Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-08
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 08 octobre 1932 08 octobre 1932
Description : 1932/10/08 (A32,N103). 1932/10/08 (A32,N103).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380522f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTR-DEUXÏEME ANNEE. No 109 LE NUMERO : 80 CENTIMES SAMEDI SOIR, 8 OCTOBRE 190B.
AIRMAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
M, im «i Mut-mur
PARIS on
fllira. t LOUVRE If-37
- RICHELIEU 87ffl
Les Annales Coloniales
es n n àle s C, 0
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France et
Colonies 180 » too. 58.
Etranger..240» 125 a 709
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tous les bureaux de poste.
Incompatibilités parlementaires
–- e a
Ce n'est pas la première fois que, dans
les Annales Coloniales, nous soulevons le
problème des incompatibilités parlementai-
res en ce qui concerne le gouvernement de
nos grandes colonies. Aujourd'hui, ce pro-
blème réclame plus d'attention que jamais,
puisque certains postes, parmi les plus im-
portants de notre administration coloniale,
vont devenir vacants à bref délai, et que,
d'autre part, la politique coloniale se com-
plique de plus en plus de graves questions
ressortissant aux plus graves préoccupations
de la diplomatie européenne et de l'économie
mondiale.
On sait comment, du point de vue colo-
nial, se pose le problème des incompatibili-
tés parlementaires. La loi des finances du
31 décembre 1929 dispose, en son article
88, que « l'exercice de toute fonction publi-
que rémunérée à la nomination de l'Etat est
incompatible avec le mandat de député ou de
sénateur 8.
Ainsi donc, dans l'état actuel des choses,
un parlementaire ne peut être chargé de di-
riger les destinées de l'une de nos grandes
possessions d'outre-mer, sauf s'il s'agit de
l'accomplissement d'une mission temporaire
dont la durée ne peut d'ailleurs excéder six
mois.
Remarquons tout d'abord ce qu'il y a de
paradoxal dans le texte législatif voté en
1928. Ce texte, en effet, a déclaré inaptes
dorénavant au gouvernement de l'Indochine
des hommes qui, dans le passé, ont exercé
avec autorité cette haute fonction et qui,
depuis 1928, ont été promus aux plus hautes
destinées du pays : tel M. Paul Doumer,
- désigné en 1931 -- par -- le -- Congrès de Versail-
les comme président de la RépublIque, tel
M. Albert Sarraut, qui assume encore la
lourde charge de ministre des Colonies. S'il
vivait encore, M. Jonnart, qui fut ministre
des Affaires Etrangères, après avoir été gou-
verneur de l'Algérie, serait disqualifié pour
Administrer notre nord-africain. 11 en serait
de même de feu Augagneur, qui fut à Mada-
gascar, puis rue Royale, en qualité de mi-
nistre de la Marine. Il serait à l'heure
actuelle légalement indigne de s'installer à
Dakar ou même à Brazzaville pour y repré-
senter la République. On pourrait multiplier
les exemples pour souligner tout ce qu'il y a
de contradictoire dans le texte de loi adopté
en 1928 et qui ne permet pas à ceux qui, à
l'heure X de leur vie politique, sont à Ja
tête du Gouvernement ou des grands rouages
parlementaires, d'être plus tard. à l'heure
Y. les serviteurs de la France, tout au loin.
lorsque des difficultés angoissantes surgis-
sent.
Il n'est pas que ce paradoxe qui condamne
la loi de 1928. La situation présente de
quelques-unes de nos grandes colonies est
telle qu'elle nécessite l'intervention directe
des plus hautes compétences de la Nation.
Loin de nous la pensée que la carrière colo-
niale ne fournit pas des sujets d'élite en
grand nombre. Mais il est des postes de
commande où les plus solides qualités d'ad-
ministrateur sont insuffisantes pour aplanir
les effrayantes difficultés dont l'heure pré-
sente est si riche. De même que le plus émi-
nent de nos ingénieurs peut parfois n'être
pas le meilleur des ministres des Travaux
Publics, de même que tel de nos plus renom-
més techniciens de la finance peut échouer
rue de Rivoli, il peut arriver qu'à Hanoi ou
à Dakar, à Alger ou à Tananarive, les meil-
leurs sujets de la carrière coloniale échouent,
et qu'ils échouent précisément parce qu'à de
certaines hauteurs, la nature des problèmes
à résoudre cesse d'être purement administra-
tive. A partir d'une certaine altitude, les
questions qu'il faut résoudre, les responsa-
bilités qu'il faut prendre, la - diplomatie
qu'il faut déployer, l'énergie dont il taut
faire preuve, l'autorité morale qu'il faut pos-
séder, le crédit qu'il faut avoir sur place et
dans la Métropole nécessitent exactement les
mêmes qualités que celles que l'on exige de
ceux qui ont l'ambition de gouverner la
France. En un mot, chez les uns et chez les
autres, il faut « l'esprit politique, la forma-
tion politique » dans la meilleure acception
du terme.
L'Administration de nos grands domaines
coloniaux exige, aujourd'hui plus que ja-
mais, de l'audace, de la liberté d'esprit, une
connaissance profonde des grands courants
mondiaux, une certaine pratique des grands
orgamsmes internationaux, et aussi une
compréhension de tout ce qu'il y a d'insatis-
fait, aussi bien chez les dirigeants des peu-
ples que dans les couches profondes des ra-
ces, même les plus déshéritées.
Pour tout cela, nous souhaitons vivement
l'abrogation de la loi de 1928. Cette abro-
gation permettra au Gouvernement de lais-
ser demain, au Maroc, M. Lucien Saint
lorsqu'il aura fait son entrée au Luxem-
bourg. Après-demain, il pourra en être de
même pour le gouvernement général de l'In-
dochine. Il se peut qu'il apparaisse comme
souhaitable de le confier à une haute person-
nalité politique. Cela a été fait dans le
passé : Paul Doumer, Albert Sarraut,
Alexandre Varenne ont tous heureusement
marqué leur passage en Extrême-Orient.
Pourquoi serait-il interdit de rechercher au
sein du Parlement des successeurs dignes
d'eux.
Gmorgms Noaelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
-
Fouilles en Syrie
Hier, communication sur les fouilles de Ras-
Shamra, en Syrie, qui ont donné des résultats
inespérés.
M. Claude F.-A. Schaeffer, directeur du
Musée préhistorique et sallo-romain de Stras-
musée préhistot i lue lees t giarig;er en co l la b orat i on
bourg, qui vient de les diriger en collaboration
avec M. Chenet du Claon, membre du Comité
des Travaux historiques, indiquait donc à
l'Académie des inscriptions quelques détails
particulièrement intéressants de sa dernière cam-
pagne.
A Minet-el-Beida, les fouilles ont prouvé
que la baie actuelle est plus petite que l'ancien
port de Ras-Shamra, dont la mission a retrouvé
le rivage avec de nombreux restes céramiques
du deuxième millénaire avant J.-C.
Dans la nécropole royale, située près de ce
port, ont été découvertes plusieurs sépultures,
creusées dans la craie, qui remontent au XVe siè-
cle avant notre ère, ainsi que deux tombes
importantes avec des murs construits en belles
pierres de taille et percés de fenêtres. per-
mettant aux morts d'accéder à leurs provisions.
L'un de ces « caveaux de fouille » contenait
vingt-huit squelettes, une abondante céramique,
de nombreux objets précieux en albâtre, ivoire
et or, des gobelets et vases multicolores, d'une
- extrême rareté en raison de leur fragilité.
Ces vases sont ornés de masques féminins
en haut-relief, de style crétois, avec des accro-
che-coeur sur le front et les joues.
Sur le tell de Ras-Shamra, la mission a
rencontré une nouvelle nécropole au pied des
ruines du grand temple, avec deux étages de
tombes et un riche mobilier funéraire des XVlIO
et XVIO siècles avant J.-C.
La célèbre bibliothèque de Ras-Shamra a
livré plusieurs nouvelles tablettes couvertes de
textes cunéiformes.
A l'entrée du grand temple, devant 1 esca-
lier monumental et près de l'autel, gisaient les
fragments de plusieurs sculptures égyptiennes,
dont l'une représente un sphinx avec dédicace
du pharaon Amenemhat 111, de la douzième
dynastie (1849-1801 avant J.-C.)
