Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-02-16
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 février 1932 16 février 1932
Description : 1932/02/16 (A33,N19). 1932/02/16 (A33,N19).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
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Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
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Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k63804542
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTE-TROISIEME ANNEE. N° 19. LE NUMERO : 30 CENTIMES MARDI SOIR, 10 FEVRIER ltttoi.
JOURMl OUOTIDIE.
Rédaction & Administration.
34, m ii mon-am
PARIS a"
TÉtÉTH. t LOIIVM 1MV
» MCMM.IBU 1744
Les Annales Coloniales
CM êtMMMMM et rdelames sota reçues m
Hireau du Journal.
Di Rocireu it. Fort Dotireu it 1 Marcel RUEDEL
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Le budget de la Cochinchine
Le budget de la Cochinchine pour l'exer-
cice 1931 est équilibré en recettes et en
dépenses à la somme de 17.253.525 pias-
tres, soit i72-535-25o francs.
Nous allons examiner les résultats budgé-
taires obtenus au cours du premier semestre.
Tout d'abord, ce budget n'a subi aucun
remaniement, malgré l'acuité de la erse
économique qui a affecté gravement la mar-
che des recouvrements.
Budget des recettes
Les prévisions primitives de recettes pour
ies six premiers mois s'élèvent à 8.027.000
piastres et les recouvrements pour la même
période ne se sont chiffrés qu'à 5.208.000
piastres, soit une moins-value de 3.419.000
piastres.
Les moins-values portent sur l'ensemble
des revenus de la colonie, et notamment
sur les impôts directs (impôt personnel. im-
pôt foncier, patentes) les taxes assimilées
(taxes de circulation des voitures automo-
biles, cyclecars, motocyclettes, canots auto-
mobiles et sampans à moteur) et les pro-
duits des Domaines et des forêts.
En: ce qui concerne les impôts directs.
nous relevons dans les documents officiels
du Gouvernement Général de l'Indochine
que 4/10 seulement des estimations budgé-
taires ont été recouvrés pendant les deux
premiers trimestres.
Il v a lieu toutefois de signaler qu' en
vertu d'un arrêté du 15 avril 1908 du Gou-
verneur de la Cochinchine, ces impôts ne
sont exigibles qu'à compter du 30 avril.
Aussi, comme les contribuables, que ce
soit dans la France d'Europe ou dans celle
d'Extrême-Orient et même dans tous les
pays du monde, n'acquittent leur note en-
vers le fisc qu'au dernier moment, l'état des
recettes de la Cochinchine n'est nullement
inquiétant.
Nous voyons, en effet, qu'au cours des
trois premiers mois de l'année 193 1, les
contribuables, pressés de payer leur impôt
(il y en a encore) ont versé dans les caisses
du trésor 477.000 piastres, alors qu'au
cours du deuxième trmestre, période a la-
quelle l'impôt devient exigible, les rentrées
ont été supérieures à 2.400.000 piastres.
Cette cadence est très satisfaisante, sur-
tout si l'on tient compte de la mévente du
..dy et du ralentissement général des af-
faires.
Une insuffisance importante de l'ordre de
grandeur de 791.000 piastres apparaît éga-
lement au titre des « Parts contributives ».
Sous cette rubrique, on range les recettes
que le budget de la Coch;nchinc perçoit du
Gouvernement Général de l'Indochine, des
pays de l'Union indochinoise, des provinces,
des municipalités, du port de commerce de
Saïgon, de la Société des courses de Saïgon
et de quelques autres collectivités, sociétés
et particuliers.
Cette diminution de recettes n'est nulle-
ment alarmante, car elle ne tient qu'à de
simples retards d'encaissement. Ce n'est en
effet que vers la fin de l'exercice que la plu-
part des budgets de l'Union Indochinoise.
s'inspirant trop largement de leurs seules
commodités, ont pris l'habitude de payer à
la Cochinchine leurs contributions, quotes-
parts ou fonds de concours.
Les moins-values considérables qu'accu-
sent l'ensemble des autres postes de recettes
affectent surtout les produits forestiers, ceux
de l'Enregistrement, des Domaines et des
Mines.
Les premiers se ressentent du marasme
des affaires, qui a diminué le nombre des
exploitations forestières, raréfié l'emploi des
bois d'œuvre et ralénti le trafic des chalou-
pes.
Les autres sont directement atteints par la
crise qui frappe durement la population des
campagnes et paralyse les transactions im-
mobilières.
Il résulte de cet exposé que le pays s ap-
pauvrit et qu'il convient de prendre les me-
sures nécessaires au développement de son
commerce d'exportation.
M. Paul Reynaud a si bien compris cette
grave situation qu'en Indochine il a déclaré
qu'il diminuerait les droits de sortie sur le
riz, et dès son retour en France il a, pour
le plus grand bien de la Cochinchine, réa-
lisé sa promesse.
En juin dernier, les exportations de riz
atteignaient à peine 526.000 tonnes contre
709 pour la même période en 1930, C'est
le chiffre le plus bas enregistré pour le pre-
mier semestre de éhacune des dix années
précédentes. En juillet, un léger mouve-
ment de reprise s'est dessiné, mais il n'a pas
persisté.
A la fin du premier semestre de l'année
1931 l'ensemble des recouvrements repré-
sente 60 des douzièmes correspondants et
le montant des droits constatés dépasse les
9/10 des prévisions de l'exercice.
Pans les conditions économiques actuel-
les, ces chiffres nous rassurent et nous per-
mettent d'envisager l'avenir avec optimisme.
Budget des Dépenses
D'autre part, les dépenses payées, durant
le premier semestre 1931 > forment un total
de 5.726.944 piastres environ.
Les prévisions de dépenses pour cette - pé-
riode s'élèvent à 8.627.000 piastres. Une
économie de 2.900.000 piastres semble donc
avoir été réalisée.
Dans l'ensemble les paiements représen-
tant à peine 66 des crédits budgétaires
prévus et le montant des ordonnancements
85 1% environ.
En résumé, l'exécution du budget de la 1
Cochinchine pour le premier semestre de
l'exercice 1931 s'effectue ansi : recouvre-
ments: 5.208.352 piastres; paiements :
5.726.944 piastres; soit un excédent de
paiement: 5.726.944 piastres; soit un excé-
dent de paiement de 518.591 piastres.
Néanmoins ainsi que le signale très jus-
tement le contrôle financier de l'Indochine,
la situation générale de la Cochinchine,
peut être envisagée sans pessimisme, grâce
à la politique d'économies que pratique de-
puis trois ans avec une énergique persévé-
rance l'excellent Gouverneur de cette colo-
nie, M. Krallthemer.
Léon Archimbaud,
IJt!IJuté de la Drômc,
Ancien sous-Secrétaire d'Htat aux
Colonies.
) (
Le cinéma parlant
à Tananarive
i
On intéresse tout spécialement en ce
moment à l'installation du premier cinéma
parlant à Tananarive.
Ce 11e sera pas une mince affairc, au
point de vue de la dépense tout au moins,
car l'entrepreneur a jeté son dévolu sur les
derniers modèles pourvus des plus récents
perfectionnements.
Au Conseil Wttait
Annulation d'un arrêt du Conseil de
Préfecture d'Alger
A la requête de M. lJarchièra. architecte,
demeurant à Alger, u, rue Joinville, le Con-
seil d'Etat a annulé un arrêté, en date du
icr mars 1930, par lequel le Conseil de Pré-
fecture d'Alger a rejeté la réclamation de M.
Raschiéra, tendant à obtenir do l'Algérie,
une majoration d'honoraires de 27.525 fr.,
à raison des travaux de construction des
groupes scolaires d'Aumale, de Vialac et de
Hurdeau.
Attendu. que le gouverneur général,
ayant tait droit aux demandes d'indemnité
formées par les entrepreneurs chargés de la
construction des groupes scolaires dont
s agit il suit de la que, par voie de con-
séquence, M. Haschièra est fondé a soute-
nir que la somme de 27.525; francs, par lui
redonnée, doit entrer en ligne de compte
pour le règlement de ses honoraires.
Et le Conseil d'Etat de décider, en outre,
que les dépenses de l'instance et d'appel se-
ront mis à la charge de l'Algérie.
