Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-05
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 05 mars 1932 05 mars 1932
Description : 1932/03/05 (A33,N27). 1932/03/05 (A33,N27).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N* f7. • La NUMERO : 80 CENTIMB8 SAMEDI OlH. 5 MARS t.
JQUfKMLJJUOTIDIEN
Rédaction & Administration.
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PARIS W
Les Annales Coloniales
TÉURA. I LOUV- IHV
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Lot 88IIOftC,. et rlclame, ami Mç«M -
bureau 4u (ounul.
Dirsctsur-Fonoatsur s Marcel RUEDEL
Tout Ut articles publ. dans noire tournai ne mmhI
être reproduit» qu'm client les MALU Ceuwuiai.
ABONNEMENTS
mm la RnlU ment utile :
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Les pêcheries coloniales
) m*m (
Le Département des Colonies n'a pas
manqué de se préoccuper du développement
de la pêche dans nos possessions lointaines.
Le concours scientifique et technique de M.
Gruvel, professeur au Muséwn national
d'Histoire Naturelle, lui a été sur ce point
particulièrement précieux. Diverses ques-
tions ont spécialement retenu l'attention du
ministère des Colonies. C'est d'abord la
chasse aux cétacés par des sociétés franco-
norvégiennes régulièrement constituées qui
opèrent, les unes sur la côte du Gabon, les
autres sur celle de Mauritanie.
La chasse des phoques, éléphants de mer,
etc., a dû être réglementée par le décret du
30 décembre 1924, pour éviter les hécatom-
bes de ces animaux, faites plus spécialement
par les Anglais dans les Iles Australes (Ker-
guélen). Une société française a affrété le
steamer « Lozère » pour aller chasser les
éléphants de mer à Kerguélen, aujourd'hui
rattachée à Madagascar. Cette société doit
également installer une fabrique de conser-
ves de langoustes à Saint-Paul et Amster-
dam.
Les huiles et graisses d'animaux marins
de nos colonies deviennent de plus en plus
intéressantes. Les plus recherchées et appré-
ciées sont les huiles de cétacés et celles de
poissons, qu'on fabrique surtout en Indo-
chine.
La peau de certains squales est de plus
en plus demandée pour la maroquinerie et
la cordonnerie de luxe. Une Société s'est
installée à Djibouti pour la pêche spéciale
de ces poissons, et va continuer à Madagas-
car.
La pêche des langoustes, qui donne depuis
20 ans d'excellents résultats sur les côtes de
Mauritanie est en train de se développer
sur les côtes de nos possessions des Antil-
les, ipour la langouste vivante, et sur celles
de Madagascar, pour la conserve, qui doit
porter également sui les crabes, conserves
pour lesquelles nous sommes depuis toujours
tributaires de l'étranger. Cette industrie
pourra vraisemblablement se développer sur
les côtes de l'Indochine, lorsque des re-
cherches suffisantes auront été poursuivies à
cet effet.
Dans la plupart des pèches coloniales, on
jette au rebut un produit qui est en train de
prendre une valeur commerciale fort inté-
ressante. Ce sont les vessies natatoires qui,
après lavage et dessication, permettent de
".,. fabriquer l'ichtyocoile, extrêmement intéres-
v Saint pour ta Métropole. Le marché de ces
vessies natatoires est extrêmement impor-
tant, surtout depuis que la Russie et l'Alle-
magne n'en fournissent plus beaucoup. Les
pêcheries corétiennes commencent à en en-
voyer en assez grande quantité, ainsi que
l'Indochine, et ces quantités sont encore
insuffisantes, car les pêcheries indigènes
n'en produisent pas encore.
Grâce aux arrangements administratifs et
financiers, intervenus entre la Société de la
grande pêche et le Gouvernement général de
l'A. O. F., Port-Etienne est en train de
prendre un essor inconnu jusqu'ici. Grâce
aux nouvelles installations industrielles, on
espère pouvoir augmenter considérablement
la production du poisson salé et séché, qui,
parfaitement préparé, pénètre aujourd'hui
un peu partout sur la côte occidentale
d'Afrique, jusqu'au Congo belge. La cons-
truction prochaine d'une usine pour le trai-
tement des cétacés et des déchets de pois-
sons pour la fabrication des huiles et des
guanos, va encore augmenter l'importance
de cette station.
La pêche se développe également sur les
côtes de la Grande lie où des sociétés sont
sur le point de s'installer, à Diego-Suarez,
pour la pêche des squales, à Majunga et
Tuléar pour ccile des poissons, crustacés,
etc., et la fabrication de conserves diverses:
langoustes, crabes, crevettes, etc.
A la Martinique existe une usine de con-
serves pour le thon, la bonite, etc. ; des re-
cherches spéciales y sont poursuivies pour
établir l'inventaire de la faune marine dans
laquelle on a déjà reconnu le thon blanc de
l'Atlantique, ou « Germon ie, qui semble
avoir choisi la Mer des Antilles comme lieu
de ponte. Ces poissons, très nombreux dans
cette région, constituent une richesse consi-
dérable pour nos possessions antillaises.
En Indochine, la création du Labora-
toire océanographique de « Cao-Da » et la
présence du bateau de recherches, le « De
Lancssnn » qui est l'un des mieux installés
du monde, vont permettre de poursuivre des
recherches scientifiques suivies, qui amène-
ront, il faut l'espérer, l'exploitation indus-
trielle des recherches marines du golfe du
Tonkin et du golfe de Siam.
Au Cameroun, M. le Gouverneur Mar-
chand, préoccupé de l'alimentation azotée
des populations indigènes, fait, d'autre
part, étudier la faune locale et les moyens
d'en tirer parti, soit par l'exploitation pure-
ment indigène, soit par une industrie à
forme métropolitaine.
Le Laboratoire du service des « Pêches
Coloniales » du Muséum vient de s'enrichir,
grâce à certaines générosités, d'un appareil
frigorifique de recherches. qui permettra
d'éudier l'action plus ou moins rapide du
froid (poissons, crustacés, mollusques, etc.)
afin de permettre le transport de ces ani-
maux à l'état frais, de nos colonies sur le
marché français.
Grâce aux efforts combinés de l'adminis-
tration centrale, des gouvernements locaux
et des recherches scientifiques poursuivies,
soit sur place, soit au laboratoire, l'indus-
trie des pêches et des industries connexes
sont en train de prendre un bel essor, qui,
il faut l'espérer, ne s'arrêtera pas.
Léon Archimbaud,
Député de la Drômc,
Ancien sous-Sccrétalrc d'tat OM-r
Colonies.
Le Congo-Océan
M. le Gouverneur Aliassa en inspection
sur les chantiers
M. le gouverneur Alfassa, qui est chargé
de l'expédition des affaires courantes, pen-
dant l'absence de M. Antonetti, gouverneur
général de l' A.E. F., a effectué du 27 février
au 3 mars une tournée d'inspection sur les
chantiers du chemin de fer du Congo-Océan.
Il en a profité pour rencontrer l'ingénieur
en chef du service de la voie du réseau de
l'Etat, qui accomplit un voyage d'études aux
colonies et dont les conseils sont très pré-
cieux à l'heure actuelle, où se pose précisé-
ment le problème de la construction et de
l'aménagement des gares.
Toutes les dispositions voulues sont pri-
ses pour que M. le gouverneur Alfassa reste
en liaison constante, soit par téléphone, soit
par radiophonie, avec les directeurs des
principaux services du gouvernement géné-
ral.
Etat des travaux
Les travaux du chemin de fer du Congo-
Océan, en Afrique Equatoriale française,
avancent rapidement. Après avoir été mo-
mentanément retardée par l'achèvement du
tunnel du kilomètre 160, la pose de la voie
lourde a repris à une cadence rapide entre
M'Boulou et M'vouti, à 128 km. de Pointe-
Noire. La percée du tunnel du kilomètre
160 a été achevée le 24 février.
La direction du chemin de fer affirme que
la première locomotive arrivera à M'Vouti
au plus tard dans le courant du mois
d'avril.
) (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
se&
La réception à Luang-Prabang
A l'occasion de leur passage au Laos, le
duc et la duchesse de Brabant et leur suite
ont rendu visite le 28 février au roi, à
Luang-Prabang. A Il heures, le Gouverneur
leur a rendu leur visite au Commissariat
général.
