Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11-17
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 17 novembre 1932 17 novembre 1932
Description : 1932/11/17 (A32,N120). 1932/11/17 (A32,N120).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380536g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. N° 120.
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 17 NOVEMBRE 1932,
JOURNAL QUOTIDIEN
.--
Rédaction & Administration :
118 '1 .-
PAltiS (1") -
8 LOUVRE 19-S7
RICHELIEU v m
L^s Annales Coloniales
Lu soumet et réclmmét sont reçu»« m
tarMv du fournil. *
DlItBCTKUR.PONOATBUK < Marool RUBDEL
Tous lés articles publiés dans noire tournai - ne peuvent
être reproduits qu'en oitant les AllALa Cmaimun.
ABONNEi-CNTS
ava la Revue illustrée :
Us 8 MtfU a uois
- - -
-. France tt 1.
Colonies 119» 1011 se il
Etr«n|W.. 240» 126» 79 >
On s'abonne sans irala tans
tous tes bureaux de poste.
la vie agricole
dans les étais du levant
1 -
1 ,-
Les Etats du Levant, placés sous le man-
dat français vivent essentiellement d'agri-
culture et de commerce. Nous avons il y a
quelques semaines noté leurs' ressources mi-
nières qui ne sont certes pas négligeables,
mais ne tiennent encore qu'une place tout à
Sait restreinte dans l'activité économique de
ces pays.
Au contraire, l'élevage, les cultures et les
éohànges constituent l'occupation essentielle
'des Syriens.
Le sol se prête à la plupart des cultures.
Il est riche en beaucoup de points, mais tou-
tes les terres qui pourraient être mises en
valeur ne le sont pas. L'eau manque en de
nombreux endroits. Ce n'est pas que les
pluies ne soient pas asspz abondantes, mais
elles ne tombent que (pendant une partie de
l'année et ne se répartissent pas également
entre toutes les saisons comme c'est le cas
dans nos pays occidentaux. Il sgensuit qu'il
existe de longues périodes de sécheresse du-
rant lesquelles il faut faire appel à l'irri-
gation. Cela est d'autant plus indispensable
que l'hiver, ou plus exactement la saison
fraîche, est la saison humide, et que les
mois où poussent les céréales sont à peu près
Cipourvus d'eau. Mais partout où l'humi-
'dité est suffisante, on a une végétation nom-
breuse et variée. Le paysage ressemble alors
à ceux dont nous trouvons la description
'dans Renan.
Cependant, les zones cultivées ne présen-
tent pas de grandes surfaces Ininterrompues.
La nature du sol et la .répartition ont pour
conséquènce de découper le territoire en espa-
ces fertilës d'étendue différente séparées par
des pays plus ou -- moins -- désertiques. -- -
Le long de la côte, on a une succession
aiscontinue de « Jâhels » avec des cultures
florissantes, des huertas qui ire le cèdent en
rien à celles d'Espagne, des vergers riants.
Le bananier, le citronnier, l'oranger y voi-
sinent avec la canne à sucre, le dattier et le
mûrier.
Sur les pentes du Liban, les pluies abon-
aantes favorisent la forêt où se rencontrent
les eapèceg les -plus variées : les arbres à
fruits, les pins dAlep, les-platanes, les éra-
fruits, l'olivier, les figuiers. La vigne trouve
bles,
la. des conditions physiques qui lui convien-
nent .parfaitement. ba, production pourrait
prendre un plus grand développement si elle
n avait 'pas a lutter contre les vins, étran;
Jérs. : ̃
- Sur les terrasses, analogues à celles qu'ont
Sménagée? les paysans d'Italie, de Provence
bti d'Êspagne, le ^abac, les légumes, les cé-
réales font la richesse de la population.
Plus loin, vers rintérieur, à l'est du Li-
ban, s'allonge une grande dépression. C'est
la Béka, vaste oasis de tao kilomètres de
long et de 8 à m de large, où la canne ii
sucre pousse à côté des céréales et des
"arbres * fruitiers de toutes sortes.
l Certaines Iparties du Djebel-Dtuqe, celles
Qui reçoivent assez de pluie, -presque tout le
Haouran, portent de belles moissons de blé,
d'orge. On a dit du Haouran qu'il était le
grenier de la Syrie.
La région de Damas est une oasj dont la
fertilité a inspiré les écrivains a.rabes qui
en ont décrit la richesse en des ipages qui
ne sont pas toujours dépourvues de quelque
exagération. Plus au nord, sur l'Oronte, la
plaine du Ghab qui s'étend sur 60 kilomè-
tres de long et 14 de large, est très fertile.
Elle produit du coton, et si on faisait quel-
ques tràvaux d'aménagement hydraulique,
elle deviendrait la terre d'élection de, ce tex-
tile. Les plateaux qui s'étendent dans le
nord-est de la Syrie conviennent eux aussi à
cette culture. La superficie cultivée en coton
a augmenté ces dernières années. t)e 1929 à
1931, elle est passée de 24.000 à 31.000
hectares. On fait des efforts pour améliorer
les espèces. On fonde de grands espoirs sur
une variété américaine qui a été introduite
en 1925 dans le Vilayet d'Alep et l'Etat
des Alaouites, et dont les produits se clas-
sent en première ligne sur le marché du
Havre.
Ainsi les surfaces cultivées ne sont pas
continues. Elles n'occupent qu'une partie du
sol, mais elles progressent. En 1920, on les
évaluait-à 700.000. hectares. En 1929, elles
dépassaient 1.600.000 hectares. La plus
grande surface appartient à l'Etat de Sy-
rie : 1 million. d'hectares environ. Plus de
la moitié est affectée au blé, les 3/10 à
l'orge et le reste à des cultures diverses que
nous avons indiquées ci-dessus. Céréales,
fruits et cultures des pays tempérés et de
la zone .subtropicale, tels sont les produits
végétaux essentiels des Etats du Levant.
L'élevage fournit lui aussi une contribu-
tion importante à l'activité économique de
ces pays. Dans le cheptel, les ovins et les
caprins dominent : 2.500.000 moutons,
2 millions de chèvres contre 285.000 boeufs,
190.000 chevaux, ânes et mulets et 77.000
chameaux. Ces animaux alimentent une
exportation assez florissante à destination de
l'EI!\'Dte et de la Palestine.
- lia région d'Alep, avec les immenses
pâturages de ses steppes, est paj1 excelleflp
le pays des moutons. Des efforts sor$: jfaits
pour préserver les animaux des * maladies
contagieuses, perfectionner : les tfHfthôdes <3e
tonte et assurer le ccmditiotrfiSflStt des
laines.. r -^ * < -' : ;
Tels sont les traits essentiels de la vie
agricole datfs les territoires Jdii Levant. Il
convient de" ne pas tomber dans les exagé-
ration^ j'des. géographes arabes qui écrivaient
souvent plutôt en poètes qu'en hommes de
science. Mais il ne faut céder au senti-
ment contraire. Ces pays ont une activité
agricole qui n'est pas négligeable et qui ne
.«aurait manquer de s'étendre s'ils sont dotés
de l'outillage économique qui leur fait en
grande partie défaut.
Henry FonlClflier,
ftâpuié du Cantal
Membre de la commission (1 des colonies et protectorats.
• M. Carde à Paris
M. Carde à Pans
M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, accompagné de Mme Carde et de M. An-
net, directeur de son cabinet, arrivera à Paris,
gare de Lyon, le samedi 19 novembre, à
8 h. 15,
) -.
Au Conseil fténéraitt'Oraii
–̃ l" 1
Adresse à II. Herriot
Dans sa séance die mardi après-midi, le
Conseil général d'Oran a adopté l'adresse sui-
vante" :
Le Conseil général d Orati, dans lUI élan
manirm, adresse au gouvernement de la Ré-
publique le témoignage dé sa cohjiance èt de
son attachement. Se faisant Vinterprète des
son alitic h ément. 1', O tunie,, il lui exprime son
population^ de TOtanie, il lui exprime son
admiration pour l'effort- soutenu qui est fait
aussi. bien polit le redressement économique
que pour l'assainissement financier du paya. Il
félicite avec respect M. le Préaident Edouard
Herriot,. qui, dans le sens. le plus élevé des
aspiration# françaises et abec une noble éner-
gie, sait traduire au mondé entier, dans son
ardent amour du pays, de la sépurité et de la
dignité de la France, le vrai - vlsage de notre
grande République : visage radieux de paix
et de labeur tendu vers la fraternité des peu-
ples.
M. Duboi, i et général AOcialistè.
s'est seul. élevé contre ce texte.
, ';. (
RéflMOtt du Garnd conseil
de Tunisie
Le Grand Conseil de Tunisie se réunira en
session ordinaire le lundi 21 novembre au
palais des Sociétés françaises, sous la pré-
sidence de M. François Manceron, Résident
général.
A rAcadtnde des Scienew
*+•
Deroftme liste
des lirix et ft aftnmtéfts en 1932
Minéralogie et géologie
Prix VktGr-'RauHn (T.300 fr.), à M. Louis
Royer, professeur à la Faculté des sciences
'cl'Alger.