MM. Edmond Pottier et René Dussaud ont
souligné de leurs observations le haut intérêt
de toutes ces découvertes, et M. Schaeffer n'a
pas manoué de dire quell'e aide la mission avait
eue de M. Henri Seyrig, directeur des anti-
quités à Beyrouth ; du général de Bigautt de
Granrut. commandant en chef l'armée du Le-
vant ; du gouverneur Schceffler, de MM. Ba-
dih et Khazen et Jes commandants Delattre et
de Cadoudal.
la sltnaaon des graphites
de Madagascar
L'exportation des graphites malgaches qui
dans les années qui suivirent immédiatement
\a guerre fut une source d'importants reve-
nus pour la colonie, est en ce moment pres-
que complètement suspendue. Différentes
causes l'expliquent, qui toutes rentrent, bien
naturellement, dans le domaine des anomalies
de toutes sortes dont est faite la crise ac-
tuelle des affaires.
Un redressement est-il possible ? C'est ce
que la Chambre de commerce de Tananarive
a récemment examiné.
Malgré toutes les compressions de dépen-
ses réalisées par les principaux exploitants,
l'exportation vers l'Europe est devenue im-
possible même avec un bénéfice réduit à zéro.
Les offres d'achat bien que rares existent
pourtant. Mais elles évoluent autour de 900
à 1.000 francs la tonne CAF ports français
ou port du Nord selon les qualités ; et les
frais d'exploitation et de transport restent
particulièrement lourds.
En conséquence les exploitants demandent
des allègements divers qui seraient :
IoDe percevoir la taxe minière de 3
ad valorem sur le carreau de la mine sur la
base de 200 francs par tonne au lieu de 700
francs, pour les graphites titrant plus de 85
de carbone et d'exempter de taxes les tamis
fins titrant moins de 85 de carbone et que
l'on doit considérer comme sous-produits.
20 De supprimer les droits de sortie.
3° D'appliquer au graphite les tarifs de
chemin de fer les plus réduits, ainsi qu'il a
été fait dernièrement pour le tapioca.
40 D'accorder la gratuité des renouvelle-
ments pour tous les permis de recherches éta-
blis antérieurement au 1er janvier 1030, qui
par suite de la crise ne sont pas exploités et
ne peuvent pas non plus être abandonnés pu-
I rement et simplement par leurs titulaires qui
ne veulent pas perdre le fruit de leurs re-
cherches ou des installations qui peuvent y
avoir été faites.
50 D'agir auprès dC!l Compagnies de navi-
gation pour que le tarif du fret du graphite
soit abaissé.
6° D'intervenir auprès du gouvernement de
la Métropole pour qu'une taxe douanière
contre les graphites soviétiques vienne proté-
ger nos graphites coloniaux.
L'application des trois premières mesures
diminuerait déjà le revient au port d'embar-
quement d'une centaine de francs par tonne,
ce qui permettrait peut-être à certains ex-
ploitants miniers bien situés et bien outillés
de reprendre le travail, en se contentant évi-
demment de bénéfices très modestes. Les au-
tres mesures dont l'application suivrait,
viendraient encor améliorer la situation.
De l'Or! De l'Or!
Des Diamants !
AUT-IL s'en réjouir dit
foitrt de vue écono-
mique ou s'en dé-
soler du point de
vue moral ?
Aux philosophes
de disserter. Pour
nous qui mus pro-
posons de faire de
mieux en mieux ap-
précier nos colo-
nies, nous nous
contentons de si-
gnaler que notre vaste région du centre afri-
cain, V Oubanghi-Chari, s'affirme de plus en
plus comme riche en gisements d'or.
Ceci n'est pas absolument une révélation :
on savait déjà que l'on trouvait des minerais
aurifères sur certains points de ces territoires
et quelques concessions d'importance secon-
daire y sont même en exploitation.
Mais durant ces derniers mois, on s'est
rendu compte que ces gisements pouvaient,
fournir un rendement supérieur à celui qui
avait été escompté et par Vouverture de twu-
veaux chantiers, on a pu porter à 40 kilos
par mois la production d'or qui, jusque-là,
n'avait pas dépassé 25.
D'autre part, on a découvert, au nord
d'Alindao, des placers qui paraissent pleins
de promesses. leur proximité avec l'Ollban-
ghi les favorise par les facilités de transport
fluvial qu'elle leur offre. Et l'on assure que,
dès l'année prochaine, on pourra extraire des
exploitations organisées au moins une tonne
d'or.
Des demandes de concessions accompa-
gnées de justifications dignes de considéra-
tion ont été aussi demandées pour les terri-
toires du Moyen-Congo et du Tchad.
Les prospections démontrent chaque jour
davantage V abondance de l'or dans le sous-
sol de l'Oubanghi. La thèse philosophique
restrictive que nous avons indiquée plus haut
ne saurait nous empêcher de nous réjouir de
cette richesse latente. L'or peut permettre de
bonnes et même de grandes actions ; il ap-
partient à l'homme de n'en pas faire mau-
vais usage. Comme Esope le dit de la lan-
gue, il petit être la meilleure ou la pire des
choses. Tout dépend de ceux qui s'en ser-t
vent.
Les terres farouches de l'Afrique
Equatoriale réservent à ceux qui vont 1 en
elles d'autres trésors encore. Les hardis bfcs-
pecteurs qui s1 y sont aventurés, en ces der-
niers temps, y ont constaté l'existence sur
d'immenses étendues, de conglomérats dia-
mantifères dont ils ont réussi, en dépit des
moyens primitifs dont ils disposaient, à
extraire de fort belles pierres.
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne,
Vioe-Président de la Commission
des Douanes.
) - ..- (
A la Présidence du Conseil
La situation de l'agriculture en Tunisie
Une délégation composée de MM. André
Gounot, président de la Chambre d'agricul-
ture de Tunisie; Martinier, délégué au grand
conseil du protectorat ; Carrier, vice-prési-
dent de la caisse régionale de crédits, et Rœ-
derer, président des colons de Matcur, a été
présentée, hier après-midi, au président du
Conseil, par M. de Saint-Quentin, directeur
des Affaires tunisiennes au ministère des Af-
faires étrangères.
Cette délégation, après avoir exprimé au
président du Conseil les vœux des colons de
Tunisie, lui a exposé la situation de l'agri-
culture en Tunisie et a insisté sur la néces-
sité de procéder aux économies budgétaires\
que les circonstances actuelles imposent.
Le président du Conseil, qui connaissait
déjà ces questions par l'exposé que lui en
fit récemment M. Manceron, résident géné-
ral, a donné aux délégués l'assurance qu'il
ne perdrait pas de vue les questions qu'ils ve-
naient de lui soumetre et dont plusieurs,
d'ailleurs, sont communes à la France et à
la Tunisie.
) .- (
RETOUR
1
L'archevêque de Tunis
rentre dans son diocèse
par la voie des airs
Mgr Pons, archevêque de Tunis, qui avait
quitté l'aéroport du Bourget jeudi matin, à
Il h. 52, pour rentrer dans son diocèse, est
arrivé à Tunis.
-– ) (
Une école d'agriculture
à Marseille
»♦«
Le 15 octobre, à Montalivet, s'ouvrira une
école d'agriculture. Cet établissement est une
création absolument nouvelle et qui répond
à un véritable besoin de la région proven-
caie par le double but que se proposent les
organisateurs :
io Préparation spéciale (en un an) aux éco-
les nationales d'agriculture (Montpellier, Gri-
gnon, Rennes, Maison Carrée d'Alger, Ecole
de Tunis, Institut colonial de Nogent.)
20 Formation de jeunes gens qui appren-
dront, à l'Institut agricole leur métier d'agri-
culteur. Cours d'agriculture générale et ap-
pliquée, exercices pratiques, conférences
techniques, visites, excursions., tout sera
mis en œuvre afin de leur donner une forma-
tion étendue et complète. La durée des études
est fixée à deux ans. Un jury composé de
spécialistes délivrera, selon les notes, un di-
plôme ou un certificat de fins d'études agri-
coles.
