Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 novembre 1932 05 novembre 1932
Description : 1932/11/05 (A32,N115). 1932/11/05 (A32,N115).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380534n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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TRENTE-DEUXIEME ANNEE. NO 116. - US tyUMllHO 1 10 CBNTIMBe. SAMEDI SOIR, 5 NOVEMBRE 1938.
MIAMIJltTiPIW
Rédaction & Administration s
M, iMiméit-Tfcaiir
., PARIS Qet)
TtLÉPH. « LOUVVIB 11*17
» niCHtLIKU S7-M
Les Annales Coloniales
LM annonces et réclame*. sont reçut* eu
bureau du Journal.
bn»eTiU9.pè^iili0ft : 'M.e. RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Amhalbs Coloniales.
ABONNEiENTS
avec la Revue illustrée:
un il 8 Meli 8 Xel.
France et
Colonies 189 o 100 * 50 a
Étranger. - 240 p 125 > 71 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
La crise économique dans nos colonies
Caries générales Causes spécifiquement coloniales
Au cours des années qui ont suivi la guerre,
les nations industrielles ont poursuivi une poli-
tique de surproduction intensive, encouragée
par les nombreux besoins des pays dévastés
par les opérations militaires. L'instauration de
cette politique a malheureusement coïncidé
avec une diminution de la consommation mon-
diale provoquée par la situation politique de
la RUSSIe, de la Chine et les difficultés so-
ciales dé que 80UI
la Russie, l'Indi ang l a i se. Taodis que sous
l'action du taylorisme, du rationalisme, du
machinisme et de la standardisation, les pro-
ductions agricoles et industrielles prenaient un
essor prodigieux, la moitié de l'humanité se
mettait en souscousommation. La complicité
d'un crédit aveuglé par le caractère ècieliti-
fique des doctrines de surproduction petmit de
maintenir artificiellement un niveau exagéré de
la production. Mais cet excès ne pouvait abou-
tir qu'à la congélation des crédits prêtés. Alors
I édifice s'écroula. Les stocks de marchandises
accumulés provoquèrent une véritable débit.
lance des cours, et les matières premières,
principale source de richesse de nos colonies,
furent entraînées dans une c h ute vertigineuse.
Bien que * la crise soit d'ordre « général, on
peut, toutefois, se demander pour quelles rai-
sons nos colonies sont plus profondément tou-
c qUe la métropole. L'union douanière,
qui groupe la presque totalité des territoires
constituant « la France de 100 millions d'ha-
bitants u. ne serait-elle donc pas une source
de sauvegarde suffisante-pour, I activité de nos
colonies.' en leur réservant le march é français.
dont le pouvoir d'achat atteint 40 milliards de
francs, alors que leurs exportations ne dépas-
sent pas 8 milliards dans les bonnes années.
On eût pu être ténté dè le croire. Les évé-
nements se sont chargés de prouver qu'il n'en
était pas ainsi.
Les tissures de l'union douanière
Il y a lieu de remarquer, en effet, que si
la France est de plus en plus entrée dans la
voie du protectionnisme, elle en a dosé les
effets selon les ptopres besoins de son indus-
trie, et non pas selon ceux de l'agriculture
coloniale. Et dans ce cycle d' é conomie fer-
mée, qu'elle a, en quelque sorte, institué entre
ses colonies et:elle-même, elle a maintenu cet
étrange paradoxe dette à la fois ultra-pro-
tectionniste en matière de produits manufac-
turé* et libre-échangiste en ce qui concerne
liMMitetton des matières premières, qui tOftloo
tituent la principale source d'exportation de
nos colonies. Aussi, ces dernières se trouve-
raient-elles normalement incitées. dans un sem-
blable régime, à développer sur leurs terri-
toires ( les Industries de transformation, pour
pouvoir bénéficier. en France, de la fran-
chise des droits. de douane et des avantages
de la protection douanière accordée à l'indus-
trie nationale et refusée aux producteurs colo-
niaux de matières premières. Si nos colonies
n ont pas encore envisagé pareille éventualité,
elles ont, par contre* subi les désastreux effets
d'un régime qui prive de toute protection une
bonne partie. de leurs marchandises < d'expor-
tation : les matières premières.
Aussi, malgré l'importance des besoins de
la métropdle, nos colonies ne peuvent-elles
caresser l'espoir d'y trouver un marché pri-
vilégié leur offrant la certitude de l' écoule-
ment de leurs produits.
L'absence de politique économique
L'absence de directives centrales en matière
de production coloniale, en laissant les colo-
nies se cantonner dans leurs cultures tradi-
tionnelles, les a, par contre, empêchées de
bénéficier des avantages qu'elles eussent pu
retirer d'un régime d'économie fermée. Si les
matières premières sont, en effet, dénuées de
toute protection dans notre pays, les articles
d'alimentation y sont, au contraire, protégés,
et, l'instauration d'une politique de production
alimentaire eût pu être de nature à permettre
à l'activité coloniale de s'orienter dans une
voie lui assurant la sécurité sur le marché fran-
çais. C'est vers le développement des cultures
alimentaires que l'agriculture coloniale eût dû
principalement être dirigée. Le développement
intensif de la production du café, par exemple,
lui eut permii de se substituer insensiblement
aux pays de l'Amérique du Sud et de s'assu-
rer un débouché qui représente, annuellement,
1 milliard de francs environ. De même, la
solution du problème de la banane eût permis
de réserver aux planteurs coloniaux un marché
-eg en absorbe tous les ans pour plusieurs cen-
taines de millions de francs. En dirigeant la
production coloniale dans un sens où elle n'au-
tait pu ni affecter la production française, ni
se heurter à des principes que ses industries
considèrent comme intangibles, on eût pu lui
permettre de subir beaucoup moins vivement
les effets de la crise mondiale.
Si l'on considère actuellement tes pMnci-
paux éléments qui la composent, le riz, les
oléagineux, les bois, etc., on se trouve en
présence de produits, comme le riz, qui ne
peut être consommé que dans une très faible
mesure par la métropole.
Cette absence de politique économique n a,
du teste, été que la conséquence d'une poli-
tique générale de très large décentralisation,
observée dans tous les domaines de l'activité
et qui
coloniale depuis une dizaine d'années, et qui
cadrait, du reste, parfaitement avec le désir
des administrations coloniales.
L'insuffisance des moyens d'évacuation
Dans cette lutte pour l'existence que se li-
vrent, avec l'acharnement du. désespoir, les
producteurs de tous les pays, la victoire les-
tera & ccox qui auront sa résoudre, au mieuit,
le problème des prix de revient. Sur ce ter-
nos colonies sont fortement handicapées
rain, la défectuosité de leurs moyens d'évacua-
tion. Leur outillage économique est rudimen-
taire, leurs chemins de fer sont insuffisants;
et leurs ports trop souvent défectueux. Com-
bien eût-il été' prudent d'utiliser la-période-de
prospérité, qui a précédé la crise, pour subs-
tituer aux j précédé- la cr i s e, pour su i n-
tituer aux rades sans sécurité et aux wharfs
incommodes, des ports modernes répondant
aux nécessités de la marine marchande.
t Les lenteurs apportées au vote des lois
d' emprunts coloniaux n'ont pas permis, en
temps voulu, l'amélioration de l'outillage éco-
nomique des colonies, et c'est seulement en
ne,n i que du co - el ine ci ont pu obtenir 1-,au-
pleine crise que celles-ci ont pu obtenir l'au-
torisation d'emprunter les Sommés nécessaires
à la réalisation des nouveaux travaux.
Le bénéfice qu'elles auraient pu retirer de
l'amélioration de leurs réseaux ferrés et de
leurs. ports leur échappe jùste au moment où
elles auraient le plus grand besoin de réaliser
une sérieuse compression de leur prix de
revient. L'épuisement - des caisses de réserve,
provoqué par le retard du vote des emprunts,
n'aura-t-il pas précipité la crise financière
concomitante à la crise économique, et cette
crise financière gravement ressentie n*aura-t-
elle pas pour effet cTlflfijffcdher nos colonies,
juste au moment où elles en ont le plus grand
besoin, de contracter les emprunts susceptibles
de leur permettre de continuer, par t'abaisse-
ment des prix de revient, à rivaliser avec leurs
concurrents étrangers ?
Les dangereux effets de la monoculture
Parmi les facteurs d'aggravation des effets
de la crise économique, il faut citer la mono-
culture. Certains l'ont érigée en un système
formai d'économie coloniale. Encouragées par
les traditions ancestrales et les conseils qui
leur étaient donnés, les colonies ont poussé
cette spécialisation jusqu'à l'abandon, non seu-
lement des cultures complémentaires, qui,
moins rémunératrices, aJoutaient, cependant, à
leur arc quelques cordes de plus, mais encore
des cultures yivrières, qui leur assuraient des
moyens d existence, modestes mais certains.
