Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-06-21
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 21 juin 1932 21 juin 1932
Description : 1932/06/21 (A32,N67). 1932/06/21 (A32,N67).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380502p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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feB NUMERO : 80 GBNTLMJSS
MARDI SOIR4 21 JUIN 1982.
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Les Annales Coloniales
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Dirbcteur-Fondatbur i Mareel RUEDEL
roua les article. pubUét dans notre Journal ne peuvent
dire reproduit, guen citant les ANNALES GOLONIALM.
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France et
Colonies Mpw Wt M •
Étranger - - 240 > 125 » 71 »
On s'abonne sans (Irais dam
tous les bureaux de poste.
Un programme
A peine revenu au ministère des Colonies
où il avait laissé des souvenirs qui dureront
longtemps, M. Albert Sarraut a prononcé
à Bordeaux un discours dans lequel il a
esquissé un programme colonial dont je vou-
drais dire quelques mots.
Les idées qu'il a développées ne sont pas
à proprement parler neuves. M. Sarraut les
a exprimées depuis quelque quinze ans à dif.
férentes reprises, soit dans des livres, * soit
sous forme de harangues comme il le fit
l'autre jour.
Qu'il veuille bien ne pas voir dans ces ré-
flexions une critique maussade, mais simple-
ment le rappel dè propos qui sont tout à
son honneur. Il est si rare de trouver des mi-
nistres qui ont une doctrine qu'il serait dé-
placé de leur faire grief d'une constance
dans les idées qu'on ne rencontre par sou.
vent.
M. Sarraut a de la politique coloniale aap
conception qui rencontre la faveur des hom-
mes des partis les plus divers. Il ne s'attarde
pas à examiner longuement le problème ardu
de la légitimité ou de la non-légitimité de la
colonisation. Ce sont là maintenant, dans
une certaine mesure, discussions d'école. Les
faits ont créé une situation sur laquelle il
ne me paraît gu^re possible de revenir. Et y
reviendrait-on qu'on accomplirait un geste
sans grande valeur pratique pour les intéres-
sés, qu'il s'agisse des populations indigè-
nes ou de la métropole. Ce serait comme si,
sous prétexte que le capitalisme a produit et
,produit encore des méfaits, on proposait le
retour aux formes d'activité en honneur au
Moyen-Age ou dans l'antiquité.
M. Sarraut prend les faits tels qu'ils se
présentent et raisonne en conséquence.
Deux problèmes se posent, déclare-t-il,
l'un économique, l'autre à la fois politique
et moral. Pour résoudre le premier, « il faut
dégager plus nettement l'idée et les desseins
d'une économie coloniale qui ne doit pas être
livrée aux hasards de l'improvisation et au
caprice des initiatives en ordre dispersé. 11
faut aux colonies une économie dirigée sous
le signe de la discipline et de l'union P.
Le ministre énumère ensuite les mesures
qui s'imposent pour parachever l'outillage
économique d'outre-mer, pour améliorer les
produits, les standardiser, comme on dit,
et il insiste .sur la nécessité de procéder à
un assainissement financier.
Sur ce^différents points, l'accord me pa- j
.tait* facile entré Ceux qui s iittérèssent au
sort des colonies. L'idée d'une économie
organisée est aujourd'hui acceptée par pres-
que tout le monde. Le libéralisme économi-
que, qui a eu ses mérites, et qui, à un mo-
ment donné, a pu être la forme d'activité la
ipdus propre à favoriser les progrès de la ci-
vilisation, conserve de moins en moins de
partisans. L'économie organisée, qui est une
manière d'économie collective, s'impose dans
les colonies aussi bien que dans la métropole.
La discussion porte seulement, je crois, sur
l'étendue dû domaine qui lui sera concédé
et sur le caractère qu'elle prendra. Les faits
sont plus capables de nous mettre tous
d'accord que les discussions théoriques, si
allantes soient-elles.
Il est cependant un point sur lequel le
discours ministériel ne m'a pas convaincu.
M. Sarrttut, si j'ai bien saisi sa pensée, con-
sidère l'économie coloniale comme une éco-
nomie complémentaire de celle de la métro-
pole. « La possession coloniale, a-t-il déclaré,
est pour la France, comme pour l'Europe,
une condition impérieuse de la vie métro-
politaine. » D'accord, s il s agit de procla-
mer que l'Europe, tout comme notre pays,
a besoin des produits qui ne se trouvent
pas sur son sol. Ceci est l'évidence même.
Notre civilisation serait paralysée si # les
pays exotiques, et en particulier les régions
tropicales, ne nous fournissaient pas cer-
tains aliments ou certaines matières dont
nous ne saurions nous passer.
Mais convient-il de dire que la production
coloniale doit être fonction de celle de la
métropole ? Je ne le pense pas. Certes il
est tentant de vouloir coordonner l'une et
t'auttè pour que des intérêts importants ne
soient pas sacrifias op tout au mojns sérieu-
sement atteints. Seulement, pn n'y parvient
pas. Les colonies veulent prendre un essor
économique indépendant, et je ne vois pas
sur quoi on peut se fonder pour le leur inter-
dire
-
D'autre part, esMl possible de 'faire de ce
que l'on appelle « l'Empire colonial. une
fPlité économique ? Je ne le pense pas
davantage. Il existe dans notre Romaine co-
lonial comme dans celui de Ir Angleterre des
forces centripètes, mais aussi des forces
centrifuges. Et pas plus que nos amis
d'outre-Manche, nous ne parviendrons pas à
dominer complètement ces dernières
La question dont j'esquisse ici très rapi-
dement l'un des aspects n'est pas nouvelle.
Elle est aussi vieille que la conquête colo-
niale. Mais elle n'est pas résolue. M. Sar-
raut en indique implicitement la solution.
Mais la discussion est loin d'être épuisée.
Reste le problème ,politique et moral. M.
Sarraut a célébré la politique d'association
oui habilite progressivement les populations
dont nous avons assumé la tutelle à colla-
borer avec nous. C'est parfaitement juste.
Par ailleurs, il s'écriait : « rai horreur des
formules fallacieuses qui violentent les ryth-
mes réguliers du progrès en décrétant que
des races attardées peuvent s'élever d un
spul coup aux stades. de civilisation, que nous
n'avons atteints nous-mêmes qu après de
jnngft siècles d'expérlonon, de douleurs, de
tâtonnements et d'épreuves. Mais je crois
également de toutes mes forces que nous
n avons pas le droit d'arrêter en un point
arbitrairement fixé l'ascension des peuples
arriérés que nous conduisons vers la lumière
et l'espoir d'une destinée plus haute. Notre
administration coloniale doit se pénétrer en
tout lieu de cette vérité profonde..
Si j'en @ excepte la première phrase, dont
le sens m'échappe quelque peu car je ne
vois pas bien à qui s'adresse l'allusion
qu'elle contient les paroles du ministre
rencontieront l'adhésion unanime. Mais les
plus beaux discours, surtout ceux des hom-
mes au pouvoir, n'ont d'intérêt que dans la
mesure où les pensées qu'ils expriment -se
traduisent en actes. Nous ne doutons pas
que l'esprit généreux du ministre ne pénètre
tous les degrés de la hiérarchie coloniale.
Henry FonfGnier,
Député du Cantal.
< t
A l'Académie des Sciences
–i–
Le çféxiéràî Tilho,
membre de l'Académie des Sciences
L'Académie des Sciences a procédé, dans
sa séance d'hier, à la nomination d'un membre
titulaire dans sa section de géographie et de
navigation, en remplacement du général Fer-
rié.
C'est sur le nom d'un autre offiçier général
que s'est concentrée la grosse majorité des
sufftages. Le général Tilho a en effet obtenu
dès le premier tour de scrutin 38 voix contre
10 à M. Barillon et 3 au colonel de Martorme.
On peut dire du nouvel élu qu'il est avant
tout un colonial et particulièrement un Afri-
cain. Les nombreuses missions qui lui ont été
confiées le conduisirent non seulement sur les
confins de l'Algérie, mais encore dans les ter-
ritoires Nord de l'Afrique occidentale, et bien
plus loin encore, jusqu'à Madagascar. Ses tra-
vaux géodésiques, géologiques, topocraphiques
et météorologiques embrassent le. Sahara, une
eartie de la boucle du Niger, ainsi que le
Barkou, l'Ennedi, le Tibesti, le Darfour et
les régions avoisinant le Tchad, Ils condensent
une somme de renseignements de premier ordre
sur des pays qui, jamais auparavant, n'avaient
été scientifiquement explorés.
