Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-31
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 octobre 1932 31 octobre 1932
Description : 1932/10/31 (A32,N113). 1932/10/31 (A32,N113).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380532t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE, N° 118*
L8 NtfMBHO ; 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 31 OCTOBRE 1982.
JOURNAL queTiolEs
Rédaction & Administration f
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ràïgs 0-1
Tllim. t LCpUV". te.,
- IIICHBLIKU «7-S4
1- - 1 a
Les Annales Coloniales
LI. annonces et réclames sont reçues au
bureau c(u fournat.
DiRECTeuR.FoNQAteUR : Maroel RUBDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
élre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
IIOHNEREIITS
mec Im Revue illustré# :
Un aa 6 Mol. 3 Mili
France et
Colonies 180 n 100t 50 p-
Étranger.. 240 » 125 9 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux 4e poste.
Pages d'Histoire coloniale
J'ai trouvé, dans un vieux bouquin con-'
servé dans mon Ermitage et tout marqué de
taches de moisissure, quelques pages qui font)
plaisir à un Français
Il y est question de la révolte du Ben-
gale, en 1857. Sir Henri Lawrence allait
être bloqué dans Lacknau, capitale de
r Aoude. Aucune nouvelle n'arrivait. Les in-
surgés avaient supprimé les fils télégraphi-
ques, et nul courrier ne pouvait se risquer à
travers les bandes déchaînées qui ravageaient
le pays. Energique et courageux, Sir Henri
Lawrence se préoccupait de défendre Lack-
nau, acculait dans la Mouchie-Bhaoun et
dans la Résidence des munitions de guerre
et des provisions de bouche, creusait des
tranchées, élevait des terrassements, cons-
truisait des redoutes, installait les batteries.
En même temps, il enrôlait de -force et ins-
truisait tout ce qu'il y avait d'hommes va-
lides. Le danger croissait de jour en jour,
et même d'heure en heure : le sort des assié-
gés était réglé d'avance, si les ennemis
étaient victorieux ; il n'y avait à attendre
ni pitié, ni pardon.
Ôr, il y avait à Lacknau un Français
nommé Deprat ; il avait servi dans les chas-
seurs d'Afrique, sous les ordres de Lamo-
ricière, de Changarnier, de Cavaignac ; il
avait gagné ses galons de capitaine, puis
son esprit avantureux et son goût du risque
l'aVaient conduit à créer une maison de
commerce à Lacknau. Il s'était associé avec
un négociant anglais, nommé Rees, qui a
été un des rares survivants du siège et qui
en a laissé d'ailleurs une relation.
Il ne semble pas que Rees ait eu pour
son collaborateur une admiration très pro-
fonde. Les anciens officiers réussissent, la
plupart du temps du moins, assez mal, soit
dans les affaires, soit à la Bourse. On ima-
gine que Deprat, fougueux et fantaisiste,
ne brillait pas par les qualités essentielles
du parfait négociant et qu'il manquait à la
fois d'application et de méthode. L'amour
du danger est, au point de vue commercial,
moins une qualité qu'un défaut, et on
éprouve bien des déboires quand on est in-
capable, de bien comprendre que la méfiance
est mère de la sûreté. Bref, Deprat ne sem-
blait nullement réservé à conquérir une place
Délite dans' un monde où il s'était fourré
on ne savait trop pourquoi Mais il avait
(ltautres vertus, .et elles furent autrement
prêcheuses en la circonstance.
Avant - tout c'était un homme d'un cou.
rage admirable ; c'était un soldat sans peut
et un organisateur militaire sans reproche. Il
a vite fait de transformer en blockhaus sa
maison, qui était située dans la partie méri-
dionale de la Résidence, où 1.500 petsonnes,
"dont le tiers au moins était composé d'en-
fants et de femmes, s'entassaient sur un
espace lpng de 750 mètres et large de 320.
On confie à Deprat une garnison de cent
hommes, détachés du corps de police } le
bungalow est promu à la dignité de forte-
resse ; sur la terrasse se dressent deux cou-
leuvrines, et à côté deux tenter une pour
le capitaine, commandant le fort, l'autre
pour son associé. Fusils de rechange, poudre,
cartouches, projectiles, eau, il y a là tout
ce qu'il faut pour faire bonne contenance, et
l'on devine que Deprat n'a déçu aucun es-
poir. Au reste, le courage va chez lui de pair
avec la bonté. Dès le début de l'insurrec-
tion, Deprat a augmenté ses charges ordi-
naires : il a recueilli une famille de malheu-
reux, échappés miraculeusement au massa-
cre, et auxquels il ne restait que les yeux
pour pleurer.
- Mais voici bien une autre affaire : D-
prat n'était pas un inconnu pour Nana-
Sahid, et pour son confident Amisoul'lah-
Khan, que le rajah avait autrefois envolé
en Angleterre pour défendre ses intérêts.
Nana-Sahib dépêche donc un émissaire
chargé d'annoncer à Deprat la chute de
Cawnpour et de lui offrir de très précieux
avantages, s'il voulait commander à ses
troupes, Deprat n'hésite pas un instant.
Il prend comme interprète Rees, qui con-
naissait beaucoup mieux que lui l'hindous-
tani, et il fait répondre à Nana-Sabib :
« Je refuse ton offre sans qu'il soit utile
d'insister. Je me suis mis moi-même sous
la -protection des Anglais, et je ne puis dé-
cemment ni les abandonner, ni encore moins
les trahir. Au reste, il ne Saurait y avoir
rien de commun entre moi et ceux qui égor-
gent des femmes et des enfants. Va donc
porter ces paroles à Nana-Sahib et à Ami-
zoullah-Khan, et fais vite. Voici vingt rou-
pies pour toi. Décampe, car si je te retrouve
dans une demi-heure, ton compte est bon,
tu seras pendu. »
Le messager ne se le fait pas dire deux
fois. L'associé de Deprat aurait d'ailleurs
désiré qu'on n'attendit pas, une demi-heure
et qu'on pendit l'émissaire du rajah sans
tergiverser. Mais le Français considérait
qu'il y avait là une question d'honneur, et
qu'on ne prouvait violer le respect dû à un
parlementaire ennemi. Rees n'y aurait pas
mis tant de !façons.
Il y a dans ces quelques pages, écrites
sans prétention, une histoire comme on en
voit tant dans les annales de nos colonies,
et aussi des colonies qui ne nous appartien-
nent pas. Les qualités du Français, qui ont
permis à notre empire d'outre-mer de se
fonder d'abord, de s'organiser ensuite, se
retrouvent même quand elles doivent être em-
ployées au service d'autres peuples coloni-
sateurs. Le livre que j'ai sous les yeux les
énumère ainsi :
« Bravoure à toute épreuve, cœur géné-
reux, humeur facile, gaieté inaltérable,
loyauté chevaleresque 9, c est une belle guir-
lande de mérites et de vertus.
Mario Roastan,
Sénateur dé l'Hérault,
Ancien ministre.
Dépêches de l'Indochine
»♦«
Inauguration du monument de Washington
Dimanche a été inauguré à Saigon en pré-
sence des autorités. civiles et militaires, du
corps consulaire et d'une foule imposante
de Français et d'Annamites, le buste de
Georges Washington offert par la colonie
américaine à la ville de SaIgon.
Inauguration d'un système
d'adduction d'eau par M. Pasquier
Le Gouverneur général Pasquier, accom-
pagné du Résident supérieur au Tonkin et
de diverses personnalités, a inauguré, à 45
kilomètres di Haiphong, un nouveau sys-
tème d'adduction d'eau destinée au grand
port du Tonkin.