Aux Antilles, au Sénégal et ailleurs, les hauts
prix atteints par les rhums, les arachides,
conduisirent à l'abandon des cultures de lé-
gumes, de riz et de l'élevage, pour se consa-
crer entièrement à l'unique culture locale. Qui
penserait sérieusement à gager la sécurité éco-
nomique t de la France sur l'uoique culture du
blé, a l'exception de toutes autres, même du
jardinage et de l'élevage ? * -.
Les inconvénients graves de la monoculture
pratiquée dans presque toutes nos colonies, et
par monoculture il faut entendre l'adoption
de deux ou trois articles d'exportation. eussent
dû trouver un correctif naturel dans l'cpnélio-
ration du rendement des cultures et de la qua-
lité des produits auxquels toute une population,
consacrait son activité. Malheureusement. il
n'en a pas été ainsi : l'agriculture coloniale
continue à employer des procédés archaïques,
rudimentaires, et les rendements sont trop sou-
vent aussi médiocres que les produits.
L'agriculture indigène, qui est à la base de
toute la production coloniale, se ressent du
caractère rudimentaire des civilisations locales.
Dans des pays où notre langue ne se diffuse
que lentement et où la tradition et la routine
résistent opiniâtrement au progrès, les bienfaits
de la technique et de la science modernes
A- 1- ..8
n ont pas encore pu pénétrer. La spécialisation
des cultures apporte à l'économie coloniale une
source perpétuelle d'instahilité, sans lui don-
ner, en échange des risques qu'elle lui a fait
courir, la compensation normale des rende-
ments élevés et des très bas prix de revient.
Telles sont les principales causes qui ont
déterminé. dans nos possessions d'outre-mer,
Une aggravation des effets de- la crise, les en.
traînant au plus profond de la tempête, alors
quelles eussent dû normalement, à: l'abii de
la puissance économique et ifnancière de la
métropole, ne sentir que de très loin les re-
mous des difficultés mondiales.
, Léon Archimboudf
- Député de la Dtdme.
Ancien Sous-Secrétaire d'glat 8 Colonies.
Rapporteur du budget des colonies,
Vice-président dé la commission de L'AI-
gérie, des colonieset protectorats.
> (
Le retour de M. Manceron
à Tunis
odbe
M. Manceion, résident général, a rendu
visite, à peine rentré à Tunis, à S. A. le bey,
au palais de la Marsa. Au cours d'un entre-
tien particulièrement cordial, le souveraih a
exprimé sa satisfaction de revoir M. Mance-
ron après un long séjour en France, où il a
/traité, avec les ministères compétents, d'im-
portantes questions intéressant les colonies
tunisiennes.
H mim .<
Mo. Artistes
en Afrique du Mord
Après ses représentations à l'Alhambra de
Paris, M. Boucot fera une tournée en Afri-
que au Nord.
,-- -- -.---.-"(
le étpurt ée Si KmMmt ta Qttkrit
- fMr le Mine
000 - -
S. Exc. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
de l'Empire chérifien, directeur de l'Institut
musulman de Paris, a quitté Nice hier pour
Marseille, d'où il s'embarquera pour le Ma-
roc, afin d'assister, à Marrakech, ainsi que
les Annales Coloniales l'ont annoncé, à l'as*
semblée annuelle de la Société des Abous de
l'Islam.
U "route"africaine
1.' 1
-rimame--"«
• 1
ES moyem de trans-
ports, qu'il lag#iJi.
se des Voyageurs,
des marchandises
ou des courtiers,
se transforment &
rapidement que
nous n'avons m2-
me pas. le temps
de iiââs tn aper-
cevoir. > f
Pour le constater, il faut que mus ayiom
sous les yeux des informations officielles
conime celles-ci, qu'on a distribuée à loi
presse :
< M. Queuille, ministre des P. T. T., a
« décide d* utiliser le service automobile
« trans saharien, reliant Colomb-Bèchar à
c Gao et Niamey pour acheminement des..
e lettres et cartes postales ordinaires et re-
c commandées à destination du Niger et de
« la partie orientale du Soudan (Gao, Tom-
e bouctou, etc.).
c Les départs auront lieu de Colomb-Bé-
« char, les 14 octobre, 4 et 25 novembre,
« 9 et 23 décembre, 3. et 17 février, 3 et 17
c mars et 14.ovril 1933. »
Ainsi voici organisé avec un service postal
officiel le Trallssa/larielt automobile.
En même temps s'organise et se conso-
lide le service qui se substituera vite au ser-
vice automobile pour le transport du cour-
rier et celui des voyageurs sur les territoires
africains : le service 'aérie".
Comme l'écrivait récemment le gouverneur
général Antonetti : « Nos territoires éloignés
« de l'Afrique connaitront demain une
c étroite liaison avec la Métropole. La lettre
« ne cheminera plus : elle volera. Le blessé
« sera porté rapidement à l'hôpital et, chose
« essentielle, les découvertes de terrains ne
# seront plus faites à coup d'étapes -ar-
« dues. »
Dans le dernier numéro des « Annales
Colqniales illustrées » notre collaborateur
Anselme Laurence a montré ce qui •a été fait
et ce qui se fera pour la liaison aérienne de
nos territoires africains, dont le Tchad et
l'A. E. F. est le point central. -
La route aérienne africaine est tracée> on
peut même dire c les » routes africaines.
La ligue Paris-Madagascar passera par
Gao-Zinaer, Fort-Arc hambault, Banguy; le
Congo Belge, elle rejoindra le cours du
Zambèze, franchira le canal du Mozambique
sur sa màittdre largeur pour atteindre Ma-
jtittga et Tananarive.. i
Les parcours en A. 0. F. permettront des
ramifications. C'est ainsi que de Banguy se
détachera une première ligne allant à Zemio,
vers l'Est et le Soudan anglo-tgyftien et une
second ligne allant. vers l'ouest à tJÓuala et
l Océan Atlantique et une troisième qui,
après être descendue sur Brazzaville remon-
tera par DOtlala.
C'est ainsi que Vavion brûle les étapes !
Pour nous qui croyons. que l'avenir de
Pour iio-us qui cra Y'!O7tut$ est, si j'ose
l'Europe (de toute l'Europe) est, si j'ose
dire., en Afrique le travail patient de ceux
qui ont préparé et organisent actuellement
la route aérienne africaine est celui qu'on
doit suivre avec le plus d'attention et encou-
rager de toutes nos forces.
Michel Guistdarfer,
Député des Côtes-du-Nord.
Secrétaire de la commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats, Secré-
taire de la commission de la Marine
marclUJnde.
> dm*ub-<
La flotte du Tchad
Pour répondre au développement de la co-
lonie du Tchad, la Compagne de. « t* 0u,
hamé et de la Nana » assurant les transports
sur le Chari, le Logone et le lac Tchad, va
augmenter sa flottille d'un remorqueur et de
deux bateaux à moteur lampant, doQt les' essais
auront lieu sur la Seine en décembre prochain.
Sur la proposition de son président du Conseil
d'administration, le gouverneur Henri Bobi-
chon, la Compagnie a décidé d'appeler son
remorqueur le Paul-Crambeh et ses deux ba-
teaux luxueusement aménagés pour passagers,
1 Emile-Gentil et le Van- Vollenhoveti.
Au moment où les colonies se modernisent,
ce bel hommage rendu à ces très grands colo-
niaux marquera le souvenir d'un glorieux
passé. Il évoquera chez les populations en
Paul-Crampelt un des pionniers de la civili-
sation, en Emile-Gentilt celui qui les délivra
de l'esclavage de Rabah et en Van-Vollenho-
Uen. le grand gouverneur général qui rendit
les plus éminents services à la colonisation.
Les Annales Coloniales se devaient de signa-
ler à leurs lecteurs cette émouvante et très heu-
reuse initiative.
; -..
Grandes chassée
.t,
Le duc de Gloucester Ira en Afrique
Le duc de Gloucester, troisième fils de
S. M. le roi d'Angleterre, partira, quelques
jours après la Noël, pour le Soudan, en ex-
pédition de chasse, et rentrera a Londres en
mars.
- - - - -
C'est ia troisième expédition de ce genre a
laquelle participe le prince. En 1928, il a
accompagné S. A. R. le Prince de Galles on
Afrique Orientale, voyage écoùrtc par la
grave maladie du souverain. En 1930, après
avoir représente son père aux fêtes du couron-
nement de l'Empereur d'Abyssinie, le Prince
prit part à de grandes chasses dans les hau-,
tes régions de ce pays.
Le prochain voyage de S. A. R. le duc de
Gloucester sera de caractère purement privé;
aucune réception officielle n'a été organisée.