Requêtes des conservateurs des hypothè-
ques de l'Algérie. Rejet.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes
présentées par M. Ducretel et autres conser-
vateurs des hypothèques honoraires, aux
tins d'annulation de plusieurs décisions du
gouverneur général de l'Algérie, relatives
au montant de la contribution imposée aux
conservateurs des hypothèques pour la ré-
munération de leurs commis et au paiement
de cette contribution.
Attendu que les décisions précitées ont
eu pour objet de mettre à la charge des re-
quérants les contributions annuelles, affé-
rentes aux années 192O et 1927, calculées,
compte tenu des améliorations pécuniaires
de la situation des commis accordées rétro-
activement par arrêté du 30 mai 1928.
Si ces augmentations d'émoluments n'ont
pas été accompagnées d'une révision de ta-
rifs relevant simultanément les salaires des
conservateurs, les requérants n'apportent
pas la preuve que la majoration des tarifs
de salaires des conservateurs, consentie par
le décret du 28 avril 1922, en contre partie
de l'augmentation précédente des émolu-
ments des commis titulaires. n'ont pas
suffi à couvrir les charges nouvelles prove-
nant pour les conservateurs, tant de cette
augmentation de « celle subséquente » du
30 mai 1928.
Dès lors, les requérants ne sont pas fon-
dés à soutenir que les décisions du gouver-
neur général de l'Algérie sont entachées
d'un excès de pouvoir.
Requête de la ville de Rufisque et d'un
conseiller municipal de Saint-Louis (Sé-
négal). Rejet.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes
que la commune de Rufisque (Sénégal) et
M. Guillabert, conseiller municipal de la
ville de Saint-Louis (Sénégal) aux fins d'an-
nulation d'un décret, en date du 15 novem-
bre 197, transférant au lieutenant-gouver-
neur les attributions municipales de police
et de petite voirie dans les villes de Saint-
Louis et de Rufisque. attendu qu'en trans-
férant au lieutenant-gouverneur général les
attributions dont s'agit, et en donnant aux
dépepses afférentes à ces services, le carac-
tère de dépenses obligatoires, le président
voir qu'il tient de l'art. 18 du senatus con-
sulte du 3 mai 1854., pour les motifs, les
requêtes précitées, doivent être rejetées.
Rejet de la requête d'un brigadier de Po-
lice -- de l'indochine.
Si, en vertu de l'art. t de la loi du 17
avril 1924, rendu applicable par l'arrêté du
19 mai 1925 aux fonctionnaires des services
de police de l'Indochine est compté,
pour son intégralité aux appelés, mobilisés
ou engagés volontaires appartenant aux
classes libérées le 2 août 1914, le temps
pendant lequel ils ont été appelés et main-
tenus sous les drapeaux pendant la guerre,
le bénéfice de cette disposition n'a pas été
étendue aux fonctionnaires d'avant guerre
mobilisés.
Dès lors, M. Thernoz, brigadier de police
de 28 classe en Indochine, demeurant à Saï-
fon. fonctionnaire d'avant-guerre n'est pas
fondé à réclamer le bénéfice de la loi préci-
tée d'où il résulte que sa requête présentée
aux fins d'annulation d'un arrêté du Conseil
du Contentieux administratif de I9 colonie
d'Indochine, en date dd 19 septembre 1928,
repoussant sa demande des bonifications
d'ancienneté pour services militaires, est re-
jetée.
44 Toute la France
JI.
mk
u sein de tant de
vicissitudes poli-
• tiques, sociales,
économiques, au
moment où notre
centre de civili-
satlon tangue et roule sur des écroulements,
tout comme le célèbre « Bateau ivre. du
poète-explorateur : il est réconfortant de
constater le solide équilibre que notre Em-
pire colonial confère à la France.
Certes, au cours de ces derniers mois, nos
territoires d'outre-mer ne se sont pas agran-
dis, mais le miracle accompli qui change le
relief de la Métropole, c'est la place que nos
colonies ont prise dans la vie de la nation.
Parmi tant d'espoirs qui vont à la dérive,
notre Empire colonial est un point fixe, une
amarre robuste qui permet à la France de
résister aux dangereuses dérades.
Cette intégration tant souhaitée se trans-
forme chaque jour davantage en une vivante
réalisation.
Le Parlement travaille, économiquement,
dam le sens de la Plus Grande France. Les
heureuses modifications apportées au régime
douanier colonial, tout récemment l'attitude
que la Commission sénatoriale des Douanes
a prise vis-à-vis de nos produits coloniaux,
sont les preuves d'un intérêt qui ne se dé-
ment pas.
Evidemment, ces rapports, ces projets,
discutes en stances de travail n'alertent pas
Vopinion publique. Mais, c'est durant ces
heures d'utiles discussions que s'effectue le
travail fécond : l'association des atomes qui
permet ensuite à nos délégués de représenter
à Genève un tout indivisible, le bloc de la
France des cinq parties du Monde.
Demain, du reste, étant donné le rôle de
plus ell plus prépondérant que nos colonies
sont appelées à tenir dans la vie métropo-
litaine, demaill, on s'apercevra que politi-
quement, notre Empire colonial n'a peut-
être pas la représentation parlementaire
convenant, à soixante millions d'habitants 1
Que VIndochine n'a qu'un député, que l'AL-
gérie. que. N'anticipons pas sur l'avenir,
tout vient à point à qui sait attendre. La
question de la représentation coloniale se
posera impérieusement un jour prochain.
Qu'il s'agisse de politique intérieure, de
politique extérieure, de politique générale, il
est aisé de se rendre compte que toute la po.
litique nationale intéresse notre Empire co.
lonial. Par delà les mers, l'écho sonore des
débats se réPercute, parfois d'autant plus
faux, que les a France » lointaines ont for-
cément l'impression d'être tenues en marge
de votes qui décident pourtant des destinées
du pays, donc de leur existence.
Marcel Ruedel.
) - - (
Genève - Paris - Genève
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
profitant du week-end, a quitté Genève ven-
dredi pour venir à Paris reprendre contact
avec ses services et régler des affaires ur-
gentes de son département ministériel.
Il a passé rue Oudinot les journées de di-
manche et de lundi, mis au point, notam-
ment, les projets de loi concernant le cy-
clone de la Réunion et s'est fait mettre au
courant des négociations franco-japonaises
relatives -- aux importations du Japon en In-
dochine.
M. Paul Reynaud a quitté Paris, hier soir,
retournant à Genève, par le rapide de
21 h. so.
) -.- (
Le transsaharien automobile
transportera le courrier postal
M. Guernier, ministre des P.T.T., a dé-
cidé d'utiliser le service automobile trans-
saharien reliant Colomb-Béchar à Gao et
Niamey pour l'acheminement des lettres et
cartes postales ordinaires et recommandées
à destination du Niger et de la partie
orientale du Soudan (Gao, Tombouctou,
etc., etc.)
Les départs auront lieu de Colomb-Béchar
les 19 février courant, 4 et 18 mars et
15 avril prochains.
Le concours littéraire des écrivains
de l'Afrique du Nord
..-
Le Comité d'action de la Société des Ecri-
vains de l'Afrique du Nord s'est téuni le
17 janvier 1032, à Tunis, pour statuer sur
le rapport relatif au Concours Littéraire de
1931.
A l'unanimité des membres présents, il a
été décidé de répartir le montant du prix en
espèces, également, entre cinq envois tout
particulièrement intéressants.
cc Frère des Parfums n, de Germaine Gil-
let, à Sidi-bel-Abbès ;
« Soir d'Hiver nt de Olga Texier, à Giray,
par La Villedieu-du-Clain (Vienne);
« Le Témoin incorruptible » de Paul Zeys,
président de Chambre à la Cour d'Appel de
Rabat ;
« Fathouma n, de Louis Didier, aux Ou-
led ben Abid (Souk-el-Khemis) ;
« Echappées », de J.-B. Armand Margy,
à Ménerville.
Le Jury a confirmé sa décision antérieure
de ne pas admettre au concours les «lembre»
de la Société, et il a décerné diverses ré-
compenses consistant en objets d'art offerts
par le ministre de l'Instruction publique et
en exemplaires de luxe édités par la Ka-
héna.
