Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 décembre 1932 17 décembre 1932
Description : 1932/12/17 (A32,N133). 1932/12/17 (A32,N133).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805493
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. - NI 183. CW NU1URO : » CENTIMES , SAMEDI SOIR, 17 DECEMBRE 1932.,
JOURlaL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration i
84, IN II Mut-mur
PARIS (II')
TÉLtPH. : LOUVRE 1»-37
» RICHELIEU 17-M
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Les Annales Coloniales
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1 Le Congo-Océan
Il parait superflu d'expliquer ce titre. Les
lecteurs des Annales Coloniales savent tous
de quoi il s'agit. Cette question, en effet,
bien qu'elle soit d'actualité, et elle le sera
encore très longtemps, n'est pas nouvelle.
De plus, elle a fait et fera encore couler
beaucoup d'encre. Elle a été évoquée à beau-
coup de tribunes, notanunent à celle du Pa-
lais-Bourbon, et elle le sera encore.
L'idée de relier Brazzaville à l'Atlanti-
que remonte à quelques années après que
M. Savorgnan de Brazza, en 1880, eût
conclu avec le roi Makoko, suzerain des
Batekès et ses chefs, le traité qui cédait à
la France des territoires qui constituent
actuellement une partie importante, riche et
bien située, de notre Afrique Equatoriale
Française.
C'est exactement en 1887 que le principe
de l'établissement de cette voie fut posé.
Dès que nous eûmes pris pied définitive-
ment au Congo, ceux qui avaient pour mis-
sion d'organiser le pays proclamaient la né-
cessité de construire une ligne en terre fran-
çaise allant de Brazzaville à la mer sans
laquelle l'exploitation des immenses ressour-
ces naturelles de toutes sortes de l'Hinter-
land Congolais ne serait pas possible.
Malheureusement, a cette époque, le Gou-
vernement ne retint même pas l'idée. Il ne
se rendait pas encore compte de l'intérêt
considérable que ce chemin de fer représen-
tait pour la colonie et pour la Métropole.
La France n'avait pas encore voulu com-
prendre que dans cette fraction de ses pos-
sessions d'outre-mer, ce qu'il convenait de
faire en premier lieu, même au prix de
lourds sacrifices financiers, pour exploiter
les immenses richesses naturelles, pour éle-
ver le niveau matériel et moral de la vie
des indigènes, pour aussi améliorer notre
économie nationale et le genre de vie de cha-
cun d'entre nous, c'était de créer des ports,
des routes, des chemins de fer, en un mot
un outillage public.
11 fallut pour nous décider à construire
cette voie ferrée que nos amis et voisins les
Belges nous donnent l'exemple.
Ce n'est, avouons-le humblement, qu'après
l'établissement du chemin de fer du Congo
Belge, de Kinch-Kassa à Matadi, et sur-
tout après l'avoir vu en exploitation, que
nous nous sommes enfin résolument décidés
en 1909 à examiner très sérieusement le pro-
jet de la construction d'un chemin de fer
allant de Brazzaville à l'Océan.
Le 12 juillet 1909, une loi autorisait le
Gouvernement du Congo à contracter un
emprunt de 21 millions. Cet emprunt de-
vait permettre de procéder aux études du
tracé de la ligne et de l'emplacement du
port. Les études furent confiées à la Société
des Batignolles et exécutées de 1910 à
1911. En 1913, le ministre des Colonies ap-
prouvait le projet, et le 13 juillet 1914 une
loi autorisait le Gouvernement Général de
l'Afrique Equatoriale Française à emprun-
ter pour l'exécution d'un ensemble de tra-
vaux publics 171 millions dont 93 étaient
destinés à la construction du Congo-Océan.
La guerre survint et la réalisation du projet
fut suspendue. Les travaux ne commencè-
rent qu'après les hostilités.
Un décret du 13 mai 1919 a autorisé les
études sur 200 kilomètres, à partir de
Pointe-Noire, et sur 100 kilomètres, à par-
tir de Brazzaville.
Un décret du 21 décembre 1920 et 25
décrets postérieurs, dont le dernier en date
est du 29 septembre 1932, ont autorisé l'ou-
verture des travaux (1).
Le décret du 21 décembre 1920 a auto-
risé l'ouverture des travaux du kilomètre o
au kilomètre 20 en partant de Brazzaville.
Le 2 février 1921, M. Augagneur, alors
Gouverneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, procédait à l'inauguration
de ce premier tronçon.
Dans un prochain article je citerai quel-
ques-unes des idées émises par M. Auga-
gneur dans le discours qu'il a prononcé à
Brazzaville devant les colons, les commer-
çants. les industriels et les fonctionnai-
res à l'occasion de cette inauguration, et je
continuerai à examiner la question du
Ccmgo-Océan.
Léon Arclaimbaad,
Député (le la VrÓmc,
Ancien Sous-Sccrétairc d'Etat des Colonies.
\-'Ít:I:.,.,.Jsidcrrt de la Commission des Fi-
nances, llapportcur du budget des Colonies.
(1). ,V. D. h. II. M. Alexandre Millerund.
président de lu République, intervint alors vi-
goureusement rue Oudinot pour que l 'n ffnire ne
traînât pas.
La Cochenille
»♦«
Un de nos confrères marocains demandait
dernièrement si on ne pourrait pas tenter au
Maroc, et principalement dans la région du
Sud, l'installation d'une exploitation de co-
chenilles. La chose, théoriquement, est loin
d'être impossible : reste à savoir ce qu'elle
rapporterait. Seulement comme un essai de
ce genre peut être fait sans grande dépense,
il serait peut-être intéressant de le tenter.
Si vous ouvrez un Larousse au mot Co-
chenille, vous trouvez : « Genre d'insectes
CI hémiptères, originaires du Mexique et qui
CI fournissent une très belle teinture écar-
Il late. n Définition parfaitement exacte,
mais incomplète car elle omet de dire que
l'exploitation de cet insecte se fait en grand
dans bien d'autres pays que le Mexique, aux
Canaries par exemple. Et cela a son im-
portance, car c'est justement cette industrie
des Canaries qui a fait penser à l'acclimater
au Maroc.
Le climat du sud marocain, à partir de
Mogador, ressemble beaucoup à celui des
Canaries. La cochenille vit sur un cactus
dénommé scientifiquement Opunta Coccinell-
ifera, mais qui ressemblent tellement au Cac-
tus Nopal, vulgairement connu sous le nom
de figuier de Barbarie, qu'il est permis de
s'y tromper. Or le figuier de Barbarie vient
très bien, tout le monde le sait, au Maroc,
surtout dans les régions du sud. C'est une
plante rustique aimant de préférence les
terres légères, mais consentant aussi à pous-
ser dans les terrains plus arides et caillou-
teux, si nombreux au Maroc.
Rien de plus facile que de le multiplier.
Il suffit, comme chacun sait, de planter, aux
deux tiers environ, une raquette que l'on
aura de préférence laissée quelques jours sur
le sol avant de la planter. Une fois reprises
ces jeunes plantes ne demandent pas grands
soins : elles sont robustes et croissent vite.
Une plantation de ce genre - ne coûterait
donc pas grand'chose comme mise de fonds, 1
et rapporterait outre les cochenilles qu'il
faudrait y installer, des fruits dont les in-
digènes et les animaux sont friancl. Par
conséquent, en admettant même que l'éle-
vage de la bestiole échoue, la plantation ne
serait pas perdue et aurait un rendement
modeste, mais assuré, et des clients certains
dans toute la population environnante.
La seule difficulté est de se procurer les
insectes, mais cela n'est pas impossible, loin
de la. Dès lors, on ne voit pas d'obstacle
insurmontable à la création d'une cochenil-
leraie dans le Maroc du Sud.
Quel sera le rapport financier d'une ex-
ploitation de ce genre ? La réponse à cette
question est plus difficile à donner. Tout ce
que l'on "peut dire c'est que malgré la
concurrence des teintures minérales, le car-
min de cochenille est toujours très recherché.
Il sert dans la teinturerie, et aussi, dans le
commerce, pour la coloration des bonbons,
des sirops de confitures artificielles, tous em-
plois qu'ignorent sûrement 99 des ama-
teurs de ces friandises. Donc il y a des dé-
bouchés. Et la meilleure preuve que cette
industrie peut vivre, c'est qu'elle n'a pas
disparu au cours de la tourmente économique
actuelle. Cela s'explique au surplus, puis-
que, ainsi que nous venons de le voir, la
plantation de cactus coûte peu, les animaux
pas énormément, et que la décoction, qui se
fait par différents acides, n'est pas une opé-
ration bien dispendieuse. Tout porte donc à
croire que ceux qui se livrent à ces indus-
tries ne s'y ruinent pas.
Et c'est déjà quelque chose à l'époque ac-
tuelle.
Lomia Le igarbier.
EN A. O. F.