Conflit universitaire à Alger
A la suite d'un incident entre le doyen de
la Faculté de médecine d'Alger et le minis-
tre de l'Education nationale au sujet de la
création d'une chaire magistrale, le profes-
seur Leblanc donna sa démission.
Le 10 courant, ,1e doyen, fut réélu mais il
déclara qu'il n'accepterait ses fonctions qu'à
condition qu'une solution favorable des inté-
rêts de la Faculté d'Alger soit donnée par le
ministre.
L'émotion dans les milieux universitaires
est assez vive et mardi l'association générale
des étudiants a décidé une grève de protes-
tations de 48 heures, en signe de solidarité
avec leurs maîtres.
Le ministère de l'Education Nationale
communique à ce sujet la note suivante :
Les étudiants en médecine d'Alger se sont
mis en grève, ils paraissent devoir entraîner
leurs camarades des autres Facultés dans
cette manifestation prévue pour 48 heures
dont le motif est la création d'une chaire à
la Faculté de médecine qui ne correspondrait
pns aux voeux du doyen et de la Faculté.
Contrairement à certaines informations> il
n'y a pas sur 1;e sujet conflit entre la Faculté
de médecine d'Alger et le ministère de l'Edu-
cation Nationale, lequel n'akait pas à réfor-
mer la décision des délégations fUI.'altcières-,
qui votent les dépenses relatives à la chaire
dont il s'agit et font choix te l'enseignement
auquel cette chaire doit correspondre.
ï m*m t
le mouvement des vins
--
La quantité totale de vins soumise au droit
de circulation pendant lé mois d'octobre est,
pour la France entière, de 4.030.318 hecto-
litres et, pour l'Algérie, de 95,612 hectolitres.
Quant au stock commercial existant chez
les marchands en gros, il est de t t 192.809
hectolitres pour la France et de T. 895.330 hec-
tolitres pour l'Algérie.
RETOUR
M. Emile BoreJ, député de l'Aveyron,
vice-président dé li JSofthniwion des Finances,
ancien- ministre de ]f IvÎBfjjte dans le minis-
tère de M, P.-P. Painletre,' son, teau-fière.
dl rentré à Faify rgrenftm du Maroc, où il
a été faire un pfitrt VOyUÇfc,
L'Allemagne et les Colonies
«♦.
IË
V Il
T voici maintenant ce
que je crois pou-
voir appeler: l'opt-
nio n raisonnable
allemande, en ma-
tière de revendu
tions coloniales.
Elle eit exprimée
notamment par Karl Wolfgang dans un arti-
cle très remarqué de la Vossische Zeitung,
article modère et dans le fond et dans la
forme, où il n'est question ni de vol ni dé
restitution immédiate, et oit les violences de
langage ri ont, auculte place dans une chaîne
d'arguments serrés.
Avant tout, deux observations qui ont leur
importance :
La première, c'est que 41 le courant colo-
nial 9 et * le courant contraire » le sont pas
déterminés par les partis politiques, ou,
comme le dit Karl IV ol/gang, a ne vont pas
forcément parallèlement aux partis politi-
ques »; d'où diversité, et dans les raisons
invoquées, et dans les tendances réelles;*
La seconde, c'est que, s'il y a unanimité
en Allemagne quand on parle de réparations,
il n'en est pas de même quand fit parle
d'activité coloniale; « le courant contraire 1
est sensible, et à l'extérieur, et à l'intérieur
du Reich.
Cela posé, un Allemand raisonnable pro-
teste contre le reproche adressé à son pays
par l'article 119 du Traité de Versailles, en
vertu duquel l'Allemagne est déclarée inca-
pable et indigne d'exercer une activité colo-
niale; mais cela n'augmente pas les chances
de recouvrer, des colonies; elles ont été attri-
buées à des puissances mandataires lla seule
voie ouverte est celle des négociations : est-ce
le moment de s'y engagert Tout, est là.
Le même Allemand, d'ailleurs, reconnaî-
tra loyalement que la politique coloniale de
son pays n'a point eu les résultats économi-
ques qu'on espérait. Mauvaise politique gou-
verncmctltalc, dit celui-ci; indifférence dit
peuple, dit celui-là, surtout insuffisance des
capitaux investis dans les provinces d'outre-
mer. Sans doute, on a pu envoyer là-bas des
hommes actifs, entreprenants, et les un
avantage; mais, dans une dizaine a années,
on ne pouvait pas faire grand'chose, faute
d* argent.
: or) aujourd'hui, c'est bten pts, sans
aucun doute; l'Allemagne est entrée dans. la
période des vaches maigres, pendant que les
période des vaches tnaigres l'idè.e d'indé p ets-
indigènes. s*éveillaient à Vidée d indépen-
dance, que le problème économique consistait
moins à se procurer des matières premières
qu'à écouter celles dont on est embarrassé t
autant. d'objections qui se dressent devant
un esprit impartial.
Mais, répliquera-t-on, VAllemagm a
perdu son prestige 1 - Ce ,,'est pas vrai,
vis-à-vis des peuples d'Alle et d Afrique,
qui ont désormais d'autres « cibles. que
L'A llemagtte, quand ils revendiquent leur li-
berté complète : « Si vraiment des pionniers
allemands devaient à nouveau faire preuve
de leurs aptitudes coloniales sur des peuples
étraltgcrs, il leur faudrait sincèrement et
avec sagesse tenir compte de ce change-
ment. J
Reprenons le fameux -problème des matiè-
res premières : risquer des. capitaux, en ce
moment, pour s'en procurer, alors qu'on est
embarrassé pour se débarrasser de celles qui
existent, est au moins avelttureux. Sans
doute, les Etats mandataires sont privilégiés,
en ce sens qu'ils ont à fournir peu de stlb.
ventions aux territoires sous mandat. Mais
supposez que VAllemagne soit décidée à co-
loniser de nouveau le Cameroun ou l'ancien
Est Africain, que se passera-t-il 1
1° Il faudra des sommes énormes; où les
prendre ?
20 Il faudra expédier là-bas tin - nombre
important de chômeurs; mais ces - sommes
énormes ne uraielit-clles pas mieux em-
ployées à éteindre le chômage en Allemagne
et à fournir un travail sûr et durablet
30 Combien parmi ces chômeurs trans-
plantés brusquement supporteraient le cli-
mat ?
40 A chacun d'eux, il faudrait au moins
une première mise de fonds, de 5.000 à
10.000 marks, pour lui et sa famille. Pour
100.000 familles expatriées, cela représente
1 milliard,. encore une fois, où les prendre?
50 Vite fois là-bas, ces familles vivraient
de privations pendant des années : qu'-achè-
teraient-ils à la mère patrie? Les illusions
qu'on se fait seraient vite dissipées.
Résumons-nous :
L'Allemagne n'a pas besoin de colonies
comme réservoirs de matières premières;
comme marché d'exportation, les. colonies ne
jôueht pas un rôle décisif; enfin, le moment
de la crise économique universelle est mal
choisi pour des projets de ce genre; politi-
que coloniale allemande, oui, mais « à lon-
gue portée. »
Le passé colonial 'allemand ne 'doit pas
être oublié; il sera évoqué le jour où il sera
possible de recoltstruirt. Aussi longtemps
que le spectre de « la guerre fratricide » me-
nacera les pays d'Europe, il faut renoncer
à celle grande idée d'une collaboration des
peuples de civilisation ancienne pour renou-
veler les méthodes de colonisation; pour éle-
ver l'indigène ait point, de vue moral, intel-
lectuel, économique; le jour viendra; il est
encore lointain.
Ce serait donc une faute grave que de
pousser le gouvernement du Reich à des
actes précipités : ce serait tout compromet-
Ire. Ta formule est la suivante : a Le gâteau
colonial doit cuire à petit feu ». Nous sera-
1-il permis d'ajouter que ceux qui ont Vim-
prudence de vouloir le cuire à feu vif aug-
mentent inconsidérément les cJttllUe d'incen-
die ?
Mario Kmaian,
Sénateur de riromil,
Ancien ministre.
Notre aetion au Maroc
Les succès de nos troupes se confirment
Comme suite à l'information' que nous
avons publiée mardi dernier sur les nouveaux
succès de nos troupes au Maroc nous rece.
vons la dépêche suivante :
Dans la vallée du Draaj l'occupation du
Ktqoua, effectuée le 12 novembre sans inci-
detitj a amené la soumission de. toutes les
populations des oasis dit coude. Le général
commandant la région, accompagné du pa-
cha de Marrakech et du commandant dit
cercle de Oitarsazatj 4 pu parcourir en att-
tomobile le district du M' Hamid où nos élé-
ments decouverture se sont installés le 15,
en accord avec les djemaas locales.
Par ailleurs, la liaison a été réalisée dans
la même journée entre ces forces de police et
le groupe de reconnaissance algéro-marocaitt
venant de Tinjoub.
