Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-05-24
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 mai 1932 24 mai 1932
Description : 1932/05/24 (A32,N55). 1932/05/24 (A32,N55).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380490x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TMMË-M:UXIËME ANNEE. - Nu 65. - ̃ - LE NUMERO : 80 CENTIMES MARDI SOIR, 24 MAI 1938.
1 JOMMUMOTIOIB*
Rédaction & Adjninisttatlon *
H, KM ci ttètft-Tfttftir
PARIS AW»
1 ÉLTPH. > uouyite I»-st
RICHELIEU 87-M
Les Annales Coloniales
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- bureau du journal. Iii Y CoLox'At.Es.
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avcc la Revue mensuelle i
Un III 6 Mois 3 Joloi.
France et
Colonies 1801) 100, 60.
Étrangor 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le froid Artificiel
et l'essor colonial
- -.--. ) - :
Dans un récent article, j'ai exposé que,
si nous ne voulons pas condamner nos colo-
nies à connaître un temps d'arrêt dans'la
croissance de leur mise en valeur, >1 faut, de
toute évidence, les outiller.
A l'heure actuelle, nous avons atteint le
maximum avec les moyens mis en œuvre.
Pour faire mieux, une nouvelle étape est à
franchir, elle le sera, grâce à l'aide des
grands emprunts qui, dans la totalité de ce
qui a été voté en 1931 pour toutes nos colo-
r nies, pays de protectorat et territoires sous
mandat, en tenant compte du crédit de 300
mj,llion'S,(proposition de M. Daladier), s'élè-
veront à environ 8 milliards.
C'est la première fois, dans notre histoire
coloniale, qu'on fait un effort de cette im-
portance, et ce n'est pas le lterniér, car on
envisage encore, dans une dizaine d'année
une série d'emprunts complémentaires d'un
total de 8 à 10 millions.
Ce qu'il faut maintenant, c'est ne pas
agir à l'aveuglette et décider quant à l'acqui-
sition du matériel moderne indispensable,
dans le sens le plus favorable à 1 essor de
nos colonies.
Oi, la plus large part doit être faite au
froid artificiel, appelé à jouer, dans notre
empire d'outre-mer, tant au point de vue de
l'a santé publique qu'au point de vue écono-
mique, un rôle primordial.
Les frigorifiques sont indispensables pour
refroidir île lait, les sériuns, les vaccins, etc.,
pour remédier à l'inconfort .alimentaire des
colons et des indigènes, pour décupler le
cheptel grâce aux viandes « indéfiniment sta-
bilisées l, pour assurer -l'avenir de nos pê-
cheries coloniales, permettre le transport des
fruits exotiques, etc.
11 est aisé de concevoir les services incal-
culables que le froid artificiel peut rendre à
l'essor colonial.
Les entrepôts frigorifiques existent en
France, il faudrait que de semblables so:ent
créés dans les « France » lointaines. De
plus, pour joindre ces deux bases, il serait
indispensable de développer au préalable
notre flotte frigorifique. Ainsi, sous la pro-
"':/>-- tecttan du ftfoîtl, bienfaiteur des payé chaud#,
Un échange intensifié de denrées périssables
x pourrait se faire dans toute la France des
cinq parties du monde.
Eti dehors des frigorifiques, que les mu-
nicipalités peuvent faire installer dans le3
Inbattoirs mêmes, le froid peut être utilisé
avantageusement en maintes occasions.
Dans plusieurs de nos colon.ies, le. bétail
s'avère abondant, la viande qu'il fournit est
plus que suffisante à la consommation locale.
11 y aurait donc grand intérêt à ce que le
surplus puisse être utilisé et préparé en vue
« dé l'exportation.
L'industrie des cdnserves de viandes com-
mence à se développer outre-mer et l'usage
des chambres froides tend à se répandre.
Mais la congélation des viandes en vue de
l'exportation réclame une installation géné-
ra!.isée qui est loin d'être au point.
En ce qui concerne le poisson, grave pro-
blème de demain, puisque nos mers d'Eu-
rope s'appauvrissent, il est certain que ce
n'est nue par le miracle du froid artificiel
que Paris peut manger frais le- poisson de
Dakar.
Dans les grands centres coloniaux où la
consommation est importante, comme Casa-
blanca, Rabat, Dakar, etc., on pourrait en-
visager ;la conservation du poisson, frais en
chambres froides, pour la consommation cou-
rante.
Ce mode de conservation, très ein fa veut
à l'étranger (la Société des Glacières du Le-
vant entrepose ainsi à Beyrouth du poisson
de mer, même du Tigre et de l'EuJ>hrate),
doit se généraliser rapidement sur nos côtes
d'Afrique. Il ne faut pas oublier que Port-
Etienne, par exemple, fournit en moyenne,
par an, environ 25.000 tonnes de poisson
frais. Actuellement, la presque totalité de
ces pêches est tranchée, saléè et séchée pour
donner un produit genre morue qui est expé-
dié sur toute la côte occidentale d'Afrique et
consommé en petite quantité par les blancs,
mais en majeure partie par les indigènes.
Dans les centres de pêche importants et
situés dans des Colonies suffisamment rap-
prochées de la Métropole pour que le pois-
son frais puisse y être exporté, le froid reste
le grand maître de la prospérité de cette in-
dustrie et peut, eul, la rendre viable,
Les côtes du Maroc, surtout la côte occi-
dentale d'Afrique, vont être appelées à four-
nir àTEurope un contingent de poissons de
plus en plus important. Si nous voulons que
nos pêcheries coloniales çoienit à la hauteur
de lia tâche qui leur incombera et qu'elles
s'emparent de ces nombreux débouchés, il
faut qu'au point de vue frigorifique elles
soient complètement équipées, de la cale
froide à il'entrepôt réfrigéré.
Rappelons que, si l'industrie dm comer
ves de poissons n'a pas pris, au Maroc, l'im-
portance qu'elle devrait y avoir, c'est uni-
quement parce que les fabricant de conser-
ves s'obstinent à ne pas employer le ttoid.
Outre les viandes et le poisson, les crus-
tacés et les mollusques, le trafic maritime
frigorifique est aussi constitué par les trans-
porta de fruits. La principale condition de
conservation des fruits est la ventilation et
l'homogénéité d'une température maintenue
par la présence d'appareils de léfrigéwCtfom.
Tandis que la banane étrangère afflue en
France, il faut bien constater la modeste
part d'envoi -de nos colonies et reconnattre
que nos navires, malgré de grands progrès,
ne sont pas encore équipés pour lutter avan-
tageusement avec la concurrence américaine
(United Fruit Co, à laquelle s'est associé le
groupe Elders et Fyflfes Limited):
Un champ très vaste reste ouvert à J'ave-
nir des cultures fruitières d'Afrique mais,
là encore, les navires réfrigérés seront les
grands maîtres du succès.
Le froid industriel est donc appelé à ren-
dre d'immenses services dans nos colonies,
en assurant l'utilisation dans les meilleures
conditions des produits çoit locaux, soit im-
portés, susceptibles de s'altérer rapidement
sous l'influence de la chaleur.
Appliqué à l'exportation des viandes, du
poisson, des fruits, il est susceptible d'assu-
rer des débouchés et de pel.iiettre ainsi l'amé-
lioration, l'intensification de la production
coloniale.
N'en doutons pas, le froid artificiel ap-
portera une importante contribution à la mise
en valeur de notre empire d'outre-mer, pour
le bien-être de ses habitants et pour l'avan-
tage de la Métropole.
Lucien GUpGrin,
Député de la Réunion,
membre de ta Commission de té gérée#
de* Colonies et ad6 Protectorats.
) - .---
La cilture attelée aU Sénégal
̃ »♦«
Au cours de 'l'année 1931 un grand effort
a été accompli par l'Administration du Sé-
négal en faveur de la vulgarisation des ins-
truments de culture attelée.
Les travaux ont porté sur 3.600 hectares.
Les,régions et terrains d'expérience ont été
limités, en fait aux circonscriptions qui
pouvaient disposer d'un personnel techni-
que de surveillance et aux cantons ayant à
'leur tète des chefs capables de s'intéresser
à notre œuvre de propagande et de lui prê-
ter un concours intelligent et efficace.
Après l'expérience de 1931, on peut affir-
mer que les rendements des champs culti-
vés au moyen d'instruments aratoires per-
fectionnés ont été nettement Supérieurs à
ceux des champs travaillés par les procédés
indigènes dans des terrains voisins.
