Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-05-28
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 28 mai 1932 28 mai 1932
Description : 1932/05/28 (A32,N57). 1932/05/28 (A32,N57).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380492r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-DEUXIEME ANNEE, - N* 67. LE NUMERO : 39 CENTIMES SAMEDI SOIR, 28 MAI 19BB.
jeuniat QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, IM (I MUt-TlltIf
PARIS AN
TlLlPH. 1 LOUVRC tt-M
- RICHELIEU 87.
Les Aimâtes Coloniales
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DIRECTEUR-FONDATEUR , Marcel RUEDEL
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être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
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Un ta 6 Mots 8 Mois
France et
Colonies 180 » toI, 51.
Étranger.. 240 D 125 p 70 >
On s'abonne sans frais datif
tous les bureaux de poste.
Le modal français ai Caneronn
.;' 01 le dépll confié
---- t
Les canards ont-ils remplacé les oies
du Capitole dans la Ville Eternelle? Il
faut le souhaiter. Ainsi s'expliquerait
cette nouvelle effarante de la remise à
l'Italie de notre mandat au Cameroun.
Le Giornale d'Italia et le Popolo
d'italia, organes de la presse fasciste,
insistent sur les raisons du mécontente-
ment de l'Italie et s'efforcent de dé-
montrer le bien-fondé de ses revendica-
tions coloniales.
Le terrain sur lequel s'engage la di-
plomatie fasciste est, paraît-il, celui de
l'amitié!. En termes mondains, Rome
nous ferait « les honneurs de ses salons »
contre le Cameroun, soit, nous l'avons
déjà dit :
Contre un territoire de 790.000 kilo-
mètres carrés peùplé d'environ trois mil-
lions d'habitants.
La revue Guiventa Fascista va pu-
blier incessamment un article qu'on se
propos de mettre entre les mains des
dix millions d'Italiens résidant à
l'étranger, afin de bien leur enseigner
que ni en Europe, ni en Asie, ni en
Afrique, dans aucun recoin de la pla-
nète, le traité de Versailles n'a accordé
à l'Italie ce qui lui avait été promis dans
des entretiens entre hommes dirigeants
pendant la guerre.
On conçoit fort bien que les Italiens
soient mécontents. Combien de Fran-
çais attendaient aussi des résultats plus
brillants de la Victoire? Le Rhin ne nous
fut pas servi jusqu'au bord de nos ver-
a res; et la Cilicie?
Un peu d'histoire. oubliée, va du
Teste nous rafraîchir la mémoire :
1915. Traitté de Londres, on lit à l'ar-
ticle 13 :
Dans le cts où la France et la Grande-
Bretagne augmenteraient leurs domaines
coloniaux d'Afrique aux dépens de l'Alle-
magne, ces deux puissances reconnaissent, en
principet que i Italie pourrait réclamer quel-
icot*Pe.nkatjons équitables, notamment
, 40f'té' Règlement' en sa faveur des questions
concernant te frontières de l'Erythrée, de
la Somalie, âe la lybie et des colonies voi-
sines de la France et de la Grande-Bretagne.
Or, le TojJjo et le Cameroun ne sont
pas sous la souveraineté française ni bri-
tannique, ils ne sont ni incorporés, ni
annexés à leurs domaines coloniaux.
Notre fraction du Cameroun n'est
qu'un dépôt' confié qui ne peut être re-
tiré à la France que si sa gestion était
défectueuse.1
Quant à l'Italie, elle a déjà reçu de
la France Ulfl joli cadeau aux confins tu-
niso-lybiens et algéro-lybiens, 80.000 ki-
lomètres carrés de Concessions territo-
riales. Rome n'est pai fondée à dire que
les engagements de ILondres n'ont pas
été tenus, mais au contraire elle doit re-
connaître, avec loyauté, que nous avons
été très généreux, allant au delà des
accords de 1915. Si iifM. Mussolini et
Grandi estiment qu'ils ont le droit de
solliciter quelque chose, 1 ils se trompent
en frappant à la porte d\u quai d Orsay.
Les, hommes d'Etat italiens, lors de
l'élaboration du traité del paix, en sous-
crivant à la France des imandats Togo
et Cameroun, ont reconnu que notre
expérience de tutrice en Afrique Noire
s'imposait, qu'elle avaiit fait ses preuves.
Ainsi, le Fascisme va un peu fort, quand
il prétend obtenir; sants contrepartie, des
compensations de la France lésée terri-
torialement et financièrement.
Quelles compensations ? Notre man-
dat sur le Cameroun ?\
Mais, au point de vue de l'équité la
plus élémentaire, ce « I geste généreux »
est nettement ge este généreux
est nettement impossible à accomplir.
Comment, juridiqueiment et humaine-
ment. la France pour ait-elle offrir la
cession d'un mandat, d'un déplM confié
dont elle n'est pas propriétaire?
Notre mandat est un ilnandat-tutelle :
« Il montre que les droits et intérêts,
souverains ou autres, des habitants pro-
tégés sous un mandat, sehnt la propriété
de ces habitants et que te mandataire,
lui, a à faire valoir exac le ment comme
un tuteur fait valoir les. droits et les
biens d'un mineur, comme 5 ces habitants
les feraient valoir eux-m êmes, s'ils en
étaient matériellement c apables, dans
leur intérêt à eux. »
Quand il s'agit d'u'n 1 peuple pupille,
il faut, non seulement gl rer les biens,
soigner, protéger, éduquen, mais encore
assurer la formation int :ellectuelle, la
fondation sociale, la for mation admi-
nistrative : la formation de l'individu,
du groupement, des cadre:).*.
C est, on.le conçoit, une œuvre de très
longue haleine. Peut-on, humainement
parlant, céder un ensemb le d'être hu-
mains comme cochons en foii^e? Ce n'est
pas une attitude conforme à la tradition
de la IIIo République. Que pourraient
penser les indigènes du Cameroun de
ce changement de gérance, incessant
depuis vingt ans ?
Hier, l'Allemagne.
• Aujourd'hui, la France.
Demain, l'Italie?!
Depuis seize ans, la France poursuit
au Cameroun un effort opiniâtre, avec
une foi tenace dans la vigueur des des-
tinées de ce pays.
Le bilan de notre tutelle s'inscrit
ainsi : 307 kilomètres de voies ferrées
rendus possibles par des ouvrages d'art
importants; construction du port de
Douala, dont l'extension est commencée.
Nous avons « poussé le camion » sur
5.000 kilomètres de routes; le chiffre
d'affaires est passé de 58 millions en
1922 à 360 en 1927. Si cette vitalité
connaît un temps d'arrêt du fait de la
crise économique mondiale, elle prouve,
en tout cas, l'harmonie existant entre
tous les éléments locaux.
Qu'il s'agisse d'urbanisme, d'ensei-
gnement professionnel, la France ne né-
glige rien pour favoriser le mieux-être
de ses pupilles, en même temps qu'elle
prépare les solides assises du dévelop-
pement des richesses agricoles et fores-
tières, qu'elle veille scrupuleusement à la
mise en valeur du pays. Le plus gros
effort a été fait pour l'assistance médi-
cale, afin de combattre les fléaux qui dé-
ciment ces malheureuses races. Dans la
lutte contre la maladie du sommeil, une
œuvre de résurrection a été accomplie.
Pour les misérables sommeilleux aban-
donnés par leurs proches et proies des
fauves dans l'isolement de la forêt tro-
picale, il y a aujourd'hui Ayos1. mo-
dèle centre régénérateur de vie.
C'est pour avoir obtenu de tels résul-
tats que l'Italie pose la question de la
cession de notre mandat ?
Il est impossible que la France délaisse
ses pupilles, en pleine action éducatrice.
Il est impossible aussi que la France
abandonne les nombreuses entreprises
coloniales (commerce, exploitations fo-
restières, cacao, caoutchouc, coton,
cultures vivrières, élevage, etc.) montées,
pour la plupart à la demande de l'Ad-
ministration française, par nos compa-
triotes, sur la foi du traité, et parce que
le pays était soumis à notre gestion.
