Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-12-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 15 décembre 1932 15 décembre 1932
Description : 1932/12/15 (A32,N132). 1932/12/15 (A32,N132).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380548p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRRNTE-DEIJX1KMI2 ANNEE N* 132. as NUMBRO ï » CENTIMES JEUDI SOIII, 15 DlXEMBRE VM2.
JSIMAlJHTIDItl
Mééactiem & Administration s
M m ci mt-mur
PARIS 081)
yHÉHII. s bOUVRI IMI
- RICHELIEU 87.
Les Annales Coloniales
Lm tmnoncet H réélu**» mM ntw m
tumii 4b |raniai
Dirkctbuii.Fondatmiii I MaroU RUEDEL
Te» in MMMMI
r
ABIMIIERTS
mu /« If,. illustré*:
u. 4 Mel. 3 Miii
FruM «t
CdtniM 11» • 1M » U ib
Etra.,.. 241 » 12k > M »
On l'ataBBi mm Mi ««m
ao- la bureaux
la question des Blés durs
en Algérie
.,. -
La Métropole ne produit pas de blé dur.
Cette culture, qui s adapte plus particuliè-
rement au climat nord-africain, est, par
contre, très répandue en Algérie, où elle
couvre près de 1.200.000 hectares. Elle est
pratiquée pour la majeure partie (les 5/6
au moins des surfaces) par les indigènes.
Le blé dur sert ordinairement à la fabri-
cation des semoules et des pâtes alimentai-
res. Son prix, d'une façon normale, est lé-
gèrement supérieur à celui du blé tendre.
Or, cette année-ci, par suite d'un sur-
croît de production, par suite aussi d'une
introduction excessive de blés durs exotiques
soit dans la Métropole, soit en Algérie, et
surtout par suite de manœuvres spéculati-
ves, le prix des blés durs est descendu bien
au-dessous du prix du blé tendre l'on
sait quel désastre déjà a causé en France
la baisse des cours du blé tendre la dif-
férence s'est élevée, pour les blés dits
« colons 1 jusqu'à 20 francs. Elle n'est pas
moindre encore de 15 à 16 francs. Mais,
pour les blés indigènes dépréciés déjà d'en-
viron 25 francs par rapport aux autres, au
lieu de 100 francs (à Tiaret en octobre der-
nier), on ne donnait pas plus de 75 francs
apparemment, - en - réalité bien moms. Sur
certains marchés de l'intérieur, les indigè-
nes ont dû vendre à 60 francs et même à 50
francs.
M. Vagnon, président de la Section des
Colons, lors de la séance d'ouverture des
Délégations Financières, en octobre 1932,
a donc pu s'écrier avec raison, visant, d'ail-
leurs, la diminution des cours pour toutes
les espèces de blé :
« L'Agriculture, qui forme un des élé-
é ments de la richesse algérienne, traverse
la plus rude des épreuves. L'Algérie a
« été lourdement frappée par cette baisse
t qui, favorisée par la spéculation, a bien-
t tôt atteint des proportions catastrophi-
ques. »
Pour remédier au mal, en ce qui concerne
les blés durs, les Associations Agricoles Al-
gériennes ont demandé à la fois au Gouver-
nement général, et au Gouvernement métro-
politain, de rendre obligatoire en Algérie,
et pendant un certain temps, Y incorporât ion
d'un pourcentage minimum de farine de blé
dur dans la panification.
Cette mesure, si elle avait été prise immé-
diatement, c'est-à-dire en août dernier,
aurait, dès cette époque, commencé à décon-
gestionner le marché et aurait certainement
élevé le prix du blé dur au niveau de celui
du blé tendre.
C'eût été le salut pour un grand nombre
de producteurs, européens et indigènes, qui
n'avaient pas encore été contraints par des
besoins pressants, de se dépouiller de leur
récolte.
Il y avait donc urgence à prescrire cette
incorporation. --
Mais elle a rencontré 1 opposition d une.
catégorie d'industriels (semouliers et fabri-
cants de pâtes alimentaires), et aussi de
spéculateurs qui entendaient poursuivre
leurs achats à la baisse encore de quel-
ques boulangers (certains, d'ores et déjà,
introduisent clandestinement dans la panifi-
cation des farines de blé dur, surtout des
résidus de semoulerie et réalisent, ce fai-
sant, un bénéfice illicite et important).*
Cependant, aucun des arguments qu'ils
ont fournis au cours des polémiques enga-
gées à ce sujet ne peuvent être pris en
considération.
Le pain, a-t-on dit, fabriqué avec le mé-
lange de farine de blé dur et de farine de
blé tendre sera de qualité inférieure.
Des expériences récentes ont démontré,
de façon indiscutable, qu'il n'en était rien,
qu'en n'excédant pas la proportion prévue
de 30 de farine de blé dur, non seule-
ment le mélange ne nuisait pas à la qualité
du pain, mais l'améliorait au contraire,
sans en modifier même sensiblement l'appa-
rence. Au surplus, avant la guerre, on dé-
bitait couramment en Algérie un pain dit
de 4 28 qualité » composé uniquement de
farine de blé dur, moins blanc, il est vrai,
Que le pain ordinaire, mais d'un goût excel-
lent et d'une valeur nutritive supérieure.
On pouvait, d'ailleurs, le vendre moins
cher que l'autre, parce que 100 kilos de fa-
rine de blé dur fournissent une quantité de
pain dépassant de II à 12 kgs celle obtenue
avec 100 kgs de farine de blé tendre.
Mais, bien entendu, à la condition
expresse que l'on emploie les farines de
blé dur entières, c'est-à-dire dont on n'a
pas extrait déjà des semoules, et non pas
des résidus, des nlinots, ainsi qu'on les ap-
pelle, qui ne donneraient que des résultats
détestables.
En second lieu, on n'a pas craint d'allé-
guer une prétendue contradiction entre la
mesure projetée et les règles de l'Union
douanière qui lie l'Algérie à la Métropole,
ce qui aurait, ajoute-t-on, pu fournir des
aimes aux viticulteurs du Midi.
Cette contradiction est purement imagi-
naire. Puisqu'il s'agit d'une culture n'exis-
tant niq sur le Continent, il est tout naturel
qu'on prenne à -- son égard des dispositions
qui visent seulement le territoire où elle est
cantonnée. On serait bien embarrassé de
prouver en quoi elle est susceptible de por-
ter atteinte aux lois de douane.
T1 faut observer, d'autre part, qu'il y a
le plus grand intérêt pour la Métropole
elle-même à développer sur le sol algérien
une production complémentaire pouvant lar-
gement remplacer celle du blé tendre, à
supprimer, par conséquent, une concurrence
qui, les années pléthoriques, ne serait point
négligeable.
Enfin, il était possible, en procédant par
voie de décrets, d'agir immédiatement,
comme le demandaient les Associations
Agricoles et les Délégations Financières.
L'Algérie est soumise au régime des dé-
crets. Ils peuvent intervenir toutes les fois
qu'ils ne sont pas pris en violation d'une
loi déjà applicable.
Les opposants ont excipé de la - loi du
i" décembre 1929. Cette loi ne prévoit que
le mélange des blés indigènes (en l'espèce,
blés métropolitains et algériens) avec les
blés exotiques, et ne distingue nullement les
blés durs des blés tendres. Il ne serait ap-
porté aucune modification à cette loi par les
prescriptions projetées et qui visent une ma-
tière nouvelle tout à fait distincte de celle
qui a fait l'objet de la loi du ier décembre
1929.
Cependant le ministre de l'Agriculture
n'a pas cru pouvoir user du moyen simple
qui lui était offert, et il a fallu recourir
aux voies législatives.
Une proposition de loi, émanant de tous
les parlementaires algériens a été déposée
récemment à la Chambre, et adoptée par
celle-ci le 29 novembre dernier. Elle dispose
« qu'un décret pourra fixer la proportion
de farine entière de blé dur qui devra obli-
gatoirement entrer dans la composition des
farines panifiables consommées en Algérie.
et elle réserve au Ministre la faculté de
déléguer à cet effet des pouvoirs au Gou-
verneur général.
Il est à souhaiter que le Sénat la rende
définitive dans le plus bref délai
Certes, elle ne réparera pas le mal qui
a déjà été causé aux cultivateurs tant euro-
péens qu'indigènes par les agissements de
la spéculation.
Elle permettra toutefois de sauver ceux
qui n'ont pas encore été sacrifiés.
Hélas ! le nombre des victimes n est déjà
que trop grand.
Il fallait, ainsi que le proclamait d'une
façon émouvante la délégation des colons
dans sa séance du 4 octobre dernier, a agir
vite pour préserver l'Algérie d'un désastre
irrémédiable P.
Cet avilissement d'une denrée dont la pro-
duction est la ressource unique de tant de
petits colons ot de grandes masses d'indi-
gènes, est une aggravation désolante de la
situation déjà si malheureuse des centres de
colonisation dans toutes les régions des
Hauts-Plateaux dont les habitants, Français
ou Autochthones, sont réduits à la plus
profonde misère.
