Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-02-27
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 février 1932 27 février 1932
Description : 1932/02/27 (A33,N24). 1932/02/27 (A33,N24).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804594
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
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Les Annales Coloniales
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DIRBCTCUR.FONDATBUR 1 Maroel RUEDEL
Tous les articles publié. dans notre journal ne pwnil
être reproduite qu'en citant les Amum Gsumalm.
Il OllIE lE liTS
mec le Revue mensuelle :
v. la S Me" 8.
France et
Colonies 1M • *• » M •
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On l'abonne aaai frais éam
tout lu bamu ét poêlai
Femmes arabes et kabyles
> mim (
La pédagogie des Sœurs Blanches
Lorsque à la fin du second Empire, débar-
quant dans son archevêché d'Alger, le futur
cardinal Lavigerie, arrêta ses regards sur la
situation de la femme indigène, il était im-
possible qu'il ne la sentît pas complètement
séparée des Européens par toute l'organisation
familialè et sociale de sa race. « Mon Dieu,
donnez-nous la santé, l'abondance et les gar-
çons ; éloignez de nous la maladie, la misère
et les biles ! » Voilà la prière que l'archevê-
que entendait retentir sur les lèvres des mara-
bouts kabyles. Dès sa naissance, pèse sur la
femme une sorte de disgrâce : la fillette est mal
accueillie; pour son avènement à la lumière du
jour, ce sont parfois des condoléances qu on
offre au papa ; il se console peu à peu, et la
mère aussi, mais tous les petits soins, toutes
les gâteries sont pour les garçons. De bonne
heure, la vie de la fillette est dure : son rôle
est d'aider la mère à chercher le bois, à pui-
ser l'eau, à traire les chèvres, ou bien de por-
ter sur son dos les frères plus jeunes, dont elle
est la petite esclave. Entre douze et quinze
ans, son père, ou à son défaut le frère, I on-
cle, va la marier comme il le jugera bon,
même contre son gré. La marier, c'est la ven-
dre : le père touche une somme d'argent qui
s'appelle le thammath, et les Kannouns Kaby-
les s'opposent absolument à ce que jamais la
femme elle-même recueille tout ou partie de
la somme moyennant laquelle elle a été ven-
due. Elle passe alors dans la maison du mari,
souvent subi plutôt qu aimé ; elle est là, sous
la tutelle d'une belle-mère ; elle roule le cous-
cous, elle tisse, c'est à peu près tout ce qu'elle
sait faire ; elle devient mère, et faute d'hy-
Riène, faute de connaître son métier de mère.
elle a quatre chances sur cinq de voir son bébé
mourir. Elle aimerait tant, nnurtant, d'avoir
un fils, un fils qui vive, un hls dont le mari
lui saura gré en lui faisant porter au front un
bijou spécial ; un fils à qui elle deHa s'enten-
dre dire par ceux qui la saluent : Dieu garde
son fils 1 C' est là la seule chance qu'elle ait
d'être respectée et honorée par son mari. Nous
sommes en une civilisation où le mari a le
droit de châtier la femme avec un bâton, une
pierre. même un poignard: seul, l'homicide
est interdit. Les femmes s'assouplissent aux
coutumes. même à celles-I.. t( Nous battre,
disent-elles, c'est le droit de l'homme et la
volonté de Dieu, mais cela c'est toujours fait
ainsi w. Que! attachement peut-elle avoir pour
un tel foyer) Elle n'a même pas le droit de
demander le divorce, tandis que le mari peut
la chasser comme il veut ; et fréquente est la
répudiation si elle n'a pas de 61.. ou si ses
fils sont morts ; alors élie rentrera - - chez ses
parents, et le prétendant qui désirera I épouser
devra payer une somme à son mari d'hier, une
somme aussi, parfois, à son père. Et comme
elle envisage toujours la répudiation possible,
il n'est pas rare que la femme kabyte thésau-
rise, par une série de petites rapines aux dé-
pens de son mari, pour se créer un pécule il-
licite. Car elle doit 1086er à sa vieillesse aussi,
et pour empêcher que les biens de la tribu à
laquelle appartient a femme ne passent à des
étrangers il - est d usage 'en Kabylie, depuis
1746: que la femme n hérite PPS du Obtt,
qu'elle n'hérite pas du mar i si et-le a des fils:
des aliments et des vêtements, et parfois un
certain droit d'uaufruit sur la succession, voilà
tout ce à quoi elle peut prétendre. Ainsi se
multiplient, tout le long de la vie féminine,
ces stigmates d'infériorité: destinée à être re-
léguée avec les chiens à la V«te du pafs,
la femme, dans sa prière ne doit pas nommer
Dieu du même terme dont le nomme son rnaxi.
Lorsaue ses cheveux - ont - blanchi, lorsqu elle
; beaucoup de 61s, la voici enfin qui se re..
lève de cette déchéance; la vieille (oinai ou on
1-ewjle) est alors très honorée : on l écoute,
on fm devient docile, elle règne, parfois elle
tyrannise.
Lavigerie, tournant les yeux vers les foyers
arabes, pouvait constater que là, aussi, la fem-
me ne comptait pas. Dans les familles arabes,
la fille aussi ne compte pas : Combien as-tu
d'enfants, disait un missionnaire à un catd.
dont le fils de six mois se mourait. Et le caïd
de répond re : Mon père, nous sommes deux,
lui et moi. Ce caïd avait deux femmes, il avait
des filles, mais cel a ne comptait pas : Mon
Père, nous sommes deux.
« U» homjnes sont supérieurs aux femmes à
cause des qualités par lesquelles Diev a étevé
ceux-là au-dessus de celles-ci, lit-on dans le
Coran, et parce que les hommes emploient leurs
biens pour doter les femmes. » Voilà le prin-
cipe, posé par le Coran ; et pour la faune
arabe, de grandes sujétions en résultent : ma-
riage forcé, séquestration, possibilité de répu-
diation. Elle a sur la femme kabyte. auwi-
ment, cette supériorité de posséder le droit de
succession et d'avoir elle-même la wopneté de
la dot qu'a payée son mari pour l'aiheta. Mai.
quel triste foyer, pourtant que celui de la femme
arabe des ksours du midi l Elle est sous la
surveillance de ses badMns, qui rendent
compte au père de tout ce qu'elle fait, et qui
l'insultent, et qui la frappent, et cela la fait
rire. Aucun idéal : préparer la nourriture quo-
tidienne, recevoir une gandoura t Defte aux
principales fêtes ; voilà quel était l horizon de
beaucoup de femmes arabes.
Lavioerie se penc h ai, perploxe, vers ces un-
.M & âEtreues ; il se mtait' « qui n avait
pu t'habitude de douter de ses forces ni de 18
vaillance, désarmé vis-à-vis d elles, et il com-
it de conclure : qoe la
« n'y a. chez les "ul. gge »
1 .'-..1- la f , et ap-
I ""I ,'Ie P-
"Ut. l'a. mais -
taùt m Afrique. penonne de pt.. apte que
la femme à un nriiMlète, qui est premièrement
- de dhau.
Cinquante ans ont passé : les Sœurs Mission-
naires d'Afrique, dites Sœurs Blanches, fon-
dées par Lavigerie, ont multiplié les orpheli-
nats, les ouvroirs, les dispensaires : Biskra,
Gardhaïa, Ouargla, Laghouat, El Goléah, les
ont vues survenir et s'établir.
A leur arrivée dans ce poste d'El Goléah,
le plus récent elles n' y sont que depuis
1922 elles trouvèrent ce proverbe : « Il
vaut mieux être assis que debout, il est meil-
leur d'être couché qu'assis. » Et conformément
à cette maxime, on travaillait tort peu dans El
Goléah. Sur la place, un marchand, ayant une
poule à vendre, l'attachait par une ficelle à
son petit orteil, afin de pouvoir somnoler à
l'aise en attendant les acquéreurs. Les fem-
mes n'étaient pas moins somnolantes. Pour
raccommoder rapidement les vêtements de leurs
maris, les femmes prenaient un noyau de datte
eu une pierre, autour desquels elles serraient
te" bords de la pièce déchirée, puis elles fice-
laient le tout avec des fibres de palmier. C'était
fini, le trou était bouché, et sommairement
bouché.