D'autre part, ces instruments offrent éga-
lement la possibilité de cultiver de plus
grandes étendues. Les heureux effets de la
dernière campagne de vulgarisation se sont
traduits par des demandes d'achats d'ins-
truments, formulées par un certain nombre
de cultivateurs indigènes.
Nous donnons ci-après, le détail de ces
commandes par cercle :
Semoires-
houes Houes Harnais
Sine-Saloum 120 120 240
Thies 51 51 102
Baol 78 67 144
Louga 100 100 200
349 338 686
Ce premier résultat peut paraître modes-
te, mais il n'est pas sans valeur, si l'on
considère que l'Administration s'est volon-
tairement abstenue de toute tpression sur les
postulants et qu'il s'agit là d'un groupe de
cultivateurs qui paraissent vraiment gagnés
à nos méthodes et qui sont aptes à les met-
tre en pratique dans des conditions satisfai-
santes, ce qui est d'une importance capitale
pour leur diffusion progressive.
Nous entrons ainsi, dans la phase décisive
de l'œuvre de propagande préconisée et
stimulée par le Gouverneur général Brévié.
La rapidité des progrès que celle-ci est
appelée à faire dans l'avenir, est fonction
du parti, que ces acheteurs sauront tirer des
outils dont ils auront acquis la propriété.
Dans ces conditions, et bien conseillés par
le personnel technique, il n'est pas douteux
qu'ils n'obtiennent dans un délai très court,
les résultats souhaités pour l'édification de
'la masse.
––: :
Propagande
-–– .,..
Mlle Marthe Odlié part pour la Tchéco-
slovaquie où elle fera des conférences pour
l'Alliance française et le Conseil national
des femmes tchèques sur « 'les villes d'art
musulmanes de l'Afrique du Nord », et le
« Féminisme en France M, à Prague, Brno,
Bratislava, Trencin, Kosice. Elle reviendra
ensuite par Vienhe et Munich.
- Oum 1
M seieii dispensateur
t ,, 1 -,
de iMfévité
Né vers 1821, dans l'oasis de Biskra, au
petit village de Bab Darb, le vieux Hellai
Hadj Ahmed, attribue aux bienfaits du so-
leil du sud son extraordinaire 'longévité 1 Il
se souvient admirablement des événements
qui entourèrent la conquête de l'Algérie. Il
assista à l'arrivée des troupes françaises
dans cette région, où les autochtones, las
de subir le joug des Turcs, 'les accueillirent
sans anhnosité. Il y eut ensuite la révolte
fomentée par Bou Zéian, mais celle-ci ré-
primée, les habitants des oasis commence.
lent à connaître la sécurité de leur per-
sonne et de leun biens.
no ans 1 que de bonne humeur cela re-
ptemme., ou que de résignation 1
La ville de Biskra vient donc de fêter le
110' malvenvirr de l'un de ses plus anciens
habitants.
M Bienvenue
A représe/Ilafio", colo-
niale, ou mieux la
représentation des
Français et de ceux
qui sont considérés
comme tels aux Co-
lonies, est au com-
plet pour la quin-
aiètfle législature.
Sur les dix re-
présentants que la
France métropolitaine accorde aux « France 3
loiJllaÙus, sept sont des députés sortants,
savoir : MM. Eu gâte Graëve et Gratieti
Candace (Guadeloupe), Alcidc Del Mont
(Martinique), Blaise Diagne (Sénéga,), nos
amis Lucien Gasparin et Auguste Brunei
(Réunion), III, Ernest Outre y (Cochinchine).
Comme nuance politique, M. Graëvc ap-
partient au Parti radical-socialiste, MM.
Candace et Ernest Outrey à la Gauche radi-
dieale, MM. Alcide Delmont ct Blaise Dia-
gne aux Indépendants, MM. Lucien Gaspa-
rin et Auguste Brunei sont inscrits aux In-
dépendants de gauelle.
Il y a trois nouveaux élus.
M. Lagfosil/crc, qui appartint à des
législatures antérieures, remplace dans la
deuxième circonscription de la Martinique
Al, L.-O. Frossard, élu à Lurc (Haute-
SaôlIc). Il est inscrit, comme son prédéces-
seur, att Parti S.F.I.O.
Enfin, dehx colonies recouvrant leur re-
présentant au ParlenlClll.
la Guyane, qui n'avait plus de députe de-
puis huit ans, a éltt un jeune avocat de ta-
lent, M. Monnervîlle, radical-socialiste, qui
s.élaU distingué Vannée dernière en défen-
dant, devant la Cour d'Assises de Nantes, les
amis de Jean Galmot empoisonné à Caycnne
il y a quatre ans.
Les Etablissements français dans l'jude,
privés depuis de longues années de leur re-
présentant au Luxembourg et an Palais-
Bourbon, vont avoir enfin comme députe un
homme de premier 'plan, M. Pierre Dupuy,
président au Conseil d'admitttstration du
Petit Parisien, ancien député de la Gironde
et ancien sous-secrétaire d'Elat.
A ces nouveaux élus, IlJJUS adressons nos
vaux de bienvenue dans la grande famille
parlementaire coloniale qui va, malgré son
petit effectif, sembler une véritable carte
d'écliaostillons d'étiquettes politiques. Avec
les tIncicns, ils pourront faire une- utile beso*
gtte pour la cause coloniale et ils trouveront
un concours précieux parmi les parlemen-
taires métropolitains qui suivent avec compé-
tence, intérêt et solliciiudet les problèmes an-
goissants posés actuellement dans jiotre em-
pire d'outre-mer.
Dans huit jours, au travail, messieurs 1
Macte Animo ! 1
Marcel RuedeL
̃ -.- (
Notre action au Maroc
1..
Nouvelles opérations
Sur le front de l'oued el Abid, le déve-
loppement très favorable de la situation
devant notre front du, Tadla et du cercle
d'Azilal se traduit par un important cou-
rant de soumissions qui nous a permis l'oc-
cupation sans incident, dans la matinée de
samedi, des hauteurs dominant à l'est le
poste d'Ouenzaden, sur la rive gauche de
l'oued el Abid. Cette avance, réalisée avec
le concours des populations récemment sou-
mises amorce la soumission de l'importante
tribu des Ait Ischa qui marque .une ten-
dance à se rapprocher du Maghzen.
) ( -
Dans la Marine
- i
La première escadre de la Méditerranée
A l'issue d'uh exercice général, qui a eu
pour théâtre le bassin occidental de la Mé-
diterranée et auquel ont pris part la première
escadre et des éléments des troisième et qua-
trième régions maritimes, tous les bâtiments
participant à la croisière d'été ont été réunis à
Bizerte sous le commandement du vice-amiral
Robert.
La force navale tout entière s'est ravitaillée
en deux jours au cours desquels tous les ser-
vices de notre grand port militaire nord-afri-
cain ont rivalisé d'activité et d'entrain pour
satisfaire dans un temps minimum aux multi-
ples besoins des bâtiments.
A la mémoire de Guynemer
Mme Guyncmer, la mère de l'héroïque
aviateur, a remis dimanche à son gendre, le
capitame de frégate de Villiers de La Noue,
à Lorient, au moment de son départ pour les
mers de Chine, à bord de l'aviso colonial
Dumont-d' Urville, un souvenir de son enfant.
C'est le pare4>rise de l'avion qu'il pilotait le
jour qu'il fut tué.
L'amiral Niel, l'état-major et tout l'équi-
page ont assisté à r mouvante cérémonie à la.
quelle cette remi se a donné lieu.
Le départ de l' « El-Kantara n
Le paquebot El-Kantara. la nouveUe unité
de luxe de la Compagnie de Navigation Mix-
le, a levé l'ancre dimanche soir, à 10 heu-
res, à destination de Port-Vendres.
L"El-Kantara est destiné à remplacer VEl-
Gotéa sur la ligne postale Port-Vendres-Al-
ger.
Une réception qui devait avoir lieu, same-
di, à bord, a été supprimée en raison du
«Mitre de G eorges-Phllippar.
Le rapport de la mission
W. Hodgson
sur la culture fruitière en Tunisie
La réussite des Américains dans la pro-
duction fruitière, et les méthodes américai-
nes étant alors à la mode, l'Administration
du Protectorat jugea utile de faire appel, il
y a deux ans, à yn spécialiste d'outre-At-
lantique pour étudier la clÚture fruitière
tunisienne et ses possibilités de développe-
ment. Ce spécialiste, M. Robert W. Hodg-
son, chef de division d'horticulture subtiu-
picale à. l'Université de. Californie, séjour-
na dix mois dans la Régence, sous les aus-
pices de V Office de l'expérimentation et de
la vulgarisation agricoles, et déposa un
rapport assez volumineux, dont la traduction
française vient de voir le jour tlmprimerie
Rapide, Tunis 1931, un volume de 193 pa-
ges, 2 cartes et photogravures dans le
texte).
