Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-04-02
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 02 avril 1932 02 avril 1932
Description : 1932/04/02 (A33,N38). 1932/04/02 (A33,N38).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380473d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
TRBNTE-TROISIEMB 'ÀNNBEi N» «. - m NUMERO : » GBNTItlBB -. - .-.. SAMEDI SOIR, 2 AVRIL 1932.
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Lès Annales Coloniales
Les MNNMêê «l réclames sont reçue* m
bureau du tournoi
Dirbot»uii.Fon6atkuii i M«i>eal RUEDEL
fou.. leS" articles publiés dans notre journal ne Muvcnl
être reproduite qu'en citant ldi Annalks CeLONLII.
ABONNEMENTS
M« lé Rn". mensuelle :
Oiu 6 M*U Bltok
FrinOt et
Colonies tU. INi M »
franger.. 240 b * fb 9 709
On s'abonne sans (trais due
tous les bureaux" posla.
L'organisation des recherches
0 , -
scientifiques en Indochine
> mim C
L'Indochine, considérée à juste titre com-
me la plus importante, la plus développée
et la plus prospère de nos colonies, ne pou-
vait rester en marge des divers congrès scien-
tifiques mondiaux, et eu particulier des
congrès pan-pacifiques si impartants.
Jusqu'en ces dernières années, la France
s'était bien fait représenter dans divers
congrès internationaux par des personnalités
éminentes, qualifiées pour parler des « scien-
ces » de itndochine. Elle avait bien des
chercheurs isolés, mais les applications tech-
niques ou pratiques des découvertes se
poursuivaient isolément, quelquefois même
concurremment. Aucun lien n'existait entre
les diverses recherches scientifiques, et ce-
pendant il devenait de plus en plus néces-
saire, pour répondre à l'importance et aux
besoins croissants de l'Indochine.
Grâce à M. Lacroix, secrétaire perpétuel
de l'Académie des Sciences, qui en eut le
premier l'idée et qui a fait à ce sujet de
très intéressahtes suggestions, la coordina-
tion des efforts scientifiques et la représen-
tation officielle de l'Indochine dans les
congrès mondiaux est maintenant établie.
Un « tonseil de Recherches », constitué
depuis mars 1928, fonctionne depuis cette
époque suivant des statuts réguliers, sous le
patronage de l'Institut de France, de l'Aca-
démie des Sciences de France et de 1 Aca-
démie des Sciences coloniales. Son président
est M. Thalamas, recteur d'Académie,
Directeur général de l'Instruction Publique
eh Indochine. :
Le Conseil est chargé de recueillir, d'exa.¡
miner et de signaler aux divers services inté-
ressés les résultats de toutes recherches faites
par des fonctionnaires ou des particuliers,
de coordonner ces résultats et de provoquer
Te plus possible de nouvelles recherches
théoriques, ou pratiques.
'Depuis sa création, le Conseil des
Recherches s'est occupé activement de re-
présenter l'Indochine au plus grand nombre
de congrès et de conférences internationales.
Elle fut représentée à Séville et à Java
en 1029, au Congrès international d'océano-
graphie à Hong-Kong, à la Conférence In-
ternatlCMvale des Directeurs des services
3 0,
météorologiques d'Extrême-Orient, en^ *93°»
a Stockholm et à Washington, à Manille en
1931, à Paris ail Congrès de Géographie en
1931 et, en dernier .lieu, au Congrès pan-
Pacifique du Canada.
En moins de trois ans d'existence, le
Congrès a permis à l'Indochine de déve-
lopper ses sciences, sans pour cela négliger
son outillage économique, et nous pouvons,
sans réserves, rendre hommage aux direc-
teurs de chaque service scientifique pour
l'oeuvre déjà réalisée.
Je n'indiquerai pas ici la multiplicité des
services du « Conseil m. Je me bornerai à
signaler l'œuvre accomplie en agriculture,
en industrie, en géologie et en océanogra-
phie, susceptibles, par les notions qu'elles
apportent, d'assurer une plus grande pros-
périté de la Colonie.
L'Agriculture, qui a besoin de connaître
les variations de climat les plus infimes, est
merveilleusement secondée par les progrès
de la T.S.F.
Celle-ci utilise les ondes courtes, précieu-
ses aux Tropiques où les parasites atmosphé-
riques empêchent toute netteté sur les ondes
longues. Elle permet au Service météorolo-
gique et climatologique de transmettre plu-
sieurs fois par jour au lieu de deux fois
seulement comme en ces dernières années,
les observations les plus précieuses.
La Sibérie, le Japon, les Iles Philippines,
les Carolines et d'autres pays encore plus
éloignés, sont en communication directe avec
ce service, c'est en dire l'importance et le
rôle. -
Les agriculteurs de chaque région, de
l'Indochine, en particulier, connaissant bien
le climat, peuvent assurer dans les meil-
leures conditions le développement et la
production des plantes les plus diverses.
Le laboratoire d'agriculture d'Hanoï a
commencé ses travaux déjà depuis plus de
10 ans. Il s'occupe tout particulièrement de
la flore du Tonkin et des régions voisines au
point de vue utilitaire et' étudie avec soin les
parasites animaux et végétaux des plantes
cultivées^
Diverses stations d'essai ont été organi-
sées pour étudier, suivant le pays, les ques-
tions importantes de la culture du riz, du
1 thé, du café, du quinquina, de l'hévéa.
L'Indochine, riche en essences diverses,
assez étendue pour qu'on puisse cultiver ra-
tionnellement les plantes d'exploitation
* commerciale ne peut que gagner à une coor-
dination de tous les services qui ont trait à'
l'agriculture.
Au point de vue industrie, le congrès
scientifique de l'Indochine comprend le ser-
vice d'inspection générale des mines et de
l'industrie auquel s'ajoute le service géolo-
gique.
Son importance est considérable et sa ré-
percussion profonde sur la. mise en valeur de
la colonie,
Il est chargé de toutes les déterminations
analytiques intéressant la prospection mi.
nière, de contrôler pour les grands services
des travaux publics du Tonkin et de
jl'Afinam. en particulier, pour l'exploitation
des chemins de fer, les matériaux employés,
combustibles, métaux, etc.
Les analyses d'eau au point de vue chi-
mique et bactériologique sont faites régu-
lièrement pour les eaux d'alimentation,
d'autres sont faites gratuitement pour des
particuliers.
Les analyses de minerais sont, en général.
les plus nombreuses ; ensuite celles des mé-
taux, des matériaux de construction, des
huiles de graissage, etc.
Des études spéciales sont faites sur la
nature des terrains, en vue de l'établisse-
ment de fondations de barrages ou de ponts,
de glissements de terrains entraînant des
travaux d'art, d'autres sont faites sur la ré-
sistance des matériaux. 1
L'industrie de la mer et son développe-
ment sont assurés par le Service océanogra-
phique-hydrographique et l'Institut Océa-
nographique, actuellement en pleine période
d'activité.
L'Institut a déjà fourni des résultats
scientifiques très intéressants et on peut es-
pérer beaucoup des découvertes qu'il peut
faire.
C'est un organisme de recherches. Il
s'occupe de l'exploration biologique des
mers qui entourent l'Indochine et des études
scientifiques qui se rattachent à l'industrie
des pêches.
Il se documente sur les ressources ichtyo-
logiques de la mer, dresse des cartes de
fonds de pêche du littoral, étudie les cou-
rants, leurs variations périodiques et leur
circulation, étend ses connaissances sut les
migrations de toutes formes vivantes inté-
ressant la pêche. Les résultats des travaux
communs du service océanographique et de
l'Institut océanographique de l'Indochine
sont publiés par le service hydraugraphique
de France.
Tous les services, d'ailleurs, du Conseil
des recherches communiquent à la France
tous leurs travaux et les résultats obtenus.
Aux différents congrès auxquels l'Indo-
chine fut représentée, des comptes rendus
détaillés des questions les plus importantes
les plus diverges au sujet de la technique et
des.jfkocôdés émpk^éi ont-été*^ihttngéeâ, et
il ne peut résulter d'une compréhension plus
large et d'une coopération des efforts scien-
tifiques à accomplir qu'une plus grande va-
ont été donnéa, des opinions et appréciations
leur économique de notre colonie dTExtfême-
Orient.