Les Soeurs se sont installées Elles ont ou-
vert là, pour les fillettes, un atelier de tissage,
où l'on fait de beaux tapis d Orient : grâce
à elles, c'est une génération nouvelle de fem-
mes qui se prépare.
En Kabylie, leur installation s'est conso-
lidée. Elles ont triomphé des préventions te-
naces qui empêchaient les enf ants musulmans
de se mêler aux enfants chrétiens : la charité
de ces Sœurs. Sœurs institutrices. Sœurs hos-
pitalières, a triomphé du fanatisme de l'Islam.
Les orphelines qu'elles élèvent deviennent des
mères de famille, héritières et propagatrices, à
leur tour. des disciplines de travail enseignées
par les Sœurs. Le relèvement de la femme
kabyle, hier traitée en bête de somme, s' ac-
complit dans les ateliers de tissage, par l' ap-
prentissage même du travail. Et de quelles pro-
fondeurs de déchéance il a fallu pour la re-
lever !
Une Soeur, un jour, rencontre un couple
kahyle, le mari chevauchant tranquillement et
la femme devant lui, pliant sous le double
poids d'un immense fagot de bois et d'un en-
tant perché sur le fagot : le Sœur s'étonne :
« Eh ! répond le Kabyle, cette femme m'a
coûté 300 francs, il faut bien qu'elle travaiUe.
c 'ettt mon bourricot à moi JI. Sous l'action des
Sœurs Blanches, ces femmes ainsi déchues de-
viennent des ouvrières d'art.
L'école d'arts manuels, l'école ménagère,
attirent les fillettes : la perspective qui s'ouvre
devant elles, d'apprendre à gagner leur vie,
amène les pères à les y envoyer. Il y avait
jadis toute une série d'industries familiales qui,
lors de la conquête, étaient en décadence : les
Sœurs les ont fait revivre : Dentelle arabe,
broderie tunisienne ou marocaine, tissage ber-
bère, tapis haute laine, vannerie. Supposez
dans un village une centaine de ces petites
dentellières ou de ces petites tisseuses, cela
suffit, écrit Sœur Marie André. « pour que
notre civilisation, gagsant de proche en pro-
che, pénètre dans toutes les familles, relève
peu à peu leur niveau moral et social, et les
dispose à accueillir favorablement les réformes
nécessaires 1).
Nous dirons, dans un prochain article, com-
ment les manifestations de l'opinion publique.
comment celles des corps constitués, ont jus-
tifié cette espérance.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
La réglementation de la presse
dans la zone de Tanger
1
On télégraphie de Rabat :
« L'administration de la zone de Tanger a
déposé devant la Commission administrative
fin projet de loi réglementant la presse et
l'imprimerie.
« Certaines dispositions de ce texte, notam-
ment le droit que se réserve l'administration
de saisir ou de supprimer tous les journaux
locaux et étrangers sans avoir à en donner
le motif, ont soulevé une vive émotion dans
la presse de langue française et étrangère.
« L'Association internationale de la presse
de Tanger a nommé une délégation qui
s'adresset à l'assemblée législative en vue
de ramener 'la réglementation de la presse
- aux dispositions - habituelles dans les grands
pays européens, et pour demander que les
délits de presse soient soumis à une juridic-
tion comprenant des jurés. n.
RETOUR
1'"
Mme Cécile Sorel, après une brillante
tournée au Maroc et en Algérie fera sa ren-
trée ce soir dans Marion Delorme, à la Co-
médie-F rançaise.
>
La mission Sixte de Bonbon
en A. L F.
»♦»
La mission automobile grince de Bourbon
qui descendait de Faya vers Abecher fut ar-
rêtée à Scherba par suite de la rupture du
pont arrière d'une des voitures. La pièce de
rechange fut demandée à Bilma. Il est donc
douteux que la mission puisse atteindre Abe-
cher avant le départ de M. Antonetti, ROu.
verneur général, qui compte être de retour
à Ban gui dans les premiers jours de mars et
de Brazzaville vers le milieu du même mois.
La propagande coloniale
par la campagne électorale
-
campagne électorale
qui va s'ouvrir Ou
plus exactement qui
est déjà ouverte of-
fre aux coloniaux
une excellente occa-
sion de propagan-
de. Par coloniaux,
nous entendons non
seulement ceux qui
ont vécu aux colo-
nies et y ont acquis
un.' précieuse expérience, mais encore ceux
qui, pour avoir visité, pour (l'voir ad mire
VExposition coloniale, ont compris l'immolse
intérêt que comporte pour la France tout en-
tière le développement dt's Colonies.
Cette catégorie de citoyens est encore sous
l'impression profonde qui est résultée pour
eux de cette visite. C'est donc le moment d'en
profiter. Plus tard, il serait trop tard.
Dans chaque arrondissement, dans chaque
circonscription, devrait se former un comité
pour expliquer aux électeurs qu'il n'est point
en France un village, une famille qui ne
soient plus ou moins directement intéressés
aux questions coloniales, et mettre les can-
didats en demeure de se prononcer à leur
sujet, soit dans la rédaction de leur pro-
grcmlffte:, soit dans les déclarations qu'ils
feront en réunion publique,
Si ces déclarations n'étaient pas sponta-
nées, il serait facile de les provoquer par
des questions auxquelles les candidats se..
raient bien obligés de répondre.
Il n'est pas une commune, si petite soit-
elle, oit n'existe un ancien soldat d'Afrique
ou d'Extrême -Orient, de Madagascar ou de
Svrie, quelque marin, quelque commerçant,
un professeur, un instituteur qui ne soit ca-
pable de réaliser notre suggestion.
Presque partout, il y aura plusieurs wuci-
toyens susceptibles de se classer dans cette
:numération. (Qu'ils se réunissent : un grou-
te a toujours plus d'autorité qu'un individu
isolé, I.orsque le candidat se présentera aux
électeurs et exposera ses intentions, ses pro-
jets, ses idées, si la pensée coloniale n'y a
pas trouvé place, qu'ils lui disent publique-
ment :
« l'rès bien, tout celat Monsieur le cam/i-
dat, mais vous paraissez ignorer que la Fran-
te. dont mus sommes, possède des colonies
et que nous sommes tous intéressés à ce que
ces colonies interviennent de plus en plus
dans le mouvement industriel et commercial
du pays, dans l'alimentation de la popula-
tion métropolitaine et offre même à nos fils
des tares d'élection où ils pourront semer
h bonne graine du travail et récolter les
moissons qui en surgissent.
« Vous nous parlez des intérêts particu-
liers de notre territoire, vous avez raison et
si vous les négligiez, nous nous élèverions
contre vous. Mais un député doit aussi se
préoccuper des grands intérêts généraux de
1:1 Franco auxquels nous participons tous.
« Vous ne serez un bon député de circons-
cripfiolt que si vous êtes un bon député de la
France, et pour être un bon député de la
France, il faut que vous ne perdies point de
vue les questions coloniales. Au besoin, nous
rappellerions au député ce que nous disons
au candidat. 9
Et tout le monde applaudirait.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Présidant de la Commission
des Douanes.
Un cyclone s'abat
sur la Nouvelle-Calédonie
Un cyclone s'est abattu sur la Nouvelle-
Calédonie, causant des dégâts considérables.
(Par dépêche.)
) m%m <
A l'aide de notre vieille colonie:
La Réunion
Le Gouvernement déposera aujourd'hui sur
le bureau de la Chambre le projet de loi at.
tribuant à La Réunion une subvention de
50 millions pour la réparation de son outil-
lage public et la constitution d'un fonds de
secours en faveur des victimes du dernier
cyclone.
)..
La croisière de la Jeanne d'Arc
t
Le croiseur-école d'application feannt'
d'Arc a quitté la Trinité, faisant route sw
Dakar.
- -
Le prince Murât en A. L F.
1t1
Le prince Murât est arrivé le 15 février à
Fort-Archambault et repartit le 16 en balei-
nière pour gagner Birao, régions très gi-
boyeuses où il compte chasser pendant trois
mois.
) (
Dépêches de l'Indochine
1.1
Exportations de ris en Chine
Du 1er janvier au 13 février 86.206 ton-
nes de riz ont été exportées sur la Chine,
pour la même période de 19Q1, on n'avait
exporte que i.342 tonnas.
Indopacifl.
Dais les Commissions
4 ÀLA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Pays de Protectorat s'est réunie hier sous
la présidence de M. Taittinger.