Au début de son rapport, M. Hodgson fait
connaître les buts principaux de la mission
dont il a été chargé :
10 Evaluer les possibilités des cultures
fruitières de la Régence;
20 Etudier les industries fruitières ac-
tuelles-au point de vue de leur amélioration
par l'introduction de nouvelles variétés ou
l'adoption de meilleures méthodes cultura-
les :
3" Donner un aperçu des facteurs. de la
vente des fruits en Californie, un des prin-
cipaux pays producteurs ;
4° Conseiller les moyens appropriés pour
le développement des cultures fruitières en
Tunisie.
M. Hodgson, qui connaît » son affaire » a
rempli consciencieusement sa mission en
parcourant la Tunisie du nord au sud, en
visitant méthodiquement les centres de cul-
ture, en se documentant sur place, en es-
sayant de dégager de la masse des observa-
tions recueillies quelques principes direc-
teurs. Son rapport donne l'impression d'un
travail sérieux, dont devront s'inspirer les
organismes administratifs et particuliers, en-
core que les techniciens ne seront pas sur-
pris par l'originalité des recommandations
de l'auteur.
Car, nous disait un autre spécialiste
qui est sur place depuis plusieurs lustres,
le rapport du professeur américain (qui re-
vient à près de 500.000 francs au budget de
l'Etat tunisien) ne révolutionnera pas la
culture fruitière en Tunisie. La production
rémunératrice des fruits est une œuvre de
longue haleine, dont nous connaissons bien
les modalités et les possibilités ; elle néces-
site une éducation patiente des producteurs
et des recherches expérimentales condition-
nées par le temps. Le temps est le principal
EattteUf du succès, il défaut d'argent, La
Régence ne peut se payer des essais coû-
teux. comme la Californie qui a obtenu, des
résultats positifs grâce à un investissement
considérable de capitaux, grâce aussi à une
technique très poussée dont ne s'accommode-
raient pas nos procédés archaïques et sou-
vent irremplaçables parce qu'ils tiennent
autant à la nature du so'l ql à la mentalité
des hommes.
M. Hodgson dit fort à propos dans son
rapport que la culture fruitière est une cul-
ture très spéciale présentant des problèmes,
des pratiques et une technique inconnus de
la masse des producteurs de céréales et des
agriculteurs ordinaires. C'est donc à une
tâche d'enseignement et de vulgarisation
qu'il faut d'abord s'efforcer. Si la mission
américaine a déjà pour résultat de mettre
en relief la nécessité de cette tâche prélimi-
naire, l'argent qu'elle a coûté n'aura pas
été dépensé tout à fait en vain.
Arthur Pellegrtnt
Délégué ait Grand Conseil de la Tunisie,
>^4»^
M. Pasquier ne devait pas
venir en France
A propos de la catastrophe du Georges-
Philip-par le bruit a couru que M. Pasquier,
Gouverneur général de l'Indochine, aurait
pu être à bord. Il n'a jamais été question
du départ de M. Pasquier pour la France.
T ) E:
Une convention franco-japonaise
Dans une série d'articles très documentés,
les Annales Coloniales ont étudié la question
du tarif douanier indochinois, qui ne rentrait
pas ans le cadre du traité commercial franco-
japonais, revisé en 1910, et qui a été l'objet
de certaines frictions entre le japon et l'Indo-
chine.
Cette question sera réglée définitivement
sous peu. Un accord a été signé, il y a quel-
ques jours, au ministère des Affaires étran-
gères, ainsi que nous l'avons annoncé, par
les représentants de la France et du Japon,
mais sa ratification nécessitera plusieurs semai-
nes, par suite des délais de transmission du
côté japonais, ainsi que de mise au point
en Indochine.
Rappelons à ce sujet qu'une demande japo-
naise pour que les. clauses du traité commer-
cial franco-japonais s'appliquassent à l'Indo-
chine avait été rejetée par le gouvernement
français, le gouvernement de Tokio ayant re-
fusé d'accepter une réduction de son tarif sur
le riz indochinois. Toutes les négociations en-
treprises depuis vingt-deux ans pour régler ce
différend avaient échoué et les échanges de
vues entre M. Briand d'abord avec le vi-
comte Ishii puis avec M. Adatci, ambassa-
deur. à Patis, ne donnèrent, en 1925, aucun
résultat.
En 1928 et 1929, le tarif indochinois fut
relevé, ce qui fit dire aux Japonais qu'il s'a-
gissait purement et simplement de la prohi-
bition de tous leurs produits en Indochine. Le
gouvernement de Tokio, de son côté, institua
un tarif différentiel pour TOUTES les marchan-
dises importées d'Indochine et notamment pour
les charbons de Hcmpy.
f
Le départ de S. M. Bao Dai
pour l'Indochine
S. E. Thai-van-Toan, ministre des Fi-
nances de la Cour de Hué, vient en France
pour aller à la rencontre de S. M. Bao-
iJai dont le retour est incessant en Indo-
chine. S. E. Thai-van-Toan a séjourné a
Hanoi pour s'entendre avec ie Gouverneur
Général sur les dispositions à prendre en
vue de la réception de l'empereur d'Annam
qui s'embarquera le 12 août à Marseille sur
un vaisseau de guerre.
} .-<:
Au sujet de la princesse
IOloi ihi the
-
Ah ! ça est-ce que cette mauvaise plaisan-
terie va durer un long temps encore? C'est
donc en vain que toute la Presse indochi-
noise a signalé le ridicule et aussi l'odieux
dans lesquels était tombée, non. s'était
vautrée la Haute Administration Coloniale
avec à sa tête si nous ne faisons erreur
Albert Sarraut, prince d'Annam, en fai-
sant de la hlle de feu le De Tham, une
sorte de Pupille de la Nation. Voila que
dans son numéro du 13 mai taris-Soir pu-
liiie un petit acte ne reconnaissance à
l'égard de notre grand mort Paul Doumer
de la princesse Hoang Thi Chê, laquelle si-
gne sans hésitation de ses - titres et quali-
tés ( ?). Et le grand journal d'information
insère avec une candeur vraiment « kolos-
sale » des assertions de ce genre :
« Qu'étais-je pour luit La descendante
« d'empereurs déchus ï » Ah ! non pas ça.
Quelque respect que nous devions avoir
pour Aille Thi CliC- qui n'est pas responsa-
ble de ses auteurs nous ne pouvons cepen-
dant laisser ainsi tromper le bon peuple de
France. Ai a gis arnica verilas. Et puis nous
avons Un devoir plus impérieux que celui
de la galanterie : 'ie devoir à l'cgarù de
toutes les victimes tant indigènes qu'eu-
ropéennes du chef de bande que tut le
Dë Tham de ne point permettre, en his-
sant sur le pavois la fille du vieux pirate,
d'auréoler le père.
El'ie a oublié, la Haute Administration
Coloniale, les villages incendiés, pillés par
le Dê Tham ef sa bande, elle a oublié les
Européens et les indigènes torturés, les ca-
davres mutilés, relevés ayant à la bouche -
macabre et sadique plaisanterie asiatique
les attributs de leur virilité.
11 est vrai que le vieux fauve fut abattu
assez vilainement en l'un de ses repaires du
Yen-Thê par des sicaires de 'la Haute Ad-
ministration Coloniale qui, une fois de plus
en la circonstance, se montra peu Fran-
çaise. t ût-ce le remords, fût-ce plutôt la
peur de voir tomber la 11110 du Dé Tham
entre des mains de partisans rebelles qui en
eussent fait leur palladium, les maîtres de
l'avenue Puginier décidèrent son envoi eu
France. Soit. Mais ensuite le. silence pût
convenu : il eût été, il serait encore d'élé-
mentaire pudeur ! quoiquîaprès tout Albert
Sarraut a failli dit la chronique étre
prince d'Annam. 11 lui fallait une prin-
cesse, il a créé Hoang Thi Chê.
Georges Pierné.
- ) - -.. - <
Dépêches de l'Indochine
«"*o
Départ du Waldeck-Rousseau »
La \Vi.lldo(:k-HoLlssçau a apparcillé à
Il h. 3U pour lu France.
