Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-10-06
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 06 octobre 1932 06 octobre 1932
Description : 1932/10/06 (A32,N102). 1932/10/06 (A32,N102).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63805211
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
rrRENTE-DEUXIEME ANNBE. - No 102 , LE NUMERO : 30 CENTIMES JEUDI SOIR, 6 OCTOBRE 1982.
»Illit OIOTIDIEN
fédaction & Administration f
M, IN Ml MMftlfcir
PARIS dll)
riiira. < LOUVRE 11-17
- RICHELIEU «7-94
OI l i 0
Les Annales Coloniales
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France et
Colonies 180 1) 100 > 60 •
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tous les bureaux de poste.
Les chemins de fer de l'A. 0. F.
cr- ,:JI
Le public français n'est certainement pas
sans avoir entendu parler de certaines lignes
.de chemin de fer construites dans divers
gouvernements de l'A. O. F.
La ligne sénégalaise de Thiès à Kayes et
au Niger, notamment, a fait couler presque
autant d'encre que, quelques années plus
fcard, le fameux Congo-Océan, de Pointe-
Noire à Brazzaville, en A. E. F.
Le Conakry-Niger en Guinée, le Central-
Dahoméen et l'Est-Dahoméen ont aussi, cha-
cun dans son temps, été signalés à l'opinion,
parfois pour faire l'éloge de l'effort en voie
de réalisation, souvent, hélas, aussi, pour
formuler des critiques derrière lesquelles se
'dissimulaient des jalousies ou des décep-
tions.
Aujourd'hui, c'est toute l'œuvre ferrée
oans son ensemble menée à bien dans les
vastes territoires de l'Afrique Occidentale
dont nous voudrions entretenir nos lecteurs,
ensemble qui n'a, du reste, rien de définitif,
car la plupart des lignes en exploitation
attendent des prolongements dont certains
sont déjà en voie d'exécution. Plusieurs
'd'entre elles sont d'ailleurs destinées à se
rejoindre dans un avenir plus ou moins pro-
chain et formeront alors un magnifique ré-
seau de pénétration africaine qui ira porter
au tréfonds du continent le plus puissant
ferment de vie et de prospérité.
Nous nous en tenons ici aux lignes actuel-
lement en fonctionnement régulier, c'est-à-
dire qui transportent déjà voyageurs et mar-
chandises selon un horaire déterminé.
Sénégal et Soudan
Le Sénégal doit à son ancienneté dans
notre domaine colonial d'être le mieux des-
servi.
C'est le chemin de fer de Dakar à Saint-
Louis qui inaugura l'introduction du rail au
Sénégal et en A. O. F.
Commencée en 1881, inaugurée en 1885,
cette ligne, longue de 263 kilomètres, des-
sert dix-huit gares ou stations, parmi les-
quelles Rufisque, Thiès, Tivaouane et
Louga.
De ce dernier centre, à 193 kilomètres de
Dakar et 71 de Saint-Louis, se détache un
embranchement qui traverse le pays Diam-
bour et le Djoloff, pour aboutir plus tard à
Linguère, avec un parcours de 130 kilomè-
tres. La ligne n'est encore en exploitation
que jusqu'à Dahra, au kilomètre 88, avec
un train qui part les lundi, mercredi et ven-
dredi de Louga, les mardi, jeudi et samedi
de Dahra et effectue le trajet en trois heures
et demie.
Quant à la ligne Saint-Louis-Dakar, elle
est dotée d'un train quotidien direct, avec
wagon-restaurant, dans les deux sens, et de
six trains mixtes ne desservant qu'une par-
tie du réseau et circulant tous les jours pen-
dant la période du 16 novembre au 15 mai.
Le train direct met environ dix heures entre
&es terminus. Cette ligne est gérée par une
compagnie concessionnaire.
Plus importante est la ligne exploitée di-
rectement par l'Administration, sous la dé-
nomination de Thiès-Kayes-Niger, et qui
,va du port de Dakar à Koulikoro sur le Ni-
ger qu elle a déjà touché à Bamako. Cette
ligne résulte de la jonction de deux tronçons
importants : Thiès-Kayes et Kayes-Niger.
Elle présente un impressionnant ensemble de
1.291 kilomètres de longueur, dont 621 dans
la colonie du Sénégal et 669 dans celle du
Soudan.
Ce chemin de fer a été inauguré de bout
en bout le 1er janvier 1924. De la ligne
principale se détache à Suinguinéo un em-
branchement sur le port de Kaolack situé
sur la rivième Saloum, à 120 kilomètres de
la mer, sur un estuaire large et profond
accessible aux grands cargos qui viennent y
charger les produits du sud sénégalais et no-
tamment les arachides dont plus de 100.000
tonnes sont apportées annuellement sur ses
quais.
Une petite ligne de 51 kilomètres, à voie
de 0,60, fonctionne entre Douna sur le Bani
et Ségou sur le Niger. Il convient de remar-
quer que cette dernière ville doit être reliée
prochainement au Thiès-Niger par la cons-
truction d'un tronçon de prolongement de
250 kilomètres grâce auquel les régions pro-
fondes du Soudan français seront mises en
communication avec les ports de Dakar et
Kaolack.
Sur la longue ligne dite Thiès-Niger, un
train express comportant un wagon-lit et un
wagon-restaurant, part tous les mardis de
Dakar, arrive à Kayes le mercredi et à Ba-
mako le jeudi. Ce train marche jour et nuit.
Un autre train semi-direct partant de Dakar
le samedi, arrive le lundi à Bamako. Diffé-
rents trains mixtes circulent sur des tron-
çons de la grande ligne.
Guinée française
La Guinée française ne possède qu'une
ligne ferrée : le Konakry-Niger qui va, en
réalité, au delà de ce grand fleuve, jusqu'à
Kankan, avec un parcours total de 662 ki-
lomètres, à travers des régions particulière-
ment pittoresques. Deux trains de voyageurs
par semaine accomplissent le trajet dans cha-
que sens. Ils y metteflt deux jours, avec arrêt
à Mamou pour la nuit intermédiaire. Un
buffet existe à Kindia, au kilomètre 153, de
Konakry.
C'est à Kouroussa que la ligne traverse le
Niger. De ce point se détachera un embran-
chement qui rejoindra la grande ligne séné-
galo-soudanaise à Bamako ou à Kita.
Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire, elle aussi, n'est encore
desservie que par une seule ligne qui part
d'Abidjan sur le littoral, se dirige directe-
ment vers le Nord et a pour terminus provi-
soire la station de Ferkessédougou, au kilo-
mètre 559. Mais cette ligne ne peut man-
quer d'etre prolongée, notamment dans la
direction de Bobo-Dioulasso où elle arrivera
trop tard pour la Haute-Volta, récemment'
défunte, qui y aurait trouvé un élément de
vie. Il semble aussi qu'elle soit destinée à
rejoindre plus tard, à Ségou, la ligne du
Niger.
Un train part quotidiennement des deux
points terminus, Abidjan et Ferkessédougou.
Il effectue le trajet en deux journées, avec
arrêt à Bonaké pour la nuit.
Dahcmey
Plus favorisé semble le Dahomey avec ses
deux réseaux : Central-Dahoméen et Est-
Dahoméen.
Le Central-Dahoméen comprend :
i* La ligne de Cotonou a Savé, longue
de 261 kilomètres, amorce d'une voie qui
doit traverser le Dahomey entier du sud au
nord et aboutir à Gaya sur le Niger ;
2* La ligne de Ouenta (Porto-Novo) à
Cotonou, Ouidah et Segboroué, qui longe le
littoral pendant 88 kilomètres et dont le pro-
longement est prévu sur Grand-Popo et Ane-
cho.
La première de ces lignes voit circuler
cinq trains par semaine dans les deux sens,
mais deux seulement accomplissent le trajet
complet de Cotonou à Savé.
De Bohicon, au kilomètre 127, &e détache
un chemin de fer à voie étroite de 0,60 qui
va, d'un côté, à Abomey, ancienne capitale,
de l'autre à Zagnanado. L'ensemble de cette
voie mesure 46 kilomètres.
L'Est-Dahoméen comprend la ligne de
Porto-Novo à Pobé, longue de 76 kilomè-
tres en son état actuel, mais qui doit se con-
tinuer au nord. Au kilomètre 5i. un em-
branchement de 5 kilomètres rejoint le cen-
tre commerçant de Sakété.