Au Palais-Bourbon
040
M. Candace dans les zones « louches »
Tandis qu'au Sénat, l'espérance gouverne-
mentale, selon l'expression de Musset. sem-
ble : « lasse d'être mère », à la Chambre, M.
Candace Gratien monte ardemment à l' assaut
des * tribunes et des bancs vides et s'efforce
par des offensives oratoires répétées de faire
triompher sa proposition de loi.
Il s'agit de la création de zones franches
maritimes et fluviales dont le moindre incon-
vénient serait de permettre le mélange du café
de la Guadeloupe à celui du Brésil et les pro-
duits des colonies ainsi mélangés paieraient
des droits de douane dont ils sont exemptés au-
jourd hui. Il en serait de même pour les bois
et les blés. Ainsi, nos colonies et l'agriculture
française seraient désavantagées par la proposi-
tion Candace.
Le danger existerait de même pour la viti-
culture : des vins étrangers étant mélangés aux
vins français.
Bercy ne serait plus le grand marché des
vins, et c'est pourquoi la Chambre de Com-
merce de Paris s'est opposée à ce projet.
Les zones franches favoriseraient en outre le
développement de certains ports au détriment
de Boulogne et du Havre. 11 y aurait là une
perturbation complète dans le commerce et dans
le mouvement des populations. ,
Ce n'est pas le moment, en pleine crise éco-
nomique, de se livrer à une telle expérience.
La Guadeloupe
contre le projet Candace
Non, nous ne saurons jamais I à moins
que !. Pourquoi Gratien Candace, r enfant
des savanes du camp Jacob, a proposé un texte
de loi défavorable à nos colonies et contre le-
quel s'élève énergiquement la Guadeloupe.
Le député de 1 île d'Emeraude fait observer
que sa proposition déborde le cadre colonial.
Fort bien, mais alors que M. Gratien Candace
nous dise quels intérêts il défend, opposés à
ceux qui lui ont été confiés par la colonie qu'il
représente encore à la Chambre des députés.
La proposition Candace a été ajournée par
330 voix contre 206 après pointage.
M..L S.
) (
M. Lucien Saint à Paris
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, est arrivé samedi à Paris, accompagné
des membres de son cabinet.
Il a été salué par M. Nacivet, directeur
à l'Office du Maroc; par le général No-
.uès, commandant la division de Paris, son
ancien collaborateur à Rabat; par Si ,Kad-
dour Ben Gabrit, ministre plénipotentiaire;
le directeur général de 1 Agriculture au
Maroc et de nombreux amis personnels.
M. Lucien Saint compte faire un séjour
de quelques semaines à Paris pour régler
des questions qui intéressent le Protectorat,
en particulier un grand emprunt pour les
travaux publics.
M. Lucien Saint a assisté hier lundi aux
obsèques du lieutenant de Chappedelaine
tué au Tafilalet.
+ (
M. Lucien Saint
au quai d'Orsay
Les primeurs et les blés algériens
et marocains
Les producteurs et commerçants en céréa-
les de France, d'Algérie et du Maroc se sont
réunis hier après-midi au ministère des Af-
faires étrangères, sous la présidence de
M. Doynet de Saint-Quentin, pour étudier
les modalités du contingentement des pro-
duits marocains, spécialement les céréales et
les primeurs.
La délégation marocaine, présidée par
M. Lucien Saint, Résident général, compre-
nait, outre les représentants des colons et
des commerçants, MM. Serrât, directeur gé-
néral des douanes chérifiennes ; le di-
recteur de l'Agriculture; Courrier, directeur
du Commerce à la Résidence générale.
La séance a été consacrée à la prise de
contact des différentes délégations. Deux
Commissions ont été constituées : celle des
producteurs et celle des commerçants.
Ces deux Commissions tiendront mercredi
des séances de travail. De leur côté, les
hauts fonctionnaires de l'administration ché-
rifienne prendront contact avec les services
des ministères intéressés.
Demain aura lieu une séance plénière, au
cours de laquelle les points de vue des deux
commissions seront confrontés.
On espère que cette méthode de travail
permettra aux producteurs et aux commer-
çants de France, d'Algérie et du Maroc de
se mettre d'accord avant d'aborder la dis-
cussion générale sur 1( contingentement et
ses modalités d'application.
Notre action au Maroc
–-– * .1
La mort du capitaine Arrighi
Parmi les trois tués que nous avons eu
lors de l'occupation du frerkla il faut nom-
mer le capitaine Arrighi.
Cet officier des Affaires indigènes avait eu
une belle conduite pendant la guerre au
cours de laquelle il avait été blessé cinq
fois. Il était adjoint au commandant du
cercle d'Ouarzazat.
Au Tafilalet nouvelle attaque
de dissidents marocains
Au nord du Ferkla occupé, s'est produite
dimanche une deuxième et assez violente ré-
action de l'Atlas dissident contre notre der-
nière progression. Un groupement impor-
tant d'insoumis a attaqué brusquement nos
troupes régulières et nos éléments supplétifs
qui procédaient à l'établissement d'un poste.
Après un violent engagement, les dissi-
dents, qui avaient subi de lourdes pertes,
ont été rejetés vers leul s montagnes.
Nous avons eu deux sous-officiers et
doute soldats tués; deux officiers, deux
sous-officiers et six soldats blessés, mais
nous demeurons maîtres de la situation et
toute la région occupée par nous est parfai-
tement calme.
La catastrophe de la Réunion
, b,. ---
Un nouveau télégramme
sur le cyclone qui s'est abattu sur l'île
MM. Auguste Brunet et L. Gasparin,
députés de La Réunion, nous communiquent
le télégramme suivant qu'ils viennent de re-
cevoir de M. Léonus Bénard, sénateur de la
colonie, et qui a été expédié de Saint-Denis,
à la date du 14 février :
« Après visite des localités sinistrées,
confirme que ville du Port, docks, hangars,
bâtiments du chemin de fer, ont subi une des-
truction presque totale. La ville de Saint-Paul,
avec .\a campagne, est dévastée. Les autres
villes de la côte, jusqu'à Saint-Pierre, les lo-
calités de l' intérieur ont éprouvé d' énormes
dommages. De nombreuses familles sont sans
abri. L usine de Sainte-Thérèse a été écrasée;
d'autres usines : l'Eperon, Vue-Belle, Stella,
sont très gravement atteintes ; SaAana, le Goi
et Pierrefonds ont beaucoup souffert.
Une localité
qui a particulièrement souffert
Le maire des « Trois-Bassins » télégraphie
à M. Auguste Brunet que dans sa seule loca-
lité on a relevé 26 cadavres et qu'il y a
150 blessés ! La localité a été anéantie. C'est
la désolation et la misère.
) - (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Au Siam on organise les réceptions
Le duc et la duchesse de Brabant arrive-
ront à Bangkok par l'express international
le 16 février. Ils seront reçus le jour
même en audience royale.
Le Roi a mis à leur disposition, pendant
la durée de leur séjour au Siam, le Palais
de Parusakawan.
) ( -
Les franciscains français
en Indochine
'T
Un couvent "franciscain à Vinh
Le 8 décembre 1931. S. tLxe. Mgr Lolom-
ban Dreyert O.F.M., délégué apostolique en
Indochine, a béni le couvent Saillt-Frallçois
à Vinh, et posé la première pierre de
l'église conventuelle
Le couvent de Vinh sera le premier cou-
vent franciscain en Indochine. En ipjy,
S". Exe. Mgr Elay, des Missions Etrangères
de Paris, vicaire apostolique de Vinh, de
concert avec S. Exc. Mgr de Guébriant)
Supérieur général de la Société des Mis-
sions Etrangères, appelait dans son Vicariat
les Frères Mitieters; le Révérendissime Père
Général confiait cette fondation à la Provin-
ce de Paris et chargeait de Ventreprise le R.
P. Maurice Bertin} deux fois fondateur de
mission au Japon, et organisateur de la mis-
sion du Maroc. Il ne fallut pas moins de
deux ails pour meller à bonne fin les cons-
tmctions. Aujourd'hui le couvent est ter-
miné, et sous peu un collège séraphique ou-
vrira ses portes aux jeunes aspirants anna-
mites.