M. Pasquier inaugure un pont
sur la route mandarine
Le Gouverneur jicnérul Pasquier, en pré-
sence dit rôucnl ae l'cmpiTc u'Annam, des
divers ministres, du hésident supérieur
d'Annam el (l'aulres personnalités, a inau-
jiurc dimanche la pont qui a été construit,
sur la lagune de Lanyou, supprimant ainsi
le dernier bac de la route mandarine entre
Saigon et lluc ci établissant un tien LléIJtni-
til pur la route entre la Cochinchine et l'An-
nam sans déparer aucunement un site ad-
mirable.
Félicitant chaudement l'ingénieur fran-
çais et l'entrepreneur annamite, te Gou-
verneur général a rappelé l'importance du
bac, qui avait été établi dans un lieu histo-
rique où passèrent les premiers convois
français en Annam, >cl a Mqnalâ l'utilité de
la route, facteur de progrès. Il a proposé
de nommer le. nouvel ouvrage pont /Hbertft
Pouyanne, en SQWvenir du regretté ingé-
nieur gënéral des travaux publics, auquel
une stèle sera élevée en ce lieu
Poursuivant son voyage, le Gouverneur
général est arrivé le 20, dans la soirée, à
Nhatrang* Dans la fournée du 21, il a suioi
la roule mandarine sur tout le sçcleur
éprouvé par le récent typhon,
M. Pasquier s'est arrôté notamment à
Phanlang, où il a visité les blessés, ainsi
qu'à Cana et sur les rives du Sont-Long-
Song.
Le Gouverneur général et son chef de ca-
binet sont rentrés hier, dans la matinée, à
Saigon.
(Indopacifi.)
>-40+00-
AU SIAM
I»I
Exportations de riz
Les exporta lions de riz (le Bangkok ont été
en ., avril do 'tnos on 1931.
Situation monétaire au 30 avril
Ln. cirouintion fiduciaire csl de 113.3C>2.6jO
ticunx. LIl. couvcrtiire-or égale .V*,91 Ce
montnnll est déposé fi la Forterni iRcservc Bank
de New-York, a la. Banque de France et il la
Banque d'Angleterre.
̃
« Symphonie Exotique»
M. Alfred Chaumcl fera une conférence
vendredi prochain à huit heures et demie du
soir à la Société de Géographie, avec pré-
sentation de film sur Symphonie Exotique
qu'il a tournée l'année dernière et à la réa-
lisation de laquelle 'les Annales Coloniales
ont pris une part importante.
Pour une politique
conséquente
'II
L'Indochine et le Yunnan
(DE NOTRK CORRESPONDANT PARTICULIER.)
Les événements de Chine Mandchourie,
Shanghaï occupent le premier plan de la
scène mondiale. En France comme ailleurs,
les esprits sont mobilises à la mesure des in-
térêts. Le Waldeck-Rousseau croise devant la
grande cité de Whang-Poo où des « mar-
souins N protègent notre concession. Les pour-
parlers traînent en longueur. L'équilibre péni-
blement maintenu dana le Pacifique depuis
1905 apparaît définitivement rompu. Qu'en
resultera-t-il a plus ou moins bref délai? Lest
le secret de l'avenir.
Il n'appartient pas cependant à un gouver-
nement responsable et logique de s'hypnotiser
sur une seule série de faits. Shanghaï ne re-
présente pas la somme des intérêts français
dans le Pacifique ni surtout en Chine. Je veux
ici parler de la situation privilégiée que nous
occupons vis-à-vis de cette dernière puissance
grâce à l'Indochine.
Notre grande colonie d'Extrême-Orient est,
en effet, on le sait, limitrophe de l'immense
« République du Milieu » sur plusieurs cen-
taines de kilomètres. Les frontières sud de la
Chine sont les frontières nord de l'Indochine
au long de trois provinces, Yunnan et Kouang-
si surtout, et Kouangtoung. Russie à part, la
France est même le seul pays occidental à
voisiner de telle manière avec la Chine.
Cette situation a ses inconvénients et ses
avantages. Les seconds notablement supérieurs
aux premiers.
Les inconvénients, pour e11 terminer d'a-
bord, se résument en deux mots : piraterie,
contrebande. C' est une question de police et
de douane. Bien imaginaires sont les crain-
tes de ceux qui évoquent quelquefois le spec-
tre d'une menace des troupes chinoises sur
l' Indochine. Il n' est que de passer la frontière
pour constater le chaos. Un chaos en voie d'or-
ganisation peut-être, mais tout juste. Manque
à peu près total de toutes et de voie& ter-
rées. Impossibilité pour un état-major quel
qu'il soit de transporter des éléments endivi-
sionnés à notre contact. Langson n'est pas un
précédent. Les hordes chinoises se sont ren-
contrées à l'époqué avec un corps expédition-
naire lancé en flèche loin de sa base. Un
réseau articulé nous offrirait aujourd'hui le
moyen d'amener rapidement du monde sur le
point quelconque où, par impçssihle, des trou-
pes ennemies auraient réussi à franchir les bar-
rières naturelles que constitueht les importan-
tes chaînes de montagne qui nous séparent de
la Chine.
Le seul danger par conséquent, sporadique,
insaisissable : des bandes de quelques dizaines
de fusils, rarement une centaine, dévalant sur
un village frontière, tuant et pillant. s'évadant
ensuite. Remèdes : postes militaires, colonnes
mobiles, rondes de partisans (nous avons armé
certains chefs montagnards, comme au Maroc),
châtiments exemplaires à l'occasion.
La contrebande, danger beaucoup Jmoims
grave évidemment, encore que beaucoup trop
fréquente. il est vrai, reconnaissons-le, qu'elle
s'exerce des deux côtés de la frontière. Au
détriment de l'ksdochine, en ce qui concerne
l'opium. l'or noir.
Passons maintenant aux avantages de notre
situation. Côté Kouangsi et Kouangtoun, à
peu près inexistants, étant donné l'état d'anar-
chie de ces deux provinces qui fait que nul
commerçant honnête ne passe la frontière.
Mais il n'en esst pas de même, côté Yunnan.
Cette dernière question vaut qu'on s'y arrête
plus longuement.
Grande à peu près comme la France, la
province du Yunnan est une ancienne colonie
mandchoue, conquise au XjV" siècle sur les
éléments montagnards autochtones. Son isole-
ment relatif du reste de l'Empire lui valut tou-
jours une situation privilégiée d'autonomie re-
lative, de fait sinon de droit. Exilé le fils du
Ciel, cette situation s'est perpétuée. Admi-
nistrée d'une main de fer par le général Long
Yun, toukioun local, assisté d'un Directoire
de quelques membres, la province continue à
vivre sous l'autorité nominale du gouverne-
ment de Nankin, actuellement de Loyang.
Mais aux temps les plus troublés de la Thé-
baïde chinoise, elle n'en restait pas moins en
excédents termes avec Canton. Pratiquement,
le général Long Yun est maître chez lui.
Or un second facteur influe sur la vie du
Yunnan. Car la province, éloignée du reste
de la Chine, se trouve dans une dépendance
économique certaine vis-à-vis de l'Indochine,
sa plus proche issue sur la mer étant repré-
sentée par le delta tonkinois. Le port de Yun-
nanfou est donc Haiphong, tête de ligne vers
les hauts plateaux yunnanais d'une magnifique
voie ferrée de près d'un millier de kilomè-
tres, construite et exploitée par des Français.
La question se précise encore.
un a beaucoup parlé de visées françaises
sur le Yunnan. Ce fut peut-être une pensée
du XIXC siècle. A l'heure actuelle, nul ne
saurait y songer. Sans parler de complications
internationales certaines, on peut douter que les
choses aillent sans difficultés. Vingt millions
de Yunnanais se dresseraient d'un seul bloc
contre nous et je ne donnerais pas cher d'une
colonne engagée dans de telles conditions au
milieu des gorges du Nani-Ty,
N'évoquons donc plus ni guerre, ni con-
quêtes. L'heure en est révolue en Chine pour
les Occidentaux. Et sans doute cela est mieux
ainsi et nous évitera un « ressac » qui n'eût
pas été des moins violents.