Souhaitons donc que les canards qui
)nt pris leur ébats en plein vent du fo-
rum s'évanouissent rapidement.
L'Italie a mieux à faire qu'à créer de
nouvelles causes d'instabilité dans le
m\Jnde : qu'elle se mette à côté de la
France pour donner une assise solide à
la paix de l'Europe en revenant à la po-
litique traditionnelle de ses grands
hommes historiques :
PAX ROMANA.
Marcel Raedel.
- ) <
Le mouvement commercial
de Madagascar
1" trimestre de l'année 1932
Les statistiques (commerciales du premier
triimestre de l'année 1932 font ressortir, compa-
ratMvement à la période correspondante de 1931
une augmentation de 1.764 tonnes pour les pro-
duits importés (29.151 tonnes en 1932 contre
27.387 tonnes en 1931) et une augmentation de
1.161 tonnes à l'exportation (20.949 tonnes en
1932 contre 19.788 tonnes en 1931).
Au total, le commerce extérieur de la Gran-
de-lie enregistre une augmentation de 2.925
tonnes en faveur du premier trimestre 1932.
Voici les chiffres des principaux produits et
articles importés et exportés pendant cette pé-
riode :
Les importations de ciment (7.856 tonnes
contre 5.625 en 1931), de métaux (2.868 ton-
nes contre 2.143 en 1931), de tissus (1.515
tonnes contre 1.107 en 1931), et d'automobiles
(74 unités contre 45 en 1931) ont progressé,
tandis (tue celles' d'huiles minérales (2.423 ton-
nes contre 2.432 ep 1931) et d'ouvrages en
métaux (1.642 tonnes contre 2.612 en 1931)
sont en régression.
Parmi les produits exportés, une augmenta-
tion est enregistrée pour les pois du Cap (5.481
tonnes ccpitre 3.146 en 1931), les végétaux fi-
lamenteux (1.427 tonnes contre 1.259 en
1931), le riz (1.411 tonnes contre 1.013 en
1931), 14e manioc brut (3.673 tonnes contre
3.326 en 1931), le tapioca (867 tonnes contre
377 en 1931), et la vanille (254 tonnes con-
tre 155 en 1931) ; on relève, au contraire,
un recul pour le café (862 tonnes contre 1.203
en 1931), le girofle (223 tonnes contre 1.212
en 1931), les peaux brutes (649 tonnes contre
984 en 1931), la fécule de manioc (145 ton-
nes contre 162 en 1931) et le graphite (619
tonnes contre 963 en 1931).
Géographie économique
'1.
1 France est devenue,
aujoutd' hui, la pre-
mière nation colo-
nisatrice du monde.
Demain, avec ses
cent millions bitants, qui grâce à
l'admirable effort
d'assistance médica-
le et d'hygiène so-
ciale accompli dans
notre empire d'outre-mer, s'accroîtront cer-
tainement ; avec l'exploitation de ses im-
menses ressources coloniales tant à son pro-
fit, qu'à celui de toutes les autres nations,
elle donnera au monde la plus magnifique
manifestation concrète de cette solidarité
économique internationale réclamée par tou-
tes les opinions publiques.
C'est dans ce sens qu'il faut louer très
vivement l'enseignement de la géographie
économique qui est donné au Conservatoire
National des Arts et Métiers.
C'est à un public d'employés de banque
ou de commerce, aux instituteurs et profes-
seurs d'enseignements commerciaux, aux étu-
diants de toute origine, que s'adressent ces
leçons. Elles révèlent la terre et les hommes,
l'action réciproque du sol et de ses habi-
tants, la vie économique sur les. chemins,
dans les vallées, sur les fleuves, sur les
océans, saus chaque motte de la glèbe for-
mant le bloc de la France des cinq parties
dit monde.
Le Conservatoire ayant essentiellement
pour objet de fournir à des techniciens des
clartés sur les clwses de leur métier, les
cours de géograpltie industrielle et commer-
ciale est fait, en songeant, avant tout, aux
nécessités industrielles et commerciales.
La guerre, en mettant en lumière, l'im-
portance de la géographie comparée des
questions économiques avait préparc les es-
prits à recevoir une science de cette nature.
Or, une place de plus en plus importante
est faite dans les parties proprement com-
merciales de ce cours, aux attestions colo-
niales. On n'y perd jamais de vue la place
que tiennent, et surtout que devraient tenir
dans notre consommation nationale les ma-
tières et produits de notre 1dama;'I' coloffial.
Qu'il s'agisse de l'or, de l'étain, de la
houille, leur part est notée avec le ritls
grand soin. Dam la géographie de l ali-
mCldation. on insiste sur le rôle considéra-
ble que lés terres françaises occupent dans
la production et l'exportation du riz, sur ce
qu'elles fournissent et pourraient fournir,,
non seulement en vins, mais en sucre, en
café, en thé, particulièrement en catao. La
question des pêcheries et des primeurs attire
la plus grande attention. Quand il s'agit
des engrais, les phosphates de VAfrique du
Nord sont à la première place ; dans l'ordre
des textiles, tous les efforts de nos Cham-
bres de Commercce sont signalés, qu'il
s'agisse : de Vamélioration des races ovi-
nes en Afrique, à Madagascar, etc., ou de
Vutilisation de la soie d'liidochiiie. Tous
les projets qui peuvent nous permettre un
jour de secouer la tyrannie du colon liralt-
ger sont longuement exposés. Bois et pa-
piers,, oléagineux, caoutchouc sont étudies
de façon à mettre en relief les meilleures
conceptions coloniales.
Enfin toute une partie est consacrée aux
relations maritimcs. aux grandes voies fer-
rées coloniales ou intcrcoiomales ; à la na-
vigation intérieure; à la circulation auto-
mobile, aérienne ; aux réseaux télégraphi-
ques et radiotéli graphique s ; aux courbes
commerciales du globe ; aux migrations.
L'étude de ce mouvement dynamique du
monde moderne fait mieux ressortir le bloc
« plus grande France » et la façon dont la
métropole « a tenu sa promesse vis-à-vis de
Vhumanité en mettant en valeur soit Nlt-
pire colonial et en lançant dans la circula-
tion génitale la masse des richesses oÙ doi-
vent. s'alimenter les besoins liutitaiiis. »
Ernest Haados,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) .-E- -
A Madagascar
»♦«
L'aviation sanitaire
L'escadril'le militaire de la Grande-Ile
vient de mettre à son actif une belle et utile
performance. Le la avril dernier, les auto-
rités régionales de Morondava signalaient
que l'état de santé du commandant du na-
vire anglais Clan Sinaloa, mouillé sur rade,
nécessitait une intervention chirurgicale ur-
gente.
Un avion quittait aussitôt 'le camp d'Ivato
et atterrissait trois heures après sur la plage
de Morondava. Il en repartait le lendemain
à 13 h. 30, à la basse mer, et à 17 heures le
malade était entre les mains du chirurgien.
Si l'on songe que le voyage de Morondava
à Tananarive demande encore actuellement
plusieurs jours, on conçoit l'importance des
services que l'aviation est à même de rendre
à Madagascar pour le transport rapide et
confortable des malades graves.
) (
Dépêches de l'Indochine
Le départ de l'avion Saigon-Marseille
L'avion est parti.mec 73 kilos 28t) de
courrier, et un passager, M. Costa de. Beau-
regard.
JVOIA SUR BLANC
mie aux colonies
a ta
Un potard s'amuse à faire des insertions sous
ce titre et nous ne pouvons que protester.
Il fait de la publicité pour un vague re-
duit qui tue, prétend-il, les parasites de la tête.
Il a cru intelligent d'attirer ainsi l'attention des
lecteurs des grands quotidiens politiques, pen-
sant que tous les scandales coloniaux intércs.
sent le public français.
En réalité, c'est une mauvaise réclame qu'il
fait pour ce produit, aussi bien en France
qu' aux colonies, car ce n'est pas un appel en
faveur de cette pommade que de crier « scan-
dale aux colonies » parce que les coloniaux
n'utilisent pas sa camelote.