Derniers résultats da premier tour
de sentis des élections
ai Conseil Sopériear des Colonies
•+«
AFRIQUE OCCIDENTALES FRANÇAISE
Dahomey :
Inscrits : 5^6.
Votants : 230.
M. Nègre, délégué sortant, 226 voix, élu
Côte d'Ivoire
Inscrits : 1.438.
Votants : 799.
Suffrages exprimés : 751.
Ont obtenu :
MM. Vincent Atiriol député de la
Haute-Garonne 300
Alcide Dellllont député de la
Martinique, ancien sous-secré-
taire d'Etat aux colonies 207
Gttérillon 111
Rose. - 81
Baudens 49
Tranin 3
Ballottage
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE L'OCEANIE
Les résultats incomplets, donnent 1.728
pour M. de 'Vaste, député de la Seine, et 997
pour M. Ctmdace" député de la Guadeloupe,
sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
Par suite de l'éloignement de l'Ile, les ré-
sultats définitifs ne seront pas connus avant
plusieurs semaines.
SAINT-PIERRE ET MIQUELON
M. Henry Fougère, député de l'Indre, dé-
légué sortant, réélu, contre M. Colas, officier
de marine retraité.
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Inscrits : 1.965.
Les résultats connus portent sur 671 suffra-
ges exprimés.
Ont obtenu :
MM. Lamoureux, député de l'Allier,
ancien ministre. 180
Wickers 270
Monmarson 70
Divers ., 151
Ballottage
Dimanche dernier ont eu lieu en Afrique
Equatoriale française les élections au Con-
seil Supérieur des Colonies.
Sur 1.000 Européens habitant Brazzaville,
150 seulement ont pris part au vote. Outre
les nombreux étrangers que compte la popu-
lation, beaucoup de résidents français ne se
trouvaient pas dans les conditions requises
pour prendre part au vote.
L'impression générale qui se dégage du
scrutin est que de nombreux électeurs n'ont
pris aucun intérêt à cette consultation et se
sont abstenus.
INDOCHINE
La commission de recensement des votes a
confirmé l'élection de M. Btti-Quattg-Chiett au
Conseil supérieur des Colonies.
) ..- (
A la Martinique
t J
La cuisine électorale
M. Lémery, candidat mais non électeur, *
demandé à être admis dans la salle de vote.
M. Gerbinis, gouverneur de la Martinique,
n'a pas cru devoir refuser cette autorisation.
Malgré les légitimes protestations des par-
tisans de M. Lagrosillière, qui s'élèvent cha-
que jour contre cet abus, M. Gerbinis n'est
pas revenu sur sa décision.
l'elporlanol
des banlles Itulnéenles
Premier Semestre 1932
La Guinée française a exporté, pendant le
premier semestre 1932, 5.502 tonnes de ba-
nanes contre 4.239 tonnes pendant la période
correspondante de 1931, soit une progression
de 30 u.
Le tonnage exporté pendant le premier se-
mestre 1932 comprend 152.066 régimes pesant
2.570 tonnes. Le reste du tonnage, soit 2.932
tonnes, représente l' emballage ; celui-ci a né-
cessité 48.966 caisses.
L'exportation des bananes a été dirigée sur
les ports suivants :
Nombre de régimes de caisses
Dakar 1.344 1.741
Casablanca 5.129 12.205
Alger 5.112 9.127
Marseille 21.747 7.901
Nantes. 86.882 3.021
Bordeaux 31.852 14.222
Le Havre » 749
152.066 48.966
Comme on le voit, c'est par le 'port de
Nantes que s'effectuent les pfus fortes entrées
des bananes guinéennes consommées dans la
métropole. Nantes a reçu, en effet, pendant
te premier semestre 1932, 29,3 du tonnage
exporté. Mais, dans ce dernier port, les envois
en régimes prédominent et représentent 28
du tonnage déchargé. Ensuite, vient le port de
Bordeaux qui a reçu 25,6 du tonnage total ;
mais, en revanche, 60 des expéditions sur
ce port ont été effectuées par des envois en
caisses. Marseille vient au troisième rang avec
seulement 15,2 du tonnage total.
En résumé, la production guinéenne de la
banane s'est développée au cours du premier
semestre 1932 et elle s' améliorera encore par
la suite au fur et à mesure que se perfectionne-
ront lies conditions de conservation et d'évacua-
tion des fruits.
Les Fratellini
en Afrique du Nord
Les célèbres clowns font une brillante
tournée en Afrique du Nord.
*
A LA COTE-D'IVOIRE
La situation agricole
Année 1991
Pendant rannée 1931, la situation agricole
de la Côte d'Ivoire a été normale, du moins
en ce qui concerne les produits vivriers, car,
dans tous les cercles, la soudure a pu se faire
grâce à l'extension des cultures et au bon ren-
dement de ces dernières, dû à des pluies pré-
coces et abondantes.
En pleine crise économique, les indigènes
n'ont donc pas manqué de produits vivriers, et
leur alimentation a été ainsi assurée sans diffi-
culté.
L'extension des cultures a porté surtout sur
celle du bananier. Les plantations se sont
multipliée.\ dans la zone forestière, et notam-
ment dans les cacaoyères et les plantations de
caféiers où le bananier sert de premier couvert.
Dans la moyenne et Haute Côte-d'Ivoire, c est
le manioc qui a été le plus cultivé, car il n est
pas attaqué par les sauterelles. Dans l ensem-
ble de l'a colonie, la récolte du riz a été parti-
culièrement belle, et son abondance a fait
baisser les cours du produit sur les marchés
locaux.
En ce qui concerne les cultures d exportation
telles que le cacao et le café, les efforts de
l'Administration ont continué à porter sur la
technique de la culture et l'amélioration de la
préparation des produits.
Pour le cacao, néanmoins, une diminution
des sorties a été constatée en 1931, les indi-
gènes ayant été découragés par la baisse des
cours. Toutefois, cette diminution a été peu
sensible, puisqu' elle ne représente que 465 ton-
nes sur une vingtaine de mille tonnes. Mais, la
progression de la production reprendra en raison
des plantations faites pendant les années 1924
à 1926 qui commencent à porter des fruits.
D' ailleurs, l' amélioration de l'a production se
poursuit par une meilleure technique de la cul-
ture indigène : espacements réguliers, recher-
che des meilleurs sols. De même, la prépara-
tion du cacao a fait des progrès en 1931. Pour
aider les indigènes, des bacs bien conditionnés
ont été répartis dans quelques villages produc-
teurs.
La culture du caféier s est répandue de ptos
en plus dans toute laLone forestière, grâce aux
pépinières créées dans les chefs-lieux des cer-
cles producteurs. Aussi a-t-on pu distribuer en
1931 environ 1.177.000 plants. Dans la subdi-
vision de Dabou, 2 millions de graines du
type « gros Indénié » ont été semées en vue
de la production de plants. A Gagnoa, une
pépinière disposera, en 1932, de 60.000 sujets.
Dans cette subdivision, la superficie cultivée
en caféiers est estimée à 1.422 hectares, dont
50 déjà en production. A ? Abengourou, la
pépinière contenait en fin d année 2.345.000
plants. Quatre nouvelles pépinières ont été
créées qui permettront, en 1933, Va distribution
de 500.000 caféiers. Rien que dans le cercle
de l'Indénié, 376.400 caféiers sont enpleine
production, et il existe, en outre, 458.000 jeu-
nes plants.
11 a été constaté également, en 1931, une
diminution des exportations des produits du
palmier à huile, par suite de l'affaissement des
cours. L'Administration n'en a pas moins
poussé l'indigène à améliorer sa production par
emploi des pressoirs et des groupes moto-
concasseurs. 193 pressoirs ont été utilisés en
1931. De même, on a poursuivi V aménagement
des palmeraies et aussi leur rénovation. Dans
la région de Dabou, 5.000 jeunes palmiers
sélectionnés fournis par la station de Binger-
ville. ont été mis en place, et 6.000 autres en
pépinières.
Dans la région ouest de la colonie, l'Admi-
nistration a poussé à la culture du colatier de
plantation pour l'e substituer au colatier spon-
tané. Dans ce but, 8.944 plants ont été fournis
par la station de Bingerville. Dans les subdivi-
sions de Man et de Danané, des pépinières ont
été créées comportant 1.218.000 noix.
