'Oued Amou, où plusieurs
indigènes ont été emportés par la torrent. On
compte dix noyés.
De nombreux troupeaux ont été emportés par
les eaux.
La route de Serrat à El Boroui a été coupée
en plusieurs endroits.
Diverses pistes également inondées rendentt
précaires les services des cars de voyagent*.
i A.E.F. 37
La Colonie va redevenir Fédération
La suppression décidée et accomplie
par le Gouverneur général Renard des
gouvernements du Moyen-Congo, du Gabon,
de l'Oubangui-Chari et du Tchad, s'étant ré-
vélée peu favorable au bon fonctionnement
de l'administration de si grands Territoires,
sur la demande du Gouverneur général Reste
le ministère des Colonies envisage actuelle-
ment le rétablissement de" ces gouverne-
ments.
mémitats comparés du mouvement
commercial des neuf premiers mois
," 1936 et 1937
La légère amélioration qui s'annonçait
dans la vie économique de l'A.E.F. dès le
début de l'année 1937, s'est accentué rapi-
dement au point qu'on peut aujourd'hui,
sans être taxé d'exagération, parler d'une
«.reprise » dans le commerce extérieur de la
colonie.
L'impulsion donnée aux cultures dès avril
1936. une meilleure exploitation des richesses
naturelles agricoles et minières, l'améliora.
tion et l'extension du réseau routier, l'amé-
nagement du réseau navigable de l'Ouban-
guI, la réforme fiscale réalisée par le budget
gui, l'exercice 1937 et aussi la hausse des
de
cours mondiaux. sont les principaux élé-
ments de ce renouveau d'activité..
Voici les observations qu'on peut tirer de
la lecture des statistiques officielles du Ser-
Vice des Douanes pour les neuf premiers
mois de 1937.
l - Recettes douanières
Elles s'élèvent à 46.688.099 fr. 57, soit une
plus-value de 4.688.099 fr. Si sur les pré-
visions budgétaires et une plus-value de près
de 20.000.000 de francs sur les recettes doua-
nières des neuf premiers mois 1936.
Dans le détail, les bonis les plus impor.
tants sont fournis par les droits d'importa-
tion (3.336.032 fr. 41 de plus-value sur les
prévisions budgétaires) et par les droits d'ex-
portation (818.919 ,fr. 36 de plus-value sur
les prévisions budgétaires). Les autres bonis
,• proviennent de la taxe sur le chiffre d'affai-
ires (232.36g fr. 62). la taxe de circulation sur
• lès essences et huiles lourdes (134.66-? fr. cn )
Importation et Exportation
(commerce spécial)
Importation : 73.402 tonnes contre 59.785.
! Plus-value pour 1937 : 15.617 tonnes.
Exportation: 383.784 tonnes contre 262.089.
Plus-value pour 1937 : 121-693 tonnes.
La plus-value globale du mouvement du
| commerce spécial est donc de 137.312 tonnes
;en faveur de 1937.
En résumé, la plus-value de 121.693 ton-
nes constatée au mouvement des exportations
ides trois premiers trimestres 1937 par rap-
Ipqrt à la même période 1936. est due en ma-
àtSsSrwfctfie ë1 tait o*g1k
eS' Xi) £ aumé 195
tonnes), mais aussi, indication encoura-
geante, pour une bonne part aux sorties de
produits agricoles, df. attifât cueillette
(5.091 tonnes);7 le. ed plus-value
affectant les > produits miniers (t.ooo tonnes)
et les produits dé Télévage (277 tonnes de
produits et 48.000'têtes de bétail).
La reprise que faisaient prévoir les résul-
tats statistiques du premier semestre semble
ainsi se. confirmer, et s'accentuer au cours du
deuxième semestre de cette année IQ37 oui
aura été la première étape d'application des
importantes réformes de structure survenues
feen 1936.
) (
ÉLECTIONS! ÉLECTIONS!'
Une mise au point du Parti du peuple
une mise au po~,n
algérien
au sujet des élections d'Alger
Nous recevons de M. Ahmed Senhadji, se-
crétaire général adjoint du Parti du peuple
algérien, la lettre suivante :
Paris, 4 novembre 1937.
Monsieur la Rédacteur en Chef,
Nous vous prions de bien vouloir faire
paraître la rectification suivante à une note
concernant les élections cantonales en Al-
gérie parue dans les Annales Coloniales du
2MM7.
Dans cette note vous annonciez Messali
Hadj, président du Parti du Peuple Algérien,
battu par Zerrouk Maheidine.
Il n'en est rien. Voici en effet les résultats
du scrutin :
MëMaiï-Üadj 4.063 voix
Zerrouk -.;. 2.432 ̃
Lamoudi 961 »
Mais l'administration a cru bon de don-
ner ordre d'annuler 2.309 voix au nom de
Messali, sous prétexte que ce dernier, déte-
nu, ne pouvait pas être candidat. C'est ain-
si qu'à Alger-ville, les 1.215 bulletins de
Messali ont été annulés et 431 autres à Mai-
son-Carrée 1
D'ailleurs un appel en conseil de Préfec-
ture a été interjeté.
AHMED SENIIADlI
Secrétaire général adjoint.
A la commission coloniale
du parti socialiste
La Commission coloniale du Parti s'est
réunie le 2 c octobre sous la présidence de
M. Paul Faure.
Les membres de la C.A.P. avaient été
convoqués à cette séance.
Etaient présents : MM. Charles Akoun.
Marcel Barault, Théo Bretin, Maurice
Caille, Edouard Depreux, Deschamps, Raoul
Evrard, Degez, Paul Faure, Gaillard, Gran-
vallet. Salomon Grumbach, Daniel Guérin,
André Julien, Lallami Landrau, Jean Lon-
guet, Robert Longuet, Jean Loubet., Malroux,
Marius Moutet, Magaeleiné Paz, Maurice
Paz, Germaine Picard-Moch, Paul Rivet,
Maxime Roux.
L'ordre du jour comportait un exposé de
M. Marius Moutet sur la politique coloniale.
Le ministre des Colonies définit la doctrine
qui a été appliquée dès l'avènement du Front
populaire. Il relata notamment les efforts qui
ont été déployés pour l'amélioration des con-
ditions du travail et l'introduction de la lé-
gislation sociale aux colonies, les difficultés,
et les obstacles qui ont été rencontrés. Tout
n'est pas résolu, il y a: encore beaucoup à
faire, mais tin: travail considérable à-déjà été
accompli.
