Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-18
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 11726 Nombre total de vues : 11726
Description : 18 octobre 1932 18 octobre 1932
Description : 1932/10/18 (A32,N107). 1932/10/18 (A32,N107).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805263
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
4
- 6 80 CENTIMES MARTO SOIR, 18 OCTOBRE 198B.
'l'RENTE-DEUXIEME ANNEE. - "N° tOT.. 14£ - NUMBRQ 1.80 CENIfIMBS MARTn SOIR, 18 19W.
'- -;. - .,¡ - - - - - - - - -
ieuâliat igotioleu
Rédaction & Administration l
14, lie il meat-ïttfor
PARIS nég
etiLtPH. t LOUVR119-97 J
RICHELIEU 87-M
Lés Annales Coloniales
r.., annonces et réclamp* goni reçues m
bureau du Journal.
biRicTEUR«PONMteai i Maroel RUEDEL
Tout let articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ahralbs Colonums.
ABONNEMENTS
ma la Revue mensuelle f
Un aa 6 mois 3 Mais
fraRoe et
colonies - - 180" 100 > 50.
Étranger.. 240 » 125 p 70 e
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
- -. - - - --
LE COMMERCE DE L'A. 0. F. EN 1931
- v .la .- - -
Le gouvernement général de l'A. O. F.
vient de publier la statistique du mouve-
ment commercial en 1931. Ce document est
d'une lecture un peu pénible, mais il ne
manque pas d'intérêt. Il exprime d'une fa-
çon tangible les fluctuations de la vie écono-
mique de ces immenses territoires qui n en
sont encore qu'à la première phase de leur
développement. Il marque également la place
qu'occupent chaque colonie et chaque pro-
duit. ,-
Le tableau du commerce général de l'A.
0.. F. en 1931 nous montre que notre grande
colonie africaine a subi elle aussi les attein-
teç de la crise- qui sévit sur le monde entier.
Les chiffres accusent un recul considérable
des échanges par rapport à 1930. En effet,
ils s'élèvent pour l'année dernière à 1 mil-
liard 496.P39.304 francs, alors qu'en 1930
ils atteignaient 2.626*046.157 francs, soit,
en chiffres ronds, une différence de 1.100
millions..
Les importations et les exportations sont
inégalement affectées. Alors que les exporta-
tions cpnt baissé dë 400 millions environ, .les
importations sont tombées de 1:457 millions
en 1930 à 776 millions en 1931, c'est-à-dire
qu'efiifs ont été réduites de moitié. De tou-
tes les colonies, le Sénégal parait particuliè-
rement atteint, C'est celle où le mouvement
commercial est -le plus important puisqu'il
représente 50,9 des importations et 57,1
pour 100 des exportations, mais c'est aussi
celle où l'on enregistre le recul le plus mar-
qué c son commerce était de 'i.534 millions
en 1930 et il n'est plus que de 867 millions
en 1931. Là différence porte principalement
sur les importations qui ont baissé de près
de moitié : 865 millions en 1930, 428 en
1931. Vient ensuite la Côte d'Ivoire, dont
le commerce subit un recul analogue. Les
moins touchés sont la Guinée, le Soudan et
la Mauritanie. Dans cette dernière, la baisse
est insignifiante, puisqu'elle ne représente que
9 du mouvement général des échanges.
Quel rang occupe dans la statistique gé-
nérale chacune des colonies dont la réunion
formé l'A. O. F. ? Nous nous en tenons à
l'année 1931. La première place, et de beau-
çôupe appartient au Sénégal avec 867 rriil-
hOlla, importation et exportation comprises,
tdt i.496.miHions pour toute l'A. O. F.
Puis vient la Côte d'Ivoire (264 millions),
le.ftiÉdmey (m), la Guinée (112), le Niger
(31), le 6III"'(18)# la Hwite*VoltaC (tItf).
et enfin, Idlnt très loin au dernier rang, la
Mauritanie avec 2.597.000 francs.
Quel est le rapport des importations et
des exportations ? Au Sénégal, à la Côte
'd'Ivoire, dans la Haute-Volta et en Mauri-
tanie, les exportations sont supérieures aux
importations. Relativement faible au Séné-
gal et à la Côte cTIvoire, la différence est
considérable dans la Haute-Volta où l'on
marque 12 millions à l'exportation contre 3
à l'importation.
Dans les autres colonies, le chiffre des
importations l'emporte à des degrés divers.
Le plus fort écart est constaté au Soudan
où les produits exportés ne représentent que
5 millions contre 23 millions pour ceux qui
sont importés. Au total, en 1931, importa-
tions et exportations s'équilibrent presque:
Importations 7 76 "3.12.400 fr.
Exportations 719.726.904 fr.
La balance commerciale est donc légère-
ment déficitaire, mais elle l'est tnoins qu'en
1930 où la différence en faveur de l'impor-
tation était de 289 millions.
L'on connaît les articles qui figurent à
l'importation aussi bien qu'à l'exportation.
Aussi bien, n'insisterons-nous pas sur ce
point. Bornons-nous à noter que les matières
premières et les produits manufacturés re-
présentent environ les 6/7 des objets venus
de l'extérieur, alors que les produits alimen-
taires n'y figurent que pour le reste, c'est-à-
dire 107 millions. Dans ce dernier chiffre,
le riz compte pour 39 millions, le vin pour
32 et le sucre pour 12. -
A l'exportation, les produits alimentaires,
les bois, les peaux, les textiles, un peu d'or
12 millions constituent les articles
essentiels. Les arachides viennent au premier
rang avec 307 millions sur 719. Ce sont
ensuite le cacao, les amandes de palme, les
bois d'ébénisterie ou autres. Le coton figure
dans la statistique pour près de 21 millions.
Au dernier rang on trouve le riz, le maïs et
le manioc.
Dans ce trafic, la France occupe natu-
rellement la première place. Elle figure au
tableau des importations pour 388 millions
de francs, soit 50 %, et aux exportations
pour 399 millions, soit 55 Puis, nous
avons pour les importations l'Angleterre
12 %, les Etats-Unis 9 %, .l'Allemagne 7
En ce qui concerne les exportations, le clas-
sement est un peu différent : l'Allemagne
est au second rang. avec 8 %, tandis que la
Grande-Bretagne est au troisième, mais avec
4 seulement et 10 si l'on tient cbmpte
des colonies.
Si maintenant on examine -le commerce de
chacune des colonies, on constate que le clas-
sement d'ensemble que nous avons donné
-subit certaines modifications. C'est ainsi, par
exemple, que la Belgique vend. à la Haute-
Volta pour 2.774.000 francs, alors que les
importations totales de cètte colonie ne sont
que de 3.777,000 francs. D'autre part, pres-
que toutes les exportations de cette même co.
Ionie se font avec les colonies anglaises. Il
en est de même pour celle du Niger. Au
Dahomey, les exportations à destination de
l'Allemagne représentent 28 millions -de
francs sur 68, tandis que celles en direction
de la France n'atteignent pas tout à fait 15,
exactement 14.964.000 francs. Dans cette
même colonie du Dahomey, les importations
en provenance de l'Angleterre égalent 22
millions de francs, celles qui viennent d'Al-
lemagne 14 millions, alors que les importa-
tions françaises sont un peu inférieures à 27
millions.
Un rapide coup d'œil sur la provenance
des produits importés nous apprend que,
pour la plupart d'entre eux, la métropole
vient au premier rang, sauf pour les tissus
de coton où elle est dépassée par l'Angle-
terre, le pétrole où elle l'est par les Etats-
Unis, et le riz qui vient pour les 4/5 des co-
lonies françaises. Pour les vins, l'Espagne
la suit de très près. Les Etats-Unis la dis-
tancent légèrement pour les automobiles,
mais les pneumatiques sont fournis par
notre, industrie dans la proportion des 415.
Nous l'emportons également pour les eaux-
de-vie, les liqueurs, la lingerie fine.
La France tient également la tête pour la
plupart des produits exportés. Nous sommes
presque les uniques acheteurs pour le coton;
les boeufs, les peaux de boeufs, les moutons,
les bois. communs, les peaux de moutons, le
café, le tabac, lat amandes de kàrité, le
caoutchouc, l'ittS^,1 les amandes, le miel,
le coprah, les bàmes .,
Cet exposé, où nous avons intentionnelle-
ment donné la première place aux chiffres,
provoque plusieurs réflexions : Le recul du
mouvement des échanges est. important,
mais il n'est que provisoire. Les travaux que
l'on songe à entreprendredonneront à là
colonie, quand ils seront réalisés, un équi:
pement économique qui ne pourra^ que lui
assurer un essor cettaiii. t -.'
