Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-29
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 octobre 1932 29 octobre 1932
Description : 1932/10/29 (A32,N112). 1932/10/29 (A32,N112).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380531d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ÀNNEE. No 112. LE NUMBRO : 30 CENTIMES SAMEb. ,-".H." 29 OCTOBRE 1932.
JlèllMIJUtTIDIE*
Rééêctioit & Administration :
14, IM (I Mlt-TMtir
PAftIS (I..)
TtLtPH. i LOUVRE 19-37
RICHLLIRU 47-54
a
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclamés sont reçues au
bureau du fournal.
DIRECTEUR-FONDATEUR : Marcel RUED L
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avec la Revue illustrée :
Un aa 6 Mois .'1 Mais
France et
Colonies 180" 100 » 50 »
Et-anqer.. 240 * 125 s 70 e
On s'abonne sans frais d Ils
tous les bureaux de poste
Pour l'enfance africaine
co- .-'
; Lorsque, en 1928, une commission de
trente personnes, représentantes de quatorze
Organisations diverses, élaborait à Genève
te programme d'une conférence internatio-
nale pour la protection de l'enfance afri-
caine, ce grand dessein suscita, dans les cer-
eUe. les plus différents, une attention
tlirfcuse et propice. Les gouvernements colo-
maux pressentirent aisément quel profit ils
pourraient tirer, pour leur besogne adminis-
trative, des conclusions qui s'en dégage-
talent; les sociétés missionnaires, les grou-
beblents philanthropiques, considérèrent à
jUlte titre une telle initiative comme une
victoire de l'esprit même qui les anime.
Alitai les questionnaires que la commission
lafifait furent-ils très cordialement accueil-
lit
Itai réponse, elle reçut bientôt trois cent
chiqilante-huit dossiers. Sept pour cent pro-
venaient des organisations officielles; sept
et demi pour cent, des organisations privées.
Quatre-vingt-quatre pour cent étaient expé-
diés par les sociétés missionnaires de diver-
ses Confessions: le chiffre des dossiers catho-
liques s'élevait à vingt-neuf pour cent; relui
des dossiers protestants à cinquante-cinq
pout cent.
Cet afflux de documents ménageait une
solide assise aux travaux de la future Con-
férence: M. Mackenzie et Mlle de Morsier,
secrétaires du Comité permanent, surent en
tirer un admirable parti. Un Comité - p:us
restreint, qui se réunissait en septembre
1930 pour concerter les derniers détails de
l'organisation, décida que. définitivement,
, on étudierait quatre problèmes : d'abord
a la mortinatalité et la mortalité infantile au
point de vue pathologique 9; puis ces deux
mimes questions a au point de vue économi
oue et social w: en troisième lieu, a l'éduca-
tion dans la mesure où C'le prépare les
enfants à la vie P; enfin « les conditions du
travail des enfants et la protection des
enfants au travail P.
Programme à la fois large et précis, qui
fait grand honneur à VUnion Internationale
le StetJIWS aux Enfants, instigatrice de la
Conférence qui allait s'ouvrir. Il ne suffisait
pas de délimiter, dans l'abstrait, des ques-
tions intéressantes; en devait tenir • ov.pt r.
--i. de la complexité des réalités crtIC!'::
Parler d' « enfance africaine 9, c'est
Jart bien. Mais l'Afrique n'est pas un conti-
•ent homogène: et l'on fut amené à confier
Vmwùtti de chacune des questions à cinq
rappdtteurs pour les rinq secteurs entre les-
queU on divisait l'Afrique : Nord, Est, Sud,
Ouest, Centre.
Ainsi préparée, la Conférence s'ouvrit le
29 juin 1931 : le président, ce jour-là, fut
un missionnaire catholique, le P. Loiselet,
Jésuite, docteur en méderine, bien connu
pour ses efficaces efforts en vue de la créa-
tion d'un enseignement" missionnaire médi
cal. Après quatre journées, consacrées à
chacune des quatre questions prévues, la
Conférence vota tout un ensemble de conclu-
sions que le nouveau périodique A .F.l':'. N.
(Africae fraternac ephemerides Romanae).
organe de la Conférence Romaine des mis-
sions catholiques d'Afrique, vient fie mettre
: sous nos yeux.
Les conclusions relatives à la a mortinata-
lité » et à la mortalité infantile ne visent à
rien de moins qu'à élaliorer, pour le salut
de l'Afrique noire, une a tactique médi, dIe
dont les grandes lignes seraient valables
pour tout le continent africain, tout en res-
tant assez souplc pour s'adapter aux mœurs,
Coutumes, maladies des différentes régions 9.
Une telle « tactique - suppose des connais-
sances préalables : connaissance des Il in-
fluences d'ordre social et économique » qui
agissent sur la natalité; connaissance des
pratiques anti-morales ou anti-hygiéniques
issues de certaines superstitions africaines;
connaissance de la valeur « thérapeutique D
des médicaments indigènes, et de leur valeur
« énergétique D. Une tel:e tactique suppose
la formation d'un personnel médical : la
Conférence résolut de faire appel aux gou-
vernements, aux organisations privées, « et
mtme aux individus J), pour recruter doc-
teurs et doctoresses, infirmiers et infirmiè-
res, sages-femmes et visiteuses d'hygiène;
elle spécifia qu'un tel recrutement devait
surtout s'opérer « parmi lès Africains eux-
mêmes ». Une telle tactique, enfin, requiert
des collaborations : la Conférence souhaita
qu'on encourageât le organismes d'assis-
tance aux mères et aux enfants africains,
qu'on « assurât l'union étroite du personnel
médical avec les éducateurs de tout genre,
de façon à intensifier la vulgarisation en
Afrique des notions scientifiques d'hygiène 3;
et la Conférence, songeant à l' « action mo-
rale que peuvent exercer auprès des peuples
africains les missions et les agents des gou-
vernements ». réclama le. développement
d'une telle action.
-- --.- -._- -----
Ainsi s'achemina-t-on vers la journée où
l'on devait traiter de l'éducation. Elever
l'Africain pour l'Afrique, tel paraît avoir
été le programme de cette journée. On étu-
dia les moyens de « former les Africains,
avant tout, en vue du progrès de leur race »;
on décida que renseignement de la langue
indigène devait précéder celui de la langue
européenne; on remercia l'Institut interna-
tional des langues et civilisations africaines
pour l'initiative qu'il avait prise de simpli-
fier les dialectes; on demanda « que les
Africains pussent se faire entendre au sein
de tout organisme, gouvernemental ou mis-
sionnaire, fournissant des directives relatives
aux questions scolaires ii. La Conférence
fut d'avis qu'en ces latitudes, l'organisation
pcolaire doit être très souple, très variée:
« des écoles de plusieurs genres sont néces-
saires, expliqua-t-elle, pour répondre aux
conditions qui sont elles-mêmes variables w.
Elle proclama que « l'éducation ayant pour
but le relèvement de la masse, il faut favo.
riser la multiplication des écoles infra-élé-
mentaires, appelées dans certaines régions
écoles de la brousse, en souhaitant que l'on
puisse utiliser pour ce!a la collaboration de
personnes de bonne volonté, ayant quelques
aptitudes, même si elles ne possèdent pas de
diplômes P. Dans la brousse, évidemment,
pas besoin de mandarinat! Arrière, aussi,
les programmes trop théoriques : la Confé-
rence voulut que l'enseignement « fût avant
tout éducatif, et qu'il contînt les éléments
religieux et moraux propres à la formation
du caractère, ainsi que tout enseignement
susceptible d'aider l'Africain à améliorer sa
situation économique P. Elle fit appel, pour
ces diverses tâches, au concours des « orga-
nisations privées » religieuses ou non le ré-
putant a éminemment utile », et déclara
convenable que, pour reconnaître un tel
concours, « des subsides adéquats leur fus-
sent attribués ». La Commission aenevoise,
qui élabora le statut des M'andats, il y a
douze ans, stipulait pour les missions pleine
liberté d'enseigner; la Conférence Genevoise,
faisant un pas de plus, sollicite pour elles
certains « subsides adéquats » à leur activité
scolaire.
