Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 novembre 1932 24 novembre 1932
Description : 1932/11/24 (A32,N123). 1932/11/24 (A32,N123).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380539q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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LE HUMftRO il 80 CENTIMES JEUDI SOIn, 24 NOVEMBRE 1932,
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Tout les articles publié* dam notre fournil ne peuvent 1
être reproduite qu'en citant Ii. Amuse Olomalm.
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Ctlonies III » 10t t 68.
Étranger.. 240» 125. 71 >
On t'abonne sans frais tan*
loua les bureaux de poste.
L'Allemagne et les Colonies
- 11 fi "W; -
Je ne suis pas de ceux qui ont traité & la
légère les revendications coloniales de l'At-
letnagne. L'attitude paresseuse est ici la pire
de toutes : Bah ! on verra. Non, il faut
voir, regarder attentivement, suivre les cam-
pagnes qui, de l'autre côté du Rhin, conti-
nuent, malgré les préoccqp&tions d'un ordre
différent, malgré les soucis les plus graves
mais qui ne détournent pas nos voisins du
plan qu'ils ont depuis longtemps conçu.
Il y a eu récemment à Berlin un grand con-
grès colonial. Ses travaux ont passionné toute
une partie de l'opinion publique. On a re-
proché aux gouvernements qui s'étaient suc-
, cédé de n'avoir pas entretenu le feu sacré,
.bien plus, de 1 avoir laissé volontairement
s'assoupir : on ne parlait pas assez, on ne
parlait plus des colonies allemandes. « Pas-
sivité intentionnelle J, a-t-on écrit ; d'autres
auraient dit : désir, louable en soi, de ne pas
compliquer par des revendications de cet
ordre une situation singulièrement complexe
et troublante. « Passivité 1, on comprend ce
que ce mot signifie. Il est, à lui seul, une
critique assez dure. 11 comporte cette consé-
quence qu'il faut en finir avec cette attitude,
qu'il ést urgent de reprendre l'offensive ; et
pour cela on compte, bien entendu; sur le
gouvernement actuel auquel on répète que
d'est l'instant, le moment, et qu il serait
fâcheux de le laisser passer.
Aussi bien, le chancelier du Reich n'au-
rait pas caché, d'après certains journaux offi-
cieux, qu'il estimait lui aussi que. l'heure
était venue : ou plutôt, il y a lieu de montrer
que cette expression « égalité des droits 1
implique, pour un pays dont l'activité indus-
trielle est remarquable, dont l'outillage indus?
triel est perfectionné, dont la production in-
dustrielle est admirable, la possession de
provinces lointaines capables de lui fournir
en' abondance les produits coloniaux ,et les
matières premières qui sont indispensables à
sa vie économique. N'y a-t-il pas, en effet,
interrogent les Allemands, inégalité évidente
et même évidente sujétion dans le fait
qu'une nation industrielle, qui a l'ambition
de devenir la première du monde soit tribu-
taire d'autres pays et paye à ces derniers
une redevance annuelle importante, trop
lourde pour ses moyens, afin d'en obtenir les
matières premières qu'elle doit utiliser et
dont elle ne peut se p&sser ?
- Telle est l'argumentation, et je l'expose
.sans rien en retrancher qui puisse l'affaiblir.
Je n*ai pas lu, et pour cause, les deux cent
guattVersailles, soutenues dans tes universités
allemandes et que l'Arbeitsanchuss Deutscher
Veibande (Comité d'action des Associations
allemandes) a énumérées dans sa revue men-
suelle Der Weg mur Freiheit ; mais on peut
être sûr, que c'est là un des thèmes les plus
fréquemment développés par des apprentis
savants qui n'attendent pas, pour juger, le
.recul de l'histoire, et qui suivent docilement
la leçon de l'un des plus célèbres d'entre
eux i « La science n'a pas à planer au-dessus
deô frontières, mais à être nationale, à être
allemande. » Le dan nationaliste, d'après
.Benda, est essentiellement une invention alle-
mande. Ces deux cent quatre-vingt-sept thèses
nous rassurent : les inventeurs auront des
héritiers.
Ne nous arrêtons pas trop longtemps à
cette affirmation qu'il n'v a pas une ancienne
coldhie allemande où 1 on n'aspire à voir
revenir les administrateurs allemands, et
qu'il suffit, pour le comprendre, de comparer
la situation de ces territoires avant 1914 et
en 1932. Il ne s'agit pas de nier les vertus
de 1 administration allemande, pas plus que
d'en dissimuler les défauts. Mais rien n'est
moins sûr que le résultat d'un plébiscite éven-
tuel, s'il était .possible. A chacun son esprit,
sa tradition, sa méthode. L'Allemagne, nous
dit-on, est parfaitement capable de faire œu-
vre coloniale. D'accord, à la condition qu'on
n'en conclue pas qu'elle seule en est capable,
et que le Français n'est pas un peuple coloni-
sateur.
Mais voici le centre du débat : l'article 119
du Traité de Versailles oblige l'Allemagne
à céder ses colonies ; il ne dit pas : sans
indemnité ; donc (admirez la logique), l'in-
demnité est due. D'autre part, l'article 257
stipule que la valeur des colonies doit être
payée ou portée au crédit. Or, les puissances
mandataires -sont dispensées de payer 1 en
leur qualité de mandataires »; donc (toujours
même marche logique), la valeur des colonies
doit être portée à leur débit; les colonies
allemandes représentent au bas mot 130 mil-
liards de marks ,(pourquoi ce chiffre et non
pas un autre ?), il y a donc lieu de porter
au débit des puissances mandataires, ou, ai
Ton veut, au compte des réparations, ces
130 millions.
Etant donné qu'ils n'ont pas été portés, le
droit de propriété de l'Allemagne sur ses
anciennes colonies est donc resté entier; la
compensation n'a pas été versée, la marchan-
dise appartient donc toujours à son proprié-
taire. Bien plus, si la compensation était
niaihtenant accordée les propriétaires auraient
le droit de refuser, et de déclarer : trop tard.
Voilà comment, selon les docteurs d'outre-
Rhin, la question devra être posée à Genève,
voilà le vrai aspect juridique de la question :
à qui appartiennent les anciennes colonies
allemandes? Aux Allemands. Pourquoi avoir
compliqué la question, à plaisir ? Peuvent-
elles appartenir aux mandataires? Assuré-
ment non, mandataires et propriétaires, cela
fait deux. Peuvent-elles ne pas appartenir
aux propriétaires à qui on les a enlevées ?
Pas du tout, puisque l'indemnité contre la-
quelle elles devaient être « échangées » se fait
toujours attendre.
Encore une fois, l'heure est propice, Le
cabinet actuel a hardiment posé à la face
des nationale principe de l'égalité des droits.
L-i égalité de tous les droits, cela va sans dire.
Le gouvernement allemand ne peut pas ne
pas aller jusqu'au bout, s'arrêter à mi-che-
min, poursuivre l'égalité des droits ici et
l'abandonner ail-leurs. a Nous avons le bon
droit absolument pour nous. Alors pourquoi
hésiter ? »
Pourquoi ? Il y a, heureusement pour
la vérité et pour la probité de la discussion,
d'autres Allemands qui indiquent les raisons
d'hésiter. Nous leur donnerons volontiers la
parole. Mais pour les autres, quand on les
entend affirmer avec vigueur : en mon bon
droit, j'ai confiance, on est tenté de croire
qu'ils ont non moins de confiance dans la
naïveté ou la crédulité de leurs intemocu-
teurs. Cette seule idée de « l'échange » trans-
porte les faits d'un plan à un autre avec une
désinvolture dont la hardiesse calculée ne
saurait pourtant nous en imposer.
Que les auteurs de thèses allemandes, et les
journaux qui en rendent compte, se vantent
d'ignorer, suivant l'expression de Treitschke,
« cette objectivité anémiée qui est le contraire
du sens historique J, nous le comprenons fort
bien, encore que ce soit plus naturel chez les
seconds que chez les premiers ; mais Bit
comme l'écrivait Benda, ils sont purement et
simplement des hommes politiques qui se
servent de l'histoire pour fortifier une cause
dont ils veulent le triomphe, 'ils manquent
totalement leur but : loin de fortifier leur
cause, ils l'affaiblissent, et ils appellent,
dans les autres pays, les répliques de ceux
qu'excitent leurs paradoxes ou leurs contre-
vérités.
Mario Rouatan,
Sénateur de VHiraulL,
Ancien ministre.
) (
Les écoles Israélites
de Tanger
If.
Le budget espagnol d" l'instruction pu-
blique, qui sera appliqué lors du prochain
exercice, comprend une subvention de 57.000
pesetas accordée aux écoles Israélites de
Tanger.
