Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11-15
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 15 novembre 1932 15 novembre 1932
Description : 1932/11/15 (A32,N119). 1932/11/15 (A32,N119).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805352
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. No 110. LE NUMBRO : 30 CENTIMES MARDI SOIR, 15 NOVEMBRE 1932.
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Les Annales Coloniales
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loua les bureaux de poste.
L'affaire du Libéria
7 Le Temps du 30 septembre dernier, ren-
dant compte des travaux de l'Assemblée de
la Société des Nations, analyse le discours
prononcé par Lord Robert Cécil, représen-
tant de la Grande-Bretagne. On y peut lire
ceci :
L'orateur passe ensuite à l'analyse des cri-
tiques portées contre la Société des Nations.
La principale, dit-il, est celle qui consiste à
la considérer comme inefficace : on y parle
bearuoup, dit-on, mais on n'y fait rien. Sur
beaucoup * il estime que cette critique ne vise
ce point.
pas l'institutiole elle-même, mais les diffé-
rents membres de la Société. Il constate, au
contraire, que, partout où la Société des Na-
tions n'a pas hésité, où elle a marché en
avant, elle a obtenu de très gros résultats.
Il donne comme exemple la toute récente
intervention de la Société des Nations au
Libéria qui va maintenant porter les fruits
que l'on sait.
Lord Robert Cécil peut parler du Libé-
ria en connaissance de cause : c'est lui, en
effet, qui préside le Comité de huit mem-
bres chargé par le Conseil de la Société des
Nations d'étudier la demande d'assistance
de la République de Libéria, et c'est à son
énergie, à sa haute autorité à Genève et à
sa parfaite compréhension des nombreux
éléments de cette délicate question que sera
due, sans doute, l'heureuse solution qu'il
nous faut entrevoir comme prochaine.
Au fait, où en est donc cette affaire du
'̃ Libéria, dont on parle depuis plus de trois
ans? Un rapide aperçu chronologique des
faits permettra de comprendre la situation
actuelle :
En 1929, au cours des discussions de la
Commission de l'Esclavage à Genève, le Li-
béria a été mis en cause, à la suite de diver-
ses publications et articles de presse ten-
dant à prouver que l'esclavage et le travail
forcé existaient sur le territoire de la Répu-
blique noire dont la devise est pourtant :
« L'amour de la liberté nous a conduits
;ri -
Le Gouvernement des Etats-Unis, fidèle
à sa politique traditionnelle d'interventions
dans les affaires de cette République fon-
dée par lui, prit l'initiative d'une démarche
auprès du Gouvernement de Monrovia.
Le 8 juin 1929, le Secrétaire d'Etat des
U. S. A. écrivait :
Que la prétendue exportation de main-
d'œuvre dit Libéria à Fernando-Po ressem-
blait à la traite des esclaves et qu'il était
constamment fait appel en ce but à l'aide de
certains hauts fonctionnaires du Gouverne-
ment. J
Le Gouvernement du Libéria répondit im-
médiatement en a niant solennellement et
catégoriquement * les faits et en offrant de
faire faire une enquête sur place qui plus
est, le Gouvernement du Libéria demande le
16 septembre 1929 au Président du Conseil
de la Société des Nations de désigner l'un
des trois membres de la Commission Inter-
nationale d'enquête qu'il sollicitait, ce qui
fut accepté à Genève.
Cette Commission, présidée par le Doc-
teur Christy (anglais) désigné par la S.
D. N., composée du Docteur Johnson dési-
gné par le Gouvernement des U. S. A., et
par l'ex-Président du Libéria, Arthur Bar-
clay, mena ses investigations au Libéria du
7 avril au 8 septembre 1930.
Les conclusions de cette mission, dont
eux membres sur trois étaient des noirs,
tfurent accablantes pour le Gouvernement de
la République noire à la tête duquel se trou-
vait alors le président King. Non seulement
il fut prouvé que les accusations préalable-
ment portées étaient exactes, mais encore il
fut établi que les crimes les plus odieux
avaient été commis par certains des plus
hauts fonctionnaires du pays pour le recru-
tement forcé de la main-d'oeuvre pour Fer-
-------- nando-Po. Devant le tollé soulevé par ces
preuves, le Gouvernement du Libéria, pré-
sidé par King, démissionna et fut remplacé
par le neveu de l'ancien Président Arthur
Barclay, Edwin Barclay; en outre, le Gou-
vernement Libérien saisIt la Société des Na-
tions d'une demande d'assistance pour lui
permettre de réaliser les recommandations
que la Commission Internationale d'enquête
avait formulées, non seulement pour la sup-
pression de l'esclavage et du travail forcé,
mais encore pour le redressement de la poli-
tique égoïste suivie jusqu'à ce jour pour
l'oligarchie gouvernante au bénéfice des
citoyens noirs, mais au détriment de leurs
sujets de l'interland.
L'affaire du Libéria fut inscrite suoeessi-
vement aux cessions du Conseil de la S.
D. N. de janvier, mai, septembre 1931,
janvier, mai, septembre 1932. La. dernière
réunion du Comité du Conseil d'octobre
1932 permet d'espérer que l'affaire pourra'
être définitivement réglée en novembre et
que le plan d'assistance pourra commencer
a rfonctionner au début de l'année pro-
chaine.
Dans ses très grandes lignes, le plan
d'assistance préparé par une Commission
d'experts envoyés au Libéria par la Société
des Nations, sous la présidence du Gouver-
neur français Richard Brunot, prévoit :
Un représentant sur place de la Société
des Nations chargé de veiller à l'application
du plan.
Trois commissaires de province étrangers,
et trois commissaires adjoints, des médecins,
le personnel nécessaire à la prospection du
pays, considérée comme indispensable avant
tous travaux.
Il s'agit, en somme, d'une formule nou.
velle, adéquate à la situation, ce qui démon-
tre la souplesse des solutions élaborées à
Genève.
Le Libéria dont, naturellement, l'indé-
pendance et la souveraineté sont hors de
cause, serait dirigé mettons conseillé -
pendant cinq ans (renouvelables) par la So-
ciété des Nations et ce qui est encore plus
nouveau, serait assisté en pratique par ce co-
mité du Libéria nommé et choisi dans son
sein par le Conseil de la S. D. N., ce qui
lui permet de comprendre le représentant
des Etats-Unis d'Amérique qui pourtant
(comme chacun sait) ne sont pas membres
de la S. D. N.
Ce plan vient d'être approuvé par la So-
ciété des Nations, par le Gouvernement du
Libéria et par le Gouvernement des Etats-
Unis.
Il semble donc que rien ne devrait plus
s'opposer à son application. Mais il paraît
qu'il est en outre nécessaire de mener à
bonne fin des pourparlers qui doivent s'en-
gager avec un groupement financier améri-
cain qui a accordé, il y a six ans, un em-
prunt quelque peu draconien au Gouverne-
ment du Libéria et aussi en pratique
a ver le magnat du caoutchouc américain,
Harvey Firestone, qui possède au Libéria
une importante plantation d'hévéas et des
droits étendus dans la République noire.
Etrange paradoxe : un groupe privé se
trouverait en situation soit de contrecarrer
un plan d'assistance pour la première fois
nanti de l'approbation commune de la So-
ciété des Nations et des Etats-Unis d'Amé-
rique, soit de permettre sa réalisation finan-
cière.
Nous espérons sincèrement, et ce sera no-
tre conclusion, que M. Firestone qui à di-
verses reprises a montré son désir d aider ef-
ficacement le Libéria, comprendra le très
beau rôle qui peut être le sien.
S'il ne le comprenait pas. il parait im-
possible que la Société des Nations ne puisse
envisager d'autres solutions pour paver les
frais de son assistance.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
Notre action au Maroc
.1.
Nouveaux succès de non troupes
Nos troupes de la région de Marrakech et
celles des confins algéro-marocains viennent
de réaliser un double mouvement brillant et
rapide au bord du Sahara occidental. Du
poste de Zagoura où s'était arrêtée notre
avance du printemps dernier, un groupe mo-
bile est parti pour descendre la vallée du
Draa, artère vivante du pays, qui, dans le
district du Ktaoua, est jalonnée par de riches
et verdoyantes oasis, Osiba-Ignaour, Beni
Semguine, Tacbat, Ksar Djedid, Nezrat,
Douafil, Beni Hayoun.
Nos troupes ont occupé sans incident toute
la vallée jusqu'au coude du Draa.
Le général Catroux, parti de Marrakech
en avion le 12 novembre, était sur les lieux.
Il a reçu, au nom du maghzen, la soumis-
sion des indigènes.