Un service journalier fonctionne sur les
trançons de l'Est-Dahoméen.
Prévisions
Nous avons énuméré les voies ferrées li-
vrées à la circulation dans les diverses cir-
conscriptions de l'A. O. F. Ce n'est que le
commencement d'une œuvre immense, mais
ce commencement est déjà à lui seul une réa-
lisation admirable oui a coûté non seulement
des sommes consiaerables mais surtout des
efforts méritoires.
Il n'est pas une de ces lignes qui ne doive
être prolongée et déjà des chantiers en pleine
activité travaillent à continuer le ruban de
leurs rails. Elles figurent toutes dans le pro-
gramme des grands travaux pour lesquels la
loi du 22 février 1931 a autorisé les colo-
nies de l'Afrique Occidentale à contracter
un emprunt de 1 milliard 690 millions.
Ce programme comporte aussi la cons-
truction de quelques lignes nouvelles qui
seront, elles aussi, en attendant leurs pro-
longements, une manifestation de l'activité
féconde que l'Administration française ap-
porte avec elle dans les immense,. régions où
elle poursuit son œuvre civilisatrice.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) 1(
La candidature de M. Lucien Saint
aux élections sénatoriales
>4.
L'investiture du parti radical-socialiste de
la rue de Valois a été donnée, dans la Haute-
Garonne, à M. Lucien Saint, résident géné-
ral de France au Maroc, candidat le 16 oc-
tobre aux élections sénatoriales.
) ..- (
Voyage d'études au Maroc
Le professeur Madsen, de Copenhague,
président du Comité d'hygiène de la Société
des Nations et membre du Comité de l'Office
international d'hygiène effectue en ce mo-
ment un voyage d'études au Maroc. Il est,
pendant son séjour, l'hôte du docteur Co-
lombani, directeur général de la santé et de
l'hygiène.
) (
L'accord économique
franco-espagnol
»♦«
Prochainement seront promulgués les tex-
tes législatifs se rapportant au nouvel accord
franco-espagnol.
Rappelons que cet accord est uniquement
un accord économique au sujet des échangea
des marchandises entre les deux protectorats
et concerne à la création de bureaux mixtes
et de statistiques douanières à la frontière
commune.
Les élections
an Conseil Supérieur. des Colonies
•+ 1
A la Côte d'Ivoire
Ballottage entre M. Vincent Auriol, député
de la Haute-Garonne, M. Alcide Delmont, dé-
puté de la Martinique et deux autres candi-
dats qui suivent M. Vincent Auriol de plus
ou moins loin.
A Dakar
Un télégramme de Dakar annonce la réé-
lection au Conseil Supérieur des Colonies de
M. Albert Nègre, délégué sortant avec 226
voix.
Nécessité d'une économie
coloniale organisée
i
à r_,
11 -
A sollicitude de la
France métropoli-
taine pour ses co-
lonies se Mani.
feste par accès
chaleureux trof
tôt suivis de de-
pressions ou de
périodes d'indif-
f érence.
O n n'a pas
oublié Venthousiasme de Vaprès-guerre, alors
que l'idée de reconstitution de la France
meurtrie dominait toutes les préoccupations,
et qui se traduisait par cette formule lafi-
daire : Tout par et pour les colonies/
Hélas, ce tout fut peu de chose. L'oeuvre
coloniale tl' ellsembl e ne peut naître d'une
ef fusion sentimentale. Il y faut une mé-
thode disciflinée et surtout un effort cons-
tant. Toute moifson se prépare par un labour
et nécessite une attente. Dans la fébrilité de
Vafrès-guerre, on ne savait pas attendre. Et
puis, on avait à fenscr à tant de d,oses!
l'Expositioll Coloniale vint raviver la
flamme comme un jet de fltrole jeté sur un
charbon qui couve sous la cendre. Ses ger-
bes étincelantes, où le fell et l'eau mariaient
leur éclat, ses tam-tams, ses fanfares, toutes
ses rutilanecs et tous ses vacarmes frappè-
rent l'imagination des foules. Mais ses pa-
lais en torchis étaient à feinc abattus que
d'autres actualités appelaient ailleurs l'olten.
tion du public.
Nous ne dirons pas qu'il n'est rien resté
de cette manifestation. Le résultat toutefois
est mesquin. Du foyer immense il n'y a plus
qu'une lueur vacillante qui risque dans sa
faiblesse de rester inaferçue du plus grand
nombre.
Mais voici, semble-t-il, que va se rouvrir
une ère coloniale suggérée par la grande
crise économique. Des journaux d'opinion,
organes sérieux, raffellent à leurs lecteurs
le rôle im for tant que pourraient et devraient
jouer les colonies dans la résistance aux dif-
ficultés de l'heure. Hllas, les colonies elles-
mêmes souffrent des maux qu on leur de-
mande de soulager pour nous. Elles en souf-
frent parce que l'engouement de l'après.
guerre n'a pas su insfirer le nécfsaire dans
leur mise en valeur, pour leur outillage.
Zà où la production a été intensifiée, on a
laissé la spéculation s'emparer du momm-t
ment et le diriger à sa guise, non point pour
Vintirit commun de la Métropole et de la
colonie, mais à son seul profit.
De plus, les efforts ont été réalisés en
ordre dispersé. On n'a pas su voir qu'une
pensée directrice doit dominer la gestion de
notre vaste domaine colonial en coordonnant
une méthode uttique dans son principe et ne
variant que dans les adaptations aux climats
et aux races.
L'oetivre coloniale française est à repren-
dre dans ce sens. Il est certain qu on ne peut
lui demander, dans ces conditions, d'appor-
ter des améliorations immédiates à la crise
actuelle. Mais la crise d'aujourd'hui sera
suivie d'autres crises, ou plutôt le monde
connaîtra pendant longtemps une existence
difficile, et la France fourra bientôt, si Von
sait observer un flan bien conçu, retirer de
ses domaines d'outre-mer de sérieux avanta-
ges qui adouciront pour elle l'épreuve uni-
verselle.
En un mot, il faut instituer four nos colo-
nies une économie organisée, soustraite aux
influences absorbantes et qui se préoccupe
d'un développement général susceptible de
profiter à la fois à la Métropole qui la diri-
gera et aux territoires auxquels elle sera
appliquée.
Ernest Raud.,
Sénateur de la Marné,
Vice-PréAdent de la Commisston
des Douant..
) M+M- <
1 la Compagnie Générale
Transatlantique
«♦«
M. Marcel Olivier, président du Conseil
d'administration
Le Conseil d'administration de la Compa-
gnie Générale Transatlantique, réuni sous la
présidence de M. Raoul Dautry, vice-prési-
v i ce-prés i -
dent, a nommé administrateur M. le Gouver-
neur général Olivier, et l'a appelé à la prési-
dence de la Compagnie.
La carrière de M. Marcel Olivier
Né à Nîmes, M. Marcel Olivier est âgé de
53 ans. Il fit ses débuts au cabinet de M. Gas-
ton Doumergue, ministre des Colonies. En
1905, rédacteur à l'administration centrale, en
1908, chef-adjoint au cabinet du ministre de
l'Instruction publique, il reprenait sa place rue
Oudinot en 1910. Deux ans après, il partait
pour l'Afrique Occidentale, où il devait faire
presque toute sa carrière coloniale. Il débuta
en A. O. F. comme chef de cabinet du Gou-
verneur général Pont y A la mort de celui-ci,
il rentra dans les cadres du Gouvernement gé-
nérai.
Le 20 octobre 1920, M. Olivier était nom-
mé tieutenant-gouventeur du Haut-Sénégal et
Niger. En 1922, M. Albert Sarraut lui confia
l'intérim du Gouvernement général de l'Afri-
que Occidentale française.
Le 1er février 1924, M. Marcel Olivier suc-
cédait à M. Garbit à la tête du Gouvernement
général de Madagascar.
Enfin, en 1930, M. Olivier fut nommé « dé-
légué général à l'Exposition coloniale interna-
tionale ». Il est également administrateur de la
Banaue de t Indochine depuis 2 ans envirOtl.
M. Marcel Olivier est grand-officier de la
Légion dfhonneur.
