Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 avril 1932 05 avril 1932
Description : 1932/04/05 (A33,N39). 1932/04/05 (A33,N39).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380474t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N* 39. - VS NUMERO : » CENTIMES MARDI SUlH, 5 AVRIL ma:!.
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Réduction & Administration :
PARIS o-)
Tttkra. t LOUV- 1MI
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Les Annales Coloniales
La 8IUIOIICII et réclames sotit riftui -
bureau du iourtMl.
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Colonial Itfa fM » U 0
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tous les bureaux de poate.
Les chemins de fer africains
) E
L'Afrique nous offre, en matière de che-
mins de fer, le plus inconcevable des para-
doxes.
Alors que l'Europe où est né technique-
ment et socialement le chemin de fer, a
réussi très rapidement à réaliser, pour la
construction des lignes et le matériel, une
unité relative on sait que tous les Etats
européens, à l'exception de l'Espagne et de
la Russie, ont adopté l'écartement standard
de 1 m. 44 pour toutes leurs grandes voies
l'Afrique nous présente le réseau le plus
disparate qu'on poisse imaginer.
Dans l'Afrique française du Nord, Algé-
rie, Maroc, Tunisie, nous voyons coexister
deux types de voies, celui à écartement nor-
mal européen de 1 m. 44 et celui de 1 m.
Dans l'Ouest-Africain, c'est le type de 1 m.
d'écartement qui a été adopté.
Sur le territoire du Congo belge voisi-
nent l'écartement de 1 m. et celui de
1 m. 067.
Dans les colonies anglaises on peut voir,
en même temps, trois types de voies, de
1 m. 067, de 1 m. et de o m. 76.
Si l'on excepte Beira et le groupe du Sud
où l'on trouve un groupe homogène de voies
de 1 m. 067 de 34.000 kilomètres, les divers
éléments du réseau africain constituent une
véritable mosaïque.
On se demande comment une telle hérésie
économique a pu être conçue et réalisée.
On ne peut pas invoquer, pour l'Afri-
que, les tâtonnements d'une industrie des
transports nouvelle, encore incertaine de ses
conditions techniques et économiques, puis-
que l'Europe et l'Amérique fournissaient,
depuis longtemps, tous les modèles désira-
bles.
La vérité c'est que tous les Etats euro-
péens, qui ont colonisé l'Afrique, v It ag:
séparément, sans aucun plan d'ensemble,
sans aucune prévision de l'avenir. Pour
chacun d'eux, la voie ferrée a été, avant
tout, un instrument de pénétration, pour
leurs militaires et leurs commerçants, un
moyen de rattacher le plus conunodément le*
centres de l'intérieur aux ports d'évacua-
tion.
Et, pendant longtemps, personne n'a
songé à relier, les unes aux autres, ces lignes
qui. peu à peu pourtant, finissaient par for-
mer cinq groupes principaux :
Le groupe du nord-ouest comprenant
l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ;
Le groupe du nord-est formé par l'Egypte
et le Soudan anglo-égyptien.
Le groupe de l'ouest africain, français et
britannique, sans aucune cohésion, formé de
plusieurs lignes débouchant, en plusieurs
points, sur la côte occidentale depuis Dakar
jusqu'à Douala;
Le groupe oriental du Keina, de l'Ou-
ganda et du Tanganyika;
Et enfin le groupe méridional, le plua
étendu et le plus cohérent, formé par
l'union sud-africaine, les deux Rhodésies,
l'est africain portugais et le Congo Belge.
Mais les groupes eux-mêmes sont restés
jusqu'ici complètement isolés les uns des
autres. D'immenses déserts, vides de popu
lations et de produits, comme le Sahara, le
Kalahari et les régions arides de l'est dres-
sent entre eux de formidables barrières. Et
certes, dans l'état présent de la technique
ferroviaire, l'existence de ces obstacles géo-
graphiques et économiques a rendu, jus-
qu'ici, le problème de l'unification ou de
t internationalisation des voies et moyens de
- transport africains, sinon - insoluble techni-
quement, du moins sans intérêt économique
ou social, n'en déplaise aux promoteurs
acharnés et passionnés du transsaharien.
Mais voici que des problèmes techniques
nouveaux sont posés.
C'est d'abord celui de l'automotrice sur
rail, avec ou sans pneumatique, avec ou
sans bandage caoutchouté plein.
En permettant d'alléger considérablement
le poids du matériel roulant, en permettant
par suite d'établir une voie à meilleur mar-
ché, en rendant inutile tout système de si-
gnalisation, en permettant une économie de
personnel importante dans l'exploitation,
l'application de la technique nouvelle de
l'automotrice sur rail transformerait certai-
nement le problème des transports ferro-
viaires en Afrique.
On voit par exemple que l'on pourrait,
avec un minimum de frais, faire les modi-
fications nécessaires pour adopter partout le
même écartement des voies et assurer les rac-
cordements utiles entre les divers réseaux.
Un autre problème technique est posé
avec l'utilisation possible du moteur Diesel,
substituant le a gas oil ib, les huiles lourdes
qui coûtent bien meilleur marché, à l'es-
sence, coûteuse, trop volatile et trop inflam-
mable.
Sans doute, le problème technique du mo-
teur Diesel appliqué aux transports ferro-
viaires n'est point encore résolu mais on peut
affirmer qu'il le sera prochainement. Alors
l'apparition du moteur Diesel sur rail trans-
formera toute la technique ferroviaire dans
les colbnies où la question du combustible
se pose, car la locomotive Deisel pourra uti-
liser des combustibles végétaux trouvés sur
place : huiles d'arachides, de ricin, de
palme et même peut-être beurre de karité.
Enfin, il importe, aujourd'hui, de ne pas
négliger les études et les expériences qui se
poursuivent dans le domaine de la substitu-
tion de l'auto-route à la voie ferrée. Déjà,
en Algérie, le gouverneur général, M. Carde,
en plein accord avec les assemblées algé-
riennes a décidé de surseoir à la construction
de nouvelles lignes de chemins de fer proje-
tées pour étudier leur remplacement par des
routes ouvertes au trafic automobile.
Peut-être sera-t-on amené à l'idée des
auto-routes, réservées exclusivement au tra-
fic automobile à longue distance. Dans nos
vieux pays européens, en Italie, en Allema-
gne, en France même, où des projets sont
en cours de réalisation des réseaux d'auto-
routes viennent doubler les réseaux routiers
ordinaires. Dans les pays neufs peut-être se-
rait-il possible, aujourd'hui encore, d'har-
moniser le réseau des auto-routes avec celui
des routes de circulation locale.
Problèmes de l'automotrice sur rail, du
moteur Diesel sur rail, de l'auto-route, de
la navigation aérienne, autant de problèmes
non encore résolus mais qui peuvent trans-
former complètement la politique des trans-
ports dans les pays neufs et, plus spéciale-
ment, en Afrique.
Etudions ces problèmes. Mais ne commet-
tons pas la faute dont l'Afrique sbuffre au-
jourd'hui dans ses chemins de fer.
Le problème des transports en Afrique
doit être conçu et sa solution doit être cher-
chée sur le plan international.
fffteiUM Antonelli,
Député de la Haute-Savoie.
Ratwnrteur du budget de
r AIQrfIt
Au Conseil d9ttat
It
Nomination de surveillants du Service des
Téléphones en Algérie
Cette haute juridiction a statué sur la re-
quête que les demoiselles Gruyer et Béziat,
employées de P.T.T. à Alger, avaient pré-
employées de à Alger arrêté du
sentée aux fins d'annulation d'un arrêté du
ministre des P.T.T. en date du ier janvier
1925, portant nomination, comme surveillan-
tes du service téléphonique, des dames Plan-
que à Alger et de la dame Astruc à Oran.
L'arrêté dont s'agit a été annulé par ar-
rêt du Conseil d'Etat, attendu que l'article
premier de la loi du 30 décembre 1921 dis-
pose : « dans toute administration, lors-
qu'il a été satistait aux lois sur les emplois
réservés, 25 des postes vacants, au cours
de l'année, dans chaque département,
sont réservés aux fonctionnaires qui, étran-
gers au département, sont unis par le ma-
riage, soit à des fonctionnaires du départe-
ment. soit à des personnes qui y ont fixé, de-
puis plus d'un an, leur résidence. »
Attendu qu'à la date de l'arrêté précité,
les dames Planque et Astruc ne se trouvaient
pas dans le cas prévu par l'article premier
de la loi du 30 décembre igas. pour être
promues surveillantes,
Dès lors, en prenant l'arrêté dont s'agit,
le ministre a excédé ses pouvoirs..