) ..- 1( Agence Fidès.
<
Exposition Louis Monlagné
Le peintre de la Provence, Louis Monta-
gné, vient de faire un voyage au Groenland
avec la mission Charcot, suivi d'un voyage au
Maroc.
Doué d'une grande puissance de travail,
alliée à une facilité de métier remarquable,
l'artiste a rapporté de ces deux voyages une
centaine d'aquarelles qu'il expose à la Galerie
Charpentier. Quelques aspects du Pourquoi-
Pas dans les baies d'Irlande et d'Ecosse, le
port de Reykjavik en Islande, puis les glace,
les icebergs, les rochers de la banquise du
Groenland avec les cabanes d'Esquimaux et le
soleil d'août sur la baie de Rosenving. Aux
îles Féroë: le Fyord dans la brume, les vieilles
maisons aux toits de gazon et les femmes pré-
parant les morues.
Au Maroc, le peintre de Provence se re-
trouve dans son élément : le soleil sur la Tour
Hassan et la porte du Chellat à Rabat, les
remparts et les palmiers de Marrakech, l'om-
bre dans les souks de Fès et les Fondouks de
Meknès, les jolis gris dans la médersa Ben-
Yousef et pour terminer une petite vue de Tan-
ger prise du bateau, au retour.
T amaris.
) .+
Le souvenir
de l'Exposition Coloniale
évoqué à Lisbonne
'8'
Dimanche dernier, à l'occasion de la e-
maine des colonies, une manifestation a eu lieu,
à Lisbonne, au tombeau de Camoëns et au
monument d'Afonso d'Albuquerque. Dans
l' après-midi, une séance solennelle, à la So-
ciété de Géographie, a été consacrée à l'Expo-
sition Coloniale de Paris, sous la présidence
du chef de l'Etat et devant une nombreuse
assistance, parmi laquelle on remarquait no-
tamment le président du Consei l, le ministre
des Colonies, les ambassadeurs d'Angleterre
et du Brésil et divers autres membres du corps
diplomatique, le comte de Penha Garcia, et
les représentants des associations industrielles
portugaises, des associations commerciales de
Lisbonne et du centre colonial. Le comte de
Penha Garcia a souligné le succès de l'Expo-
sition Coloniale de Paris, notamment de la
section portugaise, et le docteur Afonso Lopes
Vieira a parlé de la représentation artistique
portugaise dans la salle du Jeu de Paume.
Coup d'œil
sur la situation
tunisienne
-
Il n'est pas inutile de jeter uu rapide re-
gard sur les événements qui ont marqué
l'année qui finit, ne serait-ce que pour voir
plus clair dans l'avenir. L'avenir repose,
d'ailleurs, sur les réalités d'hier et d'aujour-
d'hui.
L'année 1931 s eit ouverte, avec la célébra-
tion du cinquantenaire du Protectorat, sous
les plus brillants auspices, lù la visite du
Président de la République avec tout le cor-
tège de ses manitestations d'ordre divers, a
encore accru 1 optimisme officiel. Le cours
des choses lie devait pas tarder à donner,
malheurcusement, un démenti éclatant aux
prévisions agréables et commodes. La crise
agricole précéda la crise commerciale, les
deux préfaçant les inquiétudes sociales ac-
tuelles.
La sécheresse persistante a démontré une
fois de plus que les problèmes de l'hydrdu.
lique et du regime foncier sont parmi les
questions capitales de l'économie tunisienne
et que, à en trop tarder la solution, on ris-
que fort de coniprouiettie la mise en valeur
du pays et le bien-ètrc de ses habitants.
U'unc façon générale, la prospérité tuni-
sienne repose sur la terre, le reste apparaît
comme accessoirement utile. kien n'a mieux
prouvé cette vérité que la crise minière.
Beaucoup de mines métalliques ont fermé, et
les exploitations de phosphates marchent très
au ralenti. Mais le licenciement de plusieurs
milliers d'ouvriers travaillant dans les mines
et carde rcs n" a pas eu les conséquences gra-
ves que cette crise aurait pu provoquer dans
un pays industriel. C'est que la main-d'uu-
vre minièie, en grande partie indigène, a
trouvé son remploi dans le travail de la
terre.
L importance de l'agriculture en Tunisie
faisait dire à un de nos amis très au courant
des affaires tunisiennes, au début de l'an-
née : « Si la récolte est bonne paitout, la
Tunisie verra passer la crise mondiale sans
trop en souttrir. » Mai: la récolte n a pas été
bonne partout. Au contraire, elle a été défi-
citaire pour bien des produits et dans bien
des régions, et cette insufnsance a fait appa-
raitre les causes du malaise tunisien avec
plus de netteté et ses conséquences avec plus
de cruauté même.
Les populations du Centre et du Sud ont
souffert de la faim, à quoi le Gouvernement
a du parer tant bien que mal par la distri-
bution de secours en nature et par l'extension
du crédit.
La campagne a été, en général, très éprou-
vée, et par contre-coup, les grands centres
urbains ont été plus perméables aux chocs
de la crise économique qui secoue le monde.
Les industries artisanes connaissent un chô-
mage très dur, au point que l'Administration
a dû venir en aide d une faon permanente
aux artisans et à leurs familles.
La carence de la production et du mouve-
ment des affaires a eu des répercussions im-
médiates sur les recettes fiscales. Les im-
pôts rentrent difficilement, alors que les
chefs de dépenses augmentent sans cesse en
nombre et en volume. Le déticit d'exploita-
tion des chemins de fer et les ravages causés
par l'inondation ont déséquilibré le budget
de 1931. Par suite, celui de 1932 s'annonce
comme étant des plus difficiles à établir et
à équilibrer, bien que l'amplitude de l'exer-
cice budgétaire sera réduite a neuf mois.
La gravité de la situation implique des me-
sures d'ordre économique et aussi, il faut le
dire, d'ordre politique et social, si l'on veut
que l'effort de redressement ait son plein
que
effet.
Que faut-il faire?
La fiscalité de la Tunisie n'est pas en rap-
port avec les besoins de l'Etat. 11 est hors
de doute que le revenu n'est pas assez frappé.
Sans aller jusqu'au coefficient de la létlo.
pole et de l'Algérie, il faut amorcer l'impôt
global et progressif sur le revenu, et, par
compensation, diminuer certains impôts de
consommation.
La justice fiscale n'empêchera point de
trouver dans le budget les ressources néces-
saires au développement de l'outillage et à
la fertilisation de la terre.
Avec une meilleure répartition des impôts
il faut assurer la justice sociale. Veut-on, oui
ou non, favoriser le travail, véritable créa-
teur de la richesse ? Si oui, que le Gouverne-
ment introduise dans la structure politique
du pays une décentralisation rendue néces-
saire par l'évolution des. esprits et des
moeurs.
Création de la commune rurale, encore
inexistante après cinquante ans de protecto-
rat, élection et autonomie des municipalités
urbaines; application d'une législation du
travail conforme à la législation française,
l'égalité de droits pour l'égalité de devoirs
dans tous les ca", lutte contre l'ignorance,
la misère et la maladie, telles sont les mesu-
res d'ordre social qui viendront compléter
et vivifier les efforts de redressement entre-
pris par ailleurs, dans le domaine écono-
mique.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
La Syrie esoelle
en Aste Mineure?
M. Paul-Boncour devant la Cour de Paris
contredit M, Millerand
Voici le procès assez curieux que plaidait
M. Paul-Boncour avec la précieuse collabo-
ration de M" Gaston Strauss, hier après-
midi.
Un maronite libanais, M. Joseph Tabet,
possesseur d'une immense fortune, décédait
ces dernières année. à Beyrouth. Il laissait
deux fils, personnages importants : l'un dé-
puté du Mor.1-L.1ban. l'atit.-e drogman hono-
raire de notre consulat à Beyrouth, et qua-
tre filles. Selon les dispositions musulma-
nes, les iço millions de feu M. Tabet de-
aient exclusivement revenir à ses deux fils.
Mais les quatre filles se souvinrent très heu-
reusement au moment du partage que leur
père, en 1S73, était venu à Paris se faire
naturaliser Françai, pour les besoins do
son commerce. Filles de Français, elles
JOURMl OUOTIDIE.