Giorfii Ntmmllm,
député de 8aône-et-Lcire,
Vice-président de la Commission des ColSniet,
Vicé-présldent de ta Commission des Mines.
- ) «m» (
M. Lucien Saint
quitte Paris ce soir
̃ s»
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, quittera Paris ce soir à
21 h. 10 par la gare d'Orsay, rejoignant son
poste à Rabat.
) -.- (
Le voyage de l'empereur d'Annam
ao Maroc
«s»
A Rabat
L'Empereur d'Annam Bao Dai. accompa-
gné de son cousin le prince Vinh Can, de
M. Charles, Gouverneur des colonies, et de
Mme Charles, est arrivé jeudi à Rabat, à
19 h. 20, en automobile, venant de Fez et
Meknès.
Il a visité la ville et !les ruines du Chellah
ainsi que les Oudaïas. Sa Majesté à reçu, à
dix heures, le pacha de Rabat, Si Abderrah-
mane Bargach, venu lui rendre visite, ac-
compagné des autorités régionales, Le jeune
souverain a déjeuné dans l'intimité chez des
amie.
L'Empereur Bao Dai est parti pour Ca-
sablanca aujourd'hui.
: 1 1 - E
CINEMA COLOMLU.
-––
On tournera encore au Maroc
Serge de Poligny se rendra en juin au Ma-
roc- pour diriger la mise en scène d'un film
dont Hans Albers serait la vetfette.
Le "Congo-Océan
Etat des travaux
Le Chemin de fer Congo-Océan au 19 mars,
voie lourde, partant de Pointe-Noire attei-
gnait le kilomètre 125.
Sans les éboulements provoqués par les
tornades, la voie serait arrivée à M'Vouti le
24 mars. *
Visite de M. Antonetti
Le Gouverneur Général Antonetti et le
Gouverneur Alfassa ont quitté Brazzaville le
28 mars au matin pour assister le 2q à
M'Vouti à l'arrivée du premier train venant
de Pointe-Noire. Une cérémonie fut organisée
à M'Vouti pour célébrer la liaison Pointe-
Noire-Brazzaville par des moyens entière-
ment mécaniques. L'achèvement définitif du
Congo-Océan est prévu pour le milieu de
1934-
La contrebande douanière
en Indochine
»♦»––
A contrebande doua-
nière en Indo-
chine a connu, au
cours de Vannée
1930, une activité,
considérable aux
frontières de lt In-
dochinc. Elle a
été favorisée, par
Vapplication du
nouveau tari f
douanier Indochi-
nois, très supérieur au précédent, et du tarif
général aux produits importés de Chine et
du fapân.
Ces deux mesures, en élevant le coût de
la vie en Indochine, ollt,de toute évidence,
encouragé les fraudeurs à importer, dans
cette colonie, les marchandises Par la voie
du Siam, ou à les introduire frauduleuse-
ment le long des côtes du Cambodge. Par
aillturs. la bonne foi des zyériticaletirs a été
surprise par des déclarations frauduleuses
tendant à' faire passer pour des tissus de
phormium iCllax ou d'abacca, passibles de
droits peu élevés, des tissus de soie (Irli-
ficielle, qui sont assujettis à des droits
beaucoup plus considérables.
De nombreux groupements métropolitains
se sont émus de cette situation et sc sont
plaint au Département des. Colonies. Le
Ministre des Colonies a adressé au Gouver-
IIClir Gélléral des instructions Vinvitant à
prendre les mesures nécessaires pour sup-
primer ces différentes sources de fraudes
préjudiciables à Vimportation métropoli-
taine.
Tout un ensemble de mesures ont été pri-
ses qui ont déjà donne des résultats1 indé-
niables.
Les princi pales sont les suivantes :
i" Le. périmètre de surveillance douanière
qui était précédemment, de 10 kilomètres, a
été porté à 60 kilomètres dans F intérieur
des terres, de façon à renforcer efficace-
ment Vaction dit service des douanes dans
la recherche et la poursuite de la contre-
bande ;
2° Le poste frontière de Poipet a été
accru en personnel de vérification et de sur-
veillallce, de façon à lui permettre de lutter
contre la fraude dam toute la région envi-
ronnante l
- 3" Vn bureau de desixième Ugne a Ut
etèé en arrière de Poipet, destiné à seconder
ce bureau dans son action de surveillance ;
4° Sur mer, VAdministration imlochinoise
a dtl faire procéder à l'achat de deux cha-
loupes de haute mer qui auroltt leur base à
lUal et assureront alternativement la sur-
veillance du littoral.
Ces mesures ont immédiatement donné
des résultats qu'on en attendait. Des sai-
sies importantes ont été dpérées. De grandes
quantités de tissus destinés, sans doute, à
être importés en Indochine, sont longtemps
demeurées en souffrance à Bangkok ; cIllilf,
les importations françaises en Indochine ont
marqué, depuis lors, une très nette pfogrts.
sion. Ces derniers mois. elles ont diminue>
mais c'était èn raison de la crise écono-
mique et non par suite d'une recrudescence
de la contrebande douanière.
Léon ArelaimlHauJ,
Député de la Drdme,
Ancien sous-Secrétaire d'Etal aux
Colonies.
) -.. (
Elections coloniales
En Algérie
M. Victor Chabert sera candidat dans la
première circonscription d'Oran, ancienne
circonscription de M. Molle, député-nationa-
liste, décédé.
) –4^ (
Vers rafrique du Nord
La danseuse Térésina en tournée
La célèbre danseuse espagnole Térésina
est arrivée à Marseille aujourd'hui, de retour
d'Extrême-Orient. Elle se rembarquera hindi
pour l'Algérie, et la Tunisie.
: ) -.- (
RETOUR
Mlle Carlotta Zambelli et M. Robert Ave-
line viennent de rentrer de Tunis où ils ont
dansé avec une petite troupe d'élèveg.
A l'Inspection générale
sanitaire en Indochine
Nomination
Par décret en date du 24 mars 11)32,
M. Hermant (Paul-Hippolyte), médecin prin-
cipal de 'l'Assistance médicale en Indochine,
a été nommé inspecteur général de l'Hy-
giène et de la Santé publiques en Indo-
chine.
>-<»$• ft«~<
pépéches de l'Indochine
-–
Le retour de la mission Centre-Asie
r,fI. mission ('rntrr-Asie csf. arrivée i"'-wli.
à Saigon.
Elle s'embnniuora sur le Fôlix-noust-'c!,
à bord duquel a 'élé transporté le corps
de M. Uaarllt.
Le Frtlix-finussrl partira de Siïlqon Ir.
i avril, V Vj'
L œ u vre des foyers
nord-africains
:
J'ai usé suffisamment de jours et de nuits
à la recherche d'une humanité à la dérive
pour être renseignée sur les affres de la mi-
sère dépaysée, lots de nos coloniaux sans
travail. Triste ballade des pauvres gens que
rythment tant de semel'les percées qui achè-
vent de s'user à la recherche du pain quoti-
dien, à travers la brqme, la neige, la crotte,
sous la pluie ruisselante. Eux, dont les yeux
conservent un peu des fastes du soleil et
que flagelle la dure bise de l'Occident. Ah !
combien j'étais lasse d'avoir frôlé tant d'in-
curables angoisses 1
Heureusement, qu'au cours de mes péré-
grinations .parml les hommes calamiteux qui
errent dans les ravines sinueuses de l'im-
mense ville, par un petit matin aigrelet et
pluvieux j'ai frappé au foyer de la rue Le-
comte.
- - - -.
A la sortie de la station de métro Bro-
chant, tout au fond de Clichy je n'avais eu
qu'à suivre un groupe de marocains pour
découvrir le fameux centre d'assistance qui
fonctionne sous l'égide de la Préfecture de
Police et de la Préfecture de la Seine.
En franchissant ce seuïl hospitalier je fis
immédiatement une remarque des plus ré-
confortantes :
Aucun des hommes présents, même
parmi les chômeurs groupés dans le bureau
de placement, n'avait cet œil morne, ces
épaules craintives repliées sur le cou du
inalheureux-manque-de-tout qui. m'a si sou-
vent serré 'le cueur dans des endroits simi-
laires ;
Je note cette constatation sous la haute
protection de cavaliers touareg immobi-
lisés sur un grand panneau décoratif.