Il n'en reste pas moins que les intérêts du
Yunnan et de l'Indochine sont, s inon sembla-
bles. du moins complémentaires. La France
ayant intérêt au maintien au Yunnqn d'un
pouvoir stable et fort, séparant sa colonie du
reste du chaos chinois; indépendamment des
1 JOMMUMOTIOIB*
Rédaction & Adjninisttatlon *
H, KM ci ttètft-Tfttftir
PARIS AW»
1 ÉLTPH. > uouyite I»-st
RICHELIEU 87-M
Les Annales Coloniales
Tous les articles publics dans votre journal ne peuvent
Les annonces et réclames sont reçues au DIRECTEUR-FONDATEUR I/iREÇTBvR»ronDMTBVK Maroel RUEDEL rwtua-i. ^^rc reproduits qu en citant les ANNALES ne perçut
- bureau du journal. Iii Y CoLox'At.Es.
ABONNEMENTS
avcc la Revue mensuelle i
Un III 6 Mois 3 Joloi.
France et
Colonies 1801) 100, 60.
Étrangor 240 » 125 > 70 »
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le froid Artificiel
et l'essor colonial
- -.--. ) - :
Dans un récent article, j'ai exposé que,
si nous ne voulons pas condamner nos colo-
nies à connaître un temps d'arrêt dans'la
croissance de leur mise en valeur, >1 faut, de
toute évidence, les outiller.
A l'heure actuelle, nous avons atteint le
maximum avec les moyens mis en œuvre.
Pour faire mieux, une nouvelle étape est à
franchir, elle le sera, grâce à l'aide des
grands emprunts qui, dans la totalité de ce
qui a été voté en 1931 pour toutes nos colo-
r nies, pays de protectorat et territoires sous
mandat, en tenant compte du crédit de 300
mj,llion'S,(proposition de M. Daladier), s'élè-
veront à environ 8 milliards.
C'est la première fois, dans notre histoire
coloniale, qu'on fait un effort de cette im-
portance, et ce n'est pas le lterniér, car on
envisage encore, dans une dizaine d'année
une série d'emprunts complémentaires d'un
total de 8 à 10 millions.
Ce qu'il faut maintenant, c'est ne pas
agir à l'aveuglette et décider quant à l'acqui-
sition du matériel moderne indispensable,
dans le sens le plus favorable à 1 essor de
nos colonies.
Oi, la plus large part doit être faite au
froid artificiel, appelé à jouer, dans notre
empire d'outre-mer, tant au point de vue de
l'a santé publique qu'au point de vue écono-
mique, un rôle primordial.
Les frigorifiques sont indispensables pour
refroidir île lait, les sériuns, les vaccins, etc.,
pour remédier à l'inconfort .alimentaire des
colons et des indigènes, pour décupler le
cheptel grâce aux viandes « indéfiniment sta-
bilisées l, pour assurer -l'avenir de nos pê-
cheries coloniales, permettre le transport des
fruits exotiques, etc.
11 est aisé de concevoir les services incal-
culables que le froid artificiel peut rendre à
l'essor colonial.
Les entrepôts frigorifiques existent en
France, il faudrait que de semblables so:ent
créés dans les « France » lointaines. De
plus, pour joindre ces deux bases, il serait
indispensable de développer au préalable
notre flotte frigorifique. Ainsi, sous la pro-
"':/>-- tecttan du ftfoîtl, bienfaiteur des payé chaud#,
Un échange intensifié de denrées périssables
x pourrait se faire dans toute la France des
cinq parties du monde.
Eti dehors des frigorifiques, que les mu-
nicipalités peuvent faire installer dans le3
Inbattoirs mêmes, le froid peut être utilisé
avantageusement en maintes occasions.
Dans plusieurs de nos colon.ies, le. bétail
s'avère abondant, la viande qu'il fournit est
plus que suffisante à la consommation locale.
11 y aurait donc grand intérêt à ce que le
surplus puisse être utilisé et préparé en vue
« dé l'exportation.
L'industrie des cdnserves de viandes com-
mence à se développer outre-mer et l'usage
des chambres froides tend à se répandre.
Mais la congélation des viandes en vue de
l'exportation réclame une installation géné-
ra!.isée qui est loin d'être au point.
En ce qui concerne le poisson, grave pro-
blème de demain, puisque nos mers d'Eu-
rope s'appauvrissent, il est certain que ce
n'est nue par le miracle du froid artificiel
que Paris peut manger frais le- poisson de
Dakar.
Dans les grands centres coloniaux où la
consommation est importante, comme Casa-
blanca, Rabat, Dakar, etc., on pourrait en-
visager ;la conservation du poisson, frais en
chambres froides, pour la consommation cou-
rante.
Ce mode de conservation, très ein fa veut
à l'étranger (la Société des Glacières du Le-
vant entrepose ainsi à Beyrouth du poisson
de mer, même du Tigre et de l'EuJ>hrate),
doit se généraliser rapidement sur nos côtes
d'Afrique. Il ne faut pas oublier que Port-
Etienne, par exemple, fournit en moyenne,
par an, environ 25.000 tonnes de poisson
frais. Actuellement, la presque totalité de
ces pêches est tranchée, saléè et séchée pour
donner un produit genre morue qui est expé-
dié sur toute la côte occidentale d'Afrique et
consommé en petite quantité par les blancs,
mais en majeure partie par les indigènes.
Dans les centres de pêche importants et
situés dans des Colonies suffisamment rap-
prochées de la Métropole pour que le pois-
son frais puisse y être exporté, le froid reste
le grand maître de la prospérité de cette in-
dustrie et peut, eul, la rendre viable,
Les côtes du Maroc, surtout la côte occi-
dentale d'Afrique, vont être appelées à four-
nir àTEurope un contingent de poissons de
plus en plus important. Si nous voulons que
nos pêcheries coloniales çoienit à la hauteur
de lia tâche qui leur incombera et qu'elles
s'emparent de ces nombreux débouchés, il
faut qu'au point de vue frigorifique elles
soient complètement équipées, de la cale
froide à il'entrepôt réfrigéré.
Rappelons que, si l'industrie dm comer
ves de poissons n'a pas pris, au Maroc, l'im-
portance qu'elle devrait y avoir, c'est uni-
quement parce que les fabricant de conser-
ves s'obstinent à ne pas employer le ttoid.
Outre les viandes et le poisson, les crus-
tacés et les mollusques, le trafic maritime
frigorifique est aussi constitué par les trans-
porta de fruits. La principale condition de
conservation des fruits est la ventilation et
l'homogénéité d'une température maintenue
par la présence d'appareils de léfrigéwCtfom.
Tandis que la banane étrangère afflue en
France, il faut bien constater la modeste
part d'envoi -de nos colonies et reconnattre
que nos navires, malgré de grands progrès,
ne sont pas encore équipés pour lutter avan-
tageusement avec la concurrence américaine
(United Fruit Co, à laquelle s'est associé le
groupe Elders et Fyflfes Limited):
Un champ très vaste reste ouvert à J'ave-
nir des cultures fruitières d'Afrique mais,
là encore, les navires réfrigérés seront les
grands maîtres du succès.
Le froid industriel est donc appelé à ren-
dre d'immenses services dans nos colonies,
en assurant l'utilisation dans les meilleures
conditions des produits çoit locaux, soit im-
portés, susceptibles de s'altérer rapidement
sous l'influence de la chaleur.
Appliqué à l'exportation des viandes, du
poisson, des fruits, il est susceptible d'assu-
rer des débouchés et de pel.iiettre ainsi l'amé-
lioration, l'intensification de la production
coloniale.
N'en doutons pas, le froid artificiel ap-
portera une importante contribution à la mise
en valeur de notre empire d'outre-mer, pour
le bien-être de ses habitants et pour l'avan-
tage de la Métropole.
Lucien GUpGrin,
Député de la Réunion,
membre de ta Commission de té gérée#
de* Colonies et ad6 Protectorats.
) - .---
La cilture attelée aU Sénégal
̃ »♦«
Au cours de 'l'année 1931 un grand effort
a été accompli par l'Administration du Sé-
négal en faveur de la vulgarisation des ins-
truments de culture attelée.
Les travaux ont porté sur 3.600 hectares.
Les,régions et terrains d'expérience ont été
limités, en fait aux circonscriptions qui
pouvaient disposer d'un personnel techni-
que de surveillance et aux cantons ayant à
'leur tète des chefs capables de s'intéresser
à notre œuvre de propagande et de lui prê-
ter un concours intelligent et efficace.
Après l'expérience de 1931, on peut affir-
mer que les rendements des champs culti-
vés au moyen d'instruments aratoires per-
fectionnés ont été nettement Supérieurs à
ceux des champs travaillés par les procédés
indigènes dans des terrains voisins.
