Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-03-03
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 03 mars 1932 03 mars 1932
Description : 1932/03/03 (A33,N26). 1932/03/03 (A33,N26).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804616
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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Le Tranozozoro
..a C
HISTOIRE MALGACHE -,
Mon courrier est depuis quelques mois en-
combré par de véhémentes protestations contre
certains actes d'intolérance religieuse qui ont
pour théâtre la grande île de Madagascar.
Contrairement à ce que d' aucuns pourraient
croire, ces actes répréhensibles ne sont en au-
cune façon imputables à la Société de Jésus 1
Ils lie sont pas non plus l'oeuvre d une autre
congrégation catholique. Les auteurs des atten-
tata à la liberté de conscience qui nous sont
signalés sont les drigeants des missions protes-
tantes, en particulier des missions étrangères
anglaise et norvégienne, et principalement de
jeur animateur, M. Mondain, ancien élève de
notre école normale supérieure, et depuis plus
de trente ans installé à Tananarive.
M. Mondain est un de ces hommes dont un
Clet plus illustres collaborateurs du général Gal-
liéni disait en 1898 qu'il était parfaitement
capable de rendre les jésuites sympathiques.
M. Mondain a plus que tenu les espérances
que d aucuns mettaient en lui à cette époque
lointaine. 11 anime plus que jamais les missions
protestantes et, particulièrement. les missions
étrangères dans le sens le plus sectaire, le plus
intolérant, le plus tno génophobe. et pour tout
résumer, le plus contraire à r esprit français qui
te puisse imaginer.
Livré à lui-même, abandonné à ses propres
moyens, l'oeuvre regrettable que poursuit M.
Mondain depuis plus d'un quart de siècle
n'avait donné que des résultats insignifiants, -
Mais, à l'heure actuelle, son œuvre semble
prendre une vigueur jusqu' ici insoupçonnée.
Il en est bien ainsi si l'on en croit les plain-
tes que nous adressent des fidèles de la mission
protestante Tranozozoro.
Qu'est-ce que le Tranozozoro ? C'est une
dissidence. Un jour, un porteur indigène, en
difficulté avec un missionnaire, le quitta et
groupa autour de lui quelques amis. Ils bâtirent
un temple en joncs (d'où le nom de tranozo-
zoro) et constituèrent une petite église indé-
penoante. Comme à Madagascar, chaque tem-
ple abritait une école. ils fondèrent une école
e le général Galliéni accepta d' inaugurer le
13 juillet 1903. Le récit de cette inauguration
est contenu dans le Journal Officiel de Mada-
gascar du 18 juillet 1903 Nous citons :
« Le 13 courant, à neuf heures du matin,
41 invité par les membres de la secte dissidente
M Tranozèzorot le gouverneur général a inau-
M guré la nouvelle école créée par eux dans
« leur temple d'Ambatonakanga. Accompagné
« de MM. le capitaine Martin Panescose, son
« officier d'ordonnance ; Deschamps, chef du
« service de l'enseignement ; Carde, adminis-
« trateur adjoint, chef du premier bureau du
« gouvernement général ; Devaux, inspecteur
M de la circonscription scolaire centrale, et
« Berthier. administrateur-maire de Tanana-
« rive, il a - été reçu sur le seuil de l'école par
Il des notables indigènes et I instituteur du nou-
« vel établissement. La foule des Malgaches
it présents ont chanté la Marseillaise, à l'entrée
« du cortège officiel. Puis Rasanjy, gouver-
« neur principal de rlmerina, 1 instituteur et
« deux membres du Tranozozoro ont prononcé
« des allocutions pour remercier le Gouverneur
H général d'avoir bien voulu présider à r ou-
« verture de leur école, lui promettant que les
« leçons qu' y recevraient les enfants seraient
M conformes au récent programme d'instruction
« et l'assurant de leur attachement à la
« France. Dans sa réponse, après avoir affirmé
« la liberté de conscience, le chef de la colo-
« nie a félicité la secte de son initiative, en-
« gagé les indigènes à observer les prescrip-
« tions relatives à l'enseignement et exprimé,
« enfin, sa conviction de voir les enfants de-
« venir bons et fidèles sujets de la France. »
Ainsi donc. à ses débuts, dès sa naissance
même, le Tranozozoro reçoit la consécration
officielle du général Galliéni, ce qui est tout
'de même un parrainage marquant. e sais bien
que dès ce moment même, les missions protes-
tantes fulminèrent avec violence contre le libé-
ralisme du général Galliéni, et pour plus ample
information ie renvoie les lecteurs curieux. à
artide pubhé dans les Cahiers de la QUIn-
zaine du 14 août 1904 par M. Allier, alors
professeur à la Faculté protestante de Paris.
M. Allier ne reproche rien moins au grand
ef de Madagascar que d'avoir favorisé
« PEthiopianisme », c'est-à-dire un système
aboutissant à réserver l'évangélisation des po-
pulations indigènes à une élite indigène, à
l'exclusion de toute intervention européenne.
Le général Galliéni ne fut jamais très ému
des protestations de M. Allier ni de celles des
autres porte-parole des missions. Et, tout natu-
rellement. le mouvement « tranozozoro » se
développa tellement qu'aujourd hui ses adeptes
'eont des T ranobirib (temple en briques ! au
tieu de temple en joncs l) Ils essaient de ton-
!derd' autres églises hors de Tananarive, notam-
ment A Antamfotsy, près d Ambatolampy,
tout au moins y ont-ils des adeptes. Leur prosé-
lytisme aurait certainement connu des progrès
plus rapides si M. Mondain n'avait veillé au
'.am et s'il n'avait été prêt à tout mettre en
oeuvre contre une concurrence dangereuse. In-
tuent dans les sphères gouvernementales, il n a
pas hésité à susciter d innombrables difficultés
administratives aux fidèles de la secte rivale
pour les empêcher de célébrer les cérémonies
Su culte. A Antamfotsy, où doit régner une
lecte norvégienne, qui voit évidemment d'un
très mauvais œil une secte rivale venir chasser
ow ses terres, il a mobilisé chef de district et
aclainistrateur pour susciter les pires ennuis au
pasteur Rajohnson, délégué du Tranozozoro.
ne sais M MM. Gauthier et Jaulin sont bien
fan du rôle qu'ils ont joué en I occurrence t
̃ QTïuT oi qu'il en tait, »M tenons note ?*'
, JlI. eDt que les méthodes de œtOlÙaation
paraisse* Ille actuellement en vigueur dans
nos colonies, aussi bien à Madagascar, en
Indochine qu'en Afrique, semblent être infini-
ment moins libérales que celles qu'appliquaient
les prem ers pionniers de l'oeuvre colonisatrice
de la France, en particulier que celles inaugu-
rées dans la Grande lie par le général Gal-
liéni.
de A quoi cela tient-il ? Est-ce qu en présence
des difficultés économiques croissantes, est-ce
qu ei présence de certaines crises sociales, cer-
taines épaules ploieraient déjà sous le fardeau,
et que pour masquer momentanément leur im-
puissance, certains chefs responsables préfére-
raient la politique d'autorité à la politique de
collaboration confiante avec un élément indi-
gène qui, grâce à nous, à notre oeuvre civilisa-
trice, doit nécessairement évoluer rapidement ?
Avons-nous peur vraiment de voir les peuples
que nous nous appliquons à éduquer depuis des
années, approcher de la majorité, et faut-il
qu'à mesure que leur esprit, grâce à nous,
s'éveille, nous leur fassions moins crédit, que
nous ayons davantage recours à des mesures de
coercition ?
On le dirait à Madagascar, où l'on en est,
semble-t-il, à croire que l'Ethiopianisme est un
danger grave pour l'oeuvre française, où l' on
feint de croire, et où l'on croit peut-être vrai-
ment (ce qui est plus grave) que la parole de
Dieu, tirée de la Bible et répandue par un
pasteur indigène, a comme un avant-goût de
socialisme.
La bible de M. le Pasteur Rajohnson serait-
elle donc une simple préface au Capital de
ICarl Marx? Le Pape, chef cependant d'une
religion d' autorité , semble plus libéral quand il
passe l'anneau d' améthyste aux doigts d'hom-
mes jaune3 ou d'hommes noirs?
Tout au fond, je crois bien que M. le Gou-
verneur Cayla, pris par d'autres soucis, a eu
peu de loisirs pour approfondir l'histoire des
Tranozozoro.
