Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-26
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 26 mars 1932 26 mars 1932
Description : 1932/03/26 (A33,N36). 1932/03/26 (A33,N36).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380471k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
-
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N° 36. , CK NUMERO l Du CENTIMES SAMEDI SOIR 26 MARS 1932.
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ttre reproduits qu'en citant les AÂMALES COLONIAL».
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Colonies 180 » 100 * a 0
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tous les bureaux de poste.
Le régime douanier colonial
t
coeoi
Six colonies doivent sur leur territoire
assurer aux produits français la même pro-
tection qu'en France : ces colonies sont dites
assimilées. Ce sont l'Indochine, Madagas-
car, le Guadeloupe, la Réunion,' l'a Marti.
nique et la Guyane.
Elles appliquent en principe les droits et
les prohibitions d'entrée du tarif métropoli-
tain. , Leurs assemblées délibérantes sont
toutefois appelées, avant toute application
à accepter ou à rejeter la mise en vigueur
des tarifs votés par le Parlement français.
Le Gouvernenient décide par décret si la loi
française doit ou non être appliquée et si
la demande de dérogation à cette loi doit
être approuvée ou rejetée.
Les dérogations au tarif métropolitain
accordées aux colonies constituent leur tarif
spécial : ce tarif, spécial n'est pas indépen-
dant du premier ; il doit être maintenu dans
une relation oonstnnte avec. lui.
Les conventions de commerce sont appli-
cables aux colonies. lorsqu'elles le stipulent
expressément.
Les autres colonies et territoires sous-man-
dat ne sont pas soumis à l'obligation de pro-
téger les produits métropolitains. Les uns
leur assurent cependant un régime préféren
ciel comme les colonies de l'Afrique Occi-
dentale française (sauf le Dahomey et la
Côte.d'Ivoire) , le Gabon, l'Océanie, et
Saint-Pierre et Miquelon. Les autres, qu'ils
soient tenus ou non par des traités interna-
tionaux, ne leur réservent aucun avantage.
Ce sont le Dahomey, la Côte-d'Ivoire, la
Côte Française des Somalis, les Etablisse-
ments Français dans l'Inde, l'Afrique
Equatoriale française (sauf le Gabon), le
Togo et le Cameroun.
La Nouvelle-Calédonie enfin possède un
régime intermédiaire. Elle a été désassimi-
lée par la loi du 13 avril 1928 et elle vient
tHètre dotée de son régime définitif.
LA PàOCEDUFlE DOUANŒftE
Les Colonies assimilées
Toute loi de tarif votée en France doit
être promulguée aux colonies dans les
4 mois ou être l'objet d'une demande
d'exceptions: Dès l'arrivée du Journal Of-
fidel dans la1 colonie, le Gouverneur saisit
; le Conseil ou, en dehors des sessions, la
• (Sômmisdibn pëmianeftte. L'assemblée déli-
bère ur'Flt!.!M,":1 'Ie)t; Si '-«lie'
accepte, le texte est promulgué, ou le tarif
..04 Spécial ètréajusté, selon le cas. Si cll(
rejette, sa délibération est transmise au ml
ttistre des Colonies. insérée au Journal Offi.
ciel de la République Française et trans-
mise aux dépn-rtements- intéressés dans les
8 jours de la réception de la demande. Le
décret d'approbation ou de rejet doit inter-
venir dans les 3 mois. Si le délai expire
sans que le texte soit intervenu, la délibéra-
tion est rendue applicable par arrêté du
Gouverneur ciblé au ministre des Colonies
et inséré au Journal Officiel de la Répu-
blique Française, Les décréta ou les arrêtés
doivent être ratifiés par le Parlement. Les
projets de loi les ratifiant doivent être dépo-
sés en même temps que les décrets ou les
arrêtés sont publiés au Journal Officiel.
Les autres Colonies
Pour les autres colonies, la procédure est
la même. L'initiative en -matière de tarif
appartient, comme pour les colonies assimi-
lées en matière de tarifs spéciaux, aux
assemblées coloniales.
Le Régime des Echanges
entre la France et ses Colonies
Entre la France et les colonies assimilées
.c'est la franchise absolue et réciproque.
Entre la France et les colonies à régime
préférentiel, c'est la franchise pour les pro-
duits français importés aux colonies ; la
franchise des matières premières et denrées
alimentaires des colonies importées en
France et la possibilité d'octroi de tarifs
réduits pour les produits manufacturés.
Entre la France et les colonies de la
porte-ouverte, c'est l'application réciproque
des droits du tarif. La France accorde ce-
pendant par décret des réductions tarifaires
aux produits de ces colonies.
Enfin, en ce qui concerne les échanges in-
tercoloniaux, le régime appliqué est la fran-
chise à l'exception des fils et tissus des Eta-
blissements français dans l'Inde qui sont
soumis à un contingentement.
Ce rapide exposé de notre législation
douanière coloniale montre que nous som-
mes loin du « Pacte Colonial ». La démo-
cratie française ne considère, pas, en effet
ses filles coloniales comme des citrons dont
elle presserait le jus pour son seul profit.
Elle est à leur égard, nu contraire, libérale
et généreuse.
Evidemment dans, nos Frances exté-
rieures, pas plus d'ailleurs que dans la
France Métropolitaine, tout n'est pas par-
fait. Il y a, j'en conviens aisément, encore
beaucoup à faire, Mais est-ce que nous
n'améliorons pas continuellement la situa-
tion générale de nos colonies ? Est-ce que
nous ne donnons pas toujours de plus en
plus de droits aux populations locales ? Est-
ce que nous ne nous employons pas active-
ment à doter nos dépendances lointaines
d'un meilleur outillage public, permettant
une. meilleure exploitation des ressources
naturelles. Est-ce que notte œuvre et surtout
nôtec oBUVft ônona^f^^eJWoignemBnt et de
santé publique n'est pas de plus en plus
humaine ?
Selon le vieil adage populaire : « l'a-
ris - n'a pas été bâti en un jour 0, aux co-
lonies, c'est exactement la même chose. Ce
n'est que peu à peu, lentement et progres-
sivement, le régime douanier colonial en est
un exemple frappant, que nous enrichirons
nos populations Coloniales et que nous élè-
verons le niveau matériel et moral de leur
vie.
Léon Arclaimbaacl,
Ddpüté de la Drdme,
Ancien sous-Secrétaire d'Etat aux
Colonies.
., DÉPAttT
«♦«
M. Bonnecarrère, Gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie, s'embarquerait le 8 avril
prochain pour rejoindre son nouveau poste.
- ) (
Le départ du roi Albert
pour le Congo
Le roi des Belges est arrivé hier matin à
neuf heures à Brindisi et est reparti à
11 h. 25 en avion à destination du Congo
bèlge. «,-4-
11 ..- t
EpMétffe fle ftèvrc ai Tdiafl
-.1 .-
Une épidémie de fièvre récurrente vient
de se déclarer au Tchad, dans la région
d'Ati. ,_ *
'J (
A Libreville
I
L'aviso britannique Dafjedil est. attendu
à Libreville, où il fera escale du 8 au 15
avril.
.h -.
Le voyage de la mission
Sixte de Bourbon
Un télégramme de Fort-Lamy annonce
l'arrivée dans cette ville de la mission de
S.A.K. le Prince Sixte de Bourbon, venant
de Fort-Archambault, où de grandes cbas-
ses ont été organisées en l'honneur du
Prince et de ses compagnons de voyage, et
dont les tableaux , comportaient un certain
nombre de buffles sauvages. La mission
continue sa route sur Kano (Nigeria An-
glaise) et Zinder.
L'antenne coloniale
A RclIa-Alger
Dam les programmes de Radio-Alger nous
fetevans, pour cette semaine, les émissions
suivantes : lundi s Retrammisnpn du Casino
municipal, Mardi : Célèbrati011 du Cente-
raive Ge la prise de Bône Mercredi s
Concert «ymphomcrae avec le conrouro ce la
chorale « L Accmd parfait » a®»!® Critique
de Pâmns, de H. - Jeudi: Concelt
daal 40 Sgw » avec le cireur
>Htf*r,deR. de Galant, Vendredi : F«-
paaricipal.