A Madagascar
,.,
L'AUTO-RAIL VA FAIRE SES DEBUTS
A MADAGASCAR ,"
On a prochainement procéder à.M:adaga8-
car aux essais, d'une voiture automotrice
montee sur pneumatiques.
La Grahdfe Ile sera ainsi la première de
nos colonies qui bénéficiera des avantages
que présente le récent modèle de Micheline
spécialement étudié pour voie métrique. Si
les essais sont satisfaisants, d'autres véhicules
seront ultérieurement mis eu circulation sur
la ligne de Tananarive à Tamatave et sut
celle d'Antsirabé, le « Vichy malgache ».
Tananariviens et Tamataviens attendent
avec impatience et curiosité l'arrivée de la
| nouvelle voiture dont l'utilisation permettra
de réduire d'un bon tiers la durée du par-
cours entre ces deux villes.
A.U L'ACHEVEMENT DU MONUMENT
AUX MORTS DE LA GRANDE GUERRE
Les Anciens Combattants de Madagascat
ont été heureux d'apprendre la reprise pro-
chaine des travaux du monument aux morts
dont la construction avait été entreprise il y
a quelques années à Tananarive et qui était
resté inachevé.
Au coeur de la capitale, sur le terre-plein
de l'îlot du petit lac d'Anosy se dressent déjà
la plateforme à deux étages et le pylône
central.
La victoire ailée, qui doit compléter l'en-
semble, vient d'être commandée et sera mise
en place dans quelques mois.
- - .-. )..
IcpcndeMatMNia
Les habitants de Majunga viennent d'avoir
une alerte, suivie d'ailleurs d'un prompt
apaisement, sur la question de leur port.
Le Comité spécial du Ministère des Colo-
nies et du Ministère des Travaux Publics qui
examine avant toute exécution les projets
concernant les grands travaux de France et
des Colonies, avait préconisé la construction
du port à Amboanio.
Ce Comité, dont les opinions jouissent
d'une réputation mondiale, avait conclu que
les travaux à Amboanio seraient beaucoup
; plus faciles et moins coûteux, et que cet em-
placement était exceptionnellement favorable.
Mais, sur l'intervention pressante des délé-
gués de la Colonie, faisant remarquer qu'on
ne pouvait, sans danger pour Majunga, cons-
truire aussi loin de cette ville très active le
port devant la desservir, le Ministre avait ré-
servé sa décision jusqu'à ce que le Gouver-
neur général fût consulté à ce sujet. Ce qui
eut lieu.
Le Gouverneur général, dans sa réponse,
s'opposa de toutes ses forces au projet d'un
port à Amboiano, et le ministre se rangea
nalement à cet avis.
- Un nouveau projet a éjté envoyé à l'examen
pour la réâliaàfî&n du port ti la poitrtcd'Ano»
rombato. La seule transformation à envisager
serait sa construction à l'extérieur de la
pointe du Caïman alors que le projet primitif
que connait l'Assemblée la prévoyait en de-
dans de l'Anse entre la pointe d'Anorombato
et la uointe des Sables.
M. Cayla a, en outre, déclaré qu'en ce qui
concernait la question nancière, il était prêt
à répondre aux objections qui seraient sou-
levées dans le cas où la tranche prévue de
l'emprunt serait déclkrée insuffisante, Il
serait tout disposé, pour combler la diffé-
rence qui serait nécessaire, à prélever sur le
fonds de réserve afin de faire aboutir le
projet du Port à Majunga.
Les Majungais n'ont donc plus qu'. atten-
dre. Nous souhaitons que cette attente ne
soit pas de longue durée.
i -.- (
Dépêches de l'Indochine
'., Le jour des morts au Tonkin
La population a célébré dans un grand
recueillement ta fête deslnorts.
Mgr Qemlreau, ëvôque d'Hanoi, a célé-
bfé la messe solennelle à laquelle assistait
le Gouverneur général Pasquier, entouré
des principales notabilités civiles et mili-
taires.
A l'issue de la cérémonie, le Gouverneur
général, accompagné de toutes les person-
naUtés, s'est rendu au monument aux
morts
nalités, où il a déposé ume gerbe de fleurs et
a observé une minute de silence.
Un détachement du 9° colonial a rendu
les honneurs, puis le cortège officiel s'est
rendu att cimetière situé sur la route de
Hué, puis au monument de la Garde Indi-
gène et au monument VanvoUenhoven ou
le même cérémonial s'est déroulé.
- Le -- jour -- des morts en Annam
Après une messe solennelle célébrée, par
Mgr Chabanon le Résident supérieur, en-
touré des notabilités civiles et militaires, a
déposé une palme au nom. du Protectorat
de l'Annam, devant le monument aux
morts de Hué.
S. M. Bao Dai a assisté à cette cérémo-
nie.
Le cortège officiel a visité einsuite diffé-
rents cimetières de ta ville,
----i-4.. (
Le [glace Tite savant
ventre an Laos
1»»
S. A. R. le prince Tiao Savang est reparti
pour le Laos. Il s'est embarqué à Marseille
jeudi.
Le jeune prince Tiao Savang était venu en
France, pays protecteur, parachever ses étu-
des. Il quitte la Faculté de Droit après y
avoir conquis, et brillamment, le diplôme de
licencié. Ce n'est certes pas sans un serre-
ment de cœur qu'il laisse derrière lui le
Quartier Latin, ses professeurs et toute cette
jeunesse universitaire grouillante d'espoirs et
d'enthousiasme parmi quoi il avait contracté
de solides et chaudes amitiés.
Le prince Tiao Savang est triste de par-
tir.
Il vivra au royaume de Luang-Piabang au
l milieu des chers souvenirs qu'il rapporte de
| France.
Au Conseil d9jtat
Rejet de {a requête d'une fonctionnaire de
l'administration française au Maroc.
Le Conseil d'Etat a rejeté comme non re-
cevable la requête que M. Loyer, sous-chel
de bureau à la direction de l'Agriculture,
du Commerce et de la Colonisation du Pro-
tectorat français au Maroc, demeurant à Ra-
bat, avait présentée à l'effet d'obtenir l'an-
nulation pour excès de pouvoir d'une
décision du directeur général rejetant sa
réclamation ayant pour objet : la revision
de sa situation administrative ainsi qu'une
seconde décision par laquelle le directeur gé-
néral l'accusait, à compter du ior janvier
1021, dans le cadre des rédacteurs de 2°
classe.
Rejet de la requête d'un surveillant chef
des Travaux Publics du Sénégal.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Roy, chef surveillant des Travaux publics
du Sénégal, avait présentée, aux fins d'an-
nulation, pour excès de pouvoir de :
1° Une décision en date du 10 janvier 1927,
par laquelle le lieutenant-gouverneur du
Sénégal l'a privé de sa solde pour la période
du 1 novembre 1926 au 19 décembre 7926.
20 Une décision du 3 septembre 1927, lui
infligeant un blâme avec inscription au dos-
sier.
30 Une décision, en date du icr septembre
1927 par laquelle le lieutenant-gouverneur
du Sénégal a rejeté sa demande, tendant à
obtenir .son .passage, avec effet rétroactif, à
l'échelon supérieur de solde.
4° Une décision, en date du 8 février 1926,
par laquelle le lieutenant-gouverneur du Sé-
négal aurait rejeté sa demande tendant à ob-
tenir une bonification pour services mili-
taires rendus pendant la guerre.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat, que
de telles demandes constituent des contesta-
tions relatives au paiement d'un traitement
à la charge de la colonie et rentrant, à ce ti-
tre, dans les attributions du Conseil du
Contentieux administratif.
.Ainsi les conclusions dont s'agit présen-
tées directement devant le Conseil d Etat, ne
sont pas recevables.
Requête du président du Conseil général
de la Martinique.
Le 13 juin 1930, le gouverneur général de
la Martinique prenait une décision proro-
geant le Conseil général de la colonie.
Par voie de recours au Conseil d'Etat,
M. Saint-Luce, président du Conseil général
de la Martinique, demeurant à Port-de-Fran.
ce, en demandait l'annulation, attendu, sou-
tenait le requérant, que les motifs de cette
décision sont erronés en droit et en fait.
Attendu que le gouverneur s'est essentiel-
lement fondé sur ce que le Conseil, géné-
ral a maintenu en séance M. LagrosilIière.
ccfaselller général en dépit d'uii arrêt du
Conseil dtEtat du 30 mai 1930 confirmant
l'annulation de M. Lagrosillière.
.que le Conseil général n'était tenu de
s'incliner devant ledit arrêt qu'après notifi-
cation régulière faite tant au président qu'à
l'intéressé lui-même.
.que le motif accessoire retenu par le
gouverneur et tiré sur un renvoi pour exa-
men à la commission des Finances des pro-
positions du gouverneur concèrnant les
grands travaux est matériellement inexact.