On peut noter enfin une augmentation, en
1931, des exportations de sisal provenant de
l'exploitation européenne de Badikaha : 201
tonnes contre 38 tonnes en 1930.
Tout cet effort agricole est secondé en Côte-
d'Ivoire, en dehors de la station expérimentale
de la Mé, réservée à l'étude du palmier à huile
par la station agricole de Bingerville, la station
d'essais du caféier à Man, l'école de vulgari-
sation de Soubré et le potager de Dimbokro.
Au 31 décembre 1931, la station de Bin-
gerville avait en pépinières : 102.000 caféiers,
1.750 cacaoyers, 6.000 colatiers, 120.678
palmiers à huile, 4.200 graines de caféier de
diverses espèces, de plantes à parfum, 5.265
plantes ornementales. Les études sur le café
se sont poursuivies par l'envoi d'échantillons à
t Institut d agronomie coloniale pour le dosage
de la caféine. Pour le cacao, les études rela-
tives à la méthode de lavage ont été conti-
nuées.
A la station de Man, neuf champs d'essais
ont été créés pour déterminer la possibilité
d'acclimater les diverses variétés de caféiers,
quatorze espèces ou variétés font l'objet de
nombreux essais.
A décote de vulgarisation de Soubré, des
collections de caféiers ont été constituées, com-
prenant huit variétés. L'éducation pratique
agricole des jeunes indigènes de la région
s'est ainsi complétée, car l' effort avait porté
jusqu'à ce jour sur le cacaoyer.
Enfin, la production du potager de Dimbo-
kro a atteint 45 tonnes 1/2 en 1931, supérieure
de 2 tonnes 12 à celle de 1930. 11 est fait
des distributions régulières de légumes aux
Européens de l'a Basse Côte d'Ivoire.
Quant à la colonisation européenne, il a été
demandé, en 1931, 6.277 hectares, presque
exclusivement destinés à la culture du caféier
et du cacaoyer.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
Arrivée du courrier aérien
L'avion est arrivé hier avec 56 le 55-i de
courrier et 17 h. 750 de (ret.
Du riz pour ta France
L'Athos-ll est parti Le 3 courant avec
1.881 tonnes de riz blanc et 700 tonnes de
brisures pour Marseille.
Le Dulny est parti le 1er octobre avec 200
tonnes de riz blanc, 55 tonnes de rix cargo,
116 de brisures et 125 de larines pour Mar-
seille, 825 tonnes de riz blanc, 48 de bri-
sures et 100 de farines pour te Havre ; 50
tonnes de riz blanc et 150 de brisures pour
Durtkerque.
Indopactti.
) (
L'Algérie
et le fus de raisin
•+«
11 y a trois ans, me trouvant à la Réunion,
j'entrai, pour une emplette, dans l'un de ces
magasins tenus par les indiens de Bombay
et dont le nombre augmentant sans cesse,
chasse des professions commerciales la popu-
lation créole de l'Ile.
L'objet choisi et payé, le tenancier, homme
jovial et roublard comme tous ceux de sa
race, me dit ;
Et maintenant vous allez bien me faire
le plaisir d'accepter un veire de boisson bien
glacce.
- 11 retira d'une caisse et de son paillon une
bouteille que je crus être de Champagne.
Allait 1 dls-je. Les préceptes du Coran
ne sont donc plus valables dans l'Océan
indien.
11 me rassura ;
- La réprobation du prophète n'a jamais
touché le truit de la vigne. Ceci est du jus
de raisin, autrement agréable, n'est-il pas
vrai, que l'intecte limonade locale. Nous, In-
iens, nous en consommons couramment.
Uette petite hitstoire m'est revenue ce ma-
tin à l'esprit, au moment où lisant un jour-
nal algérien, j y ai trouvé des considérations
tres judicieuses sur le pront à espérer de la
production du jus de raisin.
L Aigcrie est te- te d'islam. Le viu est sa
principale rienesse ; mais il arrive que le vin,
pieusement, est la clenree que sa population
tuuigene pourtant lwpurtante, consomme le
uioins. il lui taut donc, avant tout, trouver
ailleurs des uebouchés.
Où?
En France d'abord.
Oui ceites, ainsi que le commande la proxi-
mité, ain?i que le voudrait une économie po-
.iitique bien comprise, solidarisant etroite-
ment les mteiets ue la mctropole et ceux de
sa grande colonie.
iNiais, si la compétition des égoismes haïs-
sables ne peut rien entre la proximité, elle
peut helas 1 beaucoup en matiere de relations
commerciales. Le contingentement est là, sus-
pendu en eternelle menace sur la tète des
viticulteurs algériens. Car le Midi bouge et
l'Algérie sait depuis quelque temps comment
il peut bouger quand il s'agit de l'écoule-
ment de la rouge liqueur. Aucune considéra-
tion ici ne prévaut. Peu importe qu'on soit
trères. Comme il y a eu autrefois le coup du
plat de lentilles, il peut bien y avoir au-
jourd'hui le coup du litre de vin.
Voilà l'énormité; mais aussi la réalité.
Il convient donc que l'Algérie prenne garde
et se débrouille. Elle le peut, étant jeune, ac-
tive, libre encore de ces vieilles habitudes
qui tuent d'ordinaire l'esprit d'initiative.
Pourquoi donc, considérant d'abord le
marché intérieur indigène, puis les marchés
des autres terres d'islam, Egypte, Syrie, Ara-
bie, Inde, meme une partie de l'Afrique Oc-
cidentale, ne développerait-elle pas, à leur
intention, sa production de jus de raisin?
L'exemple que j'ai cité de cet homme de
Bombay, dans une petite ile perdue au fond
de l'Océan Indien n'est-il pas typique.
La question qui m'occupe est encore à son
début. Qui parlait, il y a seulement trois
ans, de jus de raisin ? Qui s'occupait du
too de vitamines qu'il contient?
C'est une découverte que l'on vient de
faire, et les découvertes profitent à ceux qui,
les premiers, savent les utiliser.
Dans ce sens, l'Algérie est d'abord quali-
fiée. Les périls qu'elle redoute l'y incitent.
L'étendue de son vignoble l'y a préparée. Et
la force d'organisation consciente et résolue
qu'on sent dans certaines mesures qu'elle en-
visage et réalise, comme ses coopératives de
producteurs et de vendeurs, sont un gage cer-
tain de réussite.
Le tout est de ne pas se laisser devancer.
Que l'Algérie agisse donc, et vite.
P.-C. Georges Françou,
Gouverneur honoraire des Cotonies.
--+ <
L'Aviation Coloniale
Des débris d'avion découverts
en Méditerranée
On mande de Port- V èndre que des dé-
bria d'avion, portant comme signe caracté-
ristique une étoile, avaient, été trouvée en.
mer.
Or, deux équipages, comprenant l'un te
docteur TiLlet, chirurgien à l'hôpital d'Al-
ger, et sa femme ; l'autre, MM. Ducheane,
pilote, et Hasiaux. agent général à Alger
d'une marque d'automobiles parisienne, ont
quitté l'aérodrome d'( >rly, le mercredi iW
septembre, à I; h. « lll, Depuis, pas do nou-
velles.
Les deux équipages montaient des avions
de tourisme marqués d'une étoile.
La ligne Toulouse-Maroc
Est arrivé, hier, par la voie des airs à
Toulouse, une délégation de la municipalité
de Barcelone composée di,} MM. Joaquin
Ventallo, conseiller municipal président de
la commission ; Joquin Pcnicella, conseiller
municipal ; Guilhermo Basse, conseiller
technique ; Antonio Heig ,architecte ; Casa-
nollas, adjoint au maire de Barcelone, pré-
sident de la commission des travaux publics
et Exojet, conseiller municipal de Barce-
lone. Cette dôlégation vient, en France étu-
dier l'organisation de la ligne aéropostale
partant de Toulouse, elle visitera ensuite
AIRMAL QUOTIDIEN
Rédaction & Administration t
M, im «i Mut-mur
PARIS on
fllira. t LOUVRE If-37
- RICHELIEU 87ffl
Les Annales Coloniales
es n n àle s C, 0
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Dirbcteur.Fondateur : Marcel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
tire reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Ut M 6 Moi* suais
France et
Colonies 180 » too. 58.
