Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-02-25
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 25 février 1932 25 février 1932
Description : 1932/02/25 (A33,N23). 1932/02/25 (A33,N23).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380458q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. - No 28. LE NUMERO : 80 CENTIMES JEUDI SOIR 25 FEVRIER 1982.
JQURML QUOTIDIEN
Rédaction & Administration.
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Les Annales Coloniales
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tous lu bureau die poète,
Production et exploitation de ben join
en Indochine
> (
La France importe couramment le benjoin.
Il est recherché par tous les pays d'Occident
pour son parfum, ses qualités antiseptiques, sa
richesse en éthers et en vaniline, La pharma-
cie, la parfumerie, la chocolaterie emploient
beaucoup de benjoin ; il entre aussi dans la
composition de certains vernis et de nombreux
autres produits. Au point de vue commercial,
il a une importance considérable.
Différentes sortes de benjoin sont mises sur
les marchés, appelées « benjoin de Sumatra »
et « benjoin de Siam », ce dernier provient de
nos possessions françaises du Nord de l'Indo-
nos possess i ons f rru rol idn- u du Nor d - Annam.
chine, du Laos, du Tonkin, du Nord-Annam.
Ses « larmes » très grosses ont une teinte ivoire
très recherchée. Il est en plus très parfumé et
très riche en éthers. Sa valeur commerciale est
sensiblement double de celle du benjoin de
Sumatra.
On a cru pendant longtemps que ces deux
sortes de benjoin, si différentes pourtant d'as-
pect, d'odeur, de couleur et de composition,
g revenaient d'une seule espèce botanique, « le
Styrax benjoin Dryand », répandu à Java, à
Sumatra et dans toute la presqu'île de l'Indo-
ch ine, mais des recherches et des études effec-
tuées surtout au cours du siècle dernier ont
permis de reconnaître de façon à peu près cer-
taine que deux espèces botaniques produisent
du benjoin, « le btyrax benjoin Dryand »,
qui donne les benjoins de Sumatra, de Java et
a le Styrax tonkinense Pierre », localisé dans
les zones françaises de l'Indochine. Ces deux
espèces se trouvent en Indochine, mais une
seule est exploitée, et s'il existe plusieurs va-
riétés de Styrax tonkinense, toutes ne donnent
pas de benjoin, ou tout au moins leur produc-
tion ne se fait que dans certaines conditions.
Il est intéressant d'étudier de près la pro-
duction et l'exploitation du benjoin en Indo-
chine. On constate qu il est possible de « cul-
tiver » rationnellement l'arbre à benjoin, d'en
favoriser le développement, de surveiller, de
régulariser les récoltes de résine pour obtenir
un rendement, non pas supérieur en qualité,
mais de qualité égale et de durée pour ainsi
dire illimitée.
Jusqu'à présent, le « Styrax tonkinense »
n'a jamais été cultivé. De petite taille pour la
région, atteignant 20 mètres au maximum, il
pousse dans les terres de granit, de grès, de
schistes, en altitude élevée, variant de 600 à
1.960mêtr«. -' ., - .-
Il s installe dltll les coupes claires des forets
ou sur les défrichements pu par ensemencement
naturel dans les u raya » abandonnés des indi-
gènes, mais il y en a au Tonkin dans la
moyenne région et jusqu'au niveau du Delta.
Il y en a aussi dans les bassins supérieurs du
fleuve Rouge et de la rivière Noire.
Si vous alliez en Indochine et si vous de-
mandiez aux indigènes quel est l'arbre à ben-
join, ils vous le désigneraient des noms les
plus divers, suivant la couleur du bois, jau-
nâtre ou légèrement rosé, suivant aussi la dis-
position des branches, horizontales, relevées ou
tombantes ; mais le : meilleur producteur de
benjoin reconnu est l'arbre À écorce profondé-
ment crevassée et rougeâtre ; d'autres mauvais
producteurs ont l'écorce m ince, finement cre-
vassée et blanchâtre.
On a remarqué que, placés dans des condi-
tions identiques de sol, d'altitude et de climat,
des arbres apparemment les mêmes ne produi-
sent ni les mêmes quantités ni la même qualité
de benjoin.
Appartiennent-ils à des « races » différentes,
ou bien la production du benjoin est-elle sou-
mise à l'action d'un insecte, d'un ferment,
d'un champignon ou d'une bactérie quelcon-
que ?
Cette question n'est pas encore résolue et
il serait nécessaire de savoir si les Styrax ton-
kinense peuvent « héréditairement » être bons
producteurs.
Actuellement, l'exploitation du benjoin est
exclusivement faite en Indochine par les indi-
gènes.
Poussés au hasard, les arbres à benjoin sont
étouffés en grande partie par d'autres essënces
plus vigoureuses et vers 1 âge auquel on com-
mence à leur faire des saignées, il n'en reste
plus beaucoup.
Il apparaît que si des dégagements étaient
faits régulièrement, les plantations naturelles
pourraient être plus denses.
Les premières incisions sont faites vers la
huitième ou la dixième année. Elles ne sont ni
équidistantes ni faites à intervalles fixes comme
à Sumatra. Elles dépendent de l'expérience
de l'indigène qui sait approximativement pour
chaque sujet le nombre d'incisions à faire. En
juin, juillet, l'écorce et le liber sont coupés. La
sève abondante en cette saison fait ouvrir la
fente vers le haut. Des laimes suintent et s'ac-
cumulait de septembre à novembre au sommet
de la plaie qui a été formée. On détache en-
suite les. lannes, le morceau d'écorce avec la
plaque de benjoin adhérente, on a ainsi la
première qualité.
Les deuxième et troisième qualités ne pro-
viennent que de sujets chétifs qui ont mal
exsudé.
D'année en année, les incisions se poursui-
vent, mais après cinq ou six ans d'exploita-
tion, le Styrax, épuisé, meurt. Aussi le ren-
dement est-il assez variable. Si parfois, dans
certaines régions, on obtient par arbre et par
an jusqu'à 5 kilos de benjoin, dans d'autres
le rendement est très faible.
Acheté sur place par des indigènes ou par
des maisons françaises, expédié sur Sain et
Bangkok, apporté par des indigènes ou dirigé
par sampans ou chal oupes à vapeur sur Hanoi
et sur Haïphong, le benjoin est exporté surtout
en France, en Angleterre, en Belgique, iùI;
- Etats-Unis et en
Malgré la concurrence en quantité des ben-
joins de Sumatra, la position de l'Indochine
sur le marché est très bonne. Son-benjoin est
de toute première qualité, et elle seule possède
le benjoin de « &iam » si recherché.
Son exportation pourrait être amplifiée, car
elle peut produire plus qu'elle ne produit ac-
tuel lement.
Si I on considère que les indigènes seuls font
r eploitation, recueillent ( la résine simplement
sur les arbres naturels qu'ils trouvent, sans dé-
gager jamais les semis, sans jamais faire de
plantations, on peut facilement conclure qu'il
y a des modifications à apporter dans la cul..
ture du benjoin.
Dans les régions à benjoin, où sa croissance
est rapide et où il est presque envahissant, on
pourrait faire des plantations méthodiques.
Le Haut-Laos en particulier est tout indiqué
pour de vastes entreprises de culture de ben-
join.
D'autre part, des plantations produiraient
plus régulièrement que des arbres poussés au
hasard. Les méthodes rationnelles d'exploita-
tion feraient en même temps l'éducation de
l'indigène qui y gagnerait.
11 serait peut-être possible de reporter les
cultures d'Indochine avec plus de régularité,
suivant les terrains et les altitudes. Déjà l'Ad-
ministration française a mis en valeur une cen-
taine d'hectares aux environs de Sam-Nua.
Elle étudie systématiquement la production,
fait une sélection, emploie des méthodes ration-
nelles d'exploitation et apporte ainsi aux indi-
gènes et aux planteurs une aide technique pré-
cieuse.
Camille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
dès Protectorats.
)
Le vol des sacs postaux
du courrier de l'A. O. F.
1.'
L'enquête ouverte sur le vol des sacs pos-
taux, a permis d'établir que le montant
s'élève à 140.000 francs en lingots et poudre
d'or ramenés par le vapeur Touaregt de
l'Afrique Occidentale française, et destinés
à un commerçant marseillais. Quant aux au-
teurs de cet audacieux coup de main, la Sû-
reté n'a encore recueilli aucune indication
utile concernant leur retraite.