.Par ces motifs, l'arrêté par lui pris est
annulé.
Ministre du Commerce contre Conseil de
Préfecture d'Alger.
Le Conseil d'Etat a rejeté le recours pré-
senté par le ministre du Commerce et de
r industrie (direction de l'Aéronautique) et
du ministre de l'Air, aux fins d'annulation
d'un arrêté en date du 24 septembre 1927
par lequel le Conseil de Préfecture d'Alger
saisi d'un litige survenu entre l'administra-
tion et M. Lavedan, entrepreneur des Tra-
vaux publics, à l'occasion du règlement
d'un marché pour la construction de bâti-
ments à l'aéroport de la. Maison Blanche
(près Alger), dont ce dernier était adjudi-
cataire, a ordonné une expertise dans l'ins-
tance.
Les ministres requérant demandaient éga-
lement l'annulation d'un arrêté en date du
24 novembre 1928, par lequel le Conseil de
Préfecture d'Alger, statuant dans la même
instance, a condamnée l'Etat à payer au
même M. Lavedan, une indemnité de 21.000
francs.
Le Conseil d'Etat a également rejeté ce
second recours desdits ministres, attendu
que l'entrepreneur à la charge duquel l'ad-
ministration n'établit aucune faute, a subi
un préjudice du fait que l'administration
n'a prescrit de surseoir aux travaux d'exé-
cution du pavillon de la direction de l'aéro-
port de Maison Blanche, qu'après avoir or-
donné de commencer lesdits travaux, et ce,
en donnant cet ordre sans s'être préalable-
ment assuré que les terrains destinés à la
construction dudit pavillon, pouvaient être
remis à l'entrepreneur.
Dès lors, le Conseil de Préfecture d'Al-
ger a fait une exacte appréciation en éva-
luant ce préjudice à 21.000 francs.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire des
polices Indochinoises
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Baux Louis, secrétaire de première classe
des polices indochinoises, avait présentée aux
fins d'annulation de deux arretés du Gou-
verneur général de l'Indochine. en date des
13 mai et 25 juin 1928 le licenciant de son
emploi.
a .Attendu qu'il résulte de l'instruction
que le requérant a été licencié pour inapti-
tude professionnelle et non par mesure de
discipline.
« e i .D'autre part, ledit requérant est en-
tré au service du Gouvernement général de
l'Indochine le 8 juin 1026 et que l'arrêté du
Gouverneur général, le licenciant de son
emploi a été pris le 12 mai 1928, c'est avant
l'expiration du délai de deux ans imparti
par l'art. a de l'arrêté du 20 juin lepl le-
quel dispose.
- « Les fonctionnaires nouvellement nom-
més dans les conditions prévues par l'ar-
ticle 18 qui n'auraient pas témoigné d'une
aptitude générale suffisante, ou dont la ma-
nière de servir aurait été jugée défectueuse,
peuvent être, au cours de leurs deux premiè
res années de services, licenciés par arrêté du
Gouverneur général pris sur la proposition
des chefs d'administration, ou des services
intéressés, après avis d'une commission spé-
ciale instituée au gouvernement général.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
ce fonctionnaire. Sa décision ne manquera
pas de retenir, le cas échéant, l'attention des
intéressés.
L'Emprunt Chérifien
M
Mm
VANT de se séparer,
le Sénat a tenu à
adopter, dans la
séance du jeudi
31 mars, le pro-
jet de loi autori-
sant le Gouver-
nement chérifien à contracter un emprunt de
1.535.676.000 francs.
Cet emprunt va permettre tout simplement
de poursuivre, au Maroc, l'auomplissemettt
de la plus belle réussite coloniale qui soit et
aussi d'ombrager, pour le plus grand bien
de nos protégés, les importants territoires
qui sont passés, récemment, sous l'égide du
Sultan et de la France. -
N'oublions pas que si les Marocains sont
figés dans leurs traditions et maintenus par
une séculaire immobilité dans le cadre étroit
de leur civilisation, par ailleurs, ils sont
irrésistiblement attirés par les plus élollllatl-
tes inventions modernes et ils s'adaptent
fort bien à notre oenfort.
Il n'y a donc pas, pour la France, de
meilleure politique à suivre que celle qui
consiste à parfaire l'outillage économique de
notre Protectorat.
Du reste, et en dépit de la crise, cet em-
prunt vient à un moment très favorable.
1° Cette action financière fait suite à la
patiente campagne de pacification poursuivie
par M. Lucien Saint, Résident Général, de-
puis son arrivée au Maroc, et couronnée de
succès éclatant en 1932 ;
2° Malgré la crise des phosphates et des
mines, en dépit d'une invasion extraordi-
naire de sauterelles en 1930, les budgets
1931-1932 et 1932 - équilibrés sans impôts
nouveaux, les budgets marocains continuent
de se régler avec aisance.
Au surplus, la population européenne de
la zone française s'est accrue de 65 en
cinq ans. Les investissements de capitaux
ont suivi un rythme comparable.
Ces quelques constatations prouvent la
vitalité financière du Protectorat et rassu-
rent quant aux perspectives d'avenir.
Le programme des travaux que doit per-
mettre l'emprunt accuse l'urgence. L'emploi
de l'emprunt chérifien sera réparti en six
années. Parmi ses principales affeelationJ,
nous relevons : 10Z millions aux Trcrvaux
publics pour routes, en particulier dans
l'Atlas et le Tafilalet ; il est de toute évi-
dence que rien n'est plus pressant que de
consolider, fer des travaux d'ufilitl finbf:-
que. les magwfîques avances pacificatrices
réalisées par l'action persévérante et combien
mesurée de M. Lucien Saint.
La meilleure des pénétrations' est, en
effet, celle qtt'accomplissent la route et le
rail. D'otltre part, 36 millions sont consa.
crés au réaménagement des lots de colonisa-
tion. A ce sujetj rappelons qu'à l'origine du
Protectorat, le peuplement de la terre maro-
caine par les Français avait été plutôt né-
gligé. M. Lucien Saint a placé cette
question grave parmi ses préoccupations im-
périeuses ; il poursuit heureusement l'oeuvre
amorcée par son prédécesseur, M. Steep,
Vagriculture reçoit 80 millions et 17 mil-
lions sont consacrés à la préservation des
forêts marocaines ; 55 millions aux P.T.T.;
376 millions pour les ports. 250 millions
aux chemins de fer. Puis, la répartition se
poursuit entre hydraulique Ùldustrielle,
l'hydraulique agricole, l'adduction de l'eau
dans les villes, l'électrification des fermes,
des centres agricoles. Mentionnons les 16,
millions à l'Instruction publique dont la
plus grande partie ira à la construction des
établissements d'enseignement primaire et
d'enseignement professionnel européens,
f<
israélites et indigènes ; Venseignement se-
condaire, l'enseignement supérieur, les
Beaux-Arts, etc., auront aussi la possibilité
de se développer et de répondre aux besoins
de la population.
Et l'Assistance médicale qui a déjà atteint
un magnifique développement au Maroc sera
dotée de 42 millions.
Et maintenant ,si l'on récapitule tous les 1
travaux de première utilité jusqu'à la dé-
fense de l'Hygiène et de la Santé publique,
il faut reconnaître que le vote de l'emprunt
chérifien était en effet « urgent » pour per-
mettre au Maroc de vivre normalement sous
le pro/eeiorat de la France.
Tel a été. du reste, le point de vue que
M. Lucien Saint est venu exposer lui-même
à Paris.
Les deux Chambres s'y sont unanimement
ralliées.
Smat Hanéon,
Sénateur de la Manu.
Vice-Président de la Commission
des Dotouws.
> t
Croisière du Commandant Teste"
sur les côtes d'Algérie
Le transport d'aviation
« Commandant-Teste t)
Le transport d'aviation Commandant-Teste
premier navire du type dans la marine
française construit aux ateliers de Bor-
deaux, des Forges et Chantiers de la Gi-
ronde, vient de subir avec succès ses essais
de recette définitifs et est entré en escadre;
ce navire est parti de Toulon le 30 mars,
pour effectuer une croisière sur les côtes
d'Algérie, de Tunisie et de Corse. Un inté-
rêt tout particulier s'attache aux essais d'un
moyen d'amérissage, suivant un nouveau pro-
cédé, pour les hydravions, essais qui se pour-
suivront au cours de cette croisière.