- ')1 :
- QiieordlBaUoB
ne prêtres en Indochine
1
Il n'y avait pas eu de nouveaux p-rêtres au
vicariat apostolique de. Hué depuis quatre
ans. Derttièrement huit diacres recevaient
Vordination sacerdotale dans la cathédrale
de Phu-Ca'm, à Hué. Malgré une chaleur
accablantela cérémonie fut des plus solen.
nelles : une foule énorme de chrétiens ve-
nus d'un peu partout remplissait la vaste
église et une cinquantaine de missionnaires
et de prêtres indigènes prirent part à
l'émouvante imposition des mains. Lors qu'en
1859, Mgr Sohier ordonna le prêtre André
Thai (la dernière ordination en temps de
persécution), la cérémonie eut lieu la nuit,
dàns une maison privée à An-Vdtt, une chré-
tienté retirée au Pied de la montagne. Les
temps sont heureusement changés. Les nou-
veaux prêtres de jadis devaient se cacher
après leur ordination, ceux d'aujourd'hui,
leurs chrétientés viennent les chercher en
cortège, drapeaux -déployés, au son des tam-
tam, au chant des cantiques, avec une so-
lennité dont on se fait difficiltllltimt une idée
en Europej tout le village est en fête pour'
glorifier en leur personne le sacerdoce ca-
tholique.
Le vicariat apostolique de Iiué compte
maintenant 101 prêtres iptdigènes, alors qu'il
en avait 33 seulement en igoo, le chiffre a
triplé en trente-deux ans. On peut apprécier
par là l'effdrt constant des p et4t ap p récier
par là l'effort constant des missions Etran-
gères de Paris, fidèles à leur but premier 1
la fondation d'un clergé indigène dam les
pays qu'elles ont à évangéliser.
(Agence Fidès).
Une interpellation
sur les élections au Conseil
Supérieur des Colonies
»♦*
M. de Tastes, député de Paris, candidat
au Conseil Supérieur des Colonies pour les
établissements français d'Océanie, contre M.
Gratien Candace, sous-secrétaire aux Colo-
nies, demande à interpeller le ministre des
Colonies sur « la fermentation inquiétante
qui règne parmi les .populations des établis-
sements français de l'Océanie et sur les rai-
sons qui ont provoqué cette agitation ».
M. de Tastes affirme avoir été victime de
fraudes électorales dans les élections qui ont
eu lieu le 2 octobre au Conseil supérieur des
Colonies où il était candidat, et, il accuse
M. Candace, sous-secrétaire d'Etat, d'avoir
favorisé ces fraudes.
Rappelons les chiffres communiqués parle
Ministère des Colonies : M. de Tastes" 1.728
voix; M. Candace, 997 voix.
Ces premiers résultats doivent donner tous
apaisements à M. de Tastes, puisqu'ils lui
conservent à peu près la totalité des voix ob-
tenues par M. J. Lemaire contre M. Gratien
Candace il y a deux ans.
M. Manceron rejoint son poste
1"
M. Manceron, Résident général de France !
en Tunisie, qui a quitté 1 Paris dimanche
après-midi, à 17 h. 40, pour Marseille, a pris
ce matin à Marignane l'avion qui le dépo-
sera à Tunis ce soir.
M. Manceron, était accompagné de Mme
Manceron et de M. (Knobel, son chef de ca-
binet.
Le Résident général a été salué à son dé-
part à la gare de Lyon par MM. Charlety,
rceteur de l'Université de Paris ; Voizard,
chef de cabinet de M. Lucien Saint ; Gau-
diani, directeur de l'Intérieur en Tunisie ;
Geofïrby-Saint-Hilaire, directeur et Barriou-
let, sous-directeur de l'Office de Tunisie, à
Paris, et par de nombreux amis personnels.
> <
Retour d'Afrique
..t.
Au début de cette année était partie pour
l'Afrique la mission conduite par M. Fran-
çois Edmond-Blanc, membre du Conseil de
la Société des Amis du Muséum, mission qui
avait pour objet de ramener pour le Jardin
des Plantes des animaux vivants. Elle est
revenue ces jours-ci, ayant atteint son but et
rapportant pour nos collections nationales
des petites autruches, des gorilles, une pan-
thère, deux ou trois lionceaux, un chim-
panzé et un chat doré d'Afrique, ramené en
Europe pour la première fois.
-. 1
Une politique coloniale
du mouton
m
-
E. mouton paisible et
doux se « laisse ton-
dre la laine sur le
dos », et cette chaude
toison fournit en ma-
jeure partie les beaux
et souples tissus qui
font, sur le marché
mondial, la renom-
mée de. nos fabri-
cantSe!
Au seul point de vue de l'industrie lai-
nière, essentiellement française, la 1 politi-
que coloniale du mouton 1 prend une signi- ;
fieation éloquente. Aussi, est-ce avec un vif
intérêt que j'ai pris connaissance du compte
rendu annuel des travaux, que l'Union
Ovine de VAfrique du Nord et l'Union
Ovine Coloniale, exécutent dan^la France
d'outre-mer. Ces. documents démontrent que,
malgré la crise tris vive qui atteint Vindus
trie lainière et qui réduit sensiblement le fi-
nancement de cette action, les efforts entre-
pris au cours des années précédentes ont été
poursuivis avec continuité et méthode. Les
principaux services collectifs créés par les
Unions Ovines ont reçu partout, et notam-
ment au Maroc, en Algérie et en-Tunisie, de
nouveaux développements.
On relève par exemple l'organisation pen-
dant l'exercice 1931-1932 d'un grand nom-
bre de concours itinérants de troupeaux dans
toute l'Afrique du Nord ; de nouveaux
aménagements de points d'eau et d'installa-
tions collectives à l'usage des éleveurs indi-
gènes en Algérie et au Soudan, l'extension
des bains contre les maladies parasitairest
particulièrement au Maroc ; la distribution
de primes de sélection pour la conservation
des meilleurs béliers marqués dans les tri-
bill arabes et bédouines ; Vimportation de
géniteurs des principales races françaises au
lliaroe, en Mauritanie et au Tchad, etc.
De plus, ces associations ont encouragé la
réforme du marché des produits de l'élevage,
dans le sens de la vente directe par les pro-
ducteurs, au moyen d'organismes, spécialisés
de conditionnement et de vente. Les foires
de laine du Soudan, les ventes publiques de
laines et. peaux d'Afrique du Nord, les ex*
portattons de moutons par les coopératives
d'éleveurs du Maroc et de la Tunisie ont
été appuyées dans ee but. Notons aussi, à
Céryville, la création de la première cDopl.
rative indigène de gestion européenne.
Si j'inumère tous ces efforts !tt?flP!r,tll
en pleine crise, par VUnion Ovine de l'Afri-
que du Nord et par l'Union Ovine Colo-
niale, c'est parce que, je le répète, « la poli-
tique coloniale du mouton » correspond aux
besoins d'une industrie essentiellement fran-
çaise, Il faut de la laine pour alimenter
nos filatures, véritable richesse nationale.
Dans la métropole, nos fabricants ont fait
de grands efforts pour fournir à la clien-
tèle des étoffes de laine de toute première
qualité et à des prix si avantageux que les
tissus inférieurs en matière végétale arrivent
à coûter 7JIus cher.
Dans notre empire d'outre-mer, les Unions
Ovines ne cessent pas d'améliorer l'élevage
du moutoll. Des deux façons, il s'agit d'une
heureuse politique économique, française, que
nous ItOtiS devons d*encourager.
« Les meilleurs produits - aux meilleurs
prix », telle est la meilleure ordonnance
contre la crise de mévente.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Emile Peigné
directeur des Affaires algériennes
au Ministère de l'Intérieur
*+*
M. Emile Peigné, chef de bureau au mi-
nistère de l'Intérieur, directeur du cabinet
de M. Camille Chautemps, est nommé direc-
teur du contrôle de la comptabilité et des
Affaires algériennes, en remplacement de M.
Genébrier admis, sur sa demande, à faire va-
loir ses droits à la retraite.
M. Peigné est - âgé de 52 ans ; il débuta
dans l'administration en 1902 comme attaché
au cabinet du ministre des Colonies; entra
en 1906 comme rédacteur au ministère de
l'Intérieur.
M. Peigné était, au cours de ces dernières
années, chargé de diriger les services de la
Sûreté nationale et de la police de Paix. En
1931, il devint secrétaire général de la Com-
mission supérieure de défense contre les
attaques aériennes.
M. Peigné a toujours été apprécié de tous
pour sa grande compétence administrative et
l'affabilité dont il ne se départit jamais.
) - -.- (
Après la session des délégations
financières nigériennes
«» »
Le Budget de l'Algérie
La session des délégations financières al-
gériennes s'est terminée samedi soir après le
vote du budget de 1933, qui s'établit par
1.865.320.643 francs de recettes contre 1 mil-
liard 864.52g.710 francs de dépenses, soit
avec un excédent de 790,924 francs.