Au congrès radical-socialiste
de Lille
Lu Affaires coloniales
Le Parti radical-socialiste, a tenu son 'con-
grès la semaine dernière à Lille. -
La journée de samedi a été consacrée à
l'examen des différentes questions, coloniales
qui se posent actuellement. M.* Archimbaud
présidait la séance et le rapport était pré-
senté par M. Odet Denys.
- Le rapporteur combattit les revendications
coloniales allemandes en contestant leur bien-
fondé, rendant la politique d'autarchie res-
ponsable des difficultés économiques que con-
naît l'Allemagne. Traitant ensuite de la si-
tuation en Afrique du Nord, M. Odet Denys
souligna le grave malaise qui se manifeste
actuellement. Il en voit les raisons dans le
chômage, l'insuffisance des salaires, la di-
sette et aussi les campagnes d'agitation que
des émissaires étrangers viennent aggraver.
Il conclua par la nécessité de maintenir l'or-
dre à tout prix, le Gouvernement ne devant
pas céder au chantage. Cependant, il faut au
plus vite soulager les misères et, pour calmer,,
lés impatiences des Algériens, accorder cer-
tains droits politiques permettant aux indi-
gènes d'être représentés au Parlement.
Sur l'insistance des congressistes, la séance'
fut reprise l'après-midi.
Différents orateurs prirent la parole.
M. Guastavino, député de Constantine, dé-
clara que si l'agitation se poursuivait en
[Afrique du Nord, nous ne tarderions pas à
perdre ces pays et qu'alors la position de la
France dans le monde serait gravement com-
DTomise, Il nréconisa l'amélioration de. l'ou-
tillage économique. --
Vint ensuite M. Valabrègue. délégué de la
Fédération du Maroc. Comme le précédent
orateur, il insista sur le danger que serait
pour la France la continuation de l'agitation
en Afrique du Nord, et fit un tableau pessi-
miste de l'actuelle situation du Maroc. Il dé-
nonça le danger de l'action syndicale sur la
masse fruste des indigènes et les mesquine-
ries de l'administration cc routinière et imbé-
cile » qui empêche trop souvent le Maroc de
bénéficier de mesures prises en sa faveur.
•%
Dans l'ordre du jour sur la politique géné-
rale, nous relevons ceci :
« Soucieux de la défense nationale et du
bon renom de la, France, le Congrès donne
son approbation aux mesures envisagées par
le Gouvernement susceptibles de refouler
hors de France les étrangers indésirables qui
prétendent, sur notre sol, nous soumettre à
leurs lois, mesures qui, d'autre part, en Afri-
que du Nord, affirment"énergiqùemeot l'au-
torité généreuse .et bienfaisante de notre na-
tion contre les agitateurs, les factieux, et
contre tous ceux qui, par leurs visées impé-
rialistes, s'efforcent de diminuer et de' dé-
truire l'influence française. »
En matière de politique internationale,
dans la déclaration du Parti, cet appel à
M. Yvon Delbos :
(c' Lé Parti est heureux de rendre hommage
à l'action d'Yvon Delbos pour la sauvegarde
d'une paix chaque jour menacée. Il souhaite
de le voir poursuivre sa politique de prudence
et de fermeté. Il persistera à faire tous ses
efforts, à la fois pour empêcher le drame es-
pagnol de s'étendre et de se généraliser et
pour sauvegarder les intérêts essentiels de la
nation française et l'intégrité absolue de nos
territoires d'outre-mer. »
Le prochain congrès aura lieu à Marseille,
le choix d'Alger, décidé l'an dernier, n'ayant
pas été retenu en raison des difficultés de
transport.
Les revendicatieis .,,' !,
coloniales allenaides
Un discours du général von EPP.
Après les déclarations de M. Mussolini ap-
puyant les revendications coloniales elle-
mandes, l'Allemagne semble vouloir repren-
dre plus énergiquement sa campagne.
Au Congrès de i'académie du droit alle-
mand à Munich devant la Commission pOMt
le droit colonial, le général von Èpj)u
statthalter de Bavière et président de l'Office
de politique coloniale du parti national-socia-
liste, a déclaré que l'Allemagne, conformé-
ment aux paroIes-de son Führer, demande la
liquidation définitive du statut colonial ac-
tuel, afin de supprimer « les difficultés éco-
nomiques qui, pour le peuple allemand, ré-
sultent en grande partie de la perte de ses
colonies x.
A la cc tactique des adversaires de la, resti-
tution de ces colonies Il, le général von Epp
oppose les arguments suivants :
1* Le problème économique pour l'Alle-
magne est inséparable de la question colo-
niale: étant donnes l'évolution historique qui,
depuis Versailles et en général,, détermine
"la situation économique actuelle, il est-im £
: possible de séparer la' question des matière
premières de celle de l'espace et de celle
des colonies ;
2* La dure lutte.* de l'Allemagne pour ob-
tenir des vivres et. des matières premières
industrielles est conditionnée, dans une très
large mesure, par le fait qu'on lui a enlevé
ses colonies, c'est-à-dira son potentiel d:es-
pace au delà des mers ; •
3* Le peuple allemand qui,., depuis- JI
perte de ses colonies, a protesté contra
cette inulilalion d>rson-espace vital, est par-
venu, au cours des dernières vingt années,
surtout depuis l'avènement du Ille Beich. à la
conviction qu'i: lui faut recouvrer la pro-
priété de ses colonies. Aucune tactique ad-
verse ne saurait modifier cette conviction;
Et le général von Epp de conclure :
Les bases juridiques qui nous contrai-
gnaient à renoncer à nos possessions colo-
niales ont disparu : il n'existe -plus ainsi
aucune justification juridique pour le main-
tien des mandats. Toutes les tentatives en
vue de rendre viable après coup, par des-
manœuvres tactiques. la lamentable création
de Versailles échouent par suite de l'insuf-
fisance naturelle de ces méthodes.