Cette importante progressiOlt a Pti être
réalisée sans combat, grâce à une sage et
humaine politique menée très habilement par
le général Catroux et ses collaborateurs, en
parfaite harmonie et avec le concours actif
de El Glaotti, pacha' de. Marrakech.
, > :
Le conseil di gouvernement
en A. E. F.
..r
L'ouverture de la session annuelle du
Conseil de Gouvernement de l'Afrique Equa-
toriale française était fixé au 14 novembre.
Les gouverneurs de toutes les colonies du
groupe sont arrivés à Brazzaville pour y
prendre part. La session était présidée par
le gouverneur général Antonetti, malgré que
ce dernier ne soit encore qu'incomplètement
remis des suites de son accident.
La session qui s'ouvre est d'une im-
portance exceptionnelle en raison des cir-
constances difficiles créées par la crise et des
mesures exceptiontielles qu'elles comman-
dent.
M. Dimpault, inspecteur général des Co-
lonies, qui se trouve actuellement à Brazza-
ville, et M. du Chussin, directeur du contrôle
financier, assisteront également aux séances
du Conseil.
) (
Les fêtes de l'Armistice
k Brazzaville
1'-
L'armistice a été commémoré à Brazza-
ville par. un sbrvice religieux célébré à la
cathddfale catholique et utftL.c^rémonig pa-
triotiqlié 0Â1 cirtietiere, .• oW.
Au cours de cell -.. gtt&ult tinra*
dent de l'A89bclatiQn desr JAnciçns ÇotplSljfr
tants, a-, pro nonéè Un discoprs de circons-
tance auquel-, le gouVerneur Aitassai - secrd-
taire. général du Gouvernement général, a
répondu. Pendant ïtt ;dr.émbnie un avion a
survolé lo ciraeClferê. et.jeté' des fleurs sur les
tombes. "": l' SK,
̃ i fif
Dans la Marine
r - -
Les croisières de nos avisos coloniaux
Les nouveaux avisos coloniaux liougain-
ville et Saijorgetait-de-Brassa, en armement
à Lorient, ont terminé leurs essais de re-
cette et ont reçu leur destination. La pre-
mière unité est affectée à la station navale
de l'océan Indien; la seconde aux forces na-
vales d'Extrême-Orient.
C'est le Bougainvtlle qui,,q*ittera Lorient
le premier, à la fin de janvier. *11 fera le tour
de l'Afrique, en passant par le cap de Bonne-
Espérance, et se rendra, tout « d'abord à
ypjégo-Suarez. Il remplacera, à Madagascar,
lé sloop Antares, qui achève une carrière
qui fut particulièrement active. Le Savor-
gnan-de-Brasm se rendra aux Antilles, tva*
versera le canal de Panama, pour rallier,
tout d'abord. Saïcon.
Ces nouveaux, avisos coloniaux ont un dé-
placement de 2.000 tonnes et une longueur
de 98 mètres. Ils sont dotés de moteurs Dié-
sel, qui ont donné toute satisfaction aux es-
sais officiels. Le iSougainville est commandé
par le capitaine de frégate de Bronàc de
Vazclhes. Le Savorgnan-de-Brassa a pour
commandant le capitaine de frégate Rosati.
Le H Stircouf Il revient de sa croisière
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé le grand sous-marin Surcouf a terminé
sa première croisière. Construit .pour établir
la liaison entre la Métropole et nos posses-
sions d'outre-mer, il est allé, au cours d'un
raid d'une parfaite régularité, de Cherbourg
à jKonakry et il est revefau à la date fixée,
accomplissant un magnifique périple en qua-
rante jours, y compris les escales.
On se souvient que le Surcouf avait quitté
Cherbourg le 4 octobre dans l'après-midi.
Le Ú, il arrivait à Casablanca où les offi-
ciers et l'équipage prenaient part îe la céré-
monie organisée en mémoire de l'héroïque
enseigne Ballande qui, en 1907, s'empara de
Casablanca et triompha des tribus qui pil-
laient la ville. Le 17 octobre, le sous-marin
quitta Casablanca et arriva le 18 à Agadir
où il resta deux jours. Parti le 20 d'Agadir,
il atteignit le 25 Konakry, terme de son
voyage; où de chaleureuses réceptions eu-
rent lieu en son honneur.
Le Surcouf quittait jKonakry le 29, et ar-
rivait à Dakar le 31. Pour permettre à son
équipage de prendre quelque repos, l'escale
se prolongea jusqu'au 7 novembre, puis le
sous-marin appareilla, pour rejoindre Cher-
bourg directement.
Il est arrivé mardi sur la rade qu'il avait
quittée voici quarante jours. Son retour a été
fêté fi la base sous-marine de Cherbourg.
C'est que, en effet, ce voyage de plus de
5.000 milles a été accompli sans le moindre
incident. (Ce bâtiment s'est parfaitement
comporté et l'équipage a fait preuve d'une
parfaite endurance.
Le voyage retour s'est accompli à une
vitesse record. Le Surcouf était commandé
par le capitaine de frégate de tcllot.
Dans le courant de raprès-rtîrd* Hfe mardi
le commandant de Bellot est allé saluer le
contre-amiral Devin, préfet maritime par in-
térim, qui l'a vivement félicité, ainsi qtre ses
officiers et son équipage. -
MBS les CMHHUMS
•+ «
A LA CHAMBME
A LA COMMISSION
DE LA MARINE MARCHANDE
La réorganisation
de la Compagnie Générale Transatlantique
La commission de la marine marchande a
nommé M. Maurice Vincent comme rappor-
teur provisoire des projets concernant la
Compagnie Générale Transatlantique.
M. Maurice Vincent a été chargé d'exami-
ner, pour le fondr la question des conven-
tions et, pour avis, la partie financière.
A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
La situation au Maroc
La commission des Affaires étrangères de
la Chambre a entendu, hier après-midi, un
exposé de M. Guernut sur son voyage au
Maroc. Le député radical-socialiste de Châ-
teau-Thierry a particulièrement traité trois
points ; le premier concerne certaines reven-
dications des Français au Maroc, celles ne.
tamment ayant trait à leur représentation
dans les assemblées. En second lieu, M.
Guernut a présenté quelques observations sur
la pénétration pacifique, et s'est félicité
d'avoir vu de nombreux officiers mettre leur
point d'honneur à ne pas faire tirer, au cours
des opérations, un seul coup de fusil. Par-
lant enfin du mouvement jeune marocain,
M. Guernut a montré en quoi ce mouvement
n'était qu'un mouvement nationaliste se rat-
tachant au mouvement panarabe ; mais il es-
time qu'une répression brutale n'aurait pas
d'autre résultat que de donner, à tort, à ses
instigateurs, l'auréole du martyre.
La commission à l'unanimité a approuvé
les observations du député de l'Aisne et s'est
félicité de la. politique habile et prudente
suivie par M. Lucien Saint à Rabat.
) -.- (
Au Quai d'Orsay
–• «♦»̃ -
Réception d'une délégation tunisienne
Une délégation d'indigènes tunisiens, char-
gée d'exposer au Président du Cogseil l'état
de crise actuellement subi par la régence, a
été reçue hier par Mf Albert Milhaud, chargé
de mission au Quai d'Orsay. ,.
On croit savoir qu'il entfait dans les inten.
tions des délégués d'obtenir du Gouvemement
français que ft, uvelles avancés soient con-
8enties auJH$rf<îulredr$indigènes du protecto-
ifatj ^particulièrement 'al|eyits par la crise éco-
nomique mondia l e. :.. - :
Le budget des colonies
et le crédit colonial
.t1
M. Albert Sarraut a terminé avec ses aer
vices l'établissement du budget du Ministère
des Colonies, pour lequel compte a été tepu
de la circulaire du ministre des Finances sur
les compressions. Les économies réalisées por-
teront principalement sur les crédits mititaires.
D'autre part, le projet de loi portant créa-
tion du crédit colonial actuellement à l'étude
au Ministère des Finances soulève de la part
du Crédit Natiopal, qui, on le sait, devra par-
ticiper à sa r éalisation, des observations qui en
retarderont le dépôt sur le bureau de la C ham-
bre des députés.
Nos lecteurs sont déjà au courant des pro-
jets de M. Albert Sarraut, incessamment nous
publierons dans le détail l'exposé du crédit
colonial tel qu'il l'entend.
» (
Le projet d'emprunt
et l'outillage national
1
Dans le projet d'emprunt pour l'outillage
national, figure une somme de 35 millions
attribuée au Ministère des Colopies. Elle sera
destinée à assurer le transfert à l'orée du bois
de Vincennes, de l'Ecole coloniale trop à
1. troit dans les bâtiments de l'avenue de
l'Observatoire.