Le Gouverneur général
Brévié en tournée
Le Gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française vient de quitter Dakar
pour une tournée d'inspection dans les colo-
nies du groupe.
A son passage à l'Kayes il a tenu à aller
s'incliner sur les tombes des victimes de la
récente épidémie de fièvre jaune.
A travers le Soudan et la Haute-Volta il
doit se rendre au Niger. De Niamey il visi-
tera toute la colonie du Dahomey pour s'em-
barquer à Cotonou à destination de Grand-
Bassam.
Après une inspection des principaux cen-
tres de la Côte d'Ivoire il visitera ceux du
Soudan jusqu'à Nioro.
Le Gouverneur général Brévié regagnera
ensuite la capitale de la Fédération.
) < -+
En A. E. F.
Recherches pétrolifères
Les recherches pétrolifères entreprises
dans la zone comprise entre le chemin de fer
Congo-Océan, de Pointe-Noire jusqu'au
km. 100, et le cordon lagunaire de Fernan-
Vaz, ont déjà permis de déceler la présence
de roches-mères et de roches-magasins en
surface et en profondeur.
Ces recherches seront activement poursui-
vies l'an prochain et seront poussées plus
énergiquement que jamais. Le programme
établi comporte notamment le commencement
des sondages.
Plusieurs sondages de reconnaissance se-
ront d'abord effectués là où les affleurements
rocheux sont particulièrement importants.
Deux et peut-être même trois sondages, dits
« de reconnaissance profonde », seront en-
suite effectués avec des appareils perfec-
tionnés.
Les spécialistes qui dirigent les recherches
ont la plus grande confiance dans l'heureux
aboutissement de ces sondages.
Les exportations d'Okoumé du Gabon
Les exportations d'okoumé du Gabon ont
atteint 20.960 tonnes en. novembre, portant à
220.000 tonnes le total des bois d'okoumé ex-
portés depuis le début de l'année. Pour l'en-
semble de l'année, les exportations oscille-
ront entre 240.000 et 250.000 tonnes, chiffre
sensiblement égal à celui de 1931, année où
le contingentement fut mis en vigueur. Ce
chiffre est, par ailleurs, très inférieur à celui
des productions de 1929 et de 1930, qui furent
respectivement de 310.000 et de 381.000
tonnes.
) -.. (
Le commerce des œufs
1.'
La plupart des syndicats avicoles se plai-
gnent de ce que des mesures prises pour em-
pêcher les œufs étrangers de pénétrer en
France deviennent inopérantes, du fait qu'ils
profitent du truchement de nos colonies et
pays de protectorat, pour revêtir une fausse
étiquette d'origine qui leur permet de pé-
nétrer dans notre pays sans difficultés.
C'est ainsi qu'il est établi, d'après le com-
mandant Ayne, du syndicat des aviculteurs
de Nantes, que les rrufs belges sont rentrés
en France en passant par le Maroc, et que
les œufs turcs, russes et roumains font tous
escale en Syrie avint d'être débarqués à
Marseille.
Tabacs africains
.1.
L est probable que
Jean Nicot ne s'est
pas rendu compte
de l'importance de
son initiative, lors-
qu'il s'ingénia à
vulgariser, en Fralt.
ce, le tabac, plante
originaire des An-
tilles, très proba-
blement, et importée
en Europe par les Espagnols.
Ce Jean Nicot, ambassadeur de Catherine
de Jfédicis, n'était certes pas un sol 1
commerçant ou. dilettante, épris des plai-
sirs qui s'évanouissent en réseaux mobiles
et bleus, il a révélé, à la France Vint des
plus beaux succès, entre tant de distractions,
inventées par les hommes, pour charmer leur
brève vie.
Au jour d'hui, deux possessions françaises
d'Afrique peuvent célébrer Jean Nicot, car
les tabacs de l'Algérie et de Madagascar
commencent à faire bonne figure dans Vap-
provisionnement métropolitain, fi, rapport
annuel de la Caisse autonome d'alllortissc-
ment nous fourtrit, sur les achats du .duo-
pole des tabacs, en Algérie et dans la Grande
Ile, des chiffres fort intéressants. Rappe-
lollS, du reste, qlJC les produits du monopole
des tabacs ont été attribues a cette caisse par
la loi de 1926 qui Va instituée 1
La métropole, les pays étrangers et cer-
taines colonies fournissent la matière prc-
mière nécessaire el cette importante induit rie.
Le rapport du Conseil d'administration de
la Caisse au Ministre des Finances. pour
l'année ioit, indique les quantités de tabacs
coloniaux qui ont été achetés au cours de
cette année. L'Algérie et Madagascar sont
les deux seul s pays qui figurent sous cette
rubri que et voici, d'après le document offi-
ciel les achats qui ont trt' cI fectués dans
ces deux colonies :
Le service d'exploitation industrielle des
tabacs a acheté, en 1931, 9.633.927 kilo-
grammes de tabais d'Algérie pour une 'j'a-
leur de 52.988.244 fr. 99.
il M adagascar, les chi ffres donnent,
pour 1930 : 2.118.000 kgs ; pour 1931 :
3.508.000 kgs.
La mission métropolitaine, composée de
sept agents, ayant terminé ses travaux de
prospection des régions aptes à la culture
dit tabac, a porté son effort sur l'améliora-
tion de ta culture et de la préparation des
tabacs. Donc, les perspectives demeurent
bonnes et l'lm peut s'attendre, dans la
années à venir, il un accroissement sérieux
de la production tant en qualité qu'en quan-
tité.
Feuilles de tabac et sonnet des Fleurs du
Mal ! X'est-ce Pas Baudelaire qui faisait
dire à La Pipe d'un Auteur:
Et je roule un puissant dictamc
Qui charme son cccur et guérit
De ses fatigues son esprit.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
-'----..
Elections coloniales
*4*
Lors de sa dernière réunion à la Chambre,
l'a Sous-Commission chargée par la Commission
des Colonies d'étudier les conditions dans les-
quelles se sont passées les élections au Conseil
Supérieur des Colonies s 'est réunie sous la pré-
sidegee de M. Taittinger.
La Sous-Commission a particulièrement étu-
dié les él'ections de Tahiti et de la Nouvelle-
Calédonie.
Elle a chargé M. Taittinger de lui présenter
à sa prochaine séance un rapport sur les scan-
dales qui ont accompagné ces consultations élec-
torales, et sur les actes de fraudes et de pres-
sion administratives qui lui ont été signalés.
) -.- (
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
>
M. POILAY EST NOMME CHEVALIER
Nous sommes heureux de relever parmi
les nouveaux chevaliers de la Légion d'hon-
neur au titre du ministère des Finances le
nom de M. Edw. Poilay, directeur général
de la Banque Occidentale française.
C'est la juste récompense de multiples an-
nées de service à la cause coloniale notam-
ment en Océanie. Rappelons que M. Poilay
fut longtemps attaché à la Banque de l'In-
dochine dont il devint le secrétaire général.
Il a quitte ce poste pour succéder, dans des
circonstances difficiles, à M. IL Nouvion à
la Banque de l'A. O., il a su avec beaucoup
d'habileté, rendre d'énormes services à no-
tre grand établissement d'émission à la côte
Occidentale d'Afrique.
j WB v -
Dépêches de l'Indochine
obe
Du riz pour la France
1,'Aramis est parti de Saigon le 12 Il,,
cembre urée l.8;>4 t. de riz blatte, ;iT)0 '/<'
brisures et 150 de farines pour Marseille.
Le comte de Baillet-Latour en Indochine
Le eomte de Baille t-Latour, du Comité
Internotiouul Olympique wnant. Los-Ait-
gelés, on il n assista aux Jeux Olympiquẽ<
cie 1H"2, est arrivé à Saigon hier matin. 11
a visita les installations sportives de Sai-
gon et de, Cholon et s'est félicité de leur
organisation.
Le comte de Baillet-Latour est parti pour
le Tonhin et retiendra à Safgdn dans les
premiers jours de janvier,
Au Conseil général
de la Guadeloupe
La deuxième session ordinaire du Conseil
générale de la Guadeloupe a été ouverte le
29 octobre 1932 par M. le gouverneur Cho-
teau. Les premières paroies du discours
qu'il a prononcé a cette occasion ont été pour
renouveler à M. Candace, deputé de la uua-
deloupe, nommé sous-secrétaire d'Etat au
ministère tics Colonies, les complimeuts
qu'il lui a déjà adressés au nom de la culu-
nie. Il a ensuite rappelé le cyclone qui a dé-
vasté le 20 septembre dernier San Juan de
l'orto-Kico et ses t les îles Saint-Martin et Samt-uarthélcmy,
dépendances de la Guadeloupe. Un secours
de .:!fooo francs a été envoye a Saint-llanhé-
temy.