Si c'est tout ce que l'Exposition coloniale
a pu inspirer aux producteurs métropolitains
comme amorce pour développer leurs affaires
aux colonies, on ne s'étonnera plus que le der.
nier bilan du mois d'avril indique, pendant
les quatre premiers mois de 1932, une régres-
sion de 657.316.000 fr. sur le chiffre des expor-
tations sur la période correspondante de 1931.
Messieurs les producteurs métropolitains doi-
vent chercher autre chose pour exporter aux co-
lonies et barrer la route aux produits étrangers,
notamment à Rufisque et Kaolack où les com-
merçants réclament des produits étrangers.
L'An..17.
> <
Tu te rends compte.
OU LA PRESENCE D'BAGENBEOK
SERAIT UTILE.
Le tigre est une bête féroce que la chair hu-
maine tente et devant ses carnages les gens
fuient effrayés..
Aux environs de Tourane, un entrepreneur
victime d'un accident d'automobile demandait
au maire du village de bien vouloir faire gar-
der sa voiture en attendant qu'il fasse le néces-
saire pour la ramener à Tourane.
Fort obligeant, le maire, accompagné d'un
veilleur de nuit, partit sur les lieux de l'acci-
dent ; n'entendant pas le bruit des pas de son
compagnon, le maire se retourna et constata
avec autant de surprise que de frayeur sa dis-
,pmition. Que s'était-il passé ? En fouillant
les environs, on retrouva à quelques pas de la
route le corps du malheureux coolie, mangé
aux trois quarts. la tête séparée - du tronc. -
Les habitants de la région ne se montrèrent
pas étonnés de ce qui arrivait. Ils affirment que
c'est la huitième victime de Ong Cop qui ins-
pire une telle terreur qu'un petit village, ins-
tallé, il y a quelques mois aux environs du lieu
où se produisit l'accident, dut déménager et
aller s'installer à 4 ou 5 kilomètres pliw loin.
L'avant-dernière victime du seigneur tigre
fut un vieillard enlevé en plein midi, dont on
retrouva le corps affreusement mutilé à cent
mètres du village.
Le tigre est un véritable fléau public, c'est
vrai ; mais il p a an « tigre humain » qui a
coûté à l'humanité un nombre autrement grand
de vies humaines.
F. J..
) ..- - (
t/antMMM coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger réserve son émission du lundi
30 mai à une originale création du célèbre
ténor russe Koubitzky, sous le titre Album de
chansons en images" œuvre écrite spéciale-
ment pour la radiodiffusion.
Mercredi icr juin, au théâtre municipal
d'Alger, soirée consacrée au bi-centenaire de
Beaumarchais.
Dans les programmes de cette semaine,
les principales émissions suivantes seront
données :
Dimanche : La Favorite, de Donizetti. -
Mardi : Concert de musique orientale.
Mercredi : La Douchecomédie de Bilhaud,
retransmission de l'Opéra municipal. Jeu-
di : la Chronique dû cireur, sketch de Grock
et retransmission du Casino municipal.
Samedi : L'heure radioscolaire et concert
instrumental varié.
Le concours de Radio-Maroc
Pour participer au premier concours de ré-
ception organisé par le Radio-Club du Maroc
avec le concours de Radio-Maroc adressez-
vous aux radio-clubs régionaux français ou
au Radio-Club du Maroc, Bourse de Com-
merce, bureau 4, à Casablanca, qui vous en-
verront les feuilles de réception indispensa-
bles.
Tananarive
L'émetteur, installé par les soins de* l'Ad-
ministration des P. T. T. à Tananarive (Ma-
dagascar), continue ses transmissions sur
l'onde de 52.700 m. avec une puissance de
500 watts, les mardi, jeudi, vendredi, de
15 h. à 17 h. 1 5, et les samedi et dimanche,
de 18 h. 50 à 20 h. 50.
,
Un télégramme
de M. Albert Lebrun
au bey de Tunis
M. Albert Lebrun, président de la Républi-
que, a adressé au bey le télégramme sui-
vant :
En remerciant Votre Altesse des félicita-
tions et des vœux qiC Elle a bien voulu
nïadresser en apprenant mon élection à la
présidence de la République, je tiens à mar-
quer combielt je suis sensible à Vaffirmation
renouvelée des sentiments d'attachement que
Votre Altesse professe envers la puissance
protectrice. La collaboration franco-tuni-
sienne, dont un demi-siècle d histoire atteste
les bienfaits trouvera en moi} comme elle
trouve en Votre Altesse, un partisan convain-
cu et décidé à ne rien négliger de ce qui.
rendra plus féconde Vœi9ore de paix et de ci.
vilisation poursuivie en commun par nos
deux pays.
« Symphonie Exotique »
Le Tour du Monde
et le Cinéma
Hier au soir 27 mai, distribuant les ré-
compenses aux lauréats de 1932, parmi les-
quels nous sommes heureux de relever le nom
du gouverneur général Olivier, la Société de
Géographie, dans son assemblée générale prési-
dée par le maréchal Franchet d' Esperey, re-
mettait à Alfred Chaumel la médaille d or du
prix Auguste-Logeret pour ses films et son œu-
vre coloniale.
Est-il utile de rappeler que les Annal es Co-
loniales depuis plusieurs années ont soutenu sans
arrêt la propagande entreprise par Alfred
Chaumel et sa femme, Geneviève Chaumel-
Gentil, pour les colonies françaises et la part
importante qu' elles ont prise dans feur voyage
autour du monde dont ils rapportèrent la Sym-
phonie exotique ? Ce film avait reçu au Théâ-
tre des Champs-Elysées, en présence du prési-
dent de la République, un accueil magnifi-
que.
Alfred Chaumel, dans une conférence de
tout premier ordre, exposa d'abord avec émo-
tion et poésie tous les beaux rêves d'enfants
vers l'exotisme, vers des lointains, et la mar-
che rapide du progrès faisant de la mappe-
monde une terre chaque jour plus petite à me-
sure que l'éloignement disparaît.
Aussi à défaut de terres nouvelles, les voya-
geurs allèrent chercher aux quatre coins du
monde tous les souvenirs cachés, toutes les
dominantes des colonies, véritable « symphonie
exotique » que le Cinéma devait apporter à
ceux que la destinée retenait au sot de France.
Puis 10 ans d'expérience dans le film do-
cumentaire permirent à Alfred Chaumel de
résumer dans un exposé net et précis la situa-
tion du cinéma français et les moyens que pour-
raient utiliser les pouvoirs -publics pour placer
dans ce domaine la France au premier rang.
On s'étonne au moment où le cinéma devient
une œuvre nationale de rencontrer encore tant
d'anomalies pajmi lesquelles nous en citons
deux qui ont particulièrement attiré notre at-
tention : la première, c'est qu'en matière de
cinéma, la douane ne connaît comme terres
françaises que la Corse et l'Algérie ; toutes
les colonies, et même la Tunisie et le Maroc,
ne sont pas considérées comme telles.
La deuxième, qui touche uniquement le mi-
nistère des Colonies : Si des officiers en acti-
vité sont détachés par le ministère de la Guerre
à la cinématographie de l'armée, si le ministère
des Beaux-Arts poMède sa section cinémato-
graphique, un fonctionnaire colonial ne peut se
consacrer à la propagande coloniale par le film,
plus efficace pourtant que bien des bureaux,
qu'en démissionnant au bout de ses cinq ans
de disponibilité, c'est-à-dire en abandonnant
toute sa carrière, car il n'existe dans son cas,
pour servir l'expansion française, qu'un seul
texte datant du 22 août 1790. qui ne vise
évidemment pas le cinéma, inventé un siècle
plus tard.
La médaille d'or du prix Auguste-Logeret
a été la seule récompense qu'a reçue Alfred
Chaumel, malgré le Réveil d'une race, malgré
la Symphonie exotique, malgré son inlassable
effort. Mais les renseignements si précieux qu'il
a cueillis et proposés pour la création si pré-
cieuse et tant désirée de cette cinémathèque co-
loniale apporteront pour l'avenir une base so-
lide.