Nous ne la dramatiserons pas pour notre
part. Cependant elle nous paraît symptomati-
que d'un état d'esprit très regrettable, état d'es-
prit résultant d'un mélange de crainte de
toute tendance au libre-examen, de phobie de
tout particularisme indigène, de sacro-sainte
horreur de tout ce qui peut de loin ou de
près prendre l'apparence de l'ombre d'un mou-
vement soi-disant socialiste.
En résumé, l'histoire malgache du Trano-
zozoro nous donnera l' occasion de rap peler
à certains personnages de l'entourage de M.
Cayla (toute proportion gardés d'ailleurs), le
mot de Tertullien.
« Le sang de martyrs est une semence de
chrétien. » Et nous leur donnerons pour finir
le profitable conseil de s'inspirer un peu mieux
des méthodes inaugurées à Madagascar par
Galliéni.
Gmorgeë Noue lie,
député de Saônc-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
i ire-jirèsidenl de ta < ommission des Mines
> .- (
Le commerce extérieur de la France
avec ses colonies
JANVIER 1932
Le tableau suivant donne la valeur comparée
des marchandises en provenance des colonies
et pays de protectorat importées en France
pendant les mois de janvier 1932 et 1931 :
Importations (en milliers de francs) :
1932 1931
Afrique Occidentale
française 30.415 25.788
Algér:e 250.592 230.004
Indochine 31.001 34.050
Madagascar et dépen-
dances 22.759 21.338
Maroc 36.131 14.657
Syrie (mand. franç.). 2.513 4.167
Tunisie 27.653 41.506
Autres colonies et pays
de protectorat 45.741 50.124
Totaux des colonies
françaises et pays de
protectorat, , , 446.805 421.634
Par rapport aux importations de janvier
1931, celles de janvier 1932 ont augmenté de
25.171 francs.
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination des colo-
nies et pays de protectorat pendant les mois de
janvier 1932 et 1931 :
Exportations (en milliers de francs) :
1932 1931
Afrique Occidentale
française 19.003 33.098
Algérie 272.407 335.102
Indochine 31.083 64.059
Madagascar et n.
dances .,. 24.136 26.531
Maroc 80.928 80.020
Syrie (mand. français).. 12-307 12.329
Tunisie 64.952 66.879
Autres colonies et pays
de protectorat. , 38.993 47.922
Totaux des colonies
françaises et pays de -~
protectorat 543.ee» 666.010
Par rapport aux exportabODa du mois de
janvier 1931, celles de janvier 1932 ont chai.
nué de 122.211 francs.
Une cité coloniale
internationale
EXPOSITION COLO-
NIALE était à l'a po-
gée de son magni-
fique succès, lors-
que M. Paul Bour-
- darie, membre du
Conseil supérieur
des Colonies, se-
crétaire perpétuel de VAcadémie des Scien-
ces Coloniales, mit sur pied un grandiose
projet.
Il s'agissait de la création, sur remplace-
ment de la défunte exposition de Vincarnes,
d'une Cité Coloniale Internationale.
Si VExposition fut une véritable victoire
de l'idée coloniale française, le projet de
M .Bourdarie en assure le lendemain glo-
rieux et durable.
tlussi, le 25 juillet dernier, M. Robert
Bos, Conseiller municipal de Paris, dépo-
sait à l'Hôtel de Ville la proposition sui-
vante :
- --
« Le Conseil,
« Sur la proposition de M. Robert Bos,
a Délibère :
a L'Administration est invitée à étudier,
proposer et réaliser d'if^gcucc^ avec le con-
cours de l'Etat français, des pays étralt-
gers et des gouvernements coloniaux, l'édi-
fication d'une Cité coloniale internationale
permanente sur l'emplacement et dès la fer-
meture de l'Exposition Coloniale actuelle.
« Signe : ROHKKT BOS. »
Cette conception représenterai!, évidem-
ment, un ensemble unii/ue ait monde. que M.
Bourdarie expose ainsi :
« Un musée permanent des Colonies ;
« Une Cité des Informations ;
« La Cité Coloniale Internationale, avec
sa tour de bronze et ses pavillons harmo-
nieusement groupés ;
« Un jardin zoologique qui puisse être
comparé à ceux de Londres et d'Anvers ;
« Et dans tin voisinage proche :
« L'Ecole coloniale devenue trop petite
dans Paris et qu'il faut reconstruire ;
« Le jardin colonial, devenu Institut Iltl-
tional d'agronomie coloniale, et où tant de
laboratoires disséminés dans Paris et peu
connus fourraient être installés, comme à
Keiu ;
« Cet ensemble constituerait une des Sloi-
res de Paris qui, par ce moyen, donnerait
à l'idée coloniale toute la place qui lui re-
vient dans l'économie universelle et dans la
conduite de l'humanité im.
Nous partageons tout à fait les larges
vues de M. Bourdarie et nous croyons, en
<'/ tM
effet, qu'une telle innovation n/lclrait pos-
sible une plus haute politique internationale
et coloniale.
Mais un failli nous semble des plus utiles
à éclaircir .- Quel serait, dans la Cité Colo-
niale Internationale, le sort de nos agences
coloniales ,) l'heure actueVe, disséminées
dans Paris ?
Qu' elles soient placées dans la Maison
des Colonies, Cité des Informations, ou ins
tallées dans les pavillons des colonies fran-
çaises : il im porte qu'on respecte l'autorité
responsable, /'autonomie de chaque agence•
et que leur outillage, si précaire jusqu'ici,
soit enfin doté de tons les moyens de ren-
seignements que la science, éi notre époque,
met à la disposition des hommes.
Nous ne pouvons, ici, qu'esquisser le ma
gnifique projet, de M. Bourdarie..Vous
souhaitons la rapidt, réalisation.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Aftaireg Etrangères.
) - -.. (:
A l'Epatant
La nouvelle salle de l' « Epatant » vient
de s'ouvrir pour l'Exposition annuelle de
peinture et de sculpture. Les portraitistes do-
minent : P. Chabas, avec un beau groupe de
Mme Edge et de ses enfants ; Guérand de
Scévola, toujours très artiste dans ses moindres
œuvres ; Jean-Gabriel Domergue avec le por-
trait nautique de Virginie Hériot, Etchéverry.
Cyprien Boulet ; Jules Cayron, avec le por-
trait de Mme la Duchesse de Guise. Une pe-
tite rétrospective du regretté Dagnan-Bouveret
et une figure intelligente de M. Cambon, par
Marcel Baschet, qui fait actuellement à la
Galerie Charpentier une magistrale exposition
de portraits d'hommes célèbres.
Quelques sujets coloniaux : des cavaliers
marocains et un marché aux poteries de Safi,
par Edouard Doigneau ; des vues de 1 unis,
par A. Aublet ; une plage de Tanger, par
Wauters ; des vues du sud-marocain, par Zie-
gler ; un coin de l'Exposition coloniale, par
Koechlin-Schwartz, un ballet chinois d'André
Humbert et des palangriers à Alger, par Paul
jobert.
Tamaris.
>--4+. (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Le duc et la duchesse de Brabant et le
baron Philippe de Rothschild, venant du
Siam, se sont rencontrés à la frontière d'In-
dochine et descendent de compagnie, sous la
conduite du prince de Laos, les rapides du
Mékong en pirogue. Le prince héritier et la
princesse royale de Belgique poursuivent
sans incident leur voyage sur Hanoï. Us
voyagent sous le nom de comte et comtesse
de Rfthy, ils seront le 9 avril dans la ca-
pitale de Célètes, venant de MaDine.
Dans les Commissions
A LA CRAMBARW
A LA COIIIIIIIIOII - L'AORICULTUBB
La protection de la laine française
La Commission de l'Agriculture de la
Chambre a entendu les délégués du Comité
central de la laine et de l'Union ovine de
France sur les propositions tendant, soit à
l'établissement d'une prime à la production,
soit à l'institution de mesures de protection
de la laine produite en France et dans les
colonies.
La Commission a adopté l'avis de M.
Guichard défavorable au rapport sur la ré-
pression des fraudes dans la vente de la
soie et sur la dénomination des tissus de
soie, et favorable à l'adoption du texte du
Sénat, tendant à définir légalement la soie
et à réprimer la fraude dans le commerce
des fils et tissus de soie.