Les fouilles à Angkor
Nouvelles découvertes
Des fouilles méthodiques entreprises par
l'Elcole française d'Extrême-Orient pour la
résurrection totale du « groupe d'Angkor » ont
amené des découvertes extrêmement intéres-
santes. J
L'existence d'une cité plus ancienne enfouie
sous les terres se trouve confirmée par la mise
à jour de vestiges appartenant à quatre chaus-
sées différentes, ainsi que de soubassements
d'édifices, de poteries et de statues.
L'hydraviation a grandement facilité les re-
cherches entreprises par les savants de l'Ecole
Française grâce à la photographie des terrains.
On sait en effet qu'à une certaine hauteur le
sol décèle les vestiges qui affleurent ; une des
chaussées put être située de cette manière ; elle
reliait Angkor au Tonlé-Sap.
D'autre part, lés officiers des canonnières
Avalanche et Contmandant-Bourdais, revenant
de mission sur le Haut-Mékong, furent char-
ées également, en liaison avec la direction des
fouilles, de retrouver les traces de cette voie.
C'est ainsi qu'à Kompong-Kléong, on dé-
couvrit une pagode édifiée sur l'emplacement
d'un temple du VIe siède et les matériaux de
ce temple.
Au cours des fouilles effectuées, une très
belle statue de pierre, complètement intacte,
fut également mise à jour, elle serait d'une
époque antérieure à celle d'Angkor. une
) (
Mission en Indochine !
»♦«
Vient d'arriver en Indochine le docteur
Yao malariologiste, chef de la Section de
Nankin qui revient d'Italie et de Palestine
et qui suivit un cours de malariologie à l'Ins-
titut tropical de Londres.
Le docteur Yao est chargé d'une mission
scientifique en Indochine sous les auspices
de la S D.N.
Les dispositions nécessaires ont été prises
.pour lui faciliter son séjour et ses travaux
dans la colonie.
) -M+mo <
Washington aura sa statue
à Saigon
-
Les Américains de Saïgon se cotisent afin
de doter la ville d'un buste de Georges Was-
hington.
Le Gouverneur de la Cochinchine a offert
un emplacement digne du grand Américain :
dans le aquare qui se trouve situé à l' angle
de la rue Mac-Mahon et de la rue Lagrandière
et qui fait face au Palais des Gouverneurs de
la Cochinchine.
Désormais, ce square prendra le nom de
Georges Washington.
Le buste, qui est une remarquable copie de
celui du grand sculpteur français Houdon, est
en porphyre d'Italie et a été remis aux bons
soins de l'Administration des Travaux publics,
eu attendant qu'on puisse le placer sur son
socle qui ne saurait tarder à être livré.
L oeuvre d'art complète, socle et statue,
atteindra une hauteur de 2 m. 60 environ et
sera exactement placée à peu près à 4 mètres
à l'intérieur de l'angle formé par les bordures
des trottoirs Mac-Mahon et Lagrandière, au
milieu d'un tapis de gazon.
L'inauguration a lieu très prochainement.
Elle sera très simple. M. le Consul Water-
man, entouré de la Colonie américaine, remet-
tra le monument, en présence du Gouverneur
de la Cochinchine et des autorités locales, à
la ville de Saïgon.
M. Pasquier sera sollicité de vouloir bien
présider la cérémonie.
Les appareils tueurs de moustiques
1..
Les journaux ont annoncé comme une nou-
veauté la mise au point d'un appareil per-
mettant de tuer un million de moustiques à
l'heure, dans un rayon de 15 à 20 kilomètres.
Or des appareils de ce genre émetteurs de
rayons ultra-violets munis d'aspirateurs tu-
rent introduits en Indochine voici cinq bon-
nes années.
Plusieurs grande; plantations de Cochin-
chine les utilisèrent pour lutter non point
seulement contre les moustiques mais contre
les parasites de toute sorte ennemis de l'hé-
véa, du café, du thé, de la canne à sucre, etc.
Et ils donnèrent satisfaction. Seulement leur
emploi se trouvait être limité aux exploita-
tions pourvues d'énergie électrique, ou qui
pouvaient faire la dépense de générateurs
spéciaux.
) <-
Dépêches de l'Indochine
'l'
Exportations de riz
Les exportations de riz pour Haïphong
pendant le 3e trimestre 1988 ont atteint
2.613 tonnes.
Du ris pour la France
Le Lieutenant-Saint-Loubertbic est parti
de Sargon le 28 septembre avec 500 tonnes
de riz blanc et 66 tonnes de brisures pour le
Havre ; 325 tonnes de brisures et 50 tonnes
de farines pour Dunkerque.
Les (exportations de riz pendant la 311 dé-
cade tle septembre ont été de 25.990 tonnes.
Indopacifi.
) ..- (
En Syrie
Poste français attaqué
Un important rezzou A déclenché ces jours-
ci une attaque par surprise sur le poste
d'Aboukemal. Un officier a été tué et plu-
sieurs soldats ont été blessés.
Les Bédouins qui ont participé à cette at-
taque appartiennent à des tribus fixées sur la
zone contestée, mais qui est placée sous le
régime français.
*
A MADAGASCAR
On célèbre une "journée Jefre
»♦«
La ville de Diégo-Suarez, où le maréchal
Joffre organisa au début de l'occupation,
alors qu'il était lieutenant-colonel, le point
d'appui de la flotte, a demandé aux princi-
pales villes de Madagascar de s'associer à
l'initiative qu'elle a prise d'ériger un monu-
ment à la mémoire de son illustre bienfai-
teur.
Son appel a trouvé un écho dans toute la
Grande Ile et partout une « Journée Joffre »
a été célébrée avec éclat.
Tananarive a assisté à cette occasion à un
beau concours hippique auquel ont pris part
les officiers et les sous-ofnciers de la gar-
nison.
) 90*m- <
L'équipement sanitaire
des grandes villes malgaches
>♦«
M. l'ingénieur en chef des Ponts et Chaus-
sées Fontaine ingénieur en chef de l'assai-
nissement de la Seine, vient d'arriver à Ma-
dagascar où il est chargé de mission oar le
Gouvernement Général.
Au cours de son séjour, M. Fontaine étu-
diera le complexe problème des égouts de
Tananarive. Le réseau actuel très imparfait
et incomplet, puisqu'il n'assure que l'écou-
lement des eaux pluviales, ne répond pas à
l'extension que la capitale malgache a prise
depuis le début de l'occupation et plus par-
ticulièrement au cours des dernières années.
Nul doute que l'éminent spécialiste n'ar-
rive, malgré la topographie tourmentée de
Tananarive, à trouver des solutions pratiques
conformes à la technique moderne. Ses indi-
cations permettront d'établir un programme
d'ensemble dont l'exécution sera poursuivie
au fur et à mesure des disponibilités finan-
cières de la commune.
Ajoutons que M. Fontaine donnera égale-
ment son opinion sur les travaux de même
ordre qui doivent être entrepris à Tamatave,
à Majunga et à Diégo-Suarez.
) ..- (
Féminisme malgache
»♦»
Dans l'arrêté qu'il vient de prendre pour
fixer le nombre des candidats à admettre en
1932 au cours préparatoire à l'Ecole de mé-
decine de Tananarive, le Gouverneur Géné-
ral a réservé deux places à l'élément féminin
de la Grande Ile. à
Tananarive compte déjà deux étudiantes en
médecine, dont les professeurs s'accordent à
reconnaître les brillantes qualités.
L'an passé la délégation malgache envoyée
à l'Exposition Coloniale comprenait une sa-
ge-femme indigène de grand mérite qui a su
se faire remarquer au Congrès de médecine
coloniale de Paris.
Qui donc oserait affirmer que le féminisme
n'est pas un article d'exportation ?
) (
L'extension du jardin
botanique de Tananarive
Sur les propositions de M. Perrier de la
Uathie, le savant naturaliste, et de M. G.
Petit, délégué du Muséum d Histoire Natu-
relle, de Paris, tous deux actuellement en
mission à Madagascar, le Gouverneur Géné-
ral Cayla vient de décider la réorganisation
du Jardin Botanique de Tananarive.
Le projet qui a été adopté comporte
l'agrandissement du , jardin existant et la
création d'un parc zoologique.