Et, racontant son voyage autour du monde,
remerciant particulièrement tous ceux qui l' a-
vaient aidé dans cette belle réussite, Alfred
Chaumel, par sa conférence, présenta au public
choisi un véritable tour du monde et lui mon-
tra par ses descriptions enthousiastes des colo-
nies à quel point il les aimait et pouvait à son
tour les faire aimer.
Il est à souhaiter qu'Alfred Chaumel soit
chargé de présenter sa conférence et son film
dans les grandes villes de France aux élèves
des écoles. Ce serait là une propagande fa-
cile à organiser et très efficace.
Un extrait de la Symphonie, exotique fut
présenté et les applaudissements unanimes, mar-
qua une fois de plus combien cette propagan-
de est nécessaire. Cette œuvre, les Annales
Coloniales n'ont cessé de s' y consacrer depuis
de longues années, et poursuivront leurs efforts.
J. Phus.
) -.- < -
Notre action au Maroc
Nouveaux progrès dans le pays des Aït Isha
Poursuivant leur manœuvre dans les con-
ditions les plus favorables, les troupes du
général de Loustal ont léalisé de nouveaux
progrès dans le pays des Aït Isha. Du djebel
Tighilghit, qu'elles avaient brillamment oc-
cupé samedi, elles ont débouché à l'est, ef-
fectué une savante progression qui leur a
donné le plateau du Tanout Bounhour. Puis,
ainsi couvertes sur leur flanc droit, elles ont
repris l'avance principale vers le sud.
De ce côté, nos troupes, en dépit d'un es-
sai de résistance des dissidents, ont conquis
'la crête du djebel Tighermatine. Les insou-
mis ont été rejetés. Nous n'avons eu que deux
officiers et un soldat français bless's, deux
indigènes tués et quatre blessés. Ces opéra-
tions, brillamment menées et réalisées, per-
mettent d'escompter une solution assez pro-
chaine de la question Aït Isha.
L'Aviation Coloniale
L'aviateur Lefèvre à Marrakech
L'aviateur Lefèvre, qui avait quitté Cnp-
Juby pour Casoblanca, gèné par un fort
vent debout, a décidé d'atterrir à Marra-
kech où il est arrivé hier Il 19 heures 30.
Il repartira aujourd'hui pour Casablanca.
Les exportations de bananes
en Guinée
«♦« -
oici la progression suivie par les expor-
tations de bananes en Guinée depuis 1920 :
1920, 267 tonnes ; 1921, 387; 1922, 671;
'923, W; 1924, 94 j 1925, 1.392; 1926, 2.328;
l9271 3041; 1928, 4.326; 1929, 6.520; 1930,
9.070.
Ces quantités seraient encore supérieures
si les différentes Compagnies de navigation
pouvaient réserver aux producteurs le ton-
nage nécessaire.
Dans 'le domaine des facilités réalisables
ou déjà réalisées, nous notons avec satisfac-
tion la construction actuellement achevée
d'un entrepôt frigorifique à proximité immé-
diat du fort dont l'aménagement complet
sera chose faite dans deux ans.
En ce qui concerne les navires appropriés
au transport de la banane, il faut citer 'le
(Ctrtdia de la Compagnie des transports ma-
ritimes et le l'oucauld muni d'une cale ré-
frigérée.
La détresse
du Sénégal
par P.-C. GEORGES FRANÇOIS.
Elle vient de nous être une fois de plus
révélée, et par le Lieutenant-Gouverneur de
la colonie, dans le discours qu'il prononça
le mois dernier au Conseil colonial.
Toutes les Chambres de commerce loca-
les avaient fait les plus sombres prophéties.
Or, il se trouve que la situation est encore
pire que celle prédite. La récolte de l'ara-
chide qui, en époque normale, peut atteindre
500.000 tonnes, n'a pas même produit la moi-
tié de cette quantité pendant la dernière
campagne agricole.
L'indigène a-t-il travaillé moins? Bien
évidemment. La chute des cours n'est point
pour l'inciter à fournir un travail supplé-
mentaire ou à exporter une denrée dont il
peut faire sa nourriture. D'abord vivre,
n'est-il pas vrai ? il n'aura pas un sou dans
sa ceinture, mais il pourra manger des grai-
nes à peu près à sa faim. Cette philosophie
a laquelle nous ne nous résignerions guère,
lui suffit. Mais peut-être n'est-ce qu appa-
rence. Comme protestation contre une rému-
nération dérisoire de sa peine il fait la
grève des bras croisés. Le geste est dépourvu
de violence; c'est une naison de plus pour
que nous y prenions garde. Il comporte déjà
des conséquences d une évidente gravité
pour 'ies finances de la Colonie.
C'est en réalisant les compressions les plus
regrettables, que le budget pour l'exercice
1932 avait pu être établi. Et voici que la ré-
duction du taux de l'impôt personnel indi-
gène et de la taxe sur le bétail rendue né-
cessaire pour alléger la détresse des habi-
tants, va créer une moins-value de plus de
2 millions dans les recettes prévues. Pour
compenser cette diminution massive des res-
sources, il a été nécessaire de procéder à
une revision des dépenses primitives. Du
même coup, voici suspendue, en grande
partie l'exécution du plan de campagne des
travaux publics. Plus de travaux neufs ;
arrêt complet de l'amélioration des voies de
communication ; sans parler des réductions
antérieurement opérées sur les crédits affec-
tés à l'hygiène et à l'assistance médicale.
Miais qu'on se rassure!
Autour de la ruine d'une colonie ou de
quelqu'un, il y a toujours des gens qui s'en-
richissent.
Ecoutez plutôt le Gouverneur du Sénégal:
« Au total on évalue, à l'heure actuelle, à
200.000 tonnes environ qualité inférieure
de plus de moitié à celle qu'a donnée la
précédente récolte la part qui sera ex-
portée sur la production de la dernière cam-
pagne agricole.
La presque totalité de ce tonnage a été
vendue par les cultivateurs à une époque où,
sous l'influence de la dépression du marché
extérieur, le cours d'achat moyen pratiqué
sur place ne dépassait guère 45 à 50 francs
les 100 kilos. C'est donc une somme vrai-
semblablement inférieure à 100 millions que
la population rurale du Sénégal, considé-
rée dans sa masse a retirée de la vente de sa
récolte. Dès la fin de janvier, cependant, un
mouvement de reprise des cours s'est déclen-
ché et vivement accentué, depuis, sur le
marché métropolitain. L'arachide est rapi-
dement montée et s'est maintenue au niveau
moyen de 1. 500 à 1.550 francs la tonne. La
valeur de réalisation, à l'extérieur, de lta
production locale aura donc en définitive at-
teint près de 300 millions (sinon davan-
tage) sans que de cette revalorisation sou-
daine du fruit de son labeur le paysan sé-
négalais ait pu recueillir aucune espèce de
profit visible. »
Donc, d'une part, avilissement des prix
pendant la traite; de l'autre, hausse immé-
diatement consécutive. En d'autres termes,
spéculation. Et il y â des années que cela
dure et que les spéculateurs sont nommés.
Nous sommes, parait-il, désarmés.
Pour ne pas gêner le jeu des gros intérêts
tout-puissants, nous avons abrogé la loi sur
les bénéfices illicites. Ce qui trainc encore
de garanties dans quelques articles de no-
tre code, laisse sceptiques ou pusillanimes
les tribunaux. Et pour que quelques sociétés
prospèrent, une colonie se ruine.
Mais comme il y a des appels auxquels on
ne peut rester sourds et que des mesures
urgentes sont à prendre, c'est le consom-
mateur métropolitain qui, par des taxes
douanières, paiera les frais,de l'arachide sé-
négalaise. Pendant combien de temps? Car
on n'imagine pas qu'une pareille politique
puisse se perpétuer sans danger.
M,lis il convient d'assurer définitivement,
reven ir. Et pour ce faire est-ce que nos com-
mei\aiii?> de Dakar, de Rufisque ou de Kao-
lack, cherchant d'abord leur vrai salut en
eux-mêmes, ne seraient pas bien inspirés, en
créant pour secourir 't'agrictilturr, locale, cer-
taines industries dérivées, la fabrication de
l'huile par exemple.