.que la mesure prise à l'égard du Con-
seil général présente le caractère d'une sanc-
tion disciplinaire qui ne pouvait être légale-
ment nrisc Dar le irouverneur. surtout sans
aucune limitation de durée. soutenant le
requérant dans l'exposé des motifs.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a rendu un arrêt prononçant le non-
lieu à statuer, attendu que, par arrêté en
date du 6 novembre 1930, le gouverneur
de la Martinique a rapporté la décision at-
taquée.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
des services civils de l'Indochine
Le 19 décembre 1929, le Gouverneur gé-
néral de l'Indochine prenait un arrêté refu-
sant à M. Nivou, fonctionnaire des services
civils de l'Indochine à Vinh, le bénéfice des
dispositions des articles 23 et suivants du
9 décembre 1927 sur les majorations d'an-
cienneté pour services de guerre.
Estimant que cette décision était entachée
d'excès de pouvoir, M. Nivou, par voie de
requête au Conseil d'Etat, en demandait
l'annulation.
Cette haute juridiction a statué sur sa re-
quête en la rejetant.
- Attendu que pour demander le bénéfice des
majorations d'ancienneté prévues par les
dispositions de loi du 9 décembre 1927
qu'un décret du 5 juillet 1928 a rendu ap-
plicables au personnel des corps et services
organisés par décret et entretenus sur les
budgets généraux, locaux ou spéciaux des
colonies, personnel auquel appartient M.
Nivou, ce dernier se prévaut uniquement
de la circonstance qu'il est resté à son poste
de commis des services civils à Somncnci,
dans le Haut-Laos, au cours d'une insur-
rection.
.En admettant même que l'art. 23 de la
loi précitée trouve son application pour les
fonctionnaires mobilisés dans une unité en
Indochine, M. Nivou qui n'était pas mobi-
lisé pendant la période en cause ne saurait
s'en prévaloir.
D'autre part, le fait allégué n'est pas de
nature à permettre d'assimiler le requérant
aux fonctionnaires non mobilisés, demeurés
à leur poste au moment de l'envahissement
de leur résidence par l'ennemi auxquels
l'art. 24 de la même loi accorde des majo-
rations d'ancienneté.
D'où rejet de la requête de M. Nivou.
Les travaux du Congo-Océan
Percement du tunnel de Bamba
Les travaux du percement du tunnel de
Bamba sur la ligne de chemin de fer Congo-
Océan qui doit relier Brazzaville à Pointe-
Noire, avancent d'une façon très satisfai-
sante. Six cents mètres seulement restent à
forer dans la première galerie. On compte
que les travaux du tunnel pourront être'ter-
minés drs le mois d'octobre 1933.
Une réorganisation
des colonies
est nécessaire
*++
J'ai vu passer aux Colonies plus d'une
mission d'inspection, et il m'est arrivé plus
d'une fois de causer avec des inspecteurs.
Dire de ces fonctionnaires au'ils consti-
tuent une élite, serait un pléonasme. Avan-
cer que les conclusions de leurs rapports
restent souvent sans résultat pratique, c'est
presque énoncer une vérité. Comme l'écri-
vait récemment le Gouverneur Général Brc-
vié à propos des inspecteurs des affaires
administratives en A. O. F. les inspecteurs
des Colonies se présentent trop fréquemment
en inquisiteurs envoyés contre des personnes.
Ils devraient bien plutôt être des conseillers
pour les chefs de nos possessions lointaines,
et, pour l'administration centrale des té-
moins toujours écoutés dans la grande ell-
quête permanente qu'impose l'exercice de la
tutelle métropolitaine sur les colonies. L'uti-
lité de ce double rôle se précise singulière-
ment dans les conjonctures troubles de l'épo-
que où nous sommes.
Le marasme est, dans les affaires colonia-
les. L'inquiétude tourne au pessimisme, et
le mécontentement des colons s'extériorise
de plus en plus par une attitude nettement
hostile aux dépositaires des pouvoirs publics.
Qu'y a-t-il de justifié dans les critiques acri-
monieuses que les conseils et assemblées for-
mulent, que les journaux ressassent ? Que
devons-nous moditier de nos méthodes admi-
nistratives ? Autant de questions dont la so-
lution ne peut être différée sans danger.
On parle depuis quelque temps d'une sot-
te de - conférence d'Ottawa qui réunirait a
Paris, sous la présidence du Ministre, les
Gouverneurs Généraux et Gouverneurs de
nos Colonies, assistés d'autres compétences
éprouvées, qui, dans le domaine économique,
déterminant l'étroite interdépendance des in-
térêts de la France et de son domaine exté-
rieur, jetterait de l'une à l'autre les bases
d'une solidarité effective.
Nulle initiative ne s'impose davantage.
Mais à côté de la consultation à tenir dans
ce sens, une autre question se présente avec
une urgence au moins égale : celle de la
réorganisation administrative de nos colo-
nies.
A l'heure où nous sommes, les budgets lo-
caux craquent sous la charge de l'entretien
des cadres.
Et que voyons-nous pour demain ? Nous
voyons la nécessité impérieuse de la création
d'autres cadres pour que se réalisent au pro-
fit des populations et des pays, des progrès
sans lesquels nous marquerions une carence
affligeante. Enseignement, hygiène, assis-
tance, agriculture, mines, aviation, organis-
tance, d'exploitation des chemins de fer et au-
mes des chemins de 'fer -et au-
tres travaux d'utilité publique en cours sur
l'emprunt, comment les.,pourvoir. en .person-f
nels nouveaux, si les finances ne suifsent
déjà plus aux exigences du personnel actuel ?
C'est de la pléthore du fonctionnarisme
que nous souffrons surtout aujourd'hui. 'En-
core faut-il démontrer l'évidence du 'mal
pour faire admettre la nécessité d'un remède.
Et pour y parvenir, il convient avant tout de
contourner précisément l'avis des adminis-
trations prises aux ornières de leurs intérêts
propres, de leurs habitudes et de leurs aises.
Afin d'aboutir aux réformes qui s'imposent
dans le sens des modalités, du nombre et de
la dépense, l'emploi d'investigateurs impar-
tiaux et éclairés est le seul moyen logique.
Ces investigateurs, le ministre les a à côté de
lui dans le corps des inspecteurs.
Rompus à la pratique du métier, connais-
sant à fond les possibilités et besoins de nos
différentes colonies., ils sont, et ils sont seuls
à mème de discerner ce qu'il y a de caduc
dans nos méthodes administratives ; ce qu'il
faut jeter à bas et reconstruire dans nos ad-
ministrations d'outre-mer, pour que le nou-
vel édifice supporte sans fléchissement la
charge d'une superstructure dont il n'est pas
possible que nous nous passions.
Et cela, croyons-nous, se fera sans les ris-
ques, trop souvent imaginaires, qu'on re-
doute. Il traîne dans les budgets aussi bien
métropolitains que coloniaux assez de dé-
penses scandaleusement inutiles (indemnités
de vie chère, frais de déplacements et de re-
présentant et multiples autres crédits acces-
soires) pour que leur suppression suffise à
garantir les intérêts essentiels des fonction-
naires actuels et futurs et la marche des ser-
vices existants et à créer.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
> -+ <-
L'Aviation Coloniale
Un vol en groupe dans le Sul-Algérien
Une escadrille de trois avions du
1er groupe d'aviation d'Afrique, sous les
ordres du colonel Pierre Wuiss, a quitté
Alger, hier malin, pour entreprendre en
groupe untvol sur l'itinéraire Laghouat, El
Go lé a, Timimoun. Adrar et Golomb-Béchar.
Le colonel de snre, commandant l'avia-
tion d'Algérie, participe à celle randonnée.
D'autre part, Mme de 'Serre, femme du
colonel, participe à la mémo randonnée a
bord d'un avion de tourisme, piloté par
son propriétaire, le caporal-chef Lamur.
+
Le commerce extérieur
de l'Afrique Occidentale en 1931
D'après les statistiques définitives récem-
ment publiées, l'Afrique Occidentale Fran-
çaise qui, jusqu'en 1930, avait résisté à la
crise mondiale, a été sensiblement atteinte
en 1931. Sa population indigène, frappée
par la chute des cours des produits du cru,
s'est vue contrainte de restreindre ses
achats d'objets manufacturés. Pour ces rai-
sons, le commerce extérieur de ce groupe
de colonies a subi, entre 1930 et 1931, une
diminution eu valeur d'environ 1.130 mil-
lions, soit de l'ordre de 40 Toutefois, il
convient de faire ressortir le maintien à un
niveau assez élevé du tonnage des exporta-
tions (703.705 tonnes), correspondant, à une
trentaine de mille tonnes près, à la moyen-
ne du tonnage expédié pendant les années
TRENTE-DEUXIEME ANNEE. NO 116. - US tyUMllHO 1 10 CBNTIMBe. SAMEDI SOIR, 5 NOVEMBRE 1938.