Cette mesure n'a pas été sàns mécontenter
les milieux catholiques espagnols. Le De-
bate rappelle qu'en Espagne 98,3 des éco-
les privées sont catholiques et s'élève contre
ce qu'il qualifie de protection officielle don-
née à une confession religieuse espagnole.
- « Qu'est-ce que. la pédagogie Israélite, si xe
« n Test en réalité une éducation de type
« religieux ?
« Notre Ëtat laïque .subventionne donc une
« confession religieuse, en contradiction fia-
h grante avec l'article-*26 de la Constitu-
« tion. »
Tout en reconnaissant ce que l'Espagne
doit aux « sephardies ttt le grand journal ca-
tholique estime que l'unique solution juste
aurait consisté à répartir les subventions du
budget de l'instruction publique proportion-
nellement à l'importance des divers grou-
pements confessionnels en Espagne.
G. d. KmrtivU
-– - 1
Notre action au Maroc
-
Nombreuses soumissions
Comme suite aux dernières avances de nos
troupes et à notre installation sur le plateau
des Lacs, le service des Affaires indigènes
procède à l'aménagement méthodique de ces
régions et a terminé tout un réseau de pistes
autocyclables qui permet d'assurer dans d'ex-
cellentes conditions le ravitaillement des
nouveaux postes et la liaison avec l'arrière.
Les indigènes nouvellement soumis parti-
cipent loyalement à ces travaux, et les infir-
meries installées dans les .postes sont de plus
en plus fréquentés par l'élément du pays qui
se montrait pourtant foncièrement hostile à
notre pénétration.
Dernièrement, le maghzen auxiliaire de
Talmest, dans la région d'Azilal, a tendu
june embuscade à un douar Ait Ouakos de
Tizi Timbuissimana qui se déplaçait, et a
réussi à capturer un important troupeau de
moutons et de bœufs et à récupérer des ar-
mes de euerre.
Les soumissions isolées se poursuivent à
un rythme satisfaisant, notamment chez les
tssa Ait ou Abdallah qui rentrent dans nos
llignes, ramenant leurs bêtes et leurs tentes.
D'autre part, les opérations du Draa se
poursuivent normalement, suivant les direc-
tives du haut commandement. Les Ksours de
la région font leur soumission au fur et à
mesure de l'avance de nos troupes ; ils remet-
tent leurs armes en rentrant dans l'obé-
dience du magh2en.
Accident d'aviation aux confins
algéro-marocains
Malheureusement, ces opérations ont été
attristées par un accident d'aviation qui s'est
produit dans la région de jonction des trou-
pes des généraux Giraud (confins algéro-ma-
rocains) et Catroux (région de Marrakech).
Un avion militaire a capoté et, tandis que le
sergent-pilote s'en tirait avec quelques bles-
sures, l'adjudant Marcel Sibille était projeté
hors de la carlingue et tué sur le coup.
> m%m <
le vtyifte it rAittnttMiMMfe
le Fnitt ai Marte
Dans sa séance d'avant-liier, l'Automobile-
Club de France a décidé que le voyage au
Maroc était fixé au 8 mars 1933.
> mem ç
Tournée de Conférences
en Afrique In Nord
Charles Cluny fera, cette saison, à Alger
Jet 'dans l'Afrique du Nord, une conférence
Pur le sujet suivant : Le Paris modtrrte ffcnij
In chanson de Montmartre,
Les ambitions coloniales
aUemairies :
1 1
LI. ;
1
NE -défiche, du f 19
novembre, venant
de BetUn, nolls
fait connaître que
M. Scfdubach, à
l'occasion d'une
réunion de la So-
ciété coloniale al-
lemande, tenue sous la présidence du due
Adolphe-Frédéric de Mecklembourg, a dé-
claré que : « Il est temps à présent de ré-
« clamer publiquement la restitution du
« Togo et du Cameroun à VAllemagne.
« Ces deux colonies seules ne suffiront
« pas d'ailleurs à créer 'à notre population
« les débouchés nécessaires. C'est pouf quoi
c nous devrions nous arranger à l'amiable)
« sans violence, pour que le Portugal nous
« cède l'Angola et la Guinée. Ces colonies,
c dont la surface est vingt-quatre fois su-
c périeure à celle du Portugal, ne sont pas
« indispensables à un état agricole sans
« excédent de population. »
Ceci prouve, tout d'abord, encore une.1
fois, que le mouvement colonialiste, en Al. :
lemagne, va s'amplifiant, et ensuite (je m'en
excuse auprès de Mario Roustan) qu'il 0.49
tout à fait vain d'essayer de prouver à nos
ex-ennemis que les revendications coloniales
allemandes sont injustifiées du point de vue
de l'intérêt allemand luirmême.
D* ailleurs, qui veut trop prouver ne
prouve rien. A tort ou à raison, l'Allema-
gne estime que l'une des conditions de son
relèvement est la reconstitution de l'empire
colonial qu'elle possédait en 1914. Peut-on
croire que son opinion sur ce point sera
modifiée parce qu'une plume française auto-
risée aura essayé. d'établir qu'elle n'a besoin
de colonies ni comme réservoir de matières
premières, ni comme marché d'exportation.
Dans un débat international, tout délégué
franfais qui tenterait pareille démonstration
ferait immédiatement figtl", devant les na-
tions réuniesdu monsieur qui crache dans
le plat colonial pour en détourner les appé-
tits trop impatients.
De grâce, dans une question aussi grave
de conséquences que celle d'une revision pos-
sible de certaines clauses du traité de Ver-
sailles, n'affaiblissons pas la position de
notre èays en nous efforçant de prouver que
les colonies ne sont pas utiles à la prospérité
économique des grandes nations.
N'oublions pas que les questions colonip-
les, qu'on le veuille ou non, joueront ae-
ntain, sans doute, un rôle de premier plan
dans les tentatives de rapprochement des
peuples. Il n'est pas impossible que certal
nes transactions territoriales soient une des
conditions de la grande réconciliation des
peuples occidentaux. Ne les évoquons donc
pas à la légère et pour réduire au mininltllll
les sacrifices que nous pouvons être appelés
à consentir, souhaitons que nos. représentants
tiennent un langage qui ne s'inspire m
d'arguments puérils, ni d'intérêts trop sordi-
dement égoistcs. Que ce langage soit tout
simplement inspiré par le souci de l'intérêt
et du bonheur des peuples coloniaux et par
l'amour de la paix du monde.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Lolre.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
) .+
Cinéma et Colonies
«4*
La propagande coloniale
par le cinématographe
M. Candace, Sous-Secrétaire e-Etat aux
Colonies, a reçu hier matin une délégation de
la Société de propagande coloniale ipar le ciné-
matographe, qui lui a été présentée par M.
Léon Riotor, Conseiller municipal, Président
du Comité d'action.
Etaient présents en dehors de M. Riotor
déjà nommé : MM. le Omimandant Braun,
vice-président de la Fédération coloniale ; Bru-
neau, directeur de la Cinématèque de la Ville
de Paris; Daliloz, président de la Société des
Films Exotiques, et Chaumel, administrateur
des Colonies.
M. Candace a promis son concoufe le plus
entier pour organiser, à travers le pays, une
série de grandes manifestations, dont la pre-
mière serait une matinée offerte, sous fa pré-
sidence d'hohneur du Président de la Répu-
blique et sous le haut patronage de M. de
Monzie, Ministre de l'Education nationale, et
de M. Satraut, Ministre des Colonies, aux
élèves des écoles de la Ville de Paris et des
lycées et collèges.
Cette Société de propagande présentera à
tous les élfeves des écoles de Paris, d'abord.
et de toute la France ensuite, la Symphonie
Exotique à la production de laquelle les An-
nales Coloniales ont pris une part si décisive,
nos lecteurs le savent.
C'est le commencement de la campagne
menée depuis de longues années par notre
journal1 pour organiser la propagande coloniale
dans le pays, en répandant par des comités lo-
caux ce très beau tour du monde colonial qu est
Va Symphonie Exotique qui déteiminera certai-
nement des vocations coloniales utiles et rai-
sonnées.
Souhaitons que d'autres films coloniaux au
goût du jour, c'est-à-dire sonores et parlants et
pas du genre documentaire sirastrement rasant
soient ultérieurement réalisés et trisemés.
Un les Contissloiis
A Xi4 CÊÊA.MÊMÊMB
A LA COllMlSSION DB L'ALOBRIB
DBS COLONIES ET PROTECTORATS
La situation économique de la Tunisie
La Commission êfê l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats et la Commission des
Affaires étrangères de la. Chambre se sont
réunies mardi ainsi que les Annales Colonia-
les l'ont annoncé, sous la présidence de M.