La position de M. Eden
Dans le discours qu'il prononça lundi à
la Chambre des Communes, traitant de la
politique internationale, M. Eden. sous-secré-
taire d'Etat aux Affaires étrangères, aborda
cette question et déclara : ,
La Chambre observera sans doute, que
durant ces derniers jours une nation qui
a elle-même gagné à l'issue de la grande-
guerre d'impartants territoires en Europe
et reçu aussi certaines concessions territona-
les en Afrique de pays qui étaient ses aQiâs
pendant la grande guer-e s'est mnintiBMit
faite la championne de la revendication alle-
mande de possessions ahicaines.
Je ne désire rien ajouter pour le moment
au sujet de cette revendication pou? autant
qu'il s'usit de l'Allemagne et mêmes. Mais je dois maintenant. déclarer
sans équivoque que nous ne reconnaissons
à aucun gouvernement le droit de nous
demander des concessions alors que rien
ne tend à montrer que ce gouvernement
est préparé à faire lui-même des eonoes-
sions.
Un prochain coup d'éclat
du chancelier Hitler ?
La question coloniale a été très discutée
dans les coulisses de la conférence de
Bruxelles.
On croit savoir que, très prochainement,
le chancelier Hitler, invoquant le pijncipe
de l'égalité des droits, réclamera sans condi-
tion le retour de ses anciennes colonies.
Une campagne monstre de propagande se-
rait en préparation et un plébiscite appuie-
rait cet ultimatum.
Les ordres religieux
de l'enseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambin.
III
Ce qu'il y a encore de consolant pour la
France, c'est que la série des Ordres Religieux
qui propagent en Egypte la belle langue des
Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo, etc.,
ne s'arrête pas seulement à des Ordres Reli-
gieux purement français, mais cette série com-
prend nombre d'Instituts de fondations étran-
gères, qui, selon l'étendue de leurs moyens,
donnent, à l'enseignement du français, une large
part dans leur programme.
Ainsi l'Institut des Religieuses Franciscaines
Missionnaires d'Egypte, fondé au Caire en
1859, eut, dès le commencement de sa mis-
sion, un vaste champ d'action, où la langue
française était pour ainsi dire le principal
moyen d'en exercer l' oeuvre bienfaisante. La
dite Mission avait alors pour but principal le ra.
chat des esclaves et la formation intellectuelle
et morale des nombreuses victimes arrachées à
une existence abjecte et misérable au possible.
L'enfance abandonnée trouva aussi une provi-
dence dans le charitable et maternel dévouement
des Religieuses. Progressivement l' œuvre
s'étendit et deyant les difficultés financières qui
se présentaient, la Fondatrice n'hésita pas à
recourir directement à l'appui de Son Altesse
le Khédive Ismail, grand père de l'actuel Sou-
verain d'Egypte, Sa Majesté Farouk Ier. Une
audience particulière lui fut exceptionnellement
accordée. Accueillie avec grande bonté, l'hum-
ble et sainte Religieuse exposa le plan de sa
Mission et l'Auguste Souverain termina l'en-
tretien par ca., mémorables paroles prononcées
avec le ton, de bOnté qui le caractérisait ; « Eh
bien, dorénavant, moi, je serai votre père ».
La Mission prit ion essort. Successivement plu-1
sieurs maisons furent ouvertes dans les princi-
pales villes de l'Egypte, et sans crainte d'au-
cune contradicticn; on peut dire que les Reli-
gieuses Franciscaines Missionnaires d'Egypte
furent les premières à enseigner, avec l'italien,
la langue française dans la Haute Egypte. La
renommée du bien que répandait l'Institut
s 'étendit et de nombreuses demandes affluaient
à la Supérieure Générale. C'est à elle que
s'adressa en 1874 « le Grand Français, Fer.
dinand de Lesseps, pour ouvrir une école dans
la petite ville d Ismailia, centre du Canal de
ouez, ou tout un personnel d'employés et d ou-
vriers, non seulement français, mais aussi d'au-
tres nationalités se trouvant transférés en plein
désert nécessitait naturellement des moyens
d'instruction pour leurs enfants. Jusqu'en 1907,
les Religieuses Franciscaines furent les seules
à RpandCe l'instruction.. dans cette petite « île
de verdure » qui aujourd'hui est à juste titre ap-
pelée le Paris de l'Egypte, vu son ackninble
et moderne installation.
1 Les écoles de l'Institut sont aujourd'hui éta-
blies dans plusieurs quartiers du Caire ainà
qu'à Mansourah, Damiette, Kafr-El-Zayat, 16.
mailia, Alexandrie, Beni-Souef; Assiut, Ke-
neh, Louxor, Aboutir, Ibrahimieh, Port-Sabl
Suez. La langue française y est régulièrement
enseignée et même bon nombre de ces écoles
présentent des élèves aux examens français du
certificat d'études primaires et du brevet éli.
mentaire. Les élèves appartiennent à toutes les
nationalités et à toutes les religions.
Entre toutes, j'ai eu l' occasion de me rendre
compte personnellement de l'installation de.
l'établissement situé à Kasr-el-Nil. On y
compte parmi les nombreuses élèves, dp «•:
Rédaction & Administration,;
12, Rue Le Peletier
PARIS (9*)
PARIS <90
TÉL. 1 RICHELIEU 73-08
(2 lipea groupées)
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l^esAnMtëÈ^tonis^s
:. es-:,,: ,nna, ;"-; ;!, ; a:
Fondateur Marcel GUEDEL-
avec la Kevui tUUSïfii•
On an S Mai» 3 Mai»
France et
M
Le Numéro : 1 franc <
On s'abonne sans mis dans
tous les bureaux de poste.
Un élevage aquatique
, On ne se préoccupera jamais assez
ses nouvelles ressources alimentaires
jqui peuvent être offertes à la foule hu-
maine qui mange. En augmenter la
quantité est certainement le moyen le
plus efficace de combattre la vie chère
ou d'en arrêter l'effrayante progression.
Il y a cependant bien des produits
parfaitement comestibles et que per-
sonne ne paraît songer à faire parvenir
sur nos marchés. En France, on n'imite
Ipas, sous ce rapport, les exemples que
nous donne l'étranger.
I C'est ainsi qu'en Floride on se livre
avec succès, dans les lagunes qui occu-
pent certaines régions de ce pays, à des
essais d'élevage des lamentins et des
dugongs, dans le but d'utiliser leur
chair pour la boucherie.
Or, avec le Brésil, la France est, par
- certaines de ses colonies, le seul pays
où l'on puisse organiser pareil élevage.