) e.. (
L'emprunt marocain
La Commission interministérielle qui se réu-
nit en ce moment au Quai d'Orsay pour exa-
m ner le projet d'emprunt marocain en vue de
l'équipement économique et social de l'em-
prunt chérifien, finira cette semaine l'examen
des propositions de l'Administration du Pro-
tectorat.
M. Lucien Saint, qui partie paît à ces réunions
dont faisaient partie les hauts fonctionnaires du
Ministère des Affaires étrangères et du Minis-
tère des Finances, a fat adopter son pro-
gramme sur lequel nous reviendrons prochaine-
ment..
M. André Tardieu, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, déposera sur
le bureau de la Chambre le projet de loi com-
portant la réalisation du programme élaboré
par M. Lucien Saint.
) - L-
Au Conseil des Ministres
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
M. de Chappedelaine, ministre des Colo-
nies. a fourni au Conseil des renseignements
sur les effets du cyclone qui a ravage la Nou-
velle-Calédonie.
> m*m <–
M. Mahieu reçoit M. Carde
- oe
M. Mahieu a conféré mardi avec M. Carde.
Gouverneur général de l'Algérie, sur la situa-
tion générale en Algérie, particulièrement au
point de vue ifnancier.
> ;
RUE OUDINOT'
Les projets de lois à l'étude
J., Projet de loi autorisant le Gouvernement
général de l'Indochine à tlouscrire à la Caisse
des Dépôts et Consignations un emprunt de
trésorerie de 250 millions ;
2° Projet de loi accordant à la colonie de
La Réunion qui vient d'être si durement éprou-
vée une subvention de 75.000.000 ;
Dans le même temps, le ministre entend
mener à bien les négociations ouvertes avec le
Crédit National pour l' octroi aux planteurs et
us'niers de cette même possession d'un prêt de
80.000.000 à intérêts modérés ;
3" Projet de loi autorisant le gouvernement
général de l'A.O. F. à contracter auprès de
la Caisse des dépôts et consignations un em-
prunt de 200.000.000.
4" Projet de loi instituant en Indochine un
service des prêti fonciers ;
5° Projet de toi accordant à la Guyane une
subvention de 3 millions ;
6" Projet de loi (en instance devant le Sé-
nat) portant approbation d'une convention pas-
sée avec la Banque de l'A. O. F
> ..e <
A l'Académie de Médecine
Elections
L'Académie a procédé à l'élection de deux
correspondants nationaux dans la section d'hy-
giène. Au premier tour de scrutin est élu :
M. Blanc, directeur de rinatitut Pasteur de
Casablanca.
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
Les dég&ta du cyclone
Suivant un télégramme de Nouméa, la
tornade (lu 24 février a détruit des exploita-
tions dans l'île d'Epi aux Nouvelles-Hé-
brides,
Trois centres agricoles importants en
Nouvelle-Calédonie ont particulièrement
souffert.
> «:
L'antenne coloniale
̃
Retransmission de l'Opéra d'Alger
Le 16 mars, la section d'Aller retransmettra
la soirée organisée à l'Opéra d Alger en l hon-
neur du Centenaire de Goethe, le grand poète
allemand.
> (
Dépêches de l'Indochine
Exportation de ris de Saigon
I.I?S exportations de riz et dérivés de Sai-
90n pendant la troisième décade de février
ont atteint 38.375 tonnes.
Le Firmland est parti le 28 lévrier avec :
Pour Marseille : Riz blanc, 450 tonnes ;
brisures, 75 tonnes.
Pour Le Haute ; RU blanc, 1.675 (. ; bri-
sures, 682 t. ; farines, 100 I.
Put4r Dunkerque ; Ri* OIlMc;, tal t. ; bri-
sures, MS? f.
Indopftcifl
Pour l'agriculture du Maroc
Justement préoccupé de la crise traversée par
r Agriculture, le Gouvernement marocain a pris
depuis quelques ariées plusieurs mesures excel-
lentes pour venir en aide aux colons. Rappe-
lons-les brièvement :
Nous ne dirons rien des primes accordées à
certaines cultures et du dégrèvement fiscal
consenti en leur faveur, par exemple, pour les
cultures mécaniques ou celle des oliviers ; il en
va de même dans beaucoup d'autres pays ; mais
il y a les crédits à court, à moyen et à long
terme dont peuvent bénéficier les agriculteurs :
et cela, c'est mieux. Depuis le 29 octobre
1924, un colon peut obtenir de la Caisse des
prêts immobiliers, des prêts qui peuvent s'éle-
ver à 60 0 0 de la valeur expertisée. Il y a en-
core l'organisation des Docks Silos Coopératifs
qui ont perfectionné ce qui se pratiquait en Al-
gérie et en Tunisie. Chaque Sociétaire au mo-
ment du stockage de ses grains dans ces docks,
reçoit une avance voisine de 75 010 de la va-
leur de ses marchandises. Cette avance est virée
au crédit de son compte à la Caisse de Crédit
Régional, et le règlement s'effectue en fin
d'exercice sur la base du prix moyen de vente
et des frais exposés. On arrive ainsi a régula-
riser, autant que faire se peut, les cours d'un
exercice sur un autre.
Ce n est pas tout : en 1930, le Protectorat
avait organisé une Caisse de Crédit, en faveur
des colons victimes des désastres acridiens. En
1931, ce crédit a été transformé en un systè-
me de protection permanent contre les risques
agricoles ou économiques. Le Protectorat a tenu
tout d'abord à sauver les colons qui avaient
acheté à crédit leur matériel, ce qui était le cas
pour 80 ou 90 (:, des habitants du bled. Arri-
vés à échéance. les trois quarts d'entre eux ne
pouvaient pas faire face à leur dette. Le Pro-
tectorat a garanti moyennant un abaissement de
8 consenti par les vendeurs, les colons ayant
souscrit des billets à long terme correspondants
au - montant de leurs dettes. -
Les caisses de crédit agricole indigène asso-
cient la distribution du crédit à la formation
d' une épargne indigène. Par les avances ainsi
faites à l' Agriculture, le Gouvernement est de-
venu pour ainsi dire le commanditaire d' une des
branches principales de l'économie chérifienne
et la caisse centrale de crédit agricole est un
organe de contrôle de crédit à la colonisation.
Dans la pensée des créateurs de cet ensemble
d organisme, les sommes ainsi avancées doivent
devenir la source de recettes nouvelles qui ali-
menteront le budget chérifien lui-même.
Aussi est-il indispensable que cette aide et
cette assistance ne soient accordées qu'à bon
escient, c 'est-à-dire, à des gens justifiant d'une
parfaite honorabilité et de connaissances techni-
que. suffisantes pour mener leur industrie agri-
cole convenablement. Ce rôle de contrôle, nous
venons de le dire, appartient à la Caisse Cen-
trale de Crédits Agricoles.
Pour que la prospérité agricole soit réelle et
e ffective, il faudrait que le pays tout entier
S enrichisse, que r on constitue un marché inté-
rieur des céréales, qu'il y ait une industrialisa-
tion de tous les produits de r agriculture, car
tout se tient en matière d'économie politique.
Cela est encore à organiser.
Il n en est pas moins vrai que le Maroc, par
les mesures déjà prises, avait montré qu'il en-
tendait rester en bonne place dans la marche au
progrès. Malheureusement, il n' est pas prouvé
que tout cet effort soit suffisant. Il ne servirait
à rien, en effet, de se le dissimuler, la situation
générale n' est pas aussi satisfaisante qu'on le
souhaiterait. Il y aura des défaillants, malgré
les secours dé;à donnés parmi les colons. Les
phosphates ont vu cette année leurs ventes di-
minuer dans des proportions effroyables, plus
de moitié : les chemins de fer connaissent l'ap-
préhension des trains partant, sinon vides, tout
au moins avec charges réduites. Il y a crise,
c. est incontestable. Le Maroc en sortira sûre-
ment, une fois de plus, victorieusement, mais il
ne faut pas méconnaître les difficultés de la
période qu'il traverse, comme toutes les nations
du monde d'ailleurs.
Louis Le Barbier.
Au Conseil d9État
l'
Etablissements français de l'Océanie
Annulation d'une décision du Gouverneur
et Rejet de la requête d'un fonctionnaire.
A la requête de M. Crève-Cœur, commis
principal de 3" classe du secrétariat général
«les établissements français de l'Océanie, le
Conseil d'Etat a annulé une décision en
date du 24 mars 1929 par laquelle le Gou.
verneur a admis M. Vernon, par permuta-
tion, dans le cadre local dudit secrétariat
général.