M. Lucien Saint
rejoint son poste
Le départ de Paris
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a quitté Paris samedi
soir pour rejoindre son poste. M. Saint a été
salué à la gare de Lyon par MM. de Saint-
Quentin, directeur des Affaires d'Afrique au
Quai d'Orsay ; Uurosoy, représentant le ma-
réchal Lyautey; Nacivet, directeur, et Mou-
rey, sous-directeur de l'Office du Maroc ;
Branly, directeur des Finances du Maroc ;
Voizard, chef de cabinet du Résident géné-
ral, qui le rejoindra à Marseille ; Robert Da-
vid, ancien ministre; Malvy, président de la
Commission des Finances de la Chambre des
députés ; Robert Raynaud ; Bonnefoy-Sibour,
prefet de Seine-et-Oise ; Mony-Sabin, repré-
sentant M. Steeg; Bertier, et de nombreux
amis personnels.
M. Saint s'embarquera mercredi à Mar-
seille pour Casablanca.
Manifestation de sympathie
pour l'arrivée à Rabat
Les Chambres de commerce et d'agricul-
ture, tous les groupements de Rabat et les
représentants élus de la population organi-
sent une grandiose manifestation en l'hon-
neur de M. Saint, dont la politique ferme et
avisée apparaît aussi féconde dans l'ordre
économique que dans le plan militaire et
pacificateur.
Les populations marocaines rendront hom-
mage au Résident général pour l'activité et
les efforts qu'il a déployés en France pour
obtenir du Parlement le vote du projet de loi
autorisant un emprunt marocain qui favori-
sera le développement économique, commer-
cial, sanitaire et intellectuel du Maroc.
) -.- (
A la Présidence de la République
mon
M. Doumer a reçu M. Lucien Saint
Le Président de la République a reçu sa-
medi M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc.
) (
Le voyage de l'empereur d'Annam
au Maroc
A Rabat
L' empereur d' Annam a rendu visite ven-
dredi matin à M. Urbain Blanc, délégué à la
Résidence générale. Il a déjeuné avec sa suite
chez Si Abdenrhmane Bargach, pacha de Ra-
bat.
( Dans l'après-midi, l'empereur d Anaam. AC-.
cotnpaoné de son cousin, le prince Vinh Kan,
et de M. Charles, Gouverneur des Colonies,
s'est rendu au Palais impérial où il a
été reçu en audience privée par le sultan.
Bao Dai a été présenté à Sidi Mohamed par
M. Urbain Blanc qu'entouraient les membres
des cabinets civil et militaire. Au cours de
cette audience, le sultan a remis à l'empereur
d' Annam le cordon de Grand'Croix du Ouis-
sam Alaouite.
L'empereur d'Annam et sa suite ont quitté
Rabat samedi matin pour Casablanca et Mar-
rakech où ils arriveront dans la soirée de sa-
medi.
) -.. t
Fouilles archéologique
au Maroc
A Mehedya
Au cours de fouilles entreprises dans l'en-
ceinte de la vieille casbah de Mehedya, au
Maroc, à l' embouchure du Sebou, on a mis
au jour deux sarcophages et des poteries d'un
fort beau galbe.
A une quinzaine de kilomètres de ce point,
des ruines romaines ont attiré l' attention du ser-
vice des Beaux-Arts, qui, après une première
prospection, a repéré la voie principale de l' an-
cienne cité romaine de Thamusida. Les fouilles
vont être poussées activement.
–-– ) -.- (
M. Plelri à Toulon
M. François Pietri, ministre de la Défense
nationale, est arrivé samedi matin, accompagné
du vice-amiral Durand- Viel, chef de l'état-
major général de la marine, et du capitaine
de vaisseau Odend'hal, chef du cabinet mili-
taire du ministre pour la marine.
M. Pietri a été reçu à la gare par le vice-
amiral Pirot, commandant en chef la troisième
région maritime, et préfet maritime ; le vice-
amiral Robert, commandant en chef la pre-
mière escadre ; le vice-amiral Vindry, inspec-
teur général des forces de la Méditerranée, et
le vice-amiral Berthelot, commandant en chef
de nos forces navales d'Extrême-Orient, qui
est récemment arrivé à Toulon pour arborer,
avant son départ, son pavillon sur le croiseur
Primauguet. Le général de division Cambay,
commandant la division coloniale.
A midi 30, M. François Pietri et sa suite
montaient à bord du Lorraine, cuirassé amiral
de la 1 N escadre. Il y a offert un déjeuner au-
quel étaient invités les vice-amiraux Robert,
PilOt, Vindry et Berthelot, les contre-amiraux
Castex, Hervé, Traub, Dumont, Darlan, Ro-
man Juge et Descottes-Génon. Le ministre
s est entretenu longuement des prochaines croi-
sières que la force navale doit accomplir sur
les côtes d'Algérie et du Levant.
) c
RUE OUDINOT
Réception du ministre des Colonies
Les audiences de M. de Chappedelaine,
ministre des Colonies, de la matinée du mer-
credi 6 avril sont reportées à l'après-midi du
même jour de 15 heures à 17 heure..
La question de l'eau
au Sénégal
Toutes les Colonies Françaises et Pays de
Protectorat, ne peuvent pas, du jour au len-
demain, aller aussi luin dans la voie de la
collaboration etiective de l'Etat et du parti-
culier que le Maroc. Celui-ci, pays neuf,
n'ayant pas à traîner derrière lui le boulet
des lois et coutumes léguées par les multi-
ples générations qui se sont traînées à pas
de limaces sur la voie du progrès, a pu,
d'un trait de plume, et sans léser aucun in-
térêt, créer hardiment une société basée
sur la collaboration effective de l'Etat et du
colon unis pour la mise en valeur du do-
maine commun. Exemple, la régie des phos-
phates, les dahirs des Eaux et Forêts, les
régies créées ou en gestation des Pétroles,
manganèse, charbons, etc., sans compter la
participation effective qui se dessine pour
l'agriculture.
Mais s'il ne peut en être de même par-
tout, instantanément, ce n'est pas à dire, à
l'époque où tous les pays du monde cher-
chent leur nouvelle route économique, qu'il
ne faut pas tenir compte de cet exemple
tout voisin pour le Sénégal. Il faut, dans
l'intérêt général, et dans celui des deux par-
ties en cause, amener le plus rapidement
possible l'entente complète entre l'Etat et
les exploitants. L'avenir de la colonie en
dépend.
Il serait donc tout naturel, sellon 'nous,
que cette union se traduise par des actes.
Et nous nous expliquons.
Dans des pays comme le Sénégal, il est
certains facteurs de succès ou d'échec (se-
lon que l'on sait plus ou moins adroitement
en tirer parti) qui sont communs à tous ceux
qui viennent courir leur chance : par exem-
ple, le climat et la nature du sol. 11 en est
d'autres qui dépendent, soit de l'adresse
avec laquelle on a su choisir son emplace-
ment, soit des appuis que l'on sait se pro-
curer pour corriger le choix médiocre que
l'on a fait. Par exemple tout ce qui a trait
à l'eau.
Si, chose très rare, vous avez à portée de
la main, une rivière ne venant jamais à sec
et coulant en toute saison une eau limpide
et douce, vous avez en perspective toutes
sortes de possibilités de succès auxquelles
doit renoncer le malheureux perdu dans la
brousse à des lieues et des lieues de toute
source ou de tout marigot. Mais encore
faut-il, si vous êtes riverain de 'la belle ri-
vière, avoir 'le droit d'y puiser librement.
Dans ce cas, l'Etat intervient, ou doit in-
tervenir.
Il peut se faire aussi que l'eau, au lieu
d'être en surface, coule à une certaine pro-
fondeur. Dans ce cas, il faut la chercher,
et la faire venir à vous. C'est le cas le plus
fréquent au Sénégal. Dati ce? circonstan-
ces, aussi l'aide et l'appui des Pouvoirs pu-
blics sont fort utïles, sinon indispensables,
car l'Etat dispose de moyens souvent refu-
sés au simple particulier.