Par l'adduction d'eau sous pression, des
superficies actuellement inutilisées seront af-
fectées à la culture de nouvelles familles vé-
gétales. D'autre part, une partie de l'établis-
sement sera aménagée pour recevoir les ty-
pes les plus caractéristiques de la faune mal-
gache.
Les premières installations seront réalisées
dès le début de 1933.
) -.- (
Suicide en mer
Mlle Henrard s'est bien jetée à la mer
L'enquête faite sur la disparition de Mite
Henrard, à bord du paquebot Ex pl orateur-
Grandidier, permet de confirmer en tous
points l'information publiée mardi.
Dans les milieux policiers marseillais et à
bord du Graltdidier.1 les déclarations sont
toutes unanimes à reconnaître que la malheu-
reuse jeune fille s'est donné volontairement
la mort. Elle était âgée de 25 ans.
Mlle Henrard avait entrepris une croisière
en Chine, mais elle dut l'interrompre et dé-
barquer à Djibouti. Au passage du Grandi-
dier., elle prit place à bord. Elle était recom-
mandée aux autorités du navire.
Le 20 septembre, le paquebot quittait Dji-
bouti. Le soir, la jeune fille soupa dans sa
cabine. La chaleur était accablante. Elle
avait manifesté le désir de se reposer. Ce-
pendant, dans la nuit, on la vit se promener
sur le pont des premières classes. On l'aper-
çut pour la dernière fois vers deux heures du
matin. C'est à six heures que le personnel du
bord constata sa disparition.
Mardi matin, M. Cals, chef de la SûretS,
et les autorités maritimes ont minutieuse-
ment examiné les bagages de Mlle Henrard.
Dans une valise, on a trouvé deux lettres dé-
chirées. On a pu les reconstituer. Elles sont
bien écrites par la disparue. Dans ces deux
missives, la jeune fille annonçait son inten-
tion de mettre fin à ses jours.
« Je sens, écrivait-elle, que je ne peux plus
vivre. L'existence me devient intolérable. »
Il n'y a donc aucun doute possible. Mlle
Henrard s'est suicidée en se jetant à la mer
pendant la traversée de la Mer Rouge.
+
Le voyage du Surcouf
»♦«
Le départ
Le vice-amiral Le Do, préfet maritime, a
visité le sous-marin Surcouf. Au moment
du départ du navire pour la Guinée l'équi-
page rassemblé sur le pont a reçu les sou.
haits du commandant en chef de la région
maritime. Un temps splendide favorise le dé-
part du navire.
Les formes du crédit agricole
mutuel à Madagascar
«♦»
Le décret du 18 avril 1930 a organisé
comme on le sait le crédit, la mutualité et la
coopération agricoles à Madagascar et dépen-
dances.
L'organisation repose sur le principe de la
mutualité ; les prêts sont accordés par les
agriculteurs eux-mêmes, groupés en Caisse
de crédit agricole mutuel, qui en prennent
la responsabilité et veillent à leur rembour-
sement. C'est à ces Caisses que sont avancées
les sommes nécessaires à 1 octroi des prêts,
le crédit qui leur est accordé variant suivant
leur importance et l'étendue de leur respon-
sabilité, laquelle peut être totale, partielle
ou réduite au moment des parts souscrites.
Cette forme de crédit coopératif a pour
avantage :
io De mettre à la disposition des agricul-
teurs des avances pour fonds de roulement,
consentis à un taux peu élevé et dont la date
de remboursement coïncide avec la vente de
leur récolte (prêts à court terme dits prêts de
campagne) ;
20 - De leur avancer pour les améliorations
foncières des sommes dont le remboursement
échelonné permet une répartition des char-
ges sur une longue période (prêts indivi-
duels à moyen terme et à long terme);
30 De permettre aux agriculteurs groupés
en associations ou en coopératives l'achat,
la construction ou l'aménagement de bâti-
ments et machines sans qu'ils aient à immo-
biliser des capitaux importants (prêts à long
terme collectifs).
L'organisation comprend des associations
et des caisses de crédit agricole mutuel.
Les associations ont pour but de grouper
les efforts et les moyens individuels de leurs
adhérents en vue d améliorer les conditions
de la production agricole : abaissement du
prix de revient, obtention d'un prix de vente
plus élevé.
Les caisses de crédit comprennent des cais-
ses locales, dont peuvent faire partie les
membres des associations agricoles et ces as-
sociations, elles-mêmes, des caisses régionales
et une caisse centrale.
Les premières forment les cellules initiales
de l'institution. Elles sont composées de so-
ciétaires individuels ou collectifs (associa-
tions ou coopératives). Leur capital est formé
au moyen de parts sociales souscrites par
leurs adhérents. Ces parts ne peuvent faire
l'objet d'aucune spéculation; elles représen-
tent simplement des engagements pris par les
adhérents envers la société.
Les caisses régionales sont constituées par
les associations et les caisses locales suivant
le même principe. Elle sont les organes de
répartition des fonds ; à ce titre elles doivent
guider et contrôler les caisses locales.
Au troisième échelon, la caisse centrale
gère les fonds de la dotation et donne tou-
tes directives nécessaires en vue du bon fonc-
tionnement du crédit agricole. ',.
C'est sur la garantie morale offerte par les
groupements primaires que la caisse centrale
s'appuie pour accorder aux membres des
caisses locales les prêts demandés.
Les garanties réelles présentées, indispen-
sables à toute opération de crédit, ne font que
s'ajouter à cette confiance dans le groupe-
ment.
Tel est, brièvement résumé, le mécanisme
du crédit agricole à Madagascar.
) -M+I- <
MARIAGE
«♦»
Un prince dahoméen
épouse une cantatrice américaine
Le prince dahoméen Kojo Touvalou Houe-
non a épousé, ce matin, à 11 heures, à la
mairie du 611 arrondissement, Mrs Roberta
Dodd Crawford, de Chicago, cantatrice amé-
ricaine. La bénédiction nuptiale sera donnée
aux jeunes époux à Ouidah (Dahomey), par
Mgr Steinmetz, vicaire apostolique.
M. Simond juquin, maire, a présidé lui-
même la cérémonie et prononcé quelques pa-
roles.
M. Catliala, ancien ministre de l'Intérieur,
a accepté d'être l'un des témoins du prince
au mariage, le connaissant depuis 25 ans,
ils tirent ensemble leurs études à. Bordeaux à
la Faculté de Droit en première année. Après
avoir pris le grade de licencié en droit le
prince a commencé des études littéraires et
s'est inscrit à la Faculté de médecine.
Pendant la grande guerre il a servi comme
médecin auxiliaire.
Le prince Kojo Touvalou est apparenté à
l'ancien roi du Dahomey Béhanzin, et son
père, qui habitait le midi de la France, a mis
l'influence qu'il possédait dans le pays au
service de la France au moment de la con-
quête du Dahomey par le général Dodds
alors colonel.
) - (
Tu te rends compte.
A LA MODE DE GANDHI
Le « zoo » de Londres, qui compte parmi
les plus beaux jardins zoologiques du monde,
a de nombreux pensionnaires, et les anecdotes
sur les faits de leur vie quotidienne défraient
la chronique. Depuis trois mois, le serpent
python est-ce pour avoir raisoii de l'impla-
cable Albion à la mode de Gandhi? est-ce
par chagrin d'amour? est-ce par nostalgie du
pays natal et de ses belles forêts luxurian-
tes ? jeûne. Ses nourrisseurs apitoyés sur
son sort ont essayé en vain de le tenter par des
mets délicats : poulets, pigeons, cochons d'In-
de, souris, rats, grenouilles. Devant cette in-
différence. on a employé la manière jorte, et le
préposé aux vivres a introduit dans la gueule
du python un mélange d'oeufs, de lait et de
glucose. On ne veut plus de suicidé au a zoo »,
car il y a trois ans, un cobra royal mourut après
onze mois de jeûne,
Un de ses « camarades » profita de la situa-
tion pour se montrer capricieux. Monsieur
Royal boudait sur les mets ordinaires, il exi-
gea comme « délicatesse » quotidienne de
beaux petits serpents noir et or qui coûtaient
très cher : soixante francs pièce : il en fallait
six par jour ! On dut augmenter les crédits du
directeur du « zoo ».
Capricieux comme une jolie femme, est-ce
juste? Nous ajouterons comme 1 m cobra royal.