MIAMIJltTiPIW
Rédaction & Administration s
M, iMiméit-Tfcaiir
., PARIS Qet)
TtLÉPH. « LOUVVIB 11*17
» niCHtLIKU S7-M
Les Annales Coloniales
LM annonces et réclame*. sont reçut* eu
bureau du Journal.
bn»eTiU9.pè^iili0ft : 'M.e. RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Amhalbs Coloniales.
ABONNEiENTS
avec la Revue illustrée:
un il 8 Meli 8 Xel.
France et
Colonies 189 o 100 * 50 a
Étranger. - 240 p 125 > 71 »
On s'abonne sans trais dans
tous les bureaux de poste.
La crise économique dans nos colonies
Caries générales Causes spécifiquement coloniales
Au cours des années qui ont suivi la guerre,
les nations industrielles ont poursuivi une poli-
tique de surproduction intensive, encouragée
par les nombreux besoins des pays dévastés
par les opérations militaires. L'instauration de
cette politique a malheureusement coïncidé
avec une diminution de la consommation mon-
diale provoquée par la situation politique de
la RUSSIe, de la Chine et les difficultés so-
ciales dé que 80UI
la Russie, l'Indi ang l a i se. Taodis que sous
l'action du taylorisme, du rationalisme, du
machinisme et de la standardisation, les pro-
ductions agricoles et industrielles prenaient un
essor prodigieux, la moitié de l'humanité se
mettait en souscousommation. La complicité
d'un crédit aveuglé par le caractère ècieliti-
fique des doctrines de surproduction petmit de
maintenir artificiellement un niveau exagéré de
la production. Mais cet excès ne pouvait abou-
tir qu'à la congélation des crédits prêtés. Alors
I édifice s'écroula. Les stocks de marchandises
accumulés provoquèrent une véritable débit.
lance des cours, et les matières premières,
principale source de richesse de nos colonies,
furent entraînées dans une c h ute vertigineuse.
Bien que * la crise soit d'ordre « général, on
peut, toutefois, se demander pour quelles rai-
sons nos colonies sont plus profondément tou-
c qUe la métropole. L'union douanière,
qui groupe la presque totalité des territoires
constituant « la France de 100 millions d'ha-
bitants u. ne serait-elle donc pas une source
de sauvegarde suffisante-pour, I activité de nos
colonies.' en leur réservant le march é français.
dont le pouvoir d'achat atteint 40 milliards de
francs, alors que leurs exportations ne dépas-
sent pas 8 milliards dans les bonnes années.
On eût pu être ténté dè le croire. Les évé-
nements se sont chargés de prouver qu'il n'en
était pas ainsi.
Les tissures de l'union douanière
Il y a lieu de remarquer, en effet, que si
la France est de plus en plus entrée dans la
voie du protectionnisme, elle en a dosé les
effets selon les ptopres besoins de son indus-
trie, et non pas selon ceux de l'agriculture
coloniale. Et dans ce cycle d' é conomie fer-
mée, qu'elle a, en quelque sorte, institué entre
ses colonies et:elle-même, elle a maintenu cet
étrange paradoxe dette à la fois ultra-pro-
tectionniste en matière de produits manufac-
turé* et libre-échangiste en ce qui concerne
liMMitetton des matières premières, qui tOftloo
tituent la principale source d'exportation de
nos colonies. Aussi, ces dernières se trouve-
raient-elles normalement incitées. dans un sem-
blable régime, à développer sur leurs terri-
toires ( les Industries de transformation, pour
pouvoir bénéficier. en France, de la fran-
chise des droits. de douane et des avantages
de la protection douanière accordée à l'indus-
trie nationale et refusée aux producteurs colo-
niaux de matières premières. Si nos colonies
n ont pas encore envisagé pareille éventualité,
elles ont, par contre* subi les désastreux effets
d'un régime qui prive de toute protection une
bonne partie. de leurs marchandises < d'expor-
tation : les matières premières.
Aussi, malgré l'importance des besoins de
la métropdle, nos colonies ne peuvent-elles
caresser l'espoir d'y trouver un marché pri-
vilégié leur offrant la certitude de l' écoule-
ment de leurs produits.
L'absence de politique économique
L'absence de directives centrales en matière
de production coloniale, en laissant les colo-
nies se cantonner dans leurs cultures tradi-
tionnelles, les a, par contre, empêchées de
bénéficier des avantages qu'elles eussent pu
retirer d'un régime d'économie fermée. Si les
matières premières sont, en effet, dénuées de
toute protection dans notre pays, les articles
d'alimentation y sont, au contraire, protégés,
et, l'instauration d'une politique de production
alimentaire eût pu être de nature à permettre
à l'activité coloniale de s'orienter dans une
voie lui assurant la sécurité sur le marché fran-
çais. C'est vers le développement des cultures
alimentaires que l'agriculture coloniale eût dû
principalement être dirigée. Le développement
intensif de la production du café, par exemple,
lui eut permii de se substituer insensiblement
aux pays de l'Amérique du Sud et de s'assu-
rer un débouché qui représente, annuellement,
1 milliard de francs environ. De même, la
solution du problème de la banane eût permis
de réserver aux planteurs coloniaux un marché
-eg en absorbe tous les ans pour plusieurs cen-
taines de millions de francs. En dirigeant la
production coloniale dans un sens où elle n'au-
tait pu ni affecter la production française, ni
se heurter à des principes que ses industries
considèrent comme intangibles, on eût pu lui
permettre de subir beaucoup moins vivement
les effets de la crise mondiale.
Si l'on considère actuellement tes pMnci-
paux éléments qui la composent, le riz, les
oléagineux, les bois, etc., on se trouve en
présence de produits, comme le riz, qui ne
peut être consommé que dans une très faible
mesure par la métropole.
Cette absence de politique économique n a,
du teste, été que la conséquence d'une poli-
tique générale de très large décentralisation,
observée dans tous les domaines de l'activité
et qui
coloniale depuis une dizaine d'années, et qui
cadrait, du reste, parfaitement avec le désir
des administrations coloniales.
L'insuffisance des moyens d'évacuation
Dans cette lutte pour l'existence que se li-
vrent, avec l'acharnement du. désespoir, les
producteurs de tous les pays, la victoire les-
tera & ccox qui auront sa résoudre, au mieuit,
le problème des prix de revient. Sur ce ter-
nos colonies sont fortement handicapées
rain, la défectuosité de leurs moyens d'évacua-
tion. Leur outillage économique est rudimen-
taire, leurs chemins de fer sont insuffisants;
et leurs ports trop souvent défectueux. Com-
bien eût-il été' prudent d'utiliser la-période-de
prospérité, qui a précédé la crise, pour subs-
tituer aux j précédé- la cr i s e, pour su i n-
tituer aux rades sans sécurité et aux wharfs
incommodes, des ports modernes répondant
aux nécessités de la marine marchande.
t Les lenteurs apportées au vote des lois
d' emprunts coloniaux n'ont pas permis, en
temps voulu, l'amélioration de l'outillage éco-
nomique des colonies, et c'est seulement en
ne,n i que du co - el ine ci ont pu obtenir 1-,au-
pleine crise que celles-ci ont pu obtenir l'au-
torisation d'emprunter les Sommés nécessaires
à la réalisation des nouveaux travaux.
Le bénéfice qu'elles auraient pu retirer de
l'amélioration de leurs réseaux ferrés et de
leurs. ports leur échappe jùste au moment où
elles auraient le plus grand besoin de réaliser
une sérieuse compression de leur prix de
revient. L'épuisement - des caisses de réserve,
provoqué par le retard du vote des emprunts,
n'aura-t-il pas précipité la crise financière
concomitante à la crise économique, et cette
crise financière gravement ressentie n*aura-t-
elle pas pour effet cTlflfijffcdher nos colonies,
juste au moment où elles en ont le plus grand
besoin, de contracter les emprunts susceptibles
de leur permettre de continuer, par t'abaisse-
ment des prix de revient, à rivaliser avec leurs
concurrents étrangers ?
Les dangereux effets de la monoculture
Parmi les facteurs d'aggravation des effets
de la crise économique, il faut citer la mono-
culture. Certains l'ont érigée en un système
formai d'économie coloniale. Encouragées par
les traditions ancestrales et les conseils qui
leur étaient donnés, les colonies ont poussé
cette spécialisation jusqu'à l'abandon, non seu-
lement des cultures complémentaires, qui,
moins rémunératrices, aJoutaient, cependant, à
leur arc quelques cordes de plus, mais encore
des cultures yivrières, qui leur assuraient des
moyens d existence, modestes mais certains.