, dv8I PlanoocRe «t retraiiauisswm du v#anno
I. n4u »ti ,,
Pour les sinistrés de la Réunion
Présidence d'honneur du Comité
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 25 mars 1932, M. Paul Reynaud, Garde
des Sceaux, ministre die la Justice, ancien mi-
nistre .sIes Colonies ; François Pietri. ministre
de la Défense Nationale, ancien ministre des
Colonies, ont été nommés présidents d'honneur
de ce Comité.
Réunion
Le Comité national de Secours aux sinistrés
de La Réunion s'est réuni hier au Ministère
des Colonies.
+
Tu te rends compte.
A l'aquarium du Musée des Colonies,
« Joseph » ne pouvait plus vivre seul.
• (i Joseph )), le grand lézard d'eau d'Indo..
chine, s'ennuyait ces temps derniers dans son
coin.
« joseph est en réalité une aimable fe-
melle de varan, et son humeur se ressentait
d'être privée de compagnon. Aussi l'avait-on
installée dans le « Terrarium » des crocodiles
avec lesquels elle faisait au début bon mé-
nage ; mais les petits crocodiles, devenus
grandst la boycottèrent et se liguèrent contre
elle pour l'empêcher d'accéder au bassin plein
d'éau. '- - - '-
La mauvaise humeur de « Joseph » s exas-
péra, elle se vengea en étranglant un jeune
alligator.
Une attaque d'ensemble fui organisée par
les satirtens au cours de laquelle « Joseph »
perdit un moféeau de son dos écailleux, enlevé
d'un coup de cisaille par un de ses adver-
saires. Il fallut les séparer.
<( Joseph » fut logée chez les carpes, mais
cette société muette ne fit qu'augmenter sa
neurasthénie.
Il fallut trouver remède à cette ncurasthé-
niet et depuis hier, « Joseph » a un compa-
gnon de bain : un magnifique varan, long de
1 m. 75, à la tête de boa, à la langue bifide
de serpent et aux pattes armées de greffes
aussi paissantes que miles d'une re.
Cousin du varan d'eau d'Afrique que les
colons du Sénégal et Jo Niger ont surnommé
« gueule de bol' » pour sa somnolence d'ivre-
gne, le grund lézard Indochinois, comestiblef
parait-il, a été acueilli avec joie par « Jo-
seph » qui Vaccable de démonstrations d'une
calme mais obstinée Irritireae.
F. J,
Abécher, capitale de l'Ouadal
«♦«
1
ANTONETTI, g LIUVer-
heur général d e
l'A. E. F. vient
de faire une en-
trée triomphale à
Abécher.
Nous voulons ici souligner V importance
coloniale que comporte en lui-même ce fait :
un chef français est. entré à Abécher au mi-
lieu des acclamations et des manifestations
d'enthousiasme d'un peuple iittiottibrable.
Pour apprécier cet événement, il faut se
rendre compte de ce qUe c'est qu'Abécher,
se souvenir de la résistance farouche que
nous avons rencontrée dans la région qui
dépendait de cette capacité. évoquer les dou-
loureux sacrifices que son occupation nous a
coûtés. v
Abécher, capitale de l'Otladaï, a été l'un
des derniers centres de la traite dont ses sul-
tans retiraient leurs principales ressources.
Ils avaient dépeuplé les pays environnants
dont ils emmenaient les Itabitattts en capti-
vité pour les expédier par les ports triPoli-
tams, vers la Grèce, l'Asie Mineure,
VEgypte, et surtout la Turquie où les mar-
chés clandestins de' chair humaine se sont
maintenus jusqu'aux premières années du
siècle actuel.
A mesure que la France pénétrait Plus
avant dans l'intérieur de l'Afrique Equato-
riale, elle restreignait le territoire où ce tra-
fic pouvait s'exercer, d'où la haine que
nous portaient les hordes guerrières que nous
privions ainsi de leur butin coltlumier.
Le sultan Doudmourrah, qui était le plus
féroce des traitants, nous opposa une hosti-
lité acharnée. Il disposait d'une armée nom-
breuse et llabitait à Abécher .au centre d'une
immense « tala. ou forteresse entourée de
plusieurs enceintes de murailles dont la dé-
fense était facile.
Il devint nécessaire de le châtier lorsqu'il
se permit des incursions sur des territoires
dépendant de nos gouvernements du Conso
et du Tc/lad.
Plusieurs expéditions furent alors organi-
sées contre le sultan Doudmourrah et les
gens de VOouadat. On devine qu'à une telle
distance des bases d'approvisionnement, on
ne pouvait mettre en nlolroemen que des co-
lonnes peu fournies en hommes et en maté-
riel. Aussi ne furent-elles pas exemptes
au cïïpiîàhtc Fkgemcmh, qui disposait 'de
deux canons, remporta à DjohatU une vic-
toire importante payée par une blessure
grave reçue par son chef que le lieutclrant
Bourreau remplaça. Talonnant les Oua-
daictis en déroute, la colonne arriva devant
AbéclJcr. Il suffit de quelques obus des
deux petites pièces d'artillerie dont elle dis-
posait pour décider Dotldmourfak à s'en-
fuir, Nous occupâmes la ville et reclteillî-
mes sans retard de nombreuses soumissions
des tribus avoisinantes.
Un poste fortifié fut aussitôt élevé. Apres
quelques mouvements dont le plus sérieux
provoqua, en 1910, le combat de Dridjelé
près de Bir Touil oÙ le colonel Mail trouva
la mort, nous pûmes procéder à l'organisa-
tion régulière du pays.
Abécller devint le cllef-lieu d'un des huit
cercles formant les subdivisions du Terri-
toire du T cllad.
Il fallut d'abord donner à la ville bien-
déchue une administration capable de la do-
ter d'un rudiment de voirie. La population
intligèle, bientôt rassurée, releva ou répara
les maisons ruinées. Les populations voisi-
nes que les exactions de Doudmourralt
avaient éloignées, revinrent alimenter ses
marchés. Les soldats percèrent des routes)
édifièrent les bâtiments administratifs les
plus urgents, construisirent une mosquée et
tracèrent des boulevards dont l'un couduit
au camp installe à proximité de la ville. Le
nom de Moll lui donné à la belle place com-
plantée de palmiers sur Vune des faces de
laquelle s'élève le palais du gouvernement.
C'est dans ce décor, au milieu des foules
indigènes accourues parmi les acclamations
et les manifestations de loyalisme, que le
gouverneur général Antonetti a écouté, ces
jours derniers, le compliment que lui adres-
sait, en français, une petite écolière oua-
d aïe une.
C'était la première fois que le grand chef
lointain, gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale, apparaissent dans ces régions
lels plus écartées de l'immense province co-
loniale.
Cette visite a produit sur les populations
de l'Ouadaï, de l'Ennedi, du Borkou une
excellente impression. Du reste, elles savent
gré à la France de les avoir délivrées du
régime de pillage, de volJ que les sultans
d'Abécher leur ont fait subir pendant trop
longtemps.
Abécher est désormais une étape des ran-
données qui, de l'extrême-sud tunisien, prCll-
nent pour but le lac. Tchad, Fort-Lamy et
F ort-Archambault.
Le 5 mars courant, la M-ission Sixte de
Bourbon y a rejoint l'aviateur Costes qui l'y
avait devancé de quelques jours. Ces faits,
fort intéressants par eux-mêmes, prennent un
prestige particulier si l'olt se dit qu'il y a
moins de 25 ans, Abécher n'était encore qne
la triste capital d'un sanguinaire Sttlta" qui
étendait au Join ses razzias d'hommes, de
femmes et d'enfants pour alimenter les der-
• nier marchés d'esclaves.
Edoaard Ntron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Prétldmt de la Commission
tMt DMMft
Un emprunt tunisien
de 500 millions
*♦*
Au cours de sa session ordinaire qui a pris
fin le 18 mars courant, le Grand Conseil de
la Tunisie a adopté le principe d'un emprunt
de 500 millions, suivant les conclusions du
rappofteur de la Commi ssion de l'Outillage
économique de cette assemblée. Voici, exac-
tement, Je texte qui a été voté :
« La période actuelle est particulièrement
favorable à l'exécution des travaux d'outilla-
ge en raison de la baisse importante des ma-
tières premières et des disponibilités en main-
d oeuvre.