En même - temps, un groupe des confins,
comprenant la compagnie méhariste de la
Saoura et des éléments motorisés, effectuait
à travers la Hammada de la Daoura une re-
connaissance qui l'amenait presque au même
point que les troupes de la région de Marra-
kech. Partant de l'oasis de Tabelbala à 300
kilomètres sud-est du Tafilalet, il se portait
vers l'ouest et, après une marche de 200 ki-
lomètres, atteignait Tinjoub à 10 km. sud-est
du coude du Draa.
> (
Le duc de Guise a quitté le Maroc
»♦«
Le duc de Guise, accompagné du comte
de Baritault, a quitté le Maroc jeudi
dernier et s'est embarqué pour la Hollande,
d'où le prince se rendra au manoir d'Anjou.
) -.- (
Réunion des conseils
généraux de l'Algérie
Adresses à M. Herriot
Hier s'est ouverte à Alger la session du
Conseil général. M. Duroux, sénateur, réélu
président, a fait adopter le vœu suivant :
Le Conseil général adresse au président
Herriot ses vives félicitations pour la politi-
que extérieure qu'il poursuit avec tant d'in-
sistance et qui, en regroupant autour de la
France les sympathies et les amitiés, con-
duit à l'établissement de la paix dans la sé-
curité internationalet et exprime au gouver-
nement qu'il préside toute sa confiance pour
opérer avec équité et énergie le redressement
financier qui est la condition essentielle de
la reprise de la vie. économique.
Le Conseil général de Constantine a
voté la motion suivante :
Le Conseil général adresse à M. Herriot,
président du Conseil, le respectueux hom-
mage de sa confiance 'pour sa personne et
pour son gouvernement, le félicitant haute-
ment de son courageux effort pour le redres-
sement économique à l'intérieur et pour la
paix mondiale dans la sécurité de la France
et des autres nations,
> .e-(
RETOUR
M. Henry Garat, qui vient de terminer sa
brillante tournée en Afrique du Nord, s'est
embarqué lundi à Casablanca. Dès la se-
maine prochaine, il prendra part aux répé.
titions de la prochaine opérette actuellement
à l'étude aux Bouffes-Pansiens.
y
Les devoirs de l'hospitalité
1
IIAQUE race ou, pour
parler plus exacte-
ment, chaque na-
tion a ses qualités,
son génie propres.
Il est utile, il
est prudent, au-
jourd'hui surtout,
que chacune des grandes nations européen-
nes sache découvrir en quoi elle peut être
supérieure aux autres : ensuite, elle pourra
se spécialiser, en défiant toute concurrence,
et ainsi une harmonie reposant sur des bases
solides et dominant les diplomaties et mime
les conflits, pourra rayonner d'une façon
durable.
Ces principes posés, j'en arrive à la cons-
tatation de petits faits qui semblent indiquer
qu'ell France on ne semble pas encore avoir
compris ce qui fait notre supériorité : j'ose
dire que c'est notre goût, notre finesse, notre
raison qui équilibrent toutes choses.
Les étrangers viennent chez nous parce
que notre pays est a beau » et parce qu'ils
s'y trouvent « bien 9.
La cuisine française, notamment, servie
en général dans un cadre délicat, est juste.
ment appréciée.
C'est cette richesse nationale qu'on est en
train de grignoter sur nos réseaux de che-
mins de fer français. j
On implante en effet en ce moment sur,
nos grandes lignes, même l'été, en pleine
saison, cette chose parfaitement inconforta-
ble qu'on appelle le « wagon-lmf fet ».
Sur la foi de l'indicateur vous vous pré-
sentez, à midi, pour déjeuner. Il n'y a pas
« wagoll-lmffet P.
Pour Vatteindre où il a lté « aménagé »,
il faut traverser un wagon de troisième
classe. Sur le couloir : un petit « zinc » le
constitue ; on ne peut s'y asseoir. Il paraît
qu'on petit v manger des « plats chauds »,
dans un petit réduit où il y a quatre tablese
Mais comme les quatre tables sont déjà oc-
cupées par seize clients et qu'il y a une tren-
taine de personnes qui attendent debout que
les heureux bénéficiaires aient terminé, c'est
une cohue, une mauvaise humeur générale
dans un milieu déprimant.
Pour vous consoler le barman vous dé-
clare qu'on sert « à manger ». toute la
journée.
Si cette innovation avait été tentée par la
Compagnie du Midi, par exemple, qui est
à tous les points de vue, la compagnie fos-
sile type, il n' y aurait que demi-mal.
Mais c'est sur le réseau de l'Etat que
j'ai expérimenté le « wagolt-btlffet » ; c esf
aussi sur le réseau de l'Etat, sur la ligllt
Paris-Brest qu'hier on ne pouvait que diffi-
cilement boire et manger parce que le wagon
était tellement « fatigué. que ni verres, ni
bouteilles ne pouvaient tenir debout sur les
tables ni résister aux chocs des ressorts assis
sur des roues qui semblaient carrées.
J'espère que les contrats passés avec la
Société des Wagons-Lits permettent de met-
tre ordre à cela car ce n'est pas une façon
corecte de recevoir les étrangers qui viennent
nous visiter.
la France jusqu'à ce jour a passé, à juste
titrej pour un pays qui sait recevoir.
Il ne faut pas qu'elle perde sa réputation.
Te Train, comme le Paquebot, doivent
montrer à nos IlôttS, le visage réel de la
France,
Ils ne doivent pas la défigurer.
Michel Ceintdoerfer,
Député des Côtes-dn-S ord.
Secrétaire de la commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats, Secré-
taire de la commission de la Marine
marchande.
-– ) .+
Le problème franco-algérien
de la viticulture
Dimanche a eu lieu à Perpignan une réu-
nion groupant tous les élus du département,
sénateurs, députés, maires, conseillers génè.
raux et d'arrondissement et conseillers mu-
nicipaux pour examiner le problème franco-
algérien de la viticulture. Les représentants
de la confédération générale des vignerons
s'étaient joints aux élus.
L'assemblée vota un ordre du jour préconi-
sant la réglementation du marché français
suivant le système proportionnel adopté par
la commission interministérielle de la viti-
culture et envisageant la démission de tous
les corps élus si satisfaction n'était pas don-
née dans un délai raisonnable.
->--m4fflo (
Le budget tunisien
Le projet du budget tunisien pour 1933 va
être présenté le 21 novembre à l'approbation
du Grand Conseil. Il comporte un déficit
légèrement supérieur à 8 millions.
̃ f-
A l'Académie des Sciences
-
Serait-il possible de repeupler le Sahara?
Le g(néral Tilho, grand' explorateur de
l'Afrique Centrale, a présenté hier une re-
marquable étude de M. Auguste Chevalier,
qui, depuis 34 ans, étudie les cultures du
Sahara et des régions voisines.
L'auteur dénombre 500 plantes utilisables
dans le Sahara. Mais ce désert, qui eut de
grands fleuves à l'époque néolithique, se des-
sèche rapidement. Il faut se hâter, si nous
voulons y maintenir les deux millions actuels
d'habitants, d'étendre les oasis, d'y aug-
menter les volumes d'eau et les surfaces
boisées, de donner aux habitants les moyens
de se fixer et de vivre facilement.
La diminution
des Frais de gestion
-'I t
Un peu partout dans les colonies et pays
de protectorat, sous l'influence de la crise
économique et de ses répercussions budgé-
taires, il est question de diminuer les frais
de gestion, c'est-à-dire de réduire les dépen-
ses afférentes aux fonctionnaires. Ces dépen-
ses apparaissent, en effet, assez considérables
dans le budget de chaque colonie, quand on
les compare aux dépenses d'outillage et d'en-
tretien. S'il est facile de faire parler les
chiffres, il est. moins aisé de ju-tifier et de
réaliser les compressions qui semblent néces-
saires pour rétablir l'équilibre des budgets
en déficit.
Nous ignorons encore les îésultats réels
auxquels ont abouti les colonies qui viennent
de mettre à exécution un programme de ré-
duction des frais dits de gestion: mais il est
un pays que nous connaissons bien où la ré-
forme administrative est à l'ordre du jour de-
puis 1932 d'une manière effective. C'est la
Tunisie. Son Grand Conseil devant certaines
créations d'emplois abusives et pour mettre
fin à la question assez irritante des assimila-
tions et péréquations, demanda au gouver-
nement de prendre ses responsabilités Le
gouvernement tunisien sollicita le concours
de la Métropole, qui envoya une mission
composée de trois hauts fonctionnaires : MM.