Aux Antilles, au Sénégal et ailleurs, les hauts
prix atteints par les rhums, les arachides,
conduisirent à l'abandon des cultures de lé-
gumes, de riz et de l'élevage, pour se consa-
crer entièrement à l'unique culture locale. Qui
penserait sérieusement à gager la sécurité éco-
nomique t de la France sur l'uoique culture du
blé, a l'exception de toutes autres, même du
jardinage et de l'élevage ? * -.
Les inconvénients graves de la monoculture
pratiquée dans presque toutes nos colonies, et
par monoculture il faut entendre l'adoption
de deux ou trois articles d'exportation. eussent
dû trouver un correctif naturel dans l'cpnélio-
ration du rendement des cultures et de la qua-
lité des produits auxquels toute une population,
consacrait son activité. Malheureusement. il
n'en a pas été ainsi : l'agriculture coloniale
continue à employer des procédés archaïques,
rudimentaires, et les rendements sont trop sou-
vent aussi médiocres que les produits.
L'agriculture indigène, qui est à la base de
toute la production coloniale, se ressent du
caractère rudimentaire des civilisations locales.
Dans des pays où notre langue ne se diffuse
que lentement et où la tradition et la routine
résistent opiniâtrement au progrès, les bienfaits
de la technique et de la science modernes
A- 1- ..8
n ont pas encore pu pénétrer. La spécialisation
des cultures apporte à l'économie coloniale une
source perpétuelle d'instahilité, sans lui don-
ner, en échange des risques qu'elle lui a fait
courir, la compensation normale des rende-
ments élevés et des très bas prix de revient.
Telles sont les principales causes qui ont
déterminé. dans nos possessions d'outre-mer,
Une aggravation des effets de- la crise, les en.
traînant au plus profond de la tempête, alors
quelles eussent dû normalement, à: l'abii de
la puissance économique et ifnancière de la
métropole, ne sentir que de très loin les re-
mous des difficultés mondiales.
, Léon Archimboudf
- Député de la Dtdme.
Ancien Sous-Secrétaire d'glat 8 Colonies.
Rapporteur du budget des colonies,
Vice-président dé la commission de L'AI-
gérie, des colonieset protectorats.
> (
Le retour de M. Manceron
à Tunis
odbe
M. Manceion, résident général, a rendu
visite, à peine rentré à Tunis, à S. A. le bey,
au palais de la Marsa. Au cours d'un entre-
tien particulièrement cordial, le souveraih a
exprimé sa satisfaction de revoir M. Mance-
ron après un long séjour en France, où il a
/traité, avec les ministères compétents, d'im-
portantes questions intéressant les colonies
tunisiennes.
H mim .<
Mo. Artistes
en Afrique du Mord
Après ses représentations à l'Alhambra de
Paris, M. Boucot fera une tournée en Afri-
que au Nord.
,-- -- -.---.-"(
le étpurt ée Si KmMmt ta Qttkrit
- fMr le Mine
000 - -
S. Exc. Si Kaddour ben Ghabrit, ministre
de l'Empire chérifien, directeur de l'Institut
musulman de Paris, a quitté Nice hier pour
Marseille, d'où il s'embarquera pour le Ma-
roc, afin d'assister, à Marrakech, ainsi que
les Annales Coloniales l'ont annoncé, à l'as*
semblée annuelle de la Société des Abous de
l'Islam.
U "route"africaine
1.' 1
-rimame--"«
• 1
ES moyem de trans-
ports, qu'il lag#iJi.
se des Voyageurs,
des marchandises
ou des courtiers,
se transforment &
rapidement que
nous n'avons m2-
me pas. le temps
de iiââs tn aper-
cevoir. > f
Pour le constater, il faut que mus ayiom
sous les yeux des informations officielles
conime celles-ci, qu'on a distribuée à loi
presse :
< M. Queuille, ministre des P. T. T., a
« décide d* utiliser le service automobile
« trans saharien, reliant Colomb-Bèchar à
c Gao et Niamey pour acheminement des..
e lettres et cartes postales ordinaires et re-
c commandées à destination du Niger et de
« la partie orientale du Soudan (Gao, Tom-
e bouctou, etc.).
c Les départs auront lieu de Colomb-Bé-
« char, les 14 octobre, 4 et 25 novembre,
« 9 et 23 décembre, 3. et 17 février, 3 et 17
c mars et 14.ovril 1933. »
Ainsi voici organisé avec un service postal
officiel le Trallssa/larielt automobile.
En même temps s'organise et se conso-
lide le service qui se substituera vite au ser-
vice automobile pour le transport du cour-
rier et celui des voyageurs sur les territoires
africains : le service 'aérie".
Comme l'écrivait récemment le gouverneur
général Antonetti : « Nos territoires éloignés
« de l'Afrique connaitront demain une
c étroite liaison avec la Métropole. La lettre
« ne cheminera plus : elle volera. Le blessé
« sera porté rapidement à l'hôpital et, chose
« essentielle, les découvertes de terrains ne
# seront plus faites à coup d'étapes -ar-
« dues. »
Dans le dernier numéro des « Annales
Colqniales illustrées » notre collaborateur
Anselme Laurence a montré ce qui •a été fait
et ce qui se fera pour la liaison aérienne de
nos territoires africains, dont le Tchad et
l'A. E. F. est le point central. -
La route aérienne africaine est tracée> on
peut même dire c les » routes africaines.
La ligue Paris-Madagascar passera par
Gao-Zinaer, Fort-Arc hambault, Banguy; le
Congo Belge, elle rejoindra le cours du
Zambèze, franchira le canal du Mozambique
sur sa màittdre largeur pour atteindre Ma-
jtittga et Tananarive.. i
Les parcours en A. 0. F. permettront des
ramifications. C'est ainsi que de Banguy se
détachera une première ligne allant à Zemio,
vers l'Est et le Soudan anglo-tgyftien et une
second ligne allant. vers l'ouest à tJÓuala et
l Océan Atlantique et une troisième qui,
après être descendue sur Brazzaville remon-
tera par DOtlala.
C'est ainsi que Vavion brûle les étapes !
Pour nous qui croyons. que l'avenir de
Pour iio-us qui cra Y'!O7tut$ est, si j'ose
l'Europe (de toute l'Europe) est, si j'ose
dire., en Afrique le travail patient de ceux
qui ont préparé et organisent actuellement
la route aérienne africaine est celui qu'on
doit suivre avec le plus d'attention et encou-
rager de toutes nos forces.
Michel Guistdarfer,
Député des Côtes-du-Nord.
Secrétaire de la commission de l'Algé-
rie, des colonies et protectorats, Secré-
taire de la commission de la Marine
marclUJnde.
> dm*ub-<
La flotte du Tchad
Pour répondre au développement de la co-
lonie du Tchad, la Compagne de. « t* 0u,
hamé et de la Nana » assurant les transports
sur le Chari, le Logone et le lac Tchad, va
augmenter sa flottille d'un remorqueur et de
deux bateaux à moteur lampant, doQt les' essais
auront lieu sur la Seine en décembre prochain.
Sur la proposition de son président du Conseil
d'administration, le gouverneur Henri Bobi-
chon, la Compagnie a décidé d'appeler son
remorqueur le Paul-Crambeh et ses deux ba-
teaux luxueusement aménagés pour passagers,
1 Emile-Gentil et le Van- Vollenhoveti.
Au moment où les colonies se modernisent,
ce bel hommage rendu à ces très grands colo-
niaux marquera le souvenir d'un glorieux
passé. Il évoquera chez les populations en
Paul-Crampelt un des pionniers de la civili-
sation, en Emile-Gentilt celui qui les délivra
de l'esclavage de Rabah et en Van-Vollenho-
Uen. le grand gouverneur général qui rendit
les plus éminents services à la colonisation.
Les Annales Coloniales se devaient de signa-
ler à leurs lecteurs cette émouvante et très heu-
reuse initiative.
; -..
Grandes chassée
.t,
Le duc de Gloucester Ira en Afrique
Le duc de Gloucester, troisième fils de
S. M. le roi d'Angleterre, partira, quelques
jours après la Noël, pour le Soudan, en ex-
pédition de chasse, et rentrera a Londres en
mars.
- - - - -
C'est ia troisième expédition de ce genre a
laquelle participe le prince. En 1928, il a
accompagné S. A. R. le Prince de Galles on
Afrique Orientale, voyage écoùrtc par la
grave maladie du souverain. En 1930, après
avoir représente son père aux fêtes du couron-
nement de l'Empereur d'Abyssinie, le Prince
prit part à de grandes chasses dans les hau-,
tes régions de ce pays.
Le prochain voyage de S. A. R. le duc de
Gloucester sera de caractère purement privé;
aucune réception officielle n'a été organisée.