Etranger..240» 125 a 709
On s'abonne sans frais dan*
tous les bureaux de poste.
Incompatibilités parlementaires
–- e a
Ce n'est pas la première fois que, dans
les Annales Coloniales, nous soulevons le
problème des incompatibilités parlementai-
res en ce qui concerne le gouvernement de
nos grandes colonies. Aujourd'hui, ce pro-
blème réclame plus d'attention que jamais,
puisque certains postes, parmi les plus im-
portants de notre administration coloniale,
vont devenir vacants à bref délai, et que,
d'autre part, la politique coloniale se com-
plique de plus en plus de graves questions
ressortissant aux plus graves préoccupations
de la diplomatie européenne et de l'économie
mondiale.
On sait comment, du point de vue colo-
nial, se pose le problème des incompatibili-
tés parlementaires. La loi des finances du
31 décembre 1929 dispose, en son article
88, que « l'exercice de toute fonction publi-
que rémunérée à la nomination de l'Etat est
incompatible avec le mandat de député ou de
sénateur 8.
Ainsi donc, dans l'état actuel des choses,
un parlementaire ne peut être chargé de di-
riger les destinées de l'une de nos grandes
possessions d'outre-mer, sauf s'il s'agit de
l'accomplissement d'une mission temporaire
dont la durée ne peut d'ailleurs excéder six
mois.
Remarquons tout d'abord ce qu'il y a de
paradoxal dans le texte législatif voté en
1928. Ce texte, en effet, a déclaré inaptes
dorénavant au gouvernement de l'Indochine
des hommes qui, dans le passé, ont exercé
avec autorité cette haute fonction et qui,
depuis 1928, ont été promus aux plus hautes
destinées du pays : tel M. Paul Doumer,
- désigné en 1931 -- par -- le -- Congrès de Versail-
les comme président de la RépublIque, tel
M. Albert Sarraut, qui assume encore la
lourde charge de ministre des Colonies. S'il
vivait encore, M. Jonnart, qui fut ministre
des Affaires Etrangères, après avoir été gou-
verneur de l'Algérie, serait disqualifié pour
Administrer notre nord-africain. 11 en serait
de même de feu Augagneur, qui fut à Mada-
gascar, puis rue Royale, en qualité de mi-
nistre de la Marine. Il serait à l'heure
actuelle légalement indigne de s'installer à
Dakar ou même à Brazzaville pour y repré-
senter la République. On pourrait multiplier
les exemples pour souligner tout ce qu'il y a
de contradictoire dans le texte de loi adopté
en 1928 et qui ne permet pas à ceux qui, à
l'heure X de leur vie politique, sont à Ja
tête du Gouvernement ou des grands rouages
parlementaires, d'être plus tard. à l'heure
Y. les serviteurs de la France, tout au loin.
lorsque des difficultés angoissantes surgis-
sent.
Il n'est pas que ce paradoxe qui condamne
la loi de 1928. La situation présente de
quelques-unes de nos grandes colonies est
telle qu'elle nécessite l'intervention directe
des plus hautes compétences de la Nation.
Loin de nous la pensée que la carrière colo-
niale ne fournit pas des sujets d'élite en
grand nombre. Mais il est des postes de
commande où les plus solides qualités d'ad-
ministrateur sont insuffisantes pour aplanir
les effrayantes difficultés dont l'heure pré-
sente est si riche. De même que le plus émi-
nent de nos ingénieurs peut parfois n'être
pas le meilleur des ministres des Travaux
Publics, de même que tel de nos plus renom-
més techniciens de la finance peut échouer
rue de Rivoli, il peut arriver qu'à Hanoi ou
à Dakar, à Alger ou à Tananarive, les meil-
leurs sujets de la carrière coloniale échouent,
et qu'ils échouent précisément parce qu'à de
certaines hauteurs, la nature des problèmes
à résoudre cesse d'être purement administra-
tive. A partir d'une certaine altitude, les
questions qu'il faut résoudre, les responsa-
bilités qu'il faut prendre, la - diplomatie
qu'il faut déployer, l'énergie dont il taut
faire preuve, l'autorité morale qu'il faut pos-
séder, le crédit qu'il faut avoir sur place et
dans la Métropole nécessitent exactement les
mêmes qualités que celles que l'on exige de
ceux qui ont l'ambition de gouverner la
France. En un mot, chez les uns et chez les
autres, il faut « l'esprit politique, la forma-
tion politique » dans la meilleure acception
du terme.
L'Administration de nos grands domaines
coloniaux exige, aujourd'hui plus que ja-
mais, de l'audace, de la liberté d'esprit, une
connaissance profonde des grands courants
mondiaux, une certaine pratique des grands
orgamsmes internationaux, et aussi une
compréhension de tout ce qu'il y a d'insatis-
fait, aussi bien chez les dirigeants des peu-
ples que dans les couches profondes des ra-
ces, même les plus déshéritées.
Pour tout cela, nous souhaitons vivement
l'abrogation de la loi de 1928. Cette abro-
gation permettra au Gouvernement de lais-
ser demain, au Maroc, M. Lucien Saint
lorsqu'il aura fait son entrée au Luxem-
bourg. Après-demain, il pourra en être de
même pour le gouvernement général de l'In-
dochine. Il se peut qu'il apparaisse comme
souhaitable de le confier à une haute person-
nalité politique. Cela a été fait dans le
passé : Paul Doumer, Albert Sarraut,
Alexandre Varenne ont tous heureusement
marqué leur passage en Extrême-Orient.
Pourquoi serait-il interdit de rechercher au
sein du Parlement des successeurs dignes
d'eux.
Gmorgms Noaelle,
Député de Saône-et-Loire.
Vice-président de la commission de
l'Algérie, des colonies et protectorats,
Vice-président de la commission des
Mines.
A r Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
-
Fouilles en Syrie
Hier, communication sur les fouilles de Ras-
Shamra, en Syrie, qui ont donné des résultats
inespérés.
M. Claude F.-A. Schaeffer, directeur du
Musée préhistorique et sallo-romain de Stras-
musée préhistot i lue lees t giarig;er en co l la b orat i on
bourg, qui vient de les diriger en collaboration
avec M. Chenet du Claon, membre du Comité
des Travaux historiques, indiquait donc à
l'Académie des inscriptions quelques détails
particulièrement intéressants de sa dernière cam-
pagne.
A Minet-el-Beida, les fouilles ont prouvé
que la baie actuelle est plus petite que l'ancien
port de Ras-Shamra, dont la mission a retrouvé
le rivage avec de nombreux restes céramiques
du deuxième millénaire avant J.-C.
Dans la nécropole royale, située près de ce
port, ont été découvertes plusieurs sépultures,
creusées dans la craie, qui remontent au XVe siè-
cle avant notre ère, ainsi que deux tombes
importantes avec des murs construits en belles
pierres de taille et percés de fenêtres. per-
mettant aux morts d'accéder à leurs provisions.
L'un de ces « caveaux de fouille » contenait
vingt-huit squelettes, une abondante céramique,
de nombreux objets précieux en albâtre, ivoire
et or, des gobelets et vases multicolores, d'une
- extrême rareté en raison de leur fragilité.
Ces vases sont ornés de masques féminins
en haut-relief, de style crétois, avec des accro-
che-coeur sur le front et les joues.
Sur le tell de Ras-Shamra, la mission a
rencontré une nouvelle nécropole au pied des
ruines du grand temple, avec deux étages de
tombes et un riche mobilier funéraire des XVlIO
et XVIO siècles avant J.-C.
La célèbre bibliothèque de Ras-Shamra a
livré plusieurs nouvelles tablettes couvertes de
textes cunéiformes.
A l'entrée du grand temple, devant 1 esca-
lier monumental et près de l'autel, gisaient les
fragments de plusieurs sculptures égyptiennes,
dont l'une représente un sphinx avec dédicace
du pharaon Amenemhat 111, de la douzième
dynastie (1849-1801 avant J.-C.)