Le vote de t Académie des Sciences con-
sacre donc une val eur scientifique hors de pair
en même temps qu'une œuvre considérable
réalisée pendant des années consacrées entière-
ment à la gloire de la science française apptP
quée à nos coloniçs,
AtOUtOM que depuis quatorze ans, le géné-
ral Titho était membre correspondant de
VAcadémie des Sciences,
P.-C. G. F.
) - (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
1..
Communication de M. Marcel Olivier
L'Académie des sciences morales et poli-
tiques a entendu M. Marcel Olivier, gou-
verneur général des colonies, qui a terminé
la lecture de sa communication sur la poli-
tique sociale dans les colonies françaises.
> + -
Dans les Académies
* tt.
Nomination
M. Tfliprh fççtpur 9 l'Académie
d'Alger, est pointé fecteuf dç l'Académie
de Montpellier, en remplacement de M.
Coulet, appelé à d'autres fonctions.
>
A la direction
de la sûreté générale
0 te ,.
M. Chautemp" ministre de l'Intérieur, a
fait signer par le Président de la Républi-
que un décret nommant M. Thomé, direc-
teur de la Sûreté générale, en remplacement
de M. Pierre Julien, préfet de l'Aller, qui
occupait ce poste sous les m\tr
et Tardieu.
M. Thomé, préfet de la Gironde en dis-
ponibilité, avait lui-même été nommé direc-
teur de la Sûreté générale par M. Steeg
quand celui-ci prit le pouvoir au cours de la
dernière législature, et c'est M. Julien qui
lui avait succédé à la chute du cabinet
Steeg. M. Thomé avait alors été nommé
commissaire du gouvernement de la Banque
d'Indochine, fonction qu'occupait ftv$p{ lui
M, Julien; (
En vertu d'un second décret pris par M.
Chautemps, M. Pierre Julien retourne,
comme délégué de l'Etat à la Banque d'In-
dochine.
CINÉMA COLONIAL
«yv If.
« Alerte M
M. Jean Arroy, l'auteur de S.O.S. Foch,
entreprend, avec le concours de la marine de
guerre, la réalisation d'un nouveau film,
Alerte. Il s'est embarqué à Alger sur le
La M olte-Picguet pour tourner des scènes) 4M
cours des manœuvres d'escadre.
Le film du baron Gourgaud
t-0 vtai visage 'de VAfrique du baron
Gourgaud, a été présenté, à Rome, à l'Ins.
titut International d'Education par la film,
de la Société des Nations. M. Mussolini 3
fait témoigner au baron Courtaud son admi-
ration pour « la façon remarquable » dont
le film est prfvsBrtt ,
Pour mes Bananes
Il
N avons-nous fait, les
uns èt les autres,
des articles à
l'éloge de la ba-
nane i Avons-nous
recommandé sou-
vent ce fruit, sa-
voureux et déli-
cieux à tous nos compatriotes qui l'ignoraient
ou à peu près ? Avons-nous écrit des articles
et des articles sur la nécessité urgente d'or-
ganiser les transports, et au point de vue de
la conservation du produit et au point de vue
de la rapidité des. arrivages ?
Or} voici un exemple de la façon ingé-
nieuse dont Vadministration encourage ces
efforts.
J'ai sous les yeux une délibération de la
Chambre de Commerce de Sète. Ce port,
admirablement placé au carrefour des deux
lignes de chemins de fer, P.-L.-M. et Midi,
paraît un endroit tout indiqué pour le débar-
quement des bananes. Son hinterland, vaste
et peuplé, offre à la consommation un champ
très large et très riche. Autant d'éléments ap-
préciables, tt. est-ce pas ? à qui veut favo-
riser en France le goût et Vhabitude de ce
fruit exotique.
Eh bien, non ! il paraît que l'intention
de Vadministration supérieure est de dé-
fendre Vimportation des bananes par ce port,
et, d'une façon absolue, par tout autre port
que ceux qui sont pourvus d'un inspecteur sa-
nitaire. Vous pouvez les compter sur le bout
du doigt, ils ne SOlt( pas ftotnlJtCux; tous les
ports moyens et les petits ports seraient
frappés dit même coup.
Je n'envisage pas le problème général des
inconvénients qu'il y a, et pour le temps de
paix, et (sommes-nous autorisés à rejeter ,
à-jamais cette abominable hypothèse î) pour
le temps de guerre, à limiter l'activité mari-
time de la France à cinq ou six centres, et
pas plus. L'exemple récent de 1914 devrait
nous faire réfléchir sur la situation désespé-
rée ote nous nous serions trouvés si nous
n'avions eu sur la côte méditerranéenne
qu'un seul port doté de l'outillage néces-
saire. Je m'en tiens à ta question des ba-
nanes.
Ainsi, la pratique est la suivante : les
bananes arrivent à Marseille, où l'inspecteur
sanitaire procède à leur vérification ; de là,
elles reprennent la mer, dûment vérifiées, et
elles sont apportées à Sète (ou à Port-Ven-
dtes, si l'ole veut) après cette station obli-
gatoire. N'est-ce pas qu'on découvre une fois
de plus le désir, - si souvent constatât de :
rendre les choses plus simples, les opérations
plus commodes, les échanges plus aisés t
J'attends bien qu'il faut une inspection
sanitaire, et je ne suis pas de ceux qui font
fi des sécurités imposées par le souci de l'hy-
giène, de la santé publique, de la bonne ali-
mentation, Mais, quelles que soient la compé.
tence, la' science, la conscience de l'inspec-
teur sanitaire de Marseille (et ces qualités-là
ne sont pas en cçust) , la Chambre de com-
merce fait observer qu'on pourrait en trouver
ate moins autant sans courir bien loin. Il y
a à Montpellier une Ecole d'Agriculture,
justetlzeltt renommée. Elle compte, aujour-
d'hui comme hier, des savants 'dont le renom
a franchi les frontières. Il suffirait d'habi-
liter un de ces maîtres éminents pour faire
la vérification des bananes et des fruits dans
le port de Sète. Il faut vingt-cinq minutes de
Sète à Montpellier, et réciproquement : pré-
tendre qu'il y a là la moindre difficulté,
c'est -- une vraie plaisanterie,
La vérité, la vérité vraie, c'est qu'il est
inutile que nous fassions, les uns et les
autres, et depuis des années, des efforts mul-
tipliés pour propager la banane en France,
si d'autre part on travaille à gêner l'impor-
tation, à limiter la consommation, à contra..
rier notre propagande.
Nous ne nous laisserons pas faire d'ail-
leurs, on peut et ee persuadé.
Mario Houston,
Sénateur de Iloétaitit,
Ancien ministre,
) -.- (
On peut téléphoner
d'Algérie au Maroc
>1»
Depuis quelque temps, des essais étaient
entrepris afin d'établir des communications
téléphoniques publiques régulières entre
l'Algérie et le Maroc. Ces essais cmt été con-
sacrés par une conversion entre Casablanca
et Alger.
Cette première liaison verbale entre la
capitale de l'Algérie et la grande ville ma-
rocaine a donné des résultats concluants et
d'autant plus appréciables qu'ils ont été
obtenus malgré des moyens limités et un
parcours particulièrement difficile, en rai-
son de la longueur des lignes aériennes. En
effet, si d'Alger à Orau le câble souterrain
a pu être utilisé, d'Oran à Rabat, ce sont
des ligues aériennes qui ont été installées.
Plusieurs systèmes de relais contribuent à
améliorer le rendement de ces lignes, en cor-
rigeant certaines déformations inhérentes
aux fils aériens. De Rabat à Casablanca, ce
sont à nouveau des câbles souterrains qui
assurent les comuiuuications.
Les essais étant virtuellement terminés, le
service public est ouvert depuis dimanche
entre les postes d'abonnés et les postes pu-
blics
) mvm (
M. Chaitemps reçoit N. Carde
M!*
M- Camille Chautemps, ministre de l'ln..
térieur, a reçu hier matin M. Carde, Gou-
verneur général de l'Algérie.
Ce que la Tunisie
demande à la France
'.1
Une commission instituée en 1924 par
M. Herriot, alors ministre des Affaires
étrangères tout comme aujourd'hui, avait
été appelée à délibérer sur certaines réfor-
mes réclamées par l'opinion publique tuni-
sienne.