Roux-Freissineng, pour entendre une déléga-
tion de représentants élus de la Tunisie. Les
délégués ont exposé la situation économique
de la Tunisie et- ont insisté, en particulier,
sur la misère des petits agriculteurs frappés
par la crise générale.
De plus, la situation de la Tunisie se
trouve aggravée par des conditions spéciales
telles que l'abus de l'usure. Les petits agri-
culteurs sont actuellement la proie des usu-
riers qui tirent (profit de la misère générale
pour s approprier '-à des prix dérisoires les
terrains cultivés, Les délégués ont demandé
aux commissions de les aider à trouver un
procédé qui permette d'arrêter les ventés par
autorité de justice, de façon à sauver du dé-
sastre la population, agricôle. -
Désignation de rapporteurs
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain ven-
dredi 25 novembre, à 17 heures, local du
*5® bureau.
A l'ordre du jour : désignation de rappor-
-teurs : *'
tw Pour le fond : a) du projet de loi no
763 autorisant la Caisse nationale de crédit
agricole à consentir aux institutions de crédit
agricole mutuel du Maroc et de la Tunisie
des avances ou des ouvertures de crédit 3"
court terme, avec là garantie de ces pays de
protectorat dans Ta limite d'une somme to-
tale de 50 millions de francs;
b) du projet de loi n° 769 ayant pour ob-
jet d'étendre à la Martinique, à la Guade-
loupe et dépendances et à La Réunion, les
dispositions de l'article 16 du décret-loi de
décentralisation. et de déconcentraion du
5 novembre 1926;
20 pour avis de la proposition de loi n° 404
de M. Henri Tasso tendant -à subordonner au
transport sous pavillon français le paiement
des primes acbordées à certains produits co-
loniaux par les lois de protection du 31 mars
1931. -
Examen de la situation des riziculteurs en
Indochine.
Nouveau membre
Le groupe des indépendants de gauche a
désigné M. Augute Brunet, député de la Réu-
nion, pour remplacer dans la commission de
l'Algérie, des colonies et des Iprotectorats M.
Alcide Delmont, démissionnaire.
lm tl M. xrm
La réorganisation
de la Compagnie Générale Transatlantique
La Commission de la Marine marchande a
examiné les projets de loi concernant l'aide
financière de l'Etat à la Compagnie Géné-
rale Transatlantique. Après avoir entendu
M. Maurice Vincent, rapporteur provisoire,
qui a été confirmé dans ses fonctions, elle a
conclu à la - nécessité d'une politique d'aide
de la part de l'Etat mais devant comporter
de sérieuses garanties en vue d'éviter les er-
rements anciens et les fautes de la gestion
passée.
La Commission a invité le rapporteur à re-
chercher, dans le jeu des conventions nou-
velles, un véritable contrôle de gestion de la
part de-l'Etat, la suppression des filiales, la
restitution définitive à l'Etat des actions pri-
vilégiées plusieurs fois promise, la représen-
taion du personnel dans le Conseil d'admi-
nistraion, l'institution d'un statut, pour le
personnel sédentaire, une meilleure utilisa-
tion des unités de la flotte. Elle a également
manifesté son désir de voir s'établir une po-
litique d'entente sur le plan international
sur la ligne de New-York.
M. Guastavino a signalé que la convention
ne concerne que l'océan et que rien n'est
prévu pour le trafic méditerranéen. M. Tasso
s'est associé à ces observations sur les consé-
quences de cette omission et le rapporteur
a été prié de la réparer dans son rapport.
0-0
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DE LA MARINE
Désarmement naval
La Commission de la Marine s'est, réunie
hier à 15 heures sous la présidence de M.
Rio. Après avoir examiné le problème du
désarmement naval, elle a émis l'avis que la
France devrait rester fidèle aux principes
exposés dans le chapitre IV du plan déposé
a Genève. Elle estime en particulier que
toute réduction doit être basée sur les sta-
tistiques des bâtiments existants établies par
la S. D. N. et que les sous-marins, indis-
pensables pour la défense de nos côtes mé-
tropolitaines et coloniales, devaient être
maintenus.
--- - - - - ------
A LA COMMISSION DES COLONIES
Commission chargée de l'examen
des projets et propositions de lois
relatifs à V Algérie
La Commission de l'Algérie s'est réunie
sous la présidence du général Bourgeois.
Elle a entendu un rapport de M. viollette
concernant les modifications apportées aux
deux assemblées algériennes : délégations
financières et Conseil supérieur.
Le rapport prévoit notamment la création
de trois sections nouvelles.
Il souligne en outre l'impossibilité d élire
des délégations au Suffrage universel car ce
serait créer une sorte de dualité avec le Par-
lement métropolitain et donner aux -déléga-
tions algériennes une figure parlementaire et,
par conséquent, politique.
Or, les délégations n'ont d'autre but que
d'établir et de contrôler le budget de l'Al-
gérie.
M. Pomot vient en France
M. Ponsot, haut commissaire de France en
Syrie, s'est embarqué à destination de la
France.
s
Au grand conseil de Tunisie
- ̃
La séance d'inauguration du Grand Conseil
a eu lieu, ainsi que les Annales Colonialei
J'ont annoncé, lundi matin. Le Résident a
remercié: les membres du bureau d'âge dont,
a-t-il dit, la sagesse et l'expérience seront
d'un grand poids en face des redoutables
problèmes du moment. Il a évoqué la mé-
moire du !président Doumer et celle de
M. Alapetite, ancien résident en Tunisie. Il
la indiqué ensuite Aue la politique d'écono-
mies poursuivie par le Gouvernement per-
mettait d'économiser 23 millions et demi sur
le budget grâce à des suppressions d'emplois,
à la substitution d'agents temporaires aux ti-
tulaires, etc. Les réformes opérées à la
Compagnie des chemins de fer tunisiens per-
mettront une réduction de 10 millions sur le
déficit de l'exploitation, réduction qui sera
portée dans quelques années à 38 millions.
Le Résident a fait allusion à la lutte contre
l'usure, poursuivie avec ténacité, au dévelop-
pement du crédit agricole qui atteint 100 mil-
lions, aux remèdes apportes à l'épidémie de
paludisme, aux dégâts causés par les pluies
excessives de l'hiver dernier.
M. Manceron a fait ensuite un tableau de
l'activité économique de la Tunisie. Il a mis
en garde les agriculteurs contre les abus de
crédit et a indiqué que des grands docks,
tdes silos a céréales viennent d'être créés.
« La question de l'alimentation en eau pota-
ble des villes tunisiennes, a-t-il poursuivi, n'a
pas été non plus négligée et des forages ont
été entrepris dans le Djerid.* » --
Le chômage, est combattu-et 5.000 travail-
leurs ont été placés pitt its- soim, de TOfflcfe
de placement ; des lois sociales sont en pré-
paration; l'hygiène et l'assistance sont en-
couragées; 25 nouveaux postes d'infirmières
visiteuses ont été créés, le nombre d'établis-
sements d'assistance a été porté à 115, et ce-
lui des gouttes de lait à 32. On est arrivé à
enrayer le trachome.
L'enseignement a été développé : 248 clas-
ses primaires nouvelles depuis le mois de
janvier 1929 et des écoles professionnelles ont
été créées à Sousse, Sfax, Béjà, (Kairouan et
Bizerte.
Le budget soumis à l'assemblée comprend
la création de 30 classes et de 9 nouveaux
ateliers.
Le Gouvernement a l'intention d admettre
une .plus large participation des jeunes Tu-
nisiens, diplômés par les Universités fran-
çaises, aux fonctions publique.
En terminant, le Résident a insisté sur les
nécessités d'une plus large compréhension
mutuelle et sur l'affirmation que la France
ne se dérobera pas à son rôle de civilisatrice
qu'elle poursuit depuis cinquante ans en Tu-
nisie, » dans cette Tunisie éprouvée par la
crise, mais qui poursuit, malgré des temps
difficiles, le développement de son équipe-
ment social et économique >1.
) (
M. Carde à Pàfis
-0.
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, a reçu mardi matin M. Cangardel, di-
recteur général de la Compagnie Générale
Transatlantique ; M. Villard, directeur ad-
joint des Affaires algériennes au ministère de
l'Intérieur.