Il est d'autre part possible de développer
les échanges avec laVxïnétropole. L'Afrique
occidentale peut foufcriir en plus grande
quantité aux industries métropolitaines quel-
ques-uns des produits qui leur manquent.
Mais tout ceci est ime œuvre de longue ha-
leine, et son succès dépend de nombreuses
conditions qui ne sont pas encore toutes réa-
lisées. C'est que la mise en valeur d'un pays
neuf aussi étendu n'est pas chose faéile et
qui ne s'obtient pas en un tournemain. Mais
ici on peut entreprendre parce qu'on peut
légitimement nourrir l'espoir de réussir.
Monty FontanJciv
'- , 4 - NtHt" du Cantal,.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
) -.. (
Les travaux du port d'Abidjan
Un décret du 14 octobre 1932 autorise les
installations préliminaires des chantiers
pour les travaux du port d'Abidjan prévus
sur fonds d'emprunt de l'Afrique Occiden-
tale française en vertu de la loi du 22 avril
1931.
> mtm C
Mission scientifique en A.E.F.
La mission scientifique française de l'an-
née polaire internationale pour l'Afrique
Equatoriale est arrivée à Bangui le 30 sep-
tembre dernier. M. Charles Capmas, chef de
l'a mission, et M. Galland, son principal col-
laborateur, s'étaient embarqués à Marseille
le 9 août ainsi que les Annales Coloniales
l'avaient annoncé. Ils ont débarqué à Douala
le 11 septembre avec 6.000 kgs de matériel.
Ayant gagné par chemin de fer la ca-
pitale du Cameroun, ils ont parcouru en au-
tomobile les 1. 500 km., qui les séparaient en-
core de Bangui, tandis que des camions
transportaient les instruments et le matériel
de la mission.
M. Capmas et son collaborateur dès leur
arrivée ont installé leurs appareils à l'Ob-
servatoire météorologique construit aux en-
virons de Bangui et ont commencé leurs ob-
servations et leurs études, études qui doivent
se poursuivre une année entière.
Les élections
au Conseil Supérieur des Colonies
b.
En A. E. F.
- Nous complétons aujourd'hui les rensei-
gnements publiés le 8 octobre dernier sur
les élections des délégués au Conseil supé-
rieur des colonies, Afrique Equatoriale fran-
çaise. A cet ensemble de résultat ci-dessous
manque le résultat du bureau secondaire de
Ouesso, résultat qui ne peut modifier la phy-
sionomie du vote.
Inscrits : 1.965. Votants : 718.
Suffrages exprimés. : 693..
M-M. Wickers t 270 voix.
Lamottl'e,f,:r, député de
l'Allier, ancien mi-
nistre 183 -
Monmarson .,..,. 80 -
Rebstock ., 50 -
Marlibre 39 -
Narquet 28 -
Bàrau.i 22 -
Baudet. 2i -
Ballottage.
Le deuxième tour aura lieu le 18 décembre,
aucun désistement n'est annoncé.
> de+-
La tempête en Méditerranée
̃4»
Depuis vendredi dernier, une tempête de
nord-est s sévit en mer et gêne considérable-
ment la navigation. Plusieurs navires, sur-
tout sur la ligne d'Alger, ont subi de grands
retards.
Parmi ces paquebots figurent le Chenon-
ceaux courrier de la Chine, du Japon et de
l'Indochine.
le SiMt "Colonial"
1
ES élections sénato-
riales d? avant-hier
ont renforcé, si-
possible, la posi-
tion coloniale en
la haute Assem-
- blée. Réjouissons-
nous des succès de
nos amis et enre-
gistrons-les.
Mario Roustan
a été brillamment
réélu dans VHèratdt ; Edouard Néron, le
doyen de nos collaborateurs parlementairest
a dès le premier tour doublé le cap dans la
Haute-Loire. L'Inde Française, de sos-cété,
apprendra avec joie que son meilleur défen-
seur au palais du Luxembourg, Jean Phi-
lip, est repassé dans le Gers avec pfeS'lU' atl-
tant de voix qué son colistier, notre ami
Abel Garde y ministre de l'Agriculture.
M. Lucien Saint, résident général de
France au MafiJc, a groupé, dès le premier
tour, dans la Haute-Garonne, une impor-
tante majorité qui V envoie siéger sur les
bancs de gauche du Sénat.
M. Léon Perrier, ancien ministre des Co-
lonies qui a laissé rue Oudinot un souvenir
inoublié, a été réélu dans V Isère haut la
main, en dépit de certaines manœuvres obli-
ques. -.;;.
M. Jean Oditt, ancien député qui s'était
spécialement intéressé aux problèmes maro-
cains et indochinois dans la dernière législa"
ture remplace dans la Gironde M. Buhau qui
était vice-président de la Commission séna-
toriale des Colonies et dont les importantes
affaires sur la cète de l'A. O. F. sont bien
connues.
Dans l Indre MM. Paul Bénaset et Henrt
Dauthy, dont les lecteurs des Annales Colo-
niales ri ont pas oublié la solide collabora-
tion, dans lé Morbihan, M. Alphonse Rio
qui s'est spécialisé dans toutes les questions
de la Marine Marchande et des Colonies, se
sont vu renouveler la confiance de leurs élec-
teurs. <
Une seul ombre au tableau, notre ami Er-
nest Haudos a été victime d'une coalition
qui Va, an troisième tour de scrutin, éloigné
des assemblées politiques. Qu'il trouve ici,
l'assurance de notre fidèle amitié et les vœux
que nous formons pour que les électeurs de
la. Marne reconnaissent bientôt l'erreur d'un
soi,
- Marcel Ruadoi. -
–, > C
L'état santé
de M. Antonetti
«♦«
Le départ pour Brazzaville
L'avion Okto-Saàena, qui ramenait M.
Antonetti, a quitté Pointe-Noire mercredi à
onze heures quarante-cinq; il est arrivé à
Brazzaville à quatorze heures trente. Le
voyage s'est effectué rapidement et dans
d'excellentes conditions.
Le trajet de la résidence de Pointe-Noire
au champ d'aviation a été fait par le Gou-
vtttneur Général à bras d'hommes, les cahots
de l'automobile étant mal supportés par le
blessé qui a été, du reste, radiographié dès
son arrivée à Brazzaville.
M. Antonetti fait preuve d'une grande
nement, il fit remercier la population des
nombreuses marques de sympathies reçues.
Son état de santé nécessite encore plusieurs
jours de repos, mais M. Antonetti a voulu
reprendre la direction du Gouvernement Gé-
néral.
Dernières nouvelles
L'état de santé de M. Antonetti, Gouver-
neur général de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise, continue à évoluer d'une manière très
satisfaisante. Le blessé n'a cependant pas
encore pu reprendre toute son activité et il
devra garder la chambre pendant quelques
jours encore.
Quoi qu'il en soit, les conséquences de sa
chute sont des plus bénignes, car dans. les
circonstances où s'est produit l'accident, on
peut affirmer que M. Antonetti n'a échappé
à une chute fatale que grâce à des cir-
constances véritablement providentielles.
De toutes parts affluent à Brazzaville les
télégrammes de sympathie exprimant des
voeux ardents pour le prompt rétablissement
du Gouverneur Général.
Le Conseil de Gouvernement
A la suite de l'accident survenu au Gou-
verneur général Antonetti la date de l'ou-
verture de la session du Conseil de Gouver-
nement de l'Afrique Equatoriale Française
a été retardée de quinze jours.
–-– ) 40+Ml <
le laioe recolliissani
envers la marine française
-
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine marchande, a reçu de M. Urbain Blanc,
délégué à la résidence générale de la Répu-
blique au Maroc, le télégramme suivant :
A Voccasion de la cérémonie qui a mar-
que la remise à l'amiral commandant la ma-
rine du. sabre de Venseigne de vaisseau Bal-
lande, j'ai recueilli de multiples expressions
de la reconnaissance du Maroc envers notre
marine nationale. Je suis infiniment heureux
de vous les transmettre en y joignant mes
remerciements pour l'intérêt avec lequel
vous avez suivi persoiiiielleineiii la commé-
moration d'une si belle page d'histoire. La
présence d'une magnifique unité, de ses offi-
ciers de ses équipages, Il suscité une admi-
ration dont je suis fier de vous apporter le
témoignage.
–̃ 10 Oulb - lE
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
- ,
Le croiseur-école Jeanne-d?Arc, poursui-
vant sa croisière autour du monde, est arrivé
à Bizerte samedi soir à 17 heures.