Enfin, préoccupée de conjurer les « effets
désastreux 9 que pourrait avoir « sur les
conditions de vie des enfants africains le
développement de l'industrialisation 8, la
Conférence souhaita que les conventions
internationales et les législations spéciales
relatives au travail des enfants ne fussent,
ni méconnues par les pouvoirs publics, ni
ienorées des Africains eux-mêmes. Lorsau'il
y a un siècle, Montalembert, à la Chambre
des pairs, appelait sur le travail des enfants
la vigilance des pouvoirs publics, certaines
surprises se manifestèrent; il s'agissait,
a lors, des pefits blancs. Cent ans ont
nasse: aujourd'hui, les cris d'alarme d'une
Conférence internationale opposent une bar-
rière à l'exploitation éventuelle des petits
noirs.
Georges Goyau,
de l'Acmdémte Frmnçmue
)
Les léceptions de M. Paganon
M. Paganon, sous-secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères, a reçu hier dans la ma-
tinée M. Gounot. président de la Chambre
d'Agriculture à Tunis.
DSPARTS
M. Lucien Saint a quitté Paris
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a quitté la France aujour-
d'hui rejoignant son poste à Rabat où il va
poursuivre sa belle ouvre de pacification et
le programme important de mise en valeur
de notre beau protectorat.
Le Pacha de Marrakech a quitté Paris
El Glaoui, pacha de Marrakech, a quitté
Paris hier soir pour rejoindre le Maroc.
Il laisse à Paris deux de ses fils : l'un est
en classe préparatoire pour l'Ecole de Saint-
Cyr, l'autre prépare son baccalauréat de ma-
thématiques, au Lycée Janson de Sailly.
.+.-.(
Notre action au Maroc
Le général Hure dans l'Atlas
Le général Hure, commandant en chef des
troupes du Maroc, est arrivé jeudi en avion
à Ouarzazat, dans l'Atlas, venant de Rabat.
Après avoir reçu des tribus récemment sou-
mises l'offrande rituelle des dattes, il a passv;
en revue les troupes du groupe mobile de
l'Atlas, qui ont défilé dans un ordre impec-
cable. Le général Huré est rentré hier à Ra-
bat par avion
Engagement avec des pillards marocains
Jeudi un groupe du cercle de Rich, qui
protégeait les travaux de réparation de la.
ligne téléphonique de l'avant, fut attaqué
aux environs d'Amellago, dans le Semgatt,
par un djich Aït Moghat, sorti du Taghia.
Les dissidents furent rapidement refoulés
avec des pertes sévères. De notre côté, un of-
ficier, le capitaine Guyetaud du service des
Affaires indigènes, commandant le goum, a
été tué au cours de l'engagement.
> --.-
Pour favoriser le tourisme
automobiliste en Tunisie
'o
Des touristes avaient signalé à l'Adminis-
tration des Douanes la renteur des opérations
à ta douane tunisienne de débarquement en ce
qui concerne la perception de la taxe sur les
pneumatiques des voitures de tourisme.
Pour réduire le temps nécessaire au dédoua-
nement des voitures de tourisme, la douane de
Tunis a reçu des instructions pour que le dépôt
de la déclaration écrite ne soit plus exigé et
que toutes les opérations (réception de la dé-
claration verbale, liquidation et encaissement
des droits, délivrance des quittances et visa des
carnets de passage, etc.) soient effectuées au
bureau des bagages sur présentation du permis
de circulation délivré au touriste ou à son re-
présentant par fe bureau des Contributions indi-
rectes du port. Ce régime, tout en diminuant
la durée des opérations de dédouanement, aura
l'avantage de permettre aux touristes de se
passer a intermédiaires.
Civilisation
ON ami le docteur est
revenu du /Ja/II)..
mt y après un long
séjour. Il a accoM-
pli avec une cons..
cience remarquable
la mission dont il
avait été cItargl.
Si je disais qu'il
est revenu avec
u n e admiration
sans mélange pour notre service de Santé,
je mentirais. Mais ceci pourra faire l'objet
d'études ultérieures.
Le docteur est revenu, flanqué du bon IIt-
grc qui là-bas l'avait servi et n'a pas voulu
se séparer de son bon maître. On l'appelle :
Boni, parce qu'il y avait eu excès de recet-
Ils sur dépenses dans la popotte où jadis il
servait. Son prénom est Eugène. Pourquoi 1
Je suis dans le secret, mais il serait trop
long de le dévoiler.
Eugène Boni vient d'une de ces rares ré-
gions encore inexplorées et dont la carte
n'est pas encore établie. Une fois, en pays
civilisé, je veux dire : au Dahomey, il a fait
des progrès rapides et merveilleux. S'il ne
parle pas le français comme Voltaire, il com-
prend ci merveille notre langue et s'exprime
avec clarté et facilité. Quant au protocole.
il en connaît toutes les délicatesses, comme
s'il avait été formé à l'école de M. de Fou-
quière. Je l'ai observé plus d'une fois : Rtl-
I gène ne commet jamais la moindre petite
faute ; il est ferre sur le code de la vanité
puérile et honnête beaucoup mieux que tel
maître d'hôtel ou tel valet de chambre ap-
partenant à la race conquérante.
Sa faculté d'assimilation est merveilleuse.
Il parcourt, à grandes enjambées les étapes
que l'humanité a mis des siècles et des siè-
cles à parcourir. Il a fait connaissance sur
le paquebot avec l'électricité : elle lui est de-
venue familière. Le gaz l'a sur pris ; il a
failli les premiers temps faire sauter la mai-
son ; à présent, il s'en sert avec plus d'ha'-
bileté et de discrétion que la cuisinière qu'il
juge d'ailleurs sans aménité.
Lorsqu'il la voit revenir du marché aux
poissons avec un loup de belle taille : « Ti
payé ça combien ? 50 francs Ti as fait
voler toi. ̃– Mais non, c'est le prix. Alors,
ti as pas marchandé ! » Leçon de choses
amusante. Comme il comptait ses billets
Vautre jour, la cuisittière lui a dit : a Tu
devrais bien m'en donner quelques-uns. D
Il l'a regardée du haut de ses dix-huit ans
(ou à peu près, on ne sait jamais bien leur
âge), il a répliqué : « Ti es beaucoup trop
vieille ! » Ce n'était pas fait four rétablir
l'harmonie.
Dès soit entrée en fonctions, il a interrogé
le docteur : « Où est la douchière ? », (sic),
ce qui est un signe de civilisation avancée :
combien d'Européens n'auraient pas songé
à poser pareille question ! Mois voici mieux
encore. On cousait, devant lui d'un gros scan-
dale, d'une femme partif avec son beau-
jrire vers le pays d'amour. Eugène écoutait
gravement, puis il a gravement hoché la
tète : a Avec frère, y a pas bon, y a jamais
bon 1 -- Mais avec qui donc y a bon Fu-
gène ?
Avec Ctllllaradfs, tous, cnicc CtlnrarQ-
des ! » Décidément Eugène n'a plus bfau.
coup de progrès à faire.
Mario Roastan,
Sénateur de VHérault,
Ancien ministre.
L'état de santé
de M. Antonetti
Convalescence
L'état de santé du Gouverneur Général
Antonetti continue à s'améliorer.
On sait que M. Antonetti a été victime, il
y a une quinzaine de jours, ainsi que nous
l'avons relaté, d'un accident grave survenu
alors qu'il visitait les chantiers du chemin
de fer Congo-Océan.
Après un repos de deux semaines et des
soins assidus, les hématoses et les ecchymo.
ses dont souifrait M. Antonetti ont disparu
et les médecins traitants ont pu enfin entre-
prendre à Brazzaville un examen clinique et
radiographique approfondi du blessé.
Cet examen a révélé l'existence d'un trait
de fracture sans gravité se limitant à une
petite lamelle du bassin près du sacro-ilia-
que gauche, heureusement sans déplacement
des parties fracturées.
L'état général de M. Antonetti est des
plus satisfaisant et toute douleur a disparu.
Dans ces conditions et sauf complications
imprévues on peut espérer que la guéri-
son complète n'est plus que l'affaire de quel-
ques jours. De nombreux télégrammes et let-
tres de toutes sortes continuent d'arriver à
Brazzaville exprimant au Gouverneur Géné-
ral des vœux de prompt rétablissement et
des félicitations pour l'heureuse issue d'un
accident qui aurait pu avoir les plus graves
conséquences.