Tirman, de Ricquensen et Getten, laquelle
mission se transforma en commission par
l'adjonction de délégués du Grand Conseil,
des chefs de service et des représentants des
organisations de fonctionnaires. En 1926, le
rapport de la commission sanctionné par des
décrets beylicaux aboutit à deux mesures ex-
cellentes :
JO La loi des cadres;
2" Le Statut des fonctionnaires de la Ré-
gence.
Le Statut n'apporta aucune diminution de
dépenses, au contraire: mais la loi des cadres
entraîna une réduction numérique des em-
plois publics s'élevant a 735. A remarquer
qu'il s'agissait là d'emplois et non d'agents,
car d'une part, diverses administrations pos-
sédaient déjà des agents en surnombre ;
d'autre part, certaio; emplois n'étaient pas
occupés et ont été d'autant plus facilement
supprimés qu'ils n'avaient pas de titulaires!
Néanmoins, compensation faite des excé-
dents et des vacances, on peut considérer que
le nombre réel des agents en surnombre des
nouveaux effectifs fixés par les décrets du
10 novembre 1926 a été peu différent de 735.
Il y a lieu de noter, en outre, que sauf des
catégories entières ou des exceptions indivi-
duelles, les agents en surnombre n'étaient
pas susceptibles d'être désignés nominative-
ment. L'effectif en surnombre représentait la
différence entre l'effectif légal et l'effectif
existant.
On voit que la réduction des cadres réali-
sée théoriquement devait dans la pratique se
heurter à des difficultés d'exécution. C'est ce
qui arriva, et les projets de budget soumis
au Grand Conseil ne traduisirent pas en' di-
minution de dépenses réelles les résultats de
la Commission Tirman et des mesures cor-
respondantes. Le Gouvernement prit alors la
décision d'accorder des retraites anticipées,
sur - leur demande, aux - agents reconnus en
surnombre ; étant entendu qu un agent X est
en surnombre lorsqu'il occupe un poste qui
ne figure pas dans la consistance normale
des cadres mais, par suite de mutations fré-
quentes, cet agent X peut, du jour au lende-
main, être appelé à remplacer l'agent Y
dans cette consistance normale et c'est à son
tour ledit agent Y @ qui passe en surnombre.
Grâce à ce jeu assez complexe de muta-
tions, 153 agents reconnus en surnombre pu-
rent demander à bénéficier d'une retraite ex-
ceptionnelle et anticipée. A ce chiffre, il
convient d'ajouter dans une certaine mesure
les agents partis par retraite normale, dé-
mission, radiation ou décès. Actuellement,
c'est-à-dire au il" septembre écoulé pour être
plus précis, les statistiques des Administra-
tions n'accusent plus que 280 agents en sur-
nombre. Il en a donc été « éteint » 455. On
croira peut-être que la disparition de ce
demi-millier de fonctionnaires s'est traduit
par une diminution visible du chiffre des dé-
penses afférentes aux frais de gestion. Point
du tout, car le Grand Conseil, sur les propo-
sitions du gouvernement, au cours des ses-
sions qui se sont succédé depuis les travaux
de la Commission Tirman a créé environ 850
emplois nouveaux de fonctionnaires ! Le
Grand Conseil n'a pu faire autrement que de
donner satisfaction aux besoins qui se mani-
festent de toutes parts : enseignement, assis-
tance, sécurité, travaux publics, qu'il est im-
possible de ne pas développer dans une co-
lonie ou un protectorat, à moin que le Gou-
vernement et l'Administration ne faillissent
à leur mission civilisatrice. Un seul exemple
suffira à démontrer que la compression numé-
rique des fonctionnaires on pays neuf n'('"t
pas aussi facilement réalisable, qu'on le croit:
en Tunisie, 60 of., des enfants en flge de fré-
quenter l'école ne reçoivent pas d'instruction
faute d'instituteurs et de locaux ! Peut-on,
dans ces conditions, arrêter de propos déli-
béré le rythme d'accroissement numérique de
certaines catégories de fonctionnaires ?
Par une réorganisation administrative judi-
cieuse, il y a certes possibilité de supprimer
quelques postes devenus inutiles et de resser-
rer certaines dépenses. Mais il faut se garder
de nourrir de grandes illusions sur le chiffre
des économies que l'on peut ainsi réaliser.
Evidemment, un jour viendra où les cadres
numériques des fonctionnais seront stabili-
ses. et c'est déjà fait dans les vieilles colo-
nies, mais pour la plupart des pays coloniaux
leur mise en valeur sur un plan moderne né-
cessitera encore longtemps un accroissement
régulier du nombre des fonctionnaires et une
augmentation correspondante des charges pu-
bliques.
Arthur Pellegrin*
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie
---L - .- (
Le voyage du Surcouf
1. l
Le sous-marin Surcouf, venant de Kona-
kry, a signalé hier son passage au large de
la côte espagnole. Il sera à Cherbourg de-
main, ayant effectué de façon parfaite son
raid de 5.000 milles.
Le prix « Gringoire »
Le prix « Gringoire » de 10.000 francs
destiné à récompenser le meilleur volume
de reportage paru dans l'année a été .'écernd
hier au cours d'un déjeuner.
Après trois tours de scrutin, ont obtenu :
MM. Gerville-Réache et J.-R. Mathieu, pour
Y Enfer du sel, 8 voix; M. Marius Larique,
pour les Hommes punis, 3 voix; M. Corlieu-
Jouve, pour Ceux des chars d'assaut 1 voix,
et M. Guyon-Cesbron, pour De Berck à
Montparnasse, 1 voix.
M. Roger Mathieu a été correspondant de
guerre aux Balkans. Après la guerre, où il
a été fait prisonnier, il a interviewé, pen-
dant les opérations riffaines, Abd el Krim.
Au cours de cette dangereuse randonnée il
y eut io tués et 25 blessés dans la petite
troupe d'indigènes qui accompagnait le hardi
enquêteur. Enfin il a participé, avec M. Ger-
ville-Réache, au reportage primé chez les
mineur.; du sel à Taoudenit.
M. Gerville-Réache a publié, seul, notam-
ment, le récit d'un voyage autour du monde
en dirigeable et un reportage dans fe Chaco.
le mariage
de M. Alexandre Varenne
Hier, a été célébré dans la plus stricte inti-
mité, à la mairie du VIIIe arrondissement, le
mari age de M. Alexandre Varenne, député du
Puy-de-Dôme, ancien Gouverneur général de
r Indochine, avec Mlle Marguerite Migeot.
Les témoins étaient, pour M. Alexandre Va-
renne, MM. F. Varenne, directeur des Affaires
diplomatiques à la Préfecture de la Seine, et le
docteur Guiserne ; pour Mlle Migeot, MM.
Pierre Rivière, ingénieur, et Joseph Varenne,
architecte.
- Nos vives félicitations aux nouveaux époux.
) -+- <:
L'Aviation Coloniale
»♦»
Le trafic de l'Aéropostale
Nombre de lettres transportées par
l'Aéropostale dans lu. semaine du 31 octo-
bre au G novembre : France-Et>pagne-Ma-
t'uc et retour, 106.710 : France-Algérie et re-
tour, 20.713 ; France-A. O. F. et retour,
I 1.315 ; France-Amérique du Sud, 24.322 ;
Amérique du Sud-France, 29.157. Total :
201.5<< lettres.
Voyage d'études au Maroc
De temps en temps, on peut avoir l'oc-
casion d'utiliser un prototype. C'est le eus
Wibattlt-Penhoêt 300 T.5-Salmon 230 CV. Le
lieutenant Sahuc se rend au Maroc, à Ra-
bat, avec un autre officier, pour effectuer ce
que l'on peut appeler un voyage d'études.
Paris-Alger
Cai-t-etier a conduit le t'ouzinef, « Arc en
Ciel » au Bourget.. Un vol d'endurance de
0 heures est envisagé pour aujourd'hui. Le
voyage d'essai Paris-Alger l't, retour dans
la journée sera entrepris jeudi, si les con-
ditions atmosphériques le permettent. Les
deux pilotes seront Carretier et Dubour-
dieu, de l'Aéropostale, comme annoncé ici
samedi.
Deux aviateurs ont atteint la frontière
de la Tripolitaine
Un équipage algérien, composé des avia-
teurs (iermain et Volmerange, pilotant un
avion de tourisme, a touché dimanche le
poste de Djanet, situé près de la frontière
tripolitaine.
Cet équipage, qui uvnit réalisé le trajet
Fort-Fiatters-Amguid dans la journée de
jeudi, a accompli les (180 kilomètres qui sé-
parent. Amguid de Djanel, sans point do
repère précis, avec des cartes assez rudi-
menlaires.
La réussite de ce raid compte dans les
annales de la pénétration saharienne.