La régie des tabacs coloniaux
«4»
Il résulte des statistiques officielles qu'en
1931 la Régie a ris à l'Algérie 9.633.927 kgs
de tabac en feuilles et 35.074 kgs de ciga-
rettes. Madagascar a retiré de ses ventes une
somme de 13.109. tl7 francs. La Tunisie a
fourni 15 kilos de scaferlati, pour 1.305 fr. ;
591 kg. 400 de cigarettes pour 22.876 fr. 28
et 14-923 kg. 500 de poudres à priser, valant
238.776 francs, et le Maroc, 45 kg. 500 de
scaferlati pour 3.822 francs ; 4 kilos de ciga-
res valant i. i 12 francs ; 860 kg. 320 de ciga-
retes pour 18.635 fr. 20 et 31 kg. 500 de pou-
dres à priser d'une valeur de 495 francs.
) (
Dépêches de l'Indochine
«•«
A la foire de Hanoi
Le gouverndffîfëftï général des: Indes néer-
landaises , a décidé de prendre part à La foiré
de Hanoi,, qui se tiendra du 27 novembre
ait 11 décembre,
: (par dépéchio).
"--,.- J
ML ALBERT SARRAUT
A L'ÉCOLE COLONIALE
s ? < :
M. Albert Samiul, ministre des Colonies, en-
touré de M. Crouzet, directeur et de M. tou-
rne, président dit Conseil du klminislralion, a
prononcé mardi, à l'occasioti de la ré ou-
verture des cours de LEcole' coloniale, un/m-
portant et maqnltique discours sur la tâche et
la doctrine coloniale des administrateurs colo-
niaux.
Voici in-extenso le texte de ce discours :
Je viens renouer avec joie la tradition que
j'avais instituée il y a dix ans, A deux reprises,
en 1922 et 1023, au moment où les vacances
écoulées, vos « anciens » retournaient ici à leurs
travaux, j'étais venu vers eux pour les connaî-
tre,, prendre contact avec eux, leur parler, moins
eh ministre, d'ailleurs, qu'en compagnon de la-
beur sur le môme chantier. Le mêlfte désir nie
conduit aujourd'hui vers vous, soutenant l'es-
poir de récidives ultérieures. Je sais bien que la
fonction qui m'accorde l'accès en cctt'i Ecole a
la précarité de toutes les charges dont le soit
dépund d'un accident parlementaire. Mais il faut
toujours so dire, pour affermir en soi la volonté
d'entreprendre et de réaliser, que l'on se pro-
longera ou que l'on reviendra dans le poste
qu'on occupe, et penser et agir comme s'il de-
vais en être ainsi. J'agis donc en cet mstant,
comme si l'avenir me réservait de collaborer
encore avec vous, lorsque vous aurez quitté la
grande France d'outre-mer, où vous attendent
les devoirs de la tutella sur les êtres et sur les
choses des pays qui seront confiés à votre au-
torité. C'est pourquoi j'ai voulu, vous aussi,
vous approcher comme vos aînés, avant que la
brousse lointaine ne vous ait appelés à l'action.
Je vous y ai précédés, vous le savez sans
doute. J'ai fait là-bas, au delà des océans, dans
l'aterer colonial, la besogne qui vous attend.
Elle était, il est vrai, plus ample et plus pesante
que celle qui vous sera dès l'abord dévolue,
puisque j'exerçais un commandement suprême,
nqquel, d'ailleurs, rien ne vous interdit d'aspi-
rer. après des services - évidemment assez longs.
,Ma s la qualité même de la tâche coloniale ne
diffère pas selon le nombre des galons ; de l'ad-
ministrateur au gouverneur général, elle est in-
trinsèquement la même ; la dimension du sec-
teur où elle s'accomplit n'en modifie ni le carac-
tère, ni l'esprit, ni le but. Du premier au dernier
échelon de la hiérarchie, le devoir reste le
même, l'inspiration doit demeurer la même, et
la même injonction impose à toutes les cons-
ciences le service d'un idéal qui se résume en
peu de mots : affermir la souveraineté française
dans l'empire d'oûtre-lner où la France a pro-
mis de partager avec les races qu'elle protège
les bénéfices matériels et moraux d'une' civili-
sai ion hautement humaine. {ApplaudiSsements}.
Cette tâche, dont je reste l'ouvrier, c'est parce
que j'en ai l'expérience directe que je viens vous
en parler, dans le langage simple et droit qu'il
faut tenir à des hommes dont les épaules por-
teront bientôt le fardeau des responsabilités.
Celles qui vous attendent ne seront pas légè-
res, Elles ne l'étaient déjà pas, il y a dix ans,
quand j'en prévenais ici vos aînés, prêts à par-
tir vers l'Apre et rude épreuve que la vie colo-
niale propose à ceux qui l'ont élue. EUes se sont
singulièrement alourdies en ces derniers temps,
à mesure que l'entreprise coloniale,, portant lo-
giquement tous ses fruits, a. provoqué ces réac-
tions d'évolution ou ces ressacs qu'expriment à
peu près partout les frémissements de races dont
l'expansion européenne a transfiguré à la fois
les âmes et les destins.
ill ne faut pas aveuglément s'en effrayer. Ces
réactions' étaient, inévitables. Elles étaient en
fiuissance dans l'acte même de colonisation, sur-
tout du jour où, dépouillant l'égoïsme et la vio-
lence de ses formes primitives, la colonisation
est devenue peu à peu l'œuvre altruiste que
nous avons voulu en faire : un acte de solida-
rité humaine, une création d'humanité. C'était
là notre beau risque, et c'est notre honneur de
l'avoir couru, en légitimant l'entreprise coloniale
par un sens humain à défaut duquel, n'étant
que le fait du plus fort, elle eût manqué de la
base puissante que donnent les fondements du
droit.
Des bienfaits de notre tutelle aux colonies
La doctrine coloniale française appelle les ra-
ces protégées au partage des biens du progrés.
Qui dit progrès, dit nécessairement émancipa-
tion. Par le progrès général, l'homme si faible
d'abord devant les forces éternelles de la na-
ture hostile, s'est peu à peu affranchi et libéré
des grandes servitudes dont elle oppressait sa
pensée et sa vie. Il a redressé ses épaules cour-
bées sous les épouvantes séculaires et entrepris
la couqiuMo et la discipline méthodiques des
puissances naturelles qui le dominaient par l'ef-
froi. Le dynamisme civilisateur du progrès scien-
tifique, technique et moral répandu par l'Occi-
dent à travers l'immense masse obscure des
races attardées a rompu, l'un après l'autre, les
maillons de la servitude qui les enchaînait à
l'ignorance, à la barbarie, au dénûment, à la
peur, au servage, ù Tavilissoment. Sous le choc
libérateur de ce progrès, la torpeur, la léthar-
gie ou la résignation de ces races ont fait, place
à l'éveil d'une conscience nouvelle et d'un es-
poir nouveau qui, désormais, les agitent de
tressaillements plus ou moins profonds. Nous
avons projeté la lumière sur les sombres che-
mins où se traînait leur destin lamentable. Nous
avons relevé les détresses agenouillées et les
fronts humiliés sous la terreur, raffermi les
muscles atrophiés par la misère physiologique,
brisé autour des cerveaux primitifs la gangue
dure qui s'opposait aux infiltrations des clartés
du savoir. Nous avons accru la masse vivante
de ces races, secoué leur atonie, divulgué l'un
après l'autre, à leur curiosité les secrets de notre
précellence, et nous leur avons donné conscience
de ce qu'elles pouvaient ôtre. Maintenant, elles
sont debout et nous regardent, les yeux dans
les yeux, avec, sur leurs lèvres, des parotes en-
core indécises où l'on discerne cependant la pé-
tition d'une vie plus libre, plus ample et meilleu-
re. Le fait est là, bt-il- est vain de le nier. Il est
le même partout, datis toutes les colonisations
conduites par lès peuples d'Europe à travers les
continents lomtams. éteins âpre peut-être dans
ses expressions à nôtre- adresse, il n'en existe
pas moins sur notre propre, empire. L'éveil et
le dressement des races de couleur, c'est le dra-
me des jours présents. Vous allez bientôt le
retrouver devant vous.
Et. alors, que faire ?. Que faire, mes antis v
.Votre devoir ! Tout votre devoir. Votre devoir
strict ci franc, avec lequel il île faut pas tri-
cher. De mouvais conseillers vous diront : « Po-
litique de force 1 Dictature de la main de fer ! »
Ne les écoutez pas ! Les lemps où la force seule
a pu régner sont révolus. Elle no peut être, de
nos jours, que la servante et l'instrument de la
justice et du droit, quûpour s'épanouir uni hc-
jîoin, impérieusement, de l'ordre. Une dénioera-
lie comme relie que vous représentez ne saurait
faire du signe de la force le symbole de son
génie et de ses vérins. Elle. ne doit l'opposer
qu'aux appels 'de remeule d. aux attentats de
l'anarchie. ETte n'en saurait frapper ou muse-
ler des -asi)imtdons' qui s'expriment avec les
moyens légnu* d'expression que nous leur
ayons lifttis-mêmes enseignés.