L'après-midi, le duc et la duchesse ont
visité les principales pagodes de la ville,puis
se sont rendus à Phousi. A 10 heures, une
réception a eu lier au cercle pendant la-
quelle les membres de la colonie euro-
péenne ont été présentés au prince et à la
princesse. A 20 heures, un diner intime
réunissait au palais le duc et la duchesse et
quelques notabilités. Des danses laotnes
ont été données après le dlner.
M. Lucien Saint à Paris
M. Guernier, ministre des Travaux publics,
a reçu hier matin M. Lucien Saint, Résident
général de France au Maroc.
M. Lucien Saint a eu hier après-midi un
entretien avec M. Paganon. rapporteur du
budget des Affaires étrangères.
) (
Le voyage de M Antonetti à Abéché
Nous apprenons d'Abéché que M. Anto-
netti, gouverneur général de l'Afrique Equa-
toriale française, est arrivé le 16 février dans
cette localité.
De nombreux indigènes sont venus de fort
loin pour saluer le chef de la fédération des
colonies françaises de l'Afrique Equatoriale
M. Antonetti est le premier gouverneur gé-
néral qui ait entrepris un voyage dans ces
régions lointaines. Il a rencontré à Abéché
M. de Coppet, gouverneur du Tchad, ainsi
que le général commandant supérieur des
troupes de l'A.E.F. et l'inspecteur des Co-
lonies chef de mission. Il examina avec eux
tous les problèmes que pose la situation de
l'Ouadaï, région frontière où la population
atteint une forte densité.
Le Gouverneur Général a pu constater
l'excellent état d'esprit qui règne parmi la
population indigène.
Parmi les mesures arrêtées par M. Anto-
netti, signalons la décision de construire à
Abéché un hôpital pour européens et un hô-
pital pour indigènes.
A l'occasion de la visite du gouverneur
général, un concours agricole et d'autres ré-
jouissances publiques furent organisés.
- > < - E
Pour les boursiers
de l'Ecole coloniale
.1.
Sur une nouvelle intervention de M. de
Chappedelaine, ministre des Colonies, le
gouverneur général de l'Indochine vient de
faire savoir par câblogramme qu'il mettait
à la disposition du Conseil d'administration
de l'Ecole Coloniale le crédit permettant le
paiement intégral des bourses allouées aux
élèves de l'Ecole Coloniale.
) <-
Dans la Marine
'6*
Le pavillon du vice-amiral Berthelot
Le vice-amiral Berthelot, nommé aU com-
mandement en chef des forces navales d'Ex-
trême-Orient, arborera son pavillon sur le
croiseur Primauguet, à Toulon, le 29 mars
'W.
Et c'est toujours
la même chose !
ANS deux articles pa-
rus dans nos colon-
lies les 14 et 16 jan-
vier dernier, M. le
sénateur Edouard
Néron demandait à
quoi donc servent les
leçons de VExposi-
tion Coloniale ou l on a pu admirer de si
magnifiques échantillons de nos lorêts, tant
au Pavillon des Bois que dans les sections
de l'Afrique Equatoriale française, de
l'Afrique Occidentale, de Madagascar, puis-
que lorsque Vadministration passe de gros
marchés de meubles, elle insère dans ses
cahiers des charges l'obligation d'employer
le chêne de Hongrie ou le sapin du Nord.
L'observation a été remarquée, nous le sa-
vons ; mais il n'en a pas été tenu
compte dans la pratique. Dans sa dernière
session toute récente, le Conseil supérieur
des Colonies a dû formuler de nouveau des
doléances à ce sujet.
Son président, M. du Vivier de Streel, a
été chargé d'en saisir le ministère.
On reconnaîtra une fois de plus qu'il a
raison, mais l'abus n'en continuera pas
moins, puisqu'il est d'essence administra-
tive et qu'il faut de longs mois sinon de
multiples années pour amener la disparition
d'un abus administratif.
Il est pourtant irritant de voir les deside-
rata les plus justifiés échouer à la porte des
bureaux et s'y enliser dans la poussière.
La crise elle-même en ses rigueurs reste
impuissante devant cette inertie avortcuse
fltli inflige, chaque année, à la France des
pertes considérables. Les bonnes volontés
des ministres n'y peuvent rien ou pas grande-
chose. C'est peut-être parce qu'ils n'y ap-
portent pas assez de « volonté 9 tout court.
Les exemples abondent des conséquences
néfastes de cette carence administrative cha-
que fois que les intérêts de la nation sont en
jeu. En voici un des plus caractéristiques :
On sait que parmi les griefs que l'oppo-
sition formule à l'adresse des derniers gou-
vernements figure celui d'avoir consenti des
prêts de sommes très élevées à des Etats,
desquels on pourrait bien ne pas obtenir ai-
sément des remboursements réguliers. Or,
on na même pas songé à demander à ces
Etats des avantages économiques qu'ils eus-
sent accordés sans peine. Voici la Pologne
à qui Von a prodigué les millions et qui
consomme beaucoup de riz. Son armée en
absorbe 50.000 tonnes et pour la population
entière, il faut admettre le chiffre de
î 00.000 tonnes.
Rien n'eût été plus facile que d obtenir
pour nos colonies productrices des meilleurs
riz connus cette clientèle ou tout au moins
un lot important de cette énorme fourniture.
Les bureaux n'en ont pris nul souci. Avec
nos millions. la Pologne continue à acheter
son riz en Birmanie.
H en est de même pour le café et pour la
plupart des produits coloniaux.
L'argent français va partout excepté dans
les territoires sur lesquels flotte le drapeau
français.
Or, s'il a jamais été une époque où « la
France était assez riche pour payer sa gloi-
re », cette parole qui a toujours constitué
une stupidité est, en notre temps de crise,
un véritable propos de trahison.
Si la France est encore assez riche pour
payer ses administrations, celles-ci ont le
devoir strict d'apporter aux intérêts de tout
le monde français tout le zèle et toute l'in-
telligence dont elles sont capables.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne.
Vice-Président de la Commission
des Douanes
) -.- (
CONFÉRENCE
Il La route par voie de terre des Indes »
Notre sympathique collaboratrice, Mme S
Frémont, r artiste-peintre coloniale bien con-
nue, chargée de miss:ons par la Société Colo-
niale des Artistes Français, en 1921 Prix de
Madagascar, où elle a fondé l'école des Beaux-
Arts de Tananarive, vient de réaliser un graUt
voyage circulaire en Syrie et en Irak, visitant,
après les escales sud-méditerranéennes (Naples.
Athènes, - Constant: nopte, Smyrne, Rhodes,
Chypre, Mersina), les villes asiatiques de Bey-
routh aux blanches montagnes, de Damas aux
mosquées bleues, de Baalbeck aux temples dra-
matiques, de Palmyre aux poétiques arcades,
de Bagdad aux mosquées d'or, de Bassorah
aux palmes grises, de Mossoul aux flamboyante:
couleurs, d'Alep aux bazars merveilleux, de
Lattaquié aux ruines romaines et de Tripol
aux souvenirs phéniciens. Elle s'est particulière
ment intéressée aux fouilles archéologique*
d'Ur, de Quish, de Babyloce, de Ninive et
de Korsabad, et comme couronnement à ce
splendide itinéraire, elle traversa la Palestine
et visita Jérusalem avant de s'embarquer à
Alexandrie.
Mme Frémont, qui se fait un devoir autant
qu'un plaisir de répandre les connaissances
puisées au cours de ses voyages, fera le 19 mars
à 20 h. 30, à l'Office de I Indochine, 20, rue
de la Boétie, une conférence avec projections
intitulées : « La route, par voie de terre, des
Indes. »
(
LIRE EN SECONDE PAGE :
Une brillante allocution de M. Lucien
Saint.
A la Chambre : Vote du budget de l'air,
projet de loi, rapport.
Ce que Bangui dMt à l'aviation.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET PROTECTORATS
Nomination de rapporteurs
Le Commission de l'Algerie, des Colonies
et des Pays de Protectotats s est réunie cet
après-midi sous la présidence de M. iaittin-
ger, président.
Elle a nomme : f M. Cuttoli, rapporteur
pour avis du projet de loi portant élévation
du maximum d'émission des billets de ban-
que d'Algérie; 20 M. Gaspariu, rapporteur
pour avis du projet de loi portant ouverture
de crédits pour réparation des dommages
causés par le cyclone de La Réunion. La
Commission n chargé M. Gasparin d'être
son interprète pour assuret les populations
sinistrées de cette colonie qu'elles ne fe-
ront pas app,-' en vain à la solidarité na-
tionale.