Nomination de rapporteurs
Elle a nommé :
M. Alcide Delmont, rapporteur pour avis
du projet de loi tendant a modifier le mode
de décompte de la surtaxe sur les rhums et
tafias coloniaux importés hors contingent.
M. Gasparin, rapporteur pour avis de la
proposition de loi interdisant l'emploi des
grains crus (riz, mais, etc.) dans la fabrica-
tion de la bièie.
M. Roux-Freissineng, rapporteur pour le
fond de la ptoposition de loi de M. Candacp.
tendant à couarmer ies droits des colonies
en ce qui concerne le régime fiscal des So-
ciétés ayant leur siège et leur exploitation
aux colonies.
Présentation d'un avis
M. Alcide Delmont a été chargé de pré-
senter un avis sur l'article 127 du projet de
loi purtant tixation du budget géneial, arti-
cle relatif à la surtaxe des rhums coloniaux
non contingentés.
Résolution
A la suite d'une intervention de M. Ernest
Outrey, et sur la proposition de son prési-
dent, la Commission a adopté la résolution
suivante ;
« La Commission invite le Gouvernement,
a il, A ajourner la continuation des négo-
ciations franco-japonaises relatives à l'Indo-
chine jusqu'au moment où se sera sensible-
ment atténuée la crise actuelle des industries
coloniales ou métropolitaines principalement
intéressees par le débouché indochinois ;
« 2" A prendre dès maintenant les mesu-
res nécessaires pour soumettre le japon au
régime général des pays à monnaie dépré-
ciée, et, par conséquent, pour appliquer im-
médiatement la surtaxe compensatrice de
change aux produits japonais importés en
France métropolitaine et en Indochine. »
La réduction de traitement
des fonctionnaires indochinois
M. Ernest Outrey a ensuite demandé à la
Commission de transmettre au ministre des
Colonies les télégrammes qu'elle a reçus
d'Indochine manitestant l'émotion des fonc-
tionnaires en présence des mesures prises par
le Gouvernement général pour réduire les
traitements, et exposant leurs protestations
;\ l'égard des arrêtés du 6 octobre 1931.
M. Ernest Outrey a demandé à la Com-
mission de signaler au ministre que ces sen-
timents sont ceux de l'unanimité des élus
de la Colonie el notamment du Haut Conseil
de l'Indochine.
La Commission a décidé de transmettre ces
protestations au ministre en les appuyant.
On s'occupe des boursiers de l'Ecole
coloniale
Sur la proposition de son Président, la
Commission a voté à l'unanimité une réso-
lution invitant le ministre des Colonies à hâ-
ter le versement des mensualités dues aux
élèves boursiers de l'Ecole Coloniale et dont
le paiement est arrêté depuis plusieurs mois,
par suite de la négligence de certains Gou-
vernements coloniaux.
Les Anntiles Coloniales ont publié derniè-
rement une série de protestations contre la
situation anormale existante et qui ne peut
durer plus longtemps.
La convention de la banque de l'Algérie
La Commission a décidé de demander au
Gouvernement Général de l'Algérie commu-
nication du projet de convention avec la
Banque de l'Algérie. Une démarche sera
faite auprès du ministre des Finances pour
lui signaler la nécessité d'aboutir très rapi-
dement à la conclusion de cet accord.
Le rappel de M. Juvanon
Emue par des protestations nombreuses qui
lui sont parvenues des Indes françaises et
qui attaquent la politique suivie par l'admi-
nistration dans cette colonie, la commission
a manifesté le désir d'entendre à ce sujet le
Gouverneur Juvanon et a chargé son prési-
dent M. Taittinger de demander au ministre
des Colonies, M. de Chappedelaine, d'appe-
ler à cet effet le Gouverneur Juvanon à
Paris.
C'est la fin d'une campagne de protesta-
tions menées dans les assemblées et dans les
Annales Coloniales, contre les agissements
de M. Juvanon, par nos collaborateurs MM.
Georges Nouelle, député de Saône-et-Loire,
et Jean Philip, sénateur du Gers.
>
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Le général Gouraud
a remis à M. Gagnât la cravate
de commandeur de la Légion d'honneur
Une cérémonie sans précédent dans les
annales académiques s'est déroulée hier aux
Inscriptions et Belles-Lettres. Le général
Gouraud, membre de la Compagnie, en
grand uniforme a remis solennellement, au
nom du Président de la République et en
vertu des pouvoirs qui lui étaient conférés,
la cravate de commandeur de la Légion
d'honneur à M. René Cagnat, secrétaire per-
pétuel de l'Académie depuis 1913. Dans une
émouvante allocution que l'a Compagnie a
écoutée debout, le général Gouraud a retracé
la carrière de M. Cagnat et a conclu en dé-
clarant que le ministre a voulu par cet acte
honorer l'Académie tout entière.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Indochine et le traité de commerce Fran-
co-Japonais.
Au Sénat.
Pour secourir les sinistrés da la Réunion.
L'Aviation colonial.
Les publicationsl - -
du Cinquantenaire de la Tunisie
«♦«
A l'occasion de la célébration du cinquan-
tenaire du protectorat français en Tunisie, et
sur l'initiative du Grand Conseil, les Adminis-
trations tunisiennes ont entrepris la publication
d'une série de documents de grand intérêt qui
forment en auelque sorte le bilan d'un demi-
siècle de colonisation française. Cette collec-
tion vient d'être mise en vente.
Nous donnons, ci-après, la liste, de ces ou-
vrages et brochures groupés par analogie, aux-
quels se référeront avec fruit les lecteurs des
Annales Coloniales, qui s'intéressent plus par-
ticulièrement aux questions tunisiennes.
1. Description d une nouvelle carte géologi-
que de la Tunisie, 77 pages ;
2. Eléments de climatologie tunisienne, 56
pages ,
3. La colonisation en Tunisie, 70 pages +
50 planches photographiques ;
4. L'agriculture en Tunisie, 400 pages;
5. Principales productions animales, 150
pages ;
6. Les forêts en Tunisie, 80 pages ;
7. L'Œuvre financière du protectorat fran-
çais, régime douanier, 105 pages ;
8. L Œuvre scolaire de la France (1883-
1930) 217 pages ;
9. Monographies des Services de l'Intérieur
(Hygiène, Assistance, Etat civil, etc.), 225
pages ;
10. Le Tourisme en Tunisie, 58 pages ;
11. Les Chemins de fer tunisiens, 46 pages
avec cartes, tableaux, graphiques, etc.;
12. La Station océanographique de Salamm-
bô, 80 pages et gravures ;
13. Le Service topographique, 32 pages ;
14. LOEuvre des habita.,ons à bon marché,
80 pages et photos ;
15. Notice sur les officiers interprètes, 12
pages ;
16. Notice sur le service médical dans les
territoires du Sud ;
17. Historique du Goum Saharien de Tuni-
sie ;
18. Historique du Service des Affaires
Etrangères de Tunisie, 248 pages et 6 notices
historiques des Bureaux de Zarzis, Malmata,
Kebili, Médenine, Ben Goudane et Tataouine.
Ces ouvrages sont en vente, croyons-nous,
dans les Administrations qui les ont fait édi-
ter. Il est regrettable que le prix de chaque
volume ne soit pas indiqué sur la couverture.
La nomenclature ci-dessus, malgré sa briè-
veté, permet d'avoir un aperçu convaincant de
l'importance des questions traitées. Eli le montre
aussi des omissions et des lacunes, en ce qui
concerne par exemple les travaux publics et
d'intérêt général exécutés depuis l'établisse-
ment du protectorat : ports, routes, etc. il
manque aussi une bibliographie générale des
ouvrages de langue française publiés sur la Tu-
nisie depuis 1881, récl amée par tous ceux qui
s'intéressent de près ou de loin à ce pays. Il
est encore.temps de l'entreprendre.
Dans cet ordre d'idées, l'Algérie, évidem-
ment, a fait beaucoup mieux : les publications
du centenaire, écrites en général par des spé-
cialistes, ?ont tout à fait remarquables,
La Tunisie n'a fêté qu'un cinquantenaire,
elle aura le temps d'ici un demi-siècle de pren-
dre des dispositions en conséquence.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
-– ) - + <
Au Conseil d9État
es
A la Martinique, délimitation de l'étang
des Salines. Annulation d'un arrêté du
Gouverneur.