Attendu.
Que M. Hoareau, avec qui M. V«rnon a
permuté, était commis de 2a classe., dès
lors, M. Vernon, commis principal de 3*
classe, ne pouvait par voie de permutation
être appelé à remplacer qu'on consentant
à n'occuper qu'un emploi de commis de
26 classe, que M. Crève-Co'ur est des lors
fondé à soutenir que le Gouverneur a ex-
cédé ses pouvoirs en l'anectant, par permu-
taticn, avec M. lloareau à un emploi d'un
gracie supérieur à celui tenu par ce dernier.
D'autre part, 'le Conseil d'Etat a rejeté la
requête que le même M. Crève-Cœur avait
présentée, aux fins d'annulation d'une dé-
cision en date dt 30 janvier 1929, par la-
quelle le Gouverneur général a omis d'ins-
criie le requérant au tableau d'avancement
de 1929.
Attendu. que l'inscription au tableau
d'avancement n'est pas un droit pour les
agents ayant - l'ancienneté suffisante.
.l .a Commission compétente est libre de
n'y faire figurer que ceux des agents qui
remplissent les conditions voulues et qu'elle
estime mériter un avancement en cours
d'année.
Ainsi, en omettant de porter le requérant
au tableau d'avancement arrêté par lui, le
31 janvier 1929, le Gouverneur n'a violé
aucun droit dont puisse se prévaloir le re.
quérant.
D'où rejet de la requête présentée par ce-
lui-ci.
La colonisation français*
de la Nouvelle-Calédonie
4
par ses agriculteurs
anciens combattants
par le COMMANDANT L,u>ORTa
Depuis le à4 septembre 1853, da.te à fefr-
quelle la France a pris possession de fi.
Nouvelle-Calédonie, tous les gouverneur*
qui ont administré cette colonie ont cherché
à y introduire une population de race blaD.
che pour y mettre en valeur les richesses
que la nature y a prodiguées. Malgré leun
eitorts et les sucièa de quelques-uns il n'y
a encore en Nouveile-Cakdonie que 57.165
habitants d'aprts le recensement effectué te
icr juillet dernier compienant 17.213 habi-
tants de race blanche, 28.502 indigcnes et
11.448 habitants de couleur immigrés dont
le plus grand nombre est employé commue
niam-u'auvre.
C'est vraiment trop peu pour l'occupation
d'un territoire grand comme deux fois et
demi celui de la Corse à laquelle la Nou-
velle-Calédonie peut être comparée. 11 y :L
eu eilet, en Corse, 289.&JO habitants pour
une superficie de 844 323 hectaies et en Nou-
velle-Calédonie il n'y en a que 57.1O5 pour
2.000.000 (deux milliona) d'hectares. Il y a
donc beaucoup de terres disponibles pour
être mises à la disposition des immigrante
qui voudront aller s'y installer. Laduma-
ble climat de cette cohmie et la fertilité <%
son sol sont de nature à y attirer une nom.
breuse population lorsque ces (lualit(; et
les avantages que les occupants peuvent ea
retirer seront connus.
Si le nombre des immigrants a été jusqu'à
ce jour aussi restieint c ct que pour aller
s'installer dans une colonie nouvelle et y
créer un établissement sur des teriains quui
n'ont jamais été mis en valeur. il est indis-
pensable de remplir certaines conclltloa.
qui ne peuvent tue éludées sous peine dit
courir à un insuccès piesquc certain.
Les immigrants recherchés par tous le»
iiouvetneurs ont Cte, sont et seiont uestinfiji
a la crlatioll d'entreprises agricoles nou-
velles. Or, pour créer des établissements cfti
cette nature, il faut tonnaitte les travaux
de la L'ne, avoir des lessources pouf Ici
exécuter et pouvoir attendre les ptoduifi
qu'ils doivent donner,
Jusqu'à présent le plus grand nombre rfc*
immigrants venus de France n'avaient ja-
mais pratiqué la culture de la terre et
n'avaient d'autres ressources qu'un petit ca-
pital de cinq mille francs qui, le plus soi*-
l'nt, avait été dépensé en cours de route et
n'existait plus à l'arrivée dans la colonie.
l'our quelques-uns ce capital n'avait jamais
existé.
Aussi, dès leur arrivée en Nouvelle-Calé-
donie, ces immigrants sans argent, qui ob-
tenaient des concessions de terrain dont ihs
ne pouvaient devenir propriétaires qu'api
avoir rempli les engagements auxquels ils
avaient à souscihe Kvam de s'y installer,
étaient obligés de rechercher des crédits eh
s'adiessant aux maisons de commerce ch :
Nouméa qui voulaient bien leur faite des
avances. Ce n'est qu'après les avoir obrp.
nus à des conditions très onéreuses (p^vs
moins de 12 l'an), que ces nouveaux ci>-
lons pouvaient réaliser l'entreprise agricofe
pour laquelle ils étaient venus.
- Si tous les immigrants arrivés en NOtlvcUe.
Calédonie depuis que nous l'occupons n'oat
pas réussi dans leurs tntrepiises, quelques-
uns oiit arrivés à une situation très hunor".
ble. Ils ont constitué des domaines et ih;
ont tondé îles familles qui font l'honneur
de la rolonie. Us sont une pieuve vivante
des résukati qu'on peut obtenir p.u le trtt,
vail dans ce pays piivilégté.
Le petit nombre d'habitants de ta coloniw
ne lui permettant plus, à l'époque de crise
où nous sommes, de produire suttt-iamrmnt
pour subvenir aux fiais de l'outil!.igo dor.t
elle a besoin pour sa production M. le Gou-
verneur Guyon, d' accoid avec le Lonseii
général a décidé de faire un nouvel appel à
l'immigration pour augmenter la poVula-
tion calédonienne et créer de nouveau*
établissements «igrii olem. Un piogiamme
agraire a été établi. Il a été soumis an
Conseil général. Sa réalisation est en ,'e
moment i l'étude. Il s'agit maintenant ih:
se mettre à la recherche d'agliculteurs
français qui veuillent aller s établir en
Nouvelle-Calédonie et de ne Dlus commettio
les erreurs du passé en introduisant dans U
colonie des gens sans ressources et ne con-
naissant rien des travaux de la terre.
M. le Gouxerneur Guyon qui gouverne
cette colonie depuis sept ans, qui la connaît
bien et qui t'aime bien, est entré pour ce h*
en relations avec l'Office National dl
, (- eiN at ioiia 1 (1 .'1
Combattant, auquel tous les anciens combat-
tants sont rattachés et il a fait connaitie :'\
cette institution qui relève du Ministère des
Pensions les conditions auxquelles la Nou-
velle-Calédonie est disposée >\ donner dos
terrains aux anciens combattants agricul-
teurs qui demanderont à s'y installer.
Après avoir examiné cette proposition,
l'Ottire National du Combattant a décidé cb;
faire aux anciens combattants qui voudront
y aller les avances nécessaires pour y cons-
tituer des domaines agricoles et il a affecté
a ces avances pour 1 année 1931 un crédit
de 700.000 francs (sept cent mille fraïus)
pour l'installation à la terre de dix combat
tants dont cinq métropolitains et cinq calé-
doniens. Pareille somme doit ctre accordée
pour 1932.
Si les résultats de cette cofonisation sont
satisfaisants, des crédita plus imposants
seront accordés pour d'autres installations.
Les avantages que l'Office National offr.,
aux anciens combattants et loi engagements
essentiels que ceux-ci auiont l souscrira
sont indiqués comme il suit :
,1; I.cs avances constituent un prêt paya-
hlr. en cinq tranches annuelles et sera rem-
boursable en quinze ans h p.» tir de la cin-
quième année. 11 pourra atteindre jusqu à
75-ooo francs, son montant étant fixé d'après
le capital reconnu nécessaire à l'empruncu.
pour réussir et l'apport Peisonnet de \:r
dernier. Ce prêt sera productif d'un intérêt
à
à h) Il sera alloué à chacun des touvtMui
• olons, à titre gratuit, un lot rfe 15 *«cfarrs
JQUMftL JPOTIDIEN
Riémdion & Administration.
S4, RU » UteIM«
PARIS en
qmàm. s touvm leffl
RICHKLIKU 07-M
Les Annales Coloniales
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On s'abonne mm Irml»
tout Im bureau* de posta.