L'aide financière aux colonies
et la Métropole
M. Outrey a donné ensuite connaissance
à la Commission d'une circulaire adressée
aux gouverneurs généraux des colonies
concernant les demandes d'aide financière
qui pourraient être faites par les colonies
au trésor métropolitain.
Sur la proposition du président, la Com-
mission a émis le vœu que ces demandes
soient examinées avec bienveillance et par
priorité sur celles pouvant émaner de puis-
sances étrangères ou d'établissements de
crédits privés.
La promotion de l'Exposition Coloniale
dans la Légion d'honneur.
M. Alcide Delmont a mis la Commission
au courant des démarches qu'il a faites
conformément à la mission qui lui avait été
confiée de rapportei le projet de loi portant
attribution d'un contingent spécial de croix
dans l'ordre national de la Légion d'hon-
neur à l'occasion de l'Exposition Internatio-
uale de Paris de 1931.
Il a indiqué que, si malgré ses diligences
il n'était point encore en mesure de déposer
son rappoit, c'était par suite du retard ap-
porté par le ministre des Colonies à lui
tournir les renseignements complémentaires
demandés, et qu'il n'a pas encore reçus.
La Commission a remercié son rapporteui
et a approuvé la demande de précision faite
par lui au ministère tendant à envisager
de quelle manière serait faite la répartition
des croix pour les exposants et les partici-
pants, ertre le Commissariat général de
'Exposition et ses divers services, la Sec-
tion métropolitaine, les Sections des terri-
toires d'outre-mer.
La Commission attachant une importance
toute spéciale à ce que les récompenses
soient accordées suivant une méthode bien
arrêtée qui en assure la répartition équita-
ble, a estimé qu'il importait que ne soient
récompensés que les titres vérifiés.
Elle a décidé d'entendre à ce sujet M. le
ministre des Colonies dans une de ses plus
prochaines séances afin de hâter le vote de
ce projet de loi.
- i
AU SËNAT
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
Réorganisation administrative en Algérie
La Commission sénatoriale de l'Algérie
s'est réunie sous la présidence du général
Bourgeois. Cette Commission s'est occupée
de la proposition de loi de M. Violette sur
l'organisation de l'Algérie.
Elle a décidé de sérier la question et de
placer au premier plan de son examen la ré-
forme des assemblées algériennes.
)) -.
AU SEMAT
L'Inde Française sur la sellette
M. Jean Philip sénateur radical-socialiste
du Gers, interpellera, probablement jeudi
10 mars, le Gouvernement sur la crise éco-
nomique qui sévit dans les Etablissements
français de l'Inde.
L'opinion publique métropolitaine et colo-
niale est alertée.
L'Inde Française est gravement malade ;
le scandale Juvanon ne peut plus durer,
une solution s'impose sans délai.
Nous croyons savoir que M. André Tar-
dieu, président du Conseil, tiendra à assis-
ter à ce débat.
-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
»♦«
Election de M. Auguste Audollent
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres avait, hier, à pourvoir au siège de membre
Ebre laissé vacant par la mort de M. Pierre
Paris, directeur de la Casa Velasquez. Après
trois tours de scrutin, M. Auguste Audollent a
été élu à la majorité de 21 voix contre 18 à
M. Legrand.
M. Audollent, né à Paris en 1867, est un
latfiiste distingué. Doyen de la Faculté des
Lettres de Clermont-Ferrand, il est un grand
spécialiste de l'épigraphie latine, M. Augure
Audollent a publié de nombreux travaux rela-
tifs à l'Afrique chrétienne, notamment une his-
toire de Carthage romaine, préparée par un
long séjour et de minutieuses études au milieu
des vestiges de l'illustre cité. De 1901 à 1906,
il a dirigé au Puy-de-Dôme les fouilles qui ont
mis au jour les vastes terrasses et les grands
escaliers - par lesquels on accédait au temple de
Mercure. Aux Martres-de-Veyre, il a fait aussi
d'intéressantes découvertes, et il a retrouvé in-
tacts le sarcophage et le corps d'une jeuie
Romaine.
Il a été décidé, d'autre part, que l'Acadé-
mie procéderait, le 13 mai, à l'élection du
successeur de M. Gsell, décédé il y a quelques
qRu". "1
L'antenne coloniale
.t.
Radio-Reportage
La série des radio-reportages annoncée par
la station a commencé vendredi dernier au
poste Radio-Marseille.
Le parleur André Gy a présenté : « Le
départ du nautonaplite Georges-t'hilippar
vers l'Indochine, la Chine et le Japon. »
A Radio-Maroc
La station nord-africaine de Rabat Radio-
Maroc ayant porté sa puissance de 2,5 kw.
à 6 kw., est beaucoup mieux entendue en
France depuis quelques jours ; rappelons
que Radio-Maroc émet sur 416 m. de 12 heu-
res 30 à 14 h., 1O à 17 h. et de 2p à 22 heu-
res jO.
Le dimanche, les concerts sont relayés aux
mêmes heures par Maroc-France sur ondes
courtes 23,31) m. de jour et 32,26 m. de nuit.
Les résultats d'écoute seront reçus avec
plaisir par la station, par Radio-Magazine et
par la Nadio-Atricailre, à Casablanca.
A Radio-Alger
Programme de Radio-Alger pour Lette se-
maine.
Lundi : retransmission du Casino munici-
pal. Mardi : Mes amies les bêles, soirée de
poèmes consacrés aux animaux. JeuUi bri-
lannints, de Kacine, et la désopilante Chro-
nique dit citeltr, en sabir. Vendredi : Festi-
val Massenet et retransmission du Casino
municipal. Samedi musique de danse.
L'assemblée générale de l'Amicale de Ra-
dio-Alger qui gère la station aura lieu di-
manche 13 mars, dans t auditorium du
poste. La veille, un grand concert public
donné avec le concours de l'orchestre per-
mettra aux auditeurs d assister au méca-
nisme complet d une émission.
Par l'intermédiaire de son bulletin heb-
domadaire, Ra(iio-tilger adresse a ses audi-
teurs un questionnaire complet sur 1 ensem-
ole de l'activité de la station. Les rensei-
gnements ainsi obtenus sont centralisés et
bervent de base à l'orientation des ettorts
vers l'amélioration constante des émissions.
Souhaitons voir cette heuieuse initiative
buivie par nos postes métropolitains.
Au poste Radio-Uolonial
M. Maigret, directeur du poste Kadiu-
ColoniaJ, a reçu il y a quelques jours, Marc
uenis, qui venait lui soumettre l'idee d'une
adaptation au miciopuone uc la àamati-
tallit:, d r-diuond Rostand. Le plan d'études
lut arrete et, uès le lendemain, Marc Oenis
était mis par ses soins en îappurt avec Mau-
rice Rostand, pojr 1 adaptation de 1 oeuvru,
et avec V cra berline, qui sera sa principale
inter^rete. ce pouine rauiOjJhunujuc sera
kiansuus par lu i oste-Colomal aux environs
ue L'aqueb, avec la musique de scène de ua-
onel rieine, jouee pai 1 orchestre de la
station sous la direction d Henri lomasl.
Cette audition sera vraisemblablement re-
nanamibe par le réseau des stations dt-tat.
Au Conseil d'Etat
Rejet de la requête d'un conservateur des
ttaax et korcis a CiOustaminé
Le Il aout 19..:6 paraissait un décret nom.
maut 1Y1. i'eyeriiuaon conservateur des
Laux et Forets de 3e classe et le maintenant
a la uispositiun uu Gouverneur général de
! ¡\lKcfU:.
Le o novembre 1928, le Gouverneur géné-
raI ue i Algcue signait un arrete aneciàut
Le luiiuiunnaiie a 4a conservation des Laux
et i-oiets d Alger.
Gea uisposilions étaient attaquées devant
ie Conseil d Ltat par M. Moniod, conserva-
teur des Eaux et l'urcts de Constantine et
,e, aux nus de leur aunuiauon.
L>ans sa requête, M. Moniod soutenait
qu'il n'appartcnait pas au Gouverneur géné-
rai de nommer M. teyerimhotl au poste de
conservateur des Laux et l'urèls a Alger,
mais bien au l'rcsiuent de la République
par voie de décret. attendu que les agents
ues Eaux et i* orets en Algérie sont soumis
aux mêmes règles que le personnel de la
L) autie part, ajoutait Al. Moniod, la no-
mination de Al. l'eyerimhoff avait été faite
Metiopole ;
en violation de l'art. io du décret du 30
août 1912 u'après lequel les inspecteurs por-
tés au tableau d'avancement et non promus
a l'âge de 55 ans sont rejetés d'ofhce dudit
tableau.