Le lamentin se trouve, en effet, dans
jle lac Tchad et dans les grands cours
d'eau qui traversent nos colonies de
0'A.O.F.
Ce mammifère cétacé n'a pas « la
côte d'amour ». Est-ce à cause de sa
jlaideur ? C'est bien possible. Son énor-
me masse de 300 à 500 kilos, et sou-
vent davantage chez les vieux mâles,
lui donne un aspect de lourdeur auquel
'échappent les phoques et les otaries
beaucoup plus prestes dans leurs mou-
yements.
Ces derniers ont aussi une physiono-
mie beaucoup plus avenante, surtout
fotarie, qui semblé toujours sourire
quand on l'approche.
La face camuse, écrasée, du lamen-
tin, serait plutôt faite pour inspirer de
lia frayeur, si l'on ne savait pas que cet
Çénorme animal est le plus paisible des
lêtres, ne mange que de l'herbe et ne
kJévore même pas, comme le phoque ou
(l'otarie, des poissons pour sa nourriture.
iOn sait, par les observations faites en
tFloride, que parmi les végétaux aquati-
ques qu'il broute volontiers, celui qui
jiui convient le mieux et dont il een*
~1somm4 chaque jour de grosses
jtés est la « Cymodocéé des Manates r.
dont la tige herbacée atteint quatre mè-
tres de long et qui est dotée d'un zhi-
zone en permettant une rapide multi-
plication.
Cette plante existe-t-elle dans les
lagunes du Tchad ou dans les eaux de
notre Afrique Occidentale ? On pour-
rait charger les stations d'études assez
nombreuses dans ce pays de s'en ren-
dre compte. L'analyse qui a été faite
de ce végétal a démontré qu'il possède
la valeur nutritive de la luzerne ou du
trèfle à laquelle s'ajoute une certaine
proportion de fer qui doit se retrouver
dans la chair de l'animal.
S'il le fallait, il ne serait pas difficile
de se faire expédier de Floride des rhi-
zones qui s'acclimateraient vite dans
les eaux où vivent nos lamantins.
Tous ceux qui ont goûté la chair-de
ce mammifère cétacé sont unanimes à
en faire l'éloge. Elle rappelle, assurent-
ils, la viande du veau de lait, du jeune
porcelet et fournit un excellent rôti.
Il existe, à Paris, un groupement
scientifique et colonial qui organise,
chaque année, un repas dont le menu se
pique d'originalité exotique. On pour-
rait s'étonner qu'un rôti de lamentin
n'y ait jamais figuré. C'est une omission
qui peut se réparer.
Cette chair peut se consommer fraî-
che ou salée et se prêterait à la fabri-
cation de certaines conserves. Le lard
qui entoure le corps massif sur quatre
centimètres d'épaisseur fournit, en le
faisant fondre, unë huile liquide, sans
odeur et sans goût, propre à divers usa-
ges culinaires. Sa peau acquiert en vieil-
lissant une extrême dureté. Les anciens
en doublaient leurs boucliers, et le ta-
bernacle du temple de Jérusalem en
était recouvert. Peut-être conviendrait-
elle, mieux que la paille ou les feuilles,
à donner aux gpurbis des indigènes une
couverture étanche et impénétrable aux
parasites.
Mais c'est surtout pour sa chair et
son lard qu'il mériterait d'être élevé.
Il semblé que les gouvernements co-
loniaux pourraient Utilement faire étu-
dier p»r.l
LuàenGiuparin,
MtluU" de la Réunion, secrétaire de
la Commission de la Marúu Mar-
chande. membre de la Commit,
sien des Colonies.
AUDIENCES
A L'ELYSEE
, Le président de la République a reçu, jeudi
28 octobre, une délégation de la commission
internationale pour l'exploration scientifique de
la Méditerranée, qui lui a été présentée par
M. Théodore Tissier.
Mardi dernier le présidant de la République
ia reçu M. de Beaumont, député de la Cochin-
;chine.
» ) -t. <:
Au comité de coordination
des affaires nord-africaines
Mardi après-midi, s'est réuni, au ministère
des Affaires étrangères. le comité de coordi-
nation des affaires nord-africaines que préside
M. Albert Sarraut. Y assistaient : MM. Raoul
Aubaud, sous-secrétaire d'Etat au ministère de
j'Intérieur ; de Saint-Quentin, sous-directeur des
Affaires africaines au ministère des Affaires
étrangères ; Emile Peigné, directeur des affai-
jes algériennes au ministère de 1 Intérieur ; Ju-
ilien, secrétaire général du haut comité méditer-
ranéen, ainsi que MM. Peloni et' Gayet, du
cabinet de M. Albert Sarraut et le Couvemem
général Le Beau.
Les mêmes personnalités tiendront prochaine-
ment une nouvelle réunion à laquelle assiste-
ront, en outre, le général Noguès, résident gé-
néral au Maroc, et M. Guillon, résident géné-
ral en Tunisie, invités à venir à Paris par
M. Albert Sarraut.
Les échanges de vues pour la coordination
des décisions se termineront dans un laps de
temps très bref.
Ils aboutiront à des directives précises sur la
situation politique générale, le maintien de
j'ordre, les mesures nécessaires pour la protec-
tion des intérêts des indigènes et l'amélioration
de leurs conditions d'existence.
> -nom (
Le Gouverneur général
Le Beau est à Paris.
M. Le Beau, gouverneur général de l'Algé-
rie est arrivé à Paris lundi après-midi, venant
de Port-Vendres ou il débarqua de Y El Kan-
tara, courrier d'Alger.
Le lendemain mardi M. Le Beau assistait à
la Conférence des Affaires nord-africaines.
.Le général Noguès
et M. Guillon sont attendus
Invités à venir conférer avec M. Albert
Sarraut au Comité de coordination des Affaires
Nord-Africaines, le général Noguès, Résident
général au Maroc doit arriver dimanche et
M. Guillon, Résident général en Tunisie, est
attendu demain.