Dans leur discours de clôture, M. Caries,
président des Délégations, et M. Carde, gou-
verneur général se sont félicités que ce ré-
sultat ait pu être obtenu grâce notamment
au report après le ier janvier de l'emprunt
algérien de 1.500 millions, ce qui économise
43 millions d'intérêts que l'Algérie aurait
dû payer et grâce aux restrictions diverses
de 72 millions sur les dépenses qui avaient
été d'abord prévues au budget extraordi-
naire.
Le commerce extérieir 1
de la France avec ses Colonies
et Pays de Protectorats
*♦«
(Neut premiers mois de 1982)
L des march andises en provenance des colonies
et pays de protectorat, importées en France
t I - prjemiers mois de 1932 et de
Importations (en milliers de francs)
1932 1931
Afrique occidentale
ffançaise 256.647 377.009
Algérie ¡' ..!. 2.326.305 2.642.663
ne 282.786 301'.049
Madagascar et dé-
pend ances 150.536 172.464
M £ oc 351.272 263.024
Syrie 2K 224 33.349
Tunisie 503.478 460.646
Autres colonies et
pays de protec-
torat 533.292 526.746
Totaux des colo..
nies françaises et
pajtf dç protec-
torat t. 4.425.740 4.779 J70
Par rapport aux importations s. neuf pre-
miers mois de 1931, celles des neuf premiers
mois de 193Z ont diminué de 353.430 (mil-
liers de francs).
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination des colo-
nies et pays de protectorat, pendant les neuf
premiers mois de 1932 et 1931 :
Exportations (en milliers de francs)
i932 1931
Afrique occidentale
rfançaise 145.697 214.000
Algérie .,. 2.331.651 2.965.725
Indochine 335.259 421.959
Madagascar et dé-
pendances 166-022 193.467
Matoc .,. 553.126 660.696
Syne 103.680 116.068
Tunisie ,. 563.222 562.334
Autres colonies et
pays de protec-
torat 291.324 313.028
Totaux des et
:- nies frise. et
pays de prÕteéJ
torat 4.491.961 5.467.277
Par rapport aux exportations des neuf pre-
miers mois de 1931, celles des neuf premiers
mois de 1932 ont diminué de 975.2% (milliers
de francs).
) "'(
Sisal et Cuirs
malgaches
»♦•
A Madagascar comme ailleurs, la situation
de certains produits d'exportation est restée
précaire, même lorsque, dans une forme ou une
autre, le produit est favorisé par certains cor-
rectifs douaniers. Nous avons déjà fait allu-
sion au désir de nos collons de voir protéger
l'ensemble des denrées exportées.
La Chambre de Commerce de Majunga a
récemment saisi les délégués de ta grande île
au Conseil supérieur des Colonies, de leurs
doléances en ce qui concerne le sisal et les
cuirs.
Pour le sisal, le rendement de la caisse de
compensation n'a pas été ce qu'on en attendait,
étant donné que le texte instituant la prime de
protection ne parlait que du seul sisal et que
Quantités d'imoortations en France venant de
l'étranger se sont faites sous une dénomination
botanique autre, non prévue aux textes. Ces
demiers seront remaniés en conséquence et
comporteront une taxe frappant le sisal étran-
ger en même temps que ses succédanés. La
taxe sera également étendue aux fibres de coco,
ce qui permettra d' accorder une prime à un
produit secondaire dérivant de la production
du coprah.
Pour les cuirs, la campagne est plus rude.
On se trouve en présence, d'un côté de l1 Ad-
ministration locale qui répugne à réduire un
poste de recettes important de son budget, et
de l'autre, du commerce qui constate que le
rendement de la vente des cuirs est nul par
suite d'une taxe d'abatage trop élevée. Le ré-
sultat est la disparition presque totale des cuirs
sur l'e marché malgache. puisque le prix payé
à l'indigène ne le rémunère pas d'une façon
suffisante de son * travail et de ses frais. Une
réduction de la taxe d'abatage, celle actuelle-
ment en vigueur est meurtrière pour l'industrie
des cuirs.
Le Gouverneur générai a déjà étudié de
près cette question et il serait favorable à une
solution qui lui a été .proposée et qu'il soumet-
tra aux prochaines Délégations économiques et
financières. Cette solution consisterait en la
substitution d'un droit de sortie à la taxe ac..
tuelle d'abatage.
) ..- (
L'antenne coloniale
̃ ̃ ̃
En A. E. F. on fait un gros effort
pour la T. S. F,
On procède actuellement aux essais d'un
nouvel émetteur à ondes courtes d'une puis-
sance de 5 kws qui vient d'être installé à
Brazzaville, capitale de l'Afrique Equato-
riale française. Cette nouvelle station assu-
rera la liaison directe avec la France.
Une inégalité etiange
dans les conditions de retraites
des fonctionnaires coloniaux
>».
Au moment où vont être de' nouveau exa-
minés les traitements et les pensions des
fonctionnaires, il est peut-être opportun d'at-
tirer l'attention sur la situation assez singu-
lière faite à un de nos corps coloniaux à
l'heure où sonne la retraite pour ses mem-
bres.
Avant 1924 les administrateurs des colo-
nies étaient admis au bénéfice des pensions
militaires. Depuis, la loi du 14 avril 1924
les a rangés parmi les bénéficiaires des pen-
sions civiles. Toutefois, ceux d'entre eux
dont la nomination était antérieure à cette
date pouvaient choisir entre les deux ré-
gimes et un certain nombre a préféré conser-
ver l'ancien statut, plus avantageux à cause
des majorations accordées pour « services
effectués dans les territoires d'outre-mer aux
envoyés. d'Europe M. a loi du 14 avril 1924,
Mais, alors que la loi du 14 avril 1924,
dans son article 3, paragraphe C dit expres-
sément : « sont considérés comme envoyés
d'Europe les militaires et marins français
originaires d'Europe ou nés dans une colonie
de père et mère tous deux buropeens, de
passage dans ces régions et n'y étant pas dé-
finitivement fixés » une interprétation étroi-
tement restrictive partage en deux catégories
ces « originaires d'Europe » appartenant au
même cadre, remplissant dans des conditions
identiques les mêmes fonctions, savoir :
10 ceux qui ont été nommés alors qu'ils
étaient en France et qui, pour se rendre à
leur poste, ont dû prendre un bateau aux
frais de l'administration ; 20 ceux qui se
trouvant à la colonie au moment de leur no-
mination avaient eux-mêmes payé ce pre-
mier passage. Ceux-ci pour avoir droit à une
retraite doivent non pas 25 ans mais 30
ans de. service et ils ne bénéficient d'aucune
des majorations prévues au paragraphe C -
car, dit-on, ils servent dans leur pays d'ori-
gine.
Ainsi, un fonctionnaire parti de ï rance
qui de 25 à 55 ans sert en Afrique, qui, en
moyenne après chaque séjour de deux ans
revient en Europe pour un congé de six
mois et qui finit sa carrière comme adminis-
trateur de première classe à 42.000 fr. voit
sa retraite ainsi décomptée :
25 ans de service Fr. 21.000
5 ans suwlémen$ires. 4.,200
12 ans de majoration coloniale (moi-
tié des 24 ans de présence effective) 10.080
Total.,. Fr. 35.280
ramenée à 31.500 trois quarts maximum,
de la dernière solde d'activité.
Son collègue nommé alors qu'il était en.
Afrique, bien qu'ayant fait une carrière toute
pareille n'aura droit qu'aux 21.000 francs
correspondant à la moitié de la solde
moyenne des trois dernières années, soit les
deux tiers de la pension requise par le pre-
mier.
L'inégalité apparaît quasi monstrueuse.