Au cabinet de ministre des Colonies
Nous pouvons ajouter aux renseignements
déjà publiés sur le mouvement administratif
préparé par le ministère de l'intérieur, que
M. Jean Berthoin, sous-préfet- de Narbonne,
est nommé préfet du Tarn-ët-Garonne.
Ce haut fonctionnaire est actuellement
èhargé de la direction du cabinet du minis-
tre pes Colonies.
Il a débuté dans l'administration comme
ohef de cabinet de M. Saint alors qu'il était
Résident général en Tunisie. Il a été en-
suite successivement squs-préfet de Nérac,
de Marmande et de Narbonne. Il a éga-
lement rempli les fonctions de directeur du
cabinet du ministre de la Marine.
Durant les hostilités M. Jean Berthoin,
engagé volontaire, s'est particulièrement
distingué; il a été blessé. Sa brillante
condUlte lui a valu huit citations et la ro-
J sette de la Légion d'honneur.
> (
Au Quai d'Orsay
» ♦»
Les agriculteurs tunisiens chez M. Herriot
: Le ministère des Affaires étrangères publie
le communiqué suivant :
« M. Edouard Herriot, président du
1 Conseil, a reçu hier matin une délégation
rdes Chambres économiques indigènes de Tu-
nisie qui lui a été présentée par M. Man-
ceron, Résident général.
« Cette délégation a exposé ses inquiétudes
au sujet de la situation actuelle des agricul-
teurs tunisiens. La crise a été aggravée pour
eux par deux années de grande sécheresse
qui ont détruit les récoltes et décimé les
troupeaux, puis par de graves inondations.
Ces circonstances ont entrainé une recrudes-
cence de l'usure et les cultivateurs ont insisté
pour être protégés contre les conséquences
de ce fléau.
« Le président du Conseil a assuré la délé-
gation de toute la sollicitude du gouverne-
iment français pour les cultivateurs tuni-
siens : il lui a déclaré que, sans pouvoir
donner son approbation à des mesures qui
ipourraient porter atteinte au crédit de la Tu-
nisie, il allait rechercher, en accord avec le
Résident général, les moyens de soulager la
détresse qui lui était signalée.
« La délégation ayant également attiré
l'attention du président du Conseil sur la
nécessité de réduire les frais de gestion,
celui-ci a répondu qu'il se préoccupait de
cette question et que l'étude en était actuel-
lement poursuivie pour la Tunisie comme
, pour la France. »
- ) gob+91> (
h la Banque de l'Indochine
Au Conseil d'administration
Aujourd'hui parait à l'Officiel la,nomina-
tion de M. tabussiëre, directeur des Affaires
départementales au ministère de l'Intérieur,
comme administrateur de la Banque de l'In-
dochine, en remplacement de M. Marcel
Olivier, nommé il y a quelques jours prési-
dent du Conseil d'administration de la
Compagnie Générale Transatlantique.
A MADAGASCAR
Ouverture de la session
des délégations
économiques et flnanclères
*4»
La session des Délégations économiques et
financières s'est ouverte hier matin à Tanana-
rive. Le Gouverneur général Léon Cayla a
choisi pour thème de son discours : c( Mada-
gascar pendant la Crise ». Il a fait appel à
la collaboration de toutes les bonnes volon-
tés tant européennes qu'indigènes. Il a été
fréquemment interrompu par de vifs applau-
dissements. M. Nativel a été réélu président
à l'unanimité moins une voix.
̃ ) t <–
Dans la grande lie
» t.
Situation comparative des recouvrements
des impôts sur rôles,
des recettes diverses et des recettes
.- douanières des exercices 1931 et 1932
au 31 août
Le recouvrement des impôts sur rôles au
dernier août 1932 (exercice 1932) a atteint
70.250.256 fr. 02. Pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1931 il s'était élevé à
80.202.161 fr. 83.
La moins-value pour les huit premiers
mois de l'exercice 1932 est donc de 9 millions
951.905 fr. 81,
Les recettes douanières perçues au dernier
août 1932 s'élèvent à 31,866.611 fr. 83,
somme inférieure de 1.132.310 fr. 45 aux réa-
lisations effectuées pendant la période cor-
- respondante - de l'exercice lQI,
Les recettes diverses s'élèvent au 31 août
1933 à 37.209.796 fr. 25, somme supérieure
de 3.870.700 fr. 79 aux réalisations effectuées
au 31 août 1931 au titre de l'exercice 1931.
Au total, les recouvrements pour les huit
premiers mois de l'année 1932 ont atteint
139.326.664 fr. 10; pendant la période cor-
respondante de l'exercice "1931, ils s'étaient
élevés à 146.540.179 fr. 57; d'où une moins-
value de 7.213.515 fr. 47.
Mort de M. Gabriel Angonlvant
Samedi soir est décédé en son domicile
M. Gabriel Angoulvant, gouverneur gé-
néral honoraire des Colonies, ancien dé-
Iputé de l'Inde, beau-père de M. Bau-
doin, directeur de la Banque de l'Indo-
chine. Les obsèques ont eu lieu ce matin
dans la plus stricte intimité selon la
volonté du défunt.
Les Annales Coloniales adressent à sa
famille l'expression de leurs sentiments
très attristés et leurs très sincères condo-
léances.
«
Nos colonies
et l'Académie des Sciences
Morales et Politiques
les --
Encore un centenaire qui bat son plein.
L'Académie des Sciences Morales et Politi-
qes célèbre en ce moment celui de son réta-
blissement (26 octobre 1832).
Cette docte assemblée, créée par la
Convention le 22 août 1795, fut supprimée
en l'an XI. sous le Consulat.
L'histcire ne nous a pas encore donné les
raisons exactes de cette lubie napoléonienne.
Du reste, ce n'est pas ce mystère historique
qui intéresse nos colonies, mais seulement
quelques personnages très distingués que la
Convention avait choisis pour former cette
section.
Entre les Daunou, les Dacier, un Siéyès
ou Cambacérès, l'expansion coloniale de la
France dans le monde était brillamment re-
présentée par le célèbre navigateur Bougain-
ville.
Il était le premier Français ayant accom-
pli le tour du monde; le 5 avril 1768 il
avait abordé à Tahiti-Bougainville, « Vieille
Marine » représentait toutes les îles innom-
brables qui, aujourd'hui encore, sont autant
de sentinelles avancées de l'influence fran-
çaise dans le Pacifique. Courts instants de
l'histoire coloniale - sous la - - Révolution; pré-
cieux instants aussi qui se rattachent a l'abo-
lition de l'esclavage et marquent peut-être,
un désir irréalisable de colonisation restau-
ratrice. Car, en dépit du mot célèbre, com-
posé de deux mouvements oratoires de Du
Pont de Nemours et de Robespierre : « Pé-
rissent les colonies. plutôt qu'un principe »,
les assemblées révolutionnaires, associèrent
fort souvent, avec plus ou moins d'à-propos,
les intérêts de la France et ceux de ses co-
lonies. C'est ainsi, que le 8 mars 1790,
Barnave à la- tribune tint à « rassurer les
colonies sur leurs plus chers intérêts. il
les invita à présenter leurs vues concurrem-
ment avec le commerce français sur leurs
rapports réciproques. »
Parmi les quarante membres de l'Acadé-
mie des Sciences Morales et Politiques élus
par la Convention se trouvait encore Cons-
tantin-François Chasseloup de Volney, ex-
plorateur en Syrie et en Egypte, arabisant
distingué.
L'aventurier
Bernardin de Saint-Pierre, le charmant
aventurier qui a cherché un cœur et une
chaumière sous tous les climats appartenait
aussi à l'Académie des Sciences Morales et
Politiques.
Il pâul et Virginie » 1 cet art « exotique n
et touchant, riche de toutes les splendeurs
des forêts Vierges et des soleils tropicaux.
fit à nos colonies la plus efficace des publi-
cités et décida, du dix-huitième siècle à nos
jours, de plus d'une vocation coloniale.
L'Homme du Congrès de Vienne
Le comte de Talleyrand - Périgord,
l'homme du Congrès de Vienne, fut aussi le
distingué collègue de Bougainville. Seule-
ment, toute sa personne surchargée d'hon-
neurs jette une ombre sur notre histoire
coloniale. Les traités de 1815, inspirés par
le comte de Talleyrand consacrèrent outre-
mer, la grandeur de l'Angleterre et notre
servitude.