Pourquoi nos colonies ne s'industrialise-
jeuniat QUOTIDIEN
Rédaction & Administration :
14, IM (I MUt-TlltIf
PARIS AN
TlLlPH. 1 LOUVRC tt-M
- RICHELIEU 87.
Les Aimâtes Coloniales
La annonces et réclames soit regm ou
"nreau du fourncd.
DIRECTEUR-FONDATEUR , Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre iournal ne peuvent
être reproduits qu'en citant les ANNALES COLONIALES.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelh t
Un ta 6 Mots 8 Mois
France et
Colonies 180 » toI, 51.
Étranger.. 240 D 125 p 70 >
On s'abonne sans frais datif
tous les bureaux de poste.
Le modal français ai Caneronn
.;' 01 le dépll confié
---- t
Les canards ont-ils remplacé les oies
du Capitole dans la Ville Eternelle? Il
faut le souhaiter. Ainsi s'expliquerait
cette nouvelle effarante de la remise à
l'Italie de notre mandat au Cameroun.
Le Giornale d'Italia et le Popolo
d'italia, organes de la presse fasciste,
insistent sur les raisons du mécontente-
ment de l'Italie et s'efforcent de dé-
montrer le bien-fondé de ses revendica-
tions coloniales.
Le terrain sur lequel s'engage la di-
plomatie fasciste est, paraît-il, celui de
l'amitié!. En termes mondains, Rome
nous ferait « les honneurs de ses salons »
contre le Cameroun, soit, nous l'avons
déjà dit :
Contre un territoire de 790.000 kilo-
mètres carrés peùplé d'environ trois mil-
lions d'habitants.
La revue Guiventa Fascista va pu-
blier incessamment un article qu'on se
propos de mettre entre les mains des
dix millions d'Italiens résidant à
l'étranger, afin de bien leur enseigner
que ni en Europe, ni en Asie, ni en
Afrique, dans aucun recoin de la pla-
nète, le traité de Versailles n'a accordé
à l'Italie ce qui lui avait été promis dans
des entretiens entre hommes dirigeants
pendant la guerre.
On conçoit fort bien que les Italiens
soient mécontents. Combien de Fran-
çais attendaient aussi des résultats plus
brillants de la Victoire? Le Rhin ne nous
fut pas servi jusqu'au bord de nos ver-
a res; et la Cilicie?
Un peu d'histoire. oubliée, va du
Teste nous rafraîchir la mémoire :
1915. Traitté de Londres, on lit à l'ar-
ticle 13 :
Dans le cts où la France et la Grande-
Bretagne augmenteraient leurs domaines
coloniaux d'Afrique aux dépens de l'Alle-
magne, ces deux puissances reconnaissent, en
principet que i Italie pourrait réclamer quel-
icot*Pe.nkatjons équitables, notamment
, 40f'té' Règlement' en sa faveur des questions
concernant te frontières de l'Erythrée, de
la Somalie, âe la lybie et des colonies voi-
sines de la France et de la Grande-Bretagne.
Or, le TojJjo et le Cameroun ne sont
pas sous la souveraineté française ni bri-
tannique, ils ne sont ni incorporés, ni
annexés à leurs domaines coloniaux.
Notre fraction du Cameroun n'est
qu'un dépôt' confié qui ne peut être re-
tiré à la France que si sa gestion était
défectueuse.1
Quant à l'Italie, elle a déjà reçu de
la France Ulfl joli cadeau aux confins tu-
niso-lybiens et algéro-lybiens, 80.000 ki-
lomètres carrés de Concessions territo-
riales. Rome n'est pai fondée à dire que
les engagements de ILondres n'ont pas
été tenus, mais au contraire elle doit re-
connaître, avec loyauté, que nous avons
été très généreux, allant au delà des
accords de 1915. Si iifM. Mussolini et
Grandi estiment qu'ils ont le droit de
solliciter quelque chose, 1 ils se trompent
en frappant à la porte d\u quai d Orsay.
Les, hommes d'Etat italiens, lors de
l'élaboration du traité del paix, en sous-
crivant à la France des imandats Togo
et Cameroun, ont reconnu que notre
expérience de tutrice en Afrique Noire
s'imposait, qu'elle avaiit fait ses preuves.
Ainsi, le Fascisme va un peu fort, quand
il prétend obtenir; sants contrepartie, des
compensations de la France lésée terri-
torialement et financièrement.
Quelles compensations ? Notre man-
dat sur le Cameroun ?\
Mais, au point de vue de l'équité la
plus élémentaire, ce « I geste généreux »
est nettement ge este généreux
est nettement impossible à accomplir.
Comment, juridiqueiment et humaine-
ment. la France pour ait-elle offrir la
cession d'un mandat, d'un déplM confié
dont elle n'est pas propriétaire?
Notre mandat est un ilnandat-tutelle :
« Il montre que les droits et intérêts,
souverains ou autres, des habitants pro-
tégés sous un mandat, sehnt la propriété
de ces habitants et que te mandataire,
lui, a à faire valoir exac le ment comme
un tuteur fait valoir les. droits et les
biens d'un mineur, comme 5 ces habitants
les feraient valoir eux-m êmes, s'ils en
étaient matériellement c apables, dans
leur intérêt à eux. »
Quand il s'agit d'u'n 1 peuple pupille,
il faut, non seulement gl rer les biens,
soigner, protéger, éduquen, mais encore
assurer la formation int :ellectuelle, la
fondation sociale, la for mation admi-
nistrative : la formation de l'individu,
du groupement, des cadre:).*.
C est, on.le conçoit, une œuvre de très
longue haleine. Peut-on, humainement
parlant, céder un ensemb le d'être hu-
mains comme cochons en foii^e? Ce n'est
pas une attitude conforme à la tradition
de la IIIo République. Que pourraient
penser les indigènes du Cameroun de
ce changement de gérance, incessant
depuis vingt ans ?
Hier, l'Allemagne.
• Aujourd'hui, la France.
Demain, l'Italie?!
Depuis seize ans, la France poursuit
au Cameroun un effort opiniâtre, avec
une foi tenace dans la vigueur des des-
tinées de ce pays.
Le bilan de notre tutelle s'inscrit
ainsi : 307 kilomètres de voies ferrées
rendus possibles par des ouvrages d'art
importants; construction du port de
Douala, dont l'extension est commencée.
Nous avons « poussé le camion » sur
5.000 kilomètres de routes; le chiffre
d'affaires est passé de 58 millions en
1922 à 360 en 1927. Si cette vitalité
connaît un temps d'arrêt du fait de la
crise économique mondiale, elle prouve,
en tout cas, l'harmonie existant entre
tous les éléments locaux.
Qu'il s'agisse d'urbanisme, d'ensei-
gnement professionnel, la France ne né-
glige rien pour favoriser le mieux-être
de ses pupilles, en même temps qu'elle
prépare les solides assises du dévelop-
pement des richesses agricoles et fores-
tières, qu'elle veille scrupuleusement à la
mise en valeur du pays. Le plus gros
effort a été fait pour l'assistance médi-
cale, afin de combattre les fléaux qui dé-
ciment ces malheureuses races. Dans la
lutte contre la maladie du sommeil, une
œuvre de résurrection a été accomplie.
Pour les misérables sommeilleux aban-
donnés par leurs proches et proies des
fauves dans l'isolement de la forêt tro-
picale, il y a aujourd'hui Ayos1. mo-
dèle centre régénérateur de vie.
C'est pour avoir obtenu de tels résul-
tats que l'Italie pose la question de la
cession de notre mandat ?
Il est impossible que la France délaisse
ses pupilles, en pleine action éducatrice.
Il est impossible aussi que la France
abandonne les nombreuses entreprises
coloniales (commerce, exploitations fo-
restières, cacao, caoutchouc, coton,
cultures vivrières, élevage, etc.) montées,
pour la plupart à la demande de l'Ad-
ministration française, par nos compa-
triotes, sur la foi du traité, et parce que
le pays était soumis à notre gestion.
Souhaitons donc que les canards qui
)nt pris leur ébats en plein vent du fo-
rum s'évanouissent rapidement.