Le Tranozozoro
..a C
HISTOIRE MALGACHE -,
Mon courrier est depuis quelques mois en-
combré par de véhémentes protestations contre
certains actes d'intolérance religieuse qui ont
pour théâtre la grande île de Madagascar.
Contrairement à ce que d' aucuns pourraient
croire, ces actes répréhensibles ne sont en au-
cune façon imputables à la Société de Jésus 1
Ils lie sont pas non plus l'oeuvre d une autre
congrégation catholique. Les auteurs des atten-
tata à la liberté de conscience qui nous sont
signalés sont les drigeants des missions protes-
tantes, en particulier des missions étrangères
anglaise et norvégienne, et principalement de
jeur animateur, M. Mondain, ancien élève de
notre école normale supérieure, et depuis plus
de trente ans installé à Tananarive.
M. Mondain est un de ces hommes dont un
Clet plus illustres collaborateurs du général Gal-
liéni disait en 1898 qu'il était parfaitement
capable de rendre les jésuites sympathiques.
M. Mondain a plus que tenu les espérances
que d aucuns mettaient en lui à cette époque
lointaine. 11 anime plus que jamais les missions
protestantes et, particulièrement. les missions
étrangères dans le sens le plus sectaire, le plus
intolérant, le plus tno génophobe. et pour tout
résumer, le plus contraire à r esprit français qui
te puisse imaginer.
Livré à lui-même, abandonné à ses propres
moyens, l'oeuvre regrettable que poursuit M.
Mondain depuis plus d'un quart de siècle
n'avait donné que des résultats insignifiants, -
Mais, à l'heure actuelle, son œuvre semble
prendre une vigueur jusqu' ici insoupçonnée.
Il en est bien ainsi si l'on en croit les plain-
tes que nous adressent des fidèles de la mission
protestante Tranozozoro.
Qu'est-ce que le Tranozozoro ? C'est une
dissidence. Un jour, un porteur indigène, en
difficulté avec un missionnaire, le quitta et
groupa autour de lui quelques amis. Ils bâtirent
un temple en joncs (d'où le nom de tranozo-
zoro) et constituèrent une petite église indé-
penoante. Comme à Madagascar, chaque tem-
ple abritait une école. ils fondèrent une école
e le général Galliéni accepta d' inaugurer le
13 juillet 1903. Le récit de cette inauguration
est contenu dans le Journal Officiel de Mada-
gascar du 18 juillet 1903 Nous citons :
« Le 13 courant, à neuf heures du matin,
41 invité par les membres de la secte dissidente
M Tranozèzorot le gouverneur général a inau-
M guré la nouvelle école créée par eux dans
« leur temple d'Ambatonakanga. Accompagné
« de MM. le capitaine Martin Panescose, son
« officier d'ordonnance ; Deschamps, chef du
« service de l'enseignement ; Carde, adminis-
« trateur adjoint, chef du premier bureau du
« gouvernement général ; Devaux, inspecteur
M de la circonscription scolaire centrale, et
« Berthier. administrateur-maire de Tanana-
« rive, il a - été reçu sur le seuil de l'école par
Il des notables indigènes et I instituteur du nou-
« vel établissement. La foule des Malgaches
it présents ont chanté la Marseillaise, à l'entrée
« du cortège officiel. Puis Rasanjy, gouver-
« neur principal de rlmerina, 1 instituteur et
« deux membres du Tranozozoro ont prononcé
« des allocutions pour remercier le Gouverneur
H général d'avoir bien voulu présider à r ou-
« verture de leur école, lui promettant que les
« leçons qu' y recevraient les enfants seraient
M conformes au récent programme d'instruction
« et l'assurant de leur attachement à la
« France. Dans sa réponse, après avoir affirmé
« la liberté de conscience, le chef de la colo-
« nie a félicité la secte de son initiative, en-
« gagé les indigènes à observer les prescrip-
« tions relatives à l'enseignement et exprimé,
« enfin, sa conviction de voir les enfants de-
« venir bons et fidèles sujets de la France. »
Ainsi donc. à ses débuts, dès sa naissance
même, le Tranozozoro reçoit la consécration
officielle du général Galliéni, ce qui est tout
'de même un parrainage marquant. e sais bien
que dès ce moment même, les missions protes-
tantes fulminèrent avec violence contre le libé-
ralisme du général Galliéni, et pour plus ample
information ie renvoie les lecteurs curieux. à
artide pubhé dans les Cahiers de la QUIn-
zaine du 14 août 1904 par M. Allier, alors
professeur à la Faculté protestante de Paris.
M. Allier ne reproche rien moins au grand
ef de Madagascar que d'avoir favorisé
« PEthiopianisme », c'est-à-dire un système
aboutissant à réserver l'évangélisation des po-
pulations indigènes à une élite indigène, à
l'exclusion de toute intervention européenne.
Le général Galliéni ne fut jamais très ému
des protestations de M. Allier ni de celles des
autres porte-parole des missions. Et, tout natu-
rellement. le mouvement « tranozozoro » se
développa tellement qu'aujourd hui ses adeptes
'eont des T ranobirib (temple en briques ! au
tieu de temple en joncs l) Ils essaient de ton-
!derd' autres églises hors de Tananarive, notam-
ment A Antamfotsy, près d Ambatolampy,
tout au moins y ont-ils des adeptes. Leur prosé-
lytisme aurait certainement connu des progrès
plus rapides si M. Mondain n'avait veillé au
'.am et s'il n'avait été prêt à tout mettre en
oeuvre contre une concurrence dangereuse. In-
tuent dans les sphères gouvernementales, il n a
pas hésité à susciter d innombrables difficultés
administratives aux fidèles de la secte rivale
pour les empêcher de célébrer les cérémonies
Su culte. A Antamfotsy, où doit régner une
lecte norvégienne, qui voit évidemment d'un
très mauvais œil une secte rivale venir chasser
ow ses terres, il a mobilisé chef de district et
aclainistrateur pour susciter les pires ennuis au
pasteur Rajohnson, délégué du Tranozozoro.
ne sais M MM. Gauthier et Jaulin sont bien
fan du rôle qu'ils ont joué en I occurrence t
̃ QTïuT oi qu'il en tait, »M tenons note ?*'
, JlI. eDt que les méthodes de œtOlÙaation
paraisse* Ille actuellement en vigueur dans
nos colonies, aussi bien à Madagascar, en
Indochine qu'en Afrique, semblent être infini-
ment moins libérales que celles qu'appliquaient
les prem ers pionniers de l'oeuvre colonisatrice
de la France, en particulier que celles inaugu-
rées dans la Grande lie par le général Gal-
liéni.
de A quoi cela tient-il ? Est-ce qu en présence
des difficultés économiques croissantes, est-ce
qu ei présence de certaines crises sociales, cer-
taines épaules ploieraient déjà sous le fardeau,
et que pour masquer momentanément leur im-
puissance, certains chefs responsables préfére-
raient la politique d'autorité à la politique de
collaboration confiante avec un élément indi-
gène qui, grâce à nous, à notre oeuvre civilisa-
trice, doit nécessairement évoluer rapidement ?
Avons-nous peur vraiment de voir les peuples
que nous nous appliquons à éduquer depuis des
années, approcher de la majorité, et faut-il
qu'à mesure que leur esprit, grâce à nous,
s'éveille, nous leur fassions moins crédit, que
nous ayons davantage recours à des mesures de
coercition ?
On le dirait à Madagascar, où l'on en est,
semble-t-il, à croire que l'Ethiopianisme est un
danger grave pour l'oeuvre française, où l' on
feint de croire, et où l'on croit peut-être vrai-
ment (ce qui est plus grave) que la parole de
Dieu, tirée de la Bible et répandue par un
pasteur indigène, a comme un avant-goût de
socialisme.
La bible de M. le Pasteur Rajohnson serait-
elle donc une simple préface au Capital de
ICarl Marx? Le Pape, chef cependant d'une
religion d' autorité , semble plus libéral quand il
passe l'anneau d' améthyste aux doigts d'hom-
mes jaune3 ou d'hommes noirs?
Tout au fond, je crois bien que M. le Gou-
verneur Cayla, pris par d'autres soucis, a eu
peu de loisirs pour approfondir l'histoire des
Tranozozoro.