Le Conseil d'Etat appelé à juger cette
affaire a rejeté la requête de M. Moniod
parce que : f enregistrée au secrétariat du
Conseil d'Etat après l'expiration du recours
tixé à deux mois par l'art. 24 de la loi du
13 août 1900 ;
2° Attendu que le poste de conservateur
des Eaux et Forêts à Alger, créé par le dé-
cret du 27 septembre 1873, n'a jamais été
- supprimé depuis.
.Qu en vertu de l'art. 3 du décret du 26
juillet iqoi, le Gouverneur général fixe la
résidence des agents des Eaux et Forêts du
cadre métropolitain mis à sa disposition ;
Dès lors, en affectant M. Peyerimhoff au
poste de conservateur des Eaux et Foiêts
d'Alger, le Gouverneur général n'a pas ex-
cédé les limites de sa compétence.
Tels sont 'les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête
de M. Moniod, conservateur des Eaux et Fo-
rêts à Constantine.
Rejet de la requête d'un administrateur de
1" classe des services civils de l'Indo-
chine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Gazano, administrateur de ire classe des
services civils de "1 nclnch ine, demeurant h
Cholon-Ville (Cochinchirre), avait présentée
aux fins d'annulation d'un décret en date du
31 décembre 1028, l'admettant d'office et à
titre d'ancienneté de services, à faire valoir
ses droits à une pension de retraite.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit « attendu qu'au moment où il a été
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Gazano réunissait les conditions néces-
saires pour avoir droit à pension ; il pouvait
ain«i être I«"g-:\It'm('nt mis à la retraite par
application des dispositions des articles R et
11 de la loi du 14 avril q:q bien que n avant
pas atteint la limite d'âpe fixée pour les
fonctionnaires de sa catégorie. »
Di's lors, n'étant pas fondé à demander
l'annulation du décret par lui attaqué, sa
requête est rejet,
la pêche au Maroc
Comme toutes les industries de transforma-
tion, les usines de conserves de poissons du
Maroc, traversent une période difficile: leur
bilans en témoignent.
La chose est d'autant plus fâcheuse que de-
puis plusieurs années, et surtout dans les der-
nières, un effort considérable avait été réalisé,
et qu'il est toujours navrant de voir une tenta-
tive intéressante mal récompensée. Mais heu-
reusement ce malheur n'est pas irréparable.
Ln effet, outre l' avilissement universel des
prix de vente, crise générale que le Maroc ne
pouvait pas éviter, les causes locales de la mau-
vaise situation de l'industrie des conserves de
poissons, causes qui sont au nombre de trois,
peuvent disparaître ; nous allons essayer de le
démontrer. Voyons d' abord quelles sont les
motits de ce malaise, spéciaux au Maroc.
D'abord l'année 1930 a été déplorable, sur
le littoral nord, au point de vue de la pêche
proprement dite. Pour des motifs relevant de
conditions spéciales, encore nal définies, tout au
moins pour le commun des mortels, les poissons
migrateurs ne sont pas venus au rendez-vous
que les pêcheurs leur donnent. Il y a eu aussi la
question main-d'œuvre, de jour en jour plus
dure à trouver et à satisfaire dans les grands
centres. lijifm, et surtout, il y a ce fait, qu' au
Maroc, les emplacements des usines pas
toujours très bien comprises et aménagées -
sont mal choisis. F-Iles sont toutes situées dans
le -- Maroc -- du - Nord, - et - là, le poisson est moins
abondant, moins beau que dans le sud. En
outre la mer, plus dure, empêche souvent les
marins de se livrer fructueusement à la pêche.
Il y a. il est vrai, une excuse pour les orga-
nisateurs de ces usines mal placées. Leur créa-
tion remonte, tout au moins pour les principales,
à plusieurs années déjà. Or au moment où elles
furent installées, on ne pouvait pas s'organiser
ailleurs que dans le « Maroc utile ». Pour le
transport des produits fabriqués il fallait être à
proximité d' un port librement ouvert au com-
merce ; et tous les sports répondant à ce desi-
deratum, étaient dans le Maroc du Nord.
Or, l'expérience l'a prouvé depuis ; les eaux
du littoral du Maroc méridional sont infiniment
plus riches en poissons que celles du Maroc du
nord. La mer est aussi généralement plus
calme, et par suite la pêche est plus tacile. Les
passages de poissons migrateurs sont plus régu-
liers, et les sujets pris séparément plus beaux.
C'est donc de ce côté qu'il aurait fallu s'ins-
taller. On ne le pouvait pas il y a peu de temps
encore. Dans le Sud intéressant, entre le cap
Ghir et le Sous, autrement dit dans la région
d'Agadir, on n'aurait pu obtenir l' autorisation
d'exploiter. et les moyens d'expédier les boites
pleines manquaient totalement.
Mais ce qui était impossible, tant qu'Aga-
dir n'était pas ouvert, est devenu très faisable
maintenant que ce port est d'un accès commer-
cial autOlisé, et le sera encore bien plus de-
main, lorsque son outillage sera achevé. C'est
donc dans ces parages qu'il faut travailler si
1 on veut réussir. Nous sommes certain qu une
usine installée dans la baie d'Agadir ferait de
bonnes affaires, tandis que toutes celles ac-
tuelles sont condamnées, de par leur situation
à végéter sinon même à disparaître.
Voilà pourquoi nous pensons que l' on peut,
malgré le marasme momentané qui sévit, ta-
bler sur un bel avenir pour les conserveries de
poissons marocaines. Il sut fit de les déplacer,
de les transporter près des eaux qui leur four-
niront avec abondance et régularité la matière
première dont elles ont besoin, c'est-à-dire le
poisson.
Si l'on doutait de ce que nous avançons
quelques chiffres puisés aux sources officielles
le démontreraient. Agadir ne possède actuelle-
ment ni usine de conserves, ni flottille munie
des appareils industriels de travail. Seuls des
indigènes se livrent à la pêche dans ses eaux
avec des moyens plutôt rudimentaires. Et ce-
pendant le chiffre total des poissons retirés de
la mer et apportés à Agadir par ces barques
d'Arabes Berbères, est dores et déjà supérieur
à celui d'autres ports marocains nantis d'un
outillage infiniment plus perfectionné. Jugez-
en.
En 1930, Agadir a pu sortir de sa baie,
765.000 kilos de poisson. Nous verrons plus
loin de quelle qualité. Pendant cette même an-
née, Kénitra. le port le plus septentrional sur
I Océan, ramassait péniblement 120.600 ki-
los. A Fédhala ou il y a trois usines, des ma-
dragues et une flotte de pêche moderne, on
comptait 675.333 kilos. Mazagan où il y a
deux usines et des bateaux à moteur se conten-
tait de 479.891 kil os, Safi où il y a aussi deux
usines dépasse un peu (836.475 legs) mais pas
énormément.
Quant à Casablanca, centre de la flottille de
pèche maiocaine, ville nantie de constructeurs,
d'un dock flottant, bien outillée en un mot, et
pourvue de sept usines le poids total pêche
était de 6.843.385 kilos. Mais après satisfac-
tion donnée à la consommation de poisson frais,
il n'était distribué que 1.760.700 kilos aux
usines. Pour sept centres de travail, c'est ab-
solument insuffisant ! D' autant plus que bien
souvent, notamment pour les sardines, on eut
à se plaindre de la qualité.
Louis Le Barbier.
-- .---:--- -- --------
L'Espagne au Maroc
par G. DR Kersivrt.
les
M. Fernando de Los Rios décide fa créa-
tion d'écoles arabes à Madrid et à Gre-
nade.
Le Maroc continue de retenir l'attention
des hommes politiques espagnols.
Nous avons relaté précédemment (1) les
déclarations faites par M. Fernando de Los
Rios, ministre de l'Instruction publique, au
rctour d'lin voyage qu'il effectua au mois.
(t) Voir Les Annaies Coloniales (11.2],
JQUfKMLJJUOTIDIEN
Rédaction & Administration.
M.. Il MMMtMMf
PARIS W
Les Annales Coloniales
TÉURA. I LOUV- IHV
- nichaliau ai."