Réouverture solennelle
des cours de l'École Nationale
de la France d'outre-mer
M. Marius Moutet, Ministre des Colonies,
a présidé avant-hier la réouverture solennelle
des cours de l'Ecole Nationale de la France
d'outre-mer. -
Après avoir défini et précisé « La politique
coloniale d'action sociale » du Gouvernement,
le ministre souligna en ces termes toute l'impor-
tance du rôle dévolu aux futurs administrateurs
des Colonies: « C'est à vous, élèves de cette
Ecole, qu'il appartiendra justement de mettre
en œuvre ces lois, ces codes de travail et d'étu-
dier, dans quelques années bientôt, la mise au
point incessante de l' œuvre que nous avons mise
en train. C'est votre science des règlements,
d'une part, et votre compréhension des indi-
gènes, d'autre part, qui donneront à ces lois
leur plein effet, à ces codes leur sens et leur
fruit ».
) -te (
A l'Académie française
Réception de l'amiral Lacaze
L'Académie française a reçu hier l'ami-
ral Lacaze, ancien ministre de la Marine
pendant la guerre, président de l'Institut
Colonial.
M. Lucien Lacaze a prononcé l'éloge de
la marine française, dont il fut le grand
chef, et celui de l'illustre diplomate Tules
Cambon. à qui il succédait et dont il re-
traça en termes éloquents la longue et glo-
rieuse carrière :
Les bistoriens. conclut le nouvel im-
mortel, qui poursuivront l'étude de cette
longue carrière, tout entière consacrée au
service du pays, étroitement unie aux fas-
tes les plus tragiques de notre histoire, re-
connaîtront chez e. Jules Cambon la plus
rare des qualités : savoir réussir dans l'effa-
cement.
En pénétrant les détails de cette admi-
rable vie française, ils percevront le secret
de sa grandeur : M. Jules Cambon sentait
battre dans son cœur le cœur même de la
France.
M.'Gabriel Hanotaux loua ensuite les émi-
nents services de l'amiral Lacaze :
Par une prédestination singulière, cette
existence que vous avez consacrée au ser-
vice de la France, réunit ces deux faces
dans les choses de la mer, l'une toute de
lumière et de civilisation : c'est, d'abord
la période de notre expansion coloniale, de
notre prospérité économique, des ententes
et des alliances ; c'est ensuite, la période
sanglante et douloureuse de la guerre mon-
diale, avec son mystère et son obscurité
tragiques, qw,ne s'acheva que si lentement
par la victoire.
Ainsi, désormais, la cause coloniale a un
éminent représentant au sein de notre
grande Assemblée nationale.
En marge 1
du conflit
a.
sino-nippon
r a
tpondant, catégorique-
ment par la négative,
à la question : < La
France atdk lu
moyens d'empêcher le
trafic des armes (par
flndochine) ou d'écar-
ter dg flruloclriM lei
sauçons japonais P. t,
un correspondant d'Indochine affirme, dans l'Ac-
tion française d'avant-hier :
« Non seulement notre gouvernement
s'en préoccupe fort peu.
Mais encore il a pris dès le début du
conllit sino-japonais, l'initiative du ravi-
taillement de la Chine en armes et muni-
tions.
Des renseignements sûrs nous permet-
tent d'affirmer que ce trafic se pratique
par le chemin de fer du Yunnan depuis un
certain temps, qu'il commence ou va com-
mencer sous peu par camions par la
route Hanoï - Lang - Son-Longtcheou-Nan-
ning. Mieux encore : un bateau est atten-
du incessamment à Saigon, chargé de ma-
tériel de guerre qui serait débarqué à Sai-
gon acheminé sur le Tonkin par voie fer-
rée et de là passerait en Chine par les voies
indiquées plus haut.
Ecarter de l'Indochine les soupçons japo-
nais ? Cela parait impossible en raison du
réseau d'espionnage que le Japon entretient
depuis longtemps, en Indochine : il doit
être au courant, jour par. jour, de ce tra-
fic. »
« Plusieurs journaux de la colonie,
ajoute ce correspondant, ont déjà laissé
entrevoir à mots couverts, le danger que
ferait courir à la colonie le trafic de maté-
riel de guerre par le Tonkin : ils n'ont pas
osé dire que ce trafic existait..
Encore que très imprécises, ces affirmations, ces
accusations sont graves, pour leurs conséquences
possibles.
N'est-ce pas, en effet, alimenter à nos dépens
certaines campagnes étrangères, et peut-être pro-
voquer imprudemment autour de nos ports indo-
chinois, une suspicion Imméritée dont les suites
pourraient être incalculables.
L'opinion publique doit être informée ? D'ac-
cord : c'est son droit strict, comme c'est, du
reste, le premier devoir de la presse.
Mais un < nationalisme intégral > se doit, plus
que tout autre, quel que soit le gouvernement,
quelle que soit même la Constitution nationale, de
ne rien faire qui puisse, au-dessus des hommes
et des institutions, atteindre les intérêts supé-
rieurs de la FraDCe,
A. de telles assertions. I «Bte* Nfctrifc#.
se renouveler demain, le goamiuMat* SfdoU
d'opposer dès maintenant UTT démenti NOM mOiHi
catégorique, car on peut, et li faut, affirmer qu'il
n'y à pas à l'heure actuelle- de contrebande d'ar-
mes entre le Tonkin et la Chine. ",
Dans les délicates circonstances actuelles d'Ex-
trême-Orient, - le gouvernement manifestera ainsi
sa ferme volonté d'une neutralité la plus abso-
lue, la plus loyale, en même temps que sa vigi-
lance et sa réSolution quant au maintien de l'in-
tégralité de l'Indochine française.
***
) <
Après les élections au Liban
Le nouveau Cabinet est constitué
Le nouveau cabinet libanais a été consti-
tué samedi. Le président du Conseil,
M. Khaireddine-Ahbab, prend, en outre, les
portefeuilles de la Justice et des Affaires
étrangères.
Les membres du Cabinet sont : MM. Habib
Abichahla, Intérieur; Moussa Namoun, Fi-
nances; Selim Takla, Travaux publics; Ibra-
him Haidar, P. T. T. et Hygiène; Georges
Tabet, Economie et Instruction publique;
Medjid Arslane, Agriculture.
) ( 1
De vent, de froidure
et de pluie.
Graves inondations en Syrie.
De violentes inondations causées par des
pluies diluviennes ont provoqué, vendredi et
samedi derniers, au nord-est de Damas, un
effroyable sinistre.
On compte plus de mille morts.
Dix mille personnes sont sans abri.
Six villages sont en grande partie détruits,
trois sont entièrement anéantis. Toute la région
dans un rayon de 50 kilomètres de Damas, en
direction d'Alep, Palmyre et Bagdad, est en
proie à la dévastation.