Rédaction & Administration.
34, m ii mon-am
PARIS a"
TÉtÉTH. t LOIIVM 1MV
» MCMM.IBU 1744
Les Annales Coloniales
CM êtMMMMM et rdelames sota reçues m
Hireau du Journal.
Di Rocireu it. Fort Dotireu it 1 Marcel RUEDEL
Tout les articles publiés dans noire journal ne meuvent
être reproduits qu'en citant toi AnAUS CoLeuLum.
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Colorllel ,". 100 » i8.
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Le budget de la Cochinchine
Le budget de la Cochinchine pour l'exer-
cice 1931 est équilibré en recettes et en
dépenses à la somme de 17.253.525 pias-
tres, soit i72-535-25o francs.
Nous allons examiner les résultats budgé-
taires obtenus au cours du premier semestre.
Tout d'abord, ce budget n'a subi aucun
remaniement, malgré l'acuité de la erse
économique qui a affecté gravement la mar-
che des recouvrements.
Budget des recettes
Les prévisions primitives de recettes pour
ies six premiers mois s'élèvent à 8.027.000
piastres et les recouvrements pour la même
période ne se sont chiffrés qu'à 5.208.000
piastres, soit une moins-value de 3.419.000
piastres.
Les moins-values portent sur l'ensemble
des revenus de la colonie, et notamment
sur les impôts directs (impôt personnel. im-
pôt foncier, patentes) les taxes assimilées
(taxes de circulation des voitures automo-
biles, cyclecars, motocyclettes, canots auto-
mobiles et sampans à moteur) et les pro-
duits des Domaines et des forêts.
En: ce qui concerne les impôts directs.
nous relevons dans les documents officiels
du Gouvernement Général de l'Indochine
que 4/10 seulement des estimations budgé-
taires ont été recouvrés pendant les deux
premiers trimestres.
Il v a lieu toutefois de signaler qu' en
vertu d'un arrêté du 15 avril 1908 du Gou-
verneur de la Cochinchine, ces impôts ne
sont exigibles qu'à compter du 30 avril.
Aussi, comme les contribuables, que ce
soit dans la France d'Europe ou dans celle
d'Extrême-Orient et même dans tous les
pays du monde, n'acquittent leur note en-
vers le fisc qu'au dernier moment, l'état des
recettes de la Cochinchine n'est nullement
inquiétant.
Nous voyons, en effet, qu'au cours des
trois premiers mois de l'année 193 1, les
contribuables, pressés de payer leur impôt
(il y en a encore) ont versé dans les caisses
du trésor 477.000 piastres, alors qu'au
cours du deuxième trmestre, période a la-
quelle l'impôt devient exigible, les rentrées
ont été supérieures à 2.400.000 piastres.
Cette cadence est très satisfaisante, sur-
tout si l'on tient compte de la mévente du
..dy et du ralentissement général des af-
faires.
Une insuffisance importante de l'ordre de
grandeur de 791.000 piastres apparaît éga-
lement au titre des « Parts contributives ».
Sous cette rubrique, on range les recettes
que le budget de la Coch;nchinc perçoit du
Gouvernement Général de l'Indochine, des
pays de l'Union indochinoise, des provinces,
des municipalités, du port de commerce de
Saïgon, de la Société des courses de Saïgon
et de quelques autres collectivités, sociétés
et particuliers.
Cette diminution de recettes n'est nulle-
ment alarmante, car elle ne tient qu'à de
simples retards d'encaissement. Ce n'est en
effet que vers la fin de l'exercice que la plu-
part des budgets de l'Union Indochinoise.
s'inspirant trop largement de leurs seules
commodités, ont pris l'habitude de payer à
la Cochinchine leurs contributions, quotes-
parts ou fonds de concours.
Les moins-values considérables qu'accu-
sent l'ensemble des autres postes de recettes
affectent surtout les produits forestiers, ceux
de l'Enregistrement, des Domaines et des
Mines.
Les premiers se ressentent du marasme
des affaires, qui a diminué le nombre des
exploitations forestières, raréfié l'emploi des
bois d'œuvre et ralénti le trafic des chalou-
pes.
Les autres sont directement atteints par la
crise qui frappe durement la population des
campagnes et paralyse les transactions im-
mobilières.
Il résulte de cet exposé que le pays s ap-
pauvrit et qu'il convient de prendre les me-
sures nécessaires au développement de son
commerce d'exportation.
M. Paul Reynaud a si bien compris cette
grave situation qu'en Indochine il a déclaré
qu'il diminuerait les droits de sortie sur le
riz, et dès son retour en France il a, pour
le plus grand bien de la Cochinchine, réa-
lisé sa promesse.
En juin dernier, les exportations de riz
atteignaient à peine 526.000 tonnes contre
709 pour la même période en 1930, C'est
le chiffre le plus bas enregistré pour le pre-
mier semestre de éhacune des dix années
précédentes. En juillet, un léger mouve-
ment de reprise s'est dessiné, mais il n'a pas
persisté.
A la fin du premier semestre de l'année
1931 l'ensemble des recouvrements repré-
sente 60 des douzièmes correspondants et
le montant des droits constatés dépasse les
9/10 des prévisions de l'exercice.
Pans les conditions économiques actuel-
les, ces chiffres nous rassurent et nous per-
mettent d'envisager l'avenir avec optimisme.
Budget des Dépenses
D'autre part, les dépenses payées, durant
le premier semestre 1931 > forment un total
de 5.726.944 piastres environ.
Les prévisions de dépenses pour cette - pé-
riode s'élèvent à 8.627.000 piastres. Une
économie de 2.900.000 piastres semble donc
avoir été réalisée.
Dans l'ensemble les paiements représen-
tant à peine 66 des crédits budgétaires
prévus et le montant des ordonnancements
85 1% environ.
En résumé, l'exécution du budget de la 1
Cochinchine pour le premier semestre de
l'exercice 1931 s'effectue ansi : recouvre-
ments: 5.208.352 piastres; paiements :
5.726.944 piastres; soit un excédent de
paiement: 5.726.944 piastres; soit un excé-
dent de paiement de 518.591 piastres.
Néanmoins ainsi que le signale très jus-
tement le contrôle financier de l'Indochine,
la situation générale de la Cochinchine,
peut être envisagée sans pessimisme, grâce
à la politique d'économies que pratique de-
puis trois ans avec une énergique persévé-
rance l'excellent Gouverneur de cette colo-
nie, M. Krallthemer.
Léon Archimbaud,
IJt!IJuté de la Drômc,
Ancien sous-Secrétaire d'Htat aux
Colonies.
) (
Le cinéma parlant
à Tananarive
i
On intéresse tout spécialement en ce
moment à l'installation du premier cinéma
parlant à Tananarive.
Ce 11e sera pas une mince affairc, au
point de vue de la dépense tout au moins,
car l'entrepreneur a jeté son dévolu sur les
derniers modèles pourvus des plus récents
perfectionnements.
Au Conseil Wttait
Annulation d'un arrêt du Conseil de
Préfecture d'Alger
A la requête de M. lJarchièra. architecte,
demeurant à Alger, u, rue Joinville, le Con-
seil d'Etat a annulé un arrêté, en date du
icr mars 1930, par lequel le Conseil de Pré-
fecture d'Alger a rejeté la réclamation de M.
Raschiéra, tendant à obtenir do l'Algérie,
une majoration d'honoraires de 27.525 fr.,
à raison des travaux de construction des
groupes scolaires d'Aumale, de Vialac et de
Hurdeau.
Attendu. que le gouverneur général,
ayant tait droit aux demandes d'indemnité
formées par les entrepreneurs chargés de la
construction des groupes scolaires dont
s agit il suit de la que, par voie de con-
séquence, M. Haschièra est fondé a soute-
nir que la somme de 27.525; francs, par lui
redonnée, doit entrer en ligne de compte
pour le règlement de ses honoraires.
Et le Conseil d'Etat de décider, en outre,
que les dépenses de l'instance et d'appel se-
ront mis à la charge de l'Algérie.