D'autre part, ces instruments offrent éga-
lement la possibilité de cultiver de plus
grandes étendues. Les heureux effets de la
dernière campagne de vulgarisation se sont
traduits par des demandes d'achats d'ins-
truments, formulées par un certain nombre
de cultivateurs indigènes.
Nous donnons ci-après, le détail de ces
commandes par cercle :
Semoires-
houes Houes Harnais
Sine-Saloum 120 120 240
Thies 51 51 102
Baol 78 67 144
Louga 100 100 200
349 338 686
Ce premier résultat peut paraître modes-
te, mais il n'est pas sans valeur, si l'on
considère que l'Administration s'est volon-
tairement abstenue de toute tpression sur les
postulants et qu'il s'agit là d'un groupe de
cultivateurs qui paraissent vraiment gagnés
à nos méthodes et qui sont aptes à les met-
tre en pratique dans des conditions satisfai-
santes, ce qui est d'une importance capitale
pour leur diffusion progressive.
Nous entrons ainsi, dans la phase décisive
de l'œuvre de propagande préconisée et
stimulée par le Gouverneur général Brévié.
La rapidité des progrès que celle-ci est
appelée à faire dans l'avenir, est fonction
du parti, que ces acheteurs sauront tirer des
outils dont ils auront acquis la propriété.
Dans ces conditions, et bien conseillés par
le personnel technique, il n'est pas douteux
qu'ils n'obtiennent dans un délai très court,
les résultats souhaités pour l'édification de
'la masse.
––: :
Propagande
-–– .,..
Mlle Marthe Odlié part pour la Tchéco-
slovaquie où elle fera des conférences pour
l'Alliance française et le Conseil national
des femmes tchèques sur « 'les villes d'art
musulmanes de l'Afrique du Nord », et le
« Féminisme en France M, à Prague, Brno,
Bratislava, Trencin, Kosice. Elle reviendra
ensuite par Vienhe et Munich.
- Oum 1
M seieii dispensateur
t ,, 1 -,
de iMfévité
Né vers 1821, dans l'oasis de Biskra, au
petit village de Bab Darb, le vieux Hellai
Hadj Ahmed, attribue aux bienfaits du so-
leil du sud son extraordinaire 'longévité 1 Il
se souvient admirablement des événements
qui entourèrent la conquête de l'Algérie. Il
assista à l'arrivée des troupes françaises
dans cette région, où les autochtones, las
de subir le joug des Turcs, 'les accueillirent
sans anhnosité. Il y eut ensuite la révolte
fomentée par Bou Zéian, mais celle-ci ré-
primée, les habitants des oasis commence.
lent à connaître la sécurité de leur per-
sonne et de leun biens.
no ans 1 que de bonne humeur cela re-
ptemme., ou que de résignation 1
La ville de Biskra vient donc de fêter le
110' malvenvirr de l'un de ses plus anciens
habitants.
M Bienvenue
A représe/Ilafio", colo-
niale, ou mieux la
représentation des
Français et de ceux
qui sont considérés
comme tels aux Co-
lonies, est au com-
plet pour la quin-
aiètfle législature.
Sur les dix re-
présentants que la
France métropolitaine accorde aux « France 3
loiJllaÙus, sept sont des députés sortants,
savoir : MM. Eu gâte Graëve et Gratieti
Candace (Guadeloupe), Alcidc Del Mont
(Martinique), Blaise Diagne (Sénéga,), nos
amis Lucien Gasparin et Auguste Brunei
(Réunion), III, Ernest Outre y (Cochinchine).
Comme nuance politique, M. Graëvc ap-
partient au Parti radical-socialiste, MM.
Candace et Ernest Outrey à la Gauche radi-
dieale, MM. Alcide Delmont ct Blaise Dia-
gne aux Indépendants, MM. Lucien Gaspa-
rin et Auguste Brunei sont inscrits aux In-
dépendants de gauelle.
Il y a trois nouveaux élus.
M. Lagfosil/crc, qui appartint à des
législatures antérieures, remplace dans la
deuxième circonscription de la Martinique
Al, L.-O. Frossard, élu à Lurc (Haute-
SaôlIc). Il est inscrit, comme son prédéces-
seur, att Parti S.F.I.O.
Enfin, dehx colonies recouvrant leur re-
présentant au ParlenlClll.
la Guyane, qui n'avait plus de députe de-
puis huit ans, a éltt un jeune avocat de ta-
lent, M. Monnervîlle, radical-socialiste, qui
s.élaU distingué Vannée dernière en défen-
dant, devant la Cour d'Assises de Nantes, les
amis de Jean Galmot empoisonné à Caycnne
il y a quatre ans.
Les Etablissements français dans l'jude,
privés depuis de longues années de leur re-
présentant au Luxembourg et an Palais-
Bourbon, vont avoir enfin comme députe un
homme de premier 'plan, M. Pierre Dupuy,
président au Conseil d'admitttstration du
Petit Parisien, ancien député de la Gironde
et ancien sous-secrétaire d'Elat.
A ces nouveaux élus, IlJJUS adressons nos
vaux de bienvenue dans la grande famille
parlementaire coloniale qui va, malgré son
petit effectif, sembler une véritable carte
d'écliaostillons d'étiquettes politiques. Avec
les tIncicns, ils pourront faire une- utile beso*
gtte pour la cause coloniale et ils trouveront
un concours précieux parmi les parlemen-
taires métropolitains qui suivent avec compé-
tence, intérêt et solliciiudet les problèmes an-
goissants posés actuellement dans jiotre em-
pire d'outre-mer.
Dans huit jours, au travail, messieurs 1
Macte Animo ! 1
Marcel RuedeL
̃ -.- (
Notre action au Maroc
1..
Nouvelles opérations
Sur le front de l'oued el Abid, le déve-
loppement très favorable de la situation
devant notre front du, Tadla et du cercle
d'Azilal se traduit par un important cou-
rant de soumissions qui nous a permis l'oc-
cupation sans incident, dans la matinée de
samedi, des hauteurs dominant à l'est le
poste d'Ouenzaden, sur la rive gauche de
l'oued el Abid. Cette avance, réalisée avec
le concours des populations récemment sou-
mises amorce la soumission de l'importante
tribu des Ait Ischa qui marque .une ten-
dance à se rapprocher du Maghzen.
) ( -
Dans la Marine
- i
La première escadre de la Méditerranée
A l'issue d'uh exercice général, qui a eu
pour théâtre le bassin occidental de la Mé-
diterranée et auquel ont pris part la première
escadre et des éléments des troisième et qua-
trième régions maritimes, tous les bâtiments
participant à la croisière d'été ont été réunis à
Bizerte sous le commandement du vice-amiral
Robert.
La force navale tout entière s'est ravitaillée
en deux jours au cours desquels tous les ser-
vices de notre grand port militaire nord-afri-
cain ont rivalisé d'activité et d'entrain pour
satisfaire dans un temps minimum aux multi-
ples besoins des bâtiments.
A la mémoire de Guynemer
Mme Guyncmer, la mère de l'héroïque
aviateur, a remis dimanche à son gendre, le
capitame de frégate de Villiers de La Noue,
à Lorient, au moment de son départ pour les
mers de Chine, à bord de l'aviso colonial
Dumont-d' Urville, un souvenir de son enfant.
C'est le pare4>rise de l'avion qu'il pilotait le
jour qu'il fut tué.
L'amiral Niel, l'état-major et tout l'équi-
page ont assisté à r mouvante cérémonie à la.
quelle cette remi se a donné lieu.
Le départ de l' « El-Kantara n
Le paquebot El-Kantara. la nouveUe unité
de luxe de la Compagnie de Navigation Mix-
le, a levé l'ancre dimanche soir, à 10 heu-
res, à destination de Port-Vendres.
L"El-Kantara est destiné à remplacer VEl-
Gotéa sur la ligne postale Port-Vendres-Al-
ger.
Une réception qui devait avoir lieu, same-
di, à bord, a été supprimée en raison du
«Mitre de G eorges-Phllippar.
Le rapport de la mission
W. Hodgson
sur la culture fruitière en Tunisie
La réussite des Américains dans la pro-
duction fruitière, et les méthodes américai-
nes étant alors à la mode, l'Administration
du Protectorat jugea utile de faire appel, il
y a deux ans, à yn spécialiste d'outre-At-
lantique pour étudier la clÚture fruitière
tunisienne et ses possibilités de développe-
ment. Ce spécialiste, M. Robert W. Hodg-
son, chef de division d'horticulture subtiu-
picale à. l'Université de. Californie, séjour-
na dix mois dans la Régence, sous les aus-
pices de V Office de l'expérimentation et de
la vulgarisation agricoles, et déposa un
rapport assez volumineux, dont la traduction
française vient de voir le jour tlmprimerie
Rapide, Tunis 1931, un volume de 193 pa-
ges, 2 cartes et photogravures dans le
texte).