« Tous les efforts doivent être faits pour
maintenir l'activité économique du pays afin
de réduire au minimum les secours de chô-
mage.
> « Le seul moyen de donner dans l'avenir
,l'élasticité nécessaire au budget de la Tunisie
est de permettre l'accroissement de la matière
imposable.
« Le Gland Conseil décide que :
« 10 D'accord et avec le concours de la
Métropole, soit réalisé par tranches successives
un premier emprunt de 500 millions pour
l'exécution d'un programme de travaux d'in-
térêt général à choisir dans le programme
d'ensemble arrêté par la Commission d études
économiques et financières ;
« Z' Le gage de cet emprunt sera demandé
à une taxe nouvel,le d'un caractère général,
spécialement affecté à cette destination. »
Cette partie du rapport de la Commission
ayant été adoptée à l'unanimité, le Gouver-
nement du protectorat a promis de présenter
à la session de novembre prochain du Grand
Conseil, un programme de travaux et un pro-
jet de taxe.
Nous sommes bien d'accord, mais nous es-
timons que ce programme de travaux doit
s'inspirer des besoins du pays dans l' ordre
économique et dans l' ordre moral. Soit un
double but à atteindre. Pays essentiellement
aBricole, la Tunisie, pour augmenter sa pro-
ductivité, a besoin d'eau. Une politique mé-
thodique de l' eau est seule capable de revivi-
fier lés étendues -- désertiques - du centre et du
sud de la Régence, qui ne sont stériles que
parce que le précieux liquide se cache ou est
trop éloigné. L'Administration, sous rinspi..
ration, d'un technicien averti, M. Gosselin,
chef du service de l'Hydraulique, a dressé
l'inventaire des ressources hydrauliques de la
Tunisie. Il s'agit maintenant de passer à 'la
réalisation, c'est-à-dire^ d'entreprendre les tra-
*
vaux qui pefméttwrtt d'irriguer lés terrés et de
faire boire les troupeaux. L'argent qui sera
consacré à ces travaux indispensables sera de
l'argent bien placé et accroîtra le « capital
économique » dit pays.
Mais il faut prévoir en même temps le dé-
veloppement du « capital moral », si 100D
peut ainsi s'exprimer en parlant du relèvement
intellectuel des populations indigènes. 75
des Tunisiens sont illettrés. Us réclament des
écoles, toujours plus d'écoles ! Ce qui a man-
qué jusqu'à présent pour développer l'instruc-
tion publique, ce n' est pas la bonne volonté
du Gouvernement, il faut le reconnaître :
c'est l'argent.
L' emprunt projeté de 500 millions devra
justement permettre de trouver les ressources
financières, avec quoi l' on bâtira des écoles
primaires et des écoles professionnelles.
Le grand Conseil d' abord et le Parlement
français en autorisant l'emprunt, feront en
sorte que l'hydraulique et 1 enseignement
aient diroit de priorité dans la répartition des
fonds.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
-– ) (
Le voyage de l'empereur d'Annam
en Afrique du Nord
A Oran
L'Empereur d'Annam, Bao Dai, est ar-
rivé jeudi soir à Oran. Il a été reçu par le
préfet, M. Marlier. C'est d'Oran, par Tlem-
cen, que l'Empereur partira pour le Maroc.
–: ) (
L'attirance du Maroc
«♦«
Le club des' nageurs de Paris vient de
perdre en peu de temps plusieurs de ses
meilleurs champions.
Tout d'abord la championne et record-
Woman de France de brasse, Mlle Manson,
partie au Maroc où son père a acheté des
terrains. Ensuite, Vallerey, qui, après avoir
émigré d'Amiens à Paris, vient de s'instal-
ler au Maroc. On dit aussi que Paret doit y
émigrer incessamment.
) (
Nos artistes
en Afrique du Mord
Partis le 14 décembre pour une grande
tournée au cours de laquelle ils ont visité
la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Côte
d'Azur, Signoret et sa compagnief composée
de MM. Vandéric, Mathis, Marcdl Favre,
André Bernier, Marcel Bryan et de Mmes
Lily Mercier, Jane Rémier, Paulette Ferry
et. Linirys, rentreront à Paris fin mars. Ils
auront donné en trois mois 130 représenta-
tions des différentes pièces de leur réper-
toire.
-– > (
Vers la Mecque
1t1
730 pblerins d'Oran et d'Alger, se ren-
dant à La Mecque, s'embarquent * sur le va-
peur Floria. ̃+
Le paquebot faisant la traversée offre,
espérons-le, toute sécurité aux pèllerins.
Dans les Connussions 1
»♦»
A £JI CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
Les Croix de l'Exposition Coloniale
La Commission des Colonies de la Cham-
bre a repris hier l'examen du projet créant
un contingent spécial de croix de la Légion
d'honneur au titre de. l'Exposition coloniale.
Ce projet lui avait été renvoyé à la suite
de l'adoption par la Chambre d'un amende-
ment de M. Xavier Vallat, présenté au nom
de l'Association des légionnaires décorés au
péril de leur vie, et précisant : que ces dis-
tinctions seraient réservées par priorité à des
colons, fonctionnaires, ofticiers, etc., qui
ayant rendu en l'rance ou a 'i étranger aes
services signalé à notre empire colonial,
ont résidé longuement aux colonies ; qu'en
outre, les missions ne seraient prises en
considération que si elles ont duré ,plus d'un
an, du débarquement aux colonies au rem-
barquement.
La Commission a adopté cet amendement
avec quelques modifications. Elle a chargé
M. de Tastes de rapporter le projet en con-
séquence.
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'Emprunt Uhérifien
Sur le rapport de M. Léon Baréty, la
Commission des finances a adopté un projet
autorisant le gouvernement chérifien à con-
tracter un emprunt de 1.535.000.000 de
francs Le même projet a également reçu
'l'approbation de la Commission des colo-
nies sur le rapport de M. Henri Lorin. Cette
Commission a estimé qu'un effort devait
être fait pour permettre aux industries loca-
les de résister à la crise.
En particulier, pour faciliter la construc-
tion et l'installation d'un port de .pêche à
Port-Etienne, la Commission a émis le vœu
qu'en attendant l'institution du crédit natio-
nal, le gouvernement accorde son appui aux
industries locales désireuses de couvrir les
frais des travaux nécessaires. La station de
pêche ainsi créée permettait ll'enrichisse-
ment d'une partie de l'Afrique Occidentale
sans demander aucune contribution au bud-
get colonial ni au budget métropolitain.
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Projet de rapport
M. Xéon Perrier a présenté à la Commis-
sion un projet de rapport favorable au pro-
jet de loi tendant à autoriser le Gouverne-
ment de l'Indochine il contracter un em-
prunt de 250 millions de francs.
Après observations de MM. Schrameck,
général Stuhl et Caillaux la Commission a
décidé de continuer l'examen de -ce projet
à une séance ultérieure.
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
Discussion de projets
La Commission de l'Algérie s'est réunie
sous la présidence du général Bourgeois.
Après un échange de vues entre le Prési-
dent et MM. Leblanc, Violette, Hervey,
Mauger et Mounié elle a estimé que le pro-
jet adopté par la Chambre réglant les
conflits entre la loi française et le statut
indigène algérien en matière d'état des per-
sonnes soulèverait certaines difficultés d'or-
dre juridique nécessitant une entente entre
les Commissions de l'Algérie et la législa-
tion
Un autre projet tendant à relever de 1.600
millions à 3.400 millions 'le maximum de
l'emprunt autorisé pour l'Algérie du Nord
a paru de même à la Commission devoir
être l'objet d'une étude attentive.
Il est à remarquer que ce projet déposé
le 6 novembre 1930 sur le bureau de la
Chambre n'a été voté par cette dernière
qu'en mars 1932 soit après 18 mois.
La Commission de l'Algérie a estimé que
tout en mettant la plus grande diligence à
'l'examen de ce projet elle ne pouvait en de-
mander le vote immédiat et sans discussion.
Il en est de même pour l'autorisation de
l'emprunt de 100 millions pour les Terri-
toires du Sud.
Les deux projets devront en outre être
rapportés par la Commission des Finances.
Au Conseil orttat
1 Au Co d'État
A la Commission de ravitaillement de
Consfantine.