Nous ne la dramatiserons pas pour notre
part. Cependant elle nous paraît symptomati-
que d'un état d'esprit très regrettable, état d'es-
prit résultant d'un mélange de crainte de
toute tendance au libre-examen, de phobie de
tout particularisme indigène, de sacro-sainte
horreur de tout ce qui peut de loin ou de
près prendre l'apparence de l'ombre d'un mou-
vement soi-disant socialiste.
En résumé, l'histoire malgache du Trano-
zozoro nous donnera l' occasion de rap peler
à certains personnages de l'entourage de M.
Cayla (toute proportion gardés d'ailleurs), le
mot de Tertullien.
« Le sang de martyrs est une semence de
chrétien. » Et nous leur donnerons pour finir
le profitable conseil de s'inspirer un peu mieux
des méthodes inaugurées à Madagascar par
Galliéni.
Gmorgeë Noue lie,
député de Saônc-et-Loire,
Vice-président de la Commission des Colonies,
i ire-jirèsidenl de ta < ommission des Mines
> .- (
Le commerce extérieur de la France
avec ses colonies
JANVIER 1932
Le tableau suivant donne la valeur comparée
des marchandises en provenance des colonies
et pays de protectorat importées en France
pendant les mois de janvier 1932 et 1931 :
Importations (en milliers de francs) :
1932 1931
Afrique Occidentale
française 30.415 25.788
Algér:e 250.592 230.004
Indochine 31.001 34.050
Madagascar et dépen-
dances 22.759 21.338
Maroc 36.131 14.657
Syrie (mand. franç.). 2.513 4.167
Tunisie 27.653 41.506
Autres colonies et pays
de protectorat 45.741 50.124
Totaux des colonies
françaises et pays de
protectorat, , , 446.805 421.634
Par rapport aux importations de janvier
1931, celles de janvier 1932 ont augmenté de
25.171 francs.
Voici maintenant comment se comparent les
exportations françaises à destination des colo-
nies et pays de protectorat pendant les mois de
janvier 1932 et 1931 :
Exportations (en milliers de francs) :
1932 1931
Afrique Occidentale
française 19.003 33.098
Algérie 272.407 335.102
Indochine 31.083 64.059
Madagascar et n.
dances .,. 24.136 26.531
Maroc 80.928 80.020
Syrie (mand. français).. 12-307 12.329
Tunisie 64.952 66.879
Autres colonies et pays
de protectorat. , 38.993 47.922
Totaux des colonies
françaises et pays de -~
protectorat 543.ee» 666.010
Par rapport aux exportabODa du mois de
janvier 1931, celles de janvier 1932 ont chai.
nué de 122.211 francs.
Une cité coloniale
internationale
EXPOSITION COLO-
NIALE était à l'a po-
gée de son magni-
fique succès, lors-
que M. Paul Bour-
- darie, membre du
Conseil supérieur
des Colonies, se-
crétaire perpétuel de VAcadémie des Scien-
ces Coloniales, mit sur pied un grandiose
projet.
Il s'agissait de la création, sur remplace-
ment de la défunte exposition de Vincarnes,
d'une Cité Coloniale Internationale.
Si VExposition fut une véritable victoire
de l'idée coloniale française, le projet de
M .Bourdarie en assure le lendemain glo-
rieux et durable.
tlussi, le 25 juillet dernier, M. Robert
Bos, Conseiller municipal de Paris, dépo-
sait à l'Hôtel de Ville la proposition sui-
vante :
- --
« Le Conseil,
« Sur la proposition de M. Robert Bos,
a Délibère :
a L'Administration est invitée à étudier,
proposer et réaliser d'if^gcucc^ avec le con-
cours de l'Etat français, des pays étralt-
gers et des gouvernements coloniaux, l'édi-
fication d'une Cité coloniale internationale
permanente sur l'emplacement et dès la fer-
meture de l'Exposition Coloniale actuelle.
« Signe : ROHKKT BOS. »
Cette conception représenterai!, évidem-
ment, un ensemble unii/ue ait monde. que M.
Bourdarie expose ainsi :
« Un musée permanent des Colonies ;
« Une Cité des Informations ;
« La Cité Coloniale Internationale, avec
sa tour de bronze et ses pavillons harmo-
nieusement groupés ;
« Un jardin zoologique qui puisse être
comparé à ceux de Londres et d'Anvers ;
« Et dans tin voisinage proche :
« L'Ecole coloniale devenue trop petite
dans Paris et qu'il faut reconstruire ;
« Le jardin colonial, devenu Institut Iltl-
tional d'agronomie coloniale, et où tant de
laboratoires disséminés dans Paris et peu
connus fourraient être installés, comme à
Keiu ;
« Cet ensemble constituerait une des Sloi-
res de Paris qui, par ce moyen, donnerait
à l'idée coloniale toute la place qui lui re-
vient dans l'économie universelle et dans la
conduite de l'humanité im.
Nous partageons tout à fait les larges
vues de M. Bourdarie et nous croyons, en
<'/ tM
effet, qu'une telle innovation n/lclrait pos-
sible une plus haute politique internationale
et coloniale.
Mais un failli nous semble des plus utiles
à éclaircir .- Quel serait, dans la Cité Colo-
niale Internationale, le sort de nos agences
coloniales ,) l'heure actueVe, disséminées
dans Paris ?
Qu' elles soient placées dans la Maison
des Colonies, Cité des Informations, ou ins
tallées dans les pavillons des colonies fran-
çaises : il im porte qu'on respecte l'autorité
responsable, /'autonomie de chaque agence•
et que leur outillage, si précaire jusqu'ici,
soit enfin doté de tons les moyens de ren-
seignements que la science, éi notre époque,
met à la disposition des hommes.
Nous ne pouvons, ici, qu'esquisser le ma
gnifique projet, de M. Bourdarie..Vous
souhaitons la rapidt, réalisation.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de la Commission
Sénatoriale des Aftaireg Etrangères.
) - -.. (:
A l'Epatant
La nouvelle salle de l' « Epatant » vient
de s'ouvrir pour l'Exposition annuelle de
peinture et de sculpture. Les portraitistes do-
minent : P. Chabas, avec un beau groupe de
Mme Edge et de ses enfants ; Guérand de
Scévola, toujours très artiste dans ses moindres
œuvres ; Jean-Gabriel Domergue avec le por-
trait nautique de Virginie Hériot, Etchéverry.
Cyprien Boulet ; Jules Cayron, avec le por-
trait de Mme la Duchesse de Guise. Une pe-
tite rétrospective du regretté Dagnan-Bouveret
et une figure intelligente de M. Cambon, par
Marcel Baschet, qui fait actuellement à la
Galerie Charpentier une magistrale exposition
de portraits d'hommes célèbres.
Quelques sujets coloniaux : des cavaliers
marocains et un marché aux poteries de Safi,
par Edouard Doigneau ; des vues de 1 unis,
par A. Aublet ; une plage de Tanger, par
Wauters ; des vues du sud-marocain, par Zie-
gler ; un coin de l'Exposition coloniale, par
Koechlin-Schwartz, un ballet chinois d'André
Humbert et des palangriers à Alger, par Paul
jobert.
Tamaris.
>--4+. (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Le duc et la duchesse de Brabant et le
baron Philippe de Rothschild, venant du
Siam, se sont rencontrés à la frontière d'In-
dochine et descendent de compagnie, sous la
conduite du prince de Laos, les rapides du
Mékong en pirogue. Le prince héritier et la
princesse royale de Belgique poursuivent
sans incident leur voyage sur Hanoï. Us
voyagent sous le nom de comte et comtesse
de Rfthy, ils seront le 9 avril dans la ca-
pitale de Célètes, venant de MaDine.
Dans les Commissions
A LA CRAMBARW
A LA COIIIIIIIIOII - L'AORICULTUBB
La protection de la laine française
La Commission de l'Agriculture de la
Chambre a entendu les délégués du Comité
central de la laine et de l'Union ovine de
France sur les propositions tendant, soit à
l'établissement d'une prime à la production,
soit à l'institution de mesures de protection
de la laine produite en France et dans les
colonies.
La Commission a adopté l'avis de M.
Guichard défavorable au rapport sur la ré-
pression des fraudes dans la vente de la
soie et sur la dénomination des tissus de
soie, et favorable à l'adoption du texte du
Sénat, tendant à définir légalement la soie
et à réprimer la fraude dans le commerce
des fils et tissus de soie.