Avec la chute du premier ministère Her-
riot la commission dite des Affaires tuni-
siennes disparut et personne n'entendit ja-
mais plus parler d'elle. Son existence assez
courte apparaît, du moins, comme un témoi-
gnage d'une certaine bonne volonté d'inten-
tipn du gouvernement qui la créa.
Aussi bien, la Tunisie ne demande pas
aujourd'hui la résurrection d'une commis-
sion Jlont la composition même faisait pré-
sumer son impuissance terminale. La Tuni-
sie réclame des actes d'autorité clairvoyante
qui traduisent dans les faits cette politique
libérale que lé nouveau gouvernement fran-
çais nous fait espérer.
Les affirmations de M. Herriot touchant
la conduite des affaires coloniales sont un
indice que quelque chose va changer ou
pourrait changer. Dans sa déclaration mi-
nistérielle le nouveau président du Conseil
parlet en ffet, de promouvoir au profit des
populations des colonies « une œuvre fra-
ternelle de progrès social et humain dont la
France démocratique doit donner le plus
haut exemple ». Cette formule, bien qu'un
peu vague, permet de croire que le nouveau
gouvernement a l'intention d'appliquer dans
l'ensemble des territoires soumis à l'in-
fluence directe de la France une politique
plus libérale que celle que nous avons con-
nue jusqu'à présent, en Tunisie du moins.
ED.¡..vérité) le retour au pouvoir de M. Her-
riot et de ses amis n'a pas été sans ra-
nimer les espoirs du passé et les énergies
du présent au cœur de ceux qui ont de-
mandé hier et qui demandent aujourd'hui,
avec une insistance accrue par l'attente, des
réformes politiques et sociales pour un pays
qui en a besoin.
Les revendications tunisiennes que les
nécessités économiques autant que l'évolution
des esprits ont rendu nécessaires sont assez
connues, même hors de la Régence. Tous
ceux, parlementaires et publicistes. qui se
sont occupés de la Tunisie ont eu 1 occasion
d'en entendre parler. Qu'on nous permette
de les rappeler brièvement ;
io Recrutement des membres du Grand
Conseil au suffrage universel et délibération
çà commun de la section française et de la
section indigène de cette assemblée j
20 Réforme du régime municipal dans le
sens de la loi française, entraînant l'élec-
tion des conseillers municipaux, qui sont
-actuellement nommés par 1 Administration;
30 Extension du régime communal à. tout
le territoire de la Régence. La commune ru-
rale n'existe pas. Quelques villes et centres
urbains sont seulement érigés en commune.
Tout le reste du pays est soumis à la tu-
telle directe et étroite de l'Etat;
4° Reconnaissance légale des syndicats
ouvriers dans l'esprit de la loi de 1884;
5° Promulgation de la loi française sur
la journée de huit heures, la durée légale
de la journée de travail est encore fixée à
dix heures dans la Régence;
6° Création des Conseils de Prud'hommes
pour le règlement des différends surgissant
entre ouvriers et patrons;
7° Abrogation des décrets de février 1926
restreignant la liberté de la presse et la li-
berté d'opinion.
L'accomplissement de ces. réformes ou
leur amorce réelle sera de nature à ren-
dre au Protectorat cette souplesse des mou-
vements qu'il est en train de perdre dans
le domaine budgétaire aussi bien que dans
l'ordre économique et social. Les institu..
tions doivent évoluer en même temps que
1 esprit des hommes ; autrement il se pro-
duit un déséquilibre dangereux entre les
idées et les faits. Cette rupture d'équilibre
est d'autant plus certaine, si des mesures
libérales ne viennent pas la prévenir, que
le génie de la France a pour tradition cons-
tante de faire mûrir les idées de justice et
de liberté, là où son influence se déve-
loppe. Faisons en sorte que les faits corres-
pondent toujours à la marche normale des
idées.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
y ..8-E-
M. François Manceron à Bizerte
M. François Manceron. résident général,
s'est rendu en visite officielle dimanche ma-
tin à Bizerte, répondant à l'invitatiod adres-
sée par la chambre de commerce.
Visite au port de Bizerte
Après les présentations, M. Manceron et
sa suite ont visité les silos du port, première
installation de ce genre édifiée en Tunisie.
La visite s'est déroulée sous la conduite de
M. Fort, président de la chambre de com-
merce et administrateur délégué des Silos du
port.
Le ministre a félicité M. Fort pour l'œuvre
accomplie sur son initiative..
Inauguration d'un dispensaire
d'hygiène sociale
M. Manceron a posé ensuite la première
pierre du nouveau dispensaire, le premier
du genre en Tunisie, destiné à assurer la
lutte contre les maladies sociales.
Un vin d'honneur a été servi dans la salle
des Fêtes de la municipalité.
Un banquet a suivi, auquel assistaient
tous les directeurs généraux des administra-
tions du protectorat, les officiers généraux
de l'escadre et de Bizerte. Les personnalités
tunisiennes et le premier ministre de S. A.
le bey.
Après l'inauguration
A ts. heures, M. Manceron s'est rendu
en automobile dans les environs de Bizerte
pour effectuer la promenade circulaire de la
Corniche; puis, à 10 heures, il s'est rendu
au concours hippiqu,
La Commission des Colonies
de la Chambre
) (
CONSTITUTION DE LA COMMISSION
Voici par ordre alphabétique la constitu-
tion de la commission des colonies de lu
Chambre :
Henri Brière, député d'Oran (2° cire.)
Camille Briquet, député de l'Eur (Evireux
2° circ.).
Georges Breï, député (Redon).
Castagnez, dé uté* du Cher (Sanderre).
Léon Caslel, déiputé de l'Aude (Narbon-
ne, 2o cire.).
Georges Chauvin, député de l'Eure
(Evreux, lro circ.).
Jules Cuttoli, député de l'Algérie (Cons-
tantine, 39 circ.).
Biaise Dtagne, député du Sénégal.
Alcide Delmont, député de la Martinique
(lre circ.).
Desc/uzeaux, député de l'Indre (Chàteau-
roux, l'8 circ.).
Henry Fontanier, député du Cantal, (Mau-
riac).
Henry Fougère, député de l'Indlre (La
Châtre).
Pierre Forgeolj député de la Marne (Eper-
nay).
Michel Geistdoerfer, député des Côtes-da-
Nord (Dinan, lro cire.).
Emile Goude, députe du Finistère (Brest
lr0 cire.).
Graève, député de la Guadelouipe (circ.).
Comte de Grand-maison, député de Mai-
ne-et-Loire (Saumuir).
Louis Guillon, député des "Vosges (Mire-
court).
André Jouffraull, député des Deux-Sèvres
(Niort ire cire.).
Lagrosllliôre, député de la Martinique
(20 circ.).
Malingre, député de Paris, 11* arrondis-
sement.
Mallarmé j député de l'Algérie (2° cire.).
Louis Marsais, député de la Seine (Pan-
tin).
Martineaud-Desulat, député de Paria 19"
arrondissement *(2° circ.).
Monnerville, député de la Guyane.
Nouelle, député de Sàône-et-Lolre (Cha-
lon-sur-Saôjjie lre circ.)
Ernest outrey, député die Cochirichine.
Michel Parés, député d'Oran (lro circ.).
Micltel Parès, , f uté de l'Yoorm-e« (Joi-
Perreau-Pradier, député de l'Yonne, (Joi-
gny-Tonnerre 20 circ..
Louis Proust, député de l'Indre-et-Loire
(Tours lro circ.).
Louis Quesnel, député de Seinie-Inlérieure
(Yvetot).
lieille-Soultj député du Tarn (Castres 211
circ.).
Tantl Revtllon, député de l'Ain (Bourg
circ.).
Roux-Freissineng, député de l'Algérie
(Oran 3° cire.).
Marc Rucart, député des Vosges (Epinal).
Georges Seapini., député- de Paris (17°
arrond., lra circ.).
Sixtc-Quenin, député des Bouches-du-
Rhône (Arles).
Susset, député de Paris, 10o arrondisse-
ment (lro circ.).
RhSôunsesert,, , de, Paris, 1111, arrondis-
Taittinger, député do Paris, ter arrondis-
ment. de Paris arrondis-
De fastes, député de Paris, 15° arrondis-
sement (28 ciro.).
J.-M. Thomas, député de Saône-et-Loire
(Chàlon-su.r-Sa.Óne 20 circ.).
Tillie, député du Pas-de-Calais (Saint-
Omer, lre circ.).
Ulrich, député de Tarn-et-Garonne (Mon-
hauban).