A Madagascar
,.,
L'AUTO-RAIL VA FAIRE SES DEBUTS
A MADAGASCAR ,"
On a prochainement procéder à.M:adaga8-
car aux essais, d'une voiture automotrice
montee sur pneumatiques.
La Grahdfe Ile sera ainsi la première de
nos colonies qui bénéficiera des avantages
que présente le récent modèle de Micheline
spécialement étudié pour voie métrique. Si
les essais sont satisfaisants, d'autres véhicules
seront ultérieurement mis eu circulation sur
la ligne de Tananarive à Tamatave et sut
celle d'Antsirabé, le « Vichy malgache ».
Tananariviens et Tamataviens attendent
avec impatience et curiosité l'arrivée de la
| nouvelle voiture dont l'utilisation permettra
de réduire d'un bon tiers la durée du par-
cours entre ces deux villes.
A.U L'ACHEVEMENT DU MONUMENT
AUX MORTS DE LA GRANDE GUERRE
Les Anciens Combattants de Madagascat
ont été heureux d'apprendre la reprise pro-
chaine des travaux du monument aux morts
dont la construction avait été entreprise il y
a quelques années à Tananarive et qui était
resté inachevé.
Au coeur de la capitale, sur le terre-plein
de l'îlot du petit lac d'Anosy se dressent déjà
la plateforme à deux étages et le pylône
central.
La victoire ailée, qui doit compléter l'en-
semble, vient d'être commandée et sera mise
en place dans quelques mois.
- - .-. )..
IcpcndeMatMNia
Les habitants de Majunga viennent d'avoir
une alerte, suivie d'ailleurs d'un prompt
apaisement, sur la question de leur port.
Le Comité spécial du Ministère des Colo-
nies et du Ministère des Travaux Publics qui
examine avant toute exécution les projets
concernant les grands travaux de France et
des Colonies, avait préconisé la construction
du port à Amboanio.
Ce Comité, dont les opinions jouissent
d'une réputation mondiale, avait conclu que
les travaux à Amboanio seraient beaucoup
; plus faciles et moins coûteux, et que cet em-
placement était exceptionnellement favorable.
Mais, sur l'intervention pressante des délé-
gués de la Colonie, faisant remarquer qu'on
ne pouvait, sans danger pour Majunga, cons-
truire aussi loin de cette ville très active le
port devant la desservir, le Ministre avait ré-
servé sa décision jusqu'à ce que le Gouver-
neur général fût consulté à ce sujet. Ce qui
eut lieu.
Le Gouverneur général, dans sa réponse,
s'opposa de toutes ses forces au projet d'un
port à Amboiano, et le ministre se rangea
nalement à cet avis.
- Un nouveau projet a éjté envoyé à l'examen
pour la réâliaàfî&n du port ti la poitrtcd'Ano»
rombato. La seule transformation à envisager
serait sa construction à l'extérieur de la
pointe du Caïman alors que le projet primitif
que connait l'Assemblée la prévoyait en de-
dans de l'Anse entre la pointe d'Anorombato
et la uointe des Sables.
M. Cayla a, en outre, déclaré qu'en ce qui
concernait la question nancière, il était prêt
à répondre aux objections qui seraient sou-
levées dans le cas où la tranche prévue de
l'emprunt serait déclkrée insuffisante, Il
serait tout disposé, pour combler la diffé-
rence qui serait nécessaire, à prélever sur le
fonds de réserve afin de faire aboutir le
projet du Port à Majunga.
Les Majungais n'ont donc plus qu'. atten-
dre. Nous souhaitons que cette attente ne
soit pas de longue durée.
i -.- (
Dépêches de l'Indochine
'., Le jour des morts au Tonkin
La population a célébré dans un grand
recueillement ta fête deslnorts.
Mgr Qemlreau, ëvôque d'Hanoi, a célé-
bfé la messe solennelle à laquelle assistait
le Gouverneur général Pasquier, entouré
des principales notabilités civiles et mili-
taires.
A l'issue de la cérémonie, le Gouverneur
général, accompagné de toutes les person-
naUtés, s'est rendu au monument aux
morts
nalités, où il a déposé ume gerbe de fleurs et
a observé une minute de silence.
Un détachement du 9° colonial a rendu
les honneurs, puis le cortège officiel s'est
rendu att cimetière situé sur la route de
Hué, puis au monument de la Garde Indi-
gène et au monument VanvoUenhoven ou
le même cérémonial s'est déroulé.
- Le -- jour -- des morts en Annam
Après une messe solennelle célébrée, par
Mgr Chabanon le Résident supérieur, en-
touré des notabilités civiles et militaires, a
déposé une palme au nom. du Protectorat
de l'Annam, devant le monument aux
morts de Hué.
S. M. Bao Dai a assisté à cette cérémo-
nie.
Le cortège officiel a visité einsuite diffé-
rents cimetières de ta ville,
----i-4.. (
Le [glace Tite savant
ventre an Laos
1»»
S. A. R. le prince Tiao Savang est reparti
pour le Laos. Il s'est embarqué à Marseille
jeudi.
Le jeune prince Tiao Savang était venu en
France, pays protecteur, parachever ses étu-
des. Il quitte la Faculté de Droit après y
avoir conquis, et brillamment, le diplôme de
licencié. Ce n'est certes pas sans un serre-
ment de cœur qu'il laisse derrière lui le
Quartier Latin, ses professeurs et toute cette
jeunesse universitaire grouillante d'espoirs et
d'enthousiasme parmi quoi il avait contracté
de solides et chaudes amitiés.
Le prince Tiao Savang est triste de par-
tir.
Il vivra au royaume de Luang-Piabang au
l milieu des chers souvenirs qu'il rapporte de
| France.
Au Conseil d9jtat
Rejet de {a requête d'une fonctionnaire de
l'administration française au Maroc.
Le Conseil d'Etat a rejeté comme non re-
cevable la requête que M. Loyer, sous-chel
de bureau à la direction de l'Agriculture,
du Commerce et de la Colonisation du Pro-
tectorat français au Maroc, demeurant à Ra-
bat, avait présentée à l'effet d'obtenir l'an-
nulation pour excès de pouvoir d'une
décision du directeur général rejetant sa
réclamation ayant pour objet : la revision
de sa situation administrative ainsi qu'une
seconde décision par laquelle le directeur gé-
néral l'accusait, à compter du ior janvier
1021, dans le cadre des rédacteurs de 2°
classe.
Rejet de la requête d'un surveillant chef
des Travaux Publics du Sénégal.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Roy, chef surveillant des Travaux publics
du Sénégal, avait présentée, aux fins d'an-
nulation, pour excès de pouvoir de :
1° Une décision en date du 10 janvier 1927,
par laquelle le lieutenant-gouverneur du
Sénégal l'a privé de sa solde pour la période
du 1 novembre 1926 au 19 décembre 7926.
20 Une décision du 3 septembre 1927, lui
infligeant un blâme avec inscription au dos-
sier.
30 Une décision, en date du icr septembre
1927 par laquelle le lieutenant-gouverneur
du Sénégal a rejeté sa demande, tendant à
obtenir .son .passage, avec effet rétroactif, à
l'échelon supérieur de solde.
4° Une décision, en date du 8 février 1926,
par laquelle le lieutenant-gouverneur du Sé-
négal aurait rejeté sa demande tendant à ob-
tenir une bonification pour services mili-
taires rendus pendant la guerre.
Attendu, a déclaré le Conseil d'Etat, que
de telles demandes constituent des contesta-
tions relatives au paiement d'un traitement
à la charge de la colonie et rentrant, à ce ti-
tre, dans les attributions du Conseil du
Contentieux administratif.
.Ainsi les conclusions dont s'agit présen-
tées directement devant le Conseil d Etat, ne
sont pas recevables.
Requête du président du Conseil général
de la Martinique.
Le 13 juin 1930, le gouverneur général de
la Martinique prenait une décision proro-
geant le Conseil général de la colonie.
Par voie de recours au Conseil d'Etat,
M. Saint-Luce, président du Conseil général
de la Martinique, demeurant à Port-de-Fran.
ce, en demandait l'annulation, attendu, sou-
tenait le requérant, que les motifs de cette
décision sont erronés en droit et en fait.
Attendu que le gouverneur s'est essentiel-
lement fondé sur ce que le Conseil, géné-
ral a maintenu en séance M. LagrosilIière.
ccfaselller général en dépit d'uii arrêt du
Conseil dtEtat du 30 mai 1930 confirmant
l'annulation de M. Lagrosillière.
.que le Conseil général n'était tenu de
s'incliner devant ledit arrêt qu'après notifi-
cation régulière faite tant au président qu'à
l'intéressé lui-même.
.que le motif accessoire retenu par le
gouverneur et tiré sur un renvoi pour exa-
men à la commission des Finances des pro-
positions du gouverneur concèrnant les
grands travaux est matériellement inexact.