Les aviateurs doivent prendre aujour-
d'hui le chemin du retour.
MM. Amy Mollison-Johnson tente le raid
Londres-Le Cap
L'aviatrice anglaise Mrs Mollison a
quitté l'aérodrome de Lyinpne ce matin à
(i h. 30, pour Oran. première étape de son
voyage rapide au Cnp.
Mrs Mollison se propose d'améliorer le
record établi par son mari en 4 jours, 17
heures et 19 minutes. Elle pilote un petit
monoplan de H}) CV.
L'arrivée à Oran
L'aviatrice Mollison a atterri à l'aéro-
drome de La Sénia, à Oran, ii 1(.) h. 30.
Elle est repartie à minuit en direction du
Cnp, après s'être ravitaillée et avoir fait
son plein d'essence.
Le Cap-Londres
L'aviateur Smith,qui -a quitté Le Cap pour
tenter de battre le record du vol Le Cap-
ILuii. :cst s! n ! : i\ ('• ;'i Wulvis-Bay dimanche
à 10 h. 15. Il est reparti une heure plus tard
pour Mossamedes Afrique-Occidentale por-
tugaise).
L'aviateur René Lefèvre
est arrivé hier à Cannes
Hier, à H) h. 30, est arrivé à. l'aéroport
de Cannes l'aviateur Lefèvre qu'un acci-
dent avait contraint à abandonner le raid
Paris-Saison.
L'aviateur devait, arriver dimanche,
mais il avait été retenu à Brindisi par le
mauvais temps.
Il a quitté cette ville lundi matin, à
S heures, pour arriver dans raprea-midi «Y
Cannes.
Bené l.efèvre partira aujourd'hui à huit
heures pour Paris.
L/état de santé
de M. Antonetti
L'état de santé de M. Antonetti, Gouver-
neur général de l'Afrique Kquatoriale fran-
çaise, qui fut victime. il y a quelques semai-
nes d'un grave accident, ainsi que nous
l'avons relaté, est à présent des meilleurs et
l'on peut espérer que le Gouverneur Général
sera sous peu complètement rétabli. Les mé-
decins traitants l'ont dès à présent autorisés
à se lever, sans toutefois lui permettre en-
core de se déplacer.
Dépêches de HîMûctune
>>.
Le Commerce indochinois
Le commerce spécial d'Indochine pour lest
lroi. premiers- SI'IItestl',' île Vnnnée en*
cours a alti'mi pour les impôt luttons 7-14
millions 52G.OOO francs IH/II,. 2(W.l&l [onne.,
soil ('11 diminution de W)'i.(HH) [t unes et
7tS.M>7 tonnes pur rapport a la même période
de l'urinée passée.
Les exportations atteignent 797.S92.000 fr.
ixmr 2.5?09.0i-5 tonnes en diminution de 116
millions 971.000 francs eu valeur ci en aug-
mentation de :!('UW tonnes en poids.
Les importutions en l>'raiut\ colonies
françaises non comprises, figurent pour
W)3.90i.<)0<) francs soit 51 0 environ contre
'1-8,2 pour la m^me période de l'an der-
nier.
Les exportations vers la Métro/xile attei-
ifnent 259.718.000 hunes, soit 32,6 eauiivn
contre :U,() pour la même période de l'an
dernier.
Il est à noter que le tonnage exporté sur
M Fiante est passé de :WiH.917 tonnes à
•i59.850, correspondant ainsi à 21.5 ';. (ht
tonnage total de l'an dernier.
II est à noter que le tonnage exporté sur
la France est passé de 309.917 tonnes à
5G9.&50, correspondant ainsi à 21,3% du ton-
nage futol exporté, contre 19 l'an der-
nier.
S. M. Bao Dai en inspection
S. M. liao liai et le résident supérieur.
Chatet, accompagnés de leur suite dont le
prince Vinhcan ont quitté Hué hier matin.
Ils se remlent dans le nord de l'Annam
pour visiter les provinces de Vinh et de
Tranhoa et ses tombeaux rogaux. A leur
retour, ils visiteront lu province de Quang
Tri : ils seront île reloue à Hué, dans la
suirée.
Célébration de l'armistice à Hué
.1 l'occasion des fêtes de. l'armistire^ tcs
troupes de la garnison et la garde indigène
ont été passées en revue vendredi à 7 Ilcu-
res, devant le monument aux morts.
L'empereur lîao liai, le (Gouverneur Gé-
néral t'hurles cl le Hésident Supérieur < ha-
fi'l, assistaient à la rrVIlC ainsi que les (LU-
torités françaises et annamites.
A 8 heures, une messe solennelle a été
célébrée en l'église paroissiale à la mémoi-
re des morts de la grande guerre.
L'armistice au Cambodge
14 Pnom-Penli même, les manifestations
qui chaque année se répètent pour célébrer
l'anniversaire (Le la victoire, se déroulèrent
vendredi avec l'éclat habituel au milieu
d'un grand concours de la population fran-
çelise et cambodgienne. La revue militaire
était rehaussée par la présence de fusiliers
marins originaires de Vitry-le-François et
de Craonne. Elle fut suivie d'une émou-
vante cérémonie devant le Monument aux
Morts, au pied duquel le Hésident supé-
rieur, le Roi, le Hésident maire et des dé-
légations de combattants et de médaillés
militaires déposèrent des gerbes de fleurs.
Le courrier aérien Saïgon-Marseille
l/urion est. arrivé à Saigon le 12 novem-
bre, à midi 35, avec 52 Uj(. 401 gr. de cour-
rier, 5i- lnj. 220 ile fret et deux passagers,
MM. Liipique et l'assignat.
L'avion est parti de Saigon le 13 novem-
bre, avec 100 kg. 892 gr. de courrier,
5 kg. 150 gr. de fret et un passager pour
Marseille, M. Bréaud.
Exportations de riz de Saïgon
Le Kayeson est parti le 5 novembre avec
702 tonnes de ri: blanc, 3.508 tonnes de bri-
sures pour Dunkerque.
Lc. exportations de riz pendant la pre-
mière décade de Novembre ont atteint
i5.151 tonnes. -
) -+- (
A MADAGASCAR
0-0
M. Cayla a ouvert
la session des délégations
économiques et financières
-
En ouvrant Le 15 octobre dernier, la ses-
sion des délégations économiques et finan-
cières, Af. Léon Cagla a prononcé un im-
portant discours très documenté dont nous
reproduisons ci-après les passages essen-
tiels.
nalts la forme rigoureusement précise qui
est la sienne, l'actif Gouverneur général d-e
Madagascar a fait le bilan de la grande co-
lonie qu'il administre. De cet exposé sincère
il résulte d'une part que Madagascar conti-
nue d'être la moins touchée de nos posses-
sions d'outre-mer et d'autre part que d'éner-
giques mesures ont été prises en vue d.'une
large compression des dépenses.
Par ailleurs le développement de Voutil-
lage économique et des œuvres sociales se
poursuit favorablement.
La crise passée, Madagascar reprendra
donc son actioité, équipée encore plus puis-
samment pour l'exploitation ie ses riches-
ses particulièrement variées.
Ecoutons maintenant le Gouverneur arné-
ral ;
La situation commerciale
Votre session ordinaire va s'ouvrir pour
la troisième fois dans des circonstances qui
requièrent votre attention la plus vigilante
et tout votre dévouement aux intérêts gé-
néraux de la colonie. Si la crise dont souf-
fre le monde entier n'a pas pris à Madagas-
car, comme en d'autres pays, le caractère
d'un désastre, il n'en reste pas moins
qu'cllü a troublé profondément l'économie
de la Grande Ile. Notre commerce extérieur
qui avait atteint en 1929, an terme d'une pé-
riode de prospérité générale, le total ex-
ceptionnel de 1.2-1-7 millions de francs pour
372.900 tonnes de produits est retombé en:
trot à 868 millions et à 311.000 tonnes ; il
a ainsi accusé une régression de 30 pour
les valeurs et de 16 pour le tonnage. Par
ailleurs. le montant de la circulation fidu-
ciaire qui s'était, élevé jusqu'à 291 millions
en octobre 1929 dépassait ;\ peine 200 mU.
lions le 31 mai dernier. On ne saurait ce-
pendant s'en tenir ii ces chiffres cxt.mf\S!
W)nr porter une appréciation précise kur la*
situation de la colonie. C'est seulement en
nous replaçant um instant an point, oni nouai
nous trouvions fin début, de tmo et en me*
JOUMIIJOUOTIDIE*
Rédaction &Administratim:.