Alexandre Varenne. député du Puy-de-
Dôme (Riom 28 circ. )..
Quelques précisions
Notons que parmi les députés de l'Algé-
rie MM. Henri Fiori (Alger lro circ.), Guas-
tavino (Alger 3° circ.), Morinaud (Constan-
lin'e lro cire.), ne font pas partie de la com-
mission.
Parmi les députés coloniaux MM. Pierre
Dupuy (Inde françaisel, Candace (Guade-
loupe lro circ.), sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies, Auguste Brunet, Gasparin (Réu-
nton) ne sont pas parmi les membres de
la commission de l'Algérie des colonies et
protectorats.
'Aucun ancien ministre des Colonies ne
fait partie de la commission. On y enregis-
tre la présence d'un ancien Gouverneur gé-
néral de l'Indochine, M. Alexandre Va-
renne, d'un ancien sous-secrétaire d'Etat
d'un cabinet de gauche (ministère Briand,
novembre 1925), M. Georges Chauvin, de
deux anciens sous-secrétaires d'Etat du ca-
binet Tardieu, MM. Alcide Delmont et Per-
reau-Pradier ; d'un ancien ministre des
Travaux publics (ministère Poincaré, no-
vembre 1982), M. Pierre Forgeot ; d'un anv
cien sous-secrétaire d'Etat aux colonies M.
Blaise Diagne (ministère Laval 1901).
M. Taittinger, président sortant de la
commission sera a nouveau candidat à
cette présidence. Parmi s'es concurrents si-
gnalons MM. Henry Fontanier (S. F. 1. O.),
qui sera probablement le cjandidiat de
l'Union des gauch'es, Roux-Freissineng
(gauche radicale) qui groupera sur son
nom les républicains "du centre, et Louis
Proust (radical-socialiste).
La Commission par groupes
SOCIALISTES S. F. I. O. (131)
10 membres
MM. tJeschizeaux, Henry Fontanier,
Emile Goude. Lagrosillière, Louis Marsais,
Georges Nouelle, Sixte-Qiienin, J.-M. Tho-
mas, Alexandre Varenne.
PARTI RÉPUBLICAIN-SOCIALISTE (12)
2 membres
MM. Pierre Forgeot, Susset.
RADICAUX-SOCIALISTES (160)
12 membres
MM. Camille Briquet, Léon Castel, Geor-
ges Chauvin, Jules Cuttoli, Michel Gelat-
doerfer Graëve, 'André Jouffrault, Marti-
neaud-Desplat, Monnerville, Louis Proust,
Tony Revillon, Marc Rucard.
INDÉPENDANTS DE GAUcm: (23)
2 membres
MM. Alcide Delmont, Malingre.
GAUCHE RADICALE (47)
4 membres
M M. Mallarmé, Ernest Oulrey, Roux-
Freissineng, Ulrich.
RÉPUULICAINS DE GAUCHE (30)
3 membres
MM. Perreau-Pradier, Louis Quesnel,
Tillie.
CENTRE RÉPUBLICAIN 33)
3 membres
MM. Georges Bret, Henri Brière, de Tas-
tes.
DÉMOCRATE-POPULAIRES (16)
1 membre
M. Reille-Soult.
RÉPUBLICAIN ET SOCIAL (18)
1 membre
M. de Grand-maison.
FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE (41)
3 membres
MM. Henry Fougère, Michel Parés,
Pierre Taittinger.
INDÉPENDANTS D'ACTION ÉCONOMIQU
SOCIALE ET PAYSANNE (8)
1 membre
M. Louis Guillon.
INDÉPENDANTS (14)
2 membres
MM. Blaise Diagne, Georges Scapini.
Membres sortants
MM. Georges Bret, Camille Briquet, Ju-
les Guttoli, Alcide Delmont, Henry Fougère,
Guude, Graëve, de Grandmaison, Jouffrault,
Louis Marsais, Ernest Oulrey, Perreau-
pradiet., Proust, Louis Quesnel, Roux-Freis-
sindng, Sixte-Quenin, Taittinger, Thomas,
de Tastes, Alexandre Varenne.
Députés sortants réélus
Les députés sortants revenus à la com-
mission des colonies : MM. Georges Bret
(cent. rép.), Henri Brière (cent. rép.), Ca-
mille Briquet (rad. soc.), Léon Castel (rad.
soc.), Jules Cuttoli (rad). soc.), Blaise Dia-
gne (ind. de droite)^ Atcidf: Delmont (ind.
gauche), Pierre Forgeot (rép. soc.), Henry
Fougère [féd. rép.), Geistdoerfer (rad. soc.),
Goude (S.F.I.O.), Gradue (raid, soc.), de
Grandmaison (rép. et soc.), Jouifrault (rad.
soc.), Malingre (ind. de g.), Mallarmé ,g.
rad.), Louis Marsais (S.F.I.O.) Nouelle
(S.F.I.O.), Ernest Oulrey (g. radl), Michel"
Parés (féd. rép.), Perreau-Pradier (rév. gwuche), Louis Proust (rad. soc.), Louts
Quesnel (rôp. de gauche), fletlle-Soult \dé-
moc. pop.), Roux-Freissineng (gauch'e rad),
Marc Rucârt (nul. soc.), Georges Scapini
indÓp.), Sixtc-Quenin (S.F.I.O.), Taittinger
(rép. dém.), de Tastes (cent. rép.), Thomas
(S.F.LO), Alexandre Varenne (S.F.I.O.).
Nouveaux députés élus
De nouveaux élus sont membres de la
commission : MM. Castagnez (S.F.I.O.),
Deschizeaux (S.F.I.O.), Louis Guillon (ac-
tion éc soc. pay.), Marlineaud-Desplat (rad-
soc.), Monnerville (rad. soc.), Tony Revil-
ton (radi. soc.), Susset (rép. soc.), Tillie
(rép. de g.), Ulrich (gauche rad.).
Des députés battus antérieurement et
réélue en mai dernier siégeront à la com-
mission des colonies, MM, Georges Chalt-
uin (rad. soc.), notre aimi et collaborateur
Henry Fontanier (S.F.I.O.), Lagrosillière
(S.F.t. O.). M. Henry Fontanier a déjà ap-
partenu à la commission et en était vice-
président à la législature 19244928.
»+•
Dans les grandes Commissions
COMMISSION DES FINANCES
1 communiste, M. Thorez.
1 Unité ouvrière, M. Garchery.
10 socialistes S. F. T. O., MM. Vincent
AurioL, Bellouce, Léon BLum, Ernest La-
font, Marquet, Mach, Monnet, Renauilel,
Spinasse, Valière.
1 Gauche indépendante, M. Guy La Cham-
bre.
1 socialiste français, M. J.-L. Breton.
ton.
1 républicain socialiste, M. Emile Borel.
11 radicaux socialistes. MM. Archimbaud,
Georges Bonnet, Pierre D cris, Dezar-
naulds, Jacqnic-r, Jaubcrt, Lamoureux, l.as-
salle, Malvy, Nognro, Jammy Schmidt.
2 indépendants de gaucho, MM. L.-L.
Dreyfus, Malingre.
3 membres dn la Gauche radicale, MM.
de Chappedelainc, Dariac, Delesalle.
2 républicains do gauche, MM. Barcty,
Bonnevay.
3 membres du Centre républicain, MM.
Patenôtrc-Besnoyers, Maurice Pctsche, Paul
ncunaud.
1 démocrate populaire, M. Schuman.
1 républicain et social, M. de Tinguy du
Potld.
3 Fédération républicaine, MM. Georges
Bonnefous, Chassaignc-Goyon, de Lasleyrle.
I indépendant d'action économique, so-
ciale et paysanne, M. de Bamcl.
l indépendant, M. Georges Mnndrl.
i isolé appamité aux républicains cho, M. Jacques Stem.
COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
D socialistes, MM. Andraud. Broche, llend
Brunet, Frossart, Frot, Jran T.onguet, Mou-
tet, Hubert Bouger, Georges Weill.
2 Gauche indépendante, MM. Tltébault,
Henry Torrès.
2 socialistes frallçflis, MM. Maxencc Ribié,
Viénot ; (aucun républicain socialisln).
12 radicaux socialislc, MM. li'ra,nçoi.
1Albert, Paul Bastid, Berger y, Campinchi,
(
feB NUMERO : 80 GBNTLMJSS
MARDI SOIR4 21 JUIN 1982.