Personnages symboliques qui totémiseront
la matinée passée dans les centres nord-
africains. Comme eux, les chefs qui sont
l'âme de cette œuvre et qui acceptent avec
tant de bonne grâce de la faire connaître
aux lecteurs des Annales Cotomalt's, veu-
lent demeurer vorIés.
Ecoutons seulement leurs voix autorisées.
Un peu d'histoire
Nous sommes en 1923. 85.000 Algériens,
Tunisiens et Marocains vivent dans Paris
et sa banlieue dans des conditions sociales
et économiques qui les exposent à toutes les
contaminations physiques, morales et intel-
lectuelles. Ils mènent une existence miséra-
ble, ne pratiquent aucune hygiène. Cette
importante population passe sa vie au ha-
sard des bouges ou entassée dans des taudis
infects.
r Assez vite, certains quartiers lépreux de
*?ari9 s'étaient, tieuplés de ces émigrés laf.
ftiUlés de 'nos défroquc!J. « Tout se mêlait
dans ce flot écumeux : la force, l'indisci-
plinc, la fange. Il fallait ordonner, endiguer
le torrent, filtrer la vase. » Il fallait sur-
tout sou'liiger la misère, cette terrible
conseillère.
Soulignons gneore que les Pouvoirs pu-
blics n avaient aucun moyen de se recon-
naître dans l'étrange trafic do fausses pièces
d'état civil et de cartes d'identité auquel les
indigènes nord-africains se livraient d'au-
tant plus aisément qu'à Paris leur popula-
tion essentiellement flottante se renouvelait
sans cesse.
C'est, de cette situation, qui devenait de
jour en jour plus tuagique, qu'est née
l'œuvre des Foyers Nord-Africains; bienfai-
sante initiative qui revient en grande partie
à M. Pierre Godin.
L'œuvre avait à .peine vu le jour qu'clic
affirma son utillité, son urgence d'une façon
si claire, si précise, que les défiances dis-
parurent.
Et les Annales Coloniales quittent le ca-
binet directorial pour :
Visiter la Maison
Imaginez, ô lecteurs 1 quelques Íjlstants
euletnent, que vous soyez cet émigrant in-
auiet, qui traîne un ballot saucissonné par
des ficelles, si seul, à travers les rues trop
peuplées.
Peu ou prou fie sous en poche 1. Quel
fruit' cueillerez-vous au bord du trottoir
pour apaiser la faim?
Nul ne comprend votre laugue, nul ne
lilltéressc à vous.
Une effroyable indifférence accueille
l'éinigryiit à la descente du paquebot et du
train.
Où cette misérable épave ira-t-olle échouer
à la nuit tombante?
Si vous êtes antillais, indochinois, malg-a.
che ou non- de 'l'A.O.l.',, de l'A.E.F., mal-
heur à vous, rien n'est prévu pour recueil -
lit votre détresse. Ce sera le drame de « La
Rue » à la Carco, l'enliscmcnt dans les ma,
telas pourris de vermines des bas-fonds.
Si vous êtes algériens, marooains, tuni-
siens, votre sialut est assuré. Vous serez hé-
bergé dans un Foyer Nord-Africain aussi
longtemps que vous travaillerez dans la Ca-
pitale.
Montons cet escalier net qui conduit aux
chambres des pensionnaires. Des portes
s'ouvrent sur des logis-dortoirs propres,
aérés, dans lesquels règne une douce tem-
pérature.
Chaque lit forme un petit « home » per-
sonnel meublé d'une armoirc-pltacarçl, une
table, une chaise. Un service de douche
fonctionne quotidiennement.
Et la Préfecture-patron me renseigne sur
les conditions :
« Le logement est de 50 francs par mois
tant que les locataires travaillent; on temps
de chômage, le loyer diminue singulière-
ment. Quant à la nourriture, ils ont le
choix entre le restaurant du Foyer dont les
prix suivent le cours des porte-monnaies, ou
la pbpote à plusieurs. »
Nous visitons au rez-cc-chaussée un café
maure et une cuisine soignée où mijote un
ragoût de mouton qui n'a rien de commun
avec la formalité charitable mqis si inap-
pétissante du « bon de soupe H.
Le Dispensaire
Les services sont assurés par MM. Mach-
tou et Rousseau, deux médecins qui ont l'ex-
périence de la clientèle de l'Orient, et un
personne'l très dévoué d'assistantes sociales
et d'infirmières dont l'une, nouvelle recrue,
est Kabyle !
Nous arrivons au moment de lu consulla-
tion du docteur Machtou, ce qui permet de
mesurer très vite le rôle énorme d'assis-
tance qui Incombe au Dispensaire de la rue
Lecomte ! Quel bien peut accomplir cet
homme de science que nous surprenons en
pleine action et qui parle couramment le
kabyle et l'arabe ! Le docteur, Machtou
connaît ses patients ; un don de compréhcn-
siun « orientale » lui permet de sou'laget-
les maux physiques et aussi de panser bien
des plaies morales et d'inoculer à plus d'un
désespéré la force de vivre.
En 1931, le Dispensaire, médecine géné-
rale et maladies vénériennes, a donné
11.000 consultations.
Le service de radiographie a fourni 1.214
radioscopies.
Depuis 1929, l'infirmerie a hospitalisé
0.686 m'alades.
L'Office de Placement
L. visite de « la Maison » continue.
Au Foyer Nord-Africain de la rue Le-
comte on a centralisé l'assistance de façon
semble-l-il à répondre immédiatement a
tous les besoins.
Nous voici parmi les sans-travail.
Ce bureau de placement est en rapport
constant avec tous les industriels et les
commerçants susceptibles d'employer la
main-d'œuvre Nord-Africaine. En temps
normal, ce bureau obtient d'autant p'ius de
succès qu'il est placé sous l'égide de la
Préfecture de police.
En ce moment, le dossier officiel 'accuse
6.745 chômeurs et 3.748 demandes d'emploi.
Le matin de ma visite on chiffrait 217 of-
fres d'emplois et 215 placés.
Notons que la main-d'œuvre marocaine est
très recherchée.
Protection. Surveillance
Frustes et ignorants dans leur tnascl les
Nord-Africains s'offraient comme des victi-
mes désignées a l'exploitation la plus hon-
teuse.
Aussi la section de police judiciaire a-t -
elle rendu depuis sa fondation des services
inestimables. Elle n'a pas établi moins de
34.022 fiches individuelles, effectué moins
de "0 4.356 enquêtes administratives - et 2.981
enquêtes de chômage. Il a été rapatrié 3.972
Nord-Africains; il a été constitué plus de
30.000 dossiers pour demandes et délivran-
ces "de pièces diverses : cartes d'identité,
certificats de vie, actes de notoriété, acci-
dents , du travaU, caisses; dq compensations,
naturalisations, état civil, successions, re-
cherches dans l'intérêt des familles, service
militaire, débits de boissons, pèlerinages à
La Mecque, traductions d'actes divers, pé-
titions, réclamations et sans compter la
correspondance courante des assistés t.
Une telle énumération se passe de com-
mentaires.
En route pour Gennevilliers
Et l'auto nous emporte vers le Foyer de
Gennevilliers où, comme à Colombes, un
Foyer Nord-Africain fonctionne sur le mo-
dèle de la rue Lecomte.
En face de l'effroyable moncoau de bara-
ques, de roulottes, de vieux compartiments,
abris humains agrégés par la misère sur le
terrain lépreux de Gennevilliers, s'élève
pour 'tes travailleurs algériens, marocains,
tunisiens, une demeure vaste et conforta-
ble.
L'avenir
D ans une très large cadence qui corres-
pond au rythme qui a été donné à l'œuvre
dès les premières mesures, Paris développe
les foyers Nord-Africains et assure l'avenir
par des progrès constants. Cinq autres
foyers vont être créés : deux seront proba-
blement édifiés dans la capitale, l'un dans
le 130 arrondissement près de la porte d'Ita-
lie ; l'autre dans le 15° ou le 18e; les trois au-
tres seront bâtis à Gennevilliers, à Boulo-
gne-Billancourt, à Asnieres ou Suresnes.