Rien ne la justifie vraiment. Et on peut
s'étonner que la bonne volonté des autorités
compétentes, maintes fois alertées et convain-
cues, n'ait pu jusqu'à présent réussir à ef-
facer cette différence de traitement qui est
bien près de constituer tout simplement une
iniquité.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
+- (
L'Aviation Coloniale
»♦«
Le trafic de l'Aéropostale
Trafic de l'Aéropostale pendant la semai-
ne du 17 au 23 octobre : France-Espagne-
Mnroc : 119.642 lettres ; France-Algérie :
20.982 ; France-A.O.F, : 15.081 ; France-
Amérique du Sucl : 21.415- ; Amérique du
Sud-France : 27.752. Total : 211.512 lettres.
Paris-Oran
Dollfus est parti, hier mutin, à 7 heures,
de l'aérodrome Moranc-Saulmer, à Villa-
coublay, accompagné de sa femme et du
mécanicien Prax pour Oran via Biarritz.
Matériels Farman 190-Hispano 230 CV, à
refroidissement par l'air.
L'avion postal d'Amérique du Sud
s'est égaré
Le courrier venant d'Amérique et parti
de Dakar samedi soir à 9 heures s'est posé
à 200 kilomètres à l'est de Port-Etienne,
latitude 20-30 à 4 heures du matin.
Le pilote a été trompé par la lueur d'une
étoile qu'il a prise pour le phare de Port-
Etienne.
Les postes radiogoniomélriques de Saint-
Louis, Port-Etienne et Cisneros ont immé-
diatement situé l'avion qui avait atterri
sans dommage grâce à sa bombe éclai-
rante. Le radiotélégraphiste, immédiate-
ment après l'atterrissage, a mis en fonc-
tionnement son poste de T.S.F. terrestre,
ce qui a permis de le situer immédiatement.
Un avion dépanneur est parti de Port-Etien.
ne et a atterri à 4 kilomètres de l'avion
courrier. Le transbordement du courrier
présentant de sérieuses difficultés d'un
avion à l'autre, les deux avions partiront
demain matin h la pointe du jour.
) ..+
Au Conseil d'État
-.
A Cayenne. Requête d'un fonctionnaire
des douanes
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Bafau, de l'administration des douanes,
avait présentée aux fins d'annulation d'une
décision du Gouverneur de la Guyane fran-
çaise en date du 9 août 1929 refusant à en-
térimer sa nomination comme préposé des
douanes.
.Attendu que l'inspecteur chef du service
des douanes de la Guyane a procédé à la
nomination de M. Bafau, sans vérifier si
cete nomination pouvait être faite au titre
du quart des emplois dont il pouvait dispo-
ser en se conformant aux prescriptions de
l'arrêté du Gouverneur de la Guyane en
date du 23 août 1923.
IMPRESSIONS ALGÉRIENNES
-
L'Algérie en progrès
par Thomas GheenwÔOÎ).
»♦«
Notes publions aujourd'hui lé second ar-
ticle de M. Thomas Greehwodd sur les im-
pressions algériennes ql('il a eues lors de son
dernier voyage en Afrique dit Nord.
Le travail des indigènes
Il semble que, dans certains milieux,
indigènes surtout, on n'ait pas inté-
rêt à intensifier l'instruction des indigènes
afin d'exploiter leur travail plus facilement.
Et, en effet, les hommes travaillent pour
presque rien en Algérie : huit à dix francs
par jour! A ce taux-là, les colons français
ou néo-français et les aghas indigènes peu-
vent se vanter de faire de gros profits. On
prétend que si les indigènes sont mieux
payés, ils s'empressent de ramasser une cen-
taine de francs en quelques semaines, puis
ils désertent leur travail pour aller dépenser
ces maigres économies, après quoi ils retour-
nent tête basse pour se lemettre au travail.
Il peut y avoir du vrai dans cette alléga-
tion; mais d'abord, il faut avouer qu'on ne
peut guère aller bien loin avec cent francs,
et puis s'ils sont mieux payés, il peut se
faire que les indigènes se débarrassent de
cette paresse révoltante qu'ils étalent sans
honte. Pour moi, s'il s'agit de m'éreinter
pendant dix heures pour ne gagner que huit
francs, je préférerais certes imiter ces
indigènes et me coucher'au soleil devant une
porte: le douar pourvoira à ma nourriture,
car il serait contraire à la loi coranique que
mes frères de tribus me laissent mourir de
faim.
Organisation de l'hygiène
A côté de la question sociale, l'instruc-
tion publique et du travail, il convient de
mentionner la question de l'hygiène publi-
que qui est la condition indispensable de la
croissance et de l'amélioration de îa race.
Au moment de la conquête, l'Algérie ne
possédait aucune institution d'assistance mé-
dicale. Un vulgaire empirisme, agrémenté
de sorcellerie, suffisait aux toubibs et aux
matrones pour subvenir aux besoins médi-
caux des villes et des tribus. Mais grâce à
l'initiative du Gouverneur Jonnart, un re-
marquable système d'hygiène publique s'est
développé peu à peu, à travers tout le pays ;
des infirmeries spéciales pour les indigènes
sont installées sur tous les points où le be-
soin se fait - sentir. Des cliniques à l'usage
des femmes - et enfants sont instituées dans
les principaux centres sous la direction de
doctoresses qui donnent en même - temps des
consultations gratuites, et des services ana-
logues de consultation générale sont installés
dans les villes et dans les douars, avec dis-
tribution de médicaments gratuits. Enfin,
des services spéciaux pour combattre les
ophtalmies, et d'autres pour la vaccination,.
J'ai eu l'occasion de visiter des infirmeries
indigènes; quoiqu'elles soient édifiées sans
luxe, elles offrent toutes les garanties de so-
lidité et d'hygiène; mais le couchage et le
régime alimentaire sont en harmonie avec les
conditions ordinaires des musulmans. Il est
intéressant de signaler également les clini-
ques et les salles de consultations gratuites
pour les femmes, que dirigent des femmes
médecins; car les mœurs musulmanes répu-
gnent à laisser examiner et soigner les fem-
mes par des médecins hommes. Dans les
tribus et les douars, cependant, l'insuffi-
sance du personnel oblige les médecins de
colonisation à se charger de tous les malades
indistinctement; mais leur tact et leur art
ont fini par mettre en confiance les indigè-
nes, qui se montrent de moins en moins hési-
tants à faire soigner leurs femmes et leurs
enfants par des médecins de colonisation,
lorsqu'il ne se trouve pas, dans la région,
des infirmières-visiteuses.
Néanmoins, voici deux histoires qui mon-
trent combien il reste encore à faire pour
habituer les indigènes à la médecine scien-
tifique. Un riche propriétaire de l'intérieur
avait une de ses femmes gravement malade.
Il fit venir un médecin qui lui demanda
mille francs pour l'opération et les soins
qu'exigeait la condition de la malade. « Mais
pour ce prix-là, docteur, dit l'Arabe, je pré-
fère laisser mourir cette femme que j'ai
déjà depuis quelque temps, et en acheter
une autre. D L autre histoire se rapporte à
une coutume assez courante parmi les tribus
du littoral : lorsqu'une fomme est stérile,
on l'emmène en mer, et lJ, malgré ses cris,
ses pleurs et ses protestations, on lui fait de
longues immersions dans la grande bleue
pour la corriger de son défaut!
Résultats heureux
de l'organisation touristique
Les villes et les gros bourgs de l'Algérie
offrent donc une intéressante variété d'étu-
des et d'expériences, sans compter leurs
mille attraits évocateurs pour le touriste ou
le simple flâneur. Mais, à ce point de vue,
on ne saurait passer par l'Algérie sans subir
l'attrait du désert. Le trajet d'Alger à Bis-
kra par Bou-Saada, permet de prendre un
premier contact avec l'intérieur algérien.
Placée aux portes du désert, Biskra est un
excellent point de départ pour faire le
Sahara. Les plus timides se contenteront de
.prcmlre le gentil train blanc qui roule sans
accroc jusqu'à Touggourt, ville d'une blan-
cheur immaculée à l'orée des grands sables.,
Mais -- les plus audacieux - grimperont dans - les
autocars spéciaux qui suivent les pistes saha-
riennes en passant les pittoresques oasis de
El Oued, Guerrara, Ghardaia, Laghouat et
Djclfa, (l'où l'on rentrera à Alger; à moins
que de Ghardaia, ils ne préfèrent ajouter un
long crochet supplémentaire jusqu à Timi-
moun et à In Salah, au cœur des solitudeat
sahariennes. Si l'on revient par Biskra, le
L8 NtfMBHO ; 80 CENTIMES
LUNDI SOIR, 31 OCTOBRE 1982.