Des enquêtes à peine terminées viennent
de (lémontrcr, d'une façon saisissante, qu'il
faudra cet hiver, coûte que coûte, leur porter
secours, non plus seulement pour leur don-
ner la possibilité de cultiver leurs champs,
mais pour leur permettre de vivre.
Il eut mieux valu peut-être ne pas les
laisser spolier.
& Pierre Roux-Freissineng,
Député d'Oran.
Président de la Commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats.
) -.- (
Dépêches de rlndochioe
, -
La récolte du paddy en Cochinchine
Suivant des renseignements communiqués
par l'Office indochinois des riz, t'cstima-
tion pour la récolte du paddy en Cochin-
chine pour la campagne 11)32-19&1 est de
2.230.000 tonnes.
Du riz pour France
Le llindenburg est parti d( Saigon le 11
décembre avec <03 tonnes de riz blanc et
t.zn t. de brisures pour Dunkerque.
Réceptions officielles à Hanoï
de personnalités des provinces chinoises
Le Président du Conseil provincial du
Quang Si, M. lIong-Youl-Sou, le général
Lipinsier commandant les troupes de la
frontière ainsi que plusieurs nl-Cmbres du
gouvernement Quangsinais et plusieurs
officiers supérieurs sont arrivés à llanoï ac-
compagnés par notre consul à Longtchéou,
répondant à l'invitation dit Gouverneur gé-
néral. Ces hautes personnalités après avoir
échangé les visites officielles, ont visité la
foire, la station raditHèlègraphiquc, le camp
d'aviation militaire ainsi que divers établis-
sements d'enseignement. Pendant leur sé-
jour ces hauts fonctionnaires et les officiers
assisteront à un des épisodes des manœu-
vres qui se déroulent actuellement dans la
région du Kep. Ils visiteront les mines de
Ifongay, le barrage de Raithuong, le sUs-
tème d'irrigation de Thanluoaet, des œuvres
sociales, les organisations du crédit, popu-
laire, et du régime foncier, les maternités,
etc. Celte visite est un nouveau témoignage
des excellentes relations que le Gouverne-
ment général de l'Indochine entretient avec
les gouvernements des provinces chinoises
voisines. Le Gouverneur général a eu avec
ses hôtes un long entretien qui a eu surtout
pour objet l'intensification (les relations
économiques entre les deux provinces voi-
sines et le Quang-Si.
Indopacill.
> 90*M. <
Chute du ministère Herriot
«4«
Le ministère Herriot a été mis en mino-
rité dans la nuit de mardi à mercredi par
402 voix contre 187.
Le président du Conseil et les ministres
ont remis mercredi matin à M. Albert Le-
brun, président de la République, leur dé-
mission.
Le rail Tunis-Marrakech
?
E tout proche mois
de janvier verra la
rJtlÜs a t ion d'un
progris très im-
portant dans la
construction de la
fameuse ligne fer-
rée qui doit relier
la Tunisie au Sud
marocain, en tra-
versant l'Algérie dans toute sa largeur.
Le tronçon de Guercif à Taza sera livré à
l'exploitation le 10 janvier. Il sera inau-
guré, à cette date, Par la mise en marche
d'un train spécial dans lequel prendront
place, à Oudjda, les hauts fonctionnaires
tunisiens et algériens se rendant à Rabat
pour la Conférence nord-africaine qui doit
s'ouvrir, le 21 janvier, dans la capitale du
Maroc.
Malheureusement, ce n'est pas encore ce
train-là qui les amènera à destination. Il ne
les conduira qu'à Taza où ils devront encore
user de l'automobile pour se rendre, à Fez
où ils retrouveront la voie ferrée s'ils ne
veulent pas arriver en autocar au terminus
de leur itinéraire.
En effet, il reste encore à achever la por-
tion de la grande ligne entre Taza et Fez
qui comporte, en raison du terrain accidenté
qu'elle doit traverser, d'importants travaux
d'art.
Les dermets ne seront termtnés que vers
la fin de l'année 1933, et tout fait prévoir
qu'à cette époque, la ligne entière pourra
être ouverte au public.
En utilisant de Gabès à Tunis les lignes
tunisiennes à voie étroite qui sont fort com-
modes, le touriste ou le voyageur d'affaires
pourra donc se rendre de Gabès dans le
Sud Tunisien à Marrakech, en passant par
Sfax, Sottsse, Tunis, Constantine, Alger,
Tlettlcen, Oudjda, Fez et Casablanca, sans
user d'un moyen de locomotion autre que le
chemin de fer.
Quant au Maroc, il se trouvera doté d'un
réseau parfaitement compris et remarqua-
blement exécuté. On ne doit pas le dire
définitif, car le rail suivra certainement les
progrès de penètratton de notre poltttque.
Certaines régions, fermées, il y a quelques
mois, à la civilisation moderne, le verront
bientôt apporter jusque chez leurs popula-
tions Vaf firmation de notre influence, et les
Kasbas farouches de l'Anti-Atlas et du Ta-
filalet seront surprises d'entendre leurs
vieilles tours crénelées prolonger en écho les
coups de sifflet des locomotives circulant
dans les vallées affranchies.
Mais, tel qu'il seraf à la fin de 1933,
après l achèvement du tronçon Tasa-Fez, le
réseau ferré du Maroc répondra à ses néces-
sités actuelles. Tous ceux qui ont déjà cir-
culé sur ses lignes rendent témoignage à la
supériorité du matériel mis à la disposition
du voyageur, supériorité bien naturelle
puisque ce matériel a pu profiter des der-
nières améliorations de l'industrie des véhi-
cules.
Et, dans quelques mois, ceux qui parcour-
1011t l'immense ligne de Tunis à Casablanca
feront, à ce point de vue, une comparaison
qui sera nettement défavorable aux chemins
de fer algériens, tant - en - ce qui concerne les
voitures que les lignes elles-mêmes, car la
portion Ghardimaou-Alger, si elle n'est pas
radicalement transformée avant longtemps,
laissera à ceux qui l'utiliseront une impres-
sion pénible.
Pour apprécier comme il convient Vœuvre
accomplie au Maroc avec son nouveau réseau
de voies ferrées, il faut encore tenir compte
de la rapidité avec laquelle les travaux
considérables qu'il a comportés ont été exé-
cutés .-
Ce n'est, en effet, qu'en 1920 qu'a été
conclue la convention de concession qui lui
a donné naissance.
Les contractants étaient, d'une part, le
résident général du Maroc, au nom des gou-
vernements français et chérifien, et, d'autre
part, un grffupe de sociétés comprenant : la
Compagnie Générale du Maroc, la Compa-
gnie des Chemins de fer P.-Z.-M., la Com-
pagnie du Chemin de fer P.-O., la Compa-
gnie Marocaine.
Ces sociétés constituèrent, à leur tour,
la Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc qui entreprit, aussitôt son oeuvre, élar-
gissant singulièrement celle à laquelle s'ap-
pliquait de son côté, avec moins de puis-
sance d'action, la Compagnie Franco-Espa-
gnole du Tanger-Fez.
Des le 5 avril T923, la ligne Rabat à
Fez était inaugurée. Elle a ceci de parti-
culier qu'elle se compose de deux sections,
dont l'une, de Rabat à Petitjean, appar-
tient à la Compagnie des Chemins de fer du
Maroc, tandis que l'autre, de Petitjean à
Fez, relève de la Compagnie du Tanger-
Fez.
Te 22 avril 1925, la section Rabat-Casa-
blanca était inaugurée, et, le 7 novembre
1028. la liene Casablanca-Marrakech.
Nous signalions, il y a peu de temps,
Vouverture du tronçon Oudjda-Guertif, qui
aboutit au réseau algérien. Voici que nous
annonçons, pour le mois de janvier, la mise
en exploitation du tronçon Guercif-Taza qui
le continue vers l'intérieur du Maroc et que
nous pouvons faire prévoir pour la fin de
1933 l'achèvement de la section Taza-Fez,
faisant la soudure du prestigieux ruban
d'acier.
Si les contempteurs de Voeuvre coloniale
française étaient de bonne foi, ils devraieirt.
renoncer à leur critique devant une bonne
besogne ainsi réalisée pour le plus grand
avantage des populations au milieu desquel-
les la France exerce son action civilisa-
trice.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hante-Loire,
Nouvelles de Madagascar
»♦»
TAMATAVE ENTREPREND
DE GRANDS TRAVAUX D'HDELFTE
SUR FONDS D EMPRUNT
La ville de Tamatave vient d'arrêter le
programme des grands travaux d'édilité
qu'elle compte entreprendre à partir de 1933.