F. J.
»Illit OIOTIDIEN
fédaction & Administration f
M, IN Ml MMftlfcir
PARIS dll)
riiira. < LOUVRE 11-17
- RICHELIEU «7-94
OI l i 0
Les Annales Coloniales
Les annonce* et réclames sont fnues -
bureau du tournai.
DIRECTEUR.FONDATBUII : M«re«l RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre journal ne peuvent
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Un au 6 Mol. 3 Mele
France et
Colonies 180 1) 100 > 60 •
Étranger.. 240 » 125 » 70 >
On s'abonne sans frais daai
tous les bureaux de poste.
Les chemins de fer de l'A. 0. F.
cr- ,:JI
Le public français n'est certainement pas
sans avoir entendu parler de certaines lignes
.de chemin de fer construites dans divers
gouvernements de l'A. O. F.
La ligne sénégalaise de Thiès à Kayes et
au Niger, notamment, a fait couler presque
autant d'encre que, quelques années plus
fcard, le fameux Congo-Océan, de Pointe-
Noire à Brazzaville, en A. E. F.
Le Conakry-Niger en Guinée, le Central-
Dahoméen et l'Est-Dahoméen ont aussi, cha-
cun dans son temps, été signalés à l'opinion,
parfois pour faire l'éloge de l'effort en voie
de réalisation, souvent, hélas, aussi, pour
formuler des critiques derrière lesquelles se
'dissimulaient des jalousies ou des décep-
tions.
Aujourd'hui, c'est toute l'œuvre ferrée
oans son ensemble menée à bien dans les
vastes territoires de l'Afrique Occidentale
dont nous voudrions entretenir nos lecteurs,
ensemble qui n'a, du reste, rien de définitif,
car la plupart des lignes en exploitation
attendent des prolongements dont certains
sont déjà en voie d'exécution. Plusieurs
'd'entre elles sont d'ailleurs destinées à se
rejoindre dans un avenir plus ou moins pro-
chain et formeront alors un magnifique ré-
seau de pénétration africaine qui ira porter
au tréfonds du continent le plus puissant
ferment de vie et de prospérité.
Nous nous en tenons ici aux lignes actuel-
lement en fonctionnement régulier, c'est-à-
dire qui transportent déjà voyageurs et mar-
chandises selon un horaire déterminé.
Sénégal et Soudan
Le Sénégal doit à son ancienneté dans
notre domaine colonial d'être le mieux des-
servi.
C'est le chemin de fer de Dakar à Saint-
Louis qui inaugura l'introduction du rail au
Sénégal et en A. O. F.
Commencée en 1881, inaugurée en 1885,
cette ligne, longue de 263 kilomètres, des-
sert dix-huit gares ou stations, parmi les-
quelles Rufisque, Thiès, Tivaouane et
Louga.
De ce dernier centre, à 193 kilomètres de
Dakar et 71 de Saint-Louis, se détache un
embranchement qui traverse le pays Diam-
bour et le Djoloff, pour aboutir plus tard à
Linguère, avec un parcours de 130 kilomè-
tres. La ligne n'est encore en exploitation
que jusqu'à Dahra, au kilomètre 88, avec
un train qui part les lundi, mercredi et ven-
dredi de Louga, les mardi, jeudi et samedi
de Dahra et effectue le trajet en trois heures
et demie.
Quant à la ligne Saint-Louis-Dakar, elle
est dotée d'un train quotidien direct, avec
wagon-restaurant, dans les deux sens, et de
six trains mixtes ne desservant qu'une par-
tie du réseau et circulant tous les jours pen-
dant la période du 16 novembre au 15 mai.
Le train direct met environ dix heures entre
&es terminus. Cette ligne est gérée par une
compagnie concessionnaire.
Plus importante est la ligne exploitée di-
rectement par l'Administration, sous la dé-
nomination de Thiès-Kayes-Niger, et qui
,va du port de Dakar à Koulikoro sur le Ni-
ger qu elle a déjà touché à Bamako. Cette
ligne résulte de la jonction de deux tronçons
importants : Thiès-Kayes et Kayes-Niger.
Elle présente un impressionnant ensemble de
1.291 kilomètres de longueur, dont 621 dans
la colonie du Sénégal et 669 dans celle du
Soudan.
Ce chemin de fer a été inauguré de bout
en bout le 1er janvier 1924. De la ligne
principale se détache à Suinguinéo un em-
branchement sur le port de Kaolack situé
sur la rivième Saloum, à 120 kilomètres de
la mer, sur un estuaire large et profond
accessible aux grands cargos qui viennent y
charger les produits du sud sénégalais et no-
tamment les arachides dont plus de 100.000
tonnes sont apportées annuellement sur ses
quais.
Une petite ligne de 51 kilomètres, à voie
de 0,60, fonctionne entre Douna sur le Bani
et Ségou sur le Niger. Il convient de remar-
quer que cette dernière ville doit être reliée
prochainement au Thiès-Niger par la cons-
truction d'un tronçon de prolongement de
250 kilomètres grâce auquel les régions pro-
fondes du Soudan français seront mises en
communication avec les ports de Dakar et
Kaolack.
Sur la longue ligne dite Thiès-Niger, un
train express comportant un wagon-lit et un
wagon-restaurant, part tous les mardis de
Dakar, arrive à Kayes le mercredi et à Ba-
mako le jeudi. Ce train marche jour et nuit.
Un autre train semi-direct partant de Dakar
le samedi, arrive le lundi à Bamako. Diffé-
rents trains mixtes circulent sur des tron-
çons de la grande ligne.
Guinée française
La Guinée française ne possède qu'une
ligne ferrée : le Konakry-Niger qui va, en
réalité, au delà de ce grand fleuve, jusqu'à
Kankan, avec un parcours total de 662 ki-
lomètres, à travers des régions particulière-
ment pittoresques. Deux trains de voyageurs
par semaine accomplissent le trajet dans cha-
que sens. Ils y metteflt deux jours, avec arrêt
à Mamou pour la nuit intermédiaire. Un
buffet existe à Kindia, au kilomètre 153, de
Konakry.
C'est à Kouroussa que la ligne traverse le
Niger. De ce point se détachera un embran-
chement qui rejoindra la grande ligne séné-
galo-soudanaise à Bamako ou à Kita.
Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire, elle aussi, n'est encore
desservie que par une seule ligne qui part
d'Abidjan sur le littoral, se dirige directe-
ment vers le Nord et a pour terminus provi-
soire la station de Ferkessédougou, au kilo-
mètre 559. Mais cette ligne ne peut man-
quer d'etre prolongée, notamment dans la
direction de Bobo-Dioulasso où elle arrivera
trop tard pour la Haute-Volta, récemment'
défunte, qui y aurait trouvé un élément de
vie. Il semble aussi qu'elle soit destinée à
rejoindre plus tard, à Ségou, la ligne du
Niger.
Un train part quotidiennement des deux
points terminus, Abidjan et Ferkessédougou.
Il effectue le trajet en deux journées, avec
arrêt à Bonaké pour la nuit.
Dahcmey
Plus favorisé semble le Dahomey avec ses
deux réseaux : Central-Dahoméen et Est-
Dahoméen.
Le Central-Dahoméen comprend :
i* La ligne de Cotonou a Savé, longue
de 261 kilomètres, amorce d'une voie qui
doit traverser le Dahomey entier du sud au
nord et aboutir à Gaya sur le Niger ;
2* La ligne de Ouenta (Porto-Novo) à
Cotonou, Ouidah et Segboroué, qui longe le
littoral pendant 88 kilomètres et dont le pro-
longement est prévu sur Grand-Popo et Ane-
cho.
La première de ces lignes voit circuler
cinq trains par semaine dans les deux sens,
mais deux seulement accomplissent le trajet
complet de Cotonou à Savé.
De Bohicon, au kilomètre 127, &e détache
un chemin de fer à voie étroite de 0,60 qui
va, d'un côté, à Abomey, ancienne capitale,
de l'autre à Zagnanado. L'ensemble de cette
voie mesure 46 kilomètres.
L'Est-Dahoméen comprend la ligne de
Porto-Novo à Pobé, longue de 76 kilomè-
tres en son état actuel, mais qui doit se con-
tinuer au nord. Au kilomètre 5i. un em-
branchement de 5 kilomètres rejoint le cen-
tre commerçant de Sakété.