Ce seront de vastes pavillons à étages
entoures d'un jardin et comportant deux
cents chambres à trois, quatre et cinq lits.
On y trouvera comme dans les foyers déjà
existants, un restaurant et un t:afé maure.
La totalité des pavillons permettra de lo-
ger 2.500 pensionnaires.
Si l'on rappelle, ici, le terrain acheté a
Pantin et consacré « Terre d'Islam » pour
l'inhuntatiun; des musulmans; l'hôpital de
240 lits qui sera cré à Bobigny et réservé
aux malades musulmans de l'Airique du
Nord, des Colonies et Pays de Protectorat ou
de mandat, et qui doit être achevé vers ta
fin de 1034 : on se trouve en face d'un ad
mirable effort d'enlr'aide sociale. Je soul.
gne, que dans toute cette œuvre d'assis-
tance, de protection, de survcillancc, que
partagent deux administrations, la l'rélec
turc de la Seine, la Préfecture de Police, j'ai
trouvé partout le plus absolu respect pour la
tradition religieuse de chacun. Grâce à cet
esprit de haute tolérance, de n'importe quel
coin de Paris ou de sa banlieue, Lime mu-
sulmanc « ce pont du ciel mince comme un
cheveu, tranchant comme le fil d'une épée d
reste liée à l'envolée de tous les minarets
lcintains.
Et cela aussi, est une œuvre humaine fort
louable qui donne un prix infiniment pré-
cieux, au souper et au gitc.
Je veux finir sur un nom : « M. Pierre Go-
din », dont l'initiative porte aujourd'hui de
tels fruits et je conclus avec lui que : « En
vivant, comme nous, près de nous, les indi.
gènes eux-mêmes, s'apercevront à la longue,
qu'ils ont évolué vers nous. Ils seront, non
des déracinées ou des déclassés, mais des
amis en chemin de devenir des égaux et peut-
être alors tout près d'entrer dans la cité. 11
? ? ?
Les Annales Coloniales posent la question:
Quelle œuvre, à Paris, assiste les travail-
leurs appartenant à nos autres Colonies,
qu'ils soient Indochinois, Malgaches, Antil-
lais, noirs de l'A.O.F. et de FA..E.F., etc. ?
N'est-il pas grand temps de les arracher
eux aussi, à la situation du vagabond « sans
feu ni lieu. P
Marie-Louise Sicurd.
AU SENAT
̃».
DEBATS
Toutes les affaires coloniales en suspens
ont été votées
Hier après midi, séance linnlc au Sénat,
qui scion la formule « s'esl ajourné » au 1
juin, El, a cette date, pour la plus grande
France, une nouvelle législature, ,'a quin-
zième tic la Troisième HépiiMique sora
inauguI'G"('.
Le départ ri. l't( lieu dès que le budget
eût éV' définitivement adopté. D'llIi'i
comporte i-l .()î>7.~»t)l.?r>^ f runes do dépends
pour il.l«ji).Hx;j.iîM francH de recolles, soil
un exeédenl de. nrolles d(J U.ttXI.Tl# francs.
Eu lin de seanee, M. Lebrun président du
Sénul, qui vient, do faire preuve d""Il cn-
Utirauee luujniirs "lllIl'iVfiru.v pour que le Sénat [lit mis à Fît\enir,
oii mesure d'accomplir .1\ l'l moins de hÙle
Sa lùelie fiUMliei
Mais avant de se sépttrer, la Haute As-
seinlVéc a mis à prolit les dernières heures
pour liquider tout un stock de projets. Voici
ceux qui intéressent la France d'Uutre-
Mer ; ,
Banque de l'A. O.
M. Léon Perrier, l'éininenl rapporteur de
la Commission des Finances a fait adopter
le projet de loi tendant à approuver la con-
vention passée avec la Banque de l'Afrique
Occidentale.
Les 50 millions de la Réunion
Sont votés ii l'unanimité de votants.
Celle subvention extraordinaire doit aider
celle vieille Colonie à réparer c:-; désor-
dres de l'effroyable cyclone.
Pour les Nouvelles-Hébrides
et la Nouvelle-Calédonie
L. projet ati de
l'avance de IMilat à Madagascar et les cré-
dits pour les dommages causés par les
eyeilonct* aux Nouvelles-lIéJn'id^s et à la
Nouvelle-Calédonie, a été voté.
Pour l'Algérie
M..lennncney, président de la Commis-
sion des Finances, ayant demandé la dis-
cussion innnédiale de quutre projets ur-
gents concernant l'Algérie, ces projets sont
adoptés :
I" Kmprunl de .'SU iniUiuns pour la répa-
ration des dêgtUs causés pur les iiiunda-
llons de décembre IMI ;
2° Le gouvernement général de l'Algé-
rie est. autorisé à porler\le I.G00 millions ù
2.100 iii-illintig, le montant de l'emprunt
destiné à l'exécution de grands travaux
d'ilitérél, général ;
3" Elévation du maximum d'émission des
billets de la Banque de l'Algérie
4° Enlin le projet de loi lendunt ii anlo-
Hser la perception des droits produits et
revenus applicables au budget do l'N,él'Iu
pour l'exercice HW2 (exercice financier du
lof avril au 31 décembre
Au cours de la discussion sur les projets
concernant l'Algérie, la Commission séna-
toriale de l'.Vgérie u fait connaître qu'elle
protestait contre la mauvaise organisation
du service de nuire, grande colonie de
l'Afrique du Nord au Ministère- de l'Inté-
rieur.
M. Jeanncncy, président de la Commis-
sion tics Finances n joint .ses protestations
h celles de la Commission de l'Algérie.
M. Albert Malueu, ininislre de l'Inté-
rieur, a répondu qu'il s'efforcera d'amélio-
rer les serviees sur ce point.
L'Emprunt Chériiien
Le Sénat, après déclaration de l'urgence
n adopté le projet de loi autorisant le Gou-
vernement chériiien fi coniracler un elll-
prunt de I.r»:irs.(ïT(ï. fîaiics.
A. O. F
La liante assemblée a \oté le texte auto-
risant le Gouvernement général de l'Afri-
que occidentale française à contracter un
emprunt de G<) millions.
Marchandises flottantes
MM. Brindcau et liio ont déposé un
amendement tendant à ajouter un article
additionnel qui a pour but d'exonérer de la
tariticalion nouvelle, les marchandises ilol-
tuiites, c'est-à-dire embarquées avant, la
promulgation de la nouvelle loi.
Divers rapports
F. 11 tin, divers projets ont élé adoptés : < e-
iui portant encouragement aux grandes pè-
ches ; le projet concernant l'aide, de l'F.lal
eu vue de l'nc|ié\eni'-iil des constructions
en cours des na\ ires d'e ta Compagnie gé-
nérale Transatlantique : un autre consen-
l ; 1 n I des prêts < 111 n habitants de la nm-
iiinii, victimes du cyclone.
Knliu adoption du projet de loi auloii-
sanl le gouvernement généial de l'Illd".
cliine à contracter un emprunt de 2;>U mil-
lions de francs,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les Dernières Heures
Insl rucl.iou /iiibfiA propos du Hinpilre :ii f Collège de Fru.n-
ci\ traitenient) M. Mario Boustan, IYmiu-
nevit ministre de, l'Instruction publique, a
indiqué que le Sénal a proposé une. réduc-
tion indicative, alin de permettre à la
Chambre de transférer à la ctiaigr de
l ls'nl !n dépense, jusqu'à préwent suppor-
tée par tes colonies, pour l'entretien de
quatre chaires die la plus grande inumr-
lunce, deuv au Collège do France et d'eus
au Muséum d'histoire naturelle.
l.t'S Cini.r (/(' l'F"'JIIJsi/illl/ ('fI/III/;((f¡-
Jeudi nous avons annoncé n dernière
heure le ote du contingent des croix de la
Légion d'honneur pour rK\poulion Colo-
niale.
Ce projet a été disciilc ;'i "> 11. l'O à la lin
de la troisième navette :
M. le ministre de- lolonie;, a demande
la discussion immédiate d'uu priqel de loi
créanl un conliugent de « rois de la Légion
TRBNTE-TROISIEMB 'ÀNNBEi N» «. - m NUMERO : » GBNTItlBB -. - .-.. SAMEDI SOIR, 2 AVRIL 1932.