( 1
A l'Académie des Sciences
«♦«
Les services sanitaires en Algérie
M. Lasnet expose l'effort accompli en ces
derniers temps par les services d'hygiène en
Algérie. Il montre l'accroissement considé-
rable des crédits, l'augmentation du nombre
des lits d'hôpital et du chiffre des hospita-
lisés. Il rappelle la création récente du Bu-
reau de la santé publique d'Algérie et ré-
sume son programme de réorganisation hos-
pitalière, d'étude tics questions du médecine
sociale, de lutte contre le trachone, etc.
) < e.- (
RETOUR
M. Jacques de Fcraudy, fils de M. Mau-
lrice de Féraudy, l'acteur bien connu, a quitté
(Brazzaville mardi pour rentrer en France a
bord du paquebot Foucauld. M. Jacques de
Féraudy, qui était depuis trois ans à Brazza-
ville a toujours accordé un généreux
-concours aux différentes fêtes philanthropi-
ques organisées durant son séjour. Il aurait
J'intention, une fois rentré à Paris, de mar-
cher sur les traces de son père et de faire
sa carrière sur la scène ou l'écran parisien.
Mme de Féraudy et son fils sont restés à
Brazzaville, où ils attendront le printemps
pour rentrer en France.
) - <–
A Genève
1.1
Un exposé français sur le Togo
à la Commission des Mandats
La commission des mandats a examiné le
rapport du gouvernement français sur l'admi-
nistration du Togo, placé sous mandat fran-
çais, en présence de M. Maurice Besson, du
ministère des Colonies, représentant accré-
dité.
Dans l'exposé qu'il a fait à la commission,
M. Besson a attiré son attention sur les
conditions résultant de la crise économique.
A la demande de la commission, il a
fourni des informations supplémentaires en
ce qui concerne notamment l'accord fronta-
lier destiné à faciliter le commerce des tribus
entre le Togo et le Dahomey. Cet accord a
été conclu dans l'intérêt même des indigènes.
Au Conseil d'État
rejet de la requête d'un adjoint
Au Maroc : rejet de la requête d'un adjoint
au Centrale civil
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Martinet, adjoint des Affaires indi-
gènes au Central civil de Lemmour à Khe-
misset (Maroc), avait présentée à l'effet d'ob-
tenir l'annulation d'une décision du ministre
plénipotentiaire délégué à la Résidence gé-
nérale de la République française au Maroc,
en date du 26 mai 1928, rejetant sa demande
de bonification d'ancienneté pour services
militaires.
Dépêches de l'Indochine
»♦«
M. Pelliot ira en Asie Centrale
M. Paul Pelliot, membre de 111-astitut qui
'wr^ntreprmdr&^mrvoyaiffeiPétttde&'iïJl A"B
Centrale est arrivé à Saigon hier soir, ve-
nant d'Anglcor. M. Pelliol se rend à llanot.
Exportations de riz pour la France
Le Toyo- Cla Manu est "art-i de Saïgon le
16 novembre avec :
Riz blanc, 430 tonnes ; brisures, 120 ton-
nes pour Marseille.
Les exportations de riz pendant la 29 dé-
cade de novembre ont atteint 29.477 tonnes.
Le voyage de S. M. Bao-Dai
dans le sud-Annam
Poursuivant son voyage dans le nord de
l'Annam, S. M. Bao-JJaf, empereur d'An-
nom, accompagné du Résident supérieur
Chatel, a parcouru en détail tes provinces
de Vinh et de. HatinJi qui avaient été trou-
blées en 1930 par la propagande commu-
niste. Sur tout le parcours et dans tous
les postes où le cortège s'est arrêté, dans;
les établissements publics et privés, indus-
triels et agricoles, qu'il a visités, l'accueil
de la population a été constamment em-
preint d'une grande déférence et d'un at-
tachement respectueux envers le souverain
et le représentant de la France. S. M. a
pu ainsi apprécier les résultats obtenus
grdce à l'étroite collaboration des fonction-
naires français et annamites :et à l'union
de tous les. éléments sains de ta population
qui ont contribué à faire rentrer dans l'or-
dre par des voies pacifiques ceux qui s'é-
taient naguère laissés égarer et entrat-
ner.
.-. L'Empereur a pris un intérêt tout parti-
culier à la Visite des chantiers d'irrigation
dans le nord de ta province de Vinh où
il s'est fait exposer le pla.n des travaux
et le confectionnement du futur réseau.
Ces travaux, en rendant possible la culture
régulière du riz sur 45.000 hectares, pré-
viendront dans une région surpeuplée les
famines qui se produisaient autrefois pé-
riodiquement. UEmpereur et le résident
supérieur rentreront aujourd'hui à Hué.
Au Conseil français
des intérêts économiques du Tonkin
Le Conseil Français des Intérêts Econo-
miques et Financiers du Tonkin s'est réu-
nit hie-r matin en s&zsion ordinaire. Le
cons&iL a désigné trois délégués titulaires
au Grand Conseil : MM. Forest, Ouillaume
et Birot.
•Jndopacifl.)
(
Notre grand reportage
au Maroc
.i'" - "- -,.
Do Rio ài Atlas
•+ 1
Nous sommes heureux de publier aujour-
d'hui les impressions rapportées dte Maroc
Par noire correspondant de Londres., nos lec-
teurs seront curieux de l'opinion d'un An-
glais sur l'œuvre accomplie dans le Maghreb
par le protectorat.
Londres, 23 novembre 1932.
(De notre envoyé spécial.)
EN RADE DE TANGER
» Tout le monde à tribord Tanger est en
vue ! » Ce n'est ni une manœuvre, ni un com-
mandement ; c'est une simple constatation.
En effet, abandonnant leurs chaises longues,
le bar ou leur lecture, les passagers fatigués
par deux journées de mer, se précipitent sur
le pont pour voir venir à eux la ville pitto-
resque qui va nous accueillir. Comme il n'y
a pas d'Américains à bord, les jumelles et
les kodaks sont rares. D'ailleurs les yeux et
l'esprit peuvent goûter d'autant mieux le pa-
norama polychrome qui s'offre à notre vue.
Etagée en amphithéâtre au fond d'une vaste
baie d'un bleu d'azur, Tanger nous présente
ses minarets aux faïences multicolores qui
s'élèvent comme des points d'exclamation sur
les maisons barigeonnées à toutes les cou-
leurs de l'arc-en-ciel. Le spectacle, certes n'a
guère l'allure grandiose d'Alger ou de Bey-
routh, ou même l'aspect enchanteur dans sa
complexité, de Stamboul. Mais sa position à
flanc, de coteau, 1 exiguite de ses quartiers
qu'encadre de vieilles murailles, l'ornement
de ses magnifiques jardins à gauche, et le
pittoresque de sa Casbah qui domine la. ville
à droite, donnent à Tanger, porte extrême de
l'Afrique méditerranéenne, un caractère par-
ticulier qui captive le regard et invite au re-
pos et à la rêverie.
D'ailleurs le port lui-même est loin d'avoir
cette animation bruyante et ahurissante qui
caractérise les escales du Levant. Quoique
les paquebots çloivent mouiller à un mille de
la côte, à cause de la faible profondeur des
eaux, on attend vainement la flottille dp. bar-
ques indigènes qui, dans d'autres mouillages
africains, se précipitent en se bousculant à
l'assaut des grands courriers. Faut-il s'éton-
ner si la rade est déserte? Le statut interna-
tional qui afflige Tanger a tué la vie écono-
mique de la ville et du port.
Les conséquences du statut international
Voyez-vous, me dit un vieux Tangérois qui
attendait la chaloupe pour .,1' rendre à terre,
notre ville est paralysée et dépérit lentement,
depuis que trois impénalismes veulent dispu-
ter au Créateur la position privilégiée, que
nous occupons. L'Anglais, déjà gêné de voir
pousser Ceuta en lace de (îibraltar, ne vou-
drait pas qu'une seconde forteresse africaine,
puisse neutraliser -on contrôle dit détroit.
L'Espagnol qui est parvenu à grand'peine à
maintenir la zone, difficile, que couronne le
Riff, a V impression douloureuse qu'on lui
laisse une épine dans un territoire qui de-
vrait lui revenir naturellement. Quant au
Français, si l'on pense aux sacrifices énor-
mes que lui ont coûté l'occupation, la pacifi-
cation et l'exploitation du Maroc, il est en
droit d'exiger pour co vaste pays, une porte
d'entrée sur la Méditerranée qui lui permette
une liaison plus directe avec, la mère-patrie. »
Nous ne tardons pas à nous convaincre de
iil vérité de cette réflexion. A peine pénètre-t-
on dans l'intérieur de la vjlle, qu'on est
frappé de son caractère cosmopolite. La
1 il ace du Petit Socco avec ses cafés en ter-
1
LE HUMftRO il 80 CENTIMES JEUDI SOIn, 24 NOVEMBRE 1932,
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Les Annales Coloniales
Lee MftOftÑ. et réclamât sorti reçue» m,
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DlRftCTKUR.FoNDATBU* 1 M. RUBDBL
Tout les articles publié* dam notre fournil ne peuvent 1
être reproduite qu'en citant Ii. Amuse Olomalm.