1 ) ..- (
La propriété indigène
au Dahomey
Nous avons eu l'occasion, naguère, de rela- j
ter les doléances des Dahoméens relativement
à des aliénations par l'administration locale,
de terres occupées par des indigènes. Voici
que des plaintes sont à nouveau formulées
sur la même question. Si nous en croyons la
Voix dit. Dahomey, des cultivateurs fixés de-
puis vingt-cinq ans sur des parcelles qu'ils
ont débroussées et mises en valeur, mais dont
ils ne peuvent, faute de moyens, se porter ac-
quéreurs, sont menaces, en fait, d'une véri-
table dépossession.
Sans prendre parti dans une affaire au su-
jet de laquelle les précisions nécessaires nous
manquent, nous ne pouvons nous empêcher
de penser que la plus grande circonspection
s'impose, particulièrement au Dahomey, lors-
que l'occupation active d'une terre par un in-
digène, a créé, au profit de ce dernier, un
droit qu'on ne saurait sans injustice, mécon-
naître.
La colonisation, par la conquête, a fait de
nous les maîtres du domaine. L'Etat français
a pris ainsi la suite des chefs détrônés. Mais
autant nous sommes libres de disposer à
notre guise du domaine vacant, autant nous
devons nous montrer circonspects devant la
terre occupée, surto.it lorsque le travail a
créé au profit de l'autochtone un privilège
éminemment respectable.
Cela est vrai partout, et plus particulière-
ment au Dahomey, où le développement de
l'agriculture étonne le voyageur européen.
L'amour que le paysan de là-bas porte à son
champ est un fait qui doit fixer notre intérêt
attentif et orienter une large politique agraire
dont npus aurions beaucoup à retirer.
En cette époque surtout de crise, où les
finances de la Fédération, déjà mises en péril
par des dégrèvements de toutes sortes, récla-
ment un prompt rétablissement, il faut que
nous aidions à une production sans cesse plus
grande, dans le sens même du programme
naguère élaboré par le gouverneur Reste*
Et s'il est vrai que le moyen de salut le
plus opérant réside dans l'abaissement du
prix de revient des denrées, n'est-ce pas dans
l'application du travail indigène à la pro-
priété indigène, c'est-à-dire dans la suppres-
sion des salaires onéreux, que se trouve en
grande partie la solution du problèmq?
Dans la Gold-Coast, toute voisine, les An-
lais, il y a trente ans à peine, ont dit aux
Noirs : « Voici des graines de cacao. Nous
vous apprendrons à les mettre en terre, et en-
suite à cultiver la plante. Quand la terre sera
en rapport, le tout vous appartiendra. »
Il fut fait ainsi j et voilà comment la Gold-
Coast produit aujourd'hui les deux tiers du
cacao nécessaire à la consommation mondiale
et pourquoi il y a dans le pays plus d'un in-
digène millionnaire.
L'exemple est à méditer. Le Dahoméen
vaut l'homme de la Gold-Coast. Notre mé-
thode ne doit pas être inférieure à la méthode
anglaise. -
P.-C Georges "t.,
Gouverneur honoraire des Colonies,
Le Ministère des Colonies
»♦.
9
1
NStaRMB
ROIS siècles ont. fasse
depuis que la
France a pour la
première fois, im-
provisé, en l'amé-
liorant peu à peu,
une administration
coloniale.
Or, en dépit de l'essor des possessions
françaises qui ont aujourd'hui 10.311.638 ki-
lomètres carrés,avec une population d'environ
60 millions d habitants, il semble bien que
le Ministère des Colonies (le ministère voya-
geur qui a connu tant de locaux divers avant
de venir s'échouer rue Oudinot) n'est pas
le grand Ministère de la France Extérieure
qu'il devrait représenter.
Une dispersion regrettable, vide en réalité
le portefeuille des Colofties, alors que la
Direction des « France » lointaines técla
merait une unité d'autorité et une puissance
de décision susceptibles de combattre effica-
cement le morcellement des territoires.
Telle est, du reste, la thèse que les Annales
Coloniales n'ont pas cessé de soutenir.
La Maison des Colonies par excellence
qui manque à la plus grande France c'est
un Ministère mieux outillé, mieux renseigné,
centralisant entre les mains de ceux qui ont
la responsabilité des intérêts de la France
des cinq Parties du Monde, tous les élé-
ments qui trop souvent font défaut à leur
actioll.
Nous ne voulons pas ici entrer dans des
points de détail, mais seulement souligner
l'infériorité flagrante de ce A/iuistère qui
n'a pas encore réussi à s'évader des impro-
visations du début.
Chaque fois que de grandes questions co-
loniales doivent être résolues, on s'aperçoit
que deux, trois ministères tirent à « hue et
à dia », que la documentation est, de mêmev
éparpillée entre tous les pouvoirs que trop
d'administrations se divisent entre elles.
Le Public français ne s'explique pas les
distinctions arbitraires que - l'on prétend
établir entre des territoires africains, par
exemple, qui s'avoisinent, qui se pénètrent
de plus en plus et dont l'intérêt immédiat
est de se soutenir.
Car il est, en effet, incompréhensible que
pour un empire aussi compact, formé d'élé-
ments se soudant chaque jour davantage, on
doive, si l'on veut se renseigner, s'éclairer,
approfondir quelque projet s'adresser à des
Ministères différents.
Que l'Empire Colonial. français métiU un.
Ministère à sa taille, c'est un fait certain.
La rue Oudinot n'en est qu'tme réduction.
L'intérêt, de nos Colonies et le prestige
national de la France Extérieure impose-
ront de plus en plus la création d'un grand
Ministère Colonial, il est grand temps d'y
penser.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de ta commission
Senatormle des Affaires Etrangères.
) (
A l'Académie des Sciences
Eloge funèbre
En ouvrant la dernière séance de l'Acadé-
mie ds Sciences, le général Bourgeois, pré-
sident, prononce Téloge funèbre du général
si den.t, prononce édé.
Ferrie, membre titulaire, récemment décédé.
Fièvre boutonneuse et fièvre
de Marseille
M. Mesnil communique un travai l, de MM.
P. Durand et J. Laigret, rappelant d'abord
que la fièvre boutonneuse de Tunisie et la
fièvre exanthématique de Marseille avaient été
jugées identiques par M. Conseil. Les expé-
riences des auteurs, poursuivies à l'Institut
Pasteur de Tunis, établissent qu'une atteinte
due au virus d'origine marseillaise laisse après
elle une immunité complète à l'égard du virus
tunisien.
Communication
M. Cayeux communique une note de M. R
Furon rapportant de nouvelles observations sur
les roches crétacées de la côte du Gabon.
>
Notre action au Maroc
.t.
L'attaque du poste de Mecissi
L'attaque contre le poste de Mecissi, dans
la nuit du 21 au 22 février, constitue un épi-
sode de l'action d'encerclement des hauts
massifs - de l'Atlas, derniers refuges de la.
dissidence. -
L'attaque çles dissidents a été repousscc,
à l'aide d'armes automatiques, par un ba-
taillon du, 2" algérien. Les assaillants ont
été rejetés en quelques minutes. Ils ont
laissé 25 cadavres sur le terrain, abandon-
nant huit prisonniers entre nos mains.
Cet insuccès des dissidents a eu un pro-
fond retentissement dans toute la montagne.
Aucune réaction nouvelle n'.a été enregistrée
depuis dans cette région.
Au Tadla
Au Tadla, une patrouille de sécurité des
forces supplétives s'est heurtée dans la nuit
du 20 aux environs de Naour, à un groupe
de rôdeurs dissidents qui ont été refoulés
avec des pertes en abandonnant leurs prises.
3. (
Le contingentement des tapis
de l'Afrique du Nord
1..
Les importations contingentées
Un décret fixe à 32.000 mètres carrés, re-
présentant 87.360 gr. environ, la quantité
lie tapis estampillés par l'Etat chérifien, ori-
ginaires et importés directement de la zone
française de l'empire chérifien, qui pourra
être admise en France et en Algérie, en
franchise, pendltnt la période comprise entre
le ior janvier et le 31 décembre 1932.