Visite du Gouverneur général Tilkens
Le général Tilkens, Gouverneur général
du Congo, s'est rendu à Brazzaville pour
transmettre de vive voix au Gouverneur gé-
néral Antonetti toutes ses félicitations pour
l'heureuse issue du grave accident dont ce
dernier a été victime et pour lui exprimer
ses verux de rapide et complet rétablisse-
ment.
M. Antonetti a été très touché de cette dé-
licate attention qui atteste la cordialité des
relations qui existent entre les chefs des deux
grandes colonies voisines. Il a vivement re-
mercié le général Tilkens et a eu avec lui un
long entretien.
Télégramme des souverains belges
M. Antonetti, Gouverneur général del'A.
K. F., qui se trouve maintenant en pleine
convalescence, a reçu du roi Albert et de la
reine Elisabeth le télégramme suivant :
tC La Reine et Moi formons les voeux les
Il plus chaleureux pour votre prompt réta-
(i blissement. Signe : ALBUM. »
L'inspecteur général Dimpault
à Brazzaville
L'inspecteur général Dimpault accompa-
gné de deux inspecteurs est arrivé à Brazza-
ville. Il s'est entretenu pendant plus d'une
heure avec M. Antonetti, Gouverneur géné-
ra l de l'Afrique Equatoriale française.
> - .- -
Un des (ils de l'ex-Kronprinz
en Afrique
Le prince Hubert de Prusse s'est embarqut1
jeudi à Hambourg, pour l'Afrique afin d'y
étudier les possibilités de créer dans les an-
ciennes colonies allemandes de nouvelles ba-
f-es d'établissement pour les colons alle-
mands.
) (
La croisière du * Jeanoe-dt Arc.
Le navire-école f eatuir-d'Arc a quitté jeudi
Le Pirée en direction de Beyrouth.
EN SYR][E
LE PORT DE LA TTAQUIÉ
VUE DU PORT
L'aviso la Diana ayant à bord l'amiral Joubert, commandant la divUion navale du
Levant, a fait escale, le 21 septembre, «lans le port de Lattaquié, récemment ouvert à
la navigation.
Ce port de grand cabotage, qui a un plan d'eau de 9 hectares, est dragué à la pro-
fondeur de 6 m. o. Il est susceptible (j.- recevoir tous les Glrglb fréquentant les Echelles
du Levant. Il est également accessible aux unités de la mâtine nationale actuellement
en service dans le Proche-Orient. Il disposera prochainement île 600 mètres de quais.
Les travaux de dragage, qui viennent de s'achever, ont etc menés à bien en vingt
mois.
L'achèvement du port de Lattaquié comporte la construction d'un brise-lames de 500
mètres de long qui assurera une protection complète du bassin du port proprement dit
et un avant-port en eau profonde de m à 15 mètres d'une superficie de 10 hectares
abrité des vents dominants.
Fait qui mérite d'tre signalé, les travaux du port ont été, jusqu'ici, entièrement
financés sur les ressources propres du petit Etat des Alaouitcs.
L'initiative de ces travaux est due à M. le Gouverneur Ernest SchO'ffler qu'il
convient de féliciter.
JT. A.
La situation agricole
au Soudan français
ou
Année 1931
Dans l'ensemble les récoltes vivrières de
l'année 1931 ont été bonnes. Par contre, les
cultures d'arachides ont donné un rendement,
déficitaires du à la rosette. Les acridiens ont
causé moins de dégâts qu'en 1930 011 a
même constaté la disparition d'une des espè-
ces de sauterelles, le « Schistocerca Grega-
ria » qui dévastait principalement les cer-
cles du Nord. Dans ceux du Sud, la lutte
entreprise contre les vols de « Locasta Mi-
gratoria Il a certainement contribué à atté-
nuer l'importance des déprédations.
L'année agricole se caractérise au Soudan
par la vulgarisation de plus en plus accen-
tuée du labourage à la charrue. En 1931,
3.992 charrues ont été utilisées par les indi-
gènes sous le contrôle des agents d'agricul-
ture. Les cultures furent conduites suivant
l'assolement triennal : coton, céréales, légu-
mineuses. De même, pour combattre I ap-
pauvrissement du sol le service d agriculture
local a procédé à l'étude des engrais I.t no-
tamment des engrais verts dont le meilleur
parait être le pois d'angole. La culture du
mil avec enfouissement de pois d'angole a
donné un rendement supérieur de 25 :i à ce-
lui d'une parcelle de terrain ne comportant
aucun engrais.
Il a été procédé en outre à des essais de
plantes fourragères résistant à la sécheresse
dans la région sahélienne le cactus merme a
été reconnu comme susceptible de se repro-
duire. Dans les fermes du Sud des prairies
artificielles ensemencées de graminées de
brousse ont donné des résultats satisfaisants.
Enfin, des graines de pastèques fourragères
(lui mélangtes à la dbe a astèques fourragèreb
qui mélangées à la balle de riz sont appré-
ciées par le bétail, ont donné, mises en silo
avec la paille de riz, un excellent fourrage.
Pour développer la production fruitière, la
pépinière de liamako a été aménagée de fa-
çon à permettre des distributions de plants
de manguiers greffés, d'agrumes, de goya-
viers, d'avocatiers, de papayes, etc.
Dans les fermes-écoles au nombre de dix
au Soudan, ont été poursuivis les program-
mes d'éducation agricole des indigènes. A
Baroueli les expériences ont porté sur 255
Ha. Sur cette superficie 104 Ha ont été con-
sacrés aux céréales vivrières, 100 aux légu-
mineuses vivrières et fourragères, 40 au co.
ton allen et 10 à des recherches diverses.
Trente élèves ont spivi, en 1931, les cours de
la ferme. On a constaté de meilleurs rende-
ments qu'en 1930 surtout pour le coton Allen
dont le rendement moyen a été de 360 kgs 300
à l'hectare.
A 1'Pésoba 332 Ha ont été mis en cul-
ture, savoir : ut Ha pour les céréales, 122
poutvles légumineuses, z5 pour le coton, 14
Ha pour des essais divers, 60 ont été ense-
mencés en pois d'angole. Cinquante-six élè-
ves ont été initiés aux méthodes modernes
de culture. A M'Pésoba les récoltes-de céréa-
les ont été moyennes ; celles de petit mil dé-
ficitaires. Les cotons indigènes ont donné
89 à 186 kilos à l'hectare et le Garo Hills
429 à 810 kilos.
A la ferme de Zamblara les expériences
ont porté sur 417 Ha. Sur ce total, 160 Ha
ont servi aux cultures vivrières, 245 aux cul-
tures fourragères et 12 Ha aux cotons de dif-
férentes variétés. Le mais a donné un ren-
dement moyen de 620 kgs; une parcelle qui
avait reçu du tumier de ferme a raison de
30 mètres cubes à l'hectare, a donné 2.600
kilos. Soixante-six élèves ont participé, en
1931, à l'ensemble des travaux.
La station de Siguiné est chargée principa-
lement du développement de la culture du
coton Allen dans la région avoisinante. En
culture ordinaire le rendement a été de
400 kgs 800 ; en culture améliorée de
628 kgs 647. Dans les environs de la station
256 Ha ont été ensemencés de coton Allen.
Sur ce total 205 Ha ont été travaillés au daba
et 51 Ha labourés et billonnés à la charrue.
Le poids total du coton apporté à la ferme
a été de 18.479 kilos bien que les indigènes
en ait conservé la plus forte quantité pour
leur usage personnel. Le rendement moyen
a été estimé entre 150 et 200 kilos à l'hec-
tare.
Quant à la ferme de Kayo elle est spécia-
lisée dans la recherche des meilleures va-
riétés de riz adaptées au climat de la région
et dans l'étude des engrais vert:. L'expé-
rience est toute récente et elle devra être é-
rifiée par celle des années suivantes. Néan-
moins, certaines parcelles plantées en riz
Sikasso ont donné des rendements de plus
de 4 tonnes avec entrais de 30 mètres cubes
de fumier et 200 kilos de poudre d'os à
l'hectare. l e 1-x)u(li-t-- d' o -, t
Dan-, les centres de colonisation de lia-
guinéda et de Niénébalé de nouveaux villa-
ges ont été créés trois dans les terres ir-
riguées de Baguiueda et un près de Niéné-
halt.