JOURNHJQOTIDIIN
Kidaction & Administration :
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FAitit au)
lÉLCPH. » LOUVRl !MT
- RICHELIEU «7-M
Les Annales Coloniales
1 - oniziles
LM tMMMMCM et réclame» son! regm m
bureau du fôurnai.
Dirbcteur-Fondatbur i Mareel RUEDEL
roua les article. pubUét dans notre Journal ne peuvent
dire reproduit, guen citant les ANNALES GOLONIALM.
IIOINIIEIIT,
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V. 6 MOL» 8 VU*
- - -
France et
Colonies Mpw Wt M •
Étranger - - 240 > 125 » 71 »
On s'abonne sans (Irais dam
tous les bureaux de poste.
Un programme
A peine revenu au ministère des Colonies
où il avait laissé des souvenirs qui dureront
longtemps, M. Albert Sarraut a prononcé
à Bordeaux un discours dans lequel il a
esquissé un programme colonial dont je vou-
drais dire quelques mots.
Les idées qu'il a développées ne sont pas
à proprement parler neuves. M. Sarraut les
a exprimées depuis quelque quinze ans à dif.
férentes reprises, soit dans des livres, * soit
sous forme de harangues comme il le fit
l'autre jour.
Qu'il veuille bien ne pas voir dans ces ré-
flexions une critique maussade, mais simple-
ment le rappel dè propos qui sont tout à
son honneur. Il est si rare de trouver des mi-
nistres qui ont une doctrine qu'il serait dé-
placé de leur faire grief d'une constance
dans les idées qu'on ne rencontre par sou.
vent.
M. Sarraut a de la politique coloniale aap
conception qui rencontre la faveur des hom-
mes des partis les plus divers. Il ne s'attarde
pas à examiner longuement le problème ardu
de la légitimité ou de la non-légitimité de la
colonisation. Ce sont là maintenant, dans
une certaine mesure, discussions d'école. Les
faits ont créé une situation sur laquelle il
ne me paraît gu^re possible de revenir. Et y
reviendrait-on qu'on accomplirait un geste
sans grande valeur pratique pour les intéres-
sés, qu'il s'agisse des populations indigè-
nes ou de la métropole. Ce serait comme si,
sous prétexte que le capitalisme a produit et
,produit encore des méfaits, on proposait le
retour aux formes d'activité en honneur au
Moyen-Age ou dans l'antiquité.
M. Sarraut prend les faits tels qu'ils se
présentent et raisonne en conséquence.
Deux problèmes se posent, déclare-t-il,
l'un économique, l'autre à la fois politique
et moral. Pour résoudre le premier, « il faut
dégager plus nettement l'idée et les desseins
d'une économie coloniale qui ne doit pas être
livrée aux hasards de l'improvisation et au
caprice des initiatives en ordre dispersé. 11
faut aux colonies une économie dirigée sous
le signe de la discipline et de l'union P.
Le ministre énumère ensuite les mesures
qui s'imposent pour parachever l'outillage
économique d'outre-mer, pour améliorer les
produits, les standardiser, comme on dit,
et il insiste .sur la nécessité de procéder à
un assainissement financier.
Sur ce^différents points, l'accord me pa- j
.tait* facile entré Ceux qui s iittérèssent au
sort des colonies. L'idée d'une économie
organisée est aujourd'hui acceptée par pres-
que tout le monde. Le libéralisme économi-
que, qui a eu ses mérites, et qui, à un mo-
ment donné, a pu être la forme d'activité la
ipdus propre à favoriser les progrès de la ci-
vilisation, conserve de moins en moins de
partisans. L'économie organisée, qui est une
manière d'économie collective, s'impose dans
les colonies aussi bien que dans la métropole.
La discussion porte seulement, je crois, sur
l'étendue dû domaine qui lui sera concédé
et sur le caractère qu'elle prendra. Les faits
sont plus capables de nous mettre tous
d'accord que les discussions théoriques, si
allantes soient-elles.
Il est cependant un point sur lequel le
discours ministériel ne m'a pas convaincu.
M. Sarrttut, si j'ai bien saisi sa pensée, con-
sidère l'économie coloniale comme une éco-
nomie complémentaire de celle de la métro-
pole. « La possession coloniale, a-t-il déclaré,
est pour la France, comme pour l'Europe,
une condition impérieuse de la vie métro-
politaine. » D'accord, s il s agit de procla-
mer que l'Europe, tout comme notre pays,
a besoin des produits qui ne se trouvent
pas sur son sol. Ceci est l'évidence même.
Notre civilisation serait paralysée si # les
pays exotiques, et en particulier les régions
tropicales, ne nous fournissaient pas cer-
tains aliments ou certaines matières dont
nous ne saurions nous passer.
Mais convient-il de dire que la production
coloniale doit être fonction de celle de la
métropole ? Je ne le pense pas. Certes il
est tentant de vouloir coordonner l'une et
t'auttè pour que des intérêts importants ne
soient pas sacrifias op tout au mojns sérieu-
sement atteints. Seulement, pn n'y parvient
pas. Les colonies veulent prendre un essor
économique indépendant, et je ne vois pas
sur quoi on peut se fonder pour le leur inter-
dire
-
D'autre part, esMl possible de 'faire de ce
que l'on appelle « l'Empire colonial. une
fPlité économique ? Je ne le pense pas
davantage. Il existe dans notre Romaine co-
lonial comme dans celui de Ir Angleterre des
forces centripètes, mais aussi des forces
centrifuges. Et pas plus que nos amis
d'outre-Manche, nous ne parviendrons pas à
dominer complètement ces dernières
La question dont j'esquisse ici très rapi-
dement l'un des aspects n'est pas nouvelle.
Elle est aussi vieille que la conquête colo-
niale. Mais elle n'est pas résolue. M. Sar-
raut en indique implicitement la solution.
Mais la discussion est loin d'être épuisée.
Reste le problème ,politique et moral. M.
Sarraut a célébré la politique d'association
oui habilite progressivement les populations
dont nous avons assumé la tutelle à colla-
borer avec nous. C'est parfaitement juste.
Par ailleurs, il s'écriait : « rai horreur des
formules fallacieuses qui violentent les ryth-
mes réguliers du progrès en décrétant que
des races attardées peuvent s'élever d un
spul coup aux stades. de civilisation, que nous
n'avons atteints nous-mêmes qu après de
jnngft siècles d'expérlonon, de douleurs, de
tâtonnements et d'épreuves. Mais je crois
également de toutes mes forces que nous
n avons pas le droit d'arrêter en un point
arbitrairement fixé l'ascension des peuples
arriérés que nous conduisons vers la lumière
et l'espoir d'une destinée plus haute. Notre
administration coloniale doit se pénétrer en
tout lieu de cette vérité profonde..
Si j'en @ excepte la première phrase, dont
le sens m'échappe quelque peu car je ne
vois pas bien à qui s'adresse l'allusion
qu'elle contient les paroles du ministre
rencontieront l'adhésion unanime. Mais les
plus beaux discours, surtout ceux des hom-
mes au pouvoir, n'ont d'intérêt que dans la
mesure où les pensées qu'ils expriment -se
traduisent en actes. Nous ne doutons pas
que l'esprit généreux du ministre ne pénètre
tous les degrés de la hiérarchie coloniale.
Henry FonfGnier,
Député du Cantal.
< t
A l'Académie des Sciences
–i–
Le çféxiéràî Tilho,
membre de l'Académie des Sciences
L'Académie des Sciences a procédé, dans
sa séance d'hier, à la nomination d'un membre
titulaire dans sa section de géographie et de
navigation, en remplacement du général Fer-
rié.
C'est sur le nom d'un autre offiçier général
que s'est concentrée la grosse majorité des
sufftages. Le général Tilho a en effet obtenu
dès le premier tour de scrutin 38 voix contre
10 à M. Barillon et 3 au colonel de Martorme.
On peut dire du nouvel élu qu'il est avant
tout un colonial et particulièrement un Afri-
cain. Les nombreuses missions qui lui ont été
confiées le conduisirent non seulement sur les
confins de l'Algérie, mais encore dans les ter-
ritoires Nord de l'Afrique occidentale, et bien
plus loin encore, jusqu'à Madagascar. Ses tra-
vaux géodésiques, géologiques, topocraphiques
et météorologiques embrassent le. Sahara, une
eartie de la boucle du Niger, ainsi que le
Barkou, l'Ennedi, le Tibesti, le Darfour et
les régions avoisinant le Tchad, Ils condensent
une somme de renseignements de premier ordre
sur des pays qui, jamais auparavant, n'avaient
été scientifiquement explorés.