A la requête des consorts Pellé-Bougenot
et Cherrier-Bougenot, le Conseil d'Etat a an-
nulé un arrêté du gouverneur de la Martini-
que, en date du 27 août 1926, reconnaissant
du domaine public maritime, l'étang « des
Salines », a délimité cet étang ainsi que
la partie du rivage de la mer située entre
l'étang et la baie, qui se trouve à l'ouest des
salines.
Le Conseil d'Etat 1 pris cette décision pour
des motifs, entre autres.
Qu'il résulte de l'instruction et des témoi-
gnages recueillis au cours de l'enquête que
l'étang des Salines n'a pas de communication
directe avec la mer.
Les seules communications existantes sont
des ouvrages d'origine artificielle, entretenues
par les propriétaires et susceptibles d'être
interrompues au gré de ceux-ci.
Dans ces conditions, c'est à tort que le gou-
verneur a déclaré du domaine public mari-
time ledit étang et a établi autour de celui-ci
une zone de 50 pas, rattachée audit domaine
public.
Cette haute juridiction a adopté :
il Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina.
tion des conditions d'application à la Nou-
velle-Calédonie de la loi du 7 mars 1925, i
complétée par celle du 13 janvier 1927, ten-!
dant à instituer des sociétés à responsabilité
limitée..
20 Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina-
Rejet de la requête d'un juge d'instruction
au tribunal de Pointe-à-Pitre.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Abel, ancien juge d'instruction au
Tribunal de Point-à-Pitfc, avait présentée,
aux fins d'annulation d'une décision en dat,.
du 31 (, janvier 1920, par laquelle le ministre
des Colonies a rejeté sa demande de passage
gratuit pour se rendre de la Guadeloupe 011
France. Attendu qu'aux termes de l'art. "7
du décret du 22 août >928, ce passage des ma-
gistr.its. ont seuls droit aux passages gr.l-
tuits des fonctionnaires qui ne sont pas ori-
ginaires de la colonie, où ils remplissent
eurs fonctions au moment de leur mise à la
retraite.
Il en résulte que M. Abel, originaire de
la Guadeloupe, n'est pas fondé à demander
le bénéfice des dispositions du décret précité
TVoîi re jet dp sa requête
La limitation du nombre
des patentes à Madagascar
•+•
Dans une séance tenue en octobre demie:
un membre de la Chambre de commerce d'
Taniatave fit part à cette assemblée des in-
quiétudes du commerce local relativement
au nombre des petits patentés qui continuent.
à ouvrir boutique malgré la crise, bien -ju'iii
n'arrivent pas à couvrir leurs frais géné-
raux. Il formula en conséquence le vuu que
l'administration refuse des patentes aux né-
gociants qui n'offrent pas de garanties suffi-
santes.
Je ne sais quel sort, l'administration de la
Grande Ile fera a cette prétention. Le moins
qu'on puisse en dire est qu'elle porte le té-
moignage de l'affolement déraisonnable de
notre époque. Elle est l'expression dernière
et concrète de la tendance générale qui, petit
à petit, nous achemine vers les formules écu.
nomiques et sociales de Moscou.
Comme autrefois on plaçait dans la libie
activité des individus les meilleures chances
de réussite, c'est aujourd'hui sous la tutelle
déprimante de l'Etat que tous viennent se
ranger d'eux-mêmes pour que les situations
acquises soient maintenues et les risques
pargnés,
Contingentement et restriction, on n'a plus
que ces deux mots à la bouche, et pendant
qu'on se restreint et contingente, grossit la
dangereuse masse des sans-travail et des
chômeurs.
Il est vrai que nous ne sommes plus à une
contradiction près.
Mais notre commerçant de Madagascar a-t-
il songé aux conséquences extrêmes que
comportent le rôle et la puissance qu'il vou-
drait assigner à l'administration ?
Refuser la patente aux négociants qui u ot
fient pas les garanties suffisantes! Quelle,
garanties? Et d'après quel critérium? S'il
ne s'agit aujourd'hui que de pauvres hères
bien incapables de se défendre, demain, par
une pente insensible mais fatale. c'est de
l'honorabilité de tous qu'il serait question. Et
voici un aéropage administratif institué gar
(lien et caution de la moralité commerciale
Ces petits détaillants que l'on voudrait
évincer ne furent-ils pas bien plutôt les in
termédiaires profitables, les clients désiré
qu'on appela, que l'on sollicita, quand la
prospérité anormale des affaires provoquait
des facilités de crédit dont il fallait prévoit
que l'imprudence se payerait un jour ou
l'autre. Ce jour est arrivé. Mais à qui la
faute ?
Les aides ou les complaisant:; de naguère
sont devenus peut-être des concurrents. C'est
dans l'ordre. Que la loi de la concurrence
fasse donc aujourd'hui son œuvre et élimine
ceux qui doivent être diminés.
Si les Pouvoirs publics voulaient s'en te
nir, dans la majeure partie des cas, à cette,
saine règle de la vieille économie politique
bafouée et qui n'attend qu'une occasion de
revanche, la crise que leurs interventions in
tempestives aggravent chaque jour davan
tage, arriverait sans doute à son dénouement
avec moins de périls.
P.-C. Georges Françoi.,
Gouverneur honoraire des Colonies
--- ----- -- - -+ --- -----,
Au conseil du gouvernement
de l'A. E. F.
..1
Le discours de M. R. Antonetti
En ouvrant la session ordinaire du Conseil
de Gouvernement de r Afrique Equatoriale
française, le Gouverneur général R. Antonetti
a prononcé un important discours dont nous
détachons les passages suivants :
Après avoir exposé les nécessités toutes nou
velles qui imposent non seulement a nos colo
nies d'Afrique, mais encore à tous les peuples
coloniaux qui voisinent en Afrique, une soli
darité devant se concrétiser dans tous les do
maines, M. Antonetti, passant à la question
budgétaire, a exposé ainsi les prévisions pour
1932 :
Des impôts nouveaux, impôts sur les reve-
nus, sur les salaires, sur le chiffre d'affaires,
vont vous ètre soumis. Ils ont ctJ calculés avec
mesure, comme il convient en temps de crise.
Ils ne sont pas de nature à aggraver la situation
et ils restent encore très inférieurs à ceux qui
existent dans les colonies voisines. Un leger
relèvement des droits de douane portant prin-
cipalement sur l'alcool, qui passe de 2.750 à
3.750 par hectolitre d'alcool pur, et sur quel-
ques objets de luxe, est également prévu.
Voici comment se présentent nos budgets :
Budget général 86.875.000
Gabo p 17. 185.000
Moyen-Congo 2 3. 600. OCICI,
Oubangui-Chari 17.800.000
Tchad. , , , , , , , ,. 17.048.200
Budget annexe de l'exploitation
du Chemin de fer de Brazza-
~ea~m.170 7. 17 5, Oùfj
Budget sur les fonds d'emprunt
(construction du Congo-Océan.
port de Pointe-Noire, pro-
gramme sanitaire et aide à la
production.. , , , , , ., 288. 190,000
Comment s'exécuteront-ils ? C'est là une
question à laqueile personne ne peut répondre.
Si la situation s'améliore si peu que ce soit, ils
ne doivent pas nous donner de mêcompte.,
Même si elle s'aggrave, les ressources du bud,
gel sur fonds d'emprunt et la continuation de
nos travaux sont assurée.s.
r estime toutefois que, même si nos budgets
devaient se traduire par un déficit de quelques
millions, la meilleure solution, au lieu de faire
(les économies excessives, et, ie le répète, rui-
neuses, serait que nous puissions être autorisés,
en cas de nécessité, à émettre, dans une pro
portion en rapport avec nos ressources réelles,
des bons à court terme remboirrsables en dix
ans. C'est un moven de trésorerie auquel ont
recours tous les Fiais du monde : pourquoi,
sous le contrôle du Département, les colonies,
en temps de crise, ne seraient-elles pas autori
sées à en user ?
Des réductions d'indemnités fnift',,. en ména
JOUIIIIIL OOOTIDIE.
Méaction & Administration.
t4, m » iw*-TU*r
PARIS O-l
TtUPM. 8 Louvm 1041
- NICHBLIBU «74i
es,el aig s 0
Les Annales Coloniales
Lia annoncei et réclame» sont reçws »
hinn du |rarMl.