14, RM M LUFRTIMIR
PARIS 0*')
TtLtRH. 1 LOUVRE 19-37
- RICHELIEU 17-14
it I i1 4 Col 0
Les Annales Coloniales
w. annonces et réclême» sont reçuds au
bureau du tournai.
DiRftCTBUR-FoNDATftUit s Maroel RUEDEL
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Tout Iss articlet pubUét dans notre tournai ne peuvent
être reproduite QU'AN citant let AMALIS CoLaIiwa.
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Ctloniei 110 e 108 1 50 9
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On l'Abonne sans frais fana
loua les bureaux de poste.
L'affaire du Libéria
7 Le Temps du 30 septembre dernier, ren-
dant compte des travaux de l'Assemblée de
la Société des Nations, analyse le discours
prononcé par Lord Robert Cécil, représen-
tant de la Grande-Bretagne. On y peut lire
ceci :
L'orateur passe ensuite à l'analyse des cri-
tiques portées contre la Société des Nations.
La principale, dit-il, est celle qui consiste à
la considérer comme inefficace : on y parle
bearuoup, dit-on, mais on n'y fait rien. Sur
beaucoup * il estime que cette critique ne vise
ce point.
pas l'institutiole elle-même, mais les diffé-
rents membres de la Société. Il constate, au
contraire, que, partout où la Société des Na-
tions n'a pas hésité, où elle a marché en
avant, elle a obtenu de très gros résultats.
Il donne comme exemple la toute récente
intervention de la Société des Nations au
Libéria qui va maintenant porter les fruits
que l'on sait.
Lord Robert Cécil peut parler du Libé-
ria en connaissance de cause : c'est lui, en
effet, qui préside le Comité de huit mem-
bres chargé par le Conseil de la Société des
Nations d'étudier la demande d'assistance
de la République de Libéria, et c'est à son
énergie, à sa haute autorité à Genève et à
sa parfaite compréhension des nombreux
éléments de cette délicate question que sera
due, sans doute, l'heureuse solution qu'il
nous faut entrevoir comme prochaine.
Au fait, où en est donc cette affaire du
'̃ Libéria, dont on parle depuis plus de trois
ans? Un rapide aperçu chronologique des
faits permettra de comprendre la situation
actuelle :
En 1929, au cours des discussions de la
Commission de l'Esclavage à Genève, le Li-
béria a été mis en cause, à la suite de diver-
ses publications et articles de presse ten-
dant à prouver que l'esclavage et le travail
forcé existaient sur le territoire de la Répu-
blique noire dont la devise est pourtant :
« L'amour de la liberté nous a conduits
;ri -
Le Gouvernement des Etats-Unis, fidèle
à sa politique traditionnelle d'interventions
dans les affaires de cette République fon-
dée par lui, prit l'initiative d'une démarche
auprès du Gouvernement de Monrovia.
Le 8 juin 1929, le Secrétaire d'Etat des
U. S. A. écrivait :
Que la prétendue exportation de main-
d'œuvre dit Libéria à Fernando-Po ressem-
blait à la traite des esclaves et qu'il était
constamment fait appel en ce but à l'aide de
certains hauts fonctionnaires du Gouverne-
ment. J
Le Gouvernement du Libéria répondit im-
médiatement en a niant solennellement et
catégoriquement * les faits et en offrant de
faire faire une enquête sur place qui plus
est, le Gouvernement du Libéria demande le
16 septembre 1929 au Président du Conseil
de la Société des Nations de désigner l'un
des trois membres de la Commission Inter-
nationale d'enquête qu'il sollicitait, ce qui
fut accepté à Genève.
Cette Commission, présidée par le Doc-
teur Christy (anglais) désigné par la S.
D. N., composée du Docteur Johnson dési-
gné par le Gouvernement des U. S. A., et
par l'ex-Président du Libéria, Arthur Bar-
clay, mena ses investigations au Libéria du
7 avril au 8 septembre 1930.
Les conclusions de cette mission, dont
eux membres sur trois étaient des noirs,
tfurent accablantes pour le Gouvernement de
la République noire à la tête duquel se trou-
vait alors le président King. Non seulement
il fut prouvé que les accusations préalable-
ment portées étaient exactes, mais encore il
fut établi que les crimes les plus odieux
avaient été commis par certains des plus
hauts fonctionnaires du pays pour le recru-
tement forcé de la main-d'oeuvre pour Fer-
-------- nando-Po. Devant le tollé soulevé par ces
preuves, le Gouvernement du Libéria, pré-
sidé par King, démissionna et fut remplacé
par le neveu de l'ancien Président Arthur
Barclay, Edwin Barclay; en outre, le Gou-
vernement Libérien saisIt la Société des Na-
tions d'une demande d'assistance pour lui
permettre de réaliser les recommandations
que la Commission Internationale d'enquête
avait formulées, non seulement pour la sup-
pression de l'esclavage et du travail forcé,
mais encore pour le redressement de la poli-
tique égoïste suivie jusqu'à ce jour pour
l'oligarchie gouvernante au bénéfice des
citoyens noirs, mais au détriment de leurs
sujets de l'interland.
L'affaire du Libéria fut inscrite suoeessi-
vement aux cessions du Conseil de la S.
D. N. de janvier, mai, septembre 1931,
janvier, mai, septembre 1932. La. dernière
réunion du Comité du Conseil d'octobre
1932 permet d'espérer que l'affaire pourra'
être définitivement réglée en novembre et
que le plan d'assistance pourra commencer
a rfonctionner au début de l'année pro-
chaine.
Dans ses très grandes lignes, le plan
d'assistance préparé par une Commission
d'experts envoyés au Libéria par la Société
des Nations, sous la présidence du Gouver-
neur français Richard Brunot, prévoit :
Un représentant sur place de la Société
des Nations chargé de veiller à l'application
du plan.
Trois commissaires de province étrangers,
et trois commissaires adjoints, des médecins,
le personnel nécessaire à la prospection du
pays, considérée comme indispensable avant
tous travaux.
Il s'agit, en somme, d'une formule nou.
velle, adéquate à la situation, ce qui démon-
tre la souplesse des solutions élaborées à
Genève.
Le Libéria dont, naturellement, l'indé-
pendance et la souveraineté sont hors de
cause, serait dirigé mettons conseillé -
pendant cinq ans (renouvelables) par la So-
ciété des Nations et ce qui est encore plus
nouveau, serait assisté en pratique par ce co-
mité du Libéria nommé et choisi dans son
sein par le Conseil de la S. D. N., ce qui
lui permet de comprendre le représentant
des Etats-Unis d'Amérique qui pourtant
(comme chacun sait) ne sont pas membres
de la S. D. N.
Ce plan vient d'être approuvé par la So-
ciété des Nations, par le Gouvernement du
Libéria et par le Gouvernement des Etats-
Unis.
Il semble donc que rien ne devrait plus
s'opposer à son application. Mais il paraît
qu'il est en outre nécessaire de mener à
bonne fin des pourparlers qui doivent s'en-
gager avec un groupement financier améri-
cain qui a accordé, il y a six ans, un em-
prunt quelque peu draconien au Gouverne-
ment du Libéria et aussi en pratique
a ver le magnat du caoutchouc américain,
Harvey Firestone, qui possède au Libéria
une importante plantation d'hévéas et des
droits étendus dans la République noire.
Etrange paradoxe : un groupe privé se
trouverait en situation soit de contrecarrer
un plan d'assistance pour la première fois
nanti de l'approbation commune de la So-
ciété des Nations et des Etats-Unis d'Amé-
rique, soit de permettre sa réalisation finan-
cière.
Nous espérons sincèrement, et ce sera no-
tre conclusion, que M. Firestone qui à di-
verses reprises a montré son désir d aider ef-
ficacement le Libéria, comprendra le très
beau rôle qui peut être le sien.
S'il ne le comprenait pas. il parait im-
possible que la Société des Nations ne puisse
envisager d'autres solutions pour paver les
frais de son assistance.
Georges Nouelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
Notre action au Maroc
.1.
Nouveaux succès de non troupes
Nos troupes de la région de Marrakech et
celles des confins algéro-marocains viennent
de réaliser un double mouvement brillant et
rapide au bord du Sahara occidental. Du
poste de Zagoura où s'était arrêtée notre
avance du printemps dernier, un groupe mo-
bile est parti pour descendre la vallée du
Draa, artère vivante du pays, qui, dans le
district du Ktaoua, est jalonnée par de riches
et verdoyantes oasis, Osiba-Ignaour, Beni
Semguine, Tacbat, Ksar Djedid, Nezrat,
Douafil, Beni Hayoun.
Nos troupes ont occupé sans incident toute
la vallée jusqu'au coude du Draa.