L.e centre île Baguineda avec ses sept vil-
lages avait en 1031 une population de 2.05G
habitants. On a commencé l'exécution du ca-
dastre pour développer chez l'indigène le
goût de la propriété privée. On y a distri-
but l'an dernier, 045 bovins, 1X7 charrues et
1 1 charrettes. Des vergers d'arbres fruitiers
ont été établis. Les animaux de chaque vil-
lage ont été groupés par Zo cnviron, dans
des étables-abris construites en bois et cou-
vertes en chaumes. Cette disposition permet
dans le cas où une épizootie :'le déclarerait
de brûler immédiatement l'étable suspecte.
A Niénébala, centre de ()O habitant., i hectares ont été travaillés en assolement
triennal ; coton sur fumure, mil ; légumi-
neuses. Le rendement en mil à Diarabougou
a été en moyenne de 1.000 kilos à 1" I la, celui
de l'arachide de 1.200 kilos, du riz de 2.000
a 3.000 kilos, du coton de 250 kilos. Le cen-
tre possède 60 charrues, 372 bovins et 37
chevaux.
En ce qui concerne la colonisation euro-
péenne, le Soudan français comptait en 1931
21 grandes concessions agricoles s'étendant
sur 26.338 hectares concédées dont 12.333 Ha
mis effectivement en valeur. L'ensemble de
ces concessions disposait d'un matériel per-
fectionné de culture et de transformation des
produits.
Pour apporter du trafic
au Congo-Océan
-
Dans les pays neufs et toutes nos colonies
sont des pays neufs plus encore que dans
la vieille Europe, les chemins de fer doivent
être considérés, non pas comme des entreprises
de rapport, mais comme un moyen de rapport
pour les autres entreprises. S'il faut assurer un
tonnage de transport, il faut aussi considérer
que ce tonnage peut être créé par le chemin
de fer lui-même, qui, en facilitant l'écoul'e-
ment des produits, amène précisément les po-
pulations à produire.
Tenant compte de cette vérité, l'Adminis-
tration de l'A. O. F. se préoccupe déjà
d installer tout le long de la ligne du Congo-
Océan d'importants marchés de palmistes là
où existent des palmeraies suffisamment four-
nies et se prêtant à exploitation.
Pour stimuler l'activité des ind:gènes, ra
prime d'exportation a été fixée à 250 francs
au lieu de 200 dans les subdivisions de Boko
et de Nirndouli, et à 150 francs dans la sub-
division de M Vouti. D'autre part, le tarif
de transport pour le même produit a été arrêté
à un prix nettement favorable.
Il faut attendre d'excellents effets de ces me-
sures.
Nous ne doutons pas que tout le long de la
ligne, et avec le temps, moins de temps sans
doute qu'on ne le croit, les indigènes, dont on
sous-estime bien à tort le sens pratique, s'éta-
bliront de plus en plus nombreux sur toute
l'étendue de la rgne. Ainsi se renouvellera
pour le Congo-Océan le phénomène constaté
dans I Oubangui-Chari, sur le parcours du ré-
seau routier.
-–-–– ) -.- (
Dépêches de l'Indochine
̃ T
Accident de Chemin de fer
l'n accident de chemin de fer s'est pro-
duit à proximité de Viuli llao, près du cap
Padantn. Il y u un mort, ri plusieurs indi-
gènes ont étë blesses.
Les typhons dévastent les côtes
de l'Annam
Suivant les derniers renseignements par-
venus, le tuphon qui s'est aliattu sur le$
côtes de l'Annam le 15 octobre a fait 300
victime.s1, et a causé des déyùts importants
aux villages armamiies, aux routes, aux
ponis, aux lignes télégraphiques, et à des
bâtiments administratifs,
L'administration a pris toutes les mesu-
res utiles pour accorder des secours immé-
diats aux sinistres sans abri. L ne souscrip'
ti on a. été également ouverte en faveur (les
sinislrés.
T'n nouveau clic/mIl' s'est abattu le 27» oc-
tobre, sur la côte sud de VAnnam causant
d importants dégâts à la roule mandarine
et interrompant la circulation sur la voie
ferrée.
Du riz pour la France
Le Diisirudts est parti de Saigon le 22 oc-
tobre avec L'O tînmes de brisures pour Mar-
seille : 2,.01 lunnes de riz blanc et ;!;-JO ion-
nés de brisures pour Hordeaux.
A bord de l' » André-Lebon Il
Oh signale la présence, sur le paquebot
André-Lebon qui vient de Shangaï, de
h ang-l ching-\\ ci (illi se rend en Europe,
ainsi que celle de Itouglas lùiirbanlcs qui a
l'intention de chasser pendant quelques
ii>urs en Indochine..
(In dopacifi).
<
1 Un discours
de M. Candace
M. (iniiien Cundacc, sous-socretairc d'IUat
nuj- (olonies a prononcé nunmra'nui devant
u's dek'ijncs n-(jto)iaux des Cmn.tôs locaux de,
{iropihiiiiid,: colunitih: un important discouru.
011 s sommes heureux de pouvoir en publier
les piissiij'ra !Jt/il'IIIII'l't!r//I'lll intéressants.
Messieurs,
.1.' liens u préciser, en quelques mots scult-
rin-llt, ci: que du.t i.'Uv, a mou se..s, iiili; pro-
I¡:!g,dld,' eo.Lhnale. en qui lies voie.s elle doit
s eiiiifiuei'.
I ue l't'opagande l uloiiialu, pour constituer un
'Ill contre.h. doit cire u la fo..s un*1 propa-
gande d'inlo. ni..tion gt'II''l'dll,'(', dinyée o-s-
sentiellcinem vers t'en tant, tuais UlJS1 vers
l'adulte, cl une propagande e uuotnique, il
o je. iiis l.ites. iiiuned.a^s, wiriabh s, par con-
séquent suivant les tv^ons que. vous repré-
Sl'II\!'Z.
La propagande -l'iulu: îuation généralisée doit
a\ir pour 01 »je! nnft j..,s do provquer \c.'s
e-s coiuiiies de. nombreux départs individuels
d. ut, en l'elat .icuiel (|e leur.-, allaiies, elles ne
se sou ieni pas. m.as de constituer, pour U.u.e
question ̃ oloniaie, eV.st-à-d re plus e\a lenient
'oiite question d empire dans tous les mil.e .s
IIh' ropoli ». u 1 M'htoire iuiOimé, passion-
nément inlorm..
Il est il me ; ute, d'une impérieuse Ue-
ce.v-ile que , jui mu, d;,ns ce pa\s, .sache qu'il
tait ninintcnri'.! parlie d'une nation non plus
europ' i nn -einciu n,, niais don, il's lllnites,
Irajinieiitee» >aus doute, sont cependant elles
«Je 1 L:ir.i'>. 11 |uul qu'il se ooii\ailH|Ue que
•ni paine petit eir,. aussi gravement lésée, nm-
ilec dan.-, sa j'hys.onotnic d'aujourd'hui par
la pene de ses territoires afn« aais que par
'•"lie ue plusieu.s de ses plus riches provinces
nieToponlaines. 1.1 faut que chacun comprenne
qui h eut le «pu représente la France comme
Iinntee au sud par la Méditerranée eons.iiue
de sa physionomie véritable une peinture de
moins ,.n moins acecntable si t., Ill"",. .1,,-
main pensai), encore HlI.I','mellt, c'en scnii
lait de nous eomme gr. nde nn ion et nous
aurions perdu, avec notre troisième empire
notre derniMv ch .nce d'être a jamais nuire
tif,
vergu.'e.
r.Vst l'en l'an! d'abord qui doit savoir cela.
il 1 apprend, nul ne songera plus a admettre
«t« noire p 'lri|" 1 un ige injurieuse d'une vieille
nation, lige»; dans le respect de son histoire et
le maintien de ses tr aînions.
L'œuvre coloniale françaiso
I.a FI'IlIlC\\ \1,'ssielll:-, pal' s 111 wnpi: e Cl)-
lI oJne.n!o i est un pays jeune aux immenses res-
sources. Par l énergie do ses tils qui savent
aux jours critiques se dresser et étonner le
monde, par les immenses terri toi es qu'elle a
su rassembler sous les plis de son drapellu,
1 avenir lui apparticnt. Il lui appartient par_-è
JlèllMIJUtTIDIE*
Rééêctioit & Administration :
14, IM (I Mlt-TMtir
PAftIS (I..)