Le vote de t Académie des Sciences con-
sacre donc une val eur scientifique hors de pair
en même temps qu'une œuvre considérable
réalisée pendant des années consacrées entière-
ment à la gloire de la science française apptP
quée à nos coloniçs,
AtOUtOM que depuis quatorze ans, le géné-
ral Titho était membre correspondant de
VAcadémie des Sciences,
P.-C. G. F.
) - (
A l'Académie des Sciences
morales et politiques
1..
Communication de M. Marcel Olivier
L'Académie des sciences morales et poli-
tiques a entendu M. Marcel Olivier, gou-
verneur général des colonies, qui a terminé
la lecture de sa communication sur la poli-
tique sociale dans les colonies françaises.
> + -
Dans les Académies
* tt.
Nomination
M. Tfliprh fççtpur 9 l'Académie
d'Alger, est pointé fecteuf dç l'Académie
de Montpellier, en remplacement de M.
Coulet, appelé à d'autres fonctions.
>
A la direction
de la sûreté générale
0 te ,.
M. Chautemp" ministre de l'Intérieur, a
fait signer par le Président de la Républi-
que un décret nommant M. Thomé, direc-
teur de la Sûreté générale, en remplacement
de M. Pierre Julien, préfet de l'Aller, qui
occupait ce poste sous les m\tr
et Tardieu.
M. Thomé, préfet de la Gironde en dis-
ponibilité, avait lui-même été nommé direc-
teur de la Sûreté générale par M. Steeg
quand celui-ci prit le pouvoir au cours de la
dernière législature, et c'est M. Julien qui
lui avait succédé à la chute du cabinet
Steeg. M. Thomé avait alors été nommé
commissaire du gouvernement de la Banque
d'Indochine, fonction qu'occupait ftv$p{ lui
M, Julien; (
En vertu d'un second décret pris par M.
Chautemps, M. Pierre Julien retourne,
comme délégué de l'Etat à la Banque d'In-
dochine.
CINÉMA COLONIAL
«yv If.
« Alerte M
M. Jean Arroy, l'auteur de S.O.S. Foch,
entreprend, avec le concours de la marine de
guerre, la réalisation d'un nouveau film,
Alerte. Il s'est embarqué à Alger sur le
La M olte-Picguet pour tourner des scènes) 4M
cours des manœuvres d'escadre.
Le film du baron Gourgaud
t-0 vtai visage 'de VAfrique du baron
Gourgaud, a été présenté, à Rome, à l'Ins.
titut International d'Education par la film,
de la Société des Nations. M. Mussolini 3
fait témoigner au baron Courtaud son admi-
ration pour « la façon remarquable » dont
le film est prfvsBrtt ,
Pour mes Bananes
Il
N avons-nous fait, les
uns èt les autres,
des articles à
l'éloge de la ba-
nane i Avons-nous
recommandé sou-
vent ce fruit, sa-
voureux et déli-
cieux à tous nos compatriotes qui l'ignoraient
ou à peu près ? Avons-nous écrit des articles
et des articles sur la nécessité urgente d'or-
ganiser les transports, et au point de vue de
la conservation du produit et au point de vue
de la rapidité des. arrivages ?
Or} voici un exemple de la façon ingé-
nieuse dont Vadministration encourage ces
efforts.
J'ai sous les yeux une délibération de la
Chambre de Commerce de Sète. Ce port,
admirablement placé au carrefour des deux
lignes de chemins de fer, P.-L.-M. et Midi,
paraît un endroit tout indiqué pour le débar-
quement des bananes. Son hinterland, vaste
et peuplé, offre à la consommation un champ
très large et très riche. Autant d'éléments ap-
préciables, tt. est-ce pas ? à qui veut favo-
riser en France le goût et Vhabitude de ce
fruit exotique.
Eh bien, non ! il paraît que l'intention
de Vadministration supérieure est de dé-
fendre Vimportation des bananes par ce port,
et, d'une façon absolue, par tout autre port
que ceux qui sont pourvus d'un inspecteur sa-
nitaire. Vous pouvez les compter sur le bout
du doigt, ils ne SOlt( pas ftotnlJtCux; tous les
ports moyens et les petits ports seraient
frappés dit même coup.
Je n'envisage pas le problème général des
inconvénients qu'il y a, et pour le temps de
paix, et (sommes-nous autorisés à rejeter ,
à-jamais cette abominable hypothèse î) pour
le temps de guerre, à limiter l'activité mari-
time de la France à cinq ou six centres, et
pas plus. L'exemple récent de 1914 devrait
nous faire réfléchir sur la situation désespé-
rée ote nous nous serions trouvés si nous
n'avions eu sur la côte méditerranéenne
qu'un seul port doté de l'outillage néces-
saire. Je m'en tiens à ta question des ba-
nanes.
Ainsi, la pratique est la suivante : les
bananes arrivent à Marseille, où l'inspecteur
sanitaire procède à leur vérification ; de là,
elles reprennent la mer, dûment vérifiées, et
elles sont apportées à Sète (ou à Port-Ven-
dtes, si l'ole veut) après cette station obli-
gatoire. N'est-ce pas qu'on découvre une fois
de plus le désir, - si souvent constatât de :
rendre les choses plus simples, les opérations
plus commodes, les échanges plus aisés t
J'attends bien qu'il faut une inspection
sanitaire, et je ne suis pas de ceux qui font
fi des sécurités imposées par le souci de l'hy-
giène, de la santé publique, de la bonne ali-
mentation, Mais, quelles que soient la compé.
tence, la' science, la conscience de l'inspec-
teur sanitaire de Marseille (et ces qualités-là
ne sont pas en cçust) , la Chambre de com-
merce fait observer qu'on pourrait en trouver
ate moins autant sans courir bien loin. Il y
a à Montpellier une Ecole d'Agriculture,
justetlzeltt renommée. Elle compte, aujour-
d'hui comme hier, des savants 'dont le renom
a franchi les frontières. Il suffirait d'habi-
liter un de ces maîtres éminents pour faire
la vérification des bananes et des fruits dans
le port de Sète. Il faut vingt-cinq minutes de
Sète à Montpellier, et réciproquement : pré-
tendre qu'il y a là la moindre difficulté,
c'est -- une vraie plaisanterie,
La vérité, la vérité vraie, c'est qu'il est
inutile que nous fassions, les uns et les
autres, et depuis des années, des efforts mul-
tipliés pour propager la banane en France,
si d'autre part on travaille à gêner l'impor-
tation, à limiter la consommation, à contra..
rier notre propagande.
Nous ne nous laisserons pas faire d'ail-
leurs, on peut et ee persuadé.
Mario Houston,
Sénateur de Iloétaitit,
Ancien ministre,
) -.- (
On peut téléphoner
d'Algérie au Maroc
>1»
Depuis quelque temps, des essais étaient
entrepris afin d'établir des communications
téléphoniques publiques régulières entre
l'Algérie et le Maroc. Ces essais cmt été con-
sacrés par une conversion entre Casablanca
et Alger.
Cette première liaison verbale entre la
capitale de l'Algérie et la grande ville ma-
rocaine a donné des résultats concluants et
d'autant plus appréciables qu'ils ont été
obtenus malgré des moyens limités et un
parcours particulièrement difficile, en rai-
son de la longueur des lignes aériennes. En
effet, si d'Alger à Orau le câble souterrain
a pu être utilisé, d'Oran à Rabat, ce sont
des ligues aériennes qui ont été installées.
Plusieurs systèmes de relais contribuent à
améliorer le rendement de ces lignes, en cor-
rigeant certaines déformations inhérentes
aux fils aériens. De Rabat à Casablanca, ce
sont à nouveau des câbles souterrains qui
assurent les comuiuuications.
Les essais étant virtuellement terminés, le
service public est ouvert depuis dimanche
entre les postes d'abonnés et les postes pu-
blics
) mvm (
M. Chaitemps reçoit N. Carde
M!*
M- Camille Chautemps, ministre de l'ln..
térieur, a reçu hier matin M. Carde, Gou-
verneur général de l'Algérie.
Ce que la Tunisie
demande à la France
'.1
Une commission instituée en 1924 par
M. Herriot, alors ministre des Affaires
étrangères tout comme aujourd'hui, avait
été appelée à délibérer sur certaines réfor-
mes réclamées par l'opinion publique tuni-
sienne.