Le général Catroux, parti de Marrakech
en avion le 12 novembre, était sur les lieux.
Il a reçu, au nom du maghzen, la soumis-
sion des indigènes.
En même - temps, un groupe des confins,
comprenant la compagnie méhariste de la
Saoura et des éléments motorisés, effectuait
à travers la Hammada de la Daoura une re-
connaissance qui l'amenait presque au même
point que les troupes de la région de Marra-
kech. Partant de l'oasis de Tabelbala à 300
kilomètres sud-est du Tafilalet, il se portait
vers l'ouest et, après une marche de 200 ki-
lomètres, atteignait Tinjoub à 10 km. sud-est
du coude du Draa.
> (
Le duc de Guise a quitté le Maroc
»♦«
Le duc de Guise, accompagné du comte
de Baritault, a quitté le Maroc jeudi
dernier et s'est embarqué pour la Hollande,
d'où le prince se rendra au manoir d'Anjou.
) -.- (
Réunion des conseils
généraux de l'Algérie
Adresses à M. Herriot
Hier s'est ouverte à Alger la session du
Conseil général. M. Duroux, sénateur, réélu
président, a fait adopter le vœu suivant :
Le Conseil général adresse au président
Herriot ses vives félicitations pour la politi-
que extérieure qu'il poursuit avec tant d'in-
sistance et qui, en regroupant autour de la
France les sympathies et les amitiés, con-
duit à l'établissement de la paix dans la sé-
curité internationalet et exprime au gouver-
nement qu'il préside toute sa confiance pour
opérer avec équité et énergie le redressement
financier qui est la condition essentielle de
la reprise de la vie. économique.
Le Conseil général de Constantine a
voté la motion suivante :
Le Conseil général adresse à M. Herriot,
président du Conseil, le respectueux hom-
mage de sa confiance 'pour sa personne et
pour son gouvernement, le félicitant haute-
ment de son courageux effort pour le redres-
sement économique à l'intérieur et pour la
paix mondiale dans la sécurité de la France
et des autres nations,
> .e-(
RETOUR
M. Henry Garat, qui vient de terminer sa
brillante tournée en Afrique du Nord, s'est
embarqué lundi à Casablanca. Dès la se-
maine prochaine, il prendra part aux répé.
titions de la prochaine opérette actuellement
à l'étude aux Bouffes-Pansiens.
y
Les devoirs de l'hospitalité
1
IIAQUE race ou, pour
parler plus exacte-
ment, chaque na-
tion a ses qualités,
son génie propres.
Il est utile, il
est prudent, au-
jourd'hui surtout,
que chacune des grandes nations européen-
nes sache découvrir en quoi elle peut être
supérieure aux autres : ensuite, elle pourra
se spécialiser, en défiant toute concurrence,
et ainsi une harmonie reposant sur des bases
solides et dominant les diplomaties et mime
les conflits, pourra rayonner d'une façon
durable.
Ces principes posés, j'en arrive à la cons-
tatation de petits faits qui semblent indiquer
qu'ell France on ne semble pas encore avoir
compris ce qui fait notre supériorité : j'ose
dire que c'est notre goût, notre finesse, notre
raison qui équilibrent toutes choses.
Les étrangers viennent chez nous parce
que notre pays est a beau » et parce qu'ils
s'y trouvent « bien 9.
La cuisine française, notamment, servie
en général dans un cadre délicat, est juste.
ment appréciée.
C'est cette richesse nationale qu'on est en
train de grignoter sur nos réseaux de che-
mins de fer français. j
On implante en effet en ce moment sur,
nos grandes lignes, même l'été, en pleine
saison, cette chose parfaitement inconforta-
ble qu'on appelle le « wagon-lmf fet ».
Sur la foi de l'indicateur vous vous pré-
sentez, à midi, pour déjeuner. Il n'y a pas
« wagoll-lmffet P.
Pour Vatteindre où il a lté « aménagé »,
il faut traverser un wagon de troisième
classe. Sur le couloir : un petit « zinc » le
constitue ; on ne peut s'y asseoir. Il paraît
qu'on petit v manger des « plats chauds »,
dans un petit réduit où il y a quatre tablese
Mais comme les quatre tables sont déjà oc-
cupées par seize clients et qu'il y a une tren-
taine de personnes qui attendent debout que
les heureux bénéficiaires aient terminé, c'est
une cohue, une mauvaise humeur générale
dans un milieu déprimant.
Pour vous consoler le barman vous dé-
clare qu'on sert « à manger ». toute la
journée.
Si cette innovation avait été tentée par la
Compagnie du Midi, par exemple, qui est
à tous les points de vue, la compagnie fos-
sile type, il n' y aurait que demi-mal.
Mais c'est sur le réseau de l'Etat que
j'ai expérimenté le « wagolt-btlffet » ; c esf
aussi sur le réseau de l'Etat, sur la ligllt
Paris-Brest qu'hier on ne pouvait que diffi-
cilement boire et manger parce que le wagon
était tellement « fatigué. que ni verres, ni
bouteilles ne pouvaient tenir debout sur les
tables ni résister aux chocs des ressorts assis
sur des roues qui semblaient carrées.
J'espère que les contrats passés avec la
Société des Wagons-Lits permettent de met-
tre ordre à cela car ce n'est pas une façon
corecte de recevoir les étrangers qui viennent
nous visiter.
la France jusqu'à ce jour a passé, à juste
titrej pour un pays qui sait recevoir.
Il ne faut pas qu'elle perde sa réputation.
Te Train, comme le Paquebot, doivent
montrer à nos IlôttS, le visage réel de la
France,
Ils ne doivent pas la défigurer.
Michel Ceintdoerfer,
Député des Côtes-dn-S ord.
Secrétaire de la commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats, Secré-
taire de la commission de la Marine
marchande.
-– ) .+
Le problème franco-algérien
de la viticulture
Dimanche a eu lieu à Perpignan une réu-
nion groupant tous les élus du département,
sénateurs, députés, maires, conseillers génè.
raux et d'arrondissement et conseillers mu-
nicipaux pour examiner le problème franco-
algérien de la viticulture. Les représentants
de la confédération générale des vignerons
s'étaient joints aux élus.
L'assemblée vota un ordre du jour préconi-
sant la réglementation du marché français
suivant le système proportionnel adopté par
la commission interministérielle de la viti-
culture et envisageant la démission de tous
les corps élus si satisfaction n'était pas don-
née dans un délai raisonnable.
->--m4fflo (
Le budget tunisien
Le projet du budget tunisien pour 1933 va
être présenté le 21 novembre à l'approbation
du Grand Conseil. Il comporte un déficit
légèrement supérieur à 8 millions.
̃ f-
A l'Académie des Sciences
-
Serait-il possible de repeupler le Sahara?
Le g(néral Tilho, grand' explorateur de
l'Afrique Centrale, a présenté hier une re-
marquable étude de M. Auguste Chevalier,
qui, depuis 34 ans, étudie les cultures du
Sahara et des régions voisines.
L'auteur dénombre 500 plantes utilisables
dans le Sahara. Mais ce désert, qui eut de
grands fleuves à l'époque néolithique, se des-
sèche rapidement. Il faut se hâter, si nous
voulons y maintenir les deux millions actuels
d'habitants, d'étendre les oasis, d'y aug-
menter les volumes d'eau et les surfaces
boisées, de donner aux habitants les moyens
de se fixer et de vivre facilement.
La diminution
des Frais de gestion
-'I t
Un peu partout dans les colonies et pays
de protectorat, sous l'influence de la crise
économique et de ses répercussions budgé-
taires, il est question de diminuer les frais
de gestion, c'est-à-dire de réduire les dépen-
ses afférentes aux fonctionnaires. Ces dépen-
ses apparaissent, en effet, assez considérables
dans le budget de chaque colonie, quand on
les compare aux dépenses d'outillage et d'en-
tretien. S'il est facile de faire parler les
chiffres, il est. moins aisé de ju-tifier et de
réaliser les compressions qui semblent néces-
saires pour rétablir l'équilibre des budgets
en déficit.
Nous ignorons encore les îésultats réels
auxquels ont abouti les colonies qui viennent
de mettre à exécution un programme de ré-
duction des frais dits de gestion: mais il est
un pays que nous connaissons bien où la ré-
forme administrative est à l'ordre du jour de-
puis 1932 d'une manière effective. C'est la
Tunisie. Son Grand Conseil devant certaines
créations d'emplois abusives et pour mettre
fin à la question assez irritante des assimila-
tions et péréquations, demanda au gouver-
nement de prendre ses responsabilités Le
gouvernement tunisien sollicita le concours
de la Métropole, qui envoya une mission
composée de trois hauts fonctionnaires : MM.