Un service journalier fonctionne sur les
trançons de l'Est-Dahoméen.
Prévisions
Nous avons énuméré les voies ferrées li-
vrées à la circulation dans les diverses cir-
conscriptions de l'A. O. F. Ce n'est que le
commencement d'une œuvre immense, mais
ce commencement est déjà à lui seul une réa-
lisation admirable oui a coûté non seulement
des sommes consiaerables mais surtout des
efforts méritoires.
Il n'est pas une de ces lignes qui ne doive
être prolongée et déjà des chantiers en pleine
activité travaillent à continuer le ruban de
leurs rails. Elles figurent toutes dans le pro-
gramme des grands travaux pour lesquels la
loi du 22 février 1931 a autorisé les colo-
nies de l'Afrique Occidentale à contracter
un emprunt de 1 milliard 690 millions.
Ce programme comporte aussi la cons-
truction de quelques lignes nouvelles qui
seront, elles aussi, en attendant leurs pro-
longements, une manifestation de l'activité
féconde que l'Administration française ap-
porte avec elle dans les immense,. régions où
elle poursuit son œuvre civilisatrice.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) 1(
La candidature de M. Lucien Saint
aux élections sénatoriales
>4.
L'investiture du parti radical-socialiste de
la rue de Valois a été donnée, dans la Haute-
Garonne, à M. Lucien Saint, résident géné-
ral de France au Maroc, candidat le 16 oc-
tobre aux élections sénatoriales.
) ..- (
Voyage d'études au Maroc
Le professeur Madsen, de Copenhague,
président du Comité d'hygiène de la Société
des Nations et membre du Comité de l'Office
international d'hygiène effectue en ce mo-
ment un voyage d'études au Maroc. Il est,
pendant son séjour, l'hôte du docteur Co-
lombani, directeur général de la santé et de
l'hygiène.
) (
L'accord économique
franco-espagnol
»♦«
Prochainement seront promulgués les tex-
tes législatifs se rapportant au nouvel accord
franco-espagnol.
Rappelons que cet accord est uniquement
un accord économique au sujet des échangea
des marchandises entre les deux protectorats
et concerne à la création de bureaux mixtes
et de statistiques douanières à la frontière
commune.
Les élections
an Conseil Supérieur. des Colonies
•+ 1
A la Côte d'Ivoire
Ballottage entre M. Vincent Auriol, député
de la Haute-Garonne, M. Alcide Delmont, dé-
puté de la Martinique et deux autres candi-
dats qui suivent M. Vincent Auriol de plus
ou moins loin.
A Dakar
Un télégramme de Dakar annonce la réé-
lection au Conseil Supérieur des Colonies de
M. Albert Nègre, délégué sortant avec 226
voix.
Nécessité d'une économie
coloniale organisée
i
à r_,
11 -
A sollicitude de la
France métropoli-
taine pour ses co-
lonies se Mani.
feste par accès
chaleureux trof
tôt suivis de de-
pressions ou de
périodes d'indif-
f érence.
O n n'a pas
oublié Venthousiasme de Vaprès-guerre, alors
que l'idée de reconstitution de la France
meurtrie dominait toutes les préoccupations,
et qui se traduisait par cette formule lafi-
daire : Tout par et pour les colonies/
Hélas, ce tout fut peu de chose. L'oeuvre
coloniale tl' ellsembl e ne peut naître d'une
ef fusion sentimentale. Il y faut une mé-
thode disciflinée et surtout un effort cons-
tant. Toute moifson se prépare par un labour
et nécessite une attente. Dans la fébrilité de
Vafrès-guerre, on ne savait pas attendre. Et
puis, on avait à fenscr à tant de d,oses!
l'Expositioll Coloniale vint raviver la
flamme comme un jet de fltrole jeté sur un
charbon qui couve sous la cendre. Ses ger-
bes étincelantes, où le fell et l'eau mariaient
leur éclat, ses tam-tams, ses fanfares, toutes
ses rutilanecs et tous ses vacarmes frappè-
rent l'imagination des foules. Mais ses pa-
lais en torchis étaient à feinc abattus que
d'autres actualités appelaient ailleurs l'olten.
tion du public.
Nous ne dirons pas qu'il n'est rien resté
de cette manifestation. Le résultat toutefois
est mesquin. Du foyer immense il n'y a plus
qu'une lueur vacillante qui risque dans sa
faiblesse de rester inaferçue du plus grand
nombre.
Mais voici, semble-t-il, que va se rouvrir
une ère coloniale suggérée par la grande
crise économique. Des journaux d'opinion,
organes sérieux, raffellent à leurs lecteurs
le rôle im for tant que pourraient et devraient
jouer les colonies dans la résistance aux dif-
ficultés de l'heure. Hllas, les colonies elles-
mêmes souffrent des maux qu on leur de-
mande de soulager pour nous. Elles en souf-
frent parce que l'engouement de l'après.
guerre n'a pas su insfirer le nécfsaire dans
leur mise en valeur, pour leur outillage.
Zà où la production a été intensifiée, on a
laissé la spéculation s'emparer du momm-t
ment et le diriger à sa guise, non point pour
Vintirit commun de la Métropole et de la
colonie, mais à son seul profit.
De plus, les efforts ont été réalisés en
ordre dispersé. On n'a pas su voir qu'une
pensée directrice doit dominer la gestion de
notre vaste domaine colonial en coordonnant
une méthode uttique dans son principe et ne
variant que dans les adaptations aux climats
et aux races.
L'oetivre coloniale française est à repren-
dre dans ce sens. Il est certain qu on ne peut
lui demander, dans ces conditions, d'appor-
ter des améliorations immédiates à la crise
actuelle. Mais la crise d'aujourd'hui sera
suivie d'autres crises, ou plutôt le monde
connaîtra pendant longtemps une existence
difficile, et la France fourra bientôt, si Von
sait observer un flan bien conçu, retirer de
ses domaines d'outre-mer de sérieux avanta-
ges qui adouciront pour elle l'épreuve uni-
verselle.
En un mot, il faut instituer four nos colo-
nies une économie organisée, soustraite aux
influences absorbantes et qui se préoccupe
d'un développement général susceptible de
profiter à la fois à la Métropole qui la diri-
gera et aux territoires auxquels elle sera
appliquée.
Ernest Raud.,
Sénateur de la Marné,
Vice-PréAdent de la Commisston
des Douant..
) M+M- <
1 la Compagnie Générale
Transatlantique
«♦«
M. Marcel Olivier, président du Conseil
d'administration
Le Conseil d'administration de la Compa-
gnie Générale Transatlantique, réuni sous la
présidence de M. Raoul Dautry, vice-prési-
v i ce-prés i -
dent, a nommé administrateur M. le Gouver-
neur général Olivier, et l'a appelé à la prési-
dence de la Compagnie.
La carrière de M. Marcel Olivier
Né à Nîmes, M. Marcel Olivier est âgé de
53 ans. Il fit ses débuts au cabinet de M. Gas-
ton Doumergue, ministre des Colonies. En
1905, rédacteur à l'administration centrale, en
1908, chef-adjoint au cabinet du ministre de
l'Instruction publique, il reprenait sa place rue
Oudinot en 1910. Deux ans après, il partait
pour l'Afrique Occidentale, où il devait faire
presque toute sa carrière coloniale. Il débuta
en A. O. F. comme chef de cabinet du Gou-
verneur général Pont y A la mort de celui-ci,
il rentra dans les cadres du Gouvernement gé-
nérai.
Le 20 octobre 1920, M. Olivier était nom-
mé tieutenant-gouventeur du Haut-Sénégal et
Niger. En 1922, M. Albert Sarraut lui confia
l'intérim du Gouvernement général de l'Afri-
que Occidentale française.
Le 1er février 1924, M. Marcel Olivier suc-
cédait à M. Garbit à la tête du Gouvernement
général de Madagascar.
Enfin, en 1930, M. Olivier fut nommé « dé-
légué général à l'Exposition coloniale interna-
tionale ». Il est également administrateur de la
Banaue de t Indochine depuis 2 ans envirOtl.
M. Marcel Olivier est grand-officier de la
Légion dfhonneur.