La Grande-Bretagne apoutait à son empire
la Guyane, le Cap Ceylan, les Comptoirs des
Indes, l'Ile de France, les Seychelles,
Sainte-Lucie, Tabago et la Trinité.
Chez le duc d'Aumale
L'Académie des Sciences Morales et Poli-
tiques serait encore ensevelie dans l'oubli si
Guyot, ministre de l'Instruction* publique,
n'avait attiré sur elle l'attention de Louis-
Philippe.
Le 26 octobre 1832, une ordonnance royale
rendait à cette Académie la vie. et le pres-
tige. -----
Au cours des fêtes du centenaire une ré-
ception aura lieu mercredi 19 octobre au
château de Chantilly légué à l'Institut par
le duc d'Aumale, le héros de La prise de la
Smala d'Abd-el-JCader.
Ainsi, le centenaire de l'Académie des
Sciences Morales et Politiques s'achèvera
sur un nom digne de compter parmi les plus
grands qui ont illustré les annales colonia-
les de la France.
M .-L. S.
Tu te rends compte.
LES DENREES COLONIALES
DANS LE COMMERCE DE DETAIL
Koici une expérience que chacun peut faire.
Entrez dans un de ces curieux bazars dit
Uniprix qui se multiplient depuis quelque
temps à Paris. Vous y trouverez du riz indo-
chinois, de la bonne qualité ordinaire, à
1 fr. 50 le. kilo,
Demandez la même denrée daiis la succur-
sale de quartier de l'une de nos grandes mai-
sons d'alimentation. On tentera d'abord de
vous passer du riz du Piémont. Si vous insis-
tez, on finira par découvrir quelque part le
grain de l'Indochine que vous paierez 4 fr. 40
le a kilo.
2 fr. 90 d'écart pour le même produit, entre
deux détaillants situés tout près l'un de l'autre,
n'est-ce pas scandaleux.
Autre expérience : Voici des titrons qu'on
vous dit provenir d'Algérie. Ils sont à 80 cen-
times pièce. Vous faites remarquer au vendeur
de la même grande maison que, flétris comme
ils le sont, il devra les jeter tous le lendemain.
Et le vendeur de vous faire cette réponse :
Ça nous est égal. Le mandataire qui
nous approvisionne remplace gratuitement tous
les fruits qui pourrissent.
Sans commentaire, n'est-ce pas?
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Dépêches de l'Indochine
Au Conseil colonial de Cochinchine
La séance du Conseil colonial s'est dé-
roulée hier sans incident et L'ordre du jour
a été voté. Au sujet du service de la pro-
priété foncière, Labaste critique l'organisai
lion des prèls fonciers; il formule des re-
proches relativement au taux des intérêts
et du terme de 15 ans fixé, au lieu de 20 OU
25. Il demande l'envoi d'un télégramme'aill
département pour obtenir dp meilleures con-
ditions. Le Gouverneur de Cochinchine fait
remarquer l'inulililé de l'envoi de ce télé-
gramme, car le Gouverneur général a es-
sayé sans succès pendant six mois d'obtenir
l'abattement du taux et la prolongation du
terme; puis, le chef du service foncier, dans
un lumineux evposé, fait la mise au point
des conditions de redressement par le crédit
à long terme. Il souleva Les applaudisse-
ments unanimes du Conseil.
Session du Conseil
des intérêts économiques
La session annuelle du Conseil des In-
térêts français économiques et financiers
de VAnnam s'est ouvert ce matin sous la
présidence du Résideni supérieur.
Du riz pour France
Le Lima-Maru est parti de Saïgon avec
901 tonnes de riz blanc et 1.286 tonnes d6
brisures pour Marseille.
Départ du courrier aérien
L'avion est parti de Saigon le 16 avec
85 leilos de courrier, 4 lt. 890 grammes de
fret et 1 passager, M. Villemejane pour
Marseille.
Indopacifi.
) (
UN PEU D'HISTOIRE VRAIE
Coups d'œil sur le retour
de l'empereur Bao-Dai
..r
(De notre correspondant particulier.)
Débarquement
Ainsi c'est aujourd'hui que l'empereur ar-
rive. Il flotte dans Tourane comme un air
d'étonnement. Dans les rues, la foule noire
et blanche qui grouille a une instinctive ten-
dance à descendre vers les quais. De fait,
elle y descend et même un peu plus bas,
puisque nombre de curieux, pour mieux voit;,
pataugent dans la rivière.
J'ai suivi le mouvement. Devant la rési-
dence-mairie, profusion de feuillage cou-
vrant tant le bâtiment que s'étendant le long
de l'appontement qui lui fait face. Profusion
également de drapeaux français et annami-
tes, ces derniers jaune et rouge encore que
Ici foule habituée aux étendards des pago-
des, ne les connaisse pas très bien. A
bonne distance, des barrages contiennent le
populaire. Seuls les éléments français et les
dignitaires annamites ont le droit de fendre
la haie des troupes et de passer. J'allais
oublier également les porteurs de parasols,
de bannières, de sabres, et autres objets plus
ou moins rituels, jetant une note de pitto-
resque dans ce décor où les couleurs vio-
lentes pourtant ne manquent pa:..
Peu à peu la foule s'est amassée. Le- Ré-
sident supérieur Châtel et le premier minis-
tre annamite, Nguyen-huu-Bai, sont partis
depuis longtemps à la rencontre du Pumont-
D'Urville. L'empereur est en retard. Enfin,
voici VAlerte !
Acostage. Une aigrelette musique annamite
est vite dominée par le fracas de la canon-
nade et des hymnes nationaux.
En face de moi, le cortège arrive. Comme
tout le monde, je n'ai d'yeux que pour Bao-
Dai, réellement majestueux sous le cos-
tume -impérial. Spontanément, de la foule
française, des bravos éclatent. De la foule
annamite, à distance, et toujours plus silen-
cieuse, on ne constate qu'un simple frémisse-
ment. Paradoxe, c'est donc chez les Français
toujours plus sensibles à la fois aux abstrac-
tions et à la mise en scène, celle-ci très occi-
dentale d'ailleurs, il faut bien le reconnaître,
que l'émotion semble être la plus réelle.
Maintenant, avec les Annamites il ne faut
jurer de rien : on verra ça plus tard !
A cet instant, 1 empereur, toujours immo-
bile durant l'exécution des hymnes, sourit :
son regard a rencontré celui de Mme Char-
les sur le balcon de la Résidence et, genti-
ment, l'enfant adoptif a voulu accuser le
coup. Sourire remarqué qui lui gagne immé-
diatement des sympathies nouvelles.
A l'intérieur de la Résidence, le cortège
s'est engouffré. Les notabilités de Tourane
attendent d'être présentées à l'empereur.
Quelques scènes comiques. Des révérences
mal esquissées, des saluts gauches, des pa-
roles bredouillées. Le plus imperturbable de
tous, le plus à son aise, les yeux à demi-
fermés, mais regardant nettement en face, le
geste et la parole sobres, c'est inconte.-table-
ment Bao-Dal. Peut-être a-t-il très bien ap-
pris à Paris son métier de roi : mais du pre..
mier coup d'ccil j'estime, quant à moi, que
sous cette forte stature, se dissimule mal une
réelle personnalité.
Train royal
Ce qui devait constituer à mes yeux la ca-
ractéristiquc la plus essentielle des trois
journées de fêtes préNues, ce fut, quelques
heures après à peine, le trajet en chemin de
fer dans le train royal entre Tourane et
Hué,
Ce trajet dura trois heures. Et pendant
ces trois heures, le train défilant entre une
haie ininterrompue de drapeaux, de pago-
des, traversa plusieurs villages ou agglomé-
rations dans lesquelles la foule était massée.
Sans préjudice de nombreux groupes de
curieux ou d'isolés qui s'étaient postés sur
le passage du convoi, un peu partout.
- , -1 , - ---, - -1-
On a beaucoup épilogue sur le irioui ue
l'empereur et le degré de. spontanéité de la
foule annamite à son égard. Il serait vain
de dissimuler que la politique négative des
anciens souverains de l'Annam et que la
politique, au contraire, toute active du Pro-
tectorat ont entraîné une certaine désaffecta-
tion de la part du peuple à l'égard de la
royauté. Les îéactions des nhaqués des
campagnes, encore qu'entre Tourane et Hué
il s'agisse de nhaqués particulièremefit évo-
- 6 80 CENTIMES MARTO SOIR, 18 OCTOBRE 198B.
'l'RENTE-DEUXIEME ANNEE. - "N° tOT.. 14£ - NUMBRQ 1.80 CENIfIMBS MARTn SOIR, 18 19W.