Lot 88IIOftC,. et rlclame, ami Mç«M -
bureau 4u (ounul.
Dirsctsur-Fonoatsur s Marcel RUEDEL
Tout Ut articles publ. dans noire tournai ne mmhI
être reproduit» qu'm client les MALU Ceuwuiai.
ABONNEMENTS
mm la RnlU ment utile :
Do" dueb SU*
Frinti et
Celonie8 ,.
br..,,,.. 148, IM ib 789
On t'aboni» wn Inli éam
tout tes biraii de pMk
Les pêcheries coloniales
) m*m (
Le Département des Colonies n'a pas
manqué de se préoccuper du développement
de la pêche dans nos possessions lointaines.
Le concours scientifique et technique de M.
Gruvel, professeur au Muséwn national
d'Histoire Naturelle, lui a été sur ce point
particulièrement précieux. Diverses ques-
tions ont spécialement retenu l'attention du
ministère des Colonies. C'est d'abord la
chasse aux cétacés par des sociétés franco-
norvégiennes régulièrement constituées qui
opèrent, les unes sur la côte du Gabon, les
autres sur celle de Mauritanie.
La chasse des phoques, éléphants de mer,
etc., a dû être réglementée par le décret du
30 décembre 1924, pour éviter les hécatom-
bes de ces animaux, faites plus spécialement
par les Anglais dans les Iles Australes (Ker-
guélen). Une société française a affrété le
steamer « Lozère » pour aller chasser les
éléphants de mer à Kerguélen, aujourd'hui
rattachée à Madagascar. Cette société doit
également installer une fabrique de conser-
ves de langoustes à Saint-Paul et Amster-
dam.
Les huiles et graisses d'animaux marins
de nos colonies deviennent de plus en plus
intéressantes. Les plus recherchées et appré-
ciées sont les huiles de cétacés et celles de
poissons, qu'on fabrique surtout en Indo-
chine.
La peau de certains squales est de plus
en plus demandée pour la maroquinerie et
la cordonnerie de luxe. Une Société s'est
installée à Djibouti pour la pêche spéciale
de ces poissons, et va continuer à Madagas-
car.
La pêche des langoustes, qui donne depuis
20 ans d'excellents résultats sur les côtes de
Mauritanie est en train de se développer
sur les côtes de nos possessions des Antil-
les, ipour la langouste vivante, et sur celles
de Madagascar, pour la conserve, qui doit
porter également sui les crabes, conserves
pour lesquelles nous sommes depuis toujours
tributaires de l'étranger. Cette industrie
pourra vraisemblablement se développer sur
les côtes de l'Indochine, lorsque des re-
cherches suffisantes auront été poursuivies à
cet effet.
Dans la plupart des pèches coloniales, on
jette au rebut un produit qui est en train de
prendre une valeur commerciale fort inté-
ressante. Ce sont les vessies natatoires qui,
après lavage et dessication, permettent de
".,. fabriquer l'ichtyocoile, extrêmement intéres-
v Saint pour ta Métropole. Le marché de ces
vessies natatoires est extrêmement impor-
tant, surtout depuis que la Russie et l'Alle-
magne n'en fournissent plus beaucoup. Les
pêcheries corétiennes commencent à en en-
voyer en assez grande quantité, ainsi que
l'Indochine, et ces quantités sont encore
insuffisantes, car les pêcheries indigènes
n'en produisent pas encore.
Grâce aux arrangements administratifs et
financiers, intervenus entre la Société de la
grande pêche et le Gouvernement général de
l'A. O. F., Port-Etienne est en train de
prendre un essor inconnu jusqu'ici. Grâce
aux nouvelles installations industrielles, on
espère pouvoir augmenter considérablement
la production du poisson salé et séché, qui,
parfaitement préparé, pénètre aujourd'hui
un peu partout sur la côte occidentale
d'Afrique, jusqu'au Congo belge. La cons-
truction prochaine d'une usine pour le trai-
tement des cétacés et des déchets de pois-
sons pour la fabrication des huiles et des
guanos, va encore augmenter l'importance
de cette station.
La pêche se développe également sur les
côtes de la Grande lie où des sociétés sont
sur le point de s'installer, à Diego-Suarez,
pour la pêche des squales, à Majunga et
Tuléar pour ccile des poissons, crustacés,
etc., et la fabrication de conserves diverses:
langoustes, crabes, crevettes, etc.
A la Martinique existe une usine de con-
serves pour le thon, la bonite, etc. ; des re-
cherches spéciales y sont poursuivies pour
établir l'inventaire de la faune marine dans
laquelle on a déjà reconnu le thon blanc de
l'Atlantique, ou « Germon ie, qui semble
avoir choisi la Mer des Antilles comme lieu
de ponte. Ces poissons, très nombreux dans
cette région, constituent une richesse consi-
dérable pour nos possessions antillaises.
En Indochine, la création du Labora-
toire océanographique de « Cao-Da » et la
présence du bateau de recherches, le « De
Lancssnn » qui est l'un des mieux installés
du monde, vont permettre de poursuivre des
recherches scientifiques suivies, qui amène-
ront, il faut l'espérer, l'exploitation indus-
trielle des recherches marines du golfe du
Tonkin et du golfe de Siam.
Au Cameroun, M. le Gouverneur Mar-
chand, préoccupé de l'alimentation azotée
des populations indigènes, fait, d'autre
part, étudier la faune locale et les moyens
d'en tirer parti, soit par l'exploitation pure-
ment indigène, soit par une industrie à
forme métropolitaine.
Le Laboratoire du service des « Pêches
Coloniales » du Muséum vient de s'enrichir,
grâce à certaines générosités, d'un appareil
frigorifique de recherches. qui permettra
d'éudier l'action plus ou moins rapide du
froid (poissons, crustacés, mollusques, etc.)
afin de permettre le transport de ces ani-
maux à l'état frais, de nos colonies sur le
marché français.
Grâce aux efforts combinés de l'adminis-
tration centrale, des gouvernements locaux
et des recherches scientifiques poursuivies,
soit sur place, soit au laboratoire, l'indus-
trie des pêches et des industries connexes
sont en train de prendre un bel essor, qui,
il faut l'espérer, ne s'arrêtera pas.
Léon Archimbaud,
Député de la Drômc,
Ancien sous-Sccrétalrc d'tat OM-r
Colonies.
Le Congo-Océan
M. le Gouverneur Aliassa en inspection
sur les chantiers
M. le gouverneur Alfassa, qui est chargé
de l'expédition des affaires courantes, pen-
dant l'absence de M. Antonetti, gouverneur
général de l' A.E. F., a effectué du 27 février
au 3 mars une tournée d'inspection sur les
chantiers du chemin de fer du Congo-Océan.
Il en a profité pour rencontrer l'ingénieur
en chef du service de la voie du réseau de
l'Etat, qui accomplit un voyage d'études aux
colonies et dont les conseils sont très pré-
cieux à l'heure actuelle, où se pose précisé-
ment le problème de la construction et de
l'aménagement des gares.
Toutes les dispositions voulues sont pri-
ses pour que M. le gouverneur Alfassa reste
en liaison constante, soit par téléphone, soit
par radiophonie, avec les directeurs des
principaux services du gouvernement géné-
ral.
Etat des travaux
Les travaux du chemin de fer du Congo-
Océan, en Afrique Equatoriale française,
avancent rapidement. Après avoir été mo-
mentanément retardée par l'achèvement du
tunnel du kilomètre 160, la pose de la voie
lourde a repris à une cadence rapide entre
M'Boulou et M'vouti, à 128 km. de Pointe-
Noire. La percée du tunnel du kilomètre
160 a été achevée le 24 février.
La direction du chemin de fer affirme que
la première locomotive arrivera à M'Vouti
au plus tard dans le courant du mois
d'avril.
) (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
se&
La réception à Luang-Prabang
A l'occasion de leur passage au Laos, le
duc et la duchesse de Brabant et leur suite
ont rendu visite le 28 février au roi, à
Luang-Prabang. A Il heures, le Gouverneur
leur a rendu leur visite au Commissariat
général.
L'après-midi, le duc et la duchesse ont
visité les principales pagodes de la ville,puis
se sont rendus à Phousi. A 10 heures, une
réception a eu lier au cercle pendant la-
quelle les membres de la colonie euro-
péenne ont été présentés au prince et à la
princesse. A 20 heures, un diner intime
réunissait au palais le duc et la duchesse et
quelques notabilités. Des danses laotnes
ont été données après le dlner.