C'est dans ces cas semblables que devrait
devenir effective la collaboration préconisée
par nous entre l'Etat et les sociétés d'agri-
culture. Selon que ces dernières auront ac-
cepté ou refusé leur concours et leur colla-
boration à l'Etat pour parfaire l'éducation
professionnelle des jeunes indigènes, l'ap-
pui des Pouvoirs publics devra leur être ac-
cordé ou refusé. Ce serait à la fois logique
et très moral, car il serait injuste d'accor-
der une faveur ou un appui à ceux qui se re-
fusent à collaborer avec l'Etat dans un inté-
rêt collectif supérieur.
Etatisme dira-t-on peut-être, socialisme
d'Etat? Et après, n'est-ce pas la formule de
demain que cette entente de tous les fac-
teurs intéressés à un succès commun, que
ce soit le patronat, l'ouvrier, l'Etat et le
concessionnaire. Cette formule est en tout
cas celle qui doit triompher aux colonies.
Et si nous soulevons ainsi la question de
l'eau, qui prime tout au Sénégal comme
dans maints autres centres coloniaux, c'est
qu'au Sénegal il faut de l'eau non seule-
ment pour améliorer la production agricole,
mais encore pour permettre d'envisager
F exploitation rationnelle des matières pre-
mières produites, et qui seraient souvent
trop pauvres pour supporter, sans être trans-
formées, les trais de transport devenus si
considérables de nos jours. 11 faut donc de
'l'eau pour créer des usines de travail et de
transtormation, et donner ainsi à la co-
lonie des objets à exporter nouveaux.
Il faut de l'eau pour le rouissage de cer-
taines plantes textiles, utiles aussi bien au
producteur qu'à la colonie et à la Mère Pa-
trie comme le Dà. Et si c'est l'Etat qui aide
à nouer cette entente, son appui doit être
récompensé.
Or, l'eau existe souvent en sous-sol, et
peut être obtenue avec un sacritice moné-
taire minime, si on le compare à l'impor-
tance des résultats à obtenir. L'assèchement
progressif de la colonie a motivé des études
et des travaux très intéressants comme ceux
de M. Hubert Henry. Les puits indigènes,
et depuis une vingtaine d'années, ceux du
système Friry, ont rendu de très grands ser-
vices. Ils sont longs à creuser et assez coû-
teux, c'est vrai, mais ils suffisaient aux be-
soins de la population, tant que celle-ci
s'est bornée à cultiver l'arachide, qui elle se
contentait des eaux de l'hivernage pour
pousser.
Depuis cinq ans on a fait sur les indica-
tions de M. le docteur Moineau, des forages
à grandes profondeurs, sur des points choi-
sis et étudiés d'avance, et on a obtenu de
très beaux résultats, principalement dans le
Saloum.
C'est de ce côté que doivent se porter les
efforts conjugués des particuliers et de
l'Etat. Aux sociétés acceptant le programme
de collaboration pour l'éducation des jeunes
indigènes, programme que nous avons déve-
loppé ici même, dans une série d'articles
parus il y a quelques mois, doit venir
l'appui des caisses de Crédit Agricole, lors-
que les ressources font défaut. Et une juste
part dans les bénéfices agriroles ou indus-
triels assurés par la captation des sources
atteintes par les forages ainsi réalisés, nous
parait une juste rémunération du concours
accordé par l'Etat aux particuliers.
Loaie Le Barbier.
A l'Académie des Sciences
i
Les cartes géographiques
de nos possessions coloniales
Le général Bourgeois, président de l'Acadé-
mie des Sciences, a présenté à cette assemblée
un ouvrage dû au service géographique de r ar-
mée et mis au point, à l'occasion de la der-
nière Exposition coloniale de Vincennes. Cet
ouvrage, la plus récente cartographie de nos
colonies, représente un effort considérable,
étant donné les difficultés techniques rencon-
tiées.
) -+- (
L'abbé Lambert
9 0 0
sourcier et écrivain
L'abbé Lambert, qui a publié d'intéres-
sants ouvrages de vulgarisation sur les sour-
ciers, a repris ses travaux en Algérie, dans
la région désertique de Touggourt. Il pour-
suit aussi ses travaux littéraires et l'on an-
nonce, pour le 15 mai environ, la première
représentation de sa pièce : L'apprenti SOllr-
cier, au studio des Champs-Elysées.
L'antenne coloniale
ttT
Une station à Saint-Pierre
On projette la création d'une station radio-
phonique à Saint-Pierre. Cette nouvelle
station servirait surtout à établir un relais
avec le Poste Colonial de Paris. Elle
serait équipée avec une installation de récep-
tion pour les longueurs d'ondes variant en-
tre 13 m. 7 et 31 m. 7. Quant à l'émetteur, sa
puissance serait de 250 watts, avec une lon-
gueur d'onde de 250 à 500 mètres.
-- - ) <
CINÉMA COLONIAL
1 0 1
Une expédition polonaise tourne
en Algérie
Une expédition polonaise est actuellement
en Algérie dans les environs de Biskra où
elle se prépare a tourner un film dont le scé-
nario est dû à Ossendowski.
« L'Atlantide »
Florelle doit se rendre à Berlin pour tour-
ner dans VAtlantide dont elle complétera la
distribution.
Vers la Mecque
-
De tous les ports de l'Afrique du Nord de
nombreux paquebots ont fait voile vers 'la
mer Rouge. Ils emportent les musulmans
vers la Terre sainte, vers La Mecque, prier
au tombeau du prophète.
Le musulman qui a fait ce pieux pèleri-
nage est un objet de respect pour ses voisins
et ses compatriotes. Il est el Hadj, le pèle-
rin. C'est un titre d'une valeur considérable
qui prépare, dit-on, à entrer plus facilement
dans le paradis de Mahomet, ce paradis
le Djenneh où la vie sera une éternelle
joie.
Dépêches de l'Indochine
Le retour de la mission Centre-Asie
Le paquebot Félix-lloussel à bord duquel
se trouve le premier groupe de la mission
Centre-Asie comprenant six auto-cheniltes,
a appareillé dimanche.
Le seconde caravane commandée par M.
André Sauvage et les voitures de cinéma
sonore s'cmbarqueront sur le Général-Met-
zinger.
Le Félix-Roussel ramène le corps de M.
Haardt, chef de la mission décédé à Hong-
Kong.
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la troisième décade ont été dr
:U.8G4 tonnes.
) -+- (
Des ânes aux hommes
par P.C. Georges FRANÇOIS.
808
On sait que lors de notre prise de pos-
session, le cheval et l'âne étaient inconnus
à Madagascar.
A l'arrivée de nos troupes à Tananarive,
ce qui étonna le plus les Hovas, c'est la ca-
valerie dont la colonne était accompagnée.
Ces animaux, pour la plupart exténués, fu-
rent au bout de peu de temps, vendus aux
enchères, à des prix inespérés ; et, du jour
au lendemain, les propriétaires de chevaux
furent nombreux.
Le général Gallieni ne manqua pas de le
remarquer. L'élevage fut immédiatement
favorisé, et cinq ans plus tard, sur l'hippo-
drome tout exprès aménagé, les premières
courses avaient lieu.
Aujourd'hui, grâce aux bètes de demi-
sang introduites à l'origine, il existe une
race malgache.
Se basant sur ce précédent, le Gouverneur
général Cayla vient de provoquer un décret
prohibant pour une période de deux années
l'exportation des ânesses. Les assemblées
locales préalablement consultées avaient
formulé un avis favorable à cette mesure.
Si le nouvel élevage avait les suites es-
comptées le résultat serait considérable au
point de vue économique et démographique.
Près de 50 des frais de transport dans la
brousse se trouveraient économisés et l'on
rendrait une main-d'œuvre importante à sa
destination essentielle.
On ne peut que suivre avec le plus grand
intérêt les innovations multiples dont Ma-
dagascar ne cesse de donner l'exemple. La
tradition s'y continue du général Gallieni
pour qui chaque détaIl avait son importan-
ce, et qui n'omit jamais rien de ce qu'il
fallait pour faire de la colonisation de la
Grande Ile un tout harmonieux et complet.
Le pays d'ailleurs se prête admirablement
aux essais les plus divers, grâce à la diver-
sité de ses climats. Tout y semble possible.