DIRBCTCUR.FONDATBUR 1 Maroel RUEDEL
Tous les articles publié. dans notre journal ne pwnil
être reproduite qu'en citant les Amum Gsumalm.
Il OllIE lE liTS
mec le Revue mensuelle :
v. la S Me" 8.
France et
Colonies 1M • *• » M •
ttranfer.. 24li 1H » 7f »
On l'abonne aaai frais éam
tout lu bamu ét poêlai
Femmes arabes et kabyles
> mim (
La pédagogie des Sœurs Blanches
Lorsque à la fin du second Empire, débar-
quant dans son archevêché d'Alger, le futur
cardinal Lavigerie, arrêta ses regards sur la
situation de la femme indigène, il était im-
possible qu'il ne la sentît pas complètement
séparée des Européens par toute l'organisation
familialè et sociale de sa race. « Mon Dieu,
donnez-nous la santé, l'abondance et les gar-
çons ; éloignez de nous la maladie, la misère
et les biles ! » Voilà la prière que l'archevê-
que entendait retentir sur les lèvres des mara-
bouts kabyles. Dès sa naissance, pèse sur la
femme une sorte de disgrâce : la fillette est mal
accueillie; pour son avènement à la lumière du
jour, ce sont parfois des condoléances qu on
offre au papa ; il se console peu à peu, et la
mère aussi, mais tous les petits soins, toutes
les gâteries sont pour les garçons. De bonne
heure, la vie de la fillette est dure : son rôle
est d'aider la mère à chercher le bois, à pui-
ser l'eau, à traire les chèvres, ou bien de por-
ter sur son dos les frères plus jeunes, dont elle
est la petite esclave. Entre douze et quinze
ans, son père, ou à son défaut le frère, I on-
cle, va la marier comme il le jugera bon,
même contre son gré. La marier, c'est la ven-
dre : le père touche une somme d'argent qui
s'appelle le thammath, et les Kannouns Kaby-
les s'opposent absolument à ce que jamais la
femme elle-même recueille tout ou partie de
la somme moyennant laquelle elle a été ven-
due. Elle passe alors dans la maison du mari,
souvent subi plutôt qu aimé ; elle est là, sous
la tutelle d'une belle-mère ; elle roule le cous-
cous, elle tisse, c'est à peu près tout ce qu'elle
sait faire ; elle devient mère, et faute d'hy-
Riène, faute de connaître son métier de mère.
elle a quatre chances sur cinq de voir son bébé
mourir. Elle aimerait tant, nnurtant, d'avoir
un fils, un fils qui vive, un hls dont le mari
lui saura gré en lui faisant porter au front un
bijou spécial ; un fils à qui elle deHa s'enten-
dre dire par ceux qui la saluent : Dieu garde
son fils 1 C' est là la seule chance qu'elle ait
d'être respectée et honorée par son mari. Nous
sommes en une civilisation où le mari a le
droit de châtier la femme avec un bâton, une
pierre. même un poignard: seul, l'homicide
est interdit. Les femmes s'assouplissent aux
coutumes. même à celles-I.. t( Nous battre,
disent-elles, c'est le droit de l'homme et la
volonté de Dieu, mais cela c'est toujours fait
ainsi w. Que! attachement peut-elle avoir pour
un tel foyer) Elle n'a même pas le droit de
demander le divorce, tandis que le mari peut
la chasser comme il veut ; et fréquente est la
répudiation si elle n'a pas de 61.. ou si ses
fils sont morts ; alors élie rentrera - - chez ses
parents, et le prétendant qui désirera I épouser
devra payer une somme à son mari d'hier, une
somme aussi, parfois, à son père. Et comme
elle envisage toujours la répudiation possible,
il n'est pas rare que la femme kabyte thésau-
rise, par une série de petites rapines aux dé-
pens de son mari, pour se créer un pécule il-
licite. Car elle doit 1086er à sa vieillesse aussi,
et pour empêcher que les biens de la tribu à
laquelle appartient a femme ne passent à des
étrangers il - est d usage 'en Kabylie, depuis
1746: que la femme n hérite PPS du Obtt,
qu'elle n'hérite pas du mar i si et-le a des fils:
des aliments et des vêtements, et parfois un
certain droit d'uaufruit sur la succession, voilà
tout ce à quoi elle peut prétendre. Ainsi se
multiplient, tout le long de la vie féminine,
ces stigmates d'infériorité: destinée à être re-
léguée avec les chiens à la V«te du pafs,
la femme, dans sa prière ne doit pas nommer
Dieu du même terme dont le nomme son rnaxi.
Lorsaue ses cheveux - ont - blanchi, lorsqu elle
; beaucoup de 61s, la voici enfin qui se re..
lève de cette déchéance; la vieille (oinai ou on
1-ewjle) est alors très honorée : on l écoute,
on fm devient docile, elle règne, parfois elle
tyrannise.
Lavigerie, tournant les yeux vers les foyers
arabes, pouvait constater que là, aussi, la fem-
me ne comptait pas. Dans les familles arabes,
la fille aussi ne compte pas : Combien as-tu
d'enfants, disait un missionnaire à un catd.
dont le fils de six mois se mourait. Et le caïd
de répond re : Mon père, nous sommes deux,
lui et moi. Ce caïd avait deux femmes, il avait
des filles, mais cel a ne comptait pas : Mon
Père, nous sommes deux.
« U» homjnes sont supérieurs aux femmes à
cause des qualités par lesquelles Diev a étevé
ceux-là au-dessus de celles-ci, lit-on dans le
Coran, et parce que les hommes emploient leurs
biens pour doter les femmes. » Voilà le prin-
cipe, posé par le Coran ; et pour la faune
arabe, de grandes sujétions en résultent : ma-
riage forcé, séquestration, possibilité de répu-
diation. Elle a sur la femme kabyte. auwi-
ment, cette supériorité de posséder le droit de
succession et d'avoir elle-même la wopneté de
la dot qu'a payée son mari pour l'aiheta. Mai.
quel triste foyer, pourtant que celui de la femme
arabe des ksours du midi l Elle est sous la
surveillance de ses badMns, qui rendent
compte au père de tout ce qu'elle fait, et qui
l'insultent, et qui la frappent, et cela la fait
rire. Aucun idéal : préparer la nourriture quo-
tidienne, recevoir une gandoura t Defte aux
principales fêtes ; voilà quel était l horizon de
beaucoup de femmes arabes.
Lavioerie se penc h ai, perploxe, vers ces un-
.M & âEtreues ; il se mtait' « qui n avait
pu t'habitude de douter de ses forces ni de 18
vaillance, désarmé vis-à-vis d elles, et il com-
it de conclure : qoe la
« n'y a. chez les "ul. gge »
1 .'-..1- la f , et ap-
I ""I ,'Ie P-
"Ut. l'a. mais -
taùt m Afrique. penonne de pt.. apte que
la femme à un nriiMlète, qui est premièrement
- de dhau.
Cinquante ans ont passé : les Sœurs Mission-
naires d'Afrique, dites Sœurs Blanches, fon-
dées par Lavigerie, ont multiplié les orpheli-
nats, les ouvroirs, les dispensaires : Biskra,
Gardhaïa, Ouargla, Laghouat, El Goléah, les
ont vues survenir et s'établir.
A leur arrivée dans ce poste d'El Goléah,
le plus récent elles n' y sont que depuis
1922 elles trouvèrent ce proverbe : « Il
vaut mieux être assis que debout, il est meil-
leur d'être couché qu'assis. » Et conformément
à cette maxime, on travaillait tort peu dans El
Goléah. Sur la place, un marchand, ayant une
poule à vendre, l'attachait par une ficelle à
son petit orteil, afin de pouvoir somnoler à
l'aise en attendant les acquéreurs. Les fem-
mes n'étaient pas moins somnolantes. Pour
raccommoder rapidement les vêtements de leurs
maris, les femmes prenaient un noyau de datte
eu une pierre, autour desquels elles serraient
te" bords de la pièce déchirée, puis elles fice-
laient le tout avec des fibres de palmier. C'était
fini, le trou était bouché, et sommairement
bouché.
Les Soeurs se sont installées Elles ont ou-
vert là, pour les fillettes, un atelier de tissage,
où l'on fait de beaux tapis d Orient : grâce
à elles, c'est une génération nouvelle de fem-
mes qui se prépare.