L'Italie a mieux à faire qu'à créer de
nouvelles causes d'instabilité dans le
m\Jnde : qu'elle se mette à côté de la
France pour donner une assise solide à
la paix de l'Europe en revenant à la po-
litique traditionnelle de ses grands
hommes historiques :
PAX ROMANA.
Marcel Raedel.
- ) <
Le mouvement commercial
de Madagascar
1" trimestre de l'année 1932
Les statistiques (commerciales du premier
triimestre de l'année 1932 font ressortir, compa-
ratMvement à la période correspondante de 1931
une augmentation de 1.764 tonnes pour les pro-
duits importés (29.151 tonnes en 1932 contre
27.387 tonnes en 1931) et une augmentation de
1.161 tonnes à l'exportation (20.949 tonnes en
1932 contre 19.788 tonnes en 1931).
Au total, le commerce extérieur de la Gran-
de-lie enregistre une augmentation de 2.925
tonnes en faveur du premier trimestre 1932.
Voici les chiffres des principaux produits et
articles importés et exportés pendant cette pé-
riode :
Les importations de ciment (7.856 tonnes
contre 5.625 en 1931), de métaux (2.868 ton-
nes contre 2.143 en 1931), de tissus (1.515
tonnes contre 1.107 en 1931), et d'automobiles
(74 unités contre 45 en 1931) ont progressé,
tandis (tue celles' d'huiles minérales (2.423 ton-
nes contre 2.432 ep 1931) et d'ouvrages en
métaux (1.642 tonnes contre 2.612 en 1931)
sont en régression.
Parmi les produits exportés, une augmenta-
tion est enregistrée pour les pois du Cap (5.481
tonnes ccpitre 3.146 en 1931), les végétaux fi-
lamenteux (1.427 tonnes contre 1.259 en
1931), le riz (1.411 tonnes contre 1.013 en
1931), 14e manioc brut (3.673 tonnes contre
3.326 en 1931), le tapioca (867 tonnes contre
377 en 1931), et la vanille (254 tonnes con-
tre 155 en 1931) ; on relève, au contraire,
un recul pour le café (862 tonnes contre 1.203
en 1931), le girofle (223 tonnes contre 1.212
en 1931), les peaux brutes (649 tonnes contre
984 en 1931), la fécule de manioc (145 ton-
nes contre 162 en 1931) et le graphite (619
tonnes contre 963 en 1931).
Géographie économique
'1.
1 France est devenue,
aujoutd' hui, la pre-
mière nation colo-
nisatrice du monde.
Demain, avec ses
cent millions
l'admirable effort
d'assistance médica-
le et d'hygiène so-
ciale accompli dans
notre empire d'outre-mer, s'accroîtront cer-
tainement ; avec l'exploitation de ses im-
menses ressources coloniales tant à son pro-
fit, qu'à celui de toutes les autres nations,
elle donnera au monde la plus magnifique
manifestation concrète de cette solidarité
économique internationale réclamée par tou-
tes les opinions publiques.
C'est dans ce sens qu'il faut louer très
vivement l'enseignement de la géographie
économique qui est donné au Conservatoire
National des Arts et Métiers.
C'est à un public d'employés de banque
ou de commerce, aux instituteurs et profes-
seurs d'enseignements commerciaux, aux étu-
diants de toute origine, que s'adressent ces
leçons. Elles révèlent la terre et les hommes,
l'action réciproque du sol et de ses habi-
tants, la vie économique sur les. chemins,
dans les vallées, sur les fleuves, sur les
océans, saus chaque motte de la glèbe for-
mant le bloc de la France des cinq parties
dit monde.
Le Conservatoire ayant essentiellement
pour objet de fournir à des techniciens des
clartés sur les clwses de leur métier, les
cours de géograpltie industrielle et commer-
ciale est fait, en songeant, avant tout, aux
nécessités industrielles et commerciales.
La guerre, en mettant en lumière, l'im-
portance de la géographie comparée des
questions économiques avait préparc les es-
prits à recevoir une science de cette nature.
Or, une place de plus en plus importante
est faite dans les parties proprement com-
merciales de ce cours, aux attestions colo-
niales. On n'y perd jamais de vue la place
que tiennent, et surtout que devraient tenir
dans notre consommation nationale les ma-
tières et produits de notre 1dama;'I' coloffial.
Qu'il s'agisse de l'or, de l'étain, de la
houille, leur part est notée avec le ritls
grand soin. Dam la géographie de l ali-
mCldation. on insiste sur le rôle considéra-
ble que lés terres françaises occupent dans
la production et l'exportation du riz, sur ce
qu'elles fournissent et pourraient fournir,,
non seulement en vins, mais en sucre, en
café, en thé, particulièrement en catao. La
question des pêcheries et des primeurs attire
la plus grande attention. Quand il s'agit
des engrais, les phosphates de VAfrique du
Nord sont à la première place ; dans l'ordre
des textiles, tous les efforts de nos Cham-
bres de Commercce sont signalés, qu'il
s'agisse : de Vamélioration des races ovi-
nes en Afrique, à Madagascar, etc., ou de
Vutilisation de la soie d'liidochiiie. Tous
les projets qui peuvent nous permettre un
jour de secouer la tyrannie du colon liralt-
ger sont longuement exposés. Bois et pa-
piers,, oléagineux, caoutchouc sont étudies
de façon à mettre en relief les meilleures
conceptions coloniales.
Enfin toute une partie est consacrée aux
relations maritimcs. aux grandes voies fer-
rées coloniales ou intcrcoiomales ; à la na-
vigation intérieure; à la circulation auto-
mobile, aérienne ; aux réseaux télégraphi-
ques et radiotéli graphique s ; aux courbes
commerciales du globe ; aux migrations.
L'étude de ce mouvement dynamique du
monde moderne fait mieux ressortir le bloc
« plus grande France » et la façon dont la
métropole « a tenu sa promesse vis-à-vis de
Vhumanité en mettant en valeur soit Nlt-
pire colonial et en lançant dans la circula-
tion génitale la masse des richesses oÙ doi-
vent. s'alimenter les besoins liutitaiiis. »
Ernest Haados,
Sénateur de la Marne,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
) .-E- -
A Madagascar
»♦«
L'aviation sanitaire
L'escadril'le militaire de la Grande-Ile
vient de mettre à son actif une belle et utile
performance. Le la avril dernier, les auto-
rités régionales de Morondava signalaient
que l'état de santé du commandant du na-
vire anglais Clan Sinaloa, mouillé sur rade,
nécessitait une intervention chirurgicale ur-
gente.
Un avion quittait aussitôt 'le camp d'Ivato
et atterrissait trois heures après sur la plage
de Morondava. Il en repartait le lendemain
à 13 h. 30, à la basse mer, et à 17 heures le
malade était entre les mains du chirurgien.
Si l'on songe que le voyage de Morondava
à Tananarive demande encore actuellement
plusieurs jours, on conçoit l'importance des
services que l'aviation est à même de rendre
à Madagascar pour le transport rapide et
confortable des malades graves.
) (
Dépêches de l'Indochine
Le départ de l'avion Saigon-Marseille
L'avion est parti.mec 73 kilos 28t) de
courrier, et un passager, M. Costa de. Beau-
regard.
JVOIA SUR BLANC
mie aux colonies
a ta
Un potard s'amuse à faire des insertions sous
ce titre et nous ne pouvons que protester.
Il fait de la publicité pour un vague re-
duit qui tue, prétend-il, les parasites de la tête.
Il a cru intelligent d'attirer ainsi l'attention des
lecteurs des grands quotidiens politiques, pen-
sant que tous les scandales coloniaux intércs.
sent le public français.
En réalité, c'est une mauvaise réclame qu'il
fait pour ce produit, aussi bien en France
qu' aux colonies, car ce n'est pas un appel en
faveur de cette pommade que de crier « scan-
dale aux colonies » parce que les coloniaux
n'utilisent pas sa camelote.