MM. Edmond Pottier et René Dussaud ont
souligné de leurs observations le haut intérêt
de toutes ces découvertes, et M. Schaeffer n'a
pas manoué de dire quell'e aide la mission avait
eue de M. Henri Seyrig, directeur des anti-
quités à Beyrouth ; du général de Bigautt de
Granrut. commandant en chef l'armée du Le-
vant ; du gouverneur Schceffler, de MM. Ba-
dih et Khazen et Jes commandants Delattre et
de Cadoudal.
la sltnaaon des graphites
de Madagascar
L'exportation des graphites malgaches qui
dans les années qui suivirent immédiatement
\a guerre fut une source d'importants reve-
nus pour la colonie, est en ce moment pres-
que complètement suspendue. Différentes
causes l'expliquent, qui toutes rentrent, bien
naturellement, dans le domaine des anomalies
de toutes sortes dont est faite la crise ac-
tuelle des affaires.
Un redressement est-il possible ? C'est ce
que la Chambre de commerce de Tananarive
a récemment examiné.
Malgré toutes les compressions de dépen-
ses réalisées par les principaux exploitants,
l'exportation vers l'Europe est devenue im-
possible même avec un bénéfice réduit à zéro.
Les offres d'achat bien que rares existent
pourtant. Mais elles évoluent autour de 900
à 1.000 francs la tonne CAF ports français
ou port du Nord selon les qualités ; et les
frais d'exploitation et de transport restent
particulièrement lourds.
En conséquence les exploitants demandent
des allègements divers qui seraient :
IoDe percevoir la taxe minière de 3
ad valorem sur le carreau de la mine sur la
base de 200 francs par tonne au lieu de 700
francs, pour les graphites titrant plus de 85
de carbone et d'exempter de taxes les tamis
fins titrant moins de 85 de carbone et que
l'on doit considérer comme sous-produits.
20 De supprimer les droits de sortie.
3° D'appliquer au graphite les tarifs de
chemin de fer les plus réduits, ainsi qu'il a
été fait dernièrement pour le tapioca.
40 D'accorder la gratuité des renouvelle-
ments pour tous les permis de recherches éta-
blis antérieurement au 1er janvier 1030, qui
par suite de la crise ne sont pas exploités et
ne peuvent pas non plus être abandonnés pu-
I rement et simplement par leurs titulaires qui
ne veulent pas perdre le fruit de leurs re-
cherches ou des installations qui peuvent y
avoir été faites.
50 D'agir auprès dC!l Compagnies de navi-
gation pour que le tarif du fret du graphite
soit abaissé.
6° D'intervenir auprès du gouvernement de
la Métropole pour qu'une taxe douanière
contre les graphites soviétiques vienne proté-
ger nos graphites coloniaux.
L'application des trois premières mesures
diminuerait déjà le revient au port d'embar-
quement d'une centaine de francs par tonne,
ce qui permettrait peut-être à certains ex-
ploitants miniers bien situés et bien outillés
de reprendre le travail, en se contentant évi-
demment de bénéfices très modestes. Les au-
tres mesures dont l'application suivrait,
viendraient encor améliorer la situation.
De l'Or! De l'Or!
Des Diamants !
AUT-IL s'en réjouir dit
foitrt de vue écono-
mique ou s'en dé-
soler du point de
vue moral ?
Aux philosophes
de disserter. Pour
nous qui mus pro-
posons de faire de
mieux en mieux ap-
précier nos colo-
nies, nous nous
contentons de si-
gnaler que notre vaste région du centre afri-
cain, V Oubanghi-Chari, s'affirme de plus en
plus comme riche en gisements d'or.
Ceci n'est pas absolument une révélation :
on savait déjà que l'on trouvait des minerais
aurifères sur certains points de ces territoires
et quelques concessions d'importance secon-
daire y sont même en exploitation.
Mais durant ces derniers mois, on s'est
rendu compte que ces gisements pouvaient,
fournir un rendement supérieur à celui qui
avait été escompté et par Vouverture de twu-
veaux chantiers, on a pu porter à 40 kilos
par mois la production d'or qui, jusque-là,
n'avait pas dépassé 25.
D'autre part, on a découvert, au nord
d'Alindao, des placers qui paraissent pleins
de promesses. leur proximité avec l'Ollban-
ghi les favorise par les facilités de transport
fluvial qu'elle leur offre. Et l'on assure que,
dès l'année prochaine, on pourra extraire des
exploitations organisées au moins une tonne
d'or.
Des demandes de concessions accompa-
gnées de justifications dignes de considéra-
tion ont été aussi demandées pour les terri-
toires du Moyen-Congo et du Tchad.
Les prospections démontrent chaque jour
davantage V abondance de l'or dans le sous-
sol de l'Oubanghi. La thèse philosophique
restrictive que nous avons indiquée plus haut
ne saurait nous empêcher de nous réjouir de
cette richesse latente. L'or peut permettre de
bonnes et même de grandes actions ; il ap-
partient à l'homme de n'en pas faire mau-
vais usage. Comme Esope le dit de la lan-
gue, il petit être la meilleure ou la pire des
choses. Tout dépend de ceux qui s'en ser-t
vent.
Les terres farouches de l'Afrique
Equatoriale réservent à ceux qui vont 1 en
elles d'autres trésors encore. Les hardis bfcs-
pecteurs qui s1 y sont aventurés, en ces der-
niers temps, y ont constaté l'existence sur
d'immenses étendues, de conglomérats dia-
mantifères dont ils ont réussi, en dépit des
moyens primitifs dont ils disposaient, à
extraire de fort belles pierres.
Ernest Handos,
Sénateur de la Marne,
Vioe-Président de la Commission
des Douanes.
) - ..- (
A la Présidence du Conseil
La situation de l'agriculture en Tunisie
Une délégation composée de MM. André
Gounot, président de la Chambre d'agricul-
ture de Tunisie; Martinier, délégué au grand
conseil du protectorat ; Carrier, vice-prési-
dent de la caisse régionale de crédits, et Rœ-
derer, président des colons de Matcur, a été
présentée, hier après-midi, au président du
Conseil, par M. de Saint-Quentin, directeur
des Affaires tunisiennes au ministère des Af-
faires étrangères.
Cette délégation, après avoir exprimé au
président du Conseil les vœux des colons de
Tunisie, lui a exposé la situation de l'agri-
culture en Tunisie et a insisté sur la néces-
sité de procéder aux économies budgétaires\
que les circonstances actuelles imposent.
Le président du Conseil, qui connaissait
déjà ces questions par l'exposé que lui en
fit récemment M. Manceron, résident géné-
ral, a donné aux délégués l'assurance qu'il
ne perdrait pas de vue les questions qu'ils ve-
naient de lui soumetre et dont plusieurs,
d'ailleurs, sont communes à la France et à
la Tunisie.
) .- (
RETOUR
1
L'archevêque de Tunis
rentre dans son diocèse
par la voie des airs
Mgr Pons, archevêque de Tunis, qui avait
quitté l'aéroport du Bourget jeudi matin, à
Il h. 52, pour rentrer dans son diocèse, est
arrivé à Tunis.
-– ) (
Une école d'agriculture
à Marseille
»♦«
Le 15 octobre, à Montalivet, s'ouvrira une
école d'agriculture. Cet établissement est une
création absolument nouvelle et qui répond
à un véritable besoin de la région proven-
caie par le double but que se proposent les
organisateurs :
io Préparation spéciale (en un an) aux éco-
les nationales d'agriculture (Montpellier, Gri-
gnon, Rennes, Maison Carrée d'Alger, Ecole
de Tunis, Institut colonial de Nogent.)
20 Formation de jeunes gens qui appren-
dront, à l'Institut agricole leur métier d'agri-
culteur. Cours d'agriculture générale et ap-
pliquée, exercices pratiques, conférences
techniques, visites, excursions., tout sera
mis en œuvre afin de leur donner une forma-
tion étendue et complète. La durée des études
est fixée à deux ans. Un jury composé de
spécialistes délivrera, selon les notes, un di-
plôme ou un certificat de fins d'études agri-
coles.