:.. , JWMMLJItTIMII
Réduction & A 4mini$tr*ti9U t
mm «m
PARIS («
,..
.-.
1 l 1 l l f 10
Lès Annales Coloniales
Les MNNMêê «l réclames sont reçue* m
bureau du tournoi
Dirbot»uii.Fon6atkuii i M«i>eal RUEDEL
fou.. leS" articles publiés dans notre journal ne Muvcnl
être reproduite qu'en citant ldi Annalks CeLONLII.
ABONNEMENTS
M« lé Rn". mensuelle :
Oiu 6 M*U Bltok
FrinOt et
Colonies tU. INi M »
franger.. 240 b * fb 9 709
On s'abonne sans (trais due
tous les bureaux" posla.
L'organisation des recherches
0 , -
scientifiques en Indochine
> mim C
L'Indochine, considérée à juste titre com-
me la plus importante, la plus développée
et la plus prospère de nos colonies, ne pou-
vait rester en marge des divers congrès scien-
tifiques mondiaux, et eu particulier des
congrès pan-pacifiques si impartants.
Jusqu'en ces dernières années, la France
s'était bien fait représenter dans divers
congrès internationaux par des personnalités
éminentes, qualifiées pour parler des « scien-
ces » de itndochine. Elle avait bien des
chercheurs isolés, mais les applications tech-
niques ou pratiques des découvertes se
poursuivaient isolément, quelquefois même
concurremment. Aucun lien n'existait entre
les diverses recherches scientifiques, et ce-
pendant il devenait de plus en plus néces-
saire, pour répondre à l'importance et aux
besoins croissants de l'Indochine.
Grâce à M. Lacroix, secrétaire perpétuel
de l'Académie des Sciences, qui en eut le
premier l'idée et qui a fait à ce sujet de
très intéressahtes suggestions, la coordina-
tion des efforts scientifiques et la représen-
tation officielle de l'Indochine dans les
congrès mondiaux est maintenant établie.
Un « tonseil de Recherches », constitué
depuis mars 1928, fonctionne depuis cette
époque suivant des statuts réguliers, sous le
patronage de l'Institut de France, de l'Aca-
démie des Sciences de France et de 1 Aca-
démie des Sciences coloniales. Son président
est M. Thalamas, recteur d'Académie,
Directeur général de l'Instruction Publique
eh Indochine. :
Le Conseil est chargé de recueillir, d'exa.¡
miner et de signaler aux divers services inté-
ressés les résultats de toutes recherches faites
par des fonctionnaires ou des particuliers,
de coordonner ces résultats et de provoquer
Te plus possible de nouvelles recherches
théoriques, ou pratiques.
'Depuis sa création, le Conseil des
Recherches s'est occupé activement de re-
présenter l'Indochine au plus grand nombre
de congrès et de conférences internationales.
Elle fut représentée à Séville et à Java
en 1029, au Congrès international d'océano-
graphie à Hong-Kong, à la Conférence In-
ternatlCMvale des Directeurs des services
3 0,
météorologiques d'Extrême-Orient, en^ *93°»
a Stockholm et à Washington, à Manille en
1931, à Paris ail Congrès de Géographie en
1931 et, en dernier .lieu, au Congrès pan-
Pacifique du Canada.
En moins de trois ans d'existence, le
Congrès a permis à l'Indochine de déve-
lopper ses sciences, sans pour cela négliger
son outillage économique, et nous pouvons,
sans réserves, rendre hommage aux direc-
teurs de chaque service scientifique pour
l'oeuvre déjà réalisée.
Je n'indiquerai pas ici la multiplicité des
services du « Conseil m. Je me bornerai à
signaler l'œuvre accomplie en agriculture,
en industrie, en géologie et en océanogra-
phie, susceptibles, par les notions qu'elles
apportent, d'assurer une plus grande pros-
périté de la Colonie.
L'Agriculture, qui a besoin de connaître
les variations de climat les plus infimes, est
merveilleusement secondée par les progrès
de la T.S.F.
Celle-ci utilise les ondes courtes, précieu-
ses aux Tropiques où les parasites atmosphé-
riques empêchent toute netteté sur les ondes
longues. Elle permet au Service météorolo-
gique et climatologique de transmettre plu-
sieurs fois par jour au lieu de deux fois
seulement comme en ces dernières années,
les observations les plus précieuses.
La Sibérie, le Japon, les Iles Philippines,
les Carolines et d'autres pays encore plus
éloignés, sont en communication directe avec
ce service, c'est en dire l'importance et le
rôle. -
Les agriculteurs de chaque région, de
l'Indochine, en particulier, connaissant bien
le climat, peuvent assurer dans les meil-
leures conditions le développement et la
production des plantes les plus diverses.
Le laboratoire d'agriculture d'Hanoï a
commencé ses travaux déjà depuis plus de
10 ans. Il s'occupe tout particulièrement de
la flore du Tonkin et des régions voisines au
point de vue utilitaire et' étudie avec soin les
parasites animaux et végétaux des plantes
cultivées^
Diverses stations d'essai ont été organi-
sées pour étudier, suivant le pays, les ques-
tions importantes de la culture du riz, du
1 thé, du café, du quinquina, de l'hévéa.
L'Indochine, riche en essences diverses,
assez étendue pour qu'on puisse cultiver ra-
tionnellement les plantes d'exploitation
* commerciale ne peut que gagner à une coor-
dination de tous les services qui ont trait à'
l'agriculture.
Au point de vue industrie, le congrès
scientifique de l'Indochine comprend le ser-
vice d'inspection générale des mines et de
l'industrie auquel s'ajoute le service géolo-
gique.
Son importance est considérable et sa ré-
percussion profonde sur la. mise en valeur de
la colonie,
Il est chargé de toutes les déterminations
analytiques intéressant la prospection mi.
nière, de contrôler pour les grands services
des travaux publics du Tonkin et de
jl'Afinam. en particulier, pour l'exploitation
des chemins de fer, les matériaux employés,
combustibles, métaux, etc.
Les analyses d'eau au point de vue chi-
mique et bactériologique sont faites régu-
lièrement pour les eaux d'alimentation,
d'autres sont faites gratuitement pour des
particuliers.
Les analyses de minerais sont, en général.
les plus nombreuses ; ensuite celles des mé-
taux, des matériaux de construction, des
huiles de graissage, etc.
Des études spéciales sont faites sur la
nature des terrains, en vue de l'établisse-
ment de fondations de barrages ou de ponts,
de glissements de terrains entraînant des
travaux d'art, d'autres sont faites sur la ré-
sistance des matériaux. 1
L'industrie de la mer et son développe-
ment sont assurés par le Service océanogra-
phique-hydrographique et l'Institut Océa-
nographique, actuellement en pleine période
d'activité.
L'Institut a déjà fourni des résultats
scientifiques très intéressants et on peut es-
pérer beaucoup des découvertes qu'il peut
faire.
C'est un organisme de recherches. Il
s'occupe de l'exploration biologique des
mers qui entourent l'Indochine et des études
scientifiques qui se rattachent à l'industrie
des pêches.
Il se documente sur les ressources ichtyo-
logiques de la mer, dresse des cartes de
fonds de pêche du littoral, étudie les cou-
rants, leurs variations périodiques et leur
circulation, étend ses connaissances sut les
migrations de toutes formes vivantes inté-
ressant la pêche. Les résultats des travaux
communs du service océanographique et de
l'Institut océanographique de l'Indochine
sont publiés par le service hydraugraphique
de France.
Tous les services, d'ailleurs, du Conseil
des recherches communiquent à la France
tous leurs travaux et les résultats obtenus.
Aux différents congrès auxquels l'Indo-
chine fut représentée, des comptes rendus
détaillés des questions les plus importantes
les plus diverges au sujet de la technique et
des.jfkocôdés émpk^éi ont-été*^ihttngéeâ, et
il ne peut résulter d'une compréhension plus
large et d'une coopération des efforts scien-
tifiques à accomplir qu'une plus grande va-
ont été donnéa, des opinions et appréciations
leur économique de notre colonie dTExtfême-
Orient.