Les villages de Deir Aatiye, de Nebeck, de
Kutaife, de Mouaddamille, et nombre d'autres,
ont été entièrement ou partiellement détruits.
Une centaine de cadavres ont été relevés dans
une vingtaine d'autres villages de la région de
Kalamovn. Une. camionnette transportant vingt
personnes, a. été, emportée par les eaux.
Les secours apportés par les troupes fran-
çaises ont permis de limiter le nombre des vic-
times.
Les àégdts, dépassent 10 millions de francs,
somme considérable, étant donné la pauvreté
de la région.
M. de Martel. Haut-Commissaire, s'est rendu
sur les lieux.
.et dans le Proche-Orient
Les inondations ont fait aussi de graves ra-
vages dans le Proche-Orient. Des dégâts consi-
dérables ont été causés par les pluies en Trans-
jordanie. La voie ferrée d'Amman à Médine a
été coupée en trois endroits.
Le gouvernement palestinjent, a envoyé une
colonne de secours dans la région de Beersheba.
Le haut commissaire intérimaire britannique
en Palestine a télégraphié ses sympathie' au
haut commissaire français au sujet de la catas-
trophe de Damas, proposant Venvoi de trois
arions, afin de faciliter les recherches.
Au Maroc
Une tornade extrêmement violente s'est abat-
tue dans la nuit de vendredi sur El-Boroudi,
dans la région de l'Oued Amou, où plusieurs
indigènes ont été emportés par la torrent. On
compte dix noyés.
De nombreux troupeaux ont été emportés par
les eaux.
La route de Serrat à El Boroui a été coupée
en plusieurs endroits.
Diverses pistes également inondées rendentt
précaires les services des cars de voyagent*.
i A.E.F. 37
La Colonie va redevenir Fédération
La suppression décidée et accomplie
par le Gouverneur général Renard des
gouvernements du Moyen-Congo, du Gabon,
de l'Oubangui-Chari et du Tchad, s'étant ré-
vélée peu favorable au bon fonctionnement
de l'administration de si grands Territoires,
sur la demande du Gouverneur général Reste
le ministère des Colonies envisage actuelle-
ment le rétablissement de" ces gouverne-
ments.
mémitats comparés du mouvement
commercial des neuf premiers mois
," 1936 et 1937
La légère amélioration qui s'annonçait
dans la vie économique de l'A.E.F. dès le
début de l'année 1937, s'est accentué rapi-
dement au point qu'on peut aujourd'hui,
sans être taxé d'exagération, parler d'une
«.reprise » dans le commerce extérieur de la
colonie.
L'impulsion donnée aux cultures dès avril
1936. une meilleure exploitation des richesses
naturelles agricoles et minières, l'améliora.
tion et l'extension du réseau routier, l'amé-
nagement du réseau navigable de l'Ouban-
guI, la réforme fiscale réalisée par le budget
gui, l'exercice 1937 et aussi la hausse des
de
cours mondiaux. sont les principaux élé-
ments de ce renouveau d'activité..
Voici les observations qu'on peut tirer de
la lecture des statistiques officielles du Ser-
Vice des Douanes pour les neuf premiers
mois de 1937.
l - Recettes douanières
Elles s'élèvent à 46.688.099 fr. 57, soit une
plus-value de 4.688.099 fr. Si sur les pré-
visions budgétaires et une plus-value de près
de 20.000.000 de francs sur les recettes doua-
nières des neuf premiers mois 1936.
Dans le détail, les bonis les plus impor.
tants sont fournis par les droits d'importa-
tion (3.336.032 fr. 41 de plus-value sur les
prévisions budgétaires) et par les droits d'ex-
portation (818.919 ,fr. 36 de plus-value sur
les prévisions budgétaires). Les autres bonis
,• proviennent de la taxe sur le chiffre d'affai-
ires (232.36g fr. 62). la taxe de circulation sur
• lès essences et huiles lourdes (134.66-? fr. cn )
Importation et Exportation
(commerce spécial)
Importation : 73.402 tonnes contre 59.785.
! Plus-value pour 1937 : 15.617 tonnes.
Exportation: 383.784 tonnes contre 262.089.
Plus-value pour 1937 : 121-693 tonnes.
La plus-value globale du mouvement du
| commerce spécial est donc de 137.312 tonnes
;en faveur de 1937.
En résumé, la plus-value de 121.693 ton-
nes constatée au mouvement des exportations
ides trois premiers trimestres 1937 par rap-
Ipqrt à la même période 1936. est due en ma-
àtSsSrwfctfie ë1 tait o*g1k
eS' Xi) £ aumé 195
tonnes), mais aussi, indication encoura-
geante, pour une bonne part aux sorties de
produits agricoles, df. attifât cueillette
(5.091 tonnes);7 le. ed plus-value
affectant les > produits miniers (t.ooo tonnes)
et les produits dé Télévage (277 tonnes de
produits et 48.000'têtes de bétail).
La reprise que faisaient prévoir les résul-
tats statistiques du premier semestre semble
ainsi se. confirmer, et s'accentuer au cours du
deuxième semestre de cette année IQ37 oui
aura été la première étape d'application des
importantes réformes de structure survenues
feen 1936.
) (
ÉLECTIONS! ÉLECTIONS!'
Une mise au point du Parti du peuple
une mise au po~,n
algérien
au sujet des élections d'Alger
Nous recevons de M. Ahmed Senhadji, se-
crétaire général adjoint du Parti du peuple
algérien, la lettre suivante :
Paris, 4 novembre 1937.
Monsieur la Rédacteur en Chef,
Nous vous prions de bien vouloir faire
paraître la rectification suivante à une note
concernant les élections cantonales en Al-
gérie parue dans les Annales Coloniales du
2MM7.
Dans cette note vous annonciez Messali
Hadj, président du Parti du Peuple Algérien,
battu par Zerrouk Maheidine.
Il n'en est rien. Voici en effet les résultats
du scrutin :
MëMaiï-Üadj 4.063 voix
Zerrouk -.;. 2.432 ̃
Lamoudi 961 »
Mais l'administration a cru bon de don-
ner ordre d'annuler 2.309 voix au nom de
Messali, sous prétexte que ce dernier, déte-
nu, ne pouvait pas être candidat. C'est ain-
si qu'à Alger-ville, les 1.215 bulletins de
Messali ont été annulés et 431 autres à Mai-
son-Carrée 1
D'ailleurs un appel en conseil de Préfec-
ture a été interjeté.