Le cabinet du ministre
des Colonies
M. de Chappedelaine, ministre des Colo-
nies, a constitué ainsi qu'il suit son cabinet :
MM. Boisson, inspecteur des Colonies,
chef de cabinet; Peloni, administrateur ho-
noraire des services civils de l'Indochine,
chef-adjoint; Fabre, sous-chef de bureau hors
classe à l'Administration centrale du minis-
tère de Colonies, secrétaire général de La
Réunion, chef adjoint.
Mlle Mermaz, chef du secrétariat parti-
culier.
MM. Casse-Barthe, préfet honoraire, char-
gé de mission; Aubert (Pierre), administra-
teur en chef des Colonieli" chargé de mis-
sion ; Victor Chazelas, administrateur en chef
des Colonies, chargé de mission; Mescheri,
attaché, officier d'ordonnance.
->-ffl*m. <-
Le retour de M. Juvanon
-
D'après les renseignements que nous
avons lecueillis à la Chambre des député
et au Sénat, nous croyons savoir que M. Ju-
vanon, Gouverneur des Etablissements fran-
çais de l'Inde, rentrerait le mois prochain.
Elections coloniales
*
A la Guadeloupe
Le Congrès de la Fédération socialiste de
la Guadeloupe s'est réuni à Pointe-à-Pitre le
31 janvier.
Après avoir examiné la situation politique
que des deux arrondissements de la Guade-
loupe, le Congrès a adopté, à l'unanimité,
relativement aux élections législatives, les
résolutions suivantes :
a) En ce qui concerne l'arrondissement de
Basse-Terre, le citoyen Adolphe Lara, avo-
cat, conseiller général, déjà porte-drapeau
du Parti en 1928, est désigné comme candi-
dat dans cette circonscription ;
b) En ce qui concerne l'arrondissement de
la Grande-Terre/ la Fédération étant dans
l'impossibilité– exclusivement et strictement
matérielle d'aller à la bataille dans cette
circonscription, devant utiliser toutes ses
forces et tous ses moyens pour assurer dès
le premier tour le triomphe de la candida-
ture Lara, ne présentera pas de candidat à
la Grande-Terre au premier tour de scrutin;
mais elle se réserve de faire bloc, au scru-
tin de ballottage, sur un candidat.
Le Congrès décida d'organiser immédia-
tement la campagne en créant un comité
d'action électorale. La parution du journal
,/.,- Travailleur, organe, de la Fédération de
la Guadeloupe, sera examinée à un Congrès
extraordinaire quj sera tenu à Basse-Terre,
chef-lieu de la colonie, le dimanche 28 fé-
vrier 1932.
Le oolonel Vulllemin
à l'honneur
«»̃
Le colonel Vuillemin a été décoré à Alger
de la croix de grand-officier de la Légion
d'honneur pour avoir sauvé du désert Régi-
nensi et ses compagnons.
.- (
M. Carde à Paris
»♦«
M. Carde. Gouverneur général de l'Algé-
lie, après lêtre installé lundi après-midi à
l'Office de l'Algérie, a reçu dans Ira journée
d'hier plusieurs personnalités algériennes
actuellement à Paris. M. Carde a été reçu
hier matin par M. Albert Mahieu, ministre
de l'Intérieur.
)
Le général Sansurjo à Rabat
»♦«
Le général Sansurjo, accompagné de son
fils, le capitaine Sansurjo, de M. Fernandez
Florez, l'homme de lettres connu, et de
M. Vicario Lobe, journaliste, est arrivé à
Rabat lundi à 21 h. 15, venant d'Agadir,
Marrakech et Casablanca. Il s'est rendu
mardi matin, à 11 h. 30, à la Résidence gé-
nérale où il >a été reçu par M. Urbain Blanc,
déléglt!r à la Résidence, avec lequel il a eu
un cordial entretien. M. Ontivoro Y La
Plana, consul général d'Espagne à Rabat,
assistait à l'entrevue. 1
Le général Sansurjo et ses compagnons
Int déjeuné chez le consul général d'Espa-
gne et ont quitté Rabat mercredi à quinze
teures en automobile, pour Tanger, où le
jénéral Sansurjo séjournera deux ou. trois
ours avant de regagner Madrid.
) -.- (
Le contre-torpilleur" Gerfaut
1'1
Mise en service
Le nouveau contre-torpilleur Gerfaut qui
détient le record mondial de vitesse, a quitté
Lorient mardi après-midi pour Toulon,
ayant à bord l'amiral Benet et l'ingénieur
général mécanicien Jauffret.
Au moment où le bâtiment s'engageait
dans les passes extérieures, l'amiral Nielly,
commandant la marine, qui avait passé en
revue l'équipage, avant le départ, a signalé
ses vœux de bonne traversée au Gerfaut qui
relâchera à Casablanca, et ralliera. à Tou-
lon, la première escadre.
) t
Repêches de l'Indochine
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés de Saï-
gon pendant la deuxième décade de février
ont atteint 33.782 tonnes.
tndopacUl.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
L'Aviation coloniale.
A l'Agence économiques de l'Indochine.
«
Le deuxième salon
de Madagascar
»♦>
Le vernissage du deuxième Salon de Ma-
dagascar a eu. lieu à Tananarive sous le haut
patronage de M. le Gouverneur général p. i.
Rouvin.
Cette belle manifestation artistique a heu-
reusement confirmé les espoirs que laissait
déjà entrevoir le premier Salon, créé l'an
dernier par M. le Gouverneur général Cayla,
dans le but, il est bon de le rappeler, de per-
mettre aux artistes malgaches de profiter de
l'appui et des critiques d'un noitibreux pu-
blic.
C'est ainsi que le jury a noté avec satisfac-
tion, dans la section de peinture un effort ap-
préciable de sincérité et d'imagination. Sans
doute, a-t-on retrouvé encore trop souvent
dans certaines aquarelles, la manière de pro-
fesseurs divers, mais il semble bien que cette
fois l'influence européenne a permis à quel-
ques artistes indigènes d'exprimer leur per-
sonnalité. Les œuvres qui furent primées se
signalent justement par ce qu'elles ont de
simplement personnel; elles sont peut-être
moins habiles quant au résultat mais plus
« senties », ce qui est l'essentiel.
Le premier prix de peinture a été attribué
au jeune Robert Rasolomanitra qui n'avait eu
en 1930 qu'une mention honorable. Ce pein-
tre, très en progrès, sera intéressant à sui-
vre. Lucien Andriamampianina obtient le
deuxième prix avec trois études dont les re-
cherches techniques sont assez poussées. Un
deuxième prix (ix-aequo a été accordé à Mlle
Florine Ravololomanga qui présentait un bel
ensemble d'aquarelles dont une nature morte
particulièrement réussie. Enfin, quatre men-
tions ont récompensé les travaux des jeunes
peintres Lo.uis Rasamizanany, Ranovoson,
Rabemanantsoa et du vétéran Rakotovao Gas-
ton que l'on revoit toujours avec plaisir. Son
tableau Effet de Soir montre qu'il sait encore
défendre l'ancienne école Supparo, dont il
fut un des bons élèves. D'autres exposants
Seraient aussi à citer, notamment Raoly, un
des lauréats de l'an dernier, qui exposa d'ha-
biles dessins pour illustrations.
Si la section des arts appliqués s'est res-
sentie de l'absence des meilleurs élèves de
M. et Mme Heidmann, partis eux-mêmes en
France, on a pu toutefois remarquer quelques
jolies pièces de soierie et de sparterie. De
belles capelines au tressage soigné et dont
l'agencement décoratif avec rappel de vieux
motifs malgaches était particulièrement heu-
reux, ont retenu l'attention deu visiteurs. Si-
gnalons également un magnifique lamba in-
digène d'un art précieux qu'il y aurait inté-
rêt à renover dans l'Ile.
Quant à la section de sculpture, elle était
peu représentée. Mentionnons cependant des
statuettes de lutteurs et de Il zébus n pleines
de vie du sculpteur Tsida déjà primé l'an
dernier.
Comme on le voit, le deuxième Salon de
Madagascar a montré un progrès, puis-
qu'aussi bien bien, le jury, de tendances très
variées, s'est plu à reconnaître dans certaines
rouvres l'expression encore hésitante mais suf-
fisamment nette d'un tempérament sincère
d'artiste.
Ajoutons que l'exposition comportait cette
année pour la première fois une salle réser-
vée aux artistes européens. Malgré quelque
peu d'impréparation, les envois sont homogè-
nes. Citons ceux des deux élèves de Mme
Hcidmann, Mlles Lamy et Bouroumeau.