Avec la chute du premier ministère Her-
riot la commission dite des Affaires tuni-
siennes disparut et personne n'entendit ja-
mais plus parler d'elle. Son existence assez
courte apparaît, du moins, comme un témoi-
gnage d'une certaine bonne volonté d'inten-
tipn du gouvernement qui la créa.
Aussi bien, la Tunisie ne demande pas
aujourd'hui la résurrection d'une commis-
sion Jlont la composition même faisait pré-
sumer son impuissance terminale. La Tuni-
sie réclame des actes d'autorité clairvoyante
qui traduisent dans les faits cette politique
libérale que lé nouveau gouvernement fran-
çais nous fait espérer.
Les affirmations de M. Herriot touchant
la conduite des affaires coloniales sont un
indice que quelque chose va changer ou
pourrait changer. Dans sa déclaration mi-
nistérielle le nouveau président du Conseil
parlet en ffet, de promouvoir au profit des
populations des colonies « une œuvre fra-
ternelle de progrès social et humain dont la
France démocratique doit donner le plus
haut exemple ». Cette formule, bien qu'un
peu vague, permet de croire que le nouveau
gouvernement a l'intention d'appliquer dans
l'ensemble des territoires soumis à l'in-
fluence directe de la France une politique
plus libérale que celle que nous avons con-
nue jusqu'à présent, en Tunisie du moins.
ED.¡..vérité) le retour au pouvoir de M. Her-
riot et de ses amis n'a pas été sans ra-
nimer les espoirs du passé et les énergies
du présent au cœur de ceux qui ont de-
mandé hier et qui demandent aujourd'hui,
avec une insistance accrue par l'attente, des
réformes politiques et sociales pour un pays
qui en a besoin.
Les revendications tunisiennes que les
nécessités économiques autant que l'évolution
des esprits ont rendu nécessaires sont assez
connues, même hors de la Régence. Tous
ceux, parlementaires et publicistes. qui se
sont occupés de la Tunisie ont eu 1 occasion
d'en entendre parler. Qu'on nous permette
de les rappeler brièvement ;
io Recrutement des membres du Grand
Conseil au suffrage universel et délibération
çà commun de la section française et de la
section indigène de cette assemblée j
20 Réforme du régime municipal dans le
sens de la loi française, entraînant l'élec-
tion des conseillers municipaux, qui sont
-actuellement nommés par 1 Administration;
30 Extension du régime communal à. tout
le territoire de la Régence. La commune ru-
rale n'existe pas. Quelques villes et centres
urbains sont seulement érigés en commune.
Tout le reste du pays est soumis à la tu-
telle directe et étroite de l'Etat;
4° Reconnaissance légale des syndicats
ouvriers dans l'esprit de la loi de 1884;
5° Promulgation de la loi française sur
la journée de huit heures, la durée légale
de la journée de travail est encore fixée à
dix heures dans la Régence;
6° Création des Conseils de Prud'hommes
pour le règlement des différends surgissant
entre ouvriers et patrons;
7° Abrogation des décrets de février 1926
restreignant la liberté de la presse et la li-
berté d'opinion.
L'accomplissement de ces. réformes ou
leur amorce réelle sera de nature à ren-
dre au Protectorat cette souplesse des mou-
vements qu'il est en train de perdre dans
le domaine budgétaire aussi bien que dans
l'ordre économique et social. Les institu..
tions doivent évoluer en même temps que
1 esprit des hommes ; autrement il se pro-
duit un déséquilibre dangereux entre les
idées et les faits. Cette rupture d'équilibre
est d'autant plus certaine, si des mesures
libérales ne viennent pas la prévenir, que
le génie de la France a pour tradition cons-
tante de faire mûrir les idées de justice et
de liberté, là où son influence se déve-
loppe. Faisons en sorte que les faits corres-
pondent toujours à la marche normale des
idées.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
y ..8-E-
M. François Manceron à Bizerte
M. François Manceron. résident général,
s'est rendu en visite officielle dimanche ma-
tin à Bizerte, répondant à l'invitatiod adres-
sée par la chambre de commerce.
Visite au port de Bizerte
Après les présentations, M. Manceron et
sa suite ont visité les silos du port, première
installation de ce genre édifiée en Tunisie.
La visite s'est déroulée sous la conduite de
M. Fort, président de la chambre de com-
merce et administrateur délégué des Silos du
port.
Le ministre a félicité M. Fort pour l'œuvre
accomplie sur son initiative..
Inauguration d'un dispensaire
d'hygiène sociale
M. Manceron a posé ensuite la première
pierre du nouveau dispensaire, le premier
du genre en Tunisie, destiné à assurer la
lutte contre les maladies sociales.
Un vin d'honneur a été servi dans la salle
des Fêtes de la municipalité.
Un banquet a suivi, auquel assistaient
tous les directeurs généraux des administra-
tions du protectorat, les officiers généraux
de l'escadre et de Bizerte. Les personnalités
tunisiennes et le premier ministre de S. A.
le bey.
Après l'inauguration
A ts. heures, M. Manceron s'est rendu
en automobile dans les environs de Bizerte
pour effectuer la promenade circulaire de la
Corniche; puis, à 10 heures, il s'est rendu
au concours hippiqu,
La Commission des Colonies
de la Chambre
) (
CONSTITUTION DE LA COMMISSION
Voici par ordre alphabétique la constitu-
tion de la commission des colonies de lu
Chambre :
Henri Brière, député d'Oran (2° cire.)
Camille Briquet, député de l'Eur (Evireux
2° circ.).
Georges Breï, député
Castagnez, dé uté* du Cher (Sanderre).
Léon Caslel, déiputé de l'Aude (Narbon-
ne, 2o cire.).
Georges Chauvin, député de l'Eure
(Evreux, lro circ.).
Jules Cuttoli, député de l'Algérie (Cons-
tantine, 39 circ.).
Biaise Dtagne, député du Sénégal.
Alcide Delmont, député de la Martinique
(lre circ.).
Desc/uzeaux, député de l'Indre (Chàteau-
roux, l'8 circ.).
Henry Fontanier, député du Cantal, (Mau-
riac).
Henry Fougère, député de l'Indlre (La
Châtre).
Pierre Forgeolj député de la Marne (Eper-
nay).
Michel Geistdoerfer, député des Côtes-da-
Nord (Dinan, lro cire.).
Emile Goude, députe du Finistère (Brest
lr0 cire.).
Graève, député de la Guadelouipe (circ.).
Comte de Grand-maison, député de Mai-
ne-et-Loire (Saumuir).
Louis Guillon, député des "Vosges (Mire-
court).
André Jouffraull, député des Deux-Sèvres
(Niort ire cire.).
Lagrosllliôre, député de la Martinique
(20 circ.).
Malingre, député de Paris, 11* arrondis-
sement.
Mallarmé j député de l'Algérie (2° cire.).
Louis Marsais, député de la Seine (Pan-
tin).
Martineaud-Desulat, député de Paria 19"
arrondissement *(2° circ.).
Monnerville, député de la Guyane.
Nouelle, député de Sàône-et-Lolre (Cha-
lon-sur-Saôjjie lre circ.)
Ernest outrey, député die Cochirichine.
Michel Parés, député d'Oran (lro circ.).
Micltel Parès, , f uté de l'Yoorm-e« (Joi-
Perreau-Pradier, député de l'Yonne, (Joi-
gny-Tonnerre 20 circ..
Louis Proust, député de l'Indre-et-Loire
(Tours lro circ.).
Louis Quesnel, député de Seinie-Inlérieure
(Yvetot).
lieille-Soultj député du Tarn (Castres 211
circ.).
Tantl Revtllon, député de l'Ain (Bourg
circ.).
Roux-Freissineng, député de l'Algérie
(Oran 3° cire.).
Marc Rucart, député des Vosges (Epinal).
Georges Seapini., député- de Paris (17°
arrond., lra circ.).
Sixtc-Quenin, député des Bouches-du-
Rhône (Arles).
Susset, député de Paris, 10o arrondisse-
ment (lro circ.).
RhSôunsesert,, , de, Paris, 1111, arrondis-
Taittinger, député do Paris, ter arrondis-
ment. de Paris arrondis-
De fastes, député de Paris, 15° arrondis-
sement (28 ciro.).
J.-M. Thomas, député de Saône-et-Loire
(Chàlon-su.r-Sa.Óne 20 circ.).
Tillie, député du Pas-de-Calais (Saint-
Omer, lre circ.).