M. Lucien Saint à Paris
M. Guernier, ministre des Travaux publics,
a reçu hier matin M. Lucien Saint, Résident
général de France au Maroc.
M. Lucien Saint a eu hier après-midi un
entretien avec M. Paganon. rapporteur du
budget des Affaires étrangères.
) (
Le voyage de M Antonetti à Abéché
Nous apprenons d'Abéché que M. Anto-
netti, gouverneur général de l'Afrique Equa-
toriale française, est arrivé le 16 février dans
cette localité.
De nombreux indigènes sont venus de fort
loin pour saluer le chef de la fédération des
colonies françaises de l'Afrique Equatoriale
M. Antonetti est le premier gouverneur gé-
néral qui ait entrepris un voyage dans ces
régions lointaines. Il a rencontré à Abéché
M. de Coppet, gouverneur du Tchad, ainsi
que le général commandant supérieur des
troupes de l'A.E.F. et l'inspecteur des Co-
lonies chef de mission. Il examina avec eux
tous les problèmes que pose la situation de
l'Ouadaï, région frontière où la population
atteint une forte densité.
Le Gouverneur Général a pu constater
l'excellent état d'esprit qui règne parmi la
population indigène.
Parmi les mesures arrêtées par M. Anto-
netti, signalons la décision de construire à
Abéché un hôpital pour européens et un hô-
pital pour indigènes.
A l'occasion de la visite du gouverneur
général, un concours agricole et d'autres ré-
jouissances publiques furent organisés.
- > < - E
Pour les boursiers
de l'Ecole coloniale
.1.
Sur une nouvelle intervention de M. de
Chappedelaine, ministre des Colonies, le
gouverneur général de l'Indochine vient de
faire savoir par câblogramme qu'il mettait
à la disposition du Conseil d'administration
de l'Ecole Coloniale le crédit permettant le
paiement intégral des bourses allouées aux
élèves de l'Ecole Coloniale.
) <-
Dans la Marine
'6*
Le pavillon du vice-amiral Berthelot
Le vice-amiral Berthelot, nommé aU com-
mandement en chef des forces navales d'Ex-
trême-Orient, arborera son pavillon sur le
croiseur Primauguet, à Toulon, le 29 mars
'W.
Et c'est toujours
la même chose !
ANS deux articles pa-
rus dans nos colon-
lies les 14 et 16 jan-
vier dernier, M. le
sénateur Edouard
Néron demandait à
quoi donc servent les
leçons de VExposi-
tion Coloniale ou l on a pu admirer de si
magnifiques échantillons de nos lorêts, tant
au Pavillon des Bois que dans les sections
de l'Afrique Equatoriale française, de
l'Afrique Occidentale, de Madagascar, puis-
que lorsque Vadministration passe de gros
marchés de meubles, elle insère dans ses
cahiers des charges l'obligation d'employer
le chêne de Hongrie ou le sapin du Nord.
L'observation a été remarquée, nous le sa-
vons ; mais il n'en a pas été tenu
compte dans la pratique. Dans sa dernière
session toute récente, le Conseil supérieur
des Colonies a dû formuler de nouveau des
doléances à ce sujet.
Son président, M. du Vivier de Streel, a
été chargé d'en saisir le ministère.
On reconnaîtra une fois de plus qu'il a
raison, mais l'abus n'en continuera pas
moins, puisqu'il est d'essence administra-
tive et qu'il faut de longs mois sinon de
multiples années pour amener la disparition
d'un abus administratif.
Il est pourtant irritant de voir les deside-
rata les plus justifiés échouer à la porte des
bureaux et s'y enliser dans la poussière.
La crise elle-même en ses rigueurs reste
impuissante devant cette inertie avortcuse
fltli inflige, chaque année, à la France des
pertes considérables. Les bonnes volontés
des ministres n'y peuvent rien ou pas grande-
chose. C'est peut-être parce qu'ils n'y ap-
portent pas assez de « volonté 9 tout court.
Les exemples abondent des conséquences
néfastes de cette carence administrative cha-
que fois que les intérêts de la nation sont en
jeu. En voici un des plus caractéristiques :
On sait que parmi les griefs que l'oppo-
sition formule à l'adresse des derniers gou-
vernements figure celui d'avoir consenti des
prêts de sommes très élevées à des Etats,
desquels on pourrait bien ne pas obtenir ai-
sément des remboursements réguliers. Or,
on na même pas songé à demander à ces
Etats des avantages économiques qu'ils eus-
sent accordés sans peine. Voici la Pologne
à qui Von a prodigué les millions et qui
consomme beaucoup de riz. Son armée en
absorbe 50.000 tonnes et pour la population
entière, il faut admettre le chiffre de
î 00.000 tonnes.
Rien n'eût été plus facile que d obtenir
pour nos colonies productrices des meilleurs
riz connus cette clientèle ou tout au moins
un lot important de cette énorme fourniture.
Les bureaux n'en ont pris nul souci. Avec
nos millions. la Pologne continue à acheter
son riz en Birmanie.
H en est de même pour le café et pour la
plupart des produits coloniaux.
L'argent français va partout excepté dans
les territoires sur lesquels flotte le drapeau
français.
Or, s'il a jamais été une époque où « la
France était assez riche pour payer sa gloi-
re », cette parole qui a toujours constitué
une stupidité est, en notre temps de crise,
un véritable propos de trahison.
Si la France est encore assez riche pour
payer ses administrations, celles-ci ont le
devoir strict d'apporter aux intérêts de tout
le monde français tout le zèle et toute l'in-
telligence dont elles sont capables.
Ernest Haudos,
Sénateur de la Marne.
Vice-Président de la Commission
des Douanes
) -.- (
CONFÉRENCE
Il La route par voie de terre des Indes »
Notre sympathique collaboratrice, Mme S
Frémont, r artiste-peintre coloniale bien con-
nue, chargée de miss:ons par la Société Colo-
niale des Artistes Français, en 1921 Prix de
Madagascar, où elle a fondé l'école des Beaux-
Arts de Tananarive, vient de réaliser un graUt
voyage circulaire en Syrie et en Irak, visitant,
après les escales sud-méditerranéennes (Naples.
Athènes, - Constant: nopte, Smyrne, Rhodes,
Chypre, Mersina), les villes asiatiques de Bey-
routh aux blanches montagnes, de Damas aux
mosquées bleues, de Baalbeck aux temples dra-
matiques, de Palmyre aux poétiques arcades,
de Bagdad aux mosquées d'or, de Bassorah
aux palmes grises, de Mossoul aux flamboyante:
couleurs, d'Alep aux bazars merveilleux, de
Lattaquié aux ruines romaines et de Tripol
aux souvenirs phéniciens. Elle s'est particulière
ment intéressée aux fouilles archéologique*
d'Ur, de Quish, de Babyloce, de Ninive et
de Korsabad, et comme couronnement à ce
splendide itinéraire, elle traversa la Palestine
et visita Jérusalem avant de s'embarquer à
Alexandrie.
Mme Frémont, qui se fait un devoir autant
qu'un plaisir de répandre les connaissances
puisées au cours de ses voyages, fera le 19 mars
à 20 h. 30, à l'Office de I Indochine, 20, rue
de la Boétie, une conférence avec projections
intitulées : « La route, par voie de terre, des
Indes. »
(
LIRE EN SECONDE PAGE :
Une brillante allocution de M. Lucien
Saint.
A la Chambre : Vote du budget de l'air,
projet de loi, rapport.
Ce que Bangui dMt à l'aviation.
Dans les Commissions
A LA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET PROTECTORATS
Nomination de rapporteurs
Le Commission de l'Algerie, des Colonies
et des Pays de Protectotats s est réunie cet
après-midi sous la présidence de M. iaittin-
ger, président.
Elle a nomme : f M. Cuttoli, rapporteur
pour avis du projet de loi portant élévation
du maximum d'émission des billets de ban-
que d'Algérie; 20 M. Gaspariu, rapporteur
pour avis du projet de loi portant ouverture
de crédits pour réparation des dommages
causés par le cyclone de La Réunion. La
Commission n chargé M. Gasparin d'être
son interprète pour assuret les populations
sinistrées de cette colonie qu'elles ne fe-
ront pas app,-' en vain à la solidarité na-
tionale.