Voici de fraîches aquarelles de Mme Del-
planque, d'excellentes petites études forte-
ment observées de Mme Gouzy et d'originaux
modelages décoratifs de Mme Ida Perrin
dio du poste de « Radio-Tananarive ». M.
Franck Koler présente deux brillantes esquis-
ses largement traitées et M. Liotard plusieurs
études où l'on reconnaît son éclectisme. A
noter tout spécialement son blond paysage
des Hauts Plateaux et un portrait charmant
d'Imerinienne, M. Jean Bergerot Rabanit, un
jeune, expose des aquarelles qui révèlent des
dons modernes et M. Vidal une suite inté-
ressante de peintures.
De M. Fonterme, nouveau venu dans la
Colonie, un souvenir de son voyage et de M.
Perrin, un portrait vivant, imaginatives ma-
quettes de décors de théâtre et des dessins
d'illustrations pour l'éphémère revue Capri-
corne, de J. B. de Rabearivelo.
On ne peut qu'applaudir à la naissance
d'une solidarité artistique dans la Grande Ile
et souhaiter qu'elle se développe pleinement
l'an prochain.
) .;:
Tu te rends compte.
HIPPOPOTAMES TROP CIVILISES
OU LE VRAI DE VRAI AU CINEMA
Les ptoducers américains ne reculent deoonl
aucun sacrifice pour tourner leur film et pour
renseigner exactement leur public. On a créé
à Hollywood un e. Sahara » l'année Jerwèrc ;
cette année, c'est l'Afrique et sa faune et ses
torrents et ses fleuves. Pourquoi ce peuple
si ingénieux et inventif ti'atrrail-il pas chez lui
l'Afrique ?
Le film dont il s'agit et qui se passe en
« brousse africaine américaine » n'occasionnera
donc pas beaucoup de frais de déplacement ni
de voyage, mais cependant il a fallu peupler
les fleuves, et on a songé que tout à coup l'ha-
bitant des fleuves africains était l'hippopotame.
Où trouver l'hippopotame P Allo l Allô l des
hippopotames ?
Un cirque vint à passer heureusement, il
sauva la situation, car il possédait de magnifi-
ques pachydermes' On fit transporter ces ani-
maux d'étagères dans le lac Sheridan, et l'opé-
rateur guetta le moment où il allait pouvoir
enfin prendre une vraie photo de brousse afri-
caine, mais les braves pachydermes étaient si
heureux de se retrouver dans leur élément qu'ils
demeurèrent en plongée, immobiles sous les
eaux miroitantes du lac Sheridan.
Sont-ils sortis enfin sur la berge, ont-ils
même montré leur museau, je ne sais, mais je
crois qu'il aurait mieux valu pour sa docmnen-
tation que le producer tournât son film en Afri-
que, en Afrique équatoriale,. la vraie, et nOn
Afriqlle à l'américaine. Pauvres colonies, que
d'erreurs on commet en Votre nom 1
F. J.
Nos colonies et le danger
des zones franches
par M.-L. S.
«♦»
Une lettre de M. Gratien Candace
Les Atmales Coloniales, une fois de plus,
sont demeurées fidèles à la tradition qu'elleg
servent depuis plus de trente an5 : a L'in-
térêt de nos colonies d'abord D.
Avant de publier la lettre que nous a
adressée M. Gratien Candace, député de la
Guadeloupe et auteur de la proposition de
loi tendant à la création de zones franches
maritimes et fluviales, auparavant, nous
croyons devoir reproduire, ici, les avis don-
nés par notre Empire Colonial quant à
l'adoption de ce projet (Journal Officiel du
16 février 1932, Débats Parlementaires,
p. 686) :
INDOCHINE : Défavorable.
AFRIQUE OCCIDENTALE : Dangereux.
AFRIQUE EQUATORIALE : Pas d'intérêt.
MADAGASCAR : Pas d'illtérét.
GUADELOUPE : Pas souhaitable.
MARTINIQUE : Défavorable.
LA RÉUNION : Pas d'intérêt.
INDE : Sans objet.
SAINT-PIERRE ET MIQUELON : Sans inté-
rêt.
OCÉANIE : Sans intérêt.
TOGO ET CAMEROUN : Sans intérêt.
En dehors de la personne de l'honorable
M. Candace, dont nul n'a jamais suspecté
l'indéfectible loyauté, nous persistons à
dire qu'en l'état actuel du projet, les zones
franches maritimes et fluviales constituent
des zones « louches P, dangereuses non seu-
lement pour nos cafés, mais pour les blés,
les bois, les vins, les sucres, etc.
Ce n'est un mystère pour personne qu'une
zone franche, comme toute exception doua-
nière, favorise la fraude et réclame une sur-
veillance rigoureuse quasi impossible à
exercer. Il n'y a qu'à reprendre le débat
qui s'est déroulé à la Chambre des Députés
le 15 février pour savoir comment se pré-
sente la proposition de M. Candace en ce
qui concerne :
Les Cafés
Les cafés des colonies françaises jouis-
sent à l'heure açtuelle d'un privilège spé-
cial. Or, au Havre, les cafés de la Guade-
loupe bonificateurs valaient la semaine der-
nière de 670 à 720 francs ; ceux de la Gua-
deloupe habitants de 640 à 690 francs, tan-
dis que les cafés de Santos extra-prime va-
laient de 266 francs à 272 francs. Que se
passerait-il, s'il existait une zone franche
dans le port du Havre ?
Les mélanges sont permis en entrepôts
sous la surveillance du service des douanes.
Les cafés du Brésil paient des droits de
douane quand ils entrent. Si donc on mé-
lange du café du Brésil avec du café de la
Guadeloupe, le mélange se compose de café
étranger pour lequel on a payé des droits
de douane et de café Martinique, Guade-
loupe, etc., importé en franchise. Mais si
l'on institue une zone franche, quelle sera
la quantité de café de la Guadeloupe qui
entrera dans le mélange, étant donné qu'il
coûte deux fois plus cher que le café du
Brésil ? Sans l'ombre d'un doute, c'est
notre café antillais qui sera très désavan-
tagé. Comme aux termes de la proposition
de loi, la marchandise qui sort de la zone
franche ne peut entrer en France qu'en
payant le droit de douane inscrit au tarif
général. M. Henry Lemire a raison de
conclure que « les produits coloniaux ainsi
mélangés payeraient des droits de douane
qu'ils ne payent pas actuellement.
La proposition est donc contraire aux in-
térêts des colonies. 11
M. Henry Lemire a prononcé encore au
cours du débat un plaidoyer qui aurait pu
être soutenu par le député de la Guade-
loupe :
« Nous n'avons pas à nous défendre les
uns contre les autres, à défendre la métro-
pole contre les colonies. Je désire que les
produits coloniaux puissent être consommés
en Franco en plus grande quantité que les
produits des pays étrangers.
J'ai parle du café qui vous intéresse,
monsieur Candace. Il faudrait, dites-vous,
permettre les mélanges de cafés. Je crois
avoir montre que, durant leur séjour dans
les zones frauches, les cafés du Brésil pour-
raient être mélangés azee les cafés de la
Guadeloupe eu quelque proportion que ce
soit. »
Phrase chargée d:avertissements qui dc-t
vrait bien éclairer le député de la Guado
loupe sur le sort qui attend les cafés de nos.
colonies clans les zones « louches » où la.
fraude ne sera guère facile à éviter.
Etant donné que dans les zones franches
maritimes « les produits bruts, quels qu'ils
soient, de toute provenance, pourront subi"
1. toutes modifications extérieures, toutes opé-
rations de tringe, de manutention, de divi-
sion, de mélange, et nous ajouterons, sous
certaines conditions, de transformation,
etc. », il est facile de se faire une idée des
dangers qui pourront menacer les blés, les
vins, les sucres, les hois, e »r>ton, etc.., de
« toute la France ».
Les zones, franches maritimes risquent de
faciliter l'entrée rapide « de stocks imlis1
bleg, puisque nous n'aurions aucun rensci -
gncment statistique » et qu" tous les nié-
JQURML QUOTIDIEN
Rédaction & Administration.
>4, lia Il miiHftiMr
PARIS (au) -
Tllira. t LOUVIVB 1M7
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es nn cil£ > s 1 0
Les Annales Coloniales
Lu annonces et rcIClrn" sont reçues au
bureau du journal,
DiftECTEUR-FoNPATEUR » Maroel RUEDEL
Tous les articles publiés dans notre tournai ne MIN*!