Ulrich, député de Tarn-et-Garonne (Mon-
hauban).
Alexandre Varenne. député du Puy-de-
Dôme (Riom 28 circ. )..
Quelques précisions
Notons que parmi les députés de l'Algé-
rie MM. Henri Fiori (Alger lro circ.), Guas-
tavino (Alger 3° circ.), Morinaud (Constan-
lin'e lro cire.), ne font pas partie de la com-
mission.
Parmi les députés coloniaux MM. Pierre
Dupuy (Inde françaisel, Candace (Guade-
loupe lro circ.), sous-secrétaire d'Etat aux
Colonies, Auguste Brunet, Gasparin (Réu-
nton) ne sont pas parmi les membres de
la commission de l'Algérie des colonies et
protectorats.
'Aucun ancien ministre des Colonies ne
fait partie de la commission. On y enregis-
tre la présence d'un ancien Gouverneur gé-
néral de l'Indochine, M. Alexandre Va-
renne, d'un ancien sous-secrétaire d'Etat
d'un cabinet de gauche (ministère Briand,
novembre 1925), M. Georges Chauvin, de
deux anciens sous-secrétaires d'Etat du ca-
binet Tardieu, MM. Alcide Delmont et Per-
reau-Pradier ; d'un ancien ministre des
Travaux publics (ministère Poincaré, no-
vembre 1982), M. Pierre Forgeot ; d'un anv
cien sous-secrétaire d'Etat aux colonies M.
Blaise Diagne (ministère Laval 1901).
M. Taittinger, président sortant de la
commission sera a nouveau candidat à
cette présidence. Parmi s'es concurrents si-
gnalons MM. Henry Fontanier (S. F. 1. O.),
qui sera probablement le cjandidiat de
l'Union des gauch'es, Roux-Freissineng
(gauche radicale) qui groupera sur son
nom les républicains "du centre, et Louis
Proust (radical-socialiste).
La Commission par groupes
SOCIALISTES S. F. I. O. (131)
10 membres
MM. tJeschizeaux, Henry Fontanier,
Emile Goude. Lagrosillière, Louis Marsais,
Georges Nouelle, Sixte-Qiienin, J.-M. Tho-
mas, Alexandre Varenne.
PARTI RÉPUBLICAIN-SOCIALISTE (12)
2 membres
MM. Pierre Forgeot, Susset.
RADICAUX-SOCIALISTES (160)
12 membres
MM. Camille Briquet, Léon Castel, Geor-
ges Chauvin, Jules Cuttoli, Michel Gelat-
doerfer Graëve, 'André Jouffrault, Marti-
neaud-Desplat, Monnerville, Louis Proust,
Tony Revillon, Marc Rucard.
INDÉPENDANTS DE GAUcm: (23)
2 membres
MM. Alcide Delmont, Malingre.
GAUCHE RADICALE (47)
4 membres
M M. Mallarmé, Ernest Oulrey, Roux-
Freissineng, Ulrich.
RÉPUULICAINS DE GAUCHE (30)
3 membres
MM. Perreau-Pradier, Louis Quesnel,
Tillie.
CENTRE RÉPUBLICAIN 33)
3 membres
MM. Georges Bret, Henri Brière, de Tas-
tes.
DÉMOCRATE-POPULAIRES (16)
1 membre
M. Reille-Soult.
RÉPUBLICAIN ET SOCIAL (18)
1 membre
M. de Grand-maison.
FÉDÉRATION RÉPUBLICAINE (41)
3 membres
MM. Henry Fougère, Michel Parés,
Pierre Taittinger.
INDÉPENDANTS D'ACTION ÉCONOMIQU
SOCIALE ET PAYSANNE (8)
1 membre
M. Louis Guillon.
INDÉPENDANTS (14)
2 membres
MM. Blaise Diagne, Georges Scapini.
Membres sortants
MM. Georges Bret, Camille Briquet, Ju-
les Guttoli, Alcide Delmont, Henry Fougère,
Guude, Graëve, de Grandmaison, Jouffrault,
Louis Marsais, Ernest Oulrey, Perreau-
pradiet., Proust, Louis Quesnel, Roux-Freis-
sindng, Sixte-Quenin, Taittinger, Thomas,
de Tastes, Alexandre Varenne.
Députés sortants réélus
Les députés sortants revenus à la com-
mission des colonies : MM. Georges Bret
(cent. rép.), Henri Brière (cent. rép.), Ca-
mille Briquet (rad. soc.), Léon Castel (rad.
soc.), Jules Cuttoli (rad). soc.), Blaise Dia-
gne (ind. de droite)^ Atcidf: Delmont (ind.
gauche), Pierre Forgeot (rép. soc.), Henry
Fougère [féd. rép.), Geistdoerfer (rad. soc.),
Goude (S.F.I.O.), Gradue (raid, soc.), de
Grandmaison (rép. et soc.), Jouifrault (rad.
soc.), Malingre (ind. de g.), Mallarmé ,g.
rad.), Louis Marsais (S.F.I.O.) Nouelle
(S.F.I.O.), Ernest Oulrey (g. radl), Michel"
Parés (féd. rép.), Perreau-Pradier (rév.
Quesnel (rôp. de gauche), fletlle-Soult \dé-
moc. pop.), Roux-Freissineng (gauch'e rad),
Marc Rucârt (nul. soc.), Georges Scapini
indÓp.), Sixtc-Quenin (S.F.I.O.), Taittinger
(rép. dém.), de Tastes (cent. rép.), Thomas
(S.F.LO), Alexandre Varenne (S.F.I.O.).
Nouveaux députés élus
De nouveaux élus sont membres de la
commission : MM. Castagnez (S.F.I.O.),
Deschizeaux (S.F.I.O.), Louis Guillon (ac-
tion éc soc. pay.), Marlineaud-Desplat (rad-
soc.), Monnerville (rad. soc.), Tony Revil-
ton (radi. soc.), Susset (rép. soc.), Tillie
(rép. de g.), Ulrich (gauche rad.).
Des députés battus antérieurement et
réélue en mai dernier siégeront à la com-
mission des colonies, MM, Georges Chalt-
uin (rad. soc.), notre aimi et collaborateur
Henry Fontanier (S.F.I.O.), Lagrosillière
(S.F.t. O.). M. Henry Fontanier a déjà ap-
partenu à la commission et en était vice-
président à la législature 19244928.
»+•
Dans les grandes Commissions
COMMISSION DES FINANCES
1 communiste, M. Thorez.
1 Unité ouvrière, M. Garchery.
10 socialistes S. F. T. O., MM. Vincent
AurioL, Bellouce, Léon BLum, Ernest La-
font, Marquet, Mach, Monnet, Renauilel,
Spinasse, Valière.
1 Gauche indépendante, M. Guy La Cham-
bre.
1 socialiste français, M. J.-L. Breton.
ton.
1 républicain socialiste, M. Emile Borel.
11 radicaux socialistes. MM. Archimbaud,
Georges Bonnet, Pierre D cris, Dezar-
naulds, Jacqnic-r, Jaubcrt, Lamoureux, l.as-
salle, Malvy, Nognro, Jammy Schmidt.
2 indépendants de gaucho, MM. L.-L.
Dreyfus, Malingre.
3 membres dn la Gauche radicale, MM.
de Chappedelainc, Dariac, Delesalle.
2 républicains do gauche, MM. Barcty,
Bonnevay.
3 membres du Centre républicain, MM.
Patenôtrc-Besnoyers, Maurice Pctsche, Paul
ncunaud.
1 démocrate populaire, M. Schuman.
1 républicain et social, M. de Tinguy du
Potld.
3 Fédération républicaine, MM. Georges
Bonnefous, Chassaignc-Goyon, de Lasleyrle.
I indépendant d'action économique, so-
ciale et paysanne, M. de Bamcl.
l indépendant, M. Georges Mnndrl.
i isolé appamité aux républicains cho, M. Jacques Stem.
COMMISSION
DES AFFAIRES ETRANGERES
D socialistes, MM. Andraud. Broche, llend
Brunet, Frossart, Frot, Jran T.onguet, Mou-
tet, Hubert Bouger, Georges Weill.
2 Gauche indépendante, MM. Tltébault,
Henry Torrès.
2 socialistes frallçflis, MM. Maxencc Ribié,
Viénot ; (aucun républicain socialisln).
12 radicaux socialislc, MM. li'ra,nçoi.
1Albert, Paul Bastid, Berger y, Campinchi,
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