Sans procéder à aucune vérification des
quantités d'orge entreposées en vrac dans
les docks d'un négociant de Constantine, le
9 juin 1930, la Commission de ravitaillement
de cette ville établissait des bons de réqui-
sition au nom d'un certain nombre de dépo-
sitaires en se basant uniquement, pour la dé-
termination des prestations imposées à cha-
cun, sur des indications relevées dans la
comptabilité rudimentaire desdits déposi-
taires.
Ce stock représentait globalement 16.463
quintaux alors qu'en réalité de nombreux
détournements avaient antérieurement à
la réquisition été commis.
Il ne restait dans les docks, à la date de
la réquisition, qu'une quantité inférieure de
plus d'un tiers à celle ci-dessus indiquée.
Or, la Commission avait arbitrairement ad-
mis que la totalité de la perte résultant des
détournements devait être supportée par ceux
des prestataires dont les réquisitions n'avaient
encore été ni réglées, ni levées alors que le
déficit aurait dû être réparti entre tous les
dépositaires proportionnellement à l'impor-
tance de leurs dépôts.
Telle est l'argumentation que présentait
Redon, négociant, demeurant à Maison-
Carrée (département d'Alger), dans le pour-
voi qu'il avait introduit au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation d'une décision en date
du 30 mai 1927, par laquelle le Gouverneur
général de l'Algérie a rejeté sa demande d'in-
demnité, en réparation du préjudice que lui
auiait fait éprouver le service public du ra-
vitaillement.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a donné gain de cause au requérant
en annulant la décision dont s'agit.
L'Algérie a été condamnée à payer à
M. Redon la somme de 50.000 francs.
Attendu que les faits signalés sont de na-
ture à engager la responsabilité pécuniaire
de l'Algérie.
Le Gabon
et la crise économique
Le Gabon vient de recevoir, dans les for-
mes officielles et avec les honneurs que pré-
voit le protocole, son lieutenant-gouveineur,
M. Marchessou. Ce haut fonctionnaire ar-
rive dans sa nouvelle résidence précédé de la
réputation d'un homme d'initiative et de vo-
lonté dont les colons peuvent justement at-
tendre les décisions susceptibles d'apporter
les remèdes à une situation particulièrement
critique.
Le gouverneur général, M. Antonetti ren-
trant à Brazzaville, a tenu à installer lui-
même M. Marchessou et à donner ainsi à
nos compatriotes du Gabon, l'assurance que
la lutte contre la crise économique dont
souffre toute l'Afrique Equatoriale, serait
poursuivie méthodiquement et en complet
accord entre les autorités régionales et le
gouvernement général.
Nous avons signalé, récemment, les dispo-
sitions prises ou envisagées pour parer aux
conséquences des troubles économiques qui
pèsent sur le Gabon comme sur toutes nos
colonies de l'Ouest Africain.
Il ne suffit pas cependant de s'abriter der-
rière le contingentement des sorties d'Okou-
mé pour croire à la possibilité d'une solution
prochaine des problèmes existants. Si le Ga-
bon endure les mêmes maux que les colonies
voisines, mais à un degré plus aigu, c'est
que, bien peu de chose a été fait jusqu'à ce
jour pour donner à ce vaste territoire la pos-
sibilité de vivre d'une existence normale ba-
sée sur ses immenses ressources naturelles.
De tous les territoires en bordure de la
côte Occidentale d'Afrique, le Gabon a tou-
jours été le plus délaissé. Dakar, port d'es-
cale important, a contribué à faire connaître
le Sénégal et le Soudan. Par Konakry, la
Guinée retient l'attention avec ses banane-
raies. Avec Douala, le Cameroun a pris
aussi une certaine notoriété, grâce aux tra-
vaux réalisés avant 1914 et que nous avons
continués, activement. Mais qui donc, mal-
gré l'exploitation désordonnée des massifs
d'Okoumé, pense à Libreville, à son arrière-
pays et à ses richesses ?
Le gouverneur général Antonetti a expli-
citement rappelé que le territoire Gabonnais
allait devenir, avec Pointe-Noire, où un
grand port est en voie de construction, un
des points d'aboutissement du trafic congo-
lais.
La voie ferrée Congo-Océan insufflera une
vie nouvelle à la partie méridionale de la
colonie, mais que deviendront les immenses
espaces dont Libreville est la Métropole,
dont Port-Gentil est le débouché économi-
que ?
Il semble que rien ne soit prévu pour rec-
tifier les erreurs passées, pour amorçer un
courant d'échanges entre Libreville et la. ré-
gion du moyen Congo, pour dériver de l'in-
térieur vers l'estuaire du Gabon tous les pro-
duits naturels d'une des plus riches régions
du monde.
Entre, le Cameroun et Bangui on a ouvert
une voie « impériale » qui est assurée d'un
important trafic dans un proche avenir, mais
pourquoi une route perpendiculaire à cette
grande artère n'a-t-elle pas été prévue en
direction de Libreville ? Les Monts de Cris-
tal que l'on juge accessibles à une voie fer-
rée forment-ils donc un obstacle insurmonta-
ble pour une voie ordinaire accessible aux
véhiculés automobiles ?
O peut s'étonner, à juste titre, que le Ga-
bon subisse encore les conséquences de l'er-
reur commise par l'officier de jnarine qui a
choisi le point où s'est édifié Libreville com-
me centre officiel de la colonie. Et pourtant
Ouendo, bien abrité de la houle du large,
est si proche ! Mais nous sommes ainsi faits
que le respect de la tradition l'emporte trop
souvent chez nous sur les nécessités de la vie
moderne. Libreville continue donc à être une
capitale mal située, sans avenir, vivant de
façon précaire sur des rives inhospitalières,
adossée à une muraille forestière que nul
n'a encore songé à percer pour lui donner
de l'air.
Le moment est venu pourtant où il faudra
prendre des décisions dont dépend l'avenir
de la colonie. La route de Librt/ille à Port-
Gentil est une entreprise utile, mais c'est
un palliatif. Le contingentement des bois
n'est lui-même qu'un remède de fortune.
Seule la construction du chemin de fet
Congo-Océan et l'aménagement du Port de
Pointe-Noire apparaissent comme des tra-
vaux de vaste envergure.
Ils ne tireront cependant toute leur valeur
que d'une organisation générale du Gabon
qui s'impose à bref délai et dont nous essaie-
rons d'exposer ici-même le plan général.
Gaston Loth.
------ -- - - ----
-–<– > - +. (
Pour préserver les cultures
coloniales des maladies et parasites
»+*
Les ravages commis par les maladies et
les parasites de toute nature qui s'attaquent
aux cultures tropicales sont, tous les ans, la
cause, pour l'agriculture des pays chauds,
d'énormes pertes se chiffrant par milliards
de francs.
L'organisation de la lutte contre ces fléaux
nécessite 'la formation de ieunes spécialistes
des questions de phytopathologie et d'ento-
mologie tropicales, la recherche, le classe-
ment et l'étude méthodique d'une énorme
documentation technique ou simplement do-
cumentaire, actuellement dispersée dans les
établissements scientifiques du monde entier,
la détermination des nouveaux parasites,
l'étude et la mise au point des mesures ad-
ministratives susceptibles d'enrayer les dé-
gâts et de protéger 'les régions qui ne sont
pas encore atteintes, l'établissement d'une
étroite collaboration avec les spécialistes de
tous les pays, la recherche des meilleures
méthodes de traitements curatifs ou simple-
ment préventifs, l'envoi aux services locaux
des instructions techniques dont ils peuvent
avoir besoin, etc.
Il devient, d'autre part, de plus en plus
indispensable d'améliorer les moyens d'ac-
tion des services chargés des études chimi.
ques et technologiques appliquées aux colo-
nies en vue de poursuivre, dans de meilleu-
res conditions et en collaboration avec tous
les établissements scientifiques, la prépara-
tion et la présentation des denrées tropica-
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N° 36. , CK NUMERO l Du CENTIMES SAMEDI SOIR 26 MARS 1932.
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Hjdtciion & Administration f
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Xes Annales Coloniales
Us tntioncet et réclamas sont reçues on
L4# burlau du journal»
DlRfiÇTEgR.FONDATÉUft i M|P6«I RUEDEL
f
Tous les articles publiés dans notre tournal ne peuvent
ttre reproduits qu'en citant les AÂMALES COLONIAL».