être reproduits gutn citant les AJNIALIB QWMUUM,
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ooec la Revue mensuelle:
0i M S'lieu 8 M."
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Colonies 1M » 1M > se e
Etranger.. 249 » tH J 7i »
OD s'abonne MAS MB dagi
tous lu bureau die poète,
Production et exploitation de ben join
en Indochine
> (
La France importe couramment le benjoin.
Il est recherché par tous les pays d'Occident
pour son parfum, ses qualités antiseptiques, sa
richesse en éthers et en vaniline, La pharma-
cie, la parfumerie, la chocolaterie emploient
beaucoup de benjoin ; il entre aussi dans la
composition de certains vernis et de nombreux
autres produits. Au point de vue commercial,
il a une importance considérable.
Différentes sortes de benjoin sont mises sur
les marchés, appelées « benjoin de Sumatra »
et « benjoin de Siam », ce dernier provient de
nos possessions françaises du Nord de l'Indo-
nos possess i ons f rru rol idn- u du Nor d - Annam.
chine, du Laos, du Tonkin, du Nord-Annam.
Ses « larmes » très grosses ont une teinte ivoire
très recherchée. Il est en plus très parfumé et
très riche en éthers. Sa valeur commerciale est
sensiblement double de celle du benjoin de
Sumatra.
On a cru pendant longtemps que ces deux
sortes de benjoin, si différentes pourtant d'as-
pect, d'odeur, de couleur et de composition,
g revenaient d'une seule espèce botanique, « le
Styrax benjoin Dryand », répandu à Java, à
Sumatra et dans toute la presqu'île de l'Indo-
ch ine, mais des recherches et des études effec-
tuées surtout au cours du siècle dernier ont
permis de reconnaître de façon à peu près cer-
taine que deux espèces botaniques produisent
du benjoin, « le btyrax benjoin Dryand »,
qui donne les benjoins de Sumatra, de Java et
a le Styrax tonkinense Pierre », localisé dans
les zones françaises de l'Indochine. Ces deux
espèces se trouvent en Indochine, mais une
seule est exploitée, et s'il existe plusieurs va-
riétés de Styrax tonkinense, toutes ne donnent
pas de benjoin, ou tout au moins leur produc-
tion ne se fait que dans certaines conditions.
Il est intéressant d'étudier de près la pro-
duction et l'exploitation du benjoin en Indo-
chine. On constate qu il est possible de « cul-
tiver » rationnellement l'arbre à benjoin, d'en
favoriser le développement, de surveiller, de
régulariser les récoltes de résine pour obtenir
un rendement, non pas supérieur en qualité,
mais de qualité égale et de durée pour ainsi
dire illimitée.
Jusqu'à présent, le « Styrax tonkinense »
n'a jamais été cultivé. De petite taille pour la
région, atteignant 20 mètres au maximum, il
pousse dans les terres de granit, de grès, de
schistes, en altitude élevée, variant de 600 à
1.960mêtr«. -' ., - .-
Il s installe dltll les coupes claires des forets
ou sur les défrichements pu par ensemencement
naturel dans les u raya » abandonnés des indi-
gènes, mais il y en a au Tonkin dans la
moyenne région et jusqu'au niveau du Delta.
Il y en a aussi dans les bassins supérieurs du
fleuve Rouge et de la rivière Noire.
Si vous alliez en Indochine et si vous de-
mandiez aux indigènes quel est l'arbre à ben-
join, ils vous le désigneraient des noms les
plus divers, suivant la couleur du bois, jau-
nâtre ou légèrement rosé, suivant aussi la dis-
position des branches, horizontales, relevées ou
tombantes ; mais le : meilleur producteur de
benjoin reconnu est l'arbre À écorce profondé-
ment crevassée et rougeâtre ; d'autres mauvais
producteurs ont l'écorce m ince, finement cre-
vassée et blanchâtre.
On a remarqué que, placés dans des condi-
tions identiques de sol, d'altitude et de climat,
des arbres apparemment les mêmes ne produi-
sent ni les mêmes quantités ni la même qualité
de benjoin.
Appartiennent-ils à des « races » différentes,
ou bien la production du benjoin est-elle sou-
mise à l'action d'un insecte, d'un ferment,
d'un champignon ou d'une bactérie quelcon-
que ?
Cette question n'est pas encore résolue et
il serait nécessaire de savoir si les Styrax ton-
kinense peuvent « héréditairement » être bons
producteurs.
Actuellement, l'exploitation du benjoin est
exclusivement faite en Indochine par les indi-
gènes.
Poussés au hasard, les arbres à benjoin sont
étouffés en grande partie par d'autres essënces
plus vigoureuses et vers 1 âge auquel on com-
mence à leur faire des saignées, il n'en reste
plus beaucoup.
Il apparaît que si des dégagements étaient
faits régulièrement, les plantations naturelles
pourraient être plus denses.
Les premières incisions sont faites vers la
huitième ou la dixième année. Elles ne sont ni
équidistantes ni faites à intervalles fixes comme
à Sumatra. Elles dépendent de l'expérience
de l'indigène qui sait approximativement pour
chaque sujet le nombre d'incisions à faire. En
juin, juillet, l'écorce et le liber sont coupés. La
sève abondante en cette saison fait ouvrir la
fente vers le haut. Des laimes suintent et s'ac-
cumulait de septembre à novembre au sommet
de la plaie qui a été formée. On détache en-
suite les. lannes, le morceau d'écorce avec la
plaque de benjoin adhérente, on a ainsi la
première qualité.
Les deuxième et troisième qualités ne pro-
viennent que de sujets chétifs qui ont mal
exsudé.
D'année en année, les incisions se poursui-
vent, mais après cinq ou six ans d'exploita-
tion, le Styrax, épuisé, meurt. Aussi le ren-
dement est-il assez variable. Si parfois, dans
certaines régions, on obtient par arbre et par
an jusqu'à 5 kilos de benjoin, dans d'autres
le rendement est très faible.
Acheté sur place par des indigènes ou par
des maisons françaises, expédié sur Sain et
Bangkok, apporté par des indigènes ou dirigé
par sampans ou chal oupes à vapeur sur Hanoi
et sur Haïphong, le benjoin est exporté surtout
en France, en Angleterre, en Belgique, iùI;
- Etats-Unis et en
Malgré la concurrence en quantité des ben-
joins de Sumatra, la position de l'Indochine
sur le marché est très bonne. Son-benjoin est
de toute première qualité, et elle seule possède
le benjoin de « &iam » si recherché.
Son exportation pourrait être amplifiée, car
elle peut produire plus qu'elle ne produit ac-
tuel lement.
Si I on considère que les indigènes seuls font
r eploitation, recueillent ( la résine simplement
sur les arbres naturels qu'ils trouvent, sans dé-
gager jamais les semis, sans jamais faire de
plantations, on peut facilement conclure qu'il
y a des modifications à apporter dans la cul..
ture du benjoin.
Dans les régions à benjoin, où sa croissance
est rapide et où il est presque envahissant, on
pourrait faire des plantations méthodiques.
Le Haut-Laos en particulier est tout indiqué
pour de vastes entreprises de culture de ben-
join.
D'autre part, des plantations produiraient
plus régulièrement que des arbres poussés au
hasard. Les méthodes rationnelles d'exploita-
tion feraient en même temps l'éducation de
l'indigène qui y gagnerait.
11 serait peut-être possible de reporter les
cultures d'Indochine avec plus de régularité,
suivant les terrains et les altitudes. Déjà l'Ad-
ministration française a mis en valeur une cen-
taine d'hectares aux environs de Sam-Nua.
Elle étudie systématiquement la production,
fait une sélection, emploie des méthodes ration-
nelles d'exploitation et apporte ainsi aux indi-
gènes et aux planteurs une aide technique pré-
cieuse.
Camille Briquet,
Député de l'Eure, Secrétaire de la Com-
mission de l'Algérie, des Colonies, et
dès Protectorats.
)
Le vol des sacs postaux
du courrier de l'A. O. F.
1.'
L'enquête ouverte sur le vol des sacs pos-
taux, a permis d'établir que le montant
s'élève à 140.000 francs en lingots et poudre
d'or ramenés par le vapeur Touaregt de
l'Afrique Occidentale française, et destinés
à un commerçant marseillais. Quant aux au-
teurs de cet audacieux coup de main, la Sû-
reté n'a encore recueilli aucune indication
utile concernant leur retraite.