Après ce préambule le Gouverneur est
patse aux atiaires de la colonie et il a dit :
A l'ouverture de la dernière session dit
Conseil général je vous ai exposé les diffi-
cultés qu'éprouvaient les industries du pays
par suite de la baisse dit prix dit rhum et des
restrictions apportées aie crédit par les Eta-
blissements bancaires.
Cette situation s'est un peu améliorée par
suite de l'abondance de la récolte et du re-
lèvement des cours sur" les marchés métro-
politains. La campagne prochaine s'annonct
dans de bonnes conditions. La production du
sucre est estimée à 40.000 tonnes. Les cours
du sucre se sont relevés et ceux du rhum
viennent de dépasser 680 francs l'hectolitre.
La production de la banane est partout
intensitiée. Les productions ont été de 527
tonnes en 1929, 2.277 en 1930, 4.290 en 1931
et elles atteindront cette année environ
11.000 tonnes. M. Choteau a annoncé à
l'assemblée que dès le début de 1933 les
sorties atteindront mensuellement 1. 500 ton-
nes et progresseront régulièrement en sorte
que plus de 20.000 tonnes de bananes seront
lournies par la Guadeloupe à la consomma-
tion métropolitaine en 1933.
La crise économique a eu sa répercussion
sur la situation financière de la colonie, a dit
le Gouverneur. Les prévisions dç recettes dit
budget rectificatif de l'exercice 1932 ne Pa-
raissent pas devoir êtrc atteintes - dans l'en-
semble. Les réalisations du service de;
Douanes et de l'Enregistre ment présenteront
des moins-valucs appréciables ; par contre,
celles dit service des Contributions feront
apparaître un excédent important.
Il justifie ces appréciations en donnant des
chiffres.
Après avoir donné les renseignements qui
précèdent le Gouverneur en arrive au budget
de l'exercice 1933 qu'il soumet aux délibé-
rations du Conseil général et qui s'équilibre
en recettes çt en dépenses à 58.477.500 francs
présentant une diminution de 7.743.364 fr.
sur les prévisions du budget rectificatif de
l'exercice précédent arrêtées à 66.220.224 fr.
Les chiffres qui précèdent comprennent les
opérations d'ordre et la contrevaleur des
prestations allemandes en recettes et en dé-
penses. Si on les déduit la diminution effec-
tive du budget de l'exercice 1933 est de
4.750.477 francs par rapport à celui de l'exer-
cice 1932.
Le budget annexe du Port de Pointe-à-Pi-
tre est arrêté à la somme de 1.185.000 francs
au lieu de .75.ooo francs en 1932.
Le budget des grands travaux de l'exercice
1933 est arrêté à la somme de 34.800.000 fr.
Après avoir donné sur chacun de ces bud-
gets les explications que comportent les pro-
grammes à réaliset, M. Choteau a exposé au
Conseil général la situation des divers ser-
vices de la colonie : Douanes, Mouvement
commercial, Contributions, Enregistrement,
Domaines et Timbres, Service judiciaire,
Service des P.T.T. et T.S.F., Service des
Travaux publics, Service de santé, Assis-
tance publique, Instruction publique, Ins-
cription maritime, Service des Eaux et Fo-
rêts, Service topographique, Service de
l'Agriculture, Office des prêts, Imprimerie.
Ce long discours se termine ainsi :
Messieurs, l'exposé que je viens de vous
donner de la situation générale de la Colonie
a fait apparaître que la Guadeloupe a été
touchée par la crise, mais les répercussions
n'ont pas été aussi graves que dans la plu-
part des autres pays.
Les mesures que je vous pro pose d'adopter
pour 191J permettront d'asseoir sur des buses
plus solides l'rqllilibre de nos budgets; elles
permettront de poursuivre activement le pro-
gramme de modernisation de l'équipement
économique et d'intensification de la produc-
tion dont vous avez pu apprécier déjà les
-- heureux résultats.
le ne doute pas qu'elles aient L agrément
de votre assemblée.
Après ces paroles il a déclaré ouverte la
deuxième session ordinaire de I03--
). (
A l'Académie des Inscriptions
et Bettes-Lettres
1t1
Choix de correspondants
L'Académie des Inscriptions a élu hier ses
correspondants.
Consultée sur la succession de M. Albcrtin,
directeur des antiquités de l'Algérie, qui
vient d'être nommé professeur au Collège de
France, elle a. proposé, pour 1;* poste que ce
sa.vant abandonne, M. Learhi, professeur à
l'Université d'Alger.
Hommage à l'Académie
M. René Cagnat, secrétaire perpétuel, a
offert, en hommage à l'Académie, au nom de
Youssouf jKcmal, les « monuments cartogra-
phiques de l'Afrique et de l'Egypte n. fasci-
cule 2 du tome II, faisant suite aux atlas de
ce grand ouvrage qu'elle avait déjà reçus.
A la Galerie Georges Petit
Vente de tableaux
Un des faits les plus marquants de la. sai-
son des grandes ventes parisiennes .1. été la
dispersion dl la. collet tion Jules Strauss.
Renoir était représenté par plus de vingt
toiles, qui dépassèrent, presque toujours les
demandes des experts on donna 173.000 fr.
pour le Jardin d essai à Alger.
Les autres enchères significatives furent :
Personnages à Tahiti, par Gauguin, 50.100 fr.
NOTRE GRAND REPORTAGE AU MAROC
DU RIFF A L'ATLAS
) ..a (
:;;.. Marrakech ou la pénétration dans l'Atlas
C--
(I)c notre envo ye spécial)
Les échos des batteries du Guéliz et des
sonneries de l'infanterie coloniale nous ac-
cueillent à Marrakech : elles marquaient la
fin d'une grande fête militaire qui se termi-
nait juste avant l'orale engendré par les
crêtes de l'Atlas. Le spectacle de ces nuées
d'éclairs presque permanents qui envoyaient,
des torrents d'eau sur la vaste palmeraie
qu'une enceinte gigantesque sépare de la
ville, était grandiose. En quelques instants,
les rues et les jardins étaient déserts : seules
quelques bayadères impénitentes longeaient
furtivement les murs rouges de l'enceinte
dont l'ombre, le soir, devenait leur com-
plice.
Le lendemain cependant, un soleil radiCux,
que nous découvrîmes comme un point flam-
boyant sur l'i de la jKoutoubia, nous condui-
sit jusqu'aux mosquées de Marrakech et à ces
admirables monuments de marbre blanc aux
filigranes multicolores entrelacés, qui servent
de mausolée aux sultans saadiens. Mais quel
contraste entre la paix et le silence de ces
temples et l'animation des souks et des fon-
douks. Qu'ils soient a ciel ouvert, voûtés ou
ornés eu berceaux de feuillage, les marchés
indigènes sont toujours bruyants et encom-
brés par le va et vient des djellabas imper-
sonnels, des ânes et des mulets. L'œil émer-
veillé fait escale sur chacun de ces ilôts que
forment dans la Médina les quartiers des
corps de métiers, chacun d'eux ayant sa
clientèle. ses couleurs et ses odeurs ! Fabri-
cants de soie brodée et de cuirs excisés, de
riches harnachements et du fines babouches,
ciseleurs, dramasquiniers, potiers, et jus-
qu'aux tisserands qui prolongent leurs bou-
tiques jusqu'au milieu des ruelles, grâce à
ces petits indigènes à natte en queue de che-
val qui tiennent dans leurs doigts menus les
fils multiples qui les amarrent au métier où
l'artisan combine des points invraisembla-
bles.
Marrakech n'est point seulement la giande
capitale chéritienne du Sud où se rencontrent,
du blanc au noir, toutes les nuances vivantes
de la montagne et du désert, elle est aussi
le centre du commandement militai] e d'où
l'action paciticatrice de la France rayonne
vers le Midi. Le général Huré, commandant
la région militaire, nous explique l'œuvre
merveilleuse de pénétration, sur une grande
carte qui orne son bureau. 11 nous décrit la
geste épique des colonnes dans leur progres-
sion au delà de l'Atlas, vers l'Est et vers le
Sud : « La pacification du coude de l'Oued
Draa, aux confins du Rio d'Oro, voici notre
objectif immédiat. » Une colonne se prépa-
rait pour tenter la grande aventure dans le
bled, la montagne et le désert. Mais l'armée
a encore bien d'autres tâches à accomplir au
Maroc. La révolution espagnole, qui a laissé
supposer que le Maroc espagnol serait aban-
donné à son sort, a alcrté les garnisons fran-
çaises sur l'ancien front d'Abd-el-jKiim. Et
malgré les assurances du ministère de la
guerre à Madrid que tout est calme dans le
Riff. il n'est guère impossible que d'inquié-
tants événements ne se préparent parmi les
douars des plateaux espagnols. LI:' cheik Be-
nouna, qui a été expulsé de la zone de Tan-
ger à la requête des autorités de Rabat, a
rallié autour de lui quelques milliers de mé-
contents. Cependant que Ben-Aziba, un chef
de tribu fanatique, a ramassé, deux mille
hommes parmi les Bédouins de la montagne.