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avec la Revu* mensuelle:
u. 8 Moli 8 Mal*
Franc* et
Colonies 180 » 100 * a 0
Étranger.. 240 » Itft » JlI
On s'abonne sans frais dans
tous les bureaux de poste.
Le régime douanier colonial
t
coeoi
Six colonies doivent sur leur territoire
assurer aux produits français la même pro-
tection qu'en France : ces colonies sont dites
assimilées. Ce sont l'Indochine, Madagas-
car, le Guadeloupe, la Réunion,' l'a Marti.
nique et la Guyane.
Elles appliquent en principe les droits et
les prohibitions d'entrée du tarif métropoli-
tain. , Leurs assemblées délibérantes sont
toutefois appelées, avant toute application
à accepter ou à rejeter la mise en vigueur
des tarifs votés par le Parlement français.
Le Gouvernenient décide par décret si la loi
française doit ou non être appliquée et si
la demande de dérogation à cette loi doit
être approuvée ou rejetée.
Les dérogations au tarif métropolitain
accordées aux colonies constituent leur tarif
spécial : ce tarif, spécial n'est pas indépen-
dant du premier ; il doit être maintenu dans
une relation oonstnnte avec. lui.
Les conventions de commerce sont appli-
cables aux colonies. lorsqu'elles le stipulent
expressément.
Les autres colonies et territoires sous-man-
dat ne sont pas soumis à l'obligation de pro-
téger les produits métropolitains. Les uns
leur assurent cependant un régime préféren
ciel comme les colonies de l'Afrique Occi-
dentale française (sauf le Dahomey et la
Côte.d'Ivoire) , le Gabon, l'Océanie, et
Saint-Pierre et Miquelon. Les autres, qu'ils
soient tenus ou non par des traités interna-
tionaux, ne leur réservent aucun avantage.
Ce sont le Dahomey, la Côte-d'Ivoire, la
Côte Française des Somalis, les Etablisse-
ments Français dans l'Inde, l'Afrique
Equatoriale française (sauf le Gabon), le
Togo et le Cameroun.
La Nouvelle-Calédonie enfin possède un
régime intermédiaire. Elle a été désassimi-
lée par la loi du 13 avril 1928 et elle vient
tHètre dotée de son régime définitif.
LA PàOCEDUFlE DOUANŒftE
Les Colonies assimilées
Toute loi de tarif votée en France doit
être promulguée aux colonies dans les
4 mois ou être l'objet d'une demande
d'exceptions: Dès l'arrivée du Journal Of-
fidel dans la1 colonie, le Gouverneur saisit
; le Conseil ou, en dehors des sessions, la
• (Sômmisdibn pëmianeftte. L'assemblée déli-
bère ur'Flt!.!M,":1 'Ie)t; Si '-«lie'
accepte, le texte est promulgué, ou le tarif
..04 Spécial ètréajusté, selon le cas. Si cll(
rejette, sa délibération est transmise au ml
ttistre des Colonies. insérée au Journal Offi.
ciel de la République Française et trans-
mise aux dépn-rtements- intéressés dans les
8 jours de la réception de la demande. Le
décret d'approbation ou de rejet doit inter-
venir dans les 3 mois. Si le délai expire
sans que le texte soit intervenu, la délibéra-
tion est rendue applicable par arrêté du
Gouverneur ciblé au ministre des Colonies
et inséré au Journal Officiel de la Répu-
blique Française, Les décréta ou les arrêtés
doivent être ratifiés par le Parlement. Les
projets de loi les ratifiant doivent être dépo-
sés en même temps que les décrets ou les
arrêtés sont publiés au Journal Officiel.
Les autres Colonies
Pour les autres colonies, la procédure est
la même. L'initiative en -matière de tarif
appartient, comme pour les colonies assimi-
lées en matière de tarifs spéciaux, aux
assemblées coloniales.
Le Régime des Echanges
entre la France et ses Colonies
Entre la France et les colonies assimilées
.c'est la franchise absolue et réciproque.
Entre la France et les colonies à régime
préférentiel, c'est la franchise pour les pro-
duits français importés aux colonies ; la
franchise des matières premières et denrées
alimentaires des colonies importées en
France et la possibilité d'octroi de tarifs
réduits pour les produits manufacturés.
Entre la France et les colonies de la
porte-ouverte, c'est l'application réciproque
des droits du tarif. La France accorde ce-
pendant par décret des réductions tarifaires
aux produits de ces colonies.
Enfin, en ce qui concerne les échanges in-
tercoloniaux, le régime appliqué est la fran-
chise à l'exception des fils et tissus des Eta-
blissements français dans l'Inde qui sont
soumis à un contingentement.
Ce rapide exposé de notre législation
douanière coloniale montre que nous som-
mes loin du « Pacte Colonial ». La démo-
cratie française ne considère, pas, en effet
ses filles coloniales comme des citrons dont
elle presserait le jus pour son seul profit.
Elle est à leur égard, nu contraire, libérale
et généreuse.
Evidemment dans, nos Frances exté-
rieures, pas plus d'ailleurs que dans la
France Métropolitaine, tout n'est pas par-
fait. Il y a, j'en conviens aisément, encore
beaucoup à faire, Mais est-ce que nous
n'améliorons pas continuellement la situa-
tion générale de nos colonies ? Est-ce que
nous ne donnons pas toujours de plus en
plus de droits aux populations locales ? Est-
ce que nous ne nous employons pas active-
ment à doter nos dépendances lointaines
d'un meilleur outillage public, permettant
une. meilleure exploitation des ressources
naturelles. Est-ce que notte œuvre et surtout
nôtec oBUVft ônona^f^^eJWoignemBnt et de
santé publique n'est pas de plus en plus
humaine ?
Selon le vieil adage populaire : « l'a-
ris - n'a pas été bâti en un jour 0, aux co-
lonies, c'est exactement la même chose. Ce
n'est que peu à peu, lentement et progres-
sivement, le régime douanier colonial en est
un exemple frappant, que nous enrichirons
nos populations Coloniales et que nous élè-
verons le niveau matériel et moral de leur
vie.
Léon Arclaimbaacl,
Ddpüté de la Drdme,
Ancien sous-Secrétaire d'Etat aux
Colonies.
., DÉPAttT
«♦«
M. Bonnecarrère, Gouverneur de la Nou-
velle-Calédonie, s'embarquerait le 8 avril
prochain pour rejoindre son nouveau poste.
- ) (
Le départ du roi Albert
pour le Congo
Le roi des Belges est arrivé hier matin à
neuf heures à Brindisi et est reparti à
11 h. 25 en avion à destination du Congo
bèlge. «,-4-
11 ..- t
EpMétffe fle ftèvrc ai Tdiafl
-.1 .-
Une épidémie de fièvre récurrente vient
de se déclarer au Tchad, dans la région
d'Ati. ,_ *
'J (
A Libreville
I
L'aviso britannique Dafjedil est. attendu
à Libreville, où il fera escale du 8 au 15
avril.
.h -.
Le voyage de la mission
Sixte de Bourbon
Un télégramme de Fort-Lamy annonce
l'arrivée dans cette ville de la mission de
S.A.K. le Prince Sixte de Bourbon, venant
de Fort-Archambault, où de grandes cbas-
ses ont été organisées en l'honneur du
Prince et de ses compagnons de voyage, et
dont les tableaux , comportaient un certain
nombre de buffles sauvages. La mission
continue sa route sur Kano (Nigeria An-
glaise) et Zinder.
L'antenne coloniale
A RclIa-Alger
Dam les programmes de Radio-Alger nous
fetevans, pour cette semaine, les émissions
suivantes : lundi s Retrammisnpn du Casino
municipal, Mardi : Célèbrati011 du Cente-
raive Ge la prise de Bône Mercredi s
Concert «ymphomcrae avec le conrouro ce la
chorale « L Accmd parfait » a®»!® Critique
de Pâmns, de H. - Jeudi: Concelt
daal 40 Sgw » avec le cireur
>Htf*r,deR. de Galant, Vendredi : F«-
paaricipal.