Ce programme dont l'exécution comporte
une dépense totale de 12 millions comprend
notamment l'achèvement de la voirie urbaine,
la création d'un réseau d'égouts modernes,
la construction de divers bâtiments publics,
l'aménagement d'un stade et de parcs de
jeux, l'installation d'un établissement de
bains de mer.
Les travaux les plus urgents seront exécu-
tés dès le début de l'année prochaine sur les
fonds d'un premier emprunt de trois millions
que le Gouverneur Général vient d'autoriser
en Conseil d'administration.
LA REORGANNATMN
DE L'ECOLE SUPERIEURE INDIGENE
DE TANANARIVE
Le Gouverneur Général vient de prendre un
arrêté décidant l'ouverture à l'école Flacourt
de cours spéciaux destinés à préparer les
élèves malgaches soit à subir les épreuves du
certificat d'études primaires, soit même à
poursuivre leurs études secondaires dans les
lycées de Tananarive.
Sans doute l'accès des établissements se-
condaires européens était déjà prévu pour les
écoliers indigènes, mais il était subordonné
à un examen d'aptitude auquel l'enseigne-
ment rlnnn" dans Ip £ rnlns Htt nremipr de- -
, 11-- ------ --.- --- ------ -- r- ----- --
gré et adapté aux besoins du pays ne prépa-
rait pas directement.
L'institution de cours de transition à
l'école Flacourt répond au désir légitime que
certaines familles indigènes notamment les
malgaches admis au citoyennat ont exprimé
récemment de faire donner à leurs enfants
une éducation conforme à leur nouvelle con.
dition sociale.
SITUATION COMPARATIVE DES RECOU-
VREMENTS DES IMPOTS SUR ROLES,
DES RECETTES DIVERSES ET DES RE-
CETTES DOUANIERES DES EXERCI-
CES 1931 ET 1932 AU 31 OCTOBRE
Le recouvrement des impôts sur rôles au
31 octobre 1932 (exercice 1932) a atteint
94.245.845 fr. 40. Pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1931 il s'était élevé
à 105.962.518 fr. 39.
La moins-value pour les dix premiers mois
de l'exercice 193a est donc de Il millions
716.672 fr. 99.
Les recettes douanières perçues au 31 octo-
bre 1932 s'élèvent à 41.123.756 fr. 74, somme
inférieure de 629.909 fr. 44 aux réalisations
effectuées pendant la période correspondante
de l'exercice 1931.
Les recettes diverses s'élèvent au 31 octo-
bre 1932 à 46.723.524 fr. 52, somme supérieure
00 4.813.597 fr. 03 aux réalisations effectuées
au 31 octobre 1931 au titre de l'exercice
1931.
Au total, les recouvrements pour les dix
premiers mois de l'année 1932 ont atteint
182.093.126 fr. 66; pendant la période cor-
respondante de l'exercice 1931, ils s'étaient
élevés à 189.626.112 fr. 06 d'où une moins-
value de 7.532-985 fr. 40.
SITUATION DU COMMERCE EXTERIEUR
DE LA COLONIE PENDANT LES DIX
PREMIERS MOIS DE L'ANNEE
Le tableau ci-dessous indique le poids total
(en tonnes) des produits importés et exportés
pendant les dix premiers mois de l'année
1932, comparé aux quantités échangées pen-
dant la période correspondante de l'année
précédente :
H)32 1931
Importations. 99-73- 102.369
Exportations 107.281 106.432
Totaux 207.013 208.801
Différence pour 1932
Importations en moins.. 2-637
Exportations en plus. 849
Totaux en moins. 1.788
Les importations de ciment (32.393 tonnes
contre 27.445 en 1931) de tissus (5.551 tonnes
contre 4978 en 1931), et d'automobiles (273
unités contre 193 en 1931) ont progressé,
tandis que celles d'huiles minérales (8.519 t.
contre 8.795 en 1931); de métaux (6.843 ton-
nes contre 6.943 en 1031) et d'ouvrages en
métaux (6.016 tonnes contre 10.485 en 1931)
sont en régression.
Parmi les produits exportés, une augmen-
tation est enregistrée pour les pois du Cap
(7.363 tonnes contre 6.711 en 1931), le café
(10.249 tonnes contre 8.090 en 1931J, le ma-
nioc brut (22.630 tonnes contre 20.106 en
'93'), la farine de manioc (2.357 tonnes con-
tre 2.267 en ,93')i la fécule de manioc (723 t.
contre 707 en 1931), le tapioca (2.808 tonnes
contre 2.319 en 1931) et la vanille (743 ton-
nes contre 606 en 1931). On relève, au con-
traire, un recul pour le girofle (384 tonnes
contre 2.308 en 1931), les végétaux filamen-
teux (4.129 tonnes contre 5.246 en 103O, les
peaux brutes (3.356 tonnes contre 4.565 en
1931) le riz (4.700 tonnes contre 4.917 en
1931) et le graphite (1.825 tonnes contre 4.343
en 1931 ).
> -M*qb <
A PAcadémie de Médecine
i
Séance publique annuelle
Attributions de prix
La séance publique annuelle de l'Académie
de médecine s'est déroulée mardi après-midi,
rue Bonaparte, avec le cérémonial habituel,
et devant un public très nombreux.
La séance a débuté par la lecture, faite
par M. J. Renault, secrétaire annuel, du
rapport sur les prix décernés en 1932. En-
suite, M. Meillère, président, a salué la mé-
moire des membres de l'Académie, décédés
au cours de l'année et souhaité la bienvenue
aux nouveaux élus. Puis il a proclamé le
nom des lauréats :
Prir Tarnier, M. Courrier (Alger). Prix
M onbinne, MM. H. Galliard (Paris) (ot
NRuyen Van Khai (Saigon). Prix Des portes,
MM. de Boissozon (Toulouse), Talon (Paris),
Cambassédès et Garnier (Paris), Donatien et
Lestoquard (Alger).
m
L'antenne coloniale
1"
A Radio-Alger
Mme Marcelle Gérard et M. Pierre Mer-
nac, solistes des concerts Lamoureux, Co-
lonne et Pasdeloup, de passage à Alger, prê-
tent leurs concours au concert vocal organisé
par Radio-Alger aujourd'hui.
) «M*ub (
M. Carde est rentré à Alger
-
Le Gouverneur général, M. Carde, est ar-
rivé hier à 1 h. 30 à bord du Chanzy. Il a été
salué à la gare maritime par de .nombreuses
personnalités civiles et militaires.
) (
Au Conseil Municipal
de Paris
»+ «
Protection et assistance aux indigènes
nord-africains
Depuis longtemps, la Ville de Paris a créé
un service de protection et d'assistance aux
indigènes nord-africains habitant la capitale.
Deux Dispensaires ont été fondes. La
preuve de leur utilité ressort du nombre
sans cesse grandissant des malades qui s'y
présentent.
Les Nord-Africains ne viennent pas seule-
ment y recevoir des soins : ils y apprennent
l'hygiène.
Et bientôt ils prennent confiance dans les
soins des infirmières et dans la science si dif-
férente de l'empirisme oriental des médecins.
Aussi se rapprochent-ils de nous et de notre
civilisation.
En venant se fixer à Paris pour travailler
dans les usines et ateliers, les Nord-Africains
sont malheureusement et trop souvent victi-
mes d'un climat rigoureux auquel ils
n'étaient pas habitués, aussi grand est bien-
tôt le nombre de tuberculeux.
Chez eux. la maladie aggrave et précipite
ses effets par des pratiques d'hygiène absur-
des et par des habitudes qu'on ne saurait,
hélas! leur reprocher trop cruellement, de
sous-alimentation.
Les statistiques démontrent que les gran-
des capitales modernes sont, en dépit des
efforts conjugués des hygiénistes, des méde-
cins et des budgets publics, de véritables
toyers de mort.
La situation va s'aggravant, non seulement
avec l'immensité nouvelle des aggloméra-
tions urbaines, mats par l'invasion des ra-
ces lointaines apportant avec elles des élé-
ments. pathologiques déroutants.
Le danger est grand.
11 faut agir.
Actuellement, deux zones de l'aggloméra-
tion parisienne, fort éloignées des Dispensai-
res de la capitale, se peuplent de Nord-Afri-
cains : le t5* arrondissement et la ville de
Saint-Denis.
En chacun de ces deux endroits il est ur-
gent de créer un Dispensaire. Hésiter, per-
dre du temps serait un crime.
Mais voici un second et nouvel aspect du
problème :
Tout n'est pas fait lorsque le malade, ra-
nimé, remonté, a quitté la maison qui l'a
soi irnô.
O
C'est surtout lorsqu'il est revenu dans son
pays d'origine et qu'il échappe à la science
que se réveillent les périls.
A Paris, au premier danger le médecin
intervient bientôt.
Mais la-bas, les traditions, les supersti.
tions, et peut-être le vieux fond d'hostilité
héréditaire à l'égard de la vie occidentale,
ressaisissent aisément le convalescent, et
l'action du mal - que plus rien n'arrête -
fait d'épouvantables ravages.
