Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-11-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 novembre 1932 03 novembre 1932
Description : 1932/11/03 (A32,N114). 1932/11/03 (A32,N114).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805337
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
TRENTE-DEUXIEME ANNEE-- N0 Ut. -
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LI:" NUM8RO : 80-CENTIMES
JEUDI SOIR, 3 NOVEMBRE 1900.
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': JÔUllilIL^tUOflDIEII
Hiâàctibn Sr A dbUHistration t -
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PARlà 0*7
TilLÉPH. I LbMVRB 1t-S7
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Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont figue. au
bureau dù tournai. ,
, -
DIRBCTBUR-FONDATEUR ; Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée :
Ua ID 6 Mois 3 Mei..
Franoe et
Ctloniei 180 » 100 » 50 » :
Etranger.. 240 1 126 J 71.
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
La production coloniale ile la Laine
1
4 j
Dans. IOn discours de Poitiers, le président
Herriot signalait que notre situation écono
raiique est influencée dans un sens défavora-
ble par l'obligation dans laquelle nous. som-
mes d'importer des matières premières indis-
pensables comme le coton, le cuivre et le pé.
trole, Il aurait pu ajouter dans cette énufné-
ration : la laine, car notre iodqstrie textile
nationàle en achète chaque année en Austra-
lie, au Cap, en Argentine, etc.,, pour des
millions de francs. Cette obligation de mous
approvisionner largement sur les marchés
extérieurs est, pour le président du Conseil,
une des meilleures raisons qui doivent nous
amener à renoncer à tout espoir de nous
constituer en économie fermée.
Cela est parfaitement exact; mais il n'en
reste pas moins très désirable de ne faire
appel aux ressources étrangères en matières
premières que lorsqu'il n'y a aucune possi-
bilité de nous procurer en territoire fran.
çais les produits bruts que notre industrie
doit transformer. Or, s'il est avéré qu'en ce
qui concerne le coton, le cuivre et le pétrple,
le territoire -de la métropole est incapable de
satisfaire les besoins de notre industrie, il
n'est nullement prouvé que des efforts métho-
diques ne puissent pas faire surgir de nos
possessions coloniales des sources importan.
tes de ces matières premières. Le coton peut
prospérer en Á, E. F ._,et ailleurs; il y a du
pétrole dans le sous-sol de l'Afrique du
Nord, le cuivre existe en quantité au Maroc
et dans le bassin du Congo. Un jour viendra
certainement où il faudra, ici et là, tirer un
plus grand parti de ces richesses qui n'exis-
tent encore, pour une très grande part, qu'à
l'état latent. Ce jour-là, notre balance com-
merciale sera singulièrement améliorée.
Mais si, pour le coton, le cuivre, le pé-
trole, il faut encore attendre peut-être de
longues années pour que l'ensemble des ter-
ritoires français subviennent aux nécessités
la production nationale, il semble qu'il
n'en, soit pas de rriêtne en ce qui concerne la
laine.
Tout d'abord, la production même de la
Métropole peut être sérieusement accrue, et
c'est de quoi s'occupe « l'Union Ovine de
France 8, EUe groupe un nombre considéra-
ble de Syndicats d'élevage, d'offices agrico-
les dépârtèmëîitaux, de Chambres d'açricul-
turé, de Chambres de commerce, d'indtis-
ftielâ) de négociants ldiniers et mégissiers, de
banquet et, de compagnies de transports. Son
; action^ s'exerce aussi bien dans le sens de
fn' dé notre troupeau oviü,, due
dàn» «»lui d'une amélioration de là qualité
de'; la laine et. de -la viande.
.- Cependant) quels que soient les résultats
heureux que. puisse obtenir « l'Union Ovine
de France b, ils seront insuffisants pour ap-
provisionner complètement notre industrie
lainière. C'est pourquoi, à côté d'elle, se
sont fondées deux autres grandes associations
ayant l'une et l'autre pour but d'intensifier et
d'améliorer l'élevage du mouton dans nos co-
lonies. Ce sont, d'une ,part, « l'Union Ovine
de l'Af tique du Nord », et, d'autre part,
« l'Union Ovine Coloniale ».
L'oeuvre qu'accomplit « Y Union Ovine de
,VAfrique du Nord.. est des plus ardues, car
nous asllistons depuis deux années à une di-
minution alarmante des exportations des pro-
duits de l'élevage ovin dans le Nord-Afri-
cain. Certes, l'effectif du, cheptel ovin n'a
pas varié dans des proportions très sensibles,
s a il f cependant en Algérie où l'hiver 1930-
1931 a entraîné une mortalité élevée faisant
descendre le troupeau de 6 millions de têtes
à 4 millions. Mais la situation alarmante ré-
1 suite surtout de la diminution du mouvement
Commercial, aussi -bien-en quantité qu'en va-
leur.
- - Cest ainsi qu'en 1929, l'Algérie avait
éxpqrté et.993 quintaux métriques de laine
en masse et 4.002 quintaux métriques de dé-
chets pour une valeur respective de ixi mil-
lions 209.000 francs et 1.637,000 francs. En.
1930, ces exportations n'étaient plus que de
89!339 quintaux métriques et 2.935 quintaux
métriques, valant 80.051.000 francs et
719.000 francs. En 1931, elles sont réduites
a 48.015 et 2.264 quintaux métriques pour
33.351 francs et 555,060 francs.
Au Maroc, diminution aussi considérable:
ën 1929,, 27.152 quintaux métriques de laines
-on suint sont exportés, avec une'valeur de
26.257.000 ,francs; en 193t, l'exportation se
réduit à 8,894 quintaux métriques pour une
valeur de 3. 727.000 francs. Dans la même
période, l'exportation des laines lavées pas-
sent du poids de 10.2-16 quintaux à 4.118 et
en valeur de 19.529.000. francs à 2.881.000.
En. Tunisie, les exportations de laine en
suint passent de 1929 à 1931 de 6.613 quin-
tatlx à 1.480 et de 5.530.000 francs à 1 mil-
linn tRJI nnn francs.
Les importations en France de moutons
sur .pieds provenant de l'Afrique du Nord
ont baissé de 1.141.884 têtes en 1930 II
751.424 têtes en 1931.
C'est pourquoi « l'Union Ovine de l'Afri-
que du Nord s a raison de publier dans son
bulletin que a ces chiffres sont suffisamment
a quel point il est utile pour ces pays de
If fournir exclusivement des marchandises
« d'une qualité indiscutable, soigneusement
« classée a. Elle a encore plus raison, pour
1 aboutit à ce résultat, d'entourager la créa-
tion de, marchés régulateurs, sut, les principa-
le places de l'Afrique du Nord pour les
m'oduïts de l'élevage du mouton.
I.'Union Ovine Coloniale poursuit comme
sa sœur alnée, « l'Union Ovine de V Afrt-
du Nord », ime oeuvre difficultueuse, mais
qui, plus tard, peut ipoTter des fruits intéres-
sants. Son action s'exerce principalement en
Afrique Occidentale Français en Syrie et à
.Madagascar. A chacun de ces colonies, elle
a respectivement consacré, dans l'exercice
écoulé,. les soriunes de 425.000- fr.-j 198.000
francs et 41.090 fr, Une bonne partie de ces
sommes a servi à l'achat et a-expédition de
géniteurs, -
Souhaitons qua, d'accond avec les services
administratifs compétents., ces diverses asso.
ciations nous rapprochent rapidement du
jour où notr.e industrie lainière sera beau-
coup moins tributaire de l'étranger pour son
approvisionnement en matière première.
, George* Nouelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de La comntission des
Mines,
) (
A l'Académie des Sciences
>»̃
Les gisements miniers de nos colonies
M. Lacroix, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des sciences, a offert à la Compagnie
un ouvrage : la Gèplogie et les mines de la
France' d'outremer', formé par la réunion de
conférences,, faites au Muséum et dues. à
l'initiative privée,, dont les auteurs ayant
visité eux-mêmes les colonies dont' ils ont
parlé sont, avec M. Lacroix MM. Jacob, Jo-
leaud, Fallot, Bouraart, Herbert, Demay,
Blondel, L. Bertrand. Ce Volume est un ré-
sumé très au point de la géologie et des prin-
cipaux gisements miniers de notre domaine
colonial.
) - +. - ;
A Madagascar
.e.
LA GOftPHESSION DES DEPENSES
DE PERSONNEL
Le Gouverneur Général de Madagascar,
étendant aux divers services les mesures
d'économie déjà adoptées à l'égard de l'ad-
ministration générale, a pris ces temps der-
niers toute une série d'arrêtés qui fixent les
cadres de ces services en tenant compte d'une
nouvelle répartition du personnel conforme
aux besoins strictement calculés.