AHMED SENIIADlI
Secrétaire général adjoint.
A la commission coloniale
du parti socialiste
La Commission coloniale du Parti s'est
réunie le 2 c octobre sous la présidence de
M. Paul Faure.
Les membres de la C.A.P. avaient été
convoqués à cette séance.
Etaient présents : MM. Charles Akoun.
Marcel Barault, Théo Bretin, Maurice
Caille, Edouard Depreux, Deschamps, Raoul
Evrard, Degez, Paul Faure, Gaillard, Gran-
vallet. Salomon Grumbach, Daniel Guérin,
André Julien, Lallami Landrau, Jean Lon-
guet, Robert Longuet, Jean Loubet., Malroux,
Marius Moutet, Magaeleiné Paz, Maurice
Paz, Germaine Picard-Moch, Paul Rivet,
Maxime Roux.
L'ordre du jour comportait un exposé de
M. Marius Moutet sur la politique coloniale.
Le ministre des Colonies définit la doctrine
qui a été appliquée dès l'avènement du Front
populaire. Il relata notamment les efforts qui
ont été déployés pour l'amélioration des con-
ditions du travail et l'introduction de la lé-
gislation sociale aux colonies, les difficultés,
et les obstacles qui ont été rencontrés. Tout
n'est pas résolu, il y a: encore beaucoup à
faire, mais tin: travail considérable à-déjà été
accompli.
Au congrès radical-socialiste
de Lille
Lu Affaires coloniales
Le Parti radical-socialiste, a tenu son 'con-
grès la semaine dernière à Lille. -
La journée de samedi a été consacrée à
l'examen des différentes questions, coloniales
qui se posent actuellement. M.* Archimbaud
présidait la séance et le rapport était pré-
senté par M. Odet Denys.
- Le rapporteur combattit les revendications
coloniales allemandes en contestant leur bien-
fondé, rendant la politique d'autarchie res-
ponsable des difficultés économiques que con-
naît l'Allemagne. Traitant ensuite de la si-
tuation en Afrique du Nord, M. Odet Denys
souligna le grave malaise qui se manifeste
actuellement. Il en voit les raisons dans le
chômage, l'insuffisance des salaires, la di-
sette et aussi les campagnes d'agitation que
des émissaires étrangers viennent aggraver.
Il conclua par la nécessité de maintenir l'or-
dre à tout prix, le Gouvernement ne devant
pas céder au chantage. Cependant, il faut au
plus vite soulager les misères et, pour calmer,,
lés impatiences des Algériens, accorder cer-
tains droits politiques permettant aux indi-
gènes d'être représentés au Parlement.
Sur l'insistance des congressistes, la séance'
fut reprise l'après-midi.
Différents orateurs prirent la parole.
M. Guastavino, député de Constantine, dé-
clara que si l'agitation se poursuivait en
[Afrique du Nord, nous ne tarderions pas à
perdre ces pays et qu'alors la position de la
France dans le monde serait gravement com-
DTomise, Il nréconisa l'amélioration de. l'ou-
tillage économique. --
Vint ensuite M. Valabrègue. délégué de la
Fédération du Maroc. Comme le précédent
orateur, il insista sur le danger que serait
pour la France la continuation de l'agitation
en Afrique du Nord, et fit un tableau pessi-
miste de l'actuelle situation du Maroc. Il dé-
nonça le danger de l'action syndicale sur la
masse fruste des indigènes et les mesquine-
ries de l'administration cc routinière et imbé-
cile » qui empêche trop souvent le Maroc de
bénéficier de mesures prises en sa faveur.
•%
Dans l'ordre du jour sur la politique géné-
rale, nous relevons ceci :
« Soucieux de la défense nationale et du
bon renom de la, France, le Congrès donne
son approbation aux mesures envisagées par
le Gouvernement susceptibles de refouler
hors de France les étrangers indésirables qui
prétendent, sur notre sol, nous soumettre à
leurs lois, mesures qui, d'autre part, en Afri-
que du Nord, affirment"énergiqùemeot l'au-
torité généreuse .et bienfaisante de notre na-
tion contre les agitateurs, les factieux, et
contre tous ceux qui, par leurs visées impé-
rialistes, s'efforcent de diminuer et de' dé-
truire l'influence française. »
En matière de politique internationale,
dans la déclaration du Parti, cet appel à
M. Yvon Delbos :
(c' Lé Parti est heureux de rendre hommage
à l'action d'Yvon Delbos pour la sauvegarde
d'une paix chaque jour menacée. Il souhaite
de le voir poursuivre sa politique de prudence
et de fermeté. Il persistera à faire tous ses
efforts, à la fois pour empêcher le drame es-
pagnol de s'étendre et de se généraliser et
pour sauvegarder les intérêts essentiels de la
nation française et l'intégrité absolue de nos
territoires d'outre-mer. »
Le prochain congrès aura lieu à Marseille,
le choix d'Alger, décidé l'an dernier, n'ayant
pas été retenu en raison des difficultés de
transport.
Les revendicatieis .,,' !,
coloniales allenaides
Un discours du général von EPP.
Après les déclarations de M. Mussolini ap-
puyant les revendications coloniales elle-
mandes, l'Allemagne semble vouloir repren-
dre plus énergiquement sa campagne.
Au Congrès de i'académie du droit alle-
mand à Munich devant la Commission pOMt
le droit colonial, le général von Èpj)u
statthalter de Bavière et président de l'Office
de politique coloniale du parti national-socia-
liste, a déclaré que l'Allemagne, conformé-
ment aux paroIes-de son Führer, demande la
liquidation définitive du statut colonial ac-
tuel, afin de supprimer « les difficultés éco-
nomiques qui, pour le peuple allemand, ré-
sultent en grande partie de la perte de ses
colonies x.