La tuberculose a repris sa proie.
La Kabylie d'Alger, avec ses montagnes,
son soleil, ignorait naguère la tuberculose,
depuis que, par milliers, ses enfants ont
envahi les usines parisiennes, elle en est in-
festée.
Il y aurait donc de plus tout intérêt qu'un
dossier médical, un livret de santé, suive
l'immigrant à son retour dans son pays.
M. le docteur Colomhani, directeur de la
Santé au Maroc,est tout acquis à l'idée d'une
liaison entre les services de Paris et les siens.
Nul doute que les autorités algériennes et
tunisiennes, ne se prêtent à la solution d'une
question si importante.
C'est en matière d'hygiène qu'on doit igno-
rer les distances et les frontières et réaliser
l'unité de défense.
Telles sont les raisons pour lesquelles
M. Godin, conseiller municipal après en
aoir exposé l'intérêt, au cours d'une séance
publique de l'assemblée municipale de Paris
- a déposé et fait adopter une proposition
présentée par lui-même et par deux de ses
collègues, MM. le docteur Calmels et Du-
teil, ayant pour objet : la création, l'organi-
sation de Dispensaires spéciaux et les servi-
ces médicaux réservés aux indigènes Nord-
Africains de Paris et du département de la
Seine.
- > (
Au Conseil d9État
868
Rejet de la requête de la Compagnie
Fermière du Service des Eaux de
la ville d'Oran
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que la
Compagnie Fermière du Service des Eaux de
la ville d'Oran avait présentée aux fins d'an-
nulation :
io D'un arrêté, en date du 6 octobre 1026,
par lequel le Conseil de Préfecture d'Oran
l'a condamnée à payer aux époux Maillet une
indemnité de 10.427 francs en réparation des
dommages causés aux immeubles de ces der-
niers, par une inondation souterraine provo-
quée par la rupture d'une conduite d'eau ;
20 Un arrêté, en date du 25 juin 1926, par
lequel le Conseil de Préfecture d'Oran a
condamné la Compagnie requérante à payer
différentes autres indemnités, à raison des dé-
gâts causés par la rupture d'une conduite
d'eau, boulevard Oudinot, à Oran, et l'a
en outre condamnée aux dépens, y compris
les frais d'expertise.
Attendu que, de l'instruction il résulte no-
tamment que les dommages causés sont impu-
tables à un défaut d'entretien des conduites
d'eau de la Société requérante.
Notre grand reportage
au Maroc
DU RIO à l'Atlas
(De notre envoyé spécial.)
RABAT, OU LA COLLABORATION
FRANCO-MAROCAINE
Il y a vingt ans à peine, le Maroc était
encore figé dans une passivité séculaire,
l'anarchie régnait partout ; le Sultan était
prisonnier dans ta propre capitale et pour
aller de Fez dans le l'afilalet, il devait avoir
une escorte de plusieurs milliers de fusils et
négocier encore son droit de passage sur le
territoire de tribus dissidentes. Les Zenunour
et les Zaer étaient en pays insoumis et ve-
naient fréquemment mettre le siège devant
Rabat, interrompant totalement souvent pen-
dant plusieurs mois toute communication
entre le Nord et le' Sud du Maroc, entre
le Gharb et le Haouz, et ne consentaient à
lever le blocus que moyennant une forte
rançon. Des émeutes dans les villes, des actes
de pillage dans les campagnes, et le brigan-
dage le plus effréné dans la montagne, sans
compter les luttes fratricides entre les tri-
bus, tels étaient les événements les plus
marquants de la vie publique marocaine. -
Hommage à la France et à M. Lucien Saint
L'œuvre colonisatrice de la France insuf-
fla à ce pays une vie ardente qui transforma
les sentiers en route, jeta des ponts, cons-
truisit des voies ferrées, aménagea les ports
et, en multipliant ainsi les moyens de com-
munication, affermit la sécurité qui permit
le libre développement économique de ce
magnifique pays. Le Sultan sait qu'aujout-
d'hui il traverse en souverain respecté ces
contrées naguère rebelles et que les chefs des
vieilles tribus dissidentes accourent lui ren-
dre hommage, grâce au régime institué par
la France dont les représentants l'entourent
de respect. En somme, grâce à une sage ad-
ministration, à l'énergie des colons, à la
confiance des capitalistes et aussi à la puis-
sance du béton armé et de l'automobile, un
pays sauvage et indépendant a peu à peu
livré ses secrets et sa fertilité à un conqué-
rant magnanime et soucieux de ses devoirs
et de ses responsabilités.
Gardons-nous de croire cependant qu'un
accord et une harmonie parfaites régnent
entre les deux races en présence. D'ailleurs
on ne peut pas dire en ce moment que les
Français demandent encore aux indigènes
de les aimer et de fraterniser franchement
avec eux. Il leur suffit pour le moment
qu'ils soient estimés et aporéciés. Or, à ce
point de vue, les Marocains reconnaissent
sincèrement les avantages énormes que la
France leur a appoités : bonne adminis-
tration du pays, sécurité, justice, hygiène,
organisation de l'enseignement tout en res-
pectant les traditions et la religion des ha-
bitants. Ce sont là des manifestations visi-
bles de la bonne volonté de la France.
On voit d'ici la nouvelle formule politique
que la France veut réaliser au Maroc, et que
nous explique de bonne grâce M. Lucien
Saint, le Résident général à Rabat, à qui
nous venons avouer l'admiration que nous
cause l'œuvre accomplie au Maroc par la
France. Continuateur de la politique remar-
quable et géniale du maréchal Lyautey,
M. Saint a voulu aussi appliquer au Maroc
- cette politique de collaboration qui, pendant
neuf ans, a donné de brillants résultats cri
Tunisie où il avait précédé M. Manceron.
(( Il s'agit, nous dit-il, de faire comprendre
aux indigènes par l'exemple et la parole, les
bienfaits indiscutables de la colonisation
française et en même temps inviter les
Européens à faire confiance aux indigènes et
à les intéresser à leurs affaires, à les lier à
leur action pour le progrès et la prospérité
du pays. » C'est pourquoi croyons-nous, le
Maroc connaît une ère de paix qui lui per-
met de se développer rapidement. C'est pour-
quoi aussi les problèmes de la politique in-
digène retiennent la vigilante attention de la
Résidence. Il s'agit surtout d'orienter l'ac-
tion morale des divers services administratifs,
de façon à empêcher le développement chez
les indigènes, d'un état d'esprit qui nuirait
au bon ordre.
Rabat autrefois et aujourd'hui
Cette collaboration n'est-elle pas d'ailleurs
symbolisée par l'aspect de Rabat même où
deux civilisations totalement différentes vi-
vent côte à côte sous le signe de la sécurité
française ? Bâtie sur la rive gauche de l'es-
tuaTre du Bou Regreb, Rabat regarde Salé,
ancien repaire de corsaires, construite sur la
rive opposée. Au fond, en bordure de la mer
bleue qui vient baigner les cimetières indi-
gènes, la ville arabe avec ses minarets, ses
hauts remparts et ses portes monumentales
retient tout d'abord l'attention. Tout là-bas,
du sommet de la porte des Oudaias. dont la
Casbah a pu contenir autrefois une tribu
toute entière, la - vue découvre mille détails
imprévus. Voici la Medersa avec son musée,
son jardin, ses pergolas et son café maure.
Puis tout près de la Médina, presque collée
à son enceinte, la ville européenne étale ses
longues allées, ses maisons blanches et ses
jardins. Plus loin le quartier officiel, que
domine It. Palais de la Résidence, et où sur-
gissent à travers les arbres et les fleurs tro-
picales, les pavillons des divers services ad-
ministratifs.
Enfin, à l'extrémité de la. ville, ce sont les
murs rougeâtres de l'enceinte de Chella,
dont les bosquets d'aloès et de cactus renfcr-
ment les tombeaux des Sultans mérinides,
ainsi que les vestiges de la Sala Colonia des
Romains. Car le Chella e une véritable épo-
pée archéologique que nous raconte de
bonne grâce. « la petite princesse » égyp-
tienne Hatidja Fouad, qui conçluit les tra-
vaux de nettoyage, de consolidation et de
restauration avec autant de charme que de
fermeté et M. lîoiély, directeur des Beaux-
Arts qui s'occupe des fouilles avec une sa-
vante sollicitude. Nous apprenons ainsi com-
ment un dénivello.ment de terrain, qui re-
couvrait une zaouia dont le minaret seul
était visible, a fait penser à l'existence d'un
escalier. On se mit donc à la recherche de
l'escalier, et, ô prodige, ce ne furent pas
seulement quelques marches de pierre qu'on.
découvrit, mais encore les fondements d'une:
JSIMAlJHTIDItl
Mééactiem & Administration s
M m ci mt-mur
PARIS 081)
yHÉHII. s bOUVRI IMI
- RICHELIEU 87.