Au début de son rapport, M. Hodgson fait
connaître les buts principaux de la mission
dont il a été chargé :
10 Evaluer les possibilités des cultures
fruitières de la Régence;
20 Etudier les industries fruitières ac-
tuelles-au point de vue de leur amélioration
par l'introduction de nouvelles variétés ou
l'adoption de meilleures méthodes cultura-
les :
3" Donner un aperçu des facteurs. de la
vente des fruits en Californie, un des prin-
cipaux pays producteurs ;
4° Conseiller les moyens appropriés pour
le développement des cultures fruitières en
Tunisie.
M. Hodgson, qui connaît » son affaire » a
rempli consciencieusement sa mission en
parcourant la Tunisie du nord au sud, en
visitant méthodiquement les centres de cul-
ture, en se documentant sur place, en es-
sayant de dégager de la masse des observa-
tions recueillies quelques principes direc-
teurs. Son rapport donne l'impression d'un
travail sérieux, dont devront s'inspirer les
organismes administratifs et particuliers, en-
core que les techniciens ne seront pas sur-
pris par l'originalité des recommandations
de l'auteur.
Car, nous disait un autre spécialiste
qui est sur place depuis plusieurs lustres,
le rapport du professeur américain (qui re-
vient à près de 500.000 francs au budget de
l'Etat tunisien) ne révolutionnera pas la
culture fruitière en Tunisie. La production
rémunératrice des fruits est une œuvre de
longue haleine, dont nous connaissons bien
les modalités et les possibilités ; elle néces-
site une éducation patiente des producteurs
et des recherches expérimentales condition-
nées par le temps. Le temps est le principal
EattteUf du succès, il défaut d'argent, La
Régence ne peut se payer des essais coû-
teux. comme la Californie qui a obtenu, des
résultats positifs grâce à un investissement
considérable de capitaux, grâce aussi à une
technique très poussée dont ne s'accommode-
raient pas nos procédés archaïques et sou-
vent irremplaçables parce qu'ils tiennent
autant à la nature du so'l ql à la mentalité
des hommes.
M. Hodgson dit fort à propos dans son
rapport que la culture fruitière est une cul-
ture très spéciale présentant des problèmes,
des pratiques et une technique inconnus de
la masse des producteurs de céréales et des
agriculteurs ordinaires. C'est donc à une
tâche d'enseignement et de vulgarisation
qu'il faut d'abord s'efforcer. Si la mission
américaine a déjà pour résultat de mettre
en relief la nécessité de cette tâche prélimi-
naire, l'argent qu'elle a coûté n'aura pas
été dépensé tout à fait en vain.
Arthur Pellegrtnt
Délégué ait Grand Conseil de la Tunisie,
>^4»^
M. Pasquier ne devait pas
venir en France
A propos de la catastrophe du Georges-
Philip-par le bruit a couru que M. Pasquier,
Gouverneur général de l'Indochine, aurait
pu être à bord. Il n'a jamais été question
du départ de M. Pasquier pour la France.
T ) E:
Une convention franco-japonaise
Dans une série d'articles très documentés,
les Annales Coloniales ont étudié la question
du tarif douanier indochinois, qui ne rentrait
pas ans le cadre du traité commercial franco-
japonais, revisé en 1910, et qui a été l'objet
de certaines frictions entre le japon et l'Indo-
chine.
Cette question sera réglée définitivement
sous peu. Un accord a été signé, il y a quel-
ques jours, au ministère des Affaires étran-
gères, ainsi que nous l'avons annoncé, par
les représentants de la France et du Japon,
mais sa ratification nécessitera plusieurs semai-
nes, par suite des délais de transmission du
côté japonais, ainsi que de mise au point
en Indochine.
Rappelons à ce sujet qu'une demande japo-
naise pour que les. clauses du traité commer-
cial franco-japonais s'appliquassent à l'Indo-
chine avait été rejetée par le gouvernement
français, le gouvernement de Tokio ayant re-
fusé d'accepter une réduction de son tarif sur
le riz indochinois. Toutes les négociations en-
treprises depuis vingt-deux ans pour régler ce
différend avaient échoué et les échanges de
vues entre M. Briand d'abord avec le vi-
comte Ishii puis avec M. Adatci, ambassa-
deur. à Patis, ne donnèrent, en 1925, aucun
résultat.
En 1928 et 1929, le tarif indochinois fut
relevé, ce qui fit dire aux Japonais qu'il s'a-
gissait purement et simplement de la prohi-
bition de tous leurs produits en Indochine. Le
gouvernement de Tokio, de son côté, institua
un tarif différentiel pour TOUTES les marchan-
dises importées d'Indochine et notamment pour
les charbons de Hcmpy.
f
Le départ de S. M. Bao Dai
pour l'Indochine
S. E. Thai-van-Toan, ministre des Fi-
nances de la Cour de Hué, vient en France
pour aller à la rencontre de S. M. Bao-
iJai dont le retour est incessant en Indo-
chine. S. E. Thai-van-Toan a séjourné a
Hanoi pour s'entendre avec ie Gouverneur
Général sur les dispositions à prendre en
vue de la réception de l'empereur d'Annam
qui s'embarquera le 12 août à Marseille sur
un vaisseau de guerre.
} .-<:
Au sujet de la princesse
IOloi ihi the
-
Ah ! ça est-ce que cette mauvaise plaisan-
terie va durer un long temps encore? C'est
donc en vain que toute la Presse indochi-
noise a signalé le ridicule et aussi l'odieux
dans lesquels était tombée, non. s'était
vautrée la Haute Administration Coloniale
avec à sa tête si nous ne faisons erreur
Albert Sarraut, prince d'Annam, en fai-
sant de la hlle de feu le De Tham, une
sorte de Pupille de la Nation. Voila que
dans son numéro du 13 mai taris-Soir pu-
liiie un petit acte ne reconnaissance à
l'égard de notre grand mort Paul Doumer
de la princesse Hoang Thi Chê, laquelle si-
gne sans hésitation de ses - titres et quali-
tés ( ?). Et le grand journal d'information
insère avec une candeur vraiment « kolos-
sale » des assertions de ce genre :
« Qu'étais-je pour luit La descendante
« d'empereurs déchus ï » Ah ! non pas ça.
Quelque respect que nous devions avoir
pour Aille Thi CliC- qui n'est pas responsa-
ble de ses auteurs nous ne pouvons cepen-
dant laisser ainsi tromper le bon peuple de
France. Ai a gis arnica verilas. Et puis nous
avons Un devoir plus impérieux que celui
de la galanterie : 'ie devoir à l'cgarù de
toutes les victimes tant indigènes qu'eu-
ropéennes du chef de bande que tut le
Dë Tham de ne point permettre, en his-
sant sur le pavois la fille du vieux pirate,
d'auréoler le père.
El'ie a oublié, la Haute Administration
Coloniale, les villages incendiés, pillés par
le Dê Tham ef sa bande, elle a oublié les
Européens et les indigènes torturés, les ca-
davres mutilés, relevés ayant à la bouche -
macabre et sadique plaisanterie asiatique
les attributs de leur virilité.
11 est vrai que le vieux fauve fut abattu
assez vilainement en l'un de ses repaires du
Yen-Thê par des sicaires de 'la Haute Ad-
ministration Coloniale qui, une fois de plus
en la circonstance, se montra peu Fran-
çaise. t ût-ce le remords, fût-ce plutôt la
peur de voir tomber la 11110 du Dé Tham
entre des mains de partisans rebelles qui en
eussent fait leur palladium, les maîtres de
l'avenue Puginier décidèrent son envoi eu
France. Soit. Mais ensuite le. silence pût
convenu : il eût été, il serait encore d'élé-
mentaire pudeur ! quoiquîaprès tout Albert
Sarraut a failli dit la chronique étre
prince d'Annam. 11 lui fallait une prin-
cesse, il a créé Hoang Thi Chê.
Georges Pierné.
- ) - -.. - <
Dépêches de l'Indochine
«"*o
Départ du Waldeck-Rousseau »
La \Vi.lldo(:k-HoLlssçau a apparcillé à
Il h. 3U pour lu France.