Derniers résultats da premier tour
de sentis des élections
ai Conseil Sopériear des Colonies
•+«
AFRIQUE OCCIDENTALES FRANÇAISE
Dahomey :
Inscrits : 5^6.
Votants : 230.
M. Nègre, délégué sortant, 226 voix, élu
Côte d'Ivoire
Inscrits : 1.438.
Votants : 799.
Suffrages exprimés : 751.
Ont obtenu :
MM. Vincent Atiriol député de la
Haute-Garonne 300
Alcide Dellllont député de la
Martinique, ancien sous-secré-
taire d'Etat aux colonies 207
Gttérillon 111
Rose. - 81
Baudens 49
Tranin 3
Ballottage
ETABLISSEMENTS FRANÇAIS
DE L'OCEANIE
Les résultats incomplets, donnent 1.728
pour M. de 'Vaste, député de la Seine, et 997
pour M. Ctmdace" député de la Guadeloupe,
sous-secrétaire d'Etat aux Colonies.
Par suite de l'éloignement de l'Ile, les ré-
sultats définitifs ne seront pas connus avant
plusieurs semaines.
SAINT-PIERRE ET MIQUELON
M. Henry Fougère, député de l'Indre, dé-
légué sortant, réélu, contre M. Colas, officier
de marine retraité.
AFRIQUE EQUATORIALE FRANÇAISE
Inscrits : 1.965.
Les résultats connus portent sur 671 suffra-
ges exprimés.
Ont obtenu :
MM. Lamoureux, député de l'Allier,
ancien ministre. 180
Wickers 270
Monmarson 70
Divers ., 151
Ballottage
Dimanche dernier ont eu lieu en Afrique
Equatoriale française les élections au Con-
seil Supérieur des Colonies.
Sur 1.000 Européens habitant Brazzaville,
150 seulement ont pris part au vote. Outre
les nombreux étrangers que compte la popu-
lation, beaucoup de résidents français ne se
trouvaient pas dans les conditions requises
pour prendre part au vote.
L'impression générale qui se dégage du
scrutin est que de nombreux électeurs n'ont
pris aucun intérêt à cette consultation et se
sont abstenus.
INDOCHINE
La commission de recensement des votes a
confirmé l'élection de M. Btti-Quattg-Chiett au
Conseil supérieur des Colonies.
) ..- (
A la Martinique
t J
La cuisine électorale
M. Lémery, candidat mais non électeur, *
demandé à être admis dans la salle de vote.
M. Gerbinis, gouverneur de la Martinique,
n'a pas cru devoir refuser cette autorisation.
Malgré les légitimes protestations des par-
tisans de M. Lagrosillière, qui s'élèvent cha-
que jour contre cet abus, M. Gerbinis n'est
pas revenu sur sa décision.
l'elporlanol
des banlles Itulnéenles
Premier Semestre 1932
La Guinée française a exporté, pendant le
premier semestre 1932, 5.502 tonnes de ba-
nanes contre 4.239 tonnes pendant la période
correspondante de 1931, soit une progression
de 30 u.
Le tonnage exporté pendant le premier se-
mestre 1932 comprend 152.066 régimes pesant
2.570 tonnes. Le reste du tonnage, soit 2.932
tonnes, représente l' emballage ; celui-ci a né-
cessité 48.966 caisses.
L'exportation des bananes a été dirigée sur
les ports suivants :
Nombre de régimes de caisses
Dakar 1.344 1.741
Casablanca 5.129 12.205
Alger 5.112 9.127
Marseille 21.747 7.901
Nantes. 86.882 3.021
Bordeaux 31.852 14.222
Le Havre » 749
152.066 48.966
Comme on le voit, c'est par le 'port de
Nantes que s'effectuent les pfus fortes entrées
des bananes guinéennes consommées dans la
métropole. Nantes a reçu, en effet, pendant
te premier semestre 1932, 29,3 du tonnage
exporté. Mais, dans ce dernier port, les envois
en régimes prédominent et représentent 28
du tonnage déchargé. Ensuite, vient le port de
Bordeaux qui a reçu 25,6 du tonnage total ;
mais, en revanche, 60 des expéditions sur
ce port ont été effectuées par des envois en
caisses. Marseille vient au troisième rang avec
seulement 15,2 du tonnage total.
En résumé, la production guinéenne de la
banane s'est développée au cours du premier
semestre 1932 et elle s' améliorera encore par
la suite au fur et à mesure que se perfectionne-
ront lies conditions de conservation et d'évacua-
tion des fruits.
Les Fratellini
en Afrique du Nord
Les célèbres clowns font une brillante
tournée en Afrique du Nord.
*
A LA COTE-D'IVOIRE
La situation agricole
Année 1991
Pendant rannée 1931, la situation agricole
de la Côte d'Ivoire a été normale, du moins
en ce qui concerne les produits vivriers, car,
dans tous les cercles, la soudure a pu se faire
grâce à l'extension des cultures et au bon ren-
dement de ces dernières, dû à des pluies pré-
coces et abondantes.
En pleine crise économique, les indigènes
n'ont donc pas manqué de produits vivriers, et
leur alimentation a été ainsi assurée sans diffi-
culté.
L'extension des cultures a porté surtout sur
celle du bananier. Les plantations se sont
multipliée.\ dans la zone forestière, et notam-
ment dans les cacaoyères et les plantations de
caféiers où le bananier sert de premier couvert.
Dans la moyenne et Haute Côte-d'Ivoire, c est
le manioc qui a été le plus cultivé, car il n est
pas attaqué par les sauterelles. Dans l ensem-
ble de l'a colonie, la récolte du riz a été parti-
culièrement belle, et son abondance a fait
baisser les cours du produit sur les marchés
locaux.
En ce qui concerne les cultures d exportation
telles que le cacao et le café, les efforts de
l'Administration ont continué à porter sur la
technique de la culture et l'amélioration de la
préparation des produits.
Pour le cacao, néanmoins, une diminution
des sorties a été constatée en 1931, les indi-
gènes ayant été découragés par la baisse des
cours. Toutefois, cette diminution a été peu
sensible, puisqu' elle ne représente que 465 ton-
nes sur une vingtaine de mille tonnes. Mais, la
progression de la production reprendra en raison
des plantations faites pendant les années 1924
à 1926 qui commencent à porter des fruits.
D' ailleurs, l' amélioration de l'a production se
poursuit par une meilleure technique de la cul-
ture indigène : espacements réguliers, recher-
che des meilleurs sols. De même, la prépara-
tion du cacao a fait des progrès en 1931. Pour
aider les indigènes, des bacs bien conditionnés
ont été répartis dans quelques villages produc-
teurs.
La culture du caféier s est répandue de ptos
en plus dans toute laLone forestière, grâce aux
pépinières créées dans les chefs-lieux des cer-
cles producteurs. Aussi a-t-on pu distribuer en
1931 environ 1.177.000 plants. Dans la subdi-
vision de Dabou, 2 millions de graines du
type « gros Indénié » ont été semées en vue
de la production de plants. A Gagnoa, une
pépinière disposera, en 1932, de 60.000 sujets.
Dans cette subdivision, la superficie cultivée
en caféiers est estimée à 1.422 hectares, dont
50 déjà en production. A ? Abengourou, la
pépinière contenait en fin d année 2.345.000
plants. Quatre nouvelles pépinières ont été
créées qui permettront, en 1933, Va distribution
de 500.000 caféiers. Rien que dans le cercle
de l'Indénié, 376.400 caféiers sont enpleine
production, et il existe, en outre, 458.000 jeu-
nes plants.
11 a été constaté également, en 1931, une
diminution des exportations des produits du
palmier à huile, par suite de l'affaissement des
cours. L'Administration n'en a pas moins
poussé l'indigène à améliorer sa production par
emploi des pressoirs et des groupes moto-
concasseurs. 193 pressoirs ont été utilisés en
1931. De même, on a poursuivi V aménagement
des palmeraies et aussi leur rénovation. Dans
la région de Dabou, 5.000 jeunes palmiers
sélectionnés fournis par la station de Binger-
ville. ont été mis en place, et 6.000 autres en
pépinières.