'- -;. - .,¡ - - - - - - - - -
ieuâliat igotioleu
Rédaction & Administration l
14, lie il meat-ïttfor
PARIS nég
etiLtPH. t LOUVR119-97 J
RICHELIEU 87-M
Lés Annales Coloniales
r.., annonces et réclamp* goni reçues m
bureau du Journal.
biRicTEUR«PONMteai i Maroel RUEDEL
Tout let articles publiés dans notre tournai ne peuvent
être reproduits qu'en citant les Ahralbs Colonums.
ABONNEMENTS
ma la Revue mensuelle f
Un aa 6 mois 3 Mais
fraRoe et
colonies - - 180" 100 > 50.
Étranger.. 240 » 125 p 70 e
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
- -. - - - --
LE COMMERCE DE L'A. 0. F. EN 1931
- v .la .- - -
Le gouvernement général de l'A. O. F.
vient de publier la statistique du mouve-
ment commercial en 1931. Ce document est
d'une lecture un peu pénible, mais il ne
manque pas d'intérêt. Il exprime d'une fa-
çon tangible les fluctuations de la vie écono-
mique de ces immenses territoires qui n en
sont encore qu'à la première phase de leur
développement. Il marque également la place
qu'occupent chaque colonie et chaque pro-
duit. ,-
Le tableau du commerce général de l'A.
0.. F. en 1931 nous montre que notre grande
colonie africaine a subi elle aussi les attein-
teç de la crise- qui sévit sur le monde entier.
Les chiffres accusent un recul considérable
des échanges par rapport à 1930. En effet,
ils s'élèvent pour l'année dernière à 1 mil-
liard 496.P39.304 francs, alors qu'en 1930
ils atteignaient 2.626*046.157 francs, soit,
en chiffres ronds, une différence de 1.100
millions..
Les importations et les exportations sont
inégalement affectées. Alors que les exporta-
tions cpnt baissé dë 400 millions environ, .les
importations sont tombées de 1:457 millions
en 1930 à 776 millions en 1931, c'est-à-dire
qu'efiifs ont été réduites de moitié. De tou-
tes les colonies, le Sénégal parait particuliè-
rement atteint, C'est celle où le mouvement
commercial est -le plus important puisqu'il
représente 50,9 des importations et 57,1
pour 100 des exportations, mais c'est aussi
celle où l'on enregistre le recul le plus mar-
qué c son commerce était de 'i.534 millions
en 1930 et il n'est plus que de 867 millions
en 1931. Là différence porte principalement
sur les importations qui ont baissé de près
de moitié : 865 millions en 1930, 428 en
1931. Vient ensuite la Côte d'Ivoire, dont
le commerce subit un recul analogue. Les
moins touchés sont la Guinée, le Soudan et
la Mauritanie. Dans cette dernière, la baisse
est insignifiante, puisqu'elle ne représente que
9 du mouvement général des échanges.
Quel rang occupe dans la statistique gé-
nérale chacune des colonies dont la réunion
formé l'A. O. F. ? Nous nous en tenons à
l'année 1931. La première place, et de beau-
çôupe appartient au Sénégal avec 867 rriil-
hOlla, importation et exportation comprises,
tdt i.496.miHions pour toute l'A. O. F.
Puis vient la Côte d'Ivoire (264 millions),
le.ftiÉdmey (m), la Guinée (112), le Niger
(31), le 6III"'(18)# la Hwite*VoltaC (tItf).
et enfin, Idlnt très loin au dernier rang, la
Mauritanie avec 2.597.000 francs.
Quel est le rapport des importations et
des exportations ? Au Sénégal, à la Côte
'd'Ivoire, dans la Haute-Volta et en Mauri-
tanie, les exportations sont supérieures aux
importations. Relativement faible au Séné-
gal et à la Côte cTIvoire, la différence est
considérable dans la Haute-Volta où l'on
marque 12 millions à l'exportation contre 3
à l'importation.
Dans les autres colonies, le chiffre des
importations l'emporte à des degrés divers.
Le plus fort écart est constaté au Soudan
où les produits exportés ne représentent que
5 millions contre 23 millions pour ceux qui
sont importés. Au total, en 1931, importa-
tions et exportations s'équilibrent presque:
Importations 7 76 "3.12.400 fr.
Exportations 719.726.904 fr.
La balance commerciale est donc légère-
ment déficitaire, mais elle l'est tnoins qu'en
1930 où la différence en faveur de l'impor-
tation était de 289 millions.
L'on connaît les articles qui figurent à
l'importation aussi bien qu'à l'exportation.
Aussi bien, n'insisterons-nous pas sur ce
point. Bornons-nous à noter que les matières
premières et les produits manufacturés re-
présentent environ les 6/7 des objets venus
de l'extérieur, alors que les produits alimen-
taires n'y figurent que pour le reste, c'est-à-
dire 107 millions. Dans ce dernier chiffre,
le riz compte pour 39 millions, le vin pour
32 et le sucre pour 12. -
A l'exportation, les produits alimentaires,
les bois, les peaux, les textiles, un peu d'or
12 millions constituent les articles
essentiels. Les arachides viennent au premier
rang avec 307 millions sur 719. Ce sont
ensuite le cacao, les amandes de palme, les
bois d'ébénisterie ou autres. Le coton figure
dans la statistique pour près de 21 millions.
Au dernier rang on trouve le riz, le maïs et
le manioc.
Dans ce trafic, la France occupe natu-
rellement la première place. Elle figure au
tableau des importations pour 388 millions
de francs, soit 50 %, et aux exportations
pour 399 millions, soit 55 Puis, nous
avons pour les importations l'Angleterre
12 %, les Etats-Unis 9 %, .l'Allemagne 7
En ce qui concerne les exportations, le clas-
sement est un peu différent : l'Allemagne
est au second rang. avec 8 %, tandis que la
Grande-Bretagne est au troisième, mais avec
4 seulement et 10 si l'on tient cbmpte
des colonies.
Si maintenant on examine -le commerce de
chacune des colonies, on constate que le clas-
sement d'ensemble que nous avons donné
-subit certaines modifications. C'est ainsi, par
exemple, que la Belgique vend. à la Haute-
Volta pour 2.774.000 francs, alors que les
importations totales de cètte colonie ne sont
que de 3.777,000 francs. D'autre part, pres-
que toutes les exportations de cette même co.
Ionie se font avec les colonies anglaises. Il
en est de même pour celle du Niger. Au
Dahomey, les exportations à destination de
l'Allemagne représentent 28 millions -de
francs sur 68, tandis que celles en direction
de la France n'atteignent pas tout à fait 15,
exactement 14.964.000 francs. Dans cette
même colonie du Dahomey, les importations
en provenance de l'Angleterre égalent 22
millions de francs, celles qui viennent d'Al-
lemagne 14 millions, alors que les importa-
tions françaises sont un peu inférieures à 27
millions.
Un rapide coup d'œil sur la provenance
des produits importés nous apprend que,
pour la plupart d'entre eux, la métropole
vient au premier rang, sauf pour les tissus
de coton où elle est dépassée par l'Angle-
terre, le pétrole où elle l'est par les Etats-
Unis, et le riz qui vient pour les 4/5 des co-
lonies françaises. Pour les vins, l'Espagne
la suit de très près. Les Etats-Unis la dis-
tancent légèrement pour les automobiles,
mais les pneumatiques sont fournis par
notre, industrie dans la proportion des 415.
Nous l'emportons également pour les eaux-
de-vie, les liqueurs, la lingerie fine.
La France tient également la tête pour la
plupart des produits exportés. Nous sommes
presque les uniques acheteurs pour le coton;
les boeufs, les peaux de boeufs, les moutons,
les bois. communs, les peaux de moutons, le
café, le tabac, lat amandes de kàrité, le
caoutchouc, l'ittS^,1 les amandes, le miel,
le coprah, les bàmes .,
Cet exposé, où nous avons intentionnelle-
ment donné la première place aux chiffres,
provoque plusieurs réflexions : Le recul du
mouvement des échanges est. important,
mais il n'est que provisoire. Les travaux que
l'on songe à entreprendredonneront à là
colonie, quand ils seront réalisés, un équi:
pement économique qui ne pourra^ que lui
assurer un essor cettaiii. t -.'
Il est d'autre part possible de développer
les échanges avec laVxïnétropole. L'Afrique
occidentale peut foufcriir en plus grande
quantité aux industries métropolitaines quel-
ques-uns des produits qui leur manquent.