, dv8I PlanoocRe «t retraiiauisswm du v#anno
I. n4u »ti ,,
Pour les sinistrés de la Réunion
Présidence d'honneur du Comité
Par arrêté du ministre des Colonies en date
du 25 mars 1932, M. Paul Reynaud, Garde
des Sceaux, ministre die la Justice, ancien mi-
nistre .sIes Colonies ; François Pietri. ministre
de la Défense Nationale, ancien ministre des
Colonies, ont été nommés présidents d'honneur
de ce Comité.
Réunion
Le Comité national de Secours aux sinistrés
de La Réunion s'est réuni hier au Ministère
des Colonies.
+
Tu te rends compte.
A l'aquarium du Musée des Colonies,
« Joseph » ne pouvait plus vivre seul.
• (i Joseph )), le grand lézard d'eau d'Indo..
chine, s'ennuyait ces temps derniers dans son
coin.
« joseph est en réalité une aimable fe-
melle de varan, et son humeur se ressentait
d'être privée de compagnon. Aussi l'avait-on
installée dans le « Terrarium » des crocodiles
avec lesquels elle faisait au début bon mé-
nage ; mais les petits crocodiles, devenus
grandst la boycottèrent et se liguèrent contre
elle pour l'empêcher d'accéder au bassin plein
d'éau. '- - - '-
La mauvaise humeur de « Joseph » s exas-
péra, elle se vengea en étranglant un jeune
alligator.
Une attaque d'ensemble fui organisée par
les satirtens au cours de laquelle « Joseph »
perdit un moféeau de son dos écailleux, enlevé
d'un coup de cisaille par un de ses adver-
saires. Il fallut les séparer.
<( Joseph » fut logée chez les carpes, mais
cette société muette ne fit qu'augmenter sa
neurasthénie.
Il fallut trouver remède à cette ncurasthé-
niet et depuis hier, « Joseph » a un compa-
gnon de bain : un magnifique varan, long de
1 m. 75, à la tête de boa, à la langue bifide
de serpent et aux pattes armées de greffes
aussi paissantes que miles d'une re.
Cousin du varan d'eau d'Afrique que les
colons du Sénégal et Jo Niger ont surnommé
« gueule de bol' » pour sa somnolence d'ivre-
gne, le grund lézard Indochinois, comestiblef
parait-il, a été acueilli avec joie par « Jo-
seph » qui Vaccable de démonstrations d'une
calme mais obstinée Irritireae.
F. J,
Abécher, capitale de l'Ouadal
«♦«
1
ANTONETTI, g LIUVer-
heur général d e
l'A. E. F. vient
de faire une en-
trée triomphale à
Abécher.
Nous voulons ici souligner V importance
coloniale que comporte en lui-même ce fait :
un chef français est. entré à Abécher au mi-
lieu des acclamations et des manifestations
d'enthousiasme d'un peuple iittiottibrable.
Pour apprécier cet événement, il faut se
rendre compte de ce qUe c'est qu'Abécher,
se souvenir de la résistance farouche que
nous avons rencontrée dans la région qui
dépendait de cette capacité. évoquer les dou-
loureux sacrifices que son occupation nous a
coûtés. v
Abécher, capitale de l'Otladaï, a été l'un
des derniers centres de la traite dont ses sul-
tans retiraient leurs principales ressources.
Ils avaient dépeuplé les pays environnants
dont ils emmenaient les Itabitattts en capti-
vité pour les expédier par les ports triPoli-
tams, vers la Grèce, l'Asie Mineure,
VEgypte, et surtout la Turquie où les mar-
chés clandestins de' chair humaine se sont
maintenus jusqu'aux premières années du
siècle actuel.
A mesure que la France pénétrait Plus
avant dans l'intérieur de l'Afrique Equato-
riale, elle restreignait le territoire où ce tra-
fic pouvait s'exercer, d'où la haine que
nous portaient les hordes guerrières que nous
privions ainsi de leur butin coltlumier.
Le sultan Doudmourrah, qui était le plus
féroce des traitants, nous opposa une hosti-
lité acharnée. Il disposait d'une armée nom-
breuse et llabitait à Abécher .au centre d'une
immense « tala. ou forteresse entourée de
plusieurs enceintes de murailles dont la dé-
fense était facile.
Il devint nécessaire de le châtier lorsqu'il
se permit des incursions sur des territoires
dépendant de nos gouvernements du Conso
et du Tc/lad.
Plusieurs expéditions furent alors organi-
sées contre le sultan Doudmourrah et les
gens de VOouadat. On devine qu'à une telle
distance des bases d'approvisionnement, on
ne pouvait mettre en nlolroemen que des co-
lonnes peu fournies en hommes et en maté-
riel. Aussi ne furent-elles pas exemptes
deux canons, remporta à DjohatU une vic-
toire importante payée par une blessure
grave reçue par son chef que le lieutclrant
Bourreau remplaça. Talonnant les Oua-
daictis en déroute, la colonne arriva devant
AbéclJcr. Il suffit de quelques obus des
deux petites pièces d'artillerie dont elle dis-
posait pour décider Dotldmourfak à s'en-
fuir, Nous occupâmes la ville et reclteillî-
mes sans retard de nombreuses soumissions
des tribus avoisinantes.
Un poste fortifié fut aussitôt élevé. Apres
quelques mouvements dont le plus sérieux
provoqua, en 1910, le combat de Dridjelé
près de Bir Touil oÙ le colonel Mail trouva
la mort, nous pûmes procéder à l'organisa-
tion régulière du pays.
Abécller devint le cllef-lieu d'un des huit
cercles formant les subdivisions du Terri-
toire du T cllad.
Il fallut d'abord donner à la ville bien-
déchue une administration capable de la do-
ter d'un rudiment de voirie. La population
intligèle, bientôt rassurée, releva ou répara
les maisons ruinées. Les populations voisi-
nes que les exactions de Doudmourralt
avaient éloignées, revinrent alimenter ses
marchés. Les soldats percèrent des routes)
édifièrent les bâtiments administratifs les
plus urgents, construisirent une mosquée et
tracèrent des boulevards dont l'un couduit
au camp installe à proximité de la ville. Le
nom de Moll lui donné à la belle place com-
plantée de palmiers sur Vune des faces de
laquelle s'élève le palais du gouvernement.
C'est dans ce décor, au milieu des foules
indigènes accourues parmi les acclamations
et les manifestations de loyalisme, que le
gouverneur général Antonetti a écouté, ces
jours derniers, le compliment que lui adres-
sait, en français, une petite écolière oua-
d aïe une.
C'était la première fois que le grand chef
lointain, gouverneur général de l'Afrique
Equatoriale, apparaissent dans ces régions
lels plus écartées de l'immense province co-
loniale.
Cette visite a produit sur les populations
de l'Ouadaï, de l'Ennedi, du Borkou une
excellente impression. Du reste, elles savent
gré à la France de les avoir délivrées du
régime de pillage, de volJ que les sultans
d'Abécher leur ont fait subir pendant trop
longtemps.
Abécher est désormais une étape des ran-
données qui, de l'extrême-sud tunisien, prCll-
nent pour but le lac. Tchad, Fort-Lamy et
F ort-Archambault.
Le 5 mars courant, la M-ission Sixte de
Bourbon y a rejoint l'aviateur Costes qui l'y
avait devancé de quelques jours. Ces faits,
fort intéressants par eux-mêmes, prennent un
prestige particulier si l'olt se dit qu'il y a
moins de 25 ans, Abécher n'était encore qne
la triste capital d'un sanguinaire Sttlta" qui
étendait au Join ses razzias d'hommes, de
femmes et d'enfants pour alimenter les der-
• nier marchés d'esclaves.
Edoaard Ntron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Prétldmt de la Commission
tMt DMMft
Un emprunt tunisien
de 500 millions
*♦*
Au cours de sa session ordinaire qui a pris
fin le 18 mars courant, le Grand Conseil de
la Tunisie a adopté le principe d'un emprunt
de 500 millions, suivant les conclusions du
rappofteur de la Commi ssion de l'Outillage
économique de cette assemblée. Voici, exac-
tement, Je texte qui a été voté :
« La période actuelle est particulièrement
favorable à l'exécution des travaux d'outilla-
ge en raison de la baisse importante des ma-
tières premières et des disponibilités en main-
d oeuvre.