AlONNEiERTS
mm la Revue illustrée :
U« ta 6 Meil 8 Xele
Fruoe et
Ctlonies III » 10t t 68.
Étranger.. 240» 125. 71 >
On t'abonne sans frais tan*
loua les bureaux de poste.
L'Allemagne et les Colonies
- 11 fi "W; -
Je ne suis pas de ceux qui ont traité & la
légère les revendications coloniales de l'At-
letnagne. L'attitude paresseuse est ici la pire
de toutes : Bah ! on verra. Non, il faut
voir, regarder attentivement, suivre les cam-
pagnes qui, de l'autre côté du Rhin, conti-
nuent, malgré les préoccqp&tions d'un ordre
différent, malgré les soucis les plus graves
mais qui ne détournent pas nos voisins du
plan qu'ils ont depuis longtemps conçu.
Il y a eu récemment à Berlin un grand con-
grès colonial. Ses travaux ont passionné toute
une partie de l'opinion publique. On a re-
proché aux gouvernements qui s'étaient suc-
, cédé de n'avoir pas entretenu le feu sacré,
.bien plus, de 1 avoir laissé volontairement
s'assoupir : on ne parlait pas assez, on ne
parlait plus des colonies allemandes. « Pas-
sivité intentionnelle J, a-t-on écrit ; d'autres
auraient dit : désir, louable en soi, de ne pas
compliquer par des revendications de cet
ordre une situation singulièrement complexe
et troublante. « Passivité 1, on comprend ce
que ce mot signifie. Il est, à lui seul, une
critique assez dure. 11 comporte cette consé-
quence qu'il faut en finir avec cette attitude,
qu'il ést urgent de reprendre l'offensive ; et
pour cela on compte, bien entendu; sur le
gouvernement actuel auquel on répète que
d'est l'instant, le moment, et qu il serait
fâcheux de le laisser passer.
Aussi bien, le chancelier du Reich n'au-
rait pas caché, d'après certains journaux offi-
cieux, qu'il estimait lui aussi que. l'heure
était venue : ou plutôt, il y a lieu de montrer
que cette expression « égalité des droits 1
implique, pour un pays dont l'activité indus-
trielle est remarquable, dont l'outillage indus?
triel est perfectionné, dont la production in-
dustrielle est admirable, la possession de
provinces lointaines capables de lui fournir
en' abondance les produits coloniaux ,et les
matières premières qui sont indispensables à
sa vie économique. N'y a-t-il pas, en effet,
interrogent les Allemands, inégalité évidente
et même évidente sujétion dans le fait
qu'une nation industrielle, qui a l'ambition
de devenir la première du monde soit tribu-
taire d'autres pays et paye à ces derniers
une redevance annuelle importante, trop
lourde pour ses moyens, afin d'en obtenir les
matières premières qu'elle doit utiliser et
dont elle ne peut se p&sser ?
- Telle est l'argumentation, et je l'expose
.sans rien en retrancher qui puisse l'affaiblir.
Je n*ai pas lu, et pour cause, les deux cent
guattVersailles, soutenues dans tes universités
allemandes et que l'Arbeitsanchuss Deutscher
Veibande (Comité d'action des Associations
allemandes) a énumérées dans sa revue men-
suelle Der Weg mur Freiheit ; mais on peut
être sûr, que c'est là un des thèmes les plus
fréquemment développés par des apprentis
savants qui n'attendent pas, pour juger, le
.recul de l'histoire, et qui suivent docilement
la leçon de l'un des plus célèbres d'entre
eux i « La science n'a pas à planer au-dessus
deô frontières, mais à être nationale, à être
allemande. » Le dan nationaliste, d'après
.Benda, est essentiellement une invention alle-
mande. Ces deux cent quatre-vingt-sept thèses
nous rassurent : les inventeurs auront des
héritiers.
Ne nous arrêtons pas trop longtemps à
cette affirmation qu'il n'v a pas une ancienne
coldhie allemande où 1 on n'aspire à voir
revenir les administrateurs allemands, et
qu'il suffit, pour le comprendre, de comparer
la situation de ces territoires avant 1914 et
en 1932. Il ne s'agit pas de nier les vertus
de 1 administration allemande, pas plus que
d'en dissimuler les défauts. Mais rien n'est
moins sûr que le résultat d'un plébiscite éven-
tuel, s'il était .possible. A chacun son esprit,
sa tradition, sa méthode. L'Allemagne, nous
dit-on, est parfaitement capable de faire œu-
vre coloniale. D'accord, à la condition qu'on
n'en conclue pas qu'elle seule en est capable,
et que le Français n'est pas un peuple coloni-
sateur.
Mais voici le centre du débat : l'article 119
du Traité de Versailles oblige l'Allemagne
à céder ses colonies ; il ne dit pas : sans
indemnité ; donc (admirez la logique), l'in-
demnité est due. D'autre part, l'article 257
stipule que la valeur des colonies doit être
payée ou portée au crédit. Or, les puissances
mandataires -sont dispensées de payer 1 en
leur qualité de mandataires »; donc (toujours
même marche logique), la valeur des colonies
doit être portée à leur débit; les colonies
allemandes représentent au bas mot 130 mil-
liards de marks ,(pourquoi ce chiffre et non
pas un autre ?), il y a donc lieu de porter
au débit des puissances mandataires, ou, ai
Ton veut, au compte des réparations, ces
130 millions.
Etant donné qu'ils n'ont pas été portés, le
droit de propriété de l'Allemagne sur ses
anciennes colonies est donc resté entier; la
compensation n'a pas été versée, la marchan-
dise appartient donc toujours à son proprié-
taire. Bien plus, si la compensation était
niaihtenant accordée les propriétaires auraient
le droit de refuser, et de déclarer : trop tard.
Voilà comment, selon les docteurs d'outre-
Rhin, la question devra être posée à Genève,
voilà le vrai aspect juridique de la question :
à qui appartiennent les anciennes colonies
allemandes? Aux Allemands. Pourquoi avoir
compliqué la question, à plaisir ? Peuvent-
elles appartenir aux mandataires? Assuré-
ment non, mandataires et propriétaires, cela
fait deux. Peuvent-elles ne pas appartenir
aux propriétaires à qui on les a enlevées ?
Pas du tout, puisque l'indemnité contre la-
quelle elles devaient être « échangées » se fait
toujours attendre.
Encore une fois, l'heure est propice, Le
cabinet actuel a hardiment posé à la face
des nationale principe de l'égalité des droits.
L-i égalité de tous les droits, cela va sans dire.
Le gouvernement allemand ne peut pas ne
pas aller jusqu'au bout, s'arrêter à mi-che-
min, poursuivre l'égalité des droits ici et
l'abandonner ail-leurs. a Nous avons le bon
droit absolument pour nous. Alors pourquoi
hésiter ? »
Pourquoi ? Il y a, heureusement pour
la vérité et pour la probité de la discussion,
d'autres Allemands qui indiquent les raisons
d'hésiter. Nous leur donnerons volontiers la
parole. Mais pour les autres, quand on les
entend affirmer avec vigueur : en mon bon
droit, j'ai confiance, on est tenté de croire
qu'ils ont non moins de confiance dans la
naïveté ou la crédulité de leurs intemocu-
teurs. Cette seule idée de « l'échange » trans-
porte les faits d'un plan à un autre avec une
désinvolture dont la hardiesse calculée ne
saurait pourtant nous en imposer.
Que les auteurs de thèses allemandes, et les
journaux qui en rendent compte, se vantent
d'ignorer, suivant l'expression de Treitschke,
« cette objectivité anémiée qui est le contraire
du sens historique J, nous le comprenons fort
bien, encore que ce soit plus naturel chez les
seconds que chez les premiers ; mais Bit
comme l'écrivait Benda, ils sont purement et
simplement des hommes politiques qui se
servent de l'histoire pour fortifier une cause
dont ils veulent le triomphe, 'ils manquent
totalement leur but : loin de fortifier leur
cause, ils l'affaiblissent, et ils appellent,
dans les autres pays, les répliques de ceux
qu'excitent leurs paradoxes ou leurs contre-
vérités.
Mario Rouatan,
Sénateur de VHiraulL,
Ancien ministre.
) (
Les écoles Israélites
de Tanger
If.