Les Annales Coloniales
Lm tmnoncet H réélu**» mM ntw m
tumii 4b |raniai
Dirkctbuii.Fondatmiii I MaroU RUEDEL
Te» in MMMMI
r
ABIMIIERTS
mu /« If,. illustré*:
u. 4 Mel. 3 Miii
FruM «t
CdtniM 11» • 1M » U ib
Etra.,.. 241 » 12k > M »
On l'ataBBi mm Mi ««m
ao- la bureaux
la question des Blés durs
en Algérie
.,. -
La Métropole ne produit pas de blé dur.
Cette culture, qui s adapte plus particuliè-
rement au climat nord-africain, est, par
contre, très répandue en Algérie, où elle
couvre près de 1.200.000 hectares. Elle est
pratiquée pour la majeure partie (les 5/6
au moins des surfaces) par les indigènes.
Le blé dur sert ordinairement à la fabri-
cation des semoules et des pâtes alimentai-
res. Son prix, d'une façon normale, est lé-
gèrement supérieur à celui du blé tendre.
Or, cette année-ci, par suite d'un sur-
croît de production, par suite aussi d'une
introduction excessive de blés durs exotiques
soit dans la Métropole, soit en Algérie, et
surtout par suite de manœuvres spéculati-
ves, le prix des blés durs est descendu bien
au-dessous du prix du blé tendre l'on
sait quel désastre déjà a causé en France
la baisse des cours du blé tendre la dif-
férence s'est élevée, pour les blés dits
« colons 1 jusqu'à 20 francs. Elle n'est pas
moindre encore de 15 à 16 francs. Mais,
pour les blés indigènes dépréciés déjà d'en-
viron 25 francs par rapport aux autres, au
lieu de 100 francs (à Tiaret en octobre der-
nier), on ne donnait pas plus de 75 francs
apparemment, - en - réalité bien moms. Sur
certains marchés de l'intérieur, les indigè-
nes ont dû vendre à 60 francs et même à 50
francs.
M. Vagnon, président de la Section des
Colons, lors de la séance d'ouverture des
Délégations Financières, en octobre 1932,
a donc pu s'écrier avec raison, visant, d'ail-
leurs, la diminution des cours pour toutes
les espèces de blé :
« L'Agriculture, qui forme un des élé-
é ments de la richesse algérienne, traverse
la plus rude des épreuves. L'Algérie a
« été lourdement frappée par cette baisse
t qui, favorisée par la spéculation, a bien-
t tôt atteint des proportions catastrophi-
ques. »
Pour remédier au mal, en ce qui concerne
les blés durs, les Associations Agricoles Al-
gériennes ont demandé à la fois au Gouver-
nement général, et au Gouvernement métro-
politain, de rendre obligatoire en Algérie,
et pendant un certain temps, Y incorporât ion
d'un pourcentage minimum de farine de blé
dur dans la panification.
Cette mesure, si elle avait été prise immé-
diatement, c'est-à-dire en août dernier,
aurait, dès cette époque, commencé à décon-
gestionner le marché et aurait certainement
élevé le prix du blé dur au niveau de celui
du blé tendre.
C'eût été le salut pour un grand nombre
de producteurs, européens et indigènes, qui
n'avaient pas encore été contraints par des
besoins pressants, de se dépouiller de leur
récolte.
Il y avait donc urgence à prescrire cette
incorporation. --
Mais elle a rencontré 1 opposition d une.
catégorie d'industriels (semouliers et fabri-
cants de pâtes alimentaires), et aussi de
spéculateurs qui entendaient poursuivre
leurs achats à la baisse encore de quel-
ques boulangers (certains, d'ores et déjà,
introduisent clandestinement dans la panifi-
cation des farines de blé dur, surtout des
résidus de semoulerie et réalisent, ce fai-
sant, un bénéfice illicite et important).*
Cependant, aucun des arguments qu'ils
ont fournis au cours des polémiques enga-
gées à ce sujet ne peuvent être pris en
considération.
Le pain, a-t-on dit, fabriqué avec le mé-
lange de farine de blé dur et de farine de
blé tendre sera de qualité inférieure.
Des expériences récentes ont démontré,
de façon indiscutable, qu'il n'en était rien,
qu'en n'excédant pas la proportion prévue
de 30 de farine de blé dur, non seule-
ment le mélange ne nuisait pas à la qualité
du pain, mais l'améliorait au contraire,
sans en modifier même sensiblement l'appa-
rence. Au surplus, avant la guerre, on dé-
bitait couramment en Algérie un pain dit
de 4 28 qualité » composé uniquement de
farine de blé dur, moins blanc, il est vrai,
Que le pain ordinaire, mais d'un goût excel-
lent et d'une valeur nutritive supérieure.
On pouvait, d'ailleurs, le vendre moins
cher que l'autre, parce que 100 kilos de fa-
rine de blé dur fournissent une quantité de
pain dépassant de II à 12 kgs celle obtenue
avec 100 kgs de farine de blé tendre.
Mais, bien entendu, à la condition
expresse que l'on emploie les farines de
blé dur entières, c'est-à-dire dont on n'a
pas extrait déjà des semoules, et non pas
des résidus, des nlinots, ainsi qu'on les ap-
pelle, qui ne donneraient que des résultats
détestables.
En second lieu, on n'a pas craint d'allé-
guer une prétendue contradiction entre la
mesure projetée et les règles de l'Union
douanière qui lie l'Algérie à la Métropole,
ce qui aurait, ajoute-t-on, pu fournir des
aimes aux viticulteurs du Midi.
Cette contradiction est purement imagi-
naire. Puisqu'il s'agit d'une culture n'exis-
tant niq sur le Continent, il est tout naturel
qu'on prenne à -- son égard des dispositions
qui visent seulement le territoire où elle est
cantonnée. On serait bien embarrassé de
prouver en quoi elle est susceptible de por-
ter atteinte aux lois de douane.
T1 faut observer, d'autre part, qu'il y a
le plus grand intérêt pour la Métropole
elle-même à développer sur le sol algérien
une production complémentaire pouvant lar-
gement remplacer celle du blé tendre, à
supprimer, par conséquent, une concurrence
qui, les années pléthoriques, ne serait point
négligeable.
Enfin, il était possible, en procédant par
voie de décrets, d'agir immédiatement,
comme le demandaient les Associations
Agricoles et les Délégations Financières.
L'Algérie est soumise au régime des dé-
crets. Ils peuvent intervenir toutes les fois
qu'ils ne sont pas pris en violation d'une
loi déjà applicable.
Les opposants ont excipé de la - loi du
i" décembre 1929. Cette loi ne prévoit que
le mélange des blés indigènes (en l'espèce,
blés métropolitains et algériens) avec les
blés exotiques, et ne distingue nullement les
blés durs des blés tendres. Il ne serait ap-
porté aucune modification à cette loi par les
prescriptions projetées et qui visent une ma-
tière nouvelle tout à fait distincte de celle
qui a fait l'objet de la loi du ier décembre
1929.
Cependant le ministre de l'Agriculture
n'a pas cru pouvoir user du moyen simple
qui lui était offert, et il a fallu recourir
aux voies législatives.
Une proposition de loi, émanant de tous
les parlementaires algériens a été déposée
récemment à la Chambre, et adoptée par
celle-ci le 29 novembre dernier. Elle dispose
« qu'un décret pourra fixer la proportion
de farine entière de blé dur qui devra obli-
gatoirement entrer dans la composition des
farines panifiables consommées en Algérie.
et elle réserve au Ministre la faculté de
déléguer à cet effet des pouvoirs au Gou-
verneur général.
Il est à souhaiter que le Sénat la rende
définitive dans le plus bref délai
Certes, elle ne réparera pas le mal qui
a déjà été causé aux cultivateurs tant euro-
péens qu'indigènes par les agissements de
la spéculation.
Elle permettra toutefois de sauver ceux
qui n'ont pas encore été sacrifiés.
Hélas ! le nombre des victimes n est déjà
que trop grand.
Il fallait, ainsi que le proclamait d'une
façon émouvante la délégation des colons
dans sa séance du 4 octobre dernier, a agir
vite pour préserver l'Algérie d'un désastre
irrémédiable P.
Cet avilissement d'une denrée dont la pro-
duction est la ressource unique de tant de
petits colons ot de grandes masses d'indi-
gènes, est une aggravation désolante de la
situation déjà si malheureuse des centres de
colonisation dans toutes les régions des
Hauts-Plateaux dont les habitants, Français
ou Autochthones, sont réduits à la plus
profonde misère.
Des enquêtes à peine terminées viennent
de (lémontrcr, d'une façon saisissante, qu'il
faudra cet hiver, coûte que coûte, leur porter
secours, non plus seulement pour leur don-
ner la possibilité de cultiver leurs champs,
mais pour leur permettre de vivre.