Dans l'ensemblé, les réductions décidées
sont les suivantes : personnel européen,
121 emplois supprimés dont 28 pour l'admi-
nistration généràle; person-riel indigène,
122 emplois supprimés dont 76 pour l'admi.
nistration générale.
La réduction defc dépenses de personnel
dont font état les prévisions, de 1933 atteint'
pour le budget local et les budgets annexes
la somme de 11 millions. Pour le seul budgèt
Mocal ordinaire' le pourcentage de la réduca
tion est dé 5,38
LA CIRàULATlON FIDUCIAIRE
La circulation. fiduciaire dont le montant
était, à la fin du mois de mai dernier, de
200.460.000 francs, dépassait 216 millions au
ior octobre.. -
Ce relèvement doit encore s'accentuer, si
l'on en juge par les premiers résultats de la
campagne d'exportation qui vient de com-'
mencer.
:
:
Au CoMetI d ÉtM
»♦»
Collège de Bône. Majoration du prix d'ex-
ternat. .,.
A la requête de 'M. Silve, demeurant à
Bône (Algérie), agissant tant en son nom
que comme président de la Ligue des pa-
rents d'élèves du collège de Bône, le Conseil
d'Etat a annulé une décision du Gouverneut
Général de l'Algérie du 22 décembre 1926
par laquelle ont été augmentés les tarifs
d'externat des collèges à. dater du ior janvier
1927, attendu que, par une décision'du 8 fé-
vrier 1907, le ministre de l'Instruction pu-
blique a délégué au Gouverneur Général de
l'Algérie les pouvoirs relatifs a la modifica-
tion des tarifs d'externat.
Aux termes de l'article 22 du décret du
31 mai 1902, il appartenait au ministre de
modifier ces tarifs sur la proposition du Con-
seil d'administration.
Si le décret du 13 juin 1926 a, par son ar-
ticle premier, fixé les tarifs d'externat des
lycées de lav Métropole3 il ne comporte
aucune disposition modifiant de façon géné-
rale les pouvoirs du ministre en ce qui con-
cerne les tarifs d'externat de ceux, lycées et
collèges, qui, comme ceux d'Algérie, ne sont
pas énumérés audit tableau.
Dès lors, le Gouverneur Général de l'Ai-
gérie n'a pu valablement, par sa décision du
22 décembre 1926, modifier les tarifs d'exter-
nat sans avoir pris l'avis du. Conseil d'admi-
nistration.
Cette décision étant entachée d'illégalité,
dut être annulée.
Rejet de la requête dUIi. commissaire de
police à Sidi-Bel-Abbès. 1
Le Conseil-d'Etat a rejeté la requête 1 qu
M. Gitard, commissaire de police à Sidi-Bel-
Abbès, avait présentée aux fins d'annulation
d'une décision du Gouverneur général de
l'Algérie, refusant de le faire bénéficier des
avantages de carrière édictés par la loi du
17 avril 1924 en faveur des fonctionnaires an-
ctens combattants. x
d'Etat dans son arrêt :
.Qu'il résulte de l'instruction que le re-
quérant, reçu le 12 novembre 1913 au con.
cours pour l'emploi de commissaire de po-
lice en Algérie, a été mobilisé le 4 août
1914 au 12.janvier 1919; qu'il n'a pu, de ce
fait, être nommé commissaire de police sta-
giaire que le 16 mai 1919 et n'a été titularisé
que le 16 mars 1920.
.Dès lors, c'est par une exacte applica-
tion des dispositions de l'art. 4 de l'arrêté
du 4 décembre 1924 que le Gouverneur géné-
ral de l'Algérie, par décision attaquée, a
fait connaître au requérant que les disposi-
tions précitées s'opposaient à ce qu'aucune
l'bonification lui soit accordée au titre de la
loi du 17 avril 1924.
La câbles sous-mariûs
W
Ct
N n'est pas encore
parvenu à Ilbtenir.
de la T.S.P. des
services assez régu-
- tiets pour satisfaire
aux besoins des
fJa'Vs d'outre - mer.
Pour ces derniers, Jes cdbÍes télégrapltiques,
sous-marins conservent un intérêt de premier
ordre. Tout ce qui intéresse Ifiur pose, leur
entretien, leur fonctionnement et leur répa-
ration, quand il y a lieu, éveille donc la
curiosité et la sollicitude des populations
pour lesquelles ils représentent les relations
l'union rapide non seulement avec la métro-
potel mais, par elle, avec le rèste du monde,
C est pourquoi la Tunisie a appris avec
satisfaction la venue à Bizerte du navire
câblier l' « Ampère » appelé pour exécuter
d'importants travaux de réfection, tant sur
divers tronçons du câble Marseille-Bizerte
-110 1 que sur son point d'atterrissage au lit-
toral tunisien, où de graves dégradations
avaient été signalées.
Le travail que doit accomplir l' « Am-
père » est particulièrement délicat : il com-
porte une collaboration de tous les instants de
l'éqttipage et de l'état-major du navire avec
les techniciens des P.T.T. qui se trouvent à
bord sous les ordres d'un ingénieur en chef
spécialiste de cette administration;
Il s'agit d'abord de déterminer, à l'aide
d'appareils d'une précision minutieuse, les
points en mer où le câble devra être relevé.
Cette opération s'effectue ensuite an moyen
de machines puissantes qui ne dispensent
cependant pas de l'emploi d'une main-d' (ÆtI
vre compétente.
Le câblier « Ampère » est d'ailleurs remar-
quablement outillé pour exécuter sa mission
spéciale. C'est une des plus belles unités
du genre, toute neuve, puisqu'elle a été,
construite en 1930, à La Ciotat, par la So-
ciété Provençale des Constructions Navales,
sur un êtambot extrêmement solide, coulé
par les fonderies de Skoda, en Tchécoslova-
quie. Voici les caractéristiques officielles de
ce navire, qui peut opérer dans toutes les
mers et jusque dans les glaces de l'Atlantique
Nord, grâce à sa proue renforcée.
Longueur hors tout, 91 m. 50; largeur,
12 m, 50; creux, 8 m,; déplacement en
pleine charge, 3.920 tonnes; tirant d'eau,
5 m, 500; puissance des machines, 2.400 che-
vaux; vitesse en pleine charge, 12 nœuds 5.
Le navire est diviil en huit comparti-
iHànts è tanche s qui montent jusqufau pont
supérieur de résistance. Les machines de re-
lèvement sont disposées dans l'entrepont,
Inutile de dire que tons les appareils les plus
perf ectionnés adaptés, à l'œuvre des cdbles
sous-marins se trouvent à bord.
Les emménagements sont organisés pour
88 persomtes. Ils sont très confortables, en
raison des travaux pénibles que le personnel
marin et télégraphiste ïloit exécuter. Les lo-
caux. sanitaires ont été l'objet d'une sollici-
tude éclairée" de façon à pouvoir parer aux
suites possibles d'un accident.
L' « Ampère t dispose de deux postes de
7'.S.F., l'un d'une portée de 2.000 mil/es,
Vautre d'une portée de 500..
Enfin, la propulsion du navire est exer-
cée par deux hélices mues par deux machines
à vapeur à triple expansion, actionnées par
trois chaudières chauffant an charbon.
Ainsi nanti, V « Ampère » est actuelle.
ment en .train d'opérer dans la région mari-
time de Bizerte où nous souhaitons qu'il
n'ait pas à souffrir des fureurs trop fréqucll-
tes de la mer en cette saison.
Lucien Gaaparin,
Député Ue La Rtlunion.
Secrétaire de la commission de In
Marine marchande,
) -+ -
In memorian
A Oran
Le bureau de la Fédération radicale-socia-
liste d'Oran fleurit au cimetière d'Oran la
tombe des parents de. M. Edouard Herriot.
A Nogent-sur-Marne
à la mémoire des Indochinois
morts pour la France
La cérémonie, organisée à la mémoire de?
Indochinois morts pour la France, n en lieu
hier à Nogent-sur-Marne. Les ministres de
la Guerre, des Pensions et le sous-secrétaire
d'Etat aux Colonies y étaient représentes.
M. Henri Gourdon, président du Souvenir
indochittais, présidait. Des détachements de
soldats (annamites rendirent les honneurs aux
morts. Des gerbes de fleurs furent déposées
devant les divers monuments élevéé aux
morts des colonies. Au temple commémoratif
des travailleurs, annamites, l'intendant géné-
ral Tassel a prononcé une lallocution, ,et une
messe de Requiem a été célébrée à l'église.
A Saïgon
Comme chaque année à la Toussaint Saï-
gon a célébré le culte de ses morts avec piété.