Tirman, de Ricquensen et Getten, laquelle
mission se transforma en commission par
l'adjonction de délégués du Grand Conseil,
des chefs de service et des représentants des
organisations de fonctionnaires. En 1926, le
rapport de la commission sanctionné par des
décrets beylicaux aboutit à deux mesures ex-
cellentes :
JO La loi des cadres;
2" Le Statut des fonctionnaires de la Ré-
gence.
Le Statut n'apporta aucune diminution de
dépenses, au contraire: mais la loi des cadres
entraîna une réduction numérique des em-
plois publics s'élevant a 735. A remarquer
qu'il s'agissait là d'emplois et non d'agents,
car d'une part, diverses administrations pos-
sédaient déjà des agents en surnombre ;
d'autre part, certaio; emplois n'étaient pas
occupés et ont été d'autant plus facilement
supprimés qu'ils n'avaient pas de titulaires!
Néanmoins, compensation faite des excé-
dents et des vacances, on peut considérer que
le nombre réel des agents en surnombre des
nouveaux effectifs fixés par les décrets du
10 novembre 1926 a été peu différent de 735.
Il y a lieu de noter, en outre, que sauf des
catégories entières ou des exceptions indivi-
duelles, les agents en surnombre n'étaient
pas susceptibles d'être désignés nominative-
ment. L'effectif en surnombre représentait la
différence entre l'effectif légal et l'effectif
existant.
On voit que la réduction des cadres réali-
sée théoriquement devait dans la pratique se
heurter à des difficultés d'exécution. C'est ce
qui arriva, et les projets de budget soumis
au Grand Conseil ne traduisirent pas en' di-
minution de dépenses réelles les résultats de
la Commission Tirman et des mesures cor-
respondantes. Le Gouvernement prit alors la
décision d'accorder des retraites anticipées,
sur - leur demande, aux - agents reconnus en
surnombre ; étant entendu qu un agent X est
en surnombre lorsqu'il occupe un poste qui
ne figure pas dans la consistance normale
des cadres mais, par suite de mutations fré-
quentes, cet agent X peut, du jour au lende-
main, être appelé à remplacer l'agent Y
dans cette consistance normale et c'est à son
tour ledit agent Y @ qui passe en surnombre.
Grâce à ce jeu assez complexe de muta-
tions, 153 agents reconnus en surnombre pu-
rent demander à bénéficier d'une retraite ex-
ceptionnelle et anticipée. A ce chiffre, il
convient d'ajouter dans une certaine mesure
les agents partis par retraite normale, dé-
mission, radiation ou décès. Actuellement,
c'est-à-dire au il" septembre écoulé pour être
plus précis, les statistiques des Administra-
tions n'accusent plus que 280 agents en sur-
nombre. Il en a donc été « éteint » 455. On
croira peut-être que la disparition de ce
demi-millier de fonctionnaires s'est traduit
par une diminution visible du chiffre des dé-
penses afférentes aux frais de gestion. Point
du tout, car le Grand Conseil, sur les propo-
sitions du gouvernement, au cours des ses-
sions qui se sont succédé depuis les travaux
de la Commission Tirman a créé environ 850
emplois nouveaux de fonctionnaires ! Le
Grand Conseil n'a pu faire autrement que de
donner satisfaction aux besoins qui se mani-
festent de toutes parts : enseignement, assis-
tance, sécurité, travaux publics, qu'il est im-
possible de ne pas développer dans une co-
lonie ou un protectorat, à moin que le Gou-
vernement et l'Administration ne faillissent
à leur mission civilisatrice. Un seul exemple
suffira à démontrer que la compression numé-
rique des fonctionnaires on pays neuf n'('"t
pas aussi facilement réalisable, qu'on le croit:
en Tunisie, 60 of., des enfants en flge de fré-
quenter l'école ne reçoivent pas d'instruction
faute d'instituteurs et de locaux ! Peut-on,
dans ces conditions, arrêter de propos déli-
béré le rythme d'accroissement numérique de
certaines catégories de fonctionnaires ?
Par une réorganisation administrative judi-
cieuse, il y a certes possibilité de supprimer
quelques postes devenus inutiles et de resser-
rer certaines dépenses. Mais il faut se garder
de nourrir de grandes illusions sur le chiffre
des économies que l'on peut ainsi réaliser.
Evidemment, un jour viendra où les cadres
numériques des fonctionnais seront stabili-
ses. et c'est déjà fait dans les vieilles colo-
nies, mais pour la plupart des pays coloniaux
leur mise en valeur sur un plan moderne né-
cessitera encore longtemps un accroissement
régulier du nombre des fonctionnaires et une
augmentation correspondante des charges pu-
bliques.
Arthur Pellegrin*
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie
---L - .- (
Le voyage du Surcouf
1. l
Le sous-marin Surcouf, venant de Kona-
kry, a signalé hier son passage au large de
la côte espagnole. Il sera à Cherbourg de-
main, ayant effectué de façon parfaite son
raid de 5.000 milles.
Le prix « Gringoire »
Le prix « Gringoire » de 10.000 francs
destiné à récompenser le meilleur volume
de reportage paru dans l'année a été .'écernd
hier au cours d'un déjeuner.
Après trois tours de scrutin, ont obtenu :
MM. Gerville-Réache et J.-R. Mathieu, pour
Y Enfer du sel, 8 voix; M. Marius Larique,
pour les Hommes punis, 3 voix; M. Corlieu-
Jouve, pour Ceux des chars d'assaut 1 voix,
et M. Guyon-Cesbron, pour De Berck à
Montparnasse, 1 voix.
M. Roger Mathieu a été correspondant de
guerre aux Balkans. Après la guerre, où il
a été fait prisonnier, il a interviewé, pen-
dant les opérations riffaines, Abd el Krim.
Au cours de cette dangereuse randonnée il
y eut io tués et 25 blessés dans la petite
troupe d'indigènes qui accompagnait le hardi
enquêteur. Enfin il a participé, avec M. Ger-
ville-Réache, au reportage primé chez les
mineur.; du sel à Taoudenit.
M. Gerville-Réache a publié, seul, notam-
ment, le récit d'un voyage autour du monde
en dirigeable et un reportage dans fe Chaco.
le mariage
de M. Alexandre Varenne
Hier, a été célébré dans la plus stricte inti-
mité, à la mairie du VIIIe arrondissement, le
mari age de M. Alexandre Varenne, député du
Puy-de-Dôme, ancien Gouverneur général de
r Indochine, avec Mlle Marguerite Migeot.
Les témoins étaient, pour M. Alexandre Va-
renne, MM. F. Varenne, directeur des Affaires
diplomatiques à la Préfecture de la Seine, et le
docteur Guiserne ; pour Mlle Migeot, MM.
Pierre Rivière, ingénieur, et Joseph Varenne,
architecte.
- Nos vives félicitations aux nouveaux époux.
) -+- <:
L'Aviation Coloniale
»♦»
Le trafic de l'Aéropostale
Nombre de lettres transportées par
l'Aéropostale dans lu. semaine du 31 octo-
bre au G novembre : France-Et>pagne-Ma-
t'uc et retour, 106.710 : France-Algérie et re-
tour, 20.713 ; France-A. O. F. et retour,
I 1.315 ; France-Amérique du Sud, 24.322 ;
Amérique du Sud-France, 29.157. Total :
201.5<< lettres.
Voyage d'études au Maroc
De temps en temps, on peut avoir l'oc-
casion d'utiliser un prototype. C'est le eus
Wibattlt-Penhoêt 300 T.5-Salmon 230 CV. Le
lieutenant Sahuc se rend au Maroc, à Ra-
bat, avec un autre officier, pour effectuer ce
que l'on peut appeler un voyage d'études.
Paris-Alger
Cai-t-etier a conduit le t'ouzinef, « Arc en
Ciel » au Bourget.. Un vol d'endurance de
0 heures est envisagé pour aujourd'hui. Le
voyage d'essai Paris-Alger l't, retour dans
la journée sera entrepris jeudi, si les con-
ditions atmosphériques le permettent. Les
deux pilotes seront Carretier et Dubour-
dieu, de l'Aéropostale, comme annoncé ici
samedi.
Deux aviateurs ont atteint la frontière
de la Tripolitaine
Un équipage algérien, composé des avia-
teurs (iermain et Volmerange, pilotant un
avion de tourisme, a touché dimanche le
poste de Djanet, situé près de la frontière
tripolitaine.
Cet équipage, qui uvnit réalisé le trajet
Fort-Fiatters-Amguid dans la journée de
jeudi, a accompli les (180 kilomètres qui sé-
parent. Amguid de Djanel, sans point do
repère précis, avec des cartes assez rudi-
menlaires.