Les fouilles à Angkor
Nouvelles découvertes
Des fouilles méthodiques entreprises par
l'Elcole française d'Extrême-Orient pour la
résurrection totale du « groupe d'Angkor » ont
amené des découvertes extrêmement intéres-
santes. J
L'existence d'une cité plus ancienne enfouie
sous les terres se trouve confirmée par la mise
à jour de vestiges appartenant à quatre chaus-
sées différentes, ainsi que de soubassements
d'édifices, de poteries et de statues.
L'hydraviation a grandement facilité les re-
cherches entreprises par les savants de l'Ecole
Française grâce à la photographie des terrains.
On sait en effet qu'à une certaine hauteur le
sol décèle les vestiges qui affleurent ; une des
chaussées put être située de cette manière ; elle
reliait Angkor au Tonlé-Sap.
D'autre part, lés officiers des canonnières
Avalanche et Contmandant-Bourdais, revenant
de mission sur le Haut-Mékong, furent char-
ées également, en liaison avec la direction des
fouilles, de retrouver les traces de cette voie.
C'est ainsi qu'à Kompong-Kléong, on dé-
couvrit une pagode édifiée sur l'emplacement
d'un temple du VIe siède et les matériaux de
ce temple.
Au cours des fouilles effectuées, une très
belle statue de pierre, complètement intacte,
fut également mise à jour, elle serait d'une
époque antérieure à celle d'Angkor. une
) (
Mission en Indochine !
»♦«
Vient d'arriver en Indochine le docteur
Yao malariologiste, chef de la Section de
Nankin qui revient d'Italie et de Palestine
et qui suivit un cours de malariologie à l'Ins-
titut tropical de Londres.
Le docteur Yao est chargé d'une mission
scientifique en Indochine sous les auspices
de la S D.N.
Les dispositions nécessaires ont été prises
.pour lui faciliter son séjour et ses travaux
dans la colonie.
) -M+mo <
Washington aura sa statue
à Saigon
-
Les Américains de Saïgon se cotisent afin
de doter la ville d'un buste de Georges Was-
hington.
Le Gouverneur de la Cochinchine a offert
un emplacement digne du grand Américain :
dans le aquare qui se trouve situé à l' angle
de la rue Mac-Mahon et de la rue Lagrandière
et qui fait face au Palais des Gouverneurs de
la Cochinchine.
Désormais, ce square prendra le nom de
Georges Washington.
Le buste, qui est une remarquable copie de
celui du grand sculpteur français Houdon, est
en porphyre d'Italie et a été remis aux bons
soins de l'Administration des Travaux publics,
eu attendant qu'on puisse le placer sur son
socle qui ne saurait tarder à être livré.
L oeuvre d'art complète, socle et statue,
atteindra une hauteur de 2 m. 60 environ et
sera exactement placée à peu près à 4 mètres
à l'intérieur de l'angle formé par les bordures
des trottoirs Mac-Mahon et Lagrandière, au
milieu d'un tapis de gazon.
L'inauguration a lieu très prochainement.
Elle sera très simple. M. le Consul Water-
man, entouré de la Colonie américaine, remet-
tra le monument, en présence du Gouverneur
de la Cochinchine et des autorités locales, à
la ville de Saïgon.
M. Pasquier sera sollicité de vouloir bien
présider la cérémonie.
Les appareils tueurs de moustiques
1..
Les journaux ont annoncé comme une nou-
veauté la mise au point d'un appareil per-
mettant de tuer un million de moustiques à
l'heure, dans un rayon de 15 à 20 kilomètres.
Or des appareils de ce genre émetteurs de
rayons ultra-violets munis d'aspirateurs tu-
rent introduits en Indochine voici cinq bon-
nes années.
Plusieurs grande; plantations de Cochin-
chine les utilisèrent pour lutter non point
seulement contre les moustiques mais contre
les parasites de toute sorte ennemis de l'hé-
véa, du café, du thé, de la canne à sucre, etc.
Et ils donnèrent satisfaction. Seulement leur
emploi se trouvait être limité aux exploita-
tions pourvues d'énergie électrique, ou qui
pouvaient faire la dépense de générateurs
spéciaux.
) <-
Dépêches de l'Indochine
'l'
Exportations de riz
Les exportations de riz pour Haïphong
pendant le 3e trimestre 1988 ont atteint
2.613 tonnes.
Du ris pour la France
Le Lieutenant-Saint-Loubertbic est parti
de Sargon le 28 septembre avec 500 tonnes
de riz blanc et 66 tonnes de brisures pour le
Havre ; 325 tonnes de brisures et 50 tonnes
de farines pour Dunkerque.
Les (exportations de riz pendant la 311 dé-
cade tle septembre ont été de 25.990 tonnes.
Indopacifi.
) ..- (
En Syrie
Poste français attaqué
Un important rezzou A déclenché ces jours-
ci une attaque par surprise sur le poste
d'Aboukemal. Un officier a été tué et plu-
sieurs soldats ont été blessés.
Les Bédouins qui ont participé à cette at-
taque appartiennent à des tribus fixées sur la
zone contestée, mais qui est placée sous le
régime français.
*
A MADAGASCAR
On célèbre une "journée Jefre
»♦«
La ville de Diégo-Suarez, où le maréchal
Joffre organisa au début de l'occupation,
alors qu'il était lieutenant-colonel, le point
d'appui de la flotte, a demandé aux princi-
pales villes de Madagascar de s'associer à
l'initiative qu'elle a prise d'ériger un monu-
ment à la mémoire de son illustre bienfai-
teur.
Son appel a trouvé un écho dans toute la
Grande Ile et partout une « Journée Joffre »
a été célébrée avec éclat.
Tananarive a assisté à cette occasion à un
beau concours hippique auquel ont pris part
les officiers et les sous-ofnciers de la gar-
nison.
) 90*m- <
L'équipement sanitaire
des grandes villes malgaches
>♦«
M. l'ingénieur en chef des Ponts et Chaus-
sées Fontaine ingénieur en chef de l'assai-
nissement de la Seine, vient d'arriver à Ma-
dagascar où il est chargé de mission oar le
Gouvernement Général.
Au cours de son séjour, M. Fontaine étu-
diera le complexe problème des égouts de
Tananarive. Le réseau actuel très imparfait
et incomplet, puisqu'il n'assure que l'écou-
lement des eaux pluviales, ne répond pas à
l'extension que la capitale malgache a prise
depuis le début de l'occupation et plus par-
ticulièrement au cours des dernières années.
Nul doute que l'éminent spécialiste n'ar-
rive, malgré la topographie tourmentée de
Tananarive, à trouver des solutions pratiques
conformes à la technique moderne. Ses indi-
cations permettront d'établir un programme
d'ensemble dont l'exécution sera poursuivie
au fur et à mesure des disponibilités finan-
cières de la commune.
Ajoutons que M. Fontaine donnera égale-
ment son opinion sur les travaux de même
ordre qui doivent être entrepris à Tamatave,
à Majunga et à Diégo-Suarez.
) ..- (
Féminisme malgache
»♦»
Dans l'arrêté qu'il vient de prendre pour
fixer le nombre des candidats à admettre en
1932 au cours préparatoire à l'Ecole de mé-
decine de Tananarive, le Gouverneur Géné-
ral a réservé deux places à l'élément féminin
de la Grande Ile. à
Tananarive compte déjà deux étudiantes en
médecine, dont les professeurs s'accordent à
reconnaître les brillantes qualités.
L'an passé la délégation malgache envoyée
à l'Exposition Coloniale comprenait une sa-
ge-femme indigène de grand mérite qui a su
se faire remarquer au Congrès de médecine
coloniale de Paris.
Qui donc oserait affirmer que le féminisme
n'est pas un article d'exportation ?
) (
L'extension du jardin
botanique de Tananarive
Sur les propositions de M. Perrier de la
Uathie, le savant naturaliste, et de M. G.
Petit, délégué du Muséum d Histoire Natu-
relle, de Paris, tous deux actuellement en
mission à Madagascar, le Gouverneur Géné-
ral Cayla vient de décider la réorganisation
du Jardin Botanique de Tananarive.
Le projet qui a été adopté comporte
l'agrandissement du , jardin existant et la
création d'un parc zoologique.