Le budget espagnol d" l'instruction pu-
blique, qui sera appliqué lors du prochain
exercice, comprend une subvention de 57.000
pesetas accordée aux écoles Israélites de
Tanger.
Cette mesure n'a pas été sàns mécontenter
les milieux catholiques espagnols. Le De-
bate rappelle qu'en Espagne 98,3 des éco-
les privées sont catholiques et s'élève contre
ce qu'il qualifie de protection officielle don-
née à une confession religieuse espagnole.
- « Qu'est-ce que. la pédagogie Israélite, si xe
« n Test en réalité une éducation de type
« religieux ?
« Notre Ëtat laïque .subventionne donc une
« confession religieuse, en contradiction fia-
h grante avec l'article-*26 de la Constitu-
« tion. »
Tout en reconnaissant ce que l'Espagne
doit aux « sephardies ttt le grand journal ca-
tholique estime que l'unique solution juste
aurait consisté à répartir les subventions du
budget de l'instruction publique proportion-
nellement à l'importance des divers grou-
pements confessionnels en Espagne.
G. d. KmrtivU
-– - 1
Notre action au Maroc
-
Nombreuses soumissions
Comme suite aux dernières avances de nos
troupes et à notre installation sur le plateau
des Lacs, le service des Affaires indigènes
procède à l'aménagement méthodique de ces
régions et a terminé tout un réseau de pistes
autocyclables qui permet d'assurer dans d'ex-
cellentes conditions le ravitaillement des
nouveaux postes et la liaison avec l'arrière.
Les indigènes nouvellement soumis parti-
cipent loyalement à ces travaux, et les infir-
meries installées dans les .postes sont de plus
en plus fréquentés par l'élément du pays qui
se montrait pourtant foncièrement hostile à
notre pénétration.
Dernièrement, le maghzen auxiliaire de
Talmest, dans la région d'Azilal, a tendu
june embuscade à un douar Ait Ouakos de
Tizi Timbuissimana qui se déplaçait, et a
réussi à capturer un important troupeau de
moutons et de bœufs et à récupérer des ar-
mes de euerre.
Les soumissions isolées se poursuivent à
un rythme satisfaisant, notamment chez les
tssa Ait ou Abdallah qui rentrent dans nos
llignes, ramenant leurs bêtes et leurs tentes.
D'autre part, les opérations du Draa se
poursuivent normalement, suivant les direc-
tives du haut commandement. Les Ksours de
la région font leur soumission au fur et à
mesure de l'avance de nos troupes ; ils remet-
tent leurs armes en rentrant dans l'obé-
dience du magh2en.
Accident d'aviation aux confins
algéro-marocains
Malheureusement, ces opérations ont été
attristées par un accident d'aviation qui s'est
produit dans la région de jonction des trou-
pes des généraux Giraud (confins algéro-ma-
rocains) et Catroux (région de Marrakech).
Un avion militaire a capoté et, tandis que le
sergent-pilote s'en tirait avec quelques bles-
sures, l'adjudant Marcel Sibille était projeté
hors de la carlingue et tué sur le coup.
> m%m <
le vtyifte it rAittnttMiMMfe
le Fnitt ai Marte
Dans sa séance d'avant-liier, l'Automobile-
Club de France a décidé que le voyage au
Maroc était fixé au 8 mars 1933.
> mem ç
Tournée de Conférences
en Afrique In Nord
Charles Cluny fera, cette saison, à Alger
Jet 'dans l'Afrique du Nord, une conférence
Pur le sujet suivant : Le Paris modtrrte ffcnij
In chanson de Montmartre,
Les ambitions coloniales
aUemairies :
1 1
LI. ;
1
NE -défiche, du f 19
novembre, venant
de BetUn, nolls
fait connaître que
M. Scfdubach, à
l'occasion d'une
réunion de la So-
ciété coloniale al-
lemande, tenue sous la présidence du due
Adolphe-Frédéric de Mecklembourg, a dé-
claré que : « Il est temps à présent de ré-
« clamer publiquement la restitution du
« Togo et du Cameroun à VAllemagne.
« Ces deux colonies seules ne suffiront
« pas d'ailleurs à créer 'à notre population
« les débouchés nécessaires. C'est pouf quoi
c nous devrions nous arranger à l'amiable)
« sans violence, pour que le Portugal nous
« cède l'Angola et la Guinée. Ces colonies,
c dont la surface est vingt-quatre fois su-
c périeure à celle du Portugal, ne sont pas
« indispensables à un état agricole sans
« excédent de population. »
Ceci prouve, tout d'abord, encore une.1
fois, que le mouvement colonialiste, en Al. :
lemagne, va s'amplifiant, et ensuite (je m'en
excuse auprès de Mario Roustan) qu'il 0.49
tout à fait vain d'essayer de prouver à nos
ex-ennemis que les revendications coloniales
allemandes sont injustifiées du point de vue
de l'intérêt allemand luirmême.
D* ailleurs, qui veut trop prouver ne
prouve rien. A tort ou à raison, l'Allema-
gne estime que l'une des conditions de son
relèvement est la reconstitution de l'empire
colonial qu'elle possédait en 1914. Peut-on
croire que son opinion sur ce point sera
modifiée parce qu'une plume française auto-
risée aura essayé. d'établir qu'elle n'a besoin
de colonies ni comme réservoir de matières
premières, ni comme marché d'exportation.
Dans un débat international, tout délégué
franfais qui tenterait pareille démonstration
ferait immédiatement figtl", devant les na-
tions réuniesdu monsieur qui crache dans
le plat colonial pour en détourner les appé-
tits trop impatients.
De grâce, dans une question aussi grave
de conséquences que celle d'une revision pos-
sible de certaines clauses du traité de Ver-
sailles, n'affaiblissons pas la position de
notre èays en nous efforçant de prouver que
les colonies ne sont pas utiles à la prospérité
économique des grandes nations.
N'oublions pas que les questions colonip-
les, qu'on le veuille ou non, joueront ae-
ntain, sans doute, un rôle de premier plan
dans les tentatives de rapprochement des
peuples. Il n'est pas impossible que certal
nes transactions territoriales soient une des
conditions de la grande réconciliation des
peuples occidentaux. Ne les évoquons donc
pas à la légère et pour réduire au mininltllll
les sacrifices que nous pouvons être appelés
à consentir, souhaitons que nos. représentants
tiennent un langage qui ne s'inspire m
d'arguments puérils, ni d'intérêts trop sordi-
dement égoistcs. Que ce langage soit tout
simplement inspiré par le souci de l'intérêt
et du bonheur des peuples coloniaux et par
l'amour de la paix du monde.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Lolre.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
) .+
Cinéma et Colonies
«4*
La propagande coloniale
par le cinématographe
M. Candace, Sous-Secrétaire e-Etat aux
Colonies, a reçu hier matin une délégation de
la Société de propagande coloniale ipar le ciné-
matographe, qui lui a été présentée par M.
Léon Riotor, Conseiller municipal, Président
du Comité d'action.
Etaient présents en dehors de M. Riotor
déjà nommé : MM. le Omimandant Braun,
vice-président de la Fédération coloniale ; Bru-
neau, directeur de la Cinématèque de la Ville
de Paris; Daliloz, président de la Société des
Films Exotiques, et Chaumel, administrateur
des Colonies.
M. Candace a promis son concoufe le plus
entier pour organiser, à travers le pays, une
série de grandes manifestations, dont la pre-
mière serait une matinée offerte, sous fa pré-
sidence d'hohneur du Président de la Répu-
blique et sous le haut patronage de M. de
Monzie, Ministre de l'Education nationale, et
de M. Satraut, Ministre des Colonies, aux
élèves des écoles de la Ville de Paris et des
lycées et collèges.
Cette Société de propagande présentera à
tous les élfeves des écoles de Paris, d'abord.
et de toute la France ensuite, la Symphonie
Exotique à la production de laquelle les An-
nales Coloniales ont pris une part si décisive,
nos lecteurs le savent.
C'est le commencement de la campagne
menée depuis de longues années par notre
journal1 pour organiser la propagande coloniale
dans le pays, en répandant par des comités lo-
caux ce très beau tour du monde colonial qu est
Va Symphonie Exotique qui déteiminera certai-
nement des vocations coloniales utiles et rai-
sonnées.
Souhaitons que d'autres films coloniaux au
goût du jour, c'est-à-dire sonores et parlants et
pas du genre documentaire sirastrement rasant
soient ultérieurement réalisés et trisemés.
Un les Contissloiis
A Xi4 CÊÊA.MÊMÊMB
A LA COllMlSSION DB L'ALOBRIB
DBS COLONIES ET PROTECTORATS
La situation économique de la Tunisie
La Commission êfê l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats et la Commission des
Affaires étrangères de la. Chambre se sont
réunies mardi ainsi que les Annales Colonia-
les l'ont annoncé, sous la présidence de M.