En Kabylie, leur installation s'est conso-
lidée. Elles ont triomphé des préventions te-
naces qui empêchaient les enf ants musulmans
de se mêler aux enfants chrétiens : la charité
de ces Sœurs. Sœurs institutrices. Sœurs hos-
pitalières, a triomphé du fanatisme de l'Islam.
Les orphelines qu'elles élèvent deviennent des
mères de famille, héritières et propagatrices, à
leur tour. des disciplines de travail enseignées
par les Sœurs. Le relèvement de la femme
kabyle, hier traitée en bête de somme, s' ac-
complit dans les ateliers de tissage, par l' ap-
prentissage même du travail. Et de quelles pro-
fondeurs de déchéance il a fallu pour la re-
lever !
Une Soeur, un jour, rencontre un couple
kahyle, le mari chevauchant tranquillement et
la femme devant lui, pliant sous le double
poids d'un immense fagot de bois et d'un en-
tant perché sur le fagot : le Sœur s'étonne :
« Eh ! répond le Kabyle, cette femme m'a
coûté 300 francs, il faut bien qu'elle travaiUe.
c 'ettt mon bourricot à moi JI. Sous l'action des
Sœurs Blanches, ces femmes ainsi déchues de-
viennent des ouvrières d'art.
L'école d'arts manuels, l'école ménagère,
attirent les fillettes : la perspective qui s'ouvre
devant elles, d'apprendre à gagner leur vie,
amène les pères à les y envoyer. Il y avait
jadis toute une série d'industries familiales qui,
lors de la conquête, étaient en décadence : les
Sœurs les ont fait revivre : Dentelle arabe,
broderie tunisienne ou marocaine, tissage ber-
bère, tapis haute laine, vannerie. Supposez
dans un village une centaine de ces petites
dentellières ou de ces petites tisseuses, cela
suffit, écrit Sœur Marie André. « pour que
notre civilisation, gagsant de proche en pro-
che, pénètre dans toutes les familles, relève
peu à peu leur niveau moral et social, et les
dispose à accueillir favorablement les réformes
nécessaires 1).
Nous dirons, dans un prochain article, com-
ment les manifestations de l'opinion publique.
comment celles des corps constitués, ont jus-
tifié cette espérance.
Georges Goyau,
de l'Académie Française.
La réglementation de la presse
dans la zone de Tanger
1
On télégraphie de Rabat :
« L'administration de la zone de Tanger a
déposé devant la Commission administrative
fin projet de loi réglementant la presse et
l'imprimerie.
« Certaines dispositions de ce texte, notam-
ment le droit que se réserve l'administration
de saisir ou de supprimer tous les journaux
locaux et étrangers sans avoir à en donner
le motif, ont soulevé une vive émotion dans
la presse de langue française et étrangère.
« L'Association internationale de la presse
de Tanger a nommé une délégation qui
s'adresset à l'assemblée législative en vue
de ramener 'la réglementation de la presse
- aux dispositions - habituelles dans les grands
pays européens, et pour demander que les
délits de presse soient soumis à une juridic-
tion comprenant des jurés. n.
RETOUR
1'"
Mme Cécile Sorel, après une brillante
tournée au Maroc et en Algérie fera sa ren-
trée ce soir dans Marion Delorme, à la Co-
médie-F rançaise.
>
La mission Sixte de Bonbon
en A. L F.
»♦»
La mission automobile grince de Bourbon
qui descendait de Faya vers Abecher fut ar-
rêtée à Scherba par suite de la rupture du
pont arrière d'une des voitures. La pièce de
rechange fut demandée à Bilma. Il est donc
douteux que la mission puisse atteindre Abe-
cher avant le départ de M. Antonetti, ROu.
verneur général, qui compte être de retour
à Ban gui dans les premiers jours de mars et
de Brazzaville vers le milieu du même mois.
La propagande coloniale
par la campagne électorale
-
campagne électorale
qui va s'ouvrir Ou
plus exactement qui
est déjà ouverte of-
fre aux coloniaux
une excellente occa-
sion de propagan-
de. Par coloniaux,
nous entendons non
seulement ceux qui
ont vécu aux colo-
nies et y ont acquis
un.' précieuse expérience, mais encore ceux
qui, pour avoir visité, pour (l'voir ad mire
VExposition coloniale, ont compris l'immolse
intérêt que comporte pour la France tout en-
tière le développement dt's Colonies.
Cette catégorie de citoyens est encore sous
l'impression profonde qui est résultée pour
eux de cette visite. C'est donc le moment d'en
profiter. Plus tard, il serait trop tard.
Dans chaque arrondissement, dans chaque
circonscription, devrait se former un comité
pour expliquer aux électeurs qu'il n'est point
en France un village, une famille qui ne
soient plus ou moins directement intéressés
aux questions coloniales, et mettre les can-
didats en demeure de se prononcer à leur
sujet, soit dans la rédaction de leur pro-
grcmlffte:, soit dans les déclarations qu'ils
feront en réunion publique,
Si ces déclarations n'étaient pas sponta-
nées, il serait facile de les provoquer par
des questions auxquelles les candidats se..
raient bien obligés de répondre.
Il n'est pas une commune, si petite soit-
elle, oit n'existe un ancien soldat d'Afrique
ou d'Extrême -Orient, de Madagascar ou de
Svrie, quelque marin, quelque commerçant,
un professeur, un instituteur qui ne soit ca-
pable de réaliser notre suggestion.
Presque partout, il y aura plusieurs wuci-
toyens susceptibles de se classer dans cette
:numération. (Qu'ils se réunissent : un grou-
te a toujours plus d'autorité qu'un individu
isolé, I.orsque le candidat se présentera aux
électeurs et exposera ses intentions, ses pro-
jets, ses idées, si la pensée coloniale n'y a
pas trouvé place, qu'ils lui disent publique-
ment :
« l'rès bien, tout celat Monsieur le cam/i-
dat, mais vous paraissez ignorer que la Fran-
te. dont mus sommes, possède des colonies
et que nous sommes tous intéressés à ce que
ces colonies interviennent de plus en plus
dans le mouvement industriel et commercial
du pays, dans l'alimentation de la popula-
tion métropolitaine et offre même à nos fils
des tares d'élection où ils pourront semer
h bonne graine du travail et récolter les
moissons qui en surgissent.
« Vous nous parlez des intérêts particu-
liers de notre territoire, vous avez raison et
si vous les négligiez, nous nous élèverions
contre vous. Mais un député doit aussi se
préoccuper des grands intérêts généraux de
1:1 Franco auxquels nous participons tous.
« Vous ne serez un bon député de circons-
cripfiolt que si vous êtes un bon député de la
France, et pour être un bon député de la
France, il faut que vous ne perdies point de
vue les questions coloniales. Au besoin, nous
rappellerions au député ce que nous disons
au candidat. 9
Et tout le monde applaudirait.
Edouard Néron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Présidant de la Commission
des Douanes.
Un cyclone s'abat
sur la Nouvelle-Calédonie
Un cyclone s'est abattu sur la Nouvelle-
Calédonie, causant des dégâts considérables.
(Par dépêche.)
) m%m <
A l'aide de notre vieille colonie:
La Réunion
Le Gouvernement déposera aujourd'hui sur
le bureau de la Chambre le projet de loi at.
tribuant à La Réunion une subvention de
50 millions pour la réparation de son outil-
lage public et la constitution d'un fonds de
secours en faveur des victimes du dernier
cyclone.
)..
La croisière de la Jeanne d'Arc
t
Le croiseur-école d'application feannt'
d'Arc a quitté la Trinité, faisant route sw
Dakar.
- -
Le prince Murât en A. L F.
1t1
Le prince Murât est arrivé le 15 février à
Fort-Archambault et repartit le 16 en balei-
nière pour gagner Birao, régions très gi-
boyeuses où il compte chasser pendant trois
mois.
) (
Dépêches de l'Indochine
1.1
Exportations de ris en Chine
Du 1er janvier au 13 février 86.206 ton-
nes de riz ont été exportées sur la Chine,
pour la même période de 19Q1, on n'avait
exporte que i.342 tonnas.
Indopacifl.