L'aide financière aux colonies
et la Métropole
M. Outrey a donné ensuite connaissance
à la Commission d'une circulaire adressée
aux gouverneurs généraux des colonies
concernant les demandes d'aide financière
qui pourraient être faites par les colonies
au trésor métropolitain.
Sur la proposition du président, la Com-
mission a émis le vœu que ces demandes
soient examinées avec bienveillance et par
priorité sur celles pouvant émaner de puis-
sances étrangères ou d'établissements de
crédits privés.
La promotion de l'Exposition Coloniale
dans la Légion d'honneur.
M. Alcide Delmont a mis la Commission
au courant des démarches qu'il a faites
conformément à la mission qui lui avait été
confiée de rapportei le projet de loi portant
attribution d'un contingent spécial de croix
dans l'ordre national de la Légion d'hon-
neur à l'occasion de l'Exposition Internatio-
uale de Paris de 1931.
Il a indiqué que, si malgré ses diligences
il n'était point encore en mesure de déposer
son rappoit, c'était par suite du retard ap-
porté par le ministre des Colonies à lui
tournir les renseignements complémentaires
demandés, et qu'il n'a pas encore reçus.
La Commission a remercié son rapporteui
et a approuvé la demande de précision faite
par lui au ministère tendant à envisager
de quelle manière serait faite la répartition
des croix pour les exposants et les partici-
pants, ertre le Commissariat général de
'Exposition et ses divers services, la Sec-
tion métropolitaine, les Sections des terri-
toires d'outre-mer.
La Commission attachant une importance
toute spéciale à ce que les récompenses
soient accordées suivant une méthode bien
arrêtée qui en assure la répartition équita-
ble, a estimé qu'il importait que ne soient
récompensés que les titres vérifiés.
Elle a décidé d'entendre à ce sujet M. le
ministre des Colonies dans une de ses plus
prochaines séances afin de hâter le vote de
ce projet de loi.
- i
AU SËNAT
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
Réorganisation administrative en Algérie
La Commission sénatoriale de l'Algérie
s'est réunie sous la présidence du général
Bourgeois. Cette Commission s'est occupée
de la proposition de loi de M. Violette sur
l'organisation de l'Algérie.
Elle a décidé de sérier la question et de
placer au premier plan de son examen la ré-
forme des assemblées algériennes.
)) -.
AU SEMAT
L'Inde Française sur la sellette
M. Jean Philip sénateur radical-socialiste
du Gers, interpellera, probablement jeudi
10 mars, le Gouvernement sur la crise éco-
nomique qui sévit dans les Etablissements
français de l'Inde.
L'opinion publique métropolitaine et colo-
niale est alertée.
L'Inde Française est gravement malade ;
le scandale Juvanon ne peut plus durer,
une solution s'impose sans délai.
Nous croyons savoir que M. André Tar-
dieu, président du Conseil, tiendra à assis-
ter à ce débat.
-
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
»♦«
Election de M. Auguste Audollent
L'Académie des Inscriptions et Belles-Let-
tres avait, hier, à pourvoir au siège de membre
Ebre laissé vacant par la mort de M. Pierre
Paris, directeur de la Casa Velasquez. Après
trois tours de scrutin, M. Auguste Audollent a
été élu à la majorité de 21 voix contre 18 à
M. Legrand.
M. Audollent, né à Paris en 1867, est un
latfiiste distingué. Doyen de la Faculté des
Lettres de Clermont-Ferrand, il est un grand
spécialiste de l'épigraphie latine, M. Augure
Audollent a publié de nombreux travaux rela-
tifs à l'Afrique chrétienne, notamment une his-
toire de Carthage romaine, préparée par un
long séjour et de minutieuses études au milieu
des vestiges de l'illustre cité. De 1901 à 1906,
il a dirigé au Puy-de-Dôme les fouilles qui ont
mis au jour les vastes terrasses et les grands
escaliers - par lesquels on accédait au temple de
Mercure. Aux Martres-de-Veyre, il a fait aussi
d'intéressantes découvertes, et il a retrouvé in-
tacts le sarcophage et le corps d'une jeuie
Romaine.
Il a été décidé, d'autre part, que l'Acadé-
mie procéderait, le 13 mai, à l'élection du
successeur de M. Gsell, décédé il y a quelques
qRu". "1
L'antenne coloniale
.t.
Radio-Reportage
La série des radio-reportages annoncée par
la station a commencé vendredi dernier au
poste Radio-Marseille.
Le parleur André Gy a présenté : « Le
départ du nautonaplite Georges-t'hilippar
vers l'Indochine, la Chine et le Japon. »
A Radio-Maroc
La station nord-africaine de Rabat Radio-
Maroc ayant porté sa puissance de 2,5 kw.
à 6 kw., est beaucoup mieux entendue en
France depuis quelques jours ; rappelons
que Radio-Maroc émet sur 416 m. de 12 heu-
res 30 à 14 h., 1O à 17 h. et de 2p à 22 heu-
res jO.
Le dimanche, les concerts sont relayés aux
mêmes heures par Maroc-France sur ondes
courtes 23,31) m. de jour et 32,26 m. de nuit.
Les résultats d'écoute seront reçus avec
plaisir par la station, par Radio-Magazine et
par la Nadio-Atricailre, à Casablanca.
A Radio-Alger
Programme de Radio-Alger pour Lette se-
maine.
Lundi : retransmission du Casino munici-
pal. Mardi : Mes amies les bêles, soirée de
poèmes consacrés aux animaux. JeuUi bri-
lannints, de Kacine, et la désopilante Chro-
nique dit citeltr, en sabir. Vendredi : Festi-
val Massenet et retransmission du Casino
municipal. Samedi musique de danse.
L'assemblée générale de l'Amicale de Ra-
dio-Alger qui gère la station aura lieu di-
manche 13 mars, dans t auditorium du
poste. La veille, un grand concert public
donné avec le concours de l'orchestre per-
mettra aux auditeurs d assister au méca-
nisme complet d une émission.
Par l'intermédiaire de son bulletin heb-
domadaire, Ra(iio-tilger adresse a ses audi-
teurs un questionnaire complet sur 1 ensem-
ole de l'activité de la station. Les rensei-
gnements ainsi obtenus sont centralisés et
bervent de base à l'orientation des ettorts
vers l'amélioration constante des émissions.
Souhaitons voir cette heuieuse initiative
buivie par nos postes métropolitains.
Au poste Radio-Uolonial
M. Maigret, directeur du poste Kadiu-
ColoniaJ, a reçu il y a quelques jours, Marc
uenis, qui venait lui soumettre l'idee d'une
adaptation au miciopuone uc la àamati-
tallit:, d r-diuond Rostand. Le plan d'études
lut arrete et, uès le lendemain, Marc Oenis
était mis par ses soins en îappurt avec Mau-
rice Rostand, pojr 1 adaptation de 1 oeuvru,
et avec V cra berline, qui sera sa principale
inter^rete. ce pouine rauiOjJhunujuc sera
kiansuus par lu i oste-Colomal aux environs
ue L'aqueb, avec la musique de scène de ua-
onel rieine, jouee pai 1 orchestre de la
station sous la direction d Henri lomasl.
Cette audition sera vraisemblablement re-
nanamibe par le réseau des stations dt-tat.
Au Conseil d'Etat
Rejet de la requête d'un conservateur des
ttaax et korcis a CiOustaminé
Le Il aout 19..:6 paraissait un décret nom.
maut 1Y1. i'eyeriiuaon conservateur des
Laux et Forets de 3e classe et le maintenant
a la uispositiun uu Gouverneur général de
! ¡\lKcfU:.
Le o novembre 1928, le Gouverneur géné-
raI ue i Algcue signait un arrete aneciàut
Le luiiuiunnaiie a 4a conservation des Laux
et i-oiets d Alger.
Gea uisposilions étaient attaquées devant
ie Conseil d Ltat par M. Moniod, conserva-
teur des Eaux et l'urcts de Constantine et
,e, aux nus de leur aunuiauon.
L>ans sa requête, M. Moniod soutenait
qu'il n'appartcnait pas au Gouverneur géné-
rai de nommer M. teyerimhotl au poste de
conservateur des Laux et l'urèls a Alger,
mais bien au l'rcsiuent de la République
par voie de décret. attendu que les agents
ues Eaux et i* orets en Algérie sont soumis
aux mêmes règles que le personnel de la
L) autie part, ajoutait Al. Moniod, la no-
mination de Al. l'eyerimhoff avait été faite
Metiopole ;
en violation de l'art. io du décret du 30
août 1912 u'après lequel les inspecteurs por-
tés au tableau d'avancement et non promus
a l'âge de 55 ans sont rejetés d'ofhce dudit
tableau.