1 ) ..- (
La propriété indigène
au Dahomey
Nous avons eu l'occasion, naguère, de rela- j
ter les doléances des Dahoméens relativement
à des aliénations par l'administration locale,
de terres occupées par des indigènes. Voici
que des plaintes sont à nouveau formulées
sur la même question. Si nous en croyons la
Voix dit. Dahomey, des cultivateurs fixés de-
puis vingt-cinq ans sur des parcelles qu'ils
ont débroussées et mises en valeur, mais dont
ils ne peuvent, faute de moyens, se porter ac-
quéreurs, sont menaces, en fait, d'une véri-
table dépossession.
Sans prendre parti dans une affaire au su-
jet de laquelle les précisions nécessaires nous
manquent, nous ne pouvons nous empêcher
de penser que la plus grande circonspection
s'impose, particulièrement au Dahomey, lors-
que l'occupation active d'une terre par un in-
digène, a créé, au profit de ce dernier, un
droit qu'on ne saurait sans injustice, mécon-
naître.
La colonisation, par la conquête, a fait de
nous les maîtres du domaine. L'Etat français
a pris ainsi la suite des chefs détrônés. Mais
autant nous sommes libres de disposer à
notre guise du domaine vacant, autant nous
devons nous montrer circonspects devant la
terre occupée, surto.it lorsque le travail a
créé au profit de l'autochtone un privilège
éminemment respectable.
Cela est vrai partout, et plus particulière-
ment au Dahomey, où le développement de
l'agriculture étonne le voyageur européen.
L'amour que le paysan de là-bas porte à son
champ est un fait qui doit fixer notre intérêt
attentif et orienter une large politique agraire
dont npus aurions beaucoup à retirer.
En cette époque surtout de crise, où les
finances de la Fédération, déjà mises en péril
par des dégrèvements de toutes sortes, récla-
ment un prompt rétablissement, il faut que
nous aidions à une production sans cesse plus
grande, dans le sens même du programme
naguère élaboré par le gouverneur Reste*
Et s'il est vrai que le moyen de salut le
plus opérant réside dans l'abaissement du
prix de revient des denrées, n'est-ce pas dans
l'application du travail indigène à la pro-
priété indigène, c'est-à-dire dans la suppres-
sion des salaires onéreux, que se trouve en
grande partie la solution du problèmq?
Dans la Gold-Coast, toute voisine, les An-
lais, il y a trente ans à peine, ont dit aux
Noirs : « Voici des graines de cacao. Nous
vous apprendrons à les mettre en terre, et en-
suite à cultiver la plante. Quand la terre sera
en rapport, le tout vous appartiendra. »
Il fut fait ainsi j et voilà comment la Gold-
Coast produit aujourd'hui les deux tiers du
cacao nécessaire à la consommation mondiale
et pourquoi il y a dans le pays plus d'un in-
digène millionnaire.
L'exemple est à méditer. Le Dahoméen
vaut l'homme de la Gold-Coast. Notre mé-
thode ne doit pas être inférieure à la méthode
anglaise. -
P.-C Georges "t.,
Gouverneur honoraire des Colonies,
Le Ministère des Colonies
»♦.
9
1
NStaRMB
ROIS siècles ont. fasse
depuis que la
France a pour la
première fois, im-
provisé, en l'amé-
liorant peu à peu,
une administration
coloniale.
Or, en dépit de l'essor des possessions
françaises qui ont aujourd'hui 10.311.638 ki-
lomètres carrés,avec une population d'environ
60 millions d habitants, il semble bien que
le Ministère des Colonies (le ministère voya-
geur qui a connu tant de locaux divers avant
de venir s'échouer rue Oudinot) n'est pas
le grand Ministère de la France Extérieure
qu'il devrait représenter.
Une dispersion regrettable, vide en réalité
le portefeuille des Colofties, alors que la
Direction des « France » lointaines técla
merait une unité d'autorité et une puissance
de décision susceptibles de combattre effica-
cement le morcellement des territoires.
Telle est, du reste, la thèse que les Annales
Coloniales n'ont pas cessé de soutenir.
La Maison des Colonies par excellence
qui manque à la plus grande France c'est
un Ministère mieux outillé, mieux renseigné,
centralisant entre les mains de ceux qui ont
la responsabilité des intérêts de la France
des cinq Parties du Monde, tous les élé-
ments qui trop souvent font défaut à leur
actioll.
Nous ne voulons pas ici entrer dans des
points de détail, mais seulement souligner
l'infériorité flagrante de ce A/iuistère qui
n'a pas encore réussi à s'évader des impro-
visations du début.
Chaque fois que de grandes questions co-
loniales doivent être résolues, on s'aperçoit
que deux, trois ministères tirent à « hue et
à dia », que la documentation est, de mêmev
éparpillée entre tous les pouvoirs que trop
d'administrations se divisent entre elles.
Le Public français ne s'explique pas les
distinctions arbitraires que - l'on prétend
établir entre des territoires africains, par
exemple, qui s'avoisinent, qui se pénètrent
de plus en plus et dont l'intérêt immédiat
est de se soutenir.
Car il est, en effet, incompréhensible que
pour un empire aussi compact, formé d'élé-
ments se soudant chaque jour davantage, on
doive, si l'on veut se renseigner, s'éclairer,
approfondir quelque projet s'adresser à des
Ministères différents.
Que l'Empire Colonial. français métiU un.
Ministère à sa taille, c'est un fait certain.
La rue Oudinot n'en est qu'tme réduction.
L'intérêt, de nos Colonies et le prestige
national de la France Extérieure impose-
ront de plus en plus la création d'un grand
Ministère Colonial, il est grand temps d'y
penser.
Ch. Debierre,
Sénateur du Nord,
Membre de ta commission
Senatormle des Affaires Etrangères.
) (
A l'Académie des Sciences
Eloge funèbre
En ouvrant la dernière séance de l'Acadé-
mie ds Sciences, le général Bourgeois, pré-
sident, prononce Téloge funèbre du général
si den.t, prononce édé.
Ferrie, membre titulaire, récemment décédé.
Fièvre boutonneuse et fièvre
de Marseille
M. Mesnil communique un travai l, de MM.
P. Durand et J. Laigret, rappelant d'abord
que la fièvre boutonneuse de Tunisie et la
fièvre exanthématique de Marseille avaient été
jugées identiques par M. Conseil. Les expé-
riences des auteurs, poursuivies à l'Institut
Pasteur de Tunis, établissent qu'une atteinte
due au virus d'origine marseillaise laisse après
elle une immunité complète à l'égard du virus
tunisien.
Communication
M. Cayeux communique une note de M. R
Furon rapportant de nouvelles observations sur
les roches crétacées de la côte du Gabon.
>
Notre action au Maroc
.t.
L'attaque du poste de Mecissi
L'attaque contre le poste de Mecissi, dans
la nuit du 21 au 22 février, constitue un épi-
sode de l'action d'encerclement des hauts
massifs - de l'Atlas, derniers refuges de la.
dissidence. -
L'attaque çles dissidents a été repousscc,
à l'aide d'armes automatiques, par un ba-
taillon du, 2" algérien. Les assaillants ont
été rejetés en quelques minutes. Ils ont
laissé 25 cadavres sur le terrain, abandon-
nant huit prisonniers entre nos mains.
Cet insuccès des dissidents a eu un pro-
fond retentissement dans toute la montagne.
Aucune réaction nouvelle n'.a été enregistrée
depuis dans cette région.
Au Tadla
Au Tadla, une patrouille de sécurité des
forces supplétives s'est heurtée dans la nuit
du 20 aux environs de Naour, à un groupe
de rôdeurs dissidents qui ont été refoulés
avec des pertes en abandonnant leurs prises.
3. (
Le contingentement des tapis
de l'Afrique du Nord
1..
Les importations contingentées
Un décret fixe à 32.000 mètres carrés, re-
présentant 87.360 gr. environ, la quantité
lie tapis estampillés par l'Etat chérifien, ori-
ginaires et importés directement de la zone
française de l'empire chérifien, qui pourra
être admise en France et en Algérie, en
franchise, pendltnt la période comprise entre
le ior janvier et le 31 décembre 1932.