Toutes les tombes étaient fleuries, Mer-
credi à la Cathédrale et au Temple, protes-
tant, des cérémonies religieuses se sont dé-
roulées en présence des notabilités officielles
et d'une innombrable foule de fidèles.
Immédiatement après les cérémonies reli-
gieuses, le Gouverneur de Cochinchine ac-
compagné du président des Anciens Combat-
tants et des. personnalités officielles s'est
rendu au monument aux Morts où une courte
cérémonie s'est déroulée devant une assis-
tance recueillie.
Le cortège officiel s'est ensuite rendu au
Temple du Souvenir Annamite, puis au ci-
metière, au monument du Souvenir Français
de Chihoa et sur ta tombe de La Reyniere.
- taules CMHdSSlMS
A, LA COMMISSION DE L'ALGERM
DES COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, - des Colonies
et des Protectorats, se réunira cet après-midi
à 15 heures, local du Se bureau,
A l'ordre du jour :
19 Désignation de rapporteurs pour les
projet, de loi suivants ;
a) Projet de loi n° 714 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion les dispositions
de la loi du 14 juillet 1929 qui modifie Par.
ticle "1444 du Code Civil;
b) Projet de loi n° 715 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion les dispositions
de l'article 17 de la loi de finances du 31 dé-
cembre 1914 (successions collatérales);
'c) Projet de loi n° 716 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion l'article premier
de la loi du ier avril 1928 qui modifie lès
articles 1341 à 1345 du Code Civil;
d) Projet de loi tendant à l'application des
lois sur les tribunaux pour enfants et adoles-
cents et la liberté surveillée aux Antilles et
à la Réunion;
20 Communication de M. de Taste sur les
élections au Conseil supérieur des Colonies ;
30 Affaires diverses.
- ," -
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique, a remis les insignes de grand offi-
cier de la Légion d'honneur .à M. Pierre
"Guesde, commissaire de la section d'Indo-
chine à l'Exposition Coloniale de 1931 promu
grand officier dans la promotion de l'Expo-
sition Coloniale.
M. Lucien Saint rejoint son poste
par Toulouse et Madrid
1»
M. Lucien, Saint, Résident général de
France au Maroc, est passé par Toulouse
hier et a assisté aux premières séances du
Congrès radical-socialiste et a quitté Tou-
louse après avoir eu un bref entretien avec
M. Herriot et rejoint Rabat en traversant
l'Espagne par Madrid et Algésiras d'où il
s'embarquera. à destination de Tanger où il
prendra le Paquet venant de Marseille à
destination de Casablanca.
Avant de quitter Paris M. Lucien Saint
avait eu deux entretiens : l'un avec M. Pal-
made, ministre du Budget, auquel il la exposé
les grandes lignes du budget marocain et
avec M. Paul-Boncour, ministre de la Guerre
avec lequel il est tombé d'accord sur lapaci-
fication marocaine.
) - (
<, SI Kaddear ben Ghalrlt
en Afrique du Nord
ft.
S. Exc. Si Kaddour ben Gliabrit, ministre
de l'Empire chérifien, a quitté Paris hier
matin, à Il h. 10, par la gare de Lyon. Il se
rehd à Marrakech, en passant par Alger et
Rabat, pour assister à l'assemblée annuelle
de la Société des Abous de l'Islam. La date
de son retour à Paris n'est pas encore
connue.
>-4+- (
Vantenne coloniale
»♦«
Bel effort à Radio-Alger
On sait que Radio-Alger est la seule sta-
tion française ayant organisé de véritables
émissions radioscolaires. La ville d'Alger
ayant doté de nombreuses écoles de récep-
teurs dès le ie" novembre les cours radio-
phoniques reprendront de 15 h. 30 à 16 h. 30.
, ; +
Nos Artistes
en Afrique du Nord
M. Alexandre et Mme Robinnc partiront
prochainement pour une tournée d'un mois
en Algérie et en Tunisie.
Tournée au cours de laquelle ils joueront
Poil de Carotte, la Jalousiela Parisienne et
Snmson.
) (:
Des par-sang vont s'entraîner
en Algérie
Noctambule III, Opportune, Cosima, Ce-
rasus, Diabloteau, Saratoga et El Djem,
achetés par M. Eugène Marchand, ont été
embarqués pour l'Algérie où ils seront' sous
la direction de l'entraîneur Ferrer.
M. X. Licari a envoyé également en Algé-
rie Bridon, Royal Enclosure Rédiacteur, Sol-
fatare, Mouke et Vidalité,
) ç
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
it»
Il est décidé que désormais le croiseur-
école ¡canuc-d'Arc mouillera pendant la
soconde quinzaine de janvier en rivière de
Saïgon. Cette heureuse innovation permettra
à nos futurs officiers de marine de connaître
d'une façon, concrète les côtes de l'Indochine.
Après un séjour de quinze jours dans notre
port de guerre, le croiseur-école longerla les
côtes et visitera Camranh, Port d'Ayot et la
Baie d'Along ; deux escales sont également
prévues à Tourane et à Haïphong.
l
Dépêches de l'Indochine
Aviation
Un avion transportant quatre passagers,
qui était arrivé dimanche de Saïgon à Hong-
kong, par Hanoï et Camlton, est reparti
lundi à 6 heures pour Canton.
En congé
Le lieutenant de vaisseau Menés, ren-
trant en congé en France, s'est embarqué
le 1or octobre sur i'André-Lebon.
Au Conseil Général
de la Guyane
»♦«
Quelques jours après les élections lé-
gislatives, Cayenne a eu à enregistrer qua-
tre démissions de conseillers généraux qui
ont réduit de deux membres la Commission
Coloniale et rendu, impossible ses réunions.
Cette situation a mis le gouvernement lo-
cal dans l'obligation de procéder à des élec-
tions cantonales et a retardé ainsi de quel-
ques semaines la convocation du Conseil gé-
néral devenue nécessaire pour compléter la
Commission permanente. t
Une session extraordinaire de l'Assemblée
locale a été ouverte le 20 septembre dernier
par M. le gouverneur Bouge qui a prononcé
à cette occasion un discours dont nous ex-
trayoL's les renseignements qui suivent.
Il a d'abord déclaré à l'Assemblée que les
consultations électorales de 1932 se sont dé-
roulées dans une tenue et dans un calme ré-
fléchi qui ont été favorablement commentés
en France et qui font honneur à la Guyane.
f adresse, a-t-il dit aux élus et au Corps
électoral l'expression de mes remerciements
les plus sincères et je me permets de rappe-
ler affectuetisement que sans des méthodes
renouvelées, des sacrifices librement consen-
tis et une compréhension continue de nos de-
voirs et de nos obligations, le relèvement de
la colonie ne serait qu'un désir, certes loua-
ble, mais irréalisable.
La Mètropolet nous ne pouvons en douter,
nous accordera toujours sa sollicitude et fa-
cilitera notre tâche si nous continuons à
nous montrer dignes de ses excellents senti-
ments à notre endroit.
Ordre du jour
Après "cette entrée en matière M. Bouge a
fait connaître que l'ordre du jour de cette
session extraordinaire se résumait aux affai-
res suivantes :
io Remplacement des membres démission-
naires de la Commission Coloniale ;
20 Désignation des membres des diverses
commissions en remplacement des conseillers
généraux démissionnaires ;
30 Exonération des droits de douane sur
les récipients contenant du pétrole ou des
dérivés ;
40 Mode de concession du Domaine de la
Chaumière.
Situation financière
Il a parlé ensuite de l.i Mtuation finan-
cière de la colonie au jor septembre 1932, des
travaux d'emprunt, et des espoirs fondes sur
les résultats d'une mission d'études récem-
ment arrivée à Cayenne
Sur la- situation financière il s'est exprimé
ainsi
l
En mettant à part la subvention métropo-
litaine qui a atteint 3,800.000 Ir. pour 1930
êt qui ne nous est pas encore accordée pour
1931 et pour 1932, la situation financière cte
la colonie se présente de la façon suivante :
Déficit de l'exercice 1930, 4.870.415 fr. 74
déjilIitivemeltt, arrêté.
Défiçit de l'exercice 1931, 5.901.947 fr, 95
sous réserve de la régularisation de quel-
ques écritures qui ne saurait modifier sensi-
blement ce résultat. -
Pour l'exercice 1932, en cours, grâce à une
exécution attentive et prudente dIt budget
depuis le ior janviernous pouvons espérer
qu'à moins de circonstances- fortuites et mal-
heureuses dans les quatre 'mois à courir. le
déficit ne dépassera pas le montant de la
subvention (Véquilibre inscrite au budget,
soit 3.575.950 francs.