TtLtPH. i LOUVRE 19-37
RICHLLIRU 47-54
a
Les Annales Coloniales
Les annonces et réclamés sont reçues au
bureau du fournal.
DIRECTEUR-FONDATEUR : Marcel RUED L
Tous les articles puhivs dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue illustrée :
Un aa 6 Mois .'1 Mais
France et
Colonies 180" 100 » 50 »
Et-anqer.. 240 * 125 s 70 e
On s'abonne sans frais d Ils
tous les bureaux de poste
Pour l'enfance africaine
co- .-'
; Lorsque, en 1928, une commission de
trente personnes, représentantes de quatorze
Organisations diverses, élaborait à Genève
te programme d'une conférence internatio-
nale pour la protection de l'enfance afri-
caine, ce grand dessein suscita, dans les cer-
eUe. les plus différents, une attention
tlirfcuse et propice. Les gouvernements colo-
maux pressentirent aisément quel profit ils
pourraient tirer, pour leur besogne adminis-
trative, des conclusions qui s'en dégage-
talent; les sociétés missionnaires, les grou-
beblents philanthropiques, considérèrent à
jUlte titre une telle initiative comme une
victoire de l'esprit même qui les anime.
Alitai les questionnaires que la commission
lafifait furent-ils très cordialement accueil-
lit
Itai réponse, elle reçut bientôt trois cent
chiqilante-huit dossiers. Sept pour cent pro-
venaient des organisations officielles; sept
et demi pour cent, des organisations privées.
Quatre-vingt-quatre pour cent étaient expé-
diés par les sociétés missionnaires de diver-
ses Confessions: le chiffre des dossiers catho-
liques s'élevait à vingt-neuf pour cent; relui
des dossiers protestants à cinquante-cinq
pout cent.
Cet afflux de documents ménageait une
solide assise aux travaux de la future Con-
férence: M. Mackenzie et Mlle de Morsier,
secrétaires du Comité permanent, surent en
tirer un admirable parti. Un Comité - p:us
restreint, qui se réunissait en septembre
1930 pour concerter les derniers détails de
l'organisation, décida que. définitivement,
, on étudierait quatre problèmes : d'abord
a la mortinatalité et la mortalité infantile au
point de vue pathologique 9; puis ces deux
mimes questions a au point de vue économi
oue et social w: en troisième lieu, a l'éduca-
tion dans la mesure où C'le prépare les
enfants à la vie P; enfin « les conditions du
travail des enfants et la protection des
enfants au travail P.
Programme à la fois large et précis, qui
fait grand honneur à VUnion Internationale
le StetJIWS aux Enfants, instigatrice de la
Conférence qui allait s'ouvrir. Il ne suffisait
pas de délimiter, dans l'abstrait, des ques-
tions intéressantes; en devait tenir • ov.pt r.
--i. de la complexité des réalités crtIC!'::
Parler d' « enfance africaine 9, c'est
Jart bien. Mais l'Afrique n'est pas un conti-
•ent homogène: et l'on fut amené à confier
Vmwùtti de chacune des questions à cinq
rappdtteurs pour les rinq secteurs entre les-
queU on divisait l'Afrique : Nord, Est, Sud,
Ouest, Centre.
Ainsi préparée, la Conférence s'ouvrit le
29 juin 1931 : le président, ce jour-là, fut
un missionnaire catholique, le P. Loiselet,
Jésuite, docteur en méderine, bien connu
pour ses efficaces efforts en vue de la créa-
tion d'un enseignement" missionnaire médi
cal. Après quatre journées, consacrées à
chacune des quatre questions prévues, la
Conférence vota tout un ensemble de conclu-
sions que le nouveau périodique A .F.l':'. N.
(Africae fraternac ephemerides Romanae).
organe de la Conférence Romaine des mis-
sions catholiques d'Afrique, vient fie mettre
: sous nos yeux.
Les conclusions relatives à la a mortinata-
lité » et à la mortalité infantile ne visent à
rien de moins qu'à élaliorer, pour le salut
de l'Afrique noire, une a tactique médi, dIe
dont les grandes lignes seraient valables
pour tout le continent africain, tout en res-
tant assez souplc pour s'adapter aux mœurs,
Coutumes, maladies des différentes régions 9.
Une telle « tactique - suppose des connais-
sances préalables : connaissance des Il in-
fluences d'ordre social et économique » qui
agissent sur la natalité; connaissance des
pratiques anti-morales ou anti-hygiéniques
issues de certaines superstitions africaines;
connaissance de la valeur « thérapeutique D
des médicaments indigènes, et de leur valeur
« énergétique D. Une tel:e tactique suppose
la formation d'un personnel médical : la
Conférence résolut de faire appel aux gou-
vernements, aux organisations privées, « et
mtme aux individus J), pour recruter doc-
teurs et doctoresses, infirmiers et infirmiè-
res, sages-femmes et visiteuses d'hygiène;
elle spécifia qu'un tel recrutement devait
surtout s'opérer « parmi lès Africains eux-
mêmes ». Une telle tactique, enfin, requiert
des collaborations : la Conférence souhaita
qu'on encourageât le organismes d'assis-
tance aux mères et aux enfants africains,
qu'on « assurât l'union étroite du personnel
médical avec les éducateurs de tout genre,
de façon à intensifier la vulgarisation en
Afrique des notions scientifiques d'hygiène 3;
et la Conférence, songeant à l' « action mo-
rale que peuvent exercer auprès des peuples
africains les missions et les agents des gou-
vernements ». réclama le. développement
d'une telle action.
-- --.- -._- -----
Ainsi s'achemina-t-on vers la journée où
l'on devait traiter de l'éducation. Elever
l'Africain pour l'Afrique, tel paraît avoir
été le programme de cette journée. On étu-
dia les moyens de « former les Africains,
avant tout, en vue du progrès de leur race »;
on décida que renseignement de la langue
indigène devait précéder celui de la langue
européenne; on remercia l'Institut interna-
tional des langues et civilisations africaines
pour l'initiative qu'il avait prise de simpli-
fier les dialectes; on demanda « que les
Africains pussent se faire entendre au sein
de tout organisme, gouvernemental ou mis-
sionnaire, fournissant des directives relatives
aux questions scolaires ii. La Conférence
fut d'avis qu'en ces latitudes, l'organisation
pcolaire doit être très souple, très variée:
« des écoles de plusieurs genres sont néces-
saires, expliqua-t-elle, pour répondre aux
conditions qui sont elles-mêmes variables w.
Elle proclama que « l'éducation ayant pour
but le relèvement de la masse, il faut favo.
riser la multiplication des écoles infra-élé-
mentaires, appelées dans certaines régions
écoles de la brousse, en souhaitant que l'on
puisse utiliser pour ce!a la collaboration de
personnes de bonne volonté, ayant quelques
aptitudes, même si elles ne possèdent pas de
diplômes P. Dans la brousse, évidemment,
pas besoin de mandarinat! Arrière, aussi,
les programmes trop théoriques : la Confé-
rence voulut que l'enseignement « fût avant
tout éducatif, et qu'il contînt les éléments
religieux et moraux propres à la formation
du caractère, ainsi que tout enseignement
susceptible d'aider l'Africain à améliorer sa
situation économique P. Elle fit appel, pour
ces diverses tâches, au concours des « orga-
nisations privées » religieuses ou non le ré-
putant a éminemment utile », et déclara
convenable que, pour reconnaître un tel
concours, « des subsides adéquats leur fus-
sent attribués ». La Commission aenevoise,
qui élabora le statut des M'andats, il y a
douze ans, stipulait pour les missions pleine
liberté d'enseigner; la Conférence Genevoise,
faisant un pas de plus, sollicite pour elles
certains « subsides adéquats » à leur activité
scolaire.