Requêtes des conservateurs des hypothè-
ques de l'Algérie. Rejet.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes
présentées par M. Ducretel et autres conser-
vateurs des hypothèques honoraires, aux
tins d'annulation de plusieurs décisions du
gouverneur général de l'Algérie, relatives
au montant de la contribution imposée aux
conservateurs des hypothèques pour la ré-
munération de leurs commis et au paiement
de cette contribution.
Attendu que les décisions précitées ont
eu pour objet de mettre à la charge des re-
quérants les contributions annuelles, affé-
rentes aux années 192O et 1927, calculées,
compte tenu des améliorations pécuniaires
de la situation des commis accordées rétro-
activement par arrêté du 30 mai 1928.
Si ces augmentations d'émoluments n'ont
pas été accompagnées d'une révision de ta-
rifs relevant simultanément les salaires des
conservateurs, les requérants n'apportent
pas la preuve que la majoration des tarifs
de salaires des conservateurs, consentie par
le décret du 28 avril 1922, en contre partie
de l'augmentation précédente des émolu-
ments des commis titulaires. n'ont pas
suffi à couvrir les charges nouvelles prove-
nant pour les conservateurs, tant de cette
augmentation de « celle subséquente » du
30 mai 1928.
Dès lors, les requérants ne sont pas fon-
dés à soutenir que les décisions du gouver-
neur général de l'Algérie sont entachées
d'un excès de pouvoir.
Requête de la ville de Rufisque et d'un
conseiller municipal de Saint-Louis (Sé-
négal). Rejet.
Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes
que la commune de Rufisque (Sénégal) et
M. Guillabert, conseiller municipal de la
ville de Saint-Louis (Sénégal) aux fins d'an-
nulation d'un décret, en date du 15 novem-
bre 197, transférant au lieutenant-gouver-
neur les attributions municipales de police
et de petite voirie dans les villes de Saint-
Louis et de Rufisque. attendu qu'en trans-
férant au lieutenant-gouverneur général les
attributions dont s'agit, et en donnant aux
dépepses afférentes à ces services, le carac-
tère de dépenses obligatoires, le président
voir qu'il tient de l'art. 18 du senatus con-
sulte du 3 mai 1854., pour les motifs, les
requêtes précitées, doivent être rejetées.
Rejet de la requête d'un brigadier de Po-
lice -- de l'indochine.
Si, en vertu de l'art. t de la loi du 17
avril 1924, rendu applicable par l'arrêté du
19 mai 1925 aux fonctionnaires des services
de police de l'Indochine est compté,
pour son intégralité aux appelés, mobilisés
ou engagés volontaires appartenant aux
classes libérées le 2 août 1914, le temps
pendant lequel ils ont été appelés et main-
tenus sous les drapeaux pendant la guerre,
le bénéfice de cette disposition n'a pas été
étendue aux fonctionnaires d'avant guerre
mobilisés.
Dès lors, M. Thernoz, brigadier de police
de 28 classe en Indochine, demeurant à Saï-
fon. fonctionnaire d'avant-guerre n'est pas
fondé à réclamer le bénéfice de la loi préci-
tée d'où il résulte que sa requête présentée
aux fins d'annulation d'un arrêté du Conseil
du Contentieux administratif de I9 colonie
d'Indochine, en date dd 19 septembre 1928,
repoussant sa demande des bonifications
d'ancienneté pour services militaires, est re-
jetée.
44 Toute la France
JI.
mk
u sein de tant de
vicissitudes poli-
• tiques, sociales,
économiques, au
moment où notre
centre de civili-
satlon tangue et roule sur des écroulements,
tout comme le célèbre « Bateau ivre. du
poète-explorateur : il est réconfortant de
constater le solide équilibre que notre Em-
pire colonial confère à la France.
Certes, au cours de ces derniers mois, nos
territoires d'outre-mer ne se sont pas agran-
dis, mais le miracle accompli qui change le
relief de la Métropole, c'est la place que nos
colonies ont prise dans la vie de la nation.
Parmi tant d'espoirs qui vont à la dérive,
notre Empire colonial est un point fixe, une
amarre robuste qui permet à la France de
résister aux dangereuses dérades.
Cette intégration tant souhaitée se trans-
forme chaque jour davantage en une vivante
réalisation.
Le Parlement travaille, économiquement,
dam le sens de la Plus Grande France. Les
heureuses modifications apportées au régime
douanier colonial, tout récemment l'attitude
que la Commission sénatoriale des Douanes
a prise vis-à-vis de nos produits coloniaux,
sont les preuves d'un intérêt qui ne se dé-
ment pas.
Evidemment, ces rapports, ces projets,
discutes en stances de travail n'alertent pas
Vopinion publique. Mais, c'est durant ces
heures d'utiles discussions que s'effectue le
travail fécond : l'association des atomes qui
permet ensuite à nos délégués de représenter
à Genève un tout indivisible, le bloc de la
France des cinq parties du Monde.
Demain, du reste, étant donné le rôle de
plus ell plus prépondérant que nos colonies
sont appelées à tenir dans la vie métropo-
litaine, demaill, on s'apercevra que politi-
quement, notre Empire colonial n'a peut-
être pas la représentation parlementaire
convenant, à soixante millions d'habitants 1
Que VIndochine n'a qu'un député, que l'AL-
gérie. que. N'anticipons pas sur l'avenir,
tout vient à point à qui sait attendre. La
question de la représentation coloniale se
posera impérieusement un jour prochain.
Qu'il s'agisse de politique intérieure, de
politique extérieure, de politique générale, il
est aisé de se rendre compte que toute la po.
litique nationale intéresse notre Empire co.
lonial. Par delà les mers, l'écho sonore des
débats se réPercute, parfois d'autant plus
faux, que les a France » lointaines ont for-
cément l'impression d'être tenues en marge
de votes qui décident pourtant des destinées
du pays, donc de leur existence.
Marcel Ruedel.
) - - (
Genève - Paris - Genève
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
profitant du week-end, a quitté Genève ven-
dredi pour venir à Paris reprendre contact
avec ses services et régler des affaires ur-
gentes de son département ministériel.
Il a passé rue Oudinot les journées de di-
manche et de lundi, mis au point, notam-
ment, les projets de loi concernant le cy-
clone de la Réunion et s'est fait mettre au
courant des négociations franco-japonaises
relatives -- aux importations du Japon en In-
dochine.
M. Paul Reynaud a quitté Paris, hier soir,
retournant à Genève, par le rapide de
21 h. so.
) -.- (
Le transsaharien automobile
transportera le courrier postal
M. Guernier, ministre des P.T.T., a dé-
cidé d'utiliser le service automobile trans-
saharien reliant Colomb-Béchar à Gao et
Niamey pour l'acheminement des lettres et
cartes postales ordinaires et recommandées
à destination du Niger et de la partie
orientale du Soudan (Gao, Tombouctou,
etc., etc.)
Les départs auront lieu de Colomb-Béchar
les 19 février courant, 4 et 18 mars et
15 avril prochains.
Le concours littéraire des écrivains
de l'Afrique du Nord
..-
Le Comité d'action de la Société des Ecri-
vains de l'Afrique du Nord s'est téuni le
17 janvier 1032, à Tunis, pour statuer sur
le rapport relatif au Concours Littéraire de
1931.
A l'unanimité des membres présents, il a
été décidé de répartir le montant du prix en
espèces, également, entre cinq envois tout
particulièrement intéressants.
cc Frère des Parfums n, de Germaine Gil-
let, à Sidi-bel-Abbès ;
« Soir d'Hiver nt de Olga Texier, à Giray,
par La Villedieu-du-Clain (Vienne);
« Le Témoin incorruptible » de Paul Zeys,
président de Chambre à la Cour d'Appel de
Rabat ;
« Fathouma n, de Louis Didier, aux Ou-
led ben Abid (Souk-el-Khemis) ;
« Echappées », de J.-B. Armand Margy,
à Ménerville.
Le Jury a confirmé sa décision antérieure
de ne pas admettre au concours les «lembre»
de la Société, et il a décerné diverses ré-
compenses consistant en objets d'art offerts
par le ministre de l'Instruction publique et
en exemplaires de luxe édités par la Ka-
héna.
Au Palais-Bourbon
040
M. Candace dans les zones « louches »
Tandis qu'au Sénat, l'espérance gouverne-
mentale, selon l'expression de Musset. sem-
ble : « lasse d'être mère », à la Chambre, M.