Il eut mieux valu peut-être ne pas les
laisser spolier.
& Pierre Roux-Freissineng,
Député d'Oran.
Président de la Commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats.
) -.- (
Dépêches de rlndochioe
, -
La récolte du paddy en Cochinchine
Suivant des renseignements communiqués
par l'Office indochinois des riz, t'cstima-
tion pour la récolte du paddy en Cochin-
chine pour la campagne 11)32-19&1 est de
2.230.000 tonnes.
Du riz pour France
Le llindenburg est parti d( Saigon le 11
décembre avec <03 tonnes de riz blanc et
t.zn t. de brisures pour Dunkerque.
Réceptions officielles à Hanoï
de personnalités des provinces chinoises
Le Président du Conseil provincial du
Quang Si, M. lIong-Youl-Sou, le général
Lipinsier commandant les troupes de la
frontière ainsi que plusieurs nl-Cmbres du
gouvernement Quangsinais et plusieurs
officiers supérieurs sont arrivés à llanoï ac-
compagnés par notre consul à Longtchéou,
répondant à l'invitation dit Gouverneur gé-
néral. Ces hautes personnalités après avoir
échangé les visites officielles, ont visité la
foire, la station raditHèlègraphiquc, le camp
d'aviation militaire ainsi que divers établis-
sements d'enseignement. Pendant leur sé-
jour ces hauts fonctionnaires et les officiers
assisteront à un des épisodes des manœu-
vres qui se déroulent actuellement dans la
région du Kep. Ils visiteront les mines de
Ifongay, le barrage de Raithuong, le sUs-
tème d'irrigation de Thanluoaet, des œuvres
sociales, les organisations du crédit, popu-
laire, et du régime foncier, les maternités,
etc. Celte visite est un nouveau témoignage
des excellentes relations que le Gouverne-
ment général de l'Indochine entretient avec
les gouvernements des provinces chinoises
voisines. Le Gouverneur général a eu avec
ses hôtes un long entretien qui a eu surtout
pour objet l'intensification (les relations
économiques entre les deux provinces voi-
sines et le Quang-Si.
Indopacill.
> 90*M. <
Chute du ministère Herriot
«4«
Le ministère Herriot a été mis en mino-
rité dans la nuit de mardi à mercredi par
402 voix contre 187.
Le président du Conseil et les ministres
ont remis mercredi matin à M. Albert Le-
brun, président de la République, leur dé-
mission.
Le rail Tunis-Marrakech
?
E tout proche mois
de janvier verra la
rJtlÜs a t ion d'un
progris très im-
portant dans la
construction de la
fameuse ligne fer-
rée qui doit relier
la Tunisie au Sud
marocain, en tra-
versant l'Algérie dans toute sa largeur.
Le tronçon de Guercif à Taza sera livré à
l'exploitation le 10 janvier. Il sera inau-
guré, à cette date, Par la mise en marche
d'un train spécial dans lequel prendront
place, à Oudjda, les hauts fonctionnaires
tunisiens et algériens se rendant à Rabat
pour la Conférence nord-africaine qui doit
s'ouvrir, le 21 janvier, dans la capitale du
Maroc.
Malheureusement, ce n'est pas encore ce
train-là qui les amènera à destination. Il ne
les conduira qu'à Taza où ils devront encore
user de l'automobile pour se rendre, à Fez
où ils retrouveront la voie ferrée s'ils ne
veulent pas arriver en autocar au terminus
de leur itinéraire.
En effet, il reste encore à achever la por-
tion de la grande ligne entre Taza et Fez
qui comporte, en raison du terrain accidenté
qu'elle doit traverser, d'importants travaux
d'art.
Les dermets ne seront termtnés que vers
la fin de l'année 1933, et tout fait prévoir
qu'à cette époque, la ligne entière pourra
être ouverte au public.
En utilisant de Gabès à Tunis les lignes
tunisiennes à voie étroite qui sont fort com-
modes, le touriste ou le voyageur d'affaires
pourra donc se rendre de Gabès dans le
Sud Tunisien à Marrakech, en passant par
Sfax, Sottsse, Tunis, Constantine, Alger,
Tlettlcen, Oudjda, Fez et Casablanca, sans
user d'un moyen de locomotion autre que le
chemin de fer.
Quant au Maroc, il se trouvera doté d'un
réseau parfaitement compris et remarqua-
blement exécuté. On ne doit pas le dire
définitif, car le rail suivra certainement les
progrès de penètratton de notre poltttque.
Certaines régions, fermées, il y a quelques
mois, à la civilisation moderne, le verront
bientôt apporter jusque chez leurs popula-
tions Vaf firmation de notre influence, et les
Kasbas farouches de l'Anti-Atlas et du Ta-
filalet seront surprises d'entendre leurs
vieilles tours crénelées prolonger en écho les
coups de sifflet des locomotives circulant
dans les vallées affranchies.
Mais, tel qu'il seraf à la fin de 1933,
après l achèvement du tronçon Tasa-Fez, le
réseau ferré du Maroc répondra à ses néces-
sités actuelles. Tous ceux qui ont déjà cir-
culé sur ses lignes rendent témoignage à la
supériorité du matériel mis à la disposition
du voyageur, supériorité bien naturelle
puisque ce matériel a pu profiter des der-
nières améliorations de l'industrie des véhi-
cules.
Et, dans quelques mois, ceux qui parcour-
1011t l'immense ligne de Tunis à Casablanca
feront, à ce point de vue, une comparaison
qui sera nettement défavorable aux chemins
de fer algériens, tant - en - ce qui concerne les
voitures que les lignes elles-mêmes, car la
portion Ghardimaou-Alger, si elle n'est pas
radicalement transformée avant longtemps,
laissera à ceux qui l'utiliseront une impres-
sion pénible.
Pour apprécier comme il convient Vœuvre
accomplie au Maroc avec son nouveau réseau
de voies ferrées, il faut encore tenir compte
de la rapidité avec laquelle les travaux
considérables qu'il a comportés ont été exé-
cutés .-
Ce n'est, en effet, qu'en 1920 qu'a été
conclue la convention de concession qui lui
a donné naissance.
Les contractants étaient, d'une part, le
résident général du Maroc, au nom des gou-
vernements français et chérifien, et, d'autre
part, un grffupe de sociétés comprenant : la
Compagnie Générale du Maroc, la Compa-
gnie des Chemins de fer P.-Z.-M., la Com-
pagnie du Chemin de fer P.-O., la Compa-
gnie Marocaine.
Ces sociétés constituèrent, à leur tour,
la Compagnie des Chemins de fer du Ma-
roc qui entreprit, aussitôt son oeuvre, élar-
gissant singulièrement celle à laquelle s'ap-
pliquait de son côté, avec moins de puis-
sance d'action, la Compagnie Franco-Espa-
gnole du Tanger-Fez.
Des le 5 avril T923, la ligne Rabat à
Fez était inaugurée. Elle a ceci de parti-
culier qu'elle se compose de deux sections,
dont l'une, de Rabat à Petitjean, appar-
tient à la Compagnie des Chemins de fer du
Maroc, tandis que l'autre, de Petitjean à
Fez, relève de la Compagnie du Tanger-
Fez.
Te 22 avril 1925, la section Rabat-Casa-
blanca était inaugurée, et, le 7 novembre
1028. la liene Casablanca-Marrakech.
Nous signalions, il y a peu de temps,
Vouverture du tronçon Oudjda-Guertif, qui
aboutit au réseau algérien. Voici que nous
annonçons, pour le mois de janvier, la mise
en exploitation du tronçon Guercif-Taza qui
le continue vers l'intérieur du Maroc et que
nous pouvons faire prévoir pour la fin de
1933 l'achèvement de la section Taza-Fez,
faisant la soudure du prestigieux ruban
d'acier.
Si les contempteurs de Voeuvre coloniale
française étaient de bonne foi, ils devraieirt.
renoncer à leur critique devant une bonne
besogne ainsi réalisée pour le plus grand
avantage des populations au milieu desquel-
les la France exerce son action civilisa-
trice.
Edouard Néron,
Sénateur de la Hante-Loire,
Nouvelles de Madagascar
»♦»
TAMATAVE ENTREPREND
DE GRANDS TRAVAUX D'HDELFTE
SUR FONDS D EMPRUNT
La ville de Tamatave vient d'arrêter le
programme des grands travaux d'édilité
qu'elle compte entreprendre à partir de 1933.
Ce programme dont l'exécution comporte
une dépense totale de 12 millions comprend
notamment l'achèvement de la voirie urbaine,
la création d'un réseau d'égouts modernes,
la construction de divers bâtiments publics,
l'aménagement d'un stade et de parcs de
jeux, l'installation d'un établissement de
bains de mer.
Les travaux les plus urgents seront exécu-
tés dès le début de l'année prochaine sur les
fonds d'un premier emprunt de trois millions
que le Gouverneur Général vient d'autoriser
en Conseil d'administration.