Ce résultat a été obtenu malgré l'obliga-
tion où s'est trouvée la colonie de faire face
à des dépenses imprévues dont la plus im-
portante résulte du maintien du tribunal du
Maroni dont la suppression avait été es-
comptée par VAdministration et VAssemblée
locale.
Cette mesure nc sera comprise que dans le
décret à l'étude relatif à. Vorganisation judi-
ciaire des colonies dans son ensemble.
La comparaison des derniers déficits, con-
nus pour les exercices 1930 et 193 1, envisagée
pour l'exercice 1932, montre une situation
améliorée tendant vers la normale d'un bud-
get équilibré, signe évident de la prospérité
du pays.
En ce qui concerne l'emprunt, le Gouver-
neur a dit :
Un décret en date du 5 septembre courant,
publié le 9 au Journal officiel de la Répu-
blique, a autorisé l'émission d'une première
tranche d'emprunt de 8.650.000 frMj adoptée
par le Conseil général en décembre 1931,
sur le total de 21 millions.
J'ai câblé le 13 septembre à M. le minis-
tre des Colonies de vouloir bien mettre im-
médiatement à. notre disposition 3 millions
qui feront l'objet d'ltn budget rectifié. Cet
acte tiendra compte des travaux exécutés et
en cours d'cxécution sur l'avance non régu-
larisée de 1.500.000 francs, aiiisi que ceux
que nous escomptons pouvoir entreprendre
avant le dernier décembre 1932.
Un budget spécial annexé au budget or-
dinaire de 1933 développera l'emploi du
complément de la. première tranche d'em-
prunt, soit 5.650,000 francs.
Les détails et les estimations des travaux
seront utilement précisés par M. l'ingénieur
en chef Riens, en mission dans la Haute..
Mana jusqu'à la fin de septembre, mais avec
lequel j'ai déjà examiné les principales ru-
briques de Vemprunt.
Le discours de M. le gouverneur Bouge a
été terminé par les renseignements suivants
sur la mission d'études envoyée à la Guyane:
M. le ministre des Colonies a manifesté,
une fois de plus, sa bienveillance à l'égard
de la Guyane en lui envoyant un ingénieur
en chef des Travaux publics, M. Ricits, et
un ingénieur des mines M. Delaitre, pour
dresser un rapport-programme sur les possi-
bilités de la Guyane et de l'Inini. principale-
ment en ce qui concerne les voies de com-
munication et l'exploitation des terrains au-
rifères.
Leurs observations et leurs conclusions,
venant d'ingénieurs particulièrement quali-
fiés et compétents, seront des plus utiles
pour 1tt mise au point de notre programme
d'avenir.
La propagande antifrançaise
aux NouveUes-Hébrides
Par P. LAFFITTE.
»♦«
Les Annales Coloniales ont signalé tout, ré,
cemment des symptômes d' une reprise, aux
Nouveliles-Hébrides, de la propagande anti-
française australométhodiste, à laquelle ses
agents paraissaient avoir renoncé depuis quel-
ques années. Le principal fomentateur de cette
campagne, qu'il incarne doublement, conune
missionnaire presbytérien et comme affidé des
intrigues australiennes, .te pasteur Paton, qui
avait quitté le pays, vient d' y reparaître, au
moment même où les journaux d' Australie re-
commencent à réclamer l'intervention de leur
gouvernement dans l' archipel.
Certes, la rivalité britannique s'est affirmée
ailleurs, à Saint-Pierre et Miquelon. par
exemple, aux Indes, partout où la France réa-
lisait une avance co!oniale, mais nuille part
elle n 'a pris une forme aussi âpre qu'aux Nou-
velles-Hébrides. où, sous la pression des spé-
culateurs d'Australie, les missionnaires métho-
distes ont apporté leur passion sectaire à lutter
contre l'influence française.
Puisqu'ils reparaissent en scène, il faut s'at-
tendre à des incidents qui nous font un devoir
d'appeler l'attention des Pouvoirs publics et
de nos l'ecteurs sur cette lointaine circonscrip-
tion du domfltm1^colonial français dotée ou
plutôt affligée d'un régime spécial dont l'im-
puissance n'est que trop manifeste.
Les Nouvelles-Hébrides constituent un ar-
chipel d'une quarantaine d'îles et îlots, s'éten-
dant du sud au nord, dans la région mélané-
sienne de l'Océan Pacifique, sur une longueur
qui n'est pas moindre de 1.200 kilomètres, de
l'île Anatom, la plus méridionale, à l'île Bat-
salé, du groupe des Torrès, la plus septentrio-
nale. Ces îles sont les sommets d une chaîne
d' origine volcanique et madréporique, immer-
gée à l'époque des grandes convulsions sismi-
ques et dont il subsiste encore trois volcans en
activité qui font parfois sentir jusqu'en Nou-
velle-Calédonie les contrecoups de l'eurs se-
cousses intérieures.
Abondamment arrosé par des cours d'eau
qui descendent des flancs des montagnes, le
sol de l'archipel est d'une grande fertilité, et
le littoral des îles offre en quantité des ports
naturels et de bons lieux de débarquement.
Bien que se rattachant au régime tropical,
le climat est de ceux auxquels l'e colon euro-
péen peut s'adapter le plus aisément, du moins
dans certaines conditions d'hygiène et de tra-
vail.
En somme, n'était l'éloignement de la mé-
tropole, les Nouvelles-Hébrides offriraient un
territoire assez propice à la colonisation.
Rétrospective historique
C'est en 1606 qu'un explorateur espagnol,
don Pedro Fernandez de Queilos. découvrit la
plus grande des NouvaliesHébrides, dans la-
quelle il crut trouver le continent austral à la
recherche ckiquel il était parti. 11 la baptisa
lie Espiritu Santo : c'est tout ce qui est resté
du premier inventeur de l'archipel.
L'Anglais Carteret y fit une apparition som-
maire en 1767. L'année suivante, Bougainville
y stationna et prit possession, au nom de la
France, de plusieurs îl'e3 qu'il appela les
Grandes Cyclades,
Cook, en 1774, donna à l'archipel le nom
de Nouxèlles-Hébrides qu'il a conservé.
La Pérouse le visita en 1788, d'Entrecas-
teaux en 1793, Dumont d'Urville en 1828, et
ces apparitions réitérées du drapeau français y
a ffirmèrent notre influence prépondérante.
Du reste, si l'ère coloniale n'était pas en-
core ouverte, nos baleiniers des mers australes
faisaient de ces îles un point de relâche, tan-
dis que certains de nos armateurs y envoyaient
chercher du bois de santal, de l'a nacre, du
coprah. - ..,
De son côté, le capitaine anglais raddon y
avait créé des comptoirs, et la rivalité s'affir-
mait peu à peu entre les marins et les commer-
çants des deux rations. Des missionnaires an-
glais y vinrent importer leurs méthodes qui
couvrent d'un pavillon religieux un mercanti-
lisme avide. Mais, malgré eux, le mouvement
commercial et maritime de l' archipel se déve-
loppait avec l'a Nouvelle-Calédonie, la terre
importante la plus proche, puisque Nouméa
n'est guère qu'à 400 kilomètres des principales
îles, tandis que l' Australie en est distante de
2.000.
C'est d'ailleurs de la Nouvelle-Calédonie
que vinrent les premiers colons qui commen-
cèrent la mise en valeur agricole et indus-
trielle des Nouvelles-Hébrides.
Propagande anglaise
Dès 1876, ces colons, se basant sur la pré-
dominance déjà bien établie de r œuvre fran-
taise dans les Nouvelles-Hébrides, demanda
leur annexion à la France. Leurs démarches
restèrent (infructueuses. L'année suivante,
l'Australie appuyée par les missions méthodis-
tes britanniques, réclamait l' annexion de l' ar-
chipel a l Angleterre.
Leur campagne dans ce but prit une teVle
allure que le gouvernement français demanda
des explications à Londres. Les pourparlers
engagés aboutirent à la Convention de 1878,
d'après laquelle la France renonçait à l'exclu-
sivité de ses droits et les deux nations s'enga-
geaient à ne pas porter atteinte à l'indépen-
dance des Nouvelles-Hébrides.
L'imprécision de cette formule n'empêcha
pas les Anglais d'intensiner Ifeur action. Qua-
tre ans après, ils possédaient 300.000 hectares
de terres et de nombreux comptoirs dans les
îles qui semblaient en passe de devenir an-
glaises.