) e.. (
L'emprunt marocain
La Commission interministérielle qui se réu-
nit en ce moment au Quai d'Orsay pour exa-
m ner le projet d'emprunt marocain en vue de
l'équipement économique et social de l'em-
prunt chérifien, finira cette semaine l'examen
des propositions de l'Administration du Pro-
tectorat.
M. Lucien Saint, qui partie paît à ces réunions
dont faisaient partie les hauts fonctionnaires du
Ministère des Affaires étrangères et du Minis-
tère des Finances, a fat adopter son pro-
gramme sur lequel nous reviendrons prochaine-
ment..
M. André Tardieu, président du Conseil,
ministre des Affaires étrangères, déposera sur
le bureau de la Chambre le projet de loi com-
portant la réalisation du programme élaboré
par M. Lucien Saint.
) - L-
Au Conseil des Ministres
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
M. de Chappedelaine, ministre des Colo-
nies. a fourni au Conseil des renseignements
sur les effets du cyclone qui a ravage la Nou-
velle-Calédonie.
> m*m <–
M. Mahieu reçoit M. Carde
- oe
M. Mahieu a conféré mardi avec M. Carde.
Gouverneur général de l'Algérie, sur la situa-
tion générale en Algérie, particulièrement au
point de vue ifnancier.
> ;
RUE OUDINOT'
Les projets de lois à l'étude
J., Projet de loi autorisant le Gouvernement
général de l'Indochine à tlouscrire à la Caisse
des Dépôts et Consignations un emprunt de
trésorerie de 250 millions ;
2° Projet de loi accordant à la colonie de
La Réunion qui vient d'être si durement éprou-
vée une subvention de 75.000.000 ;
Dans le même temps, le ministre entend
mener à bien les négociations ouvertes avec le
Crédit National pour l' octroi aux planteurs et
us'niers de cette même possession d'un prêt de
80.000.000 à intérêts modérés ;
3" Projet de loi autorisant le gouvernement
général de l'A.O. F. à contracter auprès de
la Caisse des dépôts et consignations un em-
prunt de 200.000.000.
4" Projet de loi instituant en Indochine un
service des prêti fonciers ;
5° Projet de toi accordant à la Guyane une
subvention de 3 millions ;
6" Projet de loi (en instance devant le Sé-
nat) portant approbation d'une convention pas-
sée avec la Banque de l'A. O. F
> ..e <
A l'Académie de Médecine
Elections
L'Académie a procédé à l'élection de deux
correspondants nationaux dans la section d'hy-
giène. Au premier tour de scrutin est élu :
M. Blanc, directeur de rinatitut Pasteur de
Casablanca.
Le cyclone de la Nouvelle-Calédonie
Les dég&ta du cyclone
Suivant un télégramme de Nouméa, la
tornade (lu 24 février a détruit des exploita-
tions dans l'île d'Epi aux Nouvelles-Hé-
brides,
Trois centres agricoles importants en
Nouvelle-Calédonie ont particulièrement
souffert.
> «:
L'antenne coloniale
̃
Retransmission de l'Opéra d'Alger
Le 16 mars, la section d'Aller retransmettra
la soirée organisée à l'Opéra d Alger en l hon-
neur du Centenaire de Goethe, le grand poète
allemand.
> (
Dépêches de l'Indochine
Exportation de ris de Saigon
I.I?S exportations de riz et dérivés de Sai-
90n pendant la troisième décade de février
ont atteint 38.375 tonnes.
Le Firmland est parti le 28 lévrier avec :
Pour Marseille : Riz blanc, 450 tonnes ;
brisures, 75 tonnes.
Pour Le Haute ; RU blanc, 1.675 (. ; bri-
sures, 682 t. ; farines, 100 I.
Put4r Dunkerque ; Ri* OIlMc;, tal t. ; bri-
sures, MS? f.
Indopftcifl
Pour l'agriculture du Maroc
Justement préoccupé de la crise traversée par
r Agriculture, le Gouvernement marocain a pris
depuis quelques ariées plusieurs mesures excel-
lentes pour venir en aide aux colons. Rappe-
lons-les brièvement :
Nous ne dirons rien des primes accordées à
certaines cultures et du dégrèvement fiscal
consenti en leur faveur, par exemple, pour les
cultures mécaniques ou celle des oliviers ; il en
va de même dans beaucoup d'autres pays ; mais
il y a les crédits à court, à moyen et à long
terme dont peuvent bénéficier les agriculteurs :
et cela, c'est mieux. Depuis le 29 octobre
1924, un colon peut obtenir de la Caisse des
prêts immobiliers, des prêts qui peuvent s'éle-
ver à 60 0 0 de la valeur expertisée. Il y a en-
core l'organisation des Docks Silos Coopératifs
qui ont perfectionné ce qui se pratiquait en Al-
gérie et en Tunisie. Chaque Sociétaire au mo-
ment du stockage de ses grains dans ces docks,
reçoit une avance voisine de 75 010 de la va-
leur de ses marchandises. Cette avance est virée
au crédit de son compte à la Caisse de Crédit
Régional, et le règlement s'effectue en fin
d'exercice sur la base du prix moyen de vente
et des frais exposés. On arrive ainsi a régula-
riser, autant que faire se peut, les cours d'un
exercice sur un autre.
Ce n est pas tout : en 1930, le Protectorat
avait organisé une Caisse de Crédit, en faveur
des colons victimes des désastres acridiens. En
1931, ce crédit a été transformé en un systè-
me de protection permanent contre les risques
agricoles ou économiques. Le Protectorat a tenu
tout d'abord à sauver les colons qui avaient
acheté à crédit leur matériel, ce qui était le cas
pour 80 ou 90 (:, des habitants du bled. Arri-
vés à échéance. les trois quarts d'entre eux ne
pouvaient pas faire face à leur dette. Le Pro-
tectorat a garanti moyennant un abaissement de
8 consenti par les vendeurs, les colons ayant
souscrit des billets à long terme correspondants
au - montant de leurs dettes. -
Les caisses de crédit agricole indigène asso-
cient la distribution du crédit à la formation
d' une épargne indigène. Par les avances ainsi
faites à l' Agriculture, le Gouvernement est de-
venu pour ainsi dire le commanditaire d' une des
branches principales de l'économie chérifienne
et la caisse centrale de crédit agricole est un
organe de contrôle de crédit à la colonisation.
Dans la pensée des créateurs de cet ensemble
d organisme, les sommes ainsi avancées doivent
devenir la source de recettes nouvelles qui ali-
menteront le budget chérifien lui-même.
Aussi est-il indispensable que cette aide et
cette assistance ne soient accordées qu'à bon
escient, c 'est-à-dire, à des gens justifiant d'une
parfaite honorabilité et de connaissances techni-
que. suffisantes pour mener leur industrie agri-
cole convenablement. Ce rôle de contrôle, nous
venons de le dire, appartient à la Caisse Cen-
trale de Crédits Agricoles.
Pour que la prospérité agricole soit réelle et
e ffective, il faudrait que le pays tout entier
S enrichisse, que r on constitue un marché inté-
rieur des céréales, qu'il y ait une industrialisa-
tion de tous les produits de r agriculture, car
tout se tient en matière d'économie politique.
Cela est encore à organiser.
Il n en est pas moins vrai que le Maroc, par
les mesures déjà prises, avait montré qu'il en-
tendait rester en bonne place dans la marche au
progrès. Malheureusement, il n' est pas prouvé
que tout cet effort soit suffisant. Il ne servirait
à rien, en effet, de se le dissimuler, la situation
générale n' est pas aussi satisfaisante qu'on le
souhaiterait. Il y aura des défaillants, malgré
les secours dé;à donnés parmi les colons. Les
phosphates ont vu cette année leurs ventes di-
minuer dans des proportions effroyables, plus
de moitié : les chemins de fer connaissent l'ap-
préhension des trains partant, sinon vides, tout
au moins avec charges réduites. Il y a crise,
c. est incontestable. Le Maroc en sortira sûre-
ment, une fois de plus, victorieusement, mais il
ne faut pas méconnaître les difficultés de la
période qu'il traverse, comme toutes les nations
du monde d'ailleurs.
Louis Le Barbier.
Au Conseil d9État
l'
Etablissements français de l'Océanie
Annulation d'une décision du Gouverneur
et Rejet de la requête d'un fonctionnaire.