JOURNAL queTiolEs
Rédaction & Administration f
ù9wmu*Ê+wm
ràïgs 0-1
Tllim. t LCpUV". te.,
- IIICHBLIKU «7-S4
1- - 1 a
Les Annales Coloniales
LI. annonces et réclames sont reçues au
bureau c(u fournat.
DiRECTeuR.FoNQAteUR : Maroel RUBDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
élre reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIAI.ES.
IIOHNEREIITS
mec Im Revue illustré# :
Un aa 6 Mol. 3 Mili
France et
Colonies 180 n 100t 50 p-
Étranger.. 240 » 125 9 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux 4e poste.
Pages d'Histoire coloniale
J'ai trouvé, dans un vieux bouquin con-'
servé dans mon Ermitage et tout marqué de
taches de moisissure, quelques pages qui font)
plaisir à un Français
Il y est question de la révolte du Ben-
gale, en 1857. Sir Henri Lawrence allait
être bloqué dans Lacknau, capitale de
r Aoude. Aucune nouvelle n'arrivait. Les in-
surgés avaient supprimé les fils télégraphi-
ques, et nul courrier ne pouvait se risquer à
travers les bandes déchaînées qui ravageaient
le pays. Energique et courageux, Sir Henri
Lawrence se préoccupait de défendre Lack-
nau, acculait dans la Mouchie-Bhaoun et
dans la Résidence des munitions de guerre
et des provisions de bouche, creusait des
tranchées, élevait des terrassements, cons-
truisait des redoutes, installait les batteries.
En même temps, il enrôlait de -force et ins-
truisait tout ce qu'il y avait d'hommes va-
lides. Le danger croissait de jour en jour,
et même d'heure en heure : le sort des assié-
gés était réglé d'avance, si les ennemis
étaient victorieux ; il n'y avait à attendre
ni pitié, ni pardon.
Ôr, il y avait à Lacknau un Français
nommé Deprat ; il avait servi dans les chas-
seurs d'Afrique, sous les ordres de Lamo-
ricière, de Changarnier, de Cavaignac ; il
avait gagné ses galons de capitaine, puis
son esprit avantureux et son goût du risque
l'aVaient conduit à créer une maison de
commerce à Lacknau. Il s'était associé avec
un négociant anglais, nommé Rees, qui a
été un des rares survivants du siège et qui
en a laissé d'ailleurs une relation.
Il ne semble pas que Rees ait eu pour
son collaborateur une admiration très pro-
fonde. Les anciens officiers réussissent, la
plupart du temps du moins, assez mal, soit
dans les affaires, soit à la Bourse. On ima-
gine que Deprat, fougueux et fantaisiste,
ne brillait pas par les qualités essentielles
du parfait négociant et qu'il manquait à la
fois d'application et de méthode. L'amour
du danger est, au point de vue commercial,
moins une qualité qu'un défaut, et on
éprouve bien des déboires quand on est in-
capable, de bien comprendre que la méfiance
est mère de la sûreté. Bref, Deprat ne sem-
blait nullement réservé à conquérir une place
Délite dans' un monde où il s'était fourré
on ne savait trop pourquoi Mais il avait
(ltautres vertus, .et elles furent autrement
prêcheuses en la circonstance.
Avant - tout c'était un homme d'un cou.
rage admirable ; c'était un soldat sans peut
et un organisateur militaire sans reproche. Il
a vite fait de transformer en blockhaus sa
maison, qui était située dans la partie méri-
dionale de la Résidence, où 1.500 petsonnes,
"dont le tiers au moins était composé d'en-
fants et de femmes, s'entassaient sur un
espace lpng de 750 mètres et large de 320.
On confie à Deprat une garnison de cent
hommes, détachés du corps de police } le
bungalow est promu à la dignité de forte-
resse ; sur la terrasse se dressent deux cou-
leuvrines, et à côté deux tenter une pour
le capitaine, commandant le fort, l'autre
pour son associé. Fusils de rechange, poudre,
cartouches, projectiles, eau, il y a là tout
ce qu'il faut pour faire bonne contenance, et
l'on devine que Deprat n'a déçu aucun es-
poir. Au reste, le courage va chez lui de pair
avec la bonté. Dès le début de l'insurrec-
tion, Deprat a augmenté ses charges ordi-
naires : il a recueilli une famille de malheu-
reux, échappés miraculeusement au massa-
cre, et auxquels il ne restait que les yeux
pour pleurer.
- Mais voici bien une autre affaire : D-
prat n'était pas un inconnu pour Nana-
Sahid, et pour son confident Amisoul'lah-
Khan, que le rajah avait autrefois envolé
en Angleterre pour défendre ses intérêts.
Nana-Sahib dépêche donc un émissaire
chargé d'annoncer à Deprat la chute de
Cawnpour et de lui offrir de très précieux
avantages, s'il voulait commander à ses
troupes, Deprat n'hésite pas un instant.
Il prend comme interprète Rees, qui con-
naissait beaucoup mieux que lui l'hindous-
tani, et il fait répondre à Nana-Sabib :
« Je refuse ton offre sans qu'il soit utile
d'insister. Je me suis mis moi-même sous
la -protection des Anglais, et je ne puis dé-
cemment ni les abandonner, ni encore moins
les trahir. Au reste, il ne Saurait y avoir
rien de commun entre moi et ceux qui égor-
gent des femmes et des enfants. Va donc
porter ces paroles à Nana-Sahib et à Ami-
zoullah-Khan, et fais vite. Voici vingt rou-
pies pour toi. Décampe, car si je te retrouve
dans une demi-heure, ton compte est bon,
tu seras pendu. »
Le messager ne se le fait pas dire deux
fois. L'associé de Deprat aurait d'ailleurs
désiré qu'on n'attendit pas, une demi-heure
et qu'on pendit l'émissaire du rajah sans
tergiverser. Mais le Français considérait
qu'il y avait là une question d'honneur, et
qu'on ne prouvait violer le respect dû à un
parlementaire ennemi. Rees n'y aurait pas
mis tant de !façons.
Il y a dans ces quelques pages, écrites
sans prétention, une histoire comme on en
voit tant dans les annales de nos colonies,
et aussi des colonies qui ne nous appartien-
nent pas. Les qualités du Français, qui ont
permis à notre empire d'outre-mer de se
fonder d'abord, de s'organiser ensuite, se
retrouvent même quand elles doivent être em-
ployées au service d'autres peuples coloni-
sateurs. Le livre que j'ai sous les yeux les
énumère ainsi :
« Bravoure à toute épreuve, cœur géné-
reux, humeur facile, gaieté inaltérable,
loyauté chevaleresque 9, c est une belle guir-
lande de mérites et de vertus.
Mario Roastan,
Sénateur dé l'Hérault,
Ancien ministre.
Dépêches de l'Indochine
»♦«
Inauguration du monument de Washington
Dimanche a été inauguré à Saigon en pré-
sence des autorités. civiles et militaires, du
corps consulaire et d'une foule imposante
de Français et d'Annamites, le buste de
Georges Washington offert par la colonie
américaine à la ville de SaIgon.
Inauguration d'un système
d'adduction d'eau par M. Pasquier
Le Gouverneur général Pasquier, accom-
pagné du Résident supérieur au Tonkin et
de diverses personnalités, a inauguré, à 45
kilomètres di Haiphong, un nouveau sys-
tème d'adduction d'eau destinée au grand
port du Tonkin.