Giorfii Ntmmllm,
député de 8aône-et-Lcire,
Vice-président de la Commission des ColSniet,
Vicé-présldent de ta Commission des Mines.
- ) «m» (
M. Lucien Saint
quitte Paris ce soir
̃ s»
M. Lucien Saint, Résident général de
France au Maroc, quittera Paris ce soir à
21 h. 10 par la gare d'Orsay, rejoignant son
poste à Rabat.
) -.- (
Le voyage de l'empereur d'Annam
ao Maroc
«s»
A Rabat
L'Empereur d'Annam Bao Dai. accompa-
gné de son cousin le prince Vinh Can, de
M. Charles, Gouverneur des colonies, et de
Mme Charles, est arrivé jeudi à Rabat, à
19 h. 20, en automobile, venant de Fez et
Meknès.
Il a visité la ville et !les ruines du Chellah
ainsi que les Oudaïas. Sa Majesté à reçu, à
dix heures, le pacha de Rabat, Si Abderrah-
mane Bargach, venu lui rendre visite, ac-
compagné des autorités régionales, Le jeune
souverain a déjeuné dans l'intimité chez des
amie.
L'Empereur Bao Dai est parti pour Ca-
sablanca aujourd'hui.
: 1 1 - E
CINEMA COLOMLU.
-––
On tournera encore au Maroc
Serge de Poligny se rendra en juin au Ma-
roc- pour diriger la mise en scène d'un film
dont Hans Albers serait la vetfette.
Le "Congo-Océan
Etat des travaux
Le Chemin de fer Congo-Océan au 19 mars,
voie lourde, partant de Pointe-Noire attei-
gnait le kilomètre 125.
Sans les éboulements provoqués par les
tornades, la voie serait arrivée à M'Vouti le
24 mars. *
Visite de M. Antonetti
Le Gouverneur Général Antonetti et le
Gouverneur Alfassa ont quitté Brazzaville le
28 mars au matin pour assister le 2q à
M'Vouti à l'arrivée du premier train venant
de Pointe-Noire. Une cérémonie fut organisée
à M'Vouti pour célébrer la liaison Pointe-
Noire-Brazzaville par des moyens entière-
ment mécaniques. L'achèvement définitif du
Congo-Océan est prévu pour le milieu de
1934-
La contrebande douanière
en Indochine
»♦»––
A contrebande doua-
nière en Indo-
chine a connu, au
cours de Vannée
1930, une activité,
considérable aux
frontières de lt In-
dochinc. Elle a
été favorisée, par
Vapplication du
nouveau tari f
douanier Indochi-
nois, très supérieur au précédent, et du tarif
général aux produits importés de Chine et
du fapân.
Ces deux mesures, en élevant le coût de
la vie en Indochine, ollt,de toute évidence,
encouragé les fraudeurs à importer, dans
cette colonie, les marchandises Par la voie
du Siam, ou à les introduire frauduleuse-
ment le long des côtes du Cambodge. Par
aillturs. la bonne foi des zyériticaletirs a été
surprise par des déclarations frauduleuses
tendant à' faire passer pour des tissus de
phormium iCllax ou d'abacca, passibles de
droits peu élevés, des tissus de soie (Irli-
ficielle, qui sont assujettis à des droits
beaucoup plus considérables.
De nombreux groupements métropolitains
se sont émus de cette situation et sc sont
plaint au Département des. Colonies. Le
Ministre des Colonies a adressé au Gouver-
IIClir Gélléral des instructions Vinvitant à
prendre les mesures nécessaires pour sup-
primer ces différentes sources de fraudes
préjudiciables à Vimportation métropoli-
taine.
Tout un ensemble de mesures ont été pri-
ses qui ont déjà donne des résultats1 indé-
niables.
Les princi pales sont les suivantes :
i" Le. périmètre de surveillance douanière
qui était précédemment, de 10 kilomètres, a
été porté à 60 kilomètres dans F intérieur
des terres, de façon à renforcer efficace-
ment Vaction dit service des douanes dans
la recherche et la poursuite de la contre-
bande ;
2° Le poste frontière de Poipet a été
accru en personnel de vérification et de sur-
veillallce, de façon à lui permettre de lutter
contre la fraude dam toute la région envi-
ronnante l
- 3" Vn bureau de desixième Ugne a Ut
etèé en arrière de Poipet, destiné à seconder
ce bureau dans son action de surveillance ;
4° Sur mer, VAdministration imlochinoise
a dtl faire procéder à l'achat de deux cha-
loupes de haute mer qui auroltt leur base à
lUal et assureront alternativement la sur-
veillance du littoral.
Ces mesures ont immédiatement donné
des résultats qu'on en attendait. Des sai-
sies importantes ont été dpérées. De grandes
quantités de tissus destinés, sans doute, à
être importés en Indochine, sont longtemps
demeurées en souffrance à Bangkok ; cIllilf,
les importations françaises en Indochine ont
marqué, depuis lors, une très nette pfogrts.
sion. Ces derniers mois. elles ont diminue>
mais c'était èn raison de la crise écono-
mique et non par suite d'une recrudescence
de la contrebande douanière.
Léon ArelaimlHauJ,
Député de la Drdme,
Ancien sous-Secrétaire d'Etal aux
Colonies.
) -.. (
Elections coloniales
En Algérie
M. Victor Chabert sera candidat dans la
première circonscription d'Oran, ancienne
circonscription de M. Molle, député-nationa-
liste, décédé.
) –4^ (
Vers rafrique du Nord
La danseuse Térésina en tournée
La célèbre danseuse espagnole Térésina
est arrivée à Marseille aujourd'hui, de retour
d'Extrême-Orient. Elle se rembarquera hindi
pour l'Algérie, et la Tunisie.
: ) -.- (
RETOUR
Mlle Carlotta Zambelli et M. Robert Ave-
line viennent de rentrer de Tunis où ils ont
dansé avec une petite troupe d'élèveg.
A l'Inspection générale
sanitaire en Indochine
Nomination
Par décret en date du 24 mars 11)32,
M. Hermant (Paul-Hippolyte), médecin prin-
cipal de 'l'Assistance médicale en Indochine,
a été nommé inspecteur général de l'Hy-
giène et de la Santé publiques en Indo-
chine.
>-<»$• ft«~<
pépéches de l'Indochine
-–
Le retour de la mission Centre-Asie
r,fI. mission ('rntrr-Asie csf. arrivée i"'-wli.
à Saigon.
Elle s'embnniuora sur le Fôlix-noust-'c!,
à bord duquel a 'élé transporté le corps
de M. Uaarllt.
Le Frtlix-finussrl partira de Siïlqon Ir.
i avril, V Vj'
L œ u vre des foyers
nord-africains
:
J'ai usé suffisamment de jours et de nuits
à la recherche d'une humanité à la dérive
pour être renseignée sur les affres de la mi-
sère dépaysée, lots de nos coloniaux sans
travail. Triste ballade des pauvres gens que
rythment tant de semel'les percées qui achè-
vent de s'user à la recherche du pain quoti-
dien, à travers la brqme, la neige, la crotte,
sous la pluie ruisselante. Eux, dont les yeux
conservent un peu des fastes du soleil et
que flagelle la dure bise de l'Occident. Ah !
combien j'étais lasse d'avoir frôlé tant d'in-
curables angoisses 1
Heureusement, qu'au cours de mes péré-
grinations .parml les hommes calamiteux qui
errent dans les ravines sinueuses de l'im-
mense ville, par un petit matin aigrelet et
pluvieux j'ai frappé au foyer de la rue Le-
comte.
- - - -.
A la sortie de la station de métro Bro-
chant, tout au fond de Clichy je n'avais eu
qu'à suivre un groupe de marocains pour
découvrir le fameux centre d'assistance qui
fonctionne sous l'égide de la Préfecture de
Police et de la Préfecture de la Seine.
En franchissant ce seuïl hospitalier je fis
immédiatement une remarque des plus ré-
confortantes :
Aucun des hommes présents, même
parmi les chômeurs groupés dans le bureau
de placement, n'avait cet œil morne, ces
épaules craintives repliées sur le cou du
inalheureux-manque-de-tout qui. m'a si sou-
vent serré 'le cueur dans des endroits simi-
laires ;
Je note cette constatation sous la haute
protection de cavaliers touareg immobi-
lisés sur un grand panneau décoratif.