Mais tout ceci est ime œuvre de longue ha-
leine, et son succès dépend de nombreuses
conditions qui ne sont pas encore toutes réa-
lisées. C'est que la mise en valeur d'un pays
neuf aussi étendu n'est pas chose faéile et
qui ne s'obtient pas en un tournemain. Mais
ici on peut entreprendre parce qu'on peut
légitimement nourrir l'espoir de réussir.
Monty FontanJciv
'- , 4 - NtHt" du Cantal,.
Membre de la commission de l'Algérie,
des colonies et protectorats.
) -.. (
Les travaux du port d'Abidjan
Un décret du 14 octobre 1932 autorise les
installations préliminaires des chantiers
pour les travaux du port d'Abidjan prévus
sur fonds d'emprunt de l'Afrique Occiden-
tale française en vertu de la loi du 22 avril
1931.
> mtm C
Mission scientifique en A.E.F.
La mission scientifique française de l'an-
née polaire internationale pour l'Afrique
Equatoriale est arrivée à Bangui le 30 sep-
tembre dernier. M. Charles Capmas, chef de
l'a mission, et M. Galland, son principal col-
laborateur, s'étaient embarqués à Marseille
le 9 août ainsi que les Annales Coloniales
l'avaient annoncé. Ils ont débarqué à Douala
le 11 septembre avec 6.000 kgs de matériel.
Ayant gagné par chemin de fer la ca-
pitale du Cameroun, ils ont parcouru en au-
tomobile les 1. 500 km., qui les séparaient en-
core de Bangui, tandis que des camions
transportaient les instruments et le matériel
de la mission.
M. Capmas et son collaborateur dès leur
arrivée ont installé leurs appareils à l'Ob-
servatoire météorologique construit aux en-
virons de Bangui et ont commencé leurs ob-
servations et leurs études, études qui doivent
se poursuivre une année entière.
Les élections
au Conseil Supérieur des Colonies
b.
En A. E. F.
- Nous complétons aujourd'hui les rensei-
gnements publiés le 8 octobre dernier sur
les élections des délégués au Conseil supé-
rieur des colonies, Afrique Equatoriale fran-
çaise. A cet ensemble de résultat ci-dessous
manque le résultat du bureau secondaire de
Ouesso, résultat qui ne peut modifier la phy-
sionomie du vote.
Inscrits : 1.965. Votants : 718.
Suffrages exprimés. : 693..
M-M. Wickers t 270 voix.
Lamottl'e,f,:r, député de
l'Allier, ancien mi-
nistre 183 -
Monmarson .,..,. 80 -
Rebstock ., 50 -
Marlibre 39 -
Narquet 28 -
Bàrau.i 22 -
Baudet. 2i -
Ballottage.
Le deuxième tour aura lieu le 18 décembre,
aucun désistement n'est annoncé.
> de+-
La tempête en Méditerranée
̃4»
Depuis vendredi dernier, une tempête de
nord-est s sévit en mer et gêne considérable-
ment la navigation. Plusieurs navires, sur-
tout sur la ligne d'Alger, ont subi de grands
retards.
Parmi ces paquebots figurent le Chenon-
ceaux courrier de la Chine, du Japon et de
l'Indochine.
le SiMt "Colonial"
1
ES élections sénato-
riales d? avant-hier
ont renforcé, si-
possible, la posi-
tion coloniale en
la haute Assem-
- blée. Réjouissons-
nous des succès de
nos amis et enre-
gistrons-les.
Mario Roustan
a été brillamment
réélu dans VHèratdt ; Edouard Néron, le
doyen de nos collaborateurs parlementairest
a dès le premier tour doublé le cap dans la
Haute-Loire. L'Inde Française, de sos-cété,
apprendra avec joie que son meilleur défen-
seur au palais du Luxembourg, Jean Phi-
lip, est repassé dans le Gers avec pfeS'lU' atl-
tant de voix qué son colistier, notre ami
Abel Garde y ministre de l'Agriculture.
M. Lucien Saint, résident général de
France au MafiJc, a groupé, dès le premier
tour, dans la Haute-Garonne, une impor-
tante majorité qui V envoie siéger sur les
bancs de gauche du Sénat.
M. Léon Perrier, ancien ministre des Co-
lonies qui a laissé rue Oudinot un souvenir
inoublié, a été réélu dans V Isère haut la
main, en dépit de certaines manœuvres obli-
ques. -.;;.
M. Jean Oditt, ancien député qui s'était
spécialement intéressé aux problèmes maro-
cains et indochinois dans la dernière législa"
ture remplace dans la Gironde M. Buhau qui
était vice-président de la Commission séna-
toriale des Colonies et dont les importantes
affaires sur la cète de l'A. O. F. sont bien
connues.
Dans l Indre MM. Paul Bénaset et Henrt
Dauthy, dont les lecteurs des Annales Colo-
niales ri ont pas oublié la solide collabora-
tion, dans lé Morbihan, M. Alphonse Rio
qui s'est spécialisé dans toutes les questions
de la Marine Marchande et des Colonies, se
sont vu renouveler la confiance de leurs élec-
teurs. <
Une seul ombre au tableau, notre ami Er-
nest Haudos a été victime d'une coalition
qui Va, an troisième tour de scrutin, éloigné
des assemblées politiques. Qu'il trouve ici,
l'assurance de notre fidèle amitié et les vœux
que nous formons pour que les électeurs de
la. Marne reconnaissent bientôt l'erreur d'un
soi,
- Marcel Ruadoi. -
–, > C
L'état santé
de M. Antonetti
«♦«
Le départ pour Brazzaville
L'avion Okto-Saàena, qui ramenait M.
Antonetti, a quitté Pointe-Noire mercredi à
onze heures quarante-cinq; il est arrivé à
Brazzaville à quatorze heures trente. Le
voyage s'est effectué rapidement et dans
d'excellentes conditions.
Le trajet de la résidence de Pointe-Noire
au champ d'aviation a été fait par le Gou-
vtttneur Général à bras d'hommes, les cahots
de l'automobile étant mal supportés par le
blessé qui a été, du reste, radiographié dès
son arrivée à Brazzaville.
M. Antonetti fait preuve d'une grande
nement, il fit remercier la population des
nombreuses marques de sympathies reçues.
Son état de santé nécessite encore plusieurs
jours de repos, mais M. Antonetti a voulu
reprendre la direction du Gouvernement Gé-
néral.
Dernières nouvelles
L'état de santé de M. Antonetti, Gouver-
neur général de l'Afrique Equatoriale fran-
çaise, continue à évoluer d'une manière très
satisfaisante. Le blessé n'a cependant pas
encore pu reprendre toute son activité et il
devra garder la chambre pendant quelques
jours encore.
Quoi qu'il en soit, les conséquences de sa
chute sont des plus bénignes, car dans. les
circonstances où s'est produit l'accident, on
peut affirmer que M. Antonetti n'a échappé
à une chute fatale que grâce à des cir-
constances véritablement providentielles.
De toutes parts affluent à Brazzaville les
télégrammes de sympathie exprimant des
voeux ardents pour le prompt rétablissement
du Gouverneur Général.
Le Conseil de Gouvernement
A la suite de l'accident survenu au Gou-
verneur général Antonetti la date de l'ou-
verture de la session du Conseil de Gouver-
nement de l'Afrique Equatoriale Française
a été retardée de quinze jours.
–-– ) 40+Ml <
le laioe recolliissani
envers la marine française
-
M. Georges Leygues, ministre de la Ma-
rine marchande, a reçu de M. Urbain Blanc,
délégué à la résidence générale de la Répu-
blique au Maroc, le télégramme suivant :
A Voccasion de la cérémonie qui a mar-
que la remise à l'amiral commandant la ma-
rine du. sabre de Venseigne de vaisseau Bal-
lande, j'ai recueilli de multiples expressions
de la reconnaissance du Maroc envers notre
marine nationale. Je suis infiniment heureux
de vous les transmettre en y joignant mes
remerciements pour l'intérêt avec lequel
vous avez suivi persoiiiielleineiii la commé-
moration d'une si belle page d'histoire. La
présence d'une magnifique unité, de ses offi-
ciers de ses équipages, Il suscité une admi-
ration dont je suis fier de vous apporter le
témoignage.
–̃ 10 Oulb - lE
La croisière du * Jeanne-d'Arc *
- ,
Le croiseur-école Jeanne-d?Arc, poursui-
vant sa croisière autour du monde, est arrivé
à Bizerte samedi soir à 17 heures.