Pendant son séjour à Tanger, Betiouna rece-
vait de fortes sommes de l'étranger, de l'Al-
lemagne disent les milieux informés. Et c'est
pour parer à toute éventualité regrettable que
des colonnes françaises s 'avance! aient vei-
l'ouest d'Ouergha.
Toute cette, situation qui tt-iit compliquer
la crise économique qui ;dfl.',:!t' également le
Maroc, pousse les tribus dissidentes a ne pas
se presser pour se soumettre, pendant que les
mécontents de la zone soumise essayent de
profiter de cette période troublée pour haus-
ser le ton de leurs revendications. On con-
çoit donc la prudence avec laquelle la
France doit agir, d'une part, pour maintenir
sur les populations soumises son ascendant
moral qui est la meilleure garantie de l'or-
dre, et de l'autre, pour repou-ser toujours
plus loin, jusqu'à leur disparition complète,
les limites de l'insoumission. La première
tâche est relativement plus aisée : le déve-
loppement de l'instruction publique, surtout
par la création d'écoles fi inco-arabes et
tranco-bcrbères, les progiès de l'hygiènc pu-
blique. qui touche Tes indigènes plus que
toute .Mitre chose, une organisation fiscale
judicieuse et une prudente réforme judi-
ciaire, paiviendiont peu à peu à consolider
l'ascendant moral de la France au Maroc.
Mai- ( 'e-t ia seconde opération nui est dp
plus long lie haleine. Cs'dullller de la lenteur avec laquelle l'armée
pacifie la zone insoumi.-e. Avec les puissants
moyens militaires dont elle dispose, elle
pourrait peut-être finir en une seule vaste
campagne avec les dissidents. C'e:t mécon-
naître la situation véritable du Maroc. Du
point de vue; militaue, une. pareille cam-
pagne présenté de glande- difficultés : en
face de tribus guerrièies habitant des régions
montagneuses compliquées et se battant
d'une favon irrégulièie, ni la grosse artille-
rie, ni 1 avion, ni l'automobile blindée ne
peinent être de grande utilité. C'est d'ail-
leurs une situation analogue (jui confronte
les Anglais à la frontière' nord-ouest des
Indes, qui est encore loin d'êtie complète-
ment pacifiée, et où la nature de la montagne
permet l'infiltration des dissidents. Pour're-
venir au Maroc , on se souviendra du désastre
de El-IIetri, en pays Zaiane, en novembre
IC)q, dû surtout à 1 impatience d'un chef mi-
litaire qui ci ut pouvoir aboutir par la force
seule à la pacification du Moyen-Atlas. Cette
malheureuses expédition montra mieux que
la meilleure théorie, tous les avantages de la
»
politique de pénétration si brillamment con-
duite par le niaiéchal I.yautey, et dont le
commandement militaire du Maroc se garde
bien de se départir en ce moment.
( cite politiiiue < on^te à faire; marcher de
pair 1 armée a\e' le Servie e des Renseigne-
ment- politique-. Les forces militaires n'en-
tie piennent rien du tout sans l'avis des offi-
ciers de service. Lorsqu'une co lonne pénètie
en territoire insoumis, le Service des Rensei-
gnements la suit et ouvre aussitôt un bureau
de renseignements au poste : c'est lui qui est
chargé de la pénétration pacifique oies tribus
dissidentes. Les soins médicaux, la persua-
sion, la promesse de meilleurs pâturages,
d'une plus grande sécurité de la propriété et
de la vie, l'exemple des tribus soumises qui
vivent tranquillement dans les zones paci-
fiées, et enfin le déploiement des forces mili-
taires, sont les instruments puissants dont se
servent les otticiers du bureau de renseigne-
ments pour attirer à eux les dissidents et
amener leur soumission sans combat. C'est
LI, tilif- lente; mais
du moins elle a l'a\antage d'épargner des
vies de part et d'à ut ie, et de ne pas aigrir
les tiihus insoumises en leur infligeant des
pertes. D'ailleurs, la pu-enee de l'armée au
Maroc est un des plu- «ûis garants de la paix
dans le IKIVS. Car ce-t derrière la haie de
kepis qui veillent sur les deux crêtes du Ritï
et de 1" Alla- que le vaste qua d i ilatète du
Maioc soumis, de Taza à Mogador et de
Keniti a a Marrakec h, se développe à une ca-
dence mei veilleuse.
Et ainsi les :\Idrl/Cdllh .lpp.naieeClIf ,'11111111\'
un peuple sans soucis. I "est aussi une illl-
pression analogue mais bien plus coloriée
que nous laisse notre: dernière vision de Mar-
r.d,c, h la, vers la tin de l'après-midi, les
< uiiteui - aiabes, les c.hai meurs de serpents,
les acrobates du Soih, le- avaleurs de feu il
les maichaiids ambulants de la vaste place
Djemaa-el-Fna attirent infatigablement au-
tour d eux le- ( enta nes de badaud- inofl'en
sifs qui hantent en p>i n.men. »• i.i cité dl"
scigneui- de l'At las.
Thomas Greenwood.
Professeur <1 l'i turert-IS ,1e Londres.
L'Aviation Coloniale
Le trafic de l'Aéropostale
Ti'iifi<: de lu limite Franco-Amérique du
Sud. pendant, lu semaine du 5 au II décem-
bre : Fratice-Espagne-Maroe : llô.l;'ô let-
tres ; Frunee-A. O. F. ; IS.ivJÔ ; Imuikc-
Aiiierique du Sud : XJ'J. 1Gl ; Amérique du
Sud-France X>.8ll, et, France-Algérie ;
27. £ t\ Total : ^5.S5i lettres.
Le beau travail du colonel Vuillemin
Le colonel Vuillemin, chef de l'aviation
du Mai'oe, dont, nous avons signal»'1, le lu
décembre, le départ. d'Alger pour rentrer à
Hahal, avec, sa femme, sis cillants et la
nurse, a repris son eonimainlemeiil. Lu
trois mois. 1»; colonel Vuillemin a couvert
7."m0 kilomètres a\ec son ('.audron « l'b.-i-
lèim »-<'îipsy III. -
Mrs Amy Mollison a repris son vol
pour l'Angleterre
L'aviatrice Mrs Mollison, qui a\ad. du at-
terrir à llem-OiinU' en raison du mauvais
iernps, en est îvpurlii» et est arrivée Iner à
Oran à la h. :i<». Mlle a repris sou vol au-
jouriVlmi à la pi
A la Compagnie Air-Orient
La Compagnie Air-OnenI 1.ligne Marseille-
Saïuoii a porté son capital de millions
iOtÙMHt francs ">0 millions a\ee des sous-
criptions du gouveriuanenl, de riud'vliiue,
du Canal de Su»1/., de1 la Compagnie Interna-
tionale des Wagons-I .ils, des Iransporloiir*
maiiliines W'orms et de quelques divers.
LINE EN SECONDE PAGE :
La cuisine exotique par le Cordon .\011'.
l'Union coloniale : réunion du Comité
de l'outillage.
La case aux livres
TOUR D'HORIZON
Par MARIE-LOUISE ShARD,
FAUDRA T-IL EVACUER L'INDOCHINE ?
par
JEAN DORSENNE
La prêt ace heureusement, nous rassuie de-
les premières lignes
1 Que l' on ne se ne-pienne point sur le ser.
'ie 1 l' titie, volontairement brutal. \)l'
n'avons nullement l'intention d'alarmer date,
un but scandaleux l'opinion publique, l a s;
luation actuelle de l'lndochin, es', satisfai-
sante. Au point; do. vue économique, W _-; is -
sevh comme dan I, monde rn;i'[, mais
t n'ii ne p»;rmet de dosespeiei -u: le teiram
politique le calme semble ;eiai>h >..
Voilà qui est fait, l'éiiuiiihre 1 -t rétabli
(Mitre le titre-a-sommoir et la tranchise, l'im
partialité- d'une < ,;j - ,lUj vjic surtout l'ave-
nir.
i x moi s il travers not:'"*
empire d'li\treme-Asie M. l"dli Dorseune a
îappoite une grave question Faudra-t-,
cv.iei.'t r ; /ndoehine II. Knire la propagan-
de rouge et le réveil nationaliste au Tonkin
et n Annam, la ivponse que !e romancier v
donne ne nnu- rassure nullement. L'auteur
n a pas lardé la vérité, il a préseul • les évé-
nements qui se fhlnllknt !:'t-lu..;, .;nu;; ¡ln jour
vivant, oloré, diamatique.
Seulement, et. c'est noire ra son d' es pérer,
dans le déroulement île Thi-toiie des peu-
pi''-, m le- individu-, ni 1". enements ne.
sont, des ligures messianique- înterpretei
'demain d'après hier et aujout d'hui c'est ris-
quer de n'inventer qu'une conclusion de ro-
man.