Personnages symboliques qui totémiseront
la matinée passée dans les centres nord-
africains. Comme eux, les chefs qui sont
l'âme de cette œuvre et qui acceptent avec
tant de bonne grâce de la faire connaître
aux lecteurs des Annales Cotomalt's, veu-
lent demeurer vorIés.
Ecoutons seulement leurs voix autorisées.
Un peu d'histoire
Nous sommes en 1923. 85.000 Algériens,
Tunisiens et Marocains vivent dans Paris
et sa banlieue dans des conditions sociales
et économiques qui les exposent à toutes les
contaminations physiques, morales et intel-
lectuelles. Ils mènent une existence miséra-
ble, ne pratiquent aucune hygiène. Cette
importante population passe sa vie au ha-
sard des bouges ou entassée dans des taudis
infects.
r Assez vite, certains quartiers lépreux de
*?ari9 s'étaient, tieuplés de ces émigrés laf.
ftiUlés de 'nos défroquc!J. « Tout se mêlait
dans ce flot écumeux : la force, l'indisci-
plinc, la fange. Il fallait ordonner, endiguer
le torrent, filtrer la vase. » Il fallait sur-
tout sou'liiger la misère, cette terrible
conseillère.
Soulignons gneore que les Pouvoirs pu-
blics n avaient aucun moyen de se recon-
naître dans l'étrange trafic do fausses pièces
d'état civil et de cartes d'identité auquel les
indigènes nord-africains se livraient d'au-
tant plus aisément qu'à Paris leur popula-
tion essentiellement flottante se renouvelait
sans cesse.
C'est, de cette situation, qui devenait de
jour en jour plus tuagique, qu'est née
l'œuvre des Foyers Nord-Africains; bienfai-
sante initiative qui revient en grande partie
à M. Pierre Godin.
L'œuvre avait à .peine vu le jour qu'clic
affirma son utillité, son urgence d'une façon
si claire, si précise, que les défiances dis-
parurent.
Et les Annales Coloniales quittent le ca-
binet directorial pour :
Visiter la Maison
Imaginez, ô lecteurs 1 quelques Íjlstants
euletnent, que vous soyez cet émigrant in-
auiet, qui traîne un ballot saucissonné par
des ficelles, si seul, à travers les rues trop
peuplées.
Peu ou prou fie sous en poche 1. Quel
fruit' cueillerez-vous au bord du trottoir
pour apaiser la faim?
Nul ne comprend votre laugue, nul ne
lilltéressc à vous.
Une effroyable indifférence accueille
l'éinigryiit à la descente du paquebot et du
train.
Où cette misérable épave ira-t-olle échouer
à la nuit tombante?
Si vous êtes antillais, indochinois, malg-a.
che ou non- de 'l'A.O.l.',, de l'A.E.F., mal-
heur à vous, rien n'est prévu pour recueil -
lit votre détresse. Ce sera le drame de « La
Rue » à la Carco, l'enliscmcnt dans les ma,
telas pourris de vermines des bas-fonds.
Si vous êtes algériens, marooains, tuni-
siens, votre sialut est assuré. Vous serez hé-
bergé dans un Foyer Nord-Africain aussi
longtemps que vous travaillerez dans la Ca-
pitale.
Montons cet escalier net qui conduit aux
chambres des pensionnaires. Des portes
s'ouvrent sur des logis-dortoirs propres,
aérés, dans lesquels règne une douce tem-
pérature.
Chaque lit forme un petit « home » per-
sonnel meublé d'une armoirc-pltacarçl, une
table, une chaise. Un service de douche
fonctionne quotidiennement.
Et la Préfecture-patron me renseigne sur
les conditions :
« Le logement est de 50 francs par mois
tant que les locataires travaillent; on temps
de chômage, le loyer diminue singulière-
ment. Quant à la nourriture, ils ont le
choix entre le restaurant du Foyer dont les
prix suivent le cours des porte-monnaies, ou
la pbpote à plusieurs. »
Nous visitons au rez-cc-chaussée un café
maure et une cuisine soignée où mijote un
ragoût de mouton qui n'a rien de commun
avec la formalité charitable mqis si inap-
pétissante du « bon de soupe H.
Le Dispensaire
Les services sont assurés par MM. Mach-
tou et Rousseau, deux médecins qui ont l'ex-
périence de la clientèle de l'Orient, et un
personne'l très dévoué d'assistantes sociales
et d'infirmières dont l'une, nouvelle recrue,
est Kabyle !
Nous arrivons au moment de lu consulla-
tion du docteur Machtou, ce qui permet de
mesurer très vite le rôle énorme d'assis-
tance qui Incombe au Dispensaire de la rue
Lecomte ! Quel bien peut accomplir cet
homme de science que nous surprenons en
pleine action et qui parle couramment le
kabyle et l'arabe ! Le docteur, Machtou
connaît ses patients ; un don de compréhcn-
siun « orientale » lui permet de sou'laget-
les maux physiques et aussi de panser bien
des plaies morales et d'inoculer à plus d'un
désespéré la force de vivre.
En 1931, le Dispensaire, médecine géné-
rale et maladies vénériennes, a donné
11.000 consultations.
Le service de radiographie a fourni 1.214
radioscopies.
Depuis 1929, l'infirmerie a hospitalisé
0.686 m'alades.
L'Office de Placement
L. visite de « la Maison » continue.
Au Foyer Nord-Africain de la rue Le-
comte on a centralisé l'assistance de façon
semble-l-il à répondre immédiatement a
tous les besoins.
Nous voici parmi les sans-travail.
Ce bureau de placement est en rapport
constant avec tous les industriels et les
commerçants susceptibles d'employer la
main-d'œuvre Nord-Africaine. En temps
normal, ce bureau obtient d'autant p'ius de
succès qu'il est placé sous l'égide de la
Préfecture de police.
En ce moment, le dossier officiel 'accuse
6.745 chômeurs et 3.748 demandes d'emploi.
Le matin de ma visite on chiffrait 217 of-
fres d'emplois et 215 placés.
Notons que la main-d'œuvre marocaine est
très recherchée.
Protection. Surveillance
Frustes et ignorants dans leur tnascl les
Nord-Africains s'offraient comme des victi-
mes désignées a l'exploitation la plus hon-
teuse.
Aussi la section de police judiciaire a-t -
elle rendu depuis sa fondation des services
inestimables. Elle n'a pas établi moins de
34.022 fiches individuelles, effectué moins
de "0 4.356 enquêtes administratives - et 2.981
enquêtes de chômage. Il a été rapatrié 3.972
Nord-Africains; il a été constitué plus de
30.000 dossiers pour demandes et délivran-
ces "de pièces diverses : cartes d'identité,
certificats de vie, actes de notoriété, acci-
dents , du travaU, caisses; dq compensations,
naturalisations, état civil, successions, re-
cherches dans l'intérêt des familles, service
militaire, débits de boissons, pèlerinages à
La Mecque, traductions d'actes divers, pé-
titions, réclamations et sans compter la
correspondance courante des assistés t.
Une telle énumération se passe de com-
mentaires.
En route pour Gennevilliers
Et l'auto nous emporte vers le Foyer de
Gennevilliers où, comme à Colombes, un
Foyer Nord-Africain fonctionne sur le mo-
dèle de la rue Lecomte.
En face de l'effroyable moncoau de bara-
ques, de roulottes, de vieux compartiments,
abris humains agrégés par la misère sur le
terrain lépreux de Gennevilliers, s'élève
pour 'tes travailleurs algériens, marocains,
tunisiens, une demeure vaste et conforta-
ble.
L'avenir
D ans une très large cadence qui corres-
pond au rythme qui a été donné à l'œuvre
dès les premières mesures, Paris développe
les foyers Nord-Africains et assure l'avenir
par des progrès constants. Cinq autres
foyers vont être créés : deux seront proba-
blement édifiés dans la capitale, l'un dans
le 130 arrondissement près de la porte d'Ita-
lie ; l'autre dans le 15° ou le 18e; les trois au-
tres seront bâtis à Gennevilliers, à Boulo-
gne-Billancourt, à Asnieres ou Suresnes.