Le cabinet du ministre
des Colonies
M. de Chappedelaine, ministre des Colo-
nies, a constitué ainsi qu'il suit son cabinet :
MM. Boisson, inspecteur des Colonies,
chef de cabinet; Peloni, administrateur ho-
noraire des services civils de l'Indochine,
chef-adjoint; Fabre, sous-chef de bureau hors
classe à l'Administration centrale du minis-
tère de Colonies, secrétaire général de La
Réunion, chef adjoint.
Mlle Mermaz, chef du secrétariat parti-
culier.
MM. Casse-Barthe, préfet honoraire, char-
gé de mission; Aubert (Pierre), administra-
teur en chef des Colonieli" chargé de mis-
sion ; Victor Chazelas, administrateur en chef
des Colonies, chargé de mission; Mescheri,
attaché, officier d'ordonnance.
->-ffl*m. <-
Le retour de M. Juvanon
-
D'après les renseignements que nous
avons lecueillis à la Chambre des député
et au Sénat, nous croyons savoir que M. Ju-
vanon, Gouverneur des Etablissements fran-
çais de l'Inde, rentrerait le mois prochain.
Elections coloniales
*
A la Guadeloupe
Le Congrès de la Fédération socialiste de
la Guadeloupe s'est réuni à Pointe-à-Pitre le
31 janvier.
Après avoir examiné la situation politique
que des deux arrondissements de la Guade-
loupe, le Congrès a adopté, à l'unanimité,
relativement aux élections législatives, les
résolutions suivantes :
a) En ce qui concerne l'arrondissement de
Basse-Terre, le citoyen Adolphe Lara, avo-
cat, conseiller général, déjà porte-drapeau
du Parti en 1928, est désigné comme candi-
dat dans cette circonscription ;
b) En ce qui concerne l'arrondissement de
la Grande-Terre/ la Fédération étant dans
l'impossibilité– exclusivement et strictement
matérielle d'aller à la bataille dans cette
circonscription, devant utiliser toutes ses
forces et tous ses moyens pour assurer dès
le premier tour le triomphe de la candida-
ture Lara, ne présentera pas de candidat à
la Grande-Terre au premier tour de scrutin;
mais elle se réserve de faire bloc, au scru-
tin de ballottage, sur un candidat.
Le Congrès décida d'organiser immédia-
tement la campagne en créant un comité
d'action électorale. La parution du journal
,/.,- Travailleur, organe, de la Fédération de
la Guadeloupe, sera examinée à un Congrès
extraordinaire quj sera tenu à Basse-Terre,
chef-lieu de la colonie, le dimanche 28 fé-
vrier 1932.
Le oolonel Vulllemin
à l'honneur
«»̃
Le colonel Vuillemin a été décoré à Alger
de la croix de grand-officier de la Légion
d'honneur pour avoir sauvé du désert Régi-
nensi et ses compagnons.
.- (
M. Carde à Paris
»♦«
M. Carde. Gouverneur général de l'Algé-
lie, après lêtre installé lundi après-midi à
l'Office de l'Algérie, a reçu dans Ira journée
d'hier plusieurs personnalités algériennes
actuellement à Paris. M. Carde a été reçu
hier matin par M. Albert Mahieu, ministre
de l'Intérieur.
)
Le général Sansurjo à Rabat
»♦«
Le général Sansurjo, accompagné de son
fils, le capitaine Sansurjo, de M. Fernandez
Florez, l'homme de lettres connu, et de
M. Vicario Lobe, journaliste, est arrivé à
Rabat lundi à 21 h. 15, venant d'Agadir,
Marrakech et Casablanca. Il s'est rendu
mardi matin, à 11 h. 30, à la Résidence gé-
nérale où il >a été reçu par M. Urbain Blanc,
déléglt!r à la Résidence, avec lequel il a eu
un cordial entretien. M. Ontivoro Y La
Plana, consul général d'Espagne à Rabat,
assistait à l'entrevue. 1
Le général Sansurjo et ses compagnons
Int déjeuné chez le consul général d'Espa-
gne et ont quitté Rabat mercredi à quinze
teures en automobile, pour Tanger, où le
jénéral Sansurjo séjournera deux ou. trois
ours avant de regagner Madrid.
) -.- (
Le contre-torpilleur" Gerfaut
1'1
Mise en service
Le nouveau contre-torpilleur Gerfaut qui
détient le record mondial de vitesse, a quitté
Lorient mardi après-midi pour Toulon,
ayant à bord l'amiral Benet et l'ingénieur
général mécanicien Jauffret.
Au moment où le bâtiment s'engageait
dans les passes extérieures, l'amiral Nielly,
commandant la marine, qui avait passé en
revue l'équipage, avant le départ, a signalé
ses vœux de bonne traversée au Gerfaut qui
relâchera à Casablanca, et ralliera. à Tou-
lon, la première escadre.
) t
Repêches de l'Indochine
Exportations de riz
Les exportations de riz et dérivés de Saï-
gon pendant la deuxième décade de février
ont atteint 33.782 tonnes.
tndopacUl.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Au Sénat.
A la Chambre.
L'Aviation coloniale.
A l'Agence économiques de l'Indochine.
«
Le deuxième salon
de Madagascar
»♦>
Le vernissage du deuxième Salon de Ma-
dagascar a eu. lieu à Tananarive sous le haut
patronage de M. le Gouverneur général p. i.
Rouvin.
Cette belle manifestation artistique a heu-
reusement confirmé les espoirs que laissait
déjà entrevoir le premier Salon, créé l'an
dernier par M. le Gouverneur général Cayla,
dans le but, il est bon de le rappeler, de per-
mettre aux artistes malgaches de profiter de
l'appui et des critiques d'un noitibreux pu-
blic.
C'est ainsi que le jury a noté avec satisfac-
tion, dans la section de peinture un effort ap-
préciable de sincérité et d'imagination. Sans
doute, a-t-on retrouvé encore trop souvent
dans certaines aquarelles, la manière de pro-
fesseurs divers, mais il semble bien que cette
fois l'influence européenne a permis à quel-
ques artistes indigènes d'exprimer leur per-
sonnalité. Les œuvres qui furent primées se
signalent justement par ce qu'elles ont de
simplement personnel; elles sont peut-être
moins habiles quant au résultat mais plus
« senties », ce qui est l'essentiel.
Le premier prix de peinture a été attribué
au jeune Robert Rasolomanitra qui n'avait eu
en 1930 qu'une mention honorable. Ce pein-
tre, très en progrès, sera intéressant à sui-
vre. Lucien Andriamampianina obtient le
deuxième prix avec trois études dont les re-
cherches techniques sont assez poussées. Un
deuxième prix (ix-aequo a été accordé à Mlle
Florine Ravololomanga qui présentait un bel
ensemble d'aquarelles dont une nature morte
particulièrement réussie. Enfin, quatre men-
tions ont récompensé les travaux des jeunes
peintres Lo.uis Rasamizanany, Ranovoson,
Rabemanantsoa et du vétéran Rakotovao Gas-
ton que l'on revoit toujours avec plaisir. Son
tableau Effet de Soir montre qu'il sait encore
défendre l'ancienne école Supparo, dont il
fut un des bons élèves. D'autres exposants
Seraient aussi à citer, notamment Raoly, un
des lauréats de l'an dernier, qui exposa d'ha-
biles dessins pour illustrations.
Si la section des arts appliqués s'est res-
sentie de l'absence des meilleurs élèves de
M. et Mme Heidmann, partis eux-mêmes en
France, on a pu toutefois remarquer quelques
jolies pièces de soierie et de sparterie. De
belles capelines au tressage soigné et dont
l'agencement décoratif avec rappel de vieux
motifs malgaches était particulièrement heu-
reux, ont retenu l'attention deu visiteurs. Si-
gnalons également un magnifique lamba in-
digène d'un art précieux qu'il y aurait inté-
rêt à renover dans l'Ile.
Quant à la section de sculpture, elle était
peu représentée. Mentionnons cependant des
statuettes de lutteurs et de Il zébus n pleines
de vie du sculpteur Tsida déjà primé l'an
dernier.
Comme on le voit, le deuxième Salon de
Madagascar a montré un progrès, puis-
qu'aussi bien bien, le jury, de tendances très
variées, s'est plu à reconnaître dans certaines
rouvres l'expression encore hésitante mais suf-
fisamment nette d'un tempérament sincère
d'artiste.