Dans la région ouest de la colonie, l'Admi-
nistration a poussé à la culture du colatier de
plantation pour l'e substituer au colatier spon-
tané. Dans ce but, 8.944 plants ont été fournis
par la station de Bingerville. Dans les subdivi-
sions de Man et de Danané, des pépinières ont
été créées comportant 1.218.000 noix.
On peut noter enfin une augmentation, en
1931, des exportations de sisal provenant de
l'exploitation européenne de Badikaha : 201
tonnes contre 38 tonnes en 1930.
Tout cet effort agricole est secondé en Côte-
d'Ivoire, en dehors de la station expérimentale
de la Mé, réservée à l'étude du palmier à huile
par la station agricole de Bingerville, la station
d'essais du caféier à Man, l'école de vulgari-
sation de Soubré et le potager de Dimbokro.
Au 31 décembre 1931, la station de Bin-
gerville avait en pépinières : 102.000 caféiers,
1.750 cacaoyers, 6.000 colatiers, 120.678
palmiers à huile, 4.200 graines de caféier de
diverses espèces, de plantes à parfum, 5.265
plantes ornementales. Les études sur le café
se sont poursuivies par l'envoi d'échantillons à
t Institut d agronomie coloniale pour le dosage
de la caféine. Pour le cacao, les études rela-
tives à la méthode de lavage ont été conti-
nuées.
A la station de Man, neuf champs d'essais
ont été créés pour déterminer la possibilité
d'acclimater les diverses variétés de caféiers,
quatorze espèces ou variétés font l'objet de
nombreux essais.
A décote de vulgarisation de Soubré, des
collections de caféiers ont été constituées, com-
prenant huit variétés. L'éducation pratique
agricole des jeunes indigènes de la région
s'est ainsi complétée, car l' effort avait porté
jusqu'à ce jour sur le cacaoyer.
Enfin, la production du potager de Dimbo-
kro a atteint 45 tonnes 1/2 en 1931, supérieure
de 2 tonnes 12 à celle de 1930. 11 est fait
des distributions régulières de légumes aux
Européens de l'a Basse Côte d'Ivoire.
Quant à la colonisation européenne, il a été
demandé, en 1931, 6.277 hectares, presque
exclusivement destinés à la culture du caféier
et du cacaoyer.
Dépêches de l'Indochine
«♦«
Arrivée du courrier aérien
L'avion est arrivé hier avec 56 le 55-i de
courrier et 17 h. 750 de (ret.
Du riz pour ta France
L'Athos-ll est parti Le 3 courant avec
1.881 tonnes de riz blanc et 700 tonnes de
brisures pour Marseille.
Le Dulny est parti le 1er octobre avec 200
tonnes de riz blanc, 55 tonnes de rix cargo,
116 de brisures et 125 de larines pour Mar-
seille, 825 tonnes de riz blanc, 48 de bri-
sures et 100 de farines pour te Havre ; 50
tonnes de riz blanc et 150 de brisures pour
Durtkerque.
Indopactti.
) (
L'Algérie
et le fus de raisin
•+«
11 y a trois ans, me trouvant à la Réunion,
j'entrai, pour une emplette, dans l'un de ces
magasins tenus par les indiens de Bombay
et dont le nombre augmentant sans cesse,
chasse des professions commerciales la popu-
lation créole de l'Ile.
L'objet choisi et payé, le tenancier, homme
jovial et roublard comme tous ceux de sa
race, me dit ;
Et maintenant vous allez bien me faire
le plaisir d'accepter un veire de boisson bien
glacce.
- 11 retira d'une caisse et de son paillon une
bouteille que je crus être de Champagne.
Allait 1 dls-je. Les préceptes du Coran
ne sont donc plus valables dans l'Océan
indien.
11 me rassura ;
- La réprobation du prophète n'a jamais
touché le truit de la vigne. Ceci est du jus
de raisin, autrement agréable, n'est-il pas
vrai, que l'intecte limonade locale. Nous, In-
iens, nous en consommons couramment.
Uette petite hitstoire m'est revenue ce ma-
tin à l'esprit, au moment où lisant un jour-
nal algérien, j y ai trouvé des considérations
tres judicieuses sur le pront à espérer de la
production du jus de raisin.
L Aigcrie est te- te d'islam. Le viu est sa
principale rienesse ; mais il arrive que le vin,
pieusement, est la clenree que sa population
tuuigene pourtant lwpurtante, consomme le
uioins. il lui taut donc, avant tout, trouver
ailleurs des uebouchés.
Où?
En France d'abord.
Oui ceites, ainsi que le commande la proxi-
mité, ain?i que le voudrait une économie po-
.iitique bien comprise, solidarisant etroite-
ment les mteiets ue la mctropole et ceux de
sa grande colonie.
iNiais, si la compétition des égoismes haïs-
sables ne peut rien entre la proximité, elle
peut helas 1 beaucoup en matiere de relations
commerciales. Le contingentement est là, sus-
pendu en eternelle menace sur la tète des
viticulteurs algériens. Car le Midi bouge et
l'Algérie sait depuis quelque temps comment
il peut bouger quand il s'agit de l'écoule-
ment de la rouge liqueur. Aucune considéra-
tion ici ne prévaut. Peu importe qu'on soit
trères. Comme il y a eu autrefois le coup du
plat de lentilles, il peut bien y avoir au-
jourd'hui le coup du litre de vin.
Voilà l'énormité; mais aussi la réalité.
Il convient donc que l'Algérie prenne garde
et se débrouille. Elle le peut, étant jeune, ac-
tive, libre encore de ces vieilles habitudes
qui tuent d'ordinaire l'esprit d'initiative.
Pourquoi donc, considérant d'abord le
marché intérieur indigène, puis les marchés
des autres terres d'islam, Egypte, Syrie, Ara-
bie, Inde, meme une partie de l'Afrique Oc-
cidentale, ne développerait-elle pas, à leur
intention, sa production de jus de raisin?
L'exemple que j'ai cité de cet homme de
Bombay, dans une petite ile perdue au fond
de l'Océan Indien n'est-il pas typique.
La question qui m'occupe est encore à son
début. Qui parlait, il y a seulement trois
ans, de jus de raisin ? Qui s'occupait du
too de vitamines qu'il contient?
C'est une découverte que l'on vient de
faire, et les découvertes profitent à ceux qui,
les premiers, savent les utiliser.
Dans ce sens, l'Algérie est d'abord quali-
fiée. Les périls qu'elle redoute l'y incitent.
L'étendue de son vignoble l'y a préparée. Et
la force d'organisation consciente et résolue
qu'on sent dans certaines mesures qu'elle en-
visage et réalise, comme ses coopératives de
producteurs et de vendeurs, sont un gage cer-
tain de réussite.
Le tout est de ne pas se laisser devancer.
Que l'Algérie agisse donc, et vite.
P.-C. Georges Françou,
Gouverneur honoraire des Cotonies.
--+ <
L'Aviation Coloniale
Des débris d'avion découverts
en Méditerranée
On mande de Port- V èndre que des dé-
bria d'avion, portant comme signe caracté-
ristique une étoile, avaient, été trouvée en.
mer.
Or, deux équipages, comprenant l'un te
docteur TiLlet, chirurgien à l'hôpital d'Al-
ger, et sa femme ; l'autre, MM. Ducheane,
pilote, et Hasiaux. agent général à Alger
d'une marque d'automobiles parisienne, ont
quitté l'aérodrome d'( >rly, le mercredi iW
septembre, à I; h. « lll, Depuis, pas do nou-
velles.
Les deux équipages montaient des avions
de tourisme marqués d'une étoile.
La ligne Toulouse-Maroc
Est arrivé, hier, par la voie des airs à
Toulouse, une délégation de la municipalité
de Barcelone composée di,} MM. Joaquin
Ventallo, conseiller municipal président de
la commission ; Joquin Pcnicella, conseiller
municipal ; Guilhermo Basse, conseiller
technique ; Antonio Heig ,architecte ; Casa-
nollas, adjoint au maire de Barcelone, pré-
sident de la commission des travaux publics
et Exojet, conseiller municipal de Barce-
lone. Cette dôlégation vient, en France étu-
dier l'organisation de la ligne aéropostale
partant de Toulouse, elle visitera ensuite
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