« Tous les efforts doivent être faits pour
maintenir l'activité économique du pays afin
de réduire au minimum les secours de chô-
mage.
> « Le seul moyen de donner dans l'avenir
,l'élasticité nécessaire au budget de la Tunisie
est de permettre l'accroissement de la matière
imposable.
« Le Gland Conseil décide que :
« 10 D'accord et avec le concours de la
Métropole, soit réalisé par tranches successives
un premier emprunt de 500 millions pour
l'exécution d'un programme de travaux d'in-
térêt général à choisir dans le programme
d'ensemble arrêté par la Commission d études
économiques et financières ;
« Z' Le gage de cet emprunt sera demandé
à une taxe nouvel,le d'un caractère général,
spécialement affecté à cette destination. »
Cette partie du rapport de la Commission
ayant été adoptée à l'unanimité, le Gouver-
nement du protectorat a promis de présenter
à la session de novembre prochain du Grand
Conseil, un programme de travaux et un pro-
jet de taxe.
Nous sommes bien d'accord, mais nous es-
timons que ce programme de travaux doit
s'inspirer des besoins du pays dans l' ordre
économique et dans l' ordre moral. Soit un
double but à atteindre. Pays essentiellement
aBricole, la Tunisie, pour augmenter sa pro-
ductivité, a besoin d'eau. Une politique mé-
thodique de l' eau est seule capable de revivi-
fier lés étendues -- désertiques - du centre et du
sud de la Régence, qui ne sont stériles que
parce que le précieux liquide se cache ou est
trop éloigné. L'Administration, sous rinspi..
ration, d'un technicien averti, M. Gosselin,
chef du service de l'Hydraulique, a dressé
l'inventaire des ressources hydrauliques de la
Tunisie. Il s'agit maintenant de passer à 'la
réalisation, c'est-à-dire^ d'entreprendre les tra-
*
vaux qui pefméttwrtt d'irriguer lés terrés et de
faire boire les troupeaux. L'argent qui sera
consacré à ces travaux indispensables sera de
l'argent bien placé et accroîtra le « capital
économique » dit pays.
Mais il faut prévoir en même temps le dé-
veloppement du « capital moral », si 100D
peut ainsi s'exprimer en parlant du relèvement
intellectuel des populations indigènes. 75
des Tunisiens sont illettrés. Us réclament des
écoles, toujours plus d'écoles ! Ce qui a man-
qué jusqu'à présent pour développer l'instruc-
tion publique, ce n' est pas la bonne volonté
du Gouvernement, il faut le reconnaître :
c'est l'argent.
L' emprunt projeté de 500 millions devra
justement permettre de trouver les ressources
financières, avec quoi l' on bâtira des écoles
primaires et des écoles professionnelles.
Le grand Conseil d' abord et le Parlement
français en autorisant l'emprunt, feront en
sorte que l'hydraulique et 1 enseignement
aient diroit de priorité dans la répartition des
fonds.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
-– ) (
Le voyage de l'empereur d'Annam
en Afrique du Nord
A Oran
L'Empereur d'Annam, Bao Dai, est ar-
rivé jeudi soir à Oran. Il a été reçu par le
préfet, M. Marlier. C'est d'Oran, par Tlem-
cen, que l'Empereur partira pour le Maroc.
–: ) (
L'attirance du Maroc
«♦«
Le club des' nageurs de Paris vient de
perdre en peu de temps plusieurs de ses
meilleurs champions.
Tout d'abord la championne et record-
Woman de France de brasse, Mlle Manson,
partie au Maroc où son père a acheté des
terrains. Ensuite, Vallerey, qui, après avoir
émigré d'Amiens à Paris, vient de s'instal-
ler au Maroc. On dit aussi que Paret doit y
émigrer incessamment.
) (
Nos artistes
en Afrique du Mord
Partis le 14 décembre pour une grande
tournée au cours de laquelle ils ont visité
la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Côte
d'Azur, Signoret et sa compagnief composée
de MM. Vandéric, Mathis, Marcdl Favre,
André Bernier, Marcel Bryan et de Mmes
Lily Mercier, Jane Rémier, Paulette Ferry
et. Linirys, rentreront à Paris fin mars. Ils
auront donné en trois mois 130 représenta-
tions des différentes pièces de leur réper-
toire.
-– > (
Vers la Mecque
1t1
730 pblerins d'Oran et d'Alger, se ren-
dant à La Mecque, s'embarquent * sur le va-
peur Floria. ̃+
Le paquebot faisant la traversée offre,
espérons-le, toute sécurité aux pèllerins.
Dans les Connussions 1
»♦»
A £JI CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES ET PROTECTORATS
Les Croix de l'Exposition Coloniale
La Commission des Colonies de la Cham-
bre a repris hier l'examen du projet créant
un contingent spécial de croix de la Légion
d'honneur au titre de. l'Exposition coloniale.
Ce projet lui avait été renvoyé à la suite
de l'adoption par la Chambre d'un amende-
ment de M. Xavier Vallat, présenté au nom
de l'Association des légionnaires décorés au
péril de leur vie, et précisant : que ces dis-
tinctions seraient réservées par priorité à des
colons, fonctionnaires, ofticiers, etc., qui
ayant rendu en l'rance ou a 'i étranger aes
services signalé à notre empire colonial,
ont résidé longuement aux colonies ; qu'en
outre, les missions ne seraient prises en
considération que si elles ont duré ,plus d'un
an, du débarquement aux colonies au rem-
barquement.
La Commission a adopté cet amendement
avec quelques modifications. Elle a chargé
M. de Tastes de rapporter le projet en con-
séquence.
A LA COMMISSION DES FINANCES
L'Emprunt Uhérifien
Sur le rapport de M. Léon Baréty, la
Commission des finances a adopté un projet
autorisant le gouvernement chérifien à con-
tracter un emprunt de 1.535.000.000 de
francs Le même projet a également reçu
'l'approbation de la Commission des colo-
nies sur le rapport de M. Henri Lorin. Cette
Commission a estimé qu'un effort devait
être fait pour permettre aux industries loca-
les de résister à la crise.
En particulier, pour faciliter la construc-
tion et l'installation d'un port de .pêche à
Port-Etienne, la Commission a émis le vœu
qu'en attendant l'institution du crédit natio-
nal, le gouvernement accorde son appui aux
industries locales désireuses de couvrir les
frais des travaux nécessaires. La station de
pêche ainsi créée permettait ll'enrichisse-
ment d'une partie de l'Afrique Occidentale
sans demander aucune contribution au bud-
get colonial ni au budget métropolitain.
AU SÉNAT
A LA COMMISSION DES FINANCES
Projet de rapport
M. Xéon Perrier a présenté à la Commis-
sion un projet de rapport favorable au pro-
jet de loi tendant à autoriser le Gouverne-
ment de l'Indochine il contracter un em-
prunt de 250 millions de francs.
Après observations de MM. Schrameck,
général Stuhl et Caillaux la Commission a
décidé de continuer l'examen de -ce projet
à une séance ultérieure.
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
Discussion de projets
La Commission de l'Algérie s'est réunie
sous la présidence du général Bourgeois.
Après un échange de vues entre le Prési-
dent et MM. Leblanc, Violette, Hervey,
Mauger et Mounié elle a estimé que le pro-
jet adopté par la Chambre réglant les
conflits entre la loi française et le statut
indigène algérien en matière d'état des per-
sonnes soulèverait certaines difficultés d'or-
dre juridique nécessitant une entente entre
les Commissions de l'Algérie et la législa-
tion
Un autre projet tendant à relever de 1.600
millions à 3.400 millions 'le maximum de
l'emprunt autorisé pour l'Algérie du Nord
a paru de même à la Commission devoir
être l'objet d'une étude attentive.
Il est à remarquer que ce projet déposé
le 6 novembre 1930 sur le bureau de la
Chambre n'a été voté par cette dernière
qu'en mars 1932 soit après 18 mois.
La Commission de l'Algérie a estimé que
tout en mettant la plus grande diligence à
'l'examen de ce projet elle ne pouvait en de-
mander le vote immédiat et sans discussion.