LA REORGANNATMN
DE L'ECOLE SUPERIEURE INDIGENE
DE TANANARIVE
Le Gouverneur Général vient de prendre un
arrêté décidant l'ouverture à l'école Flacourt
de cours spéciaux destinés à préparer les
élèves malgaches soit à subir les épreuves du
certificat d'études primaires, soit même à
poursuivre leurs études secondaires dans les
lycées de Tananarive.
Sans doute l'accès des établissements se-
condaires européens était déjà prévu pour les
écoliers indigènes, mais il était subordonné
à un examen d'aptitude auquel l'enseigne-
ment rlnnn" dans Ip £ rnlns Htt nremipr de- -
, 11-- ------ --.- --- ------ -- r- ----- --
gré et adapté aux besoins du pays ne prépa-
rait pas directement.
L'institution de cours de transition à
l'école Flacourt répond au désir légitime que
certaines familles indigènes notamment les
malgaches admis au citoyennat ont exprimé
récemment de faire donner à leurs enfants
une éducation conforme à leur nouvelle con.
dition sociale.
SITUATION COMPARATIVE DES RECOU-
VREMENTS DES IMPOTS SUR ROLES,
DES RECETTES DIVERSES ET DES RE-
CETTES DOUANIERES DES EXERCI-
CES 1931 ET 1932 AU 31 OCTOBRE
Le recouvrement des impôts sur rôles au
31 octobre 1932 (exercice 1932) a atteint
94.245.845 fr. 40. Pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1931 il s'était élevé
à 105.962.518 fr. 39.
La moins-value pour les dix premiers mois
de l'exercice 193a est donc de Il millions
716.672 fr. 99.
Les recettes douanières perçues au 31 octo-
bre 1932 s'élèvent à 41.123.756 fr. 74, somme
inférieure de 629.909 fr. 44 aux réalisations
effectuées pendant la période correspondante
de l'exercice 1931.
Les recettes diverses s'élèvent au 31 octo-
bre 1932 à 46.723.524 fr. 52, somme supérieure
00 4.813.597 fr. 03 aux réalisations effectuées
au 31 octobre 1931 au titre de l'exercice
1931.
Au total, les recouvrements pour les dix
premiers mois de l'année 1932 ont atteint
182.093.126 fr. 66; pendant la période cor-
respondante de l'exercice 1931, ils s'étaient
élevés à 189.626.112 fr. 06 d'où une moins-
value de 7.532-985 fr. 40.
SITUATION DU COMMERCE EXTERIEUR
DE LA COLONIE PENDANT LES DIX
PREMIERS MOIS DE L'ANNEE
Le tableau ci-dessous indique le poids total
(en tonnes) des produits importés et exportés
pendant les dix premiers mois de l'année
1932, comparé aux quantités échangées pen-
dant la période correspondante de l'année
précédente :
H)32 1931
Importations. 99-73- 102.369
Exportations 107.281 106.432
Totaux 207.013 208.801
Différence pour 1932
Importations en moins.. 2-637
Exportations en plus. 849
Totaux en moins. 1.788
Les importations de ciment (32.393 tonnes
contre 27.445 en 1931) de tissus (5.551 tonnes
contre 4978 en 1931), et d'automobiles (273
unités contre 193 en 1931) ont progressé,
tandis que celles d'huiles minérales (8.519 t.
contre 8.795 en 1931); de métaux (6.843 ton-
nes contre 6.943 en 1031) et d'ouvrages en
métaux (6.016 tonnes contre 10.485 en 1931)
sont en régression.
Parmi les produits exportés, une augmen-
tation est enregistrée pour les pois du Cap
(7.363 tonnes contre 6.711 en 1931), le café
(10.249 tonnes contre 8.090 en 1931J, le ma-
nioc brut (22.630 tonnes contre 20.106 en
'93'), la farine de manioc (2.357 tonnes con-
tre 2.267 en ,93')i la fécule de manioc (723 t.
contre 707 en 1931), le tapioca (2.808 tonnes
contre 2.319 en 1931) et la vanille (743 ton-
nes contre 606 en 1931). On relève, au con-
traire, un recul pour le girofle (384 tonnes
contre 2.308 en 1931), les végétaux filamen-
teux (4.129 tonnes contre 5.246 en 103O, les
peaux brutes (3.356 tonnes contre 4.565 en
1931) le riz (4.700 tonnes contre 4.917 en
1931) et le graphite (1.825 tonnes contre 4.343
en 1931 ).
> -M*qb <
A PAcadémie de Médecine
i
Séance publique annuelle
Attributions de prix
La séance publique annuelle de l'Académie
de médecine s'est déroulée mardi après-midi,
rue Bonaparte, avec le cérémonial habituel,
et devant un public très nombreux.
La séance a débuté par la lecture, faite
par M. J. Renault, secrétaire annuel, du
rapport sur les prix décernés en 1932. En-
suite, M. Meillère, président, a salué la mé-
moire des membres de l'Académie, décédés
au cours de l'année et souhaité la bienvenue
aux nouveaux élus. Puis il a proclamé le
nom des lauréats :
Prir Tarnier, M. Courrier (Alger). Prix
M onbinne, MM. H. Galliard (Paris) (ot
NRuyen Van Khai (Saigon). Prix Des portes,
MM. de Boissozon (Toulouse), Talon (Paris),
Cambassédès et Garnier (Paris), Donatien et
Lestoquard (Alger).
m
L'antenne coloniale
1"
A Radio-Alger
Mme Marcelle Gérard et M. Pierre Mer-
nac, solistes des concerts Lamoureux, Co-
lonne et Pasdeloup, de passage à Alger, prê-
tent leurs concours au concert vocal organisé
par Radio-Alger aujourd'hui.
) «M*ub (
M. Carde est rentré à Alger
-
Le Gouverneur général, M. Carde, est ar-
rivé hier à 1 h. 30 à bord du Chanzy. Il a été
salué à la gare maritime par de .nombreuses
personnalités civiles et militaires.
) (
Au Conseil Municipal
de Paris
»+ «
Protection et assistance aux indigènes
nord-africains
Depuis longtemps, la Ville de Paris a créé
un service de protection et d'assistance aux
indigènes nord-africains habitant la capitale.
Deux Dispensaires ont été fondes. La
preuve de leur utilité ressort du nombre
sans cesse grandissant des malades qui s'y
présentent.
Les Nord-Africains ne viennent pas seule-
ment y recevoir des soins : ils y apprennent
l'hygiène.
Et bientôt ils prennent confiance dans les
soins des infirmières et dans la science si dif-
férente de l'empirisme oriental des médecins.
Aussi se rapprochent-ils de nous et de notre
civilisation.
En venant se fixer à Paris pour travailler
dans les usines et ateliers, les Nord-Africains
sont malheureusement et trop souvent victi-
mes d'un climat rigoureux auquel ils
n'étaient pas habitués, aussi grand est bien-
tôt le nombre de tuberculeux.
Chez eux. la maladie aggrave et précipite
ses effets par des pratiques d'hygiène absur-
des et par des habitudes qu'on ne saurait,
hélas! leur reprocher trop cruellement, de
sous-alimentation.
Les statistiques démontrent que les gran-
des capitales modernes sont, en dépit des
efforts conjugués des hygiénistes, des méde-
cins et des budgets publics, de véritables
toyers de mort.
La situation va s'aggravant, non seulement
avec l'immensité nouvelle des aggloméra-
tions urbaines, mats par l'invasion des ra-
ces lointaines apportant avec elles des élé-
ments. pathologiques déroutants.
Le danger est grand.
11 faut agir.
Actuellement, deux zones de l'aggloméra-
tion parisienne, fort éloignées des Dispensai-
res de la capitale, se peuplent de Nord-Afri-
cains : le t5* arrondissement et la ville de
Saint-Denis.
En chacun de ces deux endroits il est ur-
gent de créer un Dispensaire. Hésiter, per-
dre du temps serait un crime.
Mais voici un second et nouvel aspect du
problème :
Tout n'est pas fait lorsque le malade, ra-
nimé, remonté, a quitté la maison qui l'a
soi irnô.
O
C'est surtout lorsqu'il est revenu dans son
pays d'origine et qu'il échappe à la science
que se réveillent les périls.
A Paris, au premier danger le médecin
intervient bientôt.
Mais la-bas, les traditions, les supersti.
tions, et peut-être le vieux fond d'hostilité
héréditaire à l'égard de la vie occidentale,
ressaisissent aisément le convalescent, et
l'action du mal - que plus rien n'arrête -
fait d'épouvantables ravages.
La tuberculose a repris sa proie.
La Kabylie d'Alger, avec ses montagnes,
son soleil, ignorait naguère la tuberculose,
depuis que, par milliers, ses enfants ont
envahi les usines parisiennes, elle en est in-
festée.
Il y aurait donc de plus tout intérêt qu'un
dossier médical, un livret de santé, suive
l'immigrant à son retour dans son pays.