- ')1 :
- QiieordlBaUoB
ne prêtres en Indochine
1
Il n'y avait pas eu de nouveaux p-rêtres au
vicariat apostolique de. Hué depuis quatre
ans. Derttièrement huit diacres recevaient
Vordination sacerdotale dans la cathédrale
de Phu-Ca'm, à Hué. Malgré une chaleur
accablantela cérémonie fut des plus solen.
nelles : une foule énorme de chrétiens ve-
nus d'un peu partout remplissait la vaste
église et une cinquantaine de missionnaires
et de prêtres indigènes prirent part à
l'émouvante imposition des mains. Lors qu'en
1859, Mgr Sohier ordonna le prêtre André
Thai (la dernière ordination en temps de
persécution), la cérémonie eut lieu la nuit,
dàns une maison privée à An-Vdtt, une chré-
tienté retirée au Pied de la montagne. Les
temps sont heureusement changés. Les nou-
veaux prêtres de jadis devaient se cacher
après leur ordination, ceux d'aujourd'hui,
leurs chrétientés viennent les chercher en
cortège, drapeaux -déployés, au son des tam-
tam, au chant des cantiques, avec une so-
lennité dont on se fait difficiltllltimt une idée
en Europej tout le village est en fête pour'
glorifier en leur personne le sacerdoce ca-
tholique.
Le vicariat apostolique de Iiué compte
maintenant 101 prêtres iptdigènes, alors qu'il
en avait 33 seulement en igoo, le chiffre a
triplé en trente-deux ans. On peut apprécier
par là l'effdrt constant des p et4t ap p récier
par là l'effort constant des missions Etran-
gères de Paris, fidèles à leur but premier 1
la fondation d'un clergé indigène dam les
pays qu'elles ont à évangéliser.
(Agence Fidès).
Une interpellation
sur les élections au Conseil
Supérieur des Colonies
»♦*
M. de Tastes, député de Paris, candidat
au Conseil Supérieur des Colonies pour les
établissements français d'Océanie, contre M.
Gratien Candace, sous-secrétaire aux Colo-
nies, demande à interpeller le ministre des
Colonies sur « la fermentation inquiétante
qui règne parmi les .populations des établis-
sements français de l'Océanie et sur les rai-
sons qui ont provoqué cette agitation ».
M. de Tastes affirme avoir été victime de
fraudes électorales dans les élections qui ont
eu lieu le 2 octobre au Conseil supérieur des
Colonies où il était candidat, et, il accuse
M. Candace, sous-secrétaire d'Etat, d'avoir
favorisé ces fraudes.
Rappelons les chiffres communiqués parle
Ministère des Colonies : M. de Tastes" 1.728
voix; M. Candace, 997 voix.
Ces premiers résultats doivent donner tous
apaisements à M. de Tastes, puisqu'ils lui
conservent à peu près la totalité des voix ob-
tenues par M. J. Lemaire contre M. Gratien
Candace il y a deux ans.
M. Manceron rejoint son poste
1"
M. Manceron, Résident général de France !
en Tunisie, qui a quitté 1 Paris dimanche
après-midi, à 17 h. 40, pour Marseille, a pris
ce matin à Marignane l'avion qui le dépo-
sera à Tunis ce soir.
M. Manceron, était accompagné de Mme
Manceron et de M. (Knobel, son chef de ca-
binet.
Le Résident général a été salué à son dé-
part à la gare de Lyon par MM. Charlety,
rceteur de l'Université de Paris ; Voizard,
chef de cabinet de M. Lucien Saint ; Gau-
diani, directeur de l'Intérieur en Tunisie ;
Geofïrby-Saint-Hilaire, directeur et Barriou-
let, sous-directeur de l'Office de Tunisie, à
Paris, et par de nombreux amis personnels.
> <
Retour d'Afrique
..t.
Au début de cette année était partie pour
l'Afrique la mission conduite par M. Fran-
çois Edmond-Blanc, membre du Conseil de
la Société des Amis du Muséum, mission qui
avait pour objet de ramener pour le Jardin
des Plantes des animaux vivants. Elle est
revenue ces jours-ci, ayant atteint son but et
rapportant pour nos collections nationales
des petites autruches, des gorilles, une pan-
thère, deux ou trois lionceaux, un chim-
panzé et un chat doré d'Afrique, ramené en
Europe pour la première fois.
-. 1
Une politique coloniale
du mouton
m
-
E. mouton paisible et
doux se « laisse ton-
dre la laine sur le
dos », et cette chaude
toison fournit en ma-
jeure partie les beaux
et souples tissus qui
font, sur le marché
mondial, la renom-
mée de. nos fabri-
cantSe!
Au seul point de vue de l'industrie lai-
nière, essentiellement française, la 1 politi-
que coloniale du mouton 1 prend une signi- ;
fieation éloquente. Aussi, est-ce avec un vif
intérêt que j'ai pris connaissance du compte
rendu annuel des travaux, que l'Union
Ovine de VAfrique du Nord et l'Union
Ovine Coloniale, exécutent dan^la France
d'outre-mer. Ces. documents démontrent que,
malgré la crise tris vive qui atteint Vindus
trie lainière et qui réduit sensiblement le fi-
nancement de cette action, les efforts entre-
pris au cours des années précédentes ont été
poursuivis avec continuité et méthode. Les
principaux services collectifs créés par les
Unions Ovines ont reçu partout, et notam-
ment au Maroc, en Algérie et en-Tunisie, de
nouveaux développements.
On relève par exemple l'organisation pen-
dant l'exercice 1931-1932 d'un grand nom-
bre de concours itinérants de troupeaux dans
toute l'Afrique du Nord ; de nouveaux
aménagements de points d'eau et d'installa-
tions collectives à l'usage des éleveurs indi-
gènes en Algérie et au Soudan, l'extension
des bains contre les maladies parasitairest
particulièrement au Maroc ; la distribution
de primes de sélection pour la conservation
des meilleurs béliers marqués dans les tri-
bill arabes et bédouines ; Vimportation de
géniteurs des principales races françaises au
lliaroe, en Mauritanie et au Tchad, etc.
De plus, ces associations ont encouragé la
réforme du marché des produits de l'élevage,
dans le sens de la vente directe par les pro-
ducteurs, au moyen d'organismes, spécialisés
de conditionnement et de vente. Les foires
de laine du Soudan, les ventes publiques de
laines et. peaux d'Afrique du Nord, les ex*
portattons de moutons par les coopératives
d'éleveurs du Maroc et de la Tunisie ont
été appuyées dans ee but. Notons aussi, à
Céryville, la création de la première cDopl.
rative indigène de gestion européenne.
Si j'inumère tous ces efforts !tt?flP!r,tll
en pleine crise, par VUnion Ovine de l'Afri-
que du Nord et par l'Union Ovine Colo-
niale, c'est parce que, je le répète, « la poli-
tique coloniale du mouton » correspond aux
besoins d'une industrie essentiellement fran-
çaise, Il faut de la laine pour alimenter
nos filatures, véritable richesse nationale.
Dans la métropole, nos fabricants ont fait
de grands efforts pour fournir à la clien-
tèle des étoffes de laine de toute première
qualité et à des prix si avantageux que les
tissus inférieurs en matière végétale arrivent
à coûter 7JIus cher.
Dans notre empire d'outre-mer, les Unions
Ovines ne cessent pas d'améliorer l'élevage
du moutoll. Des deux façons, il s'agit d'une
heureuse politique économique, française, que
nous ItOtiS devons d*encourager.
« Les meilleurs produits - aux meilleurs
prix », telle est la meilleure ordonnance
contre la crise de mévente.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
M. Emile Peigné
directeur des Affaires algériennes
au Ministère de l'Intérieur
*+*
M. Emile Peigné, chef de bureau au mi-
nistère de l'Intérieur, directeur du cabinet
de M. Camille Chautemps, est nommé direc-
teur du contrôle de la comptabilité et des
Affaires algériennes, en remplacement de M.
Genébrier admis, sur sa demande, à faire va-
loir ses droits à la retraite.
M. Peigné est - âgé de 52 ans ; il débuta
dans l'administration en 1902 comme attaché
au cabinet du ministre des Colonies; entra
en 1906 comme rédacteur au ministère de
l'Intérieur.
M. Peigné était, au cours de ces dernières
années, chargé de diriger les services de la
Sûreté nationale et de la police de Paix. En
1931, il devint secrétaire général de la Com-
mission supérieure de défense contre les
attaques aériennes.
M. Peigné a toujours été apprécié de tous
pour sa grande compétence administrative et
l'affabilité dont il ne se départit jamais.
) - -.- (
Après la session des délégations
financières nigériennes
«» »
Le Budget de l'Algérie
La session des délégations financières al-
gériennes s'est terminée samedi soir après le
vote du budget de 1933, qui s'établit par
1.865.320.643 francs de recettes contre 1 mil-
liard 864.52g.710 francs de dépenses, soit
avec un excédent de 790,924 francs.