Ajoutons que l'exposition comportait cette
année pour la première fois une salle réser-
vée aux artistes européens. Malgré quelque
peu d'impréparation, les envois sont homogè-
nes. Citons ceux des deux élèves de Mme
Hcidmann, Mlles Lamy et Bouroumeau.
Voici de fraîches aquarelles de Mme Del-
planque, d'excellentes petites études forte-
ment observées de Mme Gouzy et d'originaux
modelages décoratifs de Mme Ida Perrin
dio du poste de « Radio-Tananarive ». M.
Franck Koler présente deux brillantes esquis-
ses largement traitées et M. Liotard plusieurs
études où l'on reconnaît son éclectisme. A
noter tout spécialement son blond paysage
des Hauts Plateaux et un portrait charmant
d'Imerinienne, M. Jean Bergerot Rabanit, un
jeune, expose des aquarelles qui révèlent des
dons modernes et M. Vidal une suite inté-
ressante de peintures.
De M. Fonterme, nouveau venu dans la
Colonie, un souvenir de son voyage et de M.
Perrin, un portrait vivant, imaginatives ma-
quettes de décors de théâtre et des dessins
d'illustrations pour l'éphémère revue Capri-
corne, de J. B. de Rabearivelo.
On ne peut qu'applaudir à la naissance
d'une solidarité artistique dans la Grande Ile
et souhaiter qu'elle se développe pleinement
l'an prochain.
) .;:
Tu te rends compte.
HIPPOPOTAMES TROP CIVILISES
OU LE VRAI DE VRAI AU CINEMA
Les ptoducers américains ne reculent deoonl
aucun sacrifice pour tourner leur film et pour
renseigner exactement leur public. On a créé
à Hollywood un e. Sahara » l'année Jerwèrc ;
cette année, c'est l'Afrique et sa faune et ses
torrents et ses fleuves. Pourquoi ce peuple
si ingénieux et inventif ti'atrrail-il pas chez lui
l'Afrique ?
Le film dont il s'agit et qui se passe en
« brousse africaine américaine » n'occasionnera
donc pas beaucoup de frais de déplacement ni
de voyage, mais cependant il a fallu peupler
les fleuves, et on a songé que tout à coup l'ha-
bitant des fleuves africains était l'hippopotame.
Où trouver l'hippopotame P Allo l Allô l des
hippopotames ?
Un cirque vint à passer heureusement, il
sauva la situation, car il possédait de magnifi-
ques pachydermes' On fit transporter ces ani-
maux d'étagères dans le lac Sheridan, et l'opé-
rateur guetta le moment où il allait pouvoir
enfin prendre une vraie photo de brousse afri-
caine, mais les braves pachydermes étaient si
heureux de se retrouver dans leur élément qu'ils
demeurèrent en plongée, immobiles sous les
eaux miroitantes du lac Sheridan.
Sont-ils sortis enfin sur la berge, ont-ils
même montré leur museau, je ne sais, mais je
crois qu'il aurait mieux valu pour sa docmnen-
tation que le producer tournât son film en Afri-
que, en Afrique équatoriale,. la vraie, et nOn
Afriqlle à l'américaine. Pauvres colonies, que
d'erreurs on commet en Votre nom 1
F. J.
Nos colonies et le danger
des zones franches
par M.-L. S.
«♦»
Une lettre de M. Gratien Candace
Les Atmales Coloniales, une fois de plus,
sont demeurées fidèles à la tradition qu'elleg
servent depuis plus de trente an5 : a L'in-
térêt de nos colonies d'abord D.
Avant de publier la lettre que nous a
adressée M. Gratien Candace, député de la
Guadeloupe et auteur de la proposition de
loi tendant à la création de zones franches
maritimes et fluviales, auparavant, nous
croyons devoir reproduire, ici, les avis don-
nés par notre Empire Colonial quant à
l'adoption de ce projet (Journal Officiel du
16 février 1932, Débats Parlementaires,
p. 686) :
INDOCHINE : Défavorable.
AFRIQUE OCCIDENTALE : Dangereux.
AFRIQUE EQUATORIALE : Pas d'intérêt.
MADAGASCAR : Pas d'illtérét.
GUADELOUPE : Pas souhaitable.
MARTINIQUE : Défavorable.
LA RÉUNION : Pas d'intérêt.
INDE : Sans objet.
SAINT-PIERRE ET MIQUELON : Sans inté-
rêt.
OCÉANIE : Sans intérêt.
TOGO ET CAMEROUN : Sans intérêt.
En dehors de la personne de l'honorable
M. Candace, dont nul n'a jamais suspecté
l'indéfectible loyauté, nous persistons à
dire qu'en l'état actuel du projet, les zones
franches maritimes et fluviales constituent
des zones « louches P, dangereuses non seu-
lement pour nos cafés, mais pour les blés,
les bois, les vins, les sucres, etc.
Ce n'est un mystère pour personne qu'une
zone franche, comme toute exception doua-
nière, favorise la fraude et réclame une sur-
veillance rigoureuse quasi impossible à
exercer. Il n'y a qu'à reprendre le débat
qui s'est déroulé à la Chambre des Députés
le 15 février pour savoir comment se pré-
sente la proposition de M. Candace en ce
qui concerne :
Les Cafés
Les cafés des colonies françaises jouis-
sent à l'heure açtuelle d'un privilège spé-
cial. Or, au Havre, les cafés de la Guade-
loupe bonificateurs valaient la semaine der-
nière de 670 à 720 francs ; ceux de la Gua-
deloupe habitants de 640 à 690 francs, tan-
dis que les cafés de Santos extra-prime va-
laient de 266 francs à 272 francs. Que se
passerait-il, s'il existait une zone franche
dans le port du Havre ?
Les mélanges sont permis en entrepôts
sous la surveillance du service des douanes.
Les cafés du Brésil paient des droits de
douane quand ils entrent. Si donc on mé-
lange du café du Brésil avec du café de la
Guadeloupe, le mélange se compose de café
étranger pour lequel on a payé des droits
de douane et de café Martinique, Guade-
loupe, etc., importé en franchise. Mais si
l'on institue une zone franche, quelle sera
la quantité de café de la Guadeloupe qui
entrera dans le mélange, étant donné qu'il
coûte deux fois plus cher que le café du
Brésil ? Sans l'ombre d'un doute, c'est
notre café antillais qui sera très désavan-
tagé. Comme aux termes de la proposition
de loi, la marchandise qui sort de la zone
franche ne peut entrer en France qu'en
payant le droit de douane inscrit au tarif
général. M. Henry Lemire a raison de
conclure que « les produits coloniaux ainsi
mélangés payeraient des droits de douane
qu'ils ne payent pas actuellement.
La proposition est donc contraire aux in-
térêts des colonies. 11
M. Henry Lemire a prononcé encore au
cours du débat un plaidoyer qui aurait pu
être soutenu par le député de la Guade-
loupe :
« Nous n'avons pas à nous défendre les
uns contre les autres, à défendre la métro-
pole contre les colonies. Je désire que les
produits coloniaux puissent être consommés
en Franco en plus grande quantité que les
produits des pays étrangers.
J'ai parle du café qui vous intéresse,
monsieur Candace. Il faudrait, dites-vous,
permettre les mélanges de cafés. Je crois
avoir montre que, durant leur séjour dans
les zones frauches, les cafés du Brésil pour-
raient être mélangés azee les cafés de la
Guadeloupe eu quelque proportion que ce
soit. »
Phrase chargée d:avertissements qui dc-t
vrait bien éclairer le député de la Guado
loupe sur le sort qui attend les cafés de nos.
colonies clans les zones « louches » où la.
fraude ne sera guère facile à éviter.
Etant donné que dans les zones franches
maritimes « les produits bruts, quels qu'ils
soient, de toute provenance, pourront subi"
1. toutes modifications extérieures, toutes opé-
rations de tringe, de manutention, de divi-
sion, de mélange, et nous ajouterons, sous
certaines conditions, de transformation,
etc. », il est facile de se faire une idée des
dangers qui pourront menacer les blés, les
vins, les sucres, les hois, e »r>ton, etc.., de
« toute la France ».
Les zones, franches maritimes risquent de
faciliter l'entrée rapide « de stocks imlis1
bleg, puisque nous n'aurions aucun rensci -
gncment statistique » et qu" tous les nié-
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