Candace Gratien monte ardemment à l' assaut
des * tribunes et des bancs vides et s'efforce
par des offensives oratoires répétées de faire
triompher sa proposition de loi.
Il s'agit de la création de zones franches
maritimes et fluviales dont le moindre incon-
vénient serait de permettre le mélange du café
de la Guadeloupe à celui du Brésil et les pro-
duits des colonies ainsi mélangés paieraient
des droits de douane dont ils sont exemptés au-
jourd hui. Il en serait de même pour les bois
et les blés. Ainsi, nos colonies et l'agriculture
française seraient désavantagées par la proposi-
tion Candace.
Le danger existerait de même pour la viti-
culture : des vins étrangers étant mélangés aux
vins français.
Bercy ne serait plus le grand marché des
vins, et c'est pourquoi la Chambre de Com-
merce de Paris s'est opposée à ce projet.
Les zones franches favoriseraient en outre le
développement de certains ports au détriment
de Boulogne et du Havre. 11 y aurait là une
perturbation complète dans le commerce et dans
le mouvement des populations. ,
Ce n'est pas le moment, en pleine crise éco-
nomique, de se livrer à une telle expérience.
La Guadeloupe
contre le projet Candace
Non, nous ne saurons jamais I à moins
que !. Pourquoi Gratien Candace, r enfant
des savanes du camp Jacob, a proposé un texte
de loi défavorable à nos colonies et contre le-
quel s'élève énergiquement la Guadeloupe.
Le député de 1 île d'Emeraude fait observer
que sa proposition déborde le cadre colonial.
Fort bien, mais alors que M. Gratien Candace
nous dise quels intérêts il défend, opposés à
ceux qui lui ont été confiés par la colonie qu'il
représente encore à la Chambre des députés.
La proposition Candace a été ajournée par
330 voix contre 206 après pointage.
M..L S.
) (
M. Lucien Saint à Paris
M. Lucien Saint, Résident général au Ma-
roc, est arrivé samedi à Paris, accompagné
des membres de son cabinet.
Il a été salué par M. Nacivet, directeur
à l'Office du Maroc; par le général No-
.uès, commandant la division de Paris, son
ancien collaborateur à Rabat; par Si ,Kad-
dour Ben Gabrit, ministre plénipotentiaire;
le directeur général de 1 Agriculture au
Maroc et de nombreux amis personnels.
M. Lucien Saint compte faire un séjour
de quelques semaines à Paris pour régler
des questions qui intéressent le Protectorat,
en particulier un grand emprunt pour les
travaux publics.
M. Lucien Saint a assisté hier lundi aux
obsèques du lieutenant de Chappedelaine
tué au Tafilalet.
+ (
M. Lucien Saint
au quai d'Orsay
Les primeurs et les blés algériens
et marocains
Les producteurs et commerçants en céréa-
les de France, d'Algérie et du Maroc se sont
réunis hier après-midi au ministère des Af-
faires étrangères, sous la présidence de
M. Doynet de Saint-Quentin, pour étudier
les modalités du contingentement des pro-
duits marocains, spécialement les céréales et
les primeurs.
La délégation marocaine, présidée par
M. Lucien Saint, Résident général, compre-
nait, outre les représentants des colons et
des commerçants, MM. Serrât, directeur gé-
néral des douanes chérifiennes ; le di-
recteur de l'Agriculture; Courrier, directeur
du Commerce à la Résidence générale.
La séance a été consacrée à la prise de
contact des différentes délégations. Deux
Commissions ont été constituées : celle des
producteurs et celle des commerçants.
Ces deux Commissions tiendront mercredi
des séances de travail. De leur côté, les
hauts fonctionnaires de l'administration ché-
rifienne prendront contact avec les services
des ministères intéressés.
Demain aura lieu une séance plénière, au
cours de laquelle les points de vue des deux
commissions seront confrontés.
On espère que cette méthode de travail
permettra aux producteurs et aux commer-
çants de France, d'Algérie et du Maroc de
se mettre d'accord avant d'aborder la dis-
cussion générale sur 1( contingentement et
ses modalités d'application.
Notre action au Maroc
–-– * .1
La mort du capitaine Arrighi
Parmi les trois tués que nous avons eu
lors de l'occupation du frerkla il faut nom-
mer le capitaine Arrighi.
Cet officier des Affaires indigènes avait eu
une belle conduite pendant la guerre au
cours de laquelle il avait été blessé cinq
fois. Il était adjoint au commandant du
cercle d'Ouarzazat.
Au Tafilalet nouvelle attaque
de dissidents marocains
Au nord du Ferkla occupé, s'est produite
dimanche une deuxième et assez violente ré-
action de l'Atlas dissident contre notre der-
nière progression. Un groupement impor-
tant d'insoumis a attaqué brusquement nos
troupes régulières et nos éléments supplétifs
qui procédaient à l'établissement d'un poste.
Après un violent engagement, les dissi-
dents, qui avaient subi de lourdes pertes,
ont été rejetés vers leul s montagnes.
Nous avons eu deux sous-officiers et
doute soldats tués; deux officiers, deux
sous-officiers et six soldats blessés, mais
nous demeurons maîtres de la situation et
toute la région occupée par nous est parfai-
tement calme.
La catastrophe de la Réunion
, b,. ---
Un nouveau télégramme
sur le cyclone qui s'est abattu sur l'île
MM. Auguste Brunet et L. Gasparin,
députés de La Réunion, nous communiquent
le télégramme suivant qu'ils viennent de re-
cevoir de M. Léonus Bénard, sénateur de la
colonie, et qui a été expédié de Saint-Denis,
à la date du 14 février :
« Après visite des localités sinistrées,
confirme que ville du Port, docks, hangars,
bâtiments du chemin de fer, ont subi une des-
truction presque totale. La ville de Saint-Paul,
avec .\a campagne, est dévastée. Les autres
villes de la côte, jusqu'à Saint-Pierre, les lo-
calités de l' intérieur ont éprouvé d' énormes
dommages. De nombreuses familles sont sans
abri. L usine de Sainte-Thérèse a été écrasée;
d'autres usines : l'Eperon, Vue-Belle, Stella,
sont très gravement atteintes ; SaAana, le Goi
et Pierrefonds ont beaucoup souffert.
Une localité
qui a particulièrement souffert
Le maire des « Trois-Bassins » télégraphie
à M. Auguste Brunet que dans sa seule loca-
lité on a relevé 26 cadavres et qu'il y a
150 blessés ! La localité a été anéantie. C'est
la désolation et la misère.
) - (
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Au Siam on organise les réceptions
Le duc et la duchesse de Brabant arrive-
ront à Bangkok par l'express international
le 16 février. Ils seront reçus le jour
même en audience royale.
Le Roi a mis à leur disposition, pendant
la durée de leur séjour au Siam, le Palais
de Parusakawan.
) ( -
Les franciscains français
en Indochine
'T
Un couvent "franciscain à Vinh
Le 8 décembre 1931. S. tLxe. Mgr Lolom-
ban Dreyert O.F.M., délégué apostolique en
Indochine, a béni le couvent Saillt-Frallçois
à Vinh, et posé la première pierre de
l'église conventuelle
Le couvent de Vinh sera le premier cou-
vent franciscain en Indochine. En ipjy,
S". Exe. Mgr Elay, des Missions Etrangères
de Paris, vicaire apostolique de Vinh, de
concert avec S. Exc. Mgr de Guébriant)
Supérieur général de la Société des Mis-
sions Etrangères, appelait dans son Vicariat
les Frères Mitieters; le Révérendissime Père
Général confiait cette fondation à la Provin-
ce de Paris et chargeait de Ventreprise le R.
P. Maurice Bertin} deux fois fondateur de
mission au Japon, et organisateur de la mis-
sion du Maroc. Il ne fallut pas moins de
deux ails pour meller à bonne fin les cons-
tmctions. Aujourd'hui le couvent est ter-
miné, et sous peu un collège séraphique ou-
vrira ses portes aux jeunes aspirants anna-
mites.
) ..- 1( Agence Fidès.