Enfin, préoccupée de conjurer les « effets
désastreux 9 que pourrait avoir « sur les
conditions de vie des enfants africains le
développement de l'industrialisation 8, la
Conférence souhaita que les conventions
internationales et les législations spéciales
relatives au travail des enfants ne fussent,
ni méconnues par les pouvoirs publics, ni
ienorées des Africains eux-mêmes. Lorsau'il
y a un siècle, Montalembert, à la Chambre
des pairs, appelait sur le travail des enfants
la vigilance des pouvoirs publics, certaines
surprises se manifestèrent; il s'agissait,
a lors, des pefits blancs. Cent ans ont
nasse: aujourd'hui, les cris d'alarme d'une
Conférence internationale opposent une bar-
rière à l'exploitation éventuelle des petits
noirs.
Georges Goyau,
de l'Acmdémte Frmnçmue
)
Les léceptions de M. Paganon
M. Paganon, sous-secrétaire d'Etat aux
Affaires étrangères, a reçu hier dans la ma-
tinée M. Gounot. président de la Chambre
d'Agriculture à Tunis.
DSPARTS
M. Lucien Saint a quitté Paris
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a quitté la France aujour-
d'hui rejoignant son poste à Rabat où il va
poursuivre sa belle ouvre de pacification et
le programme important de mise en valeur
de notre beau protectorat.
Le Pacha de Marrakech a quitté Paris
El Glaoui, pacha de Marrakech, a quitté
Paris hier soir pour rejoindre le Maroc.
Il laisse à Paris deux de ses fils : l'un est
en classe préparatoire pour l'Ecole de Saint-
Cyr, l'autre prépare son baccalauréat de ma-
thématiques, au Lycée Janson de Sailly.
.+.-.(
Notre action au Maroc
Le général Hure dans l'Atlas
Le général Hure, commandant en chef des
troupes du Maroc, est arrivé jeudi en avion
à Ouarzazat, dans l'Atlas, venant de Rabat.
Après avoir reçu des tribus récemment sou-
mises l'offrande rituelle des dattes, il a passv;
en revue les troupes du groupe mobile de
l'Atlas, qui ont défilé dans un ordre impec-
cable. Le général Huré est rentré hier à Ra-
bat par avion
Engagement avec des pillards marocains
Jeudi un groupe du cercle de Rich, qui
protégeait les travaux de réparation de la.
ligne téléphonique de l'avant, fut attaqué
aux environs d'Amellago, dans le Semgatt,
par un djich Aït Moghat, sorti du Taghia.
Les dissidents furent rapidement refoulés
avec des pertes sévères. De notre côté, un of-
ficier, le capitaine Guyetaud du service des
Affaires indigènes, commandant le goum, a
été tué au cours de l'engagement.
> --.-
Pour favoriser le tourisme
automobiliste en Tunisie
'o
Des touristes avaient signalé à l'Adminis-
tration des Douanes la renteur des opérations
à ta douane tunisienne de débarquement en ce
qui concerne la perception de la taxe sur les
pneumatiques des voitures de tourisme.
Pour réduire le temps nécessaire au dédoua-
nement des voitures de tourisme, la douane de
Tunis a reçu des instructions pour que le dépôt
de la déclaration écrite ne soit plus exigé et
que toutes les opérations (réception de la dé-
claration verbale, liquidation et encaissement
des droits, délivrance des quittances et visa des
carnets de passage, etc.) soient effectuées au
bureau des bagages sur présentation du permis
de circulation délivré au touriste ou à son re-
présentant par fe bureau des Contributions indi-
rectes du port. Ce régime, tout en diminuant
la durée des opérations de dédouanement, aura
l'avantage de permettre aux touristes de se
passer a intermédiaires.
Civilisation
ON ami le docteur est
revenu du /Ja/II)..
mt y après un long
séjour. Il a accoM-
pli avec une cons..
cience remarquable
la mission dont il
avait été cItargl.
Si je disais qu'il
est revenu avec
u n e admiration
sans mélange pour notre service de Santé,
je mentirais. Mais ceci pourra faire l'objet
d'études ultérieures.
Le docteur est revenu, flanqué du bon IIt-
grc qui là-bas l'avait servi et n'a pas voulu
se séparer de son bon maître. On l'appelle :
Boni, parce qu'il y avait eu excès de recet-
Ils sur dépenses dans la popotte où jadis il
servait. Son prénom est Eugène. Pourquoi 1
Je suis dans le secret, mais il serait trop
long de le dévoiler.
Eugène Boni vient d'une de ces rares ré-
gions encore inexplorées et dont la carte
n'est pas encore établie. Une fois, en pays
civilisé, je veux dire : au Dahomey, il a fait
des progrès rapides et merveilleux. S'il ne
parle pas le français comme Voltaire, il com-
prend ci merveille notre langue et s'exprime
avec clarté et facilité. Quant au protocole.
il en connaît toutes les délicatesses, comme
s'il avait été formé à l'école de M. de Fou-
quière. Je l'ai observé plus d'une fois : Rtl-
I gène ne commet jamais la moindre petite
faute ; il est ferre sur le code de la vanité
puérile et honnête beaucoup mieux que tel
maître d'hôtel ou tel valet de chambre ap-
partenant à la race conquérante.
Sa faculté d'assimilation est merveilleuse.
Il parcourt, à grandes enjambées les étapes
que l'humanité a mis des siècles et des siè-
cles à parcourir. Il a fait connaissance sur
le paquebot avec l'électricité : elle lui est de-
venue familière. Le gaz l'a sur pris ; il a
failli les premiers temps faire sauter la mai-
son ; à présent, il s'en sert avec plus d'ha'-
bileté et de discrétion que la cuisinière qu'il
juge d'ailleurs sans aménité.
Lorsqu'il la voit revenir du marché aux
poissons avec un loup de belle taille : « Ti
payé ça combien ? 50 francs Ti as fait
voler toi. ̃– Mais non, c'est le prix. Alors,
ti as pas marchandé ! » Leçon de choses
amusante. Comme il comptait ses billets
Vautre jour, la cuisittière lui a dit : a Tu
devrais bien m'en donner quelques-uns. D
Il l'a regardée du haut de ses dix-huit ans
(ou à peu près, on ne sait jamais bien leur
âge), il a répliqué : « Ti es beaucoup trop
vieille ! » Ce n'était pas fait four rétablir
l'harmonie.
Dès soit entrée en fonctions, il a interrogé
le docteur : « Où est la douchière ? », (sic),
ce qui est un signe de civilisation avancée :
combien d'Européens n'auraient pas songé
à poser pareille question ! Mois voici mieux
encore. On cousait, devant lui d'un gros scan-
dale, d'une femme partif avec son beau-
jrire vers le pays d'amour. Eugène écoutait
gravement, puis il a gravement hoché la
tète : a Avec frère, y a pas bon, y a jamais
bon 1 -- Mais avec qui donc y a bon Fu-
gène ?
Avec Ctllllaradfs, tous, cnicc CtlnrarQ-
des ! » Décidément Eugène n'a plus bfau.
coup de progrès à faire.
Mario Roastan,
Sénateur de VHérault,
Ancien ministre.
L'état de santé
de M. Antonetti
Convalescence
L'état de santé du Gouverneur Général
Antonetti continue à s'améliorer.
On sait que M. Antonetti a été victime, il
y a une quinzaine de jours, ainsi que nous
l'avons relaté, d'un accident grave survenu
alors qu'il visitait les chantiers du chemin
de fer Congo-Océan.
Après un repos de deux semaines et des
soins assidus, les hématoses et les ecchymo.
ses dont souifrait M. Antonetti ont disparu
et les médecins traitants ont pu enfin entre-
prendre à Brazzaville un examen clinique et
radiographique approfondi du blessé.
Cet examen a révélé l'existence d'un trait
de fracture sans gravité se limitant à une
petite lamelle du bassin près du sacro-ilia-
que gauche, heureusement sans déplacement
des parties fracturées.
L'état général de M. Antonetti est des
plus satisfaisant et toute douleur a disparu.
Dans ces conditions et sauf complications
imprévues on peut espérer que la guéri-
son complète n'est plus que l'affaire de quel-
ques jours. De nombreux télégrammes et let-
tres de toutes sortes continuent d'arriver à
Brazzaville exprimant au Gouverneur Géné-
ral des vœux de prompt rétablissement et
des félicitations pour l'heureuse issue d'un
accident qui aurait pu avoir les plus graves
conséquences.