En Emyrne, fruits et légumes d'Europe
sont cultivés depuis fort longtemps. Les
JOIMIIIJVOTIDIII
Réduction & Administration :
PARIS o-)
Tttkra. t LOUV- 1MI
- RICMKLIBU IMI
Les Annales Coloniales
La 8IUIOIICII et réclames sotit riftui -
bureau du iourtMl.
DiitBCTtuii.F0N0ATtuii 1 Mafeet RUEDEL
Tout les articles publiés dans notre Journal ne petivtnl
être reproduits qu'en citant tes Ahnalis CoLOIfIAÙI.
ABONHEMENTS
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tous les bureaux de poate.
Les chemins de fer africains
) E
L'Afrique nous offre, en matière de che-
mins de fer, le plus inconcevable des para-
doxes.
Alors que l'Europe où est né technique-
ment et socialement le chemin de fer, a
réussi très rapidement à réaliser, pour la
construction des lignes et le matériel, une
unité relative on sait que tous les Etats
européens, à l'exception de l'Espagne et de
la Russie, ont adopté l'écartement standard
de 1 m. 44 pour toutes leurs grandes voies
l'Afrique nous présente le réseau le plus
disparate qu'on poisse imaginer.
Dans l'Afrique française du Nord, Algé-
rie, Maroc, Tunisie, nous voyons coexister
deux types de voies, celui à écartement nor-
mal européen de 1 m. 44 et celui de 1 m.
Dans l'Ouest-Africain, c'est le type de 1 m.
d'écartement qui a été adopté.
Sur le territoire du Congo belge voisi-
nent l'écartement de 1 m. et celui de
1 m. 067.
Dans les colonies anglaises on peut voir,
en même temps, trois types de voies, de
1 m. 067, de 1 m. et de o m. 76.
Si l'on excepte Beira et le groupe du Sud
où l'on trouve un groupe homogène de voies
de 1 m. 067 de 34.000 kilomètres, les divers
éléments du réseau africain constituent une
véritable mosaïque.
On se demande comment une telle hérésie
économique a pu être conçue et réalisée.
On ne peut pas invoquer, pour l'Afri-
que, les tâtonnements d'une industrie des
transports nouvelle, encore incertaine de ses
conditions techniques et économiques, puis-
que l'Europe et l'Amérique fournissaient,
depuis longtemps, tous les modèles désira-
bles.
La vérité c'est que tous les Etats euro-
péens, qui ont colonisé l'Afrique, v It ag:
séparément, sans aucun plan d'ensemble,
sans aucune prévision de l'avenir. Pour
chacun d'eux, la voie ferrée a été, avant
tout, un instrument de pénétration, pour
leurs militaires et leurs commerçants, un
moyen de rattacher le plus conunodément le*
centres de l'intérieur aux ports d'évacua-
tion.
Et, pendant longtemps, personne n'a
songé à relier, les unes aux autres, ces lignes
qui. peu à peu pourtant, finissaient par for-
mer cinq groupes principaux :
Le groupe du nord-ouest comprenant
l'Algérie, le Maroc et la Tunisie ;
Le groupe du nord-est formé par l'Egypte
et le Soudan anglo-égyptien.
Le groupe de l'ouest africain, français et
britannique, sans aucune cohésion, formé de
plusieurs lignes débouchant, en plusieurs
points, sur la côte occidentale depuis Dakar
jusqu'à Douala;
Le groupe oriental du Keina, de l'Ou-
ganda et du Tanganyika;
Et enfin le groupe méridional, le plua
étendu et le plus cohérent, formé par
l'union sud-africaine, les deux Rhodésies,
l'est africain portugais et le Congo Belge.
Mais les groupes eux-mêmes sont restés
jusqu'ici complètement isolés les uns des
autres. D'immenses déserts, vides de popu
lations et de produits, comme le Sahara, le
Kalahari et les régions arides de l'est dres-
sent entre eux de formidables barrières. Et
certes, dans l'état présent de la technique
ferroviaire, l'existence de ces obstacles géo-
graphiques et économiques a rendu, jus-
qu'ici, le problème de l'unification ou de
t internationalisation des voies et moyens de
- transport africains, sinon - insoluble techni-
quement, du moins sans intérêt économique
ou social, n'en déplaise aux promoteurs
acharnés et passionnés du transsaharien.
Mais voici que des problèmes techniques
nouveaux sont posés.
C'est d'abord celui de l'automotrice sur
rail, avec ou sans pneumatique, avec ou
sans bandage caoutchouté plein.
En permettant d'alléger considérablement
le poids du matériel roulant, en permettant
par suite d'établir une voie à meilleur mar-
ché, en rendant inutile tout système de si-
gnalisation, en permettant une économie de
personnel importante dans l'exploitation,
l'application de la technique nouvelle de
l'automotrice sur rail transformerait certai-
nement le problème des transports ferro-
viaires en Afrique.
On voit par exemple que l'on pourrait,
avec un minimum de frais, faire les modi-
fications nécessaires pour adopter partout le
même écartement des voies et assurer les rac-
cordements utiles entre les divers réseaux.
Un autre problème technique est posé
avec l'utilisation possible du moteur Diesel,
substituant le a gas oil ib, les huiles lourdes
qui coûtent bien meilleur marché, à l'es-
sence, coûteuse, trop volatile et trop inflam-
mable.
Sans doute, le problème technique du mo-
teur Diesel appliqué aux transports ferro-
viaires n'est point encore résolu mais on peut
affirmer qu'il le sera prochainement. Alors
l'apparition du moteur Diesel sur rail trans-
formera toute la technique ferroviaire dans
les colbnies où la question du combustible
se pose, car la locomotive Deisel pourra uti-
liser des combustibles végétaux trouvés sur
place : huiles d'arachides, de ricin, de
palme et même peut-être beurre de karité.
Enfin, il importe, aujourd'hui, de ne pas
négliger les études et les expériences qui se
poursuivent dans le domaine de la substitu-
tion de l'auto-route à la voie ferrée. Déjà,
en Algérie, le gouverneur général, M. Carde,
en plein accord avec les assemblées algé-
riennes a décidé de surseoir à la construction
de nouvelles lignes de chemins de fer proje-
tées pour étudier leur remplacement par des
routes ouvertes au trafic automobile.
Peut-être sera-t-on amené à l'idée des
auto-routes, réservées exclusivement au tra-
fic automobile à longue distance. Dans nos
vieux pays européens, en Italie, en Allema-
gne, en France même, où des projets sont
en cours de réalisation des réseaux d'auto-
routes viennent doubler les réseaux routiers
ordinaires. Dans les pays neufs peut-être se-
rait-il possible, aujourd'hui encore, d'har-
moniser le réseau des auto-routes avec celui
des routes de circulation locale.
Problèmes de l'automotrice sur rail, du
moteur Diesel sur rail, de l'auto-route, de
la navigation aérienne, autant de problèmes
non encore résolus mais qui peuvent trans-
former complètement la politique des trans-
ports dans les pays neufs et, plus spéciale-
ment, en Afrique.
Etudions ces problèmes. Mais ne commet-
tons pas la faute dont l'Afrique sbuffre au-
jourd'hui dans ses chemins de fer.
Le problème des transports en Afrique
doit être conçu et sa solution doit être cher-
chée sur le plan international.
fffteiUM Antonelli,
Député de la Haute-Savoie.
Ratwnrteur du budget de
r AIQrfIt
Au Conseil d9ttat
It
Nomination de surveillants du Service des
Téléphones en Algérie
Cette haute juridiction a statué sur la re-
quête que les demoiselles Gruyer et Béziat,
employées de P.T.T. à Alger, avaient pré-
employées de à Alger arrêté du
sentée aux fins d'annulation d'un arrêté du
ministre des P.T.T. en date du ier janvier
1925, portant nomination, comme surveillan-
tes du service téléphonique, des dames Plan-
que à Alger et de la dame Astruc à Oran.
L'arrêté dont s'agit a été annulé par ar-
rêt du Conseil d'Etat, attendu que l'article
premier de la loi du 30 décembre 1921 dis-
pose : « dans toute administration, lors-
qu'il a été satistait aux lois sur les emplois
réservés, 25 des postes vacants, au cours
de l'année, dans chaque département,
sont réservés aux fonctionnaires qui, étran-
gers au département, sont unis par le ma-
riage, soit à des fonctionnaires du départe-
ment. soit à des personnes qui y ont fixé, de-
puis plus d'un an, leur résidence. »
Attendu qu'à la date de l'arrêté précité,
les dames Planque et Astruc ne se trouvaient
pas dans le cas prévu par l'article premier
de la loi du 30 décembre igas. pour être
promues surveillantes,
Dès lors, en prenant l'arrêté dont s'agit,
le ministre a excédé ses pouvoirs..