Les réactions des races entre elles l'ont: sut •
gir un formidable in-onnu, apparition, 1.
JOURlaL QUOTIDIEI
Rédaction & Administration i
84, IN II Mut-mur
PARIS (II')
TÉLtPH. : LOUVRE 1»-37
» RICHELIEU 17-M
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1 Le Congo-Océan
Il parait superflu d'expliquer ce titre. Les
lecteurs des Annales Coloniales savent tous
de quoi il s'agit. Cette question, en effet,
bien qu'elle soit d'actualité, et elle le sera
encore très longtemps, n'est pas nouvelle.
De plus, elle a fait et fera encore couler
beaucoup d'encre. Elle a été évoquée à beau-
coup de tribunes, notanunent à celle du Pa-
lais-Bourbon, et elle le sera encore.
L'idée de relier Brazzaville à l'Atlanti-
que remonte à quelques années après que
M. Savorgnan de Brazza, en 1880, eût
conclu avec le roi Makoko, suzerain des
Batekès et ses chefs, le traité qui cédait à
la France des territoires qui constituent
actuellement une partie importante, riche et
bien située, de notre Afrique Equatoriale
Française.
C'est exactement en 1887 que le principe
de l'établissement de cette voie fut posé.
Dès que nous eûmes pris pied définitive-
ment au Congo, ceux qui avaient pour mis-
sion d'organiser le pays proclamaient la né-
cessité de construire une ligne en terre fran-
çaise allant de Brazzaville à la mer sans
laquelle l'exploitation des immenses ressour-
ces naturelles de toutes sortes de l'Hinter-
land Congolais ne serait pas possible.
Malheureusement, a cette époque, le Gou-
vernement ne retint même pas l'idée. Il ne
se rendait pas encore compte de l'intérêt
considérable que ce chemin de fer représen-
tait pour la colonie et pour la Métropole.
La France n'avait pas encore voulu com-
prendre que dans cette fraction de ses pos-
sessions d'outre-mer, ce qu'il convenait de
faire en premier lieu, même au prix de
lourds sacrifices financiers, pour exploiter
les immenses richesses naturelles, pour éle-
ver le niveau matériel et moral de la vie
des indigènes, pour aussi améliorer notre
économie nationale et le genre de vie de cha-
cun d'entre nous, c'était de créer des ports,
des routes, des chemins de fer, en un mot
un outillage public.
11 fallut pour nous décider à construire
cette voie ferrée que nos amis et voisins les
Belges nous donnent l'exemple.
Ce n'est, avouons-le humblement, qu'après
l'établissement du chemin de fer du Congo
Belge, de Kinch-Kassa à Matadi, et sur-
tout après l'avoir vu en exploitation, que
nous nous sommes enfin résolument décidés
en 1909 à examiner très sérieusement le pro-
jet de la construction d'un chemin de fer
allant de Brazzaville à l'Océan.
Le 12 juillet 1909, une loi autorisait le
Gouvernement du Congo à contracter un
emprunt de 21 millions. Cet emprunt de-
vait permettre de procéder aux études du
tracé de la ligne et de l'emplacement du
port. Les études furent confiées à la Société
des Batignolles et exécutées de 1910 à
1911. En 1913, le ministre des Colonies ap-
prouvait le projet, et le 13 juillet 1914 une
loi autorisait le Gouvernement Général de
l'Afrique Equatoriale Française à emprun-
ter pour l'exécution d'un ensemble de tra-
vaux publics 171 millions dont 93 étaient
destinés à la construction du Congo-Océan.
La guerre survint et la réalisation du projet
fut suspendue. Les travaux ne commencè-
rent qu'après les hostilités.
Un décret du 13 mai 1919 a autorisé les
études sur 200 kilomètres, à partir de
Pointe-Noire, et sur 100 kilomètres, à par-
tir de Brazzaville.
Un décret du 21 décembre 1920 et 25
décrets postérieurs, dont le dernier en date
est du 29 septembre 1932, ont autorisé l'ou-
verture des travaux (1).
Le décret du 21 décembre 1920 a auto-
risé l'ouverture des travaux du kilomètre o
au kilomètre 20 en partant de Brazzaville.
Le 2 février 1921, M. Augagneur, alors
Gouverneur Général de l'Afrique Equato-
riale Française, procédait à l'inauguration
de ce premier tronçon.
Dans un prochain article je citerai quel-
ques-unes des idées émises par M. Auga-
gneur dans le discours qu'il a prononcé à
Brazzaville devant les colons, les commer-
çants. les industriels et les fonctionnai-
res à l'occasion de cette inauguration, et je
continuerai à examiner la question du
Ccmgo-Océan.
Léon Arclaimbaad,
Député (le la VrÓmc,
Ancien Sous-Sccrétairc d'Etat des Colonies.
\-'Ít:I:.,.,.Jsidcrrt de la Commission des Fi-
nances, llapportcur du budget des Colonies.
(1). ,V. D. h. II. M. Alexandre Millerund.
président de lu République, intervint alors vi-
goureusement rue Oudinot pour que l 'n ffnire ne
traînât pas.
La Cochenille
»♦«
Un de nos confrères marocains demandait
dernièrement si on ne pourrait pas tenter au
Maroc, et principalement dans la région du
Sud, l'installation d'une exploitation de co-
chenilles. La chose, théoriquement, est loin
d'être impossible : reste à savoir ce qu'elle
rapporterait. Seulement comme un essai de
ce genre peut être fait sans grande dépense,
il serait peut-être intéressant de le tenter.
Si vous ouvrez un Larousse au mot Co-
chenille, vous trouvez : « Genre d'insectes
CI hémiptères, originaires du Mexique et qui
CI fournissent une très belle teinture écar-
Il late. n Définition parfaitement exacte,
mais incomplète car elle omet de dire que
l'exploitation de cet insecte se fait en grand
dans bien d'autres pays que le Mexique, aux
Canaries par exemple. Et cela a son im-
portance, car c'est justement cette industrie
des Canaries qui a fait penser à l'acclimater
au Maroc.
Le climat du sud marocain, à partir de
Mogador, ressemble beaucoup à celui des
Canaries. La cochenille vit sur un cactus
dénommé scientifiquement Opunta Coccinell-
ifera, mais qui ressemblent tellement au Cac-
tus Nopal, vulgairement connu sous le nom
de figuier de Barbarie, qu'il est permis de
s'y tromper. Or le figuier de Barbarie vient
très bien, tout le monde le sait, au Maroc,
surtout dans les régions du sud. C'est une
plante rustique aimant de préférence les
terres légères, mais consentant aussi à pous-
ser dans les terrains plus arides et caillou-
teux, si nombreux au Maroc.
Rien de plus facile que de le multiplier.
Il suffit, comme chacun sait, de planter, aux
deux tiers environ, une raquette que l'on
aura de préférence laissée quelques jours sur
le sol avant de la planter. Une fois reprises
ces jeunes plantes ne demandent pas grands
soins : elles sont robustes et croissent vite.
Une plantation de ce genre - ne coûterait
donc pas grand'chose comme mise de fonds, 1
et rapporterait outre les cochenilles qu'il
faudrait y installer, des fruits dont les in-
digènes et les animaux sont friancl. Par
conséquent, en admettant même que l'éle-
vage de la bestiole échoue, la plantation ne
serait pas perdue et aurait un rendement
modeste, mais assuré, et des clients certains
dans toute la population environnante.
La seule difficulté est de se procurer les
insectes, mais cela n'est pas impossible, loin
de la. Dès lors, on ne voit pas d'obstacle
insurmontable à la création d'une cochenil-
leraie dans le Maroc du Sud.
Quel sera le rapport financier d'une ex-
ploitation de ce genre ? La réponse à cette
question est plus difficile à donner. Tout ce
que l'on "peut dire c'est que malgré la
concurrence des teintures minérales, le car-
min de cochenille est toujours très recherché.
Il sert dans la teinturerie, et aussi, dans le
commerce, pour la coloration des bonbons,
des sirops de confitures artificielles, tous em-
plois qu'ignorent sûrement 99 des ama-
teurs de ces friandises. Donc il y a des dé-
bouchés. Et la meilleure preuve que cette
industrie peut vivre, c'est qu'elle n'a pas
disparu au cours de la tourmente économique
actuelle. Cela s'explique au surplus, puis-
que, ainsi que nous venons de le voir, la
plantation de cactus coûte peu, les animaux
pas énormément, et que la décoction, qui se
fait par différents acides, n'est pas une opé-
ration bien dispendieuse. Tout porte donc à
croire que ceux qui se livrent à ces indus-
tries ne s'y ruinent pas.
Et c'est déjà quelque chose à l'époque ac-
tuelle.
Lomia Le igarbier.
EN A. O. F.