.que la mesure prise à l'égard du Con-
seil général présente le caractère d'une sanc-
tion disciplinaire qui ne pouvait être légale-
ment nrisc Dar le irouverneur. surtout sans
aucune limitation de durée. soutenant le
requérant dans l'exposé des motifs.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a rendu un arrêt prononçant le non-
lieu à statuer, attendu que, par arrêté en
date du 6 novembre 1930, le gouverneur
de la Martinique a rapporté la décision at-
taquée.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire
des services civils de l'Indochine
Le 19 décembre 1929, le Gouverneur gé-
néral de l'Indochine prenait un arrêté refu-
sant à M. Nivou, fonctionnaire des services
civils de l'Indochine à Vinh, le bénéfice des
dispositions des articles 23 et suivants du
9 décembre 1927 sur les majorations d'an-
cienneté pour services de guerre.
Estimant que cette décision était entachée
d'excès de pouvoir, M. Nivou, par voie de
requête au Conseil d'Etat, en demandait
l'annulation.
Cette haute juridiction a statué sur sa re-
quête en la rejetant.
- Attendu que pour demander le bénéfice des
majorations d'ancienneté prévues par les
dispositions de loi du 9 décembre 1927
qu'un décret du 5 juillet 1928 a rendu ap-
plicables au personnel des corps et services
organisés par décret et entretenus sur les
budgets généraux, locaux ou spéciaux des
colonies, personnel auquel appartient M.
Nivou, ce dernier se prévaut uniquement
de la circonstance qu'il est resté à son poste
de commis des services civils à Somncnci,
dans le Haut-Laos, au cours d'une insur-
rection.
.En admettant même que l'art. 23 de la
loi précitée trouve son application pour les
fonctionnaires mobilisés dans une unité en
Indochine, M. Nivou qui n'était pas mobi-
lisé pendant la période en cause ne saurait
s'en prévaloir.
D'autre part, le fait allégué n'est pas de
nature à permettre d'assimiler le requérant
aux fonctionnaires non mobilisés, demeurés
à leur poste au moment de l'envahissement
de leur résidence par l'ennemi auxquels
l'art. 24 de la même loi accorde des majo-
rations d'ancienneté.
D'où rejet de la requête de M. Nivou.
Les travaux du Congo-Océan
Percement du tunnel de Bamba
Les travaux du percement du tunnel de
Bamba sur la ligne de chemin de fer Congo-
Océan qui doit relier Brazzaville à Pointe-
Noire, avancent d'une façon très satisfai-
sante. Six cents mètres seulement restent à
forer dans la première galerie. On compte
que les travaux du tunnel pourront être'ter-
minés drs le mois d'octobre 1933.
Une réorganisation
des colonies
est nécessaire
*++
J'ai vu passer aux Colonies plus d'une
mission d'inspection, et il m'est arrivé plus
d'une fois de causer avec des inspecteurs.
Dire de ces fonctionnaires au'ils consti-
tuent une élite, serait un pléonasme. Avan-
cer que les conclusions de leurs rapports
restent souvent sans résultat pratique, c'est
presque énoncer une vérité. Comme l'écri-
vait récemment le Gouverneur Général Brc-
vié à propos des inspecteurs des affaires
administratives en A. O. F. les inspecteurs
des Colonies se présentent trop fréquemment
en inquisiteurs envoyés contre des personnes.
Ils devraient bien plutôt être des conseillers
pour les chefs de nos possessions lointaines,
et, pour l'administration centrale des té-
moins toujours écoutés dans la grande ell-
quête permanente qu'impose l'exercice de la
tutelle métropolitaine sur les colonies. L'uti-
lité de ce double rôle se précise singulière-
ment dans les conjonctures troubles de l'épo-
que où nous sommes.
Le marasme est, dans les affaires colonia-
les. L'inquiétude tourne au pessimisme, et
le mécontentement des colons s'extériorise
de plus en plus par une attitude nettement
hostile aux dépositaires des pouvoirs publics.
Qu'y a-t-il de justifié dans les critiques acri-
monieuses que les conseils et assemblées for-
mulent, que les journaux ressassent ? Que
devons-nous moditier de nos méthodes admi-
nistratives ? Autant de questions dont la so-
lution ne peut être différée sans danger.
On parle depuis quelque temps d'une sot-
te de - conférence d'Ottawa qui réunirait a
Paris, sous la présidence du Ministre, les
Gouverneurs Généraux et Gouverneurs de
nos Colonies, assistés d'autres compétences
éprouvées, qui, dans le domaine économique,
déterminant l'étroite interdépendance des in-
térêts de la France et de son domaine exté-
rieur, jetterait de l'une à l'autre les bases
d'une solidarité effective.
Nulle initiative ne s'impose davantage.
Mais à côté de la consultation à tenir dans
ce sens, une autre question se présente avec
une urgence au moins égale : celle de la
réorganisation administrative de nos colo-
nies.
A l'heure où nous sommes, les budgets lo-
caux craquent sous la charge de l'entretien
des cadres.
Et que voyons-nous pour demain ? Nous
voyons la nécessité impérieuse de la création
d'autres cadres pour que se réalisent au pro-
fit des populations et des pays, des progrès
sans lesquels nous marquerions une carence
affligeante. Enseignement, hygiène, assis-
tance, agriculture, mines, aviation, organis-
tance, d'exploitation des chemins de fer et au-
mes des chemins de 'fer -et au-
tres travaux d'utilité publique en cours sur
l'emprunt, comment les.,pourvoir. en .person-f
nels nouveaux, si les finances ne suifsent
déjà plus aux exigences du personnel actuel ?
C'est de la pléthore du fonctionnarisme
que nous souffrons surtout aujourd'hui. 'En-
core faut-il démontrer l'évidence du 'mal
pour faire admettre la nécessité d'un remède.
Et pour y parvenir, il convient avant tout de
contourner précisément l'avis des adminis-
trations prises aux ornières de leurs intérêts
propres, de leurs habitudes et de leurs aises.
Afin d'aboutir aux réformes qui s'imposent
dans le sens des modalités, du nombre et de
la dépense, l'emploi d'investigateurs impar-
tiaux et éclairés est le seul moyen logique.
Ces investigateurs, le ministre les a à côté de
lui dans le corps des inspecteurs.
Rompus à la pratique du métier, connais-
sant à fond les possibilités et besoins de nos
différentes colonies., ils sont, et ils sont seuls
à mème de discerner ce qu'il y a de caduc
dans nos méthodes administratives ; ce qu'il
faut jeter à bas et reconstruire dans nos ad-
ministrations d'outre-mer, pour que le nou-
vel édifice supporte sans fléchissement la
charge d'une superstructure dont il n'est pas
possible que nous nous passions.
Et cela, croyons-nous, se fera sans les ris-
ques, trop souvent imaginaires, qu'on re-
doute. Il traîne dans les budgets aussi bien
métropolitains que coloniaux assez de dé-
penses scandaleusement inutiles (indemnités
de vie chère, frais de déplacements et de re-
présentant et multiples autres crédits acces-
soires) pour que leur suppression suffise à
garantir les intérêts essentiels des fonction-
naires actuels et futurs et la marche des ser-
vices existants et à créer.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
> -+ <-
L'Aviation Coloniale
Un vol en groupe dans le Sul-Algérien
Une escadrille de trois avions du
1er groupe d'aviation d'Afrique, sous les
ordres du colonel Pierre Wuiss, a quitté
Alger, hier malin, pour entreprendre en
groupe untvol sur l'itinéraire Laghouat, El
Go lé a, Timimoun. Adrar et Golomb-Béchar.
Le colonel de snre, commandant l'avia-
tion d'Algérie, participe à celle randonnée.
D'autre part, Mme de 'Serre, femme du
colonel, participe à la mémo randonnée a
bord d'un avion de tourisme, piloté par
son propriétaire, le caporal-chef Lamur.
+
Le commerce extérieur
de l'Afrique Occidentale en 1931
D'après les statistiques définitives récem-
ment publiées, l'Afrique Occidentale Fran-
çaise qui, jusqu'en 1930, avait résisté à la
crise mondiale, a été sensiblement atteinte
en 1931. Sa population indigène, frappée
par la chute des cours des produits du cru,
s'est vue contrainte de restreindre ses
achats d'objets manufacturés. Pour ces rai-
sons, le commerce extérieur de ce groupe
de colonies a subi, entre 1930 et 1931, une
diminution eu valeur d'environ 1.130 mil-
lions, soit de l'ordre de 40 Toutefois, il
convient de faire ressortir le maintien à un
niveau assez élevé du tonnage des exporta-
tions (703.705 tonnes), correspondant, à une
trentaine de mille tonnes près, à la moyen-
ne du tonnage expédié pendant les années
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