.Par ces motifs, l'arrêté par lui pris est
annulé.
Ministre du Commerce contre Conseil de
Préfecture d'Alger.
Le Conseil d'Etat a rejeté le recours pré-
senté par le ministre du Commerce et de
r industrie (direction de l'Aéronautique) et
du ministre de l'Air, aux fins d'annulation
d'un arrêté en date du 24 septembre 1927
par lequel le Conseil de Préfecture d'Alger
saisi d'un litige survenu entre l'administra-
tion et M. Lavedan, entrepreneur des Tra-
vaux publics, à l'occasion du règlement
d'un marché pour la construction de bâti-
ments à l'aéroport de la. Maison Blanche
(près Alger), dont ce dernier était adjudi-
cataire, a ordonné une expertise dans l'ins-
tance.
Les ministres requérant demandaient éga-
lement l'annulation d'un arrêté en date du
24 novembre 1928, par lequel le Conseil de
Préfecture d'Alger, statuant dans la même
instance, a condamnée l'Etat à payer au
même M. Lavedan, une indemnité de 21.000
francs.
Le Conseil d'Etat a également rejeté ce
second recours desdits ministres, attendu
que l'entrepreneur à la charge duquel l'ad-
ministration n'établit aucune faute, a subi
un préjudice du fait que l'administration
n'a prescrit de surseoir aux travaux d'exé-
cution du pavillon de la direction de l'aéro-
port de Maison Blanche, qu'après avoir or-
donné de commencer lesdits travaux, et ce,
en donnant cet ordre sans s'être préalable-
ment assuré que les terrains destinés à la
construction dudit pavillon, pouvaient être
remis à l'entrepreneur.
Dès lors, le Conseil de Préfecture d'Al-
ger a fait une exacte appréciation en éva-
luant ce préjudice à 21.000 francs.
Rejet de la requête d'un fonctionnaire des
polices Indochinoises
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Baux Louis, secrétaire de première classe
des polices indochinoises, avait présentée aux
fins d'annulation de deux arretés du Gou-
verneur général de l'Indochine. en date des
13 mai et 25 juin 1928 le licenciant de son
emploi.
a .Attendu qu'il résulte de l'instruction
que le requérant a été licencié pour inapti-
tude professionnelle et non par mesure de
discipline.
« e i .D'autre part, ledit requérant est en-
tré au service du Gouvernement général de
l'Indochine le 8 juin 1026 et que l'arrêté du
Gouverneur général, le licenciant de son
emploi a été pris le 12 mai 1928, c'est avant
l'expiration du délai de deux ans imparti
par l'art. a de l'arrêté du 20 juin lepl le-
quel dispose.
- « Les fonctionnaires nouvellement nom-
més dans les conditions prévues par l'ar-
ticle 18 qui n'auraient pas témoigné d'une
aptitude générale suffisante, ou dont la ma-
nière de servir aurait été jugée défectueuse,
peuvent être, au cours de leurs deux premiè
res années de services, licenciés par arrêté du
Gouverneur général pris sur la proposition
des chefs d'administration, ou des services
intéressés, après avis d'une commission spé-
ciale instituée au gouvernement général.
Tels sont les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête de
ce fonctionnaire. Sa décision ne manquera
pas de retenir, le cas échéant, l'attention des
intéressés.
L'Emprunt Chérifien
M
Mm
VANT de se séparer,
le Sénat a tenu à
adopter, dans la
séance du jeudi
31 mars, le pro-
jet de loi autori-
sant le Gouver-
nement chérifien à contracter un emprunt de
1.535.676.000 francs.
Cet emprunt va permettre tout simplement
de poursuivre, au Maroc, l'auomplissemettt
de la plus belle réussite coloniale qui soit et
aussi d'ombrager, pour le plus grand bien
de nos protégés, les importants territoires
qui sont passés, récemment, sous l'égide du
Sultan et de la France. -
N'oublions pas que si les Marocains sont
figés dans leurs traditions et maintenus par
une séculaire immobilité dans le cadre étroit
de leur civilisation, par ailleurs, ils sont
irrésistiblement attirés par les plus élollllatl-
tes inventions modernes et ils s'adaptent
fort bien à notre oenfort.
Il n'y a donc pas, pour la France, de
meilleure politique à suivre que celle qui
consiste à parfaire l'outillage économique de
notre Protectorat.
Du reste, et en dépit de la crise, cet em-
prunt vient à un moment très favorable.
1° Cette action financière fait suite à la
patiente campagne de pacification poursuivie
par M. Lucien Saint, Résident Général, de-
puis son arrivée au Maroc, et couronnée de
succès éclatant en 1932 ;
2° Malgré la crise des phosphates et des
mines, en dépit d'une invasion extraordi-
naire de sauterelles en 1930, les budgets
1931-1932 et 1932 - équilibrés sans impôts
nouveaux, les budgets marocains continuent
de se régler avec aisance.
Au surplus, la population européenne de
la zone française s'est accrue de 65 en
cinq ans. Les investissements de capitaux
ont suivi un rythme comparable.
Ces quelques constatations prouvent la
vitalité financière du Protectorat et rassu-
rent quant aux perspectives d'avenir.
Le programme des travaux que doit per-
mettre l'emprunt accuse l'urgence. L'emploi
de l'emprunt chérifien sera réparti en six
années. Parmi ses principales affeelationJ,
nous relevons : 10Z millions aux Trcrvaux
publics pour routes, en particulier dans
l'Atlas et le Tafilalet ; il est de toute évi-
dence que rien n'est plus pressant que de
consolider, fer des travaux d'ufilitl finbf:-
que. les magwfîques avances pacificatrices
réalisées par l'action persévérante et combien
mesurée de M. Lucien Saint.
La meilleure des pénétrations' est, en
effet, celle qtt'accomplissent la route et le
rail. D'otltre part, 36 millions sont consa.
crés au réaménagement des lots de colonisa-
tion. A ce sujetj rappelons qu'à l'origine du
Protectorat, le peuplement de la terre maro-
caine par les Français avait été plutôt né-
gligé. M. Lucien Saint a placé cette
question grave parmi ses préoccupations im-
périeuses ; il poursuit heureusement l'oeuvre
amorcée par son prédécesseur, M. Steep,
Vagriculture reçoit 80 millions et 17 mil-
lions sont consacrés à la préservation des
forêts marocaines ; 55 millions aux P.T.T.;
376 millions pour les ports. 250 millions
aux chemins de fer. Puis, la répartition se
poursuit entre hydraulique Ùldustrielle,
l'hydraulique agricole, l'adduction de l'eau
dans les villes, l'électrification des fermes,
des centres agricoles. Mentionnons les 16,
millions à l'Instruction publique dont la
plus grande partie ira à la construction des
établissements d'enseignement primaire et
d'enseignement professionnel européens,
f<
israélites et indigènes ; Venseignement se-
condaire, l'enseignement supérieur, les
Beaux-Arts, etc., auront aussi la possibilité
de se développer et de répondre aux besoins
de la population.
Et l'Assistance médicale qui a déjà atteint
un magnifique développement au Maroc sera
dotée de 42 millions.
Et maintenant ,si l'on récapitule tous les 1
travaux de première utilité jusqu'à la dé-
fense de l'Hygiène et de la Santé publique,
il faut reconnaître que le vote de l'emprunt
chérifien était en effet « urgent » pour per-
mettre au Maroc de vivre normalement sous
le pro/eeiorat de la France.
Tel a été. du reste, le point de vue que
M. Lucien Saint est venu exposer lui-même
à Paris.
Les deux Chambres s'y sont unanimement
ralliées.
Smat Hanéon,
Sénateur de la Manu.
Vice-Président de la Commission
des Dotouws.
> t
Croisière du Commandant Teste"
sur les côtes d'Algérie
Le transport d'aviation
« Commandant-Teste t)
Le transport d'aviation Commandant-Teste
premier navire du type dans la marine
française construit aux ateliers de Bor-
deaux, des Forges et Chantiers de la Gi-
ronde, vient de subir avec succès ses essais
de recette définitifs et est entré en escadre;
ce navire est parti de Toulon le 30 mars,
pour effectuer une croisière sur les côtes
d'Algérie, de Tunisie et de Corse. Un inté-
rêt tout particulier s'attache aux essais d'un
moyen d'amérissage, suivant un nouveau pro-
cédé, pour les hydravions, essais qui se pour-
suivront au cours de cette croisière.