Visite du Gouverneur général Tilkens
Le général Tilkens, Gouverneur général
du Congo, s'est rendu à Brazzaville pour
transmettre de vive voix au Gouverneur gé-
néral Antonetti toutes ses félicitations pour
l'heureuse issue du grave accident dont ce
dernier a été victime et pour lui exprimer
ses verux de rapide et complet rétablisse-
ment.
M. Antonetti a été très touché de cette dé-
licate attention qui atteste la cordialité des
relations qui existent entre les chefs des deux
grandes colonies voisines. Il a vivement re-
mercié le général Tilkens et a eu avec lui un
long entretien.
Télégramme des souverains belges
M. Antonetti, Gouverneur général del'A.
K. F., qui se trouve maintenant en pleine
convalescence, a reçu du roi Albert et de la
reine Elisabeth le télégramme suivant :
tC La Reine et Moi formons les voeux les
Il plus chaleureux pour votre prompt réta-
(i blissement. Signe : ALBUM. »
L'inspecteur général Dimpault
à Brazzaville
L'inspecteur général Dimpault accompa-
gné de deux inspecteurs est arrivé à Brazza-
ville. Il s'est entretenu pendant plus d'une
heure avec M. Antonetti, Gouverneur géné-
ra l de l'Afrique Equatoriale française.
> - .- -
Un des (ils de l'ex-Kronprinz
en Afrique
Le prince Hubert de Prusse s'est embarqut1
jeudi à Hambourg, pour l'Afrique afin d'y
étudier les possibilités de créer dans les an-
ciennes colonies allemandes de nouvelles ba-
f-es d'établissement pour les colons alle-
mands.
) (
La croisière du * Jeanoe-dt Arc.
Le navire-école f eatuir-d'Arc a quitté jeudi
Le Pirée en direction de Beyrouth.
EN SYR][E
LE PORT DE LA TTAQUIÉ
VUE DU PORT
L'aviso la Diana ayant à bord l'amiral Joubert, commandant la divUion navale du
Levant, a fait escale, le 21 septembre, «lans le port de Lattaquié, récemment ouvert à
la navigation.
Ce port de grand cabotage, qui a un plan d'eau de 9 hectares, est dragué à la pro-
fondeur de 6 m. o. Il est susceptible (j.- recevoir tous les Glrglb fréquentant les Echelles
du Levant. Il est également accessible aux unités de la mâtine nationale actuellement
en service dans le Proche-Orient. Il disposera prochainement île 600 mètres de quais.
Les travaux de dragage, qui viennent de s'achever, ont etc menés à bien en vingt
mois.
L'achèvement du port de Lattaquié comporte la construction d'un brise-lames de 500
mètres de long qui assurera une protection complète du bassin du port proprement dit
et un avant-port en eau profonde de m à 15 mètres d'une superficie de 10 hectares
abrité des vents dominants.
Fait qui mérite d'tre signalé, les travaux du port ont été, jusqu'ici, entièrement
financés sur les ressources propres du petit Etat des Alaouitcs.
L'initiative de ces travaux est due à M. le Gouverneur Ernest SchO'ffler qu'il
convient de féliciter.
JT. A.
La situation agricole
au Soudan français
ou
Année 1931
Dans l'ensemble les récoltes vivrières de
l'année 1931 ont été bonnes. Par contre, les
cultures d'arachides ont donné un rendement,
déficitaires du à la rosette. Les acridiens ont
causé moins de dégâts qu'en 1930 011 a
même constaté la disparition d'une des espè-
ces de sauterelles, le « Schistocerca Grega-
ria » qui dévastait principalement les cer-
cles du Nord. Dans ceux du Sud, la lutte
entreprise contre les vols de « Locasta Mi-
gratoria Il a certainement contribué à atté-
nuer l'importance des déprédations.
L'année agricole se caractérise au Soudan
par la vulgarisation de plus en plus accen-
tuée du labourage à la charrue. En 1931,
3.992 charrues ont été utilisées par les indi-
gènes sous le contrôle des agents d'agricul-
ture. Les cultures furent conduites suivant
l'assolement triennal : coton, céréales, légu-
mineuses. De même, pour combattre I ap-
pauvrissement du sol le service d agriculture
local a procédé à l'étude des engrais I.t no-
tamment des engrais verts dont le meilleur
parait être le pois d'angole. La culture du
mil avec enfouissement de pois d'angole a
donné un rendement supérieur de 25 :i à ce-
lui d'une parcelle de terrain ne comportant
aucun engrais.
Il a été procédé en outre à des essais de
plantes fourragères résistant à la sécheresse
dans la région sahélienne le cactus merme a
été reconnu comme susceptible de se repro-
duire. Dans les fermes du Sud des prairies
artificielles ensemencées de graminées de
brousse ont donné des résultats satisfaisants.
Enfin, des graines de pastèques fourragères
(lui mélangtes à la dbe a astèques fourragèreb
qui mélangées à la balle de riz sont appré-
ciées par le bétail, ont donné, mises en silo
avec la paille de riz, un excellent fourrage.
Pour développer la production fruitière, la
pépinière de liamako a été aménagée de fa-
çon à permettre des distributions de plants
de manguiers greffés, d'agrumes, de goya-
viers, d'avocatiers, de papayes, etc.
Dans les fermes-écoles au nombre de dix
au Soudan, ont été poursuivis les program-
mes d'éducation agricole des indigènes. A
Baroueli les expériences ont porté sur 255
Ha. Sur cette superficie 104 Ha ont été con-
sacrés aux céréales vivrières, 100 aux légu-
mineuses vivrières et fourragères, 40 au co.
ton allen et 10 à des recherches diverses.
Trente élèves ont spivi, en 1931, les cours de
la ferme. On a constaté de meilleurs rende-
ments qu'en 1930 surtout pour le coton Allen
dont le rendement moyen a été de 360 kgs 300
à l'hectare.
A 1'Pésoba 332 Ha ont été mis en cul-
ture, savoir : ut Ha pour les céréales, 122
poutvles légumineuses, z5 pour le coton, 14
Ha pour des essais divers, 60 ont été ense-
mencés en pois d'angole. Cinquante-six élè-
ves ont été initiés aux méthodes modernes
de culture. A M'Pésoba les récoltes-de céréa-
les ont été moyennes ; celles de petit mil dé-
ficitaires. Les cotons indigènes ont donné
89 à 186 kilos à l'hectare et le Garo Hills
429 à 810 kilos.
A la ferme de Zamblara les expériences
ont porté sur 417 Ha. Sur ce total, 160 Ha
ont servi aux cultures vivrières, 245 aux cul-
tures fourragères et 12 Ha aux cotons de dif-
férentes variétés. Le mais a donné un ren-
dement moyen de 620 kgs; une parcelle qui
avait reçu du tumier de ferme a raison de
30 mètres cubes à l'hectare, a donné 2.600
kilos. Soixante-six élèves ont participé, en
1931, à l'ensemble des travaux.
La station de Siguiné est chargée principa-
lement du développement de la culture du
coton Allen dans la région avoisinante. En
culture ordinaire le rendement a été de
400 kgs 800 ; en culture améliorée de
628 kgs 647. Dans les environs de la station
256 Ha ont été ensemencés de coton Allen.
Sur ce total 205 Ha ont été travaillés au daba
et 51 Ha labourés et billonnés à la charrue.
Le poids total du coton apporté à la ferme
a été de 18.479 kilos bien que les indigènes
en ait conservé la plus forte quantité pour
leur usage personnel. Le rendement moyen
a été estimé entre 150 et 200 kilos à l'hec-
tare.
Quant à la ferme de Kayo elle est spécia-
lisée dans la recherche des meilleures va-
riétés de riz adaptées au climat de la région
et dans l'étude des engrais vert:. L'expé-
rience est toute récente et elle devra être é-
rifiée par celle des années suivantes. Néan-
moins, certaines parcelles plantées en riz
Sikasso ont donné des rendements de plus
de 4 tonnes avec entrais de 30 mètres cubes
de fumier et 200 kilos de poudre d'os à
l'hectare. l e 1-x)u(li-t-- d' o -, t
Dan-, les centres de colonisation de lia-
guinéda et de Niénébalé de nouveaux villa-
ges ont été créés trois dans les terres ir-
riguées de Baguiueda et un près de Niéné-
halt.