:' ; :.' ,Notre œuvre coloniale
Nous ne devons pas opprimer ; nous dovohs
convnincre. convaincre de qnoi ? UW l'utilité
suprême de notre lutellc, de notre snpériorité
.-̃«ïonlifiquo et .morale, du l'humanité profonde
LE NUMBRO : 30 CENTIMES
JEUDI SOIR, 17 NOVEMBRE 1932,
JOURNAL QUOTIDIEN
.--
Rédaction & Administration :
118 '1 .-
PAltiS (1") -
8 LOUVRE 19-S7
RICHELIEU v m
L^s Annales Coloniales
Lu soumet et réclmmét sont reçu»« m
tarMv du fournil. *
DlItBCTKUR.PONOATBUK < Marool RUBDEL
Tous lés articles publiés dans noire tournai - ne peuvent
être reproduits qu'en oitant les AllALa Cmaimun.
ABONNEi-CNTS
ava la Revue illustrée :
Us 8 MtfU a uois
- - -
-. France tt 1.
Colonies 119» 1011 se il
Etr«n|W.. 240» 126» 79 >
On s'abonne sans irala tans
tous tes bureaux de poste.
la vie agricole
dans les étais du levant
1 -
1 ,-
Les Etats du Levant, placés sous le man-
dat français vivent essentiellement d'agri-
culture et de commerce. Nous avons il y a
quelques semaines noté leurs' ressources mi-
nières qui ne sont certes pas négligeables,
mais ne tiennent encore qu'une place tout à
Sait restreinte dans l'activité économique de
ces pays.
Au contraire, l'élevage, les cultures et les
éohànges constituent l'occupation essentielle
'des Syriens.
Le sol se prête à la plupart des cultures.
Il est riche en beaucoup de points, mais tou-
tes les terres qui pourraient être mises en
valeur ne le sont pas. L'eau manque en de
nombreux endroits. Ce n'est pas que les
pluies ne soient pas asspz abondantes, mais
elles ne tombent que (pendant une partie de
l'année et ne se répartissent pas également
entre toutes les saisons comme c'est le cas
dans nos pays occidentaux. Il sgensuit qu'il
existe de longues périodes de sécheresse du-
rant lesquelles il faut faire appel à l'irri-
gation. Cela est d'autant plus indispensable
que l'hiver, ou plus exactement la saison
fraîche, est la saison humide, et que les
mois où poussent les céréales sont à peu près
Cipourvus d'eau. Mais partout où l'humi-
'dité est suffisante, on a une végétation nom-
breuse et variée. Le paysage ressemble alors
à ceux dont nous trouvons la description
'dans Renan.
Cependant, les zones cultivées ne présen-
tent pas de grandes surfaces Ininterrompues.
La nature du sol et la .répartition ont pour
conséquènce de découper le territoire en espa-
ces fertilës d'étendue différente séparées par
des pays plus ou -- moins -- désertiques. -- -
Le long de la côte, on a une succession
aiscontinue de « Jâhels » avec des cultures
florissantes, des huertas qui ire le cèdent en
rien à celles d'Espagne, des vergers riants.
Le bananier, le citronnier, l'oranger y voi-
sinent avec la canne à sucre, le dattier et le
mûrier.
Sur les pentes du Liban, les pluies abon-
aantes favorisent la forêt où se rencontrent
les eapèceg les -plus variées : les arbres à
fruits, les pins dAlep, les-platanes, les éra-
fruits, l'olivier, les figuiers. La vigne trouve
bles,
la. des conditions physiques qui lui convien-
nent .parfaitement. ba, production pourrait
prendre un plus grand développement si elle
n avait 'pas a lutter contre les vins, étran;
Jérs. : ̃
- Sur les terrasses, analogues à celles qu'ont
Sménagée? les paysans d'Italie, de Provence
bti d'Êspagne, le ^abac, les légumes, les cé-
réales font la richesse de la population.
Plus loin, vers rintérieur, à l'est du Li-
ban, s'allonge une grande dépression. C'est
la Béka, vaste oasis de tao kilomètres de
long et de 8 à m de large, où la canne ii
sucre pousse à côté des céréales et des
"arbres * fruitiers de toutes sortes.
l Certaines Iparties du Djebel-Dtuqe, celles
Qui reçoivent assez de pluie, -presque tout le
Haouran, portent de belles moissons de blé,
d'orge. On a dit du Haouran qu'il était le
grenier de la Syrie.
La région de Damas est une oasj dont la
fertilité a inspiré les écrivains a.rabes qui
en ont décrit la richesse en des ipages qui
ne sont pas toujours dépourvues de quelque
exagération. Plus au nord, sur l'Oronte, la
plaine du Ghab qui s'étend sur 60 kilomè-
tres de long et 14 de large, est très fertile.
Elle produit du coton, et si on faisait quel-
ques tràvaux d'aménagement hydraulique,
elle deviendrait la terre d'élection de, ce tex-
tile. Les plateaux qui s'étendent dans le
nord-est de la Syrie conviennent eux aussi à
cette culture. La superficie cultivée en coton
a augmenté ces dernières années. t)e 1929 à
1931, elle est passée de 24.000 à 31.000
hectares. On fait des efforts pour améliorer
les espèces. On fonde de grands espoirs sur
une variété américaine qui a été introduite
en 1925 dans le Vilayet d'Alep et l'Etat
des Alaouites, et dont les produits se clas-
sent en première ligne sur le marché du
Havre.
Ainsi les surfaces cultivées ne sont pas
continues. Elles n'occupent qu'une partie du
sol, mais elles progressent. En 1920, on les
évaluait-à 700.000. hectares. En 1929, elles
dépassaient 1.600.000 hectares. La plus
grande surface appartient à l'Etat de Sy-
rie : 1 million. d'hectares environ. Plus de
la moitié est affectée au blé, les 3/10 à
l'orge et le reste à des cultures diverses que
nous avons indiquées ci-dessus. Céréales,
fruits et cultures des pays tempérés et de
la zone .subtropicale, tels sont les produits
végétaux essentiels des Etats du Levant.
L'élevage fournit lui aussi une contribu-
tion importante à l'activité économique de
ces pays. Dans le cheptel, les ovins et les
caprins dominent : 2.500.000 moutons,
2 millions de chèvres contre 285.000 boeufs,
190.000 chevaux, ânes et mulets et 77.000
chameaux. Ces animaux alimentent une
exportation assez florissante à destination de
l'EI!\'Dte et de la Palestine.
- lia région d'Alep, avec les immenses
pâturages de ses steppes, est paj1 excelleflp
le pays des moutons. Des efforts sor$: jfaits
pour préserver les animaux des * maladies
contagieuses, perfectionner : les tfHfthôdes <3e
tonte et assurer le ccmditiotrfiSflStt des
laines.. r -^ * < -' : ;
Tels sont les traits essentiels de la vie
agricole datfs les territoires Jdii Levant. Il
convient de" ne pas tomber dans les exagé-
ration^ j'des. géographes arabes qui écrivaient
souvent plutôt en poètes qu'en hommes de
science. Mais il ne faut céder au senti-
ment contraire. Ces pays ont une activité
agricole qui n'est pas négligeable et qui ne
.«aurait manquer de s'étendre s'ils sont dotés
de l'outillage économique qui leur fait en
grande partie défaut.
Henry FonlClflier,
ftâpuié du Cantal
Membre de la commission (1
• M. Carde à Paris
M. Carde à Pans
M. Carde, Gouverneur général de l'Algé-
rie, accompagné de Mme Carde et de M. An-
net, directeur de son cabinet, arrivera à Paris,
gare de Lyon, le samedi 19 novembre, à
8 h. 15,
) -.
Au Conseil fténéraitt'Oraii
–̃ l" 1
Adresse à II. Herriot
Dans sa séance die mardi après-midi, le
Conseil général d'Oran a adopté l'adresse sui-
vante" :
Le Conseil général d Orati, dans lUI élan
manirm, adresse au gouvernement de la Ré-
publique le témoignage dé sa cohjiance èt de
son attachement. Se faisant Vinterprète des
son alitic h ément. 1', O tunie,, il lui exprime son
population^ de TOtanie, il lui exprime son
admiration pour l'effort- soutenu qui est fait
aussi. bien polit le redressement économique
que pour l'assainissement financier du paya. Il
félicite avec respect M. le Préaident Edouard
Herriot,. qui, dans le sens. le plus élevé des
aspiration# françaises et abec une noble éner-
gie, sait traduire au mondé entier, dans son
ardent amour du pays, de la sépurité et de la
dignité de la France, le vrai - vlsage de notre
grande République : visage radieux de paix
et de labeur tendu vers la fraternité des peu-
ples.
M. Duboi, i et général AOcialistè.
s'est seul. élevé contre ce texte.
, ';. (
RéflMOtt du Garnd conseil
de Tunisie
Le Grand Conseil de Tunisie se réunira en
session ordinaire le lundi 21 novembre au
palais des Sociétés françaises, sous la pré-
sidence de M. François Manceron, Résident
général.
A rAcadtnde des Scienew
*+•
Deroftme liste
des lirix et ft aftnmtéfts en 1932
Minéralogie et géologie
Prix VktGr-'RauHn (T.300 fr.), à M. Louis
Royer, professeur à la Faculté des sciences
'cl'Alger.
