Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-02-09
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 09 février 1932 09 février 1932
Description : 1932/02/09 (A33,N16). 1932/02/09 (A33,N16).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380453n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
1
TRENTli-ÏHOlSlfiME ANNEE, N° 16. LE NUMBRO : M CBMTMxma MARDI SOIR, 9 FEVRIER 1932.
MURNM.JOOTIDIER
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Rédaction & Administration.
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Les Annales Coloniales
et réclames sonI reçue» tu
bureau du tourMI4
Piécctkur-Fondatsmr t Màreil AUfPiL
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avec la Revue mensuelle:
Un et 0 Mtii 8 Weh
France et
Colonies taO. 1H 9 se a
Étranger.. 240» tlll 71»
On s'abonne sans Mb dans
tous les bureaux de poste,
« «
Pourquoi j'interpelle sur HndefMpMse
aise
i-.ffl' - c
La question de l'Inde française doit venir
dans quelques jours à la tribune du Sénat.
La Ligue des Droits de l'Homme, qui m'a
confié le dossier, m'a chargé de l'y porter.
Et, naturellcmcnt, on a cherché, avant
qu'elle se produise, à dénaturer le sens et
la" portée de mon intervention. Affaire de
politique, disent les uns. Moins encore, af-
firment les autres, simple préoccupation
électorale, manœuvre pour lancer un candi-
daf à un siège législatif virtuellement va-
cant.
Or, rien de tout cela n'est vrai. Si je suis,
comme beaucoup, éooeuré par la façon dont
on fait voter les malheureux citoyens de nos
Etablissements français de l'Inde, ou plutôt
dont on vote en leurs lieu et place, par les
soins d'une administration vraiment pré-
voyante à, l'excès, je n'ai pas l'intention de
lîaije le lamentable déballage des scandales
passés et présents qui déshonorent une de
nos plus vieilles possessions.
Je ne tiens pas, en effet, à patauger dans
la boue. Je prétends au contraire élever le
débat au-dessus des querelles de partis et
de la misérable bataille autour de& urnes.
L'Inde française souffre. Elle souffre
matériellement et moralement. Car son com-
merce est ru né, sa vie économique arrêtée.
Les bateaux perdent l'habitude et n'ont plus
la possibilUé de faire escale dans la magni-
fiq rade de Pondichéry.
pourquoi? Par la faute de quelques hom-
nies qui, au-dessus des lois françaises, éri-
gent leur bon plaisir en loi souveraine, bâ-
tonnent, emprisonnent, condamnent ou exi-
lent, à leur gré, les indigènes qui ne se
plient pas à leurs caprices ou ont le malheur
de tne pas appartenir au parti dont ils sont
les: dociles instruments.
Ces hommes, je les nommerai. 11 y a là-
bas un invraisemblable chef de la police qui
terrorise le mot n'est pas trop fort la
population autochtone. Simple, maréchal des
logis de gendarmerie, homme à tout faire
entre les mains du gouverneur, il a une
notion vraiment originale de ses fonctions
de commissaire. Le bon sens le plus élé-
mentaire aurait voulu qu'on le rappelât, sui-
vant la règle, nu bout de ses trois ans de
colonie. On l'a maintenu un an de plus.
Et l'on veut s'arranger pour le maintenir
encore, malgré les ordres formels de ses
chefs et du ministre lui-même.
- Il y a un capitaine commandant la sque-
; v lettique garnison de l'Inde quLeneat, lui
- aussi, a sa cinquième année, en dépit de
tous les règlements, sans doute parce qu'il
̃ est un agent électoral dt premier ordre.
11 y a des magistrats dont -la moindre
préoccupation est de rendre la justice, et
qui se vantent eux-mêmes de leur partia-
lité. Ces magistrats, ex-employés des doua-
nes ou sous-chefs de gare, ne paraissent pas
des plus aptes, pour diverses raisons, à ho-
norer les robes ou les hermines qu'ils por-
tent.
Il y a enfin, et surtout, un gouverneui
qui mène ces hommes, les pousse, les dirige,
leur donne des ordres, commet avec eux et
par eux les plus audacieux dénis de justice.
Car dans l'Inde, la liberté individuelle, la
sécurité des personnes et des biens n'exis-
tent pas. La police, qui ailleurs se charge
de défendre les citoyens, sert ici à les atta-
quer.
Ce.t homme est le gouverneur Juvanon.
En tant qu'homme, ce gouverneur m'indif-
fère profondément. Je ne le connais pas.
On me dit qu'il appartient à mon parti.
Cela m'est égal. Nous sonunes ici sur un
terrain où les hommes de tous les partis se
groupent pour réclamer que jusfce soit
faite.
Je sais seulement que M. Juvanon, ex-
commis des postes, a fait sa carrière colo-
niale dans les antichambres ministérielles,
qu'il n'a pu rester que quelques mois à la
Guyane et à Saint-Pierre et Miquelon, où
il avait été nommé.
Voilà deux ans qu'il sévit dans l'Inde
française. C'est trop, beaucoup trop. Va-
t-on l'y laisser jusqu'à ce qu'il ait désor-
ganisé et ruiné la malheureuse colonie?
Il paraît qu'il se cramponné, qu'il a des
amis puissants. C'est bien possible.
Cela ne nous empêchera pas de demande!
son rappel jusqu'à ce que nous l'ayons ob.
tenu.
Qu'on fasse de lui ce qu'on voudra. Qu'il
achève sa carrière dans les cabinets où il
l'a commencée. Peu nous importe. L'essen-
tiel est qu'on le mette hors d'état de nuire
dans ces quelques villes lointaines aux noms
prestigieux : Pondichéry, Karikal, Chander-
nagor, Yanaon, Mahé, qui sont tout ce qui
nous reste, aux Indes, d'un magnifique
empire colonial.
Car il faut que les indigènes se rassurent,
retrouvent leur confiance terriblement ébran-
lée et soient convaincus que la justice, la
liberté, le respect du droit des gens sont
des choses que la France entend exporter,
même dans ses colonies les plus lointaines.
Jean PIaUi",
, Sdnatvur, Sccrtbnho de la Commission
des Affaires extérieures, membre de la
Commission des Finances et des Colo-
nies.
Les habitants de Niort
s'apprêtent à honorer la mémoire
des deux Largeau
r r. -
Nos grands coloniaux ne seront jamais
suffisamment à l'honneur, ni leur souvenir ja-
mais trop perpétué. Nous commençons enfin
de nous imprégner de cette vérité et les mani-
festations durables de la reconnaissance natio-
nale à ceux qui contribuèrent à la fondation de
notre empire colonial se, multiptient opportuné-
ment.
C'est ainsi que les habitants de Niort vien-
nent de constituer un Comité pour l'érection
d'un monument aux deux Largeau, Victor et
Emmanuel.
Victor Largeau, le père, compte, comme
on le sait, parmi les plus hardis explorateurs
du Sahara. Son fils Emmanuel sorti de l'Ecole
de Guerre en 1901, partit comme comman-
dant pour le Tchad où en 1910 il remplaça.
dans des conditions tout particulièrement dif-
ficiles, lè colonel Moll. Borkon, - Ennedi,
Ouadaï, Darfour, Tibesti, il traversa au mi-
lieu d une situation. troublée tous ces territoi-
res à conquérir et à pacifier. Esprit pondéré et
organisateur, il agit sans violence inutile, il té-
itioigna de ces mêmes qualités dans le Haut-
Catneroun, à la prise de Kousseri où les Al-
lemands de la région s'étaient réfugiés. Et
plus tard ce fut le commandement d'une bri-
gade d'infanterie sur le front et la mefrt glo-
rieusement trouvée dans les premières lignes,
dans la forêt d' Avrocourt, où un éclat d'obus
l'atteignit à la tête.
Le geste - des habitants de Niort hono-
rera la pure mémoire de deux grands servi-
teurs de la cause coloniale et de la Patrie.
Tïâiii^Sjle Parts
La fin du Ramadan
Hier a été célébrée à la Mosquée, selon les
rites, la cérémonie de l'Aïd rf Seghir, qui
consacre la fin du jeûne du Ramadan.
Une très nombreuse et très élégante assis-
tance se pressait. dans l'enceinte sacrée. On
remarquait, parmi de hautes personnalités
indigènes et françaises, civiles et militaires,
lTancien sultan du Maroc Moulay Hafid, le
prince Aage de Danemark, S. A. Samad
Khan, ancien ministre de Perse; M. Gau, mi-
nistre plénipotentiaire; M. Robert Reynaud,
secrétaire général de l'Institut musulman ;
Si Kaddour ben Ghabrit, les représentants
des ministères, etc.
Les prières rituelles furent récitées dans
la Mosquée. Puis un office mortuaire fut ce-
lébré à la mémoire d'un député du Parle-
ment perse, M.. Youssef Khan Adle, décédé
à Paris. Une réception offerte par Si Kad-
douT ben Ghabrit termina la fête de l'Aïd rf
PegMt.
Dépêches de l'indodûnt
«4* "I
Des troupes partent pour Shangaï
Le croiseur Waldeck-Rousscau. transport
tant un bataillon d'infmtçrie d Ralphong,
est attendu à Shangaï dans quatre jours.
Le bataillon d'infanterie Tien-Tsln arrivera
en mdma temps.
;
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Vers l'Indochine
Le voyae de LL. AA. RR. le Duc et la
Duchesse de Brabant se poursuit normalement.
Les Princes, après avoir fait escale à Medan
(Sumatra). ont passé à Singapour pour remon-
ter la presqu'île de Malacca, visiter le Siam
et arriver en Indochine à la fin du mois.
Le gouverneur général Cayla
a rejoint son poste à Tananarive
1
M. Léon Cayla, Gouverneur Général de
Madagascar, est arrivé dimanche à Tanana-
rive. Il était accompagné de M. Bernard, se-
crétaire général du Gouvernement Général. Il
a été reçu par une foule énorme d'Européens
et de Malgaches. Le long du parcours, de
la gare à la résidence, il a été salué par les
acclamations enthousiastes de la population
indigène de la ville et des environs,
1 f
Nomination d'un ingénieur général
des travaux publics
M. Launay (J ean), ingénieur en chef de
1 ro classe du cadre général des Travaux Pu-
blics et des Mines des Colonies, Inspecteur
Général des Travaux Publics de l'Afrique
Occidentale Française est nommé Ingénieur
Général des Travaux Publics des Colonies,
pour cémpter du tor juillet 1931 et pour
continuer ses sèrvices dans cette colonie. Le
présent décret n'aura pas d'effet rétroactif
au point de vue solde.
Croisière en Syrie
Une division, composée du croiseur toc h,
battant pavillon de l'amiral Darlan, com-
mandant la première division légère, et des
contre-torpilleurs Verdun et Albatros, effec-
tuerait, dans les premiers jours de mars,
une croisière sur les côtes de Syrie. Au re-
tour elle mcmillerait, probablement, dans un
port grec et dans un port italien.
Bilan de catastrophe
«•« ,
OTRE vieille et fidèle
colonie de La Réu-
nion vient d'être
éprouvée par une
nouvelle catastro-
phe. Les ruines du
cyclone de mars
dernier ne sont
pas réparées que
Vile est de nou-
veau fraPPée et
que d'autres ruines s'amoncellent dans les
villes du littoral et parmi les riantes vallées
de V intérieur.
Vies humaines anéanties, champs sacca-
eés. labeur des planteurs détruit en Un seul
jour, usines effondrées, maisons écroulées,
toute une population sans abri réfugiée dans.
les mairies, dans les écoles, dans les tglfses;
tel est le tragique bilan.
Au lendemain du désastre de Vannée pas-
sée, le Gouverneur Repiquet, rendant compte
au ministre de sa tournée aux lieux du sinis-
tre, terminait son rapport par cette phrase
émouvante dans sa simplicité : « La popu-
lation courageuse et résignée s'est remise au
travail. » Comme elle est poignante aujour-
d'hui cette ligne officielle quand on songe
qu'il faudra recommencer!
- Et d'abord recommencer de vivre 1
Car il faut que ces hommes, ces femmes,
ces enfants .reçoivent du dehors tout ce que
la catastrophe a dispersé : réserves de tis
et de farine emportées dans la tourmente
avec les hangars du port qui les abritaient,
récoltes vivrières lacérées, perdues.
La Réunion, à d'autres heures, a pris,
avec abnégation, avec fierté, toute sa part
des charges qui incombent à sa mission llis-
toriqueà son rôle de sentinelle avancéet
dans la mer des Indes, de la France civili-
satrice. Aujourd'hui, malheureuse, elle se
tourne vers la Mère Patrie. Elle lie veut
évoquer d'autre titre à sa sollicitude que
celui d'être à la fois la plus lointaine et
l'une des plus fidèles je n'ose écrire la
plus fidèle - de ses filles les plus dé-
vouées.
Auguste Brunet,
, Député de la IMunton,
Ancien sous-secré taire ct'tat
des Colonies.
> mim (
Le cyclône de la Réunion
«+̃
..UD.Ytr1"",.. :--' I ";r
juAqu'ici, on compte 45 morts
Les renseignements qui arrivent de Saint-
Denis au sujet du cyclone qui a dévasté
l'île de la Réunion montrent qu'il s'agit
d'un désastre sans précédent. La ville du
port de La Pointe des Gallets a été détruite
aussi complètement que le fut en 1927 la
ville de Tamatave. Les habitants se sont
réfugiés dans la mairie, l'église, les écoles
et à bord du Grandidier. Des distributions
de vivres sint opérées par le soin des auto-
rités.
A Saint-Paul, un grand nombre de mai-
sons ont été renversées et les plantations
sont saccagées. On compte jusqu'ici dix
morts. A Saint-Pierre, à. Saint-Louis, à
Saint-Leu, les. ravages sont oonsidérables.
On signale à Saint-Leu une quinzaine de
morts et de nombreux blessés.
Dans la commune des Trois Bassins, il
y a 20 morts identifiés. Toutes les cons-
tructions sont détruites et les iplantatians
anéanties.
Comme les communications avec de nom-
breuses parties de l'ile sont interrompues,
il est malheureusement à craindre que le
nombre des victimes ne soit plus considéra-
ble.
Informé à Genève où il se trouvé actuel-
lement pour ia Conférence du désarmement,
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
transmis aux populations éprouvées J'expres-
son de sa vive sympathie et de celle du Gou-
vernement. Des mesures sont prises
d'urgence pour assurer les premiers secours
aux sinistrés.
–-–
Les missions aux colonies françaises
,
Nouveaux décrets de la S. Congrégation
de la propagande
Le Il janr 1932, a eu lieu l'érection, du
Vicariat apostolique de Kon-Toum, détaché
du Vicariat de Qui-Nhon, et confié aux Mis-
sions étrangères de Paris.
Le 12 janvier 1932, le R.P. Louis Tournier,
des Missions étrangères de Paris, est nommé
évêque des Coimbatore, aux Indes.
Mgr Tournier est né en France en 1887. Il
fit ses études au Séminaire des Missions
étrangères, à Paris. Il partit en 191-2 pour le
diocèse de Coimbatore, où il était tout à lu
fois missionnaire et professeur au Collège de
Coimbatore et à l'Ecole industrielle. Il fut
nommé ensuite directeur de l'Orphelinat,
puis, en 1922, chargé du district de Gouda-
our. Il dirige actuellement l'Ecole indus-
trielle de Coimbatore. Son contact prolongé
avec les jeunes indigènes lui a permis d'ap-
prçndre à la perfection la langue tamoule.
Le 26 janvier 1932 a eu lieu l'érection du
Vicariat apostolique de Koumasi, en Afrique
Occidentale ; ce territoire est détaché du
Vicariat apostolique de la Côte de l'Or,
confié aux Missions africaines de Lyon ;
le changement des limites entre le Vica-
riat apostolique de Khartoum, au Soudan
'anglo-égyptien et la Préfecture apostolique
de Foubam, au Cameroun;
l'annexion de deux districts du Vicariat
apostolique de Diégo-Suarez (Madagascar),
à la Préfecture apostolique des Iles Mayotte,
Nossi-Bé et Comores.
(AI'ce. l' idès).
*
Le commerce - extérieur
de la France
avec ses colonies
-- .t. -
Déficit de la balance commerciale
Le commerce extérieur de la France, tant
avec l'étranger qu'avec les colonies et les
pays de protectorat, se solde, pour l'ensem-
ole de l'année dernière, par un excédent
d'importations de Il milliards 778 millions
de francs. La balance commerciale se pré-
sente en effet ainsi :
Importations Fr. 42.199.302.000
Exportations 30.42t.327.030
Excédent d'importations 11.777,975.000
Pour la totalité de l'année 1930, le défi-
cit de la balance commerciale avait été de
u milliards 67* millions 1/2. savoir :
, - -
Importati()n. Fr. 52.510.812.000
Exportations 42.835.321.000
Excédent d'importations.. 9.675.491.000
L'aggravation annuelle du déficit commer-
cial a une année a l'autre, atteint en consé-
quence 2 milliards 102 millions 1/2. Mais les
exportations ont été sensiblement plus attein-
tes que les importations. De 1930 à 1931, nos
ventes au dehors ont en effet fléchi de 12 mil-
liards 414 millions et nos achats de 10 mil-
liards 311 millions 1/2.
Quant à l'ensemble de notre commerce ex-
térieur, il a fléchi, de 1930 à 1931, de 22 mil-
liards 725 millions 404.000 francs, soit de
24
Le tableau suivant indiqué la valeur (èn
milliers de francs) de nos importations et de
nos exportations, pendant l'année 1931, avec
les colonies et pays de protectorat :
Pays Impatt. expert.
,A.friquc' oec. française 456.981 282.514
Algérie 3.429.447 3-970-322
Indochine 404.396 537.225
Madagascar- et dép. 240.600 260.279
Maroc 392.529 880.611
Tunisie 584.997 800.681
Autres colonies et
pays de protectorat. 660.859 422.624
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 6.169.809 7.154.j5G
Les pays auxquels nous avons acheté,
l'an dernier, pour plus d'un milliard de
francs se classent donc dans l'ordre suivant":
Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne,
Union économique belgo-Iuxembourgeoise,
Algérie (3.429 millions 1/2), Pays-Bas, Italie,
République Argentine, Espagne.
Pour ces pays, sftuf l'Algérie (+ 130 mit-
lions) et la République Argentine, la valeur
de leurs importations en France marque, en
1931, une impottante diminution par rapport
A' 9$ 9 ; ,.
Les pays auxquels nous avons vendu le
plus, 1 an dernier, ont été : Grande-Breta-
gne; Algérie (3-970 millions 1/2); Union éco-
nomique belgo-luxembourgeoise; Allemagne;
Suisse; Etats-Unis; Italie; Pays-Bas.
A l'exception de Madagascar t + 19 mu-
lions 889.000 fr.), nos exportations ont été,
dans tous les pays, inférieures, en 1931, à
ce qu'elles furent en 1930 pour l'Algério (–
593 millions).
Voici, un second tableau où sont indiquées
(en milliers de francs) les différences de nos
échanges commerciaux extérieurs en 1931 par
rapport à 1930, ce qui permet de suivre les
variations subies, d'une année à l'autre, par
nos achats et nos ventes dans les colonies
et les pays de protectorat :
Pays Impoit. Export.
- fi - -
Afrique occ. fr. - 297.212 266.287
Algérie ,. -1-.129.991 - 593.151
Indochine 122.085 359.051
Madagascar et
dépend - 13-533 + 19.889
Maroc -I- 91.872 - 235.132
Tunisie 79.653 - 114-799
Autres colonies
et pays de pr. 70.241 147.600
Totaux des co-
lonies françai-
ses et pays
de protect. 360.861 - 1.697.131
Une décision de M. François Pietri
ministre du budget
A la demande de M. Joseph Denais, dé-
puté de Paris, le ministre du Budget a dé-
cidé que dorénavant la statistique mensuelle
du commerce extérieur de la France compor-
terait deux tableaux distincts : l'un pour les
importations et exportations, avec les pays
étrangers, l'autre pour les importations et
exportations avec les colonies, pays de pro-
tectorats et territoires sous mandat.
Cette réforme, qui soulignera le rôle es-
sentiel de notre commerce avec nos colonies,
sera appliquée pour la première fois à la
publication des résultats de janvier 1932.
i (
Avancement bien mérité
̃♦i
Le colonel Vuillemin, grande figure de no-
tre aéronautique, qui commande notre avia-
tion nord-africaine, vieux routier du désert,
dont les vols au-dessus du Sahara ne se
comptent plus, et qui vient de retrouver Ré-
ginensi et ses compagnons de voyage, est à
la vaille même du jour où les étoiles de gé-
néral vont enfin récompenser ses longs et
loyaux services.
-– i ( –-
Après l'Exposition Coloniale
–<–
Souvenirs, souvenirs t.
L'Exposition Coloniale va retrouver quel-
que vie pendant deux journées.
Le domaine de l'Etat y convoque pour
vendredi et samedi, au Musée permanent des
'Colonies, les amateurs de musique et de bi-
belots exotiques.
Ces deux jours-là, il mettra aux enchères,
au profit du Trésor, les instruments qui ac-
compagnèrent, l'été dernier, les mélopées de
nos frères d'Afrique, un échiquier indigène,
des tapis marocains et une infinité d'objets
bizarres qui amusèrent tant de visiteurs de
Vincennes, les visités aussi, et qui sont les
derniers vestiges curieux dp la charmante et
si regrettée Exposition.
Circulation monétaire
»♦«
Les monnaies frappées en 1931
La Commission de contrôle de la circula-
tion monétaire, que préside M. Guillaume
Chastenet, sénateur, a procédé aux opéra-
tions de vérihcation des pièces frappées à la
Monnaie et émises en 1931. Elle a constaté
qu'il a été fabriqué, l'an dernier, 291 mil-
lions 2 de pieces de monnaie, représentant
un poids total de 1.12.000 kilos. En 1930,
il avait frappé 183 millions 1 de pièces, pour
un poids de 666.700 kilos. La fabrication de
l'an passé, pour la France, l'Indochine, la
Tunisie et le Grand-Liban, a porté sur
243.760,499 pièces, se répartissant lainti :
France. 221.403.246 pièces d'une valeur
nominale de 417.178.206 fr. 70.
Indochine. - 13.288.273 pièces de 1 pias-
tre en argent et 5.317.791 pièces de t/too" de
piastre en bronze. Soit au total 18.606.064
pièces d'une valeur nominale de 13-341.450
piastres 91.
Tunisie. 33 pièces de 100 francs en or ;
53 pièces de 10 francs et 1.103 de 10 francs
en argent ;
300.00 pièces de 25 centimes) 750.000, de
10 centimes et 2 millions de 5 centimes en
bronze de nickel.
Ensemble 3.051.189 pièces d'une valeur
nominale de 265.000 francs.
Grand-Liban. 400.000 pièces de 5 pias-
tres en bronze d'aluminium et 300.000 de
1 piastre en bronze de nickel. Ensemble
700.000 pièces d'une valeur nominale de
2.300.000 piastres.
Ce tableau montre qu'en 1931 il a été
frappé 33 pièces d'or tunisiennes de 100 fr.
Au cours de 1931, la Monnaie a, d'autre
part, frappé des pièces d'argent pour un to-
tal de 48.757.012 pièces, so répartissant
comme suit :
lu 35.467.583 pièces françaises de 10 fr.,
créées par la lui du 25 juin 1928 ;
20 13.288.273 pièces indocliinoiseg- de 1
piastre ;
30 1.156 pièces tunisiennes de 20 francs et
de 10 francs.
> - -
AI secours des sinistrés
de la Tunisie
.- rtl
A Marseille
Un Comité d'honneur vient d'être créé à
Marseille en vue d'organiser des secours en
faveur des victimes des inondations de Tunisie
et d'établir la propagande nécessaire à cet
effet. Ce Comité a tenu sa première réunion
samedi à la Préfecture, sous la présidence de
M. Causeret, préfet des Bouches-du-Rhône.
A(Jfès c^aluèiiïT^UVJytMélft plus efficaces
pour obtenir des souscirptions, une journée
avec vente d'insignes a été fixée au dimanche
6 mars prochain.
Le Conseil (général des Bouches-du-Rhône,
le Conseil municipal et la Chambre de Com-
merce de Marseille, la Chambre d'agriculture
des Bouches-du-Rhône ont décidé en principe
le vote d'une subvention aux sinistrés de Tu-
nisie.
D'autre part, le préfet des Bouches-du-
Rhône a adressé à la population du départe-
ment un appel en faveur des victimes des inon-
dations en Tunisie.
A Bar-le-Duc
M. Raoul Catusse, préfet de la Meuse,
vient de constituer un Comité départemental à
la tête duquel se trouve M. Raymond Poin-
caré, en vue d'organiser une souscription et
des fêtes de charité dans le département de la
Meuse au profit des victimes des graves inon-
dations qui ont ravagé la Tunisie deux fois de
suite et à de courts intervalles.
A Versailles
A Versailles, au cours d'une réunion du
Comité de secours aux sinistrés tunisiens, sous
la présidence du Préfet de Seine-et-Oise, le
colonel Paul Courtot, ancien directeur du ca-
binet militaire du Résident général à Tunis, a
accepté de faire un certain nombre de confé-
rences dont le produit sera réparti entre la
Caisse de secours aux sinistrés tunisiens et les
chômeurs de Seine-et-Oise.
;b (
Exposition et vente
de peintures à Tunis
Chaque année, l'Association des élèves, an-
ciens élèves et amis de l'Ecole des Beaux-
Arts de Tunis organise une exposition. Cette
année, én dépit de la crise, une partie des
ouvrages exposés a trouvé acquéreur !
50 exposants, 300 toiles à vendre ; 99 toiles
vendues. Total des ventes : 21.710 francs,
chiffre supérieur à celui de l'an dernier.
L'Etat, la municipalité t de Tunis, la Société
des Amis des Arts et l'Association de l'Ecole
ont acheté plusieurs œuvres; mais il n' en est
pas moins vrai que les ventes aux particuliers
ont été les plus nombreuses. Les jeunes artistes
se réjouissent du résultat obtenu, ce qui est
une preuve de leur sagesse.
Le tunisien Young Perex
en Algérie
**4
La boxe
Younjç L'eriv. qui va partir passer un niuis
en Algérie, où plusieurs contrats l'attendent
reviendra en France au début de mars. Et il
est fort possible qu'à son retour, il soit op-
posé à Huat.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation coloniale.
Béperlo re de l'Officiel.
A l'Officiel.
Pour le Transsaharien.
L'muvre des Foyers africains
Création d'un Hôpital Musulman
Le Département de la Seine a décidé de
créer, dans la ban lieue parisienne, à Bobigny,
un hôpital de 240 lits qui sera réservé aux
malades* musulmans de l'Afrique du Nord et
des Colonies, Pays de Protectorat ou de Man-
dat, en résidence à Paris et dans le dépar-
tement de la Seine.
Pour saisir toute la portée d'une pareille
nouvelle, il faut avoir l'expérience de quel-
ques visites à des malades indigènes en trai-
tement dans des hôpitaux métropolitains.
Certes, ils y sont bien soignés, mais leur
isolement est grand, le dépaysement quasi in-
supportable, surtout lorsqu'ils ne savent que
bredouiller quelques mots' die français.
Je n'ai jamais oublié le visage en larmes
d'un jeune marocain gravement atteint de
congestion pulmonaire et emprisonné dans une
langue que ne comprenaient ni ses voisins de
lit, ni les infirmières, m les internes.
Personne pour traduire ses derniers désirs !.
Pas un secours religieux pour adoucir sa fin
terrestre.
,. 8.1 ,. a 1
Une surveillante me dit : « Ah ! ce pauvre
arabe, il est perdu l ce qu'il a été difficile à
soigner 1 impossible dce e iuui * i l a été clfficile à
soigner ! impossible de lui faire comprendre
rien de rien. Et la nourriture 1 il préférait se
laisser périr d'inanition plutôt que de s'ali-
menter comme les autres. » 1
Je me rappelais la visite d'une formation
sanitaire à Marrakech où j'avais compté :¡ois
cuisines : une pour les Européens, une pour
les Musulmans, une pour les Juifs 1 :;
Le jeune marocain mourut, emportant son
âme lourde, qu'aucune envolée de prière
n'était venue soulager, n'ayant même pas eu
le sdprême espoir d'être inhumé en « Terre
d'Islam 1 ».
La création d'un hôpital musulman, dans le
département de la Seine, est donc un événe-
ment qui aura la plus heureuse répercussion,
non seulement dans les milieux indigènes mé-
tropolitains, mais aussi dans toute notre Afri-
que du Nord, nos colonies, pays de protec-
torat ou de mandat.
La dépense pour les travaux de construc-
tion, aménagement, etc., a été évaluée à
25 millions ; l'hôpital sera très probablement
terminé vers la fin de 1934.
-Afin d'assurer le recrutement du personnel.
infirmiers, infirmières, aurveillafttet, une école
sera ouverte à Paris le -3 octobre 1932 ; elle
recevra 50 élèves en provenance de la Métro-
pole ou de l'Afrique du Nord.
Les cours dureront deux ans. Tout sera dont
prêt pour 1934. * • >
De plus, la Càtnmiséion de surraHance de
l'hôpital Franco-Mututman a reconnu l'intérêt
qu'if y aurait àrqrecevoir à'cétte école coloniale,
ces infirmiers et des infirmières provenant de
l'Afrique Occidentale de l'A. E. F. et du
Cameroun. - Ce personnel serait ainsi à même
de rendre de précieux services à l'hôpital mu-
sulman ou dans d'autres formations sanitaires
coloniales.
Telle est la nouvelle qui doit être accueillie
avec la plus grande satisfaction par les mi-
lieux coloniaux métropolitains et d'outre-mer,
car, la création de l'hôpital musulman de Bo-
bigny est, non seulement une œuvre d'utilité
publique, mais aussi un geste de chaude fra-
ternité accompli envers les protégés de la
France.
Marie-Louiae Sicard.
+
La pêche et la chasse
dans la grande Ile
Le concours de pêche, organisé avec suc-
cès le 20 décembre dernier par la Société de
chasse et de pêche de la Grande Ile sur les
bords de la rivière Sisaony à 25 km. environ
de la capitale, appelle de nouveau l'atten-
tion sur les essais d'acclimatation entrepris
dans la Colonie en faveur de la pisciculture
et de l'élevage du gibier.
On sait que si Madagascar possède une
des plus belles flores du monde, sa faune,
par contre, est assez pauvre. Le voyageur
parcourant la brousse est surpris du silence
mélancolique des forêts qui ne sont guère
habitées que par des lémuriens et des oi-
seaux. De même, jusqu'à ces dernières an-
nées, on ne trouvait, dans les belles rivières
et les lacs superbes du plateau central que
des variétés de poissons peu recherchées
pour la consommation.
C'est dire l'intérêt des efforts opiniâtres et
méthodiques tentés par l'administration pour
introduire et développer des espèces de gi-
bier ne présentant aucun danger pour l'agri-
culture et pour assurer l'empoissonnement
des cours d eaux malgaches.
C'est ainsi que, tant à la station forestière
d'Analamazaotra qu'à la station mixte de
Manjakatompo on a procédé à des expérien-
ces d'acclimatation du faisan, du cert et du
lièvre qui ont donné jusqu ici d'excellents
résultats.
Signalons également qu'on pêche aujour-
d'hui dans les eaux calmes des lacs des car-
pes de plusieurs kilogrammes et dans les
eaux courantes et froides des montagnes, de
délicieuses truites saumonées, communes et
arc-en-ciel.
- <;
Les travaux municipaux
de Tananarive
1'
A Tananarive, les chantiers des services
de la voirie pour les travaux d'embellisse-
ment de la capitale, exécutés sur les fonds du
budget ordinaire de la commune, se multi-
plient.
Indépendamment du pavage des rues et du
revêtement des chaussées, les autorités mu-
nicipales procèdent méthodiquement à la
rectification des voies urbaines et des vira-
ges, au numérotage des immeubles à la ré-
fection des trottoirs et à l'installation de re-
fuges et prennent tontes les mesures admi-
nistratives qui sont de nature à faciliter la
TRENTli-ÏHOlSlfiME ANNEE, N° 16. LE NUMBRO : M CBMTMxma MARDI SOIR, 9 FEVRIER 1932.
MURNM.JOOTIDIER
t -
or
Rédaction & Administration.
M, MM HMlM-tMlir
<4 PARIS «•>
i Louvewis-0
ItlCHCLIBU IM4
1 1 10Ë 0
Les Annales Coloniales
et réclames sonI reçue» tu
bureau du tourMI4
Piécctkur-Fondatsmr t Màreil AUfPiL
Tout lès articles publiés dans notre journal ne mumri
être reproduits qu'en citant me Amuiis CeMmMM.
ABONNEMENTS
avec la Revue mensuelle:
Un et 0 Mtii 8 Weh
France et
Colonies taO. 1H 9 se a
Étranger.. 240» tlll 71»
On s'abonne sans Mb dans
tous les bureaux de poste,
« «
Pourquoi j'interpelle sur HndefMpMse
aise
i-.ffl' - c
La question de l'Inde française doit venir
dans quelques jours à la tribune du Sénat.
La Ligue des Droits de l'Homme, qui m'a
confié le dossier, m'a chargé de l'y porter.
Et, naturellcmcnt, on a cherché, avant
qu'elle se produise, à dénaturer le sens et
la" portée de mon intervention. Affaire de
politique, disent les uns. Moins encore, af-
firment les autres, simple préoccupation
électorale, manœuvre pour lancer un candi-
daf à un siège législatif virtuellement va-
cant.
Or, rien de tout cela n'est vrai. Si je suis,
comme beaucoup, éooeuré par la façon dont
on fait voter les malheureux citoyens de nos
Etablissements français de l'Inde, ou plutôt
dont on vote en leurs lieu et place, par les
soins d'une administration vraiment pré-
voyante à, l'excès, je n'ai pas l'intention de
lîaije le lamentable déballage des scandales
passés et présents qui déshonorent une de
nos plus vieilles possessions.
Je ne tiens pas, en effet, à patauger dans
la boue. Je prétends au contraire élever le
débat au-dessus des querelles de partis et
de la misérable bataille autour de& urnes.
L'Inde française souffre. Elle souffre
matériellement et moralement. Car son com-
merce est ru né, sa vie économique arrêtée.
Les bateaux perdent l'habitude et n'ont plus
la possibilUé de faire escale dans la magni-
fiq rade de Pondichéry.
pourquoi? Par la faute de quelques hom-
nies qui, au-dessus des lois françaises, éri-
gent leur bon plaisir en loi souveraine, bâ-
tonnent, emprisonnent, condamnent ou exi-
lent, à leur gré, les indigènes qui ne se
plient pas à leurs caprices ou ont le malheur
de tne pas appartenir au parti dont ils sont
les: dociles instruments.
Ces hommes, je les nommerai. 11 y a là-
bas un invraisemblable chef de la police qui
terrorise le mot n'est pas trop fort la
population autochtone. Simple, maréchal des
logis de gendarmerie, homme à tout faire
entre les mains du gouverneur, il a une
notion vraiment originale de ses fonctions
de commissaire. Le bon sens le plus élé-
mentaire aurait voulu qu'on le rappelât, sui-
vant la règle, nu bout de ses trois ans de
colonie. On l'a maintenu un an de plus.
Et l'on veut s'arranger pour le maintenir
encore, malgré les ordres formels de ses
chefs et du ministre lui-même.
- Il y a un capitaine commandant la sque-
; v lettique garnison de l'Inde quLeneat, lui
- aussi, a sa cinquième année, en dépit de
tous les règlements, sans doute parce qu'il
̃ est un agent électoral dt premier ordre.
11 y a des magistrats dont -la moindre
préoccupation est de rendre la justice, et
qui se vantent eux-mêmes de leur partia-
lité. Ces magistrats, ex-employés des doua-
nes ou sous-chefs de gare, ne paraissent pas
des plus aptes, pour diverses raisons, à ho-
norer les robes ou les hermines qu'ils por-
tent.
Il y a enfin, et surtout, un gouverneui
qui mène ces hommes, les pousse, les dirige,
leur donne des ordres, commet avec eux et
par eux les plus audacieux dénis de justice.
Car dans l'Inde, la liberté individuelle, la
sécurité des personnes et des biens n'exis-
tent pas. La police, qui ailleurs se charge
de défendre les citoyens, sert ici à les atta-
quer.
Ce.t homme est le gouverneur Juvanon.
En tant qu'homme, ce gouverneur m'indif-
fère profondément. Je ne le connais pas.
On me dit qu'il appartient à mon parti.
Cela m'est égal. Nous sonunes ici sur un
terrain où les hommes de tous les partis se
groupent pour réclamer que jusfce soit
faite.
Je sais seulement que M. Juvanon, ex-
commis des postes, a fait sa carrière colo-
niale dans les antichambres ministérielles,
qu'il n'a pu rester que quelques mois à la
Guyane et à Saint-Pierre et Miquelon, où
il avait été nommé.
Voilà deux ans qu'il sévit dans l'Inde
française. C'est trop, beaucoup trop. Va-
t-on l'y laisser jusqu'à ce qu'il ait désor-
ganisé et ruiné la malheureuse colonie?
Il paraît qu'il se cramponné, qu'il a des
amis puissants. C'est bien possible.
Cela ne nous empêchera pas de demande!
son rappel jusqu'à ce que nous l'ayons ob.
tenu.
Qu'on fasse de lui ce qu'on voudra. Qu'il
achève sa carrière dans les cabinets où il
l'a commencée. Peu nous importe. L'essen-
tiel est qu'on le mette hors d'état de nuire
dans ces quelques villes lointaines aux noms
prestigieux : Pondichéry, Karikal, Chander-
nagor, Yanaon, Mahé, qui sont tout ce qui
nous reste, aux Indes, d'un magnifique
empire colonial.
Car il faut que les indigènes se rassurent,
retrouvent leur confiance terriblement ébran-
lée et soient convaincus que la justice, la
liberté, le respect du droit des gens sont
des choses que la France entend exporter,
même dans ses colonies les plus lointaines.
Jean PIaUi",
, Sdnatvur, Sccrtbnho de la Commission
des Affaires extérieures, membre de la
Commission des Finances et des Colo-
nies.
Les habitants de Niort
s'apprêtent à honorer la mémoire
des deux Largeau
r r. -
Nos grands coloniaux ne seront jamais
suffisamment à l'honneur, ni leur souvenir ja-
mais trop perpétué. Nous commençons enfin
de nous imprégner de cette vérité et les mani-
festations durables de la reconnaissance natio-
nale à ceux qui contribuèrent à la fondation de
notre empire colonial se, multiptient opportuné-
ment.
C'est ainsi que les habitants de Niort vien-
nent de constituer un Comité pour l'érection
d'un monument aux deux Largeau, Victor et
Emmanuel.
Victor Largeau, le père, compte, comme
on le sait, parmi les plus hardis explorateurs
du Sahara. Son fils Emmanuel sorti de l'Ecole
de Guerre en 1901, partit comme comman-
dant pour le Tchad où en 1910 il remplaça.
dans des conditions tout particulièrement dif-
ficiles, lè colonel Moll. Borkon, - Ennedi,
Ouadaï, Darfour, Tibesti, il traversa au mi-
lieu d une situation. troublée tous ces territoi-
res à conquérir et à pacifier. Esprit pondéré et
organisateur, il agit sans violence inutile, il té-
itioigna de ces mêmes qualités dans le Haut-
Catneroun, à la prise de Kousseri où les Al-
lemands de la région s'étaient réfugiés. Et
plus tard ce fut le commandement d'une bri-
gade d'infanterie sur le front et la mefrt glo-
rieusement trouvée dans les premières lignes,
dans la forêt d' Avrocourt, où un éclat d'obus
l'atteignit à la tête.
Le geste - des habitants de Niort hono-
rera la pure mémoire de deux grands servi-
teurs de la cause coloniale et de la Patrie.
Tïâiii^Sjle Parts
La fin du Ramadan
Hier a été célébrée à la Mosquée, selon les
rites, la cérémonie de l'Aïd rf Seghir, qui
consacre la fin du jeûne du Ramadan.
Une très nombreuse et très élégante assis-
tance se pressait. dans l'enceinte sacrée. On
remarquait, parmi de hautes personnalités
indigènes et françaises, civiles et militaires,
lTancien sultan du Maroc Moulay Hafid, le
prince Aage de Danemark, S. A. Samad
Khan, ancien ministre de Perse; M. Gau, mi-
nistre plénipotentiaire; M. Robert Reynaud,
secrétaire général de l'Institut musulman ;
Si Kaddour ben Ghabrit, les représentants
des ministères, etc.
Les prières rituelles furent récitées dans
la Mosquée. Puis un office mortuaire fut ce-
lébré à la mémoire d'un député du Parle-
ment perse, M.. Youssef Khan Adle, décédé
à Paris. Une réception offerte par Si Kad-
douT ben Ghabrit termina la fête de l'Aïd rf
PegMt.
Dépêches de l'indodûnt
«4* "I
Des troupes partent pour Shangaï
Le croiseur Waldeck-Rousscau. transport
tant un bataillon d'infmtçrie d Ralphong,
est attendu à Shangaï dans quatre jours.
Le bataillon d'infanterie Tien-Tsln arrivera
en mdma temps.
;
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Vers l'Indochine
Le voyae de LL. AA. RR. le Duc et la
Duchesse de Brabant se poursuit normalement.
Les Princes, après avoir fait escale à Medan
(Sumatra). ont passé à Singapour pour remon-
ter la presqu'île de Malacca, visiter le Siam
et arriver en Indochine à la fin du mois.
Le gouverneur général Cayla
a rejoint son poste à Tananarive
1
M. Léon Cayla, Gouverneur Général de
Madagascar, est arrivé dimanche à Tanana-
rive. Il était accompagné de M. Bernard, se-
crétaire général du Gouvernement Général. Il
a été reçu par une foule énorme d'Européens
et de Malgaches. Le long du parcours, de
la gare à la résidence, il a été salué par les
acclamations enthousiastes de la population
indigène de la ville et des environs,
1 f
Nomination d'un ingénieur général
des travaux publics
M. Launay (J ean), ingénieur en chef de
1 ro classe du cadre général des Travaux Pu-
blics et des Mines des Colonies, Inspecteur
Général des Travaux Publics de l'Afrique
Occidentale Française est nommé Ingénieur
Général des Travaux Publics des Colonies,
pour cémpter du tor juillet 1931 et pour
continuer ses sèrvices dans cette colonie. Le
présent décret n'aura pas d'effet rétroactif
au point de vue solde.
Croisière en Syrie
Une division, composée du croiseur toc h,
battant pavillon de l'amiral Darlan, com-
mandant la première division légère, et des
contre-torpilleurs Verdun et Albatros, effec-
tuerait, dans les premiers jours de mars,
une croisière sur les côtes de Syrie. Au re-
tour elle mcmillerait, probablement, dans un
port grec et dans un port italien.
Bilan de catastrophe
«•« ,
OTRE vieille et fidèle
colonie de La Réu-
nion vient d'être
éprouvée par une
nouvelle catastro-
phe. Les ruines du
cyclone de mars
dernier ne sont
pas réparées que
Vile est de nou-
veau fraPPée et
que d'autres ruines s'amoncellent dans les
villes du littoral et parmi les riantes vallées
de V intérieur.
Vies humaines anéanties, champs sacca-
eés. labeur des planteurs détruit en Un seul
jour, usines effondrées, maisons écroulées,
toute une population sans abri réfugiée dans.
les mairies, dans les écoles, dans les tglfses;
tel est le tragique bilan.
Au lendemain du désastre de Vannée pas-
sée, le Gouverneur Repiquet, rendant compte
au ministre de sa tournée aux lieux du sinis-
tre, terminait son rapport par cette phrase
émouvante dans sa simplicité : « La popu-
lation courageuse et résignée s'est remise au
travail. » Comme elle est poignante aujour-
d'hui cette ligne officielle quand on songe
qu'il faudra recommencer!
- Et d'abord recommencer de vivre 1
Car il faut que ces hommes, ces femmes,
ces enfants .reçoivent du dehors tout ce que
la catastrophe a dispersé : réserves de tis
et de farine emportées dans la tourmente
avec les hangars du port qui les abritaient,
récoltes vivrières lacérées, perdues.
La Réunion, à d'autres heures, a pris,
avec abnégation, avec fierté, toute sa part
des charges qui incombent à sa mission llis-
toriqueà son rôle de sentinelle avancéet
dans la mer des Indes, de la France civili-
satrice. Aujourd'hui, malheureuse, elle se
tourne vers la Mère Patrie. Elle lie veut
évoquer d'autre titre à sa sollicitude que
celui d'être à la fois la plus lointaine et
l'une des plus fidèles je n'ose écrire la
plus fidèle - de ses filles les plus dé-
vouées.
Auguste Brunet,
, Député de la IMunton,
Ancien sous-secré taire ct'tat
des Colonies.
> mim (
Le cyclône de la Réunion
«+̃
..UD.Ytr1"",.. :--' I ";r
juAqu'ici, on compte 45 morts
Les renseignements qui arrivent de Saint-
Denis au sujet du cyclone qui a dévasté
l'île de la Réunion montrent qu'il s'agit
d'un désastre sans précédent. La ville du
port de La Pointe des Gallets a été détruite
aussi complètement que le fut en 1927 la
ville de Tamatave. Les habitants se sont
réfugiés dans la mairie, l'église, les écoles
et à bord du Grandidier. Des distributions
de vivres sint opérées par le soin des auto-
rités.
A Saint-Paul, un grand nombre de mai-
sons ont été renversées et les plantations
sont saccagées. On compte jusqu'ici dix
morts. A Saint-Pierre, à. Saint-Louis, à
Saint-Leu, les. ravages sont oonsidérables.
On signale à Saint-Leu une quinzaine de
morts et de nombreux blessés.
Dans la commune des Trois Bassins, il
y a 20 morts identifiés. Toutes les cons-
tructions sont détruites et les iplantatians
anéanties.
Comme les communications avec de nom-
breuses parties de l'ile sont interrompues,
il est malheureusement à craindre que le
nombre des victimes ne soit plus considéra-
ble.
Informé à Genève où il se trouvé actuel-
lement pour ia Conférence du désarmement,
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies, a
transmis aux populations éprouvées J'expres-
son de sa vive sympathie et de celle du Gou-
vernement. Des mesures sont prises
d'urgence pour assurer les premiers secours
aux sinistrés.
–-–
Les missions aux colonies françaises
,
Nouveaux décrets de la S. Congrégation
de la propagande
Le Il janr 1932, a eu lieu l'érection, du
Vicariat apostolique de Kon-Toum, détaché
du Vicariat de Qui-Nhon, et confié aux Mis-
sions étrangères de Paris.
Le 12 janvier 1932, le R.P. Louis Tournier,
des Missions étrangères de Paris, est nommé
évêque des Coimbatore, aux Indes.
Mgr Tournier est né en France en 1887. Il
fit ses études au Séminaire des Missions
étrangères, à Paris. Il partit en 191-2 pour le
diocèse de Coimbatore, où il était tout à lu
fois missionnaire et professeur au Collège de
Coimbatore et à l'Ecole industrielle. Il fut
nommé ensuite directeur de l'Orphelinat,
puis, en 1922, chargé du district de Gouda-
our. Il dirige actuellement l'Ecole indus-
trielle de Coimbatore. Son contact prolongé
avec les jeunes indigènes lui a permis d'ap-
prçndre à la perfection la langue tamoule.
Le 26 janvier 1932 a eu lieu l'érection du
Vicariat apostolique de Koumasi, en Afrique
Occidentale ; ce territoire est détaché du
Vicariat apostolique de la Côte de l'Or,
confié aux Missions africaines de Lyon ;
le changement des limites entre le Vica-
riat apostolique de Khartoum, au Soudan
'anglo-égyptien et la Préfecture apostolique
de Foubam, au Cameroun;
l'annexion de deux districts du Vicariat
apostolique de Diégo-Suarez (Madagascar),
à la Préfecture apostolique des Iles Mayotte,
Nossi-Bé et Comores.
(AI'ce. l' idès).
*
Le commerce - extérieur
de la France
avec ses colonies
-- .t. -
Déficit de la balance commerciale
Le commerce extérieur de la France, tant
avec l'étranger qu'avec les colonies et les
pays de protectorat, se solde, pour l'ensem-
ole de l'année dernière, par un excédent
d'importations de Il milliards 778 millions
de francs. La balance commerciale se pré-
sente en effet ainsi :
Importations Fr. 42.199.302.000
Exportations 30.42t.327.030
Excédent d'importations 11.777,975.000
Pour la totalité de l'année 1930, le défi-
cit de la balance commerciale avait été de
u milliards 67* millions 1/2. savoir :
, - -
Importati()n. Fr. 52.510.812.000
Exportations 42.835.321.000
Excédent d'importations.. 9.675.491.000
L'aggravation annuelle du déficit commer-
cial a une année a l'autre, atteint en consé-
quence 2 milliards 102 millions 1/2. Mais les
exportations ont été sensiblement plus attein-
tes que les importations. De 1930 à 1931, nos
ventes au dehors ont en effet fléchi de 12 mil-
liards 414 millions et nos achats de 10 mil-
liards 311 millions 1/2.
Quant à l'ensemble de notre commerce ex-
térieur, il a fléchi, de 1930 à 1931, de 22 mil-
liards 725 millions 404.000 francs, soit de
24
Le tableau suivant indiqué la valeur (èn
milliers de francs) de nos importations et de
nos exportations, pendant l'année 1931, avec
les colonies et pays de protectorat :
Pays Impatt. expert.
,A.friquc' oec. française 456.981 282.514
Algérie 3.429.447 3-970-322
Indochine 404.396 537.225
Madagascar- et dép. 240.600 260.279
Maroc 392.529 880.611
Tunisie 584.997 800.681
Autres colonies et
pays de protectorat. 660.859 422.624
Totaux des colonies
françaises et pays
de protectorat 6.169.809 7.154.j5G
Les pays auxquels nous avons acheté,
l'an dernier, pour plus d'un milliard de
francs se classent donc dans l'ordre suivant":
Allemagne, Etats-Unis, Grande-Bretagne,
Union économique belgo-Iuxembourgeoise,
Algérie (3.429 millions 1/2), Pays-Bas, Italie,
République Argentine, Espagne.
Pour ces pays, sftuf l'Algérie (+ 130 mit-
lions) et la République Argentine, la valeur
de leurs importations en France marque, en
1931, une impottante diminution par rapport
A' 9$ 9 ; ,.
Les pays auxquels nous avons vendu le
plus, 1 an dernier, ont été : Grande-Breta-
gne; Algérie (3-970 millions 1/2); Union éco-
nomique belgo-luxembourgeoise; Allemagne;
Suisse; Etats-Unis; Italie; Pays-Bas.
A l'exception de Madagascar t + 19 mu-
lions 889.000 fr.), nos exportations ont été,
dans tous les pays, inférieures, en 1931, à
ce qu'elles furent en 1930 pour l'Algério (–
593 millions).
Voici, un second tableau où sont indiquées
(en milliers de francs) les différences de nos
échanges commerciaux extérieurs en 1931 par
rapport à 1930, ce qui permet de suivre les
variations subies, d'une année à l'autre, par
nos achats et nos ventes dans les colonies
et les pays de protectorat :
Pays Impoit. Export.
- fi - -
Afrique occ. fr. - 297.212 266.287
Algérie ,. -1-.129.991 - 593.151
Indochine 122.085 359.051
Madagascar et
dépend - 13-533 + 19.889
Maroc -I- 91.872 - 235.132
Tunisie 79.653 - 114-799
Autres colonies
et pays de pr. 70.241 147.600
Totaux des co-
lonies françai-
ses et pays
de protect. 360.861 - 1.697.131
Une décision de M. François Pietri
ministre du budget
A la demande de M. Joseph Denais, dé-
puté de Paris, le ministre du Budget a dé-
cidé que dorénavant la statistique mensuelle
du commerce extérieur de la France compor-
terait deux tableaux distincts : l'un pour les
importations et exportations, avec les pays
étrangers, l'autre pour les importations et
exportations avec les colonies, pays de pro-
tectorats et territoires sous mandat.
Cette réforme, qui soulignera le rôle es-
sentiel de notre commerce avec nos colonies,
sera appliquée pour la première fois à la
publication des résultats de janvier 1932.
i (
Avancement bien mérité
̃♦i
Le colonel Vuillemin, grande figure de no-
tre aéronautique, qui commande notre avia-
tion nord-africaine, vieux routier du désert,
dont les vols au-dessus du Sahara ne se
comptent plus, et qui vient de retrouver Ré-
ginensi et ses compagnons de voyage, est à
la vaille même du jour où les étoiles de gé-
néral vont enfin récompenser ses longs et
loyaux services.
-– i ( –-
Après l'Exposition Coloniale
–<–
Souvenirs, souvenirs t.
L'Exposition Coloniale va retrouver quel-
que vie pendant deux journées.
Le domaine de l'Etat y convoque pour
vendredi et samedi, au Musée permanent des
'Colonies, les amateurs de musique et de bi-
belots exotiques.
Ces deux jours-là, il mettra aux enchères,
au profit du Trésor, les instruments qui ac-
compagnèrent, l'été dernier, les mélopées de
nos frères d'Afrique, un échiquier indigène,
des tapis marocains et une infinité d'objets
bizarres qui amusèrent tant de visiteurs de
Vincennes, les visités aussi, et qui sont les
derniers vestiges curieux dp la charmante et
si regrettée Exposition.
Circulation monétaire
»♦«
Les monnaies frappées en 1931
La Commission de contrôle de la circula-
tion monétaire, que préside M. Guillaume
Chastenet, sénateur, a procédé aux opéra-
tions de vérihcation des pièces frappées à la
Monnaie et émises en 1931. Elle a constaté
qu'il a été fabriqué, l'an dernier, 291 mil-
lions 2 de pieces de monnaie, représentant
un poids total de 1.12.000 kilos. En 1930,
il avait frappé 183 millions 1 de pièces, pour
un poids de 666.700 kilos. La fabrication de
l'an passé, pour la France, l'Indochine, la
Tunisie et le Grand-Liban, a porté sur
243.760,499 pièces, se répartissant lainti :
France. 221.403.246 pièces d'une valeur
nominale de 417.178.206 fr. 70.
Indochine. - 13.288.273 pièces de 1 pias-
tre en argent et 5.317.791 pièces de t/too" de
piastre en bronze. Soit au total 18.606.064
pièces d'une valeur nominale de 13-341.450
piastres 91.
Tunisie. 33 pièces de 100 francs en or ;
53 pièces de 10 francs et 1.103 de 10 francs
en argent ;
300.00 pièces de 25 centimes) 750.000, de
10 centimes et 2 millions de 5 centimes en
bronze de nickel.
Ensemble 3.051.189 pièces d'une valeur
nominale de 265.000 francs.
Grand-Liban. 400.000 pièces de 5 pias-
tres en bronze d'aluminium et 300.000 de
1 piastre en bronze de nickel. Ensemble
700.000 pièces d'une valeur nominale de
2.300.000 piastres.
Ce tableau montre qu'en 1931 il a été
frappé 33 pièces d'or tunisiennes de 100 fr.
Au cours de 1931, la Monnaie a, d'autre
part, frappé des pièces d'argent pour un to-
tal de 48.757.012 pièces, so répartissant
comme suit :
lu 35.467.583 pièces françaises de 10 fr.,
créées par la lui du 25 juin 1928 ;
20 13.288.273 pièces indocliinoiseg- de 1
piastre ;
30 1.156 pièces tunisiennes de 20 francs et
de 10 francs.
> - -
AI secours des sinistrés
de la Tunisie
.- rtl
A Marseille
Un Comité d'honneur vient d'être créé à
Marseille en vue d'organiser des secours en
faveur des victimes des inondations de Tunisie
et d'établir la propagande nécessaire à cet
effet. Ce Comité a tenu sa première réunion
samedi à la Préfecture, sous la présidence de
M. Causeret, préfet des Bouches-du-Rhône.
A(Jfès c^aluèiiïT^UVJytMélft plus efficaces
pour obtenir des souscirptions, une journée
avec vente d'insignes a été fixée au dimanche
6 mars prochain.
Le Conseil (général des Bouches-du-Rhône,
le Conseil municipal et la Chambre de Com-
merce de Marseille, la Chambre d'agriculture
des Bouches-du-Rhône ont décidé en principe
le vote d'une subvention aux sinistrés de Tu-
nisie.
D'autre part, le préfet des Bouches-du-
Rhône a adressé à la population du départe-
ment un appel en faveur des victimes des inon-
dations en Tunisie.
A Bar-le-Duc
M. Raoul Catusse, préfet de la Meuse,
vient de constituer un Comité départemental à
la tête duquel se trouve M. Raymond Poin-
caré, en vue d'organiser une souscription et
des fêtes de charité dans le département de la
Meuse au profit des victimes des graves inon-
dations qui ont ravagé la Tunisie deux fois de
suite et à de courts intervalles.
A Versailles
A Versailles, au cours d'une réunion du
Comité de secours aux sinistrés tunisiens, sous
la présidence du Préfet de Seine-et-Oise, le
colonel Paul Courtot, ancien directeur du ca-
binet militaire du Résident général à Tunis, a
accepté de faire un certain nombre de confé-
rences dont le produit sera réparti entre la
Caisse de secours aux sinistrés tunisiens et les
chômeurs de Seine-et-Oise.
;b (
Exposition et vente
de peintures à Tunis
Chaque année, l'Association des élèves, an-
ciens élèves et amis de l'Ecole des Beaux-
Arts de Tunis organise une exposition. Cette
année, én dépit de la crise, une partie des
ouvrages exposés a trouvé acquéreur !
50 exposants, 300 toiles à vendre ; 99 toiles
vendues. Total des ventes : 21.710 francs,
chiffre supérieur à celui de l'an dernier.
L'Etat, la municipalité t de Tunis, la Société
des Amis des Arts et l'Association de l'Ecole
ont acheté plusieurs œuvres; mais il n' en est
pas moins vrai que les ventes aux particuliers
ont été les plus nombreuses. Les jeunes artistes
se réjouissent du résultat obtenu, ce qui est
une preuve de leur sagesse.
Le tunisien Young Perex
en Algérie
**4
La boxe
Younjç L'eriv. qui va partir passer un niuis
en Algérie, où plusieurs contrats l'attendent
reviendra en France au début de mars. Et il
est fort possible qu'à son retour, il soit op-
posé à Huat.
LIRE EN SECONDE PAGE :
L'Aviation coloniale.
Béperlo re de l'Officiel.
A l'Officiel.
Pour le Transsaharien.
L'muvre des Foyers africains
Création d'un Hôpital Musulman
Le Département de la Seine a décidé de
créer, dans la ban lieue parisienne, à Bobigny,
un hôpital de 240 lits qui sera réservé aux
malades* musulmans de l'Afrique du Nord et
des Colonies, Pays de Protectorat ou de Man-
dat, en résidence à Paris et dans le dépar-
tement de la Seine.
Pour saisir toute la portée d'une pareille
nouvelle, il faut avoir l'expérience de quel-
ques visites à des malades indigènes en trai-
tement dans des hôpitaux métropolitains.
Certes, ils y sont bien soignés, mais leur
isolement est grand, le dépaysement quasi in-
supportable, surtout lorsqu'ils ne savent que
bredouiller quelques mots' die français.
Je n'ai jamais oublié le visage en larmes
d'un jeune marocain gravement atteint de
congestion pulmonaire et emprisonné dans une
langue que ne comprenaient ni ses voisins de
lit, ni les infirmières, m les internes.
Personne pour traduire ses derniers désirs !.
Pas un secours religieux pour adoucir sa fin
terrestre.
,. 8.1 ,. a 1
Une surveillante me dit : « Ah ! ce pauvre
arabe, il est perdu l ce qu'il a été difficile à
soigner 1 impossible dce e iuui * i l a été clfficile à
soigner ! impossible de lui faire comprendre
rien de rien. Et la nourriture 1 il préférait se
laisser périr d'inanition plutôt que de s'ali-
menter comme les autres. » 1
Je me rappelais la visite d'une formation
sanitaire à Marrakech où j'avais compté :¡ois
cuisines : une pour les Européens, une pour
les Musulmans, une pour les Juifs 1 :;
Le jeune marocain mourut, emportant son
âme lourde, qu'aucune envolée de prière
n'était venue soulager, n'ayant même pas eu
le sdprême espoir d'être inhumé en « Terre
d'Islam 1 ».
La création d'un hôpital musulman, dans le
département de la Seine, est donc un événe-
ment qui aura la plus heureuse répercussion,
non seulement dans les milieux indigènes mé-
tropolitains, mais aussi dans toute notre Afri-
que du Nord, nos colonies, pays de protec-
torat ou de mandat.
La dépense pour les travaux de construc-
tion, aménagement, etc., a été évaluée à
25 millions ; l'hôpital sera très probablement
terminé vers la fin de 1934.
-Afin d'assurer le recrutement du personnel.
infirmiers, infirmières, aurveillafttet, une école
sera ouverte à Paris le -3 octobre 1932 ; elle
recevra 50 élèves en provenance de la Métro-
pole ou de l'Afrique du Nord.
Les cours dureront deux ans. Tout sera dont
prêt pour 1934. * • >
De plus, la Càtnmiséion de surraHance de
l'hôpital Franco-Mututman a reconnu l'intérêt
qu'if y aurait àrqrecevoir à'cétte école coloniale,
ces infirmiers et des infirmières provenant de
l'Afrique Occidentale de l'A. E. F. et du
Cameroun. - Ce personnel serait ainsi à même
de rendre de précieux services à l'hôpital mu-
sulman ou dans d'autres formations sanitaires
coloniales.
Telle est la nouvelle qui doit être accueillie
avec la plus grande satisfaction par les mi-
lieux coloniaux métropolitains et d'outre-mer,
car, la création de l'hôpital musulman de Bo-
bigny est, non seulement une œuvre d'utilité
publique, mais aussi un geste de chaude fra-
ternité accompli envers les protégés de la
France.
Marie-Louiae Sicard.
+
La pêche et la chasse
dans la grande Ile
Le concours de pêche, organisé avec suc-
cès le 20 décembre dernier par la Société de
chasse et de pêche de la Grande Ile sur les
bords de la rivière Sisaony à 25 km. environ
de la capitale, appelle de nouveau l'atten-
tion sur les essais d'acclimatation entrepris
dans la Colonie en faveur de la pisciculture
et de l'élevage du gibier.
On sait que si Madagascar possède une
des plus belles flores du monde, sa faune,
par contre, est assez pauvre. Le voyageur
parcourant la brousse est surpris du silence
mélancolique des forêts qui ne sont guère
habitées que par des lémuriens et des oi-
seaux. De même, jusqu'à ces dernières an-
nées, on ne trouvait, dans les belles rivières
et les lacs superbes du plateau central que
des variétés de poissons peu recherchées
pour la consommation.
C'est dire l'intérêt des efforts opiniâtres et
méthodiques tentés par l'administration pour
introduire et développer des espèces de gi-
bier ne présentant aucun danger pour l'agri-
culture et pour assurer l'empoissonnement
des cours d eaux malgaches.
C'est ainsi que, tant à la station forestière
d'Analamazaotra qu'à la station mixte de
Manjakatompo on a procédé à des expérien-
ces d'acclimatation du faisan, du cert et du
lièvre qui ont donné jusqu ici d'excellents
résultats.
Signalons également qu'on pêche aujour-
d'hui dans les eaux calmes des lacs des car-
pes de plusieurs kilogrammes et dans les
eaux courantes et froides des montagnes, de
délicieuses truites saumonées, communes et
arc-en-ciel.
- <;
Les travaux municipaux
de Tananarive
1'
A Tananarive, les chantiers des services
de la voirie pour les travaux d'embellisse-
ment de la capitale, exécutés sur les fonds du
budget ordinaire de la commune, se multi-
plient.
Indépendamment du pavage des rues et du
revêtement des chaussées, les autorités mu-
nicipales procèdent méthodiquement à la
rectification des voies urbaines et des vira-
ges, au numérotage des immeubles à la ré-
fection des trottoirs et à l'installation de re-
fuges et prennent tontes les mesures admi-
nistratives qui sont de nature à faciliter la
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