Si c'est tout ce que l'Exposition coloniale
a pu inspirer aux producteurs métropolitains
comme amorce pour développer leurs affaires
aux colonies, on ne s'étonnera plus que le der.
nier bilan du mois d'avril indique, pendant
les quatre premiers mois de 1932, une régres-
sion de 657.316.000 fr. sur le chiffre des expor-
tations sur la période correspondante de 1931.
Messieurs les producteurs métropolitains doi-
vent chercher autre chose pour exporter aux co-
lonies et barrer la route aux produits étrangers,
notamment à Rufisque et Kaolack où les com-
merçants réclament des produits étrangers.
L'An..17.
> <
Tu te rends compte.
OU LA PRESENCE D'BAGENBEOK
SERAIT UTILE.
Le tigre est une bête féroce que la chair hu-
maine tente et devant ses carnages les gens
fuient effrayés..
Aux environs de Tourane, un entrepreneur
victime d'un accident d'automobile demandait
au maire du village de bien vouloir faire gar-
der sa voiture en attendant qu'il fasse le néces-
saire pour la ramener à Tourane.
Fort obligeant, le maire, accompagné d'un
veilleur de nuit, partit sur les lieux de l'acci-
dent ; n'entendant pas le bruit des pas de son
compagnon, le maire se retourna et constata
avec autant de surprise que de frayeur sa dis-
,pmition. Que s'était-il passé ? En fouillant
les environs, on retrouva à quelques pas de la
route le corps du malheureux coolie, mangé
aux trois quarts. la tête séparée - du tronc. -
Les habitants de la région ne se montrèrent
pas étonnés de ce qui arrivait. Ils affirment que
c'est la huitième victime de Ong Cop qui ins-
pire une telle terreur qu'un petit village, ins-
tallé, il y a quelques mois aux environs du lieu
où se produisit l'accident, dut déménager et
aller s'installer à 4 ou 5 kilomètres pliw loin.
L'avant-dernière victime du seigneur tigre
fut un vieillard enlevé en plein midi, dont on
retrouva le corps affreusement mutilé à cent
mètres du village.
Le tigre est un véritable fléau public, c'est
vrai ; mais il p a an « tigre humain » qui a
coûté à l'humanité un nombre autrement grand
de vies humaines.
F. J..
) ..- - (
t/antMMM coloniale
A Radio-Alger
Radio-Alger réserve son émission du lundi
30 mai à une originale création du célèbre
ténor russe Koubitzky, sous le titre Album de
chansons en images" œuvre écrite spéciale-
ment pour la radiodiffusion.
Mercredi icr juin, au théâtre municipal
d'Alger, soirée consacrée au bi-centenaire de
Beaumarchais.
Dans les programmes de cette semaine,
les principales émissions suivantes seront
données :
Dimanche : La Favorite, de Donizetti. -
Mardi : Concert de musique orientale.
Mercredi : La Douchecomédie de Bilhaud,
retransmission de l'Opéra municipal. Jeu-
di : la Chronique dû cireur, sketch de Grock
et retransmission du Casino municipal.
Samedi : L'heure radioscolaire et concert
instrumental varié.
Le concours de Radio-Maroc
Pour participer au premier concours de ré-
ception organisé par le Radio-Club du Maroc
avec le concours de Radio-Maroc adressez-
vous aux radio-clubs régionaux français ou
au Radio-Club du Maroc, Bourse de Com-
merce, bureau 4, à Casablanca, qui vous en-
verront les feuilles de réception indispensa-
bles.
Tananarive
L'émetteur, installé par les soins de* l'Ad-
ministration des P. T. T. à Tananarive (Ma-
dagascar), continue ses transmissions sur
l'onde de 52.700 m. avec une puissance de
500 watts, les mardi, jeudi, vendredi, de
15 h. à 17 h. 1 5, et les samedi et dimanche,
de 18 h. 50 à 20 h. 50.
,
Un télégramme
de M. Albert Lebrun
au bey de Tunis
M. Albert Lebrun, président de la Républi-
que, a adressé au bey le télégramme sui-
vant :
En remerciant Votre Altesse des félicita-
tions et des vœux qiC Elle a bien voulu
nïadresser en apprenant mon élection à la
présidence de la République, je tiens à mar-
quer combielt je suis sensible à Vaffirmation
renouvelée des sentiments d'attachement que
Votre Altesse professe envers la puissance
protectrice. La collaboration franco-tuni-
sienne, dont un demi-siècle d histoire atteste
les bienfaits trouvera en moi} comme elle
trouve en Votre Altesse, un partisan convain-
cu et décidé à ne rien négliger de ce qui.
rendra plus féconde Vœi9ore de paix et de ci.
vilisation poursuivie en commun par nos
deux pays.
« Symphonie Exotique »
Le Tour du Monde
et le Cinéma
Hier au soir 27 mai, distribuant les ré-
compenses aux lauréats de 1932, parmi les-
quels nous sommes heureux de relever le nom
du gouverneur général Olivier, la Société de
Géographie, dans son assemblée générale prési-
dée par le maréchal Franchet d' Esperey, re-
mettait à Alfred Chaumel la médaille d or du
prix Auguste-Logeret pour ses films et son œu-
vre coloniale.
Est-il utile de rappeler que les Annal es Co-
loniales depuis plusieurs années ont soutenu sans
arrêt la propagande entreprise par Alfred
Chaumel et sa femme, Geneviève Chaumel-
Gentil, pour les colonies françaises et la part
importante qu' elles ont prise dans feur voyage
autour du monde dont ils rapportèrent la Sym-
phonie exotique ? Ce film avait reçu au Théâ-
tre des Champs-Elysées, en présence du prési-
dent de la République, un accueil magnifi-
que.
Alfred Chaumel, dans une conférence de
tout premier ordre, exposa d'abord avec émo-
tion et poésie tous les beaux rêves d'enfants
vers l'exotisme, vers des lointains, et la mar-
che rapide du progrès faisant de la mappe-
monde une terre chaque jour plus petite à me-
sure que l'éloignement disparaît.
Aussi à défaut de terres nouvelles, les voya-
geurs allèrent chercher aux quatre coins du
monde tous les souvenirs cachés, toutes les
dominantes des colonies, véritable « symphonie
exotique » que le Cinéma devait apporter à
ceux que la destinée retenait au sot de France.
Puis 10 ans d'expérience dans le film do-
cumentaire permirent à Alfred Chaumel de
résumer dans un exposé net et précis la situa-
tion du cinéma français et les moyens que pour-
raient utiliser les pouvoirs -publics pour placer
dans ce domaine la France au premier rang.
On s'étonne au moment où le cinéma devient
une œuvre nationale de rencontrer encore tant
d'anomalies pajmi lesquelles nous en citons
deux qui ont particulièrement attiré notre at-
tention : la première, c'est qu'en matière de
cinéma, la douane ne connaît comme terres
françaises que la Corse et l'Algérie ; toutes
les colonies, et même la Tunisie et le Maroc,
ne sont pas considérées comme telles.
La deuxième, qui touche uniquement le mi-
nistère des Colonies : Si des officiers en acti-
vité sont détachés par le ministère de la Guerre
à la cinématographie de l'armée, si le ministère
des Beaux-Arts poMède sa section cinémato-
graphique, un fonctionnaire colonial ne peut se
consacrer à la propagande coloniale par le film,
plus efficace pourtant que bien des bureaux,
qu'en démissionnant au bout de ses cinq ans
de disponibilité, c'est-à-dire en abandonnant
toute sa carrière, car il n'existe dans son cas,
pour servir l'expansion française, qu'un seul
texte datant du 22 août 1790. qui ne vise
évidemment pas le cinéma, inventé un siècle
plus tard.
La médaille d'or du prix Auguste-Logeret
a été la seule récompense qu'a reçue Alfred
Chaumel, malgré le Réveil d'une race, malgré
la Symphonie exotique, malgré son inlassable
effort. Mais les renseignements si précieux qu'il
a cueillis et proposés pour la création si pré-
cieuse et tant désirée de cette cinémathèque co-
loniale apporteront pour l'avenir une base so-
lide.