Conflit universitaire à Alger
A la suite d'un incident entre le doyen de
la Faculté de médecine d'Alger et le minis-
tre de l'Education nationale au sujet de la
création d'une chaire magistrale, le profes-
seur Leblanc donna sa démission.
Le 10 courant, ,1e doyen, fut réélu mais il
déclara qu'il n'accepterait ses fonctions qu'à
condition qu'une solution favorable des inté-
rêts de la Faculté d'Alger soit donnée par le
ministre.
L'émotion dans les milieux universitaires
est assez vive et mardi l'association générale
des étudiants a décidé une grève de protes-
tations de 48 heures, en signe de solidarité
avec leurs maîtres.
Le ministère de l'Education Nationale
communique à ce sujet la note suivante :
Les étudiants en médecine d'Alger se sont
mis en grève, ils paraissent devoir entraîner
leurs camarades des autres Facultés dans
cette manifestation prévue pour 48 heures
dont le motif est la création d'une chaire à
la Faculté de médecine qui ne correspondrait
pns aux voeux du doyen et de la Faculté.
Contrairement à certaines informations> il
n'y a pas sur 1;e sujet conflit entre la Faculté
de médecine d'Alger et le ministère de l'Edu-
cation Nationale, lequel n'akait pas à réfor-
mer la décision des délégations fUI.'altcières-,
qui votent les dépenses relatives à la chaire
dont il s'agit et font choix te l'enseignement
auquel cette chaire doit correspondre.
ï m*m t
le mouvement des vins
--
La quantité totale de vins soumise au droit
de circulation pendant lé mois d'octobre est,
pour la France entière, de 4.030.318 hecto-
litres et, pour l'Algérie, de 95,612 hectolitres.
Quant au stock commercial existant chez
les marchands en gros, il est de t t 192.809
hectolitres pour la France et de T. 895.330 hec-
tolitres pour l'Algérie.
RETOUR
M. Emile BoreJ, député de l'Aveyron,
vice-président dé li JSofthniwion des Finances,
ancien- ministre de ]f IvÎBfjjte dans le minis-
tère de M, P.-P. Painletre,' son, teau-fière.
dl rentré à Faify rgrenftm du Maroc, où il
a été faire un pfitrt VOyUÇfc,
L'Allemagne et les Colonies
«♦.
IË
V Il
T voici maintenant ce
que je crois pou-
voir appeler: l'opt-
nio n raisonnable
allemande, en ma-
tière de revendu
tions coloniales.
Elle eit exprimée
notamment par Karl Wolfgang dans un arti-
cle très remarqué de la Vossische Zeitung,
article modère et dans le fond et dans la
forme, où il n'est question ni de vol ni dé
restitution immédiate, et oit les violences de
langage ri ont, auculte place dans une chaîne
d'arguments serrés.
Avant tout, deux observations qui ont leur
importance :
La première, c'est que 41 le courant colo-
nial 9 et * le courant contraire » le sont pas
déterminés par les partis politiques, ou,
comme le dit Karl IV ol/gang, a ne vont pas
forcément parallèlement aux partis politi-
ques »; d'où diversité, et dans les raisons
invoquées, et dans les tendances réelles;*
La seconde, c'est que, s'il y a unanimité
en Allemagne quand on parle de réparations,
il n'en est pas de même quand fit parle
d'activité coloniale; « le courant contraire 1
est sensible, et à l'extérieur, et à l'intérieur
du Reich.
Cela posé, un Allemand raisonnable pro-
teste contre le reproche adressé à son pays
par l'article 119 du Traité de Versailles, en
vertu duquel l'Allemagne est déclarée inca-
pable et indigne d'exercer une activité colo-
niale; mais cela n'augmente pas les chances
de recouvrer, des colonies; elles ont été attri-
buées à des puissances mandataires lla seule
voie ouverte est celle des négociations : est-ce
le moment de s'y engagert Tout, est là.
Le même Allemand, d'ailleurs, reconnaî-
tra loyalement que la politique coloniale de
son pays n'a point eu les résultats économi-
ques qu'on espérait. Mauvaise politique gou-
verncmctltalc, dit celui-ci; indifférence dit
peuple, dit celui-là, surtout insuffisance des
capitaux investis dans les provinces d'outre-
mer. Sans doute, on a pu envoyer là-bas des
hommes actifs, entreprenants, et les un
avantage; mais, dans une dizaine a années,
on ne pouvait pas faire grand'chose, faute
d* argent.
: or) aujourd'hui, c'est bten pts, sans
aucun doute; l'Allemagne est entrée dans. la
période des vaches maigres, pendant que les
période des vaches tnaigres l'idè.e d'indé p ets-
indigènes. s*éveillaient à Vidée d indépen-
dance, que le problème économique consistait
moins à se procurer des matières premières
qu'à écouter celles dont on est embarrassé t
autant. d'objections qui se dressent devant
un esprit impartial.
Mais, répliquera-t-on, VAllemagm a
perdu son prestige 1 - Ce ,,'est pas vrai,
vis-à-vis des peuples d'Alle et d Afrique,
qui ont désormais d'autres « cibles. que
L'A llemagtte, quand ils revendiquent leur li-
berté complète : « Si vraiment des pionniers
allemands devaient à nouveau faire preuve
de leurs aptitudes coloniales sur des peuples
étraltgcrs, il leur faudrait sincèrement et
avec sagesse tenir compte de ce change-
ment. J
Reprenons le fameux -problème des matiè-
res premières : risquer des. capitaux, en ce
moment, pour s'en procurer, alors qu'on est
embarrassé pour se débarrasser de celles qui
existent, est au moins avelttureux. Sans
doute, les Etats mandataires sont privilégiés,
en ce sens qu'ils ont à fournir peu de stlb.
ventions aux territoires sous mandat. Mais
supposez que VAllemagne soit décidée à co-
loniser de nouveau le Cameroun ou l'ancien
Est Africain, que se passera-t-il 1
1° Il faudra des sommes énormes; où les
prendre ?
20 Il faudra expédier là-bas tin - nombre
important de chômeurs; mais ces - sommes
énormes ne uraielit-clles pas mieux em-
ployées à éteindre le chômage en Allemagne
et à fournir un travail sûr et durablet
30 Combien parmi ces chômeurs trans-
plantés brusquement supporteraient le cli-
mat ?
40 A chacun d'eux, il faudrait au moins
une première mise de fonds, de 5.000 à
10.000 marks, pour lui et sa famille. Pour
100.000 familles expatriées, cela représente
1 milliard,. encore une fois, où les prendre?
50 Vite fois là-bas, ces familles vivraient
de privations pendant des années : qu'-achè-
teraient-ils à la mère patrie? Les illusions
qu'on se fait seraient vite dissipées.
Résumons-nous :
L'Allemagne n'a pas besoin de colonies
comme réservoirs de matières premières;
comme marché d'exportation, les. colonies ne
jôueht pas un rôle décisif; enfin, le moment
de la crise économique universelle est mal
choisi pour des projets de ce genre; politi-
que coloniale allemande, oui, mais « à lon-
gue portée. »
Le passé colonial 'allemand ne 'doit pas
être oublié; il sera évoqué le jour où il sera
possible de recoltstruirt. Aussi longtemps
que le spectre de « la guerre fratricide » me-
nacera les pays d'Europe, il faut renoncer
à celle grande idée d'une collaboration des
peuples de civilisation ancienne pour renou-
veler les méthodes de colonisation; pour éle-
ver l'indigène ait point, de vue moral, intel-
lectuel, économique; le jour viendra; il est
encore lointain.
Ce serait donc une faute grave que de
pousser le gouvernement du Reich à des
actes précipités : ce serait tout compromet-
Ire. Ta formule est la suivante : a Le gâteau
colonial doit cuire à petit feu ». Nous sera-
1-il permis d'ajouter que ceux qui ont Vim-
prudence de vouloir le cuire à feu vif aug-
mentent inconsidérément les cJttllUe d'incen-
die ?
Mario Kmaian,
Sénateur de riromil,
Ancien ministre.
Notre aetion au Maroc
Les succès de nos troupes se confirment
Comme suite à l'information' que nous
avons publiée mardi dernier sur les nouveaux
succès de nos troupes au Maroc nous rece.
vons la dépêche suivante :
Dans la vallée du Draaj l'occupation du
Ktqoua, effectuée le 12 novembre sans inci-
detitj a amené la soumission de. toutes les
populations des oasis dit coude. Le général
commandant la région, accompagné du pa-
cha de Marrakech et du commandant dit
cercle de Oitarsazatj 4 pu parcourir en att-
tomobile le district du M' Hamid où nos élé-
ments decouverture se sont installés le 15,
en accord avec les djemaas locales.
Par ailleurs, la liaison a été réalisée dans
la même journée entre ces forces de police et
le groupe de reconnaissance algéro-marocaitt
venant de Tinjoub.