La défense française
Les colons français de Nouvelle-Calédonie
organisèrent une défense active dont l' anima-
teur le plus zélé fut un commerçant de Nou-
méa, John Higginson, d'origine britannique,
naturalisé français, qui s'employa à la création
d'une société, la « Compagnie Calédonienne
TRENTE-DEUXIEME ANNEE-- N0 Ut. -
..op" - -. w
LI:" NUM8RO : 80-CENTIMES
JEUDI SOIR, 3 NOVEMBRE 1900.
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Hiâàctibn Sr A dbUHistration t -
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PARlà 0*7
TilLÉPH. I LbMVRB 1t-S7
U RieHKLlKU0
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclames sont figue. au
bureau dù tournai. ,
, -
DIRBCTBUR-FONDATEUR ; Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
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Ctloniei 180 » 100 » 50 » :
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tous les bureaux de poste.
La production coloniale ile la Laine
1
4 j
Dans. IOn discours de Poitiers, le président
Herriot signalait que notre situation écono
raiique est influencée dans un sens défavora-
ble par l'obligation dans laquelle nous. som-
mes d'importer des matières premières indis-
pensables comme le coton, le cuivre et le pé.
trole, Il aurait pu ajouter dans cette énufné-
ration : la laine, car notre iodqstrie textile
nationàle en achète chaque année en Austra-
lie, au Cap, en Argentine, etc.,, pour des
millions de francs. Cette obligation de mous
approvisionner largement sur les marchés
extérieurs est, pour le président du Conseil,
une des meilleures raisons qui doivent nous
amener à renoncer à tout espoir de nous
constituer en économie fermée.
Cela est parfaitement exact; mais il n'en
reste pas moins très désirable de ne faire
appel aux ressources étrangères en matières
premières que lorsqu'il n'y a aucune possi-
bilité de nous procurer en territoire fran.
çais les produits bruts que notre industrie
doit transformer. Or, s'il est avéré qu'en ce
qui concerne le coton, le cuivre et le pétrple,
le territoire -de la métropole est incapable de
satisfaire les besoins de notre industrie, il
n'est nullement prouvé que des efforts métho-
diques ne puissent pas faire surgir de nos
possessions coloniales des sources importan.
tes de ces matières premières. Le coton peut
prospérer en Á, E. F ._,et ailleurs; il y a du
pétrole dans le sous-sol de l'Afrique du
Nord, le cuivre existe en quantité au Maroc
et dans le bassin du Congo. Un jour viendra
certainement où il faudra, ici et là, tirer un
plus grand parti de ces richesses qui n'exis-
tent encore, pour une très grande part, qu'à
l'état latent. Ce jour-là, notre balance com-
merciale sera singulièrement améliorée.
Mais si, pour le coton, le cuivre, le pé-
trole, il faut encore attendre peut-être de
longues années pour que l'ensemble des ter-
ritoires français subviennent aux nécessités
la production nationale, il semble qu'il
n'en, soit pas de rriêtne en ce qui concerne la
laine.
Tout d'abord, la production même de la
Métropole peut être sérieusement accrue, et
c'est de quoi s'occupe « l'Union Ovine de
France 8, EUe groupe un nombre considéra-
ble de Syndicats d'élevage, d'offices agrico-
les dépârtèmëîitaux, de Chambres d'açricul-
turé, de Chambres de commerce, d'indtis-
ftielâ) de négociants ldiniers et mégissiers, de
banquet et, de compagnies de transports. Son
; action^ s'exerce aussi bien dans le sens de
fn' dé notre troupeau oviü,, due
dàn» «»lui d'une amélioration de là qualité
de'; la laine et. de -la viande.
.- Cependant) quels que soient les résultats
heureux que. puisse obtenir « l'Union Ovine
de France b, ils seront insuffisants pour ap-
provisionner complètement notre industrie
lainière. C'est pourquoi, à côté d'elle, se
sont fondées deux autres grandes associations
ayant l'une et l'autre pour but d'intensifier et
d'améliorer l'élevage du mouton dans nos co-
lonies. Ce sont, d'une ,part, « l'Union Ovine
de l'Af tique du Nord », et, d'autre part,
« l'Union Ovine Coloniale ».
L'oeuvre qu'accomplit « Y Union Ovine de
,VAfrique du Nord.. est des plus ardues, car
nous asllistons depuis deux années à une di-
minution alarmante des exportations des pro-
duits de l'élevage ovin dans le Nord-Afri-
cain. Certes, l'effectif du, cheptel ovin n'a
pas varié dans des proportions très sensibles,
s a il f cependant en Algérie où l'hiver 1930-
1931 a entraîné une mortalité élevée faisant
descendre le troupeau de 6 millions de têtes
à 4 millions. Mais la situation alarmante ré-
1 suite surtout de la diminution du mouvement
Commercial, aussi -bien-en quantité qu'en va-
leur.
- - Cest ainsi qu'en 1929, l'Algérie avait
éxpqrté et.993 quintaux métriques de laine
en masse et 4.002 quintaux métriques de dé-
chets pour une valeur respective de ixi mil-
lions 209.000 francs et 1.637,000 francs. En.
1930, ces exportations n'étaient plus que de
89!339 quintaux métriques et 2.935 quintaux
métriques, valant 80.051.000 francs et
719.000 francs. En 1931, elles sont réduites
a 48.015 et 2.264 quintaux métriques pour
33.351 francs et 555,060 francs.
Au Maroc, diminution aussi considérable:
ën 1929,, 27.152 quintaux métriques de laines
-on suint sont exportés, avec une'valeur de
26.257.000 ,francs; en 193t, l'exportation se
réduit à 8,894 quintaux métriques pour une
valeur de 3. 727.000 francs. Dans la même
période, l'exportation des laines lavées pas-
sent du poids de 10.2-16 quintaux à 4.118 et
en valeur de 19.529.000. francs à 2.881.000.
En. Tunisie, les exportations de laine en
suint passent de 1929 à 1931 de 6.613 quin-
tatlx à 1.480 et de 5.530.000 francs à 1 mil-
linn tRJI nnn francs.
Les importations en France de moutons
sur .pieds provenant de l'Afrique du Nord
ont baissé de 1.141.884 têtes en 1930 II
751.424 têtes en 1931.
C'est pourquoi « l'Union Ovine de l'Afri-
que du Nord s a raison de publier dans son
bulletin que a ces chiffres sont suffisamment
If fournir exclusivement des marchandises
« d'une qualité indiscutable, soigneusement
« classée a. Elle a encore plus raison, pour
1 aboutit à ce résultat, d'entourager la créa-
tion de, marchés régulateurs, sut, les principa-
le places de l'Afrique du Nord pour les
m'oduïts de l'élevage du mouton.
I.'Union Ovine Coloniale poursuit comme
sa sœur alnée, « l'Union Ovine de V Afrt-
du Nord », ime oeuvre difficultueuse, mais
qui, plus tard, peut ipoTter des fruits intéres-
sants. Son action s'exerce principalement en
Afrique Occidentale Français en Syrie et à
.Madagascar. A chacun de ces colonies, elle
a respectivement consacré, dans l'exercice
écoulé,. les soriunes de 425.000- fr.-j 198.000
francs et 41.090 fr, Une bonne partie de ces
sommes a servi à l'achat et a-expédition de
géniteurs, -
Souhaitons qua, d'accond avec les services
administratifs compétents., ces diverses asso.
ciations nous rapprochent rapidement du
jour où notr.e industrie lainière sera beau-
coup moins tributaire de l'étranger pour son
approvisionnement en matière première.
, George* Nouelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de La comntission des
Mines,
) (
A l'Académie des Sciences
>»̃
Les gisements miniers de nos colonies
M. Lacroix, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des sciences, a offert à la Compagnie
un ouvrage : la Gèplogie et les mines de la
France' d'outremer', formé par la réunion de
conférences,, faites au Muséum et dues. à
l'initiative privée,, dont les auteurs ayant
visité eux-mêmes les colonies dont' ils ont
parlé sont, avec M. Lacroix MM. Jacob, Jo-
leaud, Fallot, Bouraart, Herbert, Demay,
Blondel, L. Bertrand. Ce Volume est un ré-
sumé très au point de la géologie et des prin-
cipaux gisements miniers de notre domaine
colonial.
) - +. - ;
A Madagascar
.e.
LA GOftPHESSION DES DEPENSES
DE PERSONNEL
Le Gouverneur Général de Madagascar,
étendant aux divers services les mesures
d'économie déjà adoptées à l'égard de l'ad-
ministration générale, a pris ces temps der-
niers toute une série d'arrêtés qui fixent les
cadres de ces services en tenant compte d'une
nouvelle répartition du personnel conforme
aux besoins strictement calculés.