L.e centre île Baguineda avec ses sept vil-
lages avait en 1031 une population de 2.05G
habitants. On a commencé l'exécution du ca-
dastre pour développer chez l'indigène le
goût de la propriété privée. On y a distri-
but l'an dernier, 045 bovins, 1X7 charrues et
1 1 charrettes. Des vergers d'arbres fruitiers
ont été établis. Les animaux de chaque vil-
lage ont été groupés par Zo cnviron, dans
des étables-abris construites en bois et cou-
vertes en chaumes. Cette disposition permet
dans le cas où une épizootie :'le déclarerait
de brûler immédiatement l'étable suspecte.
A Niénébala, centre de ()O habitant., i
triennal ; coton sur fumure, mil ; légumi-
neuses. Le rendement en mil à Diarabougou
a été en moyenne de 1.000 kilos à 1" I la, celui
de l'arachide de 1.200 kilos, du riz de 2.000
a 3.000 kilos, du coton de 250 kilos. Le cen-
tre possède 60 charrues, 372 bovins et 37
chevaux.
En ce qui concerne la colonisation euro-
péenne, le Soudan français comptait en 1931
21 grandes concessions agricoles s'étendant
sur 26.338 hectares concédées dont 12.333 Ha
mis effectivement en valeur. L'ensemble de
ces concessions disposait d'un matériel per-
fectionné de culture et de transformation des
produits.
Pour apporter du trafic
au Congo-Océan
-
Dans les pays neufs et toutes nos colonies
sont des pays neufs plus encore que dans
la vieille Europe, les chemins de fer doivent
être considérés, non pas comme des entreprises
de rapport, mais comme un moyen de rapport
pour les autres entreprises. S'il faut assurer un
tonnage de transport, il faut aussi considérer
que ce tonnage peut être créé par le chemin
de fer lui-même, qui, en facilitant l'écoul'e-
ment des produits, amène précisément les po-
pulations à produire.
Tenant compte de cette vérité, l'Adminis-
tration de l'A. O. F. se préoccupe déjà
d installer tout le long de la ligne du Congo-
Océan d'importants marchés de palmistes là
où existent des palmeraies suffisamment four-
nies et se prêtant à exploitation.
Pour stimuler l'activité des ind:gènes, ra
prime d'exportation a été fixée à 250 francs
au lieu de 200 dans les subdivisions de Boko
et de Nirndouli, et à 150 francs dans la sub-
division de M Vouti. D'autre part, le tarif
de transport pour le même produit a été arrêté
à un prix nettement favorable.
Il faut attendre d'excellents effets de ces me-
sures.
Nous ne doutons pas que tout le long de la
ligne, et avec le temps, moins de temps sans
doute qu'on ne le croit, les indigènes, dont on
sous-estime bien à tort le sens pratique, s'éta-
bliront de plus en plus nombreux sur toute
l'étendue de la rgne. Ainsi se renouvellera
pour le Congo-Océan le phénomène constaté
dans I Oubangui-Chari, sur le parcours du ré-
seau routier.
-–-–– ) -.- (
Dépêches de l'Indochine
̃ T
Accident de Chemin de fer
l'n accident de chemin de fer s'est pro-
duit à proximité de Viuli llao, près du cap
Padantn. Il y u un mort, ri plusieurs indi-
gènes ont étë blesses.
Les typhons dévastent les côtes
de l'Annam
Suivant les derniers renseignements par-
venus, le tuphon qui s'est aliattu sur le$
côtes de l'Annam le 15 octobre a fait 300
victime.s1, et a causé des déyùts importants
aux villages armamiies, aux routes, aux
ponis, aux lignes télégraphiques, et à des
bâtiments administratifs,
L'administration a pris toutes les mesu-
res utiles pour accorder des secours immé-
diats aux sinistres sans abri. L ne souscrip'
ti on a. été également ouverte en faveur (les
sinislrés.
T'n nouveau clic/mIl' s'est abattu le 27» oc-
tobre, sur la côte sud de VAnnam causant
d importants dégâts à la roule mandarine
et interrompant la circulation sur la voie
ferrée.
Du riz pour la France
Le Diisirudts est parti de Saigon le 22 oc-
tobre avec L'O tînmes de brisures pour Mar-
seille : 2,.01 lunnes de riz blanc et ;!;-JO ion-
nés de brisures pour Hordeaux.
A bord de l' » André-Lebon Il
Oh signale la présence, sur le paquebot
André-Lebon qui vient de Shangaï, de
h ang-l ching-\\ ci (illi se rend en Europe,
ainsi que celle de Itouglas lùiirbanlcs qui a
l'intention de chasser pendant quelques
ii>urs en Indochine..
(In dopacifi).
<
1 Un discours
de M. Candace
M. (iniiien Cundacc, sous-socretairc d'IUat
nuj- (olonies a prononcé nunmra'nui devant
u's dek'ijncs n-(jto)iaux des Cmn.tôs locaux de,
{iropihiiiiid,: colunitih: un important discouru.
011 s sommes heureux de pouvoir en publier
les piissiij'ra !Jt/il'IIIII'l't!r//I'lll intéressants.
Messieurs,
.1.' liens u préciser, en quelques mots scult-
rin-llt, ci: que du.t i.'Uv, a mou se..s, iiili; pro-
I¡:!g,dld,' eo.Lhnale. en qui lies voie.s elle doit
s eiiiifiuei'.
I ue l't'opagande l uloiiialu, pour constituer un
'Ill contre.h. doit cire u la fo..s un*1 propa-
gande d'inlo. ni..tion gt'II''l'dll,'(', dinyée o-s-
sentiellcinem vers t'en tant, tuais UlJS1 vers
l'adulte, cl une propagande e uuotnique, il
o je. iiis l.ites. iiiuned.a^s, wiriabh s, par con-
séquent suivant les tv^ons que. vous repré-
Sl'II\!'Z.
La propagande -l'iulu: îuation généralisée doit
a\ir pour 01 »je! nnft j..,s do provquer \c.'s
e-s coiuiiies de. nombreux départs individuels
d. ut, en l'elat .icuiel (|e leur.-, allaiies, elles ne
se sou ieni pas. m.as de constituer, pour U.u.e
question ̃ oloniaie, eV.st-à-d re plus e\a lenient
'oiite question d empire dans tous les mil.e .s
IIh' ropoli ». u 1 M'htoire iuiOimé, passion-
nément inlorm..
Il est il me ; ute, d'une impérieuse Ue-
ce.v-ile que , jui mu, d;,ns ce pa\s, .sache qu'il
tait ninintcnri'.! parlie d'une nation non plus
europ' i nn -einciu n,, niais don, il's lllnites,
Irajinieiitee» >aus doute, sont cependant elles
«Je 1 L:ir.i'>. 11 |uul qu'il se ooii\ailH|Ue que
•ni paine petit eir,. aussi gravement lésée, nm-
ilec dan.-, sa j'hys.onotnic d'aujourd'hui par
la pene de ses territoires afn« aais que par
'•"lie ue plusieu.s de ses plus riches provinces
nieToponlaines. 1.1 faut que chacun comprenne
qui h eut le «pu représente la France comme
Iinntee au sud par la Méditerranée eons.iiue
de sa physionomie véritable une peinture de
moins ,.n moins acecntable si t., Ill"",. .1,,-
main pensai), encore HlI.I','mellt, c'en scnii
lait de nous eomme gr. nde nn ion et nous
aurions perdu, avec notre troisième empire
notre derniMv ch .nce d'être a jamais nuire
tif,
vergu.'e.
r.Vst l'en l'an! d'abord qui doit savoir cela.
il 1 apprend, nul ne songera plus a admettre
«t« noire p 'lri|" 1 un ige injurieuse d'une vieille
nation, lige»; dans le respect de son histoire et
le maintien de ses tr aînions.
L'œuvre coloniale françaiso
I.a FI'IlIlC\\ \1,'ssielll:-, pal' s 111 wnpi: e Cl)-
lI oJne.n!o i est un pays jeune aux immenses res-
sources. Par l énergie do ses tils qui savent
aux jours critiques se dresser et étonner le
monde, par les immenses terri toi es qu'elle a
su rassembler sous les plis de son drapellu,
1 avenir lui apparticnt. Il lui appartient par_-è
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