Cette importante progressiOlt a Pti être
réalisée sans combat, grâce à une sage et
humaine politique menée très habilement par
le général Catroux et ses collaborateurs, en
parfaite harmonie et avec le concours actif
de El Glaotti, pacha' de. Marrakech.
, > :
Le conseil di gouvernement
en A. E. F.
..r
L'ouverture de la session annuelle du
Conseil de Gouvernement de l'Afrique Equa-
toriale française était fixé au 14 novembre.
Les gouverneurs de toutes les colonies du
groupe sont arrivés à Brazzaville pour y
prendre part. La session était présidée par
le gouverneur général Antonetti, malgré que
ce dernier ne soit encore qu'incomplètement
remis des suites de son accident.
La session qui s'ouvre est d'une im-
portance exceptionnelle en raison des cir-
constances difficiles créées par la crise et des
mesures exceptiontielles qu'elles comman-
dent.
M. Dimpault, inspecteur général des Co-
lonies, qui se trouve actuellement à Brazza-
ville, et M. du Chussin, directeur du contrôle
financier, assisteront également aux séances
du Conseil.
) (
Les fêtes de l'Armistice
k Brazzaville
1'-
L'armistice a été commémoré à Brazza-
ville par. un sbrvice religieux célébré à la
cathddfale catholique et utftL.c^rémonig pa-
triotiqlié 0Â1 cirtietiere, .• oW.
Au cours de cell -.. gtt&ult tinra*
dent de l'A89bclatiQn desr JAnciçns ÇotplSljfr
tants, a-, pro nonéè Un discoprs de circons-
tance auquel-, le gouVerneur Aitassai - secrd-
taire. général du Gouvernement général, a
répondu. Pendant ïtt ;dr.émbnie un avion a
survolé lo ciraeClferê. et.jeté' des fleurs sur les
tombes. "": l' SK,
̃ i fif
Dans la Marine
r - -
Les croisières de nos avisos coloniaux
Les nouveaux avisos coloniaux liougain-
ville et Saijorgetait-de-Brassa, en armement
à Lorient, ont terminé leurs essais de re-
cette et ont reçu leur destination. La pre-
mière unité est affectée à la station navale
de l'océan Indien; la seconde aux forces na-
vales d'Extrême-Orient.
C'est le Bougainvtlle qui,,q*ittera Lorient
le premier, à la fin de janvier. *11 fera le tour
de l'Afrique, en passant par le cap de Bonne-
Espérance, et se rendra, tout « d'abord à
ypjégo-Suarez. Il remplacera, à Madagascar,
lé sloop Antares, qui achève une carrière
qui fut particulièrement active. Le Savor-
gnan-de-Brasm se rendra aux Antilles, tva*
versera le canal de Panama, pour rallier,
tout d'abord. Saïcon.
Ces nouveaux, avisos coloniaux ont un dé-
placement de 2.000 tonnes et une longueur
de 98 mètres. Ils sont dotés de moteurs Dié-
sel, qui ont donné toute satisfaction aux es-
sais officiels. Le iSougainville est commandé
par le capitaine de frégate de Bronàc de
Vazclhes. Le Savorgnan-de-Brassa a pour
commandant le capitaine de frégate Rosati.
Le H Stircouf Il revient de sa croisière
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé le grand sous-marin Surcouf a terminé
sa première croisière. Construit .pour établir
la liaison entre la Métropole et nos posses-
sions d'outre-mer, il est allé, au cours d'un
raid d'une parfaite régularité, de Cherbourg
à jKonakry et il est revefau à la date fixée,
accomplissant un magnifique périple en qua-
rante jours, y compris les escales.
On se souvient que le Surcouf avait quitté
Cherbourg le 4 octobre dans l'après-midi.
Le Ú, il arrivait à Casablanca où les offi-
ciers et l'équipage prenaient part îe la céré-
monie organisée en mémoire de l'héroïque
enseigne Ballande qui, en 1907, s'empara de
Casablanca et triompha des tribus qui pil-
laient la ville. Le 17 octobre, le sous-marin
quitta Casablanca et arriva le 18 à Agadir
où il resta deux jours. Parti le 20 d'Agadir,
il atteignit le 25 Konakry, terme de son
voyage; où de chaleureuses réceptions eu-
rent lieu en son honneur.
Le Surcouf quittait jKonakry le 29, et ar-
rivait à Dakar le 31. Pour permettre à son
équipage de prendre quelque repos, l'escale
se prolongea jusqu'au 7 novembre, puis le
sous-marin appareilla, pour rejoindre Cher-
bourg directement.
Il est arrivé mardi sur la rade qu'il avait
quittée voici quarante jours. Son retour a été
fêté fi la base sous-marine de Cherbourg.
C'est que, en effet, ce voyage de plus de
5.000 milles a été accompli sans le moindre
incident. (Ce bâtiment s'est parfaitement
comporté et l'équipage a fait preuve d'une
parfaite endurance.
Le voyage retour s'est accompli à une
vitesse record. Le Surcouf était commandé
par le capitaine de frégate de tcllot.
Dans le courant de raprès-rtîrd* Hfe mardi
le commandant de Bellot est allé saluer le
contre-amiral Devin, préfet maritime par in-
térim, qui l'a vivement félicité, ainsi qtre ses
officiers et son équipage. -
MBS les CMHHUMS
•+ «
A LA CHAMBME
A LA COMMISSION
DE LA MARINE MARCHANDE
La réorganisation
de la Compagnie Générale Transatlantique
La commission de la marine marchande a
nommé M. Maurice Vincent comme rappor-
teur provisoire des projets concernant la
Compagnie Générale Transatlantique.
M. Maurice Vincent a été chargé d'exami-
ner, pour le fondr la question des conven-
tions et, pour avis, la partie financière.
A LA COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
La situation au Maroc
La commission des Affaires étrangères de
la Chambre a entendu, hier après-midi, un
exposé de M. Guernut sur son voyage au
Maroc. Le député radical-socialiste de Châ-
teau-Thierry a particulièrement traité trois
points ; le premier concerne certaines reven-
dications des Français au Maroc, celles ne.
tamment ayant trait à leur représentation
dans les assemblées. En second lieu, M.
Guernut a présenté quelques observations sur
la pénétration pacifique, et s'est félicité
d'avoir vu de nombreux officiers mettre leur
point d'honneur à ne pas faire tirer, au cours
des opérations, un seul coup de fusil. Par-
lant enfin du mouvement jeune marocain,
M. Guernut a montré en quoi ce mouvement
n'était qu'un mouvement nationaliste se rat-
tachant au mouvement panarabe ; mais il es-
time qu'une répression brutale n'aurait pas
d'autre résultat que de donner, à tort, à ses
instigateurs, l'auréole du martyre.
La commission à l'unanimité a approuvé
les observations du député de l'Aisne et s'est
félicité de la. politique habile et prudente
suivie par M. Lucien Saint à Rabat.
) -.- (
Au Quai d'Orsay
–• «♦»̃ -
Réception d'une délégation tunisienne
Une délégation d'indigènes tunisiens, char-
gée d'exposer au Président du Cogseil l'état
de crise actuellement subi par la régence, a
été reçue hier par Mf Albert Milhaud, chargé
de mission au Quai d'Orsay. ,.
On croit savoir qu'il entfait dans les inten.
tions des délégués d'obtenir du Gouvemement
français que ft, uvelles avancés soient con-
8enties auJH$rf<îulredr$indigènes du protecto-
ifatj ^particulièrement 'al|eyits par la crise éco-
nomique mondia l e. :.. - :
Le budget des colonies
et le crédit colonial
.t1
M. Albert Sarraut a terminé avec ses aer
vices l'établissement du budget du Ministère
des Colonies, pour lequel compte a été tepu
de la circulaire du ministre des Finances sur
les compressions. Les économies réalisées por-
teront principalement sur les crédits mititaires.
D'autre part, le projet de loi portant créa-
tion du crédit colonial actuellement à l'étude
au Ministère des Finances soulève de la part
du Crédit Natiopal, qui, on le sait, devra par-
ticiper à sa r éalisation, des observations qui en
retarderont le dépôt sur le bureau de la C ham-
bre des députés.
Nos lecteurs sont déjà au courant des pro-
jets de M. Albert Sarraut, incessamment nous
publierons dans le détail l'exposé du crédit
colonial tel qu'il l'entend.
» (
Le projet d'emprunt
et l'outillage national
1
Dans le projet d'emprunt pour l'outillage
national, figure une somme de 35 millions
attribuée au Ministère des Colopies. Elle sera
destinée à assurer le transfert à l'orée du bois
de Vincennes, de l'Ecole coloniale trop à
1. troit dans les bâtiments de l'avenue de
l'Observatoire.