Le Conseil d'Etat appelé à juger cette
affaire a rejeté la requête de M. Moniod
parce que : f enregistrée au secrétariat du
Conseil d'Etat après l'expiration du recours
tixé à deux mois par l'art. 24 de la loi du
13 août 1900 ;
2° Attendu que le poste de conservateur
des Eaux et Forêts à Alger, créé par le dé-
cret du 27 septembre 1873, n'a jamais été
- supprimé depuis.
.Qu en vertu de l'art. 3 du décret du 26
juillet iqoi, le Gouverneur général fixe la
résidence des agents des Eaux et Forêts du
cadre métropolitain mis à sa disposition ;
Dès lors, en affectant M. Peyerimhoff au
poste de conservateur des Eaux et Foiêts
d'Alger, le Gouverneur général n'a pas ex-
cédé les limites de sa compétence.
Tels sont 'les principaux motifs pour les-
quels le Conseil d'Etat a rejeté la requête
de M. Moniod, conservateur des Eaux et Fo-
rêts à Constantine.
Rejet de la requête d'un administrateur de
1" classe des services civils de l'Indo-
chine.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête que
M. Gazano, administrateur de ire classe des
services civils de "1 nclnch ine, demeurant h
Cholon-Ville (Cochinchirre), avait présentée
aux fins d'annulation d'un décret en date du
31 décembre 1028, l'admettant d'office et à
titre d'ancienneté de services, à faire valoir
ses droits à une pension de retraite.
Le Conseil d'Etat a rejeté la requête dont
s'agit « attendu qu'au moment où il a été
admis à faire valoir ses droits à la retraite.
M. Gazano réunissait les conditions néces-
saires pour avoir droit à pension ; il pouvait
ain«i être I«"g-:\It'm('nt mis à la retraite par
application des dispositions des articles R et
11 de la loi du 14 avril q:q bien que n avant
pas atteint la limite d'âpe fixée pour les
fonctionnaires de sa catégorie. »
Di's lors, n'étant pas fondé à demander
l'annulation du décret par lui attaqué, sa
requête est rejet,
la pêche au Maroc
Comme toutes les industries de transforma-
tion, les usines de conserves de poissons du
Maroc, traversent une période difficile: leur
bilans en témoignent.
La chose est d'autant plus fâcheuse que de-
puis plusieurs années, et surtout dans les der-
nières, un effort considérable avait été réalisé,
et qu'il est toujours navrant de voir une tenta-
tive intéressante mal récompensée. Mais heu-
reusement ce malheur n'est pas irréparable.
Ln effet, outre l' avilissement universel des
prix de vente, crise générale que le Maroc ne
pouvait pas éviter, les causes locales de la mau-
vaise situation de l'industrie des conserves de
poissons, causes qui sont au nombre de trois,
peuvent disparaître ; nous allons essayer de le
démontrer. Voyons d' abord quelles sont les
motits de ce malaise, spéciaux au Maroc.
D'abord l'année 1930 a été déplorable, sur
le littoral nord, au point de vue de la pêche
proprement dite. Pour des motifs relevant de
conditions spéciales, encore nal définies, tout au
moins pour le commun des mortels, les poissons
migrateurs ne sont pas venus au rendez-vous
que les pêcheurs leur donnent. Il y a eu aussi la
question main-d'œuvre, de jour en jour plus
dure à trouver et à satisfaire dans les grands
centres. lijifm, et surtout, il y a ce fait, qu' au
Maroc, les emplacements des usines pas
toujours très bien comprises et aménagées -
sont mal choisis. F-Iles sont toutes situées dans
le -- Maroc -- du - Nord, - et - là, le poisson est moins
abondant, moins beau que dans le sud. En
outre la mer, plus dure, empêche souvent les
marins de se livrer fructueusement à la pêche.
Il y a. il est vrai, une excuse pour les orga-
nisateurs de ces usines mal placées. Leur créa-
tion remonte, tout au moins pour les principales,
à plusieurs années déjà. Or au moment où elles
furent installées, on ne pouvait pas s'organiser
ailleurs que dans le « Maroc utile ». Pour le
transport des produits fabriqués il fallait être à
proximité d' un port librement ouvert au com-
merce ; et tous les sports répondant à ce desi-
deratum, étaient dans le Maroc du Nord.
Or, l'expérience l'a prouvé depuis ; les eaux
du littoral du Maroc méridional sont infiniment
plus riches en poissons que celles du Maroc du
nord. La mer est aussi généralement plus
calme, et par suite la pêche est plus tacile. Les
passages de poissons migrateurs sont plus régu-
liers, et les sujets pris séparément plus beaux.
C'est donc de ce côté qu'il aurait fallu s'ins-
taller. On ne le pouvait pas il y a peu de temps
encore. Dans le Sud intéressant, entre le cap
Ghir et le Sous, autrement dit dans la région
d'Agadir, on n'aurait pu obtenir l' autorisation
d'exploiter. et les moyens d'expédier les boites
pleines manquaient totalement.
Mais ce qui était impossible, tant qu'Aga-
dir n'était pas ouvert, est devenu très faisable
maintenant que ce port est d'un accès commer-
cial autOlisé, et le sera encore bien plus de-
main, lorsque son outillage sera achevé. C'est
donc dans ces parages qu'il faut travailler si
1 on veut réussir. Nous sommes certain qu une
usine installée dans la baie d'Agadir ferait de
bonnes affaires, tandis que toutes celles ac-
tuelles sont condamnées, de par leur situation
à végéter sinon même à disparaître.
Voilà pourquoi nous pensons que l' on peut,
malgré le marasme momentané qui sévit, ta-
bler sur un bel avenir pour les conserveries de
poissons marocaines. Il sut fit de les déplacer,
de les transporter près des eaux qui leur four-
niront avec abondance et régularité la matière
première dont elles ont besoin, c'est-à-dire le
poisson.
Si l'on doutait de ce que nous avançons
quelques chiffres puisés aux sources officielles
le démontreraient. Agadir ne possède actuelle-
ment ni usine de conserves, ni flottille munie
des appareils industriels de travail. Seuls des
indigènes se livrent à la pêche dans ses eaux
avec des moyens plutôt rudimentaires. Et ce-
pendant le chiffre total des poissons retirés de
la mer et apportés à Agadir par ces barques
d'Arabes Berbères, est dores et déjà supérieur
à celui d'autres ports marocains nantis d'un
outillage infiniment plus perfectionné. Jugez-
en.
En 1930, Agadir a pu sortir de sa baie,
765.000 kilos de poisson. Nous verrons plus
loin de quelle qualité. Pendant cette même an-
née, Kénitra. le port le plus septentrional sur
I Océan, ramassait péniblement 120.600 ki-
los. A Fédhala ou il y a trois usines, des ma-
dragues et une flotte de pêche moderne, on
comptait 675.333 kilos. Mazagan où il y a
deux usines et des bateaux à moteur se conten-
tait de 479.891 kil os, Safi où il y a aussi deux
usines dépasse un peu (836.475 legs) mais pas
énormément.
Quant à Casablanca, centre de la flottille de
pèche maiocaine, ville nantie de constructeurs,
d'un dock flottant, bien outillée en un mot, et
pourvue de sept usines le poids total pêche
était de 6.843.385 kilos. Mais après satisfac-
tion donnée à la consommation de poisson frais,
il n'était distribué que 1.760.700 kilos aux
usines. Pour sept centres de travail, c'est ab-
solument insuffisant ! D' autant plus que bien
souvent, notamment pour les sardines, on eut
à se plaindre de la qualité.
Louis Le Barbier.
-- .---:--- -- --------
L'Espagne au Maroc
par G. DR Kersivrt.
les
M. Fernando de Los Rios décide fa créa-
tion d'écoles arabes à Madrid et à Gre-
nade.
Le Maroc continue de retenir l'attention
des hommes politiques espagnols.
Nous avons relaté précédemment (1) les
déclarations faites par M. Fernando de Los
Rios, ministre de l'Instruction publique, au
rctour d'lin voyage qu'il effectua au mois.
(t) Voir Les Annaies Coloniales (11.2],
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