Le Gouverneur général
Brévié en tournée
Le Gouverneur général de l'Afrique Occi-
dentale française vient de quitter Dakar
pour une tournée d'inspection dans les colo-
nies du groupe.
A son passage à l'Kayes il a tenu à aller
s'incliner sur les tombes des victimes de la
récente épidémie de fièvre jaune.
A travers le Soudan et la Haute-Volta il
doit se rendre au Niger. De Niamey il visi-
tera toute la colonie du Dahomey pour s'em-
barquer à Cotonou à destination de Grand-
Bassam.
Après une inspection des principaux cen-
tres de la Côte d'Ivoire il visitera ceux du
Soudan jusqu'à Nioro.
Le Gouverneur général Brévié regagnera
ensuite la capitale de la Fédération.
) < -+
En A. E. F.
Recherches pétrolifères
Les recherches pétrolifères entreprises
dans la zone comprise entre le chemin de fer
Congo-Océan, de Pointe-Noire jusqu'au
km. 100, et le cordon lagunaire de Fernan-
Vaz, ont déjà permis de déceler la présence
de roches-mères et de roches-magasins en
surface et en profondeur.
Ces recherches seront activement poursui-
vies l'an prochain et seront poussées plus
énergiquement que jamais. Le programme
établi comporte notamment le commencement
des sondages.
Plusieurs sondages de reconnaissance se-
ront d'abord effectués là où les affleurements
rocheux sont particulièrement importants.
Deux et peut-être même trois sondages, dits
« de reconnaissance profonde », seront en-
suite effectués avec des appareils perfec-
tionnés.
Les spécialistes qui dirigent les recherches
ont la plus grande confiance dans l'heureux
aboutissement de ces sondages.
Les exportations d'Okoumé du Gabon
Les exportations d'okoumé du Gabon ont
atteint 20.960 tonnes en. novembre, portant à
220.000 tonnes le total des bois d'okoumé ex-
portés depuis le début de l'année. Pour l'en-
semble de l'année, les exportations oscille-
ront entre 240.000 et 250.000 tonnes, chiffre
sensiblement égal à celui de 1931, année où
le contingentement fut mis en vigueur. Ce
chiffre est, par ailleurs, très inférieur à celui
des productions de 1929 et de 1930, qui furent
respectivement de 310.000 et de 381.000
tonnes.
) -.. (
Le commerce des œufs
1.'
La plupart des syndicats avicoles se plai-
gnent de ce que des mesures prises pour em-
pêcher les œufs étrangers de pénétrer en
France deviennent inopérantes, du fait qu'ils
profitent du truchement de nos colonies et
pays de protectorat, pour revêtir une fausse
étiquette d'origine qui leur permet de pé-
nétrer dans notre pays sans difficultés.
C'est ainsi qu'il est établi, d'après le com-
mandant Ayne, du syndicat des aviculteurs
de Nantes, que les rrufs belges sont rentrés
en France en passant par le Maroc, et que
les œufs turcs, russes et roumains font tous
escale en Syrie avint d'être débarqués à
Marseille.
Tabacs africains
.1.
L est probable que
Jean Nicot ne s'est
pas rendu compte
de l'importance de
son initiative, lors-
qu'il s'ingénia à
vulgariser, en Fralt.
ce, le tabac, plante
originaire des An-
tilles, très proba-
blement, et importée
en Europe par les Espagnols.
Ce Jean Nicot, ambassadeur de Catherine
de Jfédicis, n'était certes pas un sol 1
commerçant ou. dilettante, épris des plai-
sirs qui s'évanouissent en réseaux mobiles
et bleus, il a révélé, à la France Vint des
plus beaux succès, entre tant de distractions,
inventées par les hommes, pour charmer leur
brève vie.
Au jour d'hui, deux possessions françaises
d'Afrique peuvent célébrer Jean Nicot, car
les tabacs de l'Algérie et de Madagascar
commencent à faire bonne figure dans Vap-
provisionnement métropolitain, fi, rapport
annuel de la Caisse autonome d'alllortissc-
ment nous fourtrit, sur les achats du .duo-
pole des tabacs, en Algérie et dans la Grande
Ile, des chiffres fort intéressants. Rappe-
lollS, du reste, qlJC les produits du monopole
des tabacs ont été attribues a cette caisse par
la loi de 1926 qui Va instituée 1
La métropole, les pays étrangers et cer-
taines colonies fournissent la matière prc-
mière nécessaire el cette importante induit rie.
Le rapport du Conseil d'administration de
la Caisse au Ministre des Finances. pour
l'année ioit, indique les quantités de tabacs
coloniaux qui ont été achetés au cours de
cette année. L'Algérie et Madagascar sont
les deux seul s pays qui figurent sous cette
rubri que et voici, d'après le document offi-
ciel les achats qui ont trt' cI fectués dans
ces deux colonies :
Le service d'exploitation industrielle des
tabacs a acheté, en 1931, 9.633.927 kilo-
grammes de tabais d'Algérie pour une 'j'a-
leur de 52.988.244 fr. 99.
il M adagascar, les chi ffres donnent,
pour 1930 : 2.118.000 kgs ; pour 1931 :
3.508.000 kgs.
La mission métropolitaine, composée de
sept agents, ayant terminé ses travaux de
prospection des régions aptes à la culture
dit tabac, a porté son effort sur l'améliora-
tion de ta culture et de la préparation des
tabacs. Donc, les perspectives demeurent
bonnes et l'lm peut s'attendre, dans la
années à venir, il un accroissement sérieux
de la production tant en qualité qu'en quan-
tité.
Feuilles de tabac et sonnet des Fleurs du
Mal ! X'est-ce Pas Baudelaire qui faisait
dire à La Pipe d'un Auteur:
Et je roule un puissant dictamc
Qui charme son cccur et guérit
De ses fatigues son esprit.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
-'----..
Elections coloniales
*4*
Lors de sa dernière réunion à la Chambre,
l'a Sous-Commission chargée par la Commission
des Colonies d'étudier les conditions dans les-
quelles se sont passées les élections au Conseil
Supérieur des Colonies s 'est réunie sous la pré-
sidegee de M. Taittinger.
La Sous-Commission a particulièrement étu-
dié les él'ections de Tahiti et de la Nouvelle-
Calédonie.
Elle a chargé M. Taittinger de lui présenter
à sa prochaine séance un rapport sur les scan-
dales qui ont accompagné ces consultations élec-
torales, et sur les actes de fraudes et de pres-
sion administratives qui lui ont été signalés.
) -.- (
DANS LA LÉGION D'HONNEUR
>
M. POILAY EST NOMME CHEVALIER
Nous sommes heureux de relever parmi
les nouveaux chevaliers de la Légion d'hon-
neur au titre du ministère des Finances le
nom de M. Edw. Poilay, directeur général
de la Banque Occidentale française.
C'est la juste récompense de multiples an-
nées de service à la cause coloniale notam-
ment en Océanie. Rappelons que M. Poilay
fut longtemps attaché à la Banque de l'In-
dochine dont il devint le secrétaire général.
Il a quitte ce poste pour succéder, dans des
circonstances difficiles, à M. IL Nouvion à
la Banque de l'A. O., il a su avec beaucoup
d'habileté, rendre d'énormes services à no-
tre grand établissement d'émission à la côte
Occidentale d'Afrique.
j WB v -
Dépêches de l'Indochine
obe
Du riz pour la France
1,'Aramis est parti de Saigon le 12 Il,,
cembre urée l.8;>4 t. de riz blatte, ;iT)0 '/<'
brisures et 150 de farines pour Marseille.
Le comte de Baillet-Latour en Indochine
Le eomte de Baille t-Latour, du Comité
Internotiouul Olympique wnant. Los-Ait-
gelés, on il n assista aux Jeux Olympiquẽ<
cie 1H"2, est arrivé à Saigon hier matin. 11
a visita les installations sportives de Sai-
gon et de, Cholon et s'est félicité de leur
organisation.
Le comte de Baillet-Latour est parti pour
le Tonhin et retiendra à Safgdn dans les
premiers jours de janvier,
Au Conseil général
de la Guadeloupe
La deuxième session ordinaire du Conseil
générale de la Guadeloupe a été ouverte le
29 octobre 1932 par M. le gouverneur Cho-
teau. Les premières paroies du discours
qu'il a prononcé a cette occasion ont été pour
renouveler à M. Candace, deputé de la uua-
deloupe, nommé sous-secrétaire d'Etat au
ministère tics Colonies, les complimeuts
qu'il lui a déjà adressés au nom de la culu-
nie. Il a ensuite rappelé le cyclone qui a dé-
vasté le 20 septembre dernier San Juan de
l'orto-Kico et ses t
dépendances de la Guadeloupe. Un secours
de .:!fooo francs a été envoye a Saint-llanhé-
temy.