Dais les Commissions
4 ÀLA CHAMBRE
A LA COMMISSION DE L'ALGERIE
DES COLONIES
ET DES PROTECTORATS
La Commission de l'Algérie, des Colonies
et Pays de Protectorat s'est réunie hier sous
la présidence de M. Taittinger.
Nomination de rapporteurs
Elle a nommé :
M. Alcide Delmont, rapporteur pour avis
du projet de loi tendant a modifier le mode
de décompte de la surtaxe sur les rhums et
tafias coloniaux importés hors contingent.
M. Gasparin, rapporteur pour avis de la
proposition de loi interdisant l'emploi des
grains crus (riz, mais, etc.) dans la fabrica-
tion de la bièie.
M. Roux-Freissineng, rapporteur pour le
fond de la ptoposition de loi de M. Candacp.
tendant à couarmer ies droits des colonies
en ce qui concerne le régime fiscal des So-
ciétés ayant leur siège et leur exploitation
aux colonies.
Présentation d'un avis
M. Alcide Delmont a été chargé de pré-
senter un avis sur l'article 127 du projet de
loi purtant tixation du budget géneial, arti-
cle relatif à la surtaxe des rhums coloniaux
non contingentés.
Résolution
A la suite d'une intervention de M. Ernest
Outrey, et sur la proposition de son prési-
dent, la Commission a adopté la résolution
suivante ;
« La Commission invite le Gouvernement,
a il, A ajourner la continuation des négo-
ciations franco-japonaises relatives à l'Indo-
chine jusqu'au moment où se sera sensible-
ment atténuée la crise actuelle des industries
coloniales ou métropolitaines principalement
intéressees par le débouché indochinois ;
« 2" A prendre dès maintenant les mesu-
res nécessaires pour soumettre le japon au
régime général des pays à monnaie dépré-
ciée, et, par conséquent, pour appliquer im-
médiatement la surtaxe compensatrice de
change aux produits japonais importés en
France métropolitaine et en Indochine. »
La réduction de traitement
des fonctionnaires indochinois
M. Ernest Outrey a ensuite demandé à la
Commission de transmettre au ministre des
Colonies les télégrammes qu'elle a reçus
d'Indochine manitestant l'émotion des fonc-
tionnaires en présence des mesures prises par
le Gouvernement général pour réduire les
traitements, et exposant leurs protestations
;\ l'égard des arrêtés du 6 octobre 1931.
M. Ernest Outrey a demandé à la Com-
mission de signaler au ministre que ces sen-
timents sont ceux de l'unanimité des élus
de la Colonie el notamment du Haut Conseil
de l'Indochine.
La Commission a décidé de transmettre ces
protestations au ministre en les appuyant.
On s'occupe des boursiers de l'Ecole
coloniale
Sur la proposition de son Président, la
Commission a voté à l'unanimité une réso-
lution invitant le ministre des Colonies à hâ-
ter le versement des mensualités dues aux
élèves boursiers de l'Ecole Coloniale et dont
le paiement est arrêté depuis plusieurs mois,
par suite de la négligence de certains Gou-
vernements coloniaux.
Les Anntiles Coloniales ont publié derniè-
rement une série de protestations contre la
situation anormale existante et qui ne peut
durer plus longtemps.
La convention de la banque de l'Algérie
La Commission a décidé de demander au
Gouvernement Général de l'Algérie commu-
nication du projet de convention avec la
Banque de l'Algérie. Une démarche sera
faite auprès du ministre des Finances pour
lui signaler la nécessité d'aboutir très rapi-
dement à la conclusion de cet accord.
Le rappel de M. Juvanon
Emue par des protestations nombreuses qui
lui sont parvenues des Indes françaises et
qui attaquent la politique suivie par l'admi-
nistration dans cette colonie, la commission
a manifesté le désir d'entendre à ce sujet le
Gouverneur Juvanon et a chargé son prési-
dent M. Taittinger de demander au ministre
des Colonies, M. de Chappedelaine, d'appe-
ler à cet effet le Gouverneur Juvanon à
Paris.
C'est la fin d'une campagne de protesta-
tions menées dans les assemblées et dans les
Annales Coloniales, contre les agissements
de M. Juvanon, par nos collaborateurs MM.
Georges Nouelle, député de Saône-et-Loire,
et Jean Philip, sénateur du Gers.
>
A l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres
Le général Gouraud
a remis à M. Gagnât la cravate
de commandeur de la Légion d'honneur
Une cérémonie sans précédent dans les
annales académiques s'est déroulée hier aux
Inscriptions et Belles-Lettres. Le général
Gouraud, membre de la Compagnie, en
grand uniforme a remis solennellement, au
nom du Président de la République et en
vertu des pouvoirs qui lui étaient conférés,
la cravate de commandeur de la Légion
d'honneur à M. René Cagnat, secrétaire per-
pétuel de l'Académie depuis 1913. Dans une
émouvante allocution que l'a Compagnie a
écoutée debout, le général Gouraud a retracé
la carrière de M. Cagnat et a conclu en dé-
clarant que le ministre a voulu par cet acte
honorer l'Académie tout entière.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Indochine et le traité de commerce Fran-
co-Japonais.
Au Sénat.
Pour secourir les sinistrés da la Réunion.
L'Aviation colonial.
Les publicationsl - -
du Cinquantenaire de la Tunisie
«♦«
A l'occasion de la célébration du cinquan-
tenaire du protectorat français en Tunisie, et
sur l'initiative du Grand Conseil, les Adminis-
trations tunisiennes ont entrepris la publication
d'une série de documents de grand intérêt qui
forment en auelque sorte le bilan d'un demi-
siècle de colonisation française. Cette collec-
tion vient d'être mise en vente.
Nous donnons, ci-après, la liste, de ces ou-
vrages et brochures groupés par analogie, aux-
quels se référeront avec fruit les lecteurs des
Annales Coloniales, qui s'intéressent plus par-
ticulièrement aux questions tunisiennes.
1. Description d une nouvelle carte géologi-
que de la Tunisie, 77 pages ;
2. Eléments de climatologie tunisienne, 56
pages ,
3. La colonisation en Tunisie, 70 pages +
50 planches photographiques ;
4. L'agriculture en Tunisie, 400 pages;
5. Principales productions animales, 150
pages ;
6. Les forêts en Tunisie, 80 pages ;
7. L'Œuvre financière du protectorat fran-
çais, régime douanier, 105 pages ;
8. L Œuvre scolaire de la France (1883-
1930) 217 pages ;
9. Monographies des Services de l'Intérieur
(Hygiène, Assistance, Etat civil, etc.), 225
pages ;
10. Le Tourisme en Tunisie, 58 pages ;
11. Les Chemins de fer tunisiens, 46 pages
avec cartes, tableaux, graphiques, etc.;
12. La Station océanographique de Salamm-
bô, 80 pages et gravures ;
13. Le Service topographique, 32 pages ;
14. LOEuvre des habita.,ons à bon marché,
80 pages et photos ;
15. Notice sur les officiers interprètes, 12
pages ;
16. Notice sur le service médical dans les
territoires du Sud ;
17. Historique du Goum Saharien de Tuni-
sie ;
18. Historique du Service des Affaires
Etrangères de Tunisie, 248 pages et 6 notices
historiques des Bureaux de Zarzis, Malmata,
Kebili, Médenine, Ben Goudane et Tataouine.
Ces ouvrages sont en vente, croyons-nous,
dans les Administrations qui les ont fait édi-
ter. Il est regrettable que le prix de chaque
volume ne soit pas indiqué sur la couverture.
La nomenclature ci-dessus, malgré sa briè-
veté, permet d'avoir un aperçu convaincant de
l'importance des questions traitées. Eli le montre
aussi des omissions et des lacunes, en ce qui
concerne par exemple les travaux publics et
d'intérêt général exécutés depuis l'établisse-
ment du protectorat : ports, routes, etc. il
manque aussi une bibliographie générale des
ouvrages de langue française publiés sur la Tu-
nisie depuis 1881, récl amée par tous ceux qui
s'intéressent de près ou de loin à ce pays. Il
est encore.temps de l'entreprendre.