Dans l'ensemblé, les réductions décidées
sont les suivantes : personnel européen,
121 emplois supprimés dont 28 pour l'admi-
nistration généràle; person-riel indigène,
122 emplois supprimés dont 76 pour l'admi.
nistration générale.
La réduction defc dépenses de personnel
dont font état les prévisions, de 1933 atteint'
pour le budget local et les budgets annexes
la somme de 11 millions. Pour le seul budgèt
Mocal ordinaire' le pourcentage de la réduca
tion est dé 5,38
LA CIRàULATlON FIDUCIAIRE
La circulation. fiduciaire dont le montant
était, à la fin du mois de mai dernier, de
200.460.000 francs, dépassait 216 millions au
ior octobre.. -
Ce relèvement doit encore s'accentuer, si
l'on en juge par les premiers résultats de la
campagne d'exportation qui vient de com-'
mencer.
:
:
Au CoMetI d ÉtM
»♦»
Collège de Bône. Majoration du prix d'ex-
ternat. .,.
A la requête de 'M. Silve, demeurant à
Bône (Algérie), agissant tant en son nom
que comme président de la Ligue des pa-
rents d'élèves du collège de Bône, le Conseil
d'Etat a annulé une décision du Gouverneut
Général de l'Algérie du 22 décembre 1926
par laquelle ont été augmentés les tarifs
d'externat des collèges à. dater du ior janvier
1927, attendu que, par une décision'du 8 fé-
vrier 1907, le ministre de l'Instruction pu-
blique a délégué au Gouverneur Général de
l'Algérie les pouvoirs relatifs a la modifica-
tion des tarifs d'externat.
Aux termes de l'article 22 du décret du
31 mai 1902, il appartenait au ministre de
modifier ces tarifs sur la proposition du Con-
seil d'administration.
Si le décret du 13 juin 1926 a, par son ar-
ticle premier, fixé les tarifs d'externat des
lycées de lav Métropole3 il ne comporte
aucune disposition modifiant de façon géné-
rale les pouvoirs du ministre en ce qui con-
cerne les tarifs d'externat de ceux, lycées et
collèges, qui, comme ceux d'Algérie, ne sont
pas énumérés audit tableau.
Dès lors, le Gouverneur Général de l'Ai-
gérie n'a pu valablement, par sa décision du
22 décembre 1926, modifier les tarifs d'exter-
nat sans avoir pris l'avis du. Conseil d'admi-
nistration.
Cette décision étant entachée d'illégalité,
dut être annulée.
Rejet de la requête dUIi. commissaire de
police à Sidi-Bel-Abbès. 1
Le Conseil-d'Etat a rejeté la requête 1 qu
M. Gitard, commissaire de police à Sidi-Bel-
Abbès, avait présentée aux fins d'annulation
d'une décision du Gouverneur général de
l'Algérie, refusant de le faire bénéficier des
avantages de carrière édictés par la loi du
17 avril 1924 en faveur des fonctionnaires an-
ctens combattants. x
.Qu'il résulte de l'instruction que le re-
quérant, reçu le 12 novembre 1913 au con.
cours pour l'emploi de commissaire de po-
lice en Algérie, a été mobilisé le 4 août
1914 au 12.janvier 1919; qu'il n'a pu, de ce
fait, être nommé commissaire de police sta-
giaire que le 16 mai 1919 et n'a été titularisé
que le 16 mars 1920.
.Dès lors, c'est par une exacte applica-
tion des dispositions de l'art. 4 de l'arrêté
du 4 décembre 1924 que le Gouverneur géné-
ral de l'Algérie, par décision attaquée, a
fait connaître au requérant que les disposi-
tions précitées s'opposaient à ce qu'aucune
l'bonification lui soit accordée au titre de la
loi du 17 avril 1924.
La câbles sous-mariûs
W
Ct
N n'est pas encore
parvenu à Ilbtenir.
de la T.S.P. des
services assez régu-
- tiets pour satisfaire
aux besoins des
fJa'Vs d'outre - mer.
Pour ces derniers, Jes cdbÍes télégrapltiques,
sous-marins conservent un intérêt de premier
ordre. Tout ce qui intéresse Ifiur pose, leur
entretien, leur fonctionnement et leur répa-
ration, quand il y a lieu, éveille donc la
curiosité et la sollicitude des populations
pour lesquelles ils représentent les relations
l'union rapide non seulement avec la métro-
potel mais, par elle, avec le rèste du monde,
C est pourquoi la Tunisie a appris avec
satisfaction la venue à Bizerte du navire
câblier l' « Ampère » appelé pour exécuter
d'importants travaux de réfection, tant sur
divers tronçons du câble Marseille-Bizerte
-110 1 que sur son point d'atterrissage au lit-
toral tunisien, où de graves dégradations
avaient été signalées.
Le travail que doit accomplir l' « Am-
père » est particulièrement délicat : il com-
porte une collaboration de tous les instants de
l'éqttipage et de l'état-major du navire avec
les techniciens des P.T.T. qui se trouvent à
bord sous les ordres d'un ingénieur en chef
spécialiste de cette administration;
Il s'agit d'abord de déterminer, à l'aide
d'appareils d'une précision minutieuse, les
points en mer où le câble devra être relevé.
Cette opération s'effectue ensuite an moyen
de machines puissantes qui ne dispensent
cependant pas de l'emploi d'une main-d' (ÆtI
vre compétente.
Le câblier « Ampère » est d'ailleurs remar-
quablement outillé pour exécuter sa mission
spéciale. C'est une des plus belles unités
du genre, toute neuve, puisqu'elle a été,
construite en 1930, à La Ciotat, par la So-
ciété Provençale des Constructions Navales,
sur un êtambot extrêmement solide, coulé
par les fonderies de Skoda, en Tchécoslova-
quie. Voici les caractéristiques officielles de
ce navire, qui peut opérer dans toutes les
mers et jusque dans les glaces de l'Atlantique
Nord, grâce à sa proue renforcée.
Longueur hors tout, 91 m. 50; largeur,
12 m, 50; creux, 8 m,; déplacement en
pleine charge, 3.920 tonnes; tirant d'eau,
5 m, 500; puissance des machines, 2.400 che-
vaux; vitesse en pleine charge, 12 nœuds 5.
Le navire est diviil en huit comparti-
iHànts è tanche s qui montent jusqufau pont
supérieur de résistance. Les machines de re-
lèvement sont disposées dans l'entrepont,
Inutile de dire que tons les appareils les plus
perf ectionnés adaptés, à l'œuvre des cdbles
sous-marins se trouvent à bord.
Les emménagements sont organisés pour
88 persomtes. Ils sont très confortables, en
raison des travaux pénibles que le personnel
marin et télégraphiste ïloit exécuter. Les lo-
caux. sanitaires ont été l'objet d'une sollici-
tude éclairée" de façon à pouvoir parer aux
suites possibles d'un accident.
L' « Ampère t dispose de deux postes de
7'.S.F., l'un d'une portée de 2.000 mil/es,
Vautre d'une portée de 500..
Enfin, la propulsion du navire est exer-
cée par deux hélices mues par deux machines
à vapeur à triple expansion, actionnées par
trois chaudières chauffant an charbon.
Ainsi nanti, V « Ampère » est actuelle.
ment en .train d'opérer dans la région mari-
time de Bizerte où nous souhaitons qu'il
n'ait pas à souffrir des fureurs trop fréqucll-
tes de la mer en cette saison.
Lucien Gaaparin,
Député Ue La Rtlunion.
Secrétaire de la commission de In
Marine marchande,
) -+ -
In memorian
A Oran
Le bureau de la Fédération radicale-socia-
liste d'Oran fleurit au cimetière d'Oran la
tombe des parents de. M. Edouard Herriot.
A Nogent-sur-Marne
à la mémoire des Indochinois
morts pour la France
La cérémonie, organisée à la mémoire de?
Indochinois morts pour la France, n en lieu
hier à Nogent-sur-Marne. Les ministres de
la Guerre, des Pensions et le sous-secrétaire
d'Etat aux Colonies y étaient représentes.
M. Henri Gourdon, président du Souvenir
indochittais, présidait. Des détachements de
soldats (annamites rendirent les honneurs aux
morts. Des gerbes de fleurs furent déposées
devant les divers monuments élevéé aux
morts des colonies. Au temple commémoratif
des travailleurs, annamites, l'intendant géné-
ral Tassel a prononcé une lallocution, ,et une
messe de Requiem a été célébrée à l'église.
A Saïgon
Comme chaque année à la Toussaint Saï-
gon a célébré le culte de ses morts avec piété.
Toutes les tombes étaient fleuries, Mer-
credi à la Cathédrale et au Temple, protes-
tant, des cérémonies religieuses se sont dé-
roulées en présence des notabilités officielles
et d'une innombrable foule de fidèles.