Après ce préambule le Gouverneur est
patse aux atiaires de la colonie et il a dit :
A l'ouverture de la dernière session dit
Conseil général je vous ai exposé les diffi-
cultés qu'éprouvaient les industries du pays
par suite de la baisse dit prix dit rhum et des
restrictions apportées aie crédit par les Eta-
blissements bancaires.
Cette situation s'est un peu améliorée par
suite de l'abondance de la récolte et du re-
lèvement des cours sur" les marchés métro-
politains. La campagne prochaine s'annonct
dans de bonnes conditions. La production du
sucre est estimée à 40.000 tonnes. Les cours
du sucre se sont relevés et ceux du rhum
viennent de dépasser 680 francs l'hectolitre.
La production de la banane est partout
intensitiée. Les productions ont été de 527
tonnes en 1929, 2.277 en 1930, 4.290 en 1931
et elles atteindront cette année environ
11.000 tonnes. M. Choteau a annoncé à
l'assemblée que dès le début de 1933 les
sorties atteindront mensuellement 1. 500 ton-
nes et progresseront régulièrement en sorte
que plus de 20.000 tonnes de bananes seront
lournies par la Guadeloupe à la consomma-
tion métropolitaine en 1933.
La crise économique a eu sa répercussion
sur la situation financière de la colonie, a dit
le Gouverneur. Les prévisions dç recettes dit
budget rectificatif de l'exercice 1932 ne Pa-
raissent pas devoir êtrc atteintes - dans l'en-
semble. Les réalisations du service de;
Douanes et de l'Enregistre ment présenteront
des moins-valucs appréciables ; par contre,
celles dit service des Contributions feront
apparaître un excédent important.
Il justifie ces appréciations en donnant des
chiffres.
Après avoir donné les renseignements qui
précèdent le Gouverneur en arrive au budget
de l'exercice 1933 qu'il soumet aux délibé-
rations du Conseil général et qui s'équilibre
en recettes çt en dépenses à 58.477.500 francs
présentant une diminution de 7.743.364 fr.
sur les prévisions du budget rectificatif de
l'exercice précédent arrêtées à 66.220.224 fr.
Les chiffres qui précèdent comprennent les
opérations d'ordre et la contrevaleur des
prestations allemandes en recettes et en dé-
penses. Si on les déduit la diminution effec-
tive du budget de l'exercice 1933 est de
4.750.477 francs par rapport à celui de l'exer-
cice 1932.
Le budget annexe du Port de Pointe-à-Pi-
tre est arrêté à la somme de 1.185.000 francs
au lieu de .75.ooo francs en 1932.
Le budget des grands travaux de l'exercice
1933 est arrêté à la somme de 34.800.000 fr.
Après avoir donné sur chacun de ces bud-
gets les explications que comportent les pro-
grammes à réaliset, M. Choteau a exposé au
Conseil général la situation des divers ser-
vices de la colonie : Douanes, Mouvement
commercial, Contributions, Enregistrement,
Domaines et Timbres, Service judiciaire,
Service des P.T.T. et T.S.F., Service des
Travaux publics, Service de santé, Assis-
tance publique, Instruction publique, Ins-
cription maritime, Service des Eaux et Fo-
rêts, Service topographique, Service de
l'Agriculture, Office des prêts, Imprimerie.
Ce long discours se termine ainsi :
Messieurs, l'exposé que je viens de vous
donner de la situation générale de la Colonie
a fait apparaître que la Guadeloupe a été
touchée par la crise, mais les répercussions
n'ont pas été aussi graves que dans la plu-
part des autres pays.
Les mesures que je vous pro pose d'adopter
pour 191J permettront d'asseoir sur des buses
plus solides l'rqllilibre de nos budgets; elles
permettront de poursuivre activement le pro-
gramme de modernisation de l'équipement
économique et d'intensification de la produc-
tion dont vous avez pu apprécier déjà les
-- heureux résultats.
le ne doute pas qu'elles aient L agrément
de votre assemblée.
Après ces paroles il a déclaré ouverte la
deuxième session ordinaire de I03--
). (
A l'Académie des Inscriptions
et Bettes-Lettres
1t1
Choix de correspondants
L'Académie des Inscriptions a élu hier ses
correspondants.
Consultée sur la succession de M. Albcrtin,
directeur des antiquités de l'Algérie, qui
vient d'être nommé professeur au Collège de
France, elle a. proposé, pour 1;* poste que ce
sa.vant abandonne, M. Learhi, professeur à
l'Université d'Alger.
Hommage à l'Académie
M. René Cagnat, secrétaire perpétuel, a
offert, en hommage à l'Académie, au nom de
Youssouf jKcmal, les « monuments cartogra-
phiques de l'Afrique et de l'Egypte n. fasci-
cule 2 du tome II, faisant suite aux atlas de
ce grand ouvrage qu'elle avait déjà reçus.
A la Galerie Georges Petit
Vente de tableaux
Un des faits les plus marquants de la. sai-
son des grandes ventes parisiennes .1. été la
dispersion dl la. collet tion Jules Strauss.
Renoir était représenté par plus de vingt
toiles, qui dépassèrent, presque toujours les
demandes des experts on donna 173.000 fr.
pour le Jardin d essai à Alger.
Les autres enchères significatives furent :
Personnages à Tahiti, par Gauguin, 50.100 fr.
NOTRE GRAND REPORTAGE AU MAROC
DU RIFF A L'ATLAS
) ..a (
:;;.. Marrakech ou la pénétration dans l'Atlas
C--
(I)c notre envo ye spécial)
Les échos des batteries du Guéliz et des
sonneries de l'infanterie coloniale nous ac-
cueillent à Marrakech : elles marquaient la
fin d'une grande fête militaire qui se termi-
nait juste avant l'orale engendré par les
crêtes de l'Atlas. Le spectacle de ces nuées
d'éclairs presque permanents qui envoyaient,
des torrents d'eau sur la vaste palmeraie
qu'une enceinte gigantesque sépare de la
ville, était grandiose. En quelques instants,
les rues et les jardins étaient déserts : seules
quelques bayadères impénitentes longeaient
furtivement les murs rouges de l'enceinte
dont l'ombre, le soir, devenait leur com-
plice.
Le lendemain cependant, un soleil radiCux,
que nous découvrîmes comme un point flam-
boyant sur l'i de la jKoutoubia, nous condui-
sit jusqu'aux mosquées de Marrakech et à ces
admirables monuments de marbre blanc aux
filigranes multicolores entrelacés, qui servent
de mausolée aux sultans saadiens. Mais quel
contraste entre la paix et le silence de ces
temples et l'animation des souks et des fon-
douks. Qu'ils soient a ciel ouvert, voûtés ou
ornés eu berceaux de feuillage, les marchés
indigènes sont toujours bruyants et encom-
brés par le va et vient des djellabas imper-
sonnels, des ânes et des mulets. L'œil émer-
veillé fait escale sur chacun de ces ilôts que
forment dans la Médina les quartiers des
corps de métiers, chacun d'eux ayant sa
clientèle. ses couleurs et ses odeurs ! Fabri-
cants de soie brodée et de cuirs excisés, de
riches harnachements et du fines babouches,
ciseleurs, dramasquiniers, potiers, et jus-
qu'aux tisserands qui prolongent leurs bou-
tiques jusqu'au milieu des ruelles, grâce à
ces petits indigènes à natte en queue de che-
val qui tiennent dans leurs doigts menus les
fils multiples qui les amarrent au métier où
l'artisan combine des points invraisembla-
bles.
Marrakech n'est point seulement la giande
capitale chéritienne du Sud où se rencontrent,
du blanc au noir, toutes les nuances vivantes
de la montagne et du désert, elle est aussi
le centre du commandement militai] e d'où
l'action paciticatrice de la France rayonne
vers le Midi. Le général Huré, commandant
la région militaire, nous explique l'œuvre
merveilleuse de pénétration, sur une grande
carte qui orne son bureau. 11 nous décrit la
geste épique des colonnes dans leur progres-
sion au delà de l'Atlas, vers l'Est et vers le
Sud : « La pacification du coude de l'Oued
Draa, aux confins du Rio d'Oro, voici notre
objectif immédiat. » Une colonne se prépa-
rait pour tenter la grande aventure dans le
bled, la montagne et le désert. Mais l'armée
a encore bien d'autres tâches à accomplir au
Maroc. La révolution espagnole, qui a laissé
supposer que le Maroc espagnol serait aban-
donné à son sort, a alcrté les garnisons fran-
çaises sur l'ancien front d'Abd-el-jKiim. Et
malgré les assurances du ministère de la
guerre à Madrid que tout est calme dans le
Riff. il n'est guère impossible que d'inquié-
tants événements ne se préparent parmi les
douars des plateaux espagnols. LI:' cheik Be-
nouna, qui a été expulsé de la zone de Tan-
ger à la requête des autorités de Rabat, a
rallié autour de lui quelques milliers de mé-
contents. Cependant que Ben-Aziba, un chef
de tribu fanatique, a ramassé, deux mille
hommes parmi les Bédouins de la montagne.