<
Exposition Louis Monlagné
Le peintre de la Provence, Louis Monta-
gné, vient de faire un voyage au Groenland
avec la mission Charcot, suivi d'un voyage au
Maroc.
Doué d'une grande puissance de travail,
alliée à une facilité de métier remarquable,
l'artiste a rapporté de ces deux voyages une
centaine d'aquarelles qu'il expose à la Galerie
Charpentier. Quelques aspects du Pourquoi-
Pas dans les baies d'Irlande et d'Ecosse, le
port de Reykjavik en Islande, puis les glace,
les icebergs, les rochers de la banquise du
Groenland avec les cabanes d'Esquimaux et le
soleil d'août sur la baie de Rosenving. Aux
îles Féroë: le Fyord dans la brume, les vieilles
maisons aux toits de gazon et les femmes pré-
parant les morues.
Au Maroc, le peintre de Provence se re-
trouve dans son élément : le soleil sur la Tour
Hassan et la porte du Chellat à Rabat, les
remparts et les palmiers de Marrakech, l'om-
bre dans les souks de Fès et les Fondouks de
Meknès, les jolis gris dans la médersa Ben-
Yousef et pour terminer une petite vue de Tan-
ger prise du bateau, au retour.
T amaris.
) .+
Le souvenir
de l'Exposition Coloniale
évoqué à Lisbonne
'8'
Dimanche dernier, à l'occasion de la e-
maine des colonies, une manifestation a eu lieu,
à Lisbonne, au tombeau de Camoëns et au
monument d'Afonso d'Albuquerque. Dans
l' après-midi, une séance solennelle, à la So-
ciété de Géographie, a été consacrée à l'Expo-
sition Coloniale de Paris, sous la présidence
du chef de l'Etat et devant une nombreuse
assistance, parmi laquelle on remarquait no-
tamment le président du Consei l, le ministre
des Colonies, les ambassadeurs d'Angleterre
et du Brésil et divers autres membres du corps
diplomatique, le comte de Penha Garcia, et
les représentants des associations industrielles
portugaises, des associations commerciales de
Lisbonne et du centre colonial. Le comte de
Penha Garcia a souligné le succès de l'Expo-
sition Coloniale de Paris, notamment de la
section portugaise, et le docteur Afonso Lopes
Vieira a parlé de la représentation artistique
portugaise dans la salle du Jeu de Paume.
Coup d'œil
sur la situation
tunisienne
-
Il n'est pas inutile de jeter uu rapide re-
gard sur les événements qui ont marqué
l'année qui finit, ne serait-ce que pour voir
plus clair dans l'avenir. L'avenir repose,
d'ailleurs, sur les réalités d'hier et d'aujour-
d'hui.
L'année 1931 s eit ouverte, avec la célébra-
tion du cinquantenaire du Protectorat, sous
les plus brillants auspices, lù la visite du
Président de la République avec tout le cor-
tège de ses manitestations d'ordre divers, a
encore accru 1 optimisme officiel. Le cours
des choses lie devait pas tarder à donner,
malheurcusement, un démenti éclatant aux
prévisions agréables et commodes. La crise
agricole précéda la crise commerciale, les
deux préfaçant les inquiétudes sociales ac-
tuelles.
La sécheresse persistante a démontré une
fois de plus que les problèmes de l'hydrdu.
lique et du regime foncier sont parmi les
questions capitales de l'économie tunisienne
et que, à en trop tarder la solution, on ris-
que fort de coniprouiettie la mise en valeur
du pays et le bien-ètrc de ses habitants.
U'unc façon générale, la prospérité tuni-
sienne repose sur la terre, le reste apparaît
comme accessoirement utile. kien n'a mieux
prouvé cette vérité que la crise minière.
Beaucoup de mines métalliques ont fermé, et
les exploitations de phosphates marchent très
au ralenti. Mais le licenciement de plusieurs
milliers d'ouvriers travaillant dans les mines
et carde rcs n" a pas eu les conséquences gra-
ves que cette crise aurait pu provoquer dans
un pays industriel. C'est que la main-d'uu-
vre minièie, en grande partie indigène, a
trouvé son remploi dans le travail de la
terre.
L importance de l'agriculture en Tunisie
faisait dire à un de nos amis très au courant
des affaires tunisiennes, au début de l'an-
née : « Si la récolte est bonne paitout, la
Tunisie verra passer la crise mondiale sans
trop en souttrir. » Mai: la récolte n a pas été
bonne partout. Au contraire, elle a été défi-
citaire pour bien des produits et dans bien
des régions, et cette insufnsance a fait appa-
raitre les causes du malaise tunisien avec
plus de netteté et ses conséquences avec plus
de cruauté même.
Les populations du Centre et du Sud ont
souffert de la faim, à quoi le Gouvernement
a du parer tant bien que mal par la distri-
bution de secours en nature et par l'extension
du crédit.
La campagne a été, en général, très éprou-
vée, et par contre-coup, les grands centres
urbains ont été plus perméables aux chocs
de la crise économique qui secoue le monde.
Les industries artisanes connaissent un chô-
mage très dur, au point que l'Administration
a dû venir en aide d une faon permanente
aux artisans et à leurs familles.
La carence de la production et du mouve-
ment des affaires a eu des répercussions im-
médiates sur les recettes fiscales. Les im-
pôts rentrent difficilement, alors que les
chefs de dépenses augmentent sans cesse en
nombre et en volume. Le déticit d'exploita-
tion des chemins de fer et les ravages causés
par l'inondation ont déséquilibré le budget
de 1931. Par suite, celui de 1932 s'annonce
comme étant des plus difficiles à établir et
à équilibrer, bien que l'amplitude de l'exer-
cice budgétaire sera réduite a neuf mois.
La gravité de la situation implique des me-
sures d'ordre économique et aussi, il faut le
dire, d'ordre politique et social, si l'on veut
que l'effort de redressement ait son plein
que
effet.
Que faut-il faire?
La fiscalité de la Tunisie n'est pas en rap-
port avec les besoins de l'Etat. 11 est hors
de doute que le revenu n'est pas assez frappé.
Sans aller jusqu'au coefficient de la létlo.
pole et de l'Algérie, il faut amorcer l'impôt
global et progressif sur le revenu, et, par
compensation, diminuer certains impôts de
consommation.
La justice fiscale n'empêchera point de
trouver dans le budget les ressources néces-
saires au développement de l'outillage et à
la fertilisation de la terre.
Avec une meilleure répartition des impôts
il faut assurer la justice sociale. Veut-on, oui
ou non, favoriser le travail, véritable créa-
teur de la richesse ? Si oui, que le Gouverne-
ment introduise dans la structure politique
du pays une décentralisation rendue néces-
saire par l'évolution des. esprits et des
moeurs.
Création de la commune rurale, encore
inexistante après cinquante ans de protecto-
rat, élection et autonomie des municipalités
urbaines; application d'une législation du
travail conforme à la législation française,
l'égalité de droits pour l'égalité de devoirs
dans tous les ca", lutte contre l'ignorance,
la misère et la maladie, telles sont les mesu-
res d'ordre social qui viendront compléter
et vivifier les efforts de redressement entre-
pris par ailleurs, dans le domaine écono-
mique.
Arthur Pellegrin,
Délégué au Grand Conseil de la Tunisie.
La Syrie esoelle
en Aste Mineure?
M. Paul-Boncour devant la Cour de Paris
contredit M, Millerand
Voici le procès assez curieux que plaidait
M. Paul-Boncour avec la précieuse collabo-
ration de M" Gaston Strauss, hier après-
midi.
Un maronite libanais, M. Joseph Tabet,
possesseur d'une immense fortune, décédait
ces dernières année. à Beyrouth. Il laissait
deux fils, personnages importants : l'un dé-
puté du Mor.1-L.1ban. l'atit.-e drogman hono-
raire de notre consulat à Beyrouth, et qua-
tre filles. Selon les dispositions musulma-
nes, les iço millions de feu M. Tabet de-
aient exclusivement revenir à ses deux fils.
Mais les quatre filles se souvinrent très heu-
reusement au moment du partage que leur
père, en 1S73, était venu à Paris se faire
naturaliser Françai, pour les besoins do
son commerce. Filles de Français, elles
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