La réussite de ce raid compte dans les
annales de la pénétration saharienne.
Les aviateurs doivent prendre aujour-
d'hui le chemin du retour.
MM. Amy Mollison-Johnson tente le raid
Londres-Le Cap
L'aviatrice anglaise Mrs Mollison a
quitté l'aérodrome de Lyinpne ce matin à
(i h. 30, pour Oran. première étape de son
voyage rapide au Cnp.
Mrs Mollison se propose d'améliorer le
record établi par son mari en 4 jours, 17
heures et 19 minutes. Elle pilote un petit
monoplan de H}) CV.
L'arrivée à Oran
L'aviatrice Mollison a atterri à l'aéro-
drome de La Sénia, à Oran, ii 1(.) h. 30.
Elle est repartie à minuit en direction du
Cnp, après s'être ravitaillée et avoir fait
son plein d'essence.
Le Cap-Londres
L'aviateur Smith,qui -a quitté Le Cap pour
tenter de battre le record du vol Le Cap-
ILuii. :cst s! n ! : i\ ('• ;'i Wulvis-Bay dimanche
à 10 h. 15. Il est reparti une heure plus tard
pour Mossamedes Afrique-Occidentale por-
tugaise).
L'aviateur René Lefèvre
est arrivé hier à Cannes
Hier, à H) h. 30, est arrivé à. l'aéroport
de Cannes l'aviateur Lefèvre qu'un acci-
dent avait contraint à abandonner le raid
Paris-Saison.
L'aviateur devait, arriver dimanche,
mais il avait été retenu à Brindisi par le
mauvais temps.
Il a quitté cette ville lundi matin, à
S heures, pour arriver dans raprea-midi «Y
Cannes.
Bené l.efèvre partira aujourd'hui à huit
heures pour Paris.
L/état de santé
de M. Antonetti
L'état de santé de M. Antonetti, Gouver-
neur général de l'Afrique Kquatoriale fran-
çaise, qui fut victime. il y a quelques semai-
nes d'un grave accident, ainsi que nous
l'avons relaté, est à présent des meilleurs et
l'on peut espérer que le Gouverneur Général
sera sous peu complètement rétabli. Les mé-
decins traitants l'ont dès à présent autorisés
à se lever, sans toutefois lui permettre en-
core de se déplacer.
Dépêches de HîMûctune
>>.
Le Commerce indochinois
Le commerce spécial d'Indochine pour lest
lroi. premiers- SI'IItestl',' île Vnnnée en*
cours a alti'mi pour les impôt luttons 7-14
millions 52G.OOO francs IH/II,. 2(W.l&l [onne.,
soil ('11 diminution de W)'i.(HH) [t unes et
7tS.M>7 tonnes pur rapport a la même période
de l'urinée passée.
Les exportations atteignent 797.S92.000 fr.
ixmr 2.5?09.0i-5 tonnes en diminution de 116
millions 971.000 francs eu valeur ci en aug-
mentation de :!('UW tonnes en poids.
Les importutions en l>'raiut\ colonies
françaises non comprises, figurent pour
W)3.90i.<)0<) francs soit 51 0 environ contre
'1-8,2 pour la m^me période de l'an der-
nier.
Les exportations vers la Métro/xile attei-
ifnent 259.718.000 hunes, soit 32,6 eauiivn
contre :U,() pour la même période de l'an
dernier.
Il est à noter que le tonnage exporté sur
M Fiante est passé de :WiH.917 tonnes à
•i59.850, correspondant ainsi à 21.5 ';. (ht
tonnage total de l'an dernier.
II est à noter que le tonnage exporté sur
la France est passé de 309.917 tonnes à
5G9.&50, correspondant ainsi à 21,3% du ton-
nage futol exporté, contre 19 l'an der-
nier.
S. M. Bao Dai en inspection
S. M. liao liai et le résident supérieur.
Chatet, accompagnés de leur suite dont le
prince Vinhcan ont quitté Hué hier matin.
Ils se remlent dans le nord de l'Annam
pour visiter les provinces de Vinh et de
Tranhoa et ses tombeaux rogaux. A leur
retour, ils visiteront lu province de Quang
Tri : ils seront île reloue à Hué, dans la
suirée.
Célébration de l'armistice à Hué
.1 l'occasion des fêtes de. l'armistire^ tcs
troupes de la garnison et la garde indigène
ont été passées en revue vendredi à 7 Ilcu-
res, devant le monument aux morts.
L'empereur lîao liai, le (Gouverneur Gé-
néral t'hurles cl le Hésident Supérieur < ha-
fi'l, assistaient à la rrVIlC ainsi que les (LU-
torités françaises et annamites.
A 8 heures, une messe solennelle a été
célébrée en l'église paroissiale à la mémoi-
re des morts de la grande guerre.
L'armistice au Cambodge
14 Pnom-Penli même, les manifestations
qui chaque année se répètent pour célébrer
l'anniversaire (Le la victoire, se déroulèrent
vendredi avec l'éclat habituel au milieu
d'un grand concours de la population fran-
çelise et cambodgienne. La revue militaire
était rehaussée par la présence de fusiliers
marins originaires de Vitry-le-François et
de Craonne. Elle fut suivie d'une émou-
vante cérémonie devant le Monument aux
Morts, au pied duquel le Hésident supé-
rieur, le Roi, le Hésident maire et des dé-
légations de combattants et de médaillés
militaires déposèrent des gerbes de fleurs.
Le courrier aérien Saïgon-Marseille
l/urion est. arrivé à Saigon le 12 novem-
bre, à midi 35, avec 52 Uj(. 401 gr. de cour-
rier, 5i- lnj. 220 ile fret et deux passagers,
MM. Liipique et l'assignat.
L'avion est parti de Saigon le 13 novem-
bre, avec 100 kg. 892 gr. de courrier,
5 kg. 150 gr. de fret et un passager pour
Marseille, M. Bréaud.
Exportations de riz de Saïgon
Le Kayeson est parti le 5 novembre avec
702 tonnes de ri: blanc, 3.508 tonnes de bri-
sures pour Dunkerque.
Lc. exportations de riz pendant la pre-
mière décade de Novembre ont atteint
i5.151 tonnes. -
) -+- (
A MADAGASCAR
0-0
M. Cayla a ouvert
la session des délégations
économiques et financières
-
En ouvrant Le 15 octobre dernier, la ses-
sion des délégations économiques et finan-
cières, Af. Léon Cagla a prononcé un im-
portant discours très documenté dont nous
reproduisons ci-après les passages essen-
tiels.
nalts la forme rigoureusement précise qui
est la sienne, l'actif Gouverneur général d-e
Madagascar a fait le bilan de la grande co-
lonie qu'il administre. De cet exposé sincère
il résulte d'une part que Madagascar conti-
nue d'être la moins touchée de nos posses-
sions d'outre-mer et d'autre part que d'éner-
giques mesures ont été prises en vue d.'une
large compression des dépenses.
Par ailleurs le développement de Voutil-
lage économique et des œuvres sociales se
poursuit favorablement.
La crise passée, Madagascar reprendra
donc son actioité, équipée encore plus puis-
samment pour l'exploitation ie ses riches-
ses particulièrement variées.
Ecoutons maintenant le Gouverneur arné-
ral ;
La situation commerciale
Votre session ordinaire va s'ouvrir pour
la troisième fois dans des circonstances qui
requièrent votre attention la plus vigilante
et tout votre dévouement aux intérêts gé-
néraux de la colonie. Si la crise dont souf-
fre le monde entier n'a pas pris à Madagas-
car, comme en d'autres pays, le caractère
d'un désastre, il n'en reste pas moins
qu'cllü a troublé profondément l'économie
de la Grande Ile. Notre commerce extérieur
qui avait atteint en 1929, an terme d'une pé-
riode de prospérité générale, le total ex-
ceptionnel de 1.2-1-7 millions de francs pour
372.900 tonnes de produits est retombé en:
trot à 868 millions et à 311.000 tonnes ; il
a ainsi accusé une régression de 30 pour
les valeurs et de 16 pour le tonnage. Par
ailleurs. le montant de la circulation fidu-
ciaire qui s'était, élevé jusqu'à 291 millions
en octobre 1929 dépassait ;\ peine 200 mU.
lions le 31 mai dernier. On ne saurait ce-
pendant s'en tenir ii ces chiffres cxt.mf\S!
W)nr porter une appréciation précise kur la*
situation de la colonie. C'est seulement en
nous replaçant um instant an point, oni nouai
nous trouvions fin début, de tmo et en me*
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