Pendant son séjour à Tanger, Betiouna rece-
vait de fortes sommes de l'étranger, de l'Al-
lemagne disent les milieux informés. Et c'est
pour parer à toute éventualité regrettable que
des colonnes françaises s 'avance! aient vei-
l'ouest d'Ouergha.
Toute cette, situation qui tt-iit compliquer
la crise économique qui ;dfl.',:!t' également le
Maroc, pousse les tribus dissidentes a ne pas
se presser pour se soumettre, pendant que les
mécontents de la zone soumise essayent de
profiter de cette période troublée pour haus-
ser le ton de leurs revendications. On con-
çoit donc la prudence avec laquelle la
France doit agir, d'une part, pour maintenir
sur les populations soumises son ascendant
moral qui est la meilleure garantie de l'or-
dre, et de l'autre, pour repou-ser toujours
plus loin, jusqu'à leur disparition complète,
les limites de l'insoumission. La première
tâche est relativement plus aisée : le déve-
loppement de l'instruction publique, surtout
par la création d'écoles fi inco-arabes et
tranco-bcrbères, les progiès de l'hygiènc pu-
blique. qui touche Tes indigènes plus que
toute .Mitre chose, une organisation fiscale
judicieuse et une prudente réforme judi-
ciaire, paiviendiont peu à peu à consolider
l'ascendant moral de la France au Maroc.
Mai- ( 'e-t ia seconde opération nui est dp
plus long lie haleine. Cs'dullller de la lenteur avec laquelle l'armée
pacifie la zone insoumi.-e. Avec les puissants
moyens militaires dont elle dispose, elle
pourrait peut-être finir en une seule vaste
campagne avec les dissidents. C'e:t mécon-
naître la situation véritable du Maroc. Du
point de vue; militaue, une. pareille cam-
pagne présenté de glande- difficultés : en
face de tribus guerrièies habitant des régions
montagneuses compliquées et se battant
d'une favon irrégulièie, ni la grosse artille-
rie, ni 1 avion, ni l'automobile blindée ne
peinent être de grande utilité. C'est d'ail-
leurs une situation analogue (jui confronte
les Anglais à la frontière' nord-ouest des
Indes, qui est encore loin d'êtie complète-
ment pacifiée, et où la nature de la montagne
permet l'infiltration des dissidents. Pour're-
venir au Maroc , on se souviendra du désastre
de El-IIetri, en pays Zaiane, en novembre
IC)q, dû surtout à 1 impatience d'un chef mi-
litaire qui ci ut pouvoir aboutir par la force
seule à la pacification du Moyen-Atlas. Cette
malheureuses expédition montra mieux que
la meilleure théorie, tous les avantages de la
»
politique de pénétration si brillamment con-
duite par le niaiéchal I.yautey, et dont le
commandement militaire du Maroc se garde
bien de se départir en ce moment.
( cite politiiiue < on^te à faire; marcher de
pair 1 armée a\e' le Servie e des Renseigne-
ment- politique-. Les forces militaires n'en-
tie piennent rien du tout sans l'avis des offi-
ciers de service. Lorsqu'une co lonne pénètie
en territoire insoumis, le Service des Rensei-
gnements la suit et ouvre aussitôt un bureau
de renseignements au poste : c'est lui qui est
chargé de la pénétration pacifique oies tribus
dissidentes. Les soins médicaux, la persua-
sion, la promesse de meilleurs pâturages,
d'une plus grande sécurité de la propriété et
de la vie, l'exemple des tribus soumises qui
vivent tranquillement dans les zones paci-
fiées, et enfin le déploiement des forces mili-
taires, sont les instruments puissants dont se
servent les otticiers du bureau de renseigne-
ments pour attirer à eux les dissidents et
amener leur soumission sans combat. C'est
LI, tilif- lente; mais
du moins elle a l'a\antage d'épargner des
vies de part et d'à ut ie, et de ne pas aigrir
les tiihus insoumises en leur infligeant des
pertes. D'ailleurs, la pu-enee de l'armée au
Maroc est un des plu- «ûis garants de la paix
dans le IKIVS. Car ce-t derrière la haie de
kepis qui veillent sur les deux crêtes du Ritï
et de 1" Alla- que le vaste qua d i ilatète du
Maioc soumis, de Taza à Mogador et de
Keniti a a Marrakec h, se développe à une ca-
dence mei veilleuse.
Et ainsi les :\Idrl/Cdllh .lpp.naieeClIf ,'11111111\'
un peuple sans soucis. I "est aussi une illl-
pression analogue mais bien plus coloriée
que nous laisse notre: dernière vision de Mar-
r.d,c, h la, vers la tin de l'après-midi, les
< uiiteui - aiabes, les c.hai meurs de serpents,
les acrobates du Soih, le- avaleurs de feu il
les maichaiids ambulants de la vaste place
Djemaa-el-Fna attirent infatigablement au-
tour d eux le- ( enta nes de badaud- inofl'en
sifs qui hantent en p>i n.men. »• i.i cité dl"
scigneui- de l'At las.
Thomas Greenwood.
Professeur <1 l'i turert-IS ,1e Londres.
L'Aviation Coloniale
Le trafic de l'Aéropostale
Ti'iifi<: de lu limite Franco-Amérique du
Sud. pendant, lu semaine du 5 au II décem-
bre : Fratice-Espagne-Maroe : llô.l;'ô let-
tres ; Frunee-A. O. F. ; IS.ivJÔ ; Imuikc-
Aiiierique du Sud : XJ'J. 1Gl ; Amérique du
Sud-France X>.8ll, et, France-Algérie ;
27. £ t\ Total : ^5.S5i lettres.
Le beau travail du colonel Vuillemin
Le colonel Vuillemin, chef de l'aviation
du Mai'oe, dont, nous avons signal»'1, le lu
décembre, le départ. d'Alger pour rentrer à
Hahal, avec, sa femme, sis cillants et la
nurse, a repris son eonimainlemeiil. Lu
trois mois. 1»; colonel Vuillemin a couvert
7."m0 kilomètres a\ec son ('.audron « l'b.-i-
lèim »-<'îipsy III. -
Mrs Amy Mollison a repris son vol
pour l'Angleterre
L'aviatrice Mrs Mollison, qui a\ad. du at-
terrir à llem-OiinU' en raison du mauvais
iernps, en est îvpurlii» et est arrivée Iner à
Oran à la h. :i<». Mlle a repris sou vol au-
jouriVlmi à la pi
A la Compagnie Air-Orient
La Compagnie Air-OnenI 1.ligne Marseille-
Saïuoii a porté son capital de millions
iOtÙMHt francs ">0 millions a\ee des sous-
criptions du gouveriuanenl, de riud'vliiue,
du Canal de Su»1/., de1 la Compagnie Interna-
tionale des Wagons-I .ils, des Iransporloiir*
maiiliines W'orms et de quelques divers.
LINE EN SECONDE PAGE :
La cuisine exotique par le Cordon .\011'.
l'Union coloniale : réunion du Comité
de l'outillage.
La case aux livres
TOUR D'HORIZON
Par MARIE-LOUISE ShARD,
FAUDRA T-IL EVACUER L'INDOCHINE ?
par
JEAN DORSENNE
La prêt ace heureusement, nous rassuie de-
les premières lignes
1 Que l' on ne se ne-pienne point sur le ser.
'ie 1 l' titie, volontairement brutal. \)l'
n'avons nullement l'intention d'alarmer date,
un but scandaleux l'opinion publique, l a s;
luation actuelle de l'lndochin, es', satisfai-
sante. Au point; do. vue économique, W _-; is -
sevh comme dan I, monde rn;i'[, mais
t n'ii ne p»;rmet de dosespeiei -u: le teiram
politique le calme semble ;eiai>h >..
Voilà qui est fait, l'éiiuiiihre 1 -t rétabli
(Mitre le titre-a-sommoir et la tranchise, l'im
partialité- d'une < ,;j - ,lUj vjic surtout l'ave-
nir.
i x moi s il travers not:'"*
empire d'li\treme-Asie M. l"dli Dorseune a
îappoite une grave question Faudra-t-,
cv.iei.'t r ; /ndoehine II. Knire la propagan-
de rouge et le réveil nationaliste au Tonkin
et n Annam, la ivponse que !e romancier v
donne ne nnu- rassure nullement. L'auteur
n a pas lardé la vérité, il a préseul • les évé-
nements qui se fhlnllknt !:'t-lu..;, .;nu;; ¡ln jour
vivant, oloré, diamatique.
Seulement, et. c'est noire ra son d' es pérer,
dans le déroulement île Thi-toiie des peu-
pi''-, m le- individu-, ni 1". enements ne.
sont, des ligures messianique- înterpretei
'demain d'après hier et aujout d'hui c'est ris-
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