A la requête de M. Crève-Cœur, commis
principal de 3" classe du secrétariat général
«les établissements français de l'Océanie, le
Conseil d'Etat a annulé une décision en
date du 24 mars 1929 par laquelle le Gou.
verneur a admis M. Vernon, par permuta-
tion, dans le cadre local dudit secrétariat
général.
Attendu.
Que M. Hoareau, avec qui M. V«rnon a
permuté, était commis de 2a classe., dès
lors, M. Vernon, commis principal de 3*
classe, ne pouvait par voie de permutation
être appelé à remplacer qu'on consentant
à n'occuper qu'un emploi de commis de
26 classe, que M. Crève-Co'ur est des lors
fondé à soutenir que le Gouverneur a ex-
cédé ses pouvoirs en l'anectant, par permu-
taticn, avec M. lloareau à un emploi d'un
gracie supérieur à celui tenu par ce dernier.
D'autre part, 'le Conseil d'Etat a rejeté la
requête que le même M. Crève-Cœur avait
présentée, aux fins d'annulation d'une dé-
cision en date dt 30 janvier 1929, par la-
quelle le Gouverneur général a omis d'ins-
criie le requérant au tableau d'avancement
de 1929.
Attendu. que l'inscription au tableau
d'avancement n'est pas un droit pour les
agents ayant - l'ancienneté suffisante.
.l .a Commission compétente est libre de
n'y faire figurer que ceux des agents qui
remplissent les conditions voulues et qu'elle
estime mériter un avancement en cours
d'année.
Ainsi, en omettant de porter le requérant
au tableau d'avancement arrêté par lui, le
31 janvier 1929, le Gouverneur n'a violé
aucun droit dont puisse se prévaloir le re.
quérant.
D'où rejet de la requête présentée par ce-
lui-ci.
La colonisation français*
de la Nouvelle-Calédonie
4
par ses agriculteurs
anciens combattants
par le COMMANDANT L,u>ORTa
Depuis le à4 septembre 1853, da.te à fefr-
quelle la France a pris possession de fi.
Nouvelle-Calédonie, tous les gouverneur*
qui ont administré cette colonie ont cherché
à y introduire une population de race blaD.
che pour y mettre en valeur les richesses
que la nature y a prodiguées. Malgré leun
eitorts et les sucièa de quelques-uns il n'y
a encore en Nouveile-Cakdonie que 57.165
habitants d'aprts le recensement effectué te
icr juillet dernier compienant 17.213 habi-
tants de race blanche, 28.502 indigcnes et
11.448 habitants de couleur immigrés dont
le plus grand nombre est employé commue
niam-u'auvre.
C'est vraiment trop peu pour l'occupation
d'un territoire grand comme deux fois et
demi celui de la Corse à laquelle la Nou-
velle-Calédonie peut être comparée. 11 y :L
eu eilet, en Corse, 289.&JO habitants pour
une superficie de 844 323 hectaies et en Nou-
velle-Calédonie il n'y en a que 57.1O5 pour
2.000.000 (deux milliona) d'hectares. Il y a
donc beaucoup de terres disponibles pour
être mises à la disposition des immigrante
qui voudront aller s'y installer. Laduma-
ble climat de cette cohmie et la fertilité <%
son sol sont de nature à y attirer une nom.
breuse population lorsque ces (lualit(; et
les avantages que les occupants peuvent ea
retirer seront connus.
Si le nombre des immigrants a été jusqu'à
ce jour aussi restieint c ct que pour aller
s'installer dans une colonie nouvelle et y
créer un établissement sur des teriains quui
n'ont jamais été mis en valeur. il est indis-
pensable de remplir certaines conclltloa.
qui ne peuvent tue éludées sous peine dit
courir à un insuccès piesquc certain.
Les immigrants recherchés par tous le»
iiouvetneurs ont Cte, sont et seiont uestinfiji
a la crlatioll d'entreprises agricoles nou-
velles. Or, pour créer des établissements cfti
cette nature, il faut tonnaitte les travaux
de la L'ne, avoir des lessources pouf Ici
exécuter et pouvoir attendre les ptoduifi
qu'ils doivent donner,
Jusqu'à présent le plus grand nombre rfc*
immigrants venus de France n'avaient ja-
mais pratiqué la culture de la terre et
n'avaient d'autres ressources qu'un petit ca-
pital de cinq mille francs qui, le plus soi*-
l'nt, avait été dépensé en cours de route et
n'existait plus à l'arrivée dans la colonie.
l'our quelques-uns ce capital n'avait jamais
existé.
Aussi, dès leur arrivée en Nouvelle-Calé-
donie, ces immigrants sans argent, qui ob-
tenaient des concessions de terrain dont ihs
ne pouvaient devenir propriétaires qu'api
avoir rempli les engagements auxquels ils
avaient à souscihe Kvam de s'y installer,
étaient obligés de rechercher des crédits eh
s'adiessant aux maisons de commerce ch :
Nouméa qui voulaient bien leur faite des
avances. Ce n'est qu'après les avoir obrp.
nus à des conditions très onéreuses (p^vs
moins de 12 l'an), que ces nouveaux ci>-
lons pouvaient réaliser l'entreprise agricofe
pour laquelle ils étaient venus.
- Si tous les immigrants arrivés en NOtlvcUe.
Calédonie depuis que nous l'occupons n'oat
pas réussi dans leurs tntrepiises, quelques-
uns oiit arrivés à une situation très hunor".
ble. Ils ont constitué des domaines et ih;
ont tondé îles familles qui font l'honneur
de la rolonie. Us sont une pieuve vivante
des résukati qu'on peut obtenir p.u le trtt,
vail dans ce pays piivilégté.
Le petit nombre d'habitants de ta coloniw
ne lui permettant plus, à l'époque de crise
où nous sommes, de produire suttt-iamrmnt
pour subvenir aux fiais de l'outil!.igo dor.t
elle a besoin pour sa production M. le Gou-
verneur Guyon, d' accoid avec le Lonseii
général a décidé de faire un nouvel appel à
l'immigration pour augmenter la poVula-
tion calédonienne et créer de nouveau*
établissements «igrii olem. Un piogiamme
agraire a été établi. Il a été soumis an
Conseil général. Sa réalisation est en ,'e
moment i l'étude. Il s'agit maintenant ih:
se mettre à la recherche d'agliculteurs
français qui veuillent aller s établir en
Nouvelle-Calédonie et de ne Dlus commettio
les erreurs du passé en introduisant dans U
colonie des gens sans ressources et ne con-
naissant rien des travaux de la terre.
M. le Gouxerneur Guyon qui gouverne
cette colonie depuis sept ans, qui la connaît
bien et qui t'aime bien, est entré pour ce h*
en relations avec l'Office National dl
, (- eiN at ioiia 1 (1 .'1
Combattant, auquel tous les anciens combat-
tants sont rattachés et il a fait connaitie :'\
cette institution qui relève du Ministère des
Pensions les conditions auxquelles la Nou-
velle-Calédonie est disposée >\ donner dos
terrains aux anciens combattants agricul-
teurs qui demanderont à s'y installer.
Après avoir examiné cette proposition,
l'Ottire National du Combattant a décidé cb;
faire aux anciens combattants qui voudront
y aller les avances nécessaires pour y cons-
tituer des domaines agricoles et il a affecté
a ces avances pour 1 année 1931 un crédit
de 700.000 francs (sept cent mille fraïus)
pour l'installation à la terre de dix combat
tants dont cinq métropolitains et cinq calé-
doniens. Pareille somme doit ctre accordée
pour 1932.
Si les résultats de cette cofonisation sont
satisfaisants, des crédita plus imposants
seront accordés pour d'autres installations.
Les avantages que l'Office National offr.,
aux anciens combattants et loi engagements
essentiels que ceux-ci auiont l souscrira
sont indiqués comme il suit :
,1; I.cs avances constituent un prêt paya-
hlr. en cinq tranches annuelles et sera rem-
boursable en quinze ans h p.» tir de la cin-
quième année. 11 pourra atteindre jusqu à
75-ooo francs, son montant étant fixé d'après
le capital reconnu nécessaire à l'empruncu.
pour réussir et l'apport Peisonnet de \:r
dernier. Ce prêt sera productif d'un intérêt
à
à h) Il sera alloué à chacun des touvtMui
• olons, à titre gratuit, un lot rfe 15 *«cfarrs
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