M. Pasquier inaugure un pont
sur la route mandarine
Le Gouverneur jicnérul Pasquier, en pré-
sence dit rôucnl ae l'cmpiTc u'Annam, des
divers ministres, du hésident supérieur
d'Annam el (l'aulres personnalités, a inau-
jiurc dimanche la pont qui a été construit,
sur la lagune de Lanyou, supprimant ainsi
le dernier bac de la route mandarine entre
Saigon et lluc ci établissant un tien LléIJtni-
til pur la route entre la Cochinchine et l'An-
nam sans déparer aucunement un site ad-
mirable.
Félicitant chaudement l'ingénieur fran-
çais et l'entrepreneur annamite, te Gou-
verneur général a rappelé l'importance du
bac, qui avait été établi dans un lieu histo-
rique où passèrent les premiers convois
français en Annam, >cl a Mqnalâ l'utilité de
la route, facteur de progrès. Il a proposé
de nommer le. nouvel ouvrage pont /Hbertft
Pouyanne, en SQWvenir du regretté ingé-
nieur gënéral des travaux publics, auquel
une stèle sera élevée en ce lieu
Poursuivant son voyage, le Gouverneur
général est arrivé le 20, dans la soirée, à
Nhatrang* Dans la fournée du 21, il a suioi
la roule mandarine sur tout le sçcleur
éprouvé par le récent typhon,
M. Pasquier s'est arrôté notamment à
Phanlang, où il a visité les blessés, ainsi
qu'à Cana et sur les rives du Sont-Long-
Song.
Le Gouverneur général et son chef de ca-
binet sont rentrés hier, dans la matinée, à
Saigon.
(Indopacifi.)
>-40+00-
AU SIAM
I»I
Exportations de riz
Les exporta lions de riz (le Bangkok ont été
en ., avril do 't
Situation monétaire au 30 avril
Ln. cirouintion fiduciaire csl de 113.3C>2.6jO
ticunx. LIl. couvcrtiire-or égale .V*,91 Ce
montnnll est déposé fi la Forterni iRcservc Bank
de New-York, a la. Banque de France et il la
Banque d'Angleterre.
̃
« Symphonie Exotique»
M. Alfred Chaumcl fera une conférence
vendredi prochain à huit heures et demie du
soir à la Société de Géographie, avec pré-
sentation de film sur Symphonie Exotique
qu'il a tournée l'année dernière et à la réa-
lisation de laquelle 'les Annales Coloniales
ont pris une part importante.
Pour une politique
conséquente
'II
L'Indochine et le Yunnan
(DE NOTRK CORRESPONDANT PARTICULIER.)
Les événements de Chine Mandchourie,
Shanghaï occupent le premier plan de la
scène mondiale. En France comme ailleurs,
les esprits sont mobilises à la mesure des in-
térêts. Le Waldeck-Rousseau croise devant la
grande cité de Whang-Poo où des « mar-
souins N protègent notre concession. Les pour-
parlers traînent en longueur. L'équilibre péni-
blement maintenu dana le Pacifique depuis
1905 apparaît définitivement rompu. Qu'en
resultera-t-il a plus ou moins bref délai? Lest
le secret de l'avenir.
Il n'appartient pas cependant à un gouver-
nement responsable et logique de s'hypnotiser
sur une seule série de faits. Shanghaï ne re-
présente pas la somme des intérêts français
dans le Pacifique ni surtout en Chine. Je veux
ici parler de la situation privilégiée que nous
occupons vis-à-vis de cette dernière puissance
grâce à l'Indochine.
Notre grande colonie d'Extrême-Orient est,
en effet, on le sait, limitrophe de l'immense
« République du Milieu » sur plusieurs cen-
taines de kilomètres. Les frontières sud de la
Chine sont les frontières nord de l'Indochine
au long de trois provinces, Yunnan et Kouang-
si surtout, et Kouangtoung. Russie à part, la
France est même le seul pays occidental à
voisiner de telle manière avec la Chine.
Cette situation a ses inconvénients et ses
avantages. Les seconds notablement supérieurs
aux premiers.
Les inconvénients, pour e11 terminer d'a-
bord, se résument en deux mots : piraterie,
contrebande. C' est une question de police et
de douane. Bien imaginaires sont les crain-
tes de ceux qui évoquent quelquefois le spec-
tre d'une menace des troupes chinoises sur
l' Indochine. Il n' est que de passer la frontière
pour constater le chaos. Un chaos en voie d'or-
ganisation peut-être, mais tout juste. Manque
à peu près total de toutes et de voie& ter-
rées. Impossibilité pour un état-major quel
qu'il soit de transporter des éléments endivi-
sionnés à notre contact. Langson n'est pas un
précédent. Les hordes chinoises se sont ren-
contrées à l'époqué avec un corps expédition-
naire lancé en flèche loin de sa base. Un
réseau articulé nous offrirait aujourd'hui le
moyen d'amener rapidement du monde sur le
point quelconque où, par impçssihle, des trou-
pes ennemies auraient réussi à franchir les bar-
rières naturelles que constitueht les importan-
tes chaînes de montagne qui nous séparent de
la Chine.
Le seul danger par conséquent, sporadique,
insaisissable : des bandes de quelques dizaines
de fusils, rarement une centaine, dévalant sur
un village frontière, tuant et pillant. s'évadant
ensuite. Remèdes : postes militaires, colonnes
mobiles, rondes de partisans (nous avons armé
certains chefs montagnards, comme au Maroc),
châtiments exemplaires à l'occasion.
La contrebande, danger beaucoup Jmoims
grave évidemment, encore que beaucoup trop
fréquente. il est vrai, reconnaissons-le, qu'elle
s'exerce des deux côtés de la frontière. Au
détriment de l'ksdochine, en ce qui concerne
l'opium. l'or noir.
Passons maintenant aux avantages de notre
situation. Côté Kouangsi et Kouangtoun, à
peu près inexistants, étant donné l'état d'anar-
chie de ces deux provinces qui fait que nul
commerçant honnête ne passe la frontière.
Mais il n'en esst pas de même, côté Yunnan.
Cette dernière question vaut qu'on s'y arrête
plus longuement.
Grande à peu près comme la France, la
province du Yunnan est une ancienne colonie
mandchoue, conquise au XjV" siècle sur les
éléments montagnards autochtones. Son isole-
ment relatif du reste de l'Empire lui valut tou-
jours une situation privilégiée d'autonomie re-
lative, de fait sinon de droit. Exilé le fils du
Ciel, cette situation s'est perpétuée. Admi-
nistrée d'une main de fer par le général Long
Yun, toukioun local, assisté d'un Directoire
de quelques membres, la province continue à
vivre sous l'autorité nominale du gouverne-
ment de Nankin, actuellement de Loyang.
Mais aux temps les plus troublés de la Thé-
baïde chinoise, elle n'en restait pas moins en
excédents termes avec Canton. Pratiquement,
le général Long Yun est maître chez lui.
Or un second facteur influe sur la vie du
Yunnan. Car la province, éloignée du reste
de la Chine, se trouve dans une dépendance
économique certaine vis-à-vis de l'Indochine,
sa plus proche issue sur la mer étant repré-
sentée par le delta tonkinois. Le port de Yun-
nanfou est donc Haiphong, tête de ligne vers
les hauts plateaux yunnanais d'une magnifique
voie ferrée de près d'un millier de kilomè-
tres, construite et exploitée par des Français.
La question se précise encore.
un a beaucoup parlé de visées françaises
sur le Yunnan. Ce fut peut-être une pensée
du XIXC siècle. A l'heure actuelle, nul ne
saurait y songer. Sans parler de complications
internationales certaines, on peut douter que les
choses aillent sans difficultés. Vingt millions
de Yunnanais se dresseraient d'un seul bloc
contre nous et je ne donnerais pas cher d'une
colonne engagée dans de telles conditions au
milieu des gorges du Nani-Ty,
N'évoquons donc plus ni guerre, ni con-
quêtes. L'heure en est révolue en Chine pour
les Occidentaux. Et sans doute cela est mieux
ainsi et nous évitera un « ressac » qui n'eût
pas été des moins violents.
Il n'en reste pas moins que les intérêts du
Yunnan et de l'Indochine sont, s inon sembla-
bles. du moins complémentaires. La France
ayant intérêt au maintien au Yunnqn d'un
pouvoir stable et fort, séparant sa colonie du
reste du chaos chinois; indépendamment des
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