Il en est de même pour l'autorisation de
l'emprunt de 100 millions pour les Terri-
toires du Sud.
Les deux projets devront en outre être
rapportés par la Commission des Finances.
Au Conseil orttat
1 Au Co d'État
A la Commission de ravitaillement de
Consfantine.
Sans procéder à aucune vérification des
quantités d'orge entreposées en vrac dans
les docks d'un négociant de Constantine, le
9 juin 1930, la Commission de ravitaillement
de cette ville établissait des bons de réqui-
sition au nom d'un certain nombre de dépo-
sitaires en se basant uniquement, pour la dé-
termination des prestations imposées à cha-
cun, sur des indications relevées dans la
comptabilité rudimentaire desdits déposi-
taires.
Ce stock représentait globalement 16.463
quintaux alors qu'en réalité de nombreux
détournements avaient antérieurement à
la réquisition été commis.
Il ne restait dans les docks, à la date de
la réquisition, qu'une quantité inférieure de
plus d'un tiers à celle ci-dessus indiquée.
Or, la Commission avait arbitrairement ad-
mis que la totalité de la perte résultant des
détournements devait être supportée par ceux
des prestataires dont les réquisitions n'avaient
encore été ni réglées, ni levées alors que le
déficit aurait dû être réparti entre tous les
dépositaires proportionnellement à l'impor-
tance de leurs dépôts.
Telle est l'argumentation que présentait
Redon, négociant, demeurant à Maison-
Carrée (département d'Alger), dans le pour-
voi qu'il avait introduit au Conseil d'Etat
aux fins d'annulation d'une décision en date
du 30 mai 1927, par laquelle le Gouverneur
général de l'Algérie a rejeté sa demande d'in-
demnité, en réparation du préjudice que lui
auiait fait éprouver le service public du ra-
vitaillement.
Appelé à juger cette affaire, le Conseil
d'Etat a donné gain de cause au requérant
en annulant la décision dont s'agit.
L'Algérie a été condamnée à payer à
M. Redon la somme de 50.000 francs.
Attendu que les faits signalés sont de na-
ture à engager la responsabilité pécuniaire
de l'Algérie.
Le Gabon
et la crise économique
Le Gabon vient de recevoir, dans les for-
mes officielles et avec les honneurs que pré-
voit le protocole, son lieutenant-gouveineur,
M. Marchessou. Ce haut fonctionnaire ar-
rive dans sa nouvelle résidence précédé de la
réputation d'un homme d'initiative et de vo-
lonté dont les colons peuvent justement at-
tendre les décisions susceptibles d'apporter
les remèdes à une situation particulièrement
critique.
Le gouverneur général, M. Antonetti ren-
trant à Brazzaville, a tenu à installer lui-
même M. Marchessou et à donner ainsi à
nos compatriotes du Gabon, l'assurance que
la lutte contre la crise économique dont
souffre toute l'Afrique Equatoriale, serait
poursuivie méthodiquement et en complet
accord entre les autorités régionales et le
gouvernement général.
Nous avons signalé, récemment, les dispo-
sitions prises ou envisagées pour parer aux
conséquences des troubles économiques qui
pèsent sur le Gabon comme sur toutes nos
colonies de l'Ouest Africain.
Il ne suffit pas cependant de s'abriter der-
rière le contingentement des sorties d'Okou-
mé pour croire à la possibilité d'une solution
prochaine des problèmes existants. Si le Ga-
bon endure les mêmes maux que les colonies
voisines, mais à un degré plus aigu, c'est
que, bien peu de chose a été fait jusqu'à ce
jour pour donner à ce vaste territoire la pos-
sibilité de vivre d'une existence normale ba-
sée sur ses immenses ressources naturelles.
De tous les territoires en bordure de la
côte Occidentale d'Afrique, le Gabon a tou-
jours été le plus délaissé. Dakar, port d'es-
cale important, a contribué à faire connaître
le Sénégal et le Soudan. Par Konakry, la
Guinée retient l'attention avec ses banane-
raies. Avec Douala, le Cameroun a pris
aussi une certaine notoriété, grâce aux tra-
vaux réalisés avant 1914 et que nous avons
continués, activement. Mais qui donc, mal-
gré l'exploitation désordonnée des massifs
d'Okoumé, pense à Libreville, à son arrière-
pays et à ses richesses ?
Le gouverneur général Antonetti a expli-
citement rappelé que le territoire Gabonnais
allait devenir, avec Pointe-Noire, où un
grand port est en voie de construction, un
des points d'aboutissement du trafic congo-
lais.
La voie ferrée Congo-Océan insufflera une
vie nouvelle à la partie méridionale de la
colonie, mais que deviendront les immenses
espaces dont Libreville est la Métropole,
dont Port-Gentil est le débouché économi-
que ?
Il semble que rien ne soit prévu pour rec-
tifier les erreurs passées, pour amorçer un
courant d'échanges entre Libreville et la. ré-
gion du moyen Congo, pour dériver de l'in-
térieur vers l'estuaire du Gabon tous les pro-
duits naturels d'une des plus riches régions
du monde.
Entre, le Cameroun et Bangui on a ouvert
une voie « impériale » qui est assurée d'un
important trafic dans un proche avenir, mais
pourquoi une route perpendiculaire à cette
grande artère n'a-t-elle pas été prévue en
direction de Libreville ? Les Monts de Cris-
tal que l'on juge accessibles à une voie fer-
rée forment-ils donc un obstacle insurmonta-
ble pour une voie ordinaire accessible aux
véhiculés automobiles ?
O peut s'étonner, à juste titre, que le Ga-
bon subisse encore les conséquences de l'er-
reur commise par l'officier de jnarine qui a
choisi le point où s'est édifié Libreville com-
me centre officiel de la colonie. Et pourtant
Ouendo, bien abrité de la houle du large,
est si proche ! Mais nous sommes ainsi faits
que le respect de la tradition l'emporte trop
souvent chez nous sur les nécessités de la vie
moderne. Libreville continue donc à être une
capitale mal située, sans avenir, vivant de
façon précaire sur des rives inhospitalières,
adossée à une muraille forestière que nul
n'a encore songé à percer pour lui donner
de l'air.
Le moment est venu pourtant où il faudra
prendre des décisions dont dépend l'avenir
de la colonie. La route de Librt/ille à Port-
Gentil est une entreprise utile, mais c'est
un palliatif. Le contingentement des bois
n'est lui-même qu'un remède de fortune.
Seule la construction du chemin de fet
Congo-Océan et l'aménagement du Port de
Pointe-Noire apparaissent comme des tra-
vaux de vaste envergure.
Ils ne tireront cependant toute leur valeur
que d'une organisation générale du Gabon
qui s'impose à bref délai et dont nous essaie-
rons d'exposer ici-même le plan général.
Gaston Loth.
------ -- - - ----
-–<– > - +. (
Pour préserver les cultures
coloniales des maladies et parasites
»+*
Les ravages commis par les maladies et
les parasites de toute nature qui s'attaquent
aux cultures tropicales sont, tous les ans, la
cause, pour l'agriculture des pays chauds,
d'énormes pertes se chiffrant par milliards
de francs.
L'organisation de la lutte contre ces fléaux
nécessite 'la formation de ieunes spécialistes
des questions de phytopathologie et d'ento-
mologie tropicales, la recherche, le classe-
ment et l'étude méthodique d'une énorme
documentation technique ou simplement do-
cumentaire, actuellement dispersée dans les
établissements scientifiques du monde entier,
la détermination des nouveaux parasites,
l'étude et la mise au point des mesures ad-
ministratives susceptibles d'enrayer les dé-
gâts et de protéger 'les régions qui ne sont
pas encore atteintes, l'établissement d'une
étroite collaboration avec les spécialistes de
tous les pays, la recherche des meilleures
méthodes de traitements curatifs ou simple-
ment préventifs, l'envoi aux services locaux
des instructions techniques dont ils peuvent
avoir besoin, etc.
Il devient, d'autre part, de plus en plus
indispensable d'améliorer les moyens d'ac-
tion des services chargés des études chimi.
ques et technologiques appliquées aux colo-
nies en vue de poursuivre, dans de meilleu-
res conditions et en collaboration avec tous
les établissements scientifiques, la prépara-
tion et la présentation des denrées tropica-
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