M. Lucien Saint
rejoint son poste
Le départ de Paris
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, a quitté Paris samedi
soir pour rejoindre son poste. M. Saint a été
salué à la gare de Lyon par MM. de Saint-
Quentin, directeur des Affaires d'Afrique au
Quai d'Orsay ; Uurosoy, représentant le ma-
réchal Lyautey; Nacivet, directeur, et Mou-
rey, sous-directeur de l'Office du Maroc ;
Branly, directeur des Finances du Maroc ;
Voizard, chef de cabinet du Résident géné-
ral, qui le rejoindra à Marseille ; Robert Da-
vid, ancien ministre; Malvy, président de la
Commission des Finances de la Chambre des
députés ; Robert Raynaud ; Bonnefoy-Sibour,
prefet de Seine-et-Oise ; Mony-Sabin, repré-
sentant M. Steeg; Bertier, et de nombreux
amis personnels.
M. Saint s'embarquera mercredi à Mar-
seille pour Casablanca.
Manifestation de sympathie
pour l'arrivée à Rabat
Les Chambres de commerce et d'agricul-
ture, tous les groupements de Rabat et les
représentants élus de la population organi-
sent une grandiose manifestation en l'hon-
neur de M. Saint, dont la politique ferme et
avisée apparaît aussi féconde dans l'ordre
économique que dans le plan militaire et
pacificateur.
Les populations marocaines rendront hom-
mage au Résident général pour l'activité et
les efforts qu'il a déployés en France pour
obtenir du Parlement le vote du projet de loi
autorisant un emprunt marocain qui favori-
sera le développement économique, commer-
cial, sanitaire et intellectuel du Maroc.
) -.- (
A la Présidence de la République
mon
M. Doumer a reçu M. Lucien Saint
Le Président de la République a reçu sa-
medi M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc.
) (
Le voyage de l'empereur d'Annam
au Maroc
A Rabat
L' empereur d' Annam a rendu visite ven-
dredi matin à M. Urbain Blanc, délégué à la
Résidence générale. Il a déjeuné avec sa suite
chez Si Abdenrhmane Bargach, pacha de Ra-
bat.
( Dans l'après-midi, l'empereur d Anaam. AC-.
cotnpaoné de son cousin, le prince Vinh Kan,
et de M. Charles, Gouverneur des Colonies,
s'est rendu au Palais impérial où il a
été reçu en audience privée par le sultan.
Bao Dai a été présenté à Sidi Mohamed par
M. Urbain Blanc qu'entouraient les membres
des cabinets civil et militaire. Au cours de
cette audience, le sultan a remis à l'empereur
d' Annam le cordon de Grand'Croix du Ouis-
sam Alaouite.
L'empereur d'Annam et sa suite ont quitté
Rabat samedi matin pour Casablanca et Mar-
rakech où ils arriveront dans la soirée de sa-
medi.
) -.. t
Fouilles archéologique
au Maroc
A Mehedya
Au cours de fouilles entreprises dans l'en-
ceinte de la vieille casbah de Mehedya, au
Maroc, à l' embouchure du Sebou, on a mis
au jour deux sarcophages et des poteries d'un
fort beau galbe.
A une quinzaine de kilomètres de ce point,
des ruines romaines ont attiré l' attention du ser-
vice des Beaux-Arts, qui, après une première
prospection, a repéré la voie principale de l' an-
cienne cité romaine de Thamusida. Les fouilles
vont être poussées activement.
–-– ) -.- (
M. Plelri à Toulon
M. François Pietri, ministre de la Défense
nationale, est arrivé samedi matin, accompagné
du vice-amiral Durand- Viel, chef de l'état-
major général de la marine, et du capitaine
de vaisseau Odend'hal, chef du cabinet mili-
taire du ministre pour la marine.
M. Pietri a été reçu à la gare par le vice-
amiral Pirot, commandant en chef la troisième
région maritime, et préfet maritime ; le vice-
amiral Robert, commandant en chef la pre-
mière escadre ; le vice-amiral Vindry, inspec-
teur général des forces de la Méditerranée, et
le vice-amiral Berthelot, commandant en chef
de nos forces navales d'Extrême-Orient, qui
est récemment arrivé à Toulon pour arborer,
avant son départ, son pavillon sur le croiseur
Primauguet. Le général de division Cambay,
commandant la division coloniale.
A midi 30, M. François Pietri et sa suite
montaient à bord du Lorraine, cuirassé amiral
de la 1 N escadre. Il y a offert un déjeuner au-
quel étaient invités les vice-amiraux Robert,
PilOt, Vindry et Berthelot, les contre-amiraux
Castex, Hervé, Traub, Dumont, Darlan, Ro-
man Juge et Descottes-Génon. Le ministre
s est entretenu longuement des prochaines croi-
sières que la force navale doit accomplir sur
les côtes d'Algérie et du Levant.
) c
RUE OUDINOT
Réception du ministre des Colonies
Les audiences de M. de Chappedelaine,
ministre des Colonies, de la matinée du mer-
credi 6 avril sont reportées à l'après-midi du
même jour de 15 heures à 17 heure..
La question de l'eau
au Sénégal
Toutes les Colonies Françaises et Pays de
Protectorat, ne peuvent pas, du jour au len-
demain, aller aussi luin dans la voie de la
collaboration etiective de l'Etat et du parti-
culier que le Maroc. Celui-ci, pays neuf,
n'ayant pas à traîner derrière lui le boulet
des lois et coutumes léguées par les multi-
ples générations qui se sont traînées à pas
de limaces sur la voie du progrès, a pu,
d'un trait de plume, et sans léser aucun in-
térêt, créer hardiment une société basée
sur la collaboration effective de l'Etat et du
colon unis pour la mise en valeur du do-
maine commun. Exemple, la régie des phos-
phates, les dahirs des Eaux et Forêts, les
régies créées ou en gestation des Pétroles,
manganèse, charbons, etc., sans compter la
participation effective qui se dessine pour
l'agriculture.
Mais s'il ne peut en être de même par-
tout, instantanément, ce n'est pas à dire, à
l'époque où tous les pays du monde cher-
chent leur nouvelle route économique, qu'il
ne faut pas tenir compte de cet exemple
tout voisin pour le Sénégal. Il faut, dans
l'intérêt général, et dans celui des deux par-
ties en cause, amener le plus rapidement
possible l'entente complète entre l'Etat et
les exploitants. L'avenir de la colonie en
dépend.
Il serait donc tout naturel, sellon 'nous,
que cette union se traduise par des actes.
Et nous nous expliquons.
Dans des pays comme le Sénégal, il est
certains facteurs de succès ou d'échec (se-
lon que l'on sait plus ou moins adroitement
en tirer parti) qui sont communs à tous ceux
qui viennent courir leur chance : par exem-
ple, le climat et la nature du sol. 11 en est
d'autres qui dépendent, soit de l'adresse
avec laquelle on a su choisir son emplace-
ment, soit des appuis que l'on sait se pro-
curer pour corriger le choix médiocre que
l'on a fait. Par exemple tout ce qui a trait
à l'eau.
Si, chose très rare, vous avez à portée de
la main, une rivière ne venant jamais à sec
et coulant en toute saison une eau limpide
et douce, vous avez en perspective toutes
sortes de possibilités de succès auxquelles
doit renoncer le malheureux perdu dans la
brousse à des lieues et des lieues de toute
source ou de tout marigot. Mais encore
faut-il, si vous êtes riverain de 'la belle ri-
vière, avoir 'le droit d'y puiser librement.
Dans ce cas, l'Etat intervient, ou doit in-
tervenir.
Il peut se faire aussi que l'eau, au lieu
d'être en surface, coule à une certaine pro-
fondeur. Dans ce cas, il faut la chercher,
et la faire venir à vous. C'est le cas le plus
fréquent au Sénégal. Dati ce? circonstan-
ces, aussi l'aide et l'appui des Pouvoirs pu-
blics sont fort utïles, sinon indispensables,
car l'Etat dispose de moyens souvent refu-
sés au simple particulier.