Immédiatement après les cérémonies reli-
gieuses, le Gouverneur de Cochinchine ac-
compagné du président des Anciens Combat-
tants et des. personnalités officielles s'est
rendu au monument aux Morts où une courte
cérémonie s'est déroulée devant une assis-
tance recueillie.
Le cortège officiel s'est ensuite rendu au
Temple du Souvenir Annamite, puis au ci-
metière, au monument du Souvenir Français
de Chihoa et sur ta tombe de La Reyniere.
- taules CMHdSSlMS
A, LA COMMISSION DE L'ALGERM
DES COLONIES ET PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, - des Colonies
et des Protectorats, se réunira cet après-midi
à 15 heures, local du Se bureau,
A l'ordre du jour :
19 Désignation de rapporteurs pour les
projet, de loi suivants ;
a) Projet de loi n° 714 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion les dispositions
de la loi du 14 juillet 1929 qui modifie Par.
ticle "1444 du Code Civil;
b) Projet de loi n° 715 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion les dispositions
de l'article 17 de la loi de finances du 31 dé-
cembre 1914 (successions collatérales);
'c) Projet de loi n° 716 rendant applicables
aux Antilles et à la Réunion l'article premier
de la loi du ier avril 1928 qui modifie lès
articles 1341 à 1345 du Code Civil;
d) Projet de loi tendant à l'application des
lois sur les tribunaux pour enfants et adoles-
cents et la liberté surveillée aux Antilles et
à la Réunion;
20 Communication de M. de Taste sur les
élections au Conseil supérieur des Colonies ;
30 Affaires diverses.
- ," -
A L'ELYSEE
M. Albert Lebrun, président de la Répu-
blique, a remis les insignes de grand offi-
cier de la Légion d'honneur .à M. Pierre
"Guesde, commissaire de la section d'Indo-
chine à l'Exposition Coloniale de 1931 promu
grand officier dans la promotion de l'Expo-
sition Coloniale.
M. Lucien Saint rejoint son poste
par Toulouse et Madrid
1»
M. Lucien, Saint, Résident général de
France au Maroc, est passé par Toulouse
hier et a assisté aux premières séances du
Congrès radical-socialiste et a quitté Tou-
louse après avoir eu un bref entretien avec
M. Herriot et rejoint Rabat en traversant
l'Espagne par Madrid et Algésiras d'où il
s'embarquera. à destination de Tanger où il
prendra le Paquet venant de Marseille à
destination de Casablanca.
Avant de quitter Paris M. Lucien Saint
avait eu deux entretiens : l'un avec M. Pal-
made, ministre du Budget, auquel il la exposé
les grandes lignes du budget marocain et
avec M. Paul-Boncour, ministre de la Guerre
avec lequel il est tombé d'accord sur lapaci-
fication marocaine.
) - (
<, SI Kaddear ben Ghalrlt
en Afrique du Nord
ft.
S. Exc. Si Kaddour ben Gliabrit, ministre
de l'Empire chérifien, a quitté Paris hier
matin, à Il h. 10, par la gare de Lyon. Il se
rehd à Marrakech, en passant par Alger et
Rabat, pour assister à l'assemblée annuelle
de la Société des Abous de l'Islam. La date
de son retour à Paris n'est pas encore
connue.
>-4+- (
Vantenne coloniale
»♦«
Bel effort à Radio-Alger
On sait que Radio-Alger est la seule sta-
tion française ayant organisé de véritables
émissions radioscolaires. La ville d'Alger
ayant doté de nombreuses écoles de récep-
teurs dès le ie" novembre les cours radio-
phoniques reprendront de 15 h. 30 à 16 h. 30.
, ; +
Nos Artistes
en Afrique du Nord
M. Alexandre et Mme Robinnc partiront
prochainement pour une tournée d'un mois
en Algérie et en Tunisie.
Tournée au cours de laquelle ils joueront
Poil de Carotte, la Jalousiela Parisienne et
Snmson.
) (:
Des par-sang vont s'entraîner
en Algérie
Noctambule III, Opportune, Cosima, Ce-
rasus, Diabloteau, Saratoga et El Djem,
achetés par M. Eugène Marchand, ont été
embarqués pour l'Algérie où ils seront' sous
la direction de l'entraîneur Ferrer.
M. X. Licari a envoyé également en Algé-
rie Bridon, Royal Enclosure Rédiacteur, Sol-
fatare, Mouke et Vidalité,
) ç
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
it»
Il est décidé que désormais le croiseur-
école ¡canuc-d'Arc mouillera pendant la
soconde quinzaine de janvier en rivière de
Saïgon. Cette heureuse innovation permettra
à nos futurs officiers de marine de connaître
d'une façon, concrète les côtes de l'Indochine.
Après un séjour de quinze jours dans notre
port de guerre, le croiseur-école longerla les
côtes et visitera Camranh, Port d'Ayot et la
Baie d'Along ; deux escales sont également
prévues à Tourane et à Haïphong.
l
Dépêches de l'Indochine
Aviation
Un avion transportant quatre passagers,
qui était arrivé dimanche de Saïgon à Hong-
kong, par Hanoï et Camlton, est reparti
lundi à 6 heures pour Canton.
En congé
Le lieutenant de vaisseau Menés, ren-
trant en congé en France, s'est embarqué
le 1or octobre sur i'André-Lebon.
Au Conseil Général
de la Guyane
»♦«
Quelques jours après les élections lé-
gislatives, Cayenne a eu à enregistrer qua-
tre démissions de conseillers généraux qui
ont réduit de deux membres la Commission
Coloniale et rendu, impossible ses réunions.
Cette situation a mis le gouvernement lo-
cal dans l'obligation de procéder à des élec-
tions cantonales et a retardé ainsi de quel-
ques semaines la convocation du Conseil gé-
néral devenue nécessaire pour compléter la
Commission permanente. t
Une session extraordinaire de l'Assemblée
locale a été ouverte le 20 septembre dernier
par M. le gouverneur Bouge qui a prononcé
à cette occasion un discours dont nous ex-
trayoL's les renseignements qui suivent.
Il a d'abord déclaré à l'Assemblée que les
consultations électorales de 1932 se sont dé-
roulées dans une tenue et dans un calme ré-
fléchi qui ont été favorablement commentés
en France et qui font honneur à la Guyane.
f adresse, a-t-il dit aux élus et au Corps
électoral l'expression de mes remerciements
les plus sincères et je me permets de rappe-
ler affectuetisement que sans des méthodes
renouvelées, des sacrifices librement consen-
tis et une compréhension continue de nos de-
voirs et de nos obligations, le relèvement de
la colonie ne serait qu'un désir, certes loua-
ble, mais irréalisable.
La Mètropolet nous ne pouvons en douter,
nous accordera toujours sa sollicitude et fa-
cilitera notre tâche si nous continuons à
nous montrer dignes de ses excellents senti-
ments à notre endroit.
Ordre du jour
Après "cette entrée en matière M. Bouge a
fait connaître que l'ordre du jour de cette
session extraordinaire se résumait aux affai-
res suivantes :
io Remplacement des membres démission-
naires de la Commission Coloniale ;
20 Désignation des membres des diverses
commissions en remplacement des conseillers
généraux démissionnaires ;
30 Exonération des droits de douane sur
les récipients contenant du pétrole ou des
dérivés ;
40 Mode de concession du Domaine de la
Chaumière.
Situation financière
Il a parlé ensuite de l.i Mtuation finan-
cière de la colonie au jor septembre 1932, des
travaux d'emprunt, et des espoirs fondes sur
les résultats d'une mission d'études récem-
ment arrivée à Cayenne
Sur la- situation financière il s'est exprimé
ainsi
l
En mettant à part la subvention métropo-
litaine qui a atteint 3,800.000 Ir. pour 1930
êt qui ne nous est pas encore accordée pour
1931 et pour 1932, la situation financière cte
la colonie se présente de la façon suivante :
Déficit de l'exercice 1930, 4.870.415 fr. 74
déjilIitivemeltt, arrêté.
Défiçit de l'exercice 1931, 5.901.947 fr, 95
sous réserve de la régularisation de quel-
ques écritures qui ne saurait modifier sensi-
blement ce résultat. -
Pour l'exercice 1932, en cours, grâce à une
exécution attentive et prudente dIt budget
depuis le ior janviernous pouvons espérer
qu'à moins de circonstances- fortuites et mal-
heureuses dans les quatre 'mois à courir. le
déficit ne dépassera pas le montant de la
subvention (Véquilibre inscrite au budget,
soit 3.575.950 francs.