M. le docteur Colomhani, directeur de la
Santé au Maroc,est tout acquis à l'idée d'une
liaison entre les services de Paris et les siens.
Nul doute que les autorités algériennes et
tunisiennes, ne se prêtent à la solution d'une
question si importante.
C'est en matière d'hygiène qu'on doit igno-
rer les distances et les frontières et réaliser
l'unité de défense.
Telles sont les raisons pour lesquelles
M. Godin, conseiller municipal après en
aoir exposé l'intérêt, au cours d'une séance
publique de l'assemblée municipale de Paris
- a déposé et fait adopter une proposition
présentée par lui-même et par deux de ses
collègues, MM. le docteur Calmels et Du-
teil, ayant pour objet : la création, l'organi-
sation de Dispensaires spéciaux et les servi-
ces médicaux réservés aux indigènes Nord-
Africains de Paris et du département de la
Seine.
- > (
Au Conseil d9État
868
Rejet de la requête de la Compagnie
Fermière du Service des Eaux de
la ville d'Oran
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que la
Compagnie Fermière du Service des Eaux de
la ville d'Oran avait présentée aux fins d'an-
nulation :
io D'un arrêté, en date du 6 octobre 1026,
par lequel le Conseil de Préfecture d'Oran
l'a condamnée à payer aux époux Maillet une
indemnité de 10.427 francs en réparation des
dommages causés aux immeubles de ces der-
niers, par une inondation souterraine provo-
quée par la rupture d'une conduite d'eau ;
20 Un arrêté, en date du 25 juin 1926, par
lequel le Conseil de Préfecture d'Oran a
condamné la Compagnie requérante à payer
différentes autres indemnités, à raison des dé-
gâts causés par la rupture d'une conduite
d'eau, boulevard Oudinot, à Oran, et l'a
en outre condamnée aux dépens, y compris
les frais d'expertise.
Attendu que, de l'instruction il résulte no-
tamment que les dommages causés sont impu-
tables à un défaut d'entretien des conduites
d'eau de la Société requérante.
Notre grand reportage
au Maroc
DU RIO à l'Atlas
(De notre envoyé spécial.)
RABAT, OU LA COLLABORATION
FRANCO-MAROCAINE
Il y a vingt ans à peine, le Maroc était
encore figé dans une passivité séculaire,
l'anarchie régnait partout ; le Sultan était
prisonnier dans ta propre capitale et pour
aller de Fez dans le l'afilalet, il devait avoir
une escorte de plusieurs milliers de fusils et
négocier encore son droit de passage sur le
territoire de tribus dissidentes. Les Zenunour
et les Zaer étaient en pays insoumis et ve-
naient fréquemment mettre le siège devant
Rabat, interrompant totalement souvent pen-
dant plusieurs mois toute communication
entre le Nord et le' Sud du Maroc, entre
le Gharb et le Haouz, et ne consentaient à
lever le blocus que moyennant une forte
rançon. Des émeutes dans les villes, des actes
de pillage dans les campagnes, et le brigan-
dage le plus effréné dans la montagne, sans
compter les luttes fratricides entre les tri-
bus, tels étaient les événements les plus
marquants de la vie publique marocaine. -
Hommage à la France et à M. Lucien Saint
L'œuvre colonisatrice de la France insuf-
fla à ce pays une vie ardente qui transforma
les sentiers en route, jeta des ponts, cons-
truisit des voies ferrées, aménagea les ports
et, en multipliant ainsi les moyens de com-
munication, affermit la sécurité qui permit
le libre développement économique de ce
magnifique pays. Le Sultan sait qu'aujout-
d'hui il traverse en souverain respecté ces
contrées naguère rebelles et que les chefs des
vieilles tribus dissidentes accourent lui ren-
dre hommage, grâce au régime institué par
la France dont les représentants l'entourent
de respect. En somme, grâce à une sage ad-
ministration, à l'énergie des colons, à la
confiance des capitalistes et aussi à la puis-
sance du béton armé et de l'automobile, un
pays sauvage et indépendant a peu à peu
livré ses secrets et sa fertilité à un conqué-
rant magnanime et soucieux de ses devoirs
et de ses responsabilités.
Gardons-nous de croire cependant qu'un
accord et une harmonie parfaites régnent
entre les deux races en présence. D'ailleurs
on ne peut pas dire en ce moment que les
Français demandent encore aux indigènes
de les aimer et de fraterniser franchement
avec eux. Il leur suffit pour le moment
qu'ils soient estimés et aporéciés. Or, à ce
point de vue, les Marocains reconnaissent
sincèrement les avantages énormes que la
France leur a appoités : bonne adminis-
tration du pays, sécurité, justice, hygiène,
organisation de l'enseignement tout en res-
pectant les traditions et la religion des ha-
bitants. Ce sont là des manifestations visi-
bles de la bonne volonté de la France.
On voit d'ici la nouvelle formule politique
que la France veut réaliser au Maroc, et que
nous explique de bonne grâce M. Lucien
Saint, le Résident général à Rabat, à qui
nous venons avouer l'admiration que nous
cause l'œuvre accomplie au Maroc par la
France. Continuateur de la politique remar-
quable et géniale du maréchal Lyautey,
M. Saint a voulu aussi appliquer au Maroc
- cette politique de collaboration qui, pendant
neuf ans, a donné de brillants résultats cri
Tunisie où il avait précédé M. Manceron.
(( Il s'agit, nous dit-il, de faire comprendre
aux indigènes par l'exemple et la parole, les
bienfaits indiscutables de la colonisation
française et en même temps inviter les
Européens à faire confiance aux indigènes et
à les intéresser à leurs affaires, à les lier à
leur action pour le progrès et la prospérité
du pays. » C'est pourquoi croyons-nous, le
Maroc connaît une ère de paix qui lui per-
met de se développer rapidement. C'est pour-
quoi aussi les problèmes de la politique in-
digène retiennent la vigilante attention de la
Résidence. Il s'agit surtout d'orienter l'ac-
tion morale des divers services administratifs,
de façon à empêcher le développement chez
les indigènes, d'un état d'esprit qui nuirait
au bon ordre.
Rabat autrefois et aujourd'hui
Cette collaboration n'est-elle pas d'ailleurs
symbolisée par l'aspect de Rabat même où
deux civilisations totalement différentes vi-
vent côte à côte sous le signe de la sécurité
française ? Bâtie sur la rive gauche de l'es-
tuaTre du Bou Regreb, Rabat regarde Salé,
ancien repaire de corsaires, construite sur la
rive opposée. Au fond, en bordure de la mer
bleue qui vient baigner les cimetières indi-
gènes, la ville arabe avec ses minarets, ses
hauts remparts et ses portes monumentales
retient tout d'abord l'attention. Tout là-bas,
du sommet de la porte des Oudaias. dont la
Casbah a pu contenir autrefois une tribu
toute entière, la - vue découvre mille détails
imprévus. Voici la Medersa avec son musée,
son jardin, ses pergolas et son café maure.
Puis tout près de la Médina, presque collée
à son enceinte, la ville européenne étale ses
longues allées, ses maisons blanches et ses
jardins. Plus loin le quartier officiel, que
domine It. Palais de la Résidence, et où sur-
gissent à travers les arbres et les fleurs tro-
picales, les pavillons des divers services ad-
ministratifs.
Enfin, à l'extrémité de la. ville, ce sont les
murs rougeâtres de l'enceinte de Chella,
dont les bosquets d'aloès et de cactus renfcr-
ment les tombeaux des Sultans mérinides,
ainsi que les vestiges de la Sala Colonia des
Romains. Car le Chella e une véritable épo-
pée archéologique que nous raconte de
bonne grâce. « la petite princesse » égyp-
tienne Hatidja Fouad, qui conçluit les tra-
vaux de nettoyage, de consolidation et de
restauration avec autant de charme que de
fermeté et M. lîoiély, directeur des Beaux-
Arts qui s'occupe des fouilles avec une sa-
vante sollicitude. Nous apprenons ainsi com-
ment un dénivello.ment de terrain, qui re-
couvrait une zaouia dont le minaret seul
était visible, a fait penser à l'existence d'un
escalier. On se mit donc à la recherche de
l'escalier, et, ô prodige, ce ne furent pas
seulement quelques marches de pierre qu'on.
découvrit, mais encore les fondements d'une:
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.04%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.04%.
- Auteurs similaires Jardin d'agronomie tropicale Jardin d'agronomie tropicale /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jardin d'agronomie tropicale" or dc.contributor adj "Jardin d'agronomie tropicale")Institut national d'agronomie de la France d'outre mer Institut national d'agronomie de la France d'outre mer /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer" or dc.contributor adj "Institut national d'agronomie de la France d'outre mer") France France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "France" or dc.contributor adj "France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k6380548p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k6380548p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k6380548p/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k6380548p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k6380548p