Dans leur discours de clôture, M. Caries,
président des Délégations, et M. Carde, gou-
verneur général se sont félicités que ce ré-
sultat ait pu être obtenu grâce notamment
au report après le ier janvier de l'emprunt
algérien de 1.500 millions, ce qui économise
43 millions d'intérêts que l'Algérie aurait
dû payer et grâce aux restrictions diverses
de 72 millions sur les dépenses qui avaient
été d'abord prévues au budget extraordi-
naire.
Le commerce extérieir 1
de la France avec ses Colonies
et Pays de Protectorats
*♦«
(Neut premiers mois de 1982)
L
et pays de protectorat, importées en France
t I - prjemiers mois de 1932 et de
Importations (en milliers de francs)
1932 1931
Afrique occidentale
ffançaise 256.647 377.009
Algérie ¡' ..!. 2.326.305 2.642.663
ne 282.786 301'.049
Madagascar et dé-
pend ances 150.536 172.464
M £ oc 351.272 263.024
Syrie 2K 224 33.349
Tunisie 503.478 460.646
Autres colonies et
pays de protec-
torat 533.292 526.746
Totaux des colo..
nies françaises et
pajtf dç protec-
torat t. 4.425.740 4.779 J70
Par rapport aux importations s. neuf pre-
miers mois de 1931, celles des neuf premiers
mois de 193Z ont diminué de 353.430 (mil-
liers de francs).
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination des colo-
nies et pays de protectorat, pendant les neuf
premiers mois de 1932 et 1931 :
Exportations (en milliers de francs)
i932 1931
Afrique occidentale
rfançaise 145.697 214.000
Algérie .,. 2.331.651 2.965.725
Indochine 335.259 421.959
Madagascar et dé-
pendances 166-022 193.467
Matoc .,. 553.126 660.696
Syne 103.680 116.068
Tunisie ,. 563.222 562.334
Autres colonies et
pays de protec-
torat 291.324 313.028
Totaux des et
:- nies frise. et
pays de prÕteéJ
torat 4.491.961 5.467.277
Par rapport aux exportations des neuf pre-
miers mois de 1931, celles des neuf premiers
mois de 1932 ont diminué de 975.2% (milliers
de francs).
) "'(
Sisal et Cuirs
malgaches
»♦•
A Madagascar comme ailleurs, la situation
de certains produits d'exportation est restée
précaire, même lorsque, dans une forme ou une
autre, le produit est favorisé par certains cor-
rectifs douaniers. Nous avons déjà fait allu-
sion au désir de nos collons de voir protéger
l'ensemble des denrées exportées.
La Chambre de Commerce de Majunga a
récemment saisi les délégués de ta grande île
au Conseil supérieur des Colonies, de leurs
doléances en ce qui concerne le sisal et les
cuirs.
Pour le sisal, le rendement de la caisse de
compensation n'a pas été ce qu'on en attendait,
étant donné que le texte instituant la prime de
protection ne parlait que du seul sisal et que
Quantités d'imoortations en France venant de
l'étranger se sont faites sous une dénomination
botanique autre, non prévue aux textes. Ces
demiers seront remaniés en conséquence et
comporteront une taxe frappant le sisal étran-
ger en même temps que ses succédanés. La
taxe sera également étendue aux fibres de coco,
ce qui permettra d' accorder une prime à un
produit secondaire dérivant de la production
du coprah.
Pour les cuirs, la campagne est plus rude.
On se trouve en présence, d'un côté de l1 Ad-
ministration locale qui répugne à réduire un
poste de recettes important de son budget, et
de l'autre, du commerce qui constate que le
rendement de la vente des cuirs est nul par
suite d'une taxe d'abatage trop élevée. Le ré-
sultat est la disparition presque totale des cuirs
sur l'e marché malgache. puisque le prix payé
à l'indigène ne le rémunère pas d'une façon
suffisante de son * travail et de ses frais. Une
réduction de la taxe d'abatage, celle actuelle-
ment en vigueur est meurtrière pour l'industrie
des cuirs.
Le Gouverneur générai a déjà étudié de
près cette question et il serait favorable à une
solution qui lui a été .proposée et qu'il soumet-
tra aux prochaines Délégations économiques et
financières. Cette solution consisterait en la
substitution d'un droit de sortie à la taxe ac..
tuelle d'abatage.
) ..- (
L'antenne coloniale
̃ ̃ ̃
En A. E. F. on fait un gros effort
pour la T. S. F,
On procède actuellement aux essais d'un
nouvel émetteur à ondes courtes d'une puis-
sance de 5 kws qui vient d'être installé à
Brazzaville, capitale de l'Afrique Equato-
riale française. Cette nouvelle station assu-
rera la liaison directe avec la France.
Une inégalité etiange
dans les conditions de retraites
des fonctionnaires coloniaux
>».
Au moment où vont être de' nouveau exa-
minés les traitements et les pensions des
fonctionnaires, il est peut-être opportun d'at-
tirer l'attention sur la situation assez singu-
lière faite à un de nos corps coloniaux à
l'heure où sonne la retraite pour ses mem-
bres.
Avant 1924 les administrateurs des colo-
nies étaient admis au bénéfice des pensions
militaires. Depuis, la loi du 14 avril 1924
les a rangés parmi les bénéficiaires des pen-
sions civiles. Toutefois, ceux d'entre eux
dont la nomination était antérieure à cette
date pouvaient choisir entre les deux ré-
gimes et un certain nombre a préféré conser-
ver l'ancien statut, plus avantageux à cause
des majorations accordées pour « services
effectués dans les territoires d'outre-mer aux
envoyés. d'Europe M. a loi du 14 avril 1924,
Mais, alors que la loi du 14 avril 1924,
dans son article 3, paragraphe C dit expres-
sément : « sont considérés comme envoyés
d'Europe les militaires et marins français
originaires d'Europe ou nés dans une colonie
de père et mère tous deux buropeens, de
passage dans ces régions et n'y étant pas dé-
finitivement fixés » une interprétation étroi-
tement restrictive partage en deux catégories
ces « originaires d'Europe » appartenant au
même cadre, remplissant dans des conditions
identiques les mêmes fonctions, savoir :
10 ceux qui ont été nommés alors qu'ils
étaient en France et qui, pour se rendre à
leur poste, ont dû prendre un bateau aux
frais de l'administration ; 20 ceux qui se
trouvant à la colonie au moment de leur no-
mination avaient eux-mêmes payé ce pre-
mier passage. Ceux-ci pour avoir droit à une
retraite doivent non pas 25 ans mais 30
ans de. service et ils ne bénéficient d'aucune
des majorations prévues au paragraphe C -
car, dit-on, ils servent dans leur pays d'ori-
gine.
Ainsi, un fonctionnaire parti de ï rance
qui de 25 à 55 ans sert en Afrique, qui, en
moyenne après chaque séjour de deux ans
revient en Europe pour un congé de six
mois et qui finit sa carrière comme adminis-
trateur de première classe à 42.000 fr. voit
sa retraite ainsi décomptée :
25 ans de service Fr. 21.000
5 ans suwlémen$ires. 4.,200
12 ans de majoration coloniale (moi-
tié des 24 ans de présence effective) 10.080
Total.,. Fr. 35.280
ramenée à 31.500 trois quarts maximum,
de la dernière solde d'activité.
Son collègue nommé alors qu'il était en.
Afrique, bien qu'ayant fait une carrière toute
pareille n'aura droit qu'aux 21.000 francs
correspondant à la moitié de la solde
moyenne des trois dernières années, soit les
deux tiers de la pension requise par le pre-
mier.
L'inégalité apparaît quasi monstrueuse.
Rien ne la justifie vraiment. Et on peut
s'étonner que la bonne volonté des autorités
compétentes, maintes fois alertées et convain-
cues, n'ait pu jusqu'à présent réussir à ef-
facer cette différence de traitement qui est
bien près de constituer tout simplement une
iniquité.