Par l'adduction d'eau sous pression, des
superficies actuellement inutilisées seront af-
fectées à la culture de nouvelles familles vé-
gétales. D'autre part, une partie de l'établis-
sement sera aménagée pour recevoir les ty-
pes les plus caractéristiques de la faune mal-
gache.
Les premières installations seront réalisées
dès le début de 1933.
) -.- (
Suicide en mer
Mlle Henrard s'est bien jetée à la mer
L'enquête faite sur la disparition de Mite
Henrard, à bord du paquebot Ex pl orateur-
Grandidier, permet de confirmer en tous
points l'information publiée mardi.
Dans les milieux policiers marseillais et à
bord du Graltdidier.1 les déclarations sont
toutes unanimes à reconnaître que la malheu-
reuse jeune fille s'est donné volontairement
la mort. Elle était âgée de 25 ans.
Mlle Henrard avait entrepris une croisière
en Chine, mais elle dut l'interrompre et dé-
barquer à Djibouti. Au passage du Grandi-
dier., elle prit place à bord. Elle était recom-
mandée aux autorités du navire.
Le 20 septembre, le paquebot quittait Dji-
bouti. Le soir, la jeune fille soupa dans sa
cabine. La chaleur était accablante. Elle
avait manifesté le désir de se reposer. Ce-
pendant, dans la nuit, on la vit se promener
sur le pont des premières classes. On l'aper-
çut pour la dernière fois vers deux heures du
matin. C'est à six heures que le personnel du
bord constata sa disparition.
Mardi matin, M. Cals, chef de la SûretS,
et les autorités maritimes ont minutieuse-
ment examiné les bagages de Mlle Henrard.
Dans une valise, on a trouvé deux lettres dé-
chirées. On a pu les reconstituer. Elles sont
bien écrites par la disparue. Dans ces deux
missives, la jeune fille annonçait son inten-
tion de mettre fin à ses jours.
« Je sens, écrivait-elle, que je ne peux plus
vivre. L'existence me devient intolérable. »
Il n'y a donc aucun doute possible. Mlle
Henrard s'est suicidée en se jetant à la mer
pendant la traversée de la Mer Rouge.
+
Le voyage du Surcouf
»♦«
Le départ
Le vice-amiral Le Do, préfet maritime, a
visité le sous-marin Surcouf. Au moment
du départ du navire pour la Guinée l'équi-
page rassemblé sur le pont a reçu les sou.
haits du commandant en chef de la région
maritime. Un temps splendide favorise le dé-
part du navire.
Les formes du crédit agricole
mutuel à Madagascar
«♦»
Le décret du 18 avril 1930 a organisé
comme on le sait le crédit, la mutualité et la
coopération agricoles à Madagascar et dépen-
dances.
L'organisation repose sur le principe de la
mutualité ; les prêts sont accordés par les
agriculteurs eux-mêmes, groupés en Caisse
de crédit agricole mutuel, qui en prennent
la responsabilité et veillent à leur rembour-
sement. C'est à ces Caisses que sont avancées
les sommes nécessaires à 1 octroi des prêts,
le crédit qui leur est accordé variant suivant
leur importance et l'étendue de leur respon-
sabilité, laquelle peut être totale, partielle
ou réduite au moment des parts souscrites.
Cette forme de crédit coopératif a pour
avantage :
io De mettre à la disposition des agricul-
teurs des avances pour fonds de roulement,
consentis à un taux peu élevé et dont la date
de remboursement coïncide avec la vente de
leur récolte (prêts à court terme dits prêts de
campagne) ;
20 - De leur avancer pour les améliorations
foncières des sommes dont le remboursement
échelonné permet une répartition des char-
ges sur une longue période (prêts indivi-
duels à moyen terme et à long terme);
30 De permettre aux agriculteurs groupés
en associations ou en coopératives l'achat,
la construction ou l'aménagement de bâti-
ments et machines sans qu'ils aient à immo-
biliser des capitaux importants (prêts à long
terme collectifs).
L'organisation comprend des associations
et des caisses de crédit agricole mutuel.
Les associations ont pour but de grouper
les efforts et les moyens individuels de leurs
adhérents en vue d améliorer les conditions
de la production agricole : abaissement du
prix de revient, obtention d'un prix de vente
plus élevé.
Les caisses de crédit comprennent des cais-
ses locales, dont peuvent faire partie les
membres des associations agricoles et ces as-
sociations, elles-mêmes, des caisses régionales
et une caisse centrale.
Les premières forment les cellules initiales
de l'institution. Elles sont composées de so-
ciétaires individuels ou collectifs (associa-
tions ou coopératives). Leur capital est formé
au moyen de parts sociales souscrites par
leurs adhérents. Ces parts ne peuvent faire
l'objet d'aucune spéculation; elles représen-
tent simplement des engagements pris par les
adhérents envers la société.
Les caisses régionales sont constituées par
les associations et les caisses locales suivant
le même principe. Elle sont les organes de
répartition des fonds ; à ce titre elles doivent
guider et contrôler les caisses locales.
Au troisième échelon, la caisse centrale
gère les fonds de la dotation et donne tou-
tes directives nécessaires en vue du bon fonc-
tionnement du crédit agricole. ',.
C'est sur la garantie morale offerte par les
groupements primaires que la caisse centrale
s'appuie pour accorder aux membres des
caisses locales les prêts demandés.
Les garanties réelles présentées, indispen-
sables à toute opération de crédit, ne font que
s'ajouter à cette confiance dans le groupe-
ment.
Tel est, brièvement résumé, le mécanisme
du crédit agricole à Madagascar.
) -M+I- <
MARIAGE
«♦»
Un prince dahoméen
épouse une cantatrice américaine
Le prince dahoméen Kojo Touvalou Houe-
non a épousé, ce matin, à 11 heures, à la
mairie du 611 arrondissement, Mrs Roberta
Dodd Crawford, de Chicago, cantatrice amé-
ricaine. La bénédiction nuptiale sera donnée
aux jeunes époux à Ouidah (Dahomey), par
Mgr Steinmetz, vicaire apostolique.
M. Simond juquin, maire, a présidé lui-
même la cérémonie et prononcé quelques pa-
roles.
M. Catliala, ancien ministre de l'Intérieur,
a accepté d'être l'un des témoins du prince
au mariage, le connaissant depuis 25 ans,
ils tirent ensemble leurs études à. Bordeaux à
la Faculté de Droit en première année. Après
avoir pris le grade de licencié en droit le
prince a commencé des études littéraires et
s'est inscrit à la Faculté de médecine.
Pendant la grande guerre il a servi comme
médecin auxiliaire.
Le prince Kojo Touvalou est apparenté à
l'ancien roi du Dahomey Béhanzin, et son
père, qui habitait le midi de la France, a mis
l'influence qu'il possédait dans le pays au
service de la France au moment de la con-
quête du Dahomey par le général Dodds
alors colonel.
) - (
Tu te rends compte.
A LA MODE DE GANDHI
Le « zoo » de Londres, qui compte parmi
les plus beaux jardins zoologiques du monde,
a de nombreux pensionnaires, et les anecdotes
sur les faits de leur vie quotidienne défraient
la chronique. Depuis trois mois, le serpent
python est-ce pour avoir raisoii de l'impla-
cable Albion à la mode de Gandhi? est-ce
par chagrin d'amour? est-ce par nostalgie du
pays natal et de ses belles forêts luxurian-
tes ? jeûne. Ses nourrisseurs apitoyés sur
son sort ont essayé en vain de le tenter par des
mets délicats : poulets, pigeons, cochons d'In-
de, souris, rats, grenouilles. Devant cette in-
différence. on a employé la manière jorte, et le
préposé aux vivres a introduit dans la gueule
du python un mélange d'oeufs, de lait et de
glucose. On ne veut plus de suicidé au a zoo »,
car il y a trois ans, un cobra royal mourut après
onze mois de jeûne,
Un de ses « camarades » profita de la situa-
tion pour se montrer capricieux. Monsieur
Royal boudait sur les mets ordinaires, il exi-
gea comme « délicatesse » quotidienne de
beaux petits serpents noir et or qui coûtaient
très cher : soixante francs pièce : il en fallait
six par jour ! On dut augmenter les crédits du
directeur du « zoo ».
Capricieux comme une jolie femme, est-ce
juste? Nous ajouterons comme 1 m cobra royal.
F. J.
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