Roux-Freissineng, pour entendre une déléga-
tion de représentants élus de la Tunisie. Les
délégués ont exposé la situation économique
de la Tunisie et- ont insisté, en particulier,
sur la misère des petits agriculteurs frappés
par la crise générale.
De plus, la situation de la Tunisie se
trouve aggravée par des conditions spéciales
telles que l'abus de l'usure. Les petits agri-
culteurs sont actuellement la proie des usu-
riers qui tirent (profit de la misère générale
pour s approprier '-à des prix dérisoires les
terrains cultivés, Les délégués ont demandé
aux commissions de les aider à trouver un
procédé qui permette d'arrêter les ventés par
autorité de justice, de façon à sauver du dé-
sastre la population, agricôle. -
Désignation de rapporteurs
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et des Protectorats se réunira demain ven-
dredi 25 novembre, à 17 heures, local du
*5® bureau.
A l'ordre du jour : désignation de rappor-
-teurs : *'
tw Pour le fond : a) du projet de loi no
763 autorisant la Caisse nationale de crédit
agricole à consentir aux institutions de crédit
agricole mutuel du Maroc et de la Tunisie
des avances ou des ouvertures de crédit 3"
court terme, avec là garantie de ces pays de
protectorat dans Ta limite d'une somme to-
tale de 50 millions de francs;
b) du projet de loi n° 769 ayant pour ob-
jet d'étendre à la Martinique, à la Guade-
loupe et dépendances et à La Réunion, les
dispositions de l'article 16 du décret-loi de
décentralisation. et de déconcentraion du
5 novembre 1926;
20 pour avis de la proposition de loi n° 404
de M. Henri Tasso tendant -à subordonner au
transport sous pavillon français le paiement
des primes acbordées à certains produits co-
loniaux par les lois de protection du 31 mars
1931. -
Examen de la situation des riziculteurs en
Indochine.
Nouveau membre
Le groupe des indépendants de gauche a
désigné M. Augute Brunet, député de la Réu-
nion, pour remplacer dans la commission de
l'Algérie, des colonies et des Iprotectorats M.
Alcide Delmont, démissionnaire.
lm tl M. xrm
La réorganisation
de la Compagnie Générale Transatlantique
La Commission de la Marine marchande a
examiné les projets de loi concernant l'aide
financière de l'Etat à la Compagnie Géné-
rale Transatlantique. Après avoir entendu
M. Maurice Vincent, rapporteur provisoire,
qui a été confirmé dans ses fonctions, elle a
conclu à la - nécessité d'une politique d'aide
de la part de l'Etat mais devant comporter
de sérieuses garanties en vue d'éviter les er-
rements anciens et les fautes de la gestion
passée.
La Commission a invité le rapporteur à re-
chercher, dans le jeu des conventions nou-
velles, un véritable contrôle de gestion de la
part de-l'Etat, la suppression des filiales, la
restitution définitive à l'Etat des actions pri-
vilégiées plusieurs fois promise, la représen-
taion du personnel dans le Conseil d'admi-
nistraion, l'institution d'un statut, pour le
personnel sédentaire, une meilleure utilisa-
tion des unités de la flotte. Elle a également
manifesté son désir de voir s'établir une po-
litique d'entente sur le plan international
sur la ligne de New-York.
M. Guastavino a signalé que la convention
ne concerne que l'océan et que rien n'est
prévu pour le trafic méditerranéen. M. Tasso
s'est associé à ces observations sur les consé-
quences de cette omission et le rapporteur
a été prié de la réparer dans son rapport.
0-0
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DE LA MARINE
Désarmement naval
La Commission de la Marine s'est, réunie
hier à 15 heures sous la présidence de M.
Rio. Après avoir examiné le problème du
désarmement naval, elle a émis l'avis que la
France devrait rester fidèle aux principes
exposés dans le chapitre IV du plan déposé
a Genève. Elle estime en particulier que
toute réduction doit être basée sur les sta-
tistiques des bâtiments existants établies par
la S. D. N. et que les sous-marins, indis-
pensables pour la défense de nos côtes mé-
tropolitaines et coloniales, devaient être
maintenus.
--- - - - - ------
A LA COMMISSION DES COLONIES
Commission chargée de l'examen
des projets et propositions de lois
relatifs à V Algérie
La Commission de l'Algérie s'est réunie
sous la présidence du général Bourgeois.
Elle a entendu un rapport de M. viollette
concernant les modifications apportées aux
deux assemblées algériennes : délégations
financières et Conseil supérieur.
Le rapport prévoit notamment la création
de trois sections nouvelles.
Il souligne en outre l'impossibilité d élire
des délégations au Suffrage universel car ce
serait créer une sorte de dualité avec le Par-
lement métropolitain et donner aux -déléga-
tions algériennes une figure parlementaire et,
par conséquent, politique.
Or, les délégations n'ont d'autre but que
d'établir et de contrôler le budget de l'Al-
gérie.
M. Pomot vient en France
M. Ponsot, haut commissaire de France en
Syrie, s'est embarqué à destination de la
France.
s
Au grand conseil de Tunisie
- ̃
La séance d'inauguration du Grand Conseil
a eu lieu, ainsi que les Annales Colonialei
J'ont annoncé, lundi matin. Le Résident a
remercié: les membres du bureau d'âge dont,
a-t-il dit, la sagesse et l'expérience seront
d'un grand poids en face des redoutables
problèmes du moment. Il a évoqué la mé-
moire du !président Doumer et celle de
M. Alapetite, ancien résident en Tunisie. Il
la indiqué ensuite Aue la politique d'écono-
mies poursuivie par le Gouvernement per-
mettait d'économiser 23 millions et demi sur
le budget grâce à des suppressions d'emplois,
à la substitution d'agents temporaires aux ti-
tulaires, etc. Les réformes opérées à la
Compagnie des chemins de fer tunisiens per-
mettront une réduction de 10 millions sur le
déficit de l'exploitation, réduction qui sera
portée dans quelques années à 38 millions.
Le Résident a fait allusion à la lutte contre
l'usure, poursuivie avec ténacité, au dévelop-
pement du crédit agricole qui atteint 100 mil-
lions, aux remèdes apportes à l'épidémie de
paludisme, aux dégâts causés par les pluies
excessives de l'hiver dernier.
M. Manceron a fait ensuite un tableau de
l'activité économique de la Tunisie. Il a mis
en garde les agriculteurs contre les abus de
crédit et a indiqué que des grands docks,
tdes silos a céréales viennent d'être créés.
« La question de l'alimentation en eau pota-
ble des villes tunisiennes, a-t-il poursuivi, n'a
pas été non plus négligée et des forages ont
été entrepris dans le Djerid.* » --
Le chômage, est combattu-et 5.000 travail-
leurs ont été placés pitt its- soim, de TOfflcfe
de placement ; des lois sociales sont en pré-
paration; l'hygiène et l'assistance sont en-
couragées; 25 nouveaux postes d'infirmières
visiteuses ont été créés, le nombre d'établis-
sements d'assistance a été porté à 115, et ce-
lui des gouttes de lait à 32. On est arrivé à
enrayer le trachome.
L'enseignement a été développé : 248 clas-
ses primaires nouvelles depuis le mois de
janvier 1929 et des écoles professionnelles ont
été créées à Sousse, Sfax, Béjà, (Kairouan et
Bizerte.
Le budget soumis à l'assemblée comprend
la création de 30 classes et de 9 nouveaux
ateliers.
Le Gouvernement a l'intention d admettre
une .plus large participation des jeunes Tu-
nisiens, diplômés par les Universités fran-
çaises, aux fonctions publique.
En terminant, le Résident a insisté sur les
nécessités d'une plus large compréhension
mutuelle et sur l'affirmation que la France
ne se dérobera pas à son rôle de civilisatrice
qu'elle poursuit depuis cinquante ans en Tu-
nisie, » dans cette Tunisie éprouvée par la
crise, mais qui poursuit, malgré des temps
difficiles, le développement de son équipe-
ment social et économique >1.
) (
M. Carde à Pàfis
-0.
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, a reçu mardi matin M. Cangardel, di-
recteur général de la Compagnie Générale
Transatlantique ; M. Villard, directeur ad-
joint des Affaires algériennes au ministère de
l'Intérieur.