C'est dans ces cas semblables que devrait
devenir effective la collaboration préconisée
par nous entre l'Etat et les sociétés d'agri-
culture. Selon que ces dernières auront ac-
cepté ou refusé leur concours et leur colla-
boration à l'Etat pour parfaire l'éducation
professionnelle des jeunes indigènes, l'ap-
pui des Pouvoirs publics devra leur être ac-
cordé ou refusé. Ce serait à la fois logique
et très moral, car il serait injuste d'accor-
der une faveur ou un appui à ceux qui se re-
fusent à collaborer avec l'Etat dans un inté-
rêt collectif supérieur.
Etatisme dira-t-on peut-être, socialisme
d'Etat? Et après, n'est-ce pas la formule de
demain que cette entente de tous les fac-
teurs intéressés à un succès commun, que
ce soit le patronat, l'ouvrier, l'Etat et le
concessionnaire. Cette formule est en tout
cas celle qui doit triompher aux colonies.
Et si nous soulevons ainsi la question de
l'eau, qui prime tout au Sénégal comme
dans maints autres centres coloniaux, c'est
qu'au Sénegal il faut de l'eau non seule-
ment pour améliorer la production agricole,
mais encore pour permettre d'envisager
F exploitation rationnelle des matières pre-
mières produites, et qui seraient souvent
trop pauvres pour supporter, sans être trans-
formées, les trais de transport devenus si
considérables de nos jours. 11 faut donc de
'l'eau pour créer des usines de travail et de
transtormation, et donner ainsi à la co-
lonie des objets à exporter nouveaux.
Il faut de l'eau pour le rouissage de cer-
taines plantes textiles, utiles aussi bien au
producteur qu'à la colonie et à la Mère Pa-
trie comme le Dà. Et si c'est l'Etat qui aide
à nouer cette entente, son appui doit être
récompensé.
Or, l'eau existe souvent en sous-sol, et
peut être obtenue avec un sacritice moné-
taire minime, si on le compare à l'impor-
tance des résultats à obtenir. L'assèchement
progressif de la colonie a motivé des études
et des travaux très intéressants comme ceux
de M. Hubert Henry. Les puits indigènes,
et depuis une vingtaine d'années, ceux du
système Friry, ont rendu de très grands ser-
vices. Ils sont longs à creuser et assez coû-
teux, c'est vrai, mais ils suffisaient aux be-
soins de la population, tant que celle-ci
s'est bornée à cultiver l'arachide, qui elle se
contentait des eaux de l'hivernage pour
pousser.
Depuis cinq ans on a fait sur les indica-
tions de M. le docteur Moineau, des forages
à grandes profondeurs, sur des points choi-
sis et étudiés d'avance, et on a obtenu de
très beaux résultats, principalement dans le
Saloum.
C'est de ce côté que doivent se porter les
efforts conjugués des particuliers et de
l'Etat. Aux sociétés acceptant le programme
de collaboration pour l'éducation des jeunes
indigènes, programme que nous avons déve-
loppé ici même, dans une série d'articles
parus il y a quelques mois, doit venir
l'appui des caisses de Crédit Agricole, lors-
que les ressources font défaut. Et une juste
part dans les bénéfices agriroles ou indus-
triels assurés par la captation des sources
atteintes par les forages ainsi réalisés, nous
parait une juste rémunération du concours
accordé par l'Etat aux particuliers.
Loaie Le Barbier.
A l'Académie des Sciences
i
Les cartes géographiques
de nos possessions coloniales
Le général Bourgeois, président de l'Acadé-
mie des Sciences, a présenté à cette assemblée
un ouvrage dû au service géographique de r ar-
mée et mis au point, à l'occasion de la der-
nière Exposition coloniale de Vincennes. Cet
ouvrage, la plus récente cartographie de nos
colonies, représente un effort considérable,
étant donné les difficultés techniques rencon-
tiées.
) -+- (
L'abbé Lambert
9 0 0
sourcier et écrivain
L'abbé Lambert, qui a publié d'intéres-
sants ouvrages de vulgarisation sur les sour-
ciers, a repris ses travaux en Algérie, dans
la région désertique de Touggourt. Il pour-
suit aussi ses travaux littéraires et l'on an-
nonce, pour le 15 mai environ, la première
représentation de sa pièce : L'apprenti SOllr-
cier, au studio des Champs-Elysées.
L'antenne coloniale
ttT
Une station à Saint-Pierre
On projette la création d'une station radio-
phonique à Saint-Pierre. Cette nouvelle
station servirait surtout à établir un relais
avec le Poste Colonial de Paris. Elle
serait équipée avec une installation de récep-
tion pour les longueurs d'ondes variant en-
tre 13 m. 7 et 31 m. 7. Quant à l'émetteur, sa
puissance serait de 250 watts, avec une lon-
gueur d'onde de 250 à 500 mètres.
-- - ) <
CINÉMA COLONIAL
1 0 1
Une expédition polonaise tourne
en Algérie
Une expédition polonaise est actuellement
en Algérie dans les environs de Biskra où
elle se prépare a tourner un film dont le scé-
nario est dû à Ossendowski.
« L'Atlantide »
Florelle doit se rendre à Berlin pour tour-
ner dans VAtlantide dont elle complétera la
distribution.
Vers la Mecque
-
De tous les ports de l'Afrique du Nord de
nombreux paquebots ont fait voile vers 'la
mer Rouge. Ils emportent les musulmans
vers la Terre sainte, vers La Mecque, prier
au tombeau du prophète.
Le musulman qui a fait ce pieux pèleri-
nage est un objet de respect pour ses voisins
et ses compatriotes. Il est el Hadj, le pèle-
rin. C'est un titre d'une valeur considérable
qui prépare, dit-on, à entrer plus facilement
dans le paradis de Mahomet, ce paradis
le Djenneh où la vie sera une éternelle
joie.
Dépêches de l'Indochine
Le retour de la mission Centre-Asie
Le paquebot Félix-lloussel à bord duquel
se trouve le premier groupe de la mission
Centre-Asie comprenant six auto-cheniltes,
a appareillé dimanche.
Le seconde caravane commandée par M.
André Sauvage et les voitures de cinéma
sonore s'cmbarqueront sur le Général-Met-
zinger.
Le Félix-Roussel ramène le corps de M.
Haardt, chef de la mission décédé à Hong-
Kong.
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés pen-
dant la troisième décade ont été dr
:U.8G4 tonnes.
) -+- (
Des ânes aux hommes
par P.C. Georges FRANÇOIS.
808
On sait que lors de notre prise de pos-
session, le cheval et l'âne étaient inconnus
à Madagascar.
A l'arrivée de nos troupes à Tananarive,
ce qui étonna le plus les Hovas, c'est la ca-
valerie dont la colonne était accompagnée.
Ces animaux, pour la plupart exténués, fu-
rent au bout de peu de temps, vendus aux
enchères, à des prix inespérés ; et, du jour
au lendemain, les propriétaires de chevaux
furent nombreux.
Le général Gallieni ne manqua pas de le
remarquer. L'élevage fut immédiatement
favorisé, et cinq ans plus tard, sur l'hippo-
drome tout exprès aménagé, les premières
courses avaient lieu.
Aujourd'hui, grâce aux bètes de demi-
sang introduites à l'origine, il existe une
race malgache.
Se basant sur ce précédent, le Gouverneur
général Cayla vient de provoquer un décret
prohibant pour une période de deux années
l'exportation des ânesses. Les assemblées
locales préalablement consultées avaient
formulé un avis favorable à cette mesure.
Si le nouvel élevage avait les suites es-
comptées le résultat serait considérable au
point de vue économique et démographique.
Près de 50 des frais de transport dans la
brousse se trouveraient économisés et l'on
rendrait une main-d'œuvre importante à sa
destination essentielle.
On ne peut que suivre avec le plus grand
intérêt les innovations multiples dont Ma-
dagascar ne cesse de donner l'exemple. La
tradition s'y continue du général Gallieni
pour qui chaque détaIl avait son importan-
ce, et qui n'omit jamais rien de ce qu'il
fallait pour faire de la colonisation de la
Grande Ile un tout harmonieux et complet.
Le pays d'ailleurs se prête admirablement
aux essais les plus divers, grâce à la diver-
sité de ses climats. Tout y semble possible.
En Emyrne, fruits et légumes d'Europe
sont cultivés depuis fort longtemps. Les
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