A la cc tactique des adversaires de la, resti-
tution de ces colonies Il, le général von Epp
oppose les arguments suivants :
1* Le problème économique pour l'Alle-
magne est inséparable de la question colo-
niale: étant donnes l'évolution historique qui,
depuis Versailles et en général,, détermine
"la situation économique actuelle, il est-im £
: possible de séparer la' question des matière
premières de celle de l'espace et de celle
des colonies ;
2* La dure lutte.* de l'Allemagne pour ob-
tenir des vivres et. des matières premières
industrielles est conditionnée, dans une très
large mesure, par le fait qu'on lui a enlevé
ses colonies, c'est-à-dira son potentiel d:es-
pace au delà des mers ; •
3* Le peuple allemand qui,., depuis- JI
perte de ses colonies, a protesté contra
cette inulilalion d>rson-espace vital, est par-
venu, au cours des dernières vingt années,
surtout depuis l'avènement du Ille Beich. à la
conviction qu'i: lui faut recouvrer la pro-
priété de ses colonies. Aucune tactique ad-
verse ne saurait modifier cette conviction;
Et le général von Epp de conclure :
Les bases juridiques qui nous contrai-
gnaient à renoncer à nos possessions colo-
niales ont disparu : il n'existe -plus ainsi
aucune justification juridique pour le main-
tien des mandats. Toutes les tentatives en
vue de rendre viable après coup, par des-
manœuvres tactiques. la lamentable création
de Versailles échouent par suite de l'insuf-
fisance naturelle de ces méthodes.
La position de M. Eden
Dans le discours qu'il prononça lundi à
la Chambre des Communes, traitant de la
politique internationale, M. Eden. sous-secré-
taire d'Etat aux Affaires étrangères, aborda
cette question et déclara : ,
La Chambre observera sans doute, que
durant ces derniers jours une nation qui
a elle-même gagné à l'issue de la grande-
guerre d'impartants territoires en Europe
et reçu aussi certaines concessions territona-
les en Afrique de pays qui étaient ses aQiâs
pendant la grande guer-e s'est mnintiBMit
faite la championne de la revendication alle-
mande de possessions ahicaines.
Je ne désire rien ajouter pour le moment
au sujet de cette revendication pou? autant
qu'il s'usit de l'Allemagne et
sans équivoque que nous ne reconnaissons
à aucun gouvernement le droit de nous
demander des concessions alors que rien
ne tend à montrer que ce gouvernement
est préparé à faire lui-même des eonoes-
sions.
Un prochain coup d'éclat
du chancelier Hitler ?
La question coloniale a été très discutée
dans les coulisses de la conférence de
Bruxelles.
On croit savoir que, très prochainement,
le chancelier Hitler, invoquant le pijncipe
de l'égalité des droits, réclamera sans condi-
tion le retour de ses anciennes colonies.
Une campagne monstre de propagande se-
rait en préparation et un plébiscite appuie-
rait cet ultimatum.
Les ordres religieux
de l'enseignement
dans le Proche-Orient
par Emile Lambin.
III
Ce qu'il y a encore de consolant pour la
France, c'est que la série des Ordres Religieux
qui propagent en Egypte la belle langue des
Chateaubriand, Lamartine, Victor Hugo, etc.,
ne s'arrête pas seulement à des Ordres Reli-
gieux purement français, mais cette série com-
prend nombre d'Instituts de fondations étran-
gères, qui, selon l'étendue de leurs moyens,
donnent, à l'enseignement du français, une large
part dans leur programme.
Ainsi l'Institut des Religieuses Franciscaines
Missionnaires d'Egypte, fondé au Caire en
1859, eut, dès le commencement de sa mis-
sion, un vaste champ d'action, où la langue
française était pour ainsi dire le principal
moyen d'en exercer l' oeuvre bienfaisante. La
dite Mission avait alors pour but principal le ra.
chat des esclaves et la formation intellectuelle
et morale des nombreuses victimes arrachées à
une existence abjecte et misérable au possible.
L'enfance abandonnée trouva aussi une provi-
dence dans le charitable et maternel dévouement
des Religieuses. Progressivement l' œuvre
s'étendit et deyant les difficultés financières qui
se présentaient, la Fondatrice n'hésita pas à
recourir directement à l'appui de Son Altesse
le Khédive Ismail, grand père de l'actuel Sou-
verain d'Egypte, Sa Majesté Farouk Ier. Une
audience particulière lui fut exceptionnellement
accordée. Accueillie avec grande bonté, l'hum-
ble et sainte Religieuse exposa le plan de sa
Mission et l'Auguste Souverain termina l'en-
tretien par ca., mémorables paroles prononcées
avec le ton, de bOnté qui le caractérisait ; « Eh
bien, dorénavant, moi, je serai votre père ».
La Mission prit ion essort. Successivement plu-1
sieurs maisons furent ouvertes dans les princi-
pales villes de l'Egypte, et sans crainte d'au-
cune contradicticn; on peut dire que les Reli-
gieuses Franciscaines Missionnaires d'Egypte
furent les premières à enseigner, avec l'italien,
la langue française dans la Haute Egypte. La
renommée du bien que répandait l'Institut
s 'étendit et de nombreuses demandes affluaient
à la Supérieure Générale. C'est à elle que
s'adressa en 1874 « le Grand Français, Fer.
dinand de Lesseps, pour ouvrir une école dans
la petite ville d Ismailia, centre du Canal de
ouez, ou tout un personnel d'employés et d ou-
vriers, non seulement français, mais aussi d'au-
tres nationalités se trouvant transférés en plein
désert nécessitait naturellement des moyens
d'instruction pour leurs enfants. Jusqu'en 1907,
les Religieuses Franciscaines furent les seules
à RpandCe l'instruction.. dans cette petite « île
de verdure » qui aujourd'hui est à juste titre ap-
pelée le Paris de l'Egypte, vu son ackninble
et moderne installation.
1 Les écoles de l'Institut sont aujourd'hui éta-
blies dans plusieurs quartiers du Caire ainà
qu'à Mansourah, Damiette, Kafr-El-Zayat, 16.
mailia, Alexandrie, Beni-Souef; Assiut, Ke-
neh, Louxor, Aboutir, Ibrahimieh, Port-Sabl
Suez. La langue française y est régulièrement
enseignée et même bon nombre de ces écoles
présentent des élèves aux examens français du
certificat d'études primaires et du brevet éli.
mentaire. Les élèves appartiennent à toutes les
nationalités et à toutes les religions.
Entre toutes, j'ai eu l' occasion de me rendre
compte personnellement de l'installation de.
l'établissement situé à Kasr-el-Nil. On y
compte parmi les nombreuses élèves, dp «•:
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