Ce seront de vastes pavillons à étages
entoures d'un jardin et comportant deux
cents chambres à trois, quatre et cinq lits.
On y trouvera comme dans les foyers déjà
existants, un restaurant et un t:afé maure.
La totalité des pavillons permettra de lo-
ger 2.500 pensionnaires.
Si l'on rappelle, ici, le terrain acheté a
Pantin et consacré « Terre d'Islam » pour
l'inhuntatiun; des musulmans; l'hôpital de
240 lits qui sera cré à Bobigny et réservé
aux malades musulmans de l'Airique du
Nord, des Colonies et Pays de Protectorat ou
de mandat, et qui doit être achevé vers ta
fin de 1034 : on se trouve en face d'un ad
mirable effort d'enlr'aide sociale. Je soul.
gne, que dans toute cette œuvre d'assis-
tance, de protection, de survcillancc, que
partagent deux administrations, la l'rélec
turc de la Seine, la Préfecture de Police, j'ai
trouvé partout le plus absolu respect pour la
tradition religieuse de chacun. Grâce à cet
esprit de haute tolérance, de n'importe quel
coin de Paris ou de sa banlieue, Lime mu-
sulmanc « ce pont du ciel mince comme un
cheveu, tranchant comme le fil d'une épée d
reste liée à l'envolée de tous les minarets
lcintains.
Et cela aussi, est une œuvre humaine fort
louable qui donne un prix infiniment pré-
cieux, au souper et au gitc.
Je veux finir sur un nom : « M. Pierre Go-
din », dont l'initiative porte aujourd'hui de
tels fruits et je conclus avec lui que : « En
vivant, comme nous, près de nous, les indi.
gènes eux-mêmes, s'apercevront à la longue,
qu'ils ont évolué vers nous. Ils seront, non
des déracinées ou des déclassés, mais des
amis en chemin de devenir des égaux et peut-
être alors tout près d'entrer dans la cité. 11
? ? ?
Les Annales Coloniales posent la question:
Quelle œuvre, à Paris, assiste les travail-
leurs appartenant à nos autres Colonies,
qu'ils soient Indochinois, Malgaches, Antil-
lais, noirs de l'A.O.F. et de FA..E.F., etc. ?
N'est-il pas grand temps de les arracher
eux aussi, à la situation du vagabond « sans
feu ni lieu. P
Marie-Louise Sicurd.
AU SENAT
̃».
DEBATS
Toutes les affaires coloniales en suspens
ont été votées
Hier après midi, séance linnlc au Sénat,
qui scion la formule « s'esl ajourné » au 1
juin, El, a cette date, pour la plus grande
France, une nouvelle législature, ,'a quin-
zième tic la Troisième HépiiMique sora
inauguI'G"('.
Le départ ri. l't( lieu dès que le budget
eût éV' définitivement adopté. D'llIi'i
comporte i-l .()î>7.~»t)l.?r>^ f runes do dépends
pour il.l«ji).Hx;j.iîM francH de recolles, soil
un exeédenl de. nrolles d(J U.ttXI.Tl# francs.
Eu lin de seanee, M. Lebrun président du
Sénul, qui vient, do faire preuve d""Il cn-
Utirauee luujniirs "lllIl'i
oii mesure d'accomplir .1\ l'l moins de hÙle
Sa lùelie fiUMliei
Mais avant de se sépttrer, la Haute As-
seinlVéc a mis à prolit les dernières heures
pour liquider tout un stock de projets. Voici
ceux qui intéressent la France d'Uutre-
Mer ; ,
Banque de l'A. O.
M. Léon Perrier, l'éininenl rapporteur de
la Commission des Finances a fait adopter
le projet de loi tendant à approuver la con-
vention passée avec la Banque de l'Afrique
Occidentale.
Les 50 millions de la Réunion
Sont votés ii l'unanimité de votants.
Celle subvention extraordinaire doit aider
celle vieille Colonie à réparer c:-; désor-
dres de l'effroyable cyclone.
Pour les Nouvelles-Hébrides
et la Nouvelle-Calédonie
L. projet ati de
l'avance de IMilat à Madagascar et les cré-
dits pour les dommages causés par les
eyeilonct* aux Nouvelles-lIéJn'id^s et à la
Nouvelle-Calédonie, a été voté.
Pour l'Algérie
M..lennncney, président de la Commis-
sion des Finances, ayant demandé la dis-
cussion innnédiale de quutre projets ur-
gents concernant l'Algérie, ces projets sont
adoptés :
I" Kmprunl de .'SU iniUiuns pour la répa-
ration des dêgtUs causés pur les iiiunda-
llons de décembre IMI ;
2° Le gouvernement général de l'Algé-
rie est. autorisé à porler\le I.G00 millions ù
2.100 iii-illintig, le montant de l'emprunt
destiné à l'exécution de grands travaux
d'ilitérél, général ;
3" Elévation du maximum d'émission des
billets de la Banque de l'Algérie
4° Enlin le projet de loi lendunt ii anlo-
Hser la perception des droits produits et
revenus applicables au budget do l'N,él'Iu
pour l'exercice HW2 (exercice financier du
lof avril au 31 décembre
Au cours de la discussion sur les projets
concernant l'Algérie, la Commission séna-
toriale de l'.Vgérie u fait connaître qu'elle
protestait contre la mauvaise organisation
du service de nuire, grande colonie de
l'Afrique du Nord au Ministère- de l'Inté-
rieur.
M. Jeanncncy, président de la Commis-
sion tics Finances n joint .ses protestations
h celles de la Commission de l'Algérie.
M. Albert Malueu, ininislre de l'Inté-
rieur, a répondu qu'il s'efforcera d'amélio-
rer les serviees sur ce point.
L'Emprunt Chériiien
Le Sénat, après déclaration de l'urgence
n adopté le projet de loi autorisant le Gou-
vernement chériiien fi coniracler un elll-
prunt de I.r»:irs.(ïT(ï.
A. O. F
La liante assemblée a \oté le texte auto-
risant le Gouvernement général de l'Afri-
que occidentale française à contracter un
emprunt de G<) millions.
Marchandises flottantes
MM. Brindcau et liio ont déposé un
amendement tendant à ajouter un article
additionnel qui a pour but d'exonérer de la
tariticalion nouvelle, les marchandises ilol-
tuiites, c'est-à-dire embarquées avant, la
promulgation de la nouvelle loi.
Divers rapports
F. 11 tin, divers projets ont élé adoptés : < e-
iui portant encouragement aux grandes pè-
ches ; le projet concernant l'aide, de l'F.lal
eu vue de l'nc|ié\eni'-iil des constructions
en cours des na\ ires d'e ta Compagnie gé-
nérale Transatlantique : un autre consen-
l ; 1 n I des prêts < 111 n habitants de la nm-
iiinii, victimes du cyclone.
Knliu adoption du projet de loi auloii-
sanl le gouvernement généial de l'Illd".
cliine à contracter un emprunt de 2;>U mil-
lions de francs,
A LA CHAMBRE
DEBATS
Les Dernières Heures
Insl rucl.iou /iiibfiA propos du Hinpilre :ii f Collège de Fru.n-
ci\ traitenient) M. Mario Boustan, IYmiu-
nevit ministre de, l'Instruction publique, a
indiqué que le Sénal a proposé une. réduc-
tion indicative, alin de permettre à la
Chambre de transférer à la ctiaigr de
l ls'nl !n dépense, jusqu'à préwent suppor-
tée par tes colonies, pour l'entretien de
quatre chaires die la plus grande inumr-
lunce, deuv au Collège do France et d'eus
au Muséum d'histoire naturelle.
l.t'S Cini.r (/(' l'F"'JIIJsi/illl/ ('fI/III/;((f¡-
Jeudi nous avons annoncé n dernière
heure le ote du contingent des croix de la
Légion d'honneur pour rK\poulion Colo-
niale.
Ce projet a été disciilc ;'i "> 11. l'O à la lin
de la troisième navette :
M. le ministre de- lolonie;, a demande
la discussion immédiate d'uu priqel de loi
créanl un conliugent de « rois de la Légion
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