Au cabinet de ministre des Colonies
Nous pouvons ajouter aux renseignements
déjà publiés sur le mouvement administratif
préparé par le ministère de l'intérieur, que
M. Jean Berthoin, sous-préfet- de Narbonne,
est nommé préfet du Tarn-ët-Garonne.
Ce haut fonctionnaire est actuellement
èhargé de la direction du cabinet du minis-
tre pes Colonies.
Il a débuté dans l'administration comme
ohef de cabinet de M. Saint alors qu'il était
Résident général en Tunisie. Il a été en-
suite successivement squs-préfet de Nérac,
de Marmande et de Narbonne. Il a éga-
lement rempli les fonctions de directeur du
cabinet du ministre de la Marine.
Durant les hostilités M. Jean Berthoin,
engagé volontaire, s'est particulièrement
distingué; il a été blessé. Sa brillante
condUlte lui a valu huit citations et la ro-
J sette de la Légion d'honneur.
> (
Au Quai d'Orsay
» ♦»
Les agriculteurs tunisiens chez M. Herriot
: Le ministère des Affaires étrangères publie
le communiqué suivant :
« M. Edouard Herriot, président du
1 Conseil, a reçu hier matin une délégation
rdes Chambres économiques indigènes de Tu-
nisie qui lui a été présentée par M. Man-
ceron, Résident général.
« Cette délégation a exposé ses inquiétudes
au sujet de la situation actuelle des agricul-
teurs tunisiens. La crise a été aggravée pour
eux par deux années de grande sécheresse
qui ont détruit les récoltes et décimé les
troupeaux, puis par de graves inondations.
Ces circonstances ont entrainé une recrudes-
cence de l'usure et les cultivateurs ont insisté
pour être protégés contre les conséquences
de ce fléau.
« Le président du Conseil a assuré la délé-
gation de toute la sollicitude du gouverne-
iment français pour les cultivateurs tuni-
siens : il lui a déclaré que, sans pouvoir
donner son approbation à des mesures qui
ipourraient porter atteinte au crédit de la Tu-
nisie, il allait rechercher, en accord avec le
Résident général, les moyens de soulager la
détresse qui lui était signalée.
« La délégation ayant également attiré
l'attention du président du Conseil sur la
nécessité de réduire les frais de gestion,
celui-ci a répondu qu'il se préoccupait de
cette question et que l'étude en était actuel-
lement poursuivie pour la Tunisie comme
, pour la France. »
- ) gob+91> (
h la Banque de l'Indochine
Au Conseil d'administration
Aujourd'hui parait à l'Officiel la,nomina-
tion de M. tabussiëre, directeur des Affaires
départementales au ministère de l'Intérieur,
comme administrateur de la Banque de l'In-
dochine, en remplacement de M. Marcel
Olivier, nommé il y a quelques jours prési-
dent du Conseil d'administration de la
Compagnie Générale Transatlantique.
A MADAGASCAR
Ouverture de la session
des délégations
économiques et flnanclères
*4»
La session des Délégations économiques et
financières s'est ouverte hier matin à Tanana-
rive. Le Gouverneur général Léon Cayla a
choisi pour thème de son discours : c( Mada-
gascar pendant la Crise ». Il a fait appel à
la collaboration de toutes les bonnes volon-
tés tant européennes qu'indigènes. Il a été
fréquemment interrompu par de vifs applau-
dissements. M. Nativel a été réélu président
à l'unanimité moins une voix.
̃ ) t <–
Dans la grande lie
» t.
Situation comparative des recouvrements
des impôts sur rôles,
des recettes diverses et des recettes
.- douanières des exercices 1931 et 1932
au 31 août
Le recouvrement des impôts sur rôles au
dernier août 1932 (exercice 1932) a atteint
70.250.256 fr. 02. Pendant la période corres-
pondante de l'exercice 1931 il s'était élevé à
80.202.161 fr. 83.
La moins-value pour les huit premiers
mois de l'exercice 1932 est donc de 9 millions
951.905 fr. 81,
Les recettes douanières perçues au dernier
août 1932 s'élèvent à 31,866.611 fr. 83,
somme inférieure de 1.132.310 fr. 45 aux réa-
lisations effectuées pendant la période cor-
- respondante - de l'exercice lQI,
Les recettes diverses s'élèvent au 31 août
1933 à 37.209.796 fr. 25, somme supérieure
de 3.870.700 fr. 79 aux réalisations effectuées
au 31 août 1931 au titre de l'exercice 1931.
Au total, les recouvrements pour les huit
premiers mois de l'année 1932 ont atteint
139.326.664 fr. 10; pendant la période cor-
respondante de l'exercice "1931, ils s'étaient
élevés à 146.540.179 fr. 57; d'où une moins-
value de 7.213.515 fr. 47.
Mort de M. Gabriel Angonlvant
Samedi soir est décédé en son domicile
M. Gabriel Angoulvant, gouverneur gé-
néral honoraire des Colonies, ancien dé-
Iputé de l'Inde, beau-père de M. Bau-
doin, directeur de la Banque de l'Indo-
chine. Les obsèques ont eu lieu ce matin
dans la plus stricte intimité selon la
volonté du défunt.
Les Annales Coloniales adressent à sa
famille l'expression de leurs sentiments
très attristés et leurs très sincères condo-
léances.
«
Nos colonies
et l'Académie des Sciences
Morales et Politiques
les --
Encore un centenaire qui bat son plein.
L'Académie des Sciences Morales et Politi-
qes célèbre en ce moment celui de son réta-
blissement (26 octobre 1832).
Cette docte assemblée, créée par la
Convention le 22 août 1795, fut supprimée
en l'an XI. sous le Consulat.
L'histcire ne nous a pas encore donné les
raisons exactes de cette lubie napoléonienne.
Du reste, ce n'est pas ce mystère historique
qui intéresse nos colonies, mais seulement
quelques personnages très distingués que la
Convention avait choisis pour former cette
section.
Entre les Daunou, les Dacier, un Siéyès
ou Cambacérès, l'expansion coloniale de la
France dans le monde était brillamment re-
présentée par le célèbre navigateur Bougain-
ville.
Il était le premier Français ayant accom-
pli le tour du monde; le 5 avril 1768 il
avait abordé à Tahiti-Bougainville, « Vieille
Marine » représentait toutes les îles innom-
brables qui, aujourd'hui encore, sont autant
de sentinelles avancées de l'influence fran-
çaise dans le Pacifique. Courts instants de
l'histoire coloniale - sous la - - Révolution; pré-
cieux instants aussi qui se rattachent a l'abo-
lition de l'esclavage et marquent peut-être,
un désir irréalisable de colonisation restau-
ratrice. Car, en dépit du mot célèbre, com-
posé de deux mouvements oratoires de Du
Pont de Nemours et de Robespierre : « Pé-
rissent les colonies. plutôt qu'un principe »,
les assemblées révolutionnaires, associèrent
fort souvent, avec plus ou moins d'à-propos,
les intérêts de la France et ceux de ses co-
lonies. C'est ainsi, que le 8 mars 1790,
Barnave à la- tribune tint à « rassurer les
colonies sur leurs plus chers intérêts. il
les invita à présenter leurs vues concurrem-
ment avec le commerce français sur leurs
rapports réciproques. »
Parmi les quarante membres de l'Acadé-
mie des Sciences Morales et Politiques élus
par la Convention se trouvait encore Cons-
tantin-François Chasseloup de Volney, ex-
plorateur en Syrie et en Egypte, arabisant
distingué.
L'aventurier
Bernardin de Saint-Pierre, le charmant
aventurier qui a cherché un cœur et une
chaumière sous tous les climats appartenait
aussi à l'Académie des Sciences Morales et
Politiques.
Il pâul et Virginie » 1 cet art « exotique n
et touchant, riche de toutes les splendeurs
des forêts Vierges et des soleils tropicaux.
fit à nos colonies la plus efficace des publi-
cités et décida, du dix-huitième siècle à nos
jours, de plus d'une vocation coloniale.
L'Homme du Congrès de Vienne
Le comte de Talleyrand - Périgord,
l'homme du Congrès de Vienne, fut aussi le
distingué collègue de Bougainville. Seule-
ment, toute sa personne surchargée d'hon-
neurs jette une ombre sur notre histoire
coloniale. Les traités de 1815, inspirés par
le comte de Talleyrand consacrèrent outre-
mer, la grandeur de l'Angleterre et notre
servitude.
La Grande-Bretagne apoutait à son empire
la Guyane, le Cap Ceylan, les Comptoirs des
Indes, l'Ile de France, les Seychelles,
Sainte-Lucie, Tabago et la Trinité.