La régie des tabacs coloniaux
«4»
Il résulte des statistiques officielles qu'en
1931 la Régie a ris à l'Algérie 9.633.927 kgs
de tabac en feuilles et 35.074 kgs de ciga-
rettes. Madagascar a retiré de ses ventes une
somme de 13.109. tl7 francs. La Tunisie a
fourni 15 kilos de scaferlati, pour 1.305 fr. ;
591 kg. 400 de cigarettes pour 22.876 fr. 28
et 14-923 kg. 500 de poudres à priser, valant
238.776 francs, et le Maroc, 45 kg. 500 de
scaferlati pour 3.822 francs ; 4 kilos de ciga-
res valant i. i 12 francs ; 860 kg. 320 de ciga-
retes pour 18.635 fr. 20 et 31 kg. 500 de pou-
dres à priser d'une valeur de 495 francs.
) (
Dépêches de l'Indochine
«•«
A la foire de Hanoi
Le gouverndffîfëftï général des: Indes néer-
landaises , a décidé de prendre part à La foiré
de Hanoi,, qui se tiendra du 27 novembre
ait 11 décembre,
: (par dépéchio).
"--,.- J
ML ALBERT SARRAUT
A L'ÉCOLE COLONIALE
s ? < :
M. Albert Samiul, ministre des Colonies, en-
touré de M. Crouzet, directeur et de M. tou-
rne, président dit Conseil du klminislralion, a
prononcé mardi, à l'occasioti de la ré ou-
verture des cours de LEcole' coloniale, un/m-
portant et maqnltique discours sur la tâche et
la doctrine coloniale des administrateurs colo-
niaux.
Voici in-extenso le texte de ce discours :
Je viens renouer avec joie la tradition que
j'avais instituée il y a dix ans, A deux reprises,
en 1922 et 1023, au moment où les vacances
écoulées, vos « anciens » retournaient ici à leurs
travaux, j'étais venu vers eux pour les connaî-
tre,, prendre contact avec eux, leur parler, moins
eh ministre, d'ailleurs, qu'en compagnon de la-
beur sur le môme chantier. Le mêlfte désir nie
conduit aujourd'hui vers vous, soutenant l'es-
poir de récidives ultérieures. Je sais bien que la
fonction qui m'accorde l'accès en cctt'i Ecole a
la précarité de toutes les charges dont le soit
dépund d'un accident parlementaire. Mais il faut
toujours so dire, pour affermir en soi la volonté
d'entreprendre et de réaliser, que l'on se pro-
longera ou que l'on reviendra dans le poste
qu'on occupe, et penser et agir comme s'il de-
vais en être ainsi. J'agis donc en cet mstant,
comme si l'avenir me réservait de collaborer
encore avec vous, lorsque vous aurez quitté la
grande France d'outre-mer, où vous attendent
les devoirs de la tutella sur les êtres et sur les
choses des pays qui seront confiés à votre au-
torité. C'est pourquoi j'ai voulu, vous aussi,
vous approcher comme vos aînés, avant que la
brousse lointaine ne vous ait appelés à l'action.
Je vous y ai précédés, vous le savez sans
doute. J'ai fait là-bas, au delà des océans, dans
l'aterer colonial, la besogne qui vous attend.
Elle était, il est vrai, plus ample et plus pesante
que celle qui vous sera dès l'abord dévolue,
puisque j'exerçais un commandement suprême,
nqquel, d'ailleurs, rien ne vous interdit d'aspi-
rer. après des services - évidemment assez longs.
,Ma s la qualité même de la tâche coloniale ne
diffère pas selon le nombre des galons ; de l'ad-
ministrateur au gouverneur général, elle est in-
trinsèquement la même ; la dimension du sec-
teur où elle s'accomplit n'en modifie ni le carac-
tère, ni l'esprit, ni le but. Du premier au dernier
échelon de la hiérarchie, le devoir reste le
même, l'inspiration doit demeurer la même, et
la même injonction impose à toutes les cons-
ciences le service d'un idéal qui se résume en
peu de mots : affermir la souveraineté française
dans l'empire d'oûtre-lner où la France a pro-
mis de partager avec les races qu'elle protège
les bénéfices matériels et moraux d'une' civili-
sai ion hautement humaine. {ApplaudiSsements}.
Cette tâche, dont je reste l'ouvrier, c'est parce
que j'en ai l'expérience directe que je viens vous
en parler, dans le langage simple et droit qu'il
faut tenir à des hommes dont les épaules por-
teront bientôt le fardeau des responsabilités.
Celles qui vous attendent ne seront pas légè-
res, Elles ne l'étaient déjà pas, il y a dix ans,
quand j'en prévenais ici vos aînés, prêts à par-
tir vers l'Apre et rude épreuve que la vie colo-
niale propose à ceux qui l'ont élue. EUes se sont
singulièrement alourdies en ces derniers temps,
à mesure que l'entreprise coloniale,, portant lo-
giquement tous ses fruits, a. provoqué ces réac-
tions d'évolution ou ces ressacs qu'expriment à
peu près partout les frémissements de races dont
l'expansion européenne a transfiguré à la fois
les âmes et les destins.
ill ne faut pas aveuglément s'en effrayer. Ces
réactions' étaient, inévitables. Elles étaient en
fiuissance dans l'acte même de colonisation, sur-
tout du jour où, dépouillant l'égoïsme et la vio-
lence de ses formes primitives, la colonisation
est devenue peu à peu l'œuvre altruiste que
nous avons voulu en faire : un acte de solida-
rité humaine, une création d'humanité. C'était
là notre beau risque, et c'est notre honneur de
l'avoir couru, en légitimant l'entreprise coloniale
par un sens humain à défaut duquel, n'étant
que le fait du plus fort, elle eût manqué de la
base puissante que donnent les fondements du
droit.
Des bienfaits de notre tutelle aux colonies
La doctrine coloniale française appelle les ra-
ces protégées au partage des biens du progrés.
Qui dit progrès, dit nécessairement émancipa-
tion. Par le progrès général, l'homme si faible
d'abord devant les forces éternelles de la na-
ture hostile, s'est peu à peu affranchi et libéré
des grandes servitudes dont elle oppressait sa
pensée et sa vie. Il a redressé ses épaules cour-
bées sous les épouvantes séculaires et entrepris
la couqiuMo et la discipline méthodiques des
puissances naturelles qui le dominaient par l'ef-
froi. Le dynamisme civilisateur du progrès scien-
tifique, technique et moral répandu par l'Occi-
dent à travers l'immense masse obscure des
races attardées a rompu, l'un après l'autre, les
maillons de la servitude qui les enchaînait à
l'ignorance, à la barbarie, au dénûment, à la
peur, au servage, ù Tavilissoment. Sous le choc
libérateur de ce progrès, la torpeur, la léthar-
gie ou la résignation de ces races ont fait, place
à l'éveil d'une conscience nouvelle et d'un es-
poir nouveau qui, désormais, les agitent de
tressaillements plus ou moins profonds. Nous
avons projeté la lumière sur les sombres che-
mins où se traînait leur destin lamentable. Nous
avons relevé les détresses agenouillées et les
fronts humiliés sous la terreur, raffermi les
muscles atrophiés par la misère physiologique,
brisé autour des cerveaux primitifs la gangue
dure qui s'opposait aux infiltrations des clartés
du savoir. Nous avons accru la masse vivante
de ces races, secoué leur atonie, divulgué l'un
après l'autre, à leur curiosité les secrets de notre
précellence, et nous leur avons donné conscience
de ce qu'elles pouvaient ôtre. Maintenant, elles
sont debout et nous regardent, les yeux dans
les yeux, avec, sur leurs lèvres, des parotes en-
core indécises où l'on discerne cependant la pé-
tition d'une vie plus libre, plus ample et meilleu-
re. Le fait est là, bt-il- est vain de le nier. Il est
le même partout, datis toutes les colonisations
conduites par lès peuples d'Europe à travers les
continents lomtams. éteins âpre peut-être dans
ses expressions à nôtre- adresse, il n'en existe
pas moins sur notre propre, empire. L'éveil et
le dressement des races de couleur, c'est le dra-
me des jours présents. Vous allez bientôt le
retrouver devant vous.
Et. alors, que faire ?. Que faire, mes antis v
.Votre devoir ! Tout votre devoir. Votre devoir
strict ci franc, avec lequel il île faut pas tri-
cher. De mouvais conseillers vous diront : « Po-
litique de force 1 Dictature de la main de fer ! »
Ne les écoutez pas ! Les lemps où la force seule
a pu régner sont révolus. Elle no peut être, de
nos jours, que la servante et l'instrument de la
justice et du droit, quûpour s'épanouir uni hc-
jîoin, impérieusement, de l'ordre. Une dénioera-
lie comme relie que vous représentez ne saurait
faire du signe de la force le symbole de son
génie et de ses vérins. Elle. ne doit l'opposer
qu'aux appels 'de remeule d. aux attentats de
l'anarchie. ETte n'en saurait frapper ou muse-
ler des -asi)imtdons' qui s'expriment avec les
moyens légnu* d'expression que nous leur
ayons lifttis-mêmes enseignés.
:' ; :.' ,Notre œuvre coloniale
Nous ne devons pas opprimer ; nous dovohs
convnincre. convaincre de qnoi ? UW l'utilité
suprême de notre lutellc, de notre snpériorité
.-̃«ïonlifiquo et .morale, du l'humanité profonde
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