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
+- (
L'Aviation Coloniale
»♦«
Le trafic de l'Aéropostale
Trafic de l'Aéropostale pendant la semai-
ne du 17 au 23 octobre : France-Espagne-
Mnroc : 119.642 lettres ; France-Algérie :
20.982 ; France-A.O.F, : 15.081 ; France-
Amérique du Sucl : 21.415- ; Amérique du
Sud-France : 27.752. Total : 211.512 lettres.
Paris-Oran
Dollfus est parti, hier mutin, à 7 heures,
de l'aérodrome Moranc-Saulmer, à Villa-
coublay, accompagné de sa femme et du
mécanicien Prax pour Oran via Biarritz.
Matériels Farman 190-Hispano 230 CV, à
refroidissement par l'air.
L'avion postal d'Amérique du Sud
s'est égaré
Le courrier venant d'Amérique et parti
de Dakar samedi soir à 9 heures s'est posé
à 200 kilomètres à l'est de Port-Etienne,
latitude 20-30 à 4 heures du matin.
Le pilote a été trompé par la lueur d'une
étoile qu'il a prise pour le phare de Port-
Etienne.
Les postes radiogoniomélriques de Saint-
Louis, Port-Etienne et Cisneros ont immé-
diatement situé l'avion qui avait atterri
sans dommage grâce à sa bombe éclai-
rante. Le radiotélégraphiste, immédiate-
ment après l'atterrissage, a mis en fonc-
tionnement son poste de T.S.F. terrestre,
ce qui a permis de le situer immédiatement.
Un avion dépanneur est parti de Port-Etien.
ne et a atterri à 4 kilomètres de l'avion
courrier. Le transbordement du courrier
présentant de sérieuses difficultés d'un
avion à l'autre, les deux avions partiront
demain matin h la pointe du jour.
) ..+
Au Conseil d'État
-.
A Cayenne. Requête d'un fonctionnaire
des douanes
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Bafau, de l'administration des douanes,
avait présentée aux fins d'annulation d'une
décision du Gouverneur de la Guyane fran-
çaise en date du 9 août 1929 refusant à en-
térimer sa nomination comme préposé des
douanes.
.Attendu que l'inspecteur chef du service
des douanes de la Guyane a procédé à la
nomination de M. Bafau, sans vérifier si
cete nomination pouvait être faite au titre
du quart des emplois dont il pouvait dispo-
ser en se conformant aux prescriptions de
l'arrêté du Gouverneur de la Guyane en
date du 23 août 1923.
IMPRESSIONS ALGÉRIENNES
-
L'Algérie en progrès
par Thomas GheenwÔOÎ).
»♦«
Notes publions aujourd'hui lé second ar-
ticle de M. Thomas Greehwodd sur les im-
pressions algériennes ql('il a eues lors de son
dernier voyage en Afrique dit Nord.
Le travail des indigènes
Il semble que, dans certains milieux,
indigènes surtout, on n'ait pas inté-
rêt à intensifier l'instruction des indigènes
afin d'exploiter leur travail plus facilement.
Et, en effet, les hommes travaillent pour
presque rien en Algérie : huit à dix francs
par jour! A ce taux-là, les colons français
ou néo-français et les aghas indigènes peu-
vent se vanter de faire de gros profits. On
prétend que si les indigènes sont mieux
payés, ils s'empressent de ramasser une cen-
taine de francs en quelques semaines, puis
ils désertent leur travail pour aller dépenser
ces maigres économies, après quoi ils retour-
nent tête basse pour se lemettre au travail.
Il peut y avoir du vrai dans cette alléga-
tion; mais d'abord, il faut avouer qu'on ne
peut guère aller bien loin avec cent francs,
et puis s'ils sont mieux payés, il peut se
faire que les indigènes se débarrassent de
cette paresse révoltante qu'ils étalent sans
honte. Pour moi, s'il s'agit de m'éreinter
pendant dix heures pour ne gagner que huit
francs, je préférerais certes imiter ces
indigènes et me coucher'au soleil devant une
porte: le douar pourvoira à ma nourriture,
car il serait contraire à la loi coranique que
mes frères de tribus me laissent mourir de
faim.
Organisation de l'hygiène
A côté de la question sociale, l'instruc-
tion publique et du travail, il convient de
mentionner la question de l'hygiène publi-
que qui est la condition indispensable de la
croissance et de l'amélioration de îa race.
Au moment de la conquête, l'Algérie ne
possédait aucune institution d'assistance mé-
dicale. Un vulgaire empirisme, agrémenté
de sorcellerie, suffisait aux toubibs et aux
matrones pour subvenir aux besoins médi-
caux des villes et des tribus. Mais grâce à
l'initiative du Gouverneur Jonnart, un re-
marquable système d'hygiène publique s'est
développé peu à peu, à travers tout le pays ;
des infirmeries spéciales pour les indigènes
sont installées sur tous les points où le be-
soin se fait - sentir. Des cliniques à l'usage
des femmes - et enfants sont instituées dans
les principaux centres sous la direction de
doctoresses qui donnent en même - temps des
consultations gratuites, et des services ana-
logues de consultation générale sont installés
dans les villes et dans les douars, avec dis-
tribution de médicaments gratuits. Enfin,
des services spéciaux pour combattre les
ophtalmies, et d'autres pour la vaccination,.
J'ai eu l'occasion de visiter des infirmeries
indigènes; quoiqu'elles soient édifiées sans
luxe, elles offrent toutes les garanties de so-
lidité et d'hygiène; mais le couchage et le
régime alimentaire sont en harmonie avec les
conditions ordinaires des musulmans. Il est
intéressant de signaler également les clini-
ques et les salles de consultations gratuites
pour les femmes, que dirigent des femmes
médecins; car les mœurs musulmanes répu-
gnent à laisser examiner et soigner les fem-
mes par des médecins hommes. Dans les
tribus et les douars, cependant, l'insuffi-
sance du personnel oblige les médecins de
colonisation à se charger de tous les malades
indistinctement; mais leur tact et leur art
ont fini par mettre en confiance les indigè-
nes, qui se montrent de moins en moins hési-
tants à faire soigner leurs femmes et leurs
enfants par des médecins de colonisation,
lorsqu'il ne se trouve pas, dans la région,
des infirmières-visiteuses.
Néanmoins, voici deux histoires qui mon-
trent combien il reste encore à faire pour
habituer les indigènes à la médecine scien-
tifique. Un riche propriétaire de l'intérieur
avait une de ses femmes gravement malade.
Il fit venir un médecin qui lui demanda
mille francs pour l'opération et les soins
qu'exigeait la condition de la malade. « Mais
pour ce prix-là, docteur, dit l'Arabe, je pré-
fère laisser mourir cette femme que j'ai
déjà depuis quelque temps, et en acheter
une autre. D L autre histoire se rapporte à
une coutume assez courante parmi les tribus
du littoral : lorsqu'une fomme est stérile,
on l'emmène en mer, et lJ, malgré ses cris,
ses pleurs et ses protestations, on lui fait de
longues immersions dans la grande bleue
pour la corriger de son défaut!
Résultats heureux
de l'organisation touristique
Les villes et les gros bourgs de l'Algérie
offrent donc une intéressante variété d'étu-
des et d'expériences, sans compter leurs
mille attraits évocateurs pour le touriste ou
le simple flâneur. Mais, à ce point de vue,
on ne saurait passer par l'Algérie sans subir
l'attrait du désert. Le trajet d'Alger à Bis-
kra par Bou-Saada, permet de prendre un
premier contact avec l'intérieur algérien.
Placée aux portes du désert, Biskra est un
excellent point de départ pour faire le
Sahara. Les plus timides se contenteront de
.prcmlre le gentil train blanc qui roule sans
accroc jusqu'à Touggourt, ville d'une blan-
cheur immaculée à l'orée des grands sables.,
Mais -- les plus audacieux - grimperont dans - les
autocars spéciaux qui suivent les pistes saha-
riennes en passant les pittoresques oasis de
El Oued, Guerrara, Ghardaia, Laghouat et
Djclfa, (l'où l'on rentrera à Alger; à moins
que de Ghardaia, ils ne préfèrent ajouter un
long crochet supplémentaire jusqu à Timi-
moun et à In Salah, au cœur des solitudeat
sahariennes. Si l'on revient par Biskra, le
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