( 1
A l'Académie des Sciences
«♦«
Les services sanitaires en Algérie
M. Lasnet expose l'effort accompli en ces
derniers temps par les services d'hygiène en
Algérie. Il montre l'accroissement considé-
rable des crédits, l'augmentation du nombre
des lits d'hôpital et du chiffre des hospita-
lisés. Il rappelle la création récente du Bu-
reau de la santé publique d'Algérie et ré-
sume son programme de réorganisation hos-
pitalière, d'étude tics questions du médecine
sociale, de lutte contre le trachone, etc.
) < e.- (
RETOUR
M. Jacques de Fcraudy, fils de M. Mau-
lrice de Féraudy, l'acteur bien connu, a quitté
(Brazzaville mardi pour rentrer en France a
bord du paquebot Foucauld. M. Jacques de
Féraudy, qui était depuis trois ans à Brazza-
ville a toujours accordé un généreux
-concours aux différentes fêtes philanthropi-
ques organisées durant son séjour. Il aurait
J'intention, une fois rentré à Paris, de mar-
cher sur les traces de son père et de faire
sa carrière sur la scène ou l'écran parisien.
Mme de Féraudy et son fils sont restés à
Brazzaville, où ils attendront le printemps
pour rentrer en France.
) - <–
A Genève
1.1
Un exposé français sur le Togo
à la Commission des Mandats
La commission des mandats a examiné le
rapport du gouvernement français sur l'admi-
nistration du Togo, placé sous mandat fran-
çais, en présence de M. Maurice Besson, du
ministère des Colonies, représentant accré-
dité.
Dans l'exposé qu'il a fait à la commission,
M. Besson a attiré son attention sur les
conditions résultant de la crise économique.
A la demande de la commission, il a
fourni des informations supplémentaires en
ce qui concerne notamment l'accord fronta-
lier destiné à faciliter le commerce des tribus
entre le Togo et le Dahomey. Cet accord a
été conclu dans l'intérêt même des indigènes.
Au Conseil d'État
rejet de la requête d'un adjoint
Au Maroc : rejet de la requête d'un adjoint
au Centrale civil
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Martinet, adjoint des Affaires indi-
gènes au Central civil de Lemmour à Khe-
misset (Maroc), avait présentée à l'effet d'ob-
tenir l'annulation d'une décision du ministre
plénipotentiaire délégué à la Résidence gé-
nérale de la République française au Maroc,
en date du 26 mai 1928, rejetant sa demande
de bonification d'ancienneté pour services
militaires.
Dépêches de l'Indochine
»♦«
M. Pelliot ira en Asie Centrale
M. Paul Pelliot, membre de 111-astitut qui
'wr^ntreprmdr&^mrvoyaiffeiPétttde&'iïJl A"B
Centrale est arrivé à Saigon hier soir, ve-
nant d'Anglcor. M. Pelliol se rend à llanot.
Exportations de riz pour la France
Le Toyo- Cla Manu est "art-i de Saïgon le
16 novembre avec :
Riz blanc, 430 tonnes ; brisures, 120 ton-
nes pour Marseille.
Les exportations de riz pendant la 29 dé-
cade de novembre ont atteint 29.477 tonnes.
Le voyage de S. M. Bao-Dai
dans le sud-Annam
Poursuivant son voyage dans le nord de
l'Annam, S. M. Bao-JJaf, empereur d'An-
nom, accompagné du Résident supérieur
Chatel, a parcouru en détail tes provinces
de Vinh et de. HatinJi qui avaient été trou-
blées en 1930 par la propagande commu-
niste. Sur tout le parcours et dans tous
les postes où le cortège s'est arrêté, dans;
les établissements publics et privés, indus-
triels et agricoles, qu'il a visités, l'accueil
de la population a été constamment em-
preint d'une grande déférence et d'un at-
tachement respectueux envers le souverain
et le représentant de la France. S. M. a
pu ainsi apprécier les résultats obtenus
grdce à l'étroite collaboration des fonction-
naires français et annamites :et à l'union
de tous les. éléments sains de ta population
qui ont contribué à faire rentrer dans l'or-
dre par des voies pacifiques ceux qui s'é-
taient naguère laissés égarer et entrat-
ner.
.-. L'Empereur a pris un intérêt tout parti-
culier à la Visite des chantiers d'irrigation
dans le nord de ta province de Vinh où
il s'est fait exposer le pla.n des travaux
et le confectionnement du futur réseau.
Ces travaux, en rendant possible la culture
régulière du riz sur 45.000 hectares, pré-
viendront dans une région surpeuplée les
famines qui se produisaient autrefois pé-
riodiquement. UEmpereur et le résident
supérieur rentreront aujourd'hui à Hué.
Au Conseil français
des intérêts économiques du Tonkin
Le Conseil Français des Intérêts Econo-
miques et Financiers du Tonkin s'est réu-
nit hie-r matin en s&zsion ordinaire. Le
cons&iL a désigné trois délégués titulaires
au Grand Conseil : MM. Forest, Ouillaume
et Birot.
•Jndopacifl.)
(
Notre grand reportage
au Maroc
.i'" - "- -,.
Do Rio ài Atlas
•+ 1
Nous sommes heureux de publier aujour-
d'hui les impressions rapportées dte Maroc
Par noire correspondant de Londres., nos lec-
teurs seront curieux de l'opinion d'un An-
glais sur l'œuvre accomplie dans le Maghreb
par le protectorat.
Londres, 23 novembre 1932.
(De notre envoyé spécial.)
EN RADE DE TANGER
» Tout le monde à tribord Tanger est en
vue ! » Ce n'est ni une manœuvre, ni un com-
mandement ; c'est une simple constatation.
En effet, abandonnant leurs chaises longues,
le bar ou leur lecture, les passagers fatigués
par deux journées de mer, se précipitent sur
le pont pour voir venir à eux la ville pitto-
resque qui va nous accueillir. Comme il n'y
a pas d'Américains à bord, les jumelles et
les kodaks sont rares. D'ailleurs les yeux et
l'esprit peuvent goûter d'autant mieux le pa-
norama polychrome qui s'offre à notre vue.
Etagée en amphithéâtre au fond d'une vaste
baie d'un bleu d'azur, Tanger nous présente
ses minarets aux faïences multicolores qui
s'élèvent comme des points d'exclamation sur
les maisons barigeonnées à toutes les cou-
leurs de l'arc-en-ciel. Le spectacle, certes n'a
guère l'allure grandiose d'Alger ou de Bey-
routh, ou même l'aspect enchanteur dans sa
complexité, de Stamboul. Mais sa position à
flanc, de coteau, 1 exiguite de ses quartiers
qu'encadre de vieilles murailles, l'ornement
de ses magnifiques jardins à gauche, et le
pittoresque de sa Casbah qui domine la. ville
à droite, donnent à Tanger, porte extrême de
l'Afrique méditerranéenne, un caractère par-
ticulier qui captive le regard et invite au re-
pos et à la rêverie.
D'ailleurs le port lui-même est loin d'avoir
cette animation bruyante et ahurissante qui
caractérise les escales du Levant. Quoique
les paquebots çloivent mouiller à un mille de
la côte, à cause de la faible profondeur des
eaux, on attend vainement la flottille dp. bar-
ques indigènes qui, dans d'autres mouillages
africains, se précipitent en se bousculant à
l'assaut des grands courriers. Faut-il s'éton-
ner si la rade est déserte? Le statut interna-
tional qui afflige Tanger a tué la vie écono-
mique de la ville et du port.
Les conséquences du statut international
Voyez-vous, me dit un vieux Tangérois qui
attendait la chaloupe pour .,1' rendre à terre,
notre ville est paralysée et dépérit lentement,
depuis que trois impénalismes veulent dispu-
ter au Créateur la position privilégiée, que
nous occupons. L'Anglais, déjà gêné de voir
pousser Ceuta en lace de (îibraltar, ne vou-
drait pas qu'une seconde forteresse africaine,
puisse neutraliser -on contrôle dit détroit.
L'Espagnol qui est parvenu à grand'peine à
maintenir la zone, difficile, que couronne le
Riff, a V impression douloureuse qu'on lui
laisse une épine dans un territoire qui de-
vrait lui revenir naturellement. Quant au
Français, si l'on pense aux sacrifices énor-
mes que lui ont coûté l'occupation, la pacifi-
cation et l'exploitation du Maroc, il est en
droit d'exiger pour co vaste pays, une porte
d'entrée sur la Méditerranée qui lui permette
une liaison plus directe avec, la mère-patrie. »
Nous ne tardons pas à nous convaincre de
iil vérité de cette réflexion. A peine pénètre-t-
on dans l'intérieur de la vjlle, qu'on est
frappé de son caractère cosmopolite. La
1 il ace du Petit Socco avec ses cafés en ter-
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