Et, racontant son voyage autour du monde,
remerciant particulièrement tous ceux qui l' a-
vaient aidé dans cette belle réussite, Alfred
Chaumel, par sa conférence, présenta au public
choisi un véritable tour du monde et lui mon-
tra par ses descriptions enthousiastes des colo-
nies à quel point il les aimait et pouvait à son
tour les faire aimer.
Il est à souhaiter qu'Alfred Chaumel soit
chargé de présenter sa conférence et son film
dans les grandes villes de France aux élèves
des écoles. Ce serait là une propagande fa-
cile à organiser et très efficace.
Un extrait de la Symphonie, exotique fut
présenté et les applaudissements unanimes, mar-
qua une fois de plus combien cette propagan-
de est nécessaire. Cette œuvre, les Annales
Coloniales n'ont cessé de s' y consacrer depuis
de longues années, et poursuivront leurs efforts.
J. Phus.
) -.- < -
Notre action au Maroc
Nouveaux progrès dans le pays des Aït Isha
Poursuivant leur manœuvre dans les con-
ditions les plus favorables, les troupes du
général de Loustal ont léalisé de nouveaux
progrès dans le pays des Aït Isha. Du djebel
Tighilghit, qu'elles avaient brillamment oc-
cupé samedi, elles ont débouché à l'est, ef-
fectué une savante progression qui leur a
donné le plateau du Tanout Bounhour. Puis,
ainsi couvertes sur leur flanc droit, elles ont
repris l'avance principale vers le sud.
De ce côté, nos troupes, en dépit d'un es-
sai de résistance des dissidents, ont conquis
'la crête du djebel Tighermatine. Les insou-
mis ont été rejetés. Nous n'avons eu que deux
officiers et un soldat français bless's, deux
indigènes tués et quatre blessés. Ces opéra-
tions, brillamment menées et réalisées, per-
mettent d'escompter une solution assez pro-
chaine de la question Aït Isha.
L'Aviation Coloniale
L'aviateur Lefèvre à Marrakech
L'aviateur Lefèvre, qui avait quitté Cnp-
Juby pour Casoblanca, gèné par un fort
vent debout, a décidé d'atterrir à Marra-
kech où il est arrivé hier Il 19 heures 30.
Il repartira aujourd'hui pour Casablanca.
Les exportations de bananes
en Guinée
«♦« -
oici la progression suivie par les expor-
tations de bananes en Guinée depuis 1920 :
1920, 267 tonnes ; 1921, 387; 1922, 671;
'923, W; 1924, 94 j 1925, 1.392; 1926, 2.328;
l9271 3041; 1928, 4.326; 1929, 6.520; 1930,
9.070.
Ces quantités seraient encore supérieures
si les différentes Compagnies de navigation
pouvaient réserver aux producteurs le ton-
nage nécessaire.
Dans 'le domaine des facilités réalisables
ou déjà réalisées, nous notons avec satisfac-
tion la construction actuellement achevée
d'un entrepôt frigorifique à proximité immé-
diat du fort dont l'aménagement complet
sera chose faite dans deux ans.
En ce qui concerne les navires appropriés
au transport de la banane, il faut citer 'le
(Ctrtdia de la Compagnie des transports ma-
ritimes et le l'oucauld muni d'une cale ré-
frigérée.
La détresse
du Sénégal
par P.-C. GEORGES FRANÇOIS.
Elle vient de nous être une fois de plus
révélée, et par le Lieutenant-Gouverneur de
la colonie, dans le discours qu'il prononça
le mois dernier au Conseil colonial.
Toutes les Chambres de commerce loca-
les avaient fait les plus sombres prophéties.
Or, il se trouve que la situation est encore
pire que celle prédite. La récolte de l'ara-
chide qui, en époque normale, peut atteindre
500.000 tonnes, n'a pas même produit la moi-
tié de cette quantité pendant la dernière
campagne agricole.
L'indigène a-t-il travaillé moins? Bien
évidemment. La chute des cours n'est point
pour l'inciter à fournir un travail supplé-
mentaire ou à exporter une denrée dont il
peut faire sa nourriture. D'abord vivre,
n'est-il pas vrai ? il n'aura pas un sou dans
sa ceinture, mais il pourra manger des grai-
nes à peu près à sa faim. Cette philosophie
a laquelle nous ne nous résignerions guère,
lui suffit. Mais peut-être n'est-ce qu appa-
rence. Comme protestation contre une rému-
nération dérisoire de sa peine il fait la
grève des bras croisés. Le geste est dépourvu
de violence; c'est une naison de plus pour
que nous y prenions garde. Il comporte déjà
des conséquences d une évidente gravité
pour 'ies finances de la Colonie.
C'est en réalisant les compressions les plus
regrettables, que le budget pour l'exercice
1932 avait pu être établi. Et voici que la ré-
duction du taux de l'impôt personnel indi-
gène et de la taxe sur le bétail rendue né-
cessaire pour alléger la détresse des habi-
tants, va créer une moins-value de plus de
2 millions dans les recettes prévues. Pour
compenser cette diminution massive des res-
sources, il a été nécessaire de procéder à
une revision des dépenses primitives. Du
même coup, voici suspendue, en grande
partie l'exécution du plan de campagne des
travaux publics. Plus de travaux neufs ;
arrêt complet de l'amélioration des voies de
communication ; sans parler des réductions
antérieurement opérées sur les crédits affec-
tés à l'hygiène et à l'assistance médicale.
Miais qu'on se rassure!
Autour de la ruine d'une colonie ou de
quelqu'un, il y a toujours des gens qui s'en-
richissent.
Ecoutez plutôt le Gouverneur du Sénégal:
« Au total on évalue, à l'heure actuelle, à
200.000 tonnes environ qualité inférieure
de plus de moitié à celle qu'a donnée la
précédente récolte la part qui sera ex-
portée sur la production de la dernière cam-
pagne agricole.
La presque totalité de ce tonnage a été
vendue par les cultivateurs à une époque où,
sous l'influence de la dépression du marché
extérieur, le cours d'achat moyen pratiqué
sur place ne dépassait guère 45 à 50 francs
les 100 kilos. C'est donc une somme vrai-
semblablement inférieure à 100 millions que
la population rurale du Sénégal, considé-
rée dans sa masse a retirée de la vente de sa
récolte. Dès la fin de janvier, cependant, un
mouvement de reprise des cours s'est déclen-
ché et vivement accentué, depuis, sur le
marché métropolitain. L'arachide est rapi-
dement montée et s'est maintenue au niveau
moyen de 1. 500 à 1.550 francs la tonne. La
valeur de réalisation, à l'extérieur, de lta
production locale aura donc en définitive at-
teint près de 300 millions (sinon davan-
tage) sans que de cette revalorisation sou-
daine du fruit de son labeur le paysan sé-
négalais ait pu recueillir aucune espèce de
profit visible. »
Donc, d'une part, avilissement des prix
pendant la traite; de l'autre, hausse immé-
diatement consécutive. En d'autres termes,
spéculation. Et il y â des années que cela
dure et que les spéculateurs sont nommés.
Nous sommes, parait-il, désarmés.
Pour ne pas gêner le jeu des gros intérêts
tout-puissants, nous avons abrogé la loi sur
les bénéfices illicites. Ce qui trainc encore
de garanties dans quelques articles de no-
tre code, laisse sceptiques ou pusillanimes
les tribunaux. Et pour que quelques sociétés
prospèrent, une colonie se ruine.
Mais comme il y a des appels auxquels on
ne peut rester sourds et que des mesures
urgentes sont à prendre, c'est le consom-
mateur métropolitain qui, par des taxes
douanières, paiera les frais,de l'arachide sé-
négalaise. Pendant combien de temps? Car
on n'imagine pas qu'une pareille politique
puisse se perpétuer sans danger.
M,lis il convient d'assurer définitivement,
reven ir. Et pour ce faire est-ce que nos com-
mei\aiii?> de Dakar, de Rufisque ou de Kao-
lack, cherchant d'abord leur vrai salut en
eux-mêmes, ne seraient pas bien inspirés, en
créant pour secourir 't'agrictilturr, locale, cer-
taines industries dérivées, la fabrication de
l'huile par exemple.
Pourquoi nos colonies ne s'industrialise-
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