Ce résultat a été obtenu malgré l'obliga-
tion où s'est trouvée la colonie de faire face
à des dépenses imprévues dont la plus im-
portante résulte du maintien du tribunal du
Maroni dont la suppression avait été es-
comptée par VAdministration et VAssemblée
locale.
Cette mesure nc sera comprise que dans le
décret à l'étude relatif à. Vorganisation judi-
ciaire des colonies dans son ensemble.
La comparaison des derniers déficits, con-
nus pour les exercices 1930 et 193 1, envisagée
pour l'exercice 1932, montre une situation
améliorée tendant vers la normale d'un bud-
get équilibré, signe évident de la prospérité
du pays.
En ce qui concerne l'emprunt, le Gouver-
neur a dit :
Un décret en date du 5 septembre courant,
publié le 9 au Journal officiel de la Répu-
blique, a autorisé l'émission d'une première
tranche d'emprunt de 8.650.000 frMj adoptée
par le Conseil général en décembre 1931,
sur le total de 21 millions.
J'ai câblé le 13 septembre à M. le minis-
tre des Colonies de vouloir bien mettre im-
médiatement à. notre disposition 3 millions
qui feront l'objet d'ltn budget rectifié. Cet
acte tiendra compte des travaux exécutés et
en cours d'cxécution sur l'avance non régu-
larisée de 1.500.000 francs, aiiisi que ceux
que nous escomptons pouvoir entreprendre
avant le dernier décembre 1932.
Un budget spécial annexé au budget or-
dinaire de 1933 développera l'emploi du
complément de la. première tranche d'em-
prunt, soit 5.650,000 francs.
Les détails et les estimations des travaux
seront utilement précisés par M. l'ingénieur
en chef Riens, en mission dans la Haute..
Mana jusqu'à la fin de septembre, mais avec
lequel j'ai déjà examiné les principales ru-
briques de Vemprunt.
Le discours de M. le gouverneur Bouge a
été terminé par les renseignements suivants
sur la mission d'études envoyée à la Guyane:
M. le ministre des Colonies a manifesté,
une fois de plus, sa bienveillance à l'égard
de la Guyane en lui envoyant un ingénieur
en chef des Travaux publics, M. Ricits, et
un ingénieur des mines M. Delaitre, pour
dresser un rapport-programme sur les possi-
bilités de la Guyane et de l'Inini. principale-
ment en ce qui concerne les voies de com-
munication et l'exploitation des terrains au-
rifères.
Leurs observations et leurs conclusions,
venant d'ingénieurs particulièrement quali-
fiés et compétents, seront des plus utiles
pour 1tt mise au point de notre programme
d'avenir.
La propagande antifrançaise
aux NouveUes-Hébrides
Par P. LAFFITTE.
»♦«
Les Annales Coloniales ont signalé tout, ré,
cemment des symptômes d' une reprise, aux
Nouveliles-Hébrides, de la propagande anti-
française australométhodiste, à laquelle ses
agents paraissaient avoir renoncé depuis quel-
ques années. Le principal fomentateur de cette
campagne, qu'il incarne doublement, conune
missionnaire presbytérien et comme affidé des
intrigues australiennes, .te pasteur Paton, qui
avait quitté le pays, vient d' y reparaître, au
moment même où les journaux d' Australie re-
commencent à réclamer l'intervention de leur
gouvernement dans l' archipel.
Certes, la rivalité britannique s'est affirmée
ailleurs, à Saint-Pierre et Miquelon. par
exemple, aux Indes, partout où la France réa-
lisait une avance co!oniale, mais nuille part
elle n 'a pris une forme aussi âpre qu'aux Nou-
velles-Hébrides. où, sous la pression des spé-
culateurs d'Australie, les missionnaires métho-
distes ont apporté leur passion sectaire à lutter
contre l'influence française.
Puisqu'ils reparaissent en scène, il faut s'at-
tendre à des incidents qui nous font un devoir
d'appeler l'attention des Pouvoirs publics et
de nos l'ecteurs sur cette lointaine circonscrip-
tion du domfltm1^colonial français dotée ou
plutôt affligée d'un régime spécial dont l'im-
puissance n'est que trop manifeste.
Les Nouvelles-Hébrides constituent un ar-
chipel d'une quarantaine d'îles et îlots, s'éten-
dant du sud au nord, dans la région mélané-
sienne de l'Océan Pacifique, sur une longueur
qui n'est pas moindre de 1.200 kilomètres, de
l'île Anatom, la plus méridionale, à l'île Bat-
salé, du groupe des Torrès, la plus septentrio-
nale. Ces îles sont les sommets d une chaîne
d' origine volcanique et madréporique, immer-
gée à l'époque des grandes convulsions sismi-
ques et dont il subsiste encore trois volcans en
activité qui font parfois sentir jusqu'en Nou-
velle-Calédonie les contrecoups de l'eurs se-
cousses intérieures.
Abondamment arrosé par des cours d'eau
qui descendent des flancs des montagnes, le
sol de l'archipel est d'une grande fertilité, et
le littoral des îles offre en quantité des ports
naturels et de bons lieux de débarquement.
Bien que se rattachant au régime tropical,
le climat est de ceux auxquels l'e colon euro-
péen peut s'adapter le plus aisément, du moins
dans certaines conditions d'hygiène et de tra-
vail.
En somme, n'était l'éloignement de la mé-
tropole, les Nouvelles-Hébrides offriraient un
territoire assez propice à la colonisation.
Rétrospective historique
C'est en 1606 qu'un explorateur espagnol,
don Pedro Fernandez de Queilos. découvrit la
plus grande des NouvaliesHébrides, dans la-
quelle il crut trouver le continent austral à la
recherche ckiquel il était parti. 11 la baptisa
lie Espiritu Santo : c'est tout ce qui est resté
du premier inventeur de l'archipel.
L'Anglais Carteret y fit une apparition som-
maire en 1767. L'année suivante, Bougainville
y stationna et prit possession, au nom de la
France, de plusieurs îl'e3 qu'il appela les
Grandes Cyclades,
Cook, en 1774, donna à l'archipel le nom
de Nouxèlles-Hébrides qu'il a conservé.
La Pérouse le visita en 1788, d'Entrecas-
teaux en 1793, Dumont d'Urville en 1828, et
ces apparitions réitérées du drapeau français y
a ffirmèrent notre influence prépondérante.
Du reste, si l'ère coloniale n'était pas en-
core ouverte, nos baleiniers des mers australes
faisaient de ces îles un point de relâche, tan-
dis que certains de nos armateurs y envoyaient
chercher du bois de santal, de l'a nacre, du
coprah. - ..,
De son côté, le capitaine anglais raddon y
avait créé des comptoirs, et la rivalité s'affir-
mait peu à peu entre les marins et les commer-
çants des deux rations. Des missionnaires an-
glais y vinrent importer leurs méthodes qui
couvrent d'un pavillon religieux un mercanti-
lisme avide. Mais, malgré eux, le mouvement
commercial et maritime de l' archipel se déve-
loppait avec l'a Nouvelle-Calédonie, la terre
importante la plus proche, puisque Nouméa
n'est guère qu'à 400 kilomètres des principales
îles, tandis que l' Australie en est distante de
2.000.
C'est d'ailleurs de la Nouvelle-Calédonie
que vinrent les premiers colons qui commen-
cèrent la mise en valeur agricole et indus-
trielle des Nouvelles-Hébrides.
Propagande anglaise
Dès 1876, ces colons, se basant sur la pré-
dominance déjà bien établie de r œuvre fran-
taise dans les Nouvelles-Hébrides, demanda
leur annexion à la France. Leurs démarches
restèrent (infructueuses. L'année suivante,
l'Australie appuyée par les missions méthodis-
tes britanniques, réclamait l' annexion de l' ar-
chipel a l Angleterre.
Leur campagne dans ce but prit une teVle
allure que le gouvernement français demanda
des explications à Londres. Les pourparlers
engagés aboutirent à la Convention de 1878,
d'après laquelle la France renonçait à l'exclu-
sivité de ses droits et les deux nations s'enga-
geaient à ne pas porter atteinte à l'indépen-
dance des Nouvelles-Hébrides.
L'imprécision de cette formule n'empêcha
pas les Anglais d'intensiner Ifeur action. Qua-
tre ans après, ils possédaient 300.000 hectares
de terres et de nombreux comptoirs dans les
îles qui semblaient en passe de devenir an-
glaises.
La défense française
Les colons français de Nouvelle-Calédonie
organisèrent une défense active dont l' anima-
teur le plus zélé fut un commerçant de Nou-
méa, John Higginson, d'origine britannique,
naturalisé français, qui s'employa à la création
d'une société, la « Compagnie Calédonienne
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