Dans cet ordre d'idées, l'Algérie, évidem-
ment, a fait beaucoup mieux : les publications
du centenaire, écrites en général par des spé-
cialistes, ?ont tout à fait remarquables,
La Tunisie n'a fêté qu'un cinquantenaire,
elle aura le temps d'ici un demi-siècle de pren-
dre des dispositions en conséquence.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
-– ) - + <
Au Conseil d9État
es
A la Martinique, délimitation de l'étang
des Salines. Annulation d'un arrêté du
Gouverneur.
A la requête des consorts Pellé-Bougenot
et Cherrier-Bougenot, le Conseil d'Etat a an-
nulé un arrêté du gouverneur de la Martini-
que, en date du 27 août 1926, reconnaissant
du domaine public maritime, l'étang « des
Salines », a délimité cet étang ainsi que
la partie du rivage de la mer située entre
l'étang et la baie, qui se trouve à l'ouest des
salines.
Le Conseil d'Etat 1 pris cette décision pour
des motifs, entre autres.
Qu'il résulte de l'instruction et des témoi-
gnages recueillis au cours de l'enquête que
l'étang des Salines n'a pas de communication
directe avec la mer.
Les seules communications existantes sont
des ouvrages d'origine artificielle, entretenues
par les propriétaires et susceptibles d'être
interrompues au gré de ceux-ci.
Dans ces conditions, c'est à tort que le gou-
verneur a déclaré du domaine public mari-
time ledit étang et a établi autour de celui-ci
une zone de 50 pas, rattachée audit domaine
public.
Cette haute juridiction a adopté :
il Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina.
tion des conditions d'application à la Nou-
velle-Calédonie de la loi du 7 mars 1925, i
complétée par celle du 13 janvier 1927, ten-!
dant à instituer des sociétés à responsabilité
limitée..
20 Un projet de décret portant règlement
d'administration publique pour la détermina-
Rejet de la requête d'un juge d'instruction
au tribunal de Pointe-à-Pitre.
Cette haute juridiction a rejeté la requête
que M. Abel, ancien juge d'instruction au
Tribunal de Point-à-Pitfc, avait présentée,
aux fins d'annulation d'une décision en dat,.
du 31 (, janvier 1920, par laquelle le ministre
des Colonies a rejeté sa demande de passage
gratuit pour se rendre de la Guadeloupe 011
France. Attendu qu'aux termes de l'art. "7
du décret du 22 août >928, ce passage des ma-
gistr.its. ont seuls droit aux passages gr.l-
tuits des fonctionnaires qui ne sont pas ori-
ginaires de la colonie, où ils remplissent
eurs fonctions au moment de leur mise à la
retraite.
Il en résulte que M. Abel, originaire de
la Guadeloupe, n'est pas fondé à demander
le bénéfice des dispositions du décret précité
TVoîi re jet dp sa requête
La limitation du nombre
des patentes à Madagascar
•+•
Dans une séance tenue en octobre demie:
un membre de la Chambre de commerce d'
Taniatave fit part à cette assemblée des in-
quiétudes du commerce local relativement
au nombre des petits patentés qui continuent.
à ouvrir boutique malgré la crise, bien -ju'iii
n'arrivent pas à couvrir leurs frais géné-
raux. Il formula en conséquence le vuu que
l'administration refuse des patentes aux né-
gociants qui n'offrent pas de garanties suffi-
santes.
Je ne sais quel sort, l'administration de la
Grande Ile fera a cette prétention. Le moins
qu'on puisse en dire est qu'elle porte le té-
moignage de l'affolement déraisonnable de
notre époque. Elle est l'expression dernière
et concrète de la tendance générale qui, petit
à petit, nous achemine vers les formules écu.
nomiques et sociales de Moscou.
Comme autrefois on plaçait dans la libie
activité des individus les meilleures chances
de réussite, c'est aujourd'hui sous la tutelle
déprimante de l'Etat que tous viennent se
ranger d'eux-mêmes pour que les situations
acquises soient maintenues et les risques
pargnés,
Contingentement et restriction, on n'a plus
que ces deux mots à la bouche, et pendant
qu'on se restreint et contingente, grossit la
dangereuse masse des sans-travail et des
chômeurs.
Il est vrai que nous ne sommes plus à une
contradiction près.
Mais notre commerçant de Madagascar a-t-
il songé aux conséquences extrêmes que
comportent le rôle et la puissance qu'il vou-
drait assigner à l'administration ?
Refuser la patente aux négociants qui u ot
fient pas les garanties suffisantes! Quelle,
garanties? Et d'après quel critérium? S'il
ne s'agit aujourd'hui que de pauvres hères
bien incapables de se défendre, demain, par
une pente insensible mais fatale. c'est de
l'honorabilité de tous qu'il serait question. Et
voici un aéropage administratif institué gar
(lien et caution de la moralité commerciale
Ces petits détaillants que l'on voudrait
évincer ne furent-ils pas bien plutôt les in
termédiaires profitables, les clients désiré
qu'on appela, que l'on sollicita, quand la
prospérité anormale des affaires provoquait
des facilités de crédit dont il fallait prévoit
que l'imprudence se payerait un jour ou
l'autre. Ce jour est arrivé. Mais à qui la
faute ?
Les aides ou les complaisant:; de naguère
sont devenus peut-être des concurrents. C'est
dans l'ordre. Que la loi de la concurrence
fasse donc aujourd'hui son œuvre et élimine
ceux qui doivent être diminés.
Si les Pouvoirs publics voulaient s'en te
nir, dans la majeure partie des cas, à cette,
saine règle de la vieille économie politique
bafouée et qui n'attend qu'une occasion de
revanche, la crise que leurs interventions in
tempestives aggravent chaque jour davan
tage, arriverait sans doute à son dénouement
avec moins de périls.
P.-C. Georges Françoi.,
Gouverneur honoraire des Colonies
--- ----- -- - -+ --- -----,
Au conseil du gouvernement
de l'A. E. F.
..1
Le discours de M. R. Antonetti
En ouvrant la session ordinaire du Conseil
de Gouvernement de r Afrique Equatoriale
française, le Gouverneur général R. Antonetti
a prononcé un important discours dont nous
détachons les passages suivants :
Après avoir exposé les nécessités toutes nou
velles qui imposent non seulement a nos colo
nies d'Afrique, mais encore à tous les peuples
coloniaux qui voisinent en Afrique, une soli
darité devant se concrétiser dans tous les do
maines, M. Antonetti, passant à la question
budgétaire, a exposé ainsi les prévisions pour
1932 :
Des impôts nouveaux, impôts sur les reve-
nus, sur les salaires, sur le chiffre d'affaires,
vont vous ètre soumis. Ils ont ctJ calculés avec
mesure, comme il convient en temps de crise.
Ils ne sont pas de nature à aggraver la situation
et ils restent encore très inférieurs à ceux qui
existent dans les colonies voisines. Un leger
relèvement des droits de douane portant prin-
cipalement sur l'alcool, qui passe de 2.750 à
3.750 par hectolitre d'alcool pur, et sur quel-
ques objets de luxe, est également prévu.
Voici comment se présentent nos budgets :
Budget général 86.875.000
Gabo p 17. 185.000
Moyen-Congo 2 3. 600. OCICI,
Oubangui-Chari 17.800.000
Tchad. , , , , , , , ,. 17.048.200
Budget annexe de l'exploitation
du Chemin de fer de Brazza-
~ea~m.170 7. 17 5, Oùfj
Budget sur les fonds d'emprunt
(construction du Congo-Océan.
port de Pointe-Noire, pro-
gramme sanitaire et aide à la
production.. , , , , , ., 288. 190,000
Comment s'exécuteront-ils ? C'est là une
question à laqueile personne ne peut répondre.
Si la situation s'améliore si peu que ce soit, ils
ne doivent pas nous donner de mêcompte.,
Même si elle s'aggrave, les ressources du bud,
gel sur fonds d'emprunt et la continuation de
nos travaux sont assurée.s.
r estime toutefois que, même si nos budgets
devaient se traduire par un déficit de quelques
millions, la meilleure solution, au lieu de faire
(les économies excessives, et, ie le répète, rui-
neuses, serait que nous puissions être autorisés,
en cas de nécessité, à émettre, dans une pro
portion en rapport avec nos ressources réelles,
des bons à court terme remboirrsables en dix
ans. C'est un moven de trésorerie auquel ont
recours tous les Fiais du monde : pourquoi,
sous le contrôle du Département, les colonies,
en temps de crise, ne seraient-elles pas autori
sées à en user ?
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