Chez le duc d'Aumale
L'Académie des Sciences Morales et Poli-
tiques serait encore ensevelie dans l'oubli si
Guyot, ministre de l'Instruction* publique,
n'avait attiré sur elle l'attention de Louis-
Philippe.
Le 26 octobre 1832, une ordonnance royale
rendait à cette Académie la vie. et le pres-
tige. -----
Au cours des fêtes du centenaire une ré-
ception aura lieu mercredi 19 octobre au
château de Chantilly légué à l'Institut par
le duc d'Aumale, le héros de La prise de la
Smala d'Abd-el-JCader.
Ainsi, le centenaire de l'Académie des
Sciences Morales et Politiques s'achèvera
sur un nom digne de compter parmi les plus
grands qui ont illustré les annales colonia-
les de la France.
M .-L. S.
Tu te rends compte.
LES DENREES COLONIALES
DANS LE COMMERCE DE DETAIL
Koici une expérience que chacun peut faire.
Entrez dans un de ces curieux bazars dit
Uniprix qui se multiplient depuis quelque
temps à Paris. Vous y trouverez du riz indo-
chinois, de la bonne qualité ordinaire, à
1 fr. 50 le. kilo,
Demandez la même denrée daiis la succur-
sale de quartier de l'une de nos grandes mai-
sons d'alimentation. On tentera d'abord de
vous passer du riz du Piémont. Si vous insis-
tez, on finira par découvrir quelque part le
grain de l'Indochine que vous paierez 4 fr. 40
le a kilo.
2 fr. 90 d'écart pour le même produit, entre
deux détaillants situés tout près l'un de l'autre,
n'est-ce pas scandaleux.
Autre expérience : Voici des titrons qu'on
vous dit provenir d'Algérie. Ils sont à 80 cen-
times pièce. Vous faites remarquer au vendeur
de la même grande maison que, flétris comme
ils le sont, il devra les jeter tous le lendemain.
Et le vendeur de vous faire cette réponse :
Ça nous est égal. Le mandataire qui
nous approvisionne remplace gratuitement tous
les fruits qui pourrissent.
Sans commentaire, n'est-ce pas?
P.-C. Georges François,
Gouverneur honoraire des Colonies.
Dépêches de l'Indochine
Au Conseil colonial de Cochinchine
La séance du Conseil colonial s'est dé-
roulée hier sans incident et L'ordre du jour
a été voté. Au sujet du service de la pro-
priété foncière, Labaste critique l'organisai
lion des prèls fonciers; il formule des re-
proches relativement au taux des intérêts
et du terme de 15 ans fixé, au lieu de 20 OU
25. Il demande l'envoi d'un télégramme'aill
département pour obtenir dp meilleures con-
ditions. Le Gouverneur de Cochinchine fait
remarquer l'inulililé de l'envoi de ce télé-
gramme, car le Gouverneur général a es-
sayé sans succès pendant six mois d'obtenir
l'abattement du taux et la prolongation du
terme; puis, le chef du service foncier, dans
un lumineux evposé, fait la mise au point
des conditions de redressement par le crédit
à long terme. Il souleva Les applaudisse-
ments unanimes du Conseil.
Session du Conseil
des intérêts économiques
La session annuelle du Conseil des In-
térêts français économiques et financiers
de VAnnam s'est ouvert ce matin sous la
présidence du Résideni supérieur.
Du riz pour France
Le Lima-Maru est parti de Saïgon avec
901 tonnes de riz blanc et 1.286 tonnes d6
brisures pour Marseille.
Départ du courrier aérien
L'avion est parti de Saigon le 16 avec
85 leilos de courrier, 4 lt. 890 grammes de
fret et 1 passager, M. Villemejane pour
Marseille.
Indopacifi.
) (
UN PEU D'HISTOIRE VRAIE
Coups d'œil sur le retour
de l'empereur Bao-Dai
..r
(De notre correspondant particulier.)
Débarquement
Ainsi c'est aujourd'hui que l'empereur ar-
rive. Il flotte dans Tourane comme un air
d'étonnement. Dans les rues, la foule noire
et blanche qui grouille a une instinctive ten-
dance à descendre vers les quais. De fait,
elle y descend et même un peu plus bas,
puisque nombre de curieux, pour mieux voit;,
pataugent dans la rivière.
J'ai suivi le mouvement. Devant la rési-
dence-mairie, profusion de feuillage cou-
vrant tant le bâtiment que s'étendant le long
de l'appontement qui lui fait face. Profusion
également de drapeaux français et annami-
tes, ces derniers jaune et rouge encore que
Ici foule habituée aux étendards des pago-
des, ne les connaisse pas très bien. A
bonne distance, des barrages contiennent le
populaire. Seuls les éléments français et les
dignitaires annamites ont le droit de fendre
la haie des troupes et de passer. J'allais
oublier également les porteurs de parasols,
de bannières, de sabres, et autres objets plus
ou moins rituels, jetant une note de pitto-
resque dans ce décor où les couleurs vio-
lentes pourtant ne manquent pa:..
Peu à peu la foule s'est amassée. Le- Ré-
sident supérieur Châtel et le premier minis-
tre annamite, Nguyen-huu-Bai, sont partis
depuis longtemps à la rencontre du Pumont-
D'Urville. L'empereur est en retard. Enfin,
voici VAlerte !
Acostage. Une aigrelette musique annamite
est vite dominée par le fracas de la canon-
nade et des hymnes nationaux.
En face de moi, le cortège arrive. Comme
tout le monde, je n'ai d'yeux que pour Bao-
Dai, réellement majestueux sous le cos-
tume -impérial. Spontanément, de la foule
française, des bravos éclatent. De la foule
annamite, à distance, et toujours plus silen-
cieuse, on ne constate qu'un simple frémisse-
ment. Paradoxe, c'est donc chez les Français
toujours plus sensibles à la fois aux abstrac-
tions et à la mise en scène, celle-ci très occi-
dentale d'ailleurs, il faut bien le reconnaître,
que l'émotion semble être la plus réelle.
Maintenant, avec les Annamites il ne faut
jurer de rien : on verra ça plus tard !
A cet instant, 1 empereur, toujours immo-
bile durant l'exécution des hymnes, sourit :
son regard a rencontré celui de Mme Char-
les sur le balcon de la Résidence et, genti-
ment, l'enfant adoptif a voulu accuser le
coup. Sourire remarqué qui lui gagne immé-
diatement des sympathies nouvelles.
A l'intérieur de la Résidence, le cortège
s'est engouffré. Les notabilités de Tourane
attendent d'être présentées à l'empereur.
Quelques scènes comiques. Des révérences
mal esquissées, des saluts gauches, des pa-
roles bredouillées. Le plus imperturbable de
tous, le plus à son aise, les yeux à demi-
fermés, mais regardant nettement en face, le
geste et la parole sobres, c'est inconte.-table-
ment Bao-Dal. Peut-être a-t-il très bien ap-
pris à Paris son métier de roi : mais du pre..
mier coup d'ccil j'estime, quant à moi, que
sous cette forte stature, se dissimule mal une
réelle personnalité.
Train royal
Ce qui devait constituer à mes yeux la ca-
ractéristiquc la plus essentielle des trois
journées de fêtes préNues, ce fut, quelques
heures après à peine, le trajet en chemin de
fer dans le train royal entre Tourane et
Hué,
Ce trajet dura trois heures. Et pendant
ces trois heures, le train défilant entre une
haie ininterrompue de drapeaux, de pago-
des, traversa plusieurs villages ou agglomé-
rations dans lesquelles la foule était massée.
Sans préjudice de nombreux groupes de
curieux ou d'isolés qui s'étaient postés sur
le passage du convoi, un peu partout.
- , -1 , - ---, - -1-
On a beaucoup épilogue sur le irioui ue
l'empereur et le degré de. spontanéité de la
foule annamite à son égard. Il serait vain
de dissimuler que la politique négative des
anciens souverains de l'Annam et que la
politique, au contraire, toute active du Pro-
tectorat ont entraîné une certaine désaffecta-
tion de la part du peuple à l'égard de la
royauté. Les îéactions des nhaqués des
campagnes, encore qu'entre Tourane et Hué
il s'agisse de nhaqués particulièremefit évo-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.69%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 79.69%.
- Auteurs similaires Ruedel Marcel Ruedel Marcel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Ruedel Marcel" or dc.contributor adj "Ruedel Marcel")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/2
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k63805263/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k63805263/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k63805263/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k63805263
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://numba.cirad.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k63805263
Facebook
Twitter