Titre : Les Annales coloniales : organe de la "France coloniale moderne" / directeur : Marcel Ruedel
Auteur : France coloniale moderne. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1932-01-07
Contributeur : Ruedel, Marcel. Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32693410p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 07 janvier 1932 07 janvier 1932
Description : 1932/01/07 (A33,N2). 1932/01/07 (A33,N2).
Description : Collection numérique : Bibliothèque Francophone... Collection numérique : Bibliothèque Francophone Numérique
Description : Collection numérique : Numba, la bibliothèque... Collection numérique : Numba, la bibliothèque numérique du Cirad
Description : Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1 Appartient à l’ensemble documentaire : RfnHisg1
Description : Collection numérique : Protectorats et mandat... Collection numérique : Protectorats et mandat français
Description : Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique... Collection numérique : Bibliothèque Diplomatique Numérique
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k6380438z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Philosophie, histoire, sciences de l'homme, 8-LC12-252
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 14/02/2013
TRENTETROISIEMB ANNEE. N° 2. ZM IfUBODtO i 10 ŒNTOUB JEUDI SOin, 7 JANVIER 1032.
JOURMl GUGTIDIEI
Réfection & Administration :
M WM M MUWTM
PARlà cl*')
TtLDH. 1 LOUVRE 1t-S7
» RICHELIEU S7-14
L 1 C 0
Les Annales Coloniales
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A propos des chemins de fer algériens
) -.- (
Dans les assemblées algériennes, dans les
journaux des trois départements et même
dans les organes de la presse métropdlitaine
qui daignent s'occuper des questions d'outre-
mer, on discute fort, en ce moment, à pro-
pos d'un nouveau régime à octroyer aux
chemins de fer d'Algérie. Il s'agit surtout
de savoir si l'Etat algérien cédera ou non
au P.-L.-M., son réseau oranais à voie
étroite dont il ne sait tirer que de piteux
résultats.
A ce propos, on examine tla situation de
toutes les lignes algériennes, et l'on est
obligé de reconnaître qu'elle n'a rien de
très brillant. Du reste, pour si abondante
que soit la discussion, elle se confine dans
la sphère administrative : on parle contrats,
conventions ; on loue ou l'on critique les
combinaisons envisagées.
Le public des usagers aurait beaucoup
plus à gagner à une révision générale des
lignes algériennes, mais effectuée sur le
terrain, car il est telles de ces lignes dont
nul contrat, nulle convention ne pourra ren-
dre l'exploitation prospère, en raison des
conditions dans lesquelles elles ont été tra-
cées. Tant que l'on ne se décidera pas à
aborder le grand problème de leur réfection
à peu près complète, l'Algérie sera mal
outillée en matière de voies ferrées.
Que l'on demande leur avis à tous ceux
qui sont contraints pour leur malheur à se
rendre de Tunis à Alger ou inversement, et
l'on entendra un chœur de malédictions
comme jamais tragédie antique n'en jeta
aux échos alarmés.
De Ghardimaore, station-frontière tuni-
sienne, jusqu'à Alger, cette ligne est le
triomphe du zigzag, la négation de la ligne
droite. On dirait qu'elle a été dessinée par
des agents qui ne se proposaient que de
fournir aux entrepreneurs le plus grand
nombre possible de kilomètres de voie à
construire. ..- 1
- H « 1» - ",--_!_--
impossioie, sur cette ligne a onsuies
continueHes, de réaliser la moindre vitesse,
d'autant plus que de nombreuses rampes se
chargeraient de ralentir l'allure ou même de
forcer les trains à patiner sur place, accident
qui leur arrive fréquemment en la saison
mauvaise.
Aussi, faut-il plus de vingt-quatre heures,
avec trajet de nuit, aux tiains qualifiés
« rapides » pour so rendre de Tunis à Al-
ger, dans un trimballennent dont aucune
couchette, aucune banquette capitonnée n'ar-
rivent à épargner les secousses aox reins
endoloris.
Des stations de dix minutes, un quart
d'heure, dans des gares solitaires où l'on
n'aperçoit ni un voyageur ni un colis, ajou-
tent à l'exaspération des malheureux qui,
depuis déjà douze à quinze heures, subissent
le supplice de ce trajet fait pour inspirer
l'horreur du voyage et qui devrait dicter
cet à peu près poétique à un rimeur local :
« Je hais le mouvement quand je prends
cette ligne P.
Résultat logique : la grande majorité des
voyageurs qui ont à se rendre de Tunis à
Alger ou d'Alger à Tunis frètent des auto-
mobiles. Le train n'a plus pour clients que
ceux qui n'ont à effectuer que de petits dé-
placements et ne possèdent point de voi-
tures.
louant aux touristes, u y a veau temps
qu'édifiés sur les agréments que la ligne
d'Algérie leur réserverait, ils ont abandonné
ce parcours ou qu'ils l'effectuent, eux aussi,
en automobile. Evidemment, les recettes des
chemins de fer s'en ressentent. Il n'est donc
pas étonnant que leur budget soit depuis
longtemps et de plus en plus déficitaire.
Qu'une ligne ainsi construite et ainsi ex-
ploitée soit gérée par l'Etat ou par le
P.-L.-M., elle ne saurait donner de satisfac-
tion financière. Du reste, ce n'est point
celle-là qui est l'objet ses tractations signa-
lées et, certainement, le P.-L.-M. n'a pas
la moindre velléité d'en postuler ni d'en
accepter la gestion.
Il suffit de jeter les yeux sur une carte
d'Algérie pour constater les longues courbes
auxquelles il y aurait lieu de substituer des
arcs en droite ligne pour raccourcir considé-
rablement la voie directe de Tunis à Alger.
Pour ne pas appauvrir les villes et les ré-
gions desservies par la ligne actuelle, les
tronçons ainsi formés subsisteraient toujours
comme réseaux d'apport.
Ce redressement demanderait un impor-
tant sacrifice financier, mais il en apporte-
rait en soi-même la compensation puisqu'il
économiserait chaque jour le combustible
dépensé pour un nombre important de kilo-
mètres. En outre, il ramènerait au chemin
de fer les voyageurs qui, reculant devant la
longueur inutile du trajet, préfèrent fréter
une automobile et les touristes détournés par
la mauvaise réputation de la ligne qui va de
la frontière tunisienne à Alger.
Les Délégations Financières d'Algérie,
dans leur toute récente session, viennent
d'adopter très sagement une politique de
restriction dans les dépenses. Ils l'ont appli
(Illée aux voies ferrées en repoussant toutes
leg lignes nouvelles qui leur étaient propo-
sées et dont il faut bitn dire que la plupart,
sées et dont il ftut b i
sinon toute*., relevaient beaucoup plus d'in-
térêts électoraux locaux que de l'intérêt gé-
néral algérien,
11 ne faudrait pas que cette assemblée
appliquât par principe cette proscription au
redressement de la gxandc ligne Alger-
Tunis qui est d'un tout autre caractère et
constitue, au contraire, une question de pre-
mier ordre pour l'Algérie tout entière.
Edouard Niron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Le général Balbo part
pour Bizerte
1
Le général Balbo, ministre de l'Air d'Ita-
lie, avant de quitter Alger mardi 5, à 12 h. 30
a déposé une couronne cravatée aux couleurs
italiennes, au pied du monument élevé aux
italiennes, d'Alger, morts pour la France.
enfants
Il est arrivé hier à neuf heures à Bizerte
où il a été accueilli par le contrôleur civil
qui lui a souhaité la bienvenue au nom du
Résident général, et par les autorités locales.
Le ministre et sa suite sont partis aussitôt
en automobile pour Tunis où ils sont arrivés
à onze heures. Le cortège s'est rendu direc-
tement à la résidence générale de France,
puis est allé au consulat d'Italie où le Ré-
sident général est venu peu après rendre sa
visite à M. Balbo.
Une réception à la colonie italienne eut
lieu ensuite.
) -.- (
M. Briand adresse
, un message à M. Manceron
1
Souhaits de Nouvel An
M. Briand a fait parvenir au Résident géné-
ral le message suivant à la suite des voeux de
Nouvel an adressés par le bey et M. Manceron
au Président de la République et au gouverne-
ment français :
« Je vous prie de transmettre à S. A. le
bey les remerciements du Président de la Ré-
publique, ceux du gouvernement et les miens
pour les vœux dont vous vous êtes fait l'inter-
prète. Veuillez lui exprimer les souhaits que,
dans les douloureuses circonstances qui ont
marqué la fin de 1931, nous formons pour son
bonheur et pour le retour de la prospérité dans
la Régence. M. Doumer et moi sommes très
sensibles aux sentiments que vous nous avez
témoignés. Veuillez dire à nos compatriotes et
nos protégés que la métropole, en étroite sym-
pathie avec eux, souhaite vivement d'appren-
dre que l'année 1932 marque une amélioration
de leur sort. » -
M. Carde en inspection
1" «
Dans le Sud-Algérien
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, effectuant ainsi que nous l'avons déjà
annoncé une tournée dans les territoires du
sud, a viité Biskra et El-Oued.
Les travailleurs des Halles
repondent à l'invitation
? sultan du Maroc
808
Lors de la visite qu'il fit aux Halles cen-
trales, le Sultan du Maroc avait invité une
délégation d'anciens combattants et de tra-
vailleurs des Halles à se rendre au Maroc.
Cette délégation, à laquelle se joindront
les représentants des Chambres de commerce,
partira de Paris le 23 février pour se rendre
à Rabat après avoir visité l'Espagne, Casa-
blanca, Marrakech, Meknès et Fez.
C'est M. Auguste Sabatier, député de Pa-
ris, qui préside à l'organisation de ce voyage
d'études.
i ) (
«Symphonie Exotique»
1 1
Le Tour du Monde lait le Tour de Paris
et bientôt le Tour de France
De tous les côtés les Annales Coloniales
reçoivent des lettres demandant de faire re-
présenter le film Symphonie Exotique. Au-
jourd'hui c'est de Nantes que nous recevons
l'appel du Groupement d'action coloniale de
l'Ouest, hier c'était l'Institut Colonial de
Marseille désireux d'applaudir l'œuvre d'Al-
fred Chaumel et de Geneviève CTiaumel-
Gentil.
Le départ de Symphonie Exotique au Théâ-
tre des Champs-Elysées a été un véritable
triomphe qui a été confirmé depuis quinze
jours par les représentations à l'Elysée-Gau-
mont et maintenant au Caméo sur les bou-
levards. La plupart des cinémas de Paris
présenteront à leur fidèle public l'œuvre réa-
lisée si rapidement et si heureusement par
Alfred Chaumel et Geneviève Chaumel-
Gentil. Bientôt, la province aura son tour et
les multiples appels lancés du Nord au Sud
et de l'Est à l'Ouest sont écoutés et satis-
faction sera donnée dans toute la province
aux amis des colonies françaises. D'autre
part, l'étranger lui-même, si passionné pour
Symphonie Exotique à la suite des échos qui
lui sont parvenus par la voix de la presse
unanime à constater que le poème réalisé sur
l'écran par les auteurs est un véritable chef-
toyens de susceptible d'intéresser tous les ci-
toyens de l'univers.
Actuellement plusieurs pays se sont assu-
rés une version de Symphonie Exotique et
le dernier est la Suède qui veut réchauffer
la population Scandinave aux vues ensoleil-
lées prises par les auteurs au cours de leur
belle randonnée au tour du monde.
La politique de l'avenir
'II
18
ES Grecs appelaient
les poètes des c an-
nonciateurs 8. Ils
avaient bien raison.
Nous, nous avons
tort de ne pas le
croire.
Pour être uti
grand homme
d'Etat, en effet, ou
plus simplement un bon administrateur, il
faut être poète, surtout dans les moments
difficiles, car dans les cas embrouillés il
faut avoir de l'imagination, voir les choses
de haut, de loin, sans préoccupations per-
sonnelles.
Nous avons eu Lamartine. Jaurès.-
Nous avons. M. Joseph Caillaux..
Dans un article fort intéressant paru dans
le Capital (UII journal qui, cependant,
annonce peu. un poète), M. Joseph Cail-
laux jette un coup d'oeil sur l'avenir de
l'Europe, et, tout de suite, il se déclare
d'accor d avec M. Paul Valéry, que l'on
s attendait peu a rencontrer dans cette
affaire, bien qu'il ait récemment publié un
volume intitulé : t Regards sur le monde
actuel P. Voici en substance la thèse de
M. Joseph Caillaux : eUe intéressera, je
crois, vivement le monde colonial.
La population du globe a augmenté
considérablement. L'Europe, en particulier,
« ce petit cap du monde asiatique t, comp-
tait 180 millions d'habitants en 1810.
Aujourd'hui, l'Europe, superindustrialisée,
en compte 450 millions.
C'est la cause de la crise actuelle et l'on
retrouve ici la justification de la vieille
théorie de Malthus.
Le remède t
Coloniser.
Comment 1
M. Joseph Caillaux reprend, pour répon-
dre à cette question, la formule prophétique
d'Onésime Reclus : « Lâchons l'Asie, pre-
nons l'Afrique a ; la seule politique raison-
nable au lieu d'aller vers l'Asie qui se
« rétracte », c'est d'aller vers l'Afrique.
Ainsi, l'axe de la civilisation « euro-
péenne 9 se déplacerait pour assurer la paix
et l'équilibre du monde et V Europe, désor-
mais solidaire, soudée à l'Afrique devien-
drait le tien du globe (entre l'Amérique et
l'Asie), avec des pays de toutes les latitudes.
Voilà une politique grandiose, vue des
cirnex.
Quand, à travers le temps el l'espace,
lin économiste comme Afalthus, un giogra
plu comme Onésime. Reclus, un -fioèti.
covune Paul Valéry et un homme d Etat
comme Joseph Caillaux se rencontrent, on
a le droit de dire que c'est à ce point de
jonction que réside la vérité.
Michel GeütJoerler,
Député des Cdtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
Ide la Marine Marchande
> -M*M.-<
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont dé-
jà annoncé, le prince Léopold et la princesse
Astrid. duc et duchesse de Brabant, quitteront
Bruxelles le 12 janvier, à destination de Gê-
nes, où ils s'embarqueront pour l'Extrême-
Orient.
L'héritier du trône et la princesse Astrid
comptent visiter les colonies françaises de
l'Indochine, du Tonkin, de l'Annam et de la
Cochinchine. Il était d'abord dans leurs inten-
tions de faire un voyage au Japon, mais ce
dernier déplacement a été décommandé en rai-
son de la situation politique.
) -.- (
Dépêches de l'Indochine 1
«»̃
Dans le service des Travaux publics
Il n'est bruit au Laos que de détourne-
ment. s'élevant à 44).000 piastres (400.000
francs), commis par un fonctionnaire des
travaux publics, et qui aurait donné lieu à
un rapport circonstancié de l'ingénieur
Gillol, qui vient de rentrer en congé.
) (
souvenirs de voyage
14«
« La Croisière tricolore »
M. Henry Champly, qui partit en septem-
bre dernier avec M. raul Reynaud, ministre
des Colonies, pour l'Indochine, le Tonkin,
l'Annam, le Siam et le Cambodge, est ac-
tuellement à Hanoï où il écrit La Croisière
tricolore. 11 se propose de rentrer en France
par la Chine et l'Océanie.
) -.- (
Mesures de clémence
en Indochine
-–
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
avait décidé, lors de son voyage en Indo-
chine qu'à cette occasion, des mesures de
clémences seraient prises. A la suite des en-
quêtes menées en Annam, 498 détenus, pour
affaires communistes et procès politiques et
153 condamnés de droit commun ont bén éfi-
cié de la libération conditionnelle. En outre,
434 condamnés pour délits de régie ont bé-
néficié de la même mesure, 58 détenus ayant
été relaxés. Au Tonkin, 43 condamnés poli-
tiques ont été grâciés, 189 condamnés pour
délits de régie ont bénéficié de la libération
conditionnelle et 45 détenus condamnés à la
contrainte par corps ont été remis en liberté.
Du haut de mon cocotier
Briques et gamelle
Les Annales Colomales ont signalé en leur
temps les méfaits de M. Adrien Juvanon; gou-
verneur des Etablissements Français de l'Inde.
Notre ami Georges Nouelle a interpellé M.
Paul Reynaud, au mois de juin dernier, sur
l'anarchie qui régnait dans cette colonie et, de-
puis, nombre de nos confrères se sont fait
l'écho des désordres et des assassinats commis
sous l'égide du Gouverneur de cette Colonie,
deouis un an.
Emu, le Ministre des Colonies a décidé
d'envoyer une mission d'inspection, à la tête de
laquelle il a placé M. Morti, ancien chef
adjoint du cabinet de M. François Pietri.
Nous croyons savoir que M. Moretti a trou-
vé au cours de ses investigations beaucoup de
choses intéressantes à relever contre l'adminis-
tration de M. Juvanon.
Nous ne voulons pas parler en l'occurrence
Nous ne u l us r r9 -n lui a fait envoyer
des briques que M. Juvanon lui a fait envoyer
à travers la ngure en débarquant à Pondichéry.
C'était vraiment un mauvais début mais cela
n'est pas grave, du temps que M. Moretti n' a
pas laissé sa vie dans cet attentat ; et pour déga-
ger sa responsabilité, le gouverneur a pris, quel-
ques jours après, un arrêté interdisant aux dé-
chargeurs du port et aux pêcheurs d' avoir à
bord de leurs embarcations cedes cailloux, pier-
res ou briques et des engins ou appareils autres
que ceux destinés à la manœuvre desdites em-
barcations et prévus par les textes en vigueur ».
Un peu tard ce décret, mais le proverbe
dit : gouverner c'est prévoir, et M. Juvanon
n'avait pas prévu que M. l'inspecteur Moretti
serait une des premières victimes des libertés
sera i t une
que prennent certains Indous avec la vie des
autres.
Les faits que nous venons de signaler confir-
ment que l'Inde Française a besoin d'un Gou-
verneur jouissant d'une autorité suffisante pour
assurer l'ordre et nous permettent d'annoncer
le prochain retour dans la Métropole de M.
Juvanon. Mieux vaut tard que jamais.
I Balaoo.
) ..-
APRÈS LA BAISSE.
1 el
M. Merlin devant la cour d'appel
Avec plusieurs hauts dignitaires de la Lé-
gion d'honneur, M. Martial Merlin, ancien
gouverneur de l' A. O. F. et de l'Indochine,
est renvoyé devant la cour - d'appel.
Plusieurs hauts dignitaires do !a Légioni
d'honneur, dont les noms fleurent dans les
Conseils d'administration de sociétés ifnanciè-
res Il en difficultés » et qui n' avaient encore pu
être inculpes à cause du privilège de juridic-
tion dont ils bénéficient, doivent comparaître
devant la cour d' appel. A côté du général Ar-
chinard, de M. Privât-Deschanel, figure M.
Martial Merlin, ancien gouverneur général de
l'Indochine, grand officier de la Légion d'hon-
neur.
11 a été assigné devant la 1"* chambre de la
cour pour une audience du mois de juin, un de
ses co-inculpés se trouvant actuellement en In-
dochine.
M. Martial Merlin aura à répondre du délit
d'escroquerie ainsi que les autres administra-
teurs de la Société des mines d'or de Namcok.
Un groupe d'actionnaires de cette Société a,
en effet, porté plainte contre les administrateurs
lorsque les actions baissèrent, en leur repro-
chant d'avoir provoqué les souscriptions en fai-
sant miroiter les perspectives qu'offrait l' exploi-
tation des mines, perspectives qui ne se sont
pas réalisées par la suite.
> -M*OE-<-
A l'école française d'Extrême-Orient
d'Hanoï
»♦«
Congrès de préhistoriens d'Extrême-Orient
L'Ecole française d'Extrême-Orient orga-
nise, pour la semaine du 25 au 31 janvier,
une manifestation scientifique qui se dénom-
mera : Congrès des préhistoriens d'Extrême-
Orient.
Le programme comprendra :
IODes réunions qui auront lieu dans la
salle de l'Université d'Hanoi et qui seront
consacrées à la présentation de communica-
tions originales et à des discussions relatives
aux âges de pierre et de bronze en Extrême-
Orient;
2" La visite de collections préhistoriques
et protohistoriques du musée de l'Ecole fran-
çaise et du musée de Géologie ;
30 Des excursions dans les cavernes pré-
sentant un intérêt préhistorique.
Le Japon, la Chine, le Siam, Hong-Kong,
la Malaisie, les Indes néerlandaises, les Phi-
lippines et l'Indochine enverront des délé-
gués parmi lesquels figurent notamment :
pour le Japon, M. llaguenauer, directeur de
la Maison franco-japonaise à Tokio ; pour les
Indes néerlandaises, le docteur Van Stein
CallenfcIs, inspecteur du service de l'archéo-
logie aux Indes néerlandaises; pour l'Indo-
chine. Mlle Colani, chargée de mission à
l'Ecole française, et M. Goloubcw, membre
de la même école.
) .+
En Syrie
ioe
Résultat des élections
Les élections ont eu lieu dans toute la Sy-
rie, sauf à Damas et à Hama, où les opé-
rations ont été ajournées à la suite des émeu-
tes du 20 décembre. Les résultats consacrent
la vil toire des éléments modérés qui ob-
tiennent 4<) sièges contre 5 aux nationalistes.
Il semble que les populations aient compris
l'importance de cette consultation et que le
moment était décisif.
« C'est une vérité essentielle, une vérité
première, écrit-il, que l'expérience qui est
actuellement au stade final de son dévelop-
pement, celle (jui se fait sur le terrain d'ex-
trême conciliation où l'a placée M. Ponsot,
est une ultime tentative.
Elections coloniales
«♦«
MARTINIQUE ET YONNE
M. Alcide Delmont, ancien sous-Secrétaire
d'Etat aux Colonies, député sortant de la
première circonscription de la Martinique,
ne sollicitera pas de ses électeurs le renou-
vellement de son mandat. C'est M. Victor
Sevère, maire de Fort-de-France, ancien
député de la circonscription, qui se présen-
tera à la place de M. Delmont, dont il avait
soutenu la candidature en 1924 et 1928.
M. Alcide Delmont soHicitera, cette année,
les suffrages des électeurs de Sens (Yonne),
conune républicain indépendant ; il se heur-
tera à de nombreux concurrents, notamment
le député sortant de la circonscription, M.
Louis Marteau et MM. Paul Campargue,
socialiste S.F.I.O.; A. Jobert, socialiste in-
dépendant, et G. Boully, républicain socia-
liste, tous deux anciens députés de la cir-
conscription, et rI y aura également un can-
didat communiste.
COCHINCHINE
M. Ernest Outrey, député sortant, se
représente à Saïgon, sous le patronage de
M. de Lachevrotière, avec lequel il s'est
réconcilié. Il est probable qu'il aura comme
concurrent M. René Robin, ancien Gouver-
neur général intérimaire. On parle aussi de
la candidature de M" Gallet.
s * c
RUE OUDINOT
La surtaxe des rhums coloniaux
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, M. Paul Reynaud, ministre des Colo-
nies, a .u. hier matin, les sénateurs et dépu-
tés des vieiHes colonies productrices de rhum,
pour s'entretenir avec eux de la question de la
surtaxe des rhums a hors contingent » dont
on propose la relève même en vue « d' as-
sainir le marché du rhum ».
Etaient présents à la réunion : MM. Henry
Bérenger, Candace et Graëve (Guadeloupe),
Lémery, Delmont et Frossard (Martinique),
Auguste Brunet et Gasparin (Réunion).
Le Ministre était assisté de M. Keller, di-
recteur des Affaires économiques, et de M.
Moulin, inspecteur des Finances, en mission
à son cabinet.
Une première constatation s'est dégagée de
cet entretien. c* est que la mesure pr £ c<>ni ttée
relèvement de la surtaxe en vue dt4 'a !e<'
dre prohibitive serait, en l'étal, no
le taux ac'ue! de l .ulite surtaxe ? opp >»ant, en
fait, à l'entrée de tout (t surtaxé ».
D'autre paît, en présente Jeu thèses contre-
dicto:res. ibaoiue, de la par'. de M. Canda-
ce qli réclame, hic et nun:, la fixation d'une
surtaxe prohibifive pour I *>32 et s'oppoie, par
ailleurs, à tout rajustcmcttt du contingent ;
transactionnelle et équitable, de la part de M.
Graëve, qui admet comme correctif à la sus-
pension de l'entrée des a surtaxés H. un iuste
aménagement du contingent pour ne pas léser
certaines colonies plus défavorisées dans la ré-
partition initiale -.modérée de la part des repré-
sentants de la Réunion et de la Martinique, -
le Ministre a souligné qu'il prenait acte des ar-
guments invoqués, mais aussi de l'opposition
des intérêts en cause, et qu'il réservait entière-
ment la liberté d'action du gouvernement.
Telle a été la physonomie générale de la
réunion d'hier matin, telle que nous croyons
avoir pu définir à travers divers recoupements
d'informations prises aux meilleures sources.
Groupe de défense
des rhums coloniaux
Première séance plénière
La prochaine séance plénière du groupe
de défense des Rhums Coloniaux de << l'Ins-
titut colonial français », aura lieu le ven-
dredi 8 janvier à 10 h. 30, au siège du grou-
pe, 98 bis, boulevard Haussmann.
Ordre du jour :
1 ° Création d'un Comité de propagande
permanent pour le rhum.
20 Etude des divers moyens tendant à dé-
velopper la consommation du produit.
30 Surtaxe sur les rhums.
40 Questions diverses.
+
A la Commission
des Finances de la Chambre
Examen du budget des Colonies
La Commission des Finances, qui s'est réu-
nie hier après-midi, après adoption du bud-
get des services d'Alsace et de Lorraine, a
examiné le budget des Colonies.
M. Archimbaud a, au cours de son ex-
posé général, pnconisé la réorganisation du
service central. Il a montré, d'autre part, la
nécessité de grouper et de centraliser dans
une Maison des colonies les diverses agences
coloniales et les différents renseignements
d'ordre agricole, commercial et industriel.
Il a noté la nécessité, pour la commission,
de continuer l'exercice de son contrôle sur
les budgets locaux. Enfin, il a indiqué que
la situation en Indochine était en voie de
notable amélioration.
Réduction des crédits
La commission a passé à l'examen des cha-
pitres et réduit de 13 millions l'ensemble des
crédits demandés par le gouvernement.
Elle a réservé les chapitres ayant trait aux
dépenses d'entretien des troupes du corps
d'occupation de Chine.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Répertoire do l'Oflk-iol.
Au Comité supérieur consultatif do l'Ins-
truction publique des colonies.
Nos courriers.
w. André Maginot est mort
.1/. André Maginot, ministre de la Guc"cJ/J
j< décédé ce matin à deux heures à la suite
l'une aggravation qui s'est produite dans
on état dans la journée d'hier.
M. Maginot avait été transporté dans la
naison de sauté de la rue Boileau il y a
quelques jours pour y être soigné d'une fié-
Tf typhoïde.
Né à Paris le 17 février 1877, M- Maginot,
iprès de fortes études, avait été nommé au-
liteur au Conseil d'Etat, puis directeur de
Intérieur au Gouvernement général de l'Al-
gérie où il s'était particuH-'tement distingué.
Attiré par la politique. il se présenta aux
élections législatives dans la Meuse en 1910.
Il fut élu contre le député de droite sortant
M. Fcrrettc. Il a, depuis, toujours été réélu.
Rapidement distingué parmi les jeunes par-
lementaires, il devint sous-secrétaire d'Etati
à la guerre dans le cabinet Dounieigue en
décembre 1913 et le demeura jusqu'en juin
1914, date où les élections générales amenè-
rent un changement de gouvernement.
Parti volontairement comme simple soldat
?n 1914, M. Maginot combattit dans la
Meuse. Nommé sergent, il fut grièvement
blessé le 9 novembre 1914 au cours d'une opé-
ration dangereuse. Sa conduite héroïque lui
valut la Médaille militaire et la Croix de
guerre avec une admirable citation.
Il reprit sa place à la Chambre où il vint
siéger appuyé sur ses béquilles. Son autorité
s'attirma rapidement au Centre-Droit et lui
valut de recevoir le portefeuille des Colonies,
dans le cabinet Ribot en 1917. Après avoir
présidé la Commission de l'Armée, il devint
ministre des Pensions dans les cabinets Mil-
lerand (janvier 1920), Leygues (septembre
1920), Briand (janvier 1931,1. A l'avènement
du cabinet Poinçaré (juillet 19^2) il cumula
le portefeuille des Pensions et cvlui de la
Guerre et les conserva dans le cabinet « du
message » présidé par M. François-Marsal en
Janvier 1924.
Le i 1 janvier 1927 il fut candidat à la
présidence de la Chambre et obtint 186 voix
contre 284 à M. Bouisson.
Dans le cabinet Poincaré du 11 novembre
192S, M. Maginot se vit attribuer le porte-
feuille des Colonies. On sait le labeur qu'il
y déploya, l'initiative dont il y fit preuve et
les résultats qu'il obtint.
On se rappellera notamment le voyage
qu'il accomplit en Afrique et l'inauguration
du canal de Sotuba, à laquelle il présida.
Vigoureux défenseur des Colonies lors des
discussions budgétaires, M. Maginot prépara
un grand emprunt colonial, que ses succes-
seurs devaient taire voter. Il prépara pa-
reillement le projet de convention avec la
̃ ̃ 1 ̃ i. ̃ • v ks ba,(.., de la
• .*uiOi« i - :.i i • u- dont M. t'i< !.ri de-
vait u-hc" ! : 1 "'-ali -a'ion.
\)' i ,- :i\-_>ir dUe'iM le nonir i.-Ott.'-'nHit'
Ibn le 'biiH't Ht .,",J. t'.: pollet ù i-hr?.-
H)ï4, M. 1.\gllAol ,,' 'ÍI ;ue Saint-Domini-
bi T.-cdl-tj v-t a AÛ-
Tiistie ( ̃ .ic. ;̃ m ii. ̃ v i • • .!
11 a\ ai* c:i !T>' • .':':' :
dos Colrur. t."ri!.( :': ¡, ,' ;*•
Reynaud en iiidocliuic. il avait aooiaic a tou-
tes les discussions de la session, y compris
celle de l'amnistie, le 24 décembre. C'est
pendant les vacances parlementaires qu'il
avait été atteint du mal qui l'a emporté.
>-00*M» <
A la Faculté de Droit
Ouverture des cours de droit comparb
L'Institut de droit comparé, créé en juillet
dernier, à t Université de Paris et rattaché à la
Faculté de Droit, est entré en activité.
Le but des travaux de cette nouvelle branche
de l'enscignement juridique est de faire mieux
connaître en France les institutions des autres
nations. Les étudiants qui se destinent aux car-
rières diplomatiques, à l' administration, au bar-
reau, aux grandes affaires, trouveront une utile
préparation dans ces cours qui comprennent
cette année : le droit constitutionnel comparé.
la législation civile comparée, !e droit pénal
comparé, ! économie sociale comparée, le droit
internationale privé, la législation industrielle,
la législation coloniale, le drot d'auteur, le
droit hscal, le droit musulman et les nouvelles
constitutions de l'Europe d'après la guerre. Ln
outre, des conférences pratiques seront orga-
nisées.
L institut est ouvert aux étudiants et cher-
cheurs français et étrangers.
Un diplôme d'études juridiques comparatives
sera décerné aux étudiants qui auront satisfait
à l'examen.
Les inscriptions sont reçues au secrétariat de
l' Institut à la Faculté de Droit de Paris.
._-+--
Quelques propos sur la T.S.F.
P\R M Ribet
Le journalisme réserve des surprises et un
article a parfois les incidences les plus inatten-
dues.
C'est ainsi qu' exhortant récemment mes
compatriotes cle la Réunion à s'intéresser de
plus en plus à !a radiodiffusion. )' ai reçu du
rapporteur du budget des P. T. T à la Cham-
bre une demande de renseignements à ce sujet.
La Réunion est-elle disposée à suivre l'exem-
ple des Antilles et à créer des comités locaux
dont les cotisations destinées à grossir le grand
poste de Pontoise permettraient d'assurer des
émissions spéciales dans le sens que les intéres-
sés indiqueraient eux-mêmes.) Telle est la ques-
tion que j'ai posée et que je renouvelle.
Tout ce qui se rapporte à la radiodiffusion :\
une importance extrême. Il est donc asse?. cu-
rieux de constater que la masse du puhlic. même
européen, ne le discerne pas encore autant qu 'it
conviendrait. Chacun. le soir. s installe devant
son appareil ; et comme le fait d écouter ne de-
mande aucun ellort, on se persuade facilement
que le parleur plus ou moins inconnu, la chan-
teuse plus ou moins légère ou les musiciens,
parlent chantent ou jouent dans le seul but
d'amuser les autres. E:1 rralité. c' est l' auditeur
qui, en s'amusant, s 'instruit. Ce bénéfice, il l'ac-
quiert sans s en douter. Lorsqu 'i l en prendra
mieux conscience, alors la cause de la radio-
diffusion sera complètement gagnée
Lt combien ce que nous écrivons tb pubtic
JOURMl GUGTIDIEI
Réfection & Administration :
M WM M MUWTM
PARlà cl*')
TtLDH. 1 LOUVRE 1t-S7
» RICHELIEU S7-14
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Les Annales Coloniales
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A propos des chemins de fer algériens
) -.- (
Dans les assemblées algériennes, dans les
journaux des trois départements et même
dans les organes de la presse métropdlitaine
qui daignent s'occuper des questions d'outre-
mer, on discute fort, en ce moment, à pro-
pos d'un nouveau régime à octroyer aux
chemins de fer d'Algérie. Il s'agit surtout
de savoir si l'Etat algérien cédera ou non
au P.-L.-M., son réseau oranais à voie
étroite dont il ne sait tirer que de piteux
résultats.
A ce propos, on examine tla situation de
toutes les lignes algériennes, et l'on est
obligé de reconnaître qu'elle n'a rien de
très brillant. Du reste, pour si abondante
que soit la discussion, elle se confine dans
la sphère administrative : on parle contrats,
conventions ; on loue ou l'on critique les
combinaisons envisagées.
Le public des usagers aurait beaucoup
plus à gagner à une révision générale des
lignes algériennes, mais effectuée sur le
terrain, car il est telles de ces lignes dont
nul contrat, nulle convention ne pourra ren-
dre l'exploitation prospère, en raison des
conditions dans lesquelles elles ont été tra-
cées. Tant que l'on ne se décidera pas à
aborder le grand problème de leur réfection
à peu près complète, l'Algérie sera mal
outillée en matière de voies ferrées.
Que l'on demande leur avis à tous ceux
qui sont contraints pour leur malheur à se
rendre de Tunis à Alger ou inversement, et
l'on entendra un chœur de malédictions
comme jamais tragédie antique n'en jeta
aux échos alarmés.
De Ghardimaore, station-frontière tuni-
sienne, jusqu'à Alger, cette ligne est le
triomphe du zigzag, la négation de la ligne
droite. On dirait qu'elle a été dessinée par
des agents qui ne se proposaient que de
fournir aux entrepreneurs le plus grand
nombre possible de kilomètres de voie à
construire. ..- 1
- H « 1» - ",--_!_--
impossioie, sur cette ligne a onsuies
continueHes, de réaliser la moindre vitesse,
d'autant plus que de nombreuses rampes se
chargeraient de ralentir l'allure ou même de
forcer les trains à patiner sur place, accident
qui leur arrive fréquemment en la saison
mauvaise.
Aussi, faut-il plus de vingt-quatre heures,
avec trajet de nuit, aux tiains qualifiés
« rapides » pour so rendre de Tunis à Al-
ger, dans un trimballennent dont aucune
couchette, aucune banquette capitonnée n'ar-
rivent à épargner les secousses aox reins
endoloris.
Des stations de dix minutes, un quart
d'heure, dans des gares solitaires où l'on
n'aperçoit ni un voyageur ni un colis, ajou-
tent à l'exaspération des malheureux qui,
depuis déjà douze à quinze heures, subissent
le supplice de ce trajet fait pour inspirer
l'horreur du voyage et qui devrait dicter
cet à peu près poétique à un rimeur local :
« Je hais le mouvement quand je prends
cette ligne P.
Résultat logique : la grande majorité des
voyageurs qui ont à se rendre de Tunis à
Alger ou d'Alger à Tunis frètent des auto-
mobiles. Le train n'a plus pour clients que
ceux qui n'ont à effectuer que de petits dé-
placements et ne possèdent point de voi-
tures.
louant aux touristes, u y a veau temps
qu'édifiés sur les agréments que la ligne
d'Algérie leur réserverait, ils ont abandonné
ce parcours ou qu'ils l'effectuent, eux aussi,
en automobile. Evidemment, les recettes des
chemins de fer s'en ressentent. Il n'est donc
pas étonnant que leur budget soit depuis
longtemps et de plus en plus déficitaire.
Qu'une ligne ainsi construite et ainsi ex-
ploitée soit gérée par l'Etat ou par le
P.-L.-M., elle ne saurait donner de satisfac-
tion financière. Du reste, ce n'est point
celle-là qui est l'objet ses tractations signa-
lées et, certainement, le P.-L.-M. n'a pas
la moindre velléité d'en postuler ni d'en
accepter la gestion.
Il suffit de jeter les yeux sur une carte
d'Algérie pour constater les longues courbes
auxquelles il y aurait lieu de substituer des
arcs en droite ligne pour raccourcir considé-
rablement la voie directe de Tunis à Alger.
Pour ne pas appauvrir les villes et les ré-
gions desservies par la ligne actuelle, les
tronçons ainsi formés subsisteraient toujours
comme réseaux d'apport.
Ce redressement demanderait un impor-
tant sacrifice financier, mais il en apporte-
rait en soi-même la compensation puisqu'il
économiserait chaque jour le combustible
dépensé pour un nombre important de kilo-
mètres. En outre, il ramènerait au chemin
de fer les voyageurs qui, reculant devant la
longueur inutile du trajet, préfèrent fréter
une automobile et les touristes détournés par
la mauvaise réputation de la ligne qui va de
la frontière tunisienne à Alger.
Les Délégations Financières d'Algérie,
dans leur toute récente session, viennent
d'adopter très sagement une politique de
restriction dans les dépenses. Ils l'ont appli
(Illée aux voies ferrées en repoussant toutes
leg lignes nouvelles qui leur étaient propo-
sées et dont il faut bitn dire que la plupart,
sées et dont il ftut b i
sinon toute*., relevaient beaucoup plus d'in-
térêts électoraux locaux que de l'intérêt gé-
néral algérien,
11 ne faudrait pas que cette assemblée
appliquât par principe cette proscription au
redressement de la gxandc ligne Alger-
Tunis qui est d'un tout autre caractère et
constitue, au contraire, une question de pre-
mier ordre pour l'Algérie tout entière.
Edouard Niron,
Sénateur de la Haute-Loire,
Vice-Président de la Commission
des Douanes.
Le général Balbo part
pour Bizerte
1
Le général Balbo, ministre de l'Air d'Ita-
lie, avant de quitter Alger mardi 5, à 12 h. 30
a déposé une couronne cravatée aux couleurs
italiennes, au pied du monument élevé aux
italiennes, d'Alger, morts pour la France.
enfants
Il est arrivé hier à neuf heures à Bizerte
où il a été accueilli par le contrôleur civil
qui lui a souhaité la bienvenue au nom du
Résident général, et par les autorités locales.
Le ministre et sa suite sont partis aussitôt
en automobile pour Tunis où ils sont arrivés
à onze heures. Le cortège s'est rendu direc-
tement à la résidence générale de France,
puis est allé au consulat d'Italie où le Ré-
sident général est venu peu après rendre sa
visite à M. Balbo.
Une réception à la colonie italienne eut
lieu ensuite.
) -.- (
M. Briand adresse
, un message à M. Manceron
1
Souhaits de Nouvel An
M. Briand a fait parvenir au Résident géné-
ral le message suivant à la suite des voeux de
Nouvel an adressés par le bey et M. Manceron
au Président de la République et au gouverne-
ment français :
« Je vous prie de transmettre à S. A. le
bey les remerciements du Président de la Ré-
publique, ceux du gouvernement et les miens
pour les vœux dont vous vous êtes fait l'inter-
prète. Veuillez lui exprimer les souhaits que,
dans les douloureuses circonstances qui ont
marqué la fin de 1931, nous formons pour son
bonheur et pour le retour de la prospérité dans
la Régence. M. Doumer et moi sommes très
sensibles aux sentiments que vous nous avez
témoignés. Veuillez dire à nos compatriotes et
nos protégés que la métropole, en étroite sym-
pathie avec eux, souhaite vivement d'appren-
dre que l'année 1932 marque une amélioration
de leur sort. » -
M. Carde en inspection
1" «
Dans le Sud-Algérien
M. Carde, gouverneur général de l'Algé-
rie, effectuant ainsi que nous l'avons déjà
annoncé une tournée dans les territoires du
sud, a viité Biskra et El-Oued.
Les travailleurs des Halles
repondent à l'invitation
? sultan du Maroc
808
Lors de la visite qu'il fit aux Halles cen-
trales, le Sultan du Maroc avait invité une
délégation d'anciens combattants et de tra-
vailleurs des Halles à se rendre au Maroc.
Cette délégation, à laquelle se joindront
les représentants des Chambres de commerce,
partira de Paris le 23 février pour se rendre
à Rabat après avoir visité l'Espagne, Casa-
blanca, Marrakech, Meknès et Fez.
C'est M. Auguste Sabatier, député de Pa-
ris, qui préside à l'organisation de ce voyage
d'études.
i ) (
«Symphonie Exotique»
1 1
Le Tour du Monde lait le Tour de Paris
et bientôt le Tour de France
De tous les côtés les Annales Coloniales
reçoivent des lettres demandant de faire re-
présenter le film Symphonie Exotique. Au-
jourd'hui c'est de Nantes que nous recevons
l'appel du Groupement d'action coloniale de
l'Ouest, hier c'était l'Institut Colonial de
Marseille désireux d'applaudir l'œuvre d'Al-
fred Chaumel et de Geneviève CTiaumel-
Gentil.
Le départ de Symphonie Exotique au Théâ-
tre des Champs-Elysées a été un véritable
triomphe qui a été confirmé depuis quinze
jours par les représentations à l'Elysée-Gau-
mont et maintenant au Caméo sur les bou-
levards. La plupart des cinémas de Paris
présenteront à leur fidèle public l'œuvre réa-
lisée si rapidement et si heureusement par
Alfred Chaumel et Geneviève Chaumel-
Gentil. Bientôt, la province aura son tour et
les multiples appels lancés du Nord au Sud
et de l'Est à l'Ouest sont écoutés et satis-
faction sera donnée dans toute la province
aux amis des colonies françaises. D'autre
part, l'étranger lui-même, si passionné pour
Symphonie Exotique à la suite des échos qui
lui sont parvenus par la voix de la presse
unanime à constater que le poème réalisé sur
l'écran par les auteurs est un véritable chef-
toyens de susceptible d'intéresser tous les ci-
toyens de l'univers.
Actuellement plusieurs pays se sont assu-
rés une version de Symphonie Exotique et
le dernier est la Suède qui veut réchauffer
la population Scandinave aux vues ensoleil-
lées prises par les auteurs au cours de leur
belle randonnée au tour du monde.
La politique de l'avenir
'II
18
ES Grecs appelaient
les poètes des c an-
nonciateurs 8. Ils
avaient bien raison.
Nous, nous avons
tort de ne pas le
croire.
Pour être uti
grand homme
d'Etat, en effet, ou
plus simplement un bon administrateur, il
faut être poète, surtout dans les moments
difficiles, car dans les cas embrouillés il
faut avoir de l'imagination, voir les choses
de haut, de loin, sans préoccupations per-
sonnelles.
Nous avons eu Lamartine. Jaurès.-
Nous avons. M. Joseph Caillaux..
Dans un article fort intéressant paru dans
le Capital (UII journal qui, cependant,
annonce peu. un poète), M. Joseph Cail-
laux jette un coup d'oeil sur l'avenir de
l'Europe, et, tout de suite, il se déclare
d'accor d avec M. Paul Valéry, que l'on
s attendait peu a rencontrer dans cette
affaire, bien qu'il ait récemment publié un
volume intitulé : t Regards sur le monde
actuel P. Voici en substance la thèse de
M. Joseph Caillaux : eUe intéressera, je
crois, vivement le monde colonial.
La population du globe a augmenté
considérablement. L'Europe, en particulier,
« ce petit cap du monde asiatique t, comp-
tait 180 millions d'habitants en 1810.
Aujourd'hui, l'Europe, superindustrialisée,
en compte 450 millions.
C'est la cause de la crise actuelle et l'on
retrouve ici la justification de la vieille
théorie de Malthus.
Le remède t
Coloniser.
Comment 1
M. Joseph Caillaux reprend, pour répon-
dre à cette question, la formule prophétique
d'Onésime Reclus : « Lâchons l'Asie, pre-
nons l'Afrique a ; la seule politique raison-
nable au lieu d'aller vers l'Asie qui se
« rétracte », c'est d'aller vers l'Afrique.
Ainsi, l'axe de la civilisation « euro-
péenne 9 se déplacerait pour assurer la paix
et l'équilibre du monde et V Europe, désor-
mais solidaire, soudée à l'Afrique devien-
drait le tien du globe (entre l'Amérique et
l'Asie), avec des pays de toutes les latitudes.
Voilà une politique grandiose, vue des
cirnex.
Quand, à travers le temps el l'espace,
lin économiste comme Afalthus, un giogra
plu comme Onésime. Reclus, un -fioèti.
covune Paul Valéry et un homme d Etat
comme Joseph Caillaux se rencontrent, on
a le droit de dire que c'est à ce point de
jonction que réside la vérité.
Michel GeütJoerler,
Député des Cdtes-du-Nord
Secrétaire de la Commission
Ide la Marine Marchande
> -M*M.-<
Le voyage du duc
et de la duchesse de Brabant
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont dé-
jà annoncé, le prince Léopold et la princesse
Astrid. duc et duchesse de Brabant, quitteront
Bruxelles le 12 janvier, à destination de Gê-
nes, où ils s'embarqueront pour l'Extrême-
Orient.
L'héritier du trône et la princesse Astrid
comptent visiter les colonies françaises de
l'Indochine, du Tonkin, de l'Annam et de la
Cochinchine. Il était d'abord dans leurs inten-
tions de faire un voyage au Japon, mais ce
dernier déplacement a été décommandé en rai-
son de la situation politique.
) -.- (
Dépêches de l'Indochine 1
«»̃
Dans le service des Travaux publics
Il n'est bruit au Laos que de détourne-
ment. s'élevant à 44).000 piastres (400.000
francs), commis par un fonctionnaire des
travaux publics, et qui aurait donné lieu à
un rapport circonstancié de l'ingénieur
Gillol, qui vient de rentrer en congé.
) (
souvenirs de voyage
14«
« La Croisière tricolore »
M. Henry Champly, qui partit en septem-
bre dernier avec M. raul Reynaud, ministre
des Colonies, pour l'Indochine, le Tonkin,
l'Annam, le Siam et le Cambodge, est ac-
tuellement à Hanoï où il écrit La Croisière
tricolore. 11 se propose de rentrer en France
par la Chine et l'Océanie.
) -.- (
Mesures de clémence
en Indochine
-–
M. Paul Reynaud, ministre des Colonies,
avait décidé, lors de son voyage en Indo-
chine qu'à cette occasion, des mesures de
clémences seraient prises. A la suite des en-
quêtes menées en Annam, 498 détenus, pour
affaires communistes et procès politiques et
153 condamnés de droit commun ont bén éfi-
cié de la libération conditionnelle. En outre,
434 condamnés pour délits de régie ont bé-
néficié de la même mesure, 58 détenus ayant
été relaxés. Au Tonkin, 43 condamnés poli-
tiques ont été grâciés, 189 condamnés pour
délits de régie ont bénéficié de la libération
conditionnelle et 45 détenus condamnés à la
contrainte par corps ont été remis en liberté.
Du haut de mon cocotier
Briques et gamelle
Les Annales Colomales ont signalé en leur
temps les méfaits de M. Adrien Juvanon; gou-
verneur des Etablissements Français de l'Inde.
Notre ami Georges Nouelle a interpellé M.
Paul Reynaud, au mois de juin dernier, sur
l'anarchie qui régnait dans cette colonie et, de-
puis, nombre de nos confrères se sont fait
l'écho des désordres et des assassinats commis
sous l'égide du Gouverneur de cette Colonie,
deouis un an.
Emu, le Ministre des Colonies a décidé
d'envoyer une mission d'inspection, à la tête de
laquelle il a placé M. Morti, ancien chef
adjoint du cabinet de M. François Pietri.
Nous croyons savoir que M. Moretti a trou-
vé au cours de ses investigations beaucoup de
choses intéressantes à relever contre l'adminis-
tration de M. Juvanon.
Nous ne voulons pas parler en l'occurrence
Nous ne u l us r r9 -n lui a fait envoyer
des briques que M. Juvanon lui a fait envoyer
à travers la ngure en débarquant à Pondichéry.
C'était vraiment un mauvais début mais cela
n'est pas grave, du temps que M. Moretti n' a
pas laissé sa vie dans cet attentat ; et pour déga-
ger sa responsabilité, le gouverneur a pris, quel-
ques jours après, un arrêté interdisant aux dé-
chargeurs du port et aux pêcheurs d' avoir à
bord de leurs embarcations cedes cailloux, pier-
res ou briques et des engins ou appareils autres
que ceux destinés à la manœuvre desdites em-
barcations et prévus par les textes en vigueur ».
Un peu tard ce décret, mais le proverbe
dit : gouverner c'est prévoir, et M. Juvanon
n'avait pas prévu que M. l'inspecteur Moretti
serait une des premières victimes des libertés
sera i t une
que prennent certains Indous avec la vie des
autres.
Les faits que nous venons de signaler confir-
ment que l'Inde Française a besoin d'un Gou-
verneur jouissant d'une autorité suffisante pour
assurer l'ordre et nous permettent d'annoncer
le prochain retour dans la Métropole de M.
Juvanon. Mieux vaut tard que jamais.
I Balaoo.
) ..-
APRÈS LA BAISSE.
1 el
M. Merlin devant la cour d'appel
Avec plusieurs hauts dignitaires de la Lé-
gion d'honneur, M. Martial Merlin, ancien
gouverneur de l' A. O. F. et de l'Indochine,
est renvoyé devant la cour - d'appel.
Plusieurs hauts dignitaires do !a Légioni
d'honneur, dont les noms fleurent dans les
Conseils d'administration de sociétés ifnanciè-
res Il en difficultés » et qui n' avaient encore pu
être inculpes à cause du privilège de juridic-
tion dont ils bénéficient, doivent comparaître
devant la cour d' appel. A côté du général Ar-
chinard, de M. Privât-Deschanel, figure M.
Martial Merlin, ancien gouverneur général de
l'Indochine, grand officier de la Légion d'hon-
neur.
11 a été assigné devant la 1"* chambre de la
cour pour une audience du mois de juin, un de
ses co-inculpés se trouvant actuellement en In-
dochine.
M. Martial Merlin aura à répondre du délit
d'escroquerie ainsi que les autres administra-
teurs de la Société des mines d'or de Namcok.
Un groupe d'actionnaires de cette Société a,
en effet, porté plainte contre les administrateurs
lorsque les actions baissèrent, en leur repro-
chant d'avoir provoqué les souscriptions en fai-
sant miroiter les perspectives qu'offrait l' exploi-
tation des mines, perspectives qui ne se sont
pas réalisées par la suite.
> -M*OE-<-
A l'école française d'Extrême-Orient
d'Hanoï
»♦«
Congrès de préhistoriens d'Extrême-Orient
L'Ecole française d'Extrême-Orient orga-
nise, pour la semaine du 25 au 31 janvier,
une manifestation scientifique qui se dénom-
mera : Congrès des préhistoriens d'Extrême-
Orient.
Le programme comprendra :
IODes réunions qui auront lieu dans la
salle de l'Université d'Hanoi et qui seront
consacrées à la présentation de communica-
tions originales et à des discussions relatives
aux âges de pierre et de bronze en Extrême-
Orient;
2" La visite de collections préhistoriques
et protohistoriques du musée de l'Ecole fran-
çaise et du musée de Géologie ;
30 Des excursions dans les cavernes pré-
sentant un intérêt préhistorique.
Le Japon, la Chine, le Siam, Hong-Kong,
la Malaisie, les Indes néerlandaises, les Phi-
lippines et l'Indochine enverront des délé-
gués parmi lesquels figurent notamment :
pour le Japon, M. llaguenauer, directeur de
la Maison franco-japonaise à Tokio ; pour les
Indes néerlandaises, le docteur Van Stein
CallenfcIs, inspecteur du service de l'archéo-
logie aux Indes néerlandaises; pour l'Indo-
chine. Mlle Colani, chargée de mission à
l'Ecole française, et M. Goloubcw, membre
de la même école.
) .+
En Syrie
ioe
Résultat des élections
Les élections ont eu lieu dans toute la Sy-
rie, sauf à Damas et à Hama, où les opé-
rations ont été ajournées à la suite des émeu-
tes du 20 décembre. Les résultats consacrent
la vil toire des éléments modérés qui ob-
tiennent 4<) sièges contre 5 aux nationalistes.
Il semble que les populations aient compris
l'importance de cette consultation et que le
moment était décisif.
« C'est une vérité essentielle, une vérité
première, écrit-il, que l'expérience qui est
actuellement au stade final de son dévelop-
pement, celle (jui se fait sur le terrain d'ex-
trême conciliation où l'a placée M. Ponsot,
est une ultime tentative.
Elections coloniales
«♦«
MARTINIQUE ET YONNE
M. Alcide Delmont, ancien sous-Secrétaire
d'Etat aux Colonies, député sortant de la
première circonscription de la Martinique,
ne sollicitera pas de ses électeurs le renou-
vellement de son mandat. C'est M. Victor
Sevère, maire de Fort-de-France, ancien
député de la circonscription, qui se présen-
tera à la place de M. Delmont, dont il avait
soutenu la candidature en 1924 et 1928.
M. Alcide Delmont soHicitera, cette année,
les suffrages des électeurs de Sens (Yonne),
conune républicain indépendant ; il se heur-
tera à de nombreux concurrents, notamment
le député sortant de la circonscription, M.
Louis Marteau et MM. Paul Campargue,
socialiste S.F.I.O.; A. Jobert, socialiste in-
dépendant, et G. Boully, républicain socia-
liste, tous deux anciens députés de la cir-
conscription, et rI y aura également un can-
didat communiste.
COCHINCHINE
M. Ernest Outrey, député sortant, se
représente à Saïgon, sous le patronage de
M. de Lachevrotière, avec lequel il s'est
réconcilié. Il est probable qu'il aura comme
concurrent M. René Robin, ancien Gouver-
neur général intérimaire. On parle aussi de
la candidature de M" Gallet.
s * c
RUE OUDINOT
La surtaxe des rhums coloniaux
Ainsi que les Annales Coloniales l'ont an-
noncé, M. Paul Reynaud, ministre des Colo-
nies, a .u. hier matin, les sénateurs et dépu-
tés des vieiHes colonies productrices de rhum,
pour s'entretenir avec eux de la question de la
surtaxe des rhums a hors contingent » dont
on propose la relève même en vue « d' as-
sainir le marché du rhum ».
Etaient présents à la réunion : MM. Henry
Bérenger, Candace et Graëve (Guadeloupe),
Lémery, Delmont et Frossard (Martinique),
Auguste Brunet et Gasparin (Réunion).
Le Ministre était assisté de M. Keller, di-
recteur des Affaires économiques, et de M.
Moulin, inspecteur des Finances, en mission
à son cabinet.
Une première constatation s'est dégagée de
cet entretien. c* est que la mesure pr £ c<>ni ttée
relèvement de la surtaxe en vue dt4 'a !e<'
dre prohibitive serait, en l'étal, no
le taux ac'ue! de l .ulite surtaxe ? opp >»ant, en
fait, à l'entrée de tout (t surtaxé ».
D'autre paît, en présente Jeu thèses contre-
dicto:res. ibaoiue, de la par'. de M. Canda-
ce qli réclame, hic et nun:, la fixation d'une
surtaxe prohibifive pour I *>32 et s'oppoie, par
ailleurs, à tout rajustcmcttt du contingent ;
transactionnelle et équitable, de la part de M.
Graëve, qui admet comme correctif à la sus-
pension de l'entrée des a surtaxés H. un iuste
aménagement du contingent pour ne pas léser
certaines colonies plus défavorisées dans la ré-
partition initiale -.modérée de la part des repré-
sentants de la Réunion et de la Martinique, -
le Ministre a souligné qu'il prenait acte des ar-
guments invoqués, mais aussi de l'opposition
des intérêts en cause, et qu'il réservait entière-
ment la liberté d'action du gouvernement.
Telle a été la physonomie générale de la
réunion d'hier matin, telle que nous croyons
avoir pu définir à travers divers recoupements
d'informations prises aux meilleures sources.
Groupe de défense
des rhums coloniaux
Première séance plénière
La prochaine séance plénière du groupe
de défense des Rhums Coloniaux de << l'Ins-
titut colonial français », aura lieu le ven-
dredi 8 janvier à 10 h. 30, au siège du grou-
pe, 98 bis, boulevard Haussmann.
Ordre du jour :
1 ° Création d'un Comité de propagande
permanent pour le rhum.
20 Etude des divers moyens tendant à dé-
velopper la consommation du produit.
30 Surtaxe sur les rhums.
40 Questions diverses.
+
A la Commission
des Finances de la Chambre
Examen du budget des Colonies
La Commission des Finances, qui s'est réu-
nie hier après-midi, après adoption du bud-
get des services d'Alsace et de Lorraine, a
examiné le budget des Colonies.
M. Archimbaud a, au cours de son ex-
posé général, pnconisé la réorganisation du
service central. Il a montré, d'autre part, la
nécessité de grouper et de centraliser dans
une Maison des colonies les diverses agences
coloniales et les différents renseignements
d'ordre agricole, commercial et industriel.
Il a noté la nécessité, pour la commission,
de continuer l'exercice de son contrôle sur
les budgets locaux. Enfin, il a indiqué que
la situation en Indochine était en voie de
notable amélioration.
Réduction des crédits
La commission a passé à l'examen des cha-
pitres et réduit de 13 millions l'ensemble des
crédits demandés par le gouvernement.
Elle a réservé les chapitres ayant trait aux
dépenses d'entretien des troupes du corps
d'occupation de Chine.
LIRE EN SECONDE PAGE :
Répertoire do l'Oflk-iol.
Au Comité supérieur consultatif do l'Ins-
truction publique des colonies.
Nos courriers.
w. André Maginot est mort
.1/. André Maginot, ministre de la Guc"cJ/J
j< décédé ce matin à deux heures à la suite
l'une aggravation qui s'est produite dans
on état dans la journée d'hier.
M. Maginot avait été transporté dans la
naison de sauté de la rue Boileau il y a
quelques jours pour y être soigné d'une fié-
Tf typhoïde.
Né à Paris le 17 février 1877, M- Maginot,
iprès de fortes études, avait été nommé au-
liteur au Conseil d'Etat, puis directeur de
Intérieur au Gouvernement général de l'Al-
gérie où il s'était particuH-'tement distingué.
Attiré par la politique. il se présenta aux
élections législatives dans la Meuse en 1910.
Il fut élu contre le député de droite sortant
M. Fcrrettc. Il a, depuis, toujours été réélu.
Rapidement distingué parmi les jeunes par-
lementaires, il devint sous-secrétaire d'Etati
à la guerre dans le cabinet Dounieigue en
décembre 1913 et le demeura jusqu'en juin
1914, date où les élections générales amenè-
rent un changement de gouvernement.
Parti volontairement comme simple soldat
?n 1914, M. Maginot combattit dans la
Meuse. Nommé sergent, il fut grièvement
blessé le 9 novembre 1914 au cours d'une opé-
ration dangereuse. Sa conduite héroïque lui
valut la Médaille militaire et la Croix de
guerre avec une admirable citation.
Il reprit sa place à la Chambre où il vint
siéger appuyé sur ses béquilles. Son autorité
s'attirma rapidement au Centre-Droit et lui
valut de recevoir le portefeuille des Colonies,
dans le cabinet Ribot en 1917. Après avoir
présidé la Commission de l'Armée, il devint
ministre des Pensions dans les cabinets Mil-
lerand (janvier 1920), Leygues (septembre
1920), Briand (janvier 1931,1. A l'avènement
du cabinet Poinçaré (juillet 19^2) il cumula
le portefeuille des Pensions et cvlui de la
Guerre et les conserva dans le cabinet « du
message » présidé par M. François-Marsal en
Janvier 1924.
Le i 1 janvier 1927 il fut candidat à la
présidence de la Chambre et obtint 186 voix
contre 284 à M. Bouisson.
Dans le cabinet Poincaré du 11 novembre
192S, M. Maginot se vit attribuer le porte-
feuille des Colonies. On sait le labeur qu'il
y déploya, l'initiative dont il y fit preuve et
les résultats qu'il obtint.
On se rappellera notamment le voyage
qu'il accomplit en Afrique et l'inauguration
du canal de Sotuba, à laquelle il présida.
Vigoureux défenseur des Colonies lors des
discussions budgétaires, M. Maginot prépara
un grand emprunt colonial, que ses succes-
seurs devaient taire voter. Il prépara pa-
reillement le projet de convention avec la
̃ ̃ 1 ̃ i. ̃ • v ks ba,(.., de la
• .*uiOi« i - :.i i • u- dont M. t'i< !.ri de-
vait u-hc" ! : 1 "'-ali -a'ion.
\)' i ,- :i\-_>ir dUe'iM le nonir i.-Ott.'-'nHit'
Ibn le 'biiH't Ht .,",J. t'.: pollet ù i-hr?.-
H)ï4, M. 1.\gllAol ,,' 'ÍI ;ue Saint-Domini-
bi T.-cdl-tj v-t a AÛ-
Tiistie ( ̃ .ic. ;̃ m ii. ̃ v i • • .!
11 a\ ai* c:i !T>' • .':':' :
dos Colrur. t."ri!.( :': ¡, ,' ;*•
Reynaud en iiidocliuic. il avait aooiaic a tou-
tes les discussions de la session, y compris
celle de l'amnistie, le 24 décembre. C'est
pendant les vacances parlementaires qu'il
avait été atteint du mal qui l'a emporté.
>-00*M» <
A la Faculté de Droit
Ouverture des cours de droit comparb
L'Institut de droit comparé, créé en juillet
dernier, à t Université de Paris et rattaché à la
Faculté de Droit, est entré en activité.
Le but des travaux de cette nouvelle branche
de l'enscignement juridique est de faire mieux
connaître en France les institutions des autres
nations. Les étudiants qui se destinent aux car-
rières diplomatiques, à l' administration, au bar-
reau, aux grandes affaires, trouveront une utile
préparation dans ces cours qui comprennent
cette année : le droit constitutionnel comparé.
la législation civile comparée, !e droit pénal
comparé, ! économie sociale comparée, le droit
internationale privé, la législation industrielle,
la législation coloniale, le drot d'auteur, le
droit hscal, le droit musulman et les nouvelles
constitutions de l'Europe d'après la guerre. Ln
outre, des conférences pratiques seront orga-
nisées.
L institut est ouvert aux étudiants et cher-
cheurs français et étrangers.
Un diplôme d'études juridiques comparatives
sera décerné aux étudiants qui auront satisfait
à l'examen.
Les inscriptions sont reçues au secrétariat de
l' Institut à la Faculté de Droit de Paris.
._-+--
Quelques propos sur la T.S.F.
P\R M Ribet
Le journalisme réserve des surprises et un
article a parfois les incidences les plus inatten-
dues.
C'est ainsi qu' exhortant récemment mes
compatriotes cle la Réunion à s'intéresser de
plus en plus à !a radiodiffusion. )' ai reçu du
rapporteur du budget des P. T. T à la Cham-
bre une demande de renseignements à ce sujet.
La Réunion est-elle disposée à suivre l'exem-
ple des Antilles et à créer des comités locaux
dont les cotisations destinées à grossir le grand
poste de Pontoise permettraient d'assurer des
émissions spéciales dans le sens que les intéres-
sés indiqueraient eux-mêmes.) Telle est la ques-
tion que j'ai posée et que je renouvelle.
Tout ce qui se rapporte à la radiodiffusion :\
une importance extrême. Il est donc asse?. cu-
rieux de constater que la masse du puhlic. même
européen, ne le discerne pas encore autant qu 'it
conviendrait. Chacun. le soir. s installe devant
son appareil ; et comme le fait d écouter ne de-
mande aucun ellort, on se persuade facilement
que le parleur plus ou moins inconnu, la chan-
teuse plus ou moins légère ou les musiciens,
parlent chantent ou jouent dans le seul but
d'amuser les autres. E:1 rralité. c' est l' auditeur
qui, en s'amusant, s 'instruit. Ce bénéfice, il l'ac-
quiert sans s en douter. Lorsqu 'i l en prendra
mieux conscience, alors